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00:00 [Musique]
00:09 Bonjour, bienvenue sur InvestirTV dans notre nouvelle émission Focus consacrée à des sujets précis.
00:15 Le thème que nous allons aborder aujourd'hui, c'est le bilan 2023 du financement de l'écosystème français de l'innovation.
00:24 Et pour cela, on va s'appuyer sur l'étude publiée par la société Eldorado qui conseille les entrepreneurs en recherche de financement.
00:35 Et c'est Aude Delépine d'Eldorado qui a eu la gentillesse et la mérité de venir inaugurer cette nouvelle émission Focus.
00:42 Bonjour Aude.
00:43 Bonjour, merci de me recevoir.
00:44 Et bien commençons peut-être par la présentation de votre société Eldorado.
00:48 Oui, tout à fait. Donc Eldorado, on est une structure qui existe depuis 2017 maintenant.
00:53 On accompagne les entrepreneurs dans leur recherche de financement, essentiellement les entrepreneurs français dans leur recherche de financement,
01:00 que ce soit en equity, donc dilutif ou non dilutif, avec du bancaire, de la dette BPI France, des subventions et du crédit d'impôt recherche.
01:07 D'accord. Alors vous êtes bien, comment dirais-je, placé pour observer le financement de l'écosystème innovation français.
01:13 Et depuis 2018, vous publiez une étude annuelle, en début d'année, sur l'année précédente bien entendu.
01:21 Vous n'avez pas dérogé en 2023. Vous avez donc parlé des points intéressants de l'étude. Peut-être que vous pouvez nous donner deux mots sur la méthodologie.
01:30 Oui, absolument. Donc effectivement, depuis presque nos débuts chez Eldorado, on a apporté beaucoup d'importance à suivre ce qui se passait dans l'écosystème.
01:38 Et donc on a mis en place des outils en interne pour enregistrer et analyser toutes les levées de fonds qui se passent chaque année en France.
01:47 Alors il faut savoir que nous, on parle des levées de fonds au sens large, c'est-à-dire qu'on s'intéresse à l'écosystème de l'innovation de manière assez large.
01:55 Donc on n'exclut pas certains secteurs. On regarde vraiment tous les secteurs et tous les tours de table, toutes les augmentations de capital,
02:01 qu'elles soient réalisées par des business angels, par des family office ou des corporate ou fonds de venture capital.
02:08 Donc on a de la data qui est large sur ce type d'opération.
02:12 Parfait. Alors la première question, est-ce que la baisse annoncée des amécissements 2023 a-t-elle eu lieu ?
02:19 Alors effectivement, elle a bien eu lieu. Elle a eu lieu partout dans le monde, que ce soit aux États-Unis, en Asie et en Europe, effectivement.
02:27 Alors la France n'y échappe pas. Ce qui est à retenir, c'est que quand en 2022, on levait 15,5 milliards d'euros et qu'on enchaînait les méga rounds,
02:37 donc des levées de fonds de plus de 100 millions d'euros, cette année on ne compte que 9 milliards levés par les startups.
02:42 Alors que 9 milliards, ça reste quand même un montant relativement correct puisqu'on reste en croissance par rapport à 2020,
02:49 l'année avant le boom du venture capital en France, ce qui n'est pas le cas pour les États-Unis ou pour la Chine.
02:55 Donc c'est une baisse à relativiser, selon moi.
02:58 Alors on parlait des grosses levées, donc justement, qu'elles ont été les plus grosses levées et qu'en est-il des fameuses licornes ?
03:03 Oui, tout à fait. Alors nous, on a compté 14 mégas levées, donc de levées de plus de 100 millions d'euros en France cette année.
03:10 Ça représente à peu près 30% du montant total levé cette année. Alors on retrouve des champions, des futurs champions d'intelligence artificielle, forcément.
03:19 C'est un secteur qui a beaucoup fait parler cette année, avec notamment Milstral, IA et Poolside.
03:25 On va retrouver aussi beaucoup d'entreprises qui développent des énergies renouvelables, en tout cas qui sont dans le secteur des énergies,
03:32 comme Vercor, qui a levé 850 millions d'euros. On va aussi retrouver des entreprises de la biotech.
