L'Heure des Pros (Émission du 05/04/2024)

  • il y a 5 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1 ce matin entre 9h et 9h30 pour l'heure des pros
00:00:05 et comme tous les jours jusqu'à 10h30 avec CNews.
00:00:09 Un adolescent de 15 ans est ce matin entre la vie et la mort.
00:00:13 Hier à 16h, il sort de son collège de Viry-Châtillon.
00:00:16 Il est agressé sur le chemin de son domicile par plusieurs personnes cagoulées.
00:00:21 Et il est laissé pour mort.
00:00:22 J'ai entendu les premiers mots du maire de Viry-Châtillon, Jean-Marie Villain.
00:00:27 Il était au bord des larmes, saisi comme tout un chacun par l'hyper-violence de ce drame.
00:00:33 Saisi aussi par une forme d'incrédulité devant les faits qui paraissent incroyables
00:00:37 et qui traduisent une société qui, chaque jour, inquiète davantage.
00:00:41 Que faire ? Quelle solution ?
00:00:44 Hier c'était à Montpellier, une adolescente Samara tabassée parce qu'elle ne portait pas les bons vêtements.
00:00:50 Aujourd'hui c'est ce jeune homme dans le coma, retrouvé en arrêt cardio-respiratoire.
00:00:55 On a le sentiment d'une hyper-violence pour rien, pour des futilités, pour un oui, pour un non.
00:01:01 Personne n'est à l'abri, aucun endroit de France n'est épargné.
00:01:05 Et les raisons de cette hyper-violence sont si nombreuses et peut-être si différentes
00:01:09 qu'on est démuni pour trouver la bonne réponse.
00:01:13 Pensez ce matin pour cette famille qui vit l'horreur, pour ses parents au chevet de leur enfant,
00:01:19 pour cette banalité du mal qui semble désormais le quotidien de nos existences.
00:01:25 Il est 9h, Chana Lusso.
00:01:27 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:39 Vous venez d'en parler Pascal, un nouvel adolescent entre la vie et la mort après un passage à tabac.
00:01:43 Ça s'est passé hier à Virichâtillon dans l'Essonne, à quelques mètres seulement de son collège.
00:01:48 Il est actuellement hospitalisé avec un pronostic vital engagé.
00:01:52 Lorsque les pompiers sont arrivés sur place, il était en arrêt cardio-respiratoire.
00:01:56 Selon Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique,
00:01:59 comme dans l'affaire Samara, les parents des agresseurs ont leur part de responsabilité.
00:02:04 La question des parents évidemment se pose, elle s'est posée lors des émeutes urbaines.
00:02:09 Et cette question de l'autorité qui doit s'appliquer partout, elle va évidemment aussi dans les familles.
00:02:14 Un adolescent de 15 ans entre la vie et la mort, c'est ça l'ensauvagement ?
00:02:17 En tout cas, c'est une forme de décivilisation, c'est le terme qu'avait utilisé le président de la République et je crois qu'il est juste.
00:02:23 Un rapport dénonce les failles de la politique française, du HLM.
00:02:27 Rapport publié aujourd'hui par la Fondapol et l'Observatoire de l'immigration et de la démographie,
00:02:32 il révèle notamment la surreprésentation des étrangers extra-européens dans les logements sociaux.
00:02:38 Et selon l'ancien préfet Michel Auboin, l'un des signataires,
00:02:42 on constate également que les familles avec enfants ont plus de chances d'obtenir un HLM que les autres.
00:02:47 Les familles avec deux et/ou plus d'enfants ont une sorte de priorité par rapport aux autres, quelle que soit leur origine.
00:02:55 Donc en fait, une famille qui vient d'arriver, qui a des enfants nombreux,
00:02:58 a plus de chances d'obtenir un logement social qu'une famille qui est là depuis dix ans et qui attend un logement depuis dix ans,
00:03:04 puisque sur la Lille de France, il faut attendre dix ans pour avoir un logement social, mais qui n'a pas d'enfant.
00:03:09 Et puis Israël va permettre la livraison d'aide à Gaza, une annonce faite cette nuit,
00:03:14 quelques heures seulement après la mise en garde des États-Unis.
00:03:16 Washington avait menacé de conditionner l'aide américaine à Israël
00:03:20 si Israël ne prenait pas de mesures, une première depuis le début du conflit.
00:03:24 Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
00:03:26 Merci Chana Lusso et passez un excellent week-end.
00:03:29 On est ce matin avec Eugénie Bastie, avec nous Émi Schultz, Joachim Leflodimat,
00:03:33 Georges Fenech, André Valigny et Gautier Lebret sont avec nous.
00:03:37 Nous allons donc évoquer cet adolescent tabassé à la sortie de son collège.
00:03:42 Regardez le sujet d'Augustin Daudadieu.
00:03:45 C'était une journée ordinaire qui s'est transformée en un véritable enfer pour cet adolescent.
00:03:51 Il est aux alentours de 16h30 hier lorsque ce jeune homme en classe de troisième rentre chez lui.
00:03:56 Il est alors pris à partie par un groupe de jeunes cagoulés.
00:04:00 Coup de pied, coup de poing, l'adolescent est victime d'un abominable déchaînement de violence.
00:04:05 Un jeune collégien de 15 ans a été tabassé et lynché au sol par plusieurs individus,
00:04:11 entre 3 et 10, qui lui ont donné des coups de pied, des coups de poing
00:04:15 et qui l'ont laissé inanimé en prenant la fuite.
00:04:19 Dès le lynchage terminé, le jeune garçon est laissé pour mort en arrêt cardiorespiratoire sur le trottoir.
00:04:26 Le maire de la ville est bouleversé par cette ultra-violence.
00:04:29 Ce n'est pas des voyous, ils ont essayé de le tuer.
00:04:33 Je ne sais pas s'ils voulaient le tuer, s'ils ne voulaient pas le tuer,
00:04:36 mais quand on laisse pour mort un jeune ado de 15 ans comme ça, qu'on lui brise la vie,
00:04:42 on n'a rien dans le crâne.
00:04:44 Là, on mérite vraiment les peines les plus lourdes.
00:04:50 Le jeune a été pris en charge entre la vie et la mort par les secours après avoir été prévenu par un passant.
00:04:55 Une enquête judiciaire a été ouverte pour tentative d'assassinat et violence volontaire
00:04:59 en réunion aux abords d'un établissement scolaire.
00:05:01 Aucune interpellation n'a eu lieu pour le moment.
00:05:04 Vous avez écouté ce maire de Viry-Châtillon qu'on va écouter de nouveau.
00:05:08 "Voulons-nous des enfants barbares ? Prévenir et traiter la violence extrême."
00:05:14 C'est un livre de Maurice Berger. Il a été écrit il y a 15 ans.
00:05:18 Écoutons le maire. Il est très émouvant, le maire, parce qu'il est comme nous, en fait. Il est démuni.
00:05:26 Vous savez, c'est un peu compliqué de déterminer.
00:05:28 Il y a beaucoup d'élèves dans ce collège et donc c'est difficile de connaître,
00:05:32 même pour la principale, tous les élèves, mais en tout cas pas de sujet particulier.
00:05:37 En tout cas, à cet instant, je n'ai pas plus de raison.
00:05:40 Encore une fois, vous savez, quand bien même, ça serait un élève difficile,
00:05:45 quand bien même il aurait fait quelque chose, et je ne crois pas qu'il ait fait quelque chose,
00:05:49 mais quand bien même, rien ne peut justifier que des personnes s'acharnent avec une telle violence
00:05:56 sur un gamin de 15 ans.
00:05:58 À 15 ans, on doit vivre. À 15 ans, on doit apprendre.
00:06:01 À 15 ans, on doit jouer, on doit prendre du plaisir.
00:06:04 Pour moi, ce ne sont pas des voyous. Ils ont essayé de le tuer.
00:06:12 Alors, je ne sais pas s'ils voulaient le tuer, s'ils ne voulaient pas le tuer,
00:06:16 mais quand on laisse pour mort un jeune ado de 15 ans comme ça,
00:06:19 on lui brise la vie, on n'a rien dans le crâne.
00:06:23 Là, on mérite vraiment les peines les plus lourdes.
00:06:30 Ce n'est pas possible qu'on puisse continuer de se dire,
00:06:35 on prend ça et puis on attend le prochain. Ce n'est pas possible.
00:06:39 On essaiera d'être avec le maire tout à l'heure, à priori vers 9h20, je l'espère.
00:06:43 En tout cas, la France Orange Mécanique, elle est là tous les jours, sous nos yeux.
00:06:46 La France Orange Mécanique, que certains ne voulaient pas voir depuis tant d'années.
00:06:50 Alexandre Toussaint, qui est responsable de la sécurité dans l'Essone.
00:06:54 Il était tout à l'heure avec Robin Desarbres.
00:06:57 Je veux dire que le département de l'Essone est connu malheureusement pour sa violence,
00:07:01 puisqu'on connaît un quart des rixes en France.
00:07:06 Par contre, ce territoire n'est pas spécialement identifié,
00:07:09 n'est pas spécialement connu pour ces phénomènes.
00:07:14 Donc, on est vraiment dans l'expectative.
00:07:16 Nous, dans notre département, on a, j'allais dire, malheureusement,
00:07:20 une dimension historique de ces conflits.
00:07:22 C'est-à-dire que vous avez des élus qui aujourd'hui ont 50 ans,
00:07:26 qui ont connu ça quand ils étaient collégiens dans leur département.
00:07:30 Donc, il y a vraiment une dimension très forte dans ces violences qu'on appelle rixes,
00:07:35 même si aujourd'hui, on ne sait pas l'origine de ce phénomène.
00:07:40 Ce qu'on constate globalement, et là on le voit dans tout le pays,
00:07:43 c'est la montée de la violence chez les jeunes.
00:07:47 Et ce qui est plus inquiétant, on l'a vu encore il y a quelques temps,
00:07:51 dans les études de victimation dans les écoles primaires,
00:07:54 on voit que ça commence de plus en plus tôt.
00:07:56 La dernière stratégie nationale de prévention de la délinquance
00:07:59 disait qu'il fallait s'occuper à partir de 10-11 ans.
00:08:02 Et nous, ce qu'on constate, c'est de plus en plus des très très jeunes
00:08:06 qui engagent cette violence avec des armes par destination, parfois.
00:08:11 Même si en l'espèce, on ne connaît pas l'origine,
00:08:14 et je pense qu'il faut être très très prudent,
00:08:16 parce que j'ai vraiment fait le tour de toutes les sources possibles,
00:08:18 et on ne connaît pas l'origine,
00:08:20 mais ce qu'on constate, tout particulièrement en Essonne,
00:08:24 mais partout en France, c'est cette montée de la violence
00:08:26 chez les beaucoup plus jeunes.
00:08:28 Alors on met des moyens humains...
00:08:31 - Alors quand M. Toussaint dit évidemment chez les jeunes,
00:08:34 j'ai envie de dire chez certains jeunes.
00:08:37 - J'en suis sûr.
00:08:37 - Tous les jeunes, pas tous les jeunes.
00:08:40 Et on en revient toujours à ces situations
00:08:44 qui sont compliquées pour la France d'aujourd'hui.
00:08:46 - Jean-Pierre Chevènement avait parlé en 1999 du problème des sauvageons.
00:08:50 À l'époque, le journal Le Monde l'avait traité de national républicain
00:08:53 pour ne pas dire national socialiste.
00:08:55 Qu'est-ce qu'on a fait ensuite ?
00:08:56 Rien, évidemment, on a laissé courir le problème
00:08:58 et on voit cette ultra-violence, cette lame de fond qui s'abat sur l'école
00:09:01 et qui réduit ce qui était l'école de la République en miettes.
00:09:05 Et le problème dans tout ça, si vous voulez,
00:09:07 c'est l'incapacité du politique à faire face,
00:09:10 à endiguer cette violence qui, en effet, sera gênée.
00:09:13 Vous citez Maurice Berger, il est le premier à dire
00:09:15 que l'école aujourd'hui, elle a un réceptacle d'une violence
00:09:17 qui préexiste dans la société.
00:09:19 C'est d'abord, je pense, un problème d'éducation par les parents
00:09:22 et un problème de réponse de la justice à une violence
00:09:26 qui est de plus en plus jeune et qui peut-être rendrait nécessaire
00:09:29 des courtes peines comme ça s'est fait aux Pays-Bas.
00:09:32 - Si ces jeunes-là, vous leur mettez une courte peine,
00:09:35 le problème, c'est l'éducation et la famille.
00:09:37 Et parfois, il n'y a pas de famille et parfois, il n'y a pas d'éducation.
00:09:39 - Et parfois, c'est pire que la famille.
00:09:40 - 25% de familles monoparentales dans notre pays.
00:09:42 - Donc voilà.
00:09:43 - Oui, alors moi, ça ne m'avait pas choqué
00:09:47 que Chevelman parle des sauvageons.
00:09:49 Je ne suis pas choqué par le mot "sauvagement".
00:09:52 Tout ça ne me choque pas.
00:09:54 On est au-delà des problèmes sémantiques.
00:09:56 Il y a la famille, évidemment, qui est responsable
00:09:58 de l'éducation des enfants.
00:09:59 Victor Hugo disait "l'instruction, c'est l'État qui la doit.
00:10:05 L'éducation, c'est la famille qui la donne".
00:10:07 On peut difficilement donner de l'instruction à un enfant
00:10:10 lorsque la famille ne donne pas l'éducation.
00:10:13 Moi, je pense quand même qu'il y a aussi un phénomène
00:10:15 au-delà des trafics de drogue, du communautarisme.
00:10:18 Tout ça existe.
00:10:19 Il y a un problème d'écran violent.
00:10:22 Et lorsque le président de la République a annoncé l'autre jour
00:10:25 que le gouvernement voulait se saisir de ce problème,
00:10:28 il a eu raison.
00:10:29 - Pourquoi ça ne touche pas tous les jeunes ?
00:10:30 - Oui, non, mais ça, c'est...
00:10:31 - Pourquoi ça ne touche pas tous les jeunes ?
00:10:32 - Ça en touche beaucoup.
00:10:33 - Mais oui, mais pourquoi ça touche ?
00:10:35 - J'ajoute.
00:10:35 - Donnez-moi pourquoi.
00:10:36 - J'ajoute.
00:10:37 - Plus dans les sons que dans... Pourquoi ?
00:10:39 - J'ajoute, Pascal Praud, qu'il y en a toujours eu.
00:10:41 Moi, je me souviens, devant mon collège, il y avait des bagarres.
00:10:44 Le problème, c'est que la violence, maintenant,
00:10:45 est beaucoup plus forte qu'avant.
00:10:47 Les bagarres se terminent souvent par des comas,
00:10:49 par des états critiques, des pronostics vitaux engagés.
00:10:53 Donc la violence a augmenté, y compris dans les bagarres.
00:10:55 - Non, mais il y en a toujours eu.
00:10:56 Ça, c'est un argument qu'on ne peut plus entendre.
00:10:58 - Si, il y en a toujours eu.
00:10:59 - Non, mais on l'a entendu.
00:11:00 Ça, c'est un argument qu'on a entendu pendant des années.
00:11:01 Il y en a toujours eu, la violence, les blousons noirs, etc.
00:11:04 Aujourd'hui, ce qu'on constate, et Maurice Berger le dit très, très bien,
00:11:07 c'est à la fois deux phénomènes relativement nouveaux qui apparaissent.
00:11:11 - Elles sont plus violentes.
00:11:12 - Hyper violence, plus jeunes et violences gratuites.
00:11:16 C'est-à-dire l'idée qu'il n'y a même pas de motif à la violence,
00:11:19 qu'il se déchaîne une impulsivité.
00:11:21 - Il y a toujours un motif.
00:11:22 - Et sur les écrans, je pense qu'effectivement, c'est un facteur,
00:11:24 mais que c'est aussi un facteur qui est utilisé pour ne pas en pointer d'autres.
00:11:28 On se souvient qu'Emmanuel Macron, quand il a fait sa conférence de presse,
00:11:30 il a parlé des émeutes, il a dit que les écrans avaient leur part de responsabilité dans les émeutes.
00:11:35 Je trouve que parfois, c'est utilisé pour noyer le poisson.
00:11:37 Alors, on voit que dans l'affaire Samara, effectivement, il y avait une histoire d'écran,
00:11:40 puisqu'elle aurait posté des photos montage sur les réseaux sociaux.
