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Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia, et Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation nationale, étaient les invités du "8h30 franceinfo" le 4 avril 2024.

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Transcription
00:00 *Musique*
00:08 Bonjour Estelle Brafillenhoff.
00:09 Bonjour.
00:10 Bonjour Jean-Michel Blanquer.
00:11 Bonjour.
00:11 Vous êtes réunis tous les deux aujourd'hui sur le plateau du 8.30
00:14 parce que vous avez décidé de fonder une école ensemble, Terra Academia,
00:19 une école pour préparer aux métiers de la transition écologique.
00:22 De quel métier on parle déjà Jean-Michel Blanquer ?
00:24 D'une certaine façon on parle de presque tous les métiers
00:26 puisque une étude récente montre que 8 millions de personnes
00:30 sont concernées par les transformations qu'induit la transition écologique.
00:34 Donc c'est d'une certaine façon tous les métiers.
00:36 Vous savez on est tous concernés par les grandes mutations de notre époque,
00:38 qu'elles soient écologiques ou numériques d'ailleurs,
00:40 puisque par exemple il faut mettre en relation le sujet de l'intelligence artificielle
00:43 avec celui de la transformation écologique.
00:46 Mais c'est vrai que ça touche tout particulièrement les métiers techniques.
00:49 Vous avez à peu près 400 000 emplois qui vont être créés dans les temps
00:52 qui viennent en lien avec la transformation écologique.
00:54 Il faut être à ce rendez-vous, ça suppose une mobilisation de toute la société,
00:58 ça suppose d'être très pragmatique, c'est-à-dire de faire ça avec
01:01 les institutions de formation, les entreprises.
01:04 Et donc on fait une coalition d'entreprises et d'institutions de formation
01:08 pour ensemble au plus près du terrain,
01:10 puisqu'on crée des campus dans chaque région de France.
01:12 On va rentrer dans le détail, mais on parle de nouveaux métiers aussi
01:15 ou alors c'est des formations supplémentaires aux métiers qui existent déjà ?
01:20 C'est les deux évidemment.
01:21 Mais vous avez plein d'exemples, par exemple pour poser les panneaux solaires,
01:24 aujourd'hui vous avez besoin d'une formation spécifique,
01:27 vous avez pour lutter contre les passoires thermiques,
01:30 vous devez former des façadiers.
01:32 Pour les sujets relatifs à l'eau, vous avez les électromécaniciens dont on a besoin.
01:36 Tout cela, il y a des formations qui existent, il faut déjà les remplir,
01:40 il faut donc attirer les jeunes et ça on va beaucoup le faire.
01:43 C'est-à-dire on fait des...
01:44 Par exemple, vous voyez pendant trois jours, on prend des jeunes,
01:46 c'est ce qu'on fait en ce moment.
01:47 Et au bout de trois jours, quand on leur a expliqué toute la transformation écologique
01:52 de manière un peu panoramique,
01:53 on leur montre les métiers qui correspondent à chacun des enjeux de la transformation écologique.
01:57 Par exemple, tout récemment dans une session qu'on a faite,
02:01 il y a trois jeunes sur une session de 15 qui ont dit "je veux être électricien"
02:04 parce qu'ils ont vu le lien avec les grands enjeux que l'on montrait.
02:07 Mais ça veut dire, Estelle Brachlienhoff,
02:09 que vous ne trouvez pas les profils qui correspondent aux besoins de votre entreprise ?
02:13 L'école Tara Academia, c'est bien plus qu'une école Veolia pour les besoins de Veolia,
02:20 même si nous avons 2000 postes aujourd'hui ouverts,
02:24 donc 90% en CDI en France.
02:26 Mais ça va bien au-delà de ça.
02:27 Tara Academia, c'est bien plus qu'une école,
02:30 Jean-Michel l'a dit, c'est plutôt un catalyseur,
02:33 un catalyseur qui associe des entreprises, Veolia est entreprise fondatrice,
02:37 mais il y en a d'autres également,
02:39 des associations, l'éducation nationale, des collectivités locales.
02:44 Et c'est depuis le départ et depuis sa conception,
02:47 ancré dans les territoires en France.
02:49 Et finalement, ça part d'une conviction qui est qu'il n'y aura pas de transformation écologique
02:54 sans des gens formés partout en France et à tous les niveaux pour la mettre en œuvre.
02:58 Et encore une fois, ça, aujourd'hui, on ne les a pas.
03:00 Aujourd'hui, il y a des métiers qui se transforment.
03:02 Les métiers dont vient de parler Jean-Michel Blanquer,
03:04 ils n'existaient pas il y a 5 ou 10 ans.
03:06 Donc, il faut accompagner cette transition et cette transformation.
03:09 Je vais vous donner un exemple.