03:39 Et enfin, un peu de hardware avec Ledger, qui a refait une levée de fonds de 100 millions, par exemple.
03:45 D'accord. Alors on voit passer pas mal de chiffres. Ce que j'ai retenu dans votre étude, ce qui m'intéressait, c'est les montants médians.
03:51 Pas les moyennes, mais les montants médians, donc en fonction des segments. Alors en early stage, c'est combien le montant médian ?
03:58 Oui. Alors en early stage, on va être sur un montant médian autour d'un million cinq, ce qui est une progression par rapport à l'année précédente.
04:06 Et en fait, ça va vraiment être le seul stage qui est en progression en France, puisque ensuite les séries A, B, C et late stage sont plutôt en déclin,
04:16 en tout cas en termes de montants médians et moyens. Les séries A, effectivement, vont être sur des tours à environ 5 millions d'euros.
04:23 Série B, on va être à 20 millions. Série C, 37 millions. Et enfin, le late stage, 80 millions, ce qui est une très grosse diminution par rapport à 2022.
04:30 D'accord. C'est intéressant d'avoir ces chiffres en tête. Donc je pense que, encore une fois, c'est les montants médians qui ne sont pas altérés
04:36 par des énormes levées de fonds qui ont pu se produire. Quels ont été les fonds particulièrement actifs ?
04:42 Oui, tout à fait. C'est vrai que dans l'écosystème français, on a quand même aujourd'hui beaucoup de fonds d'investissement et de ventures capitales,
04:49 comme on appelle. Donc forcément, BPI France, qui détient des véhicules d'investissement en equity, a été et reste très actif.
04:56 C'est généralement un des premiers investisseurs en France, suivi par Kima Ventures, forcément.
05:03 Tout à fait. Les lieux jeux de players. Et puis, on va retrouver également des familial offices comme Mottier, par exemple, Mottier Ventures.
05:11 Ou alors des investisseurs un peu différents, comme Super Capital, qui est une plateforme d'investissement.
05:20 Oui, le compteur cynique que nous avons déjà reçu ici.
05:23 Tout à fait, absolument. Voilà. Donc on voit que les investisseurs actifs, cette année, sont à la fois des fonds classiques,
05:30 des usual players de l'early stage comme Kima Ventures, mais aussi peut-être des profils un peu différents comme Super Capital.
05:37 D'accord. Alors, dans votre étude, vous écrivez que nous sommes passés du FOMO en 2003 au JOMO. Qu'est-ce que ça veut dire ?
05:44 Tout à fait. Alors, ce n'est pas un terme qui vient d'Eldorado. C'est un terme qui a été mis au goût du jour, en tout cas,
05:50 qu'on a découvert via Vertex Holding, qui est un fonds d'investissement stingue à pour rien, qui a fait une analyse très intéressante
05:55 de ce qui s'est passé cette année. Et en fait, ce qu'on explique, c'est que le FOMO, donc le Fear of Missing Out...
06:01 La peur de passer à côté de la bonne affaire.
06:02 Exactement. C'est tout à fait ça. On était dans un écosystème où les investisseurs cherchaient finalement des champions français,
06:09 européens, suite aux croissances exponentielles qu'on a connues entre 2000 et 2019 avec l'EGAFAM notamment.
06:16 Donc l'idée, c'était de recréer ces cycles-là. Quant aujourd'hui, avec le ralentissement de l'écosystème, il y a une conjoncture économique compliquée.
06:24 Eh bien finalement, le JOMO, la Joy of Missing Out, c'est plutôt le fait d'être content d'être passé à côté de certains investissements
06:31 qui ont mal terminé, effectivement.
06:32 D'accord. Alors, en termes de secteur d'activité, quels sont ceux qui, aux yeux des investisseurs, sont plutôt en déclin et à contrario, donc, émergents ?
