• il y a 6 mois

Category

🗞
News
Transcription
00:00 *Musique*
00:08 20h21, France Info, les informés, Bérangère Monte.
00:13 Bonsoir à tous, la France aurait pu arrêter le génocide de 94 au Rwanda,
00:18 mais n'en a pas eu la volonté.
00:20 Les mots d'Emmanuel Macron à quelques jours des commémorations des 30 ans du génocide contre la minorité Tutsi,
00:27 mots très forts et très durs pour la majorité mitterrandienne de l'époque.
00:31 On entendra notamment le ministre Roland Lescure qui les trouve nécessaires pour avancer vers la réconciliation.
00:37 Au menu également des informés ce soir, Emmanuel Macron qui parle JO.
00:41 Il y a un plan B pour la cérémonie d'ouverture, mais le bord de scène reste le scénario le plus probable, dit-il.
00:47 Et il vole au secours, on entendra Diana Kamoura, victime d'attaques racistes,
00:51 mais qui a toute sa place, dit-il, dans une cérémonie.
00:55 On ne sait pas si c'est cette ouverture ou de clôture.
00:57 Au JO, les excuses également du bout des lèvres de Quentin Bataillon sur France Info ce matin.
01:03 Le président de la commission d'enquête TNT dans la tourment pour être allé critiquer Yann Barthez chez Cyril Hanouna.
01:10 Question sur cette nouvelle génération politique.
01:13 Et puis, finies les polluants éternels en France, sauf pour les ustensiles de cuisine.
01:19 Les députés ont voté cet après-midi, nouveau sujet de friction entre majorité et opposition.
01:24 On se demandera si la majorité et les gouvernements en général sont parfois trop timides sur les questions écologiques.
01:31 Nicolas Bastuc est là, journaliste au point autour de la table des informés.
01:35 Paul Barcelone du service politique de France Info et Berno Cotteres, chercheur CNRS au Cevipof.
01:41 Bonsoir et bienvenue à tous.
01:43 D'abord donc le Rwanda et ses mots du président de la République.
01:49 La France aurait pu arrêter le génocide de 94, mais n'en a pas eu la volonté.
01:53 C'est ce qu'il dit dans une vidéo qui sera diffusée, qui est prévue pour être diffusée dimanche sur les réseaux sociaux,
01:59 mais dont l'Elysée a révélé la teneur.
02:01 Dimanche, commenceront à Kigali les commémorations 30 ans après ce génocide qui a fait 800 000 morts.
02:09 94 en France, c'était la gauche.
02:11 François Mitterrand et la réaction de Roland Lescure.
02:14 On va l'écouter, ministre délégué à l'industrie, issu de la gauche lui-même, qui était ce soir l'invité politique de France Info.
02:21 Reconnaître, comme le président de la République l'a fait aujourd'hui, ce que la France aurait pu faire,
02:26 ce que je dirais la France aurait dû faire, pour éviter ce génocide, est une reconnaissance extrêmement importante.
02:32 Moi, elle me touche personnellement, non pas en tant qu'homme de gauche, de droite ou du centre,
02:35 mais en tant que citoyen français.
02:37 Parce qu'effectivement, pour aller de l'avant, il faut reconnaître les erreurs du passé.
02:41 Et il y en a eu. Il y en a eu.
02:42 800 000 morts, la France aurait pu l'arrêter.
02:44 Bien sûr. En tout cas, je pense qu'il est temps de reconnaître notre responsabilité.
02:48 Voilà. Paul Barcelone, il va loin là, Emmanuel Macron.
02:51 Oui, c'est un pas de plus que fait le chef de l'État, qui est finalement dans la lignée de ses dernières déclarations,
02:57 de ses dernières sorties, même depuis 2017 et son arrivée au pouvoir, sur cette histoire de génocide rwandais.
03:03 Je me souviens notamment en 2019 de l'ouverture des archives.
03:06 Il s'était rendu à Kigali dans la foulée en 2021.
03:11 En 2021, ce rapport du Claire avait conclu à la responsabilité aussi des Occidentaux et de la France.
03:18 Donc, il y a à l'évidence un pas de plus, un moment assez symbolique,
03:22 parce que vous rappeliez le 30e anniversaire du génocide.
03:25 Emmanuel Macron était invité à se rendre au Rwanda. Il n'ira pas.
03:28 Il n'ira pas et il envoie...
03:30 Donc une vidéo, c'est ça. Il envoie Stéphane Séjourné et Hervé Berville, secrétaire d'État à la Maire et à la Biodiversité.
03:37 C'est intéressant de noter d'ailleurs qu'il est d'origine rwandaise, évacué par l'armée française, d'origine Tutsi.
03:44 C'est un orphelin qui a été évacué.
03:46 Nicolas Bastuc, sur cette évolution du président de la République, quel regard vous avez, vous ?
03:52 Oui, le président Macron, déjà en 2021, au pied du mémorial de Kigali, avait reconnu la responsabilité de la France,
03:59 ajoutant dans un génocide qu'elle avait tenté d'éviter.
04:03 Et aujourd'hui, trois ans plus tard, il dit tout à fait l'inverse.
04:07 Un processus criminel que la France aurait pu arrêter et elle ne l'a pas fait.
04:13 Alors je crois que le président Macron...
04:15 Quand je dis évolution, c'est plus que ça.
04:17 C'est plus qu'une évolution, même s'il ne s'aventure pas sur le terrain de la complicité,
04:20 parce que la complicité, c'est une notion juridique et ce n'est peut-être pas au président français de dire le droit et le droit pénal international.
04:28 La complicité nécessitait une instigation ou la fourniture de moyens.
04:32 Je pense que le président Macron a pris acte aussi des travaux universitaires très importants,
04:38 menés notamment, notre confrère en parlait à l'instant, par Vincent Duclert,
04:43 à qui d'ailleurs il avait confié une mission d'historien pour enquêter sur la responsabilité de la France.
04:48 Et M. Duclert a publié un livre il y a quelques semaines très important,
04:53 "La France face au génocide d'Etutsi", le grand scandale de la Ve République.
05:00 Je pense qu'Emmanuel Macron a suivi de près ces travaux,
05:04 qui disent de manière très clairement que la France avait tous les moyens intellectuels,
05:08 diplomatiques, militaires, juridiques pour arrêter le génocide et par un aveuglement coupable,
05:14 elle ne l'a pas fait.
05:15 Et donc effectivement, comme le disait encore une fois notre confrère,
05:18 c'est un cran supplémentaire, un pas supplémentaire qui est franchi.
05:22 Peut-être non dénué d'une petite arrière-pensée politique,
05:27 il faudra attendre dimanche pour avoir l'intégralité de ce message.
05:31 Préciser peut-être, préciser.
05:32 Oui mais sans doute que...
05:34 On vous dit que l'arrière-pensée politique.
05:35 Le président Macron tient peut-être là un grand discours à la manière toute chose égale par ailleurs
05:42 que celui que Jacques Chirac avait tenu en 1995,
05:45 quand il avait évoqué l'irréparable commis par la France sous le régime de Vichy.
05:52 Il y a en plus, même si c'est très vertueux de le faire, sans doute un petit coup politique derrière ça.
05:59 Vincent Duclert dit de parler déjà dans le rapport de l'aveuglement du président socialiste de l'époque,
06:04 François de Mitterrand, et c'est vrai que pour la gauche, Bruno Cotteres, c'est un sujet extrêmement sensible.
06:10 Et il y a une...
06:12 Alors Roland Lescure dit "c'est important pour avancer vers la réconciliation".
06:15 Voilà, il faut avoir ça en tête.
06:18 Oui, clairement, ça fait 30 ans que les relations franco-rwandaises sont littéralement empoisonnées
06:25 par, effectivement, cet aveuglement qui pourtant a déjà été souligné par différentes institutions.
06:31 Un rapport parlementaire français en 2008, déjà, disait qu'il y avait une sorte d'erreur de stratégie d'ensemble.
06:38 Nicolas Sarkozy, déjà lui-même en 2010, était venu sur le sujet.
06:42 Puis on vient de le rappeler, effectivement, Emmanuel Macron en 2021, vous le soulignez, Bérangère-Bonte,
06:47 c'est effectivement une période qui est très douloureuse pour les socialistes.
06:50 C'est 1994, c'est à la fin, au fond, du mandat présidentiel de François Mitterrand.
06:57 Et François Mitterrand, effectivement, dans l'imaginaire socialiste, c'est toujours la référence principale.
07:05 Donc on voit qu'on touche là à des éléments très importants de son bilan de politique étrangère.
07:10 Et je voudrais rejoindre, effectivement, ce qui vient d'être dit.
07:12 Pour Emmanuel Macron, il y a effectivement à la fois la force de la conviction.
07:16 Ce n'est pas la première fois que le président français vient sur des questions qui sont des questions mémorielles.
07:21 Il s'était exprimé aussi sur l'Algérie, on s'en rappelle.
07:25 Là, il est sur le Rwanda.
07:27 Il avait eu l'occasion également, à d'autres reprises, de venir sur des éléments du passé de notre pays.
