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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros.
00:00:03 Ce matin de 9h à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:07 Ici la visite au salon de l'agriculture n'a pas été un franc succès pour Emmanuel Macron.
00:00:11 La journée de mardi fut une bérésina diplomatique.
00:00:15 Le président n'avait pas exclu l'envoi des troupes au sol en Ukraine.
00:00:22 Personne en Europe, ni Joe Biden aux Etats-Unis, n'ont approuvé cette idée.
00:00:26 Le chancelier allemand Olaf Scholz a rappelé une position commune du monde occidental.
00:00:31 Pas de soldats européens ou de l'OTAN sur le sol ukrainien.
00:00:35 Emmanuel Macron apparaît aujourd'hui fragilisé, la France marginalisée.
00:00:39 Chacun cherche l'objectif du chef de l'État.
00:00:42 On le disait hier, le spectre de la guerre comme repoussoir des difficultés ou des ennemis de l'intérieur.
00:00:47 Depuis Alexandre ou César, c'est un grand classique de ceux qui dirigent les pays ou les empires.
00:00:52 Au-delà du président de la République, l'exécutif est à cran.
00:00:56 Hier, à l'Assemblée nationale, Gabrielle Attal a renvoyé Marine Le Pen à ses positions russes d'avant la guerre,
00:01:02 ainsi qu'à ses liens anciens avec Vladimir Poutine.
00:01:05 Le RN est l'ennemi de l'intérieur pour le Premier ministre,
00:01:09 comme il sera l'adversaire à abattre ces trois prochains mois, puisque chacun l'a compris.
00:01:13 La campagne des élections européennes a commencé.
00:01:17 Il est 9h, Chana Lusso.
00:01:19 [Musique]
00:01:32 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:34 La réponse de la Russie après les propos chocs d'Emmanuel Macron,
00:01:37 qui n'exclut pas l'envoi des troupes occidentales en Ukraine.
00:01:40 Si le chef de l'État met ses menaces à exécution, le conflit avec Moscou sera inévitable.
00:01:45 C'est l'alerte lancée par le porte-parole du Kremlin. Écoutez.
00:01:49 « Bon nombre des pays présents lors de cette conférence à Paris
00:01:53 ont conscience du danger que représente une implication directe
00:01:56 dans un conflit à grande échelle sur un champ de bataille.
00:01:59 Et bien entendu, ce n'est absolument pas dans leur intérêt, ils doivent en être conscients.
00:02:03 Ces pays devraient donc penser à leurs intérêts et à ceux de leurs citoyens. »
00:02:07 Donald Trump a remporté cette nuit la primaire républicaine dans le Michigan.
00:02:12 C'est un pas de plus vers l'investiture.
00:02:14 La perspective d'un match retour face à Joe Biden en novembre prochain se précise.
00:02:19 Et puis le métro parisien ne s'arrêtera plus en cas de malaise voyageur.
00:02:23 Le malade sera sorti du train et soigné sur le quai.
00:02:27 Cela permettra d'améliorer la fluidité du trafic, selon la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse.
00:02:33 Et selon le chef des urgences de l'hôpital Lariboisière à Paris, c'est également un plus pour les soignants. Écoutez.
00:02:38 « C'est un bénéfice important pour nous de prendre en charge les patients sur le quai
00:02:44 parce que ça nous simplifie le travail, notamment pour pouvoir prendre en charge,
00:02:47 on a plus d'espace, c'est plus simple.
00:02:49 Pour nous, c'est beaucoup plus compliqué d'intervenir.
00:02:51 Si quelqu'un imaginerait qu'il tire sur la sonnette d'alarme entre deux stations,
00:02:55 ce serait beaucoup plus compliqué pour intervenir. »
00:02:58 Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
00:03:00 Merci Chazal, mais c'est vrai que j'ai appris ce matin que lorsque quelqu'un avait un malaise,
00:03:04 il restait dans les rames et effectivement, je trouve ça tellement invraisemblable,
00:03:08 c'est tellement évident qu'il faille le sortir de la rame, que c'est une bonne chose que ce soit prise.
00:03:14 Bonjour Charlotte Darnelas, je salue sur ce plateau,
00:03:17 je crois que c'est la première fois que vous venez,
00:03:18 Benjamin Haddad, vous êtes député Renaissance de Paris.
00:03:22 Vous aurez la lourde tâche de défendre le président de la République.
00:03:25 Bon courage, parce que comme il est à peu près attaqué par le monde entier,
00:03:29 en interne, comme en école...
00:03:30 Mais non !
00:03:31 Ah bah si !
00:03:32 Mais bon, ça vous aurez...
00:03:33 On va en parler.
00:03:34 Et vous êtes là pour ça.
00:03:35 Je salue Dominique Jameis, Georges Fenech, bien évidemment,
00:03:38 Éric Nolot qui est là, et Gautier Lebret.
00:03:41 Mais avant cela, peut-être des images hier soir,
00:03:45 puisqu'il y avait un dîner d'apparat,
00:03:47 avec l'arrivée tout d'abord de l'émir du Qatar,
00:03:51 M. Tamim Ben Hamad Al-Thani,
00:03:55 qui est donc l'émir du Qatar depuis 15 ans et son accession au trône.
00:03:59 Regardez cette séquence.
00:04:01 (Générique)
00:04:25 C'est un immense honneur pour la France à souligner Emmanuel Macron.
00:04:28 Alors ce sont des images bien sûr de coulisses,
00:04:32 et que nous pouvons apprécier.
00:04:34 La deuxième séquence que je voulais vous faire écouter,
00:04:37 c'est Mbappé qui est arrivé à l'Elysée.
00:04:41 Les journalistes ont tenté d'avoir un mot de lui,
00:04:43 mais ils n'y sont pas arrivés.
00:04:45 Mbappé hier soir.
00:04:47 (Générique)
00:05:06 Donc il y a Mbappé, je le dis pour nos amis de la radio d'Europe,
00:05:10 qu'on voit en train de monter les marches de l'Elysée.
00:05:15 Mbappé, vous savez, qui quittera le Paris Saint-Germain,
00:05:18 et qui retrouvait, et c'est ça qui est paradoxal,
00:05:20 celui qu'il va quitter, puisque le tchèque Tamim Ben Hamad Al-Thani,
00:05:25 comme vous le savez,
00:05:27 l'actionnaire du Paris Saint-Germain.
00:05:30 "Tout va bien en forme, je suis content de te voir",
00:05:33 dit le tchèque.
00:05:35 Est-ce que tu pourrais rester un petit peu ?
00:05:37 Est-ce que vous pouvez demander, monsieur le président,
00:05:39 que Mbappé reste encore quelques temps ?
00:05:41 C'est ce qu'a dit le tchèque Al-Thani.
00:05:44 Peut-être.
00:05:45 Tout cela, effectivement, est courtois.
00:05:47 Et puis, la dernière arrivée que je voulais vous montrer,
00:05:50 c'est celle de Nicolas Sarkozy, qui était présent hier soir.
00:05:56 (Bruits de marches)
00:05:59 L'ancien président de la République.
00:06:00 Et alors, on aimerait parfois que des micros soient installés,
00:06:03 puisque manifestement, le président Sarkozy va dire quelque chose
00:06:06 qui va beaucoup faire rire le tchèque Al-Thani,
00:06:10 et également Emmanuel Macron,
00:06:11 mais évidemment, on ne saura pas, ce qu'a dit Nicolas Sarkozy.
00:06:17 À ce moment-là, le plus sérieusement du monde, en revanche,
00:06:20 le président de la République a pris la parole,
00:06:22 puisqu'il y avait aussi un intérêt diplomatique,
00:06:24 et il a parlé de Gaza. Emmanuel Macron.
00:06:27 C'est l'urgence de la guerre à Gaza qui nous mobilise.
00:06:31 Obtenir la libération de tous les otages,
00:06:33 agir sur le plan humanitaire,
00:06:35 depuis les médicaments envoyés aux otages retenus par le Hamas,
00:06:39 aux soins apportés aux enfants blessés de Gaza,
00:06:42 parvenir à un cessez-le-feu durable
00:06:44 qui permette de protéger les civils
00:06:46 et de leur apporter l'aide massive dont ils sont aujourd'hui privés,
00:06:50 voilà à quoi nous travaillons ensemble.
00:06:53 Sans oublier que l'avenir de Gaza se joue dans le cadre
00:06:55 d'une solution à deux Etats,
00:06:58 avec un Etat palestinien vivant en paix avec Israël,
00:07:01 avec une autorité palestinienne confortée à sa tête.
00:07:06 Je tiens, votre Altesse, à vous redire ma reconnaissance
00:07:09 pour votre rôle déterminant et celui de votre diplomatie
00:07:12 conduite par cher Mohamed pour la libération des otages
00:07:16 et en particulier de nos otages.
00:07:19 Disons-le, c'est quelque chose que les uns et les autres
00:07:21 ont du mal à comprendre.
00:07:22 Le public a du mal à comprendre.
00:07:24 D'un côté, il entend que le Qatar finance le Hamas.
00:07:27 Il entend que les chefs du Hamas sont au Qatar.
00:07:30 Et de l'autre côté, il entend que le Tchèque,
00:07:34 M. Al-Thani, est capable de négocier la libération des otages.
00:07:38 Donc j'imagine, ceux qui sont devant la télévision
00:07:42 peuvent un peu être perdus sur cette ligne-là.
00:07:46 L'êtes-vous également, M. le député ?
00:07:48 Benjamin Haddad, député Renaissance.
00:07:50 Moi, je comprends ce que vous avez dit.
00:07:52 Je crois que quand on fait de la diplomatie,
00:07:54 on est obligé de trouver des intermédiaires.
00:07:55 On est obligé de trouver des interlocuteurs.
00:07:57 Là, on est dans une situation où on a des familles d'otages
00:07:59 qu'on reçoit souvent à l'Assemblée nationale.
00:08:02 Moi, je suis allé voir en Israël quelques jours après
00:08:04 la barbarie du 7 octobre, qui vivent un enfer,
00:08:07 qui vivent dans la peur, qui ont très peu de preuves de vie,
00:08:10 d'informations sur ce qui arrive à leurs proches.
00:08:13 Et donc, on essaie de trouver tous les interlocuteurs,
00:08:15 les intermédiaires qu'on a pour pouvoir...
00:08:17 Mais c'est un intermédiaire particulier pour les raisons que j'ai dites.
00:08:20 C'est un intermédiaire qui a annoncé hier 10 milliards d'investissements en France.
00:08:24 C'est un intermédiaire qui, disons-le, pèse dans le CAC 40,
00:08:27 entre 15 et 20 % le Qatar.
00:08:28 On est bien content d'avoir le Qatar pour le Paris Saint-Germain,
00:08:31 pour les grands hôtels parfois, pour ses investissements massifs.
00:08:35 10 milliards, ce n'est pas rien.
00:08:36 Et on apprend effectivement que les chefs du Hamas sont le Qatar.
00:08:40 Et on dénonce le Hamas, qui est une organisation terroriste.
00:08:45 Donc, il y a là quelque chose qui...
00:08:46 - Ça s'appelle la réelle politique.
00:08:48 - Oui, sans doute.
00:08:49 - Il ne faut pas se passer du Qatar, ni économiquement, ni diplomatiquement.
00:08:52 Donc, on ne va pas trop les embêter sur les contradictions que vous avez soulignées.
00:08:56 - Dans un monde de plus en plus fragmenté et déchiré,
00:09:00 vous reflétez l'étonnement général devant l'attitude d'un pays
00:09:04 qui est non engagé, qui est neutre.
00:09:06 - Il est comme la Suisse, le Qatar.
00:09:07 Il a des relations avec le Hamas.
00:09:09 - Non, oui.
00:09:09 - Là, c'est financier, vous n'êtes pas neutre.
00:09:11 - Quand vous financez le Hamas, vous n'êtes pas neutre.
00:09:14 - Mais il finance tout le monde, le Qatar.
00:09:16 Il finance le PSG, il finance le Hamas.
00:09:18 Il déborde d'argent, le Qatar.
00:09:19 - Il ne finance pas l'Église de Rome.
00:09:21 - Quoi ?
00:09:21 - On va vous le dire comme ça.
00:09:22 - Il ne finance pas le Vatican.
00:09:24 - Vous devriez leur suggérer.
00:09:25 - Il ne finance pas le Vatican.
00:09:29 - Mais si, mais si.
00:09:31 - Monsieur...
00:09:31 - Mais si, mais si.
00:09:33 Mais si, mais non.
00:09:34 - C'est le cas de le dire, mais si.
00:09:36 - C'est le célèbre sketch de Raymond Deveau.
00:09:40 Je ne le connaissais pas.
00:09:41 J'ai écrit et revenu.
00:09:42 Mais si, mais non.
00:09:43 - Plus sérieusement, un État...
00:09:45 - Ah oui, vous n'étiez pas sérieux.
00:09:45 C'est ce que j'avais...
00:09:46 - Plus sérieusement, un État médiateur,
00:09:49 c'est plutôt une bonne chose dans le monde où nous sommes.
00:09:51 - Eh bien, écoutez, c'est une analyse qui est intéressante.
00:09:55 - Il faut que tous les États s'engagent d'un côté ou de l'autre.
00:09:57 Non.
00:09:57 - Bon, Monsieur Haddad, je vais peut-être faire un monde honorable.
00:10:01 Parce que j'avais dit l'autre jour à Guillaume Pelletier,
00:10:04 je lui avais dit qu'avoir des enfants ou pas
00:10:09 n'a pas finalement de conséquences sur la politique qu'on mène.
00:10:14 Et c'est vrai qu'Emmanuel Macron n'a pas d'enfants.
00:10:17 Et ce qu'il a dit hier, je me suis demandé après
00:10:20 si un homme qui avait des enfants dirait ça.
00:10:23 Parce que annoncer la Troisième Guerre mondiale comme ça...
00:10:26 - Mais non.
00:10:28 - En tout cas, ça a été pris comme ça.
00:10:29 - Non, non, mais...
00:10:30 - Ça a été pris comme ça.
00:10:30 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:10:32 C'est quand on fait de la politique,
00:10:33 il faut savoir comment les messages sont reçus.
00:10:35 Et ce message, il a été reçu exactement comme je le dis là.
00:10:38 C'est-à-dire que beaucoup de gens ont dit des troupes au sol.
00:10:40 Des troupes au sol, d'ailleurs, c'est ce qu'a répondu la Russie immédiatement.
00:10:44 Des troupes au sol françaises envoyées en Ukraine,
00:10:46 ça s'appelle la Troisième Guerre mondiale.
00:10:49 Et si vous contestez ça, je ne vois pas comment on peut engager une conversation.
00:10:53 C'est factuel.
00:10:54 - Non, mais Pascal Praud, ce qui est factuel,
00:10:56 c'est qu'il y a une guerre aujourd'hui sur le continent européen.
00:10:59 Ce qui est factuel, c'est que c'est la sécurité de l'Europe et notre...
00:11:02 - Au confins de l'Europe.
00:11:03 - Au port de l'Europe, il y a un impact direct sur nous.
00:11:05 - Ce n'est pas d'ailleurs au centre de l'Europe, comme l'a dit Gabriel Attal.
00:11:07 - Avec un pays qui bafoue régulièrement notre souveraineté,
00:11:11 qui s'ingère dans notre démocratie, qui lance des attaques cyber
00:11:14 de plus en plus violentes contre nos infrastructures,
00:11:16 nos infrastructures énergétiques, nos hôpitaux, nos administrations,
00:11:19 avec l'impact que ça peut avoir, nous, sur notre capacité à fonctionner.
00:11:23 Et avec en plus un contexte, parce que c'était ça,
00:11:25 et c'est de ça dont il faut parler, avec un contexte où on a les Américains
00:11:28 qui sont en train de se retirer.
00:11:30 Le Congrès américain qui est bloqué sur la dalle ukraine,
00:11:32 et demain une élection, après c'est le choix souverain des Américains.
00:11:35 - Oui, mais Olaf Scholz, on va l'écouter, Olaf Scholz.
00:11:37 La première chose qu'il a dit, c'est terrible pour vous,
00:11:40 d'ailleurs c'est terrible pour la diplomatie française.
00:11:42 - On va voir le sujet.
00:11:43 - Olaf Scholz, il est critiqué depuis deux ans pour son inaction,
00:11:46 et ça fait briser les craines.
00:11:47 - Mais il y a tous les crédits concernés, Corrèze.
00:11:49 - Vous voulez faire une guerre contre une puissance nucléaire ?
00:11:50 - Non, non, non, mais attendez.
00:11:52 - C'est ça que vous voulez ?
00:11:53 - Vous faites un constat, monsieur le député, vous faites un constat.
00:11:56 Vous dites la Russie, on va à une guerre contre une puissance nucléaire.
00:11:59 - Mais donc on arrête.
00:12:00 - Vous voulez une guerre contre une puissance nucléaire ?
00:12:02 - Mais ce n'est pas du tout la question.
00:12:03 - Arrêtez l'escalade.