00:11:44 Mais je pense que c'est une violence qui est endogène
00:11:47 et qu'il faut aussi prendre pour ce qu'elle l'est,
00:11:50 qui, à mon avis, est plus liée à l'affaissement de l'autorité dans notre société,
00:11:53 à la déstructuration de la famille,
00:11:55 qu'aux écrans qui, effectivement, sont un catalyseur,
00:11:57 mais qui ne peuvent pas être pris...
00:11:59 - Tout ça s'ajoute ?
00:12:01 - Je vais donner la parole à Georges,
00:12:04 on va être avec Marine Sabourin qui est sur place,
00:12:06 qui peut-être va nous donner des éléments.
00:12:08 D'abord, les premiers éléments, c'est effectivement cet enfant de 15 ans.
00:12:11 Je ne sais pas si Marine a des éléments à nous donner sur cette famille.
00:12:14 Vous pensez quand même, vous avez votre enfant,
00:12:17 vous rentrez chez vous le soir, il est à l'hôpital, il est entre la vie et la mort.
00:12:21 Enfin, je veux bien que personne ne prenne la mesure de ce qui se passe.
00:12:26 Est-ce que Marine Sabourin, qui est sur place à Véry-Châtillon, est avec nous ?
00:12:30 Est-ce que vous avez des informations à nous donner sur cet enfant
00:12:33 et dans l'état dans lequel il est actuellement ?
00:12:37 - Alors non, nous n'avons pas d'informations sur l'état de santé de cet enfant.
00:12:45 En revanche, on sait que cette agression s'est déroulée
00:12:48 à quelques mètres seulement de l'établissement où il vit, justement.
00:12:52 Et donc, on a échangé avec ses élèves,
00:12:54 qui pour la plupart ont appris cette terrible agression aux alentours de 8h15.
00:12:58 Et ce qu'ils nous ont expliqué, c'est qu'ils avaient évidemment la boule au ventre
00:13:01 parce que certains nous confiaient qu'il y avait parfois des règlements de compte.
00:13:05 Ce n'était pas fréquent, mais que cela arrivait.
00:13:07 Et à chaque fois, c'était d'une extrême violence, même s'ils soulignent tous
00:13:10 que c'est la première fois qu'ils voient une agression d'une telle violence.
00:13:14 Certains nous expliquaient donc qu'ils avaient la boule au ventre,
00:13:16 qu'ils craignaient de retourner à l'école
00:13:18 et que certains nous expliquaient que leurs parents venaient les chercher ce soir.
00:13:22 En tout cas, la police sera présente aux entrées et aux sorties de l'établissement
00:13:27 pour assurer la sécurité des élèves pendant plusieurs jours.
00:13:31 - Maurice Berger écrit "Ils ne comprennent pas la différence entre le bien et le mal.
00:13:35 Ils ne savent pas faire semblant, ces enfants, des mères qui n'ont jamais joué avec leurs enfants,
00:13:39 enfants élevés sans père, souvent sans aucune limite."
00:13:42 Ce que dit Maurice Berger.
00:13:44 Alors, Marine a interrogé des jeunes élèves de cet établissement scolaire.
00:13:50 Je vous propose de les écouter.
00:13:52 - Non, c'est pas la première fois.
00:13:53 - C'est pas la première fois ?
00:13:54 - Il y a plusieurs fois, il y a eu des descentes.
00:13:57 - Et qu'est-ce que c'est que ces descentes, en fait ?
00:13:59 - C'est des gens qui viennent et qui tabassent des gens du collège.
00:14:03 - Pas très souvent, mais ça peut arriver qu'il y ait un groupe de gens qui viennent pour une personne.
00:14:09 Peut-être se venger de quelque chose qui s'est passé avant ou juste d'humilier la personne.
00:14:17 - Ça me fait un peu peur parce que normalement, avant, il n'y avait pas ça.
00:14:21 Mais là, il y a le fait qu'il faut aller à l'école.
00:14:27 - Monsieur Valigny, moi, je ne veux pas polémiquer,
00:14:29 mais quand j'entends ces jeunes élèves qui disent "des descentes",
00:14:33 ce ne sont pas des écrans vidéo, ils ont le dos large, les écrans vidéo.
00:14:37 Parce que les écrans vidéo, comme le dit très justement Eugénie,
00:14:40 ils sont là pour masquer la réalité.
00:14:42 C'est toujours plus facile.
00:14:43 Et je ne vais pas reparler encore du traitement de la presse.
00:14:46 Je pense que c'est essentiel, le traitement de la presse.
00:14:49 - Pas une ligne dans le monde sur l'affaire Samara.
00:14:51 - Voilà, et je pense, alors moi j'en parle tous les jours,
00:14:53 tout le monde n'est pas d'accord là-dessus.
00:14:55 D'ailleurs, parce qu'on me dit, certains me disent "traite, parle de CNews
00:14:59 et ne parle pas de tes confrères".
00:15:01 Je veux bien entendre ça.
00:15:02 Je pense que c'est essentiel.
00:15:03 J'ai lu Le Parisien ce matin, c'est essentiel le traitement des affaires.
00:15:07 Parce qu'on est dans un déni globalement.
00:15:10 Et la presse notamment.
00:15:11 - Moi, je ne suis pas dans le déni.
00:15:13 Je ne suis pas dans le déni.
00:15:15 Je ne dis pas que les écrans vidéo sont totalement responsables de tout.
00:15:19 Mais ils contribuent quand même à la violence qu'on observe dans la société.
00:15:23 Mais il y a un manque d'éducation.
00:15:24 - C'est loin d'être la première cause.
00:15:25 - C'est vraiment pas la première cause.
00:15:27 - Je n'ai pas dit que c'était la première cause.
00:15:29 - Avant il y a le trafic de drogue, avant il y a l'islamisme.
00:15:31 - Il y a le trafic de drogue, il y a l'islamisme, il y a les écrans vidéo.
00:15:34 - Mais il y a surtout la composition sociale.
00:15:37 - Et la gothéoisation.
00:15:39 - Ce n'est pas une gothéoisation, mais surtout la famille.
00:15:43 - La famille qui n'existe plus.
00:15:44 - Je l'ai dit, la famille.
00:15:45 La famille n'existe plus, donc ces gosses ne sont pas élevés.
00:15:48 - Les familles monoparentales, Eugénie l'a dit, bien sûr.
00:15:50 Mais ajoutez aussi les écrans vidéo quand même.
00:15:53 - André Vallini.
00:15:53 - Il y a aussi les écrans vidéo.
00:15:55 Il y a tout ça plus les écrans vidéo.
00:15:56 - Noémie Schultz qui suit ces sujets, évidemment.
00:15:59 - Un mot pour dire que les agresseurs ont pris la fuite avant l'arrivée de la police.
00:16:02 Ils sont activement recherchés.
00:16:04 - On ne sait pas combien ils étaient.
00:16:05 - On a entendu dans le sujet entre 3 et 10, plusieurs en tout cas.
00:16:09 Le parisien nous dit qu'ils étaient cagoulés.
00:16:12 Le travail ne va pas être évident.
00:16:13 Les images de vidéosurveillance, notamment, vont aider les enquêteurs
00:16:16 de la police judiciaire de l'Essonne.
00:16:18 Un mot sur l'enquête qui a été ouverte des chefs de tentative d'assassinat
00:16:21 et violence en réunion aux abords d'un établissement scolaire,
00:16:23 ce qui implique donc que le procureur estime qu'il y a eu préméditation,
00:16:27 que cet élève, inconnu de la police et de la justice, était attendu.
00:16:31 Est-ce que c'est une forme de guet-apens ?
00:16:33 En tout cas, la qualification de tentative d'assassinat implique la préméditation.
00:16:37 - Il y aurait une solution d'ailleurs, d'une certaine manière.
00:16:40 Il y aurait une solution, c'est que tout soit filmé.
00:16:44 C'est-à-dire, si vous mettez dans les classes aujourd'hui,
00:16:46 mais je pense que les enseignants ne voudraient pas,
00:16:48 vous mettez une vidéosurveillance dans les classes,
00:16:54 je pense que si chacun sait que ce qu'il fait, ce qu'il dit...
00:16:58 - Mais dans quel monde on vit, Pascal ? C'est quoi cette société ?
00:17:01 - Non, non, Big Brother.
00:17:02 - Attendez, cher Pascal, je l'ai fait, moi.
00:17:05 - La sécurité, ça ne s'est pas passé entre nous.
00:17:09 - Non, vous avez raison.
00:17:10 Lorsque j'étais président du département de Visers,
00:17:13 j'ai fait installer des caméras de vidéosurveillance aux abords des collèges,
00:17:16 parce que c'est le conseil général.
00:17:18 - C'est une bonne idée.
00:17:19 - C'est une fausse bonne solution.
00:17:20 D'abord, j'ai eu les parents, les syndicats d'enseignants qui ont sur le dos.
00:17:23 J'ai quand même mis les caméras aux abords des collèges.
00:17:25 Les bagarres et les trafics de drogue se déplaçaient un peu plus loin.
00:17:29 Il faudrait en mettre partout à ce moment-là.
00:17:30 - Alors, monsieur...
00:17:33 - Non, mais si je...
00:17:34 - Non, je vous en prie.
00:17:34 - Intéressant, je ne dis rien.
00:17:36 - Oui, Pascal, je ne peux pas placer un mot, je suis désolé.
00:17:39 - Mais ce n'est pas de ma faute.
00:17:40 - Non, mais vous me demandez si j'ai quelque chose à dire.
00:17:42 - Mais je ne vous ai rien demandé du tout, c'est vous qui me dites.
00:17:44 - Non, mais je passe mon tour, Pascal.
00:17:48 - Je vous en prie, Georges.
00:17:49 On est avec le maire de Viry-Châtillon.
00:17:52 Mais prenez votre...
00:17:53 - Non, je passe mon tour.
00:17:56 Voilà.
00:17:58 - Monsieur le maire, bonjour.
00:18:00 Merci d'être avec nous.
00:18:01 Monsieur le maire de Viry-Châtillon qui est là.
00:18:03 Et je vous ai écouté, je disais que j'avais été ému
00:18:08 par ce que vous disiez et touché par ce que vous disiez.
00:18:11 Parce qu'évidemment, vous vous sembliez, comme nous tous d'ailleurs,
00:18:16 que faire, quelles solutions ?
00:18:18 Je voudrais d'abord savoir si vous avez des informations sur ce jeune garçon,
00:18:22 sur sa famille, sur ses parents et sur la santé de ce jeune garçon.
00:18:29 - Alors, sur sa santé, non.
00:18:31 Les seules informations, c'est celles que j'avais hier soir
00:18:33 de par les médecins du SAMU et par les médecins des pompiers
00:18:37 qui l'ont recueilli, qui l'ont mis dans l'ambulance
00:18:39 avant de l'emmener à l'hôpital Necker.
00:18:42 Ce n'était pas de nouvelles rassurances
00:18:45 parce qu'ils ont mis beaucoup de temps d'ailleurs pour le stabiliser.
00:18:48 Comme ils disent, moi, je ne suis pas médecin,
00:18:50 je n'ai pas ces connaissances,
00:18:51 mais il a pris des coups d'une violence extrême.
00:18:54 Et je pense qu'il a quelque chose comme au moins une hémorragie cérébrale,
00:19:00 la cage thoracique qui devait être enfoncée,
00:19:04 des trucs qui dépassent l'entendement.
00:19:07 On ne mesure pas cette ultra-violence,
00:19:14 ce déchaînement alors qu'il n'y a jamais rien,
00:19:18 à l'instant, il n'y a rien dans la vie qui peut justifier ça.
00:19:22 Je suis quelqu'un qui a toujours été opposé à la peine de mort
00:19:26 et je continue d'être farouchement opposé à ce principe.
00:19:30 Et pourtant, ces gens s'arrogent,
00:19:32 s'accordent ce droit de vie, de mort,
00:19:35 comme ça, parce que n'importe quoi,
00:19:39 quelle que soit la raison,
00:19:40 que ce soit pour un téléphone, pour une vengeance,
00:19:42 pour du harcèlement, n'importe quoi,
00:19:43 il n'y a rien qui justifie ça.
00:19:45 Ce sont des animaux ce matin,
00:19:48 mais ce ne sont pas des animaux parce que les animaux sont mieux que ça.
00:19:50 Là, ce sont des brutes épaises,
00:19:54 en plus, ce sont des lâches parce que ce sont des couards,
00:19:59 ce sont des petits gens, des petits de rien du tout,
00:20:01 qui se permettent de venir à trois ou quatre sur un gamin
00:20:05 qui, quelle que soit la raison, ne mérite pas ça.
00:20:07 Sa famille ne mérite pas ça, je pense à sa maman,
00:20:11 qui ne mérite pas de passer des heures pareil.
00:20:14 On a des petits soucis de connexion,
00:20:15 je vais donner la parole à Georges Fenech
00:20:17 et on va essayer d'éclaircir, si j'ose dire, la ligne.
00:20:21 Georges Fenech.
00:20:22 Non, ce que je peux dire,
00:20:24 c'est que tous les ministres d'éducation nationale,
00:20:27 depuis longtemps, ont tous eu une action, un rapport,
00:20:33 une politique pour lutter contre les violences scolaires.
00:20:35 Ça a toujours existé.
00:20:36 Sauf que là, on a passé un seuil.
00:20:38 Ce n'est pas une violence scolaire.
00:20:39 Non, là, on est au-delà, si vous voulez.
00:20:41 Moi, je crois que, encore hier, on parlait de Samara,
00:20:45 on a commenté.
00:20:46 Aujourd'hui, c'est demain, ça sera qui ?
00:20:48 Donc, l'école, le lycée et le collège
00:20:50 sont devenus des lieux à risque où on peut perdre la vie aujourd'hui.
00:20:53 Donc, je pense qu'il est facile, sur un plateau de télévision,
00:20:56 de dire il faut faire ceci, il faut faire cela.
00:20:58 Ce qui est certain, moi, de mon point de vue,
00:21:00 c'est qu'on ne peut pas continuer à avoir une réaction,
00:21:02 une attitude purement réactive, comme j'ai entendu
00:21:06 de la part de Nicole Belloubet,
00:21:07 qui annonce une enquête administrative.
00:21:09 Aujourd'hui, il faut véritablement que les régions
00:21:11 et les départements qui ont en charge les collèges et les lycées,
00:21:14 en accord avec l'éducation nationale,
00:21:17 fassent véritablement un plan,
00:21:19 mais un plan vraiment pour lutter et exclure ces jeunes.
00:21:23 Il faut les exclure et les mettre dans des centres éducatifs fermés.
00:21:27 Il y a Stanislas Guérin qui a annoncé ce matin,
00:21:30 ministre de la Fonction publique, des plaintes systématiques
00:21:33 pour quelqu'un qui s'en prendrait à un professeur.
00:21:34 Mais ça ne suffira pas parce qu'il dit que si le prof ne porte pas plainte,
00:21:37 l'administration devrait le faire.
00:21:39 Mais vous verrez que l'administration ne le fera pas.
00:21:40 Elle ne peut pas porter plainte, elle peut faire un signalement,
00:21:43 elle peut faire un article 40 en plus.
00:21:44 C'est justement Stanislas Guérin qui veut changer la loi.
00:21:46 Il dit ce matin "évolution de la loi".
00:21:49 Je pense que ce n'est pas non plus l'école.
00:21:50 Et là, c'est pourquoi j'en arrive toujours.
00:21:52 Je ne sais pas ce qu'il faut faire pour tout le monde.
00:21:54 L'école ne peut pas tout.
00:21:55 Et voilà. Et on se rend bien compte que ça va bien au-delà de ça.
00:21:59 Mais des fois, il ne se passe rien.
00:21:59 Moi, j'ai un témoignage d'une jeune femme professeure
00:22:01 qui a été giflée par une élève en grande section.
00:22:04 En grande section, elle a été giflée.
00:22:06 Après, elle a pris un congé sabbatique.
00:22:08 Elle va reprendre une classe.
00:22:10 Elle a été giflée par une élève de grande section.
00:22:11 Personne ne porte plainte.
00:22:13 L'élève ne va peut-être pas être exclu.
