Face à Face (Émission du 25/02/2024)

  • il y a 7 mois
Eliot Deval reçoit Gilles-William Goldnadel et Julien Dray, deux éditorialistes aux idées diamétralement opposées, dans #FaceaFace le dimanche à 19h.

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Il est quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour le face à face.
00:03 Julien Drey arrive sur le plateau. Bonsoir cher Julien.
00:07 Bonsoir.
00:08 Et nous sommes avec Eric Revel.
00:10 Messieurs, bonsoir.
00:11 Bonsoir cher Eric.
00:13 On embrasse Gilles William Gollnadel qu'on retrouvera la semaine prochaine.
00:17 Statut particulier.
00:18 Avant de... de comment ? Qui a un statut particulier ?
00:21 Gilles William, il a le droit d'être embrassé.
00:23 Vous êtes déjà... mais ne soyez pas jaloux.
00:27 Je n'ai jamais...
00:28 Alors sachez une chose,
00:29 je n'ai jamais privilégié l'un ou l'autre.
00:32 Bon, d'accord. Donc vous m'embrasserez quand je ne serai pas là ?
00:34 Bah évidemment, je le ferai en direct.
00:35 D'accord.
00:36 Je le ferai comme ça.
00:37 D'accord.
00:38 Le JT, c'est avec vous, Michael De Santos.
00:40 Bonsoir Michael.
00:41 Bonsoir Elliot, bonsoir à tous.
00:43 Après une phase d'expérimentation dans plusieurs villes françaises,
00:46 la plainte en ligne est généralisée.
00:48 Désormais, plus besoin de se déplacer.
00:50 Vous pourrez y accéder à distance dès demain.
00:52 Cela ne sera néanmoins possible qu'en cas de violence, de vol ou d'escroquerie.
00:56 Un échange en visio avec les forces de l'ordre sera lui, facultatif.
01:00 Une nouvelle audience dans l'affaire de l'imam Hassan Iqbussen.
01:03 Demain, la justice administrative va analyser sur le fond l'arrêté d'expulsion.
01:07 En 2022, après avoir fui en Belgique, il avait été interpellé puis expulsé vers le Maroc.
01:11 Gérald Darmanin lui reprochait une vision de l'islam anti-républicaine.
01:15 Il avait notamment déclaré qu'un homme ne devait pas laisser sa femme sortir seule.
01:19 Enfin, après les récentes négociations à Paris,
01:22 un terrain d'entente a été trouvé pour une trêve temporaire à Gaza.
01:25 Selon la Maison-Blanche, un possible accord pourrait également déboucher sur la libération d'otages.
01:30 En ce moment même, des représentants égyptiens, qataris, américains, israéliens et des cadres du Hamas
01:35 sont réunis à Doha pour poursuivre les négociations.
01:38 Merci beaucoup, Michael Dos Santos.
01:40 Une information qui vient à peine de tomber et que nous allons décoder ensemble parce que c'est très intéressant.
01:46 Gabriel Attal a décidé d'aller ce soir au Salon de l'agriculture.
01:51 Il va participer au dîner d'anniversaire du Salon.
01:55 Alors c'est très intéressant parce qu'il y a eu le président de la République qui était hier, dans une ambiance chaotique.
02:01 Et puis il y a eu Jordan Bardella qui a passé la journée au Salon de l'agriculture.
02:06 Toute autre ambiance. On peut même montrer les deux images, les deux contextes,
02:10 avec un Jordan Bardella serein, une ambiance apaisée au Salon de l'agriculture.
02:15 Rien à voir avec hier et ces scènes de chaos.
02:21 Un Salon de l'agriculture qui a été retardé, une ouverture retardée.
02:26 A chaque fois que le président de la République allait dans un hall, il fallait évacuer le hall.
02:30 Donc Gabriel Attal va se rendre ce soir.
02:33 Alors il va falloir rajouter une troisième image. Ce ne sera plus une double image mais un triptyque.
02:39 Qu'est-ce que ça représente, Eric Revelle ? Qu'est-ce que vous en pensez de cela ?
02:43 On peut avoir une première analyse et se dire que la visite chaotique,
02:48 le fiasco politique de la visite d'Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture,
02:54 mérite que le Premier ministre se déplace pour essayer de montrer
02:58 que le pouvoir exécutif n'est pas si mal accueilli.
03:03 On peut se dire aussi que Gabriel Attal ne veut pas être embarqué
03:07 dans le même bateau chaotique qui a embarqué Emmanuel Macron lors de cette visite sur le Salon.
03:15 Donc c'est peut-être aussi une visite politique de Gabriel Attal
03:17 qui ne veut pas se laisser marquer par des images qui pourraient l'atteindre
03:21 parce qu'il a été complètement absent évidemment de la séquence du Salon de l'agriculture.
03:26 Maintenant, le Premier ministre qui vient juste après le président de la République,
03:29 je crois que c'est une grande première. Ça veut dire qu'il y a un sentiment de panique.
03:32 Pour moi, évident, entre le chef de l'État, le Premier ministre,
03:37 il y a du flottement et la Macronie essaie de récupérer les choses.
03:42 Désolé de jouer l'ancien, mais il y a plein de fois où le Premier ministre
03:47 vient après le président de la République, au lendemain, pas forcément le lendemain,
03:51 mais oui, il vient au Salon de l'agriculture le Premier ministre.
03:55 Ce n'est pas une surprise. Il vient là parce qu'il veut discuter, dialoguer, etc.
03:59 Mais il n'y a pas d'opposition. Ce n'est pas un phénomène politique.
04:04 Après, sur la visite du président de la République, je pense qu'il aurait préféré avoir un salon très apaisé
04:09 et il aurait préféré être plébiscité. Mais en même temps, je ne suis pas d'accord
04:16 pour dire que c'est un total fiasco, une catastrophe.
04:20 J'ai lu l'éditorial de mon ami Geoffroy Lejeune dans le journal du dimanche.
04:25 Je pense qu'il a aussi noué deux fêtes malgré tout. Un dialogue et fait des propositions.
04:32 Donc il va falloir regarder les choses de manière plus attentive simplement
04:36 que les images que vous voulez bien montrer.
04:38 - Julien, que vous voulez bien montrer ? - Oui, les chaînes de télévision.
04:41 - Ah, c'est la faute des chaînes de télévision ? - Est-ce que j'ai dit ça ?
04:44 - Vous voulez bien montrer ? - J'aimerais que de temps en temps, vous écoutiez.
04:48 - J'ai dit les images que vous voulez bien montrer. - Non, j'ai dit les images que vous montrez.
04:51 - Ah non, que vous montrez, que vous voulez bien montrer. - Les chaînes de télévision.
04:55 J'ai le droit quand même de dire mon appréciation sur ce que font les chaînes de télévision
04:58 ou je n'ai pas le droit ? Je n'ai le droit de rien dire ?
05:00 - Si vous voulez que je dise que je n'ai pas le droit de rien dire, c'est pas le même.
05:02 - Mais Julien, je voudrais préciser parce que quand vous dites ça, j'ai l'impression que vous imaginez...
05:05 - Parce que vous êtes chargé de préciser ? - Oui, parce que je suis le premier téléspectateur dans cette émission.
05:09 - Non, vous êtes le présentateur, ce n'est pas pareil.
05:11 - Non, mais il peut y avoir des phrases qui m'interpellent.
05:14 - Oui, si elle vous interpelle, elle vous interpelle.
05:16 - Elle a été faite pour vous interpeller alors.
05:18 - Justement, permettez-moi de vous demander une petite précision quand vous dites
05:21 "les journaux qui veulent présenter des images".
05:24 - Non, je n'ai pas dit ça. - Que vous voulez bien montrer.
05:27 - Je l'ai dit, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
05:29 - Vous avez dit des images que vous voulez bien montrer.
