• il y a 8 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 - Bonjour à tous et bienvenue ce matin sur Europe 1 9h à 9h30 pour l'heure des pros et sur CNews de 9h à 10h30
00:00:08 comme tous les matins, Georges Pompidou incarne à tort ou à raison un âge d'or,
00:00:13 fantasmé qui joue une mandoline ancienne et assure que c'était mieux avant.
00:00:18 C'était mieux avant sauf quand un homme contractait la maladie de Waldenström.
00:00:22 Aujourd'hui Georges Pompidou serait guéri comme bon nombre de patients qui souffraient à l'époque de cancers incurables
00:00:28 et qui en 2024 prolongent leur vie de plusieurs décennies.
00:00:32 Il n'empêche, 1974 est une madeleine dont chacun aimerait retrouver ce goût du bonheur qui semble avoir disparu.
00:00:41 La vie ressemblait à un film de Claude Sautet, les femmes prenaient leur liberté, les hommes fumaient au restaurant,
00:00:47 leurs enfants roulaient sans casque sur un Solex, on apprenait par cœur les numéros de téléphone,
00:00:53 téléphone qui à l'époque pleurait à l'hôtel Beau Rivage, l'été on allait voir la mer.
00:00:57 Tu vois, ce n'était pas la misère, on achetait le journal sur du papier qui noircissait les doigts.
00:01:03 Évidemment, le dimanche matin dans la R16 de mon père, on se perdait dans les rues de Nantes
00:01:09 avant de trouver le stade de football où l'enfant que j'étais avait rendez-vous avec son équipe pour disputer le championnat des Poussins.
00:01:16 Le GPS est une grande chose. Mais surtout, en 1974, voyez-vous, j'avais 10 ans.
00:01:21 Et si tu ne me crois pas, j'ai vu ta gueule à la récré.
00:01:25 C'était mieux avant ? Je ne sais pas. En revanche, c'est mieux maintenant ? Je n'en suis pas sûr.
00:01:30 Eh oui, mesdames, messieurs, le 2 avril 1974 est un marqueur de nos existences.
00:01:41 Nous savions où nous étions. Et nous, j'étais dans un lit, ce jour-là, on m'a dit "Oh, Pompidou est mort, j'ai entendu cela, il était 21h30 au-dessus de l'écran".
00:01:51 C'est un marqueur et on se réfléchira pour savoir si c'était mieux avant ou pas.
00:01:55 Chana Lusto, si tu ne me crois pas, vous n'étiez pas née en 1974, ni en 1984, ni en 1994 ?
00:02:04 Non. Ça arrive à des gens très bien.
00:02:06 Oui, bien sûr, ça arrive à des gens très bien, comme vous dites.
00:02:09 Bonjour Chana Lusto. Bonjour Pascal.
00:02:12 Dites-nous des bonnes nouvelles, s'il vous plaît.
00:02:14 Je vais embêter les clients.
00:02:17 Plus de 9 Français sur 10 jugent que l'insécurité progresse en France.
00:02:32 Selon une étude judiciale au Doxa pour le Figaro, vous n'avez jamais été aussi inquiet que vous viviez en zone rurale ou dans une grande ville.
00:02:41 Et selon l'essayiste Driss Ghali, ce résultat révèle un recul des droits de l'homme et de la liberté en France.
00:02:47 Je pense que c'est un énorme recul des droits de l'homme, puisque sans sécurité, les droits de l'homme sont une immense blague.
00:02:54 Un immense recul de l'égalité, puisque si on a peur du voyou, c'est qu'on est dominé par le voyou, par les personnes violentes.
00:03:02 Et qu'il y a une rupture d'égalité, donc il y a une rupture très profonde dans la République.
00:03:06 C'est très grave et le gouvernement ne semble pas vraiment prendre la mesure de ce véritable recul.
00:03:12 C'est un moment historique.
00:03:15 Les recherches se poursuivent.
00:03:17 Dans le Haut-Vernay, des dizaines d'enquêteurs pasto-criblent la zone où les ossements d'Emile ont été retrouvés.
00:03:23 Mais selon Frédéric Peschnar, ancien directeur général de la police nationale, depuis 9 mois, l'enquête avance trop lentement et c'est préoccupant.
00:03:30 C'était ce matin sur Europe 1 et CNews.
00:03:33 Il y a des moyens qui semblent-ils très importants quand ils sont mis en œuvre.
00:03:37 Et finalement, 9 mois après le début de l'enquête, on n'en sait pas plus ou pas beaucoup plus qu'au premier jour.
00:03:42 On ne sait toujours pas si c'est un meurtre, un homicide involontaire ou un accident.
00:03:48 C'est assez préoccupant que l'enquête n'arrive pas à établir ce nombre de choses.
00:03:53 C'est ce mystère qui inquiète un petit peu les gens.
00:03:56 Et puis, 11 Iraniens sont morts hier soir à Damas dans un raid aérien amputé à Israël.
00:04:03 Une frappe a visé une annexe de l'ambassade iranienne en Syrie.
00:04:06 Parmi eux, 7 gardiens de la révolution, armée idéologique de la République islamique d'Iran.
00:04:11 Moscou accuse Israël, l'Iran promet de riposter et le Hezbollah libanais assure que ce raid sera puni.
00:04:17 Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous Pascal.
00:04:20 Merci beaucoup Shana, Vincent Herouet, Joseph Massescarron, Philippe Guibert sont avec nous.
00:04:25 Ce matin, évidemment, Gauthier Lebret.
00:04:27 Je voulais juste vous montrer cette photo de Georges Pompidou.
00:04:30 Je ne la connaissais pas d'ailleurs, je la trouve tellement belle.
00:04:32 Regardez, on dirait une photo d'art court.
00:04:35 Regardez la beauté de cet homme à l'époque et regardez en même temps l'intensité de ce visage.
00:04:43 Que reste-t-il d'un président de la République ?
00:04:45 C'est très difficile.
00:04:46 Que reste-t-il ?
00:04:47 Surtout qu'il est resté 5 ans entre 69.
00:04:49 Avant, il avait été Premier ministre.
00:04:51 Que reste-t-il de lui ?
00:04:53 Si on interrogeait les uns et les autres qui ont connu, il citerait peut-être immédiatement "c'est dû et le art".
00:04:58 Parce que derrière cette phrase, il y a tout un monde.
00:05:00 Un président de la République qui vient en conférence de presse et qui dit "c'est dû et le art".
00:05:05 C'est un monde de culture.
00:05:07 Ça c'était particulièrement un grand moment.
00:05:09 Oui bien sûr, mais il avait écrit une anthologie de la poésie française.
00:05:12 Ce ne sont pas les mêmes hommes politiques qui sont en place aujourd'hui par leur culture, par leur parcours.
00:05:20 Mais attention, il n'était pas compagnon de la Libération par exemple.
00:05:25 Non, il ne risquait pas.
00:05:28 Il ne risquait pas, qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:05:31 Il n'a pas vraiment fait partie de la France combattante.
00:05:33 Oui.
00:05:35 Comme Couvre-de-Mureville, comme d'ailleurs un bon nombre de...
00:05:39 Vincent Herouette.
00:05:41 De grands politiques qui ont accompagné l'époque égaliste.
00:05:44 Il n'était pas à Londres.
00:05:46 Non, tant pis d'où. Il était un normal sub et puis après il est dans une banque.
00:05:51 On pourra en parler tout à l'heure, sauf si évidemment je parlais de cet âge d'or.
00:05:56 Ce sentiment, ce sentiment au fond que c'était mieux, que la France était plus grande, que c'était plus simple.
00:06:04 Que la vie était plus simple, plus facile, moins normée, moins administrée, plus légère.
00:06:12 Ce sentiment qu'on a tous, à tort ou à raison.
00:06:16 Surtout si on ajoute que la France n'était pas endettée, que la France avait un taux de croissance de 5%.
00:06:22 Dernier budget à l'équilibre.
00:06:23 Voilà, dernier budget en équilibre, etc.
00:06:26 Et puis également Pompidou, c'est l'idée des grands chantiers.
00:06:29 Regardez Philippe Harouard, qui est toujours de ce monde, je crois il nous écoute peut-être et je le salue.
00:06:36 En 1974, il arrive sur les écrans.
00:06:38 Est-ce que vous savez, question pour un champion, quel était le film que diffusait...
00:06:43 L'homme de Kiev.
00:06:44 L'homme de Kiev.
00:06:45 Rien n'a changé.
00:06:46 L'homme de Kiev.
00:06:48 Écoutez Philippe Harouard, on est en 1974, le 2 avril.
00:06:52 Nous interrompons ce film, le président de la République est mort.
00:06:57 Un communiqué du secrétariat général de la présidence de la République vient de signaler que M. Georges Pompidou était décédé à 21h ce soir.
00:07:06 Ce communiqué est signé du professeur Vignalou, le médecin de M. Pompidou.
00:07:11 INF2, on est avant la réforme de l'ORTF, on dit encore première chaîne et deuxième chaîne.
00:07:16 TF1 n'existe pas, Antenne 2 n'existe pas et FR3 n'existe pas.
00:07:21 Mais juste une remarque d'abord, il y a un silence total sur sa maladie.
00:07:25 C'est quelque chose qui a changé.
00:07:26 On n'imagine pas un président de la République aujourd'hui malade, sur lequel le silence serait total sur sa maladie.
00:07:33 Physiquement, ça se voyait, mais personne n'en parlait.
00:07:37 Et puis la deuxième remarque, c'est que...
00:07:40 Je suis sûr que ça recommencerait.
00:07:41 Oui, je pense qu'en vous écoutant, je pense que ça serait exactement la même chose.
00:07:46 Sauf si ça se voyait.
00:07:48 Pompidou, ça se voyait.
00:07:51 Ça se voyait.
00:07:52 Et puis la deuxième remarque, c'est que...
00:07:53 C'est peut-être le dernier voyage d'Henshin Kii, ça ?
00:07:55 C'est plus un style que des grandes réformes, parce qu'il y a peu de grandes réformes.
00:08:02 Bah allons !
00:08:04 D'abord, il y a l'inclinaison vers une France progressiste qui incarnaissait bien Chabandelmas avec la nouvelle société.
00:08:12 Il est pas du tout...
00:08:13 Sauf qu'il est en rupture avec Chabandelmas.
00:08:15 Sauf qu'il laisse souffrir.
00:08:17 Mais 68, la réforme de l'éducation, il l'a fait par...
00:08:20 Il le met dehors.
00:08:21 En fait, il y a un paradoxe, je trouve...
00:08:23 Juste, pardon, je vous coupe la parole, mais je vais escaler et je réponds à ce que vous disiez tout à l'heure.
00:08:27 Un paradoxe avec Pompidou, c'est qu'on se souvient de Pompidou vieillissant, du coup de théâtre de sa mort,
00:08:33 de la conférence de presse qu'avait précédée Deslohars avec la César...
00:08:37 Et on se souvient du Neugordien.
00:08:39 Ce qui a marqué, c'est le livre "Postume", qui sort juste après sa mort, de Pompidou,
00:08:43 qui est un best-seller incroyable, "Le Neugordien".
00:08:45 Où il annonce, toutes les réformes, qu'il ne fera pas, qu'il n'a pas faites.
00:08:50 - Charlotte Dordela, c'est l'instant Hidalgo, puisque vous étiez dans les embouteillages.
00:08:55 - Non mais là, ça commence à devenir... Les Jeux Olympiques arrivent, donc ça devient de plus en plus difficile.
00:09:00 Il faut partir la veille pour y aller sur place.
00:09:03 Non mais il le vire, et son discours de politique générale, il le découvre à l'Assemblée Nationale,
00:09:11 lorsqu'il est dans son bureau.
00:09:13 - On lui fait croire quelques minutes avant qu'il le prononce.
00:09:15 - Juste une chose, Pompidou, comme ancien journaliste politique,
00:09:19 c'est qu'il avait le talent de dénicher autour de lui des jeunes talents,
00:09:26 et peu importe si ces personnes pouvaient lui porter de l'ombre.
00:09:30 - Baladur, Jouret...
00:09:31 - Vous voulez dire que ça change avec Emmanuel Macron ?
00:09:33 - Non, je dis ça juste.
00:09:34 C'est-à-dire que ça a été un président de la République, ça ne lui posait aucun problème.
00:09:37 Bien sûr que Baladur, Chirac...
00:09:39 - Une très grande élégance.
00:09:41 - Convenant aussi qu'il est dans le sillage de Gaulle,
00:09:44 et que la France est encore sous l'influence des grandes réformes gaullistes.
00:09:48 - Je trouve qu'il a été plus important comme Premier ministre de De Gaulle,
00:09:52 parce que c'est lui qui sauve mai 68, pardonnez-moi,
00:09:54 personne ne le dit, mais c'est lui qui sort la France de mai 68.
00:09:58 Et je trouve que c'est plus important presque que ce qu'il a fait en tant que président.
00:10:03 - Nous parlons, vous l'avez compris, cher Charlotte Dornelas de Georges Pompidou,
00:10:06 je salue Frédéric Azizat qui me dit "L'homme de Kiev, c'est un film sur la persécution des Juifs du RSS".
00:10:12 Bon, il y a deux images que je voulais vous montrer.
00:10:15 Deux images qui ne pourraient pas exister en France.
00:10:17 Et je voulais, avec Vincent Herouët, les commenter.
00:10:20 D'abord, c'est un appel à la prière chez le Premier ministre écossais.
00:10:23 Humza Yousaf, il a annoncé hier que l'appel à la prière est lancé à Buthaus,
00:10:29 résidence officielle du Premier ministre écossais.
00:10:31 Je voulais qu'on décode cette image qui n'existerait pas en France,
00:10:36 qui ne pourrait pas, me semble-t-il, exister en France.
00:10:38 Et qui montre la différence qu'il y a entre le Royaume-Uni,
00:10:40 où je disais hier soir que sur ces sujets-là,
00:10:43 les Britanniques sont plus "détendus" que nous.
00:10:46 C'est la bonne expression, "détendus".
00:10:47 Regardez la séquence.
00:10:50 (La chanson est en anglais)
00:10:54 (La chanson est en anglais)
00:11:22 Quand Emmanuel Macron, à l'Elysée, a célébré Anoukha...
00:11:25 Il vous répondrait que non, que c'était l'initiative du grand rabbin.
00:11:28 Oui, mais j'ai envie de dire "peu importe".
00:11:30 Vous vous souvenez de la polémique qui est née ?
00:11:32 Comment vous décodez, Vincent Herouët, ces images ?
00:11:36 Et qu'est-ce que ça raconte de l'Écosse ?
00:11:38 Ça raconte d'abord que vous remarquerez que la résidence du Premier ministre écossais
00:11:43 n'a pas grand-chose à voir avec l'Elysée.
00:11:45 C'est un petit côté pension de famille assez modeste.
00:11:48 La deuxième chose, c'est que c'est extraordinaire que les nationalistes écossais
00:11:52 aient choisi comme chef un homme originaire du Pakistan
00:11:58 qui parle le hourdou couramment.
00:12:01 Ils ont fait ça parce que ça contrebalance le Premier ministre britannique
00:12:06 qui lui est un Indien d'origine.
00:12:09 C'est une réponse à la capacité d'intégration qu'on a à Étimbourg.
00:12:14 Il n'est pas brahmane, lui, il est musulman.
00:12:16 Donc quand il avait été désigné, après une femme, il y a eu un immigré.
00:12:22 Il a tout de suite fait la prière, mais debout, dans son bureau, quand il a été élu.
00:12:28 Il y a beaucoup de musulmans en Écosse aujourd'hui ?
00:12:32 Il y en a, comme partout, comme il y en a en France depuis Pompidou.
00:12:36 Il y en a moins en Écosse qu'en France, je pense.
00:12:41 Oui, mais les grandes villes du Royaume-Uni sont toutes dominées par...
00:12:47 Et ça ne pose aucun souci en Écosse.
00:12:50 Est-ce que c'est un souci ?
00:12:51 Il n'y a pas de polémique.
00:12:53 La polémique aujourd'hui en Écosse, depuis hier, mais vraie polémique,
00:12:56 qui enflamme tous les milieux, c'est la loi contre la haine.