00:22:15 Monsieur Villain, Marine Sabourin, qui est sur place,
00:22:19 rapportait des témoignages d'élèves qui disent que régulièrement,
00:22:24 il y a des descentes.
00:22:26 Donc des descentes, ça veut dire des jeunes gens qui viennent,
00:22:29 est-ce au lycée, est-ce dans un endroit de la ville,
00:22:32 pour régler des comptes ?
00:22:35 Est-ce que c'est une réalité que vous avez observée ?
00:22:39 Alors, forcément, mais vous savez, c'est de tout temps
00:22:44 qu'il y a eu des enfants ou des élèves qui se sont engueulés.
00:22:47 Je te donne un rendez-vous.
00:22:48 Mais là, en l'occurrence, ce phénomène de rixe
00:22:51 qui a été particulièrement développé sur le département de l'Essonne
00:22:57 il y a plusieurs mois,
00:22:58 on ne peut pas dire que régulièrement il y a ça.
00:23:01 Il y a eu régulièrement, je vais vous dire,
00:23:03 sur les deux ou trois dernières semaines,
00:23:04 il y a eu une boucle WhatsApp avec la police, la police municipale,
00:23:07 pour nous alerter justement à chaque fois qu'il y a une menace
00:23:09 sur ce genre d'événement.
00:23:10 En l'occurrence, à chaque fois, les forces de police
00:23:14 ou la police municipale étaient sur place, il n'y a pas eu.
00:23:17 Il y a eu, il y a encore quelque chose.
00:23:24 On a un souci de connexion malheureusement,
00:23:25 et la connexion n'est pas fluide.
00:23:27 La dernière chose que je voulais vous demander,
00:23:30 si cette connexion est remise,
00:23:34 est-ce que vous êtes parfois découragé ?
00:23:37 Est-ce que vous vous dites, les élections municipales
00:23:40 sont programmées dans deux ans ?
00:23:42 Est-ce que vous vous dites "j'en ai marre" ?
00:23:47 Alors, comment vous dire ?
00:23:49 Aujourd'hui, ça fait dix ans que je porte l'écharpe de mer.
00:23:52 Aujourd'hui.
00:23:53 Donc autant vous dire que c'est un triste anniversaire.
00:23:56 Vous me posiez la question il y a quatre ans,
00:23:59 précisément sur RTL, à l'occasion d'une grève de la SNCF,
00:24:03 et je vous disais que oui, effectivement,
00:24:05 j'allais être candidat pour ce deuxième mandat.
00:24:07 Je ne veux pas que la candidature soit liée.
00:24:16 Vous avez peut-être du mal à m'entendre.
00:24:18 Oui, malheureusement, c'est dommage,
00:24:20 parce que c'est vraiment intéressant.
00:24:21 D'ailleurs, je vais vous proposer, monsieur Villain,
00:24:23 de venir lundi matin, si vous êtes d'accord, sur notre plateau.
00:24:26 Je ne sais pas si à 9h, vous pourriez être là,
00:24:28 mais vous êtes à mer, vous êtes confronté à une réalité,
00:24:31 et on voit, au-delà de la parole,
00:24:36 j'ai envie de dire, institutionnelle, qui est celle de mer,
00:24:39 je perçois chez vous quelque chose de l'ordre de l'émotion,
00:24:44 de quelque chose qui vous touche.
00:24:46 Et évidemment, je pense que les uns et les autres sont sensibles à ça.
00:24:50 C'est ça que je perçois depuis hier soir dans votre témoignage.
00:24:53 Et c'est pourquoi je vous pose la question,
00:24:54 est-ce qu'à un moment, on est découragé, on se dit,
00:24:56 mais en fait, on ne peut plus rien faire ?
00:25:01 Il ne faut surtout pas céder au découragement,
00:25:03 parce que sinon, c'est les assassins qui vont gagner.
00:25:05 Ça, on n'a pas le droit.
00:25:07 Donc, quoi qu'il arrive, que ce soit moi ou quelqu'un d'autre,
00:25:10 que ce soit moi d'ailleurs, de mon camp politique ou de l'opposition,
00:25:14 je suis persuadé qu'il faut toujours qu'il y ait des institutions
00:25:17 pour défendre ça.
00:25:18 Bon, je vous invite lundi.
00:25:19 Venez lundi, si vous êtes...
00:25:21 Vous voyez, je fais des invitations en direct, lundi à 9h,
00:25:24 si vous pouvez être sur notre plateau.
00:25:26 Vraiment, monsieur Villain, ça serait intéressant d'échanger
00:25:28 avec ce qui est aussi votre vie et de nous raconter au quotidien
00:25:32 les difficultés que vous rencontrez.
00:25:34 Et pardonnez-moi pour, évidemment, cette liaison
00:25:36 qui n'était pas d'une grande fluidité.
00:25:39 Thomas Hill, lui, est un garçon extrêmement fluide, en revanche,
00:25:42 parce qu'il manie le verbe avec élégance.
00:25:46 - Vous invite lundi, Pascal. - Comment ?
00:25:48 - Je vous invite lundi, Pascal.
00:25:50 - Ah ben, moi, si on m'invite, je viens.
00:25:51 - Bon, on va vous laisser, évidemment, pour cette émission.
00:25:54 Je crois que vous allez parler du capitaine Marleau sur Europris.
00:25:58 Avec José Daian, grande réalisatrice.
00:26:01 Il est 9h25.
00:26:03 Nous allons marquer une pause et on parlera,
00:26:06 là aussi, d'un autre fait divers, mais qui, en fait, est un fait de société,
00:26:10 qui est l'affaire Samara à Montpellier.
00:26:14 Même si parfois, les témoignages diffèrent,
00:26:19 et on l'avait dit dès hier, il faut toujours être extrêmement prudent.
00:26:22 Je l'avais dit hier, lorsque nous avions écouté la mère de Samara à Siba.
00:26:28 Marquons une pause et revenons dans une seconde.
00:26:30 La BD est avec nous à 9h32 pour le rappel des titres, Somaia.
00:26:38 - C'est l'un de vos thèmes de débat, Pascal.
00:26:43 Un collégien violemment agressé à Viry-Châtillon,
00:26:45 l'ado de 15 ans, hétéro et de coup par plusieurs personnes,
00:26:48 le dernier après-midi à la sortie des cours.
00:26:50 Hospitalisé, son pronostic huital est engagé.
00:26:53 Quant au maire de la ville, il dénonce, je cite,
00:26:55 "un déchaînement d'ultra-violence".
00:26:58 L'Assemblée nationale approuve la mise en place de prix plancher
00:27:00 pour les agriculteurs à l'initiative d'une députée écologiste.
00:27:04 La proposition de loi a été adoptée en première lecture par 89 voix contre 66,
00:27:09 alors que la majorité présidentielle s'y est clairement opposée.
00:27:14 Et puis, face à la pression des Etats-Unis,
00:27:16 Israël promet d'augmenter l'aide humanitaire.
00:27:18 Elle sera acheminée de façon temporaire
00:27:20 par le port israélien d'Ajdot et par le point de passage d'Erez.
00:27:26 - L'affaire Samara, je vous propose de voir cette fois-ci
00:27:28 le sujet d'Augustin Donadieu.
00:27:31 Et nous serons avec Stéphanie Rouquier, en direct de Montpellier.
00:27:35 - À quelques heures de l'ouverture de l'enquête administrative
00:27:37 diligentée par la ministre de l'Éducation nationale,
00:27:40 la maire de Samara, 13 ans, agressée très violemment
00:27:43 à la sortie de son établissement,
00:27:45 apporte des précisions sur le motif de ce lynchage.
00:27:48 - Cette jeune fille, elle a créé un compte.
00:27:50 Elle a mis une photo du jeune homme qui a porté un coup à ma fille.
00:27:55 Il avait des oreilles de lapin.
00:27:57 C'est la période de Pâques et il a mis des oreilles de lapin.
00:27:59 Il n'a pas accepté de voir sa tête avec des oreilles de lapin sur les réseaux.
00:28:02 Et cette jeune fille, elle a dit c'est Samara qui a fait ça.
00:28:05 Va la frapper, c'est sa faute.
00:28:07 Donc, ce jeune homme, il s'est présenté.
00:28:09 Et de là, en fait, elle, en parallèle,
00:28:11 elle avait fait un appel pour lui, pour frapper Samara.
00:28:15 Ma fille, elle a une couleur sur les cheveux.
00:28:18 Tous les jours, elle lui crachait dans les cheveux.
00:28:20 Ma fille, elle devait aller se laver les cheveux tous les jours
00:28:23 parce que cette jeune fille lui crachait dessus.
00:28:25 Voilà, et cette jeune fille, c'est elle qui l'a traité de mécréante.
00:28:28 Une version qui semble confirmée par des élèves du collège
00:28:31 témoignent, eux aussi, du harcèlement quotidien
00:28:34 dont faisait l'objet la jeune fille.
00:28:36 - Je savais qu'elle avait des problèmes, en fait, au collège
00:28:38 parce qu'elle se disputait souvent avec...
00:28:41 - C'est pas qu'elle est sans problèmes,
00:28:43 c'est qu'on lui a mis des problèmes.
00:28:45 Du coup, elle finit d'avoir des problèmes.
00:28:47 Ils lui ont fait une réputation.
00:28:49 Ils lui ont fait une réputation.
00:28:50 Ils lui ont donné la réputation d'une fille à problèmes, d'une fille facile.
00:28:54 Trois adolescents ont été placés en garde à vue
00:28:56 pour tentative de meurtre sur mineur.
00:28:58 La jeune fille de 13 ans, elle, est sortie du coma,
00:29:00 mais reste hospitalisée dans un service de neuropédiatrie.
00:29:04 - Stéphanie Rouquier est sur place.
00:29:05 Stéphanie, les raisons du harcèlement de cette jeune fille,
00:29:09 ce sont des raisons religieuses ?
00:29:12 Sa mère disait hier qu'elle s'habillait à l'européenne.
00:29:15 Ce sont des raisons communautaires ou ce sont des raisons plus classiques
00:29:19 qu'on peut trouver parfois entre des jeunes gens
00:29:21 qui se battent dans les cours d'école ?
00:29:25 - Mais écoutez, Pascal, il y a justement deux versions
00:29:30 qui s'affrontent quand on passe beaucoup de temps
00:29:32 devant ce collège à Montpellier.
00:29:33 D'un côté, il y a la maman de Samara qui nous a longtemps expliqué
00:29:37 que selon elle, sa fille a été violemment agressée
00:29:40 car elle était harcelée depuis des mois et traitée de mécréante.
00:29:45 Car, comme elle nous a expliqué, sa fille, elle est coquette,
00:29:48 elle aime s'habiller, elle aime se maquiller,
00:29:49 elle ne porte pas le voile, elle s'habille à l'européenne,
00:29:52 comme nous a précisé cette maman.
00:29:53 Et donc, c'est pour toutes ces raisons, selon la version de la maman,
00:29:56 que sa fille a été violemment frappée ce mardi à 16h devant ce collège.
00:30:01 Et il y a une autre version, la version
00:30:03 de nombreux collégiens que j'ai rencontrés devant ce collège,
00:30:06 qui eux m'expliquent une toute autre version.
00:30:08 Ils m'expliquent que selon eux, tout est parti d'un photomontage
00:30:11 qui a été diffusé sur les réseaux sociaux.
00:30:14 La personne qui était visée, qui était présente dans ce photomontage,
00:30:19 elle a été forcément en colère, elle a expliqué que c'était Samara
00:30:23 qui avait diffusé cette photo.
00:30:25 Et donc, d'après ces collégiens, c'est à cause de cette photo,
00:30:28 de ce photomontage, que Samara a été frappée.
00:30:31 Donc, vous comprenez, il faut être extrêmement prudent
00:30:34 concernant le contexte de cette agression.
00:30:37 - Merci beaucoup Stéphanie Ruquet, en directeur de Montpellier.
00:30:39 J'aurais qu'on écoute Bruno Benjibard, qui représente les policiers.
00:30:43 - On sent que derrière, il y a peut-être d'autres motivations
00:30:47 que simplement un simple différent.
00:30:49 Ce n'est pas nouveau.
00:30:50 Et sur la ville de Montpellier non plus, ce n'est pas nouveau.
00:30:53 Il y a quelques réflexes communautaires
00:30:56 qui s'activent au hasard de certaines périodes
00:30:58 et qui sont en train, petit à petit, de prendre de l'ampleur.
00:31:04 Les autorités, qu'elles soient de l'Éducation nationale
00:31:06 et nous, Police nationale, on est très au fait de ces phénomènes.
00:31:11 Un petit peu de, on va dire, sur fond un peu religieux et communautaire,
00:31:15 qui s'amplifient et c'est un glissement dangereux de la société
00:31:19 qu'il va falloir vite freiner.
00:31:22 - J'ai souvent lu des interviews dans le Figaro de Pierre Brochamp,
00:31:25 avec qui vous avez un lien étroit
00:31:28 puisque vous êtes une des rares journalistes
00:31:30 à qui il accepte de donner des interviews.
00:31:33 Bon, son ancien patron de la DGSE,
00:31:38 un homme de très grande qualité,
00:31:40 qui avait fait une interview formidable d'ailleurs après les émeutes.
00:31:44 Et lui, pour le suivre, dit une chose simple,
00:31:46 les sociétés multiculturelles ne marchent pas.
00:31:49 Elles ne marchent pas.
00:31:49 C'est pour ça qu'il fallait assimiler,
00:31:51 parce que vous ne pouvez pas vivre avec des gens
00:31:53 qui n'ont pas les mêmes valeurs,
00:31:55 les mêmes opinions, pourquoi pas religieuses.
00:31:57 Bon, il part de ce principe.
00:31:59 Les sociétés multiculturelles ne marchent pas.
00:32:01 Bon, là, ce policier dit friction entre les communautés.
00:32:06 Et on est au cœur, effectivement, du problème français aujourd'hui.
00:32:10 - Oui, puis cette affaire Samara,
00:32:12 c'est un cocktail en fait de tout ce qui va pas dans la société.
00:32:14 L'hyperviolence des jeunes, le harcèlement.
00:32:17 On a parlé tout à l'heure des écrans, le réseau social, le communautarisme
00:32:21 et même une dimension historique puisque d'après certains témoignages,
00:32:25 il s'agirait d'une famille de Harkis.
00:32:27 Donc, on peut imaginer aussi qu'il y a derrière aussi cet arrière-plan
00:32:30 qui pèse, effectivement.
00:32:31 - Non, mais la question de fond, Andrée Valigny,
00:32:35 je crois que c'est votre père ou votre grand-père qui sont arrivés d'Italie,
00:32:38 ont accepté l'idée de rogner une part de leur culture italienne
00:32:41 pour s'assimiler à la société française.
00:32:42 C'était le modèle français.
00:32:43 On s'assimile à 100% et on oublie une part.
00:32:47 - Mais regardez ce qui est arrivé à...
00:32:48 - En tout cas, on l'oublie à l'extérieur.
00:32:50 - Je peux vous rappeler, vous savez, Fadel Amara avait créé en 2003
00:32:53 une association qui s'appelait Ni pute ni soumise,
00:32:56 qui dans les banlieues disait justement,
00:32:58 nous, on ne veut pas porter de voile,
00:32:59 on essaie de démenciper les femmes à l'intérieur des banlieues.
00:33:02 C'est un mouvement qui partait des banlieues.
00:33:04 Aujourd'hui, Ni pute ni soumise n'existe plus.
00:33:06 Ce genre d'association n'existe plus dans les banlieues.
00:33:08 Fadel Amara, elle a été traînée dans la boue.
00:33:10 Il y a au moins 3 ou 4 rappeurs qui ont fait des chansons sur elle
00:33:12 pour l'insulter, pour se moquer d'elle, en la traitant de collabo,
00:33:16 parce qu'elle voulait s'assimiler, elle prenait un modèle assimilationniste.
00:33:18 Et aujourd'hui, vous n'avez plus ce genre d'association.
00:33:21 - Et André Maligny, je ne veux pas faire une fixation sur les prénoms.
00:33:24 Je remarque que vous vous appelez André, vous n'appelez pas Louis Louis.
00:33:26 - Je m'appelle André, mon père s'appelait René et ma tante Lucette.
00:33:30 C'est-à-dire que mes grands-parents ont donné des prénoms français à leurs enfants.
00:33:34 Mais pour autant, on n'oublie pas notre histoire.