03:11 On avait, il y a quelques années, beaucoup de gens chez Veolia qui faisaient de la relève de compteur.
03:15 Vous imaginez que maintenant, les compteurs, ils sont très souvent,
03:18 les compteurs d'eau, ils sont relevés automatiquement.
03:20 Et maintenant, il nous faut former des gens qui soient dans le digital
03:24 pour arriver à interpréter toutes les données que nous rapportent,
03:27 finalement, ces compteurs dans notre hub centralisé,
03:32 pour arriver derrière à faire faire des économies d'eau.
03:34 Donc, on est sur des métiers du digital, même de l'intelligence artificielle.
03:37 - Mais quand même, on voit que votre démarche de créer une école,
03:40 et vous dites ancrée dans les territoires, ça veut dire qu'il y en aura plusieurs sur le territoire français.
03:45 Ça veut dire aussi que le système éducatif français aujourd'hui
03:48 n'est pas actualisé aux différents métiers qui vont soit apparaître
03:53 ou soit être transformé par la transition écologique.
03:57 - Il y a déjà, je le disais, c'est bien plus qu'une école.
04:00 C'est plutôt un catalyseur.
04:01 Donc, il y a l'éducation nationale dans Terra Academia,
04:05 sous différentes instances académiques, mais ça va au-delà.
04:09 C'est finalement un agrégateur ou un catalyseur de volonté et d'ambition
04:15 sur un territoire donné en partant d'un diagnostic.
04:17 Jean-Michel disait, on ouvre notre premier campus à Arras.
04:20 - Ville moyenne, vous vous concentrez sur des villes moyennes.
04:22 - Voilà, à Arras, le sujet principal, ça a été de ce...
04:27 C'est parti d'un diagnostic qui est comment former tous les gens
04:30 qui vont faire la transition énergétique, notamment.
04:32 Il y a des gigafactories qui s'installent pas loin.
04:35 Il y a besoin d'installer des panneaux solaires.
04:37 Ce sera pas la même problématique à l'autre bout de la France.
04:40 - Jean-Michel Blanquer, vous êtes ancien ministre de l'Éducation nationale.
04:42 Là, c'est une entreprise privée qui finance des programmes d'éducation.
04:46 Ça peut parfois heurter en France. Vous n'avez aucun complexe là-dessus ?
04:49 - D'abord, c'est une association 1901 qui fait une coalition,
04:53 non seulement d'entreprises.
04:54 On a cité Veolia depuis tout à l'heure, mais par exemple, il y a EDF,
04:57 il y a Dassault Systèmes, il y a des entreprises, par exemple, du bâtiment.
05:03 Donc, tout ça fait une coalition entreprise.
05:05 Et malgré tout, les entreprises, c'est la vie.
05:07 Quand vous vous occupez d'enseignement professionnel,
05:09 vous êtes toujours dans la relation avec les entreprises.
05:11 Donc, il n'y a aucun problème de ce point de vue-là.
05:14 Et puis, c'est une coalition aussi de collectivité locale.
05:16 Là, on vient de parler d'Arras, de la région Hauts-de-France.
05:18 Demain, la région Normandie.
05:21 On installera un campus à Toucque dans l'agglomération de Deauville.
05:25 On va le faire dans chaque région de France.
05:27 Donc, c'est vraiment un projet au plus près du territoire avec des associations.
05:30 - Je vous pose la question parce que vous savez qu'il y a eu des exemples,
05:32 notamment à Polytechnique, quand Total, Total Énergie,
05:35 est venu financer certaines activités.
05:38 Il y a eu des manifestations d'étudiants.
05:39 On sent bien que parfois, ça peut être un petit peu irritant.
05:41 - Bien sûr, c'est normal qu'il y ait du débat.
05:43 Mais l'objectif, c'est toujours de tirer tout le monde vers le haut.
05:45 Vous savez, on ne réussira pas la transformation écologique
05:47 si on n'emmène pas tous les acteurs, que ce soit chacun d'entre nous,
05:50 que ce soit les entreprises, que ce soit les associations,
05:53 tous les acteurs vers une vision volontariste, constructive
05:56 de comment nous transformons le territoire.
05:58 Si vous prenez l'exemple d'Arras, notre but, c'est de vraiment changer,
06:02 auprès des collectivités locales, de changer la donne.
06:04 Je rappelle que c'est une association à but non lucratif.
06:06 Beaucoup de nos formations seront gratuites, par exemple.
06:08 Donc, le principe, c'est vraiment d'emmener tout le monde
06:12 vers la transformation écologique du territoire en étant ultra pragmatique.
06:16 Et pour ça, il faut le faire et avec les entreprises
06:18 et avec les collectivités locales.
