• il y a 11 mois
Avec Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-01-18##

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News
Transcription
00:00 (Générique)
00:07 - Bonjour, bonjour à toutes et à tous, les Français veulent savoir, parlons vrai ce matin
00:12 avec Marine Tondelier, secrétaire générale des écologistes. Marine Tondelier, bonjour.
00:16 - Bonjour.
00:17 - Vous avez regardé l'intervention du président de la République, en direct ou en différé ?
00:21 - Les deux.
00:22 - Les deux ?
00:22 - J'ai regardé une fois en direct, j'ai regardé en différé.
00:26 - Deux fois ?
00:26 - Je voulais être sûre de bien comprendre.
00:28 - Mais parce que vous avez aimé alors.
00:29 - Deux fois, c'est qu'on adore une intervention comme celle-là.
00:34 - Disons que je voulais essayer de faire le best-of de ce qui n'allait pas
00:37 et j'avais beaucoup de mal à choisir, donc j'ai regardé une deuxième fois et vraiment, je...
00:41 Parce qu'il y a des trucs, après on se dit "mais je dois être énervée, je dois, c'est pas possible",
00:44 vous réécoutez et si, si, il a vraiment dit ça.
00:46 - Qu'est-ce que vous n'avez pas aimé ?
00:48 - Bah...
00:49 - La première chose qui vous a ulcéré.
00:53 - Bah c'était chronologique, donc du coup...
00:56 Comme tout m'a ulcéré, c'est le premier truc que j'ai entendu.
00:59 - Non mais il y a quand même eu des moments d'anthologie où il nous dit quand même,
01:01 pour avoir l'air proche du peuple, "je suis un peu le mauvais élève de ma famille,
01:04 je suis le seul qui n'ait pas fait médecine"
01:06 et vous sentez qu'il dit ça en pensant vraiment que c'est une phrase
01:08 qui va le mettre en proximité avec les Français,
01:10 parce que lui aussi, ce serait la France d'en bas,
01:12 où il vous explique que...
01:14 En fait, il vous explique ses solutions en étant convaincu que c'est vraiment ça qui va changer votre vie,
01:19 mais il n'a pas bien compris les problèmes des Français,
01:21 parce que je pense que l'uniforme, les cours de théâtre à l'école, la Marseillaise,
01:25 enfin tout ce qu'il a pu nous dire sur l'école,
01:26 ok, il peut nous proposer ça s'il veut, mais est-ce que c'est ça qu'attendait les Français ?
01:30 - Je vais revenir sur la tenue unique... - Je pense que ça ne répond pas à leur sujet.
01:32 - Je préfère tenue unique à uniforme, moi.
01:34 - Ah bah vous faites comme vous voulez, y a pas de problème.
01:36 - Bon, mais je vais revenir sur la tenue unique, Marine Tandelier.
01:38 Je voudrais insister sur un point d'actualité important,
01:43 68 400 000 habitants en France,
01:46 mais baisse de la natalité, moins de 700 000 naissances en 2023,
01:50 pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale,
01:53 cette baisse de la natalité, c'est inquiétant.
01:56 - Mais c'est pas un sujet de très inquiétant ou pas, c'est un sujet de "pourquoi ?"
02:01 et en fait, qu'est-ce que ça raconte de notre société ?
02:03 Nous sommes à un moment de l'histoire où les générations,
02:07 les jeunes générations, se posent la question de faire des enfants ou pas.
02:12 Premièrement parce que le monde dans lequel on vit est extrêmement angoissant,
02:15 et le gouvernement de ce point de vue-là rajoute quand même de l'angoisse à l'angoisse,
02:19 moi je suis... quand j'entends la conférence de presse...
02:21 - L'opposition de droite et de gauche, même chose.
02:23 - Oui mais sauf que le gouvernement c'est eux qui gouvernent,
02:26 et qu'à un moment, quand Macron dit "il n'y a pas assez d'enfants, ça va pas",
02:30 est-ce qu'à une seconde, il se demande pourquoi ?
02:33 Est-ce qu'il se rend compte, quand on est jeune en ce moment dans ce pays,
02:38 et qu'on se dit "est-ce que j'ai un enfant ou pas ?"
02:40 dans quel univers on projette ses enfants, dans une France à +4°C ?
02:43 Et puis très concrètement, comment je vais faire pour le garder,
02:48 où je vais pouvoir accoucher avec toutes ces maternités qui ferment,
02:50 et un accès aussi, y compris à une maternité proximité qui est compliquée ?
02:54 - Est-ce qu'il faut encourager la natalité ?
02:56 - Non mais lui il finit à la fin en disant "réarmement,
02:59 déjà on n'a pas besoin d'armes pour avoir des enfants, c'est pas trop le concept",
03:02 et donc vraiment il n'a rien compris.
03:03 Et puis il nous parle d'infertilité, et la raison d'en parler,
03:06 c'est un sujet éminemment important, santé publique.
03:08 - 3 300 000 Français qui y sont touchés.
03:10 - Mais à aucun moment, il ne pose les questions de fond de l'infertilité,
03:13 de notre environnement qui est pollué,
03:15 du fait qu'on s'empoisonne à chaque verre d'eau qu'on boit,
03:18 à chaque bouffée d'oxygène qu'on respire,
03:22 dans ce qu'on mange,
03:23 et qu'on vit dans un environnement qui rend infertile.
03:26 Et ça, par exemple, il l'élude.