00:13:01 Ce Premier ministre, qui est une sorte de Forrest Gump,
00:13:04 parce que tout ce qu'il a fait jusqu'à présent, il s'est quand même considérablement planté.
00:13:08 Il joue une malchance.
00:13:10 C'est le Forrest Gump de la politique britannique, le Premier ministre écossais.
00:13:13 Mais il a fait voter au Parlement et est appliquée, je vais y arriver,
00:13:21 depuis hier, une loi contre la promotion de la haine.
00:13:24 C'est une loi très particulière.
00:13:27 C'est la haine, contre toutes les minorités.
00:13:30 C'est très compliqué de définir la haine.
00:13:34 C'est une loi qui est terrible, parce que c'est la haine non seulement en public,
00:13:38 non seulement la haine raciale, mais la haine contre toutes les minorités.
00:13:41 C'est la haine aussi en privé.
00:13:43 Chez vous, vous ne pouvez pas dire n'importe quoi devant n'importe qui.
00:13:47 C'est une loi qui est sévèrement...
00:13:49 Il y a une investigation à délation.
00:13:51 Vous allez avoir partout des endroits où on pourra dénoncer son voisin, son cousin, son ami,
00:13:55 pour avoir tenu des propos haineux.
00:13:57 Mais c'est quoi la haine, au fait ?
00:13:59 On peut définir la violence, mais définir la haine, c'est plus compliqué.
00:14:02 C'est la haine qu'on la ressent, ou c'est la haine telle qu'elle a été dite, c'est les mots.
00:14:05 Donc c'est compliqué.
00:14:06 J'ai lu un papier hier sur CNews, qui est sorti sur le numérique.
00:14:09 C'est précisément le titre de ce papier.
00:14:12 CNews, de point, la fabrique de la haine.
00:14:14 Je ne savais pas que vous étiez associé à cette fabrique de la haine.
00:14:19 Le ressenti des uns, que nous fabriquons selon ce média célèbre.
00:14:26 Il y a deux échecs patents du modèle "communautariste" britannique.
00:14:33 C'est en effet cette scène, et puis également les manifestations qui ont eu lieu après le 7 octobre.
00:14:40 Ce sont ces deux éléments qui démontrent que c'est l'écroulement d'une forme de communautarisme.
00:14:46 Depuis six mois, vous avez des manifs permanentes au Royaume-Uni.
00:14:50 Je termine quand même la loi en question, vous n'avez pas l'air de réaliser,
00:14:52 parce que c'est un truc incroyable.
00:14:54 C'est dans votre vie privée, en parlant de moi et des autres, sur votre discours haineux.
00:14:58 La haine raciale, c'est simple, c'est clair, tout le monde sait ce que c'est.
00:15:02 La violence, tout le monde sait ce que c'est, c'est interdit partout.
00:15:05 Mais le discours de haine, c'est les stand-up, les humoristes qui font des stand-up, terminé.
00:15:13 La vindicte des transsexuels actuellement, contre par exemple une femme comme Rowling,
00:15:21 qui porte parole des féministes et qui dit "un homme est un homme", etc.
00:15:25 Ça va être redoutable.
00:15:27 Elle a reçu le soutien d'ailleurs hier du Premier ministre britannique.
00:15:29 C'est une histoire, c'est une question.
00:15:31 Non mais c'est intéressant parce qu'effectivement il y a une loi qui est envisagée, je crois, en France.
00:15:35 Elle a été votée en première lecture ?
00:15:36 En première lecture, c'est qu'on ne pourrait plus, dans cercle privé, dire des horreurs sur les uns ou les autres.
00:15:44 Exactement.
00:15:45 Mathieu Lefebvre, qui était député Renaissance, avait dit que non, ce n'était pas le but de sa loi.
00:15:52 Simplement, pour rebondir sur les manifestations pro-palestiniennes à Londres,
00:16:00 il y a juste le chef de la lutte antiterroriste anglais qui a dit qu'après ces manifestations,
00:16:05 il y avait des quartiers de Londres, le centre de Londres, qui étaient interdits aux Juifs.
00:16:08 Les Juifs ne pouvaient pas y aller. Il faut quand même le dire.
00:16:10 Cette loi, elle est votée ou elle est en autre forme ?
00:16:13 Elle a été votée il y a trois ans, elle a mis en application depuis hier, et on attend aujourd'hui les premières délations.
00:16:19 Parce que vous avez des centaines de délations.
00:16:21 Ce que vous venez de dire est important. Le communautarisme ne protège pas les minorités.
00:16:26 Et la deuxième image à l'étranger que je voulais vous faire commenter, deux images qui ne pourraient pas exister en France.
00:16:33 Au Sénégal, le président Bastirou, Diomaye Fay, est arrivé avec ses deux femmes.
00:16:39 Ça, c'est une image qui ne pourrait pas, a priori, exister.
00:16:42 - Alors vous avez la mère de ses quatre enfants et vous avez la jeune Mauritanienne qu'il vient d'épouser.
00:16:46 - Il doit être investi aujourd'hui président du Sénégal, c'est pourquoi on en parle.
00:16:49 Il s'affiche publiquement avec ses deux épouses, Marie-Cône et Absa Fay, élus le 24 mars à la tête du Sénégal.
00:16:56 Il a deux femmes et c'est une première dans ce pays.
00:17:00 - Oui, il y a deux femmes et en même temps, quelque part, il y a deux présidents,
00:17:03 puisque cet homme a été élu à la place d'Ousmane Sonko, qui était en prison avec lui.
00:17:08 D'ailleurs, ils sont tous les deux sortis de prison dix jours avant la présidentielle.
00:17:12 - Il est sorti de prison dix jours avant ?
00:17:14 - Oui, il était en prison dix jours avant depuis quelques mois.
00:17:16 Et son mentor, le maire de Ziegenchor en Casamance, qui était le vrai leader populiste,
00:17:22 qui aurait dû être élu et qui lui a passé finalement le flambeau,
00:17:25 puisqu'il était déchu de ses droits civiques à cause d'une affaire dans laquelle il avait été embarqué d'abus sexuels.
00:17:32 Ousmane Sonko n'a donc pas été élu et vous avez le remplaçant.
00:17:37 Vous avez la solution B.
00:17:40 - Il a été élu dès le premier tour, 1954.
00:17:43 - C'est un raz-de-marée.
00:17:44 Et donc, adieu le vieux monde, vous avez un leader populiste, anti-français.
00:17:50 - Anti-français ?
00:17:51 - Ah oui, légèrement.
00:17:53 Mais alors le président Macron a habilement béni son élection.
00:17:58 - Alors que le Sénégal est sans doute un défi.
00:18:00 - Ce qui est vrai d'ailleurs, c'est un grand moment de démocratie.
00:18:03 Mais en aucun cas, Macky Sall, l'ancien président, ne voulait laisser la place à cette équipe-là.
00:18:09 - Mais c'est un pays francophone.
00:18:11 - C'est le pays sans doute le plus proche, un des pays d'Afrique le plus proche de la France, le Sénégal.
00:18:16 - Oui, avec la côte d'Ivoire.
00:18:18 - Il y a des liens.
00:18:19 - Mais vous savez, le Burkina Faso, le Niger, le Mali étaient très proches de la France il y a encore un an.
00:18:24 - Oui, mais le Sénégal historiquement avec Léopold Alexander.
00:18:29 - Mais là, il y a un discours résolument anti-français.
00:18:32 - On va voir ce qui va se passer.
00:18:34 Qu'est-ce qui va devenir la base française ?
00:18:36 - Goûtez le bref, mais regardez, vous êtes...
00:18:39 - Qu'est-ce qui est question de danser ?
00:18:41 - Non mais c'est marrant de voir les rôles s'inverser.
00:18:43 Quand c'est vous qui pouvez pas en placer une, c'est à vous que ça pétule.
00:18:46 - Non mais rassurez-vous, votre micro est plus ouvert que le d'autre.
00:18:52 - Parce qu'elle m'a essayé d'en placer une.
00:18:54 - Bon allez, je mange tout, je vous laisse.
00:18:57 - Non, mais on rémérite.
00:18:59 - Non, non, non, vous êtes indispensable à cette émission.
00:19:03 Et comment dire, ces sujets d'actualité étranger,
00:19:07 de l'actualité étranger, vous savez leur donner un sens,
00:19:10 une perspective que nous serions en plus en difficulté.
00:19:14 - Les images parlent d'elles-mêmes.
00:19:16 - Non, non, non, votre analyse et votre intelligence est sans égal.
00:19:21 Si vous me permettez.
00:19:23 - Bon, un joyeux Spac.
00:19:25 - Bon, Emile, l'heure est au recueillement et à la prière,
00:19:29 c'est ce qu'ont déclaré les parents du petit Emile avant-hier
00:19:31 via un communiqué de leurs avocats.
00:19:33 Je l'ai dit hier, je ne souhaite pas que nous parlions de cette affaire
00:19:38 s'il n'y a pas de nouveaux éléments.
00:19:40 Je ne pense pas que nous soyons là pour expertiser
00:19:43 les possibles scénarios de la mort de ce petit garçon.
00:19:49 Il y a quelque chose peut-être de choquant.
00:19:54 Donc je voudrais qu'on voit le sujet d'Augustin Donnedieu
00:19:59 sur l'enquête des gendarmes et factuellement ce qui s'est passé hier.
00:20:03 - Au pied de l'église du village, le défilé des voitures est incessant.
00:20:09 Le Auvergnet est dorénavant bouclé, figé par une centaine de gendarmes
00:20:13 qui quadrillent la zone.
00:20:15 Pour trouver d'autres ossements et déterminer la cause du décès du petit Emile,
00:20:19 la dizaine d'enquêteurs mobilisés est aidée par des drones,
00:20:22 trois engins ultra sophistiqués capables de modéliser en 3D
00:20:26 la zone où a été découvert le crâne de l'enfant.
00:20:29 - On crée un jumeau numérique.
00:20:31 On va créer une version numérique de la scène telle qu'elle a existé
00:20:36 au moment où on s'est déplacé pour pouvoir se repositionner dedans
00:20:39 et replacer l'ensemble des éléments qui y sont prélevés.
00:20:41 On restera le temps nécessaire pour fixer la scène
00:20:43 jusqu'à ce qu'on ait relevé tous les indices.
00:20:46 - En complément de ces bijoux de technologie,
00:20:48 les enquêteurs au sol peuvent également compter sur des chiens spécialisés.
00:20:53 - Ce sont des chiens experts qui vont être capables d'apporter
00:20:58 un concours vraiment précieux aujourd'hui.
00:21:02 Et en particulier des chiens spécialisés dans la recherche des restes humains.
00:21:08 - Ces moyens à la disposition des enquêteurs sont d'autant plus précieux
00:21:12 que la zone de recherche est escarpée, difficile d'accès
00:21:15 sous la menace des aléas climatiques qui pourraient endommager
00:21:18 la zone de découverte des ossements.
00:21:21 - Cette famille leur est au recueillement et à la prière.
00:21:24 On a lu hier le communiqué de Charlotte Dornedas des parents d'Émile.
00:21:29 Un communiqué extrêmement touchant.
00:21:33 Si cette nouvelle déchirante était redoutée,
00:21:35 leur est au deuil, au recueillement et à la prière.
00:21:37 Marie et Colomban savent désormais en ce dimanche de la résurrection
00:21:40 qu'Émile veille sur eux dans la lumière et la tendresse de Dieu.
00:21:43 Marie et Colomban tiennent à remercier l'ensemble de ceux
00:21:46 qui les ont aidés et soutenus, ainsi que les juges d'instruction
00:21:49 et les enquêteurs pour leur travail, leur professionnalisme,
00:21:52 leur engagement, leur personnel et leur humanité.
00:21:55 Je ne sais pas si vous avez un commentaire, Charlotte, à dire, à se communiquer.
00:22:02 - Non, je n'ai pas grand-chose à ajouter.
00:22:04 En effet, j'imagine une part d'apaisement qui est noyée dans la tristesse.
00:22:09 C'est aussi simple que ça.
00:22:11 Donc non, leur communiqué, en effet, était à la fois touchant
00:22:15 et puis la date pour des gens aussi croyants, elle est étonnante.
00:22:24 Qu'ils l'apprennent pendant qu'ils étaient à la messe de Pâques,
00:22:27 qu'est la messe de la résurrection, j'imagine que pour eux, ça comptait.
00:22:31 - Et dans le communiqué, ce n'est évidemment pas innocent,
00:22:35 communiqué de maître Jérôme Triomphe,
00:22:39 "Marie et Colomban savent désormais en ce dimanche de la résurrection
00:22:45 qu'Emile veille sur eux dans la lumière et la tendresse de Dieu."
00:22:49 - Vous savez, la messe de Pâques, elle se termine,
00:22:52 la bénédiction commence en disant "ils sont finis les jours de la passion".
00:22:56 J'ai beaucoup pensé à eux ce week-end en pensant à cette phrase
00:22:59 et en me disant, voilà, le mystère est grand.
00:23:03 - Et on rappelle évidemment le sens premier du mot "passion"
00:23:09 qui est souffrir, qui aujourd'hui a un sens évidemment différent.
00:23:14 - Oui, les passions recouvrent d'autres choses, mais en effet la passion.
00:23:17 - Bien sûr, mais le mot tel que vous le dites là, il est fini de prendre la passion,
00:23:21 il faut évidemment l'entendre comme la fin de la souffrance, bien sûr.
00:23:26 Il est 9h22 et je crois que nous allons saluer notre ami Thomas Hill,
00:23:32 qui est peut-être déjà présent d'Europe 1.
00:23:35 - Bonjour Jean-Pascal.
00:23:37 - Vous n'êtes pas venu avec votre fille aujourd'hui.
00:23:39 - Non, c'est hier, elle retourne à l'école là.
00:23:41 - Comme disait Jacques Martin, "les enfants sont merveilleux".
00:23:45 - Les enfants sont merveilleux.
00:23:46 - Mais c'est vrai que hier on a eu un échange de passage d'antenne
00:23:50 avec la fille de Thomas qui était là.
00:23:53 Je vous invite vraiment à aller sur l'air en podcast ou je ne sais pas,
00:23:57 à revoir cet échange parce qu'il y a une inventivité, une naïveté
00:24:01 et une beauté, une poésie dans ce que dit une petite fille qui a 8 ans,
00:24:05 qui n'a rien écrit évidemment de ce qu'elle va dire,
00:24:08 qui nous a donné, surtout à vous le père que vous êtes,
00:24:11 les larmes aux yeux j'imagine, et à nous qui sont spectateurs aussi.
00:24:14 Merci Thomas et bonne journée à vous à l'écoute d'Europe 1.
00:24:19 On parlera évidemment de Lola, de cette expertise.
00:24:21 Le sujet du jour important, c'est 92% des gens pensent
00:24:25 que l'insécurité gagne du terrain.
00:24:28 - 82% sont d'accord avec vous ?
00:24:31 - 92% des gens doivent penser que c'est la fabrique de la haine,
00:24:36 j'imagine, la société française, pour reprendre un titre que j'ai lu.
00:24:39 - Et 82% reprennent le terme de Gérald Darmanin d'ensauvagement.
00:24:42 C'est un désaveu pour Eric Dupond-Moretti qui avait refusé de le faire.
00:24:45 - On pourra parler évidemment de l'assurance chômage,
00:24:48 de Rachida Dati qui a défendu Aya Nakamura,
00:24:53 du cannabis, faut-il ou non le légaliser,
00:24:57 puis à 10h nous recevrons Tiffaine Auzière pour Assise.
00:25:01 Voilà un livre extrêmement intéressant,
00:25:04 c'est un tour d'horizon global sur la justice en France,
00:25:09 sur tous les sujets dont on parle, notamment l'emprise évidemment.
00:25:13 Tiffaine Auzière est avocate, comme vous le savez,
00:25:17 et c'est publié chez Stock.
00:25:20 C'est intéressant de dégrainer tous ces sujets
00:25:23 qui sont au cœur finalement de nos débats.
00:25:26 C'est pourquoi, et pour aucune autre raison,
00:25:28 elle sera avec nous tout à l'heure.
00:25:30 La pause, à tout de suite.
00:25:33 - Meyar Habib est avec nous,
00:25:37 et député des Français établis hors de France.
00:25:39 Bonjour, vous revenez d'Israël.