00:12:05 - Mais la seule escalade, c'est la Russie,
00:12:06 il faut arrêter de s'autoflageler.
00:12:07 - Et monsieur Haddad, il faut peut-être demander aux Français
00:12:09 ce qu'ils en portent.
00:12:10 - Mais attendez, mais très bien.
00:12:11 - Mais quand on a un...
00:12:12 - Là, il y a un accord qui a été signé sur dix ans avec l'Ukraine.
00:12:18 - Vous savez ce qui se passe ?
00:12:18 Au-delà du mandat d'Emmanuel Macron.
00:12:20 - Le sujet aujourd'hui, c'est que Vladimir Poutine,
00:12:24 vous savez ce qu'il pense de nous ?
00:12:26 Vladimir Poutine, il pense qu'on est des Européens post-modernes,
00:12:30 faibles, gavés de Netflix, incapables du sens du sacrifice
00:12:33 et que fondamentalement, on va finir par lâcher parce qu'on est faibles.
00:12:36 - Vous savez ce que pense Vladimir Poutine ?
00:12:38 - Et que fondamentalement, le temps joue en sa faveur.
00:12:40 - Bon, vous avez demandé aux Français de vous en parler ?
00:12:43 - En plus, il voit l'élection américaine, il voit les débats ici, il se dit,
00:12:44 c'est bon, de toute façon, c'est des Européens.
00:12:46 - Alors, écoutons le sujet et on enchaîne.
00:12:48 - Emmanuel Macron, il a dit "on lâche pas".
00:12:50 - Non, il n'a pas dit "on lâche pas".
00:12:51 Pardonnez-moi, il n'a pas dit "on lâche pas".
00:12:53 Il a dit "des troupes au sol ne sont pas exclus".
00:12:55 Ce n'est pas du tout la même chose.
00:12:57 Non, mais déjà, c'est drôle ce que vous dites.
00:12:58 Il n'a pas dit "on lâche pas".
00:13:00 Il a dit "des troupes au sol ne sont pas exclus" et personne ne le suit.
00:13:03 - Mais parlons, est-ce que je peux dire un mot de la conférence ?
00:13:05 Parce que pourquoi, dans quel contexte ?
00:13:06 - Voyons le sujet d'abord.
00:13:07 Voyons le sujet et Olaf Scholz.
00:13:09 Parce que ce qui m'ennuie, c'est que personne n'est d'accord avec le président français,
00:13:12 et notamment Olaf Scholz.
00:13:14 Et ce n'est pas n'importe qui, Olaf Scholz.
00:13:15 Alors, vous me dites qu'Olaf Scholz n'est plus rien depuis deux ans.
00:13:17 Bon, d'accord.
00:13:18 - Olaf Scholz, il a passé toute la conférence à être critiqué
00:13:20 parce qu'il ne livre pas des missiles longs portés que nous, on livre.
00:13:23 - Eh bien, parce qu'Olaf Scholz, il n'écoute peut-être son...
00:13:25 D'abord, il n'a pas le même pouvoir en Allemagne qu'en France.
00:13:28 Et puis, Olaf Scholz, il écoute peut-être sa population.
00:13:30 - Nous, on livre des missiles longs portés.
00:13:32 Les Britanniques le font.
00:13:33 On a lancé une coalition pour les missiles et Olaf Scholz était critiqué.
00:13:36 - Les Britanniques ont critiqué aussi...
00:13:37 - Écoutons le sujet de Maxime Legay.
00:13:39 - Ils ont dit qu'on ne veut pas envoyer de troupes aujourd'hui.
00:13:40 - Écoutons le sujet de Maxime Legay.
00:13:42 - Il a dit la même chose.
00:13:43 - Monsieur Benjamin Haddad, député de Paris.
00:13:46 - Député de Paris et président du groupe d'amitié France-Ukraine.
00:13:51 - Soyez le bienvenu.
00:13:53 - Écoutons le sujet.
00:13:56 - Il n'aura fallu que quelques heures avant que le Kremlin réagisse
00:14:00 aux propos d'Emmanuel Macron lundi soir.
00:14:02 Le porte-parole russe Dmitry Peskov a fustigé hier le président français
00:14:07 et mis en garde les pays occidentaux.
00:14:09 - Bon nombre des pays présents lors de cette conférence à Paris
00:14:13 ont conscience du danger que représente une implication directe
00:14:16 dans un conflit à grande échelle sur un champ de bataille.
00:14:20 Et bien entendu, ce n'est absolument pas dans leur intérêt.
00:14:23 Ils doivent en être conscients.
00:14:24 Ces pays devraient donc penser à leurs intérêts
00:14:26 et à ceux de leurs citoyens.
00:14:28 Autre réaction et pas des moindres,
00:14:30 celle du porte-parole de l'ambassade de Russie en France.
00:14:33 - L'envoi de troupes au sol sera la ligne rouge
00:14:36 parce que ça peut déclencher la troisième guerre mondiale.
00:14:38 De l'Espagne à l'Allemagne, en passant par le Royaume-Uni,
00:14:41 le son de cloche est le même.
00:14:43 Chez les alliés européens, à aucun moment le déploiement de soldats
00:14:46 n'a été envisagé.
00:14:48 Une position affirmée sans ambiguïté par le chancelier allemand Olaf Scholz.
00:14:54 - Ce qui avait été convenu dès le début entre nous
00:14:56 s'appliquait également à l'avenir.
00:14:59 À savoir qu'il n'y aurait pas de troupes au sol,
00:15:01 pas de soldats sur le sol ukrainien
00:15:03 envoyés par les pays européens ou les États de l'OTAN.
00:15:08 De l'autre côté de l'Atlantique,
00:15:09 les États-Unis aussi ont désavoué le président.
00:15:12 - Le président Biden a été clair sur le fait que les États-Unis
00:15:16 n'enverront pas de soldats combattre en Ukraine.
00:15:18 - Pour l'Ukraine en revanche, cette déclaration est un bon signe
00:15:21 envoyé pour la suite des discussions diplomatiques.
00:15:25 - Je précise quand même qu'un Mirage 2000 français
00:15:28 intercepte un avion russe au large des côtes estoniennes.
00:15:32 Sébastien Lecornu a fait un tweet dire que l'on n'exclut rien,
00:15:34 ce n'est ni être faible ni être escalatoire.
00:15:40 Le président de la République a été clair,
00:15:41 nous ne sommes pas en guerre avec le peuple russe
00:15:43 ou la Fédération de Russie.
00:15:44 Et puis il y a eu ce tweet de l'armée française hier soir.
00:15:46 Décollage sur alerte et interception d'un avion de reconnaissance
00:15:49 et de renseignement coûte au large des côtes par les Mirages 2005,
00:15:54 objectif protéger l'espace aérien de nos alliés.
00:15:58 - Est-ce qu'on peut rappeler quand même quelques petites choses ?
00:16:00 La Russie a annexé une partie de la Géorgie
00:16:03 et elle ne s'est pas arrêtée là.
00:16:04 La Russie a annexé la Crimée, elle ne s'est pas arrêtée là.
00:16:07 Elle occupe le Donbass, elle ne s'est pas arrêtée là.
00:16:10 Elle a voulu annexer toute l'Ukraine
00:16:12 et elle continue de dire que c'est l'objectif final.
00:16:14 Donc en fait, le président Macron pose une question qui est en effet tragique,
00:16:18 très sérieuse.
00:16:19 Jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour arrêter la Russie
00:16:22 qui ne s'arrêtera pas là ?
00:16:23 Le prochain objectif, ce sera peut-être les Pays-Bas,
00:16:25 peut-être un autre pays.
00:16:27 Il faut quand même évaluer la situation et l'envisager jusqu'au bout.
00:16:31 Que se passera-t-il par exemple si la Russie attaque un autre pays ?
00:16:35 - Vous avez parfaitement raison.
00:16:36 - Je trouve que la question se pose.
00:16:37 Après, c'est vraiment tragique.
00:16:38 - Mais est-ce que les Français peuvent être dans la boucle ?
00:16:41 C'est tout ce que je dis sur ce sujet.
00:16:43 - Fondamentalement, et Dominique Jamail.
00:16:45 - C'est ce que dit à l'heure actuelle toute une propagande,
00:16:47 que la Russie ne s'arrêtera pas là.
00:16:48 Écoutez, à moins que Poutine soit fou,
00:16:51 à considérer les difficultés qu'il a en s'attaquant seulement à l'Ukraine,
00:16:56 il faudrait qu'il soit fou pour étendre ça à guerre.
00:16:59 - Ce raisonnement, vous l'oubliez.
00:17:00 - Ah bon, pourquoi ?
00:17:01 - Parce qu'on a dit la même chose avant,
00:17:02 il fallait être fou pour qu'il entre en Ukraine.
00:17:05 Vous l'oubliez ce raisonnement,
00:17:06 puisque justement, précisément, il l'est peut-être.
00:17:09 - Fou ?
00:17:10 - Oui, précisément, il l'est peut-être.
00:17:11 - La veille de l'attaque en Ukraine ?
00:17:12 - Non mais...
00:17:13 - La veille ?
00:17:14 - Moi, ces raisonnements, je ne veux plus les entendre
00:17:16 puisque je les ai entendus sur l'Ukraine.
00:17:17 - Vous voulez m'empêcher de dire ce que je pense ?
00:17:19 - Si, si, si, non, non, mais attendez.
00:17:21 - Dites ce que vous pensez.
00:17:22 - Alors, laissez-moi le dire.
00:17:24 Il faudrait que Poutine soit fou
00:17:26 pour, après avoir eu tant de difficultés avec l'Ukraine,
00:17:28 s'attaquer à l'Europe et à l'Otane.
00:17:30 C'est absolument dément, ce que vous dites là.
00:17:32 - On a le droit de penser ça, au-dessus de votre avis.
00:17:35 - Premier point, et deuxième point qui nous concerne davantage...
00:17:38 - Donc on laisse mourir les Ukrainiens ?
00:17:39 - Deuxième point qui nous concerne davantage...
00:17:42 Laissez-moi parler.
00:17:43 Deuxième point qui nous concerne davantage,
00:17:46 que de chemin parcouru.
00:17:47 Lorsque la Russie a envahi l'Ukraine, il y a deux ans,
00:17:51 la position de la France et de M. Macron, c'était médiation.
00:17:55 Essayons d'apaiser les choses.
00:17:56 Essayons de faire négocier les gens.
00:17:58 N'entrons pas dans la guerre.
00:17:59 Ensuite, on a eu une deuxième phase pendant laquelle
00:18:01 M. Scholz et d'autres disaient,
00:18:03 on envoie des gilets pare-balles, on envoie des casques,
00:18:05 on envoie des médicaments.
00:18:07 Ensuite, on a envoyé des canons, des missiles, des chars, etc.
00:18:10 Maintenant, on en est au seuil d'envoyer les avions.
00:18:14 Et la déclaration de M. Macron,
00:18:16 qui ne consulte pas le peuple français
00:18:18 en vertu d'un éventuel, du magique, domaine réservé,
00:18:22 c'est "ah bah oui, envoyer des troupes françaises au sol en Ukraine,
00:18:25 pourquoi pas ?"
00:18:26 On consulte par référendum, paraît-il, le peuple français
00:18:30 lorsque des questions importantes sont à l'ordre du jour.
00:18:33 Peut-être pourrait-on consulter le peuple français
00:18:36 sur l'entrée en guerre de la France
00:18:38 contre la Russie en Ukraine.
00:18:39 - Dominique Jallet, je suis d'accord avec vous.
00:18:42 - Je voudrais juste vous faire écouter...
00:18:43 - Je voudrais juste vous faire écouter l'analyse de Régis Le Saumier
00:18:47 hier soir sur ce qui s'est passé en Europe.
00:18:49 Et après, je vous fais réagir, évidemment, M. Benjamin Haddad.
00:18:52 Régis Le Saumier, c'était hier soir chez Julien Pasquel.
00:18:56 - Ce qui m'a surtout choqué, c'est le rétro-pédalage immédiat.
00:19:00 Quelques heures plus tard, on apprenait que le Premier ministre hollandais
00:19:04 disait "oui, ça n'a jamais été débattu".
00:19:07 Olaf Scholz s'est intervenu immédiatement.
00:19:09 Jusqu'à la Pologne...
00:19:10 - Ah, mais la décision, il l'a prise tout seul.
00:19:11 - Oui, et jusqu'à la Pologne qui, d'habitude, est plutôt, comment on dirait,
00:19:16 vent debout pour intervenir.
00:19:17 Là, les Polonais ont assez rapidement dit qu'eux n'interviendraient pas.
00:19:21 Et puis, ce coup de grâce, 18h02, communiqué de la Maison-Blanche,
00:19:25 nous n'enverrons pas de soldats en Ukraine.
00:19:28 Donc, si vous voulez, tout à coup, au fur et à mesure de la journée,
00:19:32 le président français s'est retrouvé extrêmement seul dans ses paroles.
00:19:37 Et je pense qu'il s'en tirera par...
00:19:40 Il dira que finalement, il n'a pas exactement dit ça et qu'on passera à la suite
00:19:45 et on passera à une nouvelle bourde.
00:19:47 - Benjamin Haddad, c'est vrai que tout le monde souligne ça.
00:19:50 C'est pas... Il est seul.
00:19:52 - Vous savez, je ne crois pas que Poutine soit fou.
00:19:53 Je n'ai jamais pensé.
00:19:55 Mais en revanche, je pense qu'il réagit au rapport de force.
00:19:57 S'il a le sentiment qu'on est faible et qu'on ne réagit pas, il continuera à avancer.
00:20:00 Ça fait 20 ans qu'il assassine les opposants politiques qu'on prie chez nous.
00:20:04 Il a envahi la Géorgie.
00:20:06 Il a d'abord attaqué l'Ukraine et annexé la Crimée en 2014.
00:20:08 Donc il ne l'a pas réagi.
00:20:09 Puis il a envahi l'Ukraine.
00:20:11 En fait, on vient...
00:20:13 On montre qu'on est capable de gérer un rapport de force
00:20:15 et qu'on est capable de tenir dans le tonneau.
00:20:16 - Mais on vient de montrer notre faiblesse.
00:20:17 - Mais moi, je ne... Mais pas du tout.
00:20:18 - Mais cette division à l'échelle internationale, tout le monde lâche le président.
00:20:21 - Mais il doit... Pardonnez-moi de le dire comme ça,
00:20:23 mais il doit tenir les côtes Vladimir Poutine.
00:20:26 - Ah, je ne crois pas du tout.
00:20:27 - Après ce qui s'est passé hier.
00:20:28 Mais il doit avoir des gens en face de lui qui sont complètement divisés.
00:20:33 Et il n'y a aucun leadership en Europe.
00:20:35 Aucun leadership.
00:20:36 - Mais ce n'est pas vrai. Qui est le leadership en Europe ?
00:20:38 - Là, on a réuni 20 chefs d'État et de gouvernement à Paris.
00:20:41 - Oui, mais attendez. Emmanuel Macron est le leadership européen sur ce sujet ?
00:20:44 - On a réuni, Pascal Praud, on a réuni 20 chefs d'État et de gouvernement.
00:20:46 On a pris des décisions sur les munitions.
00:20:48 On a pris des décisions sur les missiles longue portée.
00:20:50 On a bougé nos partenaires à un moment où il y a des doutes sur la sécurité américaine.
00:20:53 Moi, je ne vois pas que la sécurité de l'Europe
00:20:55 se joue à pile ou face par les électeurs du Michigan tous les quatre ans.
00:20:58 C'est ce qu'on a dit là et on a dit à Vladimir Poutine.
00:21:00 On est prêt à tenir. Après, juste, je voudrais quand même faire une précision
00:21:03 parce que les troupes dont on parlait,
00:21:04 dont il y a eu un débat là lors de cette conférence, qu'est-ce que c'est ?
00:21:07 C'est des ingénieurs pour faire de la formation, pour faire de l'instruction.
00:21:11 - Arrêtez, arrêtez.
00:21:12 - Je vous donne un exemple très précis.
00:21:13 - Ce n'est pas la question à laquelle on répondait le président.
00:21:15 - Ce n'est pas des ingénieurs.
00:21:16 - Alors maintenant, vous allez me dire que ce n'est pas des troupes.
00:21:18 Alors pourquoi il le dit ?
00:21:19 Enfin, c'est des petits...
00:21:21 Franchement, ce n'est pas sérieux.
00:21:23 - Mais attendez, je vous donne un exemple.
00:21:24 - En fait, ce n'est pas sérieux.
00:21:26 Là, vous me dites que ce n'est pas sérieux, que ce n'est même pas des troupes.
00:21:28 En plus, le président envoie des troupes, mais c'est des fausses troupes.
00:21:31 - Mais pas du tout.
00:21:32 - C'est des fausses troupes.
00:21:33 - Mais nos troupes, ce n'est pas que des troupes.
00:21:34 On bat en Pascal.
00:21:35 On a des militaires qui font de la formation, on a des instructeurs,
00:21:37 ils prennent des liceaux.
00:21:38 - Ce n'est pas sérieux.