05:31 - Parce que vous êtes tout de suite déjà parti dans le procès que vous voulez me faire.
05:34 Mais pour quoi je fais le procès des chaînes de télévision ?
05:36 J'ai dit, derrière les images des chaînes de télévision qui ont été montrées,
05:41 il y a aussi des choses qui se sont passées dans ce salon
05:44 et il faudra voir dans les jours à venir et dans les semaines à venir ce que ça va donner.
05:49 - Puisque Julien Dray incarne la mémoire sur ce plateau,
05:54 je vais faire appel à sa mémoire et lui demander s'il a déjà souvent vu
05:57 ou une fois vu des CRS maintenir l'ordre à l'intérieur d'un salon de l'agriculture.
06:03 - Oui, je l'ai déjà vu.
06:04 - Eh bien écoutez, j'aimerais bien que vous me donniez la date parce que ça me semble impossible.
06:08 Mais heure auquel on a assisté, Julien Dray, ce n'est pas des montages de chaînes d'information.
06:13 - Non, mais ce qui est extraordinaire, c'est que vous êtes en train d'essayer tout de suite.
06:17 - D'ailleurs, pardonnez-moi, les images apaisées du président de la République à un moment donné,
06:21 celles-ci, elles sont apaisées pour une raison très simple,
06:24 c'est qu'il n'y a quasiment plus personne dans le pavillon où il déambule.
06:28 Donc c'est facile d'avoir un calme et de s'adresser à deux, trois.
06:31 Mais regardez, vous ne parlez pas de fiasco.
06:33 Je ne sais pas si vous avez vu cette image, elle vous a sans doute échappé.
06:35 Il y avait un déjeuner qui avait été réservé pour le président de la République
06:39 où toutes les fédérations agricoles étaient invitées.
06:42 Il y en a deux qui sont venues, deux qui sont venues à se déjeuner.
06:45 Ça veut dire qu'en fait, le monde agricole ne s'est pas laissé prendre au piège
06:49 de cette visite de communication qui a tourné, oui, je le dis, au fiasco politique.
06:53 - Alors moi, le monde agricole, je ne sais pas ce que c'est,
06:55 parce que ce que je sais, c'est qu'il y a la FNSEA, il y a la Confédération Paysanne,
06:59 il y a la coordination, etc. Il y a des différences.
07:02 Et il y a les paysans en général.
07:04 Et moi, j'ai vu des paysans, j'ai vu beaucoup de paysans qui étaient là,
07:07 qui disaient "nous, ce qui nous intéresse, c'est que nos revendications, elles avancent".
07:10 Nous, on n'est pas là simplement pour faire de l'agitation.
07:13 On n'est pas là pour faire des démonstrations.
07:15 On n'est pas là pour se faire manipuler.
07:16 On est d'abord et avant tout, nous, pour sauver notre profession.
07:19 Et ils veulent que leurs revendications avancent.
07:21 Donc la question qui va être posée dans les semaines à venir,
07:23 c'est de savoir si les annonces permettent, je dirais, de changer la donne dans le monde agricole
07:28 ou si elles ne le permettent pas.
07:30 Voilà, moi, je ne joue pas, je ne suis pas là pour souffler sur les braises.
07:33 - Moi non plus. Je suis là pour commenter, Gilles.
07:36 Mais vous voulez qu'on parle des mesures annoncées par le chef de l'État ?
07:39 - Oui, prenons-en. - Eh bien, on va en parler.
07:41 - On va en parler. - On va en parler.
07:43 On va parler notamment de la question du prix plancher.
07:46 Vous savez, il y a une grande différence entre l'utopie politique, qu'on imagine,
07:50 et la réalisation économique qui est possible.
07:52 - Que vous fassiez référence à votre passé, à votre droit.
07:55 L'utopie politique était votre... Vous en avez eu comme moi.
07:57 Moi, je parle simplement du fait qu'il y a été sali.
08:00 - Mais je vais vous faire une démonstration économique des prix planchers.
08:02 Pourquoi ça ne peut pas marcher ?
08:03 - Mais vos amis ont salué... - Pourquoi ça ne peut pas marcher ?
08:05 - Ecoutez, moi, je veux bien...
08:07 Je ne suis pas un fan des prix planchers, personnellement.
08:09 Parce que moi, ce qui m'intéresse...
08:10 - Mais vos amis, comme Stéphane Lefau, l'ancien ministre de l'Agriculture,
08:12 a dit que c'était une connerie, les prix planchers.
08:14 Vous voulez qu'on vous explique pourquoi ?
08:16 - C'est extraordinaire.
08:17 Vous êtes déjà... Vous...
08:18 Alors, peut-être que c'est votre jeunesse qui revient.
08:21 Hein ? Comme la mienne, à ce moment-là.
08:24 Vous êtes déjà en train de me faire...
08:25 Je ne suis pas un fan des prix planchers.
08:26 Je l'ai même tweeté, en disant "J'y crois moyen".
08:29 Voilà. Donc, vous voyez...
08:30 Voilà. Parce que je pense qu'en final, c'est le consommateur qui va payer dans ces cas-là.
08:34 Moi, ce qui m'intéresse, c'est qu'est-ce qui va se passer à l'échelle de l'Europe,
08:37 qu'est-ce qui va se passer du point de vue des banques,
08:39 parce que c'est une des questions qui est posée et qui est majeure.
08:41 Est-ce que les banques, le crédit agricole, le crédit mutuel,
08:43 vont enfin faire les crédits nécessaires et sans intérêt pour les paysans ?
08:47 Qu'est-ce qui va se passer dans les différents traités qui sont en cours ?
08:50 C'est ça, la question qui est posée. Voilà.
08:52 Et donc, moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir si le sort des paysans,
08:55 il va changer dans les semaines à venir ou s'il ne va pas changer.
08:59 Donc, vous disiez, Julien Deray, laissons une chance aux annonces du président de la République.
09:03 Les prix planchers, qui est la principale annonce, vous partagez avec moi l'idée que...
09:06 Je suis...
09:07 Ça paraît quand même plus que douteux et on peut le démontrer économiquement.
09:09 Je suis...
09:10 Vous voulez qu'on discute des traités ?
09:11 Je suis...
09:12 Vous voulez qu'on discute des traités ?
09:13 Vous savez ce qui se passe ?
09:14 Jeudi, au Parlement européen, les députés européens vont signer un nouveau traité d'accord commercial
09:20 avec le Chili et avec le Kenya.
09:21 Dans le Consort de l'Europe, alors ?
09:22 Avec le Chili... Mais je ne vous ai pas dit Consort...
09:24 Non, non, c'est juste pour savoir.
09:25 Je vous dis que...
09:26 Non, c'est juste pour savoir si on sortait de l'Europe.
09:27 Vous m'expliquez que la visite d'Emmanuel Macron, c'est quasiment un succès.
09:30 Donc, on a abonné à la politique à l'école commune.
09:31 C'est quasiment un succès parce qu'il a annoncé quelques mesures.
09:34 Des mesures qu'on est en train de gasser les juges à l'école.
09:36 Mais regardez votre démarche.
09:37 Quel gaffe ardeur.
09:38 Regardez votre démarche.
09:39 Jeudi, je ne suis pas convaincu.
09:41 Non, non, mais je ne suis pas un gilet ni un bonnet rouge ou je ne sais pas quoi.
09:45 Moi, je suis simplement responsable politique et j'ai décidé de faire que la politique serve à quelque chose
09:49 et qu'elle ne soit pas qu'un spectacle.
09:50 Peut-être que ça vous dérange.
09:51 À qui ?
09:52 À vous, au tout.
09:53 Moi, ça ne me dérange pas.
09:54 Moi, je fais de la politique pour être efficace.
09:58 Et j'en ai fait toute ma vie pour ça.
10:00 Et pour servir les gens.