00:25:41 Vous avez rencontré Benjamin Netanyahou.
00:25:43 - Longuement.
00:25:44 - Et vous nous direz ce qu'il vous a dit,
00:25:46 ce que vous pouvez nous dire qu'il vous a dit.
00:25:48 Et on essaiera d'échanger avec vous
00:25:50 et de savoir la situation telle qu'elle est aujourd'hui.
00:25:54 Sommeil à la midi nous rappelle les titres.
00:25:56 - L'opération PlaceNet XXL se poursuit
00:26:02 avec au cœur du dispositif depuis l'aube
00:26:04 les villes de Toulouse, Strasbourg et Nantes,
00:26:06 annonce de Gérald Darmanin sur X,
00:26:08 qui précise, je cite,
00:26:09 que des dizaines d'interpellations seront effectuées.
00:26:12 Le Will emporte à la question,
00:26:14 faut-il réduire les indemnités chômage ?
00:26:16 54% des sondés sont pour, contre 46% de non.
00:26:20 Enseignement d'un sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:26:24 Et puis là, Sauné, Loire et Lyon,
00:26:26 toujours en vigilance rouge crue,
00:26:28 8 départements en alerte orange,
00:26:30 2 cours d'eau inquiètent particulièrement
00:26:32 les autorités aujourd'hui,
00:26:34 qui multiplient les appels à la prudence.
00:26:36 - Je remercie donc Meilleur Habib d'être avec nous ce matin,
00:26:40 au moment où on apprenait hier que Emeric Caron,
00:26:42 votre collègue à l'Assemblée nationale,
00:26:44 selon une information du Parisien,
00:26:46 le député Emeric Caron,
00:26:48 compile depuis plusieurs semaines
00:26:50 des images des atrocités commises à Gaza.
00:26:52 Il souhaite les montrer à ses collègues volontaires
00:26:54 lors d'une diffusion qu'il espère organiser au Palais Bourbon.
00:26:57 Évidemment, j'imagine qu'il veut faire le pendant
00:27:00 de ce qui avait été montré dans l'hémicycle
00:27:04 après l'attaque du Hamas
00:27:06 et les atrocités du Hamas.
00:27:08 C'est toujours la même question d'ailleurs.
00:27:10 Est-ce qu'on peut comparer le pogrom
00:27:12 et les attaques du Hamas ?
00:27:14 Une attaque terroriste où on a tué des gens
00:27:17 parce qu'ils étaient juifs,
00:27:19 uniquement parce qu'ils étaient juifs
00:27:21 et que ce n'est pas une attaque sur un État ?
00:27:24 Ce n'est pas un État qui attaque un autre État,
00:27:28 c'est sur la condition de juifs.
00:27:30 Est-ce qu'on peut comparer ça avec une réponse
00:27:32 sur laquelle on peut évidemment parler,
00:27:34 la réponse d'Israël,
00:27:36 mais qui n'a pas la volonté
00:27:39 de tuer des enfants gazaouis
00:27:42 parce qu'ils sont gazaouis ?
00:27:44 Bien évidemment, Pascal Praud.
00:27:46 En ce moment, Israël est rentré à l'hôpital de Shifa.
00:27:50 Il y avait plus de 1200 terroristes dans l'hôpital,
00:27:53 dans les IRM, dans les maternités,
00:27:56 dans les scanners, dans les salles d'opération.
00:27:59 Ils prennent la population palestinienne
00:28:01 pour plus que lui-même.
00:28:02 Vous savez, ils ont fait 500 prisonniers.
00:28:05 S'Israël était réellement...
00:28:07 Il cherchait, entre guillemets, à tuer des enfants,
00:28:09 ils auraient liquidé les 500 prisonniers.
00:28:11 Il y a eu 250 morts.
00:28:12 Mais il y a eu 500 prisonniers qui ont été arrêtés,
00:28:14 ligotés, les mains...
00:28:16 Je peux vous dire qu'ils étaient dans meilleur état
00:28:18 que ceux qui avaient attrapé Poutine,
00:28:20 qu'on a vu les quatre,
00:28:22 suite au terrible attentat qu'il y a eu
00:28:24 dans un théâtre de Moscou.
00:28:25 Israël est en guerre.
00:28:27 On a violé des femmes, on a massacré,
00:28:29 on a brûlé vif des familles.
00:28:30 J'étais sur place à plusieurs reprises.
00:28:33 Ça prend du temps,
00:28:34 parce que nous, alliés à l'époque,
00:28:36 à Drest, à Berlin, à Boulogne,
00:28:39 mais aussi à Raqqa ou à Mossoul,
00:28:41 on n'a pas pris ces précautions.
00:28:42 On a bombardé, il y a eu 17 000, à l'époque,
00:28:45 non-collatéraux, à l'époque,
00:28:47 collatéraux, on va dire, en Irak, etc.
00:28:51 Mais Israël est en guerre.
00:28:52 Est-ce qu'Israël doit laisser le Khamas ?
00:28:53 Est-ce qu'il ne doit pas faire payer ?
00:28:55 Israël, vous le savez, Pascal Praud,
00:28:57 est sorti jusqu'au dernier centimètre carré
00:28:58 de la bande de Gaza.
00:28:59 Il a essayé de faire la paix.
00:29:00 D'ailleurs, il devait signer les accords d'Abraham.
00:29:02 On en parle très peu.
00:29:03 Ils ont voulu tuer les accords d'Abraham
00:29:05 pour la première fois,
00:29:06 avec des grands pays arabes,
00:29:07 comme l'Arabie Saoudite.
00:29:08 Nathaniel, il m'avait même demandé de l'accompagner
00:29:10 en tant que francophone au Maroc.
00:29:12 Ça devait avoir lieu, normalement,
00:29:14 au mois de décembre.
00:29:15 Tout ça a été tué par l'Iran.
00:29:17 Et aujourd'hui, il est déterminé.
00:29:19 Vous avez rencontré, je le disais,
00:29:21 Benjamin Netanyahou.
00:29:22 Vous avez une relation particulière avec lui.
00:29:23 Vous le connaissez depuis...
00:29:24 C'est un ami.
00:29:25 Vous le connaissez depuis...
00:29:26 C'est un ami depuis 32 ans.
00:29:27 Vous avez noué cette relation professionnelle
00:29:29 au départ avec lui ?
00:29:30 Non, à la base, c'est une proximité idéologique
00:29:33 de mouvements sunnistes.
00:29:34 Mon père était un grand ami de Menachem Begin.
00:29:36 Il était un des pères fondateurs du sunnisme revichenir.
00:29:40 C'est-à-dire, je pense que pour tenir
00:29:42 dans cette partie du monde, il faut être fort.
00:29:44 Essayer de faire la paix, mais dans une position de force.
00:29:46 Parce qu'il n'y a pas d'autre possibilité par l'islamisme.
00:29:48 À l'époque, ce n'était pas l'arabisme.
00:29:50 Aujourd'hui, c'est l'islamisme radical,
00:29:51 qui, entre parenthèses, détruit nos civilisations
00:29:54 et nos pays.
00:29:55 On a l'impression de l'oublier,
00:29:56 ce qui s'est passé le 14 juillet, etc.
00:29:57 On ne va pas revenir sur ça.
00:29:58 Si tu veux préparer la paix, prépare la guerre.
00:30:01 Il faut être fort.
00:30:02 Est-ce que vous avez, dans la conversation avec M. Netanyahou,
00:30:06 pu avoir des informations sur les otages ?
00:30:09 Où sont-ils ?
00:30:10 S'ils sont encore vivants ?
00:30:12 Et que deviennent les otages français ?
00:30:15 J'ai évoqué cette question avec lui.
00:30:17 Il y a encore une grande partie des 130 otages
00:30:20 qui sont vivants, pas tous.
00:30:22 Ils sont où ?
00:30:23 Ils sont pris en bouclier humain, pour la plupart,
00:30:27 par des notables à très haut niveau du Hamas.
00:30:34 Ils sont sans doute à Gaza ?
00:30:38 Pour la plupart d'entre eux, ils sont à Gaza.
00:30:41 Ils sont dans ce qu'on appelle les tunnels ?
00:30:43 Ils sont pris en bouclier humain par des notables,
00:30:47 par les chefs du Hamas aujourd'hui,
00:30:51 qui prennent des otages en bouclier humain.
00:30:52 Il y en a, hélas, sans doute beaucoup, qui ne sont plus là.
00:30:55 Netanyahou est déterminé à libérer les otages.
00:30:58 Il est déterminé à rentrer à Rafa,
00:31:01 parce qu'ils sont principalement concentrés à Rafa,
00:31:04 avec ou sans l'accord des Etats-Unis ou de la France.
00:31:07 Il y a eu des discussions très difficiles
00:31:10 avec le président de la République, il me l'a dit.
00:31:12 Il est déterminé à aller au bout,
00:31:14 parce que s'il s'arrêtait là aujourd'hui,
00:31:16 ce serait la victoire du Hamas.
00:31:18 Le monde doit comprendre aujourd'hui
00:31:19 qu'il n'a pas le choix, qu'il est en guerre.
00:31:21 On pourrait arrêter la guerre immédiatement,
00:31:22 chacun doit le comprendre.
00:31:23 Et Vincent Avoit, ici, qui est un grand spécialiste,
00:31:25 pour vous le dire, s'ils rentrent les otages,
00:31:27 tout s'arrête tout de suite.
00:31:28 Ils ne le feront pas.
00:31:29 Si jamais aujourd'hui, le Hamas rend les otages,
00:31:33 la guerre s'arrête immédiatement.
00:31:35 Je ne dis pas qu'ils ne paieront pas un prix,
00:31:37 c'est quand même unique.
00:31:38 À moyen coût, où l'on trouve, où l'on trouve, il est libéré.
00:31:39 Ça, c'est ce que vous a dit Benjamin Netanyahou.
00:31:41 C'est-à-dire que si les otages sont libérés,
00:31:45 la guerre s'arrête.
00:31:46 Tout s'arrête immédiatement.
00:31:47 Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas un compte
00:31:49 à régler avec le Hamas après.
00:31:50 Aujourd'hui, la libération des otages,
00:31:53 totale des otages,
00:31:55 ferait que la guerre automatiquement s'arrêterait.
00:31:57 Vincent Avoit ?
00:31:58 Oui, mais il y a une chose qui est quand même très frappante,
00:32:00 c'est que depuis six mois que la bataille a commencé,
00:32:02 les otages qui ont été libérés,
00:32:03 ils l'ont été au bout d'une négociation.
00:32:06 Il y a eu très peu d'opérations rescue qui ont fonctionné.
00:32:09 Après une pression militaire très, très forte.
00:32:12 C'est vrai, mais la négociation, on est là ensemble.
00:32:14 On parlait très peu de négociations.
00:32:16 Israël frappait, ils étaient acculés.
00:32:18 Il y a eu une première vague de libération.
00:32:21 Aujourd'hui, c'est le Hamas qui cherche à se protéger.
00:32:24 Vous avez les patrons du Hamas
00:32:26 qui sont dans des hôtels cinq étoiles au Qatar
00:32:29 et une autre partie dont ils sont éliminés
00:32:32 les uns derrière les autres, qui prennent...
00:32:34 On a vu la sœur, je crois que c'est d'Islamanie,
00:32:37 avec des millions de shekels en espèces, par exemple.
00:32:40 Vous avez vu ça hier ?
00:32:41 On a vu ces images hier sur les réseaux sociaux, effectivement.
00:32:44 Et vous dites qu'ils sont au Qatar, dans des hôtels cinq étoiles.
00:32:47 - C'est-à-dire que c'est à part... - Certains dirigeants du Hamas.
00:32:50 - Politiques. - Quand vous dites les notables,
00:32:53 vous parlez de quoi ? Des chefs de tribus palestiniens ?
00:32:55 - Pardon ? - Quand vous dites les notables,
00:32:57 les otages sont aux mains de notables.
00:32:59 - Les dirigeants du Hamas. - Les dirigeants du Hamas.
00:33:02 - Que du Hamas. - Écoutez, j'ai pas toutes les informations.
00:33:05 On en a vu dans des familles, on en a vu partout.
00:33:08 On a vu des femmes otages violées par les personnes qui les détenaient.
00:33:14 La situation est compliquée.
00:33:16 Les seuls responsables de cette situation, c'est le Hamas.
00:33:19 Ils ont déclaré une guerre. Israël est en guerre.
00:33:22 Elle doit gagner cette guerre, elle va la gagner.
00:33:24 Enverrer contre tout.
00:33:25 Une guerre, c'est jamais bien. Il y a toujours des pertes collatérales.
00:33:28 C'est toujours triste de voir un enfant palestinien qui meurt.
00:33:30 Il doit sans doute en avoir certains.
00:33:32 Pas du tout les chiffres qui nous sont annoncés par l'extrême gauche islamiste
00:33:35 ou par le ministre de la Santé du Hamas.
00:33:38 Il y a des pertes collatérales. Israël essaye de les...
00:33:41 - Là où vous avez raison, et c'est pour ça que c'est toujours les analyses...
00:33:45 me surprennent toujours.
00:33:47 Lorsque la Russie agresse l'Ukraine,
00:33:50 on nous rappelle qu'il ne faut surtout pas oublier que c'est la Russie qui est l'agresseur.
00:33:55 Et lorsque le Hamas agresse Israël,
00:33:58 il faudrait peut-être oublier pour certains que c'est le Hamas qui est l'agresseur.
00:34:02 - Tout le monde oublie, on a six mois moins trois jours.
00:34:05 On va commémorer le 7 avril.
00:34:08 - Un mot sur le terme de génocide qui est employé parfois
00:34:13 et qui a été jusque dans la bouche du pape ces dernières heures,
00:34:18 ce mot génocide que Emmerich Caron ou d'autres peuvent mettre...
00:34:24 - Emmerich Caron, c'est leur carburant électoral.
00:34:28 Ils ne peuvent être élus que grâce aux islamicologistes aujourd'hui.
00:34:32 C'est leur façon de penser.
00:34:34 Ils veulent être élus demain ou après-demain, aux européennes ou après.
00:34:38 Ils essaient de draguer des mouvements islamistes
00:34:41 qui jettent du cinquième étage des homosexuels,
00:34:44 qui sont des islamistes et qui ont ensanglanté notre pays.
00:34:48 Il n'y a pas de génocide.
00:34:50 Israël est en guerre et ça ne fait pas des mots.
00:34:52 C'est l'armée la plus morale du monde.
00:34:54 Je vous invite à montrer une seule vidéo de ça.
00:34:57 - Il y a des couloirs humanitaires qui sont propres.
00:35:00 - Ça n'existe pas.
00:35:02 Si ça existait, Israël serait en co-martial,
00:35:05 dégradé, parce que c'est sale.
00:35:07 Mais Israël n'a pas le choix.
00:35:09 Il y a Nataniaoua, 7 fronts.
00:35:11 Il y a l'Iran, on en oublie très peu,
00:35:13 qui est le principal front qui se trame de s'armer.
00:35:15 Il y a le Liban, le Hezbollah,
00:35:17 la Suisse du Moyen-Orient,
00:35:19 où les chrétiens disparaissent année après année,
00:35:21 qui est sous le joug des islamistes.
00:35:23 Il y a la Syrie, les Houthis.
00:35:25 C'est un minuscule Etat de 24 000 km2
00:35:27 qui est assis sous 7 fronts autour de lui.
00:35:29 Israël n'a pas le droit à l'erreur.
00:35:31 Le temps où les Juifs allaient à l'abattoir en randonnion,
00:35:34 qui est massacré dans le Champ-Bresse, est terminé.
00:35:36 Israël a une armée de sale.
00:35:38 - Dernier mot, Philippe Guibert.
00:35:40 - Pourquoi les Etats-Unis, la France et d'autres pays européens,
00:35:42 qui ne sont pas vraiment des adversaires d'Israël,
00:35:44 qui ont toujours soutenu Israël,
00:35:46 qui ont trouvé légitime que Israël réplique
00:35:48 après l'attentat du 7 octobre,
00:35:50 pourquoi tous ces pays, à commencer par les Etats-Unis,
00:35:52 disent à Israël "n'attaquez pas Rafa"
00:35:54 et "nous sommes contre".
00:35:56 - Pourquoi ?
00:35:58 - Peut-être qu'il y a un problème de soi.