07:32 Donc on voit que le chef de l'État est rattrapé par une dimension qui est toujours très importante dans la parole de nos chefs d'État,
07:38 qui est de dire quelque chose sur les moments traumatisants et les éléments qui sont des éléments un peu…
07:44 qui ne font pas l'objet, on va dire, d'un clair élément d'analyse par notre pays sur ces zones d'ombre.
07:51 – En l'occurrence, là, c'est clair. – Oui, là, c'est extrêmement clair.
07:54 On attend effectivement le contenu quand même de son discours pour pouvoir vraiment…
07:58 – Je vous donne un mot. – Le contenu, ce sera donc dimanche,
08:00 vidéo diffusée par l'Élysée, qui faisait savoir aujourd'hui dans la journée
08:05 que le chef de l'État voulait insister sur l'importance du devoir de mémoire.
08:10 Et la transition est toute trouvée pour vous dire que dimanche, il n'ira donc pas à Kigali,
08:14 même s'il est invité au Rwanda à l'occasion du 30ème anniversaire de ce génocide.
08:18 Il sera au plateau des Glières et au mémorial de la maison des enfants d'Izieu.
08:23 Là encore la mémoire, mais celle de la Seconde Guerre mondiale, deux choses différentes.
08:26 – Absolument, totalement.
08:27 Allez, et on va revenir sur Emmanuel Macron et les Jeux olympiques, là c'est totalement différent aussi,
08:32 juste après le Fil info, 20h11, Emmanuel, Stéphane Milhomme.
08:35 Joe Biden s'est entretenu avec Benjamin Netanyahou,
08:39 trois jours après la frappe qui a tué les sept humanitaires d'une ONG américaine à Gaza.
08:44 Le président américain prévient que son soutien à Israël dépendra de décisions concrètes
08:49 pour protéger les civils du territoire palestinien.
08:52 Il presse aussi le Premier ministre israélien de conclure un accord
08:55 pour un cessez-le-feu immédiat et toujours à Gaza.
08:58 Près d'un mois et demi après la disparition d'Erwan, 18 ans, dans les Deux-Sèvres,
09:03 un corps a été retrouvé dans une rivière à Montcoutan-sur-Sèvres.
09:07 Rien ne permet à ce stade, selon le procureur de New York,
09:10 de dire s'il s'agit bien du jeune disparu le 11 février, c'était après une soirée en discothèque.
09:15 L'Assemblée nationale interdit certains produits contenant des pyphases,
09:19 mais épargne les ustensiles de cuisine après cette adoption à l'unanimité.
09:24 Satisfaction sur France Info du ministre de l'Industrie, Roland Lescure,
09:28 précise qu'une interdiction totale n'est pas possible.
09:31 Les pyphases sont utilisés également pour des prothèses de hanches
09:34 ou encore des combinaisons in-effugées à destination des pompiers.
09:38 Les départements de l'Aube et de Lyon, toujours en vigilance orange face aux crues,
09:42 mais une légère décrue est engagée dans le bassin de l'Armanson.
09:45 Selon le préfet de Lyon, une quinzaine de routes sont toujours fermées à la circulation.
09:58 En compagnie ce soir d'une équipe olympique, Nicolas Bastuc du Point,
10:03 Paul Barcelone de France Info, Bruno Cotteres du Cevipof,
10:07 Emmanuel Macron était à la piscine ce matin, piscine olympique de Saint-Denis,
10:11 pour l'inaugurer, vous y étiez Paul Barcelone.
10:14 - Oui, il faisait chaud. - C'est beau ?
10:16 - Oui c'est beau, mais il est important de savoir, mais on va en reparler,
10:19 que les épreuves de natation, les épreuves reines, ça fait partie des sports phares des Jeux Olympiques,
10:24 avec notamment les chances de médaille de Léon Marchand, je fais court.
10:27 Ne se dérouleront pas là, puisque la piscine est trop petite, 5000 places,
10:31 et auront lieu à la Défense Arena à Nanterre.
10:33 C'est un peu le "quac", le raté de ce dossier là, mais elle est belle cette piscine, pour répondre à votre question.
10:37 - Voilà, Philippe Poulin, le rédacteur en chef de cette émission qui vous entend,
10:40 mais il fait 28 degrés au bord de la piscine, c'est vrai que c'est chaud.
10:43 - Exactement, j'ai payé pour le savoir.
10:44 - Allez, on est obligé de faire le petit incident plongeur,
10:46 parce que ça a fait le régal, hélas, le pauvre, des réseaux sociaux.
10:50 - Avec six gendarmes.
10:51 - Voilà.
10:52 - L'inauguration par Emmanuel Macron de ce centre aquatique olympique,
10:56 et au moment de la démonstration par l'équipe de France de plongeon,
10:59 qui disputera ses épreuves dans cette piscine,
11:01 Alexis Gendard, qui est un des meilleurs français en plongeon, médaille au championnat d'Europe,
11:06 médaille de bronze aussi au championnat du monde, a glissé,
11:10 et d'ailleurs il s'est bien éraflé le dos, sérieusement.
11:14 - Il s'est glissé, ça c'est le moment de gloire.
11:16 - C'est son moment de gloire aussi, quelque part, il a la lumière.
11:19 - C'est terrible, c'est le stress.
11:20 - Les télés, en direct, le président de la République...
11:22 - C'est dur, c'est très dur pour un champion.
11:25 - C'est pas de mauvais augure, on va dire que c'est plus cocasse que tout,
11:28 donc c'est pas gravement blessé.
11:29 - Il vaut mieux glisser là que pendant les épreuves.
11:32 - Alors, en tout cas, plus sérieusement, Emmanuel Macron confirme avoir reçu Aya Nakamura, la chanteuse,
11:37 en vue des festivités des JO.
11:39 Aya Nakamura qui a été la cible d'attaques racistes lorsqu'on a appris qu'elle pourrait chanter "Piaf"
11:44 à la cérémonie d'ouverture.
11:46 On écoute Emmanuel Macron.
11:48 - Écoutez, moi je constate une chose, c'est une artiste qui est, je prends pour parler en bon français,
11:53 la plus trimée parmi les artistes francophones.
11:56 Elle est partagée, elle parle à bon nombre de nos compatriotes,
12:00 mais si elle fait partie avec d'autres artistes de cette cérémonie,
12:03 je pense que c'est une bonne chose.
12:05 Et parce que ces jeux et ces cérémonies doivent nous ressembler.
12:09 Et donc, elle participe justement aussi de la culture française, de la chanson française.
12:16 - Vous parlez d'Aya Nakamura, et des "Piafs" aussi.
12:20 - Voilà, 9 millions d'auditeurs mensuels sur Spotify,
12:22 et quantité la plus trimée, des milliards de streams,
12:26 pour Aya Dagnoko, c'est son vrai nom, 27 ans.
12:30 Marine Le Pen avait estimé que ça allait humilier les Français.
12:33 C'est la première fois qu'il en parle, Emmanuel Macron, Nicolas Bastuc.
12:36 - Alors c'est la première fois qu'il en parle publiquement,
12:38 mais enfin on sait maintenant que c'est lui qui a pris cette décision.
12:42 - Tu le confirmes.
12:43 - Où l'on découvre que...
12:44 - C'est une décision, non, il l'a reçue, mais elle n'est pas...
12:46 - Non, on ne sait pas pour le moment, on n'a pas les détails de la cérémonie d'ouverture
12:49 qui seront dévoilés en temps et en heure de le président.
12:51 - D'autant qu'il dit "ouverture, clôture, il laisse un petit peu de temps".
12:54 - Il n'est pas contre.
12:56 - On découvre vraiment qu'on a un président de la République,
12:58 sous la 5ème, qui s'occupe vraiment de tout.
13:01 On a maintenant un président qui est coach, programmateur, producteur de spectacle.
13:06 Enfin vraiment, il est au travail.
13:09 - Il sort de son rôle pour vous ?
13:11 - Je ne sais pas, bon...
13:12 - Qu'il puisse avoir envie d'imprimer quelque chose ?
13:14 - Oui, mais il y a aussi, là encore, pardon, mais des arrières-pensées politiques.
13:18 Éric Zemmour a dit qu'il voulait faire un coup politique
13:21 pour soumettre les Français au grand remplacement.
13:25 Moi, je suis juste d'accord avec la première partie de la proposition.
13:28 Il a quand même voulu faire un coup politique.
13:30 Dans quelques semaines, il y a des élections.
13:32 Le principal rival et le favori, c'est l'extrême droite, c'est le Rassemblement national.
13:37 C'est une manière, finalement, de prendre le parti d'un métissage joyeux,
13:44 un peu multiculturel, urbain, où on mélange le français, l'anglais, l'arabe,
13:50 la langue des cités, etc., face à une France plus rance, nostalgique,
13:56 qui craint pour le déclin de sa langue, de sa civilisation,
14:01 qui a la nostalgie de la France éternelle
14:04 et qui est un peu effrayée par ce que Jérôme Fourquet appelle l'hybridation.
14:08 Donc c'est une manière un petit peu de s'attirer les grâces
14:12 d'un électorat jeune, urbain et plutôt à gauche, disons-le.
