Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE
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00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver pour ce soir Info Week-end.
00:04 Nous sommes ensemble pendant une heure.
00:05 Nous allons revenir sur les actualités de la journée, les analyser, les décrypter
00:09 avec Gabriel Cluzel, ce soir qui vous accompagne.
00:13 Bonsoir, ma chère Gabrielle.
00:14 Bonjour Olivier.
00:15 Nathan Devers est également avec nous.
00:16 Nathan, bonsoir.
00:17 Bonjour Olivier.
00:18 C'est un plaisir de terminer cette semaine avec vous.
00:20 Nous allons revenir dans un instant sur cette nouvelle fusillade qui a eu lieu aujourd'hui
00:24 à Sevran, dans cette petite commune de 52 000 habitants.
00:27 Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a pris la parole il y a quelques minutes.
00:31 Mais avant, Sandra Tchombot est également avec nous.
00:33 Ma chère Sandra, bonsoir.
00:34 Il est 23h, le Flash Info avec vous.
00:36 Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:45 Parmi les temps forts de l'actualité, deux hommes ont été tués par balle ce dimanche
00:49 vers 18h à Sevran, âgés de 31 et 35 ans.
00:52 Ils étaient connus pour violences et trafics de stupéfiants.
00:56 Les tireurs ont pris la fuite.
00:57 Ce drame survient à moins de 48h après une fusillade mortelle liée au narco-trafic dans
01:01 cette ville de Seine-Saint-Denis.
01:03 Pas d'avancée vers une trêve à Gaza.
01:06 Israël et le Hamas restent inflexibles.
01:08 La délégation du mouvement islamiste a quitté le Caire ce dimanche soir pour Doha.
01:12 Elle émènera des consultations avant de revenir en Égypte mardi.
01:15 Les négociations reprendront sur une proposition de trêve associée à une libération d'otages.
01:20 Et puis, Xi Jinping est en France pour sa première tournée européenne depuis 2019.
01:25 Le président chinois vient d'ailleurs de célébrer les 60 ans de relations diplomatiques
01:29 franco-chinoises.
01:30 Il s'entretiendra avec Emmanuel Macron ce lundi au centre des discussions, les relations
01:35 commerciales bilatérales et la crise en Ukraine.
01:38 Merci Sandra.
01:39 Nous vous retrouvons à 23h30 pour un nouveau Flash Info.
01:42 Je vous le disais il y a un instant, deux hommes ont été tués par balle en pleine
01:47 rue aujourd'hui en fin d'après-midi à Sevran.
01:50 Et ce mois de 48h après une fusillade liée au narco-trafic.
01:54 Fusillade qui, je vous le rappelle, avait fait un mort et plusieurs blessés.
01:58 Cette blessée grave dans cette ville populaire de Seine-Saint-Denis.
02:02 Selon des sources policières, les deux hommes ont été tués aux alentours de 18h à Lédéli.
02:06 Là, très précisément, c'est dans le quartier Montslo.
02:09 C'est à un peu plus d'un kilomètre du lieu de la fusillade mortelle de vendredi soir.
02:15 Âgés de 33 et 35 ans, les victimes étaient connues pour violences et trafic de stupéfiants.
02:20 Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, est intervenu.
02:24 Il y a quelques minutes, il s'est rendu sur place. On l'écoute.
02:27 On sera présent en termes de sécurisation.
02:30 On l'a été ces jours derniers. On le saura dans les jours qui viennent.
02:32 Le ministre de l'Intérieur m'a demandé de mobiliser beaucoup d'effectifs en présence de voie publique,
02:38 des effectifs locaux, mais aussi des effectifs de force mobile.
02:41 Il y en a ce soir à Sevran.
02:43 Et donc, nous allons être extrêmement présents pour sécuriser les quartiers, bien évidemment.
02:48 Trois morts dans une fusillade entre vendredi et ce soir.
02:51 Gabrielle Cluzel, on se souvient, Sevran, après Marseille, avait fait l'objet d'une opération antidrogue Placenet XXL.
02:58 C'est comme cela que le gouvernement les appelle.
03:00 C'était le 25 mars pour tenter de porter un coup d'arrêt au trafic de drogue.
03:04 Force est de constater ce soir que le grand banditisme, visiblement, est toujours présent dans cette commune.
03:10 Oui, c'est pour ça qu'on peut se demander si tout cela n'a pas été quand même une vaste opération de com'
03:17 même si à chaque fois, les policiers, évidemment, ne repartent pas des mains vides, si j'ose dire.
03:21 Sevran, c'est quand même récurrent et connu.
03:24 Je rappelle qu'en septembre dernier, il y avait eu une opération suite aux émeutes, une enquête qui avait fait suite aux émeutes.
03:33 Et à cette occasion-là, ils avaient découvert tout un trafic de drogue.
03:37 Il y avait une saisie d'armes, de drogue, donc extrêmement importante.
03:43 Et on avait vu l'hybridation, d'ailleurs, entre les émeutes et tous ces trafiquants de drogue.
03:51 Parce que c'est un petit peu le... Comment dire ?
03:53 Ce qui effraie les policiers, ils disent pour le moment, il n'y a pas vraiment de jonction entre les trafics de drogue,
03:59 les émeutiers et les islamistes.
04:02 Tout ça est pour eux, mais il n'y a pas d'opération concertée.
04:06 Et là, à Sevran, cette enquête sur les émeutes aurait permis de déboucher sur une découverte de trafic de drogue.
04:15 Donc c'est vrai que c'est un peu la ville du feu d'artifice dans ce registre-là.
04:21 C'est une ville extrêmement exclusive.
04:23 Nathan Devers, vous qui maniez les mots mieux que personne.
04:26 Le gouvernement parle d'opérations place nette face finalement à des scènes de guerre.
04:31 On parle d'armes de type Kalachnikov, deux hommes de 33 et 35 ans,
04:37 tous là dans une atmosphère de trafic de drogue, un peu ce que l'on peut voir d'ailleurs en Amérique du Sud.
04:43 Sauf que là-bas, on parle vraiment d'une guerre contre le narcotrafic.
04:47 Est-ce qu'il faudrait changer de vision du côté du gouvernement
04:51 et enfin employer le mot "guerre contre le narcotrafic" plutôt qu'"opération place nette" ?
04:56 En effet, c'est vrai que c'est la question, ce décalage entre le concept même d'opération place nette et la réalité.
05:03 On a un peu de recul quand même pour voir que systématiquement,
05:06 que ce soit dans les quartiers nord de Marseille, ailleurs en France,
05:09 même quand Manuel Valls faisait venir la CRS 8 pendant quelques jours, 10 jours,
05:14 et que pendant 10 jours, en effet, on observait une baisse du trafic de drogue,
05:18 la sécurité qui revenait dans les quartiers concernés, etc.
05:22 Évidemment, le jour où la CRS 8 partait, les trafics reprenaient.
05:29 Il y a quelques jours, il y a une dizaine de jours, CNews a fait un reportage dans le sud de la France,
05:34 je ne sais plus si c'est à Marseille ou pas, avec un dealer de 14 ans, un guetteur.
05:38 Justement sur ces opérations place nette, et il disait, après avoir dit des vulgarités contre la République,
05:44 mais il disait "de toutes les manières, nous avons des clients, donc point final.
05:50 Et tant que nous avons des clients, les clients achèteront, nous réinventerons nos modalités, nos méthodes".
05:54 Je voulais juste dire une chose sur l'Amérique latine que vous citez,
05:59 c'est intéressant le cas du Salvador.
06:01 J'ai parlé récemment à quelqu'un qui est un peu spécialiste de ce pays,
06:06 et qui m'expliquait que même au Salvador, où vous avez eu les mesures les plus liberticides,
06:10 on le sait avec cette marge d'erreur de 10% d'innocents arrêtés pour les tatouages,
06:14 même là, tous les capteurs indiquent que ces méthodes ne sont absolument pas allées à bout du trafic de drogue,
06:20 et que le trafic de drogue va reprendre, est déjà en train de reprendre, est déjà en train de se réorganiser.
06:24 Donc si vous voulez, cette logique de guerre contre la drogue est non seulement dangereuse politiquement,
06:30 parce que ça casse des principes, qu'on arrête des innocents, enfin quand on l'a fait à la salvadorienne,
06:34 mais qu'en plus souvent, ça n'atteint pas l'efficacité qui est revendiquée.
06:39 Moi face à ça, je serais vraiment pour ouvrir un grand débat,
06:43 sans une solution qui serait, si vous voulez, pré-établie,
06:45 sans dire "il faut que ce soit vers la dépénalisation, vers la légalisation, vers ceci ou vers cela",
06:50 mais où on mettrait tous les sujets, notamment la question de la consommation,
06:53 qui est absolument énorme en France, avec ce décalage,
06:56 qui est qu'on est un des pays les plus consommateurs de drogue,
06:58 avec la législation la plus dure en matière de drogue,
07:01 et que, si vous voulez, il y a une contradiction là-dedans, qui est intéressante par rapport à nos voisins.
07:05 Et peut-être se poser la question suivante,
07:08 pourquoi la France est-elle le pays qui consomme le plus de drogue ?
07:11 Là aussi c'est inquiétant, Gabrielle Cluzel,
07:12 ça dit quelque chose de l'état d'esprit des Français, finalement,
07:15 pour aller un petit peu plus loin que cette fusillade ?
07:18 Oui, mais bien sûr, c'est lié au fait que la drogue, en France, le cannabis en particulier,
07:26 a été vécu dans une certaine élite comme quelque chose de récréatif et plutôt sympathique,
07:32 et plutôt... on jetait un regard bienveillant sur la drogue, c'est évident.
07:37 On l'appelait "drogue douce", d'ailleurs, c'est assez étonnant.
07:40 Oui, mais je suis très frappée de voir qu'il y a eu une grande campagne sur le vin, l'alcool,
07:45 l'alcool et les enfants, les adolescents, et du reste,
07:49 quand vous allez aujourd'hui dans un restaurant avec un adolescent,
07:52 le serveur se dit "oh là là, je ne veux pas lui donner une goutte de vin".
07:56 Il y a vraiment eu quelque chose d'extrêmement...
