• il y a 2 ans
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcription
00:00 Il est quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Philippe Devilliers.
00:04 Cher Philippe, bonsoir.
00:05 Bonsoir.
00:06 Cartonné ! La semaine dernière, ça a été un carton.
00:10 Il y a deux semaines également, félicitations cher Philippe Devilliers.
00:13 Vous savez à quoi je vois que ça a été un carton ?
00:15 Au sourire de Geoffroy Lejeune ?
00:17 Non, quand il met sa cravate.
00:19 C'est la cravate porte-bonheur ?
00:21 Oui.
00:22 Alors vous savez, là il est très en forme, je sens qu'il va nous faire une grande émission
00:25 et qu'il a beaucoup de choses à nous dire.
00:26 Le problème c'est que si on cartonne pas ce soir, la semaine prochaine il va être
00:29 tout peauneau, tout triste et on enlève mal.
00:31 Alors on dit aux téléspectateurs, vous restez pendant une heure parce qu'on a énormément
00:34 de choses à traiter ce soir avec des sujets d'actualité absolument passionnants.
00:38 Et on va commencer avec cette séquence qui devrait faire la une, Philippe Devilliers,
00:43 de tous les médias.
00:44 Car là, ça se passe en pleine rue, chez nous, à Marseille, parce que c'est une scène
00:48 de guerre absolument terrifiante.
00:50 Regardez les images, ça s'est passé hier à 19h40 pour cette nouvelle fusillade.
00:56 Le débat actuellement est extrêmement lourd, deux morts et un blessé grave.
00:59 Il s'agit du 95e fait d'homicide dans un contexte de bande organisée depuis le début
01:04 de l'année.
01:05 Donc 93 pour la seule ville de Marseille.
01:08 Je rappelle les chiffres, 46 personnes sont décédées, 110 blessées depuis le début
01:12 de l'année.
01:13 Écoutez ces Marseillais et ensuite je vais vous demander votre avis.
01:16 Jamais ça a été comme ça, j'aurais jamais cru que Marseille deviendrait comme ça.
01:21 Franchement, pourtant, moi je suis en Marseille, je suis un Marseillais.
01:25 J'aime Marseille, je ne veux pas me sortir de Marseille, mais ça suffit.
01:29 On vit dans des trucs très très très dangereux.
01:33 C'est très dangereux, maintenant.
01:35 On est à Marseille, on est à plus de 40 morts, donc je veux dire, il n'y a plus rien qui
01:40 est étonnant.
01:41 Ça craint pas spécialement.
01:42 Il faut faire un peu attention, comme partout dans Marseille, mais sans plus.
01:46 Moi j'ai toujours été méfiant sans être paranoïaque, donc je suis un peu méfiant,
01:50 je fais attention pour éviter de se faire agresser.
01:53 Il faut toujours regarder un petit peu.
01:56 Il faut être méfiant, il faut toujours faire un peu attention au distributeur, à sa voiture.
02:01 Il y a le fond du texte, mais il y a la forme.
02:03 Il est tellement pas paranoïaque qu'il est obligé de témoigner à visage caché cet
02:07 homme.
02:08 C'est bien normal, parce que les Marseillais traversent leur quotidien la peur au ventre.
02:12 Alors moi ma question c'est, est-ce qu'on s'est habitué en quelque sorte à cette
02:17 guerre ? Est-ce qu'on peut parler de guerre ?
02:18 Alors moi je regarde les images.
02:21 On décompose les images ensemble.
02:26 Il y a des kalachnikovs.
02:28 Donc il y a des kalachnikovs qui arrivent à Marseille.
02:32 Qu'est-ce qu'on attend pour aller les chercher dans les caves ? D'où viennent-elles ? Où
02:37 sont nos frontières ? Qui contrôlent ? Est-ce qu'on ouvre les coffres ?
02:40 Il y a la marchandise.
02:43 Là ce sont des Qaïds qui se battent entre eux.
02:46 Donc c'est une guerre entre eux pour la marchandise.
02:49 Il y a des gens richissimes derrière.
02:54 Derrière il y a les cartels.
02:55 Il y a la Bolivie, l'Amérique du Sud, le Maghreb, etc.
03:01 On ne fait rien.
03:02 On ne fait rien parce qu'on a peur.
03:05 Et enfin, et pendant ce temps-là, il y a des mères de famille comme Léla, dont on
03:12 a parlé il y a 15 jours, qui a perdu sa fille d'un tir perdu, d'une balle perdue.
