Lucas Prouteau dirige une société spécialisée dans la légitime défense contre les cambrioleurs et est consultant en sécurité contre les "home-jacking", les cambriolages dans les domiciles en présence des occupants. Ce type de cambriolages explose et connait une augmentation à deux chiffres, chaque année. Dans un contexte de montée inexorable de l’insécurité dans notre pays, les citoyens sont livrés à eux-mêmes et le "home-jacking" est un phénomène où les agresseurs sont de plus en plus jeunes et particulièrement violents.
Lucas Prouteau répond à la question la plus importante : comment se protéger ? A quel moment se prévaloir de la légitime défense ? Quelles barrières en dehors des portes blindées sont valables ? Quels sont les bons réflexes ? Pour Lucas Prouteau, si l’on ne peut pas empêcher les criminels de rentrer dans nos domiciles, il y a des moyens simples et nécessaires pour les pousser à en sortir rapidement et donc à gagner du temps.
Lucas Prouteau répond à la question la plus importante : comment se protéger ? A quel moment se prévaloir de la légitime défense ? Quelles barrières en dehors des portes blindées sont valables ? Quels sont les bons réflexes ? Pour Lucas Prouteau, si l’on ne peut pas empêcher les criminels de rentrer dans nos domiciles, il y a des moyens simples et nécessaires pour les pousser à en sortir rapidement et donc à gagner du temps.
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00:00 L'Europe. L'Europe. A quelques mois d'élection européenne capitale, tout le monde a ce mot
00:11 à la bouche. Mais de quoi parle-t-on ? De la machine technocratique de Bruxelles ? Simple
00:15 syndicat d'intérêt économique perdu dans le village global ? D'un appendice vassalisé
00:20 ? Sans territoire ? Sans histoire ? Sans puissance ? Certainement pas. L'institut
00:26 Iliade, qui va fêter ses 10 ans, vous invite au contraire à vous abreuver à la source
00:31 pérenne, celle de notre civilisation purimillénaire, l'Europe. L'Europe de nos pères. Qui sera,
00:38 si nous le voulons bien, l'Europe de nos enfants ? Pour cela, il faut des Européens
00:43 debout. Debout dans la tempête quand nos libertés sont bafouées. Debout dans la tempête
00:48 quand notre identité est niée. Le 6 avril prochain, nous serons près de 1500 personnes
00:54 dans le cadre prestigieux de la Maison de la Chimie à Paris. Je vous donne rendez-vous
00:58 à ce grand moment d'intelligence et de convivialité. C'est le nôtre, c'est le vôtre. Inscription
01:05 sur institut-iliade.com
01:07 Mon invité pour ce Zoom est Lucas Proutot. Bonjour monsieur.
01:21 Bonjour.
01:22 Vous êtes le fondateur de la société Califor et vous êtes spécialisé dans la légitime
01:26 défense contre les cambrioleurs. Puis vous êtes aussi consultant en sûreté contre
01:31 le phénomène des "home-jacking", c'est-à-dire des cambriolages dans des domiciles en présence
01:36 des occupants. Une augmentation de ce type de cambriolage est avérée puisqu'il y a
01:41 une augmentation officielle de plus de 8% en un an. Lucas Proutot, je suis obligé aussi,
01:48 et c'est nécessaire d'indiquer à nos téléspectateurs que TVL n'a aucun lien commercial ou de partenariat
01:55 avec la société Califor. Vita, piège, Nico Ayagas, Anne-Sophie Lapix, ces dernières
02:00 semaines de nombreuses personnalités mais aussi des anonymes ont été victimes de "home-jacking".
02:05 La presse s'est emparée du sujet mais pourtant le phénomène n'est pas nouveau en soi.
02:10 Non, pas du tout. Pas du tout. En fait, c'était même les anciens braqueurs de banques, etc.
02:14 Souvent, elles associtionnaient un chef d'entreprise, que ce soit un patron de boîte de BTP, etc.
02:19 C'était courant même dans les années 90, 2000, tout à fait. C'est juste qu'aujourd'hui,
02:23 il y a un peu un effet loupe et que ça touche des personnalités qui sont médiatiques,
02:28 qui par définition ont les moyens et les relais pour pouvoir s'exprimer. Donc, effectivement,
02:32 on en parle plus ou moins dans tous les médias.
02:33 Alors, comment expliquer cette explosion ? On le voit, une augmentation importante de ces
02:38 "home-jacking" en France, donc ces cambriolages dans des domiciles en présence des occupants.