07:58 une campagne extrêmement forte autour de l'alcool.
08:01 En revanche, sur la drogue...
08:02 L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, vous voyez,
08:05 on le dit régulièrement et on le rappelle, et ça fait partie de cette campagne, d'ailleurs.
08:08 Exactement, et je note, et je pense que cela tient à la pratique, sans doute, d'une certaine élite.
08:15 Quand on le pratique, eh bien on est bienveillant avec sa propre pratique.
08:20 Il n'y a pas du tout eu la même campagne sur la drogue,
08:22 quand on sait les méfaits de la drogue sur certains jeunes,
08:25 et là encore, il faut le répéter, pour certains, sur un terrain particulier,
08:29 il suffit d'une fois pour avoir déclenché une crise de schizophrénie.
08:35 Et vous voyez, ce sont des choses dont on parle peu,
08:38 et je pense que... alors il y a évidemment mille autres raisons qui font...
08:43 sans doute on pourrait parler de mal-être et de divers sujets,
08:47 mais ça fait vraiment pour moi...
08:49 Cette bienveillance, finalement, qui a fait qu'aujourd'hui les Français pensent...
08:52 Une tolérance, certainement.
08:53 Une tolérance.
08:54 En tout cas, dans ce contexte d'insécurité générale,
08:56 eh bien, Éric Ciotti, alerte en matière de sécurité dans les colonnes du JDD aujourd'hui,
09:02 il déplore que chaque jour en France, un mille personnes sont victimes de coups et de blessures volontaires.
09:08 Pour vous donner une comparaison, c'est quasiment le double par rapport à l'année 2012.
09:15 Pour le président des Républicains, nous sommes au bord du précipice.
09:19 Il propose donc 10 chantiers, 25 mesures concrètes pour retrouver la paix sociale en France.
09:25 Yel Benhamou.
09:26 Pour le président des Républicains, Éric Ciotti,
09:30 il faut rompre plus vite avec la faiblesse, la passivité et la naïveté.
09:34 Son premier chantier concerne sans surprise l'immigration, avec une première mesure forte,
09:39 expulser systématiquement les étrangers qui se trouvent sur notre territoire
09:42 et qui ont été condamnés à une peine d'emprisonnement ou qui représentent une menace pour l'ordre public.
09:47 Rétablir l'ordre dans la rue est aussi l'une de ses priorités.
09:51 Il propose donc la création d'une force spéciale permanente
09:54 qui aura vocation à intervenir à tout moment dans les quartiers les plus sensibles
09:58 et la mise en place de checkpoints policiers aux quatre coins des quartiers gangrénés par le trafic de drogue.
10:04 Éric Ciotti veut aussi assurer une réponse pénale dissuasive.
10:07 Il préconise de mettre en place de courtes peines de privation de liberté à partir d'une semaine de prison,
10:13 de construire des places de prison pour passer de 61 000 aujourd'hui à 100 000 places,
10:18 d'abaisser la majorité pénale à 16 ans et de supprimer l'excuse de minorité.
10:23 Concernant la violence à l'école, les Républicains proposent que les professeurs harcelés, menacés ou agressés
10:29 bénéficient systématiquement du soutien de leur hiérarchie
10:32 et ils souhaitent aussi interdire les téléphones portables au lycée.
10:36 Enfin, Éric Ciotti souhaite supprimer les allocations familiales aux parents qui manquent à leur devoir d'éducation.
10:42 Pour lui, la balle est désormais dans le camp du président de la République.
10:46 Alors, peine planchée dès le premier délit, courte peine de prison, suppression de l'excuse de minorité
10:55 et majorité pénale à 16 ans, la suppression des allocations familiales,
11:00 beaucoup de mesures déjà évoquées dans le débat public et depuis maintenant plusieurs années.
11:05 Pourquoi cet immobilisme aujourd'hui de l'exécutif face à cette délinquance ?
11:11 Comment est-ce que vous la décryptez, Nathan Devers ?
11:14 Est-ce qu'au fond c'est un manque réel de volonté, un manque de moyens ? Qu'est-ce que vous voyez ?
11:19 Moi je me trompe peut-être, mais je pense que dans les propositions d'Éric Ciotti,
11:22 en fait, il y a quelque chose de très intéressant qui dépasse d'ailleurs la question de l'insécurité
11:26 sur ce que peut apporter la droite, la droite des Républicains, dans le débat public.
11:31 J'observe que toutes les mesures d'Éric Ciotti sont des mesures qui sont répressives.
11:36 C'est uniquement si vous voulez être dans ce champ-là et que vous avez dit en effet
11:39 que ce n'est pas lui qui les a inventées pour la plupart et que si on voit d'où elles viennent,
11:43 globalement c'est des mesures qui viennent soit du Rassemblement National,
11:47 soit de Reconquête ou de gens apparentés à et qui ont été reprises par les Républicains.
11:52 Alors la question qu'on peut se poser, je pense, c'est est-ce que sur une question comme l'insécurité
11:56 où on pourrait prendre d'autres dossiers, la vocation de LR, s'ils veulent survivre politiquement,
12:01 s'ils veulent apporter quelque chose, c'est si vous voulez de faire la course
12:05 avec les partis comme le Rassemblement National ou comme Reconquête.
12:10 Est-ce que ce n'est pas plutôt ce que faisait Jacques Chirac en 1995, il a été élu là-dessus,
12:15 certes il y avait eu les assises du RPR où il avait fait un peu ce que fait Ciotti ici,
12:18 mais il a été élu en 1995 en proposant une vraie formule de droite républicaine
12:23 avec des mesures répressives, sécuritaires, etc. mais avec aussi un constat sur la fracture sociale.
12:29 Et évidemment que quand on parle de ce qui est producteur des différents mécanismes d'insécurité,
12:34 que ce soit le trafic de drogue, on ne peut pas isoler la question du trafic de drogue de la question sociale,
12:38 c'est directement lié. Quand des jeunes de 13-14 ans se font recruter à 3000 euros
12:43 pour faire ce métier avec mille guillemets autour du mot, c'est précisément une question économique et sociale
12:48 qui est posée là-dessus. Donc si vous voulez, je pense que la manière dont aujourd'hui
12:53 quelqu'un comme Eric Ciotti et les Républicains refusent, sur l'insécurité, qui est un sujet en effet majeur,
12:59 d'avoir un diagnostic qui est complet, ça veut dire d'accord avec des mesures répressives,
13:05 c'est leur vocation idéologique, à LR ils ne vont pas, si vous voulez, être pour la dépénalisation de tout,
13:10 pourquoi pas, mais avec aussi un constat social et d'essayer de faire un diagnostic en profondeur
13:16 des phénomènes qui engendrent les symptômes de l'insécurité. Et ça, on voit bien qu'Eric Ciotti, ça ne l'intéresse pas de le faire.
13:23 Vous dites au fond que c'est une manœuvre politique, ce n'est pas totalement faux, puisqu'il menace Eric Ciotti
13:28 de voter une motion de censure si des lignes rouges sont franchies, notamment sur la question de sécurité.
13:32 On peut le rappeler que c'est une menace aussi brandie par le Rassemblement national à l'issue des élections européennes.
13:38 Est-ce que les Républicains, en proposant ces mesures, ce chantier avec 25 mesures,
13:46 peut mettre la pression au gouvernement, peut faire avancer les choses ?
13:50 Puisqu'au fond, les Français, c'est ce qu'ils attendent aujourd'hui.
13:53 Oui, vous avez raison, il y a une très forte attente et tous les sondages le montrent.
13:58 D'ailleurs, c'est intéressant de consulter des sondages.
14:01 On va peut-être voir le dernier sondage CNews Europe 1, le JDD, pendant que vous parlez.
14:05 Excusez-moi, je vous ai coupé la parole.
14:07 Il y a un refus de faire des référendums sur un certain nombre de sujets, très nettement.
14:12 Mais ces sondages, qui n'ont pas force de référendum évidemment, mais donnent quand même des indications très fortes.
14:17 Faut-il systématiquement incarcérer les auteurs de violences physiques en attendant leur jugement ?
14:21 81% disent oui.
14:23 C'est très frappant de voir que la demande d'autorité, de répression, comme vous disiez, dépasse largement le cadre de la droite.
14:33 80% c'est absolument énorme.
14:36 Et Eric Ciotti parle de révolution.
14:38 Ça aussi c'est intéressant parce que la droite normalement, elle ne fait pas la révolution.
14:40 La droite, c'est conservateur, la droite est sa amende.
14:44 Donc si Eric Ciotti dit ça, c'est qu'il considère que c'est installer un système qu'il faut mettre à bas.
14:51 Il faut changer de paradigme.
14:52 Ce n'est pas seulement réformer à la marge.
14:55 Et de toute évidence, c'est ce qu'attendent les Français.
14:58 Donc il n'a pas d'autre choix évidemment que de dire cela.
15:02 Mais en réalité, on a bien vu, pourtant les LR ont essayé pendant la loi immigration,
15:06 tous ces sujets-là ont déjà été abordés, expulsés les étrangers, les fauteurs de troubles,
15:14 autant que faire peut supprimer les exceptions.
15:17 Mais on voit bien que finalement la montagne a accouché d'une souris et il ne s'est rien passé.
15:21 Alors je suis d'accord avec vous, le tout répression, ce n'est pas une solution.
15:23 C'est une solution à court terme.
15:25 Mais en fait, le tout répression arrive dans une société, encore une fois, qui a été extrêmement laxiste,
15:31 qui n'a plus de cadre, on pourrait dire de cadre moral, mais oui,
15:36 de définition commune du bien et du mal, qui n'a plus de tuteur, qui n'a plus d'auto-censure,
15:43 et qui fait qu'au bout d'un moment, on est obligé de…
15:46 C'est la loi qui va instituer cette auto-censure.
15:49 Je suis en train de lire un livre très intéressant qui s'appelle "La politesse en politique" de Frédéric Rouviroir.
15:53 Ah, exactement, on nous l'a vu aujourd'hui.
15:55 Et c'est très intéressant parce que la politesse, si vous voulez, c'est l'aboutissement des moeurs.