03:18 Il y a des mères de famille à Marseille.
03:21 Ce sont des policiers qui me l'ont raconté hier et qui viennent voir les policiers, qui
03:27 les supplient et qui nous disent "on n'en peut plus, envoyez-nous la police, la gendarmerie,
03:36 l'armée".
03:37 Donc je réponds à votre question.
03:38 Il y a eu Vigipirate.
03:42 Il y a un moment donné, on est dans une situation de guerre.
03:45 Pourquoi ? Parce que Marseille, c'est une prémonition.
03:47 Il y a une autorité spirituelle, il y a huit jours, qui disait que c'était la mosaïque
03:52 de l'espérance.
03:53 Il dit "c'est pour ça que je suis venu".
03:55 Il se reconnaîtra.
03:56 Voilà, mosaïque de l'espérance.
04:02 En fait, c'est une mosaïque prémonitoire à Marseille, comme d'habitude.
04:05 Et donc, ce qui se passe à Marseille aujourd'hui, va se passer partout.
04:09 Ça se passe déjà dans les petites villes.
04:11 Et donc, comment on a pu, depuis tant d'années, se contenter d'ajouter un chiffre du jour
04:21 au lendemain, c'est-à-dire 46 morts, et on va bientôt ajouter un zéro, et puis après
04:28 ça va être nîmes, et puis les petites villes moyennes, etc.
04:31 C'est-à-dire qu'on va être submergé par la drogue.
04:35 Et je redis ce que j'ai déjà dit, nos dirigeants sont complices par l'HT.
04:42 Vous avez dit "on a peur".
04:44 On n'agit pas parce qu'on a peur.
04:45 Je vous donne la parole dans un instant, Geoffroy, mais ça me perturbe.
04:47 Peur de qui ? Peur de quoi, Philippe Devilliers ?
04:50 Je pense qu'on a peur de passer à la phase suivante, c'est-à-dire de passer de la police
04:56 à l'armée.
04:57 Les policiers, quand on les consulte, ça m'arrive, ils disent "ce sont des gens remarquables".
05:03 Remarquables.
05:04 Les gens qui s'occupent du trafic de la drogue, ils sont pointus.
05:07 Vous vous souvenez du film Bac Nord ? Bon.
05:11 Ils sont dépassés, là.
05:13 Ils ne peuvent pas.
05:14 Là, ce n'est plus de l'ordre de la police, c'est l'armée.
05:18 Et si vous mettez l'armée dans les rues de Marseille, je peux vous dire que la population
05:23 sera d'accord et que ça va calmer les narco-trafiquants.
05:28 Quand je dis "nos dirigeants ont peur", ils ont peur d'affronter le réel.
05:33 Ils sont dans l'idéologie de l'hédonisme, du consumérisme mondialisé.
05:38 Moi, je vous prends au mot, Philippe, vous avez dit ça il y a 15 jours, en effet, vous
05:41 avez dit qu'il fallait mettre l'armée, que c'était du ressort de l'armée dorénavant.
05:43 Ma question, elle est très simple, c'est très concrètement, je sais depuis des années
05:48 que vous dites qu'il faudra un jour aller chercher les Kalachnikovs, vous l'aviez dit
05:50 au moment des attentats de 2015.
05:51 Comment on fait ? C'est-à-dire, on fait quoi ?
05:53 On boucle un quartier, on envoie l'armée et après ce sont des scènes de guerre que
05:57 vous décrivez.
05:58 Il y aura un affrontement guerrier, des Kalachnikovs contre des armes de guerre.
06:01 Il y aura même probablement des morts.
06:02 On sait que notre classe politique n'est pas une classe politique de temps de guerre,
06:06 c'est une classe politique de temps de paix.
06:07 Est-ce que vous pensez qu'ils en sont capables ? Est-ce que vous pensez que c'est inéluctable
06:10 qu'un jour, si on veut régler ce problème, il faudra assumer qu'il y ait des morts en
06:14 face et qu'ils seront des Français ? Et ma dernière question, c'est est-ce que vous
06:17 pensez que cette situation, c'est-à-dire le pouvoir, le poids des narcotrafiquants
06:22 dans la société et leur pouvoir et leur puissance, est-ce que vous pensez qu'on a
06:26 déjà vécu ça dans l'histoire de France ?
06:27 Une guerre qu'on a pu voir par exemple, et je suis Geoffroy Lejeune en Amérique du Sud.
06:32 Oui, voilà.
