Regardez L'invité d'Yves Calvi du 23 février 2024 avec Yves Calvi.
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00:02 7h, 9h
00:05 RTL matin. RTL 8h21, bonjour Arnaud Lemoyne. Bonjour. Merci beaucoup d'être avec nous. Vous êtes l'organisateur du Salon International de l'Agriculture
00:13 qui ouvre ses portes demain au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris et ce jusqu'au 3 mars je le rappelle.
00:19 Une 60e édition qui se trouve dans un contexte bien particulier, celui d'une colère des agriculteurs toujours aussi vives.
00:25 Êtes-vous inquiet du climat Arnaud Lemoyne ? Écoutez, on a un salon qui a une écrouation compliquée cette année.
00:30 Il faut être honnête, on n'a jamais vu autant de crise dans la crise.
00:34 Donc évidemment le salon
00:36 est sous des augures un peu particulières. C'est le pire salon que vous ayez organisé jusqu'à présent ?
00:41 Franchement ? Oui. Oui, bien sûr. Une note de renseignement fait état de crainte sur la sécurité du salon, notamment pour la venue des
00:48 personnalités politiques. On pense notamment au président Macron. Là aussi, comment abordez-vous ça ?
00:54 Écoutez, le président Macron vient inaugurer le salon comme chaque année. Cette année, il vient au milieu de la cohue
01:01 après des semaines de manifestation.
01:04 C'est pas une visite qui sera de toute façon simple. Il le sait, nous le savons,
01:08 on va faire au mieux. Moi, ce qui est important pour moi, c'est la sécurité des visiteurs.
01:13 Parce que le salon, quelque part, c'est 600 000 visiteurs, 12 000 personnes qui travaillent,
01:18 4000 animaux et des milliers d'agriculteurs. Donc à un moment donné,
01:22 le plus important, c'est de faire un beau salon avec ceux qui l'aiment et le font vivre. Et vous êtes prêt ? Vous pouvez garantir cette sécurité
01:28 à ceux qui interviennent et à ceux qui viendront vous voir ? Écoutez, on a augmenté de 30 % la sécurité du salon.
01:35 On espère que ça sera suffisant. On ne peut pas tout éviter. En tout cas, en flux,
01:41 en sécurité immédiate, en réactivité, on fera tout ce qu'il faut. Mais vos vaches cochons, vous connaissez par cœur ? Mais enfin, gérer
01:47 manifestations, perturbations et potentiellement des violences, c'est pas le même travail, on est bien d'accord ? On a soutenu les manifestations,
01:52 nous, Salon de l'agriculture, dès le départ, parce qu'on connaît le malaise et le mal-être des agriculteurs.
01:56 Mais à un moment donné au salon, bien sûr, il peut y avoir des manifestations. C'est la grande caisse de résonance
02:02 des projets, des idées, des initiatives et aussi des projets agricoles.
02:06 Simplement, vous avez des visiteurs, c'est un salon privé et qui mérite
02:10 d'être respecté en tant que tel. Alors c'est un salon privé, mais cette année, vous êtes aussi organisateur de spectacles, avec le grand débat improvisé
02:17 par le président de la République. On vous souhaite bon courage, parce qu'avec Emmanuel Macron, ce genre de happening, ça peut durer,
02:21 enfin en tout cas, ça dure rarement moins de six heures.
02:23 La FNSE a fait semblant de ne pas vouloir y aller, on ne sait donc pas encore si c'est une comédie ou un drame.
02:28 D'une façon globale, comment faites-vous pour gérer tout ça ?
02:32 - On comprend qu'il y a un débat dans le débat,
02:35 on regarde ça avec attention,
02:37 mais on reste des organisateurs de salons, des organisateurs de visites, des organisateurs de bonheur et pas encore de spectacles.
02:45 - Que redoutez-vous le plus, finalement, au moment de parlons ?