03:27 Lui, donc, il pose comme ça des trucs,
03:29 puis après c'est réarmement.
03:30 Sur tous les sujets c'était ça.
03:31 Il veut armer tout le monde,
03:32 comme s'il avait un déficit de virilité
03:34 qu'il voulait compenser en disant "des armes, des armes, des armes, c'est la guerre",
03:38 mais ça n'a pas de sens.
03:39 Les gens, c'est pas des armes dont ils ont besoin.
03:41 C'est de confiance, c'est de service public.
03:43 - Je vous pose la question.
03:44 - C'est un vrai sujet,
03:45 mais le vrai sujet derrière ça, pour moi,
03:47 est un sujet de liberté et de confiance.
03:50 Et donc, les femmes, les hommes,
03:54 n'ont pas besoin d'injonction.
03:55 On ne décide pas de faire un enfant
03:57 parce qu'Emmanuel Macron a dit à la télé
03:59 qu'il fallait faire un réarmement démographique.
04:00 - Non, mais Marine, parce que j'entends certains dire
04:02 "ne pas avoir d'enfants, sauverait la planète".
04:04 J'entendais.
04:05 - Non mais, ce qu'il faut surtout, c'est du respect.
04:08 Du respect des personnes qui décident de ne pas vouloir d'enfants.
04:11 - Vous ne dites pas cela.
04:12 - Mais en fait, les gens font ce qu'ils veulent.
04:14 Et la politique doit être à sa place.
04:16 Pas dans le quotidien.
04:18 Et la décision de faire un enfant ou pas,
04:20 est une décision personnelle.
04:22 Et moi, en fait, c'est pas parce qu'Emmanuel Macron va crier
04:25 qu'il veut réarmer la démographie et dire à la télé
04:27 qu'il faut faire des enfants
04:28 que les Français vont se mettre à enfer, en fait.
04:30 S'ils n'ont pas de maternité,
04:31 s'ils n'ont pas de crèche,
04:32 s'ils n'ont pas assez d'argent,
04:33 s'ils n'ont pas de logement,
04:34 s'ils n'ont pas confiance dans l'avenir.
04:36 C'est ça les sujets.
04:38 Et donc, je pense que c'est lunaire
04:39 d'avoir un président dans un discours en plus ultra réactionnaire
04:42 qui finit par nous dire "réarmement démographique".
04:45 Enfin, c'est quoi la suite ?
04:46 C'est la servante écarlate ?
04:47 Je trouve ça, en tant que femme,
04:49 franchement, ça m'a plongée dans un profond malaise.
04:52 Je me suis dit "mais de quoi il se mêle ?"
04:53 "Laisse-moi tranquille !"
04:55 Et je sais que beaucoup de femmes l'ont ressenti comme tel.
04:58 - Bien. L'écologie à la française,
04:59 c'est une écologie de justice et de souveraineté.
05:02 C'est ce qu'il a dit.
05:03 Vous l'avez entendu.
05:04 - Alors moi, à chaque fois que Macron dit "justice",
05:05 je m'étrangle.
05:06 Excusez-moi, mais je ne suis pas sûre
05:07 qu'il soit le mieux placé pour en parler.
05:09 - Bon.
05:10 Pourtant, il y a des succès.
05:12 La France connaît des succès.
05:14 - En écologie ?
05:15 - Oui, dans le domaine écologique.
05:16 - Allez-y. Je prends des notes.
05:19 - Le CO2 !
05:21 La France est l'un des pays d'Europe
05:23 dont les émissions de CO2 liées à l'énergie par habitant
05:27 sont les plus faibles, par exemple.
05:29 - Alors, l'écologie, c'est pas que le CO2.
05:31 - Non, non.
05:32 - Le CO2, c'est une bataille cruciale du climat.
05:34 C'est hyper important.
05:35 - Pour le climat, c'est essentiel.
05:36 - L'écologie, c'est global.
05:37 L'écologie, déjà, c'est le rapport au vivant.
05:39 Et donc, je constate, on appelle ça le "carbon vision tunnel",
05:43 tout le monde est obsédé sur le carbone,
05:44 et le carbone, c'est important,
05:45 mais on oublie tout le reste.
05:47 Et ce qui se passe aujourd'hui,
05:48 c'est l'effondrement du vivant.
05:49 - Mais vous vous réjouissez tout de même
05:50 de cette progression, de cette amélioration ?
05:52 - Il y a trop peu de bonnes nouvelles
05:53 pour que je me permette de ne pas m'en réjouir.
05:55 - Ah bon, d'accord.
05:56 - Si vous voulez, quand je vois que 60% des oiseaux des champs
05:59 ont disparu en Europe depuis 40 ans,
06:01 60% des oiseaux des champs,
06:04 je n'ai pas envie d'être rassurée.
06:05 Et ce n'est pas parce qu'on a Emmanuel Macron
06:08 qui se rue sur des chiffres,
06:09 puis en plus, ces chiffres-là,
06:11 je vois entre les inventaires du Citépas,
06:13 entre les chiffres du Haut Conseil pour le climat,
06:15 c'est comme les chiffres pour l'emploi, vous voyez.
06:16 - Je les ai recoupés quand même, sur plusieurs études.
06:18 - C'est ça, mais on sait aussi, par exemple,
06:20 qu'il y a eu moins d'émissions au moment du Covid,
06:23 parce qu'effectivement, les gens ont moins pris l'avion, etc.