10:01 Pas simplement pour me servir.
10:03 Mais j'entends bien.
10:04 Et grand bien à vous fasse.
10:06 Non, non, non, mais ne plaisantez pas là-dessus.
10:07 Mais je n'ai pas du tout envie de plaisanter.
10:08 Donc, ne plaisantez pas là-dessus.
10:10 Pourquoi vous m'appelez comme cela ?
10:11 Parce que je le prends mal.
10:12 Et vous savez quel est mon caractère.
10:14 Moi, je le prends mal.
10:15 Je le prends mal parce que moi, je ne suis pas simplement fasciné par les images.
10:21 Je ne suis pas dans ce monde-là.
10:23 Des 140 mots, des images fortes et des punchlines qu'il faut faire.
10:28 J'essaye de faire que la politique soit autre chose.
10:30 Peut-être que je suis un vieux.
10:32 Peut-être que je suis dépassé par tout ça.
10:34 Mais je reste attaché à ça.
10:35 Mais vous avez bien raison.
10:36 Mais par votre expérience, on peut quand même juste se poser une question.
10:40 Et c'était d'ailleurs ma première question.
10:43 Comment vous expliquez, et on va revenir à la première question,
10:47 une telle différence de climat lorsque M. Bardella va au Salon de l'agriculture
10:53 et que tout se passe dans le calme,
10:55 et que c'est le sens de la fête qui revient au Salon de l'agriculture,
10:58 alors que la veille, le président de la République est sur place et c'est le chaos ?
11:02 Ça implique qu'il y en a un qui gouverne et il y en a un autre qui prétend gouverner.
11:05 On ne va pas faire la fête à celui qui gouverne dans le moment actuel.
11:09 Il n'y a pas de raison de lui faire la fête.
11:10 On est dans une pleine crise.
11:12 Donc tout le monde savait qu'il allait y avoir une tension énorme.
11:15 Il aurait pu se dérober, par ailleurs.
11:17 Ce n'est pas dérober, il aurait pu ne pas y aller.
11:19 J'en ai connu d'autres qui n'y ont pas été, y compris de ceux qui étaient des références politiques pour moi.
11:23 On va voir maintenant comment il va gérer ce dossier dans les semaines à venir.
11:27 Soit c'est que simplement un coup de com' et il le paiera très cher,
11:30 soit il arrive à faire que des choses avancent.
11:32 On verra.
11:33 Je ne suis pas Macroniste, je ne suis pas en train de le défendre pour le défendre.
11:35 De toute façon, il y a deux lectures de ce qui s'est passé hier.
11:38 Il y a la lecture que vous avez, c'est de dire que c'est un président qui ne démissionne pas.
11:42 C'est un président qui a resté 13 heures, qui a parlé avec les syndicats,
11:46 qui a tenté de convaincre.
11:47 Les résultats, on verra avec le temps.
11:49 Et puis, il y a l'autre appréciation que certains peuvent avoir.
11:53 C'est le salon Potemkin, où il était impossible d'accéder dans les halls parce qu'il y avait ce président-là,
12:00 qui a parfois été plutôt virulent à l'encontre, voire certains ont dit méprisant à l'encontre d'agriculteurs.
12:07 Et c'est les deux visions.
12:09 Et c'est pour ça que vous êtes sur le plateau, parce que vous avez deux visions complètement différentes de la situation.
12:13 Moi, je pense simplement qu'on est dans une crise, une crise majeure.
12:17 Et ce qui m'importe, peut-être que ça gêne un certain nombre de gens,
12:22 c'est que ça aille mieux pour ceux que j'ai envie de défendre.
12:25 Pas les grands céréaliers, pas la direction de la FNSEA,
12:29 pas ceux qui ont profité et abusé de la politique agricole commune.
12:33 C'est intéressant, ça.
12:34 On écoute Emmanuel Macron parce qu'hier, quand même, le président de la République a lancé le match des européennes.
12:40 On est à un tout petit peu plus de 100 jours de l'élection européenne,
12:44 en expliquant que le Rassemblement national, c'était le Frexit, c'était la décroissance.
12:49 Vous avez des gens qui sont là avec un projet politique, c'est de servir le Rassemblement national,
12:55 de faire demain, voire près demain, une haie d'honneur pour les dirigeants du Front national.
12:59 - Vous m'avez entendu ?
13:00 - Mais bien sûr ! Et de mener une campagne politique.
13:04 L'agriculture française, elle mérite mieux que de la mauvaise politique.
13:07 Et elle mérite mieux que leur projet de décroissance et de bêtise,
13:10 qui consiste à expliquer aux gens que la solution, ce serait de sortir de l'Europe.
13:14 Le Rassemblement national, c'est le parti du Frexit, de la sortie de l'euro.
13:17 Maintenant, c'est les transformistes du Frexit.
13:19 Je vais vous dire, s'il n'y a pas d'Europe, il n'y a pas d'agriculture.
13:22 C'est ça, la réalité.
13:23 En fait, il y a trois déclarations dans cette déclaration.
13:25 Et on va y décoder.
13:26 La première, avant de revenir sur le côté RN, Frexit et décroissance,
13:31 c'est qu'il explique que vous avez des syndicats,
13:34 il ne les cite pas, mais on a bien compris,
13:36 des syndicats qui seraient les marchepieds du Rassemblement national.
13:39 Et que c'est eux qui ont alimenté ce qui s'est passé hier.
13:42 Éric Revelle, quelle traduction vous avez ?
13:44 - Vous avez plusieurs syndicats agricoles.
13:46 Vous avez la FNSEA, qui est le syndicat majoritaire,
13:50 qui d'ailleurs, parfois, a donné à ses anciens présidents des postes ministériels,
13:57 je pense à François Guillaume, qui a été président de la FNSEA
13:59 et qui est devenu ministre de l'Agriculture sous Jacques Chirac.
14:01 Donc la FNSEA, qui est le syndicat majoritaire,
14:04 qui représente, oui, c'est vrai, l'agro-industrie,
14:07 mais qui représente aussi des filières de paysans.
14:10 Vous avez la coordination rurale, dont on voit bien
14:13 qu'Emmanuel Macron essaie d'expliquer qu'il serait à l'origine de tout ce chahut
14:18 et que cette coordination rurale serait infiltrée par le Rassemblement National.
14:23 Vous avez aussi la Confédération Paysanne, qui est une organisation de gauche,
14:26 qui d'ailleurs soutient, mon cher Julien Dray, les prix planchers, je vous le rappelle.
14:31 Et puis vous avez encore un syndicat, pardonnez-moi dont j'ai oublié le nom,
14:34 qui est encore plus à gauche.
14:36 Donc vous avez en réalité un spectre politique qui représente,
14:40 j'allais dire, un peu le spectre politique en France.
14:43 Mais ce que fait Emmanuel Macron, à mon sens, touche à la malhonnêteté politique,
14:48 parce qu'il voudrait expliquer que tous les gens qui étaient là
14:51 et qui ont manifesté leur opposition et leur colère
14:54 seraient des représentants du Rassemblement National.
14:56 Donc ça veut dire qu'à contrario, quand vous avez un bardelat
15:00 qui se balade tranquillement dans les allées,
15:03 ça laisserait dire que majoritairement, tous les paysans,
15:08 y compris ceux qui ne sont pas syndiqués, soutiendraient le Rassemblement National.
15:11 J'y crois pas à ce moment, non.
15:13 Comme il a du mal à expliquer son propre échec,
15:15 comme il a du mal à expliquer ce fiasco politique
15:18 qui a voulu qu'on invite une organisation pour le coup de la décroissance
15:22 qui s'appelle le soulèvement de la terre, vous avez vu ce mic-mac.
15:25 On en parlera après.
15:26 On en reparlera après.
15:27 En fait, il est là et il essaie de trouver une sortie honorable.