14:17 – Bonoco 13, récupération, vous dites, honnêtement, les mots avaient été extrêmement durs.
14:22 Marine Le Pen disait "elle ne chante pas français, elle ne chante pas d'ailleurs,
14:26 elle ne chante pas étranger, elle chante on ne sait pas quoi".
14:29 Et tout était à l'avenant.
14:31 – Oui, je trouve que…
14:32 – Un moment dans son rôle aussi, non ?
14:33 – Bien sûr, d'abord, disons-le, dans toute personnalité politique,
14:37 il y a un mélange toujours de convictions, de sincérité.
14:41 Le chef de l'État a plusieurs fois manifesté aussi son envie
14:44 de montrer qu'il était aussi un homme de sa génération.
14:46 Il n'est pas si vieux que ça quand même Emmanuel Macron,
14:48 même s'il est au pouvoir depuis 7 ans.
14:50 On se rappelle qu'à un moment donné, il avait invité la fine fleur de la techno
14:53 à l'Élysée également, ça lui avait été vertement critiqué,
14:57 ça avait déjà donné lieu à une polémique.
14:59 Donc il y a un mélange de sincérité sans doute chez lui,
15:02 c'est un homme de son époque et de sa génération,
15:04 mais en même temps, dans toute personnalité politique,
15:06 il y a toujours le stratège qui essaye de faire des coups du billard à 3-4 bandes.
15:11 Et effectivement, je revois ce qui vient d'être dit,
15:13 de ce point de vue-là, c'est vrai que ça lui permet de renvoyer une image
15:17 qui est l'image de cette France plus moderne, plus ouverte.
15:21 Et ça envoie en creux une image, vous avez cité les déclarations
15:25 de Marine Le Pen ou de ceux qui ont critiqué ce choix,
15:29 une image un peu passéiste d'une France qui refuse de voir
15:32 le monde ouvert dans lequel nous sommes.
15:33 Et on se rappelle qu'il y a aussi la polémique sur l'affiche
15:36 des Jeux Olympiques qui critiquait beaucoup, on va dire,
15:41 le fait qu'il n'y avait pas la petite croix au sommet des Invalides.
15:46 Donc voilà, tout un ensemble de polémiques,
15:49 mais l'essentiel pour le chef d'État, c'est surtout que ces Jeux Olympiques
15:54 soient réussis et qu'on assure le coup sur les questions de sécurité.
15:57 - C'est ce que je voulais dire, la volonté d'Emmanuel Macron,
15:59 au-delà de la polémique politicienne, pas très intéressante par ailleurs,
16:04 et puis classique, tout est parti aussi de cette banderole
16:07 montrée sur les réseaux sociaux par le collectif Les Natifs,
16:11 qui est un collectif d'extrême droite, etc.
16:13 Au-delà de cette polémique rance, on parle là quand même
16:15 d'une star internationale, de quelqu'un qui vend des disques
16:17 partout dans le monde, qui est aussi aujourd'hui un des visages de la France.
16:20 Je referme la parenthèse.
16:21 La volonté d'Emmanuel Macron, c'est de réussir sa cérémonie d'ouverture
16:24 et c'est de réussir ses Jeux Olympiques.
16:26 Aussi bien sur le spectacle qui sera donné.
16:28 Et c'est pour cette raison qu'il insiste sur le fait
16:31 que le scénario privilégié pour la cérémonie d'ouverture aujourd'hui,
16:34 c'est sur la scène qui était le scénario numéro un envisagé
16:38 et qu'il ne veut pas en démordre.
16:39 - La scène S-E-I-N-E, pas une scène...
16:41 - Exactement, malgré le retour de la menace terroriste,
16:44 malgré des intimidations et des pressions russes.
16:47 Donc il a envie de sauver ce moment où le monde aura les yeux braqués sur nous.
16:52 - Pour le coup, il s'inspire de François Mitterrand,
16:55 qui en 1989 avec Jean-Paul Goude avait convié Jessye Norman à chanter la Marseillaise.
17:00 - C'était une initiative relativement personnelle de François Mitterrand ?
17:03 - Je ne sais pas, mais en tout cas c'était une séquence très réussie
17:07 du bicentenaire de la Révolution.
17:09 On se souvient de Jessye Norman dans cette belle robe bleu-blanc-rouge.
17:12 Et d'une certaine manière, c'est un petit peu le même message qui est envoyé.
17:17 - En tout cas, il y a un plan B et c'est la première fois qu'on l'entend aussi clairement.
17:21 On en parle après le Fil Info.
17:22 20h20, Stéphane Milhomme.
17:24 - Les suites de la grave chute cet après-midi.
17:27 Sur le tour du Pays basque, Jonas Vingegaard est finalement victime de fractures
17:31 à une clavicule et aux côtes.
17:33 Blessés également ses deux concurrents, Primoz Roglic, qui étaient leaders,
17:37 et Remco Evenepoel.
17:38 Leurs équipes respectives ne prendront pas le départ demain.
17:41 Le député socialiste Jérôme Gage saisit le procureur de Montpellier
17:45 pour des menaces de nature religieuse.
17:47 Elles auraient eu lieu, selon l'élu, avant l'agression de Samara,
17:51 devant le collège Arthur-Rimbaud.
17:53 La mère de cette adolescente de Montpellier de 14 ans assure qu'elle avait prévenu
17:57 que sa fille était victime de harcèlement depuis plusieurs jours.
18:00 Samara est sortie du coma, elle doit être interrogée.
18:02 Trois mineurs sont depuis gardés à vue.
18:05 Alain Delon placé, soucure a-t-elle renforcé ?
18:07 C'est la suite de son suivi médical par la justice.
18:10 La légende du cinéma, âgée aujourd'hui de 88 ans, était déjà sous le coup
18:14 de la régime de sauvegarde judiciaire depuis janvier.
18:17 C'était aussi une demande de ses trois enfants.
18:20 La CGT, FSU et Solidaires ont trouvé leur mot d'ordre pour le 1er mai.
18:24 Ils défileront principalement contre l'austérité.
18:27 Une annonce aujourd'hui au moment où le gouvernement
18:29 entend faire des milliards d'économies dans les services publics
18:32 mais aussi sur les politiques sociales.
18:34 Paul Barcelone est là pour France Info, Nicolas Bastuc pour Le Point
18:46 et Bruno Cotteres pour le CIVIPOF.
18:48 On parle de CGO, de cette cérémonie d'ouverture, de ce plan B.
18:52 Depuis le temps qu'on tourne autour, que les ministres des sports
18:57 et autres ont été interrogés de l'intérieur, là il y a un plan B.
19:00 On s'est beaucoup interrogés, on ne savait pas.
19:02 Il y a eu un moment c'était non, après ça a été oui.
19:05 Et puis finalement les QR codes ont été présentés aussi pour rentrer
19:08 dans certaines zones de Paris annoncées par Laurent Nounies,
19:11 le préfet de police de la capitale.
19:14 Tout ça a été un peu anxiogène, on n'a pas vraiment su.
19:17 Emmanuel Macron ce matin a censé un peu clore le débat
19:20 en posant les choses, en tout cas en disant
19:22 le scénario numéro un c'est bien de faire la cérémonie d'ouverture
19:26 sur la Seine et si d'aventure une menace terroriste par exemple
19:30 venait perturber ces plans par définition, on en activerait un autre.
19:36 Tout cela dans le contexte évidemment du rehaussement de Vigipirate
19:40 au niveau urgence attentat après l'attentat le 22 mars à Moscou.
19:45 Les inquiétudes venaient beaucoup du monde policier notamment,
19:49 que vous connaissez bien Nicolas Bastuc.
19:52 Et là quand même en off notamment, mais même en on,
19:57 un certain nombre de voix de grands flics disaient
20:01 est-ce que c'est bien raisonnable ?
20:03 Oui, à commencer par Céline Berton, la patronne de la DGSI
20:06 qui dit qu'il ne faut pas perdre de vue que l'on est face
20:09 au retour d'une menace en lien, je la cite, avec des théâtres extérieurs.
20:13 Donc évidemment allusion limpide aux événements, à l'attentat de Moscou
20:18 et à cette branche afghane de l'Etat islamique.
20:21 Est-ce que ça peut vouloir dire qu'il y a déjà en tête,
20:24 un peu plus que les autres, de changer vraiment ce plan Emmanuel Macron ?
20:28 Je ne pense pas, je pense que...
20:30 Qu'il en parle comme ça aujourd'hui ?
20:31 Il l'a dit de toute façon, le risque zéro n'existe pas.
20:35 Gérald Darmanin lui a emboîté le pas en disant
20:38 que le renseignement n'est pas une science exacte.
20:41 Bon, ils mettent le paquet, j'ai quelques chiffres là quand même.
20:44 45 000 policiers, 18 000 militaires en renfort,
20:48 le RAID, le GIGN, des plongeurs, des démineurs,
20:51 il manque juste un sous-marin dans la scène
20:53 et on aura vraiment l'arsenal total.
20:55 Vous avez vu aussi qu'un million de personnes,
20:59 tous les bénévoles, de l'athlète jusqu'au porteur de gourde,
21:02 va faire l'objet de ce qu'on appelle un criblage, c'est-à-dire une enquête.