06:24 - Nous avons l'électricité la plus décarbonée d'Europe, par exemple.
06:26 - Et puis, tout d'un coup, sur les vols, par exemple,
06:28 l'avion, c'est en train de repartir à la hausse
06:30 de manière complètement incontrôlée.
06:32 - Vous n'allez pas empêcher les gens d'aller en vacances ?
06:36 - Non, d'ailleurs, il n'y a pas besoin de prendre l'avion
06:39 pour aller en vacances, je vous rassure.
06:40 - Non, mais je suis d'accord, parfois.
06:42 - Je ne veux pas que les gens se disent,
06:43 parce qu'en fait, dans l'environnement,
06:45 c'est tellement stressant, tellement préoccupant,
06:47 tellement anxiogène, qu'on a tendance à se raccrocher
06:49 à la moindre micro-bonne nouvelle,
06:51 en disant "c'est bon, tout est réglé".
06:52 - Mais vous aviez une idée, d'ailleurs ?
06:53 C'était quoi ? C'était limiter le nombre de vols par personne ?
06:56 - J'en ai beaucoup, donc...
06:57 - Non, non, non, c'était vous qui avez cette idée ?
07:00 - Non, mais...
07:01 - Non, mais je me souviens, c'est vrai ou pas ? C'était vous ?
07:03 - Mais moi, je pense qu'il faut que...
07:04 - Limiter le nombre de vols par personne, chaque année.
07:06 - Alors, ça ne va pas concerner grand monde, hein,
07:08 déjà qu'on se rende bien compte que pour certaines personnes,
07:10 ils ne sont pas en train de dire "j'ai le droit à combien"
07:11 parce qu'ils n'y ont pas accès.
07:12 - Non, mais vous...
07:13 - Mais je pense qu'il faut arrêter de donner envie aux gens...
07:15 - Est-ce que vous êtes favorable à ça ?
07:16 - Je suis favorable à ce qu'on arrête de donner envie aux gens
07:19 d'avoir des comportements climaticides.
07:21 Je suis favorable à ce qu'on régule la tube...
07:23 - Donner aux gens de partir en vacances ?
07:25 Donner envie aux gens de partir en vacances, quoi ?
07:27 - Je pense qu'aujourd'hui, notre société valorise
07:29 les comportements les plus climaticides.
07:32 Réussir, prendre l'avion, avoir des consommations ostentatoires...
07:36 - Réussir, c'est bien, non ?
07:37 - Oui, mais aujourd'hui, réussir...
07:38 Il y a plein de manières de réussir,
07:39 on peut en débattre six heures si vous voulez.
07:41 Aujourd'hui, ce qui est valorisé par la société comme signe de réussite,
07:44 c'est d'habiter à Dubaï pour faire ses TikTok depuis Dubaï,
07:47 c'est de prendre l'avion tout le temps,
07:49 c'est d'avoir la plus grosse montre des consommations ostentatoires,
07:51 la plus grosse voiture...
07:52 Vous voyez, il y a un imaginaire collectif,
07:55 partout, dans la culture, dans les films, dans les séries,
07:58 dans les publicités, qui valorise ça.
08:00 Et moi, j'en avais déjà parlé, comme pour une noix et vin.
08:03 Quand on s'est dit à un moment,
08:04 "ce tabac d'alcool a un problème",
08:06 on va interdire de valoriser ses comportements.
08:08 Je pense qu'il faut une noix et vin aujourd'hui
08:10 sur tout ce qui est climaticide.
08:12 - Interdire quoi ?
08:13 - Je veux que quand on regarde la télé...
08:15 - La publicité, par exemple ?
08:16 - Je pense qu'il faut interdire la pub.
08:18 - Pour les compagnies d'aviation ?
08:20 - Exactement.
08:21 - Je sais pas, moi, les...
08:22 - Ça veut dire que, vous voyez, on n'est pas au truc,
08:24 interdire les comportements, ce serait d'hyberticide.
08:27 Mais arrêter de valoriser, de faire comme si c'était ça qui était souhaitable.
08:30 - Donc on interdit quoi ?
08:32 - Et de mettre un pognon de dingue sur la table
08:34 pour donner envie aux gens d'avoir ces comportements,
08:37 et donc frustrer ceux qui ne peuvent pas les avoir,
08:39 qui par ailleurs, des comportements qui ne vous rendent pas vraiment plus heureux à la fin.
08:42 Et je pense qu'on a un vrai problème de société autour de ça,
08:45 et que si on commençait déjà par ça,
08:47 on limiterait les...
08:49 Beaucoup de choses climaticides, en tout cas,
08:51 on arrêterait de les survaloriser.
08:53 - Le succès de la voiture électrique, vous réjouissez ?
08:55 - Je sais pas si on peut encore parler de succès de la voiture électrique.
08:58 - Progression ! Forte progression !
09:00 Je regardais les chiffres !
09:01 - Vu d'où on partait, c'est sûr que la progression va être forte au début.
09:05 Mais la vraie question, derrière l'électrique,
09:07 c'est qui y a accès aujourd'hui ?
09:08 Et je suis désolée de vous dire que les plus précaires n'y ont toujours pas accès,
09:11 d'ailleurs ils n'ont toujours pas accès à la voiture tout court,
09:13 dans beaucoup d'endroits.
09:15 - Il y a une voiture abordable, un prix abordable, là, qui vient de sortir.