02:42 Certains affirment que les cambrioleurs s'en prennent aux personnes ou célébrités surexposées
02:48 sur les réseaux sociaux ou ayant des signes extérieurs de richesse. Est-ce que c'est
02:52 une explication ?
02:53 Alors, ce que cherche avant tout le cambrioleur, le "home-jacker", en fait, ce sont des
02:57 braqueurs en réalité, qui ont simplement opéré une mutation, on va dire, du braquage
03:02 de commerce à finalement aller chercher le propriétaire directement chez lui. Ce que
03:07 va chercher ce braqueur, il va chercher un potentiel économique ou alors un indice de
03:11 faiblesse. C'est la raison pour laquelle on trouve les "home-jacking" concernent
03:15 avant tout les chefs d'entreprise et les personnes âgées. Le cas, effectivement,
03:19 des célébrités, après, avec le recul qu'on a maintenant depuis quelques mois, on s'aperçoit
03:24 certainement que ce sont des fichiers qui tournent, certainement issus de piratages,
03:27 piratages informatiques, piratages de données issues de photos qui sont partagées sur les
03:31 réseaux sociaux. Ces données sont mises à disposition sur le darknet, qui sont rachetées
03:36 après, effectivement, et envoyées auprès d'exécutants qui, semble-t-il, sont recrutés
03:40 sur Telegram. En tout cas, c'est ce qui est ressorti assez récemment dans la presse.
03:44 Donc là, on est sur un phénomène de banditisme de cités qui, au lieu de débraquer un commerce
03:48 du coin, va plutôt se vanter pour chercher un influenceur, une personnalité des médias.
03:51 Mais sinon, le "home-jacking" classique qui est général en France, là, c'est vraiment
03:57 avant tout les chefs d'entreprise, les artisans, les personnes qui travaillent sur les marchés
04:02 et beaucoup, beaucoup les personnes âgées.
04:04 – Quand vous dites qu'on ne s'en prend plus au commerce, l'explication, c'est
04:07 parce qu'il n'y a plus de liquidité, comme il n'y a plus de braquage de banque,
04:10 c'est parce qu'il n'y a plus de liquidité dans les banques.
04:12 – Exactement, en fait, il y a plusieurs phénomènes.
04:14 C'est que, un, le trafic de stups est saturé.
04:16 Donc, pour se faire une place, ça demande soit un certain niveau de violence,
04:20 soit une mise de départ, soit on est carrément exclu.
04:23 Le braquage de banque, vous avez compris que ce n'est même plus la peine d'y penser.
04:26 Le braquage de commerce, il y a de moins en moins d'espèces.
04:29 La cybercriminalité, ça demande quand même une certaine barrière à l'entrée.
04:32 Ça demande des compétences que le quidam moyen n'a pas forcément.
04:35 Donc, qu'est-ce qui reste ? Fondamentalement, aller chercher le propriétaire
04:38 directement et le mettre sous contrainte.
04:41 Le mettre sous contrainte directement.
04:43 – Alors, deuxième raison de ce mode de cambriolage, je tiendrai au fait,
04:46 et c'est quand même un paradoxe, que nos compatriotes sont de plus en plus protégés,
04:51 notamment par des systèmes de surveillance, caméras, détecteurs, contacteurs, etc.
04:56 Et ça expliquerait néanmoins le fait que ces homejackings se multiplient.
05:01 – Alors, justement, ça fait partie des troisièmes raisons.
05:04 Mais soyons très clairs sur les mots.
05:07 Nos compatriotes sont surveillés.
05:08 Quand on met en place de la télésurveillance ou de l'abonnement, c'est de la surveillance.
05:13 Or, pour un exemple du quotidien, dans n'importe quel collège,
05:17 il peut arriver qu'on se fasse racketter alors qu'on a un surveillant qui surveille la cour.
05:20 Vous voyez, la surveillance n'est pas forcément la défense ou la protection.
05:24 C'est deux choses bien différentes.
05:26 Mais effectivement, pour des raisons marketing,
05:28 le marketing des vendeurs de télésurveillance, d'alarme, etc.
05:32 vont vous faire croire que parce que vous êtes surveillé, vous êtes protégé.
05:34 Or, il n'en est rien.
05:35 Le cambreleur, lui, regarde avant tout le chronomètre.
05:38 Or, effectivement, pour pouvoir faire un braquage à domicile
05:41 de manière la plus discrète possible,
05:43 l'idée, c'est de neutraliser ce service de télésurveillance.