00:33:37 Mon grand-père faisait la polenta tous les dimanches,
00:33:40 la polenta italienne de la Plaine du Pot.
00:33:42 - Mais la vraie question, c'est est-ce que les sociétés multiculturelles peuvent vivre ensemble ?
00:33:46 - Moi, je pense qu'on peut y arriver aux Etats-Unis, au Brésil, en Angleterre.
00:33:50 - Magnifique exemple.
00:33:51 Etats-Unis, Brésil, Angleterre.
00:33:52 Les Etats-Unis, vous avez vu les tensions communautaires qu'il y a.
00:33:55 Au Royaume-Uni, vous avez vu les manifestations suite au 7 octobre dans la rue.
00:33:58 Les espaces interdits aux Juifs, ce n'est vraiment pas un modèle.
00:34:02 Et le Brésil, n'en parlons pas, parce que la violence et la délinquance au Brésil sont inouïes.
00:34:06 Donc les trois modèles que vous me montrez sont des contre-exemples.
00:34:08 - Je suis allé au Brésil. Vous y êtes allé au Brésil ?
00:34:10 - Non, je ne suis jamais allé.
00:34:11 - La violence et la délinquance, elles viennent de la pauvreté, des favelas.
00:34:15 - D'accord, mais il n'existe pas un modèle de...
00:34:17 - Il n'y a pas de problème de coexistence entre communautés.
00:34:19 C'est la pauvreté qui engendre la violence.
00:34:21 - Il n'y a pas de friction religieuse.
00:34:23 - Ce n'est pas la pauvreté qui en cause ici.
00:34:24 Il y a un éléphant dans la pièce, et vous le savez très bien.
00:34:26 - On parle du Brésil.
00:34:26 - C'est la question des grattoirs.
00:34:27 - On parle du Brésil.
00:34:28 - Pardonnez-moi, mais vous avez 42 % aujourd'hui des enfants de 0 à 4 ans
00:34:32 qui sont immigrés ou d'origine immigrée.
00:34:34 C'est ça, l'éléphant dans la pièce, qui fait que la France, selon le mot de Pierre Brochand,
00:34:37 est en train de devenir un pays inhospitalier à lui-même.
00:34:40 - Vous pouvez répéter cette statistique que vous venez de donner ?
00:34:42 - 41,6 % des 0 à 4 ans qui sont immigrés ou d'origine immigrée.
00:34:47 C'est des statistiques officielles du ministère.
00:34:49 - Moi, je ne peux pas vérifier la statistique que vous dites.
00:34:51 - Je les avais vérifiées au moment où j'avais écrit le papier pour lequel vous m'aviez invité.
00:34:55 - Donc, c'est-à-dire qu'il y a quasiment un enfant sur deux aujourd'hui en France...
00:34:59 - Entre 0 et 4 ans.
00:34:59 - Entre 0 et 4 ans.
00:35:00 - Entre 0 et 4 ans.
00:35:01 - Mais qu'est-ce que vous appelez...
00:35:02 - Donc, d'origine immigrée, pas nécessairement extra-européenne,
00:35:04 mais immigrée ou d'origine immigrée.
00:35:07 - Mais c'est-à-dire, par exemple, le petit-fils de M. Valigny,
00:35:11 s'il a un enfant, il est dans la comptabilité...
00:35:13 - Ça veut dire au moins un grand-parent, mais souvent c'est plus.
00:35:15 - Oui, mais par exemple, si le petit-fils de M. Valigny a un enfant,
00:35:17 il rentre dans la statistique ?
00:35:19 - En plus, oui.
00:35:20 - Oui, donc il faut être...
00:35:21 C'est le genre de statistiques qui sont ridicules.
00:35:24 - Elle n'est pas ridicule non plus, mais il faut être...
00:35:26 - Elle dit quelque chose, parce que ce n'était pas du tout ses proportions
00:35:29 il y a encore quelques années, pardonnez-moi,
00:35:30 mais si on lit le plus bel hymne à l'école de la République
00:35:33 qui n'a jamais été écrit, à savoir "L'argent de Charles Péguy",
00:35:35 je ne pense pas qu'on trouvait des termes comme "couffarde",
00:35:38 "mécréante", "sale pute" qui veut vivre à l'occidentale.
00:35:40 A l'époque, tout ça, ce n'est pas né par une opération du Saint-Esprit,
00:35:43 c'est une évolution des flux migratoires,
00:35:46 et avec ces flux migratoires,
00:35:48 on importe des conflits culturels qui n'étaient pas présents dans la société auparavant.
00:35:51 Et tant qu'on n'agira pas sur ça,
00:35:52 et ça, ce n'est pas uniquement l'école, c'est le ministère de l'Intérieur,
00:35:54 eh bien, on aura un pourrissement de la situation.
00:35:56 Écoutons cette mère qui était hier soir chez notre ami Cyril Hanouna,
00:36:02 et c'est intéressant parce qu'elle a lu un texte, cette mère,
00:36:06 pour effectivement défendre d'abord la religion musulmane,
00:36:10 et ensuite souligner qu'elle ne souhaite pas être instrumentalisée
00:36:14 ou récupérée par ce qu'elle nomme l'extrême droite.
00:36:16 Je dénonce l'instrumentalisation de la souffrance de ma fille par l'extrême droite.
00:36:21 Nous sommes une famille musulmane, ma fille est pratiquante et pieuse,
00:36:25 elle observe le jeûne du mois de Ramadan et fait la prière cinq fois par jour.
00:36:29 J'incrimine la fille car seulez ma fille, pas une communauté,
00:36:32 il faut bien le préciser.
00:36:33 Alors, ce n'est pas la peine de nous utiliser pour salir notre religion.
00:36:36 Alors, cette séquence est très intéressante parce qu'elle,
00:36:38 c'est peut-être la plus intéressante, d'une certaine manière,
00:36:41 depuis 48 heures, une des plus intéressantes.
00:36:44 Elle lit un texte.
00:36:45 Vous l'avez eu hier matin, elle était très libre, face caméra,
00:36:48 sans notes, très spontanée.
00:36:49 Le soir, elle apparaît, après avoir été sur plusieurs chaînes,
00:36:52 après avoir mené le combat pour sa fille, et elle lit un texte.
00:36:55 - Qui dit le contraire, exactement.
00:36:57 - Qui dit pas tout à fait le contraire.
00:36:58 - Il y a une pression, il y a une pression qui ne dit pas
00:37:01 qu'elle s'exerce contre elle.
00:37:02 - Mais qui ne dit pas tout à fait le contraire.
00:37:03 Mais c'est pour ça que je trouve que tout fait sens.
00:37:05 - Elle dit que sa fille était mépréhente et qu'elle était très pieuse.
00:37:08 - Parce que cette séquence, elle est très...
00:37:12 En fait, c'est là la différence entre l'espace médiatique
00:37:15 et parfois le public.
00:37:17 Le public, il a compris immédiatement.
00:37:20 Immédiatement ce qui se passe.
00:37:21 Mais évidemment, sur les plateaux ou dans la presse,
00:37:25 tout le monde est un peu sur le reculoir pour interpréter cette séquence
00:37:28 et dire clairement ce qu'il aurait envie de dire mais qu'il ne dira pas.
00:37:31 - Bien sûr, on est dans une forme de déni.
00:37:34 Moi, je suis en train d'assister à la réalisation de la prophétie
00:37:39 d'un homme de gauche, Gérard Collomb.
00:37:43 Quand il disait "on est côte à côte, demain, je crains que nous soyons face à face".
00:37:47 C'est ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux.
00:37:50 C'est ce phénomène de communitarisme et d'affrontement de culture.
00:37:54 Nous avons échoué en termes d'assimilation, c'est clair.
00:37:57 Alors, est-ce que c'est récupérable ou pas, je n'en sais rien.
00:38:01 - Samara, qui avait parlé, alors là, pour revenir sur la responsabilité de l'école
00:38:09 et sur la responsabilité qui pèse sur cette jeune fille qui a agressé sa fille.
00:38:13 Écoutez ce que dit la mère de Samara et l'appel au viol qui avait été lancé.
00:38:18 - Il y a eu cette histoire de photos sur les réseaux avec l'appel au viol.
00:38:22 Il y a eu plein de bagarres dans la cour.
00:38:26 Ce matin, j'étais en train de parler avec la directrice de l'académie
00:38:31 qui me demandait, mais j'ai dit "mais en fait, au final, il y en a plein".
00:38:35 Et à chaque fois, on fait quoi ? On colle ma fille, on colle une autre élève.
00:38:39 Alors, ma fille, elle se retrouvait pendant des fois, des mois avec des 7 heures de colle
00:38:43 parce que chaque semaine, il y avait une bagarre, deux bagarres.
00:38:47 On ne la croyait jamais.
00:38:49 Ça veut dire qu'elle s'est frappée, en plus de ça, elle est sanctionnée.
00:38:53 Et en fait, ma fille, je ne pouvais pas prouver que ce n'était pas ma fille.
00:38:58 - Dernier passage que je voulais vous faire écouter, c'est qu'elle a un vœu à l'école, à l'établissement.
00:39:03 - Un vœu, oui, à l'école, j'ai un vœu.
00:39:05 J'ai appelé, vous savez, j'ai eu le ami Jédemi, j'ai eu le professeur principal de ma fille.
00:39:10 Il m'a appelé, il m'a dit "Madame, je crème pour votre fille,
00:39:14 il y a un groupe de jeunes qui est devant le collège qui l'attendent
00:39:17 pour la frapper, il ne m'a pas dit pour lui parler".
00:39:20 Et au final, en fait, suite à cet appel, j'ai appelé à deux reprises à l'établissement.
00:39:25 "Madame, voilà, je suis la maman de Samara, pouvez-vous la garder ?
00:39:28 Monsieur Entel, il m'a appelé, il m'a dit qu'il y avait un problème à Samara,
00:39:32 gardez-la dans l'établissement.
00:39:34 Confirmez-moi que ma fille, elle va rester à l'intérieur de l'établissement."
00:39:36 "Oui, oui, ne vous inquiétez pas."
00:39:37 À 16h, ma fille, aucune information, elle sort comme d'habitude pour aller prendre le bus scolaire.
00:39:42 Et au moment du bus scolaire, on l'attrape et on la porte, on la jette dans la fosse au lit, c'est ça.
00:39:50 - Bon, écoutez, je pourrais vous faire écouter également Emmanuel Macron qui dit "soyons prudents".
00:39:55 Je ne vois pas ce qu'on peut ajouter de plus.
00:39:57 Je vous sens un peu désespéré, Andréa Evadini.
00:40:00 - Oui, d'abord, je suis très triste de ce qui est arrivé à cette jeune fille.
00:40:04 Moi, je pense qu'il ne faut pas désespérer, tout n'est pas fichu, cher Pascal.
00:40:08 Je pense qu'il faut mettre beaucoup de moyens humains.
00:40:10 Il faut que ce que j'avais fait au département de l'ISER aussi, devant les collèges,
00:40:14 des caméras et des accompagnateurs qui font la "police" lorsque les bus viennent ramasser les enfants pour les amener chez eux.
00:40:21 Il faut mettre partout de la présence humaine, partout des médiateurs, des jeunes, on appelait ça autrefois des pions,
00:40:27 des gens qui essaient de faire régner l'ordre aux abords des collèges.
00:40:31 Parce que c'est plus devant les collèges que devant les lycées que ça se passe.
00:40:33 C'est autour de 13, 14, 15 ans.
00:40:35 - Et sur Emmanuel Macron, effectivement, il est très prudent.
00:40:38 C'est bien, il ne l'a pas toujours été sur toutes les affaires.
00:40:42 Pour condamner le policier sur l'histoire de Nael, il n'a pas attendu que la justice passe.
00:40:46 Je note juste cela.
00:40:47 Et sur Nicolas Belloubet qui a dit "je n'aurai pas la main qui tremble",
00:40:51 je peux faire la liste des fois où il a eu la main qui tremble, sur Mila, l'ISER, Maurice Ravel,
00:40:55 et quand il refuse de reconnaître la responsabilité de l'État dans l'assassinat de Samuel Paty.
00:40:58 - En tout cas, le Premier ministre est très content de ce que fait Madame Belloubet.
00:41:06 - Ah bon ?
00:41:06 - Extrêmement content. Il est sûr qu'elle est à la hauteur et qu'elle fait ce qu'il faut faire.
00:41:11 - Ça, c'est la parole officielle.
00:41:13 - Non, je l'ai vu, il me l'a dit.
00:41:15 - Bien sûr, il vous l'a dit, oui.
00:41:16 Il n'allait pas vous dire autre chose parce que sinon, le soir même, vous étiez au micro pour dire
00:41:20 "j'ai croisé Gabriel Attal, il n'est pas content de ce qu'il a fait".
00:41:22 - Je l'ai croisé, il m'a dit...
00:41:26 - Ils sont en opposition sur tout, donc après, ils peuvent dire le contraire.
00:41:28 - J'ai eu le sentiment dans cet échange bref avec le Premier ministre hier soir
00:41:33 que vraiment, non, je vous assure, me disait-il, j'ai même pas les...
00:41:37 - En tout cas, quand on s'attissait, c'était...
00:41:39 - Les groupes de niveau aussi, les santuaires...
00:41:41 - Après, je n'ai pas prolongé, je n'ai pas fait une interview...
00:41:45 - Mais quand on passe du ministre qui a interdit les abayas à la ministre qui n'a pas soutenu Mila,
00:41:50 ce n'est plus un grand écart, c'est de l'écartellement.
00:41:52 - Noémie Schultz, Alain Delon.
00:41:56 - Il a été placé sous curatel renforcé hier par un juge des tutelles du tribunal judiciaire de Montargis.
00:42:02 Ça faisait déjà plusieurs mois qu'il était sous une mesure de sauvegarde de justice,
00:42:08 ce qui impliquait que pour certaines décisions assez importantes,
00:42:14 il y avait un mandataire de justice qui l'accompagnait.
00:42:17 C'était essentiellement pour la dimension médicale, ce qui avait trait à ces traitements médicaux.
00:42:24 Et le juge des tutelles s'était rendu au mois de mars adouchi,
00:42:28 il a rencontré en présence de sa greffière Alain Delon, les enfants qui étaient là.
00:42:33 Et hier, il y a eu une nouvelle audience à laquelle Alain Delon n'a pas assisté,
00:42:38 il était représenté, Anthony Delon n'était pas non plus là, ni Alain Fabien,
00:42:41 mais Anouchka Delon était présente.
00:42:44 Et à l'issue de cette audience, un renforcement des mesures avec cette curatel renforcée
00:42:49 qui fait notamment qu'il ne pourra plus toucher à son argent sans que le curateur,
00:42:54 qui sera sans doute la même mandataire de justice qui va prendre la casquette de curateur,
00:42:58 ne regarde ce qu'il va décider de faire, notamment avec son argent.
00:43:04 Franck Berton, l'avocat d'Anouchka Delon, était ce matin sur RTL,
00:43:08 il a regretté, on sent que du côté d'Anouchka, on trouve que c'est une mesure excessive,
00:43:13 que la sauvegarde de justice était suffisante.
00:43:17 Écoutons-le, monsieur Berton.
00:43:20 En réalité, moi je me suis rangé à l'avis de l'avocat d'Alain Delon en disant
00:43:25 c'est peut-être une mesure excessive, pourquoi ne pas continuer la mesure de sauvegarde de justice
00:43:29 qui avait été amorcée depuis deux mois, ou prendre tout simplement une mesure de curatel simple,
00:43:33 pourquoi renforcer ? Donc je pense que cette mesure est excessive,
00:43:36 puis en plus elle est humiliante quand même, c'est quelque chose pour lui qui est,
00:43:40 me semble-t-il, difficile à vivre, ou doit être difficile à vivre.
00:43:43 Alain Delon, ce n'est pas quelqu'un qui, je tiens à le dire,
00:43:46 est incapable de s'exprimer, qui ne s'exprime pas, il regarde l'actualité,
00:43:50 il regarde la télévision, il s'exprime, il y a une expertise en janvier qui s'est tenue
00:43:54 qui dit qu'il y a certes quelques altérations de son discernement,
00:43:58 mais pas d'abolition de son discernement.
00:44:00 - Alors qui décide dans ces cas-là ?
00:44:02 - C'est justement le juge.