02:48 - Que les visiteurs regardent tout ça
02:51 avec l'émotion qu'ils n'ont pas chaque année, c'est-à-dire qu'ils se disent "ce salon est magnifique, je viens
02:57 des grands-parents, les poussins", c'est familial, convivial le salon.
03:01 Donc, à force d'entendre que ce salon est compliqué, qu'ils se disent "je vais pas rajouter à la complication" et ça, ça serait terrible.
03:07 - Bon alors, je le rappelle, vous êtes quand même, vous avez sur les bras la plus grande ferme du monde, c'est ce qui en fait le charme
03:12 incroyable. Tout ce petit monde va vivre
03:14 normalement, on l'espère. Ils ont commencé à arriver ?
03:16 - Oui, oui, tout le monde arrive, etc. Mais j'en profite quand même pour dire qu'il y a au moins trois raisons de venir au salon
03:21 cette année. La première, c'est soutenir le monde agricole.
03:24 Voilà, les urbains, les citadins doivent venir au salon pour soutenir le monde agricole.
03:28 - C'est-à-dire, vous êtes nos amis, on a besoin de vous.
03:30 - Absolument.
03:30 Recréons la chaîne de qualité ou d'amitié avec le monde agricole, venons au salon, soutenir le monde agricole.
03:35 La deuxième, c'est apprendre et comprendre, parce qu'on a de plus en plus d'adolescents
03:39 qui ne savent pas d'où vient le lait d'une vache, qui ne font plus le rapprochement.
03:43 On a un bug de connaissance, en fait. Donc les gens ne savent plus faire le lien entre le monde agricole,
03:48 l'agriculture, les pratiques agricoles et ce qu'ils mangent. Vous savez pourquoi ? Parce que les rayons sont toujours pleins.
03:53 Voilà, les rayons sont toujours pleins, donc tout le monde se moque de savoir d'où ça vient. Et ça, c'est un drame. Et la troisième chose,
03:59 quand même, c'est festif, convivial. Notre 60e édition, venez fêter avec nous ce 60e anniversaire.
04:04 Donc, dégustez, goûtez.
04:06 - Donc, vous appelez en fait à une sorte de soutien plus fort à nos agriculteurs.
04:10 - Bien sûr, bien sûr.
04:11 - Avec vos visiteurs cette année.
04:12 - Bien sûr. Ne venez pas comme ça, venez avec une raison supplémentaire cette année, qui est de soutenir le monde agricole.
04:18 - Il y aura autant de stands d'agriculteurs que d'habitude, où certains ont renoncé à cause des difficultés.
04:22 - Non, non, du tout. Du tout.
04:24 - Comment s'assurer qu'il n'y aura pas de manifestations spontanées ?
04:26 - Je ne peux pas vous le dire. Évidemment, il peut y en avoir.
04:30 Voilà, moi, mon souci, c'est la sécurité des visiteurs. On a à peu près entre 30 et 35 % de publics fragiles qui viennent au salon.
04:39 Des poussettes, des grands-parents, des personnes à mobilité réduite.
04:43 Donc, mon sujet, c'est que tout le monde puisse faire de belles visites.
04:47 - Est-ce qu'on a des nouveautés au salon cette année ? En dehors de ces éventuelles craines de difficultés.
04:51 - Oui, on a toujours des nouveautés.
04:53 - Faites-nous du bien.
04:54 - On a un salon professionnel dans le salon des visiteurs qui s'appelle le CiaPro, où on va faire des formations TEDx, des hackathons.
05:02 Voilà, l'agriculture, c'est aussi moderne.
05:04 - Qu'est-ce que c'est que ça, ces formations ? Excusez-moi, mais alors, je ne connais pas.
05:07 - Écoutez, j'ai appris hier.
05:09 - Très bien, on est deux, c'est parfait.
05:11 - J'ai l'impression que c'est des gens importants qui se réunissent, qui sont très modernes, et tout se passe bien.
05:19 - Donc, il y aura des surprises, si j'ai bien compris. Nocturne, cette année ou pas ?
05:23 - Non, il n'y a plus de nocturne depuis une dizaine d'années, parce qu'il y avait eu des excès.
05:27 Donc, on fait attention au bien-être animal et au bien-être des organisateurs.
05:31 - Donc là, vous évoquez des restrictions sur la consommation de l'alcool, c'est ça ? En tout cas, vous y faites allusion.
05:36 - Non, l'after-covid, comme on dit, a été compliqué au Salon de l'Agriculture.
05:41 Et on a vu des scènes que moi, je voyais plutôt à la fac quand j'étais un tout petit peu plus jeune,
05:45 et qui n'ont pas lieu d'être au Salon de l'Agriculture.
05:47 Donc, à un moment donné, l'alcool festifie, l'alcool excessif, non.
05:52 - C'est donc bien l'alcool. Alors, une plainte récurrente des visiteurs, l'absence de fontaines à eau.
05:57 - C'est réglé. Il y en aura partout cette année. On les a entendus.
06:01 - Bien. Comment vous abordez ça, quand même, en dépit de toutes les difficultés ?
06:04 Alors, je vous vois l'œil pétillant, mais je me dis que vous pouvez quand même être un petit peu stressé.
06:08 - Je suis rincé. - Ah oui, c'est à ce point-là ?
06:11 - Bien sûr. Je ne vais pas vous mentir, je suis rincé.
06:13 C'est une organisation folle, parce que, en plus de l'organisation habituelle,
06:17 où on accueille tous ces animaux, tous les exposants, tous les agriculteurs,
06:21 c'est vrai que le contexte, cette année, fait en sorte qu'on est plus tendu que d'habitude.
06:24 - Que vous disent les premiers agriculteurs que vous avez vu arriver, ceux avec qui vous avez commencé à parler ?
06:29 Parce que, voilà, il y a déjà de la paille.
06:31 - Oui, ils sont fiers. Ils viennent d'arriver, ils sont fiers, ils arrivent avec leur vache,
06:34 ils espèrent juste une chose, c'est qu'elle gagne.
06:36 Ou alors, ceux qui arrivent avec leurs produits à vendre, ils veulent juste les vendre
06:39 et expliquer comment ils les ont faits.
06:41 Donc, les premiers paysans du Salon, ils sont là, ils sont juste fiers. C'est une fierté nationale.
06:45 - Bon. Le climat, à l'intérieur du bâtiment, en ce moment, vous nous dites "ça va, c'est serein" ou... ?
06:50 - Écoutez, tout le monde se fait des blagues pour tenir. Voilà.
06:53 - Ah oui, mais vous vous rendez compte de ce que vous venez de me dire ?
06:55 - Oui, bien sûr. - C'est rude, c'est...
06:57 - Il y a une forme d'angoisse et on compense avec l'humour, c'est ça ?
07:01 - Écoutez, oui. Bon, absolument.
07:03 - Est-ce qu'il y a un stand que vous avez envie de nous...
07:05 Voilà, sur lequel vous voulez attirer notre attention cette année ?
07:09 - Je voudrais juste parler des territoires ultramarins.
07:12 - Ah, très bien. - Qui sont tous là. Voilà.
07:15 Tous là cette année, ce qui n'est pas toujours le cas. Ils sont tous là cette année.
07:18 Et la vie du Salon sans eux, ça ne serait pas le Salon. Voilà.
07:24 Et c'est très important les territoires ultramarins.
07:27 C'est eux qui font vivre aussi une bonne partie du Salon.
07:29 Et je veux leur rendre hommage ce matin.
07:31 - Bon, en tout cas, un bonheur n'arrivant jamais seul.
07:33 Toute l'équipe de La Matinale sera présente mardi matin.
07:35 Nous accompagnons le Salon de l'Agriculture avec beaucoup de plaisir.
07:38 Merci Arnaud Lemoyne, vous êtes l'organisateur de cette...
07:40 de cette émission.
07:40 Merci à tous !