00:36:00 - Je suis désolé, on a parfois des girouettes
00:36:02 dans certains pays.
00:36:04 - Vous ne pouvez pas dire ça.
00:36:06 - Par ailleurs, aujourd'hui, certains aux Etats-Unis
00:36:08 sont en campagne électorale, ça ne vous a pas échappé.
00:36:10 On dit qu'aujourd'hui, ils sont en retard
00:36:12 par rapport à notre daltrin.
00:36:14 - Tout le monde est en campagne électorale.
00:36:16 - Saint-Lapenche a empêché les Etats-Unis
00:36:18 de débloquer la livraison d'armes.
00:36:20 Israël, chacun sait aux Etats-Unis.
00:36:22 Nous, on sait aussi en France.
00:36:24 Israël n'est pas un Etat parfait,
00:36:26 mais Israël est un moral.
00:36:28 Si jamais Israël perd cette guerre,
00:36:30 c'est ça la réalité.
00:36:32 Vous êtes d'accord ou pas ?
00:36:34 - Je ne suis pas d'accord.
00:36:36 - C'est votre droit.
00:36:38 Il n'y a pas eu le 14 juillet,
00:36:40 il n'y a pas eu le Bataclan,
00:36:42 il n'y a pas eu le professeur Pati,
00:36:44 il n'y a pas eu le professeur Bernard.
00:36:46 Tout va bien dans le meilleur des mondes.
00:36:48 - Ce n'est pas ma question.
00:36:50 Pourquoi les Etats-Unis, la France
00:36:52 et d'autres pays européens
00:36:54 trouvent qu'il faut réfléchir
00:36:56 à cette intervention qui n'a pas permis
00:36:58 de libérer les hommages ?
00:37:00 - Pourquoi il y aurait des lois en Europe ?
00:37:02 Nous, on a détruit l'Etat islamique.
00:37:04 - La négociation se pose quand même.
00:37:06 - J'écoute votre question.
00:37:08 Est-ce qu'on aurait arrêté
00:37:10 à l'époque la riposte contre l'Etat islamique ?
00:37:12 Non, on ne l'a pas fait, on a été jusqu'au bout.
00:37:14 Est-ce qu'il aurait fallu arrêter
00:37:16 lorsqu'on a bombardé le bunker de Hinclair ?
00:37:18 Non, Israël doit aller au bout.
00:37:20 Nous avons des populations musulmanes
00:37:22 et islamistes en Europe, c'est la réalité.
00:37:24 J'imagine que les chefs d'Etat,
00:37:26 en mesure de calmer les choses, demandent
00:37:28 à Israël d'arrêter
00:37:30 ou de faire un cessez-le-feu.
00:37:32 Ça peut être dans leur rôle. Mais lorsqu'on est à la tête d'Israël,
00:37:34 on a le devoir de déliminer
00:37:36 des mouvements terroristes
00:37:38 après la barbarie du 7 octobre.
00:37:40 - Pour préciser ce qu'a dit
00:37:42 le pape François, dimanche,
00:37:44 il a dit "j'appelle une nouvelle fois à ce que l'accès
00:37:46 des aides humanitaires à Gaza soit garantie
00:37:48 en exhortant de nouveau
00:37:50 à une libération rapide des otages enlevés le 7 octobre
00:37:52 ainsi qu'un cessez-le-feu immédiat
00:37:54 dans la bande de Gaza". - Il est dans son rôle !
00:37:56 On ne peut pas demander au pape de ne pas demander
00:37:58 un cessez-le-feu. Chacun est dans son rôle.
00:38:00 - "La guerre est toujours une absurdité et une défaite.
00:38:02 Ne laissons pas les vents de guerre souffler toujours plus fort
00:38:04 sur l'Europe et sur la Méditerranée.
00:38:06 Ne cédons pas à la logique des armes et du
00:38:08 réarmement". - Il est à libérer les otages
00:38:10 et un cessez-le-feu immédiat, on l'a dit tout à l'heure.
00:38:12 - C'est d'ailleurs
00:38:14 la résolution de l'ONU, en tout cas la position
00:38:16 de l'ONU, c'était ça. Certains l'ont
00:38:18 mal lu. C'est évidemment un cessez-le-feu
00:38:20 s'il y a
00:38:22 libération des otages. - Ce sera immédiat,
00:38:24 libération totale des otages, cessez-le-feu immédiat
00:38:26 puis après on verra. - Bon, c'était
00:38:28 pour ça que ce matin nous voulions
00:38:30 vous accueillir, pour que vous nous rapportiez
00:38:32 les échanges que vous avez pu avoir
00:38:34 avec Benjamin Netanyahou.
00:38:36 L'actualité aussi en France,
00:38:38 ce sujet sur la
00:38:40 sécurité qui nous intéresse aussi
00:38:42 d'ailleurs et qui vous intéresse, meilleur Habib,
00:38:44 je voudrais qu'on voit le sujet d'Augustin Donadieu
00:38:46 parce que, je l'ai dit, 92%
00:38:48 des Français pensent
00:38:50 que l'insécurité gagne
00:38:52 du terrain. Et on a ouvert
00:38:54 avec Georges Pompidou le 2 avril 1974
00:38:56 c'est vrai
00:38:58 que les enfants
00:39:00 que nous sommes, et souvent je vous prends
00:39:02 à témoin, Philippe, parce qu'on est,
00:39:04 d'abord on a grandi dans la même ville et on a le même âge,
00:39:06 j'allais à l'école tout seul,
00:39:08 j'allais à la plage
00:39:12 au polygène tout seul
00:39:14 à 6 ans, 7 ans,
00:39:16 8 ans.
00:39:18 C'est à dire que personne n'imaginait qu'il puisse
00:39:20 m'arriver quelque chose.
00:39:22 Nous évoluons dans
00:39:24 cette France là, dans une
00:39:26 sérénité, une sécurité
00:39:28 pour le moins qui a disparu.
00:39:30 C'est à dire qu'aujourd'hui,
00:39:32 puisque nous parlons de Nantes, si vous êtes parent
00:39:34 d'une jeune fille de 17 ans, vous ne la laissez pas
00:39:36 sortir toute seule, vous allez la chercher.
00:39:38 - Oui, je suis d'accord. - A 23h, à minuit,
00:39:40 vous ne la laissez pas. Parce que
00:39:42 l'autre jour, il y a eu une jeune femme qui a été violée
00:39:44 en rentrant chez elle, c'était il y a 8 jours.
00:39:46 Donc cette France là, moi je veux bien qu'on
00:39:48 nous dise, évidemment qu'elle
00:39:50 était différente et qu'elle était beaucoup plus sécure
00:39:52 qu'elle ne l'est aujourd'hui. Donc je fais partie
00:39:54 des 92% des Français qui pensent
00:39:56 qu'effectivement... - C'était le bon temps.
00:39:58 - Pardon ? - C'était le bon temps.
00:40:00 - Ne soyez pas ironique.
00:40:02 - Je ne suis pas du tout ironique. - Si, vous le dites comme ça.
00:40:04 - Mais non, pas du tout. Quand vous évoquez
00:40:06 Pompidou, qu'à l'époque vous auriez d'ailleurs
00:40:08 sûrement beaucoup contesté, mais
00:40:10 on vous connaît, parce que
00:40:12 Pompidou, c'était déjà l'immigration,
00:40:14 c'était déjà l'éducation livrée.
00:40:16 - Non, ça vous étonne.
00:40:18 - Mais quoi ? C'était déjà la formation présidentielle
00:40:20 de notre Édicard. - A force de vouloir être
00:40:22 en contre de tout ce qui se dit,
00:40:24 on en arrive à une position qui est...
00:40:26 - Pas du tout ! Je vous dis simplement
00:40:28 que votre façon d'idéaliser le passé
00:40:30 est à la fois sympathique et qui l'est trop peu.
00:40:32 - Vous croyez que j'aurais été contre Pompidou ?
00:40:34 - Il a raison.
00:40:36 - C'est vrai que c'était le bon temps.
00:40:38 Vous étiez jeunes.
00:40:40 - Vincent, arrêtez.
00:40:42 Je vous aime beaucoup, mais...
00:40:44 - Mais c'est vrai !
00:40:46 Vincent a raison, les années Pompidou, c'est également
00:40:48 "Enrichissez-vous comme Souguizot".
00:40:50 - C'était vrai !
00:40:52 - Je sais, mais alors...
00:40:54 - Mais pas tout le monde. - Je veux bien que tout soit polémique
00:40:56 dès qu'on dit une phrase sur ce plateau,
00:40:58 mais je pensais pas en disant cela.
00:41:00 - Quand je vous disais que c'était le bon temps, je pensais pas
00:41:02 me faire engueuler. - Je vous engueule pas, vous êtes ironique.
00:41:04 - Pas du tout !
00:41:06 - Et en plus, vous n'assumez pas votre ironie.
00:41:08 Vous ricanez.
00:41:10 - La dernière personne à qui il a dit ça,
00:41:12 c'est M. Lapetit.
00:41:14 - Voyons le sujet d'Augustin Donadieu.
00:41:16 L'immigration en 1974,
00:41:18 elle n'est pas très présente.
00:41:20 - 100 000 personnes par an, et c'est Pompidou
00:41:22 qui décide qu'il faut faire baisser le coût du travail.
00:41:24 - Exactement.
00:41:26 - Je vous répète, elle n'est pas
00:41:28 très présente en 1974.
00:41:30 - Mais il y a des causes, quand même.
00:41:32 - Le regroupement familial, c'est pas la gauche.
00:41:34 Valérie Giscard d'Estaing.
00:41:36 Le sujet d'Augustin Donadieu
00:41:38 sur la sécurité, et on en parle ensemble.
00:41:40 - L'insécurité, l'une des préoccupations
00:41:44 des Français qui s'amplifie
00:41:46 jour après jour.
00:41:48 Selon la dernière étude Fille du ciel,
00:41:50 au Doxa pour le Figaro, 92%
00:41:52 d'entre eux jugent en effet que l'insécurité
00:41:54 gagne du terrain ces dernières années
00:41:56 dans l'Hexagone. - Je pense qu'il y en a plus
00:41:58 qu'à l'âge de nos parents.
00:42:00 Moi, quand je parle avec eux de la vie à Paris
00:42:02 aujourd'hui, c'est sûr qu'il y a plus d'insécurité
00:42:04 qu'on le ressent. - Les femmes que je connais
00:42:06 dans mon entourage, mes amies, etc.,
00:42:08 elles me racontent qu'elles ont quand même vachement peur le soir.
00:42:10 Et plus maintenant
00:42:12 qu'il y a 3-4 ans. - Selon
00:42:14 cette étude, l'insécurité dans le pays
00:42:16 aurait une répercussion directe sur
00:42:18 la vie quotidienne des Français.
00:42:20 56% disent en avoir
00:42:22 souffert personnellement, et plus de
00:42:24 6 habitants de grandes villes sur 10
00:42:26 avouent ne plus être rassurés dans la rue.
00:42:28 - Je me suis fait embêter
00:42:30 ou virtuellement agressé
00:42:32 en sortant le chien, tout simplement.
00:42:34 Donc, quand je sors le chien
00:42:36 le soir, oui, à plusieurs
00:42:38 reprises, je me suis sentie
00:42:40 en insécurité. - Alors, pour faire face
00:42:42 à ce phénomène, 30% des Français
00:42:44 ont eux-mêmes organisé leur protection
00:42:46 au quotidien. - Cette
00:42:48 crainte, cette angoisse
00:42:50 est une réalité, et cette réalité, il faut la prendre en compte
00:42:52 parce que sinon, on va avoir une
00:42:54 fracturation abyssale de la société
00:42:56 française. - Malgré les reconquêtes
00:42:58 républicaines promises par les différents
00:43:00 ministres de l'Intérieur, plus de 7
00:43:02 Français sur 10 ne croient pas que le gouvernement
00:43:04 puisse assurer leur sécurité face
00:43:06 à la délinquance. - Bon,
00:43:08 Dries Galli, également,
00:43:10 était ce matin,
00:43:12 sur l'antenne de CNews. Je propose
00:43:14 de l'écouter. - Je pense
00:43:16 que c'est un énorme recul des droits
00:43:18 de l'homme, puisque sans sécurité,
00:43:20 les droits de l'homme sont une immense blague,
00:43:22 un immense recul de
00:43:24 l'égalité, puisque si on a
00:43:26 peur du voyou, c'est qu'on est dominé par
00:43:28 le voyou, par les personnes violentes,
00:43:30 et qu'il y a une rupture d'égalité, donc une rupture
00:43:32 très profonde dans la République,
00:43:34 c'est très grave et le gouvernement ne semble pas
00:43:36 vraiment prendre
00:43:38 la mesure de ce véritable
00:43:40 recul, c'est un moment
00:43:42 historique. - On va être dans une seconde
00:43:44 avec Tiffé-Nosier qui est avocate
00:43:46 et je lui poserai la question, est-ce que vous avez
00:43:48 le sentiment d'être dans
00:43:50 une société plus insécure qu'il y a
00:43:52 5 ans, 10 ans, si je vous posais la question ?
00:43:54 - Personnellement ?
00:43:56 - Oui.
00:43:58 - Il y a 10 ans ? - J'en sais rien.
00:44:00 Je suis armé, non ?
00:44:02 - Oui, il y a un retour de monde. - Non, mais évidemment.
00:44:04 - Alain Bauer a expliqué qu'il y avait
00:44:06 un retour de monde au cycle. - C'est évident.
00:44:08 - Il y a 20 ans, donc... - Pardonnez-moi, c'est évident
00:44:10 parce qu'il y a quelque chose qui a changé,
00:44:12 c'est-à-dire que c'est pas simplement, aujourd'hui d'ailleurs,
00:44:14 c'est ce qu'on montre le sondage,
00:44:16 les quartiers difficiles qui sont en question, mais juste
00:44:18 après les transports publics, et ça,
00:44:20 la crainte que l'on peut avoir
00:44:22 dans les transports publics, ça c'est quelque chose
00:44:24 de nouveau. Je rappelle juste qu'il y a
00:44:26 un sénateur qui s'appelle Philippe Tabarro
00:44:28 qui a déposé un texte là-dessus
00:44:30 et qui attend évidemment des soutiens.
00:44:32 - Transport, c'est... - Est-ce que vous avez
00:44:34 le sentiment, Charlotte, d'être dans...
00:44:36 - Le transport, oui. - Ah oui, le sentiment
00:44:38 bien réel, le soir dans les transports...
00:44:40 - Alors c'est pas un sentiment ? - Oui.
00:44:42 - Non, non, mais oui, il y a...
00:44:44 J'adapte mon comportement, on va dire, ce que je ne faisais pas
00:44:46 il y a 15 ans quand je suis arrivée faire mes études à Paris.
00:44:48 - Par exemple ?
00:44:50 - Eh bien le soir, je ne rentre pas seule en métro
00:44:52 à partir d'un certain moment.
00:44:54 Dans la rue, je...
00:44:56 - Bon, il y a un facteur en plus, pour vous,
00:44:58 c'est que vous êtes identifiée.
00:45:00 Les gens vous reconnaissent. - Oui, mais en l'occurrence,
00:45:02 vraiment, c'est pas ça qui me fait... Je le dis vraiment
00:45:04 comme telle, j'ai peur comme une fille, quoi.
00:45:06 Pas... J'ai pas peur qu'on me reconnaisse
00:45:08 et...
00:45:10 Plus précisément, quoi. Mais dans la rue,
00:45:12 c'est vrai, c'est... Et le coeur qui bat
00:45:14 hyper vite quand tout à coup, il y a un bruit
00:45:16 dans la rue, enfin c'est... Oui, des réflexes
00:45:18 que je n'avais pas il y a quelques années, ça c'est...
00:45:20 C'est récertain.
00:45:22 - Mais bien évidemment, il y a beaucoup moins de respect
00:45:24 des forces de l'ordre, on respecte beaucoup moins la police.
00:45:26 Moi, j'allais
00:45:28 à l'école en métro quand j'étais jeune,
00:45:30 je suis parisien, des femmes étaient
00:45:32 en tailleur, en talons, en impers.
00:45:34 Aujourd'hui, ça n'existe pas, elles se font
00:45:36 traiter de putes, alors qu'elles sont en talons
00:45:38 ou en jupe dans le métro.