06:33 Alors, je crois que c'est Charlotte Dornelas qui a dit récemment, la France pourrait devenir
06:41 un narco-État.
06:42 Et dans les narco-États, on parle de la France et on le regarde comme une cousine germaine.
06:49 Donc, je réponds à votre question.
06:52 Oui, si on va chercher les kalachnikovs dans les caves, ça va cartonner, forcément, un
07:01 petit peu.
07:02 Mais "sivis pacem para bellum", si tu veux la paix, prépare la guerre.
07:08 Et c'est de la légitime défense.
07:10 En fait, en vous écoutant, je me disais, mais il y a les outils juridiques pour ça.
07:16 On les a déjà utilisés.
07:18 En 2015, Jacques Chirac, Dominique de Villepin ont utilisé l'état d'urgence.
07:29 Alors, vous savez comment ça va se terminer ? Par l'état de siège.
07:33 C'est-à-dire que si on n'utilise pas l'état d'urgence tout de suite, on aura l'état
07:37 de siège.
07:38 Et l'état de siège, vous savez ce que ça veut dire ?
07:39 Le pouvoir civil est remplacé par le pouvoir militaire.
07:42 L'état de siège, ça veut dire l'article 16.
07:45 Et donc, la constitution de la 5e République a prévu ça.
07:48 Je réponds à votre question.
07:50 Non, jamais, jamais, jamais on n'aurait pensé.
07:53 Moi, quand j'étais à l'Assemblée, je voyais bien des députés à côté de moi
07:57 qui… vous savez… bon.
08:02 Alors, est-ce qu'ils sont capables d'acheter la société, d'acheter les dirigeants ? D'acheter
08:09 bientôt, oui.
08:10 C'est comme ça que ça se passe.
08:11 Un narco-État, c'est un État dans lequel les narco-trafiquants achètent tout le monde,
08:16 tous ceux qui décident.
08:17 Sur l'utilisation de l'armée, les Français sont d'accord avec vous.
08:21 On avait fait à la rentrée un sondage, c'est ça pour CNews, regardez.
08:25 67% des Français considèrent que pour lutter contre les trafiquants de drogue, il faut
08:28 faire appel à l'armée.
08:29 Ce qui est d'autant plus intéressant, c'est de voir dans le détail, couleur politique
08:33 par couleur politique.
08:34 Regardez, 60% à gauche, favorable, 56% au centre et 80% à droite.
08:41 Je pense que sur ce sujet on a tout dit, mais malheureusement, on va devoir en reparler
08:45 dans les prochaines semaines.
08:46 Continuons de parler de la police, puisque samedi dernier, des policiers ont été attaqués
08:51 par des délinquants, non pas des manifestants, mais des délinquants, en pleine manifestation
08:54 organisée entre autres par la France Insoumise, par l'Europe École et Gilets Verts et même
08:59 par le syndicat de la magistrature.
09:00 L'objectif de cette marche, les violences policières, le racisme systémique et les
09:04 libertés publiques.
09:05 Voilà ce qui a été dénoncé pendant ces marches.
09:07 Ce qui est intéressant, c'est l'univers politique et notamment à gauche.
09:10 Regardez ce qu'a pu dire Jean-Luc Mélenchon, qui a écrit un nouveau livre et il parle
09:16 de la France comme un exemple mondial des violences policières.
09:20 Cette phrase a l'air de vous choquer davantage que l'exécution d'un gamin de 17 ans,
09:24 Nahel.
09:25 Je rappelle que pour la première fois, la France, république frontatrice des droits
09:28 de l'homme, est pointée par l'ONU et la Cour de justice de l'Europe comme pays
09:32 qui pratiquent les violences policières et le racisme systémique dans sa police.
09:36 Vous répondez quoi à Jean-Luc Mélenchon et à ce climat-là ?
09:38 J'ai été très bouleversé par les images que vous avez montrées.
09:46 La double image, c'est-à-dire qu'entre 2016, la loi El Khomri, où un policier est
09:50 attaqué, on le voit à l'image également.
09:53 Voilà.
09:54 En 2016, on a la voiture qui brûle, c'est la même.
09:57 Et en 2023, la voiture qui est assaillie par des barres de fer.
10:05 J'ai écouté, après j'ai regardé, j'ai tendu l'oreille.
10:11 Deux différences entre les deux époques.
10:15 La première différence, c'est que dans le deuxième cas, là en 2023, il y a eu des
10:21 arrestations et des libérations, sous contrôle judiciaire.
10:25 Alors que la première fois, il y a eu des mises sous les verrous.