00:44:04 - Au quotidien ?
00:44:06 - Encore une fois, la curatel, ça ne l'empêche pas, il y a plein d'actes du quotidien
00:44:09 qu'il va pouvoir faire, notamment, je peux vous dire précisément,
00:44:13 j'ai regardé dans les textes, la curatel, c'est pour protéger un majeur et son patrimoine
00:44:19 lorsqu'il est en difficulté, altération de ses capacités physiques et corporelles,
00:44:23 et qu'il a besoin d'aide.
00:44:24 Donc Alain Delon, on sait qu'il est malade, il a eu un AVC en 2019,
00:44:27 et donc il est fragilisé.
00:44:29 La mise en curatel lui permet d'être conseillé et accompagné pour les actes importants,
00:44:32 comme un emprunt, la vente d'un bien immobilier,
00:44:34 il reste autonome pour accomplir des actes simples,
00:44:37 l'achat de la vie quotidienne, choix de se marier par exemple,
00:44:39 la curatel renforcée, qui est le degré le plus haut,
00:44:42 au-dessus il y a la tutelle, donc c'est en dessous de la tutelle,
00:44:45 mais il y a la curatel renforcée, et là, le curateur procède à la gestion
00:44:49 du compte bancaire de la personne protégée et règle ses dépenses.
00:44:52 Ah, ça c'est très important ce que vous dites.
00:44:54 Même dans le quotidien, c'est-à-dire que son compte bancaire...
00:44:57 Oh là là !
00:44:58 Le décor s'écroule ?
00:44:59 Eh oui, le décor...
00:45:00 Sauf les dépenses venues ?
00:45:01 Ben non, visiblement le compte bancaire est géré par le mandataire.
00:45:04 S'il veut aller faire une course d'alimentation, on ne va pas demander au curateur son avis,
00:45:10 mais effectivement les dépenses importantes, et tout ça intervient bien sûr
00:45:13 dans un contexte de très grande tension familiale.
00:45:15 On rappelle que le plan Delon est coupé en deux.
00:45:17 Vous avez d'un côté les fils, Anthony et Alain-Fabien,
00:45:20 et de l'autre Anoushka avec des règlements de compte via notamment les médias interprotégés.
00:45:23 Même si parfois le rapport de force, j'ai l'impression,
00:45:25 change même entre les enfants, parfois.
00:45:27 Alain-Fabien à un moment était assez proche d'Anthony, me semble-t-il,
00:45:32 et puis après il est plus proche d'Anoushka.
00:45:34 Entre Anthony et Anoushka, visiblement, là, les choses sont compliquées.
00:45:37 Anthony, en tout cas, Delon, qui viendra sur notre plateau pour évoquer son roman qui vient de sortir.
00:45:43 On parlera de son roman, on ne parlera pas d'autre chose quand il viendra.
00:45:48 - Dans lequel il est un peu question aussi.
00:45:50 - Il y a toujours...
00:45:52 - Ce qui entret à la réalité.
00:45:53 - Oui, il y a forcément parfois des...
00:45:54 - En tout cas, à fond de berceau, on a parlé ce matin sur RTL.
00:45:57 - Il nous reste juste 20 secondes.
00:45:59 Et s'il était vivant ?
00:46:01 - On y retourne.
00:46:03 - Parce qu'hier, vous avez vu...
00:46:06 - C'est lui qui est au Pont de Ligonnès.
00:46:08 - Oui, lorsque là, on va célébrer...
00:46:10 - Que lui soit vivant, c'est tout à fait possible.
00:46:12 C'est l'hypothèse de sa femme et de ses enfants qui est plus compliquée à...
00:46:15 - Oui, mais parce que des nouvelles investigations dans l'affaire Xavier Dupont de Ligonnès,
00:46:19 un signalement a entraîné des vérifications selon l'Est républicain.
00:46:22 On va comparer quand même des ADN.
00:46:24 Moi, je n'en parlerai pas si le procureur lui-même,
00:46:27 c'est le procureur de la République, Étienne Manteau,
00:46:29 qui a révélé qu'un témoignage avait entraîné une série de vérifications.
00:46:32 Une femme pense avoir vu Xavier Dupont de Ligonnès à Montferrand,
00:46:36 le château au sein de la communauté des sœurs de Bétanie.
00:46:39 Elle n'est pas formelle, mais pense l'avoir reconnue.
00:46:41 - Avec des signalements comme ça, il y en a eu des dizaines, des centaines...
00:46:45 - Je sais, je sais, je suis d'accord avec vous,
00:46:47 mais cette histoire est tellement fascinante qu'elle nous intéresse tous.
00:46:51 On a tous sans doute été dans un dîner où le mari disait "il est vivant",
00:46:56 où la femme disait "mais non, il est mort", sans avoir d'ailleurs aucune information.
00:47:01 Tout le monde a un avis sur cette affaire.
00:47:03 Certains imaginent même que la famille est encore vivante.
00:47:06 - Oui, alors il n'y a pas beaucoup.
00:47:08 - C'était le 14 avril 2011, donc on va célébrer les 13 années...
00:47:13 - Célébrer, c'est pas le mot, vous avez raison.
00:47:16 - Commémorer. - On va commémorer.
00:47:18 - Non, non. - Bah si, pour la...
00:47:20 - On va commémorer, on va remarquer que le 14 avril...
00:47:24 - On va marquer la date. - On va marquer l'anniversaire.
00:47:26 - La maison a été vendue depuis l'année dernière.
00:47:28 - Et la maison a été, pour une deuxième fois vendue.
00:47:30 Vous savez que, moi je vous le dis à chaque fois, je suis passé tous les jours devant cette maison.
00:47:33 C'était le boulevard Schumann à Nantes, qui amenait à l'école Saint-Stanislas.
00:47:38 - J'étais à la perverie à Sacré-Cœur, je me souviens avoir appris cette nouvelle atroce pendant un voyage de classe.
00:47:43 - Bien sûr, vous étiez à la perverie ? - J'étais à la perverie, oui.
00:47:46 - Je crois que le plus jeune enfant devait avoir deux ans de moins que moi.
00:47:50 - J'étais à la perverie, j'étais la première année de la mixité.
00:47:52 On était deux garçons dans la classe.
00:47:54 - Le procureur de la République de Nantes a enfin pris la parole, il y a un communiqué...
00:47:58 - Je vous le jure, c'est vrai. - Le procureur de la République de Nantes a enfin communiqué il y a quelques jours
00:48:01 pour dire que toute la thèse de Christine Dupont-Ligonnès ne tenait absolument pas debout.
00:48:06 Et il a rappelé que depuis 13 ans, donc 1750 signalements ont été faits en France et à l'étranger,
00:48:11 et ont été traités par les enquêteurs.
00:48:13 - Dans un monastère, vous vous souvenez, dans le Var.
00:48:16 Mais c'est normal que le procureur fasse des vérifications à partir de la DN.
00:48:19 On ne peut pas dire que ça conforte ce que le témoin dit, mais on est obligé de vérifier.
00:48:23 - Bon, on va marquer une pause, je vais vous remercier.
00:48:25 Noemi, ça va, Georges ? - Oui, je vais très bien, je vous assure.
00:48:28 - Il y a beaucoup de gens qui l'appellent. - Non, vous me laissez parler, c'est bon.
00:48:30 - Il y a beaucoup de gens qui l'appellent, qui disent, voilà, Fenech a failli quitter l'émission définitivement.
00:48:36 - C'est que les sujets sont très lourds. - Oui, mais moi je le ressens.
00:48:40 - Je suis d'accord avec vous, mais je ne suis pas responsable.
00:48:42 - Non, heureusement. - Non, c'est gentil.
00:48:45 - On va marquer une pause, on va parler de Pauvre Bithos, qui est une pièce de Jean Hanouille.
00:48:50 Très réactionnaire, Jean Hanouille, très conservateur.
00:48:53 - Oui, on peut même dire... - Il est très peu joué aujourd'hui.
00:48:56 - Contre-révolutionnaire, en tout cas, cette pièce.
00:48:58 Très peu joué, à part Antigone, qui est étudié au collège.
00:49:02 Et cette pièce, Pauvre Bithos, est l'un de ses chefs d'œuvre et qu'il a joué pour la première fois depuis 1967.
00:49:08 - Et on écoutera Michel Bouquet. - Michel Bouquet, qui en parle très, très bien.
00:49:12 - À tout de suite.
00:49:15 - Je suis mis là spontanément.
00:49:17 - Maxime Dabowy, il est là. Et vraiment, ça nous fait très plaisir,
00:49:20 parce qu'on va parler de Pauvre Bithos, qui est une pièce de Jean Hanouille, que vous avez vue.
00:49:25 - Deux fois. - Deux fois.
00:49:27 - C'est dire si j'ai aimé.
00:49:29 - Et Maxime reprend le rôle qui avait été créé, sans doute, par Michel Bouquet.
00:49:36 - Il a été non seulement créé par Michel Bouquet, donc en 1957,
00:49:39 mais il a été écrit pour Michel Bouquet, à la demande de Michel Bouquet.
00:49:44 Puisque Bouquet était déjà une énorme star, il avait 30 ans,
00:49:47 il avait joué trois pièces d'Hanouille dans lesquelles il avait brillé.
00:49:50 À l'époque, on pouvait être une star par le théâtre.
00:49:53 Et il avait dit à Hanouille, j'aimerais que tu m'écrives un Robespierre.
00:49:58 Et voilà. Et deux mois plus tard, Hanouille est venu le voir jouer au théâtre,
00:50:04 et en coulisses, il lui a apporté le manuscrit, juste avant qu'il rentre en scène,
00:50:07 qui s'appelle "Rabitos".
00:50:09 Donc en fait, ce n'est pas vraiment une pièce sur Robespierre, c'est une transposition.
00:50:13 - Et évidemment, ça nous parle aujourd'hui, puisque Robespierre est très présent,
00:50:17 il l'était moins ces dernières années, mais il est assez présent dans la société française.
00:50:21 - Ah, on en parle beaucoup !
00:50:23 - Et avec des avis parfois différents, parce qu'André Vallini disait qu'il a lu...
00:50:28 - Le dernier bouquin sur Robespierre, oui.
00:50:30 - Exactement, qu'il revisite, c'est toujours difficile de dire cela.
00:50:33 - Il revisite "La Chute de Robespierre", le 9 Terminus d'Or.
00:50:35 Il le passe heure par heure, demi-heure par demi-heure,
00:50:37 sur les 24 heures entre le 9 Terminus d'Or, le 27 juillet,
00:50:41 et le 10 Terminus d'Or, le 22, lorsqu'il a été guillotiné.
00:50:44 - C'est tellement tragique que c'est magnifique, la fin de Robespierre.
00:50:47 On ne peut que l'aimer, à ce moment-là, Robespierre.
00:50:49 - Oui, moi j'aime bien mon pauvre Robespierre.
00:50:51 - Non mais, rassurez-vous, moi non plus !
00:50:54 Mais la fin de Robespierre, quand on lui a mis un bandeau autour de la tête,
00:50:58 parce que sa mâchoire est complètement détachée,
00:51:01 il a pris un coup de pistolet dans la mâchoire,
00:51:03 et pour l'humilier, on le transporte dans tout Paris,
00:51:06 aux endroits où les pavés sont les plus saillants pour qu'il souffre.
00:51:09 - Et il hurle tout au long du trajet.
00:51:11 - Et au moment, et ça, ça ne s'était jamais vu,
00:51:15 sur l'échafaud, place de la Concorde,
00:51:19 il y a eu une telle haine envers Robespierre dans la foule,
00:51:23 et à ce moment-là, généralement, les bourreaux, si vous voulez,
00:51:27 font en sorte que le condamné souffre le moins possible, toujours.
00:51:31 Et bien, que fait le bourreau ?
00:51:33 Et c'est Michelet qui raconte ça superbement,
00:51:35 il arrache le bandeau de Robespierre, la mâchoire tombe,
00:51:39 toutes les dents tombent, il hurle !
00:51:41 C'est un moment, une douleur, mais bestiale, terrifiante,
00:51:45 et à ce moment-là, on le passe sur le bio, terminé.
00:51:47 Donc, vous voyez, il a quand même son moment de génie.
00:51:51 - Mesdames et messieurs, bonjour, bienvenue, si vous venez de vous réveiller ce matin.
00:51:55 Vous en parlez avec une jubilation qui vous fait vous inquiéter,
00:51:59 vous êtes d'un beau ville.
00:52:01 Nous sommes avec Sommeil à la Bidi, qui nous rappelle les titres.
00:52:04 On parlera évidemment de pauvre Bitos, on parlera aussi de l'actualité,
00:52:07 et puis comme c'est vendredi, on aura Vendredi Vendroux,
00:52:09 Lambrou, Brigitte Maillot, etc.
00:52:12 - Brigitte Maillot.
00:52:14 - C'est l'un de vos thèmes de débat, Pascal.
00:52:18 Un collégien violemment agressé à Virichatillon,
00:52:20 l'ado de 15 ans a été roué de coups par plusieurs personnes,
00:52:23 hier après-midi, à la sortie des cours.
00:52:25 Hospitalisé, son pronostic vital est engagé.
00:52:28 De son côté, le maire de la ville dénonce, je cite,
00:52:30 "un déchaînement d'ultra-violence".
00:52:33 Le monstre sacré du cinéma, sous curatel renforcé,
00:52:36 Alain Delon, 88 ans, était déjà placé sous le régime
00:52:39 de la sauvegarde judiciaire depuis janvier,
00:52:41 en raison de son état de santé.
00:52:43 L'avocat de l'acteur avait alors alerté la justice,
00:52:46 signalant l'urgence d'une mise sous protection de la star.
00:52:49 Et puis comme un avant-goût d'été, 23 degrés attendus
00:52:52 aujourd'hui sur la moitié nord, et samedi,
00:52:54 le thermomètre devrait s'envoler avec 26 degrés à Lacanau
00:52:58 ou encore 30 degrés à Pau.
00:53:00 Profitez-en car ça ne va pas durer,
00:53:02 retour de la grisaille dès dimanche,
00:53:05 et sur tout le territoire.
00:53:06 - Pourquoi vous riez-vous ?
00:53:08 Merci Somaya !
00:53:10 Vous n'avez jamais fait un lapsus ?
00:53:12 J'ai dit Brigitte Mayo au lieu de Brigitte Mio,
00:53:14 alors ça vous fait rire.
00:53:15 - Parce qu'on remarquait avec Eugénie qu'en ce moment,
00:53:17 les noms de famille, les prénoms...
00:53:18 - Parce que vous avez des enfants sur votre plateau.
00:53:20 On n'a pas l'habitude, jadis, ils n'étaient pas si jeunes.
00:53:23 - C'est mon impression.
00:53:26 - On fait baisser la moyenne âge.
00:53:28 - Maxim D'Amovil est assez sympathique, je trouve.
00:53:31 - J'ai une grande admiration pour Maxim D'Amovil.
00:53:33 Je l'ai vu deux fois sur scène, en Charlie Chaplin
00:53:35 et dans The Servant, qui lui avait valu son premier Molière,
00:53:37 et il était tout à fait remarquable.
00:53:39 - Et vous avez une admiration sans borne pour Michel Bouquet,
00:53:42 avec qui vous avez travaillé.
00:53:44 - Je n'ai pas travaillé avec Michel Bouquet.
00:53:46 Il se trouve qu'à l'âge de 20 ans,
00:53:48 je me destinais à faire autre chose.
00:53:51 J'étais parti pour être avocat,
00:53:53 mais ma passion, c'était le théâtre.
00:53:56 J'ai découvert Bouquet au cinéma,
00:53:58 j'ai lu des entretiens de Bouquet,
00:54:00 j'ai été passionné par cet homme, à la pensée si singulière.
00:54:03 Je me suis mis à lire tout ce qu'il a fait.
00:54:08 Il a fait beaucoup de livres d'entretiens,
00:54:10 donc je lisais, j'apprenais par coeur des passages
00:54:12 jusqu'au jour où je suis devenu comédien.
00:54:14 J'ai fait un spectacle sur lui à partir de ses propos.
00:54:17 - Vous seriez le limité, par exemple ?
00:54:19 Il y a un phrasé que je retrouve.
00:54:22 - Oh, limité, je ne sais pas.
00:54:25 Il faut avoir les bonnes répliques pour limiter.