06:19 - Pardon, je me permets d'ajouter à ce que vient de dire Jean-Michel,
06:22 que c'est une école de la transformation écologique.
06:25 S'il y a bien un sujet qui rassemble et pour lequel on a une conviction partout,
06:29 c'est que la transformation écologique, il faut la mettre en action.
06:32 Il faut la déployer dans les territoires.
06:34 Et ça, c'est un sujet qui rassemble beaucoup, beaucoup de collectivités,
06:39 d'entreprises et de jeunes.
06:40 - Mais alors justement, qui peut entrer dans vos écoles ?
06:44 Quels sont les profils recherchés ?
06:45 - Alors, tout le monde est concerné.
06:48 On a volontairement voulu être spectre large.
06:50 Aussi bien les jeunes, bien sûr, qui sont prioritaires,
06:52 mais aussi les adultes, notamment les adultes en reconversion.
06:55 Vous voyez, la formation à laquelle je faisais allusion tout à l'heure,
06:58 elle est faite pour des adultes en reconversion aussi.
07:01 C'est fait aussi bien pour un niveau technique, dès le niveau CAP par exemple,
07:06 que pour des niveaux de décision, des niveaux, disons, master.
07:10 Certaines de nos formations vont être diplômantes avec nos partenaires académiques.
07:14 Par exemple, souvent c'est avec l'université localement,
07:17 telle licence professionnelle par exemple, ou telle BTS par exemple,
07:21 avec un centre d'apprentissage.
07:23 Donc à chaque fois, tout est co-construit localement, très pragmatiquement.
07:27 Et donc, un besoin est exprimé localement.
07:29 Quand nous arrivons quelque part, si on prend l'exemple d'Arras,
07:32 on fait un diagnostic écologique.
07:34 Ce diagnostic écologique nous permet de voir la situation,
07:37 de voir aussi les métiers qui existent sur le territoire,
07:39 et les métiers qui devraient exister.
07:41 Et c'est cette différence qui crée notre programme de formation.
07:43 Et donc, tout le monde doit se sentir bienvenu.
07:45 Comme l'a dit Estelle Brach-Lianoff, c'est non seulement une école,
07:48 mais c'est aussi un accélérateur localement,
07:50 un accélérateur de la transformation écologique.
07:52 Aucun des sujets qui touchent l'écologie n'est étranger à cette institution.
07:56 – Juste d'un mot, les premiers étudiants vont arriver dans quelques années
07:59 sur le marché du travail.
08:00 En attendant, Estelle Brach-Lianoff, vous faites appel aux travailleurs immigrés ?
08:05 – De façon générale, en France, on fait appel à tous les gens
08:10 qui ont envie de répondre à nos critères sur nos offres d'emploi.
08:14 Donc, il n'y a pas particulièrement de préférence,
08:19 si ce n'est celle de prendre des gens de talent, compétents,
08:23 qui ont souhaité travailler dans nos entreprises.
08:25 – Une question à Jean-Michel Blanquer,
08:27 les vœux sur Parcoursup ont été retardés jusqu'à ce soir,
08:31 puisqu'il y a eu une panne.
08:32 Vous connaissez bien ça, en tant qu'ancien ministre de l'Éducation nationale.
08:36 Est-ce que vous, vous êtes déjà sur Parcoursup ?
08:39 – Avec vos parents, vous voulez dire ?
08:40 – Non, Terra Academia, votre école.
08:43 – En tant que Terra Academia, est-ce qu'il y a des étudiants
08:45 qui nous écoutent ce matin, qui peuvent se dire,
08:46 "en fait, je vais peut-être ajouter Terra Academia" ?
08:49 C'est ça la question.
08:50 – Dans les années futures, c'est tout à fait possible.
08:52 Là, ça n'est pas le cas.
08:53 Vous savez, on avance pas à pas.
08:54 En ce moment, on fait plutôt des formations courtes.
08:56 Un jour, il y aura des formations d'enseignement supérieur
08:58 avec nos partenaires et ce sera l'occasion de le faire.
09:01 Et bien sûr, on jouera le jeu de Parcoursup, bien sûr.
09:03 – Jean-Michel Blanquer, Estelle Brachalineuf,
09:05 on vous retrouve dans une minute, juste après le Fil info,
09:07 il est 8h42, Mathilde Romagnon.
09:09 [Générique]
09:10 – Une proposition de loi contre l'épiphase,
09:13 les polluants éternels devant l'Assemblée nationale aujourd'hui.
09:16 Le texte veut limiter la fabrication et la vente de ces produits
09:20 contenant des substances cancérigènes.
09:22 On en trouve dans les poêles en téflon, les emballages alimentaires
09:26 et certains textiles.
09:28 Il demande une revalorisation des tarifs de leurs soins.