10:30 La deuxième différence, c'est que la voiture brûlée avait suscité une réprobation générale
10:40 de toute la classe politique, en 2016.
10:42 Là, il y a toute une partie de la classe politique qui pointe le doigt, si l'on peut
10:49 dire, sur le policier qui a sorti son arme en légitime défense, pour éviter que la
10:56 voiture ne soit à nouveau brûlée.
10:57 Et la chose extraordinaire, qui n'a pas été assez soulignée, c'est que dans cette
11:05 manifestation, qui est derrière la voiture, donc on a la police en fuite, on a la police
11:11 traquée, on a la police chassée, on a la police capeur, c'est le monde à l'envers.
11:17 Et bien derrière, juste derrière la voiture, il y a des magistrats.
11:23 Et d'ailleurs, il y a eu le pompon, pour moi.
11:30 C'est une petite jeune fille, cagoulée, qui brandit une pancarte.
11:37 Sur la pancarte, en carton, il est écrit "un flic, une balle".
11:42 Et le procureur, un magistrat qui représente la société, le procureur de la République,
11:52 a dit "c'est ambigu", et donc il libère la fille.
11:56 Donc en réalité, ce que je voudrais vous dire, c'est la chose suivante.
12:00 Jean-Paul Sartre, un jour, a expliqué au Café Procope, à ses amis révolutionnaires,
12:15 avant de monter sur les traiteaux, voilà, on gagnera, la révolution gagnera, lorsqu'on
12:22 aura réussi à substituer l'esprit de dérision à l'esprit de sérieux.
12:26 L'esprit de sérieux, c'est le serveur, dit-il, avec son torchon, qui entre, qui
12:33 sert, il est en serveur.
12:37 Il n'y a pas de dédoublement.
12:39 C'est le contrôleur SNCF qui fait ça à sa casquette, qui vous dit "Monsieur, votre
12:44 ticket", etc.
12:45 Il est sérieux.
12:46 C'est le militaire qui est dans le métro pour aller rejoindre l'école militaire,
12:52 il est sérieux.
12:53 Le policier, quand il met son uniforme, il est fier, il est sérieux, il met ses insignes,
13:00 il représente l'État, il représente la France.
13:01 Et bien, en fait, ce qu'ils sont en train de faire tous, c'est la France Insoumise
13:09 et nos dirigeants par faiblesse, par lâcheté, ils sont en train d'évaluer tous les métiers
13:16 sérieux.
13:17 Ils sont en train d'atteindre ce qui reste de sérieux dans la société, ce qui n'est
13:21 pas encore gagné par la dérision.
13:23 Qu'est-ce qu'un policier ? Un policier, ce n'est pas un civil en uniforme.
13:29 Ce n'est pas l'équivalent d'un scooter qui va vendre des sushis ou un livreur de
13:36 pizza, même si je respecte profondément ces métiers-là, comme chacun d'entre nous.
13:43 Mais ce n'est pas la même chose.
13:45 Un policier, il représente, il incarne l'État dans sa continuité, dans sa grandeur, dans
13:52 sa souveraineté.
13:53 Et en fait, tout ça pour vous dire la chose suivante.
13:57 Quand on ne croit plus à la souveraineté interne et externe, ce qui est le cas de nos
14:03 dirigeants et en particulier de Emmanuel Macron, quand le mot « souverain » ne veut plus
14:07 rien dire, alors tout s'effiloche et on passe de l'esprit de sérieux à l'esprit
14:14 de dérégulons.
14:15 D'un mot sur Jean-Luc Mélenchon, puisque il était cité dans les extraits qu'on a
14:18 vus tout à l'heure.
14:19 Vous le connaissez, vous avez évolué en même temps que lui dans la vie politique,
14:24 même si vous avez arrêté il y a quelques temps et lui toujours pas.
14:26 Vous avez même, je pense, des points communs avec Jean-Luc Mélenchon, c'est-à-dire que
14:30 vous croyez à l'histoire, vous connaissez l'histoire et vous croyez à l'histoire,
14:33 vous croyez à la politique au sens noble du terme.
14:35 Vous avez des lettres, lui aussi.
14:36 Et quel regard vous portez aujourd'hui ? J'imagine que vous avez déjà eu de l'admiration
14:40 pour lui, en tout cas de l'estime pour cette manière de faire de la politique, tout en
14:44 n'étant pas d'accord.
14:45 Quel regard vous portez sur son évolution aujourd'hui ?