05:45 Or, ça demande des compétences qu'on peut déjà avoir dans les films.
05:48 Donc, le mieux, c'est quoi ?
05:50 Ça reste finalement de prendre le propriétaire au moment où s'y attend le moins.
05:53 Ça peut être lors de la rentrée des courses.
05:54 Ça peut être de se passer pour un faux livreur, un faux plombier,
05:57 un faux service des eaux.
05:58 Et de prendre des gens par surprise, par ruse, et de les mettre sous contrainte.
06:03 Et là, on a le champ libre parce qu'on peut totalement opérer.
06:06 Donc, le système est totalement désactivé, en réalité.
06:09 – Vous révélez ce chiffre, vous reprenez ce chiffre,
06:12 qui est quand même là aussi assez éclairant.
06:15 Vous dites, en gros, la moitié des intrusions se font par l'entrée principale.
06:21 – Oui, tout à fait.
06:24 C'est un peu plus, ça dépend si c'est en appartement ou si c'est en maison.
06:26 C'est un peu plus.
06:26 Mais il y a un chiffre encore plus inquiétant.
06:28 En 2019, 31% des cambrelages étaient tentés en présence des occupants.
06:32 En 2021-2022, on est passé à 52%.
06:36 Ça, c'est des sources "Enquête de vie et sécurité du gouvernement".
06:39 Ce sont des données qui sont publiques.
06:40 Ça veut dire qu'un cambrelage sur deux, aujourd'hui,
06:41 est tenté en présence de l'occupant.
06:43 Donc, ça ne veut pas dire que ce sont des "home-jackings" à chaque fois.
06:45 Ça peut être très bien, vous êtes à l'étage en train de dormir,
06:47 ils viennent la nuit, ils opèrent pendant que vous êtes là.
06:49 Vous pouvez être dans le jardin, et pendant ce temps-là,
06:51 ils vont voler les vélos dans le garage, etc.
06:53 Mais de fait, et quand les gens sont là, par définition,
06:56 le système de l'armée est désactivé, donc c'est assez facile
06:58 de venir, de prendre, d'emporter et de repartir.
07:00 Donc, le risque de face à face n'a jamais été aussi grand.
07:04 Et le besoin potentiellement d'user la légitime défense
07:06 n'a jamais été aussi nécessaire.
07:08 – On va en reparler.
07:08 Dans un contexte de montée incroyable de la sécurité dans notre pays,
07:13 on a le sentiment que les citoyens sont quand même livrés
07:16 de plus en plus à eux-mêmes.
07:18 Et il y a des données surprenantes, ces "home-jackings",
07:21 ce phénomène montre que les agresseurs sont, par exemple,
07:23 de plus en plus jeunes.
07:24 – Alors, c'est là où j'en perds mon latin.
07:27 C'est-à-dire que quand je me suis lancé dans la thématique,
07:29 lorsque j'ai rédigé des programmes de planification de sûreté en 2020,
07:34 effectivement, on était historiquement,
07:36 c'est-à-dire que ça avait été même repris à l'époque par M. Jérôme Piera,
07:39 c'était vraiment un truc réalisé avant tout par les manouches
07:43 ou certains braqueurs, on va dire, de haut vol.
07:45 Aujourd'hui, on est face à des jeunes qui n'ont même pas 20 ans,
07:49 qui n'ont quand même pas 20 ans, qui osent aller au contact.
07:51 Je prends l'exemple même d'Anne-Sophie Lapix.
07:53 Ils sont allés quand même chez elle.
07:56 Alors, certes, ça a échoué, ils n'avaient même pas 20 ans.
07:58 Accessoirement, son mari, de mémoire, il est quand même directeur de Publicis.
08:02 Donc, comment se fait-il que des "petites frappes", entre guillemets,
08:07 puissent oser avoir l'audace d'aller chez ces personnalités potentiellement importantes ?
08:11 Ça, c'est presque jamais vu.
08:12 Ça, c'est presque jamais vu.
08:14 Donc, il y a une audace et surtout un mépris.
08:16 Ce qui a changé aussi beaucoup, c'est qu'il y a un mépris,
08:18 on va dire, de la vie humaine et de la personne.
08:20 Avant, le home-jacking, c'était vraiment,
08:22 on arrivait chez le chef d'entreprise, on mettait l'arme de poing sur la table,
08:24 on disait "bon, t'as une famille, t'as de l'argent, fais pas l'idiot".
08:28 On raisonnait, on ne frappait pas forcément.
08:31 C'était vraiment à l'intimidation.