16:00 C'est le filtre de tout ce qu'on a intériorisé.
16:04 Et quand il n'y a plus de politesse, on compte sur la loi pour mettre les barrières
16:10 que l'on n'a pas soi-même intériorisées.
16:13 Et c'est vrai qu'on est dans une société qui n'a plus notion de bien et du mal.
16:17 Évidemment, je ne parle pas individuellement, mais collectivement,
16:20 on le voit, la violence à laquelle on assiste, notamment chez les jeunes,
16:25 il y a une confusion absolue.
16:27 Et donc on arrive à n'avoir que des mesures de répression.
16:31 Mais parce qu'à court terme, il n'y a pas de solution.
16:33 En réalité, il faut une réforme éducative profonde, philosophique.
16:38 On pourrait la qualifier de diverses façons, mais le problème, c'est que ça, c'est du long terme.
16:43 Et à court terme, il n'y a que la répression.
16:46 Il faut bien trouver une solution, mettre un terme à cette violence.
16:50 Il faut se rendre compte de l'état d'esprit des gens.
16:52 Les gens ont peur pour leurs enfants.
16:54 Moi, je suis très frappée de voir cette peur qui est étreinte aujourd'hui.
16:58 Les parents, par exemple.
16:59 C'est vrai.
17:00 Ce qui est paradoxal, Nathan Devers, c'est qu'effectivement,
17:03 ces mesures proposées par Éric Ciotti, la majorité des Français sont d'accord.
17:07 Parce qu'effectivement, ils ont peur.
17:09 Ils se disent maintenant, ça suffit.
17:11 Je ne veux pas voir celui qui a frappé ma compagne ou qui a frappé mon ami
17:15 dans la rue trois jours après.
17:18 Au fond, c'est du beau sens.
17:20 Mais en même temps, beaucoup partagent ce constat des Républicains.
17:24 Et en même temps, on sait très bien que demain, ça ne sera pas fait.
17:27 C'est ça qui est terrible.
17:28 C'est-à-dire qu'il y a aussi une acceptation de se dire,
17:30 finalement, est-ce que ce n'est pas trop tard ?
17:32 Oui, vous avez raison.
17:33 Est-ce qu'on ne peut pas se demander si, d'une certaine manière,
17:36 notre société est traversée par la pulsion pénale ?
17:39 À savoir, d'abord, la pulsion pénale, elle se manifeste
17:44 par le fait de traiter les phénomènes de manière, je dirais, un peu psychotique.
17:49 Ce n'est même pas en exagérant la peur,
17:52 mais en coupant la peur de sa réalité concrète.
17:56 Je pense qu'on l'a vu pendant le coronavirus.
17:58 On a vu un moment de psychose dans lequel le pays était en train de rentrer.
18:02 Je pense qu'on peut aussi dire qu'à certains égards,
18:05 sur la question des violences, on est dans un rapport
18:08 qui touche parfois à la psychose.
18:11 D'abord, sur le fait de faire un diagnostic qui est trop monolithique,
18:16 de dire que les violences montent comme ça,
18:18 de voir violence par violence, il y en a qui montent, qui baissent,
18:20 tout ça est très précis.
18:21 Mais deuxièmement, et c'est surtout le principal,
18:23 c'est de croire qu'on vit dans un pays qui est profondément laxiste.
18:27 Ce n'est juste pas vrai.
18:28 De toute l'histoire de France, il n'y a jamais eu autant de gens,
18:31 je le dis souvent, mais parce que c'est quelque chose d'important,
18:33 incarcérés aujourd'hui, à l'heure où nous nous parlons
18:36 de toute l'histoire de France, plus de 76 000 personnes,
18:39 des prisons qui sont absolument surpeuplées.
18:41 On n'a jamais autant enfermé en France qu'aujourd'hui, premièrement.
18:45 Et deuxièmement, les mesures que vous citez.
18:48 Effectivement, quand on fait des sondages,
18:50 dans un contexte où en effet il y a une forme de psychose
18:53 qui s'est emparée de la population, on le voyait pendant le coronavirus,
18:56 le confinement, les couvre-feux, le pass sanitaire,
18:59 la vaccination obligatoire, tout ça a été salué,
19:01 plébiscité par les Français, et d'ailleurs la plupart des Français
19:03 estimaient que le gouvernement n'allait pas assez loin
19:05 dans la suspension des libertés au moment du coronavirus.
19:08 Je pense qu'on est un peu dans la même situation face à l'insécurité.
19:12 Cette question de la détention provisoire,
19:14 de la détention provisoire, c'est une question
19:16 qui est souvent posée dans les prisons,
19:18 et c'est une question qui est souvent posée dans les prisons des gens
19:20 avant leur jugement.
19:22 C'est une chose, c'est un principe abstrait,
19:24 alors quand vous le demandez à des sondages,
19:26 les gens se disent "oui, je n'ai pas envie que quelqu'un de violent
19:28 soit dans la rue s'il n'a pas été jugé".
19:30 Quand il y avait eu un policier qui s'est retrouvé
19:32 en détention provisoire après…
19:34 L'affaire Nael qui est restée 4 mois.
19:36 Oui, et puis un autre je crois aussi à Marseille.
19:38 Il y avait eu souvent d'ailleurs les mêmes
19:40 qui sont pour la détention provisoire,
19:42 qui l'ont tenté et qui l'ont passé X mois comme ça en prison
19:44 avec sa vie qui est détruite,
19:46 la détention provisoire c'est horrible.
19:48 Et là il se rendait compte que la détention provisoire
19:50 c'est pas si vous voulez quelque chose,
19:52 c'est pas seulement un mot sur un papier,
19:54 c'est quelque chose de concret.
19:56 C'est vous suspender la liberté de quelqu'un
19:58 qui va peut-être être acquitté demain par la justice.
20:00 Et ça pose un problème énorme.
20:02 Oui, mais quand vous avez un individu qui en flagrant délit
20:04 finalement se fait interpeller parce qu'il a cassé la figure
20:06 à quelqu'un d'autre, voilà, c'est vu, c'est concret, ça existe.
20:08 Mais vous ne pouvez pas dire que c'est une psychose
20:10 de la violence en France, c'est pas possible.
20:12 Vous dites qu'il n'y a jamais eu autant de monde en prison
20:14 mais peut-être parce qu'il n'y a jamais eu autant de délinquants.
20:16 Vous voyez, on peut voir ça chacun de son point de vue.
20:18 Oui, c'est vrai.
20:20 Donc moi, le symptôme qui me frappe spécialement, c'est l'école.
20:24 Parce que l'école, vraiment, pour moi,
20:28 est l'institution qui a changé ces 40 dernières années.
20:32 Les parents mettaient leurs enfants dans une école
20:35 en s'inquiétant du niveau de l'école.
20:37 Autrefois, ils s'inquiétaient parce qu'ils voulaient
20:39 avoir un avenir. Là, aujourd'hui, les parents s'inquiètent
20:41 de la sécurité dans l'école.
20:43 Donc, si vous voulez, on est passé à un autre stade.
20:45 Ils ne s'inquiètent plus du niveau, d'ailleurs,
20:47 souvent, le niveau n'y est absolument pas,
20:49 ils s'inquiètent de la sécurité.
20:51 Et donc, je pense que rester dans le déni,
20:53 dire qu'il y a une psychose autour de la violence,
20:55 non, pardon, c'est extrêmement violent d'entendre ça.
20:57 Des gens qui se font assassiner,
20:59 on a eu des cas récents,
21:01 quand des adolescents de 15 ans sont assassinés,
21:04 c'est pas une psychose, c'est une réalité.
21:07 Ce qui se passe à l'intérieur de l'enceinte de l'école,
21:11 qui normalement devrait être le sanctuaire des sanctuaires,
21:13 parce que c'est là où sont les enfants,
21:15 c'est une réalité, c'est pas une psychose.
21:17 Et puis, il y a une déduction évidente.
21:19 Alors, pardon, j'ai toujours l'impression
21:21 d'être de mauvais goût quand je remets ça sur le tapis,
21:23 mais néanmoins, il faut bien le dire,
21:25 est-ce que vous avez une population qui arrive
21:27 massivement de pays où règnent
21:29 des rapports sociaux violents,
21:32 que d'ailleurs, ils fuient parfois,
21:34 ils viennent chez nous pour fuir ces rapports sociaux violents.
21:36 Et pour chercher l'acquietude
21:38 qui est réputée régner dans notre pays.
21:40 S'ils arrivent massivement avec ces rapports sociaux violents,
21:43 cette conception violente des rapports sociaux,
21:45 ils la reproduisent dans le pays, et c'est normal.
21:47 S'ils étaient peu nombreux, ils se dilueraient,
21:49 ne la reproduiraient pas, ils s'adapteraient,
21:52 mais là, évidemment, en arrivant massivement,
21:55 ils le reproduisent.
21:56 Donc ça, c'est une réalité,
21:58 et je ne comprends pas, en dehors de tout,
22:00 c'est même pas pour moi idéologique ni politique,
22:03 c'est simplement une constatation,
22:06 c'est évident que ça a l'espace.
22:08 Je ne comprends pas que sur ces questions d'immigration,
22:10 il n'y ait pas eu de réalité.
22:11 On va parler, je vous propose de parler à présent
22:14 de la question de l'antisémitisme,
22:15 et vous voyez ces chiffres, puisque maintenant,
22:17 qu'on attend de vers, nous préparons des chiffres
22:19 du ministère de l'Intérieur.
22:21 Effectivement, plus 7% par rapport à l'année précédente,
22:24 plus de 440 000 victimes de violences physiques.
22:27 Donc effectivement, on voit tout de même
22:28 qu'il y a une augmentation des délits,
22:31 en tout cas en France, et peut-être,
22:33 comme conséquence, et même certainement,
22:34 plus de personnes incarcérées.
22:36 Oui, mais bien sûr, mais quand je dis que je trouvais
22:38 qu'il y avait une forme de psychose sur l'insécurité,
22:40 ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'insécurité
22:41 ou qu'il n'y a pas de violence.