09:31 Les infirmiers libéraux manifestent aujourd'hui à Paris
09:34 et partout en France à l'appel d'un collectif et de deux syndicats.
09:37 Leur tarif de base n'a pas changé depuis 2009.
09:41 La Décru est engagée dans le bassin de l'Armanson,
09:44 selon la préfecture de Lyon.
09:46 Mais le risque d'inondation est toujours élevé.
09:48 Le département reste en vigilance rouge pour le troisième jour consécutif.
09:52 La Côte d'Or et l'Aube sont en orange.
09:55 A Taïwan, six mineurs ont été sauvés aujourd'hui par les secouristes.
09:59 Ils étaient piégés dans une carrière après le séisme
10:02 qui a fait neuf morts hier sur l'île.
10:04 Plus d'un millier de personnes ont été blessées.
10:06 Le secours tente encore de retrouver des survivants.
10:09 France Info.
10:13 Le 8.30, France Info.
10:16 Jérôme Chapuis, Salia Braklia.
10:18 Jean-Michel Blanquer et Estelle Brachelianoff,
10:20 on a beaucoup parlé de votre école,
10:21 beaucoup de questions aussi dans vos domaines respectifs.
10:23 Estelle Brachelianoff, Veolia, multinationale
10:25 qui joue évidemment un rôle central dans la gestion de l'eau en France.
10:29 L'Assemblée nationale s'attaque aujourd'hui au polluant éternel,
10:32 des composés chimiques qu'on retrouve dans de très nombreux produits
10:35 et qu'on retrouve aussi en grande quantité dans les nappes phréatiques,
10:39 à proximité des usines notamment.
10:41 Est-ce que vous soutenez, à la place qui est la vôtre,
10:44 l'interdiction des PIFAS ?
10:47 Alors, les PIFAS, je ne sais pas si vos auditeurs
10:50 effectivement savent par clair souci,
10:52 c'est des polluants de diverses catégories
10:56 et c'est une question qui se pose partout dans le monde,
10:58 aux États-Unis, en Australie et désormais en France.
11:02 Question importante qui est posée aux autorités sanitaires,
11:05 au gouvernement et même à l'échelle européenne,
11:07 ce qui est, faut-il modifier ou pas les normes ?
11:10 Et je crois que je vais laisser les autorités en décider
11:14 sur la base de données scientifiques.
11:15 Et je crois que c'est ce qu'a dit le gouvernement.
11:16 Mais alors, techniquement, est-ce que vous, en tant que spécialiste de l'eau,
11:19 vous savez les filtrer, ces composants ?
11:22 Alors, en effet, la bonne nouvelle, c'est que Veolia a une empreinte mondiale
11:27 des capacités d'innovation, de recherche,
11:30 qui nous ont permis de trouver toutes sortes de solutions de traitement
11:35 pour filtrer en fonction des besoins et des situations locales.
11:37 Donc oui, nous avons la capacité de filtrer ces polluants.
11:42 Donc ils ne sont pas si éternels que cela,
11:43 comme on les appelle polluants éternels, par du langage ?
11:47 Le mot éternel, c'est parce qu'ils ne se détruisent pas tout seuls
11:49 si on attend sans rien faire.
11:52 Mais ils ont la capacité d'être éliminés.
11:55 En l'occurrence, c'est moins détruit que mis de côté et neutralisé, finalement.
12:01 Et oui, on sait faire. Et on a développé ce savoir-faire, je le disais.
12:06 Et notamment, on l'a déployé, par exemple, aux États-Unis.
12:09 Et nous sommes prêts.
12:11 Premier exemple, en France, avec le contrat du CEDIF,
12:15 donc les eaux d'Ile-de-France, qui est une grande partie de la région parisienne,
12:18 sur lequel nous avons là un exemple assez clé d'une collectivité locale
12:24 qui a passé un appel d'offres et qui a été en avance de phase,
12:28 si je puis dire, en anticipant ce type de normes qui peuvent évoluer,
12:32 notamment sur l'épiphase, mais il y a beaucoup d'autres types, d'autres polluants,
12:37 et qui est un modèle de ce que pourrait être le service d'eau du futur.
12:40 On a 10 premières mondiales, le traitement de différents polluants,
12:45 mais aussi l'intelligence artificielle au service de la réduction des fuites dans les réseaux.
12:49 Il y a un autre sujet ce matin à propos de la qualité de l'eau,
12:51 une étude de l'ANSES, l'autorité sanitaire,
12:53 qui pointe le niveau de confiance insuffisant pour garantir la sécurité sanitaire
12:56 des eaux minérales de Nestlé.
12:58 Est-ce que la question se pose aussi dans les mêmes termes pour l'eau du robinet ?
13:02 Est-ce qu'on y retrouve aussi des bactéries en quantité trop importante ?