00:45:40 Et c'est extrêmement triste.
00:45:42 - Alors, en plus,
00:45:44 les juifs français sont
00:45:46 en plus, ont un sentiment d'insécurité,
00:45:48 j'ai envie de dire, démultiplié.
00:45:50 - Évidemment, vous ne pouvez pas avoir une femme avec
00:45:52 une étoile de David dans le métro, je vous invite
00:45:54 à avoir une caméra cachée, voir ce qui va se passer.
00:45:56 - Vous allez dans le métro vous-même ?
00:45:58 - On en est là aujourd'hui.
00:46:00 Je ne parle pas des facs en France, puisque les facs,
00:46:02 aujourd'hui, on traite, on extrait
00:46:04 de sanctionnistes
00:46:06 des étudiants juifs, où lorsque des femmes
00:46:08 vont manifester à une femme,
00:46:10 le jour du droit de la femme, elles ont des photos
00:46:12 de femmes violées dans la bande de Gaza,
00:46:14 on les traite de sales putes et on les fait sortir
00:46:16 de la manif. Donc il faut se réveiller
00:46:18 avant qu'il soit trop tard. Lorsqu'on a
00:46:20 65 ou plus de 60%
00:46:22 des
00:46:24 enfants, des élèves musulmans
00:46:26 qui disent "je préfère appliquer la charia",
00:46:28 je suis inquiet pour la France.
00:46:30 Je suis inquiet pour la France. Aujourd'hui,
00:46:32 on doit être un pays pluraliste,
00:46:34 ouvert en acceptant
00:46:36 les règles, les droits, les devoirs
00:46:38 et la culture judéo-chrétienne
00:46:40 de ce pays. - Bon, on va marquer une pause,
00:46:42 l'ensevagement est, évidemment,
00:46:44 souvent remarqué, mais l'ensevagement,
00:46:46 c'est pour tout le monde.
00:46:48 C'est un terme générique,
00:46:50 alors que peut-être l'ensevagement
00:46:52 mériterait d'être affiné,
00:46:54 de savoir qui est plus
00:46:56 ensauvagé aujourd'hui ou
00:46:58 quelle partie de France
00:47:00 le sont davantage.
00:47:02 L'insécurité en France, c'est 56%
00:47:04 des Français disent en avoir souffert personnellement,
00:47:06 61% des habitants des grandes villes ne sont
00:47:08 plus rassurés dans la vie, dans la rue,
00:47:10 c'est quand même extraordinaire. 61% !
00:47:12 C'est une réalité.
00:47:14 Et effectivement, ce sera,
00:47:16 j'ai envie de dire, ce n'est que le début.
00:47:18 On peut imaginer que ce...
00:47:20 - Tout le monde a des histoires à raconter maintenant.
00:47:22 Du monde en magie.
00:47:24 - Oui, oui, mais vous avez parfaitement raison.
00:47:26 - Dans les transports, bien sûr.
00:47:28 - La pause.
00:47:30 - Je remercie
00:47:32 le meilleur ministre d'être passé.
00:47:34 On reçoit Tiffaine Auzière,
00:47:36 assise, et justement, on va pouvoir parler
00:47:38 de la sécurité, et je le disais,
00:47:40 c'est un livre qui permet
00:47:42 d'évoquer tous les grands
00:47:44 sujets de justice
00:47:46 du moment. Ça va de l'emprise
00:47:48 à la prison,
00:47:50 à la réinsertion, à aussi le cadre
00:47:52 de la prison. Beaucoup de sujets
00:47:54 sont vraiment évoqués,
00:47:56 au-delà de l'histoire romanesque,
00:47:58 qui d'ailleurs,
00:48:00 c'est aussi un témoignage,
00:48:02 puisqu'elle est avocate, c'est évidemment ce qu'elle a vu,
00:48:04 ce qu'elle a perçu, que nous raconte Tiffaine
00:48:06 Auzière, et nous allons être avec
00:48:08 elle dans une seconde. À tout de suite.
00:48:10 Tiffaine Auzière est avec nous,
00:48:14 elle publie "Assise" chez Stock,
00:48:16 chez Manuel Carcassonne. Je la remercie
00:48:18 grandement d'être là. Vous êtes avocate.
00:48:20 Je disais, j'ai présenté le livre en disant
00:48:22 que c'est une sorte de panorama de tous les sujets
00:48:24 dont on parle ici, d'ailleurs. Ça va de l'emprise
00:48:26 parfois, des sujets de justice,
00:48:28 des sujets de prison, des sujets, vous parlez
00:48:30 par exemple du cadre
00:48:32 d'une prison, comment ça peut permettre
00:48:34 ou non de se réinsérer. Une sorte
00:48:36 de panorama. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette définition ?
00:48:38 En tout cas, moi, c'est des sujets
00:48:40 qui me touchent en tant qu'avocate et que
00:48:42 j'ai pu vivre au quotidien.
00:48:44 Et je pense qu'effectivement, ça touche tout le monde,
00:48:46 notamment la justice, parce qu'elle est au cœur de la société.
00:48:48 Il y a beaucoup de thèmes, comme être broyé
00:48:50 par la justice, le côté pile ou face.
00:48:52 Moi, j'ai l'impression, ça me met hors de lui
00:48:54 Philippe Bilger, quand je lui dis
00:48:56 "la justice, c'est pile ou face". C'est-à-dire que
00:48:58 tu rentres dans un tribunal, tu ne sais pas
00:49:00 ce qui va se passer.
00:49:02 Vous êtes une jeune avocate. Les anciens
00:49:04 avocats disent "quand un client
00:49:06 venait me voir, je
00:49:08 pouvais lui dire, il y a 30 ou 40
00:49:10 ans, ce qui se passerait.
00:49:12 Aujourd'hui, je suis dans une incertitude
00:49:14 totale avec la justice".
00:49:16 Est-ce que c'est votre sentiment ?
00:49:18 Je ne sais pas, parce qu'en même temps, vous avez en parallèle
00:49:20 aussi des logiciels qui se sont développés
00:49:22 avec l'intelligence artificielle. On parle de
00:49:24 justice prédictive. On a
00:49:26 des compilations de données qui permettent de dire
00:49:28 par rapport aux décisions, on peut
00:49:30 envisager, vu la jurisprudence, tel ou tel risque.
00:49:32 Après, maintenant, la justice, elle reste
00:49:34 profondément humaine. Dans ce que vous dites,
00:49:36 ce qui est vrai, c'est qu'on ne sait pas pourquoi on entre dans
00:49:38 une cour d'assises, parce qu'il y a monsieur et madame
00:49:40 tout le monde qui vont dans une cour d'assises. Et une fois
00:49:42 qu'on y est, comment ça se passera ? Parce que les juges sont humains.
00:49:44 Vous ne répondez pas vraiment à ma question. Est-ce que vous êtes en sécurité
00:49:46 juridique ? C'est ça, la vraie question.
00:49:48 Est-ce que sur un dossier où
00:49:50 effectivement, votre client, vous
00:49:52 savez qu'il est parfaitement innocent,
00:49:54 tant est qu'on
00:49:56 puisse le savoir, est-ce que vous êtes...
00:49:58 Le terme d'insécurité juridique,
00:50:00 c'est ce que dit parfois Gilles-William Golnadel,
00:50:02 j'entends beaucoup d'avocats qui disent ça.
00:50:04 - Moi, je trouve que l'insécurité juridique, c'est si vous
00:50:06 n'êtes pas en capacité de prévoir les lois, les jurisprudences.
00:50:08 À partir du moment où vous connaissez la loi,
00:50:10 où elle ne change pas non plus tous les jours,
00:50:12 et où, pareil, les jurisprudences sont
00:50:14 des décisions des juges qui sont prises antérieurement
00:50:16 dans des dossiers, on arrive à avoir quand même
00:50:18 une certaine forme d'anticipation. Après,
00:50:20 moi, je fais beaucoup de droit des affaires et du droit du travail,
00:50:22 notamment, je sais quand même quand j'entre dans
00:50:24 un tribunal, comment ça va se passer.
00:50:26 Après, vous avez toujours une appréciation humaine,
00:50:28 que ce soit devant le conseil des prud'hommes, avec des juges
00:50:30 qui ne sont pas professionnels, ou dans une cour d'assises
00:50:32 avec des jurés. Ça, ça peut avoir un impact
00:50:34 sur, effectivement, le ressenti
00:50:36 et la manière dont la décision est prise.
00:50:38 - En tout cas, je vous remercie d'être avec nous, et on va évidemment
00:50:40 évoquer tous ces sujets qui nous passionnent.
00:50:42 Il est 10h02. Somaya Labedi nous rappelle les titres.
00:50:46 [Musique]
00:50:48 - De quoi raviver la rivalité
00:50:50 entre public et privé ?
00:50:52 Contrôle insuffisant, dépenses sous-estimées,
00:50:54 un rapport parlementaire étrit
00:50:56 le financement des établissements privés.
00:50:58 Un rapport présenté par un député.
00:51:00 Elle est fille à un député renaissance.
00:51:02 Deuxième jour de fouillot au Vernez.
00:51:04 Dispositif important mobilisé depuis hier.
00:51:06 Le hameau reste fermé au public
00:51:08 pour laisser les enquêteurs
00:51:10 repasser la zone au peigne fin,
00:51:12 notamment avec des drones à capteur thermique
00:51:14 et tenter de découvrir ce qui est arrivé
00:51:16 au petit Émile.
00:51:18 Et puis, l'ONG World Central Kitchen
00:51:20 dénonce une tragédie.
00:51:22 Sept de ses membres auraient été tués
00:51:24 par des militants israéliens à Gaza.
00:51:26 Des victimes originaires d'Australie, de Pologne
00:51:28 ou encore du Royaume-Uni.
00:51:30 Et engagés dans la distribution de nourriture
00:51:32 dans l'enclave palestinienne.
00:51:34 - Yves-Édouard Nosir est avec nous.
00:51:36 Je le répète, elle est avocate.
00:51:38 Et évidemment, vous êtes une jeune femme
00:51:40 qui a des combats, qui menait des combats.
00:51:42 Votre personnage, c'est une avocate
00:51:44 qui défend dans trois affaires.
00:51:46 C'est une première femme qui s'appelle Laura
00:51:48 qui est accusée d'avoir tué son mari,
00:51:50 qui était violent.
00:51:52 Vous avez une jeune fille, très jeune fille,
00:51:54 Jeanne, qui a été violée par son beau-père.
00:51:56 Et vous avez Karine, que son mari
00:51:58 faisait tourner dans un film porno
00:52:00 et qui est accusée de complicité de viol.
00:52:02 Mais votre personnage,
00:52:04 et je peux imaginer évidemment
00:52:06 qu'il vous ressemble,
00:52:08 ne défend que des femmes. Pourquoi ?
00:52:10 - J'avais envie, au travers
00:52:12 effectivement de ces histoires, de montrer
00:52:14 des faits divers et particulièrement
00:52:16 des personnes qui m'ont marquée
00:52:18 et qui m'ont inspirée, avec des parcours
00:52:20 de vie cabossés. Et c'était
00:52:22 systématiquement des femmes qui m'avaient
00:52:24 extrêmement touchée. Et donc c'était important
00:52:26 pour moi de le montrer. Et notamment aussi
00:52:28 parce que pour ces femmes,
00:52:30 celles qui m'ont touchée, elles avaient une capacité
00:52:32 de résilience énorme. Parce que c'était ça
00:52:34 que j'avais envie de montrer dans le roman.
00:52:36 On passe par la justice, mais
00:52:38 ça n'est pas un rouleau compresseur.
00:52:40 On peut aussi en sortir. Et comment on peut en sortir
00:52:42 grandi ? - Et même si,
00:52:44 parce que le féminicide fait partie
00:52:46 évidemment de vos combats,
00:52:48 il y a eu 123 femmes qui ont été
00:52:50 tuées, je crois, l'an passé,
00:52:52 que le nombre de
00:52:54 femmes tuées,
00:52:56 malgré
00:52:58 la prison,
00:53:00 la parole qui s'est libérée,
00:53:02 malgré qu'on en parle,
00:53:04 malgré ce qu'on peut faire,
00:53:06 ne change pas. Ce chiffre reste
00:53:08 le même depuis quelques années.
00:53:10 - Oui, oui, c'est quelque chose
00:53:12 qui est absolument dramatique. Moi je suis dans le Pas-de-Calais,
00:53:14 il y en a eu un il n'y a pas très longtemps
00:53:16 dont on avait parlé.
00:53:18 C'est effectivement quelque chose sur lequel
00:53:20 il faut impérativement s'engager et lutter.
00:53:22 Et on a renforcé l'arsenal
00:53:24 juridique en ce sens.
00:53:26 Je pense qu'au-delà de l'arsenal juridique, on peut toujours
00:53:28 le renforcer. Il y a aussi un volet,
00:53:30 sans doute, éducation et
00:53:32 sensibilisation sur les rapports hommes-femmes.
00:53:34 - Et justement l'éducation, parce que vous êtes une jeune
00:53:36 maman, je me disais, mais qu'est-ce que vous dites
00:53:38 à votre petit garçon ?
00:53:40 - Alors déjà, j'ai réfléchi pour avoir le même
00:53:42 discours pour ma petite fille et mon petit garçon.
00:53:44 Ça c'est quelque chose qui est pour moi intéressant
00:53:46 d'avoir absolument le même traitement.
00:53:48 Et dans la question du rapport,
00:53:50 déjà par exemple
00:53:52 quelque chose de tout bête, mais
00:53:54 avoir un discours qui est
00:53:56 cohérent sur la violence par exemple et sur
00:53:58 le harcèlement, parce que je pense que ça
00:54:00 se joue aussi dès l'enfance. On peut très vite avoir
00:54:02 un enfant qui est harcelé comme un enfant qui est harcelant.
00:54:04 Il faut expliquer les limites.
00:54:06 - Qu'est-ce que vous lui dites concrètement ? Et je suis étonné
00:54:08 d'ailleurs... Alors est-ce qu'on parle
00:54:10 de la même manière à un petit garçon et à une petite fille ?
00:54:12 - Dans ce type de rapport-là, parce qu'il n'aura peut-être pas les mêmes rapports non plus,
00:54:18 forcément plus tard dans la société.
00:54:20 Mais quel âge a votre petit garçon ?
00:54:22 - Alors j'ai une petite fille qui a 10 ans et un petit garçon qui a 8 ans.
00:54:24 - Bon, 8 ans, donc là c'est l'âge
00:54:26 de raison, comme on dit. C'est là où on apprend
00:54:28 comment on se conduit à l'école.
00:54:32 Et qu'est-ce que vous lui dites par exemple si
00:54:34 vous le trouvez violent ou
00:54:36 s'il a une réaction que vous n'aimez pas
00:54:38 et sur laquelle vous voulez intervenir ?
00:54:40 - Alors encore une fois, j'essaye déjà de ne pas dissocier.
00:54:42 Et par exemple, les questions de consentement,
00:54:44 après j'ai peut-être une déformation professionnelle,
00:54:46 mais très tôt les questions de consentement,
00:54:48 c'est un point sur lesquels je les ai alertées
00:54:50 en disant il y a des choses que vous,
00:54:52 enfants, vous avez le droit d'accepter
00:54:54 mais que vous avez le droit de refuser,
00:54:56 qu'on n'a pas à vous imposer,
00:54:58 de la même manière vous n'avez pas à l'imposer aux autres.
00:55:00 Ça c'est vraiment important.
00:55:02 Et après je pense que les adultes,
00:55:04 c'est d'essayer d'être un exemple, par exemple
00:55:06 si on est soi-même violent, verbalement,
00:55:08 physiquement envers un enfant,
00:55:10 et bien effectivement derrière c'est difficile
00:55:12 de lui apprendre de ne pas l'être.
00:55:14 Et d'ailleurs beaucoup de gens qui se retrouvent
00:55:16 devant les tribunaux ont un passé où ils ont eux-mêmes
00:55:18 été victimes et ça se traduit.
00:55:20 Donc je pense que c'est essayer d'être
00:55:22 assez irréprochable là-dessus,
00:55:24 aussi avec eux dans les exemples qu'on leur donne.