00:21:39 - Prenez...
00:21:40 - Ce n'est pas sérieux.
00:21:41 - Attendez, respectons un petit peu quand même.
00:21:42 - Je respecte, ce n'est pas sérieux.
00:21:43 - Les militaires qui font toute une série de tâches.
00:21:46 Prenons l'exemple des canons César.
00:21:47 C'est ce qu'on livre aux Ukrainiens.
00:21:48 Vous savez, c'est ce qu'il y a de plus précis, de plus efficace.
00:21:51 Les canons César...
00:21:52 - Ce sont des canons défensifs.
00:21:53 - On fait la formation des artilleurs dans l'ISER.
00:21:55 - Formation...
00:21:56 - Et après, quand le canon César, il est cassé...
00:21:58 - Enfin, maintenant, on doit le sortir en pomme.
00:22:00 - Écoutez, Benjamin...
00:22:01 - On va faire tout ça en Ukraine.
00:22:02 - C'est ça le débat.
00:22:03 - Benjamin Haddad, pourquoi je reçois peu d'hommes politiques ?
00:22:06 - Un mot.
00:22:07 - Attendez, pourquoi je reçois peu d'hommes politiques ?
00:22:08 Parce qu'en fait, vous êtes tellement déconnectés des gens qui nous regardent.
00:22:12 Les gens qui nous regardent hier, ils n'ont pas entendu ce que vous êtes en train de me dire ce matin.
00:22:16 Ils ont juste entendu leurs enfants sur le sol de Kiev.
00:22:19 - Je comprends.
00:22:20 - Attendez.
00:22:21 Quand on fait de la politique, il faut penser à ceux à qui on parle.
00:22:24 Les gens qui sont devant leur poste hier, ils ont entendu mes enfants à Kiev.
00:22:28 C'est ça qu'ils entendent.
00:22:29 - Mais c'est la sécurité du pays dont on parle.
00:22:32 - Quand t'entends des troupes en Ukraine, t'entends ça.
00:22:34 À partir du moment où vous me dites, oui, ce sera peut-être des mécanismes…
00:22:37 - Des ingénieurs.
00:22:38 - Des ingénieurs.
00:22:39 Enfin, à ce moment-là, tu n'en parles pas.
00:22:41 - Mais c'était pas la question que vous aviez, Emmanuel Macron.
00:22:42 - Je suis désolé de vous le dire.
00:22:43 - Mais vous avez raison.
00:22:44 On parle d'une situation grave.
00:22:45 - George Fenech.
00:22:46 - On parle d'une guerre qui a un impact sur nos sécurités.
00:22:48 - George Fenech.
00:22:49 - Ça m'a rappelé lorsque le président Emmanuel Macron est allé en tournée au Moyen-Orient en disant
00:22:53 "on va créer une coalition pour abattre le Hamas".
00:22:56 Il a sorti ça comme ça de son chapeau.
00:22:58 Quelle coalition ? Il n'y a eu aucune.
00:23:00 - George Fenech.
00:23:01 - Et là, il renouvelle cette façon de faire de la politique…
00:23:04 - C'est la politique de la peur.
00:23:06 - …internationale où il prend une initiative en disant "on est tous plus ou moins d'accord, vous allez voir".
00:23:10 Arrêtons.
00:23:11 Arrêtons.
00:23:12 Après, vous vous étonnez que l'Allemagne réagisse de cette façon-là.
00:23:14 - Tout le monde sait…
00:23:15 - George Fenech.
00:23:16 - Tout le monde sait qu'il y a des considérations…
00:23:17 - Dominique Jameis.
00:23:18 - Tout le monde sait que des considérations de politique intérieure et de campagne lésion-marienne
00:23:22 expliquent l'attitude belliqueuse du président Macron.
00:23:25 Cela s'est vu avec M. Attal à l'Assemblée hier.
00:23:27 - On en parlera après.
00:23:30 - Il faut, à l'heure actuelle, faire la distinction entre les bons et les méchants, le bien et le mal.
00:23:33 Le Front National, le Rassemblement National et LFI sont du côté des collabos
00:23:37 et les autres sont des résistants sans raison de bien.
00:23:40 - Est-ce qu'on a le droit de poser une question ?
00:23:42 - C'est un peu…
00:23:43 - Non, mais la question qu'a posée Éric est très juste.
00:23:45 Est-ce que nous sommes prêts, nous, à aider l'Ukraine au nom de nos valeurs
00:23:52 et aller se battre pour l'Ukraine ? Voilà la question.
00:23:55 - Je pose différemment la question.
00:23:57 - Non, mais Éric, tu as raison.
00:23:58 - Je pose différemment la question.
00:23:59 - Eh bien, posons la question aux Français.
00:24:00 - Est-ce qu'on veut une guerre nucléaire ou pas ?
00:24:02 - Est-ce que…
00:24:03 - Est-ce que vous voulez 70 millions de morts ? C'est ça ?
00:24:05 - Oui, enfin, si vous posez la question comme ça…
00:24:07 - Non, mais évidemment, si c'est ça la question, bon.
00:24:09 - C'est ça la question.
00:24:10 - Est-ce qu'en plus de nous soucier en effet du sort de nos enfants
00:24:13 qui seraient éventuellement obligés d'aller se battre à Kiev,
00:24:16 on peut également se soucier du sort de nos enfants sous un autre angle
00:24:19 en nous demandant dans quelle Europe ils veulent vivre ?
00:24:22 Est-ce que c'est une Europe où on respecte le droit international,
00:24:25 où on respecte les frontières d'un pays libre, indépendant,
00:24:30 ou est-ce qu'on veut une Europe où c'est la loi du plus fort,
00:24:33 où un jour on décide que les frontières d'hier ne sont plus les frontières d'aujourd'hui
00:24:36 et qu'on annexe le pays voisin au nom de bilveusées historiques ?
00:24:39 On a le droit de se poser la question ou pas ?
00:24:41 - On va marquer une pause et on va saluer notre ami Thomas Hill.
00:24:43 Non, mais vous avez très bien posé le débat.
00:24:45 Très bien posé le débat.
00:24:46 - Vous avez posé Emmanuel Macron ?
00:24:47 - Non, pas du tout. Je suis d'accord.
00:24:48 Mais vous pourriez effectivement…
00:24:50 - Vous avez très bien posé le débat, Eric Nolot.
00:24:52 Ce débat mérite d'être posé et la nation française doit y répondre.
00:24:55 Est-ce que nous sommes prêts, effectivement, à nous battre pour sauver la démocratie ?
00:24:59 - Il va y avoir un débat d'ailleurs, Tic35.
00:25:01 - Il y aura un débat avec Thomas Hill surtout, qui nous attend.
00:25:03 - Elle est moyennement prête.
00:25:05 - Elle répondra le 9 juin.
00:25:06 - Voilà, elle répondra le 9 juin, a dit Dominique Jemet.
00:25:09 Vous, vous avez des plateaux faciles, cher Thomas Hill.
00:25:13 - Oui, ça va être un petit peu plus léger.
00:25:14 - Les gens s'écoutent.
00:25:16 Ce sont des artistes, parfois.
00:25:18 Mais nous, c'est différent.
00:25:20 Bon, tout va bien ?
00:25:21 - Très bien, capitaine.
00:25:23 - Ah oui, non mais évitez, si vous pouviez éviter ces gestes militaires,
00:25:28 parce que ça me fait peur.
00:25:30 Bon, merci en tout cas.
00:25:32 Vous avez coupé un peu les cheveux, manifestement, Thomas Hill.
00:25:35 - C'est mieux, c'est mieux.
00:25:36 - C'est mieux, c'est mieux.
00:25:37 Bon, il y a juste…
00:25:40 Il faut que vous trouviez maintenant le rasoir et puis tout ira bien.
00:25:43 Il est 9h24.
00:25:47 Et on va marquer une pause.
00:25:48 On verra l'échange tendu entre Gabriel Attal et Marine Le Pen,
00:25:52 ce qui me fait dire que l'exécutif, effectivement, est à cran.
00:25:55 - C'était fait pour ça.
00:25:56 - Comment ?
00:25:57 - C'était fait pour ça.
00:25:58 C'était écrit par avant, ça allait donner ça à l'Assemblée.
00:26:00 - Oui, il me semble quand même qu'il y a un tout petit souci
00:26:04 que je souligne souvent avec la Macronie,
00:26:06 c'est que quand on n'est pas d'accord avec la Macronie,
00:26:08 on se fait en gros, non pas insulter, mais en tout cas injurier.
00:26:11 - Et nous, on ne se fait jamais injurier ?
00:26:13 - Nous, regardez, je ne vous injurie pas.
00:26:15 - Non, mais je veux dire en général.
00:26:17 - Ici, personne ne vous injurie.
00:26:19 On peut ne pas être d'accord avec vous.
00:26:21 - Le débat politique, il est rugueux.
00:26:23 - Oui, il est rugueux, mais comment dire ?
00:26:26 On n'est pas obligé de dire lorsqu'on n'est pas d'accord avec vous,
00:26:30 vous êtes un agent de Moscou.
00:26:32 - Non, mais on n'est pas non plus obligé de se cacher derrière son petit doigt
00:26:34 et de dire, si Marine Le Pen avait été élue présidente de la République,
00:26:37 vous croyez qu'on aurait aidé les Ukrainiens ?
00:26:39 - Je pense en tout cas...
00:26:40 - Elle a été contre toutes les livraisons d'armes,
00:26:41 contre toutes les sanctions,
00:26:42 elle avait mis dans son programme qu'il fallait faire l'alliance avec la Russie.
00:26:44 - Je vais vous dire ce que je pense.
00:26:45 De prendre des déclarations d'avant-guerre pour les utiliser après-guerre,
00:26:49 les choses évidemment auraient changé.
00:26:51 - Mais moi je parle de ce qu'elle dit depuis la guerre.
00:26:53 - Ils se sont opposés à tous les tournois, à toutes les mesures d'une.
00:26:56 - Crimé, c'est 2014.
00:26:57 - Ils ont toujours été dans le débat.
00:26:58 C'est le Rassemblement National qui avait envoyé des observateurs
00:27:02 pour le référendum bidon en Crimée.
00:27:04 - En tout cas, la pause, soyez gentils.
00:27:07 La pause, ben oui, Dominique, vous avez bien compris que je lance la pause.
00:27:11 Et que M. Haddad, il vient jamais.
00:27:13 - Il est tout le temps.
00:27:14 - Bon, alors laissons M. Haddad.
00:27:16 A tout de suite.
00:27:17 - Nous sommes avec Benjamin Haddad ce matin,
00:27:22 qui est député Renaissance de Paris et qui défend la position d'Emmanuel Macron.
00:27:26 Soumaïa Labidi nous rappelle les titres.
00:27:28 - Le Pen vient d'arriver au salon de l'agriculture,
00:27:35 entouré d'une nuée de journalistes.
00:27:37 Accueil dans le calme pour la présidente du groupe RN,
00:27:40 un accueil qui tranche avec celui réservé au président ce week-end.
00:27:44 Dérapage incontrôlé, estime Jean-Luc Mélenchon.
00:27:47 L'envoi de troupes en Ukraine serait une erreur du président.
00:27:50 Et revenir sur ses déclarations en parlant d'envoi de formateurs
00:27:53 n'est qu'un rétropédalage de plus de la mécronie.
00:27:56 Quoi qu'il en soit, la France insoumise attendra de voir le texte
00:27:59 avant un éventuel vote à l'Assemblée.
00:28:02 Et puis, c'est une affaire qui fait tâche à 5 mois d'EGO,
00:28:05 des plans de sécurisation volés à un employé de la mairie de Paris.
00:28:08 L'homme qui se trouvait à bord d'un train s'est fait subtiliser son ordinateur
00:28:11 et des clés USB.
00:28:13 Une enquête a été ouverte suite à son dépôt de plainte.
00:28:16 - Ouh ce Maya, mais c'est vrai que ça c'est exceptionnel.
00:28:19 Je sais pas, quel... Comment on peut analyser d'ailleurs cette information ?
00:28:23 Je sais pas, c'est parce que...
00:28:25 Le type se balade avec sa petite sacoche et il a tous les plans de sécurité.
00:28:29 - Il a des clés USB.
00:28:31 - Quand ça veut pas, ça veut pas, les Jeux Olympiques.
00:28:33 J'espère que c'est complètement accessoire.
00:28:36 - Et puis vous avez vu la Tour Eiffel aussi, tant qu'on y est ?
00:28:38 Les employés de la Tour Eiffel qui se sont restés bloqués toute la nuit dans un ascenseur,
00:28:41 et qui ont vu leur vie défiler, et qui ont été sortis de là en rappel ?
00:28:44 Non, vous avez pas vu ?
00:28:46 - Ils se sont restés 4 heures.
00:28:48 - Oui, ben ils ont vu leur vie défiler, c'est pas moi qui le dis, c'est eux dans le Paris 1 ce matin.
00:28:51 - Oui, c'est vrai.
00:28:52 - Ça pose aussi la question de l'entretien des ascenseurs de la Tour Eiffel.
00:28:54 - Ben oui, mais la Tour Eiffel elle est mal entretenue.
00:28:57 Madame Dati en a parlé l'autre jour.
00:29:00 La Tour Eiffel est mal entretenue comme tout Paris, pardonnez-moi.
00:29:04 Il suffit de se balader dans Paris pour voir l'état dans lequel est Paris.
00:29:08 Le Champ de Mars, les rues, c'est invraisemblable.
00:29:11 - La plage de la Concorde.
00:29:12 - C'est laid, c'est sale, c'est invraisemblable.
00:29:15 Mais bon, qui dirige la mairie de Paris ?
00:29:17 Qui est maire de Paris ?
00:29:18 - Demandez au député de Paris.
00:29:19 - Qui est maire de Paris ?
00:29:20 - Madame Hidalgo ?
00:29:22 Écoutons l'Assemblée Nationale hier.
00:29:25 Je trouve qu'effectivement Marine Le Pen, qui est la représentante,
00:29:30 qui est la première opposante d'une certaine manière,
00:29:33 c'est vrai que la réponse de Gabriel Attal,
00:29:36 ou l'échange qu'il y a eu entre eux, a pu étonner.
00:29:39 On va le dire comme ça.
00:29:40 - C'était fait pour ça la sortie d'Emmanuel Macron.
00:29:43 La sortie d'Emmanuel Macron devait aboutir à cela.
00:29:45 C'était fait pour ça.
00:29:46 - Alors ça n'a pas étonné.
00:29:48 - Et accuser le RN d'être pro-russe.
00:29:49 - Eh bien voyons, voyons cela.
00:29:51 Si ce n'est que la manœuvre, si le président de la République
00:29:55 n'a dit ça que pour ça, comme vous dites, c'est chaud.
00:29:59 Si c'est l'objectif final, c'est chaud.
00:30:04 Bon, écoutons l'exemple.
00:30:05 Ce n'est pas moi qui ai dit, c'est Charles.
00:30:08 - En affirmant que l'envoi de troupes au sol n'était pas exclu,
00:30:11 Emmanuel Macron a franchi une étape supplémentaire
00:30:14 vers la co-belligérance, faisant planer un risque existentiel
00:30:18 sur 70 millions de Français, et plus particulièrement
00:30:21 sur nos forces armées déjà déployées à l'est de l'Europe.
00:30:25 - Si vous aviez été élu en 2022, Madame Le Pen,
00:30:27 on ne serait pas en train de fournir des armes aux Ukrainiens
00:30:29 pour se défendre, on serait en train de fournir des armes
00:30:31 à la Russie pour écraser les Ukrainiens.
00:30:33 C'est ça, la réalité. C'était dans votre programme.
00:30:36 Madame la présidente Le Pen, vous m'interrogez sur...
00:30:40 - S'il vous plaît.
00:30:42 - Vous m'interrogez sur une hypothèse de soldats français
00:30:45 ou européens sur le sol ukrainien.
00:30:47 Mais je vais vous le dire, Madame Le Pen,
00:30:49 quand on lit les enquêtes qui sont réalisées,
00:30:51 encore celles du Washington Post le 30 décembre dernier,
00:30:53 il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine
00:30:56 ne sont pas déjà dans notre pays.
00:30:58 Je parle de vous et de vos troupes, Madame Le Pen.
00:31:00 (acclamations)
00:31:02 - Moi, j'étais étonné que le Premier ministre cite
00:31:04 une enquête du Washington Post.
00:31:06 Je trouve que j'aimerais qu'il ait peut-être d'autres références,
00:31:09 peut-être des références de l'État, des gouvernements.
00:31:12 - Quel est le problème avec sa déclaration ?
00:31:14 - On peut écouter juste Yoann Ouzaïe,
00:31:16 puis après je vous fais réagir,
00:31:18 qui a donné des explications sur le Washington Post.
00:31:20 C'était hier soir, toujours chez Julien.
00:31:22 - Alors l'enquête évoquée par Gabriel Attal
00:31:25 accuse le Rassemblement national de reprendre
00:31:27 des éléments de langage du Kremlin
00:31:29 pour affaiblir le soutien européen à l'Ukraine
00:31:32 et tenter de retourner l'opinion publique.