00:54:28 - C'est un phrasé ?
00:54:30 - Je ne suis rien, je suis les rôles que je joue.
00:54:34 Il avait dit...
00:54:36 - Là où vous avez raison,
00:54:39 c'est intéressant d'écouter Bouquet parler de ce métier,
00:54:42 s'il parle du métier de comédien.
00:54:45 - Bien sûr, parce que lui,
00:54:47 il a une nature, sa nature et ses problèmes personnels,
00:54:53 son enfance, a créé le comédien qu'il est.
00:54:56 C'était un homme mutique, en grande souffrance.
00:54:59 Son père était traumatisé de guerre,
00:55:01 il ne parlait jamais.
00:55:03 Lui-même était dans un mutisme total,
00:55:05 d'une timidité maladive.
00:55:07 Il s'est construit par les grands auteurs.
00:55:11 Il est devenu un acteur en creux,
00:55:14 parce qu'il restituait la parole des grands auteurs.
00:55:18 Il avait une culte des auteurs.
00:55:20 Lui, c'était un espace vide.
00:55:23 Ce n'était pas l'acteur tout puissant
00:55:26 qui arrive chargé de son intériorité.
00:55:28 Il disait, à l'intérieur, il n'y a rien !
00:55:31 - Mais qu'est-ce qu'on va chercher ?
00:55:34 - Il se nourrissait.
00:55:36 Du coup, ça en faisait un acteur.
00:55:38 Il fait d'une grande humilité.
00:55:40 C'est marrant, parce que ce compagnonnage,
00:55:43 il est double.
00:55:45 Le directeur du Théâtre Héberthaud, Francis Lombrail,
00:55:48 il a acheté le Théâtre Héberthaud en 2013-2014
00:55:55 pour jouer avec Bouquet.
00:55:57 C'était son grand rêve.
00:55:59 Ils ont joué à tort ou à raison ensemble.
00:56:01 Bouquet lui parlait tout le temps de "Pauvre Bithos".
00:56:04 Il s'est dit qu'il fallait le remonter.
00:56:07 - Quand vous jouez sur...
00:56:09 On va parler de Nakamura.
00:56:11 - Évidemment, c'est totalement logique !
00:56:14 (rires)
00:56:16 - Quand vous jouez Bithos ou un autre personnage,
00:56:21 vous pensez à autre chose ?
00:56:23 - Bien sûr !
00:56:25 - Vous vous dites que vous êtes en train de jouer
00:56:28 et que vous êtes concentré pendant 1h30, 2h...
00:56:32 - On est évidemment très concentré sur tout ce qu'on a à faire.
00:56:37 L'idée, c'est d'être dans l'écoute la plus active
00:56:42 par rapport aux autres, à ce qui se passe sur le plateau.
00:56:46 Tous les soirs, l'objectif de l'acteur, c'est de réinventer.
00:56:50 Il ne s'agit pas de faire différent tous les soirs.
00:56:53 L'idéal étant de réinventer la même chose.
00:56:56 Mais si vous n'êtes pas dans l'instant,
00:56:59 vous êtes dans la copie.
00:57:01 Si vous êtes dans la copie, les gens le sentent.
00:57:04 C'est Diderot qui parle du paradoxe du comédien.
00:57:07 Le comédien est à la fois complètement là
00:57:10 et on pense à plein de choses.
00:57:12 On se dit qu'il y a des choses dans la salle,
00:57:15 que ça gonfle, qu'il y a des parents...
00:57:18 Ou qu'on pense qu'il va falloir que ce soir,
00:57:21 on fasse ça en sortant...
00:57:23 On pense à plein de choses.
00:57:25 Et surtout, on pense à ce qu'on est en train de faire.
00:57:28 - Plus génie !
00:57:30 - Je voudrais juste dire un mot sur la pièce.
00:57:33 - Tout à l'heure.
00:57:35 - Vous vous ennuiez pas ?
00:57:37 - Oui, on va en reparler.
00:57:39 - Le rythme de notre émission...
00:57:41 D'abord, ça nous fait plaisir
00:57:43 d'avoir des comédiens sur ce plateau.
00:57:46 Mais c'est vrai que j'essaie de matcher avec l'actualité.
00:57:49 Et Mme Macron a parlé de "Haya Nakamura",
00:57:52 sur lequel vous aviez été un peu sévère, Jénie Bastier.
00:57:55 - Je vais juste citer les paroles de ses chansons.
00:57:58 - Oui, mais...
00:58:00 - Audiard, quand il allait dans les bistrots,
00:58:04 il ne reprenait pas les mots des bistrots.
00:58:07 Il réinventait...
00:58:09 - Vous vous préparez vraiment, Audiard, à "Haya Nakamura" ?
00:58:12 - Non, je termine ma phrase déjà.
00:58:14 Parce qu'autrement, j'appelle Georges Fedeck.
00:58:16 Et là, Georges Fedeck, ça va pas rigoler.
00:58:19 - Il prenait une matière, il la réinventait
00:58:22 pour mettre des dialogues qui n'avaient jamais été dans la bouche des gens.
00:58:25 Les gens disent que c'était l'argot des bistrots.
00:58:27 Non, en fait, c'était sublimé.
00:58:29 Les paroles d'Haya Nakamura, je les ai lues,
00:58:32 ce sont des paroles sublimées.
00:58:35 Personne ne parle comme ça.
00:58:37 Personne ne parle comme elle écrit. Personne.
00:58:39 - Sublimé.
00:58:41 - Mais Georges, ça veut dire quoi ?
00:58:43 - Quand je dis sublimé, c'est pas un jugement de valeur.
00:58:46 - De toute façon, elle ne va pas chanter ses propres chansons,
00:58:48 donc le débat n'est pas là-dessus.
00:58:50 - Ce que je veux vous dire, c'est que
00:58:52 l'attaquer sur les paroles qu'elle ne parle pas français,
00:58:55 je trouve que ce n'est pas le bon argument.
00:58:58 - Ce n'est pas le bon argument, mais vous avez le droit.
00:59:00 - D'abord, on a...
00:59:01 - Alors, écoutons le président Macron et je vous donne la parole.
00:59:03 - Il voit une tue dans le champ de Georges Fenech.
00:59:05 - Écoutez, autrement, Georges Fenech...
00:59:07 - Je vais faire une Georges Fenech.
00:59:09 - Je fais une Georges Fenech, je m'en vais.
00:59:11 Messieurs les censeurs, bonsoir.
00:59:13 - Je constate une chose, c'est une artiste qui est,
00:59:17 je prends pour parlant le bon français,
00:59:19 la plus trimée parmi les artistes francophones.
00:59:22 Elle est partagée, elle parle à un bon nombre de nos compatriotes.
00:59:26 Et je pense qu'elle a tout à fait sa place
00:59:28 dans une cérémonie d'ouverture ou de clôture des Jeux.
00:59:30 Je ne dévoilerai pas ici les détails.
00:59:33 Mais si elle fait partie avec d'autres artistes de cette cérémonie,
00:59:36 je pense que c'est une bonne chose.
00:59:38 Parce que ces Jeux et ces cérémonies doivent nous ressembler.
00:59:42 Et donc, elle participe justement aussi de la culture française,
00:59:47 de la chanson française.
00:59:49 - Et du piaf.
00:59:50 - Vous parlez d'Ayana Kamoura. Et du piaf aussi.
00:59:52 - Et du piaf. Non, mais sérieusement.
00:59:54 Je ne dévoilerai pas le détail.
00:59:56 En tout cas, je veux défendre ici ces choix.
00:59:59 Et défendre le fait qu'il doit y avoir une liberté artistique.
01:00:02 Et il ne faut pas ici faire de politique.
01:00:05 Et je pense que derrière cette liberté artistique,
01:00:07 il doit y avoir la volonté,
01:00:09 et que je veux ici protéger, d'abord d'être libre,
01:00:12 de choisir les artistes qui se produiront.
01:00:15 S'assurer qu'ils représentent la France dans sa diversité,
01:00:18 dans son rayonnement, dans tous ses arts et son excellence.
01:00:22 - Vous êtes en train de révéler la caméra.
01:00:24 - Non, je ne vais pas rentrer là-dedans.
01:00:26 - Vous connaissez la chanson préférée d'Amelia Kastelianou.
01:00:28 - Oui, oui, oui.
01:00:29 - Et la vôtre d'Amelia Kastelianou.
01:00:30 - Non, je lui ai dit à elle, mais je ne rentrerai pas là-dedans.
01:00:33 Je ne vais pas faire de commentaire au-delà de ça.
01:00:35 - Moi, je ne la connaissais pas.
01:00:36 J'ai découvert les paroles.
01:00:38 Je suis désolé. D'abord, ça m'amuse.
01:00:40 Je les trouve plutôt marrantes.
01:00:41 "Hello papy, mais qu'est-ce que c'est que ça ?
01:00:43 J'entends des balles atroces sur moi.
01:00:44 Ah, ce qui paraît, je te cours après.
01:00:46 Oh, yé, yé, ça ne va pas. T'es taré."
01:00:48 Je trouve que ça me fait rire.
01:00:49 En fait, je trouve qu'il y a beaucoup d'humour.
01:00:50 - Mais t'en es pour vous.
01:00:51 - Je trouve qu'il y a beaucoup d'humour.
01:00:52 Je ne parle pas d'elle.
01:00:54 - Je refuse de rentrer dans ce débat.
01:00:56 - Mais tout le monde disait qu'elle n'écrit pas français.
01:00:58 - D'accord, mais maintenant, il est biaisé.
01:00:59 De toute façon, est-ce que vous êtes raciste ou pas raciste
01:01:01 d'être pour ou contre Ayanna Camorra ?
01:01:04 Je trouve que ce débat a été biaisé.
01:01:06 Et aujourd'hui, on en fait un chantage au racisme, à l'antiracisme,
01:01:09 qui fausse complètement le débat.
01:01:11 Et je refuse de rentrer dans cette polémique.
01:01:12 Moi, j'ai juste dit que je trouvais que ses paroles n'étaient pas d'un niveau extraordinaire
01:01:15 et qu'elles ne faisaient pas honneur à la langue française.
01:01:17 Voilà, c'est tout ce que j'ai dit.
01:01:19 Je ne vais pas me mettre en grève de la femme si elle a laissé mon lit d'ouverture.
01:01:24 Ne vous inquiétez pas pour ça.
01:01:25 Ce n'est pas ma priorité matin, midi et soir, simplement.
01:01:28 J'en ai assez aussi de ce chantage au racisme.
01:01:31 Si on critique une artiste noire, on est forcément raciste dans ce pays.
01:01:34 Ce n'est pas vrai.
01:01:35 On peut critiquer Ayanna Camorra sans avoir une once de racisme en soi.
01:01:37 Voilà, c'est tout.
01:01:38 C'est tout ce que je dis.
01:01:39 Sauf que c'est elle qui vend le plus de disques au monde.
01:01:41 Oui, d'accord.
01:01:42 Peu importe, on peut la critiquer.
01:01:43 Oui, mais chacun...
01:01:44 La critique artistique...
01:01:45 Moi, je préfère Brassens.
01:01:46 Et je n'en fais pas une bataille culturelle.
01:01:49 Je donne mon avis.
01:01:50 Non, je ne pense pas que ça...
01:01:51 Mais bon, chacun...
01:01:52 Vous dansez moins bien sur Brassens que sur Ayanna Camorra.
01:01:54 Au-delà de l'opinion que chacun peut avoir sur Ayanna Camorra,
01:01:58 ce qui me gêne dans cette séquence,
01:01:59 c'est qu'on a quand même un dévoiement total de ce qui était la logique de la Ve République,
01:02:02 tel qu'exposé par De Gaulle dans son discours de Bailleux.
01:02:04 Le président de la République, c'est censé être la clé de voûte des institutions.
01:02:07 Emmanuel Macron, lorsqu'il a été élu en 2017, avait dit que sa parole serait rare.
01:02:11 Est-ce que c'est vraiment le rôle d'un président de la République
01:02:13 d'aller commenter la présence d'Ayanna Camorra à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques ?
01:02:17 Il y a quand même un appauvrissement de la parole présidentielle que je trouve assez saisissant.
01:02:21 Quand vous avez les Jeux Olympiques dans un pays,
01:02:25 évidemment que le président de la République regarde ce qu'il y aura dans cette cérémonie,
01:02:31 ne me choque pas beaucoup.
01:02:33 Tu vas parler au monde entier, tu vas avoir des milliards de téléspectateurs.
01:02:36 Évidemment que le président de la République regarde ce qui va se faire.
01:02:40 Ça me paraît plutôt logique.
01:02:43 Si Nicolas Sarkozy était président de la République,
01:02:46 je pense qu'il regarderait la cérémonie d'ouverture.
01:02:49 On est déjà un peu sortis de la logique de la Ve République sous Nicolas Sarkozy.
01:02:53 On peut partager ce point de vue.
01:02:55 Oui, mais j'entends bien.
01:02:57 On peut rester au discours de Bayeux.
01:03:01 Évidemment que les JO seront l'image de la France.
01:03:08 Il y aura des milliards de téléspectateurs sur la cérémonie d'ouverture.
01:03:11 Donc forcément, au plus haut niveau de l'État, on s'intéresse à l'image.
01:03:15 Et il n'y aura pas des milliards de visiteurs parce que les hôtels ne sont pas remplis.
01:03:17 Est-ce que vous avez vu ce plongeon ?
01:03:19 Hier, on a inauguré. Il n'y a pas de chance, le monsieur qui a plongé.
01:03:21 Je trouve formidable ce qu'il a fait.
01:03:23 L'autodérision de cet homme-là.
01:03:25 Vous voyez l'image ? Regardez à droite.
01:03:27 Il a raté son plongeon.
01:03:29 On va revoir l'image.
01:03:31 En fait, c'était Jacques Vendredi.
01:03:33 Il a plongé la semaine dernière.
01:03:35 Jacques Vendredi a mieux plongé.
01:03:37 Regardez à droite.
01:03:39 Il est vite sur le pôle monde.
01:03:41 Il y avait tout le monde.
01:03:43 Mais c'est là qu'il est formidable.
01:03:45 Il est formidable cet homme.
01:03:47 Je ne sais pas comment d'ailleurs il s'appelle.
01:03:49 On va l'écouter. Il a fait une vidéo.
01:03:51 Alexis Jeandard.
01:03:53 Très sympa. Très rigolo.
01:03:55 Tu sauves tout avec l'humour.
01:03:57 Bien sûr.
01:03:59 Bon, allez, il est l'heure. Je prends la parole.
01:04:01 Parce qu'avec ce qui s'est passé,
01:04:03 je crois que vous avez envie d'un petit débrief.
01:04:05 Je vais vous expliquer ce qui s'est passé ce matin.
01:04:07 Déjà, je tiens à rassurer tout le monde.
01:04:09 Tout va bien. Je ne me suis pas fait mal.
01:04:11 Il y avait un peu de sang, mais ce n'est pas grave.
01:04:13 Ça ne m'empêchera pas d'aller m'entraîner cet après-midi.
01:04:15 Sachez une chose, c'est que
01:04:17 j'ai glissé. Non, je n'ai pas glissé.
01:04:19 J'ai eu une petite faiblesse sur la jambe.
01:04:21 J'ai chuté devant le président. J'ai chuté devant la France entière.
01:04:23 Je reçois des messages.
01:04:25 Ce n'est pas possible.
01:04:27 Amusez-vous, c'est le moment de me vanner.
01:04:29 Parce que là, franchement, je mérite de ouf.
01:04:31 Bon, voilà.
01:04:35 Oui, il est drôle.
01:04:37 Pauvre Mithos.
01:04:39 Que vouliez-vous dire ?
01:04:41 Pauvre Mithos. J'ai vu deux fois la pièce.
01:04:43 Elle est extraordinaire. C'est un moment génial.
01:04:45 C'est l'intégrale, d'ailleurs ?
01:04:47 Non, mais l'intégrale fait 2h05.
01:04:49 C'est à vous de... 5 secondes, simplement.
01:04:51 Pardon, non, mais c'est moi qui vous ai coupé.
01:04:53 C'est moi qui vous ai coupé.
01:04:55 L'intégrale fait 2h05.
01:04:57 Non, ils l'ont divisée en...
01:04:59 C'est du même pénible.
01:05:01 Laissez parler au génie, enfin.