22:42 Évidemment qu'il y a de l'insécurité,
22:44 évidemment qu'il y a des violences,
22:45 et là, vous citez des faits d'augmentation,
22:47 ces faits existent.
22:49 Ce n'est pas ce que je voulais dire.
22:50 Je pense que le débat public aujourd'hui,
22:52 de toutes les manières, dans tous les sujets,
22:54 tente à devenir de plus en plus psychotique.
22:56 Pendant le coronavirus, il y avait des gens
22:57 qui mouraient du coronavirus.
22:59 Dire qu'il y avait une psychose sur le coronavirus,
23:00 ce n'était pas dire que le coronavirus n'existait pas.
23:02 C'était dire que son traitement était,
23:04 si vous voulez, dans une forme d'émotion sans raison,
23:07 d'exagération, d'hyperbole et d'incapacité de réfléchir.
23:11 Le fait qu'aujourd'hui, par exemple,
23:13 quand on parle de l'insécurité,
23:15 encore une fois, ce n'est pas une question nouvelle
23:17 dans le débat politique français,
23:18 mais le fait qu'aujourd'hui, de plus en plus,
23:20 on tend parfois à ce que le débat public
23:23 tourne autour d'un fait, d'un fait divers,
23:26 comme disent les journalistes,
23:27 ou d'un fait tragique, peu importe.
23:29 Ça, si vous voulez, ça date de Papy Voise,
23:31 vraiment, que parfois, ça peut même modifier,
23:35 ou en tout cas, s'inviter dans une campagne,
23:37 devenir une thématique vraiment de discussion de campagne,
23:40 de savoir...
23:41 Ça, par exemple, c'est un phénomène très, très clair,
23:44 où on n'est pas dans ce que vous citez,
23:45 de dire, regardez, par rapport à l'année dernière,
23:47 +7% sur les violences physiques,
23:49 sur les attaques au couteau, sur ceci, sur cela.
23:51 Et tout ça, à mon avis, va dans la mauvaise direction,
23:53 où d'ailleurs, on voit bien,
23:54 qu'à part faire une sorte de courche échelle
23:56 de qui va proposer le plus de checkpoints partout,
23:59 comme Eric Ciotti, ou le plus de bunkers,
24:01 ou le plus de sécurité, si vous voulez,
24:05 comme ça, un peu, entre guillemets,
24:07 même presque folklorique,
24:08 parce que là, c'est ça, ce qu'on nous vend.
24:09 C'est une société de portiques,
24:10 une société de checkpoints,
24:11 une société de bunkers.
24:12 Bon, à part ça, il n'y a aucune solution
24:15 vraiment constructive pour ce que vous appelez,
24:17 et je suis d'accord avec vous,
24:18 cette révolution de l'école qui est nécessaire,
24:20 repenser notre tissu social,
24:22 la question de la politesse,
24:23 tout ça est absolument...
24:24 Voilà.
24:25 Tout ça est absolument...
24:26 Peut-être, pour conclure, faudrait-il plus de politesse ?
24:27 Politique et politesse, Frédéric Rouvillois,
24:29 c'est ça, il est devenu très intéressant,
24:30 il va revenir.
24:31 C'est ça, politesse et politique,
24:32 je ne sais plus dans quel domaine c'est.
24:33 Voilà, c'est ça, bien découvert.
24:34 Et effectivement, antisémitisme, l'enquête choc.
24:36 Je vous posais cette question dans un instant,
24:38 faut-il que des membres du Rassemblement National
24:40 participent au dîner du CRIF ?
24:42 Il a lieu demain.
24:43 C'est en tout cas la demande de certains,
24:46 notamment Arnaud Clarsel,
24:47 qui était sur ce plateau tout à l'heure.
24:49 Nous allons l'entendre.
24:50 Dans quel contexte ?
24:51 Eh bien, dans celui d'une enquête publiée hier soir
24:55 et qui révèle les conséquences des attaques du 7 octobre.
24:57 Cela se confirme.
24:58 En réalité, ce n'est pas une surprise,
25:00 nous en parlons souvent autour de ce plateau.
25:02 L'antisémitisme s'est déchaîné en France
25:04 depuis les attaques terroristes du Hamas en Israël.
25:07 Il s'est banalisé à la fois dans les discours,
25:10 mais également dans les actes.
25:11 Précision de Charles Pousseau,
25:12 Solenne Boulan, tant que Red Gui Hôtel.
25:14 Et nous en parlons ensuite.
25:17 Depuis l'attaque du 7 octobre,
25:19 perpétrée par le Hamas,
25:21 un quart des Juifs en France
25:22 a été victime d'un acte antisémite.
25:24 C'est ce que révèle l'IFOP dans une enquête
25:26 menée par l'antenne française
25:27 de l'American Jewish Committee.
25:29 Un climat qui pousserait la communauté
25:31 à s'effacer dans l'espace public.
25:33 44% des Juifs français sondés
25:35 ne portent plus la kippa dans la rue.
25:37 33% disent avoir réduit
25:39 ou arrêté leurs déplacements en Uber.
25:41 Une situation que déplore Anne-Sophie Seban-Bekach,
25:44 la directrice de l'American Jewish Committee Paris.
25:47 Dès le lendemain du 7 octobre,
25:49 comme si la passion antisémite en Israël
25:52 avait déclenché partout dans le monde
25:54 un sentiment, une haine anti-juive,
25:56 qui a vraiment créé ce sentiment de peur extrême
25:59 chez les Français juifs,
26:00 et d'ailleurs chez les Juifs du monde entier.
26:02 La haine et le rejet d'Israël
26:03 seraient la première cause de l'antisémitisme en France.
26:06 35% des moins de 25 ans
26:08 estiment justifié de s'en prendre aux Juifs
26:10 en raison de leur soutien à Israël,
26:12 contre 21% de la population générale.
26:15 Alors demain justement,
26:17 il y a des assises de l'antisémitisme
26:19 qui sont organisées par le gouvernement.
26:21 Il y a aussi le dîner du CRIF,
26:23 le Conseil représentatif des institutions juives de France.
26:26 Et je vous le disais,
26:27 certains demandent que des membres du Rassemblement national
26:30 puissent y participer.
26:32 C'est notamment la demande d'Arnaud Klarsfeld,
26:35 avocat, écrivain.
26:37 Il s'exprimait sur notre antenne.
26:40 La France, il faut le répéter,
26:42 n'est pas un pays antisémite, au contraire.
26:45 Mais il y a un noyau dur de l'extrême droite qui l'est resté,
26:49 une partie de plus en plus importante
26:52 de l'extrême gauche qui l'est,
26:54 les islamistes,
26:56 et une partie des jeunes de banlieue.
26:58 Ça fait du monde, vous me direz,
27:00 mais ce n'est pas une majorité,
27:02 c'est une meute mugissante.
27:05 Et il faut lutter contre ce fléau.
27:07 Mais encore une fois,
27:08 la France n'est pas un pays antisémite.
27:12 Marine Le Pen n'est plus Jean-Marie Le Pen,
27:15 et le Rassemblement national n'est plus le Front national.
27:19 Avant, du temps de Jean-Marie Le Pen,
27:22 il défilait avec le portrait de Philippe Pétain
27:26 lors des défilés du 1er mai.
27:28 Aujourd'hui, Marine Le Pen a condamné Philippe Pétain,
27:31 a condamné la rafle du Veldiv,
27:33 a condamné Pierre Laval.
27:35 Il lui reste à faire un discours fondateur
27:38 sur le discours de Jacques Chirac
27:40 qui a réconcilié les Juifs avec la France.
27:43 Gabrielle Cluzel, au fond, aujourd'hui,
27:45 est-ce que le Rassemblement national
27:47 est effectivement un bouclier contre l'antisémitisme ?
27:50 Ce qui est fou, c'est qu'on se pose cette question encore aujourd'hui.
27:54 Je ne comprends pas.
27:56 Si vous voulez, depuis la 2ème guerre mondiale,
27:59 combien de Juifs sont tombés sous les coups de l'extrême droite ?
28:02 Aucun.
28:03 Depuis la 2ème guerre mondiale,
28:05 combien de Juifs sont tombés ces dernières années,
28:08 même pour parler d'une façon d'année très proche,
28:13 sous les coups d'un islamisme arrivé sur notre sol
28:17 à la faveur d'une immigration massive ?
28:20 Beaucoup.
28:21 La liste est très longue, malheureusement.
28:23 Et pourtant, le CRIF réserve toujours ses coups à l'extrême droite.
28:28 Je ne comprends pas.
28:30 Non seulement c'est de l'aveuglement,
28:34 mais en plus c'est une façon de montrer un autre ennemi
28:38 que celui qui existe, et c'est dangereux.
28:40 Parce que quand vous pointez du doigt en disant
28:42 que le danger vient de la droite et qu'en réalité il vient de la gauche,
28:46 forcément vous trompez les gens auxquels vous parlez.
28:50 Pour moi, c'est un non-sens.
28:53 Je ne comprends pas.
28:55 Je ne saisis pas ce qui se passe au CRIF.
28:59 Et du coup, Nathan Devers, on ne peut pas vous soupçonner
29:03 d'être particulièrement proche du RN.
29:07 Néanmoins, selon vous, des membres du RN,
29:11 aujourd'hui, ont leur place au dîner du CRIF,
29:13 comme le demande Arnaud Klarsfeld ?
29:15 Je pense déjà qu'il y a une question sur le dîner du CRIF.
29:18 Il y a plusieurs institutions qui représentent les Juifs de France.
29:23 Il y a le consistoire, mais qui est une institution religieuse.
29:26 Ça, évidemment, on le comprend tout à fait.
29:28 Mais le CRIF, qui est une institution qui a parfaitement sa légitimité aussi
29:32 quand il s'agit de porter un certain nombre de sujets,
29:34 notamment la lutte contre l'antisémitisme qui monte
29:37 et le sondage que vous citez est préoccupant.
29:39 La modalité du discours du CRIF pose un certain nombre de questions.
29:44 D'abord, est-ce que c'est vraiment, même comme symbole,
29:47 d'inviter des politiques pour venir tous comme ça,
29:51 que ce soit filmé ?