15:32 Donc il accuse le Rassemblement National, que je ne défends pas ici,
15:36 d'être pour le Frexit.
15:38 Alors, ils ont beaucoup varié sur l'Europe, c'est vrai.
15:41 Il y a aussi des choses qu'on peut défendre sur les traités européens.
15:44 Par exemple, le CETA, on n'en parle pas beaucoup, avec le Canada,
15:47 permet à des productions agricoles françaises de trouver des sorties.
15:50 Mais là, pardonnez-moi, Eliott, mais cette façon d'être caricaturale
15:54 et de montrer du doigt les gens qui sont en colère
15:57 et qui porteraient juste une colère qui servirait politiquement
16:00 au Rassemblement National, me semble une fausse piste,
16:03 voire me semble malhonnête.
16:05 - Julien Dray, de cibler comme ça des syndicats agricoles
16:09 qui seraient une sorte de marche-pied du RSA ?
16:11 - Les syndicats agricoles, ils s'appellent FSNSEA,
16:14 ils s'appellent le MoDef, ils s'appellent la Confédération Paysanne.
16:17 La coordination rurale, c'est un produit qui, pour l'instant,
16:20 ne se détermine pas comme un syndicat.
16:22 C'est une coordination spontanée.
16:24 - Ils ont obtenu une deuxième score aux dernières élections
16:26 des chambres d'agriculture.
16:28 - C'est une coordination spontanée qui apparaît aujourd'hui.
16:30 On va voir ce que ça va donner avec le temps.
16:32 Je suis sceptique sur la réalité de ce qu'est véritablement
16:38 la coordination rurale et la manière dont elle va se comporter
16:41 dans le temps pour défendre les paysans.
16:43 Et je pense que les paysans vont aussi regarder ce qui se passe.
16:47 Je ne suis pas pour diaboliser le Front National,
16:51 je pense que ça ne sert à rien.
16:53 J'ai toujours pensé qu'en politique, quand on commençait
16:55 à diaboliser quelqu'un, ça veut dire qu'on était
16:57 en situation de faiblesse.
16:58 Il y avait effectivement des gens qui, dans les travées,
17:00 avaient quelques idées derrière la tête.
17:02 Mais il y a une colère paysanne qui ne peut pas se réduire
17:04 simplement à telle ou telle excité du Front National
17:06 ou du Rassemblement National.
17:08 - Il s'avère que depuis maintenant six semaines
17:10 et le début de la crise, on a reçu énormément de monde
17:12 de la coordination rurale.
17:14 - Mais invitez la Confédération Paysanne aussi, c'est bien.
17:18 - Je pense que je les ai eues en duplex.
17:21 - Je pense que c'est les plus sérieux.
17:23 - Je pense qu'on a reçu tous les syndicats.
17:25 Je suis incapable de vous dire pour qui ils votent.
17:28 - Mais moi je ne cherche pas à savoir qui ils votent.
17:30 - Parce qu'Emmanuel Macron dit que c'est le marchepied du RN.
17:32 - Non, on sait que c'est un secret de polichinelle.
17:35 Dans les images que vous avez montrées, vous avez un certain nombre
17:38 de bogines de bonne et jaune.
17:40 Vous en avez un certain nombre pour être candidat
17:42 du Front National dans des élections.
17:44 Il y en a une que vous n'avez peut-être pas vue
17:46 mais qui est très intéressante.
17:47 C'est d'ailleurs ce candidat-là qui se fait prendre à partie
17:50 par d'autres paysans qui lui disent "Pourquoi tu ne vas pas
17:52 voir l'actalis ? Pourquoi tu ne vas pas voir les multinationales ?"
17:54 Il dit "Non, moi ce qui m'intéresse c'est foutre dehors Macron."
17:57 Il dit "Mais nous ce n'est pas ça qui nous intéresse.
17:59 Ce qui nous intéresse c'est de faire avancer nos revendications."
18:01 - Le RN, la décroissance et le parti malin.
18:05 - La décroissance et du Frexit.
18:07 On écoute Jordan Bardella qui a répondu cet après-midi à Emmanuel Macron.
18:11 - Partout où Emmanuel Macron se déplace, il suscite de la tension,
18:16 il suscite du rejet, il suscite du désordre.
18:19 Et on a un peu le sentiment que c'est un homme seul.
18:22 - Le désordre n'est pas spontané, Jordan Bardella.
18:23 - Le président de la République est dans une dérive schizophrénique
18:26 assez inquiétante et dangereuse au regard de sa fonction.
18:29 Et que probablement il tombe dans une forme de complotisme,
18:32 de paranoïa qui est le propre de tout extrême.
18:35 - Un président qui tomberait dans la paranoïa,
18:39 qui parfois aurait des thèses complotistes.
18:43 Quel regard vous portez sur ces déclarations, Eric Reuvel ?
18:46 - Bah écoutez, c'est très fort. Il s'agit quand même du chef de l'État.
18:50 Ce qui est vrai, ce qui est factuellement vrai,
18:53 c'est que maintenant, quel que soit le dossier quasiment qu'aborde Emmanuel Macron,
18:58 il a besoin d'être, oui, entouré, il a besoin d'être protégé.
19:02 C'est très compliqué pour lui, sauf sur des images un peu construites
19:05 parfois avec des militants de Renaissance,
19:08 comme ça s'est fait dans tous les partis politiques.
19:11 Donc on a le sentiment quand même que le chef de l'État
19:15 est dans une sorte de citadelle politique assiégée.
19:18 Et que du coup, lorsqu'il va même annoncer des mesures,
19:21 dont on pourra encore discuter, en fait, c'est la confiance qui lui manque maintenant.
19:25 C'est-à-dire qu'il a une espèce d'a priori négatif,
19:28 quel que soit le dossier qu'il aborde,
19:31 parce que les gens ne semblent plus lui faire confiance.
19:33 Et ce cataclysme, on va y revenir aussi autour de...
19:37 - Les soulèvements de la terre. - Les soulèvements de la terre.
19:39 Où on sait très bien qu'ils ont été invités,
19:42 puisque les représentants des soulèvements de la terre
19:44 ont dit eux-mêmes qu'ils avaient reçu l'invitation.
19:47 Comment le chef de l'État peut dire qu'il ne les a jamais invités,
19:50 alors que derrière lui, sur l'image,
19:52 Julien Drey, je suis sûr que cette image vous a marqué,
19:54 il y a Marc Fesneau, qui est le ministre de l'Agriculture,
19:56 qui trois jours avant dit "oui, c'est une erreur de les avoir invités".
20:00 Donc ils ont bien été invités.
20:02 Donc c'est un cataclysme politique.
20:04 - Il y a deux choses. Soit on parle de Macron, soit on parle du Front National.
20:07 - On peut parler du Rassemblement National.
20:10 - Oui. Moi, je vous l'ai dit, je le redis,
20:13 je pense que le Rassemblement National, pour l'instant,
20:15 surfe sur toutes les colères.
20:17 Il n'y a pas d'alternative politique crédible à côté du RN.
20:20 C'est lui qui les canalise.
20:22 Donc pour l'instant, c'est tout bénéfice pour lui, évidemment,
20:26 puisqu'il n'y a pas d'alternative politique.
20:28 Et il bénéficie, évidemment, aussi d'une situation de crise majeure,
20:31 d'un pouvoir qui a du fameux "en même temps",
20:34 de tout ce que la Macronie a promis, il n'a pas été capable de tenir.
20:38 Mais moi, je pense que si Emmanuel Macron pense qu'il va s'en sortir
20:42 en diabolisant le Front National, d'autant essayer, ça n'a jamais marché.
20:45 Et je pense que le Front National, il faut le prendre sur le fond de ses propositions,
20:48 sur ce qu'il propose réellement, c'est-à-dire sur la réalité,
20:52 y compris la réalité de la politique de ses amis.