00:31:34 Enfin, ce qui fait dire au Premier ministre
00:31:36 que si Marine Le Pen était au pouvoir,
00:31:38 la France livrerait des armes à la Russie.
00:31:41 C'est dans son programme présidentiel,
00:31:43 Marine Le Pen, en 2022,
00:31:45 souhaitait nouer une alliance militaire avec Moscou.
00:31:48 - Éric Nallot.
00:31:49 - Je ne vois pas le problème de la déclaration,
00:31:51 mais M. Attal s'adresse à la présidente d'un parti
00:31:53 qui, dans son tract électoral, s'affiche
00:31:55 en compagnie de Vladimir Poutine
00:31:57 et qui, en effet, affiche,
00:31:59 dès qu'elle en a l'occasion, des positions pro-russes.
00:32:02 Il rappelle l'évidence.
00:32:03 - Pas depuis l'invasion de l'Ukraine, soyons sérieux.
00:32:05 - Non, je ne parle pas de l'invasion de l'Ukraine.
00:32:07 Je dis simplement que, en effet,
00:32:08 si Mme Le Pen était au pouvoir,
00:32:10 la politique de la France aurait été très différente.
00:32:12 - Elle serait peut-être adaptée à la résolution de l'Ukraine.
00:32:14 - Il semble que ça relève de l'évidence,
00:32:15 première évidence, et que la deuxième évidence,
00:32:16 c'est que le Rassemblement national est un parti pro-russe.
00:32:18 Il a le droit.
00:32:19 Après, je ne sais pas quelles conséquences ça aura à l'avenir,
00:32:22 mais il a le droit.
00:32:23 Mais Gabriel Attal a le droit de...
00:32:24 - Deux minutes, jamais.
00:32:25 - C'est le moment de rappeler que Talran,
00:32:27 qui s'y connaissait un peu en diplomatie,
00:32:29 avait dit une fois pour toutes
00:32:30 que tout ce qui est excessif est insignifiant.
00:32:33 Comment est-ce que le Premier ministre de la France
00:32:35 peut se lancer dans une attaque à ce point vicieuse et erronée,
00:32:39 elle ne répondant rien à la réalité ?
00:32:41 Le Rassemblement national ne s'est pas opposé
00:32:44 aux sanctions contre la Russie.
00:32:45 Mais vous vous rappelez peut-être qu'il y a quelque temps...
00:32:48 - Ah si.
00:32:49 - Vous vous rappelez peut-être qu'il y a une conférence de presse
00:32:51 en août 2022, précisément sur le coût des sanctions,
00:32:53 pour s'opposer aux sanctions.
00:32:54 - Vous vous rappelez peut-être qu'il y a...
00:32:55 - Actuellement, c'est faux de dire ça.
00:32:56 - Vous vous rappelez peut-être qu'il y a quelque temps...
00:32:57 - Non mais Dominique, entendez ce qu'on vous dit.
00:32:59 Si vous dites quelque chose qui n'est pas vrai...
00:33:00 - J'ai entendu, bon d'accord, j'insiste.
00:33:02 - Oui, mais c'est important,
00:33:03 parce que c'était le accueil de votre démonstration.
00:33:05 - Est-ce que le parti de Mme Le Pen
00:33:08 ou le parti de M. Mélenchon sont collaborationnistes avec la Russie ?
00:33:12 Est-ce que ce sont des traîtres ?
00:33:13 Est-ce qu'on est en guerre avec la Russie ?
00:33:14 Qu'est-ce que c'est que ces histoires ?
00:33:15 - Ils sont pourrus.
00:33:16 - M. Attal, ouvrant ainsi la campagne des européennes,
00:33:24 veut absolument nous convaincre qu'il y a le camp des bons,
00:33:26 des gentils, des vertueux,
00:33:28 qui est celui de l'aide à l'Ukraine
00:33:31 et éventuellement de l'entrée en guerre de la France,
00:33:33 et qu'il y a le camp des traîtres, des salopards...
00:33:35 - Non, il y a deux camps, Dominique, il y a deux camps.
00:33:37 - Eh bien oui.
00:33:38 - Il y a deux camps, il y a ceux qui s'affichent...
00:33:39 - Non, ça fiche.
00:33:40 - Il y a deux camps et des...
00:33:41 - Il y a deux camps, il y a ceux qui sont dans le pacte électoral
00:33:42 avec Vladimir Poutine et ceux qui ne s'affichent pas
00:33:43 avec Vladimir Poutine.
00:33:44 - Il y a deux camps.
00:33:45 - Pour moi, il y a une ligne de démarcation très claire.
00:33:46 - Il y a deux camps, et dans une situation comme celle
00:33:49 qui est la nôtre, dans le contexte qui est le nôtre,
00:33:51 il n'est pas antidémocratique, il est même normal
00:33:53 qu'il y ait des gens qui pensent que notre politique
00:33:55 vis-à-vis de la Russie et de l'Ukraine est errenée,
00:33:57 et d'autres qui pensent qu'elle est admirable
00:33:59 et qu'elle est excellente.
00:34:00 On a commencé, je le rappelle,
00:34:02 et vous ne me direz pas que c'est faux,
00:34:04 on a commencé par dire qu'il faut s'interposer
00:34:07 entre l'Ukraine et la Russie pour éviter cette guerre
00:34:09 intra-européenne, cette guerre meurtrière,
00:34:11 cette guerre imbécile, cette guerre entre frères,
00:34:13 et on en arrive maintenant à dire qu'on n'exclut pas
00:34:16 qu'un jour, les soldats français viennent combattre
00:34:18 en Ukraine contre notre ennemi de toujours la Russie.
00:34:21 - Charlotte !
00:34:22 - Ennemi de toujours la Russie.
00:34:23 - Charlotte !
00:34:24 - Mais enfin, écoutez, c'est comme ça qu'on se conduit.
00:34:26 Et puis, attendez, comme la campagne ne fait que commencer,
00:34:28 naturellement, on va dire que le RN,
00:34:31 c'est l'héritier de Déa, de Dorio, de Pétain,
00:34:34 de Mussolini et de Franco.
00:34:35 - Charlotte !
00:34:36 - En dehors de l'arc républicain.
00:34:37 - En dehors de l'arc républicain.
00:34:39 - Quelquefois oui, mais maintenant non.
00:34:41 - Ça dépend du contexte.
00:34:42 - Non mais la chose qui est sûre, c'est que depuis 2022,
00:34:44 tout le monde a changé d'avis,
00:34:45 tout le monde a évolué dans la situation.
00:34:47 D'abord sur l'invasion de l'Ukraine.
00:34:49 Sur l'invasion de l'Ukraine, l'intégralité du spectre
00:34:52 politique français a condamné de manière extrêmement claire
00:34:54 l'invasion de l'Ukraine.
00:34:55 C'était quand même une nouveauté.
00:34:56 Et par ailleurs, bien au-delà du RN ou de la FI,
00:35:00 beaucoup de gens n'imaginaient pas que Vladimir Poutine
00:35:03 envahirait l'Ukraine.
00:35:04 C'était beaucoup plus large qu'une question politique
00:35:07 de ces partis-là.
00:35:08 La deuxième chose, c'est qu'Emmanuel Macron lui-même,
00:35:10 et c'est d'ailleurs ce qu'il a dit dans sa déclaration,
00:35:12 a considérablement évolué depuis le début.
00:35:14 Il discutait lui-même, et il en était très fier avec
00:35:17 Vladimir Poutine au début de la guerre,
00:35:19 pour tenter d'obtenir la paix et d'être cette solution
00:35:23 de paix dans le conflit.
00:35:24 Il a changé...
00:35:25 - Et quels furent les résultats ?
00:35:26 - Non mais je ne dis pas qu'il y a un résultat,
00:35:28 je dis simplement qu'il y a une évolution dans le comportement.
00:35:31 Et par ailleurs, hier, la question que posait Marine Le Pen,
00:35:34 c'est important quand même, la question que posait
00:35:36 Marine Le Pen à Gabriel Attal, c'était cette question
00:35:38 des troupes au sol.
00:35:39 Or, on a la Macronie elle-même qui nous dit ce matin
00:35:41 c'était des ingénieurs au sol.
00:35:43 Ce ne sont plus des troupes au sol,
00:35:44 c'est des ingénieurs au sol.
00:35:45 C'est ce que vous nous avez dit tout à l'heure.
00:35:47 C'est des démineurs.
00:35:48 C'est ce qu'a dit Sébastien Lecornu.
00:35:49 Alors pas vous, Sébastien Lecornu, nous explique mot pour mot
00:35:52 que finalement ce sont des démineurs.
00:35:54 Il prend cet exemple-là et dit à la fin
00:35:56 "Le Président de la République a rappelé
00:35:58 que nous n'étions pas en guerre contre les Russes
00:36:00 ni contre la Fédération de la Russie."
00:36:02 Donc moi j'aimerais comprendre, parce que là,
00:36:04 on a trois positions dans la même phrase.
00:36:06 Est-ce que refuser d'être en guerre directement avec la Russie,
00:36:09 c'est être collabos de la Russie, auquel cas l'intégralité
00:36:12 a commencé par le Président de la République et collabos,
00:36:14 ou alors est-ce que c'est simplement de la prudence
00:36:17 par rapport aux enjeux de cette guerre ?
00:36:19 Ce ne sont pas les termes du débat, pardonnez-moi.
00:36:21 Bien sûr que c'est les termes du débat.
00:36:22 On a le droit de dire qu'il y a des partis pro-russes, pardonnez-moi.
00:36:24 Non mais ça c'est une autre question.
00:36:26 C'est important d'avoir le droit de le dire.
00:36:28 Mais bien sûr que vous avez le droit de le dire,
00:36:30 il n'y a aucun problème là-dessus.
00:36:31 Je vous dis simplement que la question posée hier
00:36:33 par Marine Le Pen et la question que tout le monde pose
00:36:35 à Emmanuel Macron, tous les pays alliés de la France
00:36:38 qui soutiennent l'Ukraine de manière indiscutable
00:36:41 ont posé la même question à Emmanuel Macron.
00:36:43 Cette question n'est pas celle de partis pro-russes.
00:36:46 Avant l'entrée en guerre de Poutine,
00:36:48 je pense que la France n'était pas anti-Poutine,
00:36:50 si vous me permettez.
00:36:51 Ah bon ?
00:36:52 Il suffit d'aller retrouver les tweets d'Emmanuel Macron
00:36:54 quand il le recevait à Brégançon.
00:36:56 Ah oui, à Versailles.
00:36:58 Voilà, il a été reçu à Versailles et à Brégançon.
00:37:00 Oui, mais il y a une différence.
00:37:02 Mais il y a une différence entre les deux.
00:37:03 Mais je suis désolé de le dire.
00:37:04 Mais non, mais la France, en fait,
00:37:05 de reprocher avant la guerre à quelqu'un
00:37:07 d'être sur une position différente d'après la guerre,
00:37:10 je trouve que ça me paraît étrange,
00:37:12 mais on peut le reprocher à tous les présidents français.
00:37:14 Mais Pascal, il y a une différence entre faire de la diplomatie
00:37:16 et parler à tout le monde,
00:37:17 et être pro-Poutine et mettre dans son propre...
00:37:19 Enfin là, il répondait, il y avait une question sur les troupes.
00:37:22 C'est quand même pas la même chose.
00:37:24 Marine Le Pen.
00:37:25 Mais attendez, on va quand même pas être dupe
00:37:27 de la déclaration de Marine Le Pen.
00:37:29 On peut ne pas être dupe de celle de Gabriela Talosque.
00:37:31 Non seulement depuis le début,
00:37:32 elle nous expliquait qu'il fallait une alliance avec la Russie,
00:37:34 ils ont envoyé des observateurs électoraux
00:37:36 pour valider le référendum.
00:37:37 Vous êtes d'accord que c'est parce qu'elle demande là dans la séquence quand même ?
00:37:39 Mais depuis deux ans,
00:37:40 elle nous explique qu'on va être co-miligérants
00:37:42 même quand on livre des casques.
00:37:44 Je voudrais qu'on écoute Marine Le Pen.
00:37:45 Elle a été dans un alignement permanent sur la propagande de Poutine depuis le départ.
00:37:48 Donc on va pas être dupe.
00:37:50 Oui, je ne suis pas en train de passer le débat sur Marine Le Pen.
00:37:53 Marine Le Pen, c'est la boussole qui monte le sud,
00:37:54 ou plutôt l'est, sur la Russie.
00:37:56 Et de Gaulle était pro-Staline ?
00:37:58 De Gaulle était pro-Staline ?
00:38:00 On vient de rompre avec 50 ans de politique étrangère.
00:38:05 Général de Gaulle, il s'est battu pour l'indépendance de la Pologne.
00:38:07 On vient de rompre avec 50 ans de diplomatie française
00:38:09 où la France maintenait l'équilibre entre les États-Unis et la Russie.
00:38:12 Non, non, non.
00:38:13 Général de Gaulle, comme capitaine, il s'est battu pour l'indépendance de la Pologne.
00:38:17 C'est ça.
00:38:18 Lors de la crise de Cuba, il a dit à l'ambassadeur des États-Unis
00:38:20 "je n'ai pas besoin de voir les photos parce que je me fais confiance".
00:38:22 Et le général de Gaulle a envoyé des troupes.
00:38:23 Il est allé parler à l'université de Kravograd.
00:38:24 Bon, écoutons Marine Le Pen.
00:38:25 Monsieur Haddad.
00:38:26 Pour parler de la souveraineté de la Pologne.
00:38:27 Vraiment, ne remettons pas en question de ce côté-là l'héritage du général de Gaulle.
00:38:32 Non, dominez.
00:38:33 Le général de Gaulle était évidemment partisan d'envoyer des troupes au sol contre la Russie.
00:38:38 Mais quel rapport ?
00:38:39 Écoutons Marine.
00:38:40 Il y a 60 ans.
00:38:41 Non, mais ce que veut dire monsieur Jamey, il a raison.
00:38:45 Et beaucoup de gens qui connaissent la diplomatie.
00:38:49 S'il vous plaît, monsieur Haddad.
00:38:51 Ce que dit monsieur Jamey, beaucoup de diplomates qui connaissent ces sujets-là le disent.
00:38:55 La France a toujours eu un rapport privilégié avec la Russie.
00:38:59 Toujours, de tout temps.
00:39:00 Et c'est un axe extrêmement puissant.
00:39:02 La souveraineté des nations.
00:39:03 Et la France a toujours défendu les petites nations d'Europe centrale.
00:39:06 La France n'a toujours pas défendu les pays baltes.
00:39:11 Mais en revanche, effectivement, c'est ce que disait également...
00:39:14 La Pologne, elle a des relations historiques avec la Pologne.
00:39:16 La République tchèque.
00:39:17 Il y a deux pays qui ne sont pas d'accord avec la position historique.
00:39:19 Écoutons Marine Le Pen qui a répondu à monsieur Haddad.
00:39:22 Je le dis très clairement.
00:39:24 Dans une démocratie mature, le Premier ministre ne peut pas systématiquement répondre par un injure
00:39:31 à la première force d'opposition.
00:39:34 Je crois que ma question était légitime.
00:39:37 Qu'elle était exprimée de manière extrêmement modérée.
00:39:41 Raisonnable.
00:39:43 Il y a une consigne, semble-t-il, qui a été donnée aujourd'hui à la Macronie dans son ensemble.
00:39:49 D'insulter, de mentir, de diffuser des fake news.
00:39:54 Et ça ne grandit pas notre pays, notamment au regard de nos partenaires.
00:40:03 Peut-être l'effet inverse qui se produit, puisque Mme Le Pen apparaît comme modérée sur ces sujets-là.
00:40:09 C'est elle qui paraît attaquée d'une certaine manière.
00:40:13 Donc peut-être que tout ça va être contre-productif à l'arrivée.
00:40:15 Et on verra effectivement avec les élections européennes.
00:40:18 Vous voulez dire quelque chose, Gauthier ?
00:40:20 Tous les alliés, là chez Emmanuel Macron, alors qu'il venait de les réunir lundi soir...
00:40:24 À commencer par la République tchèque et la Pologne.
00:40:26 À commencer par la République tchèque et la Pologne, l'Allemagne, Madrid, Rome...
00:40:30 Vraiment tout le monde.
00:40:32 Il se fait attaquer par toutes les oppositions qui disent la même chose.
00:40:35 Dans le lexique, ça va de la folie à la France insoumise, à la légèreté chez les Républicains.
00:40:40 Donc la question qu'on se pose, c'est pourquoi Emmanuel Macron a-t-il dit cela ?
00:40:44 C'est parce que, pour certains, on avait anticipé ici qu'on aurait des attaques comme celle-ci contre le Rassemblement national.
00:40:50 Le débat était sur quoi depuis 10 jours ? Sur l'agriculture.
00:40:53 Il est sur quoi depuis 24 heures ? Sur l'Ukraine.