13:05 C'est une question légitime que se pose la population.
13:08 Je me permets de dire que les acteurs de l'eau sont très nombreux, publics, privés.
13:14 Et dans l'exemple que vous citez, c'est les autorités sanitaires.
13:18 Vous avez cité l'ANSES, il y a les agences régionales de santé, les ARS.
13:22 C'est elles qui vérifient la conformité aux normes sanitaires
13:25 et qui définissent éventuellement s'il faut les modifier.
13:28 Et c'est très évolutif, mais on a des solutions qui existent.
13:33 Et donc il n'y a pas de problème au niveau de l'eau du robinet ?
13:35 C'était la question de base.
13:38 Votre question, je vais dire, l'eau du robinet,
13:42 c'est un des produits les plus surveillés de France.
13:45 Donc surveillé par les autorités sanitaires,
13:48 par les acteurs publics ou privés qui sont les opérateurs.
13:52 Et c'est ce que l'on vérifie les uns et les autres
13:56 tout au long de la journée, heure par heure, minute par minute.
13:59 Estelle Brachilianoff, comme l'année dernière,
14:00 la sécheresse risque d'être plus intense cet été.
14:03 On parle déjà de sécheresse critique.
14:05 Comment vous, chez Veolia, vous l'anticipez ?
14:09 Alors, vous avez raison.
14:12 On pensait que comme il y en a beaucoup plus,
14:15 pas partout, mais dans un certain nombre de régions de France,
14:17 la question ne se poserait plus.
14:18 Et non, en fait, elle va se poser.
14:20 Elle va se poser de plus en plus.
14:21 Pourquoi ça ?
14:23 Parce que l'eau, c'est une des premières conséquences
14:26 du dérèglement climatique.
14:28 C'est soit il y a trop d'eau, soit il n'y en a pas assez
14:30 ou pas au bon moment dans l'année.
14:32 C'est la raison pour laquelle le maître mot,
14:34 c'est non pas seulement gérer des crises, mais s'adapter,
14:37 s'adapter, anticiper, prévoir.
14:40 Et donc, comment on fait ?
14:42 On offre toute une palette de nos savoir-faire pour inciter
14:47 les habitants à faire des économies d'eau à la maison
14:51 avec un certain nombre de bons gestes du quotidien.
14:55 Je ne sais pas si vous savez, quand on laisse le robinet ouvert,
14:57 c'est 12 litres par minute.
15:00 Donc, quand on se lave les dents,
15:02 on peut tout à fait fermer l'eau du robinet.
15:04 On économise beaucoup, beaucoup d'eau.
15:05 Moduler le prix de l'eau en fonction de la saison,
15:08 comme s'apprête à le faire là aujourd'hui même,
15:10 la ville de Toulouse, c'est une bonne idée ?
15:12 Alors, moduler le prix de l'eau...
15:14 40% en été.
15:15 Alors, le prix de l'eau, il est défini par les collectivités locales,
15:19 la tarification.
15:20 Et vous imaginez bien que la ville de Toulouse a pris cette décision,
15:24 qu'elle ne pourrait pas être la même dans le nord de la France
15:27 ou pas le même...
15:28 Mais ça peut avoir des effets, c'est ça ma question.
15:29 Alors, la volonté de la collectivité de Toulouse,
15:33 c'est de donner un signal en été que l'eau est précieuse
15:36 et que donc il faut économiser goutte après goutte.
15:39 De ce point de vue-là, oui, ça va dans le bon sens.
15:43 – Jean-Michel Blanquer, pendant 5 ans,
15:44 vous avez été ministre de l'Éducation nationale d'Emmanuel Macron,
15:46 mais depuis votre départ, pas mal de mesures que vous aviez mises en place
15:50 ont été soit détricotées, soit tout simplement supprimées.
15:54 Je pense par exemple à la réforme du bac.
15:57 Aujourd'hui, Gabriel Attal vante son choc des savoirs
16:00 avec la mise en place de groupes de niveau.
16:03 Vous, vous en pensez quoi ?
16:05 – D'abord, heureusement que ce que vous venez de dire n'est pas exact.
16:08 La réforme du bac, elle est…
16:09 – C'est vrai, pas mal de choses ont été modifiées.
16:11 – Oui, des choses, mais d'ailleurs, même pendant que j'étais là,
16:14 nous vivions dans une logique d'écoute, d'ajustement permanent,
16:17 donc ce n'est pas un vrai problème.
16:19 Le choc des savoirs, il a commencé en 2017
16:21 avec la réforme de l'école primaire qui commence à donner ses premiers résultats.
16:25 Vous savez, on parle toujours de PISA qui concerne les élèves de 15 ans.