01:05:03 Bon.
01:05:07 Elle dure 1h30,
01:05:09 alors qu'initialement, elle dure 3h,
01:05:11 je crois, donc elle est pas mal dégraissée.
01:05:13 Mais du coup, ça gagne en rythme.
01:05:15 Certains, les puristes, diront qu'on perd du texte,
01:05:17 mais ça gagne en rythme.
01:05:19 C'est une pièce formidable, parce qu'il y a un arrière-fond historique.
01:05:21 Moi, je la trouve très actuelle,
01:05:23 parce que c'est une pièce sur la tyrannie de la vertu,
01:05:25 et comment, au nom du bien,
01:05:27 on en vient à vouloir décimer l'humanité.
01:05:29 Il y a une réplique, d'ailleurs,
01:05:31 formidable, qui dit
01:05:33 "J'ai remarqué que les gens qui parlent le plus de l'humanité
01:05:35 sont les plus promptes à vouloir décimer leurs semblables."
01:05:37 Donc c'est une pièce sur la vertu,
01:05:39 la tyrannie de la vertu,
01:05:41 qui a un côté très actuel.
01:05:43 Et évidemment, Maxime Lavoville est formidable
01:05:45 dans son rôle principal, et il est très modeste,
01:05:47 donc il ne l'a pas rappelé, mais il a été nominé au Molière
01:05:49 dans le rôle de meilleur acteur pour ce rôle.
01:05:51 Et c'est amplement mérité.
01:05:53 Je recommande
01:05:55 à tous nos spectateurs
01:05:57 de prendre leur place au Théâtre Héberthaud.
01:05:59 Mais c'est vrai,
01:06:01 vous étiez jadis un homme de gauche, André Valigny.
01:06:03 Je suis toujours de gauche.
01:06:05 C'est vrai que...
01:06:07 C'est intéressant, ce que dit Eugénie,
01:06:09 parce qu'on traverse tous la vie
01:06:11 avec des gens de droite
01:06:13 et des gens de gauche.
01:06:15 Et on est parfois frappé
01:06:17 chez les gens de gauche qu'on ne trouve pas
01:06:19 chez les gens de droite.
01:06:21 Des immenses donneurs de leçons.
01:06:23 Gerard Miller, lui, c'est le top là-dedans.
01:06:25 Et puis, quand tu rentres
01:06:27 dans leur vie, c'est des gens qui sont incapables
01:06:29 simplement d'être gentils
01:06:31 avec leur entourage.
01:06:33 Et ça, c'est l'apanage parfois
01:06:35 de la gauche et de cette gauche morale.
01:06:37 Est-ce que vous partagez...
01:06:39 Je n'ai aucune preuve
01:06:41 de ce que je dis statistiquement.
01:06:43 Je n'ai aucune preuve statistique.
01:06:45 C'est empirique, ce que je dis là.
01:06:47 Et dans notre métier,
01:06:49 par exemple, dans mon métier,
01:06:51 il y a des gens qui ont une image absolument magnifique.
01:06:53 Et t'apprends
01:06:55 comment ils se conduisent
01:06:57 et comment ils travaillent avec les uns les autres.
01:06:59 Et, généralement, la bonne conscience de gauche
01:07:01 permet...
01:07:03 - Je pense qu'il y a des gens de gauche, effectivement,
01:07:05 qui sont hypocrites et qui ne mettent pas
01:07:07 dans leur vie, en pratique, ce qu'ils professent
01:07:09 par ailleurs. Je pense que c'est la même chose à droite.
01:07:11 - Mais ce n'est pas le cas de Bithos.
01:07:13 - Moi, je le connais à droite.
01:07:15 - Le Bithos et Robespierre, la pièce...
01:07:17 - Non, mais la vertu ! La vertu me fait peur !
01:07:19 - Robespierre est vertueux.
01:07:21 Il n'y a pas de différence entre ce qu'il dit et ce qu'il fait.
01:07:23 Il est encore plus... - Robespierre était totalement
01:07:25 vertueux, incorruptible. C'est comme ça qu'on l'a surnommé.
01:07:27 Il était même vierge. On pense qu'il n'a jamais
01:07:29 fait l'amour. Et il avait une phrase...
01:07:31 - Je sais expliquer cela. - Il a eu une phrase
01:07:33 formidable. Il a dit... - Il n'aime pas la vie.
01:07:35 - La vertu ! - Vous êtes sûr de ça ?
01:07:37 - Oui. Qu'il était vierge ? Non, mais je n'y étais pas.
01:07:39 - C'est ce qu'on disait. - Tous les historiens le pensent.
01:07:41 - Probablement. - Eleanor Dupley
01:07:43 était amoureuse de lui. La fille de son logeur,
01:07:45 le menuisier Dupley, rue Saint-Honoré.
01:07:47 Mais lui n'a jamais touché Eleanor Dupley.
01:07:49 Et même Danton, d'ailleurs, dans le film de Vajda,
01:07:51 il paraît même que Danton n'a jamais touché une femme.
01:07:53 - Mais dans la pièce, il y a ce qui s'applique aussi.
01:07:55 - C'est le par-dieu qui joue Danton.
01:07:57 La vertu et la terreur. Robespierre disait
01:07:59 "La terreur sans laquelle la vertu est impuissante,
01:08:01 la vertu sans laquelle la terreur est funeste."
01:08:03 Ils mariaient les deux. La vertu et la terreur.
01:08:05 L'une n'allait pas sans l'autre.
01:08:07 - C'est le puritanisme aussi.
01:08:09 - Je vais vous faire un aveu, cher Pascal.
01:08:11 J'ai eu ma période robespierriste.
01:08:13 J'ai eu ma période Saint-Just.
01:08:15 Quand j'avais 27-28 ans,
01:08:17 on était au moment du bicentenaire de la Révolution française,
01:08:19 je lisais tout ce qu'on pouvait lire sur Saint-Just.
01:08:21 Plus encore sur Saint-Just que sur Robespierre.
01:08:23 J'en suis revenu.
01:08:25 Aujourd'hui, je pense, comme Marguerite Hursonard,
01:08:27 que Saint-Just était un jeune homme
01:08:29 infecté d'idéologies violentes.
01:08:31 - Ils ont des héréties politiques aujourd'hui.
01:08:33 - C'est intéressant.
01:08:35 Ce qui m'étonne toujours,
01:08:37 je commence à apprendre à vous connaître,
01:08:39 comment un homme comme vous,
01:08:41 à 27 ans, vous n'avez pas 18 ans,
01:08:43 peut-il tomber
01:08:45 dans Saint-Just ou dans Robespierre ?
01:08:47 - J'avais soif d'absolu,
01:08:49 de pureté révolutionnaire.
01:08:51 J'étais très à gauche à l'époque.
01:08:53 Je suis toujours à gauche,
01:08:55 maintenant républicaine, modérée,
01:08:57 réaliste et responsable.
01:08:59 Quand on a 25 ans, je sortais de Sciences Po,
01:09:01 j'étais l'assistant parlementaire de Gisèle Halimi,
01:09:03 qui était une femme très à gauche.
01:09:05 J'ai commencé à lire des choses sur Saint-Just
01:09:07 et sur Robespierre.
01:09:09 Je me suis passionné pour cette page
01:09:11 noire de la Révolution française.
01:09:13 J'en suis revenu.
01:09:15 - Est-ce qu'on a un extrait, Marine Lenson,
01:09:17 de la pièce "Pauvre Bitos" ?
01:09:19 Et vous nous direz comment la salle réagit,
01:09:21 en quoi est-elle moderne ?
01:09:23 Voyons un extrait
01:09:25 de cette pièce.
01:09:27 "Pauvre Bitos"
01:09:29 - Un dîner de tête, ça ne se fait plus,
01:09:31 ça va être sinistre !
01:09:33 Mais j'y compte bien !
01:09:35 J'ai naturellement persuadé Bitos de se faire
01:09:37 la tête de Robespierre
01:09:39 et la course comporte une mise à mort.
01:09:41 - Je ne peux pas me prêter au jeu de ce soir,
01:09:43 ce serait trop cruel.
01:09:45 - D'abord, on n'est jamais trop cruel avec les imbéciles.
01:09:47 - Après tout, ce n'est qu'une farce.
01:09:49 Et Bitos, c'est un homme médiocre.
01:09:51 - Je suis ravi de l'occasion que vous me donnez
01:09:53 de redire à André Bitos ce que je pense de lui
01:09:55 sous le masque de Camille.
01:09:57 - Légèrement !
01:09:59 - La sale petite pisse froide !
01:10:01 - Non, il me semble
01:10:03 que vous dépassez la mesure maintenant, mon cher.
01:10:05 - Depuis la guerre, j'ai renoncé à être véhicule.
01:10:07 - Je vous trouve répugnant.
01:10:13 - Monsieur, retirez le mot.
01:10:15 - Trop tard, il s'est envolé.
01:10:17 - Arrête !
01:10:19 - Arrête !
01:10:21 - Repose-moi par terre !
01:10:23 - Vous n'avez jamais aidé un ami, monsieur ?
01:10:25 - Jamais !
01:10:27 - Enfin un cri du cœur !
01:10:29 - Tout le monde me repose, toujours !
01:10:31 - Et moi, je suis bon !
01:10:33 - Ne me faites pas mal à une mouche !
01:10:35 - Et vous croyez que c'est drôle au petit matin d'être obligé d'aller voir mourir
01:10:37 quelqu'un que vous connaissez ? C'est horrible !
01:10:39 - J'ai failli vomir mon café au lait !
01:10:41 - Pauvre Bitos.
01:10:43 - C'est au théâtre Hébert.
01:10:45 Ce qui est marrant, ce qu'on disait en début de conversation,
01:10:47 c'est que la pièce, au départ, faisait 3h ou 3h30.
01:10:49 C'est-à-dire que le public des années 60
01:10:51 était capable d'accepter une pièce de 3h30,
01:10:53 alors que le public, aujourd'hui, ne serait sans doute pas capable de l'accepter.
01:10:57 - La pièce faisait plutôt 2h50.
01:10:59 Et effectivement, c'est une autre époque.
01:11:01 Il y avait un entraque.
01:11:03 Oui, ça, c'est plus possible aujourd'hui.
01:11:05 Et puis, il faut quand même dire les choses.
01:11:07 La pièce d'origine,
01:11:09 quand bien même
01:11:11 le public serait disposé à rester
01:11:13 3h dans le théâtre, est trop bavarde.
01:11:15 C'était quand même le défaut d'Annouilh.
01:11:17 Souvent.
01:11:19 Et moi, je pense que ça vient du fait, simplement,
01:11:21 qu'il disait dans ses mémoires que, jeune,
01:11:23 son drame d'auteur, c'est qu'il ne savait pas produire en quantité.
01:11:27 Il écrivait des pièces qui faisaient 4 pages.
01:11:29 Je pense que le jour où il a réussi à produire,
01:11:31 il a un peu surproduit.
01:11:33 Je pense qu'on peut dire que,
01:11:35 de toute façon,
01:11:37 ça finissait potentiellement par devenir,
01:11:39 parfois un peu verbeux,
01:11:41 parfois...
01:11:43 Je pense que, de toute façon,
01:11:45 il fallait couper cette pièce.
01:11:47 - Avant de partir voir notre ami Jacques Vendroux,
01:11:49 j'aime bien les archives,
01:11:51 et j'ai trouvé une séquence
01:11:53 où Michel Bouquet parle...
01:11:55 Vous connaissez peut-être cette séquence, d'ailleurs.
01:11:57 - Bien sûr !
01:11:59 - Quand il parle d'André Bithos.
01:12:01 - Cette silhouette est celle du pauvre Bithos,
01:12:03 du pauvre Bithos de Jean Annouilh,
01:12:05 que vous pouvez voir chaque soir
01:12:07 au Théâtre de Paris.
01:12:09 Le pauvre Bithos,
01:12:11 qui a été invité à un dîner de tête,
01:12:13 va se faire celle de Robespierre.
01:12:15 Peu à peu, il s'identifiera à lui.
01:12:19 Et je crois, Michel Bouquet,
01:12:23 que pour mieux comprendre la raison
01:12:25 de cette identification,
01:12:27 il faudrait expliquer
01:12:29 les circonstances du dîner,
01:12:31 et surtout le caractère de Bithos.
01:12:33 - Bien, les circonstances du dîner
01:12:35 sont les suivantes,
01:12:37 des amis de collège,
01:12:39 un boursier qui a été pris
01:12:41 dans ce collège de père
01:12:43 gratuitement, parce que
01:12:45 sa mère a rendu des services au collège
01:12:47 et que c'est un forantème, que c'est un garçon
01:12:49 extraordinairement brillant dans les études,
01:12:51 a été accueilli dans ce collège
01:12:53 et il y a rencontré
01:12:55 des camarades de classe, des camarades de promotion,
01:12:57 qui sont tous des gens
01:12:59 d'une certaine caste dans la société,
01:13:01 qui sont tous des gens à particules.
01:13:03 Ces gens,
01:13:05 évidemment,
01:13:07 ont toujours été choqués
01:13:09 de rencontrer
01:13:11 ce forantème
01:13:13 et ce petit boursier cafard, comme ils disent à côté d'eux,
01:13:15 l'ont toujours battu froid.
01:13:17 Lui a essayé, par tous les moyens,
01:13:19 d'attirer, enfin, leur sympathie.
01:13:21 Il n'y est pas parvenu.
01:13:23 Il en a souffert beaucoup, étant enfant.
01:13:25 Il s'est vengé en gagnant
01:13:27 tous les prix possibles et imaginables.
01:13:29 Et
01:13:31 il est sorti vraisemblablement
01:13:33 de ce collège
01:13:35 pour rentrer dans l'administration,
01:13:37 dans l'administration, dans la magistrature.
01:13:39 À la libération,
01:13:41 enfin, après la libération, ce garçon,
01:13:43 André Pitot, s'est devenu substitut
01:13:45 du procureur de la République, c'est-à-dire
01:13:47 à une place assez importante
01:13:49 dans la petite sous-préfecture
01:13:51 du centre de la France
01:13:53 où il a été nommé.
01:13:55 Et ses amis, qui sont restés, eux,
01:13:57 dans cette sous-préfecture,
01:13:59 décident
01:14:01 une soirée où ils vont le berner,
01:14:03 se moquer de lui, mais d'une manière,
01:14:05 pour certains, en tout cas,
01:14:07 assez préméditée
01:14:09 et assez sauvage. C'est une sorte de
01:14:11 mise à mort.
01:14:13 - Pauvre Mitos de Jean-Hanouk, au théâtre Hébert-Houlte.
01:14:15 Chaque vendredi, nous sommes avec
01:14:17 Jacques Vendroux. C'est maintenant.
01:14:19 - Est-ce qu'il est de suite, ça ?
01:14:27 - Ah, c'est moins dangereux.
01:14:29 - Vous savez, Jacques, toute la semaine,
01:14:31 on m'a parlé de votre
01:14:33 exploit en skinotique
01:14:35 et beaucoup de gens se sont inquiétés.
01:14:37 Je suis heureux que vous soyez
01:14:39 sur une table de ping-pong.
01:14:41 - C'est mieux, c'est moins dangereux.
01:14:43 - J'ai eu très peur la semaine dernière.
01:14:45 Faites attention à vous, quand même.
01:14:47 Vous ne pouvez pas faire ça.
01:14:49 Vous ne pouvez pas nous faire peur.
01:14:51 - Je vous dis tout de suite, Pascal,
01:14:53 que les choses soient claires.
01:14:55 Je vais recommencer le skinotique
01:14:57 d'une manière un petit peu plus performante.
01:14:59 Je vais vous le dire. Et là, je suis à Limay,
01:15:01 qui est le centre international
01:15:03 de tennis de table.
01:15:05 C'est un grand club de Limay
01:15:07 où on s'entraîne beaucoup au tennis de table.
01:15:09 Vous savez que
01:15:11 le tennis de table,
01:15:13 c'est un sport très populaire,
01:15:15 surtout en Asie et en Chine.
01:15:17 Près de 40 millions de licenciés.
01:15:19 Et le tennis de table arrive au JO de Séoul.
01:15:21 C'est un sport qui est largement
01:15:23 dominé par la Chine, mais ça, vous le savez.