00:40:56 Ça a avantage, de leur point de vue, la majorité.
00:40:59 Car on peut taxer les uns ou les autres d'être pro-russes, comme on le fait depuis le début de cette émission.
00:41:04 Donc je ne vois pas, si ce n'est pas pour cela, si ce n'est pas un contre-feu pour changer le sujet numéro un dans les débats...
00:41:09 Eric Nolo !
00:41:10 Et si ce n'était pas pour attaquer le RN en vue des Européens...
00:41:12 Eric Nolo !
00:41:13 Eric Nolo n'est pas d'accord.
00:41:14 Non, je ne suis pas d'accord.
00:41:15 Moi, je vois.
00:41:16 Ça peut être à la fois une manœuvre de diversion et un thème très important.
00:41:19 Moi, je crois aux deux.
00:41:20 En effet, il y a une part de diversion, mais je crois que c'est un thème capital.
00:41:23 Et il faut quand même, dans ce genre de crise, savoir où sont les uns et les autres.
00:41:27 Quand, au fil des années, tant le RN que la FI ont cessé de prendre des positions pro-russes, il me semble que c'est du simple...
00:41:35 On a tout dit, ce qu'on devait dire.
00:41:36 Non, mais attendez, juste...
00:41:37 On a tout dit, ce qu'on devait dire.
00:41:38 Non, mais oui.
00:41:39 D'accord sur les positionnements des uns et des autres.
00:41:41 Hier, je répète, ça n'était pas l'enjeu de cet échange entre Gabriel Attal et Marine Le Pen.
00:41:46 Elle a posé la question qu'ont posé toutes les oppositions, plus tous les alliés, plus l'OTAN, plus les États-Unis, plus l'Ukraine elle-même.
00:41:55 D'accord, mais j'avais envie de lui poser la question d'où vous parlez.
00:41:59 Non, mais d'accord.
00:42:00 Parce qu'on peut exprimer la même position pour des raisons différentes, vous comprenez ?
00:42:03 Oui, alors, là, en l'occurrence, ce n'était pas pour des raisons différentes.
00:42:06 Tout le monde a eu peur de l'engagement.
00:42:08 Même la Macronie elle-même s'est décomplée d'ailleurs.
00:42:10 Ça va tant guère, Céric.
00:42:11 Mais justement, c'est pour ça que je vous dis que là, il y a une question qui n'est pas celle que vous posez, qui est légitime par ailleurs.
00:42:15 Moi, je n'ai aucun problème à ce qu'on interroge le positionnement des uns et des autres, qu'on accepte aussi qu'ils évoluent en fonction de la situation.
00:42:21 Vous comprenez que c'est un climat aujourd'hui avec Emmanuel Macron, et on l'a vu au Salon de l'agriculture.
00:42:25 Ceux qui ne sont pas d'accord avec vous, on leur parle mal, on les traite...
00:42:29 La coordination rurale, c'est le Rassemblement national, le Front national, c'est des pro-russes, etc.
00:42:36 C'est un peu agaçant, c'est-à-dire qu'on peut mener des débats sans être renvoyé à des positions d'extrême droite.
00:42:41 Cher Pascal, moi je tire quand même votre attention sur une coïncidence étrange,
00:42:45 c'est qu'on est en train de mettre à jour l'ampleur des complicités qui liaient une partie de la classe médiatico-intellectuelle à l'Union soviétique.
00:42:53 Apparemment, ça allait loin.
00:42:54 Moi, je trouve que plutôt que de s'en occuper 50 ans plus tard, on devrait se poser aujourd'hui qu'est-ce que ça implique d'avoir des positions pro-russes.
00:43:01 Vous avez juste à écouter les journaux, vous découvrez le monde, pardonnez-moi, vous découvrez le Pérou à Orléans.
00:43:07 Vous n'avez rien découvert dans l'enquête du Point ?
00:43:09 Mais je n'ai rien découvert que je ne lise dans les années 60-70.
00:43:12 Tous les comédiens qui allaient en Urch, Yves Montand en a parlé avant.
00:43:16 Non, je ne vous parle pas des idiotiles, je ne vous parle pas des compagnons de route, je vous parle des complicités stipendiées ou pas.
00:43:22 C'est pas la même chose. Je trouve que plutôt que de faire de l'histoire 50 ans après, on devrait s'interroger quand même.
00:43:28 Alors vous faites référence au livre de M. Jauvert et des espoirs et notamment de M. Grimbach.
00:43:33 Juste un mot, je suis un peu surpris de votre analyse de la situation.
00:43:36 Moi, figurez-vous, je vis dans un pays où 90% des médias sont pour l'Ukraine contre la Russie.
00:43:42 Alors votre description m'échappe un peu.
00:43:45 On va remercier M. Haddad.
00:43:47 Il y a eu des réseaux pro-soviétiques, je vois qu'il y a des réseaux pro-russes. C'est tout.
00:43:53 On appartient à un réseau lorsque l'on a une opinion différente de la vôtre, par exemple.
00:43:57 Pas du tout.
00:43:59 On n'est pas encore en guerre.
00:44:02 C'est pas vous que je vise, mon cher.
00:44:04 On n'est pas encore en guerre. Il n'y a pas encore de censure.
00:44:07 On peut avoir une opinion totalement différente de la vôtre.
00:44:11 M. Haddad, politique intérieure.
00:44:15 J'ai dit ici que les amis d'Emmanuel Macron sont des poltrons.
00:44:22 C'est-à-dire qu'aucun n'a voulu prendre la tête de liste de la liste Renaissance aux Européennes.
00:44:31 Donc moi, si j'étais Emmanuel Macron, je dirais, oui, vous êtes des poltrons.
00:44:36 Je trouverais peut-être une autre formule.
00:44:39 Je dirais, vous êtes des poltrons.
00:44:42 Vous ne voulez pas défendre mon bilan.
00:44:44 Bruno Le Maire, qui veut être président de la République, pourrait prendre la tête de liste.
00:44:48 Quelques têtes d'affiches de la Macronie, il n'y en a pas tant que ça.
00:44:52 Donc, il aurait pu se présenter.
00:44:53 Et à l'arrivée, c'est Madame...
00:44:55 Ça va être confirmé demain, c'est Valérie Ayer, qui est plus européenne.
00:44:57 Valérie Ayer, qui a sûrement plein de qualités, mais que personne ne connaît.
00:45:01 Personne ne la connaît.
00:45:02 Ce qui est quand même extraordinaire, au moment où tu rentres en campagne,
00:45:06 tu proposes quelqu'un que personne ne connaît.
00:45:09 Moi, je crois que je n'ai jamais vu ça.
00:45:11 Jamais dans des élections européennes.
00:45:13 Nathalie Boisson n'était pas très connue.
00:45:15 Alors, vous, vous la connaissez sans doute.
00:45:16 Je la connais.
00:45:17 Mais elle est sûrement formidable.
00:45:18 Mais vous savez quoi ?
00:45:19 Mais ça veut dire que les autres ne veulent pas y aller.
00:45:20 C'est ça que je veux dire.
00:45:21 Moi, je pense que ce qui est bien, c'est de prendre des députés européens qui font le job.
00:45:24 C'est la cinquième députée européenne la plus influente.
00:45:25 C'est vraiment pour ça qu'elle a été choisie.
00:45:26 Elle a raison, elle a été choisie parce que personne ne voulait y aller.
00:45:28 C'est la présidente de notre groupe qui a remplacé Stéphane Séjourné au Parlement européen.
00:45:32 C'est la cinquième députée européenne la plus influente au Parlement européen.
00:45:35 Je peux vous dire qu'elle est sacrément plus influente que Jordane Bardella, qui ne met jamais les pieds.
00:45:38 À un moment, attendez, moi je suis parlementaire, je suis payé pour être parlementaire, je vais au Parlement, je dépose des amendements, je fais des rapports.
00:45:43 C'est mon job.
00:45:44 Je suis payé par le contribuable pour ça.
00:45:46 Jordane Bardella, il nous explique que la loi française se fait abranger.
00:45:48 Écoutez, je vous parle de Madame Eyer, vous me parlez de Jordane Bardella.
00:45:51 En fait, vous êtes obsédé.
00:45:52 C'est des obsessions chez vous le Rassemblement national.
00:45:55 Je vous parle de votre camp.
00:46:00 Je vous parle de votre camp.
00:46:02 C'est ça qui m'intéresse.
00:46:03 Pourquoi Niakib Ba ?
00:46:04 Moi, j'aime les gens qui bossent.
00:46:05 J'aime les gens qui travaillent.
00:46:06 J'aime les députés européens qui travaillent.
00:46:08 J'entends bien ce que vous dites.
00:46:09 C'est quand même clair.
00:46:10 Comme ils n'ont pas réussi à trouver une tête de l'UPR, connue, reconnue, etc., ils transforment, et ils vont transformer, l'élection européenne de juin en un plébiscite pour M. Macron et M. Attal, contre M. Bardella et Mme Le Pen.
00:46:25 C'est comme ça que ça va fonctionner.
00:46:26 C'est comme ça que c'est compris par cette fonction.
00:46:28 Il n'a pas tout à fait tout sur l'analyse par rapport à ce que vous venez de dire.
00:46:30 Je vous parle de Madame Eyer et vous me parlez du Rassemblement national.
00:46:33 C'est ce que le Rassemblement national essaie de faire.
00:46:36 Ils veulent faire de cette campagne un enjeu national.
00:46:39 Absolument, c'est son intérêt.
00:46:40 Nous, je crois qu'on va parler des enjeux de cette campagne.
00:46:43 C'est des enjeux européens.
00:46:44 On va leur attirer.
00:46:46 Un exemple très concret.
00:46:49 Si on parle de l'Ukraine, par exemple, pour revenir à ce qu'on disait tout à l'heure.
00:46:51 Si demain, on a un Parlement européen qui est bloqué avec l'ERN et l'AFD, on ne pourra plus donner d'aide à l'Ukraine.
00:46:58 Donc ça, c'est un enjeu.
00:46:59 On ne pourra plus donner d'aide économique, notamment, ou de munitions.
00:47:02 Donc, vous confirmez ce que je disais.
00:47:04 Ça va être un plébiscite pour M. Macron, pour Mme Le Pen.
00:47:08 Ça va être une élection européenne.
00:47:09 Comme toujours.
00:47:10 A l'arrière, il y a des familles de paysans.
00:47:12 Non, mais M. Eyer.
00:47:13 Des familles de paysans.
00:47:14 Je vous assure.
00:47:15 Petit défi de l'agriculteur.
00:47:17 M. Eyer.
00:47:18 M. Haddad.
00:47:19 D'abord, je ne vous connaissais pas.
00:47:20 Vous êtes sympathique.
00:47:21 Merci.
00:47:22 Première chose.
00:47:23 Vous êtes sur notre panneau.
00:47:24 Je suis très content aussi.
00:47:25 Je vous suis depuis longtemps parce que je suis un fan de foot.
00:47:26 Alors, ça me fait plaisir.
00:47:27 Évidemment.
00:47:28 Vous avez 50 niches qui est connu tout petit.
00:47:30 D'abord, vous êtes sympathique et souriant.
00:47:32 C'est agréable.
00:47:33 Merci.
00:47:34 Deuxième chose.
00:47:35 Vous êtes dans votre rôle.
00:47:36 Évidemment, vous défendez le président avec des éléments de langage.
00:47:40 Mais c'est vrai que, et c'est peut-être le succès aussi de cette émission au moment où elle est attaquée,
00:47:45 il y a une parole de vérité que vous ne pouvez pas avoir, les hommes politiques.
00:47:49 Tout ce que vous avez dit ce matin, vous êtes dans votre rôle.
00:47:51 Je ne sais même pas si vous le pensez complètement.
00:47:53 Mais bon, c'est comme ça.
00:47:54 Vous êtes obligés.
00:47:55 Non, parce que là, par contre…
00:47:56 On est toujours content d'être là.
00:47:57 C'est quand même important.
00:47:58 Moi, je pense que vous êtes sincère.
00:48:00 Vous savez bien que personne n'a voulu, par exemple, sur le dernier sujet, personne n'a voulu s'y coller.
00:48:05 Parce que c'est quand même…
00:48:06 Je veux dire, c'est un casting.
00:48:08 Tu n'as pas eu Alain Delon, tu n'as pas eu Jean-Paul Belmondo, tu n'as pas eu…
00:48:11 Et puis tu choisis une autre personne.
00:48:13 Tu choisis une troisième ou une quatrième.
00:48:17 C'est un peu ça.
00:48:18 C'est le casting qui n'a pas marché.
00:48:19 Moi, je fais partie des gens qui pensent que…
00:48:20 J'en parle beaucoup dans mon mandat.
00:48:21 Je fais partie des gens qui pensent que c'est une guerre importante qui nous concerne.
00:48:23 Ah oui, mais là…
00:48:24 J'y vais depuis 10 ans.
00:48:26 Si je voulais synthétiser, je dirais qu'Éric Nolot a bien posé le problème.
00:48:30 Il a été remarquable.
00:48:32 Parfait.
00:48:33 Mais vous êtes dans votre rôle.
00:48:35 Et vous le jouez bien.
00:48:37 Non, mais écoutez, je le prendrai comme un compliment.
00:48:40 Eh bien, vous avez le droit de revenir.
00:48:41 Je reviendrai avec plaisir.
00:48:43 Vous allez revenir pour défendre la Macronie.
00:48:45 Parce qu'elle est parfois un peu attaquée.
00:48:47 Pas que par nous, mais par des gens.
00:48:49 Et on voit Marine Le Pen qui se victimise en disant…
00:48:51 Vous revenez demain si vous voulez.
00:48:53 Vous revenez quand vous voulez.
00:48:54 Désormais, 9h54, vous allez revenir.
00:48:56 On marque une pause et on va recevoir Chloé Morin, quand il aura 20 ans.
00:49:01 Chloé Morin, "À ceux qui éteignent les lumières".
00:49:03 C'est un livre passionnant, sur notamment le wokisme.
00:49:07 À tout de suite.
00:49:08 Nous recevons Chloé Morin.
00:49:13 Bonjour.
00:49:14 Bonjour.
00:49:15 Vous êtes politologue, vous êtes spécialiste de l'analyse de l'opinion et de la communication publique.
00:49:18 On va parler du wokisme.
00:49:20 Mais beaucoup de gens qui sont en train de nous écouter ne savent même pas ce que c'est le wokisme.
00:49:26 Et il faudrait le définir précisément pour eux.
00:49:30 Alors, il n'y a pas de consensus sur la définition du wokisme.
00:49:33 Donc, je propose ma définition, mais elle est sujette à débat.
00:49:36 Le wokisme, pour moi, c'est une nébuleuse idéologique qui rassemble des différents courants
00:49:42 et qui ont tous en commun de partager le monde entre les dominants et les dominés.
00:49:47 Donc, les dominants, vous avez l'homme blanc, vous avez les occidentaux en général,
00:49:51 vous avez les anciennes puissances coloniales, vous avez Israël, par exemple, dedans.
00:49:55 Et puis, les dominés, ce sont l'ensemble des populations qui subissent des discriminations.
00:49:59 Et donc, vous avez forcément les femmes, les musulmans, les immigrés en général, etc.
00:50:05 Ça dépend dans quel pays aussi on s'inscrit, parce que le wokisme, c'est un courant
00:50:09 qui est fortement représenté aux États-Unis, mais aussi dans d'autres pays, et donc en France.
00:50:14 Et le but du combat politique, c'est de renverser les rapports de domination.
00:50:18 Et pour renverser les rapports de domination, tous les moyens sont bons,
00:50:22 c'est-à-dire y compris la censure, la violence, le fait de contourner la loi,
00:50:28 de contourner la présomption d'innocence et d'autres principes fondamentaux comme ça.
00:50:32 Donc, le wokisme, c'est une grille de lecture, dominants, dominés, avec un objectif, renverser le rapport de force.
00:50:42 Somaïa Labibi, moi je trouve que c'est une bonne définition, je ne sais pas ce que vous en pensez, c'est clair.
00:50:48 - C'est la véritable définition. - Éveillée, c'est ça ?
00:50:50 - Oui, mais éveillée, ça ne veut rien dire.
00:50:53 Parce que Chloé Mora, je trouve que sa définition permet...
00:50:57 - Éveillée sur une existence de minorité et de dominance. - Voilà, éveillée.
00:51:00 Vous êtes bien éveillée en tout cas.
00:51:02 - Excusez-moi, comment ? - Je dis que ce n'est pas à vous maintenant.
00:51:08 Parce que si vous suivez l'émission tous les jours, quand arrive 10h, je reçois l'invité, je fais un petit mot avec l'invité,
00:51:14 et après j'écoute les informations. - Ici, je ne la suis pas.
00:51:17 - Mais c'est la même mécanique que le jour. - Vous allez voir, finalement, c'est toujours la même chose.
00:51:23 - Mais quand je ne suis pas ici, et que je parle chez moi, vous ne m'entendez pas.
00:51:29 - Ah non, on n'a pas cette chance. - Parce que là, jusqu'ici, vous pouvez m'empêcher de parler.