08:32 Là, vraiment, on est vraiment sur des trucs d'une violence et d'une cruauté.
08:37 Une cruauté sans nom.
08:38 Et ça, c'est vraiment ça qui a changé.
08:40 C'est ça qui aussi fait peur parce qu'on se dit "ben voilà, on est pris à partie".
08:44 Mais cette fois-ci, non plus seul, on l'est souvent des fois avec les membres de sa famille,
08:48 avec ses enfants, c'est de plus en plus violent.
08:51 – Et donc, par définition, c'est de plus en plus traumatisant ?
08:53 – Oui, en fait, souvent, parce que ces home-jackings sont malheureusement,
08:56 à part l'indication de l'adresse, etc., ils sont souvent mal préparés.
08:59 Donc, ils compensent leur impréparation par l'augmentation de violence.
09:03 En fait, c'est ça.
09:05 Avant, quand les home-jackers, ou même les home-jackers professionnels,
09:08 avaient vraiment du renseignement,
09:09 ils savaient quasiment systématiquement ce que la personne avait chez elle.
09:14 Là, des fois, ils arrivent, ils pensent qu'il y a de l'argent,
09:17 alors qu'il n'y en a pas, etc., ils sont mal préparés.
09:19 Donc, ils compensent vraiment en étant d'autant plus violents.
09:22 Et le but, c'est bien évidemment d'obtenir la soumblition immédiate de la cible.
09:26 C'est aussi simple que ça.
09:27 – Donc, un énorme impact psychologique.
09:29 – Tout à fait.
09:29 – La question la plus importante, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle
09:33 vous êtes là, c'est de savoir comment se protéger contre cette forme de cambriolage.
09:37 Et tout d'abord, est-ce qu'on peut harguer, en tout état de cause,
09:40 de la notion de légitime défense ?
09:42 Pour faire court, tu rentres chez moi, je te bute.
09:44 – Oui, ça c'est… – Je fais court.
09:45 – C'est le côté caricatural.
09:48 Alors déjà, la première étape, c'est déjà de ne pas les inviter à venir chez vous.
09:51 Quand quelqu'un rentre chez vous et que vous devez utiliser la légitime défense,
09:55 la question à se poser après coup, bien sûr,
09:58 c'est "qu'est-ce qui l'a invité à venir chez moi ?"
10:00 Ça peut être une exposition en ligne,
10:02 ça peut être les enfants qui ont parlé à l'école.
10:04 Moi, j'avais un cas d'un home-jacking qui a très très mal tourné.
10:07 La personne a dû carrément quitter le pays
10:09 parce qu'effectivement, il avait acheté une nouvelle voiture.
10:11 Le gamin en a parlé à des copains de classe, etc.
10:13 C'est tombé dans les oreilles de certaines personnes.
10:17 Ils sont venus à 7, ils ont licoté le papa, etc.
10:19 Donc, quelles sont les fuites, finalement, de votre niveau de vie,
10:22 de votre train de vie, qui ont permis, effectivement, d'influencer ces voleurs ?
10:26 Pour venir maintenant sur la légitime défense,
10:28 le problème en France, c'est qu'on a, comment dire,
10:30 on a, d'un point de vue technique,
10:33 on a soit des alarmes qui se contentent uniquement de sonner,
10:36 donner l'alerte, mais bon, quasiment personne ne bouge
10:38 et malheureusement, les forces de l'ordre manquent de moyens,
10:40 elles arrivent souvent trop tard.
10:41 Ou alors, on a le fusil de chasse.
10:43 Mais il n'y a rien vraiment entre les deux.
10:44 C'est la raison pour laquelle je propose des systèmes de défense,
10:46 à base de gaz lacrymogènes, on en parle lors.
10:49 Mais tirer sur quelqu'un, aujourd'hui, en France,
10:52 vous avez le droit de le faire.
10:53 À partir du moment où c'est immédiat et proportionné.
10:56 D'ailleurs, la loi fait la différence entre le jour et la nuit.
10:59 La nuit, la légitime défense est beaucoup plus tolérée
11:01 parce que la qualité de l'agression est considérée
11:04 comme beaucoup plus pégamineuse, si vous voyez ce que je veux dire.
11:07 Donc, l'idée, c'est simplement de ne pas se laisser emporter par ses passions
11:11 et lorsque le cambreleur s'en va, d'aller lui tirer dans le dos.