29:53 Je ne suis pas sûr que ce soit…
29:55 En tout cas, je me poserai la question de savoir si c'est déjà une bonne chose.
30:00 Deuxièmement, en effet, et là, il faut le dire,
30:02 il n'y a pas de problème à le dire,
30:03 c'est qu'une partie de la communauté juive n'est pas du tout monolithique,
30:06 n'est pas univoque, elle ne vote pas à l'unisson,
30:09 ça ne se passe pas comme ça.
30:11 Et donc oui, il y a en effet des Juifs qui votent pour le RN,
30:14 et il y en a aussi, et ils sont de plus en plus nombreux,
30:16 qui votent pour le RN en pensant que le RN est un bouclier contre l'antisémitisme.
30:21 Ensuite, si vous voulez, mon avis.
30:23 Moi, mon avis, c'est d'abord deux choses.
30:25 Premièrement, que la question de la généalogie, ça compte.
30:27 Et qu'un parti, surtout à l'époque des réseaux sociaux, etc.,
30:29 on a tendance à oublier, un parti qui a été fondé sur la double nostalgie
30:32 de Vichy et de l'OAS, avec tout ce passé antisémite,
30:35 d'abord c'est un passé.
30:36 Et deuxièmement, mais ce serait un peu long à montrer,
30:39 mais quand on va dans le fond des choses…
30:40 Je ne veux pas vous censurer, mon cher Nathan,
30:42 je vous laisse peut-être conclure,
30:44 puisque Sandra Chiombo nous attend, il est 23h30.
30:47 En une phrase peut-être pour conclure.
30:49 En une phrase, je pense que tout cela relève davantage
30:51 d'une opération de communication de dédiabolisation
30:54 que d'un véritable changement profond de position
30:57 sur la question de l'antisémitisme.
30:59 Il est 23h30.
31:01 Sandra Chiombo nous a rejoint.
31:03 Le Flash Info, c'est avec vous, ma chère Sandra.
31:05 Reconstitution sous haute sécurité à Nanterre,
31:13 sur la scène de la mort de Nahel.
31:15 C'était la première confrontation des partis ce dimanche.
31:18 Le policier auteur du tir, son collègue et plusieurs témoins étaient présents.
31:21 Les juges d'instruction devaient établir si le brigadier
31:24 mis en examen pour homicide volontaire était en danger de mort
31:27 quand le coup de feu est parti.
31:29 Le point de passage de Kerem Shalom est fermé
31:31 au camion d'aide humanitaire en direction de Gaza.
31:33 L'armée israélienne l'a annoncé ce dimanche.
31:35 Le site a été visé par des tirs de roquettes
31:37 depuis une zone près de Rafah.
31:39 Par ailleurs, le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens
31:42 dit qu'Israël lui a à nouveau interdit d'entrer à Gaza.
31:46 La chaîne Qatari Al Jazeera va fermer en Israël.
31:49 C'est une décision du gouvernement israélien.
31:52 C'est ce qu'a annoncé Benyamin Netanyahou.
31:54 Le Premier ministre accuse ce média de menacer la sécurité du pays.
31:58 Le Hamas dénonce une violation flagrante de la liberté de la presse
32:01 visant à cacher la vérité sur la situation à Gaza.
32:05 Merci ma chère Sandra.
32:07 Prochain point sur l'actualité, ce sera minuit, l'édition de la nuit.
32:11 Et ce sera avec, non pas Augustin Donadieu, mais avec notre ami,
32:16 j'oublie toujours son prénom, je lui préfère.
32:18 Adrien Fontenot, merci ma chère Sandra.
32:21 Excellente nuit à vous.
32:23 Alors, on va revenir dans un instant sur les manifestations pro-palestiniennes
32:28 qui se poursuivent, les lycéens qui entrent dans la lutte désormais.
32:33 Gérald Darmanin a publié des consignes, notamment au préfet,
32:36 des consignes de fermeté, on va y revenir.
32:38 Mais je souhaitais avoir votre réaction, vous entendre sur cette séquence
32:41 qui a eu lieu aujourd'hui chez nos confrères de BFM.
32:44 Benjamin Duhamel interviewait Rima Hassan cet après-midi,
32:48 qui lui a demandé ce qu'elle pensait des propos de Jean-Luc Mélenchon tenus en 2015.
32:55 Jean-Luc Mélenchon qui s'exprimait alors que les Russes bombardaient Daech.
33:01 Il avait une toute autre réflexion, vous allez le voir, c'est assez intéressant,
33:06 par rapport à la réflexion qu'il a aujourd'hui vis-à-vis des terroristes du Hamas.
33:11 Regardez.
33:13 Ils sont arrivés et que voit-on ?
33:15 À peine arrive-t-il, se donnant pour objectif de frapper Daech,
33:19 y parvenant avec un certain succès,
33:21 qu'ils se font reprocher de bombarder les opposants et la population civile ?
33:26 C'est notamment ce que dit aujourd'hui une ONG.
33:29 Ah si c'est une ONG, doit-on la croire pour autant ?
33:32 Ben pourquoi pas.
33:33 Pourquoi pas, en effet, vous avez raison.
33:35 Alors pourquoi pas me croire, moi ?
33:37 J'ai au moins d'aussi bonnes informations, croyez-moi.
33:40 Que doit-on dire ?
33:41 Ils bombardent des populations civiles, est-ce vrai ou pas ?
33:44 Ben oui.
33:45 Vous connaissez une guerre où on bombarde et où les civils ne reçoivent pas de bombes ?
33:48 Ça n'existe pas.
33:49 Et donc Rima Hassan a visionné cette séquence et puis elle a réagi.
33:54 Est-ce que ces propos, ils vous choquent ?
33:56 Mais attendez, je suis là pour faire une interview sur tous les propos de Jean-Luc Mélenchon
34:00 depuis ces 10 dernières années,
34:01 je suis là pour s'adresser à ma candidature, mon proprile,
34:04 parce que ce n'était pas du tout ce qui était convenu.
34:06 Mais si vous voulez, on peut repasser en revue toute la carrière de Jean-Luc Mélenchon.
34:11 Maintenant, je regrette qu'en tant que femme politique,
34:13 et t'es engagée depuis quelques mois, c'est le premier plateau que je fais en formes à long,
34:16 et en fin de compte, nous en sommes à la deuxième déclaration de Jean-Luc Mélenchon que je dois commenter.
34:20 Non, pas du tout, Rima Hassan.
34:21 Je ne suis pas là pour ça.
34:22 Rima Hassan, si je puis me permettre, ce qu'on est en train de regarder,
34:24 c'est la question d'un éventuel deux poids deux mesures.
34:26 Vous avez une parole.
34:27 Est-ce que vous prenez une autre femme politique et vous allez prendre les leaders de la gauche et de la droite ?
34:32 Non mais attendez, vous vous remontez à des déclarations qui datent de 10 ans, de 15 ans ?
34:36 Mais évidemment, Jordan Bardella à votre place,
34:38 je l'ai confronté à ce que pouvait dire Jean-Marie Le Pen.
34:41 D'accord.
34:42 Ce n'était absolument pas ce qui était convenu sur l'interview.
34:44 Je vous pose des questions, on est sur des thématiques.
34:46 Non, mais là, c'est le deuxième sujet sur lequel je suis amenée à commenter des propos qui datent d'une dizaine d'années.
34:51 Donc Rima Hassan qui vote en tout, Jean-Luc Mélenchon en attente de vert,
34:54 qui a réagi, il n'a pas réagi sur le fond.
34:56 C'est-à-dire qu'il n'est pas revenu sur les propos qu'il tenait en 2015,
34:59 mais il s'en est pris aux journalistes.
35:02 Notre confrère Benjamin Duhamel, on va peut-être voir le tweet d'ailleurs de Jean-Luc Mélenchon,
35:07 mais peut-être votre réaction en attente de vert.
35:09 Voilà, résumons sur BFM, le procureur Benjamin Duhamel, procureur, voilà.
35:13 Face à Rima Hassan, nid le génocide à Gaza, soutien Daech en 2020, condamne les États binationaux.
35:17 C'est une propagande qui ne convaincra que de ceci.
35:19 Ce n'est plus du journalisme, juste de la propagande de guerre.
35:22 Rima Hassan, impérial, a ridiculisé le petit bonhomme par son enfoiré et ses connaissances.
35:25 Nathan Devere.
35:27 Quand Rima Hassan dit "ce n'est pas ce qui était connu dans l'interview",
35:30 ça veut dire "je n'ai pas les aimants de langage, je ne sais pas comment en dire".
35:34 En effet, ça fait plaisir de voir une séquence comme ça.
35:37 Ça fait depuis longtemps que je le rappelais, ces positions de Jean-Luc Mélenchon sur la Syrie en 2015.
35:44 Il faut juste rappeler une chose parce que c'est important,
35:46 c'est que quand Poutine, Bachar el-Assad font les bombardements en Syrie,
35:51 disant qu'ils visaient Daesh, d'abord, surtout pendant un premier temps,
35:55 la quasi-totalité, la très grande majorité de ces bombardements ne visaient pas Daesh.
35:59 Ils visaient les rebelles syriens et évidemment massivement des civils, mais pas Daesh.
36:05 Et ensuite, il y a eu un peu plus un peu Daesh.
36:07 À ce moment-là, Jean-Luc Mélenchon, c'était dans une autre émission sur le service,
36:10 ce n'était pas celle que vous avez montrée, il avait dit "je considère que Poutine fait le travail en Syrie".
36:16 Il y avait eu deux journalistes en face de lui, Léa Salamé notamment,
36:20 qui lui disaient "non, non, ce que vous dites est factuellement faux,
36:22 vous mentez, ce n'est pas vrai, etc."
36:24 Premièrement. Et deuxième.
36:25 Donc si vous voulez, on ne parle même pas de la lutte contre Daesh,
36:27 on parle de la lutte contre des démocrates.
36:29 Et en effet, là, il y a un deux poids deux mesures qui est juste, magistral,
36:33 et qui est très important.
36:35 Et ça montre bien qu'il y a des faussaires de l'humanisme,
36:39 comme Badinter parlait des faussaires de l'histoire sur les négationnistes.
