• il y a 9 mois
Avec Anne Toulouse, journaliste, spécialiste des États-Unis, auteure de "L'art de Trumper" publié aux éditions du Rocher ; Gérard Olivier, journaliste franco-américain, auteur de "Kover Up" publié aux éditions Konfident.

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Transcription
00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face à face.
00:05 13h10 sur Sud Radio, on va parler d'un pays aussi où les armes à feu font beaucoup débat,
00:10 c'est les Etats-Unis.
00:11 Pour se faire, nous avons deux invités exceptionnels aujourd'hui.
00:14 Anne Toulouse, journaliste spécialiste des Etats-Unis, surtout auteure de ce livre "L'art
00:19 de tromper", c'est aux éditions du Rocher.
00:21 Bonjour à vous.
00:22 Et nous avons Gérald Dolivier, journaliste franco-américain, au cœur de ce livre "Cover
00:25 up", aux éditions Confident.
00:26 Bonjour.
00:27 Je montre les deux livres et on ne va pas parler d'armes avec vous.
00:30 Bonjour à tous les deux, Anne Toulouse, Gérald Dolivier.
00:33 On va parler des élections américaines qui approchent à grands pas dans quelques semaines,
00:39 le 5 mars, Super Tuesday, donc les primaires républicaines.
00:42 C'est un moment extrêmement important dans ce scrutin futur.
00:46 Doit-on craindre les retours de Donald Trump et de Joe Biden pour la planète ? En tout
00:51 cas, on en parle, ça semble déjà plié, ce duo.
00:55 Anne Toulouse, vous venez de publier le livre "L'art de tromper".
01:00 Ça y est, cette affiche, elle est pliée.
01:03 Joe Biden face à Donald Trump ou il peut y avoir encore des surprises ?
01:07 Comme on dit aux États-Unis, vous savez, ce n'est pas fini avant que la grosse dame
01:11 ait chanté comme à l'opéra.
01:12 Donc, il y a une incertitude sur les deux candidats, ne serait-ce que parce que nous
01:17 sommes à huit mois et demi de l'élection et que tout peut arriver d'ici là.
01:21 Joe Biden, il y a beaucoup de rumeurs sur sa santé, sur le fait qu'il y a même un
01:26 fantasme en ce moment à Washington, sur le fait que dans un mois, il annoncerait peut-être
01:33 qu'il se retire.
01:34 Parce que c'est un vieux souvenir de 1968 où Lyndon Johnson avait annoncé qu'il ne
01:39 se représenterait pas.
01:40 Alors, les gens ont envie de réécrire l'histoire.
01:42 Le fait est qu'on voit un Joe Biden de plus en plus affaibli, qu'on voit de moins en
01:46 moins d'ailleurs, et que même si son équipe défend son acuité mentale, il y a de plus
01:52 en plus de pression, y compris du côté démocrate, pour qu'il laisse la place à quelqu'un.
01:58 Mais à qui ?
01:59 On parle même de ce qu'on appelle le "broke out convention", c'est-à-dire que tout se
02:06 résolve au moment de la convention où Joe Biden mettrait sur la table les délégués
02:10 qu'il a amassés.
02:11 Et à ce moment-là, ce serait à eux de décider.
02:14 Ce serait quand même un petit peu la foire d'empoigne.
02:16 C'est cet été, la convention démocrate, donc à quelques mois encore.
02:21 Du côté de Donald Trump, lui ne décrochera pas.
02:24 Il est solidement cramponné au pouvoir et il est en train de moissonner des délégués.
02:28 Mais Nikki Haley, qui reste la seule survivante parmi les candidats républicains, a dit encore
02:36 hier qu'elle n'allait pas renoncer, qu'elle resterait au moins jusqu'au Super Tuesday.
02:40 Pourquoi ? Parce qu'elle veut moissonner le plus de délégués possible et rester
02:44 le plus longtemps possible pour être une alternative.
02:46 Parce que Donald Trump, même si en apparence il est plus fringant, a quand même sur la
02:51 tête pas mal de Français.
02:53 On va en parler.
02:54 Donc voilà, ça n'est pas fini tant que c'est pas fini, mais c'est hautement probable,
02:59 en gros, pour assumer.
03:00 C'est bien dit, Anne Toulouse.
03:02 Gérald Olivier, vous partagez l'analyse d'Anne Toulouse.
03:07 C'est un peu plié, mais en même temps, on n'est pas sûr, on n'est sûr de rien.
03:11 Oui, tout à fait.
03:12 Je suis tout à fait d'accord.
03:13 Il y a deux choses sur lesquelles je voudrais souligner.
03:15 La première, c'est vrai que jusqu'aux conventions nationales de l'été, tout peut arriver.
03:20 Techniquement, c'est lors de la convention que le candidat du parti est déterminé.
03:26 Et il peut y avoir des cas où quelqu'un qui arrive à la convention avec un nombre
03:32 de délégués insuffisant pour être élu ne soit pas au final le candidat du parti.
03:38 Donc jusqu'à l'été, la convention républicaine, c'est en juillet.
03:41 La convention démocrate, c'est au mois d'août à Chicago.
03:44 Jusqu'à ce moment-là, je dirais, tout peut arriver.
03:46 L'autre chose, c'est qu'on a un processus des primaires qui est un petit peu irréel
03:50 cette année.
03:51 Parce que vous savez que normalement, ce processus qui s'étale de janvier à juin
03:55 sert justement aux électeurs de chaque parti d'avoir leur mot à dire et de déterminer
04:01 qui sera le candidat.
04:02 Et là, dans les deux camps, les jeux étaient faits un petit peu avant que les élections
04:05 aient commencé.
04:06 Oui, parce qu'ils sont très favoris quand même.
04:07 Enfin, Trump est le favori clairement des Républicains.
04:09 Il a gagné les quelques primaires qui ont déjà eu lieu.
04:12 Il a gagné le caucus de l'Iowa.
04:13 Il a gagné dans le New Hampshire.
04:14 Il a gagné au Nevada.
04:15 Et à chaque fois, avec une majorité absolue.
04:18 Et un écart de 30 points sur sa première poursuivante, qui en effet est Madame Nikki
04:22 Haley.
04:23 Et côté démocrate, il y a eu deux petits défis à Joe Biden.
04:27 Des candidats qui sont passés totalement inaperçus.
04:29 Marianne Williamson que personne ne connaît.
04:31 Et un élu du Minnesota qui s'appelle Dean Phillips, qui n'a absolument pas réussi
04:35 à être entendu.
04:36 Donc, on a des primaires.
04:38 Il y a un processus qui se déroule.
04:40 Il y aura la primaire de Caroline Dessus, mardi prochain.
04:43 Mais le résultat est déjà un petit peu acquis d'avance.
04:47 Bon, on va en parler.
04:48 Parce qu'il y a plein de choses à dire dans quelques instants.
04:50 Et puis avec vous aussi, au 0826 300 300.
04:53 Peut-être que vous nous écoutez depuis New York ou Los Angeles via la page Facebook de
04:57 Sud Radio, le YouTube ou même le podcast audio.
05:00 A tout de suite sur Sud Radio.
05:01 Sud Radio, votre avis fait la différence.
05:05 J'adore vos débats.