11:14 Vous verrez que l'immense majorité des cas,
11:15 des personnes qui sont défendues, qui ont été incarcérées,
11:18 si vous creusez un petit peu, c'est la personne qui,
11:20 sous l'effet de la colère, est sortie et a tiré dans le dos
11:23 lorsque les agresseurs partaient.
11:25 Donc, la loi est quand même bien faite.
11:26 – Mais ils étaient chez eux. – Oui, ils étaient chez eux.
11:28 – Je pense à ce commerçant qui voit son commerce pillé et qui tire
11:33 et c'est lui qui part en prison.
11:34 – On fait la différence entre la légitime défense
11:37 et faire sa propre justice.
11:39 Quand on empêche, aujourd'hui, la loi, elle est claire,
11:42 elle permet de repousser un agresseur qui rentre dans votre domicile,
11:46 la nuit, quels que soient les moyens.
11:49 Il ne s'agit pas de savoir si lui, il a un couteau,
11:51 ou si vous avez une arme à feu.
11:52 Vous avez le droit de le repousser de manière immédiate.
11:55 La loi est prévue pour ça.
11:57 Après, entre repousser l'agression et sortir et faire sa propre justice,
12:03 il y a un monde, aujourd'hui, que la loi ne reconnaît pas, clairement.
12:08 Donc, l'idée, aujourd'hui, effectivement, c'est de pouvoir,
12:10 l'enjeu, et c'est l'enjeu auquel j'essaie de répondre,
12:13 c'est comment, finalement, neutraliser les agresseurs
12:16 sans avoir à leur faire face et sans avoir à user de moyens dits "létaux".
12:21 – C'est clair. Vous me dites la première chose,
12:22 premièrement, il faut faire attention.
12:24 Ça veut dire quoi ? Vivons heureux, vivons cachés.
12:26 Les joueurs du PSG, on est en train de jouer le match,
12:29 on sait qu'il y a de l'argent.
12:30 Donc, même s'il ne mettait pas sa voiture Ferrari sur les réseaux sociaux,
12:34 on sait qu'il y a de l'argent.
12:35 – Bien sûr. Alors, outre les joueurs du PSG, si on analyse un petit peu,
12:39 en fait, le homojaquing, on va dire, de star ou d'influenceur, etc.,
12:42 ça va toucher une certaine classe sociale qui va très bien gagner sa vie,
12:46 mais pas forcément suffisamment pour pouvoir se payer
12:48 un service de protection rapprochée 24/24.
12:51 Parce que, je vous rassure, le grand patron du CAC 40, etc.,
12:54 n'a pas ce genre de problème, parce qu'il a un service de protection rapprochée.
12:57 Or, quand vous avez une tranche 10, 15 000, 20 000, 30 000, 50 000 euros,
13:01 peut-être par mois, un garde du corps 24/24, ça coûte 10 000 euros par mois.
13:05 Il en faut en général deux, peut-être trois.
13:07 Donc, on est une classe sociale aisée, on est une cible.
13:10 On n'a pas forcément les moyens d'avoir ce niveau de protection.
13:14 Donc, c'est là qu'intervient…
13:15 – C'est là qu'on voit Ayagas, Sophie Lepix, etc., c'est ceux que vous évoquez.
13:19 – Par exemple, tout à fait.
13:20 Ou même du chef d'entreprise plus classique, tout à fait, exactement.
13:25 Et puis, il y a aussi la conscience de la cible, la conscience du risque.
13:29 C'est que jusqu'à présent, vous le disiez tout à l'heure,
13:31 on était quand même dans un État dit "providence"
13:33 qui vous payez des impôts, en contrepartie l'État vous protège.
13:37 On s'aperçoit qu'aujourd'hui, on continue à payer des impôts,
13:39 mais malheureusement, l'État n'est plus forcément en moyen,
13:43 pour des raisons politiques que je ne développerai pas forcément ici,
13:46 n'est plus en moyen de nous protéger.
13:47 Donc, la question c'est qu'est-ce qu'on peut faire, nous ?
13:49 Et c'est une décision à prendre.
13:50 Et combien de temps on va continuer à se laisser faire ?
13:53 Parce qu'en réalité, c'est ça, c'est vraiment…
13:55 Le "home jacking", le cambrouillage, aujourd'hui, est généralisé
13:57 parce que les gens ont un certain pessimisme,
14:00 ils se disent "de toute façon, on ne peut rien faire,
14:02 on n'a pas le droit de rien faire, j'ai rien à voler,
14:04 et puis pourquoi ils ne viendront pas forcément chez moi ?"
14:05 Vous voyez, c'est ce monde, entre guillemets, des "bisounours".