09:18 - Pas en quantité suffisante, évidemment, pour que tout le monde y ait vraiment accès.
09:21 - Elle vient de sortir.
09:22 - Et puis par ailleurs, il faut voir aussi quelles sont les voitures électriques aujourd'hui sur le marché.
09:25 - Combien ça vaut une voiture électrique, tiens ?
09:27 - Beaucoup trop chère.
09:28 Et je peux vous dire, mais ça dépend laquelle, il y a plein de voitures.
09:30 - Oui, beaucoup trop chère, mais...
09:32 - Mais il y a un truc de qui y a accès, et qui accède à la voiture tout court.
09:35 - Vous savez qu'il y a une voiture à moins de 25 000 euros, maintenant ?
09:37 - Non.
09:38 - 25 000 euros, c'est très très cher, monsieur Bourdin.
09:40 - Oui, avec les aides.
09:41 - Je ne sais pas qu'il y a des moyens de s'acheter des voitures à 25 000 euros.
09:43 - Avec les aides.
09:44 - Elles sont combien, les aides ?
09:45 - Avec les aides.
09:46 - Même avec les aides, ça reste très très cher.
09:48 - Ben oui, 25 moins 8, ça fait quoi ?
09:51 - 25 moins 8, ça fait...
09:53 - Vous savez qu'elle n'est pas à 25 000 euros ?
09:55 - Oui.
09:56 - Elle est fabriquée en Europe.
09:58 - Ben évidemment qu'il faut mieux la fabriquer en Europe qu'en Chine, mais je vois...
10:01 - Je ne vais pas vous demander quelle est cette voiture, parce que...
10:03 - Vous n'avez toujours pas...
10:04 - Parce que vous ne le savez pas, mais ce n'est pas grave.
10:06 - Alors, inutile de vous dire que les voitures, ce n'est pas ma passion dans la vie,
10:09 mais ce que je peux vous dire, c'est que ce n'est pas le plus accessible.
10:12 Et ça reste non accessible pour beaucoup de Français.
10:15 - Si je vous parle d'une voiture électrique, parce que c'est quand même un vrai succès,
10:18 et on doit s'en réjouir.
10:20 J'imagine que vous faites la promotion de la voiture électrique, j'imagine.
10:23 Plus de 100 000 bons...
10:25 - Je ne fais pas la promotion de la voiture, tout court.
10:27 Mais je dis que si vous avez besoin d'une voiture,
10:29 je préfère qu'elle soit électrique et qu'on doit se battre
10:31 pour que toutes les personnes qui ont besoin d'une voiture
10:33 aient accès à une voiture électrique, accessible financièrement.
10:36 - Vrai problème, Marine Tendelier, vrai problème.
10:38 Le président de la République a très peu ou pas parlé de logement.
10:41 - Ça c'est sûr.
10:43 - Est-ce que pour vous c'était un vrai problème ?
10:45 C'est ce qui vous a aussi irrité ?
10:46 - C'est indécent, parce qu'on est dans une vague de froid,
10:48 et je pense que celles et ceux qui suivent l'actualité
10:50 ont bien vu qu'il y avait des morts dans la rue de froid ces derniers temps,
10:54 qu'il y a plus de 3 000 enfants
10:57 qui chaque nuit se retrouvent sans aucune solution d'hébergement,
11:01 3 000 enfants chaque nuit,
11:03 que c'est 59% de plus que l'hiver dernier,
11:05 c'est ça le bilan d'Emmanuel Macron,
11:07 et que ça devrait nous horrifier,
11:09 il devrait y avoir un branle-bas de combat général
11:11 pour arrêter ce scandale humain
11:13 qui est le mal-logement en particulier des enfants, mais pas qu'eux,
11:16 et qu'en plus les solutions existent.
11:18 Vous voyez, Gabriel Attal, que je rencontrerai la semaine prochaine,
11:22 il pourrait réquisitionner des logements.
11:24 - Qu'allez-vous lui dire d'ailleurs ?
11:25 - Il pourrait réquisitionner des logements.
11:27 Il y a tellement de logements vides dans ce pays,
11:29 et 3 000 enfants à la rue...
11:31 - Vous demandez la réquisition de tous les logements vides ?
11:33 - C'est possible, c'est un outil à portée de main qui s'active assez facilement,
11:36 tout le permet, et quand on se dit qu'on laisse dormir 3 000 enfants à la rue
11:40 chaque nuit par un simple manque de volontarisme politique,
11:44 moi ça me met hors de moi.
11:46 Hors de moi.
11:47 Et donc quand Macron vient, déjà qu'il nous demande de faire des enfants,
11:50 puis après il nous explique comment on doit les élever,
11:53 l'écran, l'uniforme, la marseillaise, ok,
11:55 mais vous voyez bien que tout ça et bien peu de choses,
11:57 à côté du problème fondamental,
11:59 qui est le fait que 3 000 enfants dorment dans la rue,
12:01 chaque nuit dans ce pays.
12:03 C'est de ça dont ils devraient s'occuper.
12:05 - Mais aller dormir dehors après avoir bien dîné dans un restaurant voisin,
12:07 n'est-ce pas le comble ?
12:09 - De qui parlez-vous, M. Bourdin ?
12:10 - Pas pour vous, parce que vous n'y étiez pas.
12:11 - Et par ailleurs, je mange pas de steak, parce que je suis végétarienne.