16:28 Personne n'a parlé de l'étude qui s'appelle PEARLS,
16:30 qui est moins connue mais qui est tout aussi robuste
16:32 et qui concerne la lecture à l'âge de 8 ans
16:34 et qui a montré que la France était le pays qui, avec le Portugal,
16:37 avait progressé de 2016 à 2021,
16:40 ce qui n'était le cas d'aucun autre pays mesuré dans cette étude.
16:44 Autrement dit, non seulement nous avons traversé la crise Covid
16:47 en fermant moins les écoles, mais en plus,
16:49 nous avons progressé malgré cette crise.
16:51 Autrement dit, tout ce que nous avons fait, les évaluations de début d'année,
16:53 le dédoublement des classes de grandes sections, de CP et de CE1,
16:57 qui fait que nous ne sommes plus le pays le plus inégalitaire.
17:00 Toutes ces choses ont déjà…
17:01 – Mais il y a quand même un problème de niveau en France,
17:02 d'ailleurs le Premier ministre lui-même le dit.
17:04 – Bien sûr.
17:04 – Et il veut mettre en place des groupes de niveau.
17:06 Comment vous voyez cette réforme ?
17:07 – C'est la suite logique de ce que nous avons fait pour l'école primaire.
17:10 Et je vais vous dire, c'était même prévu dès 2017,
17:13 si vous regardez ce que j'écrivais à l'époque,
17:15 il y avait l'idée qu'on devait reprendre à la base,
17:17 c'est-à-dire à l'école maternelle, puis CP, CE1 et ainsi de suite.
17:20 Et cette génération qui est maintenant en train de sortir de CM2,
17:24 elle arrive au collège et il est normal qu'elle ait une pédagogie
17:26 de plus en plus personnalisée, autrement dit qu'on sache différencier
17:30 en fonction du niveau, notamment dans les savoirs fondamentaux
17:32 que sont le français et les mathématiques.
17:34 Et donc c'est ce qui se passe.
17:36 Tout ceci ne devrait pas donner lieu à tant de polémiques,
17:39 mais notre pays aime les polémiques.
17:40 – Mais les enseignants sont totalement contre, ils disent,
17:42 "nous on ne veut pas trier les élèves", vous l'entendez pas ?
17:45 – Ils ont bien raison, si c'était le cas, on aurait tout à fait raison
17:48 de dire ça si c'est ce qui se passe dans les faits.
17:52 Mais dans les faits, ce qui doit se passer,
17:53 c'est d'avoir une forte autonomie du collège concerné,
17:57 pour que les enseignants eux-mêmes puissent définir
17:59 à quel moment quel élève a besoin de quelque chose.
18:02 Il ne s'agit pas de trier les élèves définitivement,
18:05 il s'agit de donner à chacun ce dont il a besoin.
18:08 Donc c'est cette philosophie-là qui doit s'appliquer,
18:10 ce qui suppose de la fluidité, c'est-à-dire qu'on n'est pas enfermé
18:12 dans un groupe pour toute l'année par exemple,
18:14 mais on passe d'un groupe à l'autre.
18:16 Et c'est ça qui sera bon, et pour les bons élèves,
18:19 et pour les élèves plus faibles, qui d'ailleurs ne sont pas condamnés
18:21 et toujours les élèves plus faibles.
18:23 Vous savez, ça a toujours été ma philosophie et ça doit le rester,
18:25 c'est on tire tout le monde vers le haut, c'est ça qui doit être fait.
18:29 Et nous l'avons fait à l'école primaire,
18:30 c'est pour ça que je n'étais pas complètement d'accord
18:32 avec la formulation de votre question,
18:33 c'est qu'à l'école primaire, des choses fondamentales ont été faites.
18:36 Mais vous savez, on ne fait pas pousser les fleurs en tirant dessus,
18:40 il faut arroser doucement, lentement, progressivement,
18:43 et c'est un travail de Romain qui a été fait,
18:45 qui parfois c'est un peu ingrat pour moi,
18:47 parce qu'évidemment les résultats ne se voient pas immédiatement,
18:50 mais j'invite chacun à regarder ce que j'ai cité tout à l'heure,
18:53 c'est-à-dire PEARLS, ou de regarder les évaluations.
18:56 Nous sommes le seul pays au monde à faire ça maintenant,
18:58 au début d'année des élèves, qui nous permet de voir les progrès.
19:01 Ces progrès sont longs, lents,
19:03 nous arrivons à une situation qui était dégradée,
19:05 mais sur 10 ans, je pense qu'on va arriver
19:08 à ce qu'est cette augmentation du niveau de la France,
19:10 et je donne rendez-vous pour les prochaines évaluations internationales.
19:13 Jean-Michel Blanquer et Estelle Brachlianoff,
19:14 on vous retrouve dans une minute juste après le Fil Info,
19:16 8h52, Mathilde Romagnon.