36:42 Des faussaires de l'humanisme, ce sont ceux qui, quand il y a eu des précédents drames,
36:47 n'ont pas été dans ces rendez-vous-là, et ont justement été davantage du côté
36:51 des empereurs, des barbares, des forts, qui s'en prenaient à des populations
36:56 de civils et qui les exposaient.
36:58 Avec des arguments qu'on retrouve aujourd'hui dans l'extrême droite israélienne.
37:01 Ce que dit Jean-Luc Mélenchon dans l'extrait que vous venez de montrer,
37:04 c'est littéralement ce que disent les deux-trois fous furieux,
37:06 les Ben Gvir et les Smotrichs qu'il y a au gouvernement aujourd'hui,
37:09 et qui disent justement "on s'en fiche des civils, ça n'existe pas".
37:11 Et en face, vous avez des humanistes.
37:13 Donc à mon avis, c'est ça qui est très important,
37:15 c'est faire la part des choses, entre ceux qui expriment une critique,
37:18 même parfois violente, de ce que fait Israël à Gaza,
37:20 mais qui le font avec des véritables fondements, des véritables aciers humanistes,
37:24 et qui, sur les autres conflits, sur les Ouïghours,
37:26 Madame Hassan a eu des propos scandaleux sur la situation des Ouïghours aujourd'hui,
37:30 a eu des propos scandaleux quand elle a dit que ce que faisait la Russie
37:34 était moins grave que ce que faisait Israël.
37:36 Donc c'est ça, à mon avis, le sujet.
37:38 De quoi de mesure de Jean-Luc Mélenchon entre cet extrait que nous avons vu en 2015
37:42 et ses propos aujourd'hui ? Comment est-ce que vous le décryptez,
37:44 Gabrielle Cluzel ?
37:45 Je suis frappée, même par le tweet de réaction de Jean-Luc Mélenchon.
37:49 Il est quand même très fort, parce qu'il a une forme de mauvaise foi
37:55 à laquelle il finit par croire lui-même.
37:58 On dit souvent qu'il est très éloquent, et c'est vrai que c'est un champion de concours d'éloquence.
38:03 Vous savez, les champions de concours d'éloquence, c'est la Baie de Ville-Court,
38:05 dans le film "Ridicule".
38:07 Ils sont capables de dire tout et son contraire avec le même talent de conviction.
38:11 Mais on aurait pu mettre dans l'embarras aussi Ery Manassane en lui parlant du voile islamique
38:14 et de Jean-Luc Mélenchon.
38:16 En 2010, il disait que les femmes s'auto-stigmatisaient en mettant ce voile
38:20 et devenaient des victimes.
38:22 En 2015, il se faisait passer pour des victimes.
38:24 En 2015, je crois qu'il disait que c'était un signe de soumission.
38:27 En 2017, il disait que c'était un chiffon sur la tête.
38:30 Et puis tout à coup, maintenant, c'est sacré, il ne faut plus en parler.
38:34 Donc vous savez, Jean-Luc Mélenchon, le deux poids deux mesures,
38:38 c'est visiblement inhérent à sa personne,
38:41 mais je suis frappée de sa capacité à dire tout et son contraire
38:44 avec les mêmes talents de conviction.
38:46 C'est chapeau l'artiste.
38:48 En tout cas, dans ce contexte, je l'évoquais il y a un instant,
38:51 les manifestants pro-palestiniens sont déterminés à poursuivre le mouvement,
38:57 le mouvement qui s'étend à des facultés françaises,
38:59 pas seulement des lycéens, qui appellent à entrer dans la lutte.
39:02 On va peut-être regarder ce tweet publié aujourd'hui.
39:07 Emmanuel Macron qui a d'ailleurs pris la parole sur le sujet.
39:11 Emmanuel Macron qui condamne avec la plus grande fermeté les blocages.
39:14 Il comprend, Emmanuel Macron, très bien ce qui se passe aujourd'hui,
39:19 en particulier à Gaza.
39:21 Il comprend que cela bouleverse, que la France appelle d'ailleurs
39:23 à un cessez-le-fait média, mais empêcher le débat n'a jamais été
39:26 la résolution d'un conflit.
39:28 Voilà ce qu'a exprimé hier soir Emmanuel Macron.
39:31 Nous reverrons dans un instant l'appel à manifester des étudiants,
39:36 mais avant, Gilles-William, Golnadel, Julien Drey, échangeaient
39:40 sur la suite de ce mouvement en fin de soirée dans le Face à Face.
39:43 On les écoute.
39:45 Il n'y a pas que les palestiniens, il y a les Ouïgours,
39:51 il y a les Tibétains, ça tombe bien, il y a le président de la Chine communiste
39:54 qui arrive, il y a les centaines de milliers de Congolais
39:59 ou de Soudanais qui sont massacrés ou qui meurent de faim.
40:03 C'est quoi ce judéo-centrisme, cet israélo-centrisme devenu fou ?
40:08 Il y a les slogans de la rivière à la mer, sans parler des slogans
40:13 plus antisémites qu'on entend après Trembling-Ca, Gaza.
40:17 Il y aurait des choses très intéressantes à dire sur le contenu haineux
40:23 de ce qu'on entend dans les facultés aujourd'hui et qui viennent en vérité
40:28 de chez les Insoumis.
40:30 Donc je trouve que c'est bien gentil de condamner,
40:33 mais je trouve que c'est une condamnation un peu stérile.
40:36 Condamnation stérile et dans l'action, qu'est-ce qu'on fait avec ces étudiants ?
40:39 D'abord, vérifions les choses.
40:40 Ce n'est pas un mouvement étudiant.
40:42 Ce n'est pas un mouvement étudiant.
40:44 C'est quoi ?
40:45 Je sais ce que c'est qu'un mouvement étudiant, si vous me permettez.
40:48 On vous contestera pas ça.
40:51 Merci de me reconnaître cette compétence.
40:53 Ce n'est pas un mouvement étudiant, c'est une agitation d'une minorité
40:55 qui essaye de faire croire qu'il y a un mouvement étudiant.
40:58 C'est vrai.
40:59 C'est une petite minorité.
41:01 Et d'ailleurs, vous pourrez s'amuser si j'étais moi, par exemple,
41:04 à la direction de Sciences Po.
41:05 Je ne suis pas candidat, mais je ferais simplement un vote.
41:09 Vous voyez, je convoquerais tous les étudiants, ils voteraient.
41:11 Et vous verrez que 90% des étudiants de Sciences Po
41:14 condamneraient cette action et demanderaient
41:16 de pouvoir travailler tranquillement.
41:18 Voilà, Julien Le Ré qui rappelle effectivement
41:20 que c'est une minorité qui bloque, qui a bloqué Sciences Po,
41:23 une minorité qui bloque également les facultés.
41:25 Peut-être une minorité dès demain qui va bloquer certains lycées.
41:29 On va revoir ce tweet.
41:30 "Blocus pour l'arrêt du génocide, blocus pour la reconnaissance
41:33 de l'État de Palestine, blocus pour le cesser le feu dès demain.
41:36 On bloque nos lycées."
41:37 Rima Hassan qui a d'ailleurs dit qu'elle participerait à ce blocus.
41:41 Alors Gérald Darmanin, Gabriel Cluzel, qui va afficher sa fermeté
41:45 puisqu'il a dit aux directeurs d'établissement
41:48 d'appeler les forces de l'ordre, enfin a dit aux forces de l'ordre
41:52 "soyez présents dès que les chefs d'établissement vous appellent".
41:56 Qu'est-ce que vous attendez ?
41:57 Comment est-ce que vous voyez tout cela, Gabriel Cluzel ?
41:59 Quand Gérald Darmanin dit qu'il va faire preuve de fermeté,
42:02 en général, c'est vraiment tous aux abris.
42:04 En général, il ne se passe absolument rien.
42:06 Mais là, alors, je viendrais de dire que ce n'est pas un mouvement étudiant.
42:10 Tous les mouvements étudiants commencent ainsi.
42:12 Et d'ailleurs, tous les mouvements d'ultra-gauche,
42:16 parce que c'en est un, c'est nouveau,
42:19 c'est toujours l'extrême-gauche qui mène la danse dans les universités,
42:22 et bien c'est une minorité qui bloque tout le reste.
42:25 Vous pouvez parler de tous les mouvements étudiants.
42:27 Ceux qui étaient étudiants au moment des divers blocages,
42:31 beaucoup, et la majorité, auraient voulu aller passer leurs examens tranquillement
42:36 et ne pouvaient pas.
42:37 Donc c'est tout à fait les méthodes habituelles.
42:41 Vous comprenez que des lycéens...
42:43 Non, mais les lycéens, c'est vraiment n'importe quoi.
42:45 Là, maintenant, on écoute des représentants lycéens,
42:50 c'est la grêtaïsation du débat public,
42:54 comme si c'était l'oracle de Delphes.
42:56 Alors, ils viennent...
42:58 Vraiment, je regardais avant de venir les classements PISA,
43:02 le niveau de géographie, par exemple, qui est d'une nullité crasse,
43:07 mais eux, ils ont tout compris en géopolitique,
43:10 ils n'ont pas l'âge de voter, en plus,
43:12 et ils pensent qu'en faisant leurs manifs, c'est sûr,
43:15 ça va débloquer toute la situation dans la bande de Gaza.
43:20 Mais c'est du grand n'importe quoi.
43:21 Je crois que ce n'est pas leur en-service, en plus,
43:23 de les écouter de cette façon-là.
43:25 Bientôt, on va voir un blocage des écoles maternelles aussi.
43:27 C'est proprement grotesque.
43:30 Et vous vous rendez compte, il veut faire peur à qui ?
43:32 Emmanuel Macron, il veut faire peur à Vladimir Poutine,
43:35 et il n'est pas capable de faire entendre raison à des lycéens.
43:37 Non, franchement, s'il y a un blocage lycéen,
43:39 c'est vraiment la honte, très honnêtement.
43:41 Alors est-ce qu'effectivement, c'est la honte,
43:43 s'il y a un blocage lycéen, la teinte de verre ?