00:51:34 - C'est presque un sketch de Raymond Deveaux. - C'est le meilleur de mes gens.
00:51:39 - Mon chien, si vous voulez. Sommeillé à la midi, c'est à vous.
00:51:45 - L'État aide les pêcheurs du golfe de Gascogne à sortir la tête de l'eau bloquée à quai pendant un mois à cause des dauphins.
00:51:54 Une plateforme a été lancée hier pour les soutenir à hauteur de 80, voire 85 % de leur chiffre d'affaires,
00:52:00 annonce ce matin de Christophe Béchut au micro de Sonia Mabrouk.
00:52:04 Quatrième jour d'alerte au cru, six départements toujours placés en vigilance orange.
00:52:08 Les riverains sont à bout, notamment dans le nord du pays, où certains d'entre eux vivent littéralement les pieds dans l'eau depuis novembre dernier.
00:52:16 Et puis, malgré le vote sanction sur Gaza, il remporte la primaire démocrate dans le Michigan.
00:52:21 Joe Biden fait un pas de plus vers l'investiture, alors que le scrutin a fait l'objet de milliers de votes blancs.
00:52:27 Une manière pour les électeurs de le sanctionner pour son soutien à Israël.
00:52:31 Il y a une information évidemment, on parlait de Madame Ayer que personne ne connaît,
00:52:34 mais qu'on va connaître puisqu'elle a piloté la campagne européenne pour Renaissance.
00:52:39 Le 13 juin, elle a voté au Parlement européen les orientations de l'Union européenne sur la concurrence.
00:52:45 Le 13 juin dernier. Et le 9 mai, la suspension pour une année supplémentaire des droits de douane sur les produits agricoles ukrainiens.
00:52:52 Les politiques européennes seront au cœur de la crise agricole.
00:52:56 Et vous avez vu la numéro 2, qui est aussi agricultrice des Républicains,
00:53:01 s'est dite favorable hier sur France Info à la régularisation des travailleurs sans papier dans les métiers en tension,
00:53:07 que sont les métiers agricoles. Donc là aussi, ça fait polémique.
00:53:10 On va parler du wokisme, bien évidemment. C'est un sujet qui nous passionne.
00:53:14 On en parle beaucoup. Et d'ailleurs, vous posez la question. Est-ce qu'on en parle trop ?
00:53:19 Est-ce que les médias en parlent trop ? Les médias en font-ils trop ?
00:53:21 Il est clair que le mouvement woke bouscule notre société,
00:53:23 fait bouger les lignes de ce que la morale juge acceptable enjante de nouvelles lois et l'apparition de nouvelles revendications.
00:53:28 Ne peut-on pas cependant considérer que le traitement accordé par les médias,
00:53:31 ce phénomène hautement polarisant, est en partie biaisé au point de contribuer à le discréditer ?
00:53:36 Pourquoi dit-on tout ça ?
00:53:37 Parce que je pense qu'il ne faut pas tout confondre.
00:53:39 Moi, j'essaye de distinguer ce qui relève du combat pour l'égalité,
00:53:43 et qui est légitime et qui se déploie dans le respect des règles, de nos lois et des principes républicains.
00:53:50 Et puis ce qui relève du wokisme, et qui est donc nuisible.
00:53:56 Donc pour le dire autrement, vous avez une partie de la gauche qui mène un combat pour les droits des femmes,
00:54:03 pour les droits des minorités, quelles qu'elles soient.
00:54:07 Et c'est parfaitement légitime, et ça relève du débat légitime.
00:54:11 En revanche, quand elle commence à jeter des anathèmes, à vouloir censurer,
00:54:15 censurer des œuvres, condamner à la mort sociale telle ou telle personne, là ça me pose un problème.
00:54:21 On en parlera évidemment assez longuement de ce livre.
00:54:24 Deux ou trois petites informations avant ça.
00:54:26 D'abord, M.Béchu, qui est ministre de la Transition écologique,
00:54:32 mais il est ministre de la Planète.
00:54:34 Le portefeuille a été élargi.
00:54:37 Je trouve que ça en dit long.
00:54:39 En fait, ça dit tout cette phrase.
00:54:42 « Je suis ministre de la Planète ». Bon, ok, d'accord.
00:54:45 C'est beau, un ministre cosmique.
00:54:47 On ferme la maison.
00:54:48 Il défend la planète.
00:54:50 Ce n'est pas ce qu'il a dit.
00:54:52 Il a dit « Vous voyez bien, avec en face, je suis ministre de la Planète ».
00:54:54 Oui, il a été repris par Sonia Mabrouk, qui était surprise.
00:54:56 Écoutons M.Béchu.
00:54:59 Vous savez, moi, sur ce genre de sujet,
00:55:02 les gens qui, le jour où ça réouvre, vous disent « On a fait les comptes,
00:55:06 mais il faut tenir compte des courants, des machins,
00:55:08 et donc c'est la preuve que ça marche ou que ça marche pas »,
00:55:10 ça me fascine, mais on est en train de prendre le temps
00:55:13 de consolider les données et dans quelques jours...
00:55:15 Vous êtes le ministre des Pêcheurs ou des ONG environnementales
00:55:17 qui ont empêché les pêcheurs de pêcher ?
00:55:19 Je suis le ministre, si j'ose dire, de la Planète.
00:55:23 Et vous savez, à la fin...
00:55:24 Ambitieux.
00:55:25 Non, mais je m'explique.
00:55:27 Penser que l'objectif des pêcheurs est de vider la mer des poissons
00:55:30 ou des espèces, c'est mentir aux gens.
00:55:33 Donc, ils sont les premiers à être concernés par ces sujets.
00:55:36 Mais il y a des cas dans lesquels les politiques que nous conduisons,
00:55:39 elles doivent aider au maintien des équilibres écologiques.
00:55:42 Bon, écoutez, chacun pourra commenter.
00:55:45 Je suis bien d'accord avec vous.
00:55:47 Suspense aujourd'hui au Sénat, un mois après une large adoption
00:55:50 à l'Assemblée nationale le 30 janvier,
00:55:52 les sénateurs doivent se prononcer aujourd'hui à partir de 16h30
00:55:55 sur l'inscription de l'interruption volontaire de grossesse
00:55:57 dans la Constitution, l'IVG.
00:55:59 Les débats commencent à partir de 16h30 au Palais du Luxembourg.
00:56:02 Moi, je trouve que c'est un sujet absolument passionnant.
00:56:04 Pourquoi ? Parce que j'ai vu émerger depuis un mois, deux mois,
00:56:08 que ce sujet est en place, une crainte des femmes,
00:56:11 que je n'imaginais pas.
00:56:13 Moi, je ne pensais pas qu'il fallait mettre l'IVG dans la Constitution.
00:56:17 Autour de moi, je vais le dire comme ça,
00:56:20 j'ai souvent cité les jeunes femmes de CNews,
00:56:23 c'est une réalité, toutes, avec celles avec qui j'ai parlé.
00:56:27 - Il y a une telle unanimité que du coup, je ne vois pas ce qu'on craint.
00:56:31 - Non, mais ça dit quelque chose, c'est ça que je veux vous dire.
00:56:34 Ça dit quelque chose de notre société.
00:56:36 Je ne sais pas ce qu'en pense d'ailleurs Chloé Morod.
00:56:38 Vous êtes pour ou contre, par exemple ?
00:56:40 - Pour la constitutionnalisation ? - Oui.
00:56:42 - Oui, je suis plutôt pour, mais je ne fais pas partie des gens
00:56:45 qui considèrent qu'il y a une crainte urgente et immédiate à avoir.
00:56:49 Mais je suis pour.
00:56:50 - Et pourquoi vous êtes pour ?
00:56:52 - Parce que symboliquement, c'est important, je pense.
00:56:56 Je pense qu'on est plutôt dans le symbole que dans le...
00:57:00 Voilà, dans le tranché idéologique.
00:57:04 - C'est exactement ça. La réponse est parfaite et elle est honnête.
00:57:07 - Est-ce que la constitution est un recueil de symboles ?
00:57:09 - Oui, pourquoi pas.
00:57:11 - Aussi ? - Je ne sais jamais.
00:57:14 - Ça va être votre... - J'imagine votre position.
00:57:16 - Ah bon, bah allez-y.
00:57:18 - Je peux, oui, mais je l'imagine.
00:57:22 - Peut-être pas. Je trouve que ça part d'une bonne intention.
00:57:26 C'est une très bonne chose, une chose positive
00:57:29 que ce soit inséré dans la constitution, qui va grossir sans cesse.
00:57:33 Vous savez, comme les codes commerciaux, paysans, etc.
00:57:36 - Ça commençait bien. - Non, non, non, attendez.
00:57:39 - Ça partait bien. - Comme les codes paysans.
00:57:41 - Je n'ai rien contre. - Rien contre Olivier Gé.
00:57:45 - Attendez, attendez, permettez.
00:57:47 C'est plutôt une bonne chose.
00:57:48 Mais ça a un effet pervers et évident, c'est que ça déconsidère la loi.
00:57:53 On considère désormais, semble-t-il, qu'il ne suffit pas
00:57:56 qu'une loi existe pour qu'elle soit respectée.
00:57:58 Il faut l'insérer dans la constitution.
00:58:00 - Ce qu'a fait Chirac, c'est la peine de mort.
00:58:02 - C'est un sport. - Ce que vous dites est vrai.
00:58:04 - C'est assez tordu.
00:58:06 Et attendez, deuxième chose, on dit ainsi inséré dans la constitution,
00:58:11 l'IVG sera protégée.
00:58:14 Mais si une majorité nouvelle se dessinait, ce qui n'est pas le cas du tout,
00:58:18 contre l'IVG, la loi ne tiendrait pas plus.
00:58:22 - Je suis d'accord avec vous.
00:58:23 - C'est beaucoup plus compliqué de changer la constitution
00:58:25 que de changer la loi.
00:58:26 - C'est pour ça que la bonne réponse est celle dont on a plein d'exemples.
00:58:29 - Charlotte, qui n'est pas d'accord ?
00:58:31 - Si il y avait une majorité parlementaire,
00:58:33 qui n'est pas d'accord ?
00:58:34 - Il faudrait 3/5ème.
00:58:35 - Si il y avait une majorité de droite contre l'IVG,
00:58:37 qui n'est pas d'accord ?
00:58:38 - Elle ne s'arrête pas à la réforme de la loi.
00:58:39 - Dominique Jamais.
00:58:40 - Elle réformerait aussi la constitution.
00:58:41 - Il faudrait 3/5ème du Congrès.
00:58:42 Et ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir 3/5ème du Congrès.
00:58:44 - Ne relancez pas Dominique Jamais qui est en forme aujourd'hui.
00:58:46 - Je ne relance pas, je le conteste.
00:58:48 - Bon, Charlotte d'abord.
00:58:50 - Non, mais allez-y.
00:58:52 - Elle avait commencé sa phrase.
00:58:54 - Non, mais la question, ce n'est pas juste un symbole, je suis désolée.
00:58:56 L'enjeu, il va beaucoup plus loin que ça.
00:58:59 D'ailleurs, le vrai enjeu, là, on dit, parce que tout le monde dit,
00:59:02 le Sénat pourrait retarder le vote.
00:59:03 Pourquoi il pourrait retarder le vote ?
00:59:04 Parce que le débat s'est fait autour de la manière dont on inscrit l'IVG dans la constitution.
00:59:09 Or, il y a un débat entre liberté ou liberté garantie.
00:59:13 L'Assemblée a voté une liberté garantie.
00:59:15 Qu'est-ce que ça veut dire une liberté garantie ?
00:59:17 Ça veut dire qu'il y a désormais un droit opposable à l'avortement,
00:59:21 à l'accès à l'avortement.
00:59:23 Ce qui veut dire que la clause de conscience est impossible d'un médecin.
00:59:27 Et donc là, vous voyez le basculement, c'est que Simone Veil, quand elle vote en 1975,
00:59:32 elle dit, la phrase, je l'ai notée, je le dis avec toute ma conviction,
00:59:35 l'avortement doit rester l'exception.
00:59:38 Parce que dans la loi, précisément, la règle, c'est le respect de la vie.
00:59:43 L'exception, c'est l'avortement.
00:59:45 C'est pour ça qu'il est dépénalisé à l'époque.
00:59:47 Depuis, et c'est pour ça qu'il y a une clause de conscience,
00:59:49 c'est pour ça qu'il y a un délai de réflexion qui est imposé à l'époque,
00:59:52 c'est pour ça qu'il y a un entretien préalable avec un psy,
00:59:55 c'est pour ça qu'il y a tous ces obstacles,
00:59:59 parce que Simone Veil, elle-même, dit, je fais confiance aux futures générations
01:00:03 pour dissuader, tant qu'elles le peuvent, les femmes d'avorter.
01:00:06 Il faut voir le basculement qu'on a eu sur ce sujet.
01:00:09 Or là, aujourd'hui, si vous en faites une liberté garantie dans la Constitution,
01:00:13 il y a donc un droit opposable à avoir accès à l'IVG,
01:00:16 donc il n'y a plus de clause de conscience et plus de liberté d'expression sur le sujet.
01:00:20 Le but, globalement, dans le débat, c'est d'en faire un dogme
01:00:24 qui ne souffre pas le droit au blasphème, si je puis me permettre.
01:00:28 Vous ne pouvez plus vous opposer.
01:00:30 On a déjà eu le délit d'entrave, vous ne pouvez même plus vous opposer
01:00:33 s'il y a un droit opposable à l'accès à l'avortement.
01:00:36 - Ça veut dire quoi, s'opposer ?
01:00:38 - Je ne pense pas qu'on puisse exprimer son opposition à l'avortement.
01:00:41 - On ne pourra pas obliger un médecin à procéder ?
01:00:43 - Excusez-moi, on a vu ces derniers jours que c'était un peu compliqué,
01:00:45 si je puis me permettre.
01:00:46 - Non.
01:00:47 - Bien sûr que si !
01:00:48 - Non, je ne crois pas que ça aille.
01:00:50 - Ce n'est pas du tout le même débat.
01:00:52 - Ah, mais vous voyez, je vais vous expliquer pourquoi c'est le même débat.
01:00:57 - Je vous propose d'écrire une autre.
01:00:59 - On peut tellement en parler qu'on ne peut pas l'expliquer.
01:01:01 - Non, mais parce que restons sur la constitutionnalisation.
01:01:03 - Je vais vous dire ce que je voulais en dire.
01:01:05 - Moi, je trouve seulement étrange que le féminisme se préoccupe davantage
01:01:08 des dangers imaginaires que des dangers réels.
01:01:11 Il n'y a pas de danger sur le droit à l'IVG en France.
01:01:14 Ça fait même l'objet d'un consensus de plus en plus général.
01:01:17 Pour l'instant, non.
01:01:18 En revanche, les mêmes féministes observent un silence gêné
01:01:22 pour tout ce qui est atteint aux droits fondamentaux des femmes
01:01:27 sous la forme de l'islamisme, par exemple.
01:01:29 Madame Rousseau doit être, je le sais même certain,
01:01:32 favorable à l'inscription de l'IVG dans la constitution,
01:01:35 mais considère que le voile est un embellissement
01:01:37 et ils ont complètement lâché la cause des femmes, par exemple en Iran,
01:01:41 qui devrait être une cause sur laquelle elles s'expriment jour et nuit.
01:01:45 Donc c'est un peu bizarre quand même de s'accrocher à ce point, à des symboles,
01:01:48 et dès que le problème est réel, et il est bien réel en Iran et ailleurs,
01:01:51 et même en France, de s'en désintéresser.
01:01:53 Je trouve ça un peu bizarre.
01:01:54 - Il y a un argument qu'on prend tout le temps sur ce plateau,
01:01:56 c'est celui de l'opinion publique sur l'immigration.
01:01:58 Oui, Français sur 10 pensent la même chose.
01:01:59 Là, il se trouve qu'il y a 81% des Français
01:02:01 qui sont pour la constitutionnalisation de l'IVG dans le Qijam.
01:02:04 - Oui, dernier mot sur ce sujet.
01:02:07 - J'ai bien entendu Charles Pépin.
01:02:09 - Il faut entendre ce que disent les gens.
01:02:11 - Je ne partage pas vraiment son interprétation, si elle le permet.
01:02:13 - Dernier mot.
01:02:14 - Je pense que la clause de conscience ne sera pas remise en cause pour les médecins.
01:02:18 - Elle est sans cesse remise en cause.
01:02:19 - C'est comme pour les avocats, qui ont une conscience.
01:02:21 On ne peut pas obliger un avocat à défendre une cause qu'il ne veut pas défendre,
01:02:24 alors que la défense est un droit opposable.
01:02:26 Je ne pense pas que ça remettra...
01:02:28 Vous ne pourrez pas obliger un médecin à procéder à un avortement
01:02:30 si c'est contraire à sa...
01:02:32 - Vous êtes au courant que les mêmes qui ont poussé pour la constitutionnalisation
01:02:35 ont réclamé à plusieurs reprises la suppression de la clause de conscience sur les VG.