05:06 On entend des choses qui changent un peu de la doxa généraliste qu'on entend trop
05:10 partout.
05:11 Sud Radio, parlons vrai.
05:12 Sud Radio dans tous ses états.
05:16 Stéphanie Demuru.
05:17 C'est mal à faire entendre ma voix avec ce gros bariton.
05:21 Voilà l'hymne américain puisqu'on parle des élections américaines.
05:25 Il y a quelques échéances extrêmement importantes, notamment dans les primaires républicaines.
05:29 Nos deux invités, Anne Toulouse, Larde Trumpé.
05:32 Voilà pour le livre Gérald de Olivier Cover Up, tout deux experts des Etats-Unis.
05:37 On le disait, c'est quasiment fait, mais pas complètement parce qu'il y a aussi des
05:42 affaires.
05:43 Donald Trump, notamment, a plusieurs procès qui arrivent.
05:46 Plus ou moins important pour lui, Anne Toulouse.
05:48 Plus que moins parce qu'on a commencé par les plus bénins puisque ça a été pour
05:53 une histoire de paiement à une ex-actrice de film porno et qui a entraîné un faux
06:00 en écriture.
06:01 Ça s'est déjà jugé.
06:02 Il y a eu l'affaire d'accusation d'un conduit sexuel.
06:05 Et il y a eu, ce qui est grave financièrement pour lui, l'affaire sur l'accusation de
06:13 fraude financière, puisqu'il a été condamné pour avoir exagéré ses biens pour obtenir
06:20 des prêts à des taux plus favorables.
06:24 Donc tout ça ayant été conduit par des magistrats qui avaient fait campagne sur le
06:30 fait qu'il voulait se faire la peau de Trump et de son empire, ça a en quelque sorte accru
06:36 sa popularité auprès des vrais croyants, de ceux qui le suivent.
06:39 D'ailleurs, on voit bien qu'à chaque fois, les sondages montent, l'argent afflue, mais
06:44 il se trouve quand même dans une situation financière assez délicate.
06:47 Il en est à plus de 400 millions de dollars si on additionne toutes les pénalités.
06:56 On se demande un peu comment il va les payer, puisqu'il peut toujours avoir ce qu'on appelle
07:01 un "bail bond", c'est-à-dire mettre de l'argent, environ 15% de la somme sous séquestre,
07:07 mais en même temps les intérêts s'accumulent sur cette somme.
07:10 C'est colossal.
07:11 Et il ne peut pas utiliser les fonds de campagne pour payer ça.
07:15 Donc on se demande s'il ne va pas perdre une partie de son empire immobilier.
07:18 Mais tout ça n'affecte pas beaucoup sa situation politique auprès des gens qui croient en
07:22 lui.
07:23 Ce qui est vraiment dommageable, c'est les deux qui viennent.
07:26 Il y a celui pour son rôle sur l'insurrection ou les meutes.
07:31 Alors si on parle aux démocrates, on dit insurrection, si on parle aux républicains,
07:34 on dit meute.
07:35 Et puis les autres regardent ça d'un air consterné.
07:37 Puisqu'il ne faut pas oublier les autres.
07:39 Entre les deux, il y a les indépendants qui sont quand même extrêmement importants.
07:42 Donc vous avez ce procès-là qui doit se tenir à Washington et puis vous avez su en
07:46 Géorgie pour association de malfaiteurs, c'est grave, ça peut être la prison, pour
07:52 avoir tenté de manipuler les résultats de l'élection de 2020.
07:55 Alors quelle influence tout ça va avoir sur l'esprit des gens ?
07:59 Parce que si vous regardez les primaires, les primaires ce sont les vrais croyants qui
08:03 votent.
08:04 Ça représente des deux côtés à peu près, si vous additionnez les deux, peut-être 30%
08:07 de l'électorat.
08:08 Mais vous avez les élections générales, elles se gagnent au centre, alors que les
08:13 primaires se gagnent aux extrêmes.
08:14 Et là, les électeurs indépendants, les indépendants dont je fais, je vous dirais
08:19 que j'en fais partie parce que moi je ne suis affilié à aucun des deux partis, ni
08:22 démocrate, ni républicain.
08:23 Ceux-là se disent "mais ça fait quand même beaucoup et puis il va quand même passer
08:28 plus de temps", c'est ce que disait Nikki Haley, c'est un homme qui va passer plus
08:31 de temps au tribunal que dans la campagne.
08:34 Donc ça risque de peser, de grignoter petit à petit sa position, surtout s'il était
08:39 condamné et surtout s'il était condamné au pénal.
08:42 Gérald Olivier n'a pas le choix, Donald Trump c'est soit la présidence, soit la prison.
08:45 Je ne dirais pas jusque-là, mais la stratégie des démocrates elle est très très claire,
08:50 elle est de l'empêcher d'être candidat.
08:51 Et si on ne parvient pas à l'empêcher d'être candidat, l'empêcher de faire campagne.
08:56 Vous pensez que les juges, parce que c'est sa rhétorique, que les juges sont des pourris
09:00 démocrates qui veulent l'empêcher de se présenter ?
09:02 Que les poursuites soient politiques, ça ne me fait aucun doute.
09:04 À part celle de Jack Smith et encore, si vous voulez, sur le 6 janvier, parce qu'il
09:08 y a un événement à la base malgré tout, qui est assez insolide en histoire américaine,
09:12 les poursuites dans l'état de New York ce sont des poursuites politiques de la part
09:15 de magistrats engagés qui, comme le dit Anne Toulouse, voulaient se faire la peau de Donald
09:19 Trump et ont réussi à se faire la peau de Donald Trump.
09:21 Mais ça le renforce, ça le renforce.
09:22 Ça le renforce politiquement, ça l'affaiblit financièrement.
09:25 Précisons malgré tout que ces deux décisions sont un appel.
09:29 Donc l'amende de 355 millions de dollars, il n'est pas sûr qu'elle tienne, il est même
09:34 probable qu'elle sera réduite parce qu'il y a eu quand même une disproportion entre
09:39 la faute et la sanction.
09:40 Et là, manifestement, c'est un juge qui a voulu aller au-delà de ce qui était nécessaire,
09:44 d'autant que c'est un procès qui est sans précédent.
09:47 Personne avant Donald Trump n'a été poursuivi à New York ou ailleurs pour les motifs qui
09:52 ont été utilisés par ce magistrat pour poursuivre Donald Trump.
09:56 Donc c'est une situation tout à fait insolite.
09:59 Par contre, allez-y.
10:00 - Oui, allez-y.
10:01 Non, j'allais dire, ce qui est incroyable, dont on parle assez peu finalement en France,
10:04 c'est que quand on parle avec des Américains républicains, mais quand même modérés,
10:08 on se rend compte qu'encore un Américain sur six met en doute cette théorie du complot
10:15 sur le 6 janvier 2021, que c'était en fait un coup monté du FBI.
10:18 Pareil pour les élections.
10:19 Beaucoup de républicains estiment qu'elles ont été truquées.
10:22 On en parle très peu ici.
10:23 - C'est ce que je dis dans mon livre.
10:25 Et d'ailleurs, je parle de la contamination puisque vous avez oublié le sous-titre qui
10:29 est "Comment il a contaminé le reste du monde".