14:10 Comment est-ce qu'il appelait ça ?
14:12 Laurent Berton appelait ça la "domestication",
14:14 par exemple, du peuple français.
14:15 C'est ça le vrai ennemi, en fait, aujourd'hui,
14:18 c'est que le peuple est domestiqué à remettre sa défense à un tiers
14:22 qui, on le voit tous les jours, ce tiers, en l'occurrence l'État,
14:25 qui échoue tous les jours à nous protéger.
14:28 – Alors, concrètement, on a bien compris la célébrité,
14:30 on l'a compris aussi pour les personnes âgées,
14:32 ça c'est important, c'est que bien évidemment,
14:33 on n'ouvre pas sa porte à personne, en fait, dans la réalité, à personne.
14:36 – Déjà, on va commencer par éviter tout ce qui peut être ruse,
14:38 c'est-à-dire par exemple, les colis,
14:40 on peut très bien les faire livrer en point relais
14:41 plutôt que de les faire livrer systématiquement chez soi.
14:44 Donc on sait par définition, en faisant ça,
14:46 que tout livreur qui prétend venir chez nous,
14:49 on sait déjà que ça peut être un faux livreur.
14:52 Après, je propose aussi de faire de la redirection de courrier,
14:55 il y a possibilité, ça dépend près de votre niveau de risque,
14:57 bien évidemment, il y a possibilité de mettre des caméras à l'extérieur
15:00 pour pouvoir faire un petit peu de reconnaissance
15:02 avant d'ouvrir la porte, etc.
15:03 Mais malheureusement, ce que je veux dire,
15:05 c'est qu'on va devoir commencer à vivre
15:08 comme des expatriés de notre propre pays.
15:10 Vous le savez peut-être,
15:11 mais je vis une très grosse partie de l'année au Brésil,
15:14 je suis marié avec une brésilienne,
15:15 et effectivement, là-bas, le chef d'entreprise,
15:17 même l'artisan, etc. ne vit pas, entre guillemets,
15:20 dans le meilleur des mondes, dans une espèce de rêve,
15:24 de fantasme, d'état providence comme on pourrait avoir chez nous.
15:27 Et ces gens-là ont bien compris
15:30 qu'à partir du moment où vous avez un petit peu d'argent,
15:31 vous êtes une cible et que ça demande des routines,
15:35 et je dirais même une hygiène de vie, une hygiène numérique,
15:37 une certaine discrétion,
15:38 que dans France, on n'est pas encore prêt à avoir.
15:41 – Pour indiquer le phénomène,
15:42 qu'est-ce qu'on doit faire concrètement ?
15:44 Vous m'avez parlé des bons réflexes,
15:46 j'en ai bien pris acte, par exemple, les portes blindées.
15:49 J'ai vu Pascal Praud qui vous posait la question d'ailleurs,
15:51 en disant "il faut des portes blindées,
15:53 et combien ça coûte une porte blindée ?"
15:54 et en fait, est-ce qu'il faut des portes blindées ?
15:56 – Oui, c'est super des portes blindées, mais là n'est pas la question.
15:59 C'est que c'est ça le problème des acteurs maintenant dans la sécurité,
16:02 c'est qu'ils partent toujours du principe du produit qu'ils ont à vendre.
16:04 C'est-à-dire, moi je vous dis, je vends des alarmes lacrymos,
16:07 il faut mettre une alarme lacrymo, super.
16:09 L'autre, il vend une porte blindée, il faut mettre une porte blindée.
16:11 C'est pas ça la question.
16:12 La question c'est de savoir comment est-ce qu'on articule
16:14 cette couche de matériel auprès d'un individu
16:17 qui lui a décidé effectivement de prendre en main sa défense personnelle.
16:20 Parce que mettre juste une porte blindée,
16:22 mais si on se fait prendre sous contrainte
16:24 à la rentrée quand on se rend des courses, ça ne sert à rien.
16:27 Donc on passe vraiment déjà de comment est-ce qu'on peut nettoyer
16:30 son exposition en ligne, ça c'est déjà le préalable.
16:34 Si c'est notre métier d'être exposé en ligne,
16:36 dans ce cas-là on va devoir prendre des services de protection
16:37 qui y vont avec, c'est toujours pareil.
16:39 Et après, effectivement, différentes couches de protection.
16:41 Je dirais commencer par l'éclairage, la protection extérieure,
16:44 déjà détecter les intrus qui peuvent rentrer chez nous
16:47 et après mettre en place un protocole de réaction immédiate
16:51 au même titre qu'on pourrait avoir lorsqu'il y a un incendie.