00:55:26 - C'est ça qui me frappe moi toujours dans les faits divers,
00:55:28 tous ceux qui sont dans le boxe,
00:55:30 alors c'est pas les excuser bien sûr,
00:55:32 d'ailleurs si ça pourrait les excuser,
00:55:34 mais tous,
00:55:36 je parle des violeurs, des assassinats,
00:55:38 tous sont des enfants scabossés.
00:55:40 Comme si l'amour
00:55:42 était la valeur suprême
00:55:44 qui faisait que si t'as été aimé,
00:55:46 il faudrait aussi définir ce qu'est être aimé, bien sûr.
00:55:48 Mais être aimé souvent c'est simplement
00:55:50 qu'on s'occupe de toi, qu'on t'écoute,
00:55:52 ils ne se retrouvent pas dans le boxe.
00:55:54 Alors évidemment ça veut pas dire que
00:55:56 tous ceux qui ont été mal aimés se retrouvent aussi dans le boxe.
00:55:58 Mais quand on est avocat,
00:56:00 j'imagine qu'à la fin on excuse tout le monde.
00:56:02 - Non, on n'excuse pas tout le monde,
00:56:04 on sert la justice et ses clients.
00:56:06 Après, pour moi ce qui est important
00:56:08 et ce que j'avais envie vraiment de retracer
00:56:10 au travers de ce livre,
00:56:12 c'est qu'on juge des gens, pas des faits.
00:56:14 Et à partir du moment où on juge des personnes
00:56:16 et pas des faits, on est obligé d'intégrer leur histoire.
00:56:18 Non mais on est obligé d'intégrer leur histoire.
00:56:20 Parce qu'on n'a pas tous la même éducation,
00:56:22 c'est la chanson d'Ayam,
00:56:24 on n'est pas tous nés sous la même étoile.
00:56:26 - Il y a des fois où on juge des faits dans la justice.
00:56:28 Par exemple en infraction routière,
00:56:30 on ne juge que des faits.
00:56:32 On ne juge pas le conducteur.
00:56:34 S'il est au-dessus de 135 ou de 130,
00:56:36 on juge des faits.
00:56:38 - Alors ça dépend sur quel type d'infraction
00:56:40 vous vous basez.
00:56:42 Maintenant quand vous êtes sur un crime,
00:56:44 typiquement on parle de court d'assises,
00:56:46 d'un meurtre, d'un viol,
00:56:48 vous jugez la personne.
00:56:50 Mais même pour la victime,
00:56:52 vous avez besoin de comprendre
00:56:54 ce qui a conduit cette personne à ce moment-là
00:56:56 à accomplir tel acte.
00:56:58 Parce que c'est un point nécessaire
00:57:00 pour que l'on juge un homme.
00:57:02 - Non mais en justice, Dieu merci,
00:57:04 on juge des personnes et pas simplement des faits.
00:57:06 Simplement parfois, en effet,
00:57:08 dans le dosage,
00:57:10 on entend dans certains discours
00:57:12 on a l'impression de ne juger plus que des personnes
00:57:14 en oubliant les faits.
00:57:16 Ça c'est problématique aussi,
00:57:18 puisque les faits sont objectivement mauvais
00:57:20 et il y a un mal qui est commis.
00:57:22 - Mais les peines planchées, c'était contre ça.
00:57:24 Vous devez être contre les peines planchées, j'imagine.
00:57:26 - En tout cas, vous avez un principe
00:57:28 que je devais bien dire, qu'on tient compte de la personnalité.
00:57:30 Après, moi, sur la question des peines planchées,
00:57:32 oui, effectivement, à titre personnel,
00:57:34 je n'y crois pas,
00:57:36 parce que je pense que selon la personne,
00:57:38 les circonstances, la manière dont ça a été amené,
00:57:40 et ça amène aussi aux questions
00:57:42 qui sont dans le livre sur la prison
00:57:44 et la question de la réinsertion.
00:57:46 Je ne suis pas convaincue que la peine planchée
00:57:48 soit la solution ultime pour la réinsertion.
00:57:50 - Mais notons que dans la justice,
00:57:52 de manière générale,
00:57:54 l'individualisation s'arrête par, en revanche,
00:57:56 sur le maximum de la peine.
00:57:58 Là, ce n'est pas individualisé, on met un maximum de la peine
00:58:00 et on ne peut pas dépasser, même en individualisant la peine.
00:58:02 Donc, le principe est parfois aussi
00:58:04 contredit par le Code pénal.
00:58:06 On pourrait le penser
00:58:08 sans altérer, en effet,
00:58:10 l'individualisation de la peine et de la considération.
00:58:12 En disant, il y a certains actes
00:58:14 qui, quoi qu'il arrive, quand ils sont posés,
00:58:16 méritent une peine minimum.
00:58:18 Ce n'est pas nécessairement contrevenir
00:58:20 au principe d'individualisation. Après, ça peut être adapté.
00:58:22 C'est une réflexion qui mérite d'être posée.
00:58:24 - Exactement. Je ne sais pas si vous nous regardez
00:58:26 de temps en temps, mais vous devez hurler
00:58:28 quand vous m'entendez parler.
00:58:30 (Rires)
00:58:32 Diane avait envie de hurler.
00:58:34 J'ai pris ça pour moi.
00:58:36 Diane avait envie de hurler
00:58:38 lorsqu'elle entendait à la télévision des journalistes
00:58:40 interpeller les politiques sur la prison.
00:58:42 De vous avoir, M. le ministre, la prison, c'est un peu comme même, non ?
00:58:44 Vous êtes nourrie, logée, blanchie.
00:58:46 Comment pouvait-on prononcer
00:58:48 des aberrations pareilles ?
00:58:50 On devrait organiser des visites en centre pénitentiaire
00:58:52 pour faire cesser la démagogie.
00:58:54 Ça, c'était pour Bibi.
00:58:56 Diane pensa à la prison de Loss,
00:58:58 fermée en 2011 pour Vétusté,
00:59:00 ce lieu dans lequel se trouvait une ancienne abbaye du XIIe siècle,
00:59:02 étonnamment reconvertie en établissement carcéral.
00:59:04 Et après, c'est très intéressant,
00:59:06 d'ailleurs, ce que vous dites. Pas étonnant
00:59:08 que les statistiques de la réinsertion soient en corrélation
00:59:10 avec la dimension de la cage.
00:59:12 Si l'on s'intéresse à la démarche du Carre,
00:59:14 portée par le philosophe et psychanalyste
00:59:16 Cynthia Fleury et l'architecte
00:59:18 Éric de Toisy, que l'architecture
00:59:20 d'un bâtiment, son emplacement,
00:59:22 sa disposition affectent le corps humain
00:59:24 en le guérissant ou en lui nuisant ?
00:59:26 En lisant ça, je me suis dit
00:59:28 que oui, effectivement, la prison,
00:59:30 il y a peu d'espace, mais quel serait
00:59:32 l'idéal, selon vous,
00:59:34 d'une prison
00:59:36 qui permettrait de mieux réinsérer ?
00:59:38 Déjà une prison qui n'est pas surpeuplée ?
00:59:40 Oui.
00:59:42 Non mais c'est déjà un minimum.
00:59:44 Ça, ça me paraît être un minimum.
00:59:46 Mais il faut peut-être construire des prisons.
00:59:48 Il y en a qui sont en train d'être construites.
00:59:50 Peut-être avez-vous des liens directs
00:59:52 avec le pouvoir et suggéré
00:59:54 qu'on construise des prisons
00:59:56 en France ?
00:59:58 Je crois que le garde des Sceaux a ça en tête
01:00:00 et que c'est un de ses combats,
01:00:02 puisqu'il s'était toujours battu sur le sujet des prisons.
01:00:04 Mais déjà, le respect,
01:00:06 c'est-à-dire ce que j'explique dans l'Île,
01:00:08 c'est quand on regarde la taille d'une cage
01:00:10 sur un animal dans un refuge et la taille
01:00:12 d'une cage dans une prison et le nombre
01:00:14 d'hommes qu'on met dedans ou de femmes.
01:00:16 Ce que je veux dire, c'est que ça, pour moi,
01:00:18 à partir de ce moment-là, c'est difficile
01:00:20 de réinsérer les gens.
01:00:22 Je pense qu'il faut plus, sans doute, de prisons.
01:00:24 Et puis, il y a d'autres moyens.
01:00:26 Pour moi, je pense que tout ce qui est
01:00:28 aussi obligation de soins, de travail...
01:00:30 J'ai des gens qui sont rentrés en prison
01:00:32 qui ne savaient pas lire. Ils ont appris à lire en prison.
01:00:34 Développer
01:00:36 d'autres activités, c'est crucial.
01:00:38 On parlera aussi
01:00:40 de leur prison. Vous voulez dire un mot, Gauthier ?
01:00:42 On sera tous d'accord. Il y a deux semaines,
01:00:44 on va nous vanter les prisons du Salvador
01:00:46 où ils sont 40 parcellules sans matelas,
01:00:48 avec la lumière en permanence,
01:00:50 où ils doivent se plonger avec les bras.
01:00:52 C'est un genre de mauvaise humeur.
01:00:54 Voilà la caricature de M. Lebrecht.
01:00:56 Ça a choqué un ancien détenu que j'ai croisé après,
01:00:58 un petit Balkany, qui m'a dit "tu diras".
01:01:00 Que c'est vraiment pas drôle, la prison,
01:01:02 et que j'ai pas envie que ça ressemble au Salvador.
01:01:04 Je m'excuse de n'éprouver que ça.
01:01:06 Je ne crois pas avoir
01:01:08 défendu le modèle du Salvador,
01:01:10 mais il y avait peut-être une part
01:01:12 de subtilité que je n'avais pas perçue
01:01:14 dans ce que je disais,
01:01:16 ou de provocation, parfois c'est un peu la même chose,
01:01:18 pour expliquer qu'effectivement il y a des systèmes
01:01:20 qui marchent.
01:01:22 Et je soulignais simplement l'efficacité
01:01:24 du système au Salvador.
01:01:26 Mais après je ne prenais pas...
01:01:28 - Vous n'arrivez jusqu'à l'extrémité de leur prison.
01:01:30 - Vous avez vu ce qui se passe à Haïti, d'ailleurs.
01:01:32 Bon, Nicole Belloubet était ce matin
01:01:34 chez nos amis de BFM,
01:01:36 qui exceptionnellement
01:01:38 ne parlait pas du petit Émile.
01:01:40 Et on pourra
01:01:42 écouter Nicole Belloubet
01:01:44 à propos de Mikaëlle Paty,
01:01:46 la soeur cadette de Samuel Paty,
01:01:48 et elle lui a répondu.
01:01:50 - Il y a sans doute
01:01:52 des choses qui auraient pu être mieux faites.
01:01:54 Pour autant,
01:01:56 je ne suis pas certaine que l'on puisse dire
01:01:58 que l'État a une part de responsabilité
01:02:00 dans l'assassinat
01:02:02 de Samuel Paty. Mais cet assassinat
01:02:04 terroriste qui a
01:02:06 beaucoup marqué a été
01:02:08 un électrochoc pour l'État.
01:02:10 Cela nous a conduit à
01:02:12 avoir la fermeté dont je témoigne
01:02:14 ici et dont mes prédécesseurs
01:02:16 ont également témoigné, à remettre en place
01:02:18 des procédures de sécurité auprès
01:02:20 de nos équipes éducatives. Il est mort d'un
01:02:22 assassinat terroriste.
01:02:24 Et que certes, je le redis devant vous,
01:02:26 il y a des choses qui auraient pu être mieux faites.
01:02:28 Mais il me semble difficile
01:02:30 de considérer que l'État a une part de responsabilité
01:02:32 dans cet assassinat terroriste.
01:02:34 - Je trouve serré ce que dit
01:02:36 Mme Bélévé.
01:02:38 Pour moi, si vous me permettez,
01:02:40 c'est démission, c'est dehors.
01:02:42 Maintenant, ce n'est que mon avis.
01:02:44 - Elle répète cette phrase en plus.
01:02:46 Il y a sans doute des choses qui auraient pu être mieux faites.
01:02:48 - C'est-à-dire de ne tirer
01:02:50 aucune conséquence de ce qui s'est fait.
01:02:52 C'est-à-dire que l'État n'est jamais responsable
01:02:54 de rien. Personne dans la
01:02:56 chaîne de responsabilité,
01:02:58 ni le proviseur, ni l'État,
01:03:00 ni les collègues, ni rien du tout.
01:03:02 C'est-à-dire que c'est circulé, il n'y a rien à voir.
01:03:04 Pour moi, c'est insupportable.
01:03:06 - Vous imaginez la vie de M. Belloubet ?
01:03:08 - Ce n'est que mon modeste avis.
01:03:10 - Ce qu'on peut lui reprocher,
01:03:12 c'est que personne n'accuse
01:03:14 l'État d'avoir
01:03:16 une responsabilité dans l'assassinat.
01:03:18 Je termine. Dans l'assassinat même,
01:03:20 ce que reproche la sœur de Samuel Paty à l'État,
01:03:22 c'est de ne pas lui avoir offert la protection.
01:03:24 Donc elle joue un peu sur les mots.
01:03:26 - Mais c'est un système...
01:03:28 - Et donc, Nicole Belloubet, elle contourne le sujet
01:03:30 qui est... - Elle joue totalement sur les mots.
01:03:32 - Je termine.
01:03:34 - Pourquoi l'État, le rectorat en particulier,
01:03:36 n'a pas donné une protection à Samuel Paty
01:03:38 dès lors qu'il était menacé ?
01:03:40 C'est ça le sujet.
01:03:42 Et elle contourne le sujet.
01:03:44 - Pardonnez-moi,
01:03:46 il y a aussi la forme.
01:03:48 On a l'impression d'un discours désincarné,
01:03:50 glacé, un manque d'empathie.
01:03:52 Si vous êtes prof,
01:03:54 que vous entendez ça.
01:03:56 Si vous êtes de la famille de Michael Paty
01:03:58 et que vous entendez ça.
01:04:00 - On parle parfois des petits hommes gris,
01:04:02 mais tu ne peux pas avoir un discours
01:04:04 avec un peu plus de douceur,
01:04:06 d'empathie ?
01:04:08 - D'humanité.
01:04:10 - Alors je ne veux pas dire que...
01:04:12 - Mais c'est même pas ça.
01:04:14 - Elle est en prisonnière d'une fonction,
01:04:16 manifestement, dans ce discours.
01:04:18 - Mais la compassion, c'est pas ce qu'on lui demande.
01:04:20 - Mais je ne dis pas la compassion.
01:04:22 - Il y a eu une députée suédoise,
01:04:24 de droite,
01:04:26 de gauche pardonnez-moi, sociale-démocrate,
01:04:28 qui a fait une déclaration formidable
01:04:30 la semaine dernière, qui a demandé pardon.
01:04:32 Elle a dit "on s'est totalement aveuglés
01:04:34 dans notre pays, nos gouvernements successifs
01:04:36 se sont complètement aveuglés, et je demande
01:04:38 pardon à la population".
01:04:40 Et pardon pour quoi ?
01:04:42 Pour les politiques sur l'immigration, notamment,
01:04:44 qui avaient occasion.
01:04:46 Et sur la répression de la délinquance.
01:04:48 Et c'est extraordinaire parce qu'on n'entend jamais
01:04:50 ça, effectivement, dans la bouche
01:04:52 des héritiers, par exemple de Pompidou,
01:04:54 vous exaltiez le souvenir de Pompidou.
01:04:56 Que la France soit à ce point
01:04:58 transformée. C'est quoi la magie ?
01:05:00 Quelle est la mauvaise sorcière
01:05:04 qui a gouverné le pays
01:05:06 et qui a fait qu'on soit aujourd'hui
01:05:08 dans cette espèce de colère permanente
01:05:10 face à des phénomènes sociaux
01:05:12 que tout le monde observe
01:05:14 quand les politiques ne les nient pas.
01:05:16 Il y a eu des décisions qui ont été prises.
01:05:18 Il y a donc des gens qui devraient
01:05:20 aujourd'hui nous dire "pardon, on s'est trompés,
01:05:22 on s'est aveuglés, on n'a pas voulu savoir".
01:05:24 Il est possible que c'est ceux auxquels
01:05:26 je pense sont morts.
01:05:28 - Pas tous.