01:02:39 Le renseignement est en tête.
01:02:41 Je suis désolée, c'est discuté extrêmement régulièrement.
01:02:44 - En tout cas, c'est aujourd'hui, le texte est soumis au vote des 348 sénateurs.
01:02:47 Ils peinent à convaincre la majorité sénatoriale, une alliance entre les Républicains.
01:02:51 Moi j'ai entendu des Républicains, c'est très intéressant,
01:02:53 qui ont dit "si je vote contre la constitutionnalisation, mes filles ne me parlent plus".
01:02:56 - Exactement.
01:02:57 - Et moi, souvent je vous ai parlé de ça.
01:03:00 On est tous des hommes, on a des idées,
01:03:04 puis après on est confrontés, on rentre, on parle avec nos enfants
01:03:08 et forcément ça nous influence.
01:03:10 Bien évidemment, qui ne serait pas influencé par ce que pensent ses enfants ?
01:03:13 - Mais ça c'est normal.
01:03:14 - Et tant mieux d'ailleurs qu'on soit influencé par nos filles, lorsqu'on en a.
01:03:17 - Et en fait, ce sont des interventions minoritaires.
01:03:20 - Oui, oui.
01:03:21 - Ce sont des interventions minoritaires.
01:03:22 - Ah non, mes filles, c'est pas minoritaire, je vous en prie.
01:03:24 - Je ne vous ai pas vos filles en particulier.
01:03:27 - Majoritaire.
01:03:28 - Vous m'excuserez auprès d'elles.
01:03:29 Mais il y a des interventions à l'heure actuelle minoritaires
01:03:32 qui justifient les gens qui prétendent qu'il y a une menace,
01:03:36 une interdiction sur l'autorisation de l'IVG.
01:03:38 - C'est pas que les filles, d'ailleurs, c'est aussi les garçons.
01:03:40 En fait, comme toujours, mon...
01:03:41 - Pour l'instant, il n'y a pas de problème en France.
01:03:43 - Je vais vous dire, dans beaucoup de sujets,
01:03:47 ma grille de lecture, elle est générationnelle.
01:03:49 C'est toujours pareil.
01:03:50 Les moins de 30 ans, ils pensent ça.
01:03:51 - Mais...
01:03:52 - Et puis vous, qui avez un autre âge...
01:03:53 - C'est plus que générationnel, vous avez 8 Français sur 10 qui pensent la même chose.
01:03:55 - C'est ça la grille de lecture sur tous ces sujets.
01:03:57 - Mais là, il y a 81 % des Français qui sont d'accord.
01:03:59 - Bon, avançons. Avançons.
01:04:01 - Vous me discriminez.
01:04:03 - Mais je vous discrimine, oui.
01:04:05 - Vous m'obéitez.
01:04:06 - C'est de l'ingisme.
01:04:07 - On va parler de l'ingisme.
01:04:08 - Ça lui sera pas reproché.
01:04:09 - Vraiment, avant d'évoquer le livre de Madame Morin,
01:04:12 Alain Delon, Alain Delon, 72 armes quand même.
01:04:16 - Un peu exagéré.
01:04:17 - Trois fois intérêt à aller à doucher, celui-là.
01:04:19 - C'est tranché.
01:04:20 - Il a de quoi tenir un siège.
01:04:22 - Bon, et alors, je crois qu'Anouchka Delon
01:04:24 était avec Léa Salamé ce matin.
01:04:25 Et je vous propose de l'écouter.
01:04:27 - Les armes dans votre famille...
01:04:34 - C'est quelque chose qui a toujours fait partie de la famille.
01:04:37 C'est presque un mode de vie, je pense, chez mon père.
01:04:41 Donc ça le regarde, c'est sa passion, en fait.
01:04:44 C'est sa passion, et nous, on a grandi là-dedans.
01:04:47 Et c'est compliqué aussi de trouver sa place d'enfant
01:04:50 dans un univers comme ça.
01:04:52 Et on la trouve comme on peut.
01:04:54 On va dans la direction dans laquelle on décide d'aller aussi, avec ça.
01:04:58 - C'est la mythologie d'Alain Delon, si vous voulez, je dis.
01:05:02 - Il y a la légalité aussi.
01:05:04 - Oui, mais c'est une autre époque.
01:05:06 Et puis, c'est Alain Delon.
01:05:08 - Oui, c'est ça.
01:05:09 Voilà, c'est ça, c'est ça, notre argument.
01:05:11 - Oui, c'est Alain Delon.
01:05:12 - Vous savez que je pense qu'Anthony Delon
01:05:14 n'est pas pour rien dans cette saisie.
01:05:15 Vous vous souvenez, quand il est venu sur ce plateau,
01:05:17 il disait "Regardez bien la photo de Paris Match,
01:05:19 regardez ce qu'il y a sur la table".
01:05:20 Et il y avait un pistolet sur la table.
01:05:22 On ne touche pas à Alain Delon, s'il vous plaît.
01:05:24 - Non, mais c'est ça, peut-être.
01:05:25 - Il y a des choses dans la vie qui sont importantes.
01:05:27 Et écoutez Anoushka Delon, qui sérieusement, cette fois-ci,
01:05:30 a décrit la vie qu'elle vit aujourd'hui et qui est compliquée.
01:05:33 - Je suis chez mon père, je suis inquiète pour mon fils.
01:05:38 Et quand je suis avec mon fils, je suis inquiète pour mon père.
01:05:41 En fait, je vis un enfer personnel depuis septembre.
01:05:45 Dans ce cadre-là, j'en vis un autre personnel depuis janvier aussi.
01:05:49 Parce que c'est un enfer.
01:05:50 On ne peut pas parler d'autre chose et utiliser un autre mot qu'un enfer.
01:05:54 Parce que c'est violent, parce que c'est absurde,
01:05:56 parce que c'est abject et que c'est très agressif.
01:05:59 Et je suis là aujourd'hui parce que...
01:06:02 Mais parce que je n'ai même pas envie de polémiquer avec eux.
01:06:08 Parce qu'on est en train de polémiquer par médias interposés.
01:06:11 C'est ridicule, surtout quand on voit ce qui se passe dans le monde.
01:06:14 Mais nous, en fait, c'est vraiment infime, nos problèmes à côté de ça.
01:06:17 C'est presque honteux de venir parler de ça.
01:06:19 Et j'ai honte d'avoir...
01:06:23 Comment dire ?
01:06:24 D'être là, en fait, face à vous, en quelque sorte.
01:06:28 - Anushka Delon, c'était ce matin sur France Inter.
01:06:32 Pas de réaction particulière.
01:06:34 Le workisme.
01:06:35 Vous posez une bonne question.
01:06:36 Alors, je rappelle pour ceux qui n'étaient pas là tout à l'heure,
01:06:38 le workisme, c'est une organisation du monde,
01:06:40 des dominants, des dominés.
01:06:41 Et les dominés veulent changer, pourquoi pas, le rapport de force.
01:06:44 Et vous dites, une bonne question, existe-t-il un chemin entre
01:06:46 ces deux écueils, vers un débat modéré au fond sur le workisme ?
01:06:50 L'étau se resserre, d'un côté, l'injonction permanente à l'éveil,
01:06:52 à dénoncer toute discrimination à l'égard des minorités religieuses,
01:06:55 ethniques, sexuelles, à déconstruire les représentations et préjugés
01:06:58 que les générations précédentes n'avaient pas eu l'idée de questionner.
01:07:02 Et pourquoi pas ?
01:07:03 De l'autre côté, la dénonciation permanente du péril woke,
01:07:07 rangée au même rayon que le fascisme et autres idéologies,
01:07:09 doctrines, religions, ennismes, qui pourrissent le débat politique
01:07:12 et novi, existe-t-il un chemin entre ces deux écueils ?
01:07:15 Je vous pose la question, parce que j'ai l'impression
01:07:17 qu'il n'y en a pas beaucoup de chemin.
01:07:18 - Moi je pense qu'il existe, après je fais l'expérience,
01:07:21 depuis que ce livre est sorti, qu'il n'est pas simple ce chemin.
01:07:24 Parce qu'il y a toute une partie de la gauche,
01:07:26 dès lors qu'on prononce le mot "wokisme", on est rangé au rang des fachos,
01:07:30 et c'est fini.
01:07:31 Donc oui, la discussion est très compliquée, et en fait...
01:07:34 - C'est terrible quand même ce que vous dites.
01:07:35 - Oui, non, mais enfin, je pense que vous aurez...
01:07:38 - Je sais vraiment, c'est terrible.
01:07:40 - Vous aurez encore l'occasion, dans les jours qui viennent,
01:07:42 de voir à quel point écrire ce livre est coûteux.
01:07:45 - Pourquoi ?
01:07:46 - Et pour le coup, parce que j'ai des enquêtes sur moi, sur ma vie privée, etc.
01:07:50 C'est des trucs...
01:07:51 - Des enquêtes de journalistes ?
01:07:53 - Oui.
01:07:54 - Ah mais les coups les plus rudes viennent des journalistes, aujourd'hui.
01:07:56 Bienvenue au club !
01:07:57 Bienvenue au club, cher Chloé Moa !
01:08:00 Ça c'est news, et vous peut-être...
01:08:02 Ah oui, et qui enquête sur vous, parce que c'est des drôles de méthodes ?
01:08:05 - Arrêt sur image et Mediapart.
01:08:07 - Ah bah évidemment, la Sainte Trinité !
01:08:09 Vous aurez Télérama et Libération bientôt.
01:08:11 - Mais c'est vrai que c'est terrible.
01:08:13 Pourquoi ils enquêtent sur votre vie privée ?
01:08:15 - Vous verrez.
01:08:17 Non mais c'est...
01:08:19 Ça fait partie du débat public actuel, donc c'est pas...
01:08:22 C'est pas glorieux, mais ça existe.
01:08:24 On ne le découvre pas aujourd'hui.
01:08:26 Mais pour le coup, sur le wokisme, j'ai bien vu,
01:08:30 y compris des gens qui me connaissent et qui savent quelles sont mes convictions,
01:08:34 d'un seul coup, on fait comme si j'étais d'extrême droite.
01:08:37 Donc je mesure à quel point il est difficile de parler de ce débat, pour autant.
01:08:43 Et souvent, ce qu'on dit, c'est "le wokisme, franchement, il y a vachement plus important,
01:08:47 il y a le changement climatique, etc."
01:08:49 Mais quand on parle de wokisme, on parle de quoi ?
01:08:51 On parle d'égalité homme-femme,
01:08:53 de lutte contre les violences sexistes et sexuelles,
01:08:56 et de la manière de lutter contre ces violences,
01:08:59 ce qui n'est pas un truc tout à fait anodin.
01:09:01 On est en plein dedans avec les Césars et les révélations de Judith Gaudrech, etc.
01:09:06 On parle de liberté d'expression,
01:09:08 on parle de liberté de caricaturer les religions,
01:09:12 parce que ça, c'est quelque chose qui est très fortement remis en cause,
01:09:15 et vous parliez des jeunes générations aujourd'hui.
01:09:18 Mais aujourd'hui, la majorité des jeunes considère qu'il ne faut pas pouvoir critiquer les religions.
01:09:23 Et donc, on est quand même dans un pays qui a vécu les attentats depuis 2015,
01:09:28 avec des gens qui pensent ça.
01:09:30 Donc on est sur des sujets fondamentaux qui touchent au plus profond de ce qu'est la France,
01:09:37 à des valeurs d'ailleurs qui réunissent la gauche et la droite.
01:09:41 Moi, c'est des sujets sur lesquels la plupart du temps,
01:09:44 l'opposition ne se fait pas entre gauche républicaine et droite républicaine.
01:09:48 Et donc, c'est pour ça, et pas parce que wokisme c'est à la mode,
01:09:52 qu'il faut parler de ces sujets-là.
01:09:54 Le problème, c'est qu'on arrive tout de suite à des anathèmes, à des caricatures.
01:10:01 Voilà, moi j'essaye de ne pas caricaturer les idées que je dénonce,
01:10:05 et d'être factuel dans les choses que je pointe.
01:10:09 Quand on voit par exemple ce qui se passe dans le cinéma français aujourd'hui,
01:10:12 il y a des choses qui sont inacceptables, il faut le dire,
01:10:15 même si c'est difficile de le dire aujourd'hui.
01:10:18 Et quand je parle de choses qui sont inacceptables,
01:10:21 je parle autant des violences évidemment,
01:10:24 que de la manière dont on les combat.
01:10:28 Mais c'est très compliqué d'avoir un discours nuancé sur ces sujets.
01:10:34 - Et simplement de prendre la parole.
01:10:36 - Et de prendre la parole.
01:10:37 - Regardez ce qui s'est passé au César l'autre soir.
01:10:39 Chaque prise de parole était placée sous la componction, la gravité,
01:10:43 et chacun attendait dans la salle ce que celui qui prenait la parole
01:10:48 allait dire au nom d'une profession commune.
01:10:53 C'est un exemple de psychologie collective, les César l'autre soir.
01:10:57 - Comme les journalistes.
01:10:58 - Oui, comme les journalistes, sauf que les journalistes,
01:11:01 on n'est pas exclus du système.
01:11:03 - Ah bon ?
01:11:04 - Non, parce que vous pouvez faire votre métier.
01:11:06 Dans le cinéma, vous êtes exclus du manège, et vous ne remontez plus.
01:11:09 C'est-à-dire que si vous n'entrez pas dans la grille de lecture,
01:11:13 il n'y a pas de CDI dans le cinéma.
01:11:15 Chez nous, il y a des CDI, les journalistes peuvent faire leur métier,
01:11:17 même s'ils ne sont pas d'accord avec la ligne du jour.
01:11:20 - On dirait quand même un enclaquement.
01:11:21 - Il y en a, mais dans le cinéma, tu es exclu du système.
01:11:24 Tu descends du manège, tu ne remontes plus.
01:11:26 - Oui, c'est ça.
01:11:27 - Le chemin entre deux écueils que voudrait trouver Chloé Morin n'existe pas,
01:11:31 tout simplement parce que le hockisme est un totalitarisme.
01:11:34 On le voit bien avec les méthodes qui sont employées contre vous.
01:11:37 Vous êtes traitées comme une dissidente.
01:11:39 Dès que vous sortez de la DOXA, les officines spécialisées
01:11:42 s'intéressent à votre cas pour essayer de vous salir,
01:11:44 de trouver quelque chose, non pas de vous répondre sur le fond.
01:11:47 Le hockisme, c'est un projet de contre-société,
01:11:50 un projet de contre-civilisation qui est basé sur le fait
01:11:53 de nier toutes les valeurs fondamentales sur lesquelles est basée la France.
01:11:57 Voilà.
01:11:58 On revient sur la laïcité, le rapport entre la République et les religions
01:12:03 est complètement remis en cause, etc.
01:12:05 Et même les hommes et les femmes, puisqu'en France,
01:12:07 il y a une tradition un peu spéciale, une forme d'équilibre,
01:12:10 avec les excès qu'on a, bien sûr, avec les violences,
01:12:12 il ne s'agit pas de les justifier.
01:12:14 Donc, en fait, moi, je ne veux pas vivre dans cette contre-civilisation,
01:12:18 je ne veux pas vivre dans cette contre-société,
01:12:20 et ce sera eux ou nous.
01:12:21 Il n'y a pas de dialogue possible avec des totalitaires.
01:12:24 Je ne suis pas pour dialoguer avec eux.
01:12:27 Je dis à ce qui reste de gauche républicaine
01:12:30 que si elle ne combat pas cette idéologie,
01:12:34 elle sera disqualifiée avec.
01:12:37 Et moi, j'ai plutôt l'impression qu'on a,
01:12:39 notre démocratie a intérêt à avoir une gauche démocrate et républicaine
01:12:43 et une droite démocrate et républicaine
01:12:45 qui arrivent à débattre ensemble, et qu'on ne soit pas
01:12:47 avec les woke contre les autres.
01:12:50 - Madame Morin.
01:12:51 - Oui, mais vous venez de le dire, et moi j'essaie de le faire,
01:12:52 vous essayez de le faire, on est tous les deux traités de fascistes,
01:12:54 ou au minimum d'extrême droite, maintenant c'est de nazis,
01:12:57 comment vous voulez instaurer un dialogue ?
01:12:59 Ces gens-là disent "vous devez disparaître",
01:13:01 alors vous, c'est encore pire pour une femme,
01:13:03 puisque vous êtes considérée comme collabo, quoi.
01:13:05 En gros, que vous êtes vraiment de mauvais côté,
01:13:07 vous êtes de la barrière sexuelle, vous êtes de la barrière idéologique
01:13:09 et de la barrière sexuelle.
01:13:10 Donc, ce n'est pas possible.
01:13:11 - L'université, l'université, on en parle très souvent
01:13:13 parce que ça fait peur ce qui se passe dans les universités.
01:13:15 Il est extrêmement difficile de mesurer avec précision
01:13:17 l'ampleur de l'antrisme woke dans les universités françaises.