20:54 Parce que j'aimerais qu'à un moment donné, on rappelle ce que fait,
20:58 par exemple, Mme Mélanie en Italie.
21:00 Parce que, par exemple, vous voyez, tout simplement,
21:02 il faut 23 000 saisonniers dans les semaines à venir
21:06 pour permettre que les récoltes aient lieu en France.
21:09 Il va falloir donc donner des titres de séjour.
21:11 Vous l'avez esquissé rapidement, mais c'est vrai que ce débat,
21:17 ce grand débat a été annulé.
21:20 Et tout part d'une invitation, du moins d'une volonté, une pensée,
21:25 une possibilité d'inviter les soulèvements de la terre à ce grand débat
21:28 qui a entraîné son annulation.
21:30 Vous avez 150 journalistes qui ont suivi ce qu'on appelle le brief de l'Élysée,
21:33 en marge de l'inauguration du Salon de l'Agriculture.
21:38 Vous avez des journalistes politiques qui ont recontacté les conseillers de l'Élysée
21:41 pour s'assurer que c'était bien les soulèvements de la terre qui allaient être invités.
21:46 Ils ont eu la confirmation.
21:48 Et on a posé la question hier au président de la République,
21:50 qui a, disons-le, perdu ses nerfs, mais qui était très en colère.
21:55 Très, très en colère, le chef de l'État. On l'écoute.
21:58 Alors, je vais vous dire, je dément totalement cette information.
22:02 Totalement. Je n'ai jamais songé, initié une telle invitation.
22:07 Et vous parlez au président de la République,
22:09 qui a assumé de faire passer en Conseil des ministres
22:12 la dissolution de soulèvement de la terre.
22:14 Donc, toute cette histoire m'a mis en colère,
22:16 à un point que vous ne pouvez pas imaginer.
22:18 Je suis président de la République qui a proposé de les dissoudre.
22:20 Le Conseil d'État, et je respecte les décisions de justice,
22:22 a ensuite cassé cette mesure.
22:25 Mais j'ai proposé de les dissoudre.
22:27 J'ai toujours condamné la violence.
22:29 J'ai toujours condamné les associations, les groupements
22:31 qui rentraient dans les fermes, qui attaquaient.
22:34 On a mis en place une cellule d'émetteur pour protéger les agriculteurs.
22:37 Donc là, ça, c'est n'importe quoi.
22:39 Ça n'a jamais été le cas.
22:41 Moi, je suis du côté du calme, du civisme et du respect.
22:44 - Avant la publicité, le communiqué des soulèvements de la terre.
22:47 L'Elysée par l'intermédiaire des cabinets de Pascal Canfin et Gabriel Attal
22:50 ont bien cherché à contacter des membres des soulèvements de la terre,
22:52 afin de nous inviter à ce débat.
22:54 Julien Dray, c'est peut-être pas le président qui a voulu
22:58 et qui a appelé, qui a pris le téléphone.
23:00 - Je pense que Emmanuel Macron a besoin de ce débat.
23:03 Emmanuel Macron a besoin de reprendre en main un certain nombre
23:06 de cabinets ministériels ou de ses conseillers.
23:10 Je suis à peu près convaincu qu'il a raison.
23:12 Ce n'est pas lui qui les a invités.
23:14 Parce que je pense qu'il a quand même assez de sens politique pour savoir.
23:16 Et par ailleurs, c'est vrai qu'il a proposé la dissolution de ce groupe.
23:19 Maintenant, cueillir autour de lui des forces, je dirais,
23:24 qui croient à la décroissance agricole
23:28 et qui voudraient, à partir de là, jouer un dialogue, etc.
23:32 Ça c'est possible.
23:34 Moi, la seule chose que j'étais étonné, c'est là, il dit "je n'ai pas invité",
23:40 mais ça faisait quand même 48 heures que ça courait.
23:42 Donc il avait 48 heures pour pouvoir le démentir.
23:45 Pourquoi il l'a attendu ?
23:46 - Parce que l'Élysée a communiqué sur Twitter en disant
23:48 "il y a eu une erreur de communication".
23:50 Je dirais même qu'autour du président, certains de ses conseillers
23:53 confondent écologisme et écologie.
23:55 Et c'est peut-être ça le problème.
23:57 Vous avez déjà parlé des soulèvements de la terre, Eric Romer.
23:59 Vous êtes puni !
24:00 - Je vais vous ajouter quelque chose.
24:02 - La publicité, on en parle dans un instant.
24:04 Match nul.
24:08 On est de retour pour le face-à-face Julien Drer et Crevel.
24:12 Je regardais les messages, il y a quelqu'un sur Twitter qui a dit
24:15 "il a mangé du lion ce soir".
24:16 - Non, je ne mange pas de lion.
24:18 Je suis presque convaincu par Gérard William.
24:20 Je mange de moins en moins de viande.
24:22 - Michael De Santos pour le Point sur l'information.
24:25 - Le gouvernement présente son plan sur l'élevage,
24:28 les syndicats agricoles et les interprofessions ont pu le consulter
24:31 au Salon de l'agriculture à Paris.
24:33 Il vise entre autres à enrayer la baisse du cheptel français,
24:36 à alléger la fiscalité des éleveurs ou encore à améliorer l'image de la viande.
24:41 Richie Sounak plaide lui pour la saisie des avoirs russes gelés
24:44 dans une tribune publiée par le Sunday Times.
24:47 Le Premier ministre britannique a appelé les Occidentaux
24:49 à être plus audacieux.
24:51 Il souhaite que les quelques 350 milliards d'euros gelés
24:54 soient redistribués pour financer le redressement
24:57 et la reconstruction de l'Ukraine.
24:59 Enfin, des centaines de personnes fuient le nord de la bande de Gaza.
25:03 Poussés par la faim, ils tentent de rejoindre les villes du sud
25:06 comme Canyounès et Rafa.
25:08 1,4 million de Palestiniens se trouvent déjà sur place pour se protéger
25:11 mais aussi profiter de l'aide humanitaire qui arrive au Congo
25:14 via la frontière égyptienne.
25:16 - Merci Michael De Santos, Julien Dré, Eric Revel
25:18 pour la suite du Face à Face.
25:20 En ouverture de cette émission, je vous annonçais que Gabriel Attal
25:23 se rendrait au Salon de l'agriculture
25:25 pour le dîner d'anniversaire du Salon.
25:27 C'est à 20h.
25:29 Je rappelle aussi aux téléspectateurs que le Salon est fermé au public à 19h.
25:32 Donc il va rencontrer les officiels.
25:35 Ça ne va pas être une visite au Salon de l'agriculture surprise
25:38 avec énormément de monde, etc.
25:40 Ça devrait être plutôt...
25:42 - C'est un dîner.
25:43 - Oui, c'est un dîner. C'est plutôt calme, on va dire.
25:45 - Un dîner en général, c'est comme ça. Je ne sais pas comment vous venez, vous.
25:47 - C'est un dîner.
25:48 - Non, mais lorsqu'on reçoit, Gabriel Attal sera au Salon à 20h.
25:52 - Mais vous voyez, il faut que vous appreniez de temps en temps
25:55 à vous sevrer de ces punchlines, ces infos.
25:58 - Ce ne sont pas des punchlines, ça s'appelle des informations, comme on voit.
26:01 - Voilà, il va...
26:02 - Le sage, vous avez entièrement raison.
26:04 - D'abord, la question qui est posée, c'est de savoir
26:06 est-ce qu'il a été invité, quand il a été invité,
26:08 est-ce que c'est un événement politique ou ce n'est pas un événement politique ?
26:10 - Ça fait plus de 24h que ça court.
26:12 - Bon, donc déjà, vous voyez, ce n'est pas...
26:14 - Mais hier soir, c'était peut-être annulé.