21:06 Il y a déjà 800 personnes, dont 15 fichés S,
21:09 qui ont été exclus des bénévoles potentiels, etc.
21:13 C'est une gageur pour les forces de sécurité,
21:16 mais ça va être magnifique.
21:17 Je crois qu'on n'a pas vu depuis l'huil 15
21:19 une parade sur la scène.
21:21 Il n'y en a jamais eu pour les JO.
21:22 Jamais vu pour les JO.
21:24 94 bateaux sur la scène.
21:27 C'est pour ça que la France y tient, bien sûr.
21:29 Devant 160 chefs d'État, ça va être somptueux.
21:32 Mais effectivement, la menace est là, elle existe,
21:34 je pense qu'elle est dans toutes les têtes.
21:37 À propos de menaces, il a aussi évoqué la Russie,
21:40 en des termes assez flous.
21:44 En disant "je n'ai aucun doute",
21:47 et l'expression "aucun doute" vient de lui,
21:49 "aucun doute sur le fait que la menace vienne de la Russie
21:52 et que la Russie cherche à perturber l'organisation de ces JO,
21:56 notamment en des termes informationnels".
21:59 C'est là où je dis que c'est un peu flou,
22:01 on ne sait pas exactement dans quel registre
22:04 se situe Emmanuel Macron à ce moment-là.
22:07 Aussi dans le contexte de l'appel téléphonique hier soir
22:10 qui a mal tourné entre Sébastien Lecornu et Sergei Choygou,
22:14 les deux ministres de la Défense,
22:16 où les versions divergent.
22:18 Et la Russie estime que la France serait investie,
22:22 notamment les services secrets impliqués dans l'attentat du 22 mars.
22:25 Il faut juste préciser qu'il n'accuse pas la Russie
22:28 de fomenter des attentats contre la France.
22:31 Non, mais de cibler la France parce que la France organise les JO.
22:35 Et dire qu'elle n'est pas prête, etc.
22:37 Ceci dit, ce n'est pas nouveau, il y avait déjà eu des ingérences russes
22:40 pendant la campagne présidentielle, donc ce n'est pas très nouveau.
22:42 Quand on dit "informationnel", c'est de l'influence.
22:45 Je pense que c'est ça qu'il a en tête.
22:47 On se rappelle qu'effectivement, dès son élection de 2017,
22:50 le chef de l'État avait clairement mis les pieds dans le plat
22:53 la première fois qu'il reçoit Poutine à Versailles,
22:56 dans une prise de parole où il dit très explicitement
22:59 qu'il sait qu'il y a eu une tentative, ou peut-être plus que des tentatives,
23:03 russes, d'influencer négativement sa campagne,
23:06 de faire du piraterie informatique d'une certaine manière.
23:09 Donc on voit que c'est un thème sur lequel le chef d'État revient
23:11 très régulièrement quand il s'agit de nous décrire
23:14 quelle est la menace que fait poser la Russie
23:16 sur la sécurité nationale française.
23:18 Donc on n'est pas étonné.
23:20 Je pense que le vrai enjeu pour le chef de l'État,
23:22 on comprend bien que la position à tenir n'est pas évidente,
23:25 c'est qu'il doit, comme chef de l'État, nous garantir
23:28 que cette prise de risque sur la cérémonie,
23:31 c'est-à-dire quelque chose d'exceptionnel qui va se passer,
23:33 sans aucun doute, une cérémonie de Arthur Sowe sur la Seine,
23:36 un spectacle dont le monde entier se rappellera pour très longtemps,
23:39 de nous rassurer que ça va bien se passer,
23:42 et en même temps de ne pas élever le niveau d'inquiétude dans la population
23:45 qui est important, déjà, où tout le monde en parle,
23:48 en disant "est-ce que ça va bien se passer ces Jeux Olympiques ?"
23:50 Nicolas Bastuc, est-ce qu'on arrive à dire dans les rangs policiers
23:54 à quel moment on ne pourra plus changer le plan ?
23:57 15 jours avant, ce sera trop tard, la cérémonie d'ouverture.
24:01 Est-ce qu'on arrive à timer ça ?
24:04 Je ne suis pas dans le secret des dieux,
24:07 mais j'imagine que même si à quelques heures de la cérémonie,
24:10 une menace, un renseignement extrêmement précis et inquiétant
24:14 arrivait aux oreilles des grandes oreilles,
24:17 eh bien on changerait les plans.
24:20 Et on met dans un stade, au Stade de France.
24:22 Exactement.
24:23 Et sur le strict point de la menace terroriste,
24:25 c'est Amélie Oudéa Castera, hier matin,
24:27 invité des Quatre Vérités sur France 2,
24:29 qui disait "il n'y a pas à ce jour de menace terroriste directe
24:34 contre les Jeux Olympiques à Paris".
24:37 Donc il y a la volonté pour le gouvernement
24:40 de dire "on va maintenir cette image aux yeux du monde,
24:43 cette cérémonie d'ouverture très grande, inédite, la scène, etc."
24:47 et la volonté de rassurer aussi les Français,
24:50 la sécurité des Français en disant "venez à ces cérémonies,
24:53 venez sur les épreuves en toute quiétude".
24:55 Vous l'avez senti, dans quel état d'esprit ?
24:58 C'est une question toujours difficile.
25:02 Quand il fait un déplacement JO au milieu des sujets qui sont si compliqués,
25:06 c'est son moment, mais ce n'est pas que léger,
25:09 parce qu'on l'a bien compris.
25:11 Non, mais d'abord c'était la deuxième inauguration
25:13 à laquelle il participait après le village olympique.
25:16 Le centre aquatique, je disais tout à l'heure,
25:19 il n'y aura pas les courses de natation,
25:20 mais ça reste un des gros sites de ces JO,
25:22 c'est à l'ombre du Stade de France,
25:23 c'est un des deux seuls qui a été construit.
25:25 C'est la construction, la grosse construction.
25:27 Avec la halle porte de la chapelle,
25:29 il y a deux sites qui sortent de terre spécialement pour les JO,
25:32 donc ça a évidemment une incidence.
25:34 Et dans les temps, tout est là pour le reste.
25:36 Absolument, avec même un mois d'avance.
25:38 Et puis il y a la question de l'héritage,
25:40 ce centre aquatique va devenir une piscine de quartier,
25:43 rendue aux habitants en juin 2025.
25:46 Et donc là on est dans l'héritage,
25:48 la trace qu'Emmanuel Macron veut laisser dans l'histoire.
25:51 Nicolas Bastig, vous vouliez compléter ?
25:53 Non, je disais qu'il ne faut pas jouer les cassandres
25:56 et affoler les foules,
25:59 mais je pense que la ministre des Sports a tort
26:01 de dire qu'il n'y a pas de menace spécifique.
26:03 Clairement, les attentats de Moscou
26:07 font monter d'un cran la menace,
26:10 et ça n'est pas pour rien, comme il a été rappelé,
26:13 que le plan Vigipérate est monté à son niveau maximum,
26:16 urgence attentat.
26:18 Donc il y a un risque, il est important,
26:21 et il est faux de dire qu'il n'y en a pas.
26:24 Mais vous avez raison Bérangère,
26:26 de dire que ces inaugurations sont des moments un peu singuliers
26:29 pour Emmanuel Macron, il en profite.
26:31 D'abord on sait qu'il joue beaucoup de la métaphore sportive.
26:34 Ce matin j'ai été installé à quelques rangs au-dessus de lui dans les tribunes,
26:37 et j'ai bien vu qu'il a goûté, savouré ce moment,
26:41 l'entrée avec une sonneau poussée à fond,
26:43 j'ai eu l'occasion de le raconter sur France Info.
26:45 Il n'a pas testé le bassin,
26:48 mais il avait promis qu'il se baignerait dans la Seine, on verra.
26:51 Il n'a pas testé le bassin ce matin,
26:53 mais il a aimé ce moment, le tapis n'était pas rouge mais bleu,
26:56 mais il en a profité, et il profite de ces petits moments aussi.
26:59 - On referme cette page, et après le Point sur l'Info,
27:02 on évoquera les ennuis de Quentin Bataillon,
27:05 et cette nouvelle génération à l'Assemblée,
27:07 très attirée par les écrans et les télés.
27:09 20h30, le Point sur l'Info.
27:11 (Générique)
27:18 - Bonsoir, Édouard Marguer. - Bonsoir, Bérangère.
27:20 Bonsoir à tous.
27:21 Joe Biden met la pression sur Benjamin Netanyahou.
27:24 Le président américain prévient que son soutien à Israël
27:26 dépendra des décisions concrètes pour protéger les civils
27:30 dans la bande de Gaza.
27:32 Il presse le Premier ministre israélien de conclure sans délai
27:35 un accord de cesser le feu,
27:37 résultat d'un entretien téléphonique entre les deux hommes.
27:40 Le premier depuis plus de deux semaines.
27:43 Au Rwanda, la France aurait pu arrêter le génocide,
27:46 mais n'en a pas eu la volonté, selon Emmanuel Macron,
27:50 qui avait déjà reconnu en 2021 les responsabilités françaises
27:54 dans le génocide de 1994.