19:20 Nouveau délai pour finaliser son dossier de candidature sur Parcoursup,
19:25 la limite est désormais fixée à ce soir 22h après une panne,
19:29 hier, de la plateforme d'admission dans l'enseignement supérieur.
19:32 Panne due à un problème de disponibilité des serveurs, selon le gouvernement.
19:37 Perrier, Contrex, Vittel, Épar,
19:39 ces eaux de source naturelles du groupe Nestlé
19:42 sont contaminées aux bactéries et aux pesticides,
19:44 c'est une information France Info.
19:45 Selon un rapport de l'ANSES, le niveau de confiance est insuffisant
19:50 pour garantir la qualité sanitaire de ces eaux minérales.
19:53 Comment sécuriser les établissements scolaires face aux risques terroristes
19:56 ou au trafic de drogue ?
19:57 Une réunion se tient aujourd'hui au ministère de l'Intérieur
20:00 avec les ministres de l'Education et de la Justice.
20:03 Premier objectif, identifier les écoles, collèges et lycées les plus à risque.
20:08 Les moins de 27 ans pourront bien profiter du pass rail cet été,
20:12 49 euros par mois pour voyager en illimité sur les trains TER
20:16 et intercités dans tout l'Hexagone sauf en Ile-de-France.
20:19 Les trois régions qui n'avaient pas validé le dispositif
20:22 l'ont finalement fait hier soir.
20:24 *Générique*
20:27 France Info
20:28 *Générique*
20:29 Le 8.30, France Info, Jérôme Chapuis, Salia Braklia
20:32 Et toujours avec Estelle Brachlianoff, la directrice générale de Veolia
20:35 et Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'Education.
20:38 Question pour vous Jean-Michel Blanquer, on l'entendait dans le fil info,
20:40 les ministres de l'Education, de la Justice, de l'Intérieur
20:42 se penchent aujourd'hui sur la sécurisation des établissements les plus à risque.
20:46 Ce n'est pas sans lien avec le plan laïcité qui a été annoncé il y a quelques jours.
20:50 Brigade d'intervention, c'est ce qui va être déployé dans les prochaines semaines.
20:55 Vous aviez créé, vous, des équipes valeurs de la République.
20:59 Là on en est maintenant au déploiement de magistrats, de policiers.
21:03 C'est quoi la prochaine étape ?
21:05 - Je pense qu'on doit toujours ajuster les dispositifs.
21:07 Donc depuis 2017, là aussi, il y a eu quand même beaucoup de choses qui ont été faites,
21:10 notamment avec ces équipes dont vous venez de parler,
21:12 qui là aussi font beaucoup de bien sans faire forcément du bruit.
21:16 Mais il y a des centaines d'interventions dans les établissements
21:18 qui ont lieu de la part de ces équipes depuis 2017.
21:21 Aujourd'hui, la ministre souhaite mettre un cran supplémentaire
21:24 avec une dimension, disons, nationale, peut-être pour les cas les plus difficiles.
21:28 Mais c'est très important que les établissements ne se sentent pas seuls.
21:30 - Mais comment vous expliquez qu'on ne s'en sorte pas ?
21:32 Parce que ce sont des choses qui existent depuis maintenant des années,
21:35 que vous aviez prises vous-même en main lorsque vous étiez ministre de l'Éducation.
21:39 - Vous savez, ces problèmes ont quand même leur source fondamentalement
21:41 dans l'évolution de notre société,
21:42 beaucoup plus que dans l'évolution de l'école elle-même.
21:44 L'école est obligée de réagir par rapport à des évolutions de la société.
21:48 C'est pourquoi, chaque fois qu'on analyse ces questions,
21:50 il est important de voir ce que fait l'Éducation nationale.
21:52 Et elle fait de plus en plus,
21:54 beaucoup plus que dans n'importe quel pays au monde sur ce sujet.
21:57 En revanche, ce qu'il faut analyser,
21:59 plutôt que de se focaliser uniquement sur l'Éducation nationale,
22:02 c'est les causes de tout cela, les causes sociales.
22:04 Et que faisons-nous, nous, nous tous, citoyens,
22:06 pour qu'il en soit autrement ?
22:08 Que disons-nous à nos enfants ?
22:10 Regardez l'attitude de cette jeune fille qui est à l'origine de la crise du lycée Ravel.
22:14 C'est tout simplement honteux.
22:16 – Le proviseur a décidé de quitter l'établissement.
22:18 – Il y a une plainte qui a été déposée contre elle.
22:21 – Bien sûr, et donc ça y est, on est dans le domaine pénal, et tant mieux.
22:24 Mais on voit bien qu'on est dans le domaine extrascolaire,
22:26 et de l'éducation qui est donnée par les parents.