12:13 - Oui, mais d'autres y étaient.
12:15 - Mais je pense que la personne dont vous parlez,
12:17 qui est allée hier, figurez-vous, hier soir,
12:19 j'ai rencontré cet assaut qui...
12:21 - Mais n'est-ce pas le comble quand même de la démagogie ?
12:23 - Mais la personne dont vous parlez n'a pas dormi là.
12:25 - Ah bon, d'accord.
12:27 - Il était juste au restaurant.
12:29 - Non mais d'autres ont dormi.
12:31 - Et je pense que beaucoup de politiques
12:33 devraient faire ce genre de choses.
12:35 Premièrement en solidarité pour les personnes
12:37 qui, là, sont censées défendre.
12:39 C'est l'absurde révélateur pour certains.
12:41 Et puis aussi pour se rendre compte de ce que c'est.
12:43 Parce que je pense que la politique
12:45 éloigne parfois des réalités,
12:47 le confort matériel qu'apporte aussi la politique
12:49 à certains et qu'on perd le sens des réalités.
12:51 Et ce que je vous disais sur les
12:53 solutions que soi-disant apporte Macron aux enfants
12:55 alors qu'il y en a 3000 qui dorment dans la rue et qu'ils ne font rien,
12:57 montre à quel point une distance
12:59 s'est installée entre les préoccupations réelles
13:01 des Français, celles qui souffrent le plus,
13:03 et donc qui attendent le plus de la politique et les politiques.
13:05 - Bien, en ce qui concerne l'éducation,
13:07 effectivement, il y a eu beaucoup de mesures
13:09 annoncées par le ministre
13:11 d'Éducation Nationale de l'époque, aujourd'hui Premier ministre,
13:13 et par Emmanuel Macron.
13:15 Alors, l'apprentissage de la marseillaise
13:17 au primaire, c'est déjà prévu.
13:19 Ce n'est pas effectif.
13:21 - Je ne sais pas vous, mais moi j'ai appris la marseillaise à l'école.
13:23 - Moi aussi. - Ça n'a pas changé ma vie.
13:25 - C'est bien d'apprendre la marseillaise à l'école ?
13:27 - Ben, c'est pas...
13:29 C'est ni un problème ni une solution, j'ai envie de vous dire.
13:31 Je ne vois pas quel problème des Français ça va résoudre.
13:33 Et surtout, je n'ai pas compris
13:35 à quel moment c'était nouveau et révolutionnaire,
13:37 puisque ça existe déjà.
13:39 Et c'est bien le problème avec la conférence de presse de Macron.
13:41 Il a annoncé plein de choses qui en fait existent déjà.
13:43 Ce ne sont pas les choses les plus fondamentales
13:45 qui amélioreront le quotidien des Français.
13:47 Dont les préoccupations sont la crise environnementale,
13:49 le pouvoir d'achat, le mal logement.
13:51 - Le pouvoir d'achat. - Et ça, il n'en a pas parlé.
13:53 - Préoccupation principale, le pouvoir d'achat.
13:55 Dites-moi,
13:57 est-ce qu'il faut déconventionner
13:59 l'école, collège, lycée Stanislas ?
14:01 Selon vous ?
14:03 - Alors, on ne comprend quand même rien à cette histoire.
14:05 C'est-à-dire que moi j'ai beaucoup suivi
14:07 la polémique du lycée AVEROS,
14:09 le lycée déconventionné, vous savez, à Lille,
14:11 qui est un lycée privé musulman.
14:13 Ou alors là, parce que c'est un lycée que je connais bien,
14:15 on n'a jamais eu les éléments.
14:17 D'ailleurs, on s'est battus avec un sénateur UMP,
14:19 Jean-René Le Serre,
14:21 avec le directeur de Sciences Po-Lille, Pierre Mathieu,
14:23 qui tous disent "on aimerait avoir les éléments".
14:25 Parce que peut-être qu'il s'est passé quelque chose de très grave,
14:27 mais on ne comprend pas.
14:29 Et là, pour Stanislas, c'est l'inverse.
14:31 C'est qu'on commence à avoir beaucoup d'éléments,
14:33 dont ne serait-ce que le règlement intérieur
14:35 sur les tenues vestimentaires,
14:37 où les filles doivent avoir les cheveux attachés,
14:39 on lit des trucs, ce serait dans un lycée confessionnel musulman,
14:41 ça ferait hurler tout le monde.
14:43 Et donc, ce qui est problématique dans ce cas-là,
14:45 comme dans plein d'affaires en France,
14:47 c'est le deux poids deux mesures.
14:49 C'est permanent dans ce pays.
14:51 On va aller poursuivre, voire harceler
14:53 certaines populations, certains établissements
14:55 sur des choses, ou vraiment aller couper les cheveux en quatre.
14:57 Et par ailleurs,
14:59 on va laisser des espaces de non-droit
15:01 pour des ultra-privilégiés,
15:03 qui en fait souvent sont les enfants des ministres.
15:05 Et c'est encore un problème, parce que ça donne un vrai sentiment
15:07 d'injustice.
15:09 - Un peu de politique. Le Premier ministre prononcera...
15:11 - Pour l'instant, on en a déjà parlé de politique.
15:13 - Oui, oui, une autre, mais là je parle de politique.
15:15 - C'était très politique. - Politicienne.
15:17 Le Premier ministre prononcera sa déclaration de politique générale
15:19 devant l'Assemblée nationale le 30...
15:21 - Mais ça, c'est pas la peine, Macron l'a déjà fait.
15:23 J'ai envie de vous dire que c'était très peu respectueux.
15:25 J'ai jamais vu un président de la République qui fait le discours de politique générale
15:27 avant son Premier ministre, qui devait être sur une chaise,
15:29 et puis écouter, comme ça, pendant deux heures trente,
15:31 son discours de politique générale,
15:33 et ne le fait pas, c'est Macron qui le fait.
15:35 - Mais on ne sait pas, par exemple, si l'électricité augmentera de 10%.
15:37 - Bah, j'ai compris que oui,
15:39 j'ai compris qu'il n'était pas trop tard pour qu'ils aient renoncé,
15:41 c'est ce que je leur demande de faire,
15:43 mais c'est un vrai sujet, parce que vous voyez,
15:45 ils nous disent "on va baisser les impôts sur le revenu de 2%",
15:49 mais les impôts sur le revenu, il n'y a que 50% des Français qui les payent,
15:53 et donc c'est 50% des Français qui ont les moyens de les payer,
15:55 dont on considère qu'ils doivent payer l'impôt sur le revenu.
15:57 - Oui, on paie l'impôt sur le revenu quand on gagne 2500 euros par mois, par exemple.
16:01 - Oui, mais je vous parle des 50% qui gagnent moins que ça.
16:05 Quand vous augmentez de 10% le prix de l'électricité,
16:07 là c'est pour tout le monde.
16:09 Et on va le faire à un moment, que les Français comprennent bien,
16:13 où le prix de l'électricité baisse.
16:15 Il n'y a plus sur le marché ces tensions,
16:17 tensions du fait que les centrales nucléaires ne marchaient plus, je vous rappelle.
16:21 - Oui, mais enfin, aujourd'hui... - Non, non, c'est pas grâce au nucléaire que ça va mieux,
16:23 c'est à cause du nucléaire que ça a dysfonctionné.
16:25 - Oui, aujourd'hui la France exporte de l'électricité grâce au nucléaire.
16:27 - Une centrale sur deux ne fonctionnait pas il y a un an.
16:29 - Oui, oui, mais bien sûr.
16:31 - C'est pour ça qu'il y avait des tensions, il faut le dire aux Français.
16:33 - Mais aujourd'hui si on exporte de l'électricité, c'est parce que le nucléaire fonctionne.
16:37 - La commission de régulation de l'électricité nous dit, aujourd'hui,
16:41 les tensions sont finies.
16:43 Et donc le gouvernement va augmenter la taxe.
16:45 Et donc c'est bien une décision de leur part, d'augmenter le prix de l'électricité,
16:48 donc ils peuvent y renoncer.
16:50 Et là c'est une décision qui va toucher tout le monde.
16:52 Pour quelqu'un qui se chauffe à l'électricité,
16:54 en moyenne c'est 2000 euros par an de facture d'électricité,
16:56 c'est 150 euros d'augmentation.
16:58 Qui va frapper tout le monde, y compris les plus précaires,
17:01 qui n'ont pas d'alternative pour aller refaire leur isolation, leur système de chauffage,
17:05 et donc qui sont captifs, qui vont être prisonniers de cette documentation,
17:08 et je trouve ça inadmissible.
17:09 - Marine Tendelier, il y aura donc ce discours du Premier ministre,
17:14 motion de censure déposée par la gauche, vous joignez à cette motion de censure ?
17:18 - Je ne suis pas parlementaire, je soutiens tout ce que fait mon groupe,
17:20 et s'ils le font, je pense qu'ils auront effectivement raison de le faire.
17:24 - Volonté de censure à un gouvernement avant qu'il ait commencé à travailler.
17:27 - On ne sait même pas encore qui va être dedans,
17:29 mais franchement, ils n'ont peut-être pas commencé à travailler, mais on en a vu assez.
17:33 Tout ce qu'on vient de se dire, on le montre.
17:35 - Dites-moi, les européennes, Raphaël Grugsmann est en hausse dans les sondages,
17:39 le candidat de place publique du PS est le premier à gauche,
17:42 est-ce que vous envisagez une liste commune ?
17:43 - Moi j'ai vu un sondage ce matin où c'était 9-9.
17:45 - Oui, mais vous auriez pourquoi pas une liste commune ?
17:48 9+9 ça fait 18 !
17:50 - Parce que la politique, c'est aller devant les électeurs et présenter son programme.
17:54 Ça c'est la normalité des choses.
17:56 Il y a des élections où on ne peut plus le faire,
17:58 parce que notamment dans la Ve République, l'élection présidentielle,
18:01 a un scrutin qui défavorise ça et qui fait que si on veut avoir une chance
18:05 d'avoir son camp au sens large au deuxième tour,
18:07 il faut se réunir, ce qui n'est pas très démocratique.
18:10 Parce que moi, il y a plein d'écologistes dans ce pays qui veulent pouvoir mettre des bulletins verts dans l'urne, figurez-vous.
18:14 Et donc il se peut qu'en 2027, communistes, écologistes, insoumis, socialistes,
18:19 doivent faire une candidature commune, moi je le soutiens,
18:22 pour avoir une chance d'être au deuxième tour pour tous les gens qu'on représente.
18:24 - Une candidature commune en 2027 ?
18:26 - Je l'ai toujours dit, j'ai une position constante là-dessus.
18:28 - Mais vous travaillez à une union à gauche ?
18:30 - De la gauche et des écologistes.
18:32 - Non, mais de la gauche et des... pourquoi ?
18:35 - Parce que l'écologie ne se résume pas à la gauche,
18:37 et la gauche ne se résume malheureusement pas à l'écologie.
18:39 - Il y a des écologistes qui ne sont pas de gauche.
18:41 - Je pense qu'il y a des gens de gauche qui ne sont pas écologistes,
18:44 et je pense que l'écologie n'est pas résumée à la gauche.
18:46 Évidemment qu'elle est éminemment sociale, mais c'est un peu plus compliqué que ça.
18:50 Tout ça pour vous dire qu'en 2027, je travaillerai à ça,
18:53 vous me connaissez, je suis une personne assez déterminée,
18:55 c'est ma détermination, ma conviction, et on fera tout pour que ça marche.
18:59 - Vous travaillez à une union à gauche pour 2027, avec ou sans Jean-Luc Mélenchon ?
19:03 - Attendez, je n'ai pas fini sur les européennes.
19:05 Mais aux européennes, c'est une proportionnelle à un tour,
19:07 et donc on n'empêche personne d'être au deuxième tour puisqu'il n'y en a pas.
19:10 Donc laissez-nous présenter un bulletin vert pour que les écologistes puissent dire
19:14 "je veux une Europe plus environnementale, plus sociale, plus fédérale,
19:18 ce sera possible, et c'est ça la démocratie".
19:20 - Et en 2027, avec ou sans Jean-Luc Mélenchon ?
19:22 - Alors ça, j'ai envie de vous dire, c'est à lui de décider.
19:25 - C'est-à-dire ?
19:26 - Parce que pour l'instant, il se place...
19:27 - C'est-à-dire que si il décide d'être candidat en 2027, vous rangez derrière lui ?
19:30 - C'est pas exactement comme ça que ça se passe, la démocratie,
19:33 y compris au sein de la gauche et des écologistes.
19:35 - Pourtant, avec lui, c'est souvent comme ça que ça se passe, Marine Tendelier.
19:38 - C'est pour ça que je vous dis, c'est à lui de décider.
19:40 Il y a une aventure collective qui commence à s'écrire,
19:43 énormément de monde dans ce pays, et je ne parle pas que d'Olivier Faure, de...
19:46 - Vous vous rangeriez derrière Jean-Luc Mélenchon ?
19:48 - Mais c'est pas ça le sujet.
19:50 - Non mais c'est pas ça...
19:51 - Désolée de vous dire que la vie ne doit pas s'écrire comme ça.
19:53 - Mais ça deviendra le sujet, Marine Tendelier.
19:54 - Non, le sujet, c'est...
19:55 - Vous le savez bien.
19:56 - Le sujet, c'est qui a envie de faire ensemble.
19:58 - C'est votre projet.
19:59 - Puis, sur quel projet ? On doit commencer par le projet.
20:01 Si on commence par se discuter de comment on décide, de qui,
20:05 alors on est dans la Ve République, dans l'hyper-présidentialisation.
20:08 C'est une fausse route.
20:09 Nous sommes en train de dire qu'on en a marre du présidentialisme,
20:12 qu'on en a marre de la Ve République, qu'on veut tout changer.
20:14 Alors on ne va pas s'appliquer à nous-mêmes ces règles-là.
20:16 On va commencer par travailler sur le projet, figurez-vous.
20:19 Quel projet de transformation écologique et sociale pour ce pays ?
20:23 Et on va le faire avec tous ceux qui veulent, et pas juste les partis.
20:26 Les syndicats, qui sont des forces vives dans la rue, les associations.
20:28 Et une fois qu'on sera d'accord sur cette plateforme programmatique,
20:31 alors on décidera qui est la personne la mieux placée,
20:33 pas juste pour être au deuxième tour.
20:35 Moi, je m'en fous d'être au deuxième tour.
20:36 Je veux qu'on gagne.
20:37 Je veux qu'on gagne pour tous les électeurs qui attendent ça.
20:39 - On peut gagner avec Jean-Luc Mélenchon ?
20:40 - C'est une vraie question.
20:41 - On peut gagner ou pas ?
20:42 - C'est pas une question que pour Jean-Luc Mélenchon.
20:44 C'est une question pour tout le monde.
20:45 - Non mais c'est la figure émergente.
20:47 - Pardon.
20:48 - Peut-être Marine Tendelier, candidate en 2027.
20:52 - Je veux qu'on se pose cette question en ses termes.
20:54 C'est comment on gagne.
20:55 La vie politique française ne se résume pas à Jean-Luc ou pas Jean-Luc.
20:59 C'est pas contre lui, c'est pas pour lui.
21:01 - Et si c'était une écologiste ou un écologiste qui conduise la liste de gauche en 2027 ?
21:05 - Je trouverais une idée formidable.
21:06 Mais ce que j'ai dit aussi, c'est qu'on ne doit pas faire de ça un préalable à toute union.
21:09 Parce que si chacun fait ça, alors on condamne notre camp à l'échec.
21:13 Et nous, ce dont on a besoin aujourd'hui, c'est d'espoir.
21:16 C'est-à-dire que c'est possible et moi j'y crois fermement.
21:18 - Marine Tendelier, sur l'Ukraine, décision d'Emmanuel Macron,
21:22 la France va envoyer à l'Ukraine des missiles et plusieurs centaines de bombes.
21:26 C'est une bonne décision ?
21:28 - Alors moi je suis pacifiste.
21:30 Et c'est sûr que c'est des moments où ça ébranle nos convictions.
21:33 Parce qu'on se retrouve à... Moi je soutiens cette décision.
21:36 Parce qu'on n'est pas dans un pacifisme béat.
21:39 En train de se dire, là par exemple, l'Ukraine, débrouillez-vous, on est pacifiste.
21:44 Parce que c'est un pays qui est agressé, clairement,
21:47 dont le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes,
21:50 dont l'intégrité des frontières est remise en question par un agresseur, Vladimir Poutine.
21:54 Et que ce qui se joue en Ukraine, c'est bien plus que l'avenir du peuple ukrainien.
21:58 C'est l'avenir de la paix et de la liberté sur notre continent.
22:01 Il faut bien se rendre compte que si l'Ukraine venait à perdre ou la Russie à gagner,
22:05 c'est pas la fin de l'histoire.
22:08 C'est le début d'autre chose et que Vladimir Poutine ne s'en arrêterait pas là.
22:11 Que pour les pays baltes, que pour la stabilité de l'Union Européenne, c'est quelque chose de grave.
22:15 - Et l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN ? - Dans l'OTAN ou dans l'Europe ?
22:18 - Dans l'Europe et dans l'OTAN.
22:20 - Moi je pense que ce processus a été activé et que c'est une très bonne chose.
22:24 Alors évidemment ça prendra du temps.
22:26 Vous savez, le simple fait d'être candidat officiel, d'être reconnu comme tel,
22:29 donne droit à énormément d'aides.
22:31 D'aides sociales, d'aides militaires.
22:33 Je pense que c'est un symbole géopolitique très puissant,
22:36 que l'Europe n'abandonnera pas l'Ukraine.
22:38 - Alors j'ai une dernière question. Est-ce que vous comprenez la colère des agriculteurs français ?
22:43 - Evidemment. - Vous la comprenez ?
22:45 - Mais je pense que n'importe lequel d'entre nous serait très en colère à leur place.
22:48 Vous savez qu'il y a 200 exploitations agricoles qui disparaissent chaque semaine.
22:54 - Oui c'est vrai. - 200 chaque semaine.
22:56 - Vous savez ce que disent les agriculteurs ? Des normes environnementales, notamment venues d'Europe, trop élevées.
23:00 - Il y a entre 1 et 2 suicides par jour. - Oui, oui.
23:04 - Et pourquoi ? - Je veux bien qu'on explique à un moment que c'est de la faute des écologistes.
23:08 Je ne le pense pas, parce que vous pouvez supprimer tous les écologistes de France et même du monde.
23:12 Il y aura encore 200 exploitations qui ferment chaque semaine.
23:14 Il y aura encore 1 ou 2 suicides par jour.
23:16 Et il y aura les problèmes d'accès à l'eau que l'on connaît,
23:18 des problèmes à cultiver du maïs dans une France à +4°C.
23:21 Ce n'est pas de la faute des écologistes.
23:23 Et celles et ceux qui veulent vous faire croire ça, cherchent des boucs émissaires.
23:26 Quand on cherche un bouc émissaire en politique, c'est qu'on n'a pas la solution à donner aux gens.
23:30 Et donc plutôt que d'admettre que c'est compliqué, on dit que c'est de la faute des écologistes.
23:33 La caractéristique des boucs émissaires dans l'histoire du monde, c'est qu'ils sont toujours innocents.
23:37 Donc j'invite les personnes qui disent ça à regarder le fond des problèmes avec nous,
23:41 car nous avons des solutions que nous aimons les agriculteurs.
23:44 Moi j'ai des grands-parents agriculteurs, c'est une profession qui me tient énormément à cœur.
23:47 Nous voulons d'ailleurs qu'il y ait 1 million de paysans en 2050 dans ce pays,
23:52 parce que c'est un beau métier, qu'il faut produire local, qu'il faut produire bien.
23:56 Mais aujourd'hui, je pense qu'on doit lâcher la grappe aux agriculteurs.
24:00 Et c'est pas qu'un problème de normes environnementales.
24:03 Regardez ce qu'on leur demande au quotidien, ils sont plus souvent devant des écrans que dans les champs.
24:07 - Vous demandez l'élargissement des zones de non-traitement, par exemple.
24:11 - Oui, parce que je pense qu'on doit avoir une agriculture qui est bien pour les paysans,
24:18 qui est bien pour les animaux, qui est bien pour les riverains, et que tout ça cohabitera mieux,
24:23 avec moins de pesticides. On voit bien que c'est un sujet d'extrême tension,
24:27 et qui n'est pas qu'un sujet de tension du côté des riverains,
24:29 mais aussi pour les agriculteurs qui sont les premiers à exposer aux substances qu'ils exposent.
24:33 Et puis on peut revenir à l'infertilité dont on a parlé tout à l'heure, si vous voulez.
24:36 On voit bien que tout ça est assez lié, mais nous aimons les agriculteurs,
24:38 et je ne laisserai personne dire l'inverse dans ce pays.
24:41 - Nous avons bouclé la boucle, merci Marine Tordelier d'être venue nous voir ce matin,
24:45 à 59 0826 300 300, vous réagissez juste après les infos.

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