27:57 Le président qui fait donc un pas supplémentaire
27:59 à l'occasion du 30e anniversaire du drame.
28:02 L'Assemblée nationale adopte en première lecture
28:05 une loi pour limiter la diffusion des polluants éternels.
28:09 C'est controversé puisque les ustensiles de cuisine
28:11 sont exclus de cette loi.
28:13 Suite à la mobilisation des industriels,
28:16 les élus écologistes dénoncent la victoire des lobbies.
28:20 La ministre de l'éducation annonce une inspection flash
28:23 dans un collège de Montpellier.
28:25 Nicole Belloubet veut savoir ce qui explique
28:28 ce qui s'est passé au sujet de cette agression
28:30 d'une élève de 13 ans passée à tabac à la sortie de cours,
28:34 malgré des alertes de sa mère.
28:37 Alain Delon placé sous curatel renforcé,
28:39 placement décidé par la justice,
28:41 par le tribunal de Montargis à la demande
28:43 des trois enfants de l'acteur, âgés de 88 ans,
28:46 qui se trouvent dans un état de santé dégradé,
28:48 selon là encore ses enfants.
28:50 Jonas Vingegaard souffre de plusieurs fractures
28:53 à une clavicule et aux côtes.
28:55 Le Danois est à l'hôpital après avoir lourdement chuté
28:58 sur la quatrième étape du Tour du Pays Basque,
29:00 comme deux autres favoris,
29:02 comme deux autres stars du peloton mondial,
29:04 à savoir Primoz Roglic et Remco Evenepoel.
29:07 Les trois hommes ont évidemment abandonné la course.
29:10 On est ce soir en compagnie de Paul Barcelone,
29:22 de France Info, service politique, Bruno Cottrez,
29:24 chercheur CNRS au Cévi-Pof,
29:26 et Nicolas Bastuc, rédacteur en chef au Point.
29:29 C'est une maladresse et je le regrette,
29:32 mais quand un bataillon avait réservé ses premières déclarations
29:35 à France Info et à Céline Baïdarkour
29:37 après cette tempête qu'il a déclenchée,
29:40 le député Renaissance, président de la commission d'enquête
29:43 sur les fréquences TNT,
29:45 tempête donc depuis 48 heures
29:47 après ses propos à l'égard de Yann Barthez,
29:49 tenu dans l'émission d'un autre auditionné de sa commission,
29:52 un des principaux d'ailleurs, Cyril Hanouna.
29:54 On écoute Quentin Bataillon.
29:59 On va écouter Quentin Bataillon dans une petite seconde.
30:02 Alors avant de l'écouter peut-être Bruno Cottrez.
30:06 Eh ben on l'écoute alors, allons-y.
30:08 Les auditions sont terminées, elles se sont arrêtées le 28 mars.
30:11 Pendant ce temps d'audition, je me suis imposé,
30:13 moi-même, une période de réserve,
30:15 c'est-à-dire de ne pas aller sur les médias conventionnés
30:18 par l'ARCOMM au titre de la TNT.
30:20 Cette réserve, rien ne m'obligeait à me l'imposer.
30:23 D'ailleurs, je remarque qu'aucun autre membre
30:25 de la commission d'enquête ne se l'imposait.
30:27 Si je vais, je ne vais plus dans les médias
30:29 qu'on a auditionnés, comme vous l'avez dit juste avant,
30:31 on a auditionné tout le monde.
30:32 J'ai auditionné l'ensemble des chaînes.
30:34 Donc à ce moment-là, il ne faut plus du tout aller
30:35 sur les chaînes de la TNT, c'est-à-dire qu'à ce moment-là,
30:36 je serai le seul Français qui n'aura pas le droit
30:38 d'aller sur les plateaux de télévision.
30:40 – Il me semble qu'on est au cœur du sujet.
30:42 Et oui, il est le seul Français, mais oui,
30:44 il est le seul président de cette commission aussi, Nicolas Bastuc.
30:48 – C'est très warrelien, vous vous souvenez
30:50 de ce qu'avait dit Andy Warhol,
30:52 chacun aura droit à son quart d'heure de célébrité.
30:54 Quand un bataillon a le droit à son quart d'heure de célébrité.
30:58 – Il s'en serait peut-être passé là quand même de ce…
31:00 – On parlait tout à l'heure de sous-marin,
31:01 je crois que là vraiment, on touche le fond.
31:03 Et il termine vraiment de saper le travail d'une commission
31:07 qui, disons-le, était carrément clowneste et surréaliste.
31:12 Et bon, quand un bataillon, c'est un gentil garçon,
31:15 il a une bonne tête.
31:17 Il a démarré sa carrière chez Big Malion.
31:19 Il a fait ensuite l'école des attachés de presse,
31:21 qui est une très bonne école,
31:23 mais pour devenir attaché de presse,
31:25 qui est un métier très respectable, pas pour devenir parlementaire.
31:27 – Il y a énormément de professions au sein de l'Assemblée,
31:30 ça pour le coup, c'est une des caractéristiques du bataillon,
31:34 si je puis dire, macroniste de 2017 d'ailleurs.
31:37 – Vous parliez d'une tempête dans un verre d'eau,
31:40 mais c'est une tempête dans un verre d'eau
31:43 qui est assez symptomatique quand même
31:45 d'une nouvelle classe de politique
31:47 fascinée par les paillettes, les starlets, le buzz, la com',
31:51 Cyril Hanouna, à chacun son mauvais goût d'ailleurs.
31:54 Et on se demande vraiment dans quelle époque on vit.
31:59 – Mais c'est fou quand même cette phrase,
32:01 "je serai le seul", comment ça ?
32:02 "Je serai le seul qui n'aurait pas le droit d'aller sur les plateaux de télévision".
32:04 – Oui, ce qui est encore plus fou, c'est le début de la phrase,
32:07 "je me suis imposé une période de réserve",
32:10 c'est consternant.
32:12 – Le fait est que le règlement de l'Assemblée nationale ne l'en pense pas.
32:16 – Bien sûr, mais ce n'est pas le sujet d'un député.
32:18 Le sujet d'un député, c'est faire la loi, numéro un,
32:22 s'occuper des électeurs de sa circonscription
32:25 et être le symbole de la représentation nationale.
32:27 – Contrôler le gouvernement.
32:28 – Donc, "contrôler le gouvernement",
32:30 "je me suis imposé une période de réserve",
32:31 j'ai envie de dire, on s'en fout.
32:33 "Je me suis imposé une période de réserve".
32:34 – Et bien alors, Bruno Codrezz ?
32:35 – Non mais c'est vrai, je trouve que la déclaration est quand même assez stupéfiante.
32:39 Après, c'est vrai que c'est le symptôme, effectivement, d'une génération,
32:44 ça ne date pas de ces dernières années, ça s'est construit progressivement,
32:49 mais le problème n'est pas vraiment qu'il soit allé chez Cyril Hanouna,
32:54 ce n'est pas ça le fond du problème.
32:55 Le problème c'est quand est-ce qu'il y est allé.
32:57 Lui dit le 28 mars, donc je peux y aller au début du mois d'avril,
33:03 c'est quand même un peu gênant, et c'est aussi le fait qu'il n'a pas été
33:07 chez tous les, à ce moment-là, qu'il y a chez l'ensemble des acteurs
33:12 qui ont été auditionnés par la commission d'enquête, c'est un peu ça le problème.
33:15 C'est le fait qu'il ait biaisé, d'une certaine manière, son rôle éminent,
33:19 qui est celui d'être la représentation nationale, en allant privilégier un acteur
33:23 et en disant un propos qu'il regrette, effectivement,
33:26 mais en disant un propos qui est un véritable biais, de ce point de vue-là,
33:30 du jugement qu'il a…
33:31 Donc effectivement, ça entache un petit peu les conclusions qui vont être tirées,
33:36 je trouve aussi ce qui a été dit de cette commission d'enquête,
33:39 qui était une commission d'enquête un peu difficile, on va dire,
33:42 les choses comme ça, du point de vue de à quoi ça sert,
33:45 comment elle a fonctionné, quelles sont les conclusions qui vont en être tirées,
33:50 quelles sont les conséquences qui vont en être tirées.
33:53 Si on écoute bien ce qu'il dit, il dit "je regrette d'avoir critiqué Yann Barthez",
33:57 qui est un des auditionnés chez Cyril Hanouna, mais en soi,
34:00 pas de souci pour lui d'aller sur ce plateau, ou sur un autre, d'ailleurs.
34:05 Il est allé chez Cyril Hanouna, lui-même auditionné par la propre commission d'enquête
34:09 qu'il préside, pour aller se moquer de l'attitude d'un présentateur télé,
34:13 Yann Barthez, pour ne pas le nommer, qu'il venait lui-même, là encore, d'auditionner.
34:18 Enfin, on voit bien que rien ne va dans cette affaire, mais surtout,
34:21 ce qui est notable, c'est que ça a créé une certaine gêne autour de Quentin Bataillon,
34:26 autour de la majorité présidentielle, dans un contexte au Parlement
34:29 qui est déjà tendu pour les troupes d'Emmanuel Macron et Yael Broun-Pivet,
34:34 qui désirent à la dégainer incommuniquée pour l'appeler, pour devoir de réserve,
34:38 pour lui rappeler un peu les règles, si j'ose dire, de bonne tenue.