01:05:30 - Je pense que François Mitterrand a un peu de responsabilité
01:05:32 sur ce qui s'est passé. Forcément, il est mort.
01:05:34 - Vous parliez hier
01:05:36 d'Edouard Balladur.
01:05:38 Je ne veux pas incriminer Edouard Balladur.
01:05:40 - Il est vivant.
01:05:42 - Oui, il est tout à fait vivant.
01:05:44 On en a parlé hier. Mais vous avez toute une classe politique
01:05:46 qui est toujours, même si les gens ne sont plus
01:05:48 aujourd'hui en activité, qui aide
01:05:50 aux affaires quand même.
01:05:52 Vous ne les entendez jamais dire
01:05:54 "on s'est trompés".
01:05:56 - "On s'est complètement gourés".
01:05:58 - Oui, ça c'est quelque chose que vous avez parfaitement raison.
01:06:00 - Mais la compassion, on s'en fiche. On fait de la politique.
01:06:02 - Vous avez parfaitement raison.
01:06:04 Autre passage
01:06:06 que je voulais vous faire écouter de Mme Belloubet,
01:06:08 c'est sur les "groupes".
01:06:10 Parce que là, c'est évidemment pas clair.
01:06:12 - C'est la foire d'empoigne avec Gabriel Attal. Les groupes de niveau.
01:06:14 - Alors là, c'était plus
01:06:16 le mot "groupe de niveau", c'était
01:06:18 "groupe mobile", je crois.
01:06:20 - J'ai oublié.
01:06:22 - Il y a "force mobile" et "groupe de niveau".
01:06:24 - Mais ça, c'est pas les groupes de niveau. - Non, c'est autre chose, la force mobile.
01:06:26 - La force mobile, c'est pour...
01:06:28 - On le met à l'écran, sécurité. - Non, mais moi, ce qui m'intéresse, c'est les groupes
01:06:30 de niveau. Parce que comme Mme Belloubet...
01:06:32 - Elle est profondément contre.
01:06:34 Le Premier ministre, quand il était ministre de l'Education nationale,
01:06:36 l'avait promis, et il est pour. Donc elle est
01:06:38 prise dans un pas de deux, ça a des groupes de niveau, mais pas vraiment.
01:06:40 - Les groupes de niveau, c'est une question de
01:06:42 bon sens, je vous assure.
01:06:44 Si tu es un élève et en très grande difficulté,
01:06:46 que tu le mets avec des élèves qui sont extrêmement bons,
01:06:48 il va être complexé, il prendra plus la parole,
01:06:50 et il sera en difficulté.
01:06:52 - Mais parce que... - Évidemment.
01:06:54 - Parce que souligne tout le monde... - C'est mon problème,
01:06:56 dit Vincent Valère.
01:06:58 - Il faut beaucoup de moyens pour...
01:07:00 - Oui, je suis d'accord.
01:07:02 - C'est là où ça coince. - Oui, je suis d'accord.
01:07:04 Mais écoutons ce qu'elle a dit sur les groupes de niveau.
01:07:06 Mme Belloubet.
01:07:08 - En début d'année, les enseignants vont prendre
01:07:10 les élèves en classe entière,
01:07:12 et en fonction des thématiques abordées,
01:07:14 ils pourront les répartir en groupe.
01:07:16 C'est assez simple et somme toute de bonne logique.
01:07:18 Et donc moi, je le redis ici,
01:07:20 ce n'est pas du tout un tri des élèves.
01:07:22 Pas du tout. L'idée est au contraire
01:07:24 de leur donner, en groupe,
01:07:26 selon leur niveau,
01:07:28 des compétences mieux assises et mieux assurées.
01:07:30 - En groupe selon leur niveau, j'avoue que moi
01:07:32 j'entends groupe de niveau quand même. - Non, pas du tout.
01:07:34 En groupe selon leur niveau, en fonction de la compétence requise.
01:07:37 En géométrie, vous êtes un peu plus faible,
01:07:39 eh bien on va peut-être vous prendre en plus petit groupe.
01:07:41 Mais si en numération vous êtes bon,
01:07:43 eh bien vous serez en classe entière.
01:07:45 - Mais vous voyez ce qu'elle vient de dire.
01:07:47 En fait, le cas qu'elle décrit, ça n'existe pas.
01:07:49 Parce que quand t'as 12 ans,
01:07:51 ou t'es bon partout,
01:07:53 ou t'es moyen partout,
01:07:55 ou t'es pas très bon partout.
01:07:57 - Non, c'est pas juste.
01:07:59 - Dans 9 cas sur 10.
01:08:01 - Bah non.
01:08:03 - C'est très rare que t'aies 18 en français
01:08:05 et 2 en maths.
01:08:07 Moi j'en ai pas vu.
01:08:09 - Vous prenez des extrémités. Vous étiez très mauvais en maths,
01:08:11 - Oui, j'étais mauvais.
01:08:13 - Vous étiez très mauvais en maths.
01:08:15 - Oui, très mauvais.
01:08:17 - Vous étiez mauvais en maths.
01:08:19 - Ah oui, j'étais mauvais.
01:08:21 - Vous avez eu combien en bac en maths ?
01:08:23 - Moi j'étais dans le...
01:08:25 - Je pense qu'évidemment,
01:08:27 quand t'es en difficulté à l'école,
01:08:29 t'es en difficulté globalement.
01:08:31 - Mais il y a des cas plus littéraires,
01:08:33 des cas plus scientifiques.
01:08:35 - Oui, il y a des nuances.
01:08:37 - Il y a raison à 100%.
01:08:39 - Il y a des matières plus fortes et des matières moins fortes,
01:08:41 mais même très tôt de toute façon.
01:08:43 Ce qu'il y a, c'est que, encore une fois,
01:08:45 Mme Belloubet joue sur les mots,
01:08:47 comme on l'a vu,
01:08:49 pour Samuel Paty.
01:08:51 - Elle veut pas utiliser des groupes de niveau,
01:08:53 mais des groupes de niveau.
01:08:55 - Tiffen Ozier était avec nous.
01:08:57 Les Assises.
01:08:59 Et c'est vrai que la justice,
01:09:01 il y a un mot célèbre d'Olivier Guichard,
01:09:03 qui était garde des Sceaux,
01:09:05 sous Giscard, et qui avait dit
01:09:07 "J'ai appris une chose de la justice,
01:09:09 j'espère que je n'aurai jamais affaire à elle."
01:09:11 Et je pense qu'on est tous comme ça,
01:09:13 parce que ça nous fait peur. Pourquoi ?
01:09:15 Parce qu'on a le sentiment d'être broyés.
01:09:17 Vous parlez d'un de vos personnages,
01:09:19 souvent Sandra se demandait
01:09:21 ce qu'il serait advenu
01:09:23 si elle n'avait pas cru Jeanne.
01:09:25 Alors Sandra, c'est la mère,
01:09:27 évidemment, de Jeanne,
01:09:29 et Christophe, c'est son beau-père.
01:09:31 Et il se trouve que Christophe, le beau-père,
01:09:33 a violé sa fille.
01:09:35 Souvent Sandra se demandait
01:09:37 ce qu'il serait advenu si elle n'avait pas cru Jeanne,
01:09:39 et si Christophe n'avait pas avoué.
01:09:41 Combien de victimes sont broyées
01:09:43 sur l'autel de la justice,
01:09:45 faute de preuves, quand le corps
01:09:47 ne parle pas, lorsqu'il ne conserve pas
01:09:49 de stigmates des rapports imposés,
01:09:51 ne reste que la parole de la victime
01:09:53 et de celle de l'accusé. Donc évidemment,
01:09:55 ça nous renvoie à la situation d'aujourd'hui,
01:09:57 puisqu'il y a beaucoup de paroles qui se libèrent
01:09:59 avec notamment des femmes
01:10:01 qui parlent de ce qui s'est passé il y a
01:10:03 10 ans, 20 ans, 30 ans,
01:10:05 il n'y a pas de preuves.
01:10:07 Alors que doivent-elles faire, ces femmes ?
01:10:09 Oui, alors ça, effectivement, c'est un sujet
01:10:11 qui est au-delà de ce que doivent faire ces femmes,
01:10:13 il y a ce que doit faire l'institution
01:10:15 par rapport à ça. Je pense que
01:10:17 ce qui est bien, c'est que maintenant, on a beaucoup plus
01:10:19 de femmes qui osent parler, et ça, c'est
01:10:21 quelque chose qui est important. Maintenant,
01:10:23 la justice, là où elle doit en tenir compte, il y a deux choses.
01:10:25 Il y a les sujets, évidemment, sur la prescription,
01:10:27 et il y a aussi le sujet de la manière
01:10:29 dont on recueille la parole,
01:10:31 donc on conserve ou non les preuves,
01:10:33 et pour moi, ça appelle à un sujet central
01:10:35 qui est la durée, la longueur des procédures
01:10:37 qui, effectivement, aujourd'hui, sont
01:10:39 trop longues, et du fait d'ailleurs
01:10:41 de la longueur de ces procédures, ça amène
01:10:43 à ce que les procès, malheureusement, sortent des
01:10:45 tribunaux et se règlent souvent
01:10:47 sur la voie publique, parce que,
01:10:49 effectivement, la réponse
01:10:51 judiciaire met trop de temps à venir.
01:10:53 Est-ce que vous êtes favorable à allonger
01:10:55 le délai de prescription en matière
01:10:57 de viol ?
01:10:59 Alors, je pense qu'on pourrait
01:11:01 réfléchir, en tout cas, au sujet de l'allonger. La difficulté,
01:11:03 pour moi, ce sera de toute façon,
01:11:05 puisque si on allonge le délai, ça va peut-être
01:11:07 permettre à des gens de pouvoir déposer plainte
01:11:09 et donc d'ouvrir des procédures.
01:11:11 La seule difficulté qu'on risque d'avoir,
01:11:13 c'est toujours le recueil de la preuve,
01:11:15 puisqu'effectivement, si on n'a plus de constatations
01:11:17 physiques du viol, ça va être
01:11:19 la parole de l'un contre l'autre, et c'est toute
01:11:21 la difficulté que je soulève à un moment dans le livre
01:11:23 de dire qu'en France, à un moment, il y a des auteurs
01:11:25 qui sont face à leur responsabilité,
01:11:27 soit ils s'accusent et ils sont
01:11:29 condamnés et ils libèrent
01:11:31 la victime qu'ils avaient une première
01:11:33 fois condamnée, soit ils se taisent
01:11:35 et là, c'est la double peine pour la victime,
01:11:37 puisqu'en plus, on ne lui ouvre pas
01:11:39 droit à une réparation en justice.
01:11:41 Mais moi, je comprends l'esprit de vengeance
01:11:43 des femmes, peut-être d'abord parce que j'aime bien Edmond Dantes,
01:11:45 je crois que...
01:11:47 Non, mais, entendons-nous bien,
01:11:49 on ne se venge pas de quelqu'un
01:11:51 qui a brûlé
01:11:53 le feu et que tu rattrapes
01:11:55 10 mètres plus loin, mais quelqu'un
01:11:57 qui a bousillé ta vie,
01:11:59 que tu veux
01:12:01 te venger de lui et que tu sais
01:12:03 qu'il y a des lettres prescription, mais que c'est
01:12:05 pas grave, que tu veux
01:12:07 d'une certaine manière que
01:12:09 sa vie soit percutée
01:12:11 par ça, moi, je le comprends,
01:12:13 mais j'aime bien Edmond Dantes
01:12:15 et je voulais savoir si vous, vous comprenez l'esprit
01:12:17 de vengeance d'une femme.
01:12:19 - Je comprends ce que vous dites, mais la question, pour moi,
01:12:21 quand on rencontre des victimes,
01:12:23 objectivement, j'en ai eu très peu qui étaient
01:12:25 animées par un esprit de vengeance. - Parce qu'elles n'osent pas le dire, peut-être.
01:12:27 - Non, parce qu'elles peuvent
01:12:29 exprimer des sentiments ambivalents,
01:12:31 mais c'est-à-dire qu'elles étaient beaucoup plus animées
01:12:33 déjà par un esprit de survie,
01:12:35 c'est-à-dire comment, moi, je peux survivre
01:12:37 et le fait de nuire
01:12:39 à une personne, c'est pas forcément
01:12:41 ce qui va aider à vraiment
01:12:43 survivre. Je pense, par exemple,
01:12:45 quand vous voyez le combat
01:12:47 que mène M. Alenau, que je trouve absolument
01:12:49 remarquable... - Il est en colère.
01:12:51 - Il est très en colère, mais comment il a
01:12:53 utilisé sa colère ? Il l'a utilisée
01:12:55 pour faire changer la loi, il aide
01:12:57 d'autres personnes qui sont victimes comme lui.
01:12:59 Et moi, je vois beaucoup plus de victimes qui,
01:13:01 par exemple, ont besoin d'entrer dans des
01:13:03 groupes de parole, d'écrire,
01:13:05 d'aider d'autres personnes qui sont victimes
01:13:07 que de vouloir, j'allais dire, dégommer,
01:13:09 pardonnez-moi le terme, l'auteur.
01:13:11 - J'entends bien, mais parce que ce sont des choses...
01:13:13 Aussi, c'est difficile de dire
01:13:15 "je suis animé par un esprit de vengeance",
01:13:17 c'est pas très noble.
01:13:19 - Il y a un des personnages dans le livre
01:13:21 qui dit, à un moment, qui est harcelé,
01:13:23 elle dit au juge "merci, parce que je suis
01:13:25 médecin, grâce à vous, je vais pouvoir
01:13:27 rêver de soigner, pas de tuer, parce que
01:13:29 j'avais envie". Donc, c'est-à-dire que je pense qu'il y a une ambivalence
01:13:31 des sentiments, on peut être traversé, mais
01:13:33 le fil conducteur, pour moi, des victimes, c'est
01:13:35 plutôt de réfléchir à se reconstruire, et souvent,
01:13:37 en alertant les autres et en aidant les autres sur le même sujet.
01:13:39 - Alors, il y a cette notion nouvelle
01:13:41 dont on ne parlait pas avant, qui est l'emprise,
01:13:43 qui est difficile à définir,
01:13:45 parce que quand tu es amoureux de quelqu'un, tu es...
01:13:47 - Un peu sous-emprise.
01:13:49 - Je ne sais pas si tu es sous-emprise, mais forcément,
01:13:51 tu es dépendant de lui, tu l'écoutes,
01:13:53 il t'influence,
01:13:55 il peut arriver.
01:13:57 - Non, on a connu des amours.
01:13:59 - On a connu des gens
01:14:01 qui ont, dans ce qui est sens,
01:14:03 une certaine influence.
01:14:05 Bon, et vous écrivez, alors,
01:14:07 Diane, c'est toujours vous, Diane avait tenté de
01:14:09 faire prendre conscience à Laura,
01:14:11 de l'emprise dont elle était victime,
01:14:13 et je rappelle que
01:14:15 Laura, c'est...
01:14:17 elle a accusé, qui a accusé
01:14:19 d'avoir tué son mari
01:14:21 violent. Donc, Diane
01:14:23 avait tenté de faire prendre conscience à Laura
01:14:25 de l'emprise dont elle était victime, cette domination
01:14:27 intellectuelle et morale qui s'était progressivement
01:14:29 installée entre David et elle, et dont
01:14:31 elle ne parvenait pas à se défaire. - Et je voulais vous
01:14:33 montrer, vous faire écouter Judith
01:14:35 Gautreche, parce que
01:14:37 ce que vous allez entendre,
01:14:39 on l'a écouté plusieurs fois dans cette émission,
01:14:41 et tout le monde ne l'écoute pas de la même manière.
01:14:43 Pour moi, tout y est.
01:14:45 C'est-à-dire qu'à chaque fois que j'entends ça, ce qu'elle dit,
01:14:47 il y a 10 ans, je dis "ben écoutez, il y a juste à écouter,
01:14:49 elle est déjà sous emprise". Et d'autres disent
01:14:51 "ah, pas du tout ! Regardez comme elle disait
01:14:53 du bien de Benoît Jacot".
01:14:55 Et c'est drôle, parce que c'est la même déclaration.