10:31 Je pense que ce qu'on peut reprocher le plus à Donald Trump, c'est le coup de canif au
10:37 défi démocratique, parce qu'on ne peut pas dire que l'élection de 2020, personne n'a
10:42 prouvé et qu'elle ne s'était pas faite légalement et selon les formes.
10:46 Et à partir du moment où vous ouvrez la boîte de Pandore du processus démocratique,
10:50 c'est très, très dommageable.
10:52 On l'a vu aussi en France après l'élection d'Emmanuel Macron.
10:55 Je fais le parallèle en disant aussi bien à l'extrême gauche, mais surtout à l'extrême
11:00 gauche qu'à l'extrême droite, on a dit il a été trop mal élu.
11:04 Or, comme on dit aux États-Unis, on n'est pas un peu mort.
11:07 On n'est pas un peu enceinte.
11:08 On n'est pas élu.
11:09 On est élu.
11:10 Voilà.
11:11 Là, il faudra quand même mettre un bémol.
11:12 Parce que le coup de canif dans la démocratie, le premier coup de canif, il ne vient pas
11:16 de Trump.
11:17 Il vient de ses adversaires.
11:18 Souvenons-nous, Hilary Clinton, c'est la première à avoir dit que Trump était un président
11:24 illégitime parce qu'elle avait gagné le vote populaire.
11:27 Elle avait perdu au collège électoral, ce qui est parfaitement dans la règle constitutionnelle
11:31 américaine.
11:32 Et elle a soutenu qu'on lui avait volé l'élection.
11:35 Ça, c'était en 2016.
11:36 Suite à cette élection, Donald Trump, président des États-Unis, a fait face à une sorte
11:42 de coup d'État de l'intérieur à travers l'affaire de collusion avec la Russie, qui
11:47 était un dossier totalement monté et totalement faux, qui a été accepté par le FBI, qui
11:52 a été mis en avant par le département de la justice et qui l'a pénalisé pendant
11:56 les deux premières années de sa présidence.
11:58 Ça, c'est un coup d'État, une tentative de coup d'État qui venait de l'intérieur.
12:02 Et en ce qui concerne l'élection de 2020, tout le monde se focalise sur le vote et les
12:07 abus que le vote par correspondance a pu susciter.
12:09 Mais en fait, il y a un épisode qui précède, qui est beaucoup plus important, que d'ailleurs
12:13 je raconte dans mon livre Cover Up.
12:15 C'est l'interférence du FBI dans la campagne pour masquer les révélations contenues sur
12:21 les affaires de Hunter Biden et de son père Joe Biden.
12:25 Révélations contenues dans le fameux ordinateur dont on a prétendu qu'il s'agissait d'une
12:30 campagne de désinformation russe, prétention soutenue, mise en avant par le FBI, alors
12:36 que le FBI et d'autres savaient pertinemment que cet ordinateur était vrai et que si ces
12:41 révélations avaient été mises à jour comme elles auraient dû l'être, Joe Biden n'aurait
12:45 jamais été élu président.
12:47 Donc en 2020, il y a eu une tentative, je dirais, contre Trump, menée par ce qu'il
12:53 appelle l'État profond et dont personne ne parle, se focalisant plutôt sur la réaction
12:58 de Donald Trump aux résultats et aux conditions du vote.
13:01 Anne Toulouse, vous êtes d'accord avec cette analyse ?
13:03 Non, moi je ne me situe pas dans toute cette analyse conspirationniste.
13:09 Moi je regarde simplement les choses.
13:10 C'est pas une conspiration parce que c'est totalement documenté, excusez-moi de vous
13:12 couper, mais tout ça est totalement documenté.
13:14 Allez-y.
13:15 Et les interférences du FBI, elles ont été dénoncées, notamment à travers la campagne
13:21 qui s'appelait les Twitter Files à une époque.
13:23 Et depuis cette élection, des journaux parfaitement respectables et tout à fait dans le mainstream,
13:29 comme on dirait le New York Times, le Washington Post, ont reconnu que pendant la campagne 2020,
13:36 il y avait eu une ingérence pour dissimuler au public américain un certain nombre de
13:41 faits.
13:42 Et après l'élection, un sondage a été mené où les Américains vous ont dit que
13:46 s'ils avaient su avant ce qu'ils avaient appris depuis, ils n'auraient pas voté Biden.
13:50 Et ils étaient 17% à le dire.
13:52 Manitoulou, ça montre en tout cas quelque chose, c'est que la prochaine élection risque
13:56 d'être, si j'ose dire, encore pire au niveau de la désinformation.
13:59 C'est l'un des grands enjeux de cette future élection, quel que soit d'ailleurs le candidat.
14:04 Oui, cette élection, le résultat de l'élection, quoi qu'il arrive, risque d'être chaotique.
14:08 Surtout si on a les deux candidats qui se présentent.
14:11 Parce que des deux côtés, on vient d'en avoir un exemple, il y a des gens qui sont
14:14 totalement passionnés.
14:15 Et comme je le disais tout à l'heure, il ne faut pas penser que les États-Unis sont
14:20 séparés en deux moitiés qui ne rêvent que de se sauter à la gorge.
14:23 J'y vis pratiquement en permanence, je suis à moitié américaine comme monsieur.
14:27 Et donc, ça n'est pas ce que je vois.
14:31 Parce que comme je le disais, les partis démocrates et républicains représentent chacun de leur
14:35 côté à peu près 30% de l'électorat.
14:37 Ce qui fait que par défaut, vous avez un grand tiers qui est indépendant, qui est
14:41 un parti qui n'existe pas, mais qui est en train d'essayer d'exister.
14:43 Parce que vous voyez, par exemple, on ne parle pas, tout à l'heure on parlait des candidats
14:47 anecdotiques, mais vous avez des candidats indépendants.
14:50 Alors, pour l'instant, c'est vrai qu'ils ne sont pas très rassembleurs.
14:54 Il y a le fils de Robert Kennedy, Robert Kennedy Junior, mais qui lui-même est tellement dans
14:58 les théories conspirationnistes, contre les vaccins, contre le FBI, contre ceci, contre
15:04 cela, qu'on se demande s'il va prendre des voix à Joe Biden ou à Donald Trump.
15:09 Et vous avez aussi un groupe de politiciens qui essaie de monter un troisième parti qui
15:14 s'appellerait No Labels, c'est-à-dire pas d'étiquette.
15:17 Ils ont du mal, ils ont essayé de débaucher Nikki Haley, mais qui veut quand même garder
15:21 son étiquette républicaine.
15:22 Mais vous avez tous ces gens qui regardent la politique et qui sont consternés, absolument
15:28 consternés, par ce qui se passe aux deux extrêmes.
15:30 Alors qu'est-ce qu'ils vont faire en novembre ? Est-ce qu'ils ne vont pas voter ? Est-ce
15:34 qu'ils vont se résigner ? J'ai un chapitre qui s'appelle "Le vote à l'envers", c'est-à-dire
15:38 non pas de voter pour celui qu'on voudrait, mais contre celui qu'on ne voudrait pas, qu'on
15:42 voudrait encore moins.