43:45 Est-ce que vous estimez qu'après tout,
43:47 il faut aussi écouter les préoccupations de ces lycéens
43:51 par rapport à ce qui se passe à Gaza ?
43:54 Oui, alors d'abord, moi, je n'ai pas, contrairement à Julien Dray,
43:58 une expérience particulière dans l'organisation de révoltes étudiantes.
44:02 J'étais un étudiant assez sage,
44:05 pas forcément très discipliné surtout,
44:07 mais je n'étais pas un grand révolutionnaire.
44:09 Mais en effet, il me semble qu'une minorité
44:12 qui prend un lycée ou une université pour une cause
44:15 en empêchant les autres de travailler,
44:16 c'est la définition d'un mouvement d'étudiants
44:18 et que de ce point de vue, rien de nouveau sous le soleil.
44:20 Alors la question que vous posez, c'est une question difficile et importante.
44:23 On voit aujourd'hui quand même, dans toutes les démocraties occidentales,
44:26 une très très grande partie de la jeunesse
44:29 s'identifier massivement à Gaza
44:32 et s'identifier massivement au sort des Palestiniens.
44:35 Ce slogan "Nous sommes tous des Palestiniens"
44:37 qui n'a pas été inventé aujourd'hui,
44:39 mais enfin, c'est un fait de voir qu'il représente
44:42 une très très grande partie, une partie vraiment conséquente
44:45 de la jeunesse politisée.
44:47 Alors évidemment, il y a la jeunesse non politisée
44:49 qui s'en fiche un petit peu, etc.
44:51 Il y a une jeunesse qui est sensible à Israël,
44:53 mais dans la jeunesse vraiment politique, on voit cela.
44:55 Face à cela, face à ce phénomène,
44:57 je pense que l'erreur serait d'essentialiser
45:00 tous les étudiants ou tous les lycéens qui participent à ça,
45:03 d'y voir tous des antisémites.
45:05 J'ai vu le tweet de Meir Habib qui allait en ce sens aujourd'hui,
45:08 d'y voir des sortes de jeunesse hitlérienne.
45:10 Non, je pense qu'il y a chez eux des gens
45:13 qui sont de bonne volonté, qui sont aujourd'hui aussi informés.
45:16 C'est un écart générationnel, mais qui est important.
45:18 Qui ne sont pas tellement informés en nous écoutant,
45:20 en regardant des chaînes de télévision, en lisant la presse.
45:23 Qui sont informés sur des choses comme Serfia,
45:25 Médiavenir, des comptes Twitter
45:27 dont on ne sait pas exactement qui les gère.
45:29 Et donc, qui voient depuis six mois des horreurs,
45:32 parce qu'objectivement, ce qui se passe à Gaza,
45:33 c'est absolument horrible.
45:35 Qui sont absolument révoltés, qui sont en colère.
45:37 Et une colère, politiquement, un sentiment de révolte,
45:39 c'est un très très beau sentiment.
45:41 Mais c'est un sentiment qu'il faut manier avec des pincettes.
45:43 Parce que c'est un sentiment qui très très vite,
45:45 Camus l'avait très bien montré dans "L'homme révolté",
45:47 qui peut se mettre à épouser des principes inverses
45:50 à la solidarité qu'il prétend défendre.
45:53 Et justement, moi ce qui plutôt m'importe,
45:55 c'est quand ces étudiants se mettent à acclamer
45:58 des choses qui sont scandaleuses,
46:00 vouloir interdire, couper des partenariats
46:03 avec les universités israéliennes,
46:05 acclamer un leader politique qui faisait la pub
46:07 des opérations qui étaient faites en Syrie
46:10 par Vladimir Poutine, etc.
46:13 Ça c'est un problème.
46:14 Mais je pense que c'est pas en emmenant la police
46:17 ou en ayant quelque chose de dur
46:19 qu'on va s'opposer à ce mouvement de fond
46:21 qui existe et qui traverse aujourd'hui nos sociétés.
46:23 Il faut le reconnaître.
46:24 Vous n'êtes pas dans cette optique "passe ton bac
46:26 et tu verras après" finalement, comme Gabriel Cuisel.
46:29 Oui, mais moi je crois que tout c'est...
46:32 Si vous voulez, soit on considère qu'à 15 ans
46:34 on n'a pas la maturité et le recul suffisant pour voter
46:38 et dans ce cas on l'a pas non plus
46:40 pour aller manifester sur ces sujets-là,
46:42 soit on considère qu'on leur donne le droit de vote
46:45 à 4 ans et demi.
46:46 C'est une façon de voir les choses.
46:47 Mais là, ils sont très évidemment manipulés
46:51 et manipulables, donc je trouve ça extrêmement dangereux.
46:53 Moi je pense que nous sommes en train de récolter
46:56 les fruits de ce que la gauche a semé
46:58 depuis des dizaines et des dizaines d'années.
47:01 Je vais remonter loin, vous voyez, le 7 mai
47:03 on va fêter l'anniversaire de Dianne Bienfou.
47:06 Eh bien, il y a eu une agite propre depuis ces années-là
47:11 qui a envahi les universités.
47:13 J'en parle souvent parce que c'est un sujet
47:15 qui me tient à cœur, mais je remarque
47:17 que le modus operandi le 7 octobre
47:19 était tout à fait proche de ce qui s'est passé
47:21 en Algérie des crimes commis par le FLN.
47:24 À l'époque, tout le monde bénissait le FLN,
47:27 Sartre le premier, il disait qu'il fallait
47:29 tuer les pieds noirs, Jean Ventrien,
47:30 c'était dans la préface de Fanon.
47:32 Tout le monde trouvait ça génial.
47:33 Moi j'ai été bubronné aux mains sales
47:35 et à toutes les œuvres complètes de Sartre,
47:37 c'était formidable, il n'y avait aucun recul là-dessus.
47:39 Donc aujourd'hui, c'est un peu Frankenstein.
47:42 Il y a eu des mutations et on arrive à une extrême gauche
47:47 qui défend le colonisé palestinien
47:52 contre le colon israélien, parce que c'est l'israélien,
47:55 c'est toujours ça, l'oppresseur contre l'opprimé.
47:58 Et il se trouve que l'opprimé, c'est le palestinien.
48:00 Donc au nom de l'opprimé, on peut tout faire.
48:02 Aujourd'hui, on récolte ce qu'on a semé.
48:05 Et nous verrons demain s'il y a des blocus
48:08 devant l'hélicé et nous observerons de près.
48:11 On va regarder les crèches.
48:12 On va regarder les crèches, on va voir
48:14 s'il y a une réponse ferme du côté du gouvernement.
48:19 Il nous reste un peu plus de 9 minutes.
48:21 Je vous propose de revenir sur cette affaire
48:23 qui a provoqué beaucoup d'indignation.
48:26 Elle concerne Colombe.
48:28 C'est cette électrice du Rassemblement national
48:30 qui d'ailleurs avait ému la gauche.
48:32 Elle a été poussée vers la sortie des Restos du Coeur
48:37 où elle était bénévole.
48:38 C'est ce que révèle Luffy Garraud.
48:40 Les explications de Solène Boulan et on en parle ensuite.
48:43 En marge du meeting du Rassemblement national ce 1er mai,
48:48 Colombe, une militante du parti, racontait sa détresse.
48:52 Dans une séquence vidéo diffusée par TF1,
48:54 la sympathisante du RN expliquait les raisons de son vote.
48:57 On est arrivé dans un monde de fous.
48:59 Il faut qu'on trouve des solutions.
49:01 On a du mal à vivre.
49:02 On ne peut pas payer les factures.
49:03 On a les huissiers, les menaces.
49:05 Il n'y a pas de travail, pas d'usine.
49:07 La vidéo, visionnée des millions de fois sur les réseaux sociaux,
49:10 n'a pas manqué de faire réagir la classe politique.
49:13 D'abord du côté du Rassemblement national.
49:15 Quand certains jours la bataille politique nous paraîtra difficile,
49:19 il suffira de penser à Colombe.
49:21 Elle nous rappellera toujours pourquoi et pour qui nous nous battons.
49:25 Puis chez le parti communiste français et sa tête de listose européenne.
49:29 Les mots de Colombe m'ont frappé.
49:31 J'ai décidé de lui écrire pour entamer le dialogue avec elle,
49:34 pour lui démontrer que M. Pardela et le RN sont des faussaires de la question sociale
49:38 et que la gauche que je représente entend sa colère légitime et veut y répondre.
49:42 Bénévole au Resto du Coeur à Perpignan où elle réside,
49:45 le témoignage de la soixantenaire a provoqué le mécontentement de l'association
49:48 selon nos confrères du Figaro.
49:50 Elle n'en ferait à ce jour plus partie.
49:52 Alors effectivement nous avons joint hier les Restos du Coeur
49:56 qui nous ont confirmé ce qu'ils ont dit au Figaro.
49:59 C'est-à-dire la règle c'est la neutralité politique.
50:01 Quand ils sont candidats à des élections, ce qui n'était pas le cas de Colombe,
50:05 donc ça c'est un peu étonnant, ils n'ont pas le droit de faire état de leur bénévolat.
50:08 On n'a pas l'intention de se faire instrumentaliser par qui que ce soit.
50:12 C'est ce qu'a dit Yves Morillon, porte-parole nationale des Restos du Coeur.
50:16 Entre nous, si Colombe avait été interrogé à la sortie d'un meeting du Parti Socialiste,
50:21 de la France Insoumise, est-ce que honnêtement vous pensez que les Restos du Coeur
50:25 auraient demandé à Colombe de partir de son poste de bénévole ?
50:29 Bien sûr que non, c'est vraiment la tartufferie absolue.
50:33 Je vais vous dire un truc, les bénévoles les plus célèbres des Restos du Coeur
50:37 c'est les enfoirés.
50:38 Vous savez, parce que les enfoirés font un concert pour l'œuvre caritative
50:42 que sont les Restos du Coeur.
50:43 Nous sommes d'accord.
50:44 Je vais vous citer un ou deux participants aux enfoirés.
50:51 Patrick Bruel, il a fait ouvertement campagne contre Marine Le Pen, il l'a dit.