14:46 Alors, je vais raconter une anecdote personnelle.
14:50 Un jour, on était ensemble au Parlement européen et il me dit "ça va ? Tu t'es remis de ton
14:58 cancer ?" Je lui dis "oui, ça va, tu nous as manqué".
15:03 Il me dit "ah bon ? Oui, tu es mon meilleur ennemi".
15:07 C'était sympa.
15:09 Alors que les gars de l'UMP passaient à côté de moi en disant "on ne s'occupe pas
15:17 comme les Samaritains, on ne s'occupe pas des malades".
15:20 Et là, on parle et il me dit "j'ai fait une grande erreur de ma vie, Maastricht".
15:25 Parce qu'il était pour, évidemment.
15:27 Il a voté oui à Maastricht.
15:30 Il était là dans le repentir avec moi et j'ai toujours repensé à ça et je me suis
15:35 dit "pour avoir fait une erreur pareille, il est capable d'en faire d'autres".
15:38 Et là, il en commet une énorme.
15:41 Lui qui était républicain, lui qui était pour le renom national, c'était un point
15:46 commun qu'on avait à l'époque.
15:47 Eh bien, il est en train de tout bazarder parce qu'il est à la recherche d'un électorat
15:55 ultime.
15:56 Et en fait, son histoire de créolisation, ça consiste à prolonger Terra Nova pour
16:03 aller encore plus loin que Terra Nova en se disant "mes derniers électeurs ne seront
16:08 plus les citoyens républicains de ma jeunesse qui venaient parce qu'ils entendaient ma
16:17 parole sociale dans un esprit, dans un souci du rétablissement de la justice sociale.
16:23 Non, ils viennent parce qu'en fait, je suis pour la Baïa.
16:28 Voilà, Jean-Luc Mélenchon est pour la Baïa.
16:32 Comment un homme, en fait, c'est un naufrage.
16:36 Et je dis ça avec sympathie parce qu'il m'est sympathique, mais maintenant, il m'est
16:44 plus sympathique comme il l'était avant.
16:46 Avant, il m'impressionnait.
16:48 Un jour, dans un débat, il m'a dit "vous le vendez".
16:51 De toute façon, c'est ça qu'on aurait fait en 93.
16:54 Donc, il fait dans la nuance.
16:56 Mais bon, au moins, c'est un adversaire.
17:00 Maintenant, c'est plutôt la sympathie comme on a pour un parti politique en fin de vie.
17:11 Vous avez de la pitié, en fait.
17:13 C'est palliatif.
17:15 Vous seriez prêt à débattre avec Jean-Luc Mélenchon ?
17:19 Je pense que c'est fini.
17:20 Mais vous seriez prêt à débattre avec lui, aujourd'hui, sur les questions de laïcité,
17:24 de sécurité, de police ?
17:25 Bien sûr qu'il veuille.
17:26 Non mais attendez, je ne suis pas un homme politique, je ne vais pas aller sur les plateaux
17:29 de télé débattre avec les uns et les autres.
17:32 Mais ce qui vous a plu auparavant, de débattre avec ce personnage-là, ça ne vous plairait
17:37 plus aujourd'hui ?
17:38 Oui, mais bon, ça n'intéresse pas.
17:41 On est tellement loin que c'est vraiment deux France.
17:45 Mais je pense qu'il n'y a pas besoin de débattre pour que les gens qui nous regardent
17:48 fassent la différence.
17:49 Mais ce que je voudrais dire à tous les gens qui nous regardent et qui peuvent être étonnés
17:54 par le message assez positif que j'envoie finalement, c'est que j'envoie un message
17:59 positif parce que c'est fini.
18:01 Donc on ne tire pas sur une ambulance quand on est chrétien.
18:07 Tout cela intervient, cher Philippe, dans un contexte, et on continue de parler de la
18:13 police, dans un contexte très important puisque se tient à Paris un procès devant la Cour
18:17 d'assises spéciales de Mohamed Lamine Haberrouz pour complicité d'assassinat sur personne
18:22 dépositaire de l'autorité publique.
18:23 Après cette attaque terroriste le 16 juin 2016, d'un couple de policiers tués dans
18:29 leur pavillon sous les yeux de leur fils, l'assaillant Larossi Abala a été neutralisé
18:34 par leur aide.
18:35 Donc là on juge son potentiel complice.
18:37 Écoutez Thibaud de Montbriel parce que pour lui il y a un avant et un après Magnanville.
18:43 Le drame de Magnanville, j'ai la lourde tâche d'assister la famille de Jessica.