15:43 Et je trouve que cette situation est très très dommageable, déplorable pour un grand
15:46 pays comme les Etats-Unis.
15:47 On y revient dans quelques instants.
15:50 Oui, parce qu'il y a beaucoup de réactions évidemment sur les réseaux sociaux et au
15:52 standard 0 826 300 300 pour intervenir, pour réagir ou pour poser toutes vos questions.
15:57 A tout de suite sur Sud Radio, ne bougez pas.
15:58 Sud Radio dans tous ses états, Stéphanie Demuru.
16:06 Sud Radio dans tous ses états, Stéphanie Demuru.
16:11 Et on poursuit ces échanges nourris sur la prochaine élection présidentielle.
16:16 On le voit qui suscite les passions.
16:19 Gérald Dolivier, je me faisais la réflexion pendant la publicité, c'est vrai qu'en France
16:23 on voit toujours les mêmes depuis 30, 40 ans, ça agace fortement les Français.
16:27 Aux Etats-Unis, on avait coutume de voir beaucoup plus de changements, de renouveaux dans les
16:31 élections américaines.
16:33 Comment est-ce possible qu'on puisse imaginer de retrouver ces deux personnes qui sont quand
16:37 même extrêmement âgées ? Alors, je n'ai rien contre les personnes âgées, mais quand
16:40 même 81 ans pour Joe Biden, avec des trous de mémoire réguliers.
16:45 Donald Trump qui n'est pas tout jeune non plus.
16:48 Comment ça se fait ?
16:49 En fait, moi je dirais quand même, je ferais une petite remarque, c'est que Joe Biden est
16:54 en effet en politique et il est sur le devant de la scène depuis une éternité.
16:58 Ça, ça ne fait aucun doute.
16:59 Il a été élu sénateur en 1972.
17:01 Il est devenu vice-président en 2009 et président en 2020.
17:05 Donc, il occupe le terrain depuis très très très longtemps.
17:07 Ce n'est pas le cas de Donald Trump.
17:09 Donald Trump, il a émergé sur la scène politique en 2015, lorsqu'il a descendu son
17:13 fameux escalator pour se présenter à l'élection présidentielle.
17:17 Simplement, Donald Trump, il occupe tellement de terrain, il prend tellement de place, il
17:22 attire tellement l'oxygène à lui-même qu'on a l'impression qu'il a toujours été là.
17:25 Mais en fait, il est nouveau venu en politique.
17:27 C'est d'ailleurs en partie ce qu'on lui reproche.
17:30 Il n'est pas du Serail et c'est pour ça que vous avez tout un appareil d'État qui s'est
17:33 retourné contre lui.
17:34 Maintenant, en fait, en ce qui concerne ces deux personnages, la Constitution défend,
17:38 je dirais, leur droit d'être là.
17:40 C'est-à-dire que Donald Trump a été élu président, il a fait un mandat, il a le droit
17:45 de prétendre à un second mandat.
17:46 Mais souvent, on ne les voyait plus.
17:47 Quand il y perdait, on ne les voyait plus, souvent.
17:50 Parce que souvent, il n'en avait plus envie.
17:53 Demander à Al Gore s'il avait envie de se représenter, il faisait autre chose.
17:58 Mais il y a eu le cas de Nixon dont nous parlions.
18:01 Il y a eu le cas de Teddy Roosevelt qui a été un des plus grands présidents républicains
18:04 à l'époque où le parti républicain avait une aura qu'il a un peu perdue sur toutes
18:09 ces dernières années.
18:10 Donc, en fait, le problème, c'est que du côté Biden, il n'y a pas eu un renouvellement.
18:18 C'est-à-dire que d'abord, il avait promis qu'il ne ferait qu'un seul mandat, ce qui
18:22 a un peu coupé les ailes de toutes les ambitions.
18:25 On se disait, on y revient en 2024.
18:27 Et puis là, quand un président est un président sortant et qui n'a pas vraiment des mérités,
18:33 on ne peut pas l'empêcher de se représenter.
18:36 C'était à lui de se retirer.
18:37 C'est vrai que voilà.
18:38 Mais est-ce qu'il peut le faire sérieusement ?
18:41 Le pouvoir, c'était...
18:42 J'aime bien cette citation de John McCain, du sénateur John McCain, qui est mort en
18:47 même temps.
18:48 Il disait "le seul remède à l'ambition politique, c'est le liquide pour embaumer les cadavres".
18:53 En France aussi, vous me direz.
18:56 Non, mais alors en France, c'est pas du tout la même chose.
18:59 Parce que je vous ferais remarquer que si on additionne l'âge d'Emmanuel Macron et
19:04 de Gabriel Attal, on est encore en dessous de l'âge de Joe Biden et on est à peu près
19:09 autour de celui de Donald Trump.
19:11 Non mais c'est vrai, mais il n'y a personne.
19:12 Il n'y a personne.
19:13 Gérald Dolivier, c'est ça.
19:14 Les gens n'en veulent pas de ce couple.
19:16 C'est ça qui est extraordinaire.
19:17 C'est que vous avez plus des deux tiers des Américains dans les sondages qui vous disent
19:21 "on veut autre chose, on ne veut ni fromage ni dessert, on aura au fromage le dessert".
19:26 Voilà, on est autour de ça.
19:27 Moi je ne suis pas totalement d'accord qu'il n'y ait personne.
19:30 Il n'y a personne qui a réussi à émerger.
19:31 Mais si vous regardez du côté républicain, vous avez une nouvelle vague qui va suivre.
19:36 D'ailleurs, quoi qu'il arrive en 2024, la seule certitude que l'on a, ça c'est sûr,
19:43 c'est que pour ces deux personnages, aussi bien Trump que Biden, quel que soit celui
19:48 qui gagne, quel que soit celui qui perde, c'est leur dernière campagne.
19:50 Ça c'est acquis.
19:52 Mais du côté républicain, vous avez Ron DeSantis qui est le gouverneur de Floride.
19:57 Tout le monde pensait qu'il allait attendre son tour, c'est-à-dire 2028, et il a choisi
20:01 de défier Trump en 2024, et il n'est pas parvenu à être entendu.
20:06 Donc il y a une relève côté républicain.
20:09 Par contre, côté démocrate, on constate qu'il n'y a pas de relève.
20:12 Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle les démocrates continuent, bon an, mal an,
20:17 d'essayer de faire corps derrière Joe Biden, en dépit de ses défaillances.
20:21 Parce que si vous retirez Joe Biden, qui est-ce que vous mettez à sa place ?
20:25 - Kamala Harris, mais elle a beaucoup d'espoir.
20:28 - Il ne faut pas se braquer sur Kamala Harris.
20:30 - Mais quand vous êtes numéro 2 et que le numéro 1 disparaît, le numéro 2 prend sa place.
20:35 - Anne Toulouse.
20:36 - Non, on ne peut pas dire qu'il n'y ait pas de relève.
20:37 C'est-à-dire que la relève a été tétanisée par le fait qu'il y avait la statue du commandeur
20:42 qui occupait la place.
20:44 Mais vous avez au moins une dizaine de candidats qui sont prêts à se lancer.
20:49 Vous avez la gouverneuse du Michigan, Gretchen Whitmer.
20:52 Vous avez le gouverneur de Californie, Gavin Newsom.