16:54 Lorsqu'il y a un incendie, on fait des fois les répétitions dans les écoles,
16:57 la sirène sonne, ok, on va là, on reste en rang.
17:00 Voilà, c'est le principe.
17:01 C'est que si vous avez une détection extérieure des gens
17:04 qui rentrent dans votre propriété, où c'est que je vais ?
17:06 Qu'est-ce que j'ai prévu ? Est-ce que mentalement je suis préparé ?
17:09 Est-ce que j'ai un système de défense ?
17:11 En l'occurrence celui-là qu'on parlera tout à l'heure.
17:13 Et dans le cas où je suis mis sous contrainte,
17:15 est-ce que mentalement je suis préparé ?
17:17 Comment est-ce que je parle à l'agresseur ?
17:19 Parce qu'une fois qu'on est mis sous contrainte,
17:21 on ne parle pas à l'agresseur.
17:23 Est-ce qu'on a quelque chose à lui donner ?
17:26 Je suggère par exemple d'avoir toujours deux coffres.
17:28 Un premier coffre pour avoir une certaine somme
17:30 qui correspond à votre niveau de vie.
17:32 Bien sûr que si vous êtes Bernard Tapie,
17:33 vous n'avez que 200 euros, ça ne va pas le faire.
17:35 On prend l'exemple de Bernard Tapie, il est célèbre.
17:37 Bernard Tapie n'avait rien à donner, c'est pour ça que ça s'est si mal passé.
17:40 L'immense majorité même des hommes jockeys qui tournent mal,
17:42 c'est souvent lorsque les agresseurs ne trouvent pas ce qu'ils veulent.
17:46 Exactement, c'est ça.
17:48 Donc l'idée c'est quand même d'avoir ces barrières de détection,
17:52 son système de défense, idéalement non létal,
17:55 c'est clair, c'est ce que je préconise,
17:57 et dans le cas où on est mis sous contrainte,
17:59 être mentalement préparé et avoir quelque chose pour satisfaire,
18:03 pas non plus leur faire gagner leur année,
18:06 mais avoir quelque chose qui permet de satisfaire
18:07 et que les voleurs se disent "bon, on a ce qu'il faut, on dégage".
18:11 C'est ça.
18:11 Alors vous dites, c'est bien normal puisque vous êtes un commerçant,
18:15 vous dites "les gazeuses, anti-agression, c'est la solution,
18:18 c'est pas plus que les portes blindées".
18:20 Ah oui, tout à fait.
18:20 En fait, c'est un petit peu différent,
18:22 parce qu'en fait, aucune société au monde
18:24 pourra vous promettre de les empêcher de rentrer.
18:27 Ça c'est clair, même portes blindées, etc.
18:29 Par contre, avec la Lacrymo,
18:31 donc pour rappel, il s'agit d'insérer des gazeuses anti-agression,
18:34 gaz CS, dans un dispositif qu'on peut activer par détection d'ouverture,
18:37 détection de mouvement ou alors une télécommande panique.
18:40 Donc ce que je disais, c'est qu'aucune sociétéate au monde
18:42 peut prétendre les empêcher de rentrer,
18:44 par contre mon métier c'est de les forcer à sortir.
18:46 Et je vous garantis, quand vous prenez une, deux ou trois gazeuses
18:48 de gaz Lacrymo dans le couloir,
18:50 juste à l'entrée des champs verts,
18:51 vous restez dans votre zone de sécurité,
18:53 vous appuyez sur la fonction panique
18:55 et que vous vous retrouvez dans un bain de gaz CS,
18:58 ça calme.
18:59 Si en plus, vous pouvez coupler ça avec des générateurs de brouillard,
19:02 de qualité bijouterie,
19:04 éventuellement des stroboscopes 35 000 lumens,
19:05 par exemple, pour ceux qui ont les moyens et à qui ça correspond,
19:09 je veux dire, c'est quand même nettement plus efficace.
19:11 La question que je me suis posée,
19:12 je ne dis pas que la solution est parfaite,
19:14 mais qu'est-ce qu'on a entre l'alarme qui se contente de sonner
19:17 et le fusil de chasse ?
19:18 Qu'est-ce qu'on a comme intermédiaire ?
19:20 On a de la chance, en France, on a un lobby de la Lacrymogène,
19:22 parce que la France est un très gros producteur de Lacrymo,
19:26 et ce n'est pas réservé uniquement aux gilets jaunes,
19:28 si vous voyez ce que je veux dire.