18:49 Le drame de Magnanville c'est un drame qui a frappé une famille mais qui a aussi frappé
18:54 l'ensemble des forces de sécurité intérieure française.
18:57 Il y a un avant et un après Magnanville.
18:58 Les djihadistes préconisaient depuis longtemps et de plus en plus régulièrement depuis
19:04 2014 le fait de frapper des policiers et des gendarmes et en particulier, ce qui est un
19:09 degré supplémentaire dans l'horreur, de les frapper chez eux.
19:12 Et c'est exactement ce qui s'est passé ce soir-là, ce 13 juin 2016 à Magnanville.
19:18 Vous partagez ce constat d'un avant et d'un après Magnanville ?
19:22 Thibaud de Montbriel qui est un remarquable avocat et aussi un grand spécialiste des
19:27 questions de sécurité, il a tout dit.
19:29 Il y a un avant Magnanville et un après Magnanville.
19:32 Et qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'en fait un policier maintenant, il
19:36 passe son temps dans la rue, après le service, à se retourner.
19:39 Et quand il est chez lui, il n'est pas tranquille.
19:43 Ça veut dire qu'en fait, ces islamistes, ces terroristes, ces guerriers qui sont venus
19:52 en finir avec notre civilisation ont pris la police en otage.
19:56 Et donc nous, qu'est-ce qu'on a à faire ? Nous les Français, c'est à dire aux forces
20:05 de l'ordre, aux policiers, aux gendarmes, aux militaires, tenez bon, tenez bon.
20:09 Et vous savez ce qui m'inquiète ? D'après mes informations, il y a un tarissement des
20:16 vocations.
20:17 Et dans l'armée.
20:20 Parce que l'armée, avec ce qu'elle subit, regardez l'échec, enfin le revers de…
20:25 C'est-à-dire que les hommes politiques prennent les mauvaises décisions et ensuite c'est
20:30 les militaires qui sont ridicules.
20:32 Donc les militaires, les gendarmes, les policiers, je ne sais pas ce qu'il en est des sapeurs-pompiers
20:40 mais ça ne doit pas être très loin, ils en ont marre, ils n'en peuvent plus.
20:44 Et il y a un tarissement des vocations qui est dangereux d'observer.
20:49 Il faut donc que toute la nation soit autour de sa police et manifeste, y compris dans
20:57 la rue quand on voit des policiers, merci d'être là, merci d'être là.
21:01 C'est ça que disent les Marseillaises, c'est ça que disent les mères de famille,
21:06 les pères de famille qui sont conscients et lucides.
21:09 Merci aux policiers d'être là.
21:12 Vous êtes magnifiques, vous êtes les héros modernes.
21:15 Voilà ce qu'on pouvait dire sur les questions de sécurité de police.
21:20 Parlons de l'immigration à présent.
21:21 La semaine dernière, vous avez pu décrypter, décoder le discours promigrant du pape François
21:27 à Marseille, appelant à plus d'humanité, condamnant l'indifférence fanatique de certains.
21:33 Emmanuel Macron dimanche lui a répondu et c'est très intéressant parce qu'il va
21:36 nous expliquer que la réponse sur la crise migratoire ne peut être qu'européenne.
21:41 On l'écoute.
21:42 Qu'est-ce qui se passe d'abord à Lampedusa ? Ce que vous avez montré ces dernières
21:47 semaines.
21:48 C'est la réalité du phénomène migratoire.
21:51 Il est européen.
21:52 Et donc le cœur de la réponse n'existe pas en franco-français.
21:55 Et moi, c'est aussi pour ça que je veux qu'on travaille avec la présidente du conseil
22:00 italien parce qu'elle a fait un choix fort qui n'avait pas été celui, il y a quelques
22:05 mois, suivi par l'Italie.
22:06 C'est cette crise migratoire qui l'a amené aussi au pouvoir.
22:09 Là où il y a pu y avoir à certains moments une Italie qui a dit "on ne prend plus les
22:12 bateaux, on les renvoie chez les autres", l'Italie prend sa responsabilité et elle
22:17 joue son rôle de ce qu'on appelle le premier port sûr.
22:20 Nous, nous devons jouer notre rôle en européen et aider les Italiens.
22:24 Pas de réponse franco-française.
22:26 La réponse ne peut être qu'européenne.
22:28 Vraiment, Philippe de Villiers ?