20:56 La Californie n'est peut-être pas le meilleur exemple pour faire élire quelqu'un, étant
21:00 donné que c'est l'état où les impôts sont le plus élevés et l'essence le plus chère.
21:03 Mais vous prenez une bonne dizaine de gouverneurs, de jeunes sénateurs, et même dans le gouvernement
21:11 de Joe Biden.
21:12 Il n'y a que Peter Buttigieg, des gens comme ça.
21:15 Mais ils n'osent pas se présenter, puisque le parti n'est pas derrière eux et que le
21:18 parti a de grands moyens de rétention.
21:20 - Pourquoi est-ce que le parti s'acharne à être derrière Joe Biden, qui a 80 noms,
21:23 qui confond les présidents, qui confond les noms ?
21:25 - Parce qu'il a gagné en 2020.
21:27 - Bah oui, mais attendez...
21:28 - Il a été choisi...
21:29 L'élection de 2020 n'était pas une élection pour élire Joe Biden.
21:33 C'était une élection pour faire part de Donald Trump.
21:35 L'ennemi, c'est Trump.
21:36 Trump a totalement détourné le débat, parce que justement, il occupe une telle place
21:41 et il menace tellement le système.
21:42 Et donc en 2020, les démocrates ont profité de la pandémie pour mettre un candidat qui
21:47 n'avait pas à faire campagne, que l'on pouvait garder dans sa cave derrière son masque et
21:52 qui allait être élu par défaut.
21:54 C'est-à-dire qu'on n'allait pas élire Joe Biden sur son programme, mais on allait avoir
21:58 quelqu'un, un grand papa, qui serait gentil, qui réconcilierait l'Amérique, qui serait
22:02 là pour un seul mandat, comme l'a souligné Anne Toulouse, et qui permettrait qu'on n'ait
22:08 pas un deuxième mandat de Donald Trump.
22:10 Donc il a été mis en avant avec cette mission "battre Trump".
22:14 Il a réussi.
22:15 Donc il reste le candidat qui peut battre Trump.
22:18 Et comme apparemment ce sera Trump qui sera le candidat républicain, les démocrates
22:22 s'en tiennent à Joe Biden.
22:23 Cela dit, Anne Toulouse, il y a quand même un bilan, notamment économique, qui peut
22:28 mettre à son avantage Joe Biden ?
22:30 Alors là, c'est assez délicat, le problème de l'économie, et c'est un peu la quadrature
22:35 du cercle.
22:36 C'est une question que je vous pose, mais bon, les résultats sont plutôt pas mauvais.
22:39 D'abord, il faut dire que Donald Trump, dans les sondages, a une grosse avance sur Joe
22:44 Biden dans le domaine de l'économie, ne serait-ce que parce que les gens se souviennent du début
22:47 de son mandat.
22:48 Parce qu'au milieu de son mandat, il y a eu le Covid, où tout s'est effondré.
22:51 Mais au début, tout allait bien.
22:52 Les taux d'intérêt étaient extrêmement bas.
22:56 Le chômage était très bas.
22:59 Le niveau de vie a augmenté.
23:00 Puis boum, le Covid.
23:01 Et arrive Joe Biden.
23:02 Et l'économie sous Joe Biden, c'est assez curieux à regarder, parce que si vous regardez
23:07 tout sur le papier, les chiffres sont bons.
23:09 Ce qui est mauvais, c'est la perception.
23:11 Et d'ailleurs, là, je vais vous raconter une autre anecdote, parce que j'aime bien
23:14 les anecdotes.
23:15 Moi, je n'entre pas dans les débats d'idées, je préfère regarder ce qui est sous mes
23:19 yeux.
23:20 Le Washington Post, qui est en quelque sorte le porte-parole officieux de la Maison-Blanche
23:26 et du Parti démocrate, à longueur de colonne, vante les qualités de l'économie américaine,
23:32 dont l'inflation se calme, etc.
23:35 Arrive une grève en décembre au Washington Post, et les employés du Washington Post,
23:41 ceux-là même qui se plaignaient, qui disaient que tout allait bien, que l'inflation, c'était
23:46 pas la peine de s'en préoccuper, demandent des augmentations de salaire en disant que
23:50 l'inflation est galopante.
23:51 Donc, vous voyez, entre le papier et la perception, alors effectivement, l'inflation a fait du
23:57 mal à la classe moyenne et aussi les taux d'intérêt.
23:59 Parce qu'aux États-Unis, c'est très important d'acheter sa maison.
24:02 Et quand les taux d'intérêt sont élevés, les jeunes couples, les gens qui ont leur
24:06 premier emploi ne peuvent plus acheter une maison.
24:08 Donc les gens ne sont pas contents.
24:09 Est-ce que ce mécontentement sur l'économie va se traduire en novembre, si nous avons le
24:14 couple qui est annoncé ? Ça, c'est la grande question.
24:16 Mais c'est vrai que l'économie, c'est le moteur des élections et que pour l'instant,
24:21 elle est très volatile et qu'il est très difficile de savoir quelle est la réalité
24:25 et quelle est la perception.
24:26 Ce que je peux vous dire, c'est que la vie est chère aux États-Unis.
24:28 Olivier, du coup, c'est vrai, encore une fois, les Européens ont une très mauvaise
24:32 perception dans ce qu'on peut lire dans la presse française sur les bons résultats
24:36 économiques de Joe Biden.
24:37 Il y a une nuance, manifestement.
24:39 Non, mais justement, si Biden avait un bilan favorable sur lequel il puisse se présenter,
24:46 il ne serait pas à 33% d'opinion favorable.
24:49 Non, 40, 40, 40.
24:50 Si vous voulez, si vous voulez.
24:51 Oui, non, mais ce n'est pas moi, c'est les chiffres.
24:54 Peu importe, peu importe.
24:55 Toujours est-il qu'il est quand même très, très largement impopulaire.
24:57 Une immense majorité d'Américains, c'est plus des deux tiers, estiment que le pays
25:01 va dans la mauvaise direction et il ne serait pas à cinq points derrière Trump dans les
25:06 sondages, aussi bien au plan national qu'à l'intérieur des fameux États décisifs.
25:11 Non, malheureusement, l'Amérique va très mal et ce n'est pas une question de perception,
25:15 c'est une question de réalité.
25:16 Et si je peux prendre une minute.
25:18 En fait, si on veut regarder sur le fond, l'Amérique, depuis Joe Biden, vit une double
25:26 révolution.
25:27 Vous avez une révolution culturelle à travers le wokisme et vous avez une révolution économique
25:33 à travers la transition verte qui peut imposer ce que les Américains appellent le "Green
25:37 New Deal".
25:38 Et ces deux révolutions amènent l'Amérique dans le mur.
25:42 Et ça, les Américains s'en rendent compte.
25:44 Et c'est pour ça que Trump reste populaire.
25:46 Parce que lui, il est opposé aussi bien au wokisme qu'à cette révolution verte,
25:51 si vous voulez.
25:52 Et l'une des premières mesures qu'il prendrait serait de relancer la machine de production
25:56 d'énergie, d'exploitation des gisements de pétrole, de gaz naturel et autres, qui
26:01 provoquerait une baisse des cours et qui mettrait un frein à l'inflation et qui inverserait
26:06 la tendance.