26:17 - Ce n'est pas allé continuer.
26:18 - Non, pas du tout. Vous avez entièrement raison.
26:20 - En revanche, ce qui était intéressant, c'est de revenir sur ce chaos et ce fiasco,
26:23 hier, au Salon de l'agriculture.
26:25 Et on en a longuement parlé dans la première partie.
26:27 Je voudrais qu'on revienne un instant sur les échanges
26:30 qu'il y a pu avoir entre des agriculteurs et Emmanuel Macron.
26:34 Et le ton qu'a pu avoir le président de la République.
26:40 Regardez cette séquence-là et vous m'en parlez juste après.
26:43 - Alors, vous savez quoi ?
26:45 C'est courageux.
26:46 Vous allez voir là-bas, vous leur dites "on va passer sur les cofitos".
26:49 Vous revenez me voir avec des propositions.
26:51 - Les propositions sont faites par la Confédération paysanne et la Confédération française.
26:54 - J'en ai comme ça, là, en stéréo, entre les uns qui gueulent
26:56 parce que ça ne va pas assez vite et les autres trop vite.
26:58 On est un même pays, une même nation, on s'en sortira.
27:00 On a des solutions qu'on fait, qu'on a vendues.
27:02 - Et qu'est-ce qu'on est en train de faire ?
27:04 - Je vais vous dire, depuis 2018, pour la première fois dans notre histoire,
27:06 on a baissé les échanges.
27:08 On a baissé les CMR1, qui sont les plus dangereux, de combien ?
27:10 De 91%.
27:12 On a baissé le BIFO de 30%.
27:13 Vous ne me dites n'importe quoi.
27:15 - Je suis d'accord, je ne suis pas en train de dire que vous faites de la gratte.
27:19 C'est la France qui bosse.
27:21 Mais on va aussi arrêter tous collectivement de dire que l'agriculture est foutue.
27:25 Parce que sinon, ce n'est pas la peine d'aller chercher des jeunes.
27:27 Si le discours ambiant, c'est de dire que l'agriculture est foutue
27:30 et qu'il ne faut que des aides de trésor,
27:32 il n'y a pas la peine de faire une loi d'orientation.
27:34 Il n'y a pas la peine de s'emmerder.
27:35 On ferme tout de suite le magasin.
27:37 Donc ça, ce n'est pas vrai.
27:39 Il y a des gens qui font beaucoup d'argent.
27:41 La réalité, c'est que l'agriculture française, elle se tient.
27:45 - Est-ce qu'un président de la République peut parler comme ça aux agriculteurs ?
27:48 - Bon, écoutez, j'imagine que certains ont dû dire c'est de l'arrogance, c'est du mépris.
27:52 Moi, ce qui me gêne un peu, c'est le geste en face de la jeune agricultrice.
27:56 Genre, mais vous êtes folle ou quoi ?
27:58 Ça, ça me gêne un peu.
27:59 Pour le reste, je vais vous dire, j'ai suivi l'intégralité de son...
28:04 - Grand oral.
28:05 - De son grand oral, hein, qui a duré deux heures et demie.
28:09 J'ai été bluffé par une chose, je veux dire.
28:12 - Il connaît tout sur tout.
28:13 - Mais attendez, c'est absolument hallucinant.
28:15 Par exemple, quand il parle des CMR, qui sont des poisons pour la terre,
28:18 et qu'il dit qu'on les a réduits de 91 %,
28:20 vous vérifiez tous les chiffres qui l'avancent sont justes.
28:23 Donc pendant deux heures et demie, en fait, il répond à des agriculteurs
28:26 qui évidemment mettent en avant leurs problèmes personnels,
28:29 alors que le chef de l'État, il doit résoudre les problèmes de manière globale.
28:32 - Mais personne n'a douté de ses compétences ou de ses qualités.
28:34 - Bon, alors voilà, voilà.
28:35 - C'est le temps qu'il envoie.
28:37 - Mais est-ce qu'un président de la République peut parler comme ça aux gens ?
28:40 - Vous vous souvenez de Nicolas Sarkozy disant en plein salon de culture
28:43 "Casse-toi, pauvre con" ? Vous vous souvenez de...
28:45 - Oui.
28:46 - Je pense que là, il est dans un état de nerf, de tension.
28:50 Ça n'exonère pas les gestes qu'il fait, notamment ce geste-là qui n'est pas bon.
28:53 Mais je pense qu'il est à saturation et qu'il est dans un état d'excitation
28:57 et de ras-le-bol qui est quasiment évident.
29:01 Enfin, non ?
29:02 Enfin, peut-être que Julien Drez sera d'accord avec moi sur ce point.
29:05 - Non, je pense qu'il est extrêmement tendu, ça c'est clair.
29:07 Il sait qu'il est dans un moment extrêmement difficile,
29:10 mais il a assumé le moment difficile.
29:12 C'est pour ça que j'ai un doute sur la note de fin de parcours.
29:17 Parce que je pense que malgré tout, et vous le dites vous-même,
29:21 on a quand même un président de la République qui connaît ses dossiers.
29:24 Ça c'est incontestable et qu'il le connaît très bien.
29:26 Il a bossé certainement avant, voilà, il maîtrise la question.
29:31 C'est pour ça que je... Voilà, c'est ma nuance par rapport à ce que vous dites vous.
29:34 Je pense que quand un président de la République descend dans l'arène,
29:37 même s'il s'énerve, etc., c'est pas forcément inutile.
29:40 Voilà.
29:41 - On a tout dit sur le Salon de l'agriculture,
29:44 parce qu'on a encore beaucoup de sujets à traiter ensemble
29:47 et on en reparlera un peu plus tard dans l'heure des pros.
29:52 Le Salon de l'agriculture hier a quand même mis de côté toutes les autres actualités,
29:56 et notamment ce témoignage extrêmement fort de Judith Godrech au César.
30:00 Elle a dénoncé vendredi soir l'impunité, le déni, le privilège du milieu du cinéma
30:05 dans un contexte de libération de la parole féminine concernant les violences sexuelles.
30:10 Je rappelle que Judith Godrech a porté plainte
30:12 contre les réalisateurs Benoît Jacot et Jacques Doyon
30:15 et sera entendue au Sénat le 29 février prochain.
30:20 Judith Godrech.
30:21 - Dans ma rébellion, je pensais à ces termes qu'on utilise sur un plateau.
30:26 Silence, moteur demandé.
30:29 Ça fait maintenant 30 ans que le silence est mon moteur.
30:33 On ne peut pas ignorer la vérité parce qu'il ne s'agit pas de notre enfant,
30:37 de notre fils, de notre fille.
30:39 On ne peut pas être à un tel niveau d'impunité, de déni et de privilège
30:43 qui fait que la morale nous passe par-dessus la tête.
30:46 Nous devons donner l'exemple, nous aussi.
30:49 Nous avons la chance d'être dans un pays où il paraît que la liberté existe.
30:55 Alors, avec la même force morale que nous utilisons pour créer,
30:59 ayons le courage de dire tout haut ce que nous savons tout bas,
31:03 pas comme les autres fois.
31:05 Merci.
31:06 - Julien Drey, qu'avez-vous pensé de ce message ?
31:11 - Sur le message du discours de Judith Godrech,
31:15 j'ai été, comme tout le monde, ému, perturbé, interrogé.
31:22 En plus, elle le dit avec un ton qui ne peut que nous toucher.
31:26 On sent que c'est un moment de vérité.
31:28 Ça ne joue pas le procès à l'avance,
31:33 il faudra faire simplement un procès, etc.
31:35 Mais on sent qu'il se passe quelque chose, c'est un grand moment d'émotion.
31:38 C'est aussi un moment de grande souffrance qu'elle exprime.
31:40 Une souffrance terrible.
31:42 Je ne peux pas en rajouter plus.