34:42 Et je ne serais pas très surpris qu'Emmanuel Macron n'apprécie pas forcément
34:46 ce genre de comportement, là encore, dans un contexte où Cyril Hanouna
34:51 met en scène, chaque soir, sur C8, une forme de politique spectacle,
34:55 en recevant des personnalités de tous bords, plus ou moins contradictoires,
35:00 plus ou moins contrastées. Je pense par exemple à Louis Boyard,
35:03 aussi le député insoumis. Tout ça, quand même, la politique bassement
35:09 politicienne n'est pas très intéressante, mais ça dit probablement quelque chose
35:13 effectivement des pratiques de la nouvelle génération de députés.
35:16 - Vous dites... - Même si je dis ça en ayant le même âge
35:18 que Quentin Bataillon. - Vous dites ça avec un grand sourire.
35:20 Je ne savais pas comment l'amener, mais nos auditeurs qui ne regardent pas
35:23 sur le Canal 27, mais qui vous connaissent, entendent bien que vous n'avez pas 75 ans.
35:27 C'est bien de souligner, mais il ne me semble pas, je ne sais pas,
35:31 si vous diriez cette phrase, quoi. « Je n'ai pas le droit, je suis le seul à ne pas
35:34 avoir le droit d'aller sur les plateaux de télé. » En l'occurrence, vous y êtes.
35:36 - Oui, mais j'y suis, mais sans présider une commission d'enquête.
35:39 - Vous n'êtes ni député, ni président de commission d'enquête.
35:41 Vous disiez, il y a une breu de pivet, lui a rappelé les règles,
35:46 je ne sais plus comment vous avez dit, de bienséance, mais est-ce que ce n'est pas
35:50 plus loin qu'il faut aller et se demander si aujourd'hui n'est pas venu le moment,
35:54 avec tous les constats qu'on a faits, avec un ruffin qui vient avec son maillot de foot,
35:57 avec la tête d'Olivier Dussopt sur un ballon, enfin, il y a des comportements,
36:01 sous le pied d'un député, il y a quand même un certain nombre de comportements
36:04 qui nécessiteraient peut-être de se dire « on a changé de génération,
36:07 revoyons certaines règles ». Par exemple, pas de prise de parole pour un président
36:11 de commission tant que le rapport n'est pas rendu. Bruno Cotteres.
36:15 - Oui, c'est une règle qui apparaîtrait un peu évidente, effectivement,
36:19 puisque comme président de commission, il va avoir un rôle éminent dans la conclusion,
36:25 la finalisation, peut-être la rédaction, je ne sais pas, du rapport d'enquête.
36:30 Donc c'est quand même un petit peu gênant, quelqu'un qui va tenir la plume
36:33 d'un rapport d'enquête ou qui va le valider, qui va le relire, c'est un peu gênant
36:38 qu'il ait effectivement eu un biais sur un de ses jugements dans l'espace public.
36:42 - Alors, on lui a interdit la parole ou pas ? Avant le rendu ?
36:46 - Je ne sais pas, je trouve que ce serait une idée qui me semblerait aller de soi-même.
36:50 - C'est un peu choqué, je veux dire, on le crie.
36:52 - Le rapport d'enquête va être écrit par le rapporteur de cette commission,
36:55 qui est un adversaire politique de Quentin Bataillon, qui s'appelle Aurélien Saint-Aoul,
36:59 qui est un député de la France Insoumise.
37:01 - Et je précise juste qu'il lui a envoyé aujourd'hui une lettre en lui demandant
37:06 de convoquer d'urgence le bureau pour s'interroger sur le statut du président lui-même.
37:12 - Mais là, il y a une opportunité politique.
37:14 De toute façon, cette commission d'enquête qui visait l'attribution des fréquences TNT,
37:20 elle s'est déroulée aussi dans un climat ultra tendu politiquement,
37:24 entre un président de commission Renaissance, son rapporteur Aurélien Saint-Aoul
37:28 de la France Insoumise.
37:29 Donc, ça a aussi joué évidemment sur l'atmosphère de cette commission,
37:34 dans un contexte extrêmement tendu, notamment autour du groupe Bolloré,
37:37 de ses acquisitions, le journal du dimanche, les audiences de ses news,
37:40 celles de C8, celles de Cyril Hanouna sur TPMP, la féroce concurrence
37:44 avec, en access primetime, l'émission quotidienne d'Yann Barthez sur TMC.
37:48 C'est ce contexte-là aussi qu'il faut avoir en tête.
37:50 Et malheureusement, je crois ou je crois comprendre que Quentin Bataillon,
37:55 le président de la commission d'enquête, est tombé dans cet engrenage-là.
37:58 - 20h41, le Fil info, Stéphane Milhomme.
38:01 - Les Etats-Unis veulent voir une augmentation spectaculaire de l'aide humanitaire
38:06 entrant à Gaza, c'est le communiqué ce soir de la Maison-Blanche.
38:09 Trois jours après la mort de 7 humanitaires du NOEG américain à Gaza,
38:13 après une frappe israélienne, Joe Biden demande à Benyamin Netanyahou
38:17 de conclure sans délai un accord pour un cessez-le-feu immédiat.
38:20 Le soutien américain dépendra de décisions concrètes
38:23 concernant les civils de ce territoire palestinien.
38:26 Un porte-parole du groupe SEB rassurait que les ustensiles de cuisine
38:31 aient été retirés au dernier moment de la proposition de loi adoptée à l'Assemblée.
38:36 Le texte, aujourd'hui, vise à restreindre la fabrication et la vente
38:39 de produits contenant des pyphases ou polluants éternels.
38:42 L'entreprise affirmait qu'une telle loi menacerait les milliers d'emplois
38:46 de ses deux sites en France qui fabriquent des poêles anti-adhésives.
38:50 Salim Berada, surnommé le violeur de Tinder, va faire appel de sa condamnation.
38:55 Le 29 mars, la Cour d'Assise de Paris le condamnait à 18 ans de réclusion criminelle
38:59 pour avoir violé ou agressé sexuellement 15 femmes rencontrées sur des réseaux sociaux.
39:04 Et puis, fort de retard de deux ans, la production de ces véhicules SUV électriques au Canada.
39:09 Le constructeur automobile américain avance qu'il entend profiter
39:12 des dernières avancées en matière de batterie,
39:14 sortie des premiers véhicules reprogrammés à 2027.
39:17 Nicolas Bastuc est là pour le point, Paul Barcelone pour France Info,
39:29 Bruno Cotteres pour le Cbipof.
39:31 On parle de cette commission des fréquences TNT à l'Assemblée nationale
39:36 avec son président qui fait beaucoup parler et ses questionnements
39:40 sur ces jeunes députés, cette nouvelle génération qu'on a vu évoluer,
39:46 qu'on voit clairement évoluer, on en parle très souvent.
39:50 De quand vous datez ce mouvement-là ?
39:54 Il y a eu toute une nouvelle génération en 2017,
39:58 mais on n'en était pas encore à ce dont on parle là ce soir, Nicolas Bastuc.
40:02 Vous savez, dans les entreprises, on dit que la clé du succès, c'est le recrutement.
40:05 Moi, je date ça dès 2017, au moment du recrutement,
40:09 visiblement des parlementaires qui ne sont pas au niveau,
40:12 qui n'ont rien appris et qui sont complètement à côté de la plaque.
40:16 Parce que c'est au-delà de "ça nous fait un petit peu rire", etc.
40:19 Il a quand même un peu critiqué Mezzo-Voce, d'abord son rapporteur,
40:25 qui effectivement va tenir la plume, mais cette commission n'a aucun sens.
40:29 Ce n'est pas elle qui de toute façon choisira qui aura une fréquence sur la TNT ou pas.
40:34 Elle s'est interrogée pour savoir combien gagnait Cyril Hanouna,
40:38 est-ce que la veste polaire de Barthez était de bon goût ou pas de bon goût,
40:44 est-ce que les programmes sont racoleurs ou pas.
40:48 Mais il y a des problèmes autrement plus sérieux, y compris d'ailleurs dans le domaine des médias.
40:53 L'audiovisuel, c'est une industrie.
40:56 Les médias traditionnels sont bousculés aujourd'hui par les GAFA.
41:00 Vous avez peut-être vu que le Forum économique mondial a dit que la désinformation
41:06 était le problème numéro un devant le réchauffement climatique, devant la guerre et l'inflation.
41:14 Mais la vraie désinformation, c'est-à-dire celle que les cybercriminels vont mener à coup d'intelligence artificielle.
41:23 Cette solution aurait dû se pencher là-dessus plutôt que la polaire d'Yann Barthez.
41:28 Évidemment, ce n'est pas le rôle d'une commission parlementaire de s'interroger sur la couleur d'une veste d'un animateur
41:36 et sur le bon goût ou non de programmes de prime time.
41:39 Rapidement l'un et l'autre sur cette dérive et puis on va passer au dernier sujet.