01:15:25 Et les JO de 2024, avec l'équipe de France,
01:15:27 bien sûr, de tennis de table,
01:15:29 les épreuves vont se dérouler du 27 juillet
01:15:31 au 10 août à l'Arena Paris Sud.
01:15:33 Et vous savez qu'il y a deux stars.
01:15:35 C'est les frères Alexis et Félix Lebrun,
01:15:37 qui sont des chances de médaille
01:15:39 sur le plan collectif
01:15:41 et sur le plan individuel.
01:15:43 Et surtout, l'un des grands champions,
01:15:45 c'est Jean-Philippe Gratien, bien sûr,
01:15:47 et surtout Jacques Secrétain.
01:15:49 Donc, aujourd'hui, je vais faire
01:15:51 une nouvelle démonstration qui est forcément
01:15:53 beaucoup moins dangereuse que
01:15:55 le skinotique de la semaine dernière.
01:15:57 Mais il y aura d'autres aventures qui sortent de l'ordinaire.
01:15:59 Et je remercie tous les dirigeants de Limay
01:16:01 qui m'ont reçu. Et vous allez voir, Pascal,
01:16:03 j'ai gardé de beaux restes pour jouer au ping-pong.
01:16:05 Regardez. Voilà.
01:16:07 Voilà, mon petit Pascal.
01:16:09 Voilà.
01:16:11 C'est pas mal quand même.
01:16:13 Je joue avec...
01:16:15 Donnez-moi son nom. Comment il s'appelait,
01:16:17 le monsieur...
01:16:19 Comment ? - Laurent. - Laurent.
01:16:21 C'est Laurent. - Mais c'est un bon joueur, Laurent,
01:16:23 ou c'est un joueur de... - Un des meilleurs
01:16:25 joueurs du monde. Voilà.
01:16:27 - Ah bon ? - Il est un des meilleurs joueurs du monde
01:16:29 et il voulait absolument jouer contre moi.
01:16:31 Je lui ai dit que c'était pour votre émission
01:16:33 et il m'a dit oui tout de suite.
01:16:35 Et donc, vous voyez, pour le moment, c'est bien, non ? Regardez.
01:16:37 - Il y a du lift, non ? - Regardez, mon petit.
01:16:39 Regardez.
01:16:41 Regardez le smash.
01:16:43 Ah merde. Pardon. - Non, mais vous jouez bien.
01:16:45 - Oui, il est... - Non, je joue pas bien.
01:16:47 - On voit que quand vous étiez
01:16:49 à France Inter, dans la rédaction,
01:16:51 vous jouiez à la table de ping-pong ?
01:16:53 - Il était bon au tennis aussi. - Vous vous entraîniez,
01:16:55 vous étiez bon au tennis aussi, Jacques ?
01:16:57 - Ah oui. - J'étais pas mal.
01:16:59 - Ah non, mais vous êtes un sportif... - J'étais pas mal.
01:17:01 - Vous êtes un sportif complet. Bon, Jacques,
01:17:03 on vient vous revoir tout à l'heure.
01:17:05 Nous passons... Nous, l'ami,
01:17:07 comme chaque
01:17:09 samedi, cette fois sur C8,
01:17:11 l'essentiel chez Labros,
01:17:13 c'est samedi à 13h, Philippe Labros,
01:17:15 soit Jean-Paul Enthoven,
01:17:17 dont le sixième roman, si le soleil s'en souvient,
01:17:19 vient de sortir chez Grassey.
01:17:21 Il y revient pour la première fois sur son enfance
01:17:23 algérienne, tourmentée par la guerre
01:17:25 et la violence. Écoutons cet extrait.
01:17:27 - J'ai toujours été
01:17:29 en colère contre cette enfance-là.
01:17:31 J'ai pensé que le destin s'était trompé de destination.
01:17:33 Moi, je rêvais de France harmonieuse,
01:17:35 je rêvais de
01:17:37 château de la Loire, de jardin...
01:17:39 - Vous vouliez partir, d'ailleurs. Vous vouliez pas...
01:17:41 - Oui, je priais le général de Gaulle
01:17:43 pour qu'il trahisse
01:17:45 encore plus vite
01:17:47 les gens d'Algérie
01:17:49 pour qu'on puisse partir encore plus vite.
01:17:51 On m'avait donné le prénom d'un grand écrivain français.
01:17:53 Donc, je voulais partir.
01:17:55 - Jean-Paul.
01:17:57 - Pardon ? - Jean-Paul.
01:17:59 - Oui, bien sûr.
01:18:01 Et donc,
01:18:03 j'avais l'impression
01:18:05 d'une erreur du destin.
01:18:07 C'était pas ma place.
01:18:09 Entre l'incroyable bêtise coloniale
01:18:11 et l'invraisemblable
01:18:13 bêtise et cruauté
01:18:15 de ce qui allait être et qui était déjà
01:18:17 l'islamisme.
01:18:19 Donc, qu'est-ce que je faisais
01:18:21 là au milieu ?
01:18:23 (musique)
01:18:25 - C'est donc samedi à
01:18:27 13h sur C8
01:18:29 avec Philippe Labreau. Les autres invités
01:18:31 sont la réalisatrice Stéphanie DiGiusto
01:18:33 et les chanteurs
01:18:35 du groupe Les Coquettes que vous avez entreaperçus.
01:18:37 Docteur Millot,
01:18:39 tous les samedis à 10h30 sur C News.
01:18:41 Retrouvez Brigitte Millot qui nous parlera
01:18:43 de ces nouveaux médicaments très efficaces
01:18:45 pour maigrir.
01:18:47 - C'est quoi et d'où
01:18:49 il vient ce traitement ?
01:18:51 - Alors, j'allais dire que c'est une découverte un peu par hasard.
01:18:53 Parce qu'en fait, c'était
01:18:55 un traitement qu'on avait utilisé
01:18:57 pour autre chose, pour le diabète.
01:18:59 Le diabète, c'est quand on a trop
01:19:01 de sucre dans le sang.
01:19:03 Donc ce traitement, il était utilisé
01:19:05 depuis une quinzaine d'années pour faire baisser
01:19:07 le taux de sucre dans le sang.
01:19:09 Et ils se sont dit, ils ont vu que tous
01:19:11 ces patients qui étaient traités par ce médicament,
01:19:13 ils perdaient du poids.
01:19:15 Et donc là, hop, hop, hop,
01:19:17 les laboratoires, ils sont pressés de chercher
01:19:19 des médicaments encore un peu plus puissants
01:19:21 pour faire perdre
01:19:23 du poids. - Et ça a marché ? - Et ça a marché.
01:19:25 En France, on en a un
01:19:27 qui a été testé.
01:19:29 Donc si tu veux, c'est un peu le même
01:19:31 que celui qui existe
01:19:33 pour traiter le diabète, mais avec des dosages
01:19:35 un peu différents. Donc voilà,
01:19:37 comment sont nés ces médicaments.
01:19:39 - 6h30, et je ne voulais pas
01:19:41 non plus ne pas souligner
01:19:43 le tag antisémite
01:19:45 qui a entaché la venue de
01:19:47 Bernard-Henri Lévy à la grande synagogue de
01:19:49 Marseille, mercredi soir. La façade
01:19:51 du premier étage d'un immeuble situé en face
01:19:53 du lieu de culte s'est subitement ornée d'une pancarte
01:19:55 indiquant "La solitude d'Israël" puis en dessous
01:19:57 "Free Gaza" et enfin une troisième affiche
01:19:59 avec écrit "BHL,
01:20:01 tu paieras pour le génocide".
01:20:03 Vous pouvez peut-être voir, je pense,
01:20:05 ce tag antisémite
01:20:07 qui visait,
01:20:09 ciblait
01:20:11 Bernard-Henri Lévy
01:20:13 et qui montre l'état
01:20:15 de la société. On en parle
01:20:17 évidemment régulièrement.
01:20:19 Et ça nous renvoie
01:20:21 aussi à cette pièce
01:20:23 "Pauvre Mithos"
01:20:25 que vous jouez, Maxime Dabouville,
01:20:27 et quand je parlais tout à l'heure des réactions
01:20:29 que peuvent provoquer
01:20:31 les spectateurs.
01:20:33 Une pièce forcément
01:20:35 toujours intéressante à voir comment les gens
01:20:37 la vivent,
01:20:39 comment ils la perçoivent et qu'est-ce qu'ils vous disent
01:20:41 après la représentation ?
01:20:43 Ce qui est formidable chez Anouilh,
01:20:45 c'est qu'en ça il va rejoindre des auteurs comme Shakespeare.
01:20:47 C'est que
01:20:49 il suscite à la fois l'effroi,
01:20:51 la terreur et le rire.
01:20:53 C'est-à-dire qu'il y a
01:20:55 une cruauté du rire.
01:20:57 Il y a un sens de...
01:20:59 Il a un regard clinique sur la nature humaine
01:21:01 et
01:21:03 il s'éloigne jamais du...
01:21:05 Le burlesque n'est jamais loin.
01:21:07 Vous savez, ses grands patrons
01:21:09 à Douille, c'était Bollière d'abord,
01:21:11 mais aussi Labiche et Fédot.
01:21:13 Il était vraiment fan.
01:21:15 Et je pense que...
01:21:17 Lui, ce qui l'intéresse,
01:21:19 encore une fois,
01:21:21 c'est pas un auteur engagé,
01:21:23 c'est un auteur qui regarde l'homme en face.
01:21:25 Et c'est aussi pour ça
01:21:27 qu'on l'attribue.
01:21:29 Il n'est absolument pas réactionnaire.
01:21:31 Je veux dire par là que...
01:21:33 - Il a un tropisme.
01:21:35 - Vous savez, on a dit de Raymond Aron
01:21:37 qu'il était réactionnaire.
01:21:39 - Mais quand je dis qu'il n'est pas réactionnaire,
01:21:41 c'est quelqu'un qui voit une société
01:21:43 très hiérarchisée, qui fait une différence
01:21:45 entre les imbéciles et ceux qui ne le sont pas.
01:21:47 - Oui, mais enfin, c'est simplement
01:21:49 parce que
01:21:51 c'est un moraliste au sens du 17e,
01:21:53 c'est-à-dire un clinicien de la nature humaine,
01:21:55 un entomologiste qui cherche
01:21:57 à regarder l'homme tel qu'il est.
01:21:59 Et parce qu'il regarde l'homme tel qu'il est,
01:22:01 on le traite de réactionnaire.
01:22:03 - Je dirais que c'est un conservateur
01:22:05 en le sens où il a la notion de la nature humaine
01:22:07 comme un homme qui, finalement,
01:22:09 il n'y a pas d'un côté les mauvais, les gentils et les méchants,
01:22:11 il n'y a pas d'un côté le bien avec un grand B,
01:22:13 la vertu avec un grand V.
01:22:15 Vous savez comment Camus qualifiait la tragédie ?
01:22:17 Il disait "Antigone a raison, mais Créon n'a pas tort".
01:22:19 - Créon n'a pas tort.
01:22:21 - Et Anouilh reprend exactement ça.
01:22:23 D'ailleurs, dans sa pièce "Antigone", il le reprend exactement.
01:22:25 C'est que la nature humaine est complexe.
01:22:27 L'homme est traversé par des pulsions
01:22:29 et il n'y a pas d'un côté le bien et d'un côté le mal.
01:22:31 Et je crois que c'est un anti-rousseauisme.
01:22:33 - Mais c'est le but de...
01:22:35 - Il est anti-révolutionnaire.
01:22:37 C'est le but de qualifier le conservateur.
01:22:39 Je ne pense pas que ce soit injurieux de le dire.
01:22:41 - Je ne suis pas sûr qu'il soit contre-révolutionnaire.
01:22:43 Tout dépend de ce qu'on entend par révolutionnaire.
01:22:45 Il est probablement, idéologiquement,
01:22:47 anti-robespierriste,
01:22:49 mais quand on voit la pièce...
01:22:51 - Il critique l'aristocratie.
01:22:53 - Je veux dire, quand on voit la pièce, par exemple,
01:22:55 il se met dans le rôle de Louis XVI.
01:22:57 Il se met dans le rôle de Mirabeau.
01:22:59 Mirabeau était révolutionnaire quand même.
01:23:01 - Ce que je pense, c'est que sa grille des lectures
01:23:03 est souvent liée à l'intellect
01:23:05 et il considère que le peuple, en fait,
01:23:07 se trompe toujours et tout le temps.
01:23:09 - Ah non, vous vous trompez.
01:23:11 - Et qu'il y a un côté aristocratique un peu chez lui.
01:23:13 - Non, il se moque de l'aristocratie.
01:23:15 - Il voit beaucoup d'aristocratie.
01:23:17 - Aristocratie intellectuelle, vous voyez.
01:23:19 - Il voit beaucoup d'aristocratie dans le peuple.
01:23:21 Il y a même une magnifique réplique
01:23:23 que joue Adèle Gemmach dans la pièce
01:23:25 où il dit, voilà,
01:23:27 le peuple, le vrai peuple, a seul l'honneur
01:23:29 et l'élégance d'appartenir à la race
01:23:31 qui ne sait que donner.
01:23:33 Et il a beaucoup... Je vais vous dire qu'il a...
01:23:35 - Oui, il est né d'un milieu populaire.
01:23:37 - Il vit dans un milieu très simple.
01:23:39 - Oui, oui.
01:23:41 - Mais effectivement,
01:23:43 en France, si vous voulez, quand on se place
01:23:45 du côté de la lucidité,
01:23:47 alors, pour beaucoup de gens,
01:23:49 on se place du côté de la conservation.
01:23:51 - C'est fini. En tout cas, vous pouvez aller voir.
01:23:53 La pièce est jouée jusqu'à quand, Maxime ?
01:23:55 - Elle est jouée
01:23:57 pour l'instant jusqu'au 5 mai.
01:23:59 - Et c'est un succès.
01:24:01 - Et c'est un succès. Ça joue à 19h.
01:24:03 - C'est dans le 7e arrondissement, Théâtre Héberteau.
01:24:05 C'est Boulevard des Batignolles.
01:24:07 - C'est Boulevard des Batignolles.
01:24:09 Et c'est, à mon sens, puisque j'ai fréquenté
01:24:11 beaucoup de théâtres parisiens, c'est le plus beau théâtre de Paris.
01:24:13 - Ah oui ? Merci.
01:24:15 - C'est un des plus... Voilà, c'est magnifique.
01:24:17 - Merci, merci, Jacques Vendroux,
01:24:19 bien évidemment. On dit Jacques Vendroux.
01:24:21 - On dit "tennis de table".
01:24:23 - "Tennis de table".
01:24:25 - On dit "tennis de table". Vous avez raison.
01:24:27 - Je pense que vous allez pouvoir... Bravo, bravo.
01:24:29 Et puis c'était bien. Et faites attention à vous,
01:24:31 parce qu'on tient à vous. Moi, il y a beaucoup de gens
01:24:33 qui m'ont, la semaine dernière, été inquiets pour vous.
01:24:35 Merci, Jacques.
01:24:37 - Je ne vous ai pas été très inquiets. Je vous embrasse tous.
01:24:39 - Vraiment. Merci, Jacques.
01:24:41 Nicolas Baillat a été à la réalisation.
01:24:43 David Thon...
01:24:45 Décidément, c'est une épidémie.
01:24:47 David Thonnelier
01:24:49 a été à la vision.
01:24:51 Grégory Possidalo
01:24:53 était au son. Merci à Marine Lanson.
01:24:55 Merci à Pauline Trefzère, qui a passé la semaine
01:24:57 avec nous. C'était très
01:24:59 intéressant d'être
01:25:01 avec elle. Et je la remercie.
01:25:03 Toutes ses émissions sont à retrouver, évidemment,
01:25:05 sur cnews.fr.
01:25:07 Programme du week-end,
01:25:09 messieurs, dames. Un peu de cinéma,
01:25:11 un peu de théâtre, un peu de sport. - Du vélo.
01:25:13 - Du vélo. Bon, allez. - De l'écriture.
01:25:15 - De l'écriture. Jean-Marc Morandini.
01:25:17 Et vous, vous jouez ce soir et samedi ?
01:25:19 - Je joue ce soir, je joue samedi, je joue dimanche.
01:25:21 - Eh bien, écoutez, nous irons.
01:25:23 Nous irons. Jean-Marc Morandini, dans une seconde.
01:25:25 Bon week-end.
01:25:27 [SILENCE]