31:45 Par contre, j'ai un problème sur le déroulement de la soirée elle-même.
31:49 - On y reviendra dans un instant.
31:51 Mais à travers ce message,
31:53 elle est allée interpeller un milieu de la culture,
31:57 qui est un milieu extrêmement fermé,
31:59 souvent moralisateur,
32:01 avec une morale à géométrie variable.
32:03 Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.
32:05 J'avais l'impression que c'était un appel à l'aide,
32:10 au sursaut de ce milieu-là, Eric Revel.
32:12 - Le milieu du cinéma, c'est un milieu relativement opaque.
32:17 Comme Julien Leray, je ne remets pas en cause sa sincérité,
32:21 ni la souffrance qu'elle exprime.
32:23 Je me pose quelques questions.
32:25 Je me dis, elle était extrêmement jeune,
32:29 lorsqu'elle a subi ce qu'elle a subi,
32:31 même si le procès dira si tout cela est vrai.
32:35 Que faisaient les parents de cette jeune actrice,
32:39 à laisser leur fille de 15 ans, 16 ans,
32:43 avec un homme de 45, 50 ans ?
32:45 Pourquoi a-t-elle supporté cette souffrance aussi longtemps ?
32:49 Si on pousse un peu plus l'analyse,
32:52 pourquoi fait-elle cette déclaration
32:57 qui mobilise les médias,
32:59 15 jours, 3 semaines avant les Césars ?
33:02 - On n'a pas les coulisses, Eric Revel.
33:04 Il est possible qu'elle fasse ce témoignage,
33:06 et que les organisateurs des Césars disent
33:09 "Ce serait bien que vous ayez un message au monde du cinéma".
33:13 - Ce n'est pas une remise en cause de sa sincérité et de sa souffrance.
33:17 Dans ce milieu où on a l'impression que tout le monde s'aime,
33:21 que tout le monde cède parfois,
33:24 c'est un milieu extrêmement violent, opaque.
33:28 La bien-pensance, pendant des années,
33:30 a dit "Ne touchez pas à ce milieu culturel,
33:32 parce qu'il est bien-pensant et parce qu'il incarne une façon d'être".
33:36 - Avec une morale à géométrie variable.
33:40 - Malheureusement, il y a eu des familles qui poussaient leurs enfants
33:43 à être des acteurs, pour qui c'était la consécration d'être acteur,
33:47 et qui étaient prêts à fermer les yeux,
33:49 y compris sur des souffrances qu'ils ne voulaient pas voir.
33:53 - Vous parliez des messages des acteurs, des Césarisés,
33:57 des personnes qui sont intervenues à l'Olympia, sur l'Estrade.
34:03 Il s'avère qu'il y a souvent des messages politiques
34:08 qui sont adressés dans ces cérémonies.
34:10 - Ça dépend des années.
34:11 - Ça dépend des années, parfois un peu plus, parfois d'autres.
34:13 Il y a une liberté d'expression, une liberté de parole qui est quasi totale.
34:17 Kauther Ben Anya, qui est scénariste tunisienne,
34:21 César du meilleur documentaire, a dit
34:24 "Il faut que le massacre cesse à Gaza,
34:26 c'est le premier massacre en direct sur nos téléphones,
34:29 et il faut que ça s'arrête".
34:31 Je vous propose de l'écouter là aussi.
34:33 C'est intéressant parce que plusieurs personnes qui sont allées sur la tribune
34:36 et qui ont reçu un César ou autre,
34:39 ont adressé un message pour Gaza,
34:41 et aucun n'a plus adressé un message, par exemple,
34:44 pour les victimes du 7 octobre,
34:46 par exemple pour les 42 victimes françaises du 7 octobre.
34:49 Je vous propose d'écouter Kauther Ben Anya.
34:52 - Dire aujourd'hui "arrêter de tuer des enfants"
34:57 devient une revendication radicale, c'est complètement hallucinant.
35:02 C'est une revendication qui...
35:07 On ne va pas se taire, on ne va pas se faire intimider.
35:11 Il faut que le massacre cesse,
35:13 il faut qu'on utilise notre autorité,
35:15 parce que ce qui arrive là-bas est tellement horrible,
35:18 et personne ne peut dire "je ne le savais pas".
35:21 C'est le premier massacre en live-stream, en direct, sur nos téléphones.
35:25 Nous le savons, et il faut que ça s'arrête.
35:28 Merci beaucoup.
35:29 - Voilà pour le message de Kauther Ben Anya.
35:31 Je vous propose le tweet de Gilles-William Golnadel,
35:33 qui n'est pas sur ce plateau, mais qui a réagi.
35:35 "César, du mensonge applaudi par les intermittents de l'intelligence.
35:39 Le premier massacre en direct a été enregistré sur les téléphones
35:42 des massacreurs et des violeurs du Hamas.
35:44 Une fois encore, l'extrême gauche artistique s'est déshonorée."
35:48 Julien Dray.
35:50 - C'est un des problèmes par rapport à cette cérémonie.
35:52 C'est que le premier massacre en direct, il a eu le 7 octobre.
35:56 Rappelez-vous ces images que nous avons eues,
35:59 certains d'entre nous ont eues, avec ces coups de téléphone
36:02 qui étaient donnés, y compris à les familles,
36:04 pour annoncer ce qui était en train de se passer.
36:07 Donc il ne peut pas y avoir de poids et de mesure dans cette affaire-là.
36:11 On doit d'abord commencer par dénoncer le programme.
36:13 Or, ce qui s'est passé dans la soirée, c'est qu'il n'y a pas eu un seul mot
36:16 pour dénoncer le 7 octobre et le programme,
36:18 le programme qui a eu lieu, les massacres.
36:21 C'est là qu'il y a forcément une indignation à géométrie variable
36:26 et des interrogations qui naissent.
36:28 C'est pourquoi personne ne nie qu'il y a aujourd'hui un conflit terrible à Gaza,
36:33 qu'il y a des destructions, qu'il y a des innocents qui sont victimes.
36:36 Mais pourquoi on ne prononce jamais le mot "Hamas", "Hezbollah" ?
36:39 Pourquoi on ne dit pas que le peuple gazaoui est prisonnier du Hamas,
36:43 qu'il l'emmène dans l'impasse ?
36:45 Pourquoi on ne dit pas qu'il y a en ce moment même des manifestations à Gaza,
36:48 de plus en plus nombreuses, de Gazaouis qui n'en peuvent plus, du Hamas,
36:51 qui confisquent l'aide alimentaire ?
36:53 C'est ça la réalité.
36:55 Il ne faut pas simplement en rester...
36:56 Si on ne dit pas ça, alors il y a quelque chose qui ne va pas.
36:59 On fait la même chose qu'on fait beaucoup d'organismes et d'ONG
37:03 qui ont fermé les yeux, etc.
37:05 C'est un monde où la morale est à géométrie variable, Julien Dreyfus.
37:08 Ça rejoint le thème de la France.
37:10 Je n'ai pas grand-chose à rajouter, Eliott.
37:12 C'est vrai qu'on peut imaginer que cette documentariste tunisienne
37:19 vit avec une grande souffrance, comme c'est le cas de chacun d'entre nous,
37:22 ce qui se passe pour le peuple gazaoui dans la bande de Gaza.
37:25 Il n'y a pas de sujet.
37:27 Même si, encore une fois, ce peuple est aussi l'otage depuis des années
37:31 du mouvement terroriste du Hamas.
37:33 Mais ce qui est quand même frappant, pardonnez-moi,
37:36 je ne vais pas paraphraser ce que vient de dire Julien Dreyfus,
37:38 mais pourquoi est-ce qu'elle ne commence pas...
37:41 Ça n'aurait pas affaibli son témoignage pour la suite.
37:44 - Au contraire, ça l'aurait renforcé.