41:44 Effectivement, ça remonte sans doute avant parce qu'on avait souligné que des personnalités politiques,
41:48 même entre guillemets de l'ancien monde, avaient joué le rôle, le jeu au fond de ces émissions
41:55 qui sont entre des émissions de société, de divertissement avec une dose de politique dedans.
42:02 Mais effectivement, ça ne répond pas aux questions fondamentales que tout le monde se pose.
42:06 Les vraies questions fondamentales que tout le monde se pose, c'est effectivement à la fois
42:10 les conditions du pluralisme politique dans l'espace médiatique.
42:14 On a le privilège de vivre dans des sociétés démocratiques, mais il y a des sujets quand même
42:18 qui se posent sur le pluralisme de l'espace démocratique, de l'espace des discussions.
42:23 La question du financement, enfin voilà, il y a des tas de sujets.
42:26 Il y a l'intelligence artificielle avec des développements qui sont assez vertigineux
42:30 et potentiellement absolument effrayants, de créer des chaînes d'information
42:34 pratiquement à partir de rien et d'endoctriner les gens, de diffuser des fausses nouvelles.
42:40 Il y a des sujets extrêmement lourds qui arrivent et là, effectivement,
42:43 on se retrouve sur des sujets qui sont des sujets très, très, très marginaux.
42:49 Ce n'est pas inintéressant de savoir comment s'habille un célèbre journaliste ou présentateur,
42:56 mais ce n'est pas quand même le cœur du sujet.
42:58 Le mot de la fin pour le plus jeune du trio, mais globalement, sur ce que vous sentez,
43:02 de la façon dont c'est perçu, est-ce que c'est perçu justement comme une espèce de mouvement,
43:06 de génération, ce qui s'est passé là avec Antoine Mataillon ?
43:10 Je ne sais pas si c'est un dérapage ou pas, mais je pense que des personnalités particulières
43:15 qui, quitte à faire des erreurs ou alors des coups d'éclat à l'Assemblée ou dans la classe politique,
43:19 il y en a toujours eu, mais il y a probablement, oui, eu un changement de génération en 2017.
43:23 On en a déjà beaucoup parlé avec l'arrivée de nouveaux députés qui n'étaient pas des professionnels de la politique.
43:28 Changement qui a été plutôt confirmé d'ailleurs en 2022, même si certains visages ont été renouvelés
43:35 et que celui de Quentin Bataillon est un des nouveaux visages.
43:37 J'observe d'ailleurs qu'il avait déjà eu une expérience puisqu'il était aussi conseiller de Franck Riester avant en cabinet ministériel.
43:43 Allez, on referme cette page et on va évoquer donc ces pifasses, on dit pifasses, même si ça s'écrit pfasse.
43:51 Les députés ont approuvé en première lecture cet après-midi l'interdiction des polluants éternels,
43:56 donc ces pifasses, sauf pour les ustensiles de cuisine et ça a été sorti du texte à la demande du gouvernement
44:02 et c'est là qu'est le sujet, mais ça y était au départ dans ce texte porté par les écologistes
44:06 qui l'ont présenté ce matin par la voix du député de Gironde, Nicolas Thierry.
44:10 Je vous propose d'agir dès 2026 sur quatre usages pour lesquels nous savons faire autrement.
44:15 Les ustensiles de cuisine, les cosmétiques, le fard et les textiles d'habillement.
44:18 Certains parmi vous me rappelleront qu'il y a un projet de restriction des pifasses qui est en cours au niveau européen.
44:23 Ce projet européen est nécessaire, mais ce n'est pas suffisant.
44:27 Je le soutiens, mais je ne m'en contente pas.
44:29 Vous le savez, la procédure sera longue.
44:31 Lorsque l'ECA aura terminé son travail en 2027, la proposition de restriction sera soumise aux États membres.
44:36 Qui peut prédire aujourd'hui quelle sera la position de chacun de nos partenaires européens à cette date ?
44:41 Sur ces sujets, je le dis ici pour conclure, chaque mois, chaque année perdue se compte en vie humaine.
44:47 Merci pour votre attention.
44:49 Pas une minute à perdre, dit le rapporteur européen que l'égile est verte du texte.
44:54 Sauf que la majorité a réussi à exclure ce qui est évidemment l'usage le plus grand public,
44:59 ces casseroles et autres ustensiles de cuisine.
45:02 Et on va le dire sous la pression des industriels.
45:04 Seb, pour ne pas le nommer, qui dit que c'est 3000 emplois qui sont menacés si on fait ça.
45:10 Bonsoir Gaël Fortin.
45:12 Bonsoir.
45:13 Vous êtes docteur en cancérologie de formation, vulgarisateur scientifique, on peut dire ça comme ça.
45:18 Roland Lescure, le ministre de l'Égalité et de l'Industrie, qui était l'invité politique de France Info ce soir,
45:23 dit qu'il n'y a pas d'études scientifiques qui montrent la dangerosité d'épiphases inclus dans les poils téphales.
45:28 Est-ce que c'est vrai ? Qu'est-ce qu'on sait de la dangerosité ?
45:31 Alors c'est un tout petit peu plus complexe que ça.
45:34 Ce qu'on sait c'est qu'en fait, ces épiphases, il y en a différents types.
45:37 Il y a des types monos et des types polis.
45:39 Ce qu'on trouve maintenant dans les poils, par exemple l'antiadhésive, c'est ceux qui sont polis.
45:44 Et le consensus scientifique là-dessus, c'est qu'il y a des risques réels que ces substances-là soient toxiques.
45:49 Mais surtout, ces substances polis, quand on les produit, quand on les utilise, elles rejettent des substances monos.
45:55 Et ces monopiphases, eux, ils sont cancérogènes et leurs risques sur la santé sont avérés.
46:00 Donc en réalité, le consensus scientifique montre que ces substances-là, globalement,
46:04 tous ces épiphases-là, ils sont dangereux pour la santé humaine.
46:07 Voilà, donc ce n'est pas tout à fait exact ce qu'il dit.
46:12 A minima, vous, ce que vous dites, j'imagine, c'est avant d'autoriser une molécule,
46:17 on se pose d'abord la question de savoir si elle est bonne ou pas pour la santé.
46:22 Et ce n'est pas dans l'autre sens.
46:24 Exactement. Là, en fait, on fait l'inverse.
46:26 C'est-à-dire qu'on attend qu'il y ait des dizaines d'années, des lanceurs d'alerte,
46:29 des dizaines d'études qui montrent qu'il y a une toxité,
46:31 pour ensuite engager le processus pour intérdire ces substances.
46:34 Alors qu'en fait, il faut le faire dès le départ.
46:36 Quand on sait clairement qu'une famille, comme la famille des épiphases,
46:38 il y a énormément de composés qui sont toxiques pour la santé et pour l'environnement,
46:41 il faut agir à la source.
46:42 Et c'était l'objectif du projet de loi dans sa version d'origine.
46:45 Les alternatives, elles existent, notamment sur ces substances-ci,
46:48 les ustensiles de cuisine, pour essayer de se projeter dans la problématique de Seb, finalement.
46:53 Oui, tout à fait. Il y a déjà des poils qui existent depuis des années.
46:56 C'est ce qui était utilisé, notamment avant l'arrivée du téflon,
46:59 des poils en inox, des poils en fer, qui fonctionnent très bien,
47:02 sans avoir besoin de remettre du anti-adhésif.
47:03 Avec les mêmes qualités, qui n'accrochent pas ?
47:05 Oui, alors, pour tout ce qui est poils en fer, ça fonctionne très bien sans anti-adhésif.
47:10 Il suffit juste de mettre un petit peu d'huile d'olive, un peu de matière grasse,
47:13 et ça fonctionne très bien.
47:14 Bon, on va s'interroger sur cette façon pour nos gouvernants, finalement,
47:21 avec des études scientifiques qui ont l'air assez claires,
47:24 de cette difficulté, parce qu'il y a les problématiques d'emploi et autres.
47:28 On va se poser toutes ces questions après le fil.
47:30 Il faut 20h50, c'est fin de mi-l'heure.
47:32 Dans l'Essonne, un adolescent de 15 ans a été tabassé cet après-midi à la sortie de son collège.
47:38 Son pronostic vital est engagé.
47:40 L'agression par plusieurs personnes s'est déroulée.
47:42 Alors qu'il sortait du collège, les Sablons de Viry-Châtillon, le collégien,
47:46 a été laissé pour mort sur le trottoir.
47:48 Une enquête est ouverte pour tentative d'assassinat.
47:51 Face au génocide au Rwanda, reconnaître ce que la France aurait dû faire
47:55 est une reconnaissance extrêmement importante.
47:58 Le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, l'assure sur France Info,
48:01 à quelques jours des 30 ans de ce massacre dans l'Etat africain.
48:04 Emmanuel Macron le précisera ce week-end dans une vidéo.
48:07 La France aurait pu arrêter ce génocide, mais elle n'a pas eu la volonté.
48:12 Jonas Vingegaard, victime de fractures à une clavicule et aux côtes,
48:17 c'est son équipe qui l'annonce après la grosse chute collective,
48:20 cet après-midi, sur le tour du Pays Basque.