22:29 Donc, bien sûr, l'Éducation nationale doit être toujours
22:32 au plus près des réactions nécessaires, c'est le cas.
22:35 Mais ça nous amène vers des sujets beaucoup plus larges
22:38 que ceux de l'Éducation nationale.
22:40 Il faut faire très attention à ne pas toujours avoir comme premier réflexe
22:43 de critiquer l'institution en disant qu'elle est nulle, mauvaise, immobile, etc.
22:48 Ce qui n'est pas vrai d'ailleurs.
22:49 Il y a des tas de gens très dévoués sur ces sujets.
22:51 Elle est toujours imparfaite.
22:53 – Dévouée mais souvent découragée.
22:54 – Oui, bien sûr, parfois on peut l'être.
22:56 – On l'a vu avec le proviseur de l'Elysée Ravel, justement.
22:58 – Bien sûr, bien sûr, c'est un échec le fait qu'il ait eu à partir ainsi.
23:02 Je ne dis absolument pas le contraire.
23:04 Mon message, c'est un message de responsabilisation.
23:06 Ne nous plaignons pas de conséquences dont nous n'allons pas regarder les causes.
23:11 Et donc là, il y a une question de se ressaisir à l'échelle de la société entière sur un tel sujet.
23:17 – Estelle Brachlianoff, vous entendez le débat du moment
23:20 face aux difficultés économiques que traverse le pays.
23:22 Nombreux sont ceux qui appellent à une taxation des multinationales,
23:25 comme la vôtre, Veolia.
23:26 Plus de 45 milliards de chiffre d'affaires en 2023, un record.
23:30 937 millions de bénéfices.
23:33 Est-ce que les mots "taxation exceptionnelle" vous font peur ?
23:37 – Veolia n'est absolument pas concernée par les notions de super profit.
23:42 Moi, ce qui me paraît essentiel, c'est de voir comment on redistribue
23:45 les richesses que l'on crée dans une entreprise.
23:47 80% sont redistribués sur les territoires de France.
23:50 On a parlé de Terra Academia il y a un instant,
23:52 pour lequel nous semblent membres fondateurs.
23:55 Nous avons 55 000 salariés en France, on crée des emplois.
23:59 Au-delà de ça, les salariés du groupe, par exemple,
24:03 sont le premier actionnaire de Veolia, avec 7,5% du capital.
24:08 Et j'ai même lancé, il y a quelques mois maintenant,
24:11 un plan assez unique, mondial, de minimums sociaux, si je puis dire,
24:18 garantis par l'entreprise, quelle que soit la législation locale.
24:21 Le plan Veolia Care, ce qui veut dire qu'on soit aux États-Unis ou en Inde,
24:26 on a au moins droit à un certain nombre de choses,
24:28 comme du congé maternité ou une assurance santé.
24:32 Je crois que c'est l'ensemble de ces composantes
24:35 qui est la façon dont on mesure comment une entreprise
24:37 redistribue les richesses qu'elle crée.
24:39 Vous, vous faites part aujourd'hui de tous les efforts que vous faites,
24:41 mais vous entendez quand même 146 milliards d'euros de bénéfices nets
24:43 cumulés pour les entreprises du CAC 40,
24:46 à un moment où le pays traverse une crise,
24:49 avec une dette publique totalement en record,
24:53 3 000 milliards d'euros.
24:55 Il faut que tout le monde participe à l'effort ?
24:57 Je crois que le fait de dire "tout le monde participe"
25:01 à la richesse collective, oui, c'est une évidence.
25:04 Je suis là pour vous parler de Veolia et non pas d'autres entreprises.
25:08 Et je peux vous dire que participer à accélérer la transformation écologique
25:12 dans tous les territoires de France, c'est le métier de Veolia.
25:16 C'est ma conviction et c'est sur quoi nous mettons les moyens et l'accent.
25:20 On aura parlé de beaucoup de sujets avec vous,
25:22 notamment de la fiscalité, de l'éducation, évidemment,
25:25 et donc de cette école que vous venez de lancer avec vous,
25:29 Jean-Michel Blanquer, Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia.
25:33 Merci d'avoir été les invités du 8.30 France Info.
25:36 Je vous laisse en compagnie de Salia Brakhlia.
25:38 Les informer dans cinq minutes, quel est le programme ?
25:40 Réforme de l'assurance chômage, trois mots qui hérissent l'opposition de gauche,
25:44 mais pas que. Plusieurs voix dans la majorité se font entendre
25:47 pour critiquer le projet.
25:48 Alors, est-ce une réforme utile ?
25:50 Comment peut réagir l'exécutif ?
25:52 On en parle dans un instant avec Renaud Delis et ses informés.
25:54 A tout de suite sur France Info.

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