06:42 Oui. Alors, dans les secteurs émergents, c'est très intéressant puisque forcément, on n'a pas pu passer à côté du boom de l'intelligence artificielle,
06:48 qui est clairement une révolution, en tout cas le début d'une révolution. On va voir ce que ça va donner par la suite.
06:53 On a les énergies renouvelables, comme je l'ai évoqué tout à l'heure avec Bercor. C'est vrai qu'en France, les énergies renouvelables et, de manière plus générale,
07:03 le secteur du développement durable représente 2 milliards d'investissements, ce qui est une très, très grosse percée.
07:08 Et d'ailleurs, partout en Europe, on observe cette montée des investissements dans ce secteur-là.
07:14 On a aussi un retour des startups industrielles, du hardware, des choses qui étaient peut-être un peu boudées par les investisseurs ces dernières années.
07:22 Quand le boom des fintechs commence à ralentir, le SaaS, donc le software as a service, connaît peut-être un peu un...
07:31 Disons que l'écosystème en a connu beaucoup, beaucoup ces dix dernières années. Effectivement, ce genre de startup commence peut-être à ralentir dans le cœur des investisseurs.
07:42 Comment a évolué la parité de genre ? C'est-à-dire la part des femmes dans les équipes fondatrices ?
07:47 Oui, c'est une très bonne question. Effectivement, on suit de très près aussi ce type d'informations, de connaître quel est le montant levé par les femmes
07:56 qui fondent des boîtes ou qui sont cofondatrices d'entreprises. Alors cette année, on a compté 20% de tours de table qui ont été réalisées par des femmes entrepreneuses
08:06 ou des femmes cofondatrices de startups, ce qui est une légère augmentation. Mais c'est une augmentation quand même, puisqu'on était à 18% en 2018.
08:14 Tous les ans, ça augmente. Voilà, on est loin du 50-50, mais on est sur le bon chemin.
08:19 Exactement, c'est ça. OK, c'est parfait. D'une manière plus globale, comment voyez-vous les perspectives chez Holderado pour l'année qui vient ?
08:26 Oui, alors effectivement, les perspectives pour nous dans l'écosystème, c'est probablement une continuité de cette nouvelle vision de l'investissement aujourd'hui sur le marché.
08:40 On a des investisseurs qui sont plus longs dans leur cycle de décision. On a des entrepreneurs qui doivent arriver plus armés pour leur lever de fonds.
08:48 Donc on pense qu'effectivement, ça va continuer quand même. Déjà, il y a toujours de l'argent à investir sur l'innovation.
08:55 Tout à fait, il y a de l'argent à investir. Il y a ce qu'on appelle du dry powder. Il y a eu une trentaine de nouveaux véhicules d'investissement qui ont été closés ou en partie closés.
09:03 Donc il va falloir qu'ils déploient parce qu'on ne peut pas laisser sonner.
09:06 Exactement. Mais je pense qu'on va continuer d'avoir de plus en plus d'investissements dans l'impact et dans le climat et dans le développement durable.
09:15 Et d'ailleurs, on voit des véhicules d'investissement dédiés à ce type de solution. Bien sûr, l'intelligence artificielle a beaucoup approuvé cette année.
09:22 Et voilà, c'est les choses importantes à retenir, je pense, pour l'année qui arrive. Et toujours, effectivement, bien envisager ces financements de manière globale
09:35 parce que l'écosystème reste contracté et ne pas hésiter à aller voir ce qui se passe chez BPI ou dans les banques.
09:42 Très bien. Pour se procurer votre étude, on a fait un résumé, mais elle est beaucoup plus riche que cela. Comment fait-on pour que notre public se la procure ?
09:51 Oui, alors vous pouvez retrouver du coup notre bilan sur le site et sur notre blog eldorado.co et également sur nos réseaux sociaux, sur LinkedIn, Twitter ou Instagram.
10:01 Bien, merci. C'était très intéressant. J'espère que vous viendrez régulièrement nous parler de votre expertise sur InvestirTV.
10:08 Avec grand plaisir. Merci à vous.
10:10 Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous rendez vous très vite sur InvestirTV avec un nouveau sujet à déquantifier.
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