01:13:20 L'idée que Sciences Po serait un temple woke
01:13:22 ne cesse de se propager depuis quelque temps,
01:13:24 et ce notamment à la faveur de quelques polémiques
01:13:26 abondamment relayées dans les médias.
01:13:28 L'une d'elles a particulièrement enflammé les réseaux sociaux
01:13:30 et les médias en décembre 2022.
01:13:32 Selon Le Parisien, une professeure de tango de Sciences Po
01:13:34 a refusé de remplacer les termes "homme" et "femme"
01:13:36 pour "leader" et "follower".
01:13:38 Mais moi, je vois dans les écoles de journalisme,
01:13:40 je cite souvent l'ESG de Lille,
01:13:42 je vois dans les écoles, dans certaines universités françaises,
01:13:45 je pense à Bordeaux, où on a quand même reçu
01:13:47 une fois M. Jean-Marc Rouillant.
01:13:49 Il se passe quelque chose en dehors du regard
01:13:53 de ceux qui nous gouvernent, qui est quand même terrible.
01:13:56 - Oui, mais ce qui est le plus frappant,
01:14:00 c'est que vous avez beau accumuler les exemples,
01:14:02 on vous dit toujours que ça n'existe pas.
01:14:04 Parce que personne ne se revendique Wouk.
01:14:07 Alors, moi pour le coup, je connais des gens
01:14:09 qui se revendiquent Wouk, mais bon.
01:14:11 - Oui, Jean-Michel Abatti.
01:14:13 - Et parce que l'exemple n'est jamais considéré
01:14:15 comme significatif et comme représentatif.
01:14:18 C'est pour ça d'ailleurs que j'ai fait des sondages
01:14:21 dans ce livre, où j'ai pris un certain nombre...
01:14:23 - On va voir là, d'ailleurs, les étudiants de gauche
01:14:25 à Sciences Po, Sciences Po qui était quand même le temple,
01:14:27 sans doute, des jeunes gens qui devaient pencher à droite.
01:14:31 Et 57% des élèves se situaient à gauche en 2022.
01:14:36 71% en 2022 à Sciences Po sont les gens qui vont nous diriger.
01:14:41 Et on les retrouve au Conseil d'État après, peut-être.
01:14:43 - Ah bah tiens.
01:14:45 - Oui, là, pour le coup, ce sondage-là...
01:14:47 - On peut les choisir ailleurs.
01:14:48 - Ce sondage-là a été réalisé par Sciences Po, d'ailleurs,
01:14:50 auprès de l'intégralité de leurs étudiants
01:14:52 entre 2002 et 2022.
01:14:54 Les données sont très frappantes.
01:14:56 - Et ils votaient Mélenchon.
01:14:57 Alors, ils se sont écartés parfois de Mélenchon.
01:15:00 Moi, j'avais découvert ça en 2017, où effectivement,
01:15:04 tous ces jeunes gens avaient voté pour Mélenchon.
01:15:06 Aujourd'hui, c'est un peu différent,
01:15:07 mais tous Sciences Po votaient pour Mélenchon.
01:15:09 On est avec Noémie Schultz, si ça ne vous ennuie pas, Dominique,
01:15:12 jamais, pour le procès Éric Masson,
01:15:17 qui concerne évidemment le décès d'Éric Masson.
01:15:19 Hier, il y avait eu ses aveux.
01:15:21 Et aujourd'hui, que se passe-t-il, Noémie Schultz ?
01:15:25 - Écoutez, ce matin, c'est l'interrogatoire
01:15:28 principal accusé sur les faits.
01:15:30 Vous l'avez dit, Ilyas Hakoudad, qui avait fait des aveux lundi,
01:15:33 il avait reconnu pour la première fois depuis près de trois ans
01:15:36 avoir tiré sur Éric Masson.
01:15:39 Mais on était resté un peu sur notre faim.
01:15:41 Et là, depuis maintenant plus d'une heure et quart,
01:15:43 le président l'interroge et reprend vraiment presque minute par minute
01:15:47 le déroulé des faits, presque même seconde par seconde.
01:15:50 L'interrogatoire a commencé il y a un peu plus d'une heure.
01:15:52 Ilyas Hakoudad nous a redits qu'il pensait,
01:15:55 qu'il ne savait pas qu'Éric Masson était policier,
01:15:57 qu'il pensait que c'était un dealer qui venait de vendre
01:16:00 de la drogue à une femme.
01:16:02 En fait, on sait qu'Éric Masson et son collègue étaient en train
01:16:04 de contrôler une femme qui venait d'acheter elle-même du cannabis.
01:16:08 Tout ça n'explique pas pourquoi il sort son arme ce soir-là.
01:16:12 Du bout des lèvres, Ilyas Hakoudad explique qu'il avait été visé
01:16:16 quelque temps auparavant dans le cadre de ce trafic de drogue
01:16:19 et que c'est pour ça qu'il était armé.
01:16:20 Le président lui dit "décrivez-nous précisément ce face-à-face
01:16:23 avec le brigadier Masson".
01:16:24 Et là, on sent qu'il est très gêné.
01:16:26 Je ne souhaite pas redire ce que j'ai dit.
01:16:27 J'ai voulu faire le beau de repenser à tout ça.
01:16:29 Je suis en colère contre moi-même.
01:16:31 C'est important qu'on le sache, ce qui se joue, c'est la vie d'un homme.
01:16:35 Ce sont des secondes cruciales.
01:16:36 Voilà ce que lui a dit le président.
01:16:38 Et cet interrogatoire se poursuit et devrait durer toute la matinée.
01:16:41 Merci beaucoup Noémie Schultz en direct d'Avignon.
01:16:44 Jean-Pierre Soissons est décédé.
01:16:45 C'était un homme sympathique qui était très proche de la Géoserge.
01:16:47 Je voulais vous montrer un portrait qui avait été fait de lui en 1986.
01:16:50 C'est assez intéressant d'ailleurs parce que tout fait sens,
01:16:53 y compris le journaliste.
01:16:54 On est sur FR3 Bourgogne.
01:16:56 Et effectivement, FR3 Bourgogne devait rencontrer très souvent sans doute Jean-Pierre Soissons.
01:17:01 Et c'est un portrait qui est fait au moment d'une élection qui est plutôt sympathique.
01:17:05 Disons-le, Jean-Pierre Soissons.
01:17:06 Il était sympathique.
01:17:07 Mais oui, il était très sympathique.
01:17:08 Il était bien connu, il était très sympathique.
01:17:09 Eh bien écoutez, regardez ce portrait qui a près de 40 ans.
01:17:12 Jean-Pierre Soissons accueillant Raymond Barr à Auxerre.
01:17:15 C'était le 13 février dernier, un grand jour pour le député maire d'Auxerre
01:17:19 qui se veut le porte-drapeau de l'ancien Premier ministre en Bourgogne
01:17:22 et pour lequel il organise d'ailleurs à Paris régulièrement des déjeuners très prisés de la classe politique.
01:17:28 Jean-Pierre Soissons, 51 ans, magistrat de la Cour des Comptes,
01:17:31 n'a rien de l'ancien énarque souvent décrié.
01:17:34 Il est vrai qu'il s'est tiré le meilleur parti de tout, y compris des hommes.
01:17:37 Même chez ses adversaires, il en est peu qui résiste à sa convivialité
01:17:42 car il sait reconnaître leur qualité, leurs compétences et au besoin les utiliser.
01:17:46 Un des deux seuls députés rescapés de la vague rose de 81 en Bourgogne,
01:17:50 il s'est imposé naturellement comme le patron politique du département.
01:17:54 Toutefois amené à trancher pour la liste régionale, cela ne s'est pas fait sans quelques grincements,
01:18:00 d'où l'apparition d'une liste centriste et socioprofessionnelle.
01:18:04 Cependant, il a voulu et obtenu l'union des forces d'opposition dans Lyon
01:18:09 et comme nous allons le voir à Ayant-sur-Toulon, il réaffirme que c'est l'une des conditions nécessaires
01:18:14 pour infliger un désaveu sans ambiguïté au pouvoir en place.
01:18:19 Dans le jardin secret de l'homme politique, deux qualités qu'il cultive et apprécie chez les autres,
01:18:24 l'amitié et la fidélité.
01:18:26 C'est assez gentil, c'est pour ça que c'est amusant d'écouter le portrait.
01:18:32 Il était maire d'Ausserre également en 79, quand Ausserre est en finale de la Coupe de France.
01:18:37 Il était avec Guirou et c'est là que je le croisais quand il était maire d'Ausserre à l'époque.
01:18:41 Il a eu un mauvais procès pour l'histoire des régionales, vous vous souvenez.
01:18:44 Parce qu'il s'était allié avec le Front National.
01:18:47 Il n'avait pas... Il avait accepté les voix du Front National.
01:18:51 Ah bah oui, mais ça c'est...
01:18:52 Vous nous défendez sur ce plateau depuis des semaines qu'il ne faut pas accepter d'alliance avec les règles.
01:18:56 J'aimais bien voir Chabli avec lui.
01:18:58 Jean-Pierre Soissons était un peu anachronique car c'était un notable, avant tout un grand notable,
01:19:05 et c'était un peu un personnage de la 4ème République égaré dans le personnel de la 5ème.
01:19:09 Bon, résumé, un homme de conviction mais au pluriel.
01:19:11 Regardez la ville d'Ausserre à 10h31.
01:19:15 Sommeil à l'abidi, puis on terminera avec Chloé Morin.
01:19:18 Je précise que Rachel Khan nous écoute et elle dit "Soutien total à Chloé Morin.
01:19:23 Les méthodes d'intimidation qu'elle subit, toujours les mêmes, n'a ainsi d'égal que la rigueur et le brio de ses analyses.
01:19:29 Merci à elle", dit Rachel Khan.
01:19:32 Sommeil à l'abidi.
01:19:33 Marine Le Pen au chevet des agriculteurs depuis ce matin.
01:19:39 Elle se dit pour un prix garanti et réclame la paternité de la proposition.
01:19:43 La présidente du groupe RN précise que l'Etat se poserait en arbitre en cas d'échec
01:19:48 lors des négociations entre les acteurs de la filière.
01:19:51 Conséquences directes du beau temps.
01:19:53 Retour des allergies du Haut-Polhein.
01:19:55 Au total, 36 départements sont déjà en alerte rouge.
01:19:58 Le sud et le grand est du pays sont particulièrement touchés,
01:20:01 comme vous pouvez le découvrir sur cette carte.
01:20:04 Et puis une famine généralisée à Gaza.
01:20:07 C'est ce qui inquiète l'ONU et la communauté internationale.
01:20:10 Aucun camion n'est entré dans l'enclave palestinienne depuis le 23 février.
01:20:14 Conséquence, la France et la Jordanie multiplient le largage d'aides humanitaires.
01:20:19 Chloé Morin est avec nous, c'est chez Fayard.
01:20:22 C'est un livre vraiment passionnant.
01:20:24 "Quand il aura 20 ans", ça s'appelle comme ça, parce que c'est aussi la question que chacun se pose.
01:20:28 Mon fils aura 20 ans d'idiot en 2042.
01:20:31 Comment ne pas se demander à quoi ressemblera la France ?
01:20:33 Plus d'un quart de la population aura plus de 65 ans.
01:20:36 Quels seront nos tabous, nos indignations, nos aspirations ?
01:20:39 Où vivrons-nous ? Quelle température fera-t-il à Canet et à Cherbourg ?
01:20:45 Mais c'est vrai qu'on est tous inquiets, parce qu'on a le sentiment que cette France
01:20:50 que nous avons aimée, de tolérance, de dérision, de bienveillance.
01:20:56 Tout n'était pas parfait, bien sûr, d'intelligence, de culture.
01:21:00 Tout ça s'effondre chaque jour davantage.
01:21:04 Quand on parle de l'avenir, on pense toujours à l'état de la planète.
01:21:10 J'ai traité la question écologique en partie dans mes précédents livres.
01:21:14 Je pense évidemment que c'est important, mais ce n'est pas tout.
01:21:17 La manière dont on préserve nos valeurs fondamentales et la manière dont on vit ensemble
01:21:25 me semble tout aussi importante.
01:21:27 Quand on se projette à 20 ans, je ne suis pas du tout sûre.
01:21:31 Mon métier, c'est d'analyser les sondages avant tout.
01:21:34 Vu la manière dont les choses évoluent, je disais tout à l'heure la conception que l'on a
01:21:39 de la liberté de critiquer les religions, depuis 2015, les choses ne font que se dégrader.
01:21:45 Il y a tout un tas d'indicateurs qui montrent que les gens ont l'impression
01:21:48 qu'on peut dire de moins en moins de choses, que l'on peut de moins en moins rire de tout.
01:21:53 Donc il y a des choses qui bougent et qui sont imperceptibles en réalité
01:21:59 et qui tiennent à ce que nous sommes au plus profond
01:22:03 et qu'on a tous envie de léguer à nos enfants.
01:22:06 Une cérémonie comme les Césars est révélatrice.
01:22:10 Si j'avais dû écrire sur les Césars, j'aurais parlé de Jean Poiret, il y a 25 ans,
01:22:14 qui était arrivé sur scène.
01:22:16 C'était Guy Marchand qui lui avait donné la parole.
01:22:19 Il avait dit "je remercie Guy Marchand".
01:22:21 Je remercie les parents de Guy Marchand sans qui il n'aurait pas pu me remercier.
01:22:24 Et puis il avait parlé des Frères Lumière et il avait donné un grand coup de chapeau à Dieu.
01:22:29 C'était absurde, c'était drôle, c'était léger, c'était l'esprit français.
01:22:33 Et je le répète, samedi soir, ce n'était que componctions, que gravité,
01:22:38 que l'esprit de sérieux.
01:22:42 Et ça moi, ça me fait peur.
01:22:44 - Oui, je partage ça.
01:22:49 Mais en même temps, nous vivons dans une vague d'émotions
01:22:54 qui, parce qu'elle est légitime, s'autorise tout
01:23:00 et s'autorise y compris à piétiner un certain nombre de principes qui moi me semblent...
01:23:04 - Ce qui est effrayant, c'est qu'il y a un principe de subordination à l'idéologie de tout,
01:23:09 notamment de l'art.
01:23:10 Parce que maintenant, les films, les téléfilms doivent refléter des valeurs woke
01:23:14 que personne n'a voté pour majoritairement.
01:23:19 Et maintenant, quand il y a des cérémonies officielles, en effet,
01:23:21 il n'y a plus de discours artistique ou de discours à la poirée qui étaient vraiment...
01:23:25 Il y a des discours idéologiques.
01:23:26 Et encore, il ne faut pas se tromper de discours.
01:23:28 Celle qui a mentionné les otages à Gaza, ça n'a pas été un fond succès.
01:23:32 - Et même Danny Boon et Kad Meroth, qui d'habitude sont drôles,
01:23:37 paraissent empêcher d'être drôles.
01:23:40 - Il n'y avait pas de sketch.
01:23:41 - Oui, l'humour est presque intrus, ça se dit, intrus ?
01:23:46 - Et Raphaël Kennard qui a fait un très, très bon discours.
01:23:49 - Oui, mais je vous assure, moi, j'ai trouvé très révélateur de notre époque.
01:23:52 - Il faut garder de la légèreté, c'est vraiment...
01:23:54 Alors c'est l'esprit français, quoi, si on se met.
01:23:57 - Raphaël Kennard, effectivement.
01:23:58 - Bon, dites un mot très court, parce que je vois que vous voulez parler depuis 10h02.
01:24:02 - Ce n'est pas incongru, c'est possible.
01:24:05 - Non, merci.
01:24:06 - Mais comme c'est notre invité.
01:24:07 - Mais tout à fait, mais justement, la définition que Chloé Morin a donnée tout à l'heure du wauquisme
01:24:13 m'a beaucoup intéressé, elle est très justifiée, attendez,
01:24:16 parce qu'elle rappelle à quel point le wauquisme, ce qu'on appelle le wauquisme maintenant,
01:24:20 c'est-à-dire essentiellement la lutte contre la domination de l'homme,
01:24:23 et en particulier de l'homme blanc, était quelque chose de justifiable et de compréhensible
01:24:27 et d'actuel dans les années 60.
01:24:30 - Bon, c'est terminé en tout cas, et vraiment, alors Chloé Morin,
01:24:33 merci quand il aura 20 ans, à ceux qui éteignent les lumières,
01:24:36 c'est vrai que c'est extrêmement intelligent et très brillant,
01:24:39 et que c'est formidable à lire, puisque... comment ?
01:24:42 - Et courageux.
01:24:43 - Et courageux !
01:24:44 - Et salutaire.
01:24:45 - Et salutaire.
01:24:46 - Jérémy était à la réalisation, Rémy était à la vision,
01:24:50 merci à Timur Boussa qui était au son, merci à Marine Lanson,
01:24:52 Félix Perola était avec nous, toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr,
01:24:56 Jean-Marc Morandini dans une seconde, rendez-vous ce soir.
01:24:59 Merci.
01:25:00 Merci à tous !

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