37:45 - Ça l'aurait renforcé, mais pourquoi est-ce qu'elle ne commence pas en disant
37:48 ce qui s'est passé le 7 octobre, filmé par les terroristes du Hamas,
37:53 et finalement le premier pogrom mis en ligne de manière...
37:57 Enfin, pratiquement en direct.
37:59 Pourquoi est-ce qu'elle ne commence pas par ça ?
38:01 Vous voyez, ça aurait renforcé son propos.
38:03 Et là, en fait, on dit, il manque l'essentiel.
38:06 Donc, en fait, ça affaiblit son propos.
38:08 - Et en parlant de message politique, il y a la meilleure révélation masculine,
38:13 Raphaël Kenard, puisqu'on parlait tout à l'heure d'agriculture,
38:17 vous avez vu, qui a rendu hommage aux agriculteurs en disant "culture et agriculture".
38:21 - C'est ça. Pas de culture sans agriculture.
38:24 Et qui a rendu hommage parce qu'il est d'une famille de paysans.
38:27 Et il n'a pas parlé d'une famille d'agriculteurs, il a dit
38:29 "je suis issu d'une famille de paysans".
38:31 Il nous reste cinq minutes, messieurs, et je voulais vraiment
38:33 qu'on termine cette émission par cette actualité dramatique.
38:36 Le père de la petite Lola est mort à l'âge de 49 ans.
38:39 Le corps de la fillette avait été retrouvé en octobre 2022,
38:42 tué dans des conditions terrifiantes, atroces.
38:45 Johanne Davier, son papa, n'est plus.
38:48 Les circonstances de sa mort ne sont pas encore précisées,
38:51 si ce n'est qu'il a eu une crise cardiaque.
38:53 C'est l'avocate Clotilde Lepetit qui le dit.
38:55 Johanne Davier avait la tête et le cœur trop près de l'enfer
38:59 depuis les faits commis sur sa fille.
39:01 Il dégringolait.
39:03 Sa crise cardiaque est l'épilogue de cette descente aux enfers.
39:06 Et puis en octobre 2023, un an après le drame,
39:10 il avait été interrogé par notre consoeur Audrey Crespo-Mara.
39:14 Et voilà ce qu'il avait dit.
39:15 En vérité, la présumée coupable n'a pas enlevé Clavie et Lola.
39:18 Elle a enlevé une famille.
39:20 Ma femme en est en instance de divorce.
39:22 Je le vis très mal.
39:23 Je suis en partie responsable parce que je suis triste
39:26 et je suis retombé dans la douleur.
39:28 Tout a volé en éclat de toute façon.
39:30 Cette journée, ces 24 heures, pour moi, c'est 48 heures.
39:33 Julien Dray.
39:35 - Non mais de mère, on savait depuis le départ
39:39 que ce drame était l'horreur absolue,
39:42 que la criminelle n'aurait pas dû être là,
39:45 que c'était une faillite judiciaire,
39:47 que d'ailleurs il semblerait,
39:49 dans tous les cas c'est les échos qu'on a,
39:51 qu'elle assume même pas ce qu'elle a fait
39:53 ou en tous les cas qu'elle a aucune émotion
39:55 par rapport à ce qu'elle a fait.
39:57 C'est évident que je crois qu'il n'y a pas de drame plus terrible
40:00 que celui de perdre un enfant.
40:02 - Vous avez dit on le sait depuis le départ.
40:04 Sauf que ce qu'on sait depuis le départ, Éric Revelle,
40:07 parfois on n'a pas pu le dire,
40:10 on n'avait pas le droit de le dire,
40:12 que Dabia B, la suspecte,
40:15 soumise à une obligation de quitter le territoire français,
40:19 n'avait plus rien à faire sur ce sol.
40:21 Et que si la loi avait été appliquée,
40:24 Lola serait encore en violence.
40:26 - Vous voyez, peu de médias l'ont dit.
40:28 Je ne sais pas si ça caractérise politiquement un média qui le dit,
40:31 mais peu de médias l'ont dit à l'époque.
40:33 Je trouve même qu'on ne parle plus de cette petite Lola aujourd'hui,
40:37 on ne parle plus de celle qui l'a assassinée
40:40 de manière absolument épouvantable.
40:42 On a retrouvé le corps de cette gamine dans une malle.
40:45 La plupart des médias n'ont pas parlé de la disparition de son papa,
40:49 qui dans l'interview qu'il avait accordée à Audrey,
40:52 Crespo-Marat, dit
40:54 "Je vais tout faire pour ne pas recéder à mes vieux démons."
40:57 Il avait des problèmes avec l'alcool, ce monsieur.
41:00 Il avait dit.
41:01 En fait, le chagrin l'a submergé.
41:04 Et quand il vous manque un enfant,
41:06 vous pouvez mourir de désespoir,
41:08 que vous cédez ou pas à vos démons.
41:10 Combien de médias, depuis qu'on connaît la nouvelle,
41:13 ont parlé de la disparition du papa de Lola ?
41:16 Très peu.
41:17 Je pense que c'est une fierté de CNews,
41:20 d'Europe 1 et des autres, d'en parler.
41:23 Parce que quand on assassine un enfant,
41:25 on assassine une famille.
41:27 Et c'est la difficulté aussi, dans cette séquence-là,
41:30 de pouvoir aborder des questions de fond,
41:33 des questions de société.
41:35 Et l'affaire Lola, certains ont voulu en faire un fait divers,
41:39 d'autres ont voulu parler d'un fait de société,
41:42 puisqu'il y avait la question migratoire autour de l'OQTF
41:45 qui était non appliquée en l'occurrence.
41:48 Et j'ai le souvenir, par exemple, d'un reportage
41:50 qui s'appelait "La fabrique du mensonge".
41:52 On vous expliquait que tout ce qui pouvait être dit
41:55 autour de la suspecte Julie André,
41:57 c'était de la récupération politique.
41:59 Je n'ai pas vu ce reportage.
42:01 Je pense que ce n'est pas un fait divers,
42:03 ce n'est même pas un fait de société,
42:04 c'est un fait politique.
42:05 Parce que c'est l'échec d'un système.
42:07 Et c'est ce système-là qui est en cause.
42:09 Parce que c'est clair que cette personne-là,
42:12 elle n'avait pas à être présente sur le territoire,
42:15 et qu'à partir du moment où elle devait être expulsée,
42:18 elle aurait dû être expulsée.
42:19 C'est clair qu'elle était par ailleurs très dérangée,
42:21 elle a été suivie.
42:22 Après, est-ce qu'il y a une culpabilité générale
42:25 et qu'on essaye d'étouffer ?
42:27 C'est possible.
42:28 - Eh bien, écoutez, voilà.
42:30 Pensons à la famille de Lola,
42:32 qui, deux ans après la mort de la petite,
42:34 vit un nouveau drame.
42:36 C'est dommage, triste, de terminer sur une actualité un peu...
42:41 - Mais c'est ça aussi le monde.
42:42 - Aussi.
42:43 Donc merci à vous, Julie André.
42:44 Merci, Éric Revel, pour cette émission.
42:47 On pense à Gilles-William Golnadel.
42:49 - J'ai compris qu'on l'embrassait.
42:51 - Il nous regarde peut-être.
42:53 C'était peut-être un peu mieux avec Éric Revel que William Golnadel.
42:56 - Je ne me permets pas ce genre de commentaire.
42:58 - Bon, j'embrasse Gilles-William, alors.
43:00 - Merci à tous les deux.
43:01 L'info se poursuit sur CNews.
43:02 On revient dans un instant
43:04 et on parlera du Salon de l'Agriculture.
43:06 À tout de suite.
43:07 Gabriel Attal, ce dimanche, au Salon.
43:10 Un Salon fermé.
43:11 Il sera là pour un dîner.
43:12 Merci d'avoir regardé cette vidéo !