51:00 Et Slimane aussi, je crois que c'est son nom, qui a fait une chanson sur Éric Zemmour,
51:07 pour le tacler, pour expliquer que ce n'était pas bien du tout
51:12 et qu'Éric Zemmour était très méchant.
51:14 Donc c'est pareil, c'est des bénévoles, ils ont été virés ou pas ?
51:16 Je ne sais pas, selon la jurisprudence clément, Colombe, tous les enfoirés
51:20 affichant une étiquette de gauche devraient être virés,
51:24 il ne restera plus grand monde chez les enfoirés, nous sommes d'accord.
51:27 Donc en fait, tout ça, c'est évidemment de la flûte.
51:31 Ce qui a défrisé les Restos du Coeur, c'est que Colombe, évidemment,
51:36 elle venait à ce meeting de Bardella.
51:39 Au moins, reconnaissons cette honnêteté à Ruffin et Desfontaines
51:42 de se poser des questions, de se demander comment, que s'est-il passé,
51:47 qu'avons-nous fait ? Enfin, moi j'ai compris ça en filigrane,
51:50 pour que les pauvres Français se retrouvent du côté du RN.
51:57 Voilà la démarche qui devrait être la leur, et se dire,
52:00 peut-être que nous les avons abandonnés au profit d'un prolétariat de substitution
52:05 venu d'autres latitudes.
52:06 Et là, peut-être qu'ils auraient eu un embryon de réponse.
52:10 Mais ce genre de comportement, alors j'ai lu que les Restos du Coeur
52:13 voulaient éviter le bad buzz. Là, convenons que c'est raté.
52:16 Oui, parce que ce qui est terrible au fond, c'est que Colombe,
52:20 elle avait une chose à offrir, c'est sa générosité.
52:22 Et elle le faisait au sein des Restos du Coeur.
52:25 Et les Restos du Coeur lui privent du seul don qu'elles peuvent faire,
52:29 c'est cette générosité.
52:31 C'est là aussi où c'est particulièrement choquant,
52:33 puisque effectivement, ce n'est pas à jeu égal.
52:36 Si on avait dit peut-être à un chanteur célèbre qui est engagé politiquement,
52:40 là on ne peut pas, ça peut se comprendre,
52:42 il n'y aurait pas d'impact particulier sur sa vie.
52:44 Là, Colombe, c'est tout à fait autre chose.
52:46 Bien sûr, la vidéo de Colombe, elle m'a beaucoup marqué.
52:49 Il y avait une femme en souffrance qui racontait qu'elle était au RSA,
52:52 qu'elle était au chômage, que dans sa ville, il y avait un chômage qui était énorme,
52:59 que c'était extrêmement difficile, et qu'elle restait bénévole aux Restos du Coeur.
53:02 Et puis cette vidéo, elle m'a marqué,
53:04 parce qu'en effet, quand on est de gauche, on se pose la question de se dire
53:07 pourquoi cette femme, dont les revendications,
53:09 en tout cas celles dont elle parlait dans la vidéo,
53:11 sont clairement des questions, entre guillemets, de gauche.
53:14 Qu'est-ce qui l'a amené à voter pour Jordane Bardella ?
53:17 Alors moi, je ne la connais pas, je ne connais pas sa vie, je ne sais pas.
53:19 Mais en effet, c'était la réflexion de Léon Desfontaines,
53:22 c'était la réflexion de François Ruffin dans leurs deux lettres ouvertes,
53:25 des mains tendues, de se dire là, il faut vraiment faire un travail
53:28 pour que la gauche cesse de mépriser ces gens-là.
53:31 Parce que ce n'est pas seulement de répondre que le RN,
53:35 en fait, quand on regarde comment ils votent à l'Assemblée,
53:38 ils votent pour des mesures antisociales,
53:40 qu'ils n'auraient pas changé la vie de Colombe s'il était au pouvoir.
53:42 Ce n'est pas ça seulement.
53:43 C'est un lien aussi, je dirais, humain, un lien d'écoute.
53:46 Comment se fait-il que Colombe ne soit pas attiré
53:49 par le programme de Léon Desfontaines,
53:52 par le programme de François Ruffin,
53:54 mais par celui de Jordane Bardella, qui en effet, va moins dans son sens.
53:57 Il y a eu ces réactions-là, à gauche, qui à mon avis sont vertueuses,
54:00 des réactions à un moment de se dire, une vidéo comme celle de Colombe
54:03 et comme celle de toutes les Colombes de France,
54:05 parce qu'il y en a plein en France des gens comme Colombe,
54:07 ça doit être un électrochoc.
54:08 Et puis, il y a eu en face aussi, j'ai vu,
54:10 des réactions que j'ai trouvées vraiment honteuses.
54:12 Gérard Filoche, qui a écrit "Une dinde qui vote pour Noël".
54:16 Alors ça, c'est l'expression pour dire "chicken for a fast-food"
54:20 que je ne vais pas citer.
54:21 Mais bon, mais en effet, on voit bien le mépris qu'il y a là-dedans.
54:25 Et je pense que la décision du Resto du Coeur,
54:28 alors je ne sais pas ce qu'il en est de cette règle de neutralité politique,
54:31 j'en sais rien, mais à la limite, le sujet n'est pas là fondamentalement.
54:34 Le sujet est ici qu'il s'agit toujours de renvoyer une forme de condescendance,
54:39 de renvoyer une forme de mépris à Colombe.
54:41 Et je pense qu'autant il faut être extrêmement ferme,
54:44 il faut être extrêmement radical dans la critique du Rassemblement National,
54:47 c'est-à-dire du parti, du programme, de ce qu'il apporte au débat public,
54:50 autant ces électeurs, ça n'a absolument rien à voir.
54:53 Et ce n'est pas en les méprisant, ce n'est pas en les traitant de dindes,
54:56 avec évidemment cette connotation misogyne,
54:59 ce n'est pas en leur donnant une sorte de condescendance un peu parisienne,
55:02 "Oh là là, qu'est-ce que c'est que cette Colombe qui n'est pas chic
55:05 et qui vote pour Marine Le Pen ?"
55:07 qu'on va faire du bien, non seulement à la gauche, mais à la France.
55:10 Et peut-être que Colombe s'exprimera dans les jours qui viennent,
55:13 mais elle est très affectée, puisque quand son frère Raphaël Stainville
55:16 l'a eu au téléphone, elle est particulièrement affectée,
55:18 elle ne comprend pas ce qui lui arrive.
55:20 Donc évidemment, nous suivrons tout cela de près.
55:22 Il nous reste deux minutes, je voulais vous montrer ces images
55:25 pour terminer ce coup d'envoi de la première sélection nationale
55:28 des prêtres de France contre le Variety Club de France.
55:31 Il a été donné cet après-midi.
55:33 Alors il y avait aussi des religieuses,
55:35 qui ont chaussé les crampons, on voit ici le grand ramin de France,
55:39 face à d'anciens internationaux, Alain Giresse, Robert Pires,
55:42 Wilfried Mbappé, qui est le père de la star du PSG.
55:47 Quatre busins pour le Variety Club de France.
55:50 Donc on l'a vu, événement surtout marqué
55:53 par la présence dans les rangs de l'équipe victorieuse
55:55 des représentants des cultes, Mgr Emmanuel Gobiard,
55:58 l'évêque de Dines, qui était là,
56:00 Haïm Korsian, où l'avons vu en IA, le grand ramin de France,
56:03 Mohamed Achaïni, imam de la mosquée d'Ivry,
56:06 et Amos Ngoamuri, pasteur de l'église protestante de Clamart,
56:09 dans les Hauts-de-Seine.
56:11 Un match très symbolique, un match de paix et de fraternité
56:14 à l'heure du conflit, et nous en avons encore beaucoup parlé,
56:17 Gabriel Cluzel, entre Israël et le Hamas.
56:20 Quel est votre regard sur ces événements proposés,
56:23 ce match de foot qui fait un moment tout à fait sympathique,
56:26 mais il y a quand même un symbole.
56:29 Oui, alors bon, moi je ne sais pas.
56:31 Ça ne vous marque pas ?
56:33 Non, mais c'est très bien, ils jouent au foot, tant mieux.
56:35 Malheureusement, je crois qu'il ne faut pas se bercer d'illusions.
56:38 On se berce d'illusions avec beaucoup de gestes symboliques.
56:42 Mais ça n'impacte pas pour vous ?
56:45 Ça ne change malheureusement rien à la situation.
56:48 Mais si ils ont envie de jouer au foot, ils ont le droit d'être sportifs,
56:51 tant mieux pour eux.
56:52 Donc Gabriel Cluzel, il vous reste quelques secondes,
56:54 qui n'est pas impacté finalement par l'aspect symbolique,
56:57 selon vous, effectivement, derrière ce type d'initiative.
57:00 Ça ne change pas grand-chose finalement ?
57:03 Bien sûr, c'est un symbole.
57:05 Mais quand on voit des symboles comme ça,
57:07 il faut quand même se dire que dans l'histoire de l'humanité,
57:10 il y a une forme de miracle qu'on ait pu en arriver à de tels symboles.
57:13 À savoir qu'il y a encore quelques siècles,
57:16 les représentants de ces cultes-là s'entretuaient
57:19 dans des disputations qui finissaient parfois par des peines de mort,
57:22 et s'entretuaient tout court.
57:23 En tout cas, leurs cultes s'entretuaient, ils étaient incompatibles.
57:25 Et il y a un travail qu'a fait l'Europe,
57:28 qu'a fait la tolérance,
57:30 qu'a fait l'invention de la séparation du théologique et du politique,
57:33 qui permet d'arriver en effet à un symbole comme ça,
57:35 qui n'a pas changé le monde, mais qui est quand même central.
57:37 Un grand merci à tous les deux.
57:39 C'était une joie, comme d'habitude, de terminer ce dimanche en votre compagnie.
57:43 Gabriel Cluzel, Nathan Le Verre.
57:45 ETL continue Adrien Fontenot dans un instant pour l'édition de la nuit.
57:50 Excellente nuit sur CNews.
57:52 Excellente semaine également.
57:54 Je vous dis à très vite.
57:56 ...