22:29 Si j'étais en face d'Emmanuel Macron, que je connais bien, je lui dirais "arrête
22:37 de balader le brochet dans les temps, s'il te plaît, parce que personne ne te croira".
22:44 Je m'explique.
22:45 La solution ne peut être qu'européenne.
22:49 Il dit ça le dimanche 24 septembre à 20h.
22:54 Il ne peut pas ne pas savoir que le 21 septembre, c'est-à-dire le jeudi, trois jours avant,
23:04 est tombé sur son bureau un arrêt important de la cour de justice de l'Union européenne
23:14 qui est dite que n'importe quel migrant peut franchir la frontière et ne peut pas être
23:26 ramené, refoulé en Italie.
23:30 C'est écrit en toutes lettres.
23:32 C'est une décision de la cour de justice de l'Union européenne.
23:35 D'ailleurs, le Figaro a donné la parole à Eric Schottel, un brillant juriste qui
23:42 dépiote tout ça.
23:43 En d'autres termes, l'Union européenne détient les trois verrous.
23:54 Premier verrou, ce sont les traités.
24:01 L'article 67 du traité d'Amsterdam, qui est entré en vigueur en 1999, assure qu'une
24:13 personne qui traverse la frontière ne peut pas être contrôlée.
24:16 Frontière interne.
24:18 Il n'y a plus de frontière interne.
24:20 Donc quand on nous parle de la frontière interne, on nous ment.
24:24 D'ailleurs, les gens de Menton, de Brianson le savent bien.
24:27 Ensuite, deuxième verrou, il y a les directives.
24:33 Par exemple, il y a une directive de 2003, européenne, qui s'impose à nous et qui
24:39 dit que le regroupement familial, c'est un droit opposable aux États.
24:43 Et troisièmement, il y a la jurisprudence.
24:48 Il y a un ancien président de la cour de justice qui s'appelle Robert Lecour, les
24:54 européistes connaissent ce nom, un homme prestigieux qui disait "le droit est porteur
25:00 de charges dynamiques à effet différé".
25:03 Oh qu'en termes galants, ces choses là sont dites.
25:06 Ça veut dire qu'en fait, c'est la jurisprudence qui commente.
25:09 La jurisprudence de la CEDH, le droit de l'homme, qui interdit qu'on ramène les
25:15 migrants en Tunisie et la jurisprudence de la cour de justice qui interdit qu'on ramène
25:25 les migrants une fois qu'on les a refoulés en France.
25:28 Donc l'Europe n'est pas la solution mais le frein selon vous ?
25:30 Et donc en fait, la seule solution, c'est la solution souveraine.
25:34 Un pays qui a des frontières peut régler le problème.
25:39 Un pays qui peut prendre des décisions, par exemple de couper les crédits, 750 millions
25:46 par an aux ONG, qui organise avec les passeurs la venue des migrants depuis le Maghreb.
25:54 Un pays qui peut faire cela, à ce moment là, il peut dire à son peuple "oui, je
26:01 peux résoudre votre problème".
26:02 Mais un pays qui s'en remet à l'Union européenne comme le fait Emmanuel Macron,
26:07 ça veut dire "non possumus".
26:09 Qu'est-ce que la souveraineté, Eliott ?
26:12 La souveraineté, je crois, les juristes au 19e siècle expliquaient, la souveraineté
26:17 c'est la compétence de la compétence.
26:19 Quand vous n'avez plus la compétence de la compétence, vous êtes comme Job sur son
26:24 fumier.
26:25 On accélère la publicité dans un instant.
26:27 On reparlera évidemment de la question migratoire à travers cette volonté de l'exécutif
26:32 de mieux répartir les réfugiés dans les zones rurales.
26:36 On parlera de l'immigration massive, je le dis aux téléspectateurs.
26:38 Vous avez eu un débat il y a 30 ans avec un certain Arlène Désir.
26:43 Il y a deux séquences qu'on va montrer parce que ce que vous dites il y a 30 ans se répète
26:48 aujourd'hui et vous êtes face à un homme qui vous dit "mais vous agitez les peurs,
26:52 les fantasmes".
26:53 Vous êtes un menteur Philippe de Villiers.
26:55 Arlène Désir, la pub.
26:58 19h30, on poursuit l'émission face à Philippe de Villiers, toujours avec Geoffroy Lejeune
27:05 et Philippe de Villiers bien sûr.
27:06 On va faire un bond dans le temps.
27:09 En 1992, quelques mois avant le traité de Maastricht, vous avez un débat et le thème
27:14 du débat c'est "qu'est-ce qu'être français".