26:07 Anne Toulouse a raison sur au moins un point, ce qui est très important, c'est qu'aujourd'hui,
26:10 le rêve américain, il est devenu inaccessible à la majorité des Américains.
26:14 On va quand même laisser répondre Anne Toulouse.
26:16 C'est un débat un peu inégal.
26:18 Non, mais ce n'était pas le but en plus.
26:20 Parce que nous avons la parole de Donald Trump et moi, je ne suis la parole de personne
26:25 sauf des faits, donc voilà, je ne suis pas ici pour défendre la politique de Joe Biden.
26:29 Non, mais en plus, c'était plus de faire une analyse sur l'élection.
26:32 Maintenant, il se trouve que vous n'êtes pas d'accord sur certains points.
26:34 Oui, bah dis merci d'ailleurs.
26:36 Quelle était votre question ?
26:38 Non, tout simplement sur ce que disait Gérald Dolivier.
26:42 Mais bon, on va aller prendre un auditeur parce que les auditeurs veulent aussi participer
26:45 à ce débat.
26:46 Ça va peut-être justement contrer ce que vous disiez, Gérald Dolivier.
26:50 Nous avons Pierre qui nous appelle depuis le Finistère.
26:52 Bonjour Pierre.
26:53 Bonjour, on vous écoute.
26:58 Bonjour Pierre.
26:59 Bonjour.
27:00 Alors, je voudrais déjà vous remercier d'être à l'antenne et puis remercier Mme
27:04 Toulouse pour le grand fou rire qu'elle a permis d'avoir, puisque même quand on parle
27:07 de bilan, on revient sur une perception.
27:10 Je crois que le bilan de Donald Trump face au bilan de Joe Biden est sans équivoque,
27:14 que cela soit au niveau de l'économie ou de la paix dans le monde.
27:17 Alors, moi, je crois que le bilan économique de Joe Biden, c'est un bilan qui est très
27:23 bien, mais le bilan économique de Joe Biden par rapport à celui de Donald Trump est sans
27:25 équivoque.
27:26 Quand Trump sort de sa présidence, l'économie américaine va bien et aujourd'hui, on sait
27:31 qu'elle est au plus bas.
27:32 En fait, ce n'est pas sur cela que je veux discuter avec vous.
27:35 J'ai bien écouté ce que vous avez dit.
27:37 Moi, je suis assez factuel.
27:38 J'ai un ancien métier, j'ai été policier pendant des années et donc j'aime bien, comme
27:42 Saint-Thomas, me fier à ce que je vois.
27:44 Je voudrais que vous commentiez deux choses.
27:45 La première chose, c'est l'implication de Barack Obama quand il a utilisé les services
27:50 de l'État pour attaquer un président en exercice pour prouver qu'il y avait une collusion
27:54 avec la Russie, ce qui aujourd'hui n'a plus aucun sens.
27:57 Et la deuxième, moi, l'ancien policier, quand j'ai vu les images de ce qu'il faut rappeler,
28:02 c'est que lors de l'attaque du Capitole, Donald Trump a demandé à ce que la garde, la sécurité
28:07 nationale soit présente et Mme Pelosi l'a refusé.
28:10 Je suis assez stupéfait, sauf si ce sont des images de synthèse.
28:13 Quand je vois les policiers de la garde du Capitole qui accompagnent les manifestants
28:18 dans certaines salles, je me dis soit ce sont des images de synthèse, soit c'est du mal
28:23 à comprendre.
28:24 Je voudrais que vous puissiez commenter ces deux faits, puisque vous parlez de faits.
28:27 Moi, j'aime bien me baser sur des faits.
28:30 Je suis effectivement plutôt trumpiste.
28:32 Je détestais ce phénomène.
28:34 Je me suis pas mal documenté.
28:36 Et je pense que ces deux faits, l'utilisation de services de l'État contre un président
28:41 en exercice par l'ancien président et puis l'accompagnement des gardes du Capitole de
28:46 ces manifestants, je sais pas, moi quand il y a une attaque, je vois pas les policiers
28:49 accompagner les manifestants dans les certaines salles qui sont occupées.
28:52 Alors c'est vrai que c'est compliqué, on va pas faire l'enquête du Capitole et c'est
28:55 vrai qu'il y a beaucoup de personnes comme vous, notamment aux États-Unis, qui la mettent
29:01 en cause.
29:02 Mais peut-être un avis, Gérald Olivier, vous êtes plutôt trumpiste, c'est vrai, donc
29:05 vous êtes peut-être d'accord avec Pierre ?
29:07 Ce qui est sûr, c'est que les événements du 6 janvier n'ont jamais été examinés,
29:12 je dirais, d'un point de vue neutre.
29:13 C'est-à-dire que ce jour-là, Trump est tombé dans le plus grand piège que lui tendaient
29:21 ses adversaires.
29:22 C'est-à-dire de démontrer son autoritarisme et de démontrer que derrière lui, il a des
29:26 gens qui pourraient s'en prendre aux institutions.
29:28 Et c'est toujours ce que les démocrates ont voulu dire à son sujet pour le disqualifier
29:33 d'avoir le droit d'être à nouveau candidat à la présidence.
29:37 Et donc quand le 6 janvier s'est déroulé, vous avez eu immédiatement la mise en marche
29:42 d'un mécanisme, au passage par le Congrès, d'une commission, le deuxième procès en
29:49 destitution de Donald Trump, voté alors qu'il était encore président, mais qui se déroule
29:54 alors qu'il est devenu simple citoyen, puisque c'est au-delà de la limite de son mandat.
29:59 Et je dirais, un petit peu comme avec les poursuites judiciaires qu'il concerne aujourd'hui,
30:03 une condamnation qui était connue d'avance.
30:05 Et ce qui s'est passé depuis, c'est qu'on a eu un premier narratif sur les événements
30:10 du 6 janvier, et on a cessé de s'apercevoir que ce narratif avait des failles.
30:15 Et qu'au fur et à mesure où de nouvelles vidéos sur ce qui s'était passé étaient
30:20 diffusées, qu'on avait des audiences qui interrogeaient certains des participants,
30:25 on s'apercevait en effet que c'était pas du tout une insurrection, mais c'était
30:29 une émeute qui avait débordé et qu'on avait laissé, voire qu'on avait encouragé
30:34 à déborder.
30:35 Et chacun sait aujourd'hui qu'au sein des manifestants, vous aviez un certain nombre
30:39 d'agents du FBI infiltrés qui ont joué les pouces au crime et qui ont poussé la
30:45 foule à, je dirais, faire ce qui s'est passé.
30:48 Et une fois en place, cette foule qui n'était absolument pas venue pour faire la révolution
30:52 ou une insurrection, elle s'est comportée un petit peu comme des badauds qui ne sauraient
30:56 pas trop où ils sont, et ils ont visité le Capitol de manière extrêmement calme.
31:00 Mais il y avait une fonction politique à cette journée, et c'est comme ça qu'elle
31:04 a été exploitée.
31:05 On va reprendre cette discussion dans un instant, on va marquer une courte pause sur Sud Radio
31:09 et puis vous aurez la parole 0826 300 300.
31:11 On sera avec Eric qui nous appellera depuis Lyon.
31:13 A tout de suite sur Sud Radio.
31:14 Sud Radio dans tous ses états, Stéphanie Demiru.
31:21 Sud Radio dans tous ses états, Stéphanie Demiru.
31:26 On poursuit donc nos échanges qui sont assez nourris sur cette élection américaine qui
31:34 est assez polarisée Anne Toulouse.
31:36 On le sent déjà, vous le disiez vous-même.
31:38 Il y a beaucoup de passion.
31:40 C'est ce qui nous attend forcément avec ce duo Biden Trump.
31:44 Je vais vous répéter ce que je vous ai déjà dit.
31:46 C'est qu'il y a beaucoup de passion aux extrêmes, c'est à dire que vous avez une
31:49 partie des républicains qui sont extrêmement convaincus, qui sont persuadés que Donald
31:54 Trump est un martyr.
31:55 Et il faut dire que c'est vrai que jusqu'à un certain point, l'attitude des démocrates
31:59 leur serve la soupe.
32:00 Et de l'autre côté, vous avez des démocrates qui sont tout sauf Trump et qui sont également
32:05 très remontés.
32:06 Je vous l'ai déjà dit, tout le monde n'est pas comme ça.
32:09 Ce n'est pas l'ensemble de la population américaine.
32:11 Vous avez des gens qui ne demandent pas mieux que de revenir à une politique apaisée,
32:16 à revenir à un vrai dialogue politique, à une vraie collaboration.
32:19 Est-ce qu'ils ont un candidat ?
32:20 C'est ce que je vous ai dit tout à l'heure.
32:23 C'est très difficile d'imposer un troisième candidat dans la mesure où tout le paysage
32:28 politique américain est fondé sur le bipartisme et est solidement verrouillé par démocrates
32:35 et républicains.
32:36 Il n'y a pas d'espace, je dirais même, logistique pour un troisième parti puisqu'il faut s'inscrire
32:41 sur les listes électorales des États.
32:43 Et on l'a vu par exemple quand le troisième parti dont je vous parlais tout à l'heure,
32:49 No Labels, a essayé de s'imposer.
32:51 Il a été attaqué par des démocrates qui ont dit "attention, on va examiner vos comptes,
32:58 on va voir si vous êtes en règle avec les impôts parce qu'ils ont une peur bleue, qu'ils
33:01 prennent des voix à Joe Biden.
33:02 Et si ça verrait qu'ils en prennent à Donald Trump, je suis sûre qu'il arriverait la même
33:06 chose de l'autre côté.
33:07 On voit bien du côté républicain, comme on a dit dès le début, le candidat c'est
33:12 Trump et tout le monde est derrière lui.
33:14 Mais encore une fois, ça ne représente pas l'ensemble du peuple américain.
33:18 Et quand vous voyez les sondages pour l'élection générale, c'est dans un mouchoir, c'est dans
33:24 la marge d'erreur statistique.
33:25 Et pourtant, c'est probablement un des deux hommes qui va...
33:26 Et vous avez deux candidats qui sont tous les deux exactement à la même impopularité,
33:32 à la même puissance.
33:33 Mais c'est l'un des deux qui va certainement diriger la plus grande puissance du monde.
33:36 D'ailleurs, on va parler justement des impacts sur la planète.
33:39 Justement, il y a beaucoup de questions sur les impacts au niveau géopolitique.
33:42 Peut-être pour vous, Gérald Déolivier, et pour vous en Toulouse, quel que soit le candidat
33:47 élu, qu'est-ce que ça peut changer au niveau géopolitique ? Par exemple, au Moyen-Orient,
33:51 on l'a vu, au niveau de la guerre en Ukraine, les aides américaines de l'administration
33:56 Biden sont gelées pour l'instant.
33:58 Qu'est-ce que ça pourrait changer au niveau de la géopolitique mondiale ?
34:01 Pour moi, ça va changer beaucoup de choses.
34:02 D'ailleurs, c'est important, en préambule, Gérald Déolivier, Vladimir Poutine, l'autre
34:08 jour à la télévision d'État russe, il vous explique quand même que le meilleur
34:11 des candidats, ça serait Biden.
34:12 Alors ça, j'avoue que j'ai pas eu la deuxième lecture de cette déclaration.
34:18 C'est étonnant.
34:19 Si vous voulez une Amérique faible, vous votez Biden.
34:22 Est-ce que l'Amérique est forte aujourd'hui ? C'est une question que vos auditeurs peuvent
34:26 se poser, qu'on peut poser à des spécialistes.
34:28 - Trump a dit qu'il arrêterait l'aide à l'Ukraine, qu'il arrêterait tomber l'Ukraine.
34:31 - Est-ce que l'Amérique vous semble forte aujourd'hui ? L'Amérique est faible.
34:32 Et d'ailleurs, si le monde va mal, c'est parce que l'Amérique est faible qu'elle
34:36 a abandonné le leadership qui était le sien et qu'elle prétendait assumer.
34:40 Alors, Trump joue les provocateurs.
34:42 Il aime bien faire peur aux pays d'Europe, surtout aux pays d'Europe et aux pays de l'OTAN,
34:46 parce que les États-Unis estiment que leur contribution à l'OTAN, c'est pas tant qu'elle
34:50 est trop élevée, c'est que c'est celle des Européens qui est trop faible, et surtout
34:53 ce sont les Européens qui ne payent pas leur code-part à laquelle ils ont donné leur
34:58 accord, pour leur propre défense.
34:59 Ce que certains Américains trouvent relativement anormal.
35:03 Je rappelle qu'entre l'Europe et les États-Unis, il y a quand même l'Atlantique.
35:06 L'Ukraine est beaucoup plus proche des pays européens qu'elle ne l'est des États-Unis.
35:10 - Sans faire forcément dans le subjectif, concrètement, qu'est-ce que ça va changer
35:16 ? Donald Trump va couper les vivres à l'Ukraine.
35:19 Il dit aux pays qui ne payent pas leur contribution à l'OTAN qu'il ne sera pas solidaire,
35:24 ce fameux article 5.
35:25 - L'Amérique a des engagements que Donald Trump tiendra.
35:29 Par contre, je pense qu'il sera beaucoup plus vigoureux, je dirais, beaucoup plus impliqué
35:37 dans l'idée de trouver une solution au conflit ukrainien.
35:41 Ça, ça ne fait aucun doute.
35:42 Maintenant, si vous voulez savoir comment sera le monde si Donald Trump est réélu,
35:46 regardez comment était le monde quand Donald Trump était déjà président.
35:49 Il n'y avait pas de guerre en Ukraine et il n'y avait pas de guerre au Proche-Orient.
35:52 Maintenant, vous en avez deux.
35:53 Et l'Iran était beaucoup plus faible qu'il l'est aujourd'hui, de même que la Corée
35:57 du Nord.
35:58 Donc, je pense que si Trump redevient président, on retournera dans cette logique-là d'une
36:02 Amérique forte, d'une Amérique qui peut faire peur, mais la peur parfois impose l'ordre.
36:08 - Dans les faits, justement, que promet Trump ? Et effectivement, les Européens ont des
36:14 raisons de s'inquiéter.
36:15 - Alors, il promet une solution à la guerre en Ukraine en 24 heures, ce à quoi Volodymyr
36:20 Zelensky a dit "je vais lui expliquer en 24 minutes pourquoi ça n'est pas possible".
36:23 Et effectivement, ce serait en fait une paix immédiate en Ukraine, ce serait satisfaire
36:30 en partie aux exigences de la Russie.
36:33 Il dit aussi qu'il va, enfin, il a eu des propos effectivement très provocateurs sur
36:40 l'OTAN.
36:41 C'est vrai qu'il a été quatre ans président et qu'il ne s'est rien passé.
36:44 Mais c'est vrai aussi qu'il y a quand même une grande crainte sur ce qu'il pourrait faire.
36:49 Et je n'arrive pas à comprendre comment on peut dire que l'Amérique serait plus forte
36:56 en étant isolationniste.
36:57 - Mais il n'est pas isolationniste !
36:58 - Parce que ça veut dire, à partir du moment...
37:00 - Il est non-interventionniste, ce n'est pas la même chose.
37:02 - À partir du moment où il dit aux pays européens "débrouillez-vous pour vous défendre
37:08 tous seuls", à partir du moment où il dit "America first"...
37:11 - Et 10% de taxes sur les importations.
37:14 - Et 10% de taxes sur les importations, ce qui horrifie absolument les milieux d'affaires
37:21 américains.
37:22 Donc le problème c'est qu'avec Donald Trump, on ne sait jamais ce qu'il va faire.
37:25 Il dit beaucoup, il avait dit qu'il allait construire un mur à la frontière sud des
37:29 Etats-Unis, on l'attend toujours.
37:31 Il avait dit effectivement qu'il allait se retirer de l'OTAN, il ne l'a pas fait.
37:35 Il a dit qu'il allait se retirer des accords de Paris, il l'a fait.
37:38 Donc c'est une personnalité assez volatile et je crois que ça dépendra beaucoup de
37:41 ses conseillers.
37:42 Parce qu'on ne sait pas quels sont les conseillers qu'il va avoir.
37:44 - Justement l'équipe a changé, je trouve ça utile.
37:47 Elle est plus conservatrice, mais aussi plus professionnelle.
37:50 - Oui, plus professionnelle, j'en sais rien.
37:52 Mais il faut dire que pour être conseiller de Donald Trump aujourd'hui, pour faire partie
37:57 de son équipe, il faut avoir une certaine foi dans le personnage, puisque vous savez
38:00 que dans la dernière équipe, beaucoup de gens se sont fait virer et se sont fait virer
38:03 avec perte et fracas.
38:04 D'ailleurs vous voyez que ce sont ceux qu'il critique le plus aujourd'hui, comme John Bolton,
38:09 qui a été son ambassadeur auprès des Nations Unies et un de ses proches conseillers.
38:12 Donc si on fait partie de l'équipe de Donald Trump, ça veut dire qu'on va prendre le risque
38:17 de faire démolir sa réputation par son patron ou de se retrouver devant les tribunaux avec
38:22 lui.
38:23 Alors tout dépendra de ses conseillers et de la façon dont ils pourront le tempérer.
38:27 Parce que dans la première équipe, il avait de vrais diplomates.
38:29 Est-ce qu'il en aura dans la seconde, s'il y a une seconde ?
38:32 - Gérald Olivier, sur l'équipe, vous avez des informations ?
38:34 - Non, pas précises à ce stade.
38:36 D'ailleurs, il n'en parle pas.
38:38 Il ne parle même pas de qui il choisira comme vice-présidente.
38:41 Par contre, il a un cercle de conseillers qui est en effet plus restreint que ce qu'il n'était
38:45 quand il est arrivé.
38:46 Et je dirais que là, il a gagné un petit peu en expérience.
38:49 Vous savez, la première chose que demande Donald Trump à ses collaborateurs, c'est
38:52 de la loyauté.
38:53 Et en politique, la loyauté, c'est quelque chose d'assez rare.
38:55 Donc pour l'instant, on ne sait pas qui il aura, ni au poste de secrétaire d'État,
39:00 ni au Trésor, ni à la Justice.
39:01 Par contre, je pense qu'il aura des gens qui seront plus dans sa propre vision du monde
39:06 que ce n'était le cas pour sa première administration.
39:08 - Vous avez déjà posé la question à l'époque, mais peut-on gouverner dans l'outrage permanent ?
39:12 - Mais il n'est pas dans l'outrage dans le verbal.
39:16 Il n'est pas forcément dans l'outrage dans le comportement.
39:19 Parce qu'à chaque fois, il vous fait très très peur sur ce qu'il va vous faire.
39:22 Mais si vous parvenez à négocier avec lui, vous apercevez qu'à la fin, ça se résout
39:26 de manière quand même relativement favorable.
39:29 Par contre, oui, il est pour l'Amérique first.
39:31 Il est pour l'Amérique d'abord.
39:32 Il est pour mettre les intérêts américains avant les intérêts des alliés.
39:36 Avant les intérêts des alliés, pas après.
39:38 Ce qui n'est pas forcément l'attitude de l'administration actuelle.
39:42 Mais en aucun cas, il n'est isolationniste.
39:44 Ce n'est pas du tout ça.
39:45 Et l'Amérique de Donald Trump ne serait pas une Amérique isolationniste.
39:48 Il est non-interventionniste.
39:49 - Mais est-ce que l'Europe a raison de s'inquiéter ?
39:51 Les valeurs démocratiques de Lucrenne...
39:53 - Bien sûr que l'Europe a raison de s'inquiéter.
39:55 Mais rappelons quand même que le monde ne cesse de tourner.
39:59 La guerre froide est finie depuis 30 ans.
40:02 Et qu'a fait l'Europe en 30 ans pour préparer sa propre défense ?
40:06 Parce que l'idée de l'OTAN,
40:08 rappelons quand même que l'OTAN est une alliance qui avait été au départ élaborée
40:12 pour s'opposer à l'expansionnisme soviétique
40:16 et que l'Union soviétique est décédée depuis plus de 30 ans.
40:19 Donc, a l'Europe de préparer sa propre défense avec l'aide des Américains
40:23 mais avec cette idée de se dire qu'ils ne seront peut-être pas toujours là.
40:26 - Merci en tout cas à tous les deux.
40:28 Anne Toulouse, je rappelle le nom de votre ouvrage "L'art de Trumper"
40:31 ou "Comment la politique de Donald Trump a contaminé le monde aux éditions du Rocher"
40:35 et vous Gérald Olivier, cover-up aux éditions "Confinement de Persi"
40:38 à tous les deux.
40:39 - Merci à vous d'avoir été avec nous.
40:42 Stéphanie Demuru, merci à vous d'avoir remplacé André Bercov pendant ces deux jours.
40:47 - Au pied levé, au genou levé.
40:48 C'est la petite blague entre André et moi.
40:50 Voilà, bon rétablissement mon cher André.
40:52 - Demain ce sera Alexis Poulin qui sera là entre midi et 14h.
40:55 Tout de suite c'est Brigitte Lahy sur Sud Radio.
40:56 A demain.
40:57 Sud Radio, parlons vrai.

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