19:29 Donc ma réflexion, c'est de me dire,
19:30 si les gilets jaunes méritaient de se faire gazer,
19:34 comme ils l'ont vécu, que méritent les cambreleurs ?
19:38 C'est ça.
19:38 – J'ai bien compris, vous dites, c'est assez efficace
19:42 et ça évite l'irréparable.
19:43 C'est de s'occuper de prendre une arme,
19:45 parce qu'une arme, on n'a jamais la sécurité et la sérience,
19:48 premièrement, de réussir, de ne pas se retourner contre vous,
19:51 et enfin, l'État peut se retourner aussi contre vous.
19:53 – Déjà, tout à fait, mais combien même ça marcherait ?
19:56 Moi, je suis moi-même tireur sportif,
19:59 manipuler déjà une arme de poing en milieu clos,
20:03 avec un ou plusieurs agresseurs, bonne chance.
20:06 Ça nécessite, encore une fois, un entraînement spécifique,
20:10 combien même vous serez dans le cadre de la loi,
20:11 ce qui peut être le cas, mais ça demande un entraînement terrible.
20:15 Et encore une fois, est-ce que l'homme est peut-être capable de le faire,
20:19 mais est-ce que Madame, qui parfois peut être seule la nuit,
20:21 est-ce qu'elle a cet entraînement ? Non.
20:24 Force est de constater que rester dans sa zone de sécurité,
20:26 appuyer sur une télécommande et libérer le gaz dans le couloir,
20:29 c'est quand même nettement plus facile et ça évite d'aller au contact.
20:33 En plus, l'avantage, c'est que le gaz passe très mal les portes,
20:35 donc en fait, vous ne pouvez plus gazer le couloir
20:37 et vous, vous êtes très peu impacté dans votre zone de sécurité.
20:40 – La dernière question, elle est simple et elle est polémique, forcément.
20:45 Ça veut dire, oui, vous nous vendez tout cela,
20:46 donc vous avez intérêt à augmenter la notion de risque des citoyens.
20:51 Mais globalement, le nombre de home-jackings en France, en 2023, c'est à 115.
20:56 – Oui, c'est clair. – Un petit peu plus, non ?
20:57 – Non, mais c'est clair. – On fait ça pour ça ?
21:00 – Non, tout ça, très bonne question.
21:02 – Très mauvaise question, mais bonne.
21:04 – Oui, non, mais en fait, on m'invite pour parler effectivement
21:06 des home-jackings, qui est un vrai sujet,
21:09 mais plutôt pour les personnes âgées et les chefs d'entreprise du quotidien.
21:13 Là, je rejoins vraiment l'interview que vous avez faite avec M. Xavier Hofer,
21:16 qui était une très bonne interview, où on assiste à un pillage généralisé.
21:19 Mais l'immense majorité de mon activité aujourd'hui,
21:21 c'est contre le pembrelage classique,
21:23 contre les artisans qui se font voler leurs outils,
21:26 les chantiers, les tireurs sportifs qui se font voler leurs armes,
21:30 les personnes qui se font voler leurs motos, etc.
21:32 Ils mettent ce dispositif lacrymogène avec un détecteur de mouvement d'ouverture
21:35 et ça permet de réduire la durée de l'intrusion à moins de 15 secondes.
21:39 Donc l'immense majorité, c'est ça.
21:41 Maintenant, bien évidemment, que le côté télécommande panique,
21:44 j'appuie sur le bouton, j'évite d'aller au contact et d'utiliser une arme,
21:47 c'est vrai que ça plaît, ça plaît beaucoup.
21:49 Il n'y en a peut-être que 515, et encore, ça c'est les sources officielles.
21:53 Moi, ce que je vois dans les articles de presse, c'est beaucoup plus.
21:55 Mais encore une fois, je n'ai pas davantage…
21:57 – Oui, on parle de quelques milliers, en fait, plusieurs milliers maintenant.
22:00 Écoutez, c'est parfaitement clair.
22:02 Merci, Lucas Protot, d'être venu.
22:03 – Merci pour votre invitation.
22:04 – Vous parlez concrètement des choses.
22:05 Moi, je trouve que c'est bien à la fois d'évoquer ces questions de sécurité,
22:07 ces questions de légitime défense et les moyens de se protéger
22:11 et non pas de les faire surveiller.
22:13 J'ai bien compris.
22:14 – Exactement.
22:15 Merci d'avoir reçu.
22:16 [Musique]
22:17 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
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