48:23 Les deux autres favoris sont également hospitalisés, Evenepoel et Roglic.
48:27 Et puis le corps de Rafael Nadal ne veut décidément rien entendre.
48:31 Le joueur de tennis espagnol annonce aujourd'hui qu'il ne participera pas
48:34 au Masters 1000 de Monte Carlo, qui débute le week-end prochain.
48:37 La grande question maintenant est de savoir s'il se rend en forme
48:40 pour Roland-Garros fin mai, un tournoi qu'il a déjà remporté à 14 reprises.
48:46 France Info
48:48 20h21, France Info, Les Informés, Bérangère-Bonte
48:54 Nicolas Bastuc du Point et Lapole Barcelone pour France Info,
48:57 Bruno Cotteres pour le Cevipof et Gaël Fortin, docteur en cancérologie
49:02 et vulgarisateur scientifique. Les Informés, Roland Lescure devant les députés
49:07 a tenté d'en faire un débat pour ou contre l'industrie.
49:11 Là où d'autres l'auraient, enfin en tout cas les écologistes,
49:16 c'était pour ou contre la santé et l'environnement, Nicolas Bastuc ?
49:19 Oui, on voit bien qu'on hésite entre une écologie du déni,
49:24 en gros ne faisons rien parce qu'il n'y a pas de problème,
49:28 et puis une écologie contrainte que Marine Le Pen appelle l'écologie punitive.
49:33 Et les gouvernants, leur devoir, je pense, c'est de trouver le juste milieu
49:38 entre des intérêts contradictoires et temporellement différents,
49:44 entre maintenant et puis les générations futures.
49:48 Je pense que Roland Lescure incarne bien finalement la politique d'Emmanuel Macron
49:54 en matière d'écologie, sur laquelle il a beaucoup reculé.
49:57 On n'a pas le temps d'évoquer tous ces renoncements,
50:00 mais il y en a eu un certain nombre pour des raisons qui tiennent à la fois
50:04 aux difficultés économiques de l'Europe, à la politique,
50:10 la montée de l'extrême droite qui fait campagne contre l'écologie punitive.
50:15 Et puis les emplois, quand CEL vient manifester,
50:17 ils avaient un débat en disant "3 000 emplois en danger".
50:20 C'est une vision économiste de l'écologie, le concept de croissance verte.
50:25 Oui, l'écologie à condition que ça crée des filières,
50:28 que ça maintienne, ou en tout cas qu'une industrie se substitue à une autre,
50:33 et on n'est pas dans la décroissance, on est dans la croissance verte.
50:37 Malheureusement, cette politique que l'on peut comprendre,
50:42 coûtera beaucoup plus cher dans un horizon lointain.
50:46 En termes sanitaires, vous voulez dire ?
50:47 En termes écologiques.
50:48 Écologiques et de santé.
50:50 Et de santé publique, oui.
50:51 Vous y faisiez référence, Bérangère, mais il y a eu une manifestation hier
50:55 de salariés de l'entreprise Seb qui fabrique ses poêles Tefal
50:59 devant l'Assemblée nationale, ce qui était une forme de coup de pression.
51:02 Et on voit bien la question qui s'est posée pour Roland Lescure,
51:04 qui était le ministre au banc aujourd'hui à l'Assemblée
51:07 sur cette proposition de loi écologiste.
51:09 Est-ce qu'il faut sacrifier la santé des Français au profit de sauver des emplois industriels ?
51:14 C'est un peu ça la question qui s'est posée,
51:16 ou en tout cas c'est le débat qui s'inscrit en lame de fond.
51:19 Et évidemment, l'argument de Roland Lescure, c'est de dire "sauvons des emplois",
51:24 "3 000 emplois menacés", c'est son fonds de commerce,
51:26 c'est le fonds de commerce et l'argumentaire du gouvernement aujourd'hui.
51:29 - Bruno Cotteres, est-ce qu'il faut se résigner à ce qu'un gouvernement
51:33 arbitre de cette façon, avec tous les enjeux qu'on décrit ?
51:38 Que dit le chercheur du Cévipens ?
51:40 - Non, certainement pas. Je trouve qu'il faut, au contraire,
51:43 que les gouvernements progressent davantage dans la prise en compte
51:46 des données de la recherche scientifique.
51:48 Et au fond, c'est une mission même fondamentale du gouvernement
51:52 qui est de faire connaître au public l'état des connaissances scientifiques,
51:57 parfois et même souvent, l'état de la connaissance scientifique
52:00 n'est pas complètement figé, c'est même l'essence même
52:03 de la recherche scientifique de ne pas être fondamentalement figé,
52:06 mais c'est fondamental que le gouvernement prenne vraiment en considération
52:11 le point de vue de la recherche, et des chercheurs qui,
52:14 de ce point de vue-là, disent des choses extrêmement claires.
52:16 Il y a eu une tribune de scientifiques qui a été publiée dans le journal Le Monde
52:21 et qui a appelé à ce que l'ensemble de ces pieds-faces ne soient regroupés
52:26 que dans une seule catégorie, qu'on arrête la distinction
52:29 entre les monos et les polymères, et en disant,
52:32 il y a la question des polymères, il ne faut pas les exclure,
52:34 au contraire, il faut les inclure dans la nouvelle législation,
52:37 dans une meilleure régulation, voire dans une interdiction.
52:40 Il y a des sites, effectivement, qui ont plein d'emplois.
52:43 Il se trouve que pour des raisons familiales, je connais très bien
52:45 la petite commune de Rumi, en Haute-Savoie, qui est au cœur, au fond, de ça.
52:49 Il y a beaucoup d'emplois de l'usine ExoTefal-Seb, qui s'appelle Seb,
52:54 qui est un très gros employeur de cette commune.
52:58 Contrairement à ses deux voisines, Exlebain et Annecy,
53:01 elle n'a pas de lac, elle a un plan d'eau.
53:02 Ce plan d'eau, moi, je m'y suis baigné.
53:04 Maintenant, je sais que c'était dans de l'eau pifacée, comme on dit.
53:08 Sans aucun doute, ce n'est pas top, on va dire, tout ça.
53:13 Donc, effectivement, il est du devoir des politiques
53:15 de tenir davantage compte de l'état des connaissances scientifiques.
53:18 - Le mot de la fin pour vous, Gaël Fortin, est-ce qu'il faut se résigner,
53:22 même question, à ce qu'un gouvernement, avec tous les enjeux qu'il a,
53:26 arbitre souvent de cette façon ?
53:29 Je ne sais pas si vous les aviez en face de vous.
53:31 Votre argument massue, ce serait quoi ?
53:33 - C'est qu'il y a un consensus scientifique,
53:35 et que le consensus scientifique dit que les pifaces sont dangereux
53:39 pour la santé humaine et pour l'environnement.
53:41 Et l'État et le gouvernement se doivent protéger ces concitoyens et concitoyennes.
53:45 Et donc, dans ce cas-là, de légiférer pour les protéger en interdisant ces composés.
53:49 - Les 3 000 emplois, ils sont sauvables avec, c'est ça aussi que vous dites,
53:55 avec des produits de substitution et en lançant la transition, en fait.
53:59 Ça, c'est une volonté politique ?
54:01 - Oui, complètement.
54:04 Oui, effectivement.
54:05 En fait, en réalité, ces 3 000 emplois, ils ne sont pas réellement menacés.
54:08 Il s'agit juste d'une transition, comme il y en a dans plein de secteurs
54:12 et comme il y en a, par exemple, dans le cas de la transition énergétique écologique.
54:15 C'est simplement changer la façon dont les produits sont conçus
54:19 et ça ne veut pas dire supprimer 3 000 emplois.
54:21 - Il y en a eu dans quoi ?
54:22 Je crois dans les cosmétiques, les pifaces, on a réussi à s'en passer déjà dans plusieurs secteurs.
54:26 Dans quoi ?
54:27 - Il y en a en fait dans de très, très nombreux secteurs.
54:29 Il y en a dans le BTP, il y en a dans le médical, il y en a dans les emballages,
54:32 il y en a dans les cosmétiques et dans plein de secteurs.
54:34 Ces transitions, elles sont déjà en cours pour substituer avec d'autres composés
54:38 qui sont moins ou pas toxiques.
54:40 - Merci beaucoup Gaël Fortin, docteur en cancérologie, vulgarisateur scientifique.
54:44 Un coup d'œil sur la une du point. Nicolas Bastuc.
54:46 - Oui, une enquête saisissante racontée par Kamel Daoud sur les esclaves sexuels de Daouche.
54:54 Des témoignages proprement hallucinants.
54:57 - Les esclaves sexuels de Daech.
54:59 Merci à tous les trois.
55:00 Merci Paul Barcelone, merci Bruno Cotteres.
55:02 Demain, pas d'informer du matin.
55:04 Vous avez rendez-vous avec un nouveau numéro de Demain l'Europe
55:06 avec cette fois la candidate écologiste aux européennes Marie Toussaint.
55:09 Ce sera de 8h30 à 9h30.
55:11 Nous on sera là à 20h.
55:12 Bonne soirée.
55:13 de notre rêve.

Recommandations