27:16 Vous êtes face à Arlène Désir.
27:18 Arlène Désir, et je le dis aux téléspectateurs, il faut revoir ce débat.
27:21 Pendant tout le débat, elle va dire "si je suis là, c'est pour démonter les fantasmes
27:26 et les peurs qui peuvent être alimentées par certains".
27:29 Il a été question évidemment d'identité, d'immigration.
27:33 On reverra peut-être cette séquence la semaine prochaine.
27:34 On regarde, caché.
27:35 Mais là, on va venir sur la natalité.
27:38 Pourquoi la natalité ?
27:39 Puisque vous avez vu cette information cette semaine, le nombre de décences en 2022 est
27:43 au plus bas depuis la seconde guerre mondiale.
27:45 Et en 1992, vous étiez l'un des premiers à alerter en disant "il y a un enjeu majeur
27:51 qui est la question de la natalité".
27:52 Revoyez cette séquence.
27:53 La France est en crise, crise démographique.
27:57 C'est vrai que la France ne fait plus d'enfants.
27:59 L'enfance est la ligne de flottaison d'une société, c'est la ligne d'espoir.
28:03 Aucun de nos problèmes ne pourra être résolu, les retraites et l'immigration en particulier,
28:08 si demain les Français ne font pas d'enfants.
28:11 Et s'il n'y a pas donc un grand projet pour la famille.
28:14 Deuxièmement, la crise morale.
28:15 – Ils en font plutôt plus que les Européens, que le reste des Européens.
28:17 – Écoutez, il faudrait 900 000 enfants par an en France pour renouveler les générations.
28:22 Et il y en a eu 759 000 l'année dernière.
28:26 Ce sont les chiffres de l'Ined.
28:28 – Ça, il y en a vraiment.
28:29 – Ça, je suis désolé.
28:30 – On renouvelle les générations.
28:33 On renouvelle les générations.
28:35 30 ans plus tard, le nombre de naissances en 2022 est au plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale.
28:40 Les faits sont têtus et aux chiffres, on vous répond fantasmes.
28:43 Qu'est-ce que vous en pensez aujourd'hui ?
28:46 – Alors, le chiffre de cette année, c'est 726 000.
28:49 – C'est ça.
28:50 – Voilà.
28:51 Donc en réalité, voilà, qu'est-ce que je voulais dire ?
28:56 Le fait d'être en avance, il ne faut jamais avoir raison trop tôt.
29:01 Ce que je pense, c'est la chose suivante.
29:06 J'ai dit et je répète, 30 ans après,
29:11 que l'enfant est la ligne de flottaison de l'espoir d'une société.
29:19 C'est toute l'Europe qui s'effondre.
29:22 Les 720 000, il faudrait les détailler,
29:25 parce qu'on verrait que les femmes d'origine immigrée font deux fois plus d'enfants
29:32 que les femmes françaises de souche.
29:37 Et donc, c'est ce qu'a fait dire Abou Mediène un jour, c'est la guerre des berceaux.
29:49 Et il faut ajouter à ces 720 000, un autre chiffre sur lequel je vais arriver dans un instant.
29:58 Alors pourquoi ce chiffre ?
30:01 D'abord parce que toutes nos politiques familiales ont été abandonnées.
30:07 Le grand responsable, c'est François Hollande.
30:09 C'est la fin de la politique familiale, c'est la récompense de l'enfant,
30:13 quelle que soit la situation sociale, financière, économique de la famille.
30:18 Nos politiques familiales ont été abandonnées.
30:21 Et à force de dire aux gens, à tous les Français, tout va mal,
30:29 et de toute façon on vit les tribulations de l'apocalypse climatique,
30:35 on va y venir dans un instant,
30:36 tout le monde a peur, et tout le monde se dit, je fais un enfant de maximum.
30:42 Et alors je vais faire une addition qui va faire hurler.
30:48 720 000 plus 234 000 avortements.
30:53 Puisque au même moment, on a eu les deux chiffres, ils ne l'ont pas fait exprès.
30:58 Au même moment, on a eu le chiffre des naissances et le chiffre des avortements.
31:03 Je repense à ce que disait Simone Vell.
31:05 L'avortement est un drame et on ne pourra l'utiliser que dans les cas exceptionnels
31:12 et dans des conditions extraordinairement limitées.
31:15 On voit qu'aujourd'hui, l'exception est devenue la règle, il y a même un délit d'entrave.
31:20 Et là, je ne sais pas dans quelