Une dizaine de points de blocage d'agriculteurs persistaient ce mardi pour réclamer des mesures concrètes au gouvernement, notamment sur la question des taxes et de l'accumulation des normes
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00:00 J'ai bien vu de mon mandat de député qu'il y avait un gros souci sur la défense du monde agricole globalement
00:04 et de tout ce que j'ai défendu moi pendant cinq ans, d'incompréhension vis-à-vis des élites politiques et médiatiques de ce pays
00:09 et donc je pense que je peux être plus utile aujourd'hui à un autre poste que sur mon exploitation en creuse
00:15 donc je suis en train de laisser la main à mon ancien salarié que j'ai installé à mon associé il y a un an et demi
00:21 je peux vous dire que c'est un chemin de croix, la transmission d'une exploitation agricole qui tourne, qui est un peu conséquente
00:27 mais disons qu'il y a des résultats économiques qui tournent plutôt bien
00:30 je peux vous dire que c'est un casse-tête permanent, c'est des frais qui sont monstrueux
00:34 et quelqu'un qui est hors cadre agricole comme mon associé actuellement
00:38 c'est-à-dire qui n'est pas fils d'agriculteur, c'est la croix et la bannière pour reprendre une exploitation agricole
00:42 or on a 50% des agriculteurs qui prendront leur retraite d'ici dix ans au niveau français et au niveau européen
00:48 donc le renouvellement des générations il est vital, il est crucial
00:51 mais ce que disent tous ces agriculteurs, ça remonte à loin, ça remonte à 20-30 ans
00:56 c'est la base qui manifeste et qui est sortie et qui est vraiment très très en colère
01:01 parce qu'elle en a marre un peu des décisions totalement ubuesques d'un côté et de l'autre
01:07 – Vous, vous ne manifestez pas ?
01:09 – Moi je manifeste pas, non, j'ai jamais trop manifesté globalement
01:12 j'ai été président de coopérative, j'étais plutôt dans la structuration économique des filières
01:15 donc j'ai fait quelques manifestations quand même dans mon jeune temps
01:19 – Mais là vous ne comptez pas participer au blocage ?
01:23 – J'irai me rencontrer, il manifeste en cause demain, je suis à Paris, ça va être compliqué
01:27 mais bien sûr que j'y vois, je rencontre mes voisins tous les jours
01:30 et j'irai à l'occasion effectivement en rencontrer, c'est pas un sujet
01:35 moi j'ai été rapporteur de la loi EGalim, cette loi elle avait pour but
01:38 et j'ai réécouté le discours du président de la République
01:40 – De protéger les revenus des agriculteurs
01:42 – De protéger les revenus, de leur permettre de vendre au niveau de leur coût de production
01:45 force est de constater qu'aujourd'hui elle est insuffisamment appliquée
01:48 qu'elle va sans doute peut-être pas encore assez loin, on l'avait renforcée avec EGalim 2
01:51 on avait tiré les conclusions deux ans après EGalim, on avait revoté une loi EGalim 2
01:56 – Donc qu'est-ce qu'il faut faire alors ?
01:57 – Il faut faire appliquer les lois, il faut arrêter d'en voter les unes derrière les autres
02:00 il faut les faire appliquer déjà, vérifier sur le terrain qu'elles rentrent bien dans l'application
02:04 et les corriger à la limite si on voit qu'il y a des effets de bord qui ne fonctionnent pas
02:07 et après surtout il faut sortir des injonctions contradictoires
02:12 auxquelles est soumis l'agriculture depuis des années
02:14 c'est-à-dire expliquer avec notamment le Green Deal qu'on va diminuer
02:17 qu'il faut utiliser moins de produits phytosanitaires
02:19 ce qui va déboucher sur 30% de production agricole en moins au niveau européen
02:23 et ce qui va déboucher sur encore plus d'importations alors qu'on n'est déjà pas souverain
02:27 on importe déjà 25% de la viande bovine, on importe 50% du poulet
02:31 et ces productions elles sont produites en Amérique du Nord, en Amérique du Sud
02:34 avec des normes et des produits qui sont aujourd'hui totalement interdits en Europe et en France
02:39 – Ce qui crée une concurrence déloyale, Nora Amali