01:14:57 Alors, je voulais vous faire écouter ce qu'elle avait dit,
01:14:59 c'est dans une émission de Catherine Sélac, "Thé ou café",
01:15:01 où elle parlait, à l'époque,
01:15:03 donc il y a 10 ans, de sa relation avec
01:15:05 Benoît Jacot. - Qu'est-ce que vous recherchiez
01:15:07 auprès d'un homme beaucoup plus âgé que vous ?
01:15:09 - D'abord,
01:15:11 je ne sais pas ce que je...
01:15:13 D'abord, c'était quelqu'un d'extrêmement séduisant,
01:15:15 moi qui vivais beaucoup dans l'imaginaire,
01:15:17 qui était très,
01:15:19 très...
01:15:21 Je passais mon temps à lire,
01:15:23 j'étais vraiment une...
01:15:25 J'étais très aussi dans le romanès,
01:15:27 dans le roman antique, vous voyez,
01:15:29 et lui représentait tout ça.
01:15:31 C'était quelqu'un de très habité,
01:15:33 de très...
01:15:35 très intelligent,
01:15:37 de brillant,
01:15:39 et qui rendait la vie...
01:15:41 C'est quelqu'un
01:15:43 qui réinventait la vie, vraiment.
01:15:45 Alors ensuite, évidemment qu'il avait
01:15:47 énormément d'influence sur moi,
01:15:49 et que j'étais quand même sous son emprise,
01:15:51 en quelque sorte, mais c'était une emprise
01:15:53 extrêmement
01:15:55 inspirante, extrêmement...
01:15:57 - Un Pygmalion.
01:16:01 - Un Pygmalion, oui.
01:16:03 - Comment vous décodez ce qu'elle dit
01:16:05 dans "Il fait nos yeux" ?
01:16:07 - C'est touchant parce qu'elle dit
01:16:09 déjà ce qu'il représentait pour moi.
01:16:11 Donc il y a l'image qu'elle se faisait,
01:16:13 je pense, déjà de lui,
01:16:15 qui correspondait peut-être pas forcément
01:16:17 à la réalité, et elle dit le mot "emprise",
01:16:19 mais elle le nuance à demi-mot,
01:16:21 parce qu'elle parle de quelque chose
01:16:23 qui paraît, dit comme ça, léger,
01:16:25 intellectuel, quelque chose de stimulant,
01:16:27 quelque chose de...
01:16:29 Et c'est tout le paradoxe
01:16:31 dans sa déclaration, parce qu'en réalité,
01:16:33 sur l'emprise, ça n'a rien
01:16:35 de stimulant, ça n'a rien
01:16:37 de beau,
01:16:39 et au contraire, je pense que
01:16:41 fondamentalement, c'est des rencontres
01:16:43 qui peuvent totalement amener
01:16:45 à une déconstruction. Ce que j'explique
01:16:47 sur ce personnage du livre, c'est qu'il y a des rencontres
01:16:49 qui nous subliment et qui nous grandissent,
01:16:51 et la manière dont elle le dit, on pourrait penser,
01:16:53 parce qu'elle dit que c'est quelque chose d'artistique,
01:16:55 et puis en réalité, il y a des rencontres
01:16:57 qui nous amoindrissent, qui nous détruisent et qui nous déconstruisent
01:16:59 psychologiquement, et que ce soit dans les relations
01:17:01 amoureuses ou dans les relations de travail.
01:17:03 - Et dans les relations... Alors, on ne peut pas parler de tout, mais dans les relations
01:17:05 de travail, notamment, vous parlez beaucoup de l'emprise,
01:17:07 bon, les choses quand même
01:17:09 changent, et dans le bon sens.
01:17:11 Je pense qu'aujourd'hui,
01:17:13 notamment, j'ai le sentiment
01:17:15 que dans l'entreprise, maintenant, chacun
01:17:17 est sous le regard des autres,
01:17:19 et que... Notamment dans la
01:17:21 grande entreprise, et que comme
01:17:23 la parole s'est libérée, chacun sait
01:17:25 qu'il ne peut plus faire
01:17:27 n'importe quoi. - C'est... Alors, c'est marrant
01:17:29 que vous disez ça, parce que moi, je suis souvent sollicitée par les
01:17:31 grosses entreprises pour faire des formations, on en fait
01:17:33 sur le harcèlement, et
01:17:35 il y a vraiment tout.
01:17:37 C'est-à-dire que vous avez deux types
01:17:39 de personnes, quand vous amenez, nous on fait des formations
01:17:41 avec un psychologue, et on
01:17:43 met des scènes en jeu, et les managers
01:17:45 parfois, dans le jeu,
01:17:47 ne se rendent pas compte que
01:17:49 certains de leurs comportements sont harcelants.
01:17:51 Mais parce que c'est la difficulté à se mettre
01:17:53 à la place de l'autre. Et
01:17:55 vous avez deux types de profils, il y en a qui se voient,
01:17:57 qui se disent "bon, de toute façon, aujourd'hui, on ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire".
01:17:59 Et il y en a d'autres qui disent
01:18:01 "je m'en veux, je ne me
01:18:03 rendais pas compte que j'étais harcelant". Mais tout comme
01:18:05 on apprend aux enfants l'empathie. - Mais je
01:18:07 partage à 100% votre avis. Alors,
01:18:09 évidemment, on cherche des clés dans le livre.
01:18:11 Il y a quand même... Alors, Diane,
01:18:13 évidemment, on peut imaginer que c'est vous, mais il y a quelque chose
01:18:15 à moi qui m'a vraiment beaucoup surpris, là,
01:18:17 vous parlez de vous, et je dis quand même
01:18:19 c'est très étrange,
01:18:21 je vais dire, c'est très jésuite,
01:18:23 ce que je vais dire. Je ne fais référence
01:18:25 à rien du tout, bien évidemment, mais
01:18:27 "offrez de la réussite scolaire",
01:18:29 en effet, elle avait vite compris qu'en devançant
01:18:31 le besoin des autres, en s'attelant
01:18:33 à les combler, elle pouvait tout obtenir.
01:18:35 C'est pas
01:18:37 neutre, comme phrase. "Offrez de la réussite
01:18:39 scolaire
01:18:41 et vous aurez le respect de vos parents".
01:18:43 Vous aurez la paix, peut-être, je peux
01:18:45 le lire comme ça. "Offrez de la franche camaraderie
01:18:47 et vous aurez des amis.
01:18:49 Offrez de l'écoute,
01:18:51 de l'admiration du sexe
01:18:53 et vous aurez un homme".
01:18:55 Alors ça, "offrez de l'écoute, de l'admiration
01:18:57 du sexe et vous aurez un homme".
01:18:59 Cette phrase, elle est... moi, elle m'a étonné.
01:19:01 - Pourquoi elle vous a étonné,
01:19:03 cette phrase ? - Parce que
01:19:05 d'abord, c'est vrai.
01:19:07 [Rires]
01:19:09 [Rires]
01:19:11 Mais je trouve
01:19:13 que c'est, comment dire, c'est très
01:19:15 théorisé, quoi.
01:19:17 - C'est toute la liberté du roman, c'est quelque
01:19:19 chose d'un peu percutant, c'est-à-dire que
01:19:21 l'avocate, elle est...
01:19:23 ce qui est important pour moi, c'est que
01:19:25 elle soit... elle part avec
01:19:27 un certain nombre de certitudes,
01:19:29 ça fait partie de ses certitudes sur la vie,
01:19:31 et elle est obligée de challenger
01:19:33 ses clients qui font face à la justice
01:19:35 et donc il fallait qu'elle-même soit
01:19:37 assez sûre d'elle sur un certain nombre de choses
01:19:39 au démarrage pour être elle-même percutée
01:19:41 par un événement dans la vie qui l'amène à se
01:19:43 remettre en question de la même manière qu'elle remet en question
01:19:45 ses clients ensuite. - Et vous
01:19:47 concluant, disons, c'était devenu son mantra
01:19:49 "Contenter les autres
01:19:51 pour se réaliser".
01:19:53 - Pour se réaliser. - Contenter les autres
01:19:55 pour se réaliser.
01:19:57 - Donc c'est intéressant, évidemment,
01:19:59 tout le livre est intéressant, là on est
01:20:01 évidemment... on a parlé de l'emprise,
01:20:03 on n'a pas tout à fait parlé...
01:20:05 il y a beaucoup de choses qui sont intéressantes,
01:20:07 "L'injustice appelle l'injustice, la violence engendre
01:20:09 la violence", on en a un peu parlé,
01:20:11 mais je le dis vraiment, c'est un
01:20:13 témoignage d'une
01:20:15 avocate sur tous les sujets
01:20:17 dont on parle, ce qui est une cour d'assises,
01:20:19 est-ce qu'une cour d'assises
01:20:21 a changé en vous ?
01:20:23 C'est une question qu'on pourrait vous poser, parce que
01:20:25 évidemment, la cour d'assises est
01:20:27 si particulière, et vous portez un regard
01:20:29 forcément sur ces gens-là, parce que vous les voyez,
01:20:31 vous les regardez, peut-être vous avez plus de...
01:20:33 ou de compassion, ou de
01:20:35 compréhension.
01:20:37 - Ce que je dis, c'est qu'on sort jamais
01:20:39 indemne du cours d'assises, qu'on soit avocat,
01:20:41 juge, juré, c'est vraiment un moment
01:20:43 très particulier, ou en tout cas quand on en sort,
01:20:45 il faut quelques temps pour se remettre, je trouve,
01:20:47 dans la réalité, parce qu'on a l'impression que
01:20:49 les problèmes quotidiens, finalement, sont assez infimes.
01:20:51 - Il est 10h32,
01:20:53 Sommeil à la BD.
01:20:55 - L'opération Plasnet XSL
01:21:01 se poursuit, avec au cœur du dispositif,
01:21:03 depuis l'aube, les villes de Toulouse,
01:21:05 Strasbourg et Nantes. Annonce de
01:21:07 Gérald Darmanin sur X, qui précise,
01:21:09 je cite, que des dizaines d'interpellations seront
01:21:11 effectuées.
01:21:13 - Constat sans appel pour 92%
01:21:15 des sondés, l'insécurité gagne
01:21:17 du terrain ces dernières années en France,
01:21:19 quand 30% disent organiser
01:21:21 eux-mêmes leur protection, des chiffres tirés
01:21:23 d'une étude fit du Cialodoxa
01:21:25 pour le Figaro.
01:21:27 Et puis un secrétaire d'État américain
01:21:29 à Paris, Anthony Blinken et Sébastien
01:21:31 Lecornu à Versailles, pour visiter
01:21:33 la filiale qui produit les canons
01:21:35 César. Au cœur de ce déplacement,
01:21:37 la guerre en Ukraine
01:21:39 et la situation au Proche-Orient.
01:21:41 - Merci beaucoup Somaïa.
01:21:43 Comment faire parler, entendre un enfant
01:21:45 qui, évidemment,
01:21:47 à 8 ans, ne sait pas
01:21:49 forcément dire des mots sur ce qu'il a
01:21:51 subi. Et puis,
01:21:53 également, la complicité de ceux qui regardent.
01:21:55 Alors ça, c'est vrai dans l'entreprise, parce qu'on se pose
01:21:57 tous ces questions-là.
01:21:59 À quel moment tu interviens ?
01:22:01 Et à quel moment tu laisses faire
01:22:03 la complicité passive ?
01:22:05 On a tous été victime, sans doute,
01:22:07 quoi, victime, témoin, dans
01:22:09 l'entreprise, de choses
01:22:11 où on doit intervenir
01:22:13 et où on n'intervient pas forcément.
01:22:15 Quand Diane lui demanda, et je rappelle
01:22:17 que Diane est l'avocate, quand Diane lui demanda si
01:22:19 elle savait que son mari avait couché avec
01:22:21 la voisine mineure et
01:22:23 pourquoi elle ne l'avait pas dénoncée,
01:22:25 Karine, qui est sa cliente, répondit
01:22:27 "C'est vrai qu'il a couché avec Lily, mais c'est une
01:22:29 provoqueuse."
01:22:31 Merci
01:22:33 Tiffen Ozier d'avoir été avec nous. Je me suis
01:22:35 également demandé, je ne l'ai pas
01:22:37 dit, mais parce que je pense que tout le monde le sait,
01:22:39 vous êtes la fille de Brigitte Macron
01:22:41 et votre beau-père est
01:22:43 le président de la République. Je me suis demandé,
01:22:45 est-ce qu'à un moment vous vous êtes dit "Tiens, je vais écrire
01:22:47 ce livre
01:22:49 sous pseudo ?"
01:22:51 Je me suis posé la question au démarrage quand j'ai
01:22:53 écrit et je me suis dit
01:22:55 que si je le fais, qu'est-ce que je laisse à mes enfants ?
01:22:57 Ça veut dire que je me cache derrière un pseudo
01:22:59 et je n'avais pas envie de ça pour eux.
01:23:01 Je veux qu'ils assument leur famille,
01:23:03 leur nom, qu'importe ce que
01:23:05 font ces gens.
01:23:07 Merci
01:23:09 en tout cas d'être venu. Je ne sais pas
01:23:11 si forcément les gens
01:23:13 lisent ce livre en pensant
01:23:15 à Brigitte Macron.
01:23:17 Certains le critiquent peut-être dans la presse
01:23:19 positivement ou négativement
01:23:21 selon
01:23:23 qu'ils apprécient ou pas
01:23:25 Emmanuel Macron ou Brigitte Macron.
01:23:27 Je ne sais pas si
01:23:29 vous-même portez un regard sur
01:23:31 la manière dont ce livre est accueilli
01:23:33 ou pas.
01:23:35 Et ce sera, je vous promets, ma dernière
01:23:37 question.
01:23:39 Pour le moment, c'est
01:23:41 un livre, je ne savais pas s'il sortirait de mon ordinateur
01:23:43 et en tout cas la chance que j'ai, c'est qu'il est extrêmement
01:23:45 bien accueilli à la fois par les critiques et surtout
01:23:47 par les lecteurs dont beaucoup me disent
01:23:49 qu'ils sont touchés et que ça a pu les aider.
01:23:51 Je suis très heureuse.
01:23:53 Nous aussi, on est très heureux de vous rencontrer
01:23:55 vraiment et de vous avoir écouté.
01:23:57 Et puis si vous avez une proximité
01:23:59 avec le couple présidentiel,
01:24:01 n'hésitez pas à leur transmettre une invitation
01:24:03 régulière
01:24:05 que nous avons ici.
01:24:07 Ça nous ferait tellement plaisir
01:24:09 de rencontrer le président
01:24:11 de la République et plus encore
01:24:13 de l'interroger et pourquoi pas
01:24:15 d'ailleurs la Première Dame. Je ne sais pas si vous aimez d'ailleurs
01:24:17 ce concept de Première Dame.
01:24:19 Je ne sais pas si c'est Brigitte Macron.
01:24:21 - Pas de statut.
01:24:23 - Ça n'a pas en tout cas légalement
01:24:25 d'existence.
01:24:27 Moi en tout cas, je trouve qu'à défaut
01:24:29 d'existence, c'est difficile
01:24:31 d'en définir les contours et en tout cas
01:24:33 c'est un statut
01:24:35 qui amène beaucoup de
01:24:37 questions, d'intérêts et de critiques.
01:24:39 - Eh bien merci beaucoup.
01:24:41 Je suis sûr que du côté
01:24:43 de l'aile Madame, elle nous aura peut-être
01:24:45 écouté.
01:24:47 - D'habitude, visiblement les télés sont allumées.
01:24:49 Mais alors là...
01:24:51 - Merci en tout cas.
01:24:53 Vraiment merci. C'est chez Stock.
01:24:55 Vraiment le livret est sûrement
01:24:57 surtout très intéressant.
01:24:59 Très intéressant pour les raisons que nous avons
01:25:01 dites, c'est-à-dire que c'est
01:25:03 toutes ces questions sur la justice d'aujourd'hui
01:25:05 avec le regard que vous portez
01:25:07 qui nous intéresse avant tout.
01:25:09 Laurent Pratte était à la réalisation,
01:25:11 Dominique Rémond était à la vision, merci à Guillaume qui était au son,
01:25:13 Marine Lenson et Pauline Trevseur
01:25:15 étaient là.
01:25:17 Toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr.
01:25:19 Jean-Marc Morandini, dans une seconde.
01:25:21 À ce soir.
01:25:23 merci à bientôt !