REIMS - Le professeur Olivier Graesslin est l'invité de Yves Calvi

  • il y a 6 mois
Le chef du service gynécologie-obstétrique du CHU de Reims est l'invité de Yves Calvi.
Regardez L'invité d'Yves Calvi du 15 mars 2024 avec Yves Calvi.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL Matin, en direct de Reims.
00:06 Amandine Bégaud et Yves Kelvy.
00:08 RTL 8h20. Bonjour Professeur Olivier Greslin.
00:12 Bonjour Yves Kelvy.
00:14 Vous êtes chef du service gynéco-obstétrique du CHU de Reims.
00:17 Merci beaucoup de prendre la parole sur RTL dans cette matinale spéciale dans la ville de Reims.
00:21 Nous sommes situés dans le hall de la maternité, je précise que de 1400 bébés in est chaque année.
00:26 Nous allons tout d'abord retrouver Samuel Goldschmidt, qui n'est pas loin de nous.
00:29 Samuel, deux bébés sont donc nés cette nuit, une petite fille et un petit garçon.
00:33 Il va falloir actualiser ça Yves, je suis avec Isabelle Messieux, la coordonnateur de ce service.
00:38 Vous avez des nouvelles ?
00:39 Oui. Nous parlons deux bébés sont nés, l'un à 6h52, l'autre à 7h54.
00:45 Je ne vous donnerai pas les poids du deuxième bébé parce que nous sommes une maternité qui est obtenue à la belle
00:51 et nous tenons à ce que les bébés restent en peau à peau avec leur maman.
00:54 À l'heure où je vous parle, un bébé vient de naître et vient de pousser ses premiers cris.
01:00 Il est en forme, il a vraiment crié très fort.
01:03 Ça c'était pour vous, c'est impressionnant d'ailleurs parce que ça s'est beaucoup agité depuis 6h.
01:08 J'ai l'impression de vous décrire une forme de chaos, mais ce qui est formidable ici c'est qu'il règne un grand calme
01:12 parce que chacun sait exactement ce qu'il a à faire. C'est assez beau et impressionnant de voir ça.
01:16 On a affaire à des pros. Justement on est devant cette espèce de poste de pilotage des salles de naissance.
01:21 Qu'est-ce qu'on voit sur cet écran principal qui sert à tout le personnel ?
01:24 On y voit l'enregistrement en direct des rythmes cardiaques des foetus, des bébés,
01:30 et les contractions utérines de leur maman.
01:32 Ça nous permet d'avoir un visuel permanent et d'avoir une surveillance renforcée.
01:38 On voit le personnel qui s'interpelle très discrètement.
01:41 Justine, il faudrait que tu viennes là maintenant. On sent que c'est urgent.
01:44 Il y a toujours 4 salles sur les 5 qui sont occupées, donc ça s'est vraiment agité.
01:48 Voilà l'activité d'une journée normale à la maternité de Reims.
01:52 Tout à fait, c'est notre quotidien.
01:54 Voilà, donc 3 naissances ce matin pour la matinale d'RTL.
01:57 C'est merveilleux. Professeur Gresselin, les Français sont de moins en moins d'enfants.
02:01 Pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, moins de 700 000 bébés sont nés l'an dernier.
02:04 C'est une baisse de plus de 6% par rapport à 2022 et de 20% par rapport à 2010.
02:09 Comment expliquez-vous cette situation ?
02:11 C'est vrai qu'on est sur une pente de décroissance depuis maintenant les années 2010.
02:16 On ne voit pas les choses s'améliorer.
02:20 Il y a plusieurs explications à cela.
02:23 D'abord, il faut bien se rendre compte que le nombre de femmes en âge de procré diminue.
02:27 Donc, mécaniquement, mathématiquement, ça induit une diminution des naissances.
02:32 Quand on en parle avec nos patientes sur le terrain,
02:37 il y a un contexte socio-économique qui est prégnant, qui inquiète.
02:43 C'est anxiogène, sans parler des zones de tension sur la planète.
02:49 Vous l'avez rappelé, les conflits en Ukraine ou ailleurs.
02:54 Je crois qu'aujourd'hui, les parents ou les futurs parents ont le souhait d'avoir des enfants
03:01 qu'ils vont pouvoir éduquer, voire grandir dans de bonnes conditions.
03:05 Restendre le nombre d'enfants fait partie de ce challenge,
03:11 de faire en sorte qu'on arrive à bien les accompagner.
03:15 - Il paraît que la fertilité masculine n'est pas folichon non plus.
03:18 - Oui, il y a un autre aspect, celui de la fertilité.
03:23 Il y a de façon évidente un impact, on le sait maintenant depuis de nombreuses années,
03:29 de notre environnement sur la fertilité.
03:32 On peut parler des polluants environnementaux, des perturbateurs endocriniens,
03:37 qui amènent une baisse de la fertilité chez les hommes,
03:41 si bien qu'on a été obligé de réviser les normes de spermiologie
03:46 et d'abaisser au fur et à mesure les normes qualitatives et quantitatives du sperme chez l'homme.
03:56 - Est-ce qu'on peut rappeler ce qu'on appelle l'infertilité d'une façon plus générale ?
04:00 - Oui, l'infertilité concerne des femmes qui ne sont pas en capacité de procréer
04:08 au-delà d'un an de mise en situation de grossesse.
04:15 Je dois dire que chez la femme, de la même façon,
04:18 on sait également que ces polluants environnementaux ont également un impact.
04:23 Globalement, on est en train de mettre en place un plan national pour lutter contre l'infertilité.
04:33 Je crois que c'est une bonne chose, même si ce n'est probablement pas la cause majeure
04:37 de ce que l'on voit sur le plan de la démographie.
04:40 - Comment on relance la fertilité à part passer au lit ?
04:44 - Il y a plusieurs aspects.
04:47 - J'entends bien !
04:49 - Il y a plusieurs aspects. On travaille sur des aspects de recherche qui permettent de mieux comprendre
04:53 pourquoi est-ce qu'à un moment un mécanisme vient gripper la machine de la fertilité.
05:00 On vient bien évidemment éliminer tout ce qui est potentiellement impactant pour la fertilité
05:10 dans l'environnement.
05:12 C'est tout le travail qu'on mène ici sur l'éco-responsabilité.
05:17 On pourra peut-être en reparler un petit peu.
05:19 - Vous venez d'obtenir le logo "Maternité éco-responsable".
05:22 Ça veut dire quoi exactement ?
05:24 - On vient d'obtenir un label de maternité éco-responsable.
05:30 C'est un projet dans lequel on s'est inscrit pendant plusieurs années.
05:36 Ça consiste au final à avoir un comportement, des gestes et une approche responsable
05:48 vis-à-vis de notre environnement.
05:51 Que ce soit vis-à-vis des produits que l'on utilise pour les soins, pour le bionettoyage,
05:57 mais également dans la façon de conduire les soins vis-à-vis des bébés, vis-à-vis des mamans.
06:03 La possibilité aussi de limiter les dépenses d'énergie, d'être soucieux de notre consommation énergétique,
06:15 de recycler le maximum de choses et d'avoir également des actions pédagogiques.
06:22 Et notamment de permettre par le biais d'outils pédagogiques une chambre virtuelle, par exemple,
06:30 qu'on a mise sur notre site internet pour montrer aux parents quels sont les points impactants
06:36 vis-à-vis de l'environnement pour eux et leurs bébés.
06:41 - Je passe à toute autre chose mais qui est très importante.
06:43 Le droit de l'IVG vient d'être inscrit dans la Constitution. Comment avez-vous réagi ?
06:47 - Je crois que c'est une bonne nouvelle pour les femmes que le droit soit inscrit maintenant
06:53 de façon fermée définitive dans la Constitution.
06:56 Nous sommes par contre, nous, au final sur le terrain assez soucieux de la légalité d'accès à l'IVG pour toutes les femmes.
07:06 - Pourquoi ? La question est posée ?
07:08 - La question est posée parce qu'elle est un peu disparate sur le territoire.
07:11 Il y a des centres comme le nôtre où au final les professionnels sont en nombre,
07:19 les patientes ont la capacité de rejoindre le centre très facilement.
07:25 Et puis il y a des endroits peut-être même sur notre territoire où l'accès est plus difficile.
07:30 Et c'est un souci pour nous de faire en sorte que chaque femme qui en demande d'IVG puisse le faire en temps et en heure dans les mêmes conditions.
07:41 - Une toute dernière question et c'est un sujet majeur, l'endométriose.
07:45 Comment expliquons-nous cette hausse très importante du nombre de femmes touchées ?
07:49 - Alors, il est vrai qu'on est sensibilisé maintenant depuis de nombreuses années.
07:56 Il y a eu beaucoup de campagnes d'information sur cette pathologie.
08:00 On ne peut pas nier qu'il y a probablement deux aspects.
08:03 Un premier, c'est une meilleure sensibilisation des patientes et des professionnels vis-à-vis de cette maladie.
08:10 Le deuxième, c'est possiblement en lien avec une augmentation de l'incidence de cette pathologie.
08:16 C'est une maladie d'origine multifactorielle, mais l'environnement et les perturbateurs endocriniens en particulier ont certainement un rôle dans l'augmentation de l'incidence de cette pathologie.
08:29 Vous parlez de l'endométriose.
08:32 Il faut savoir qu'à l'heure actuelle, sur l'ensemble des territoires français, on met en place des filières de soins pour la prise en charge de femmes atteintes d'endométriose.
08:41 Nous avons aussi, ici, sur le territoire du Grand Est, réalisé ce travail de mise en place d'une filière.
08:50 C'est un travail qui se poursuit, mais qui est extrêmement important pour permettre à toutes les patientes d'avoir un accès facile dès lors qu'elles sont confrontées à l'endométriose.
09:00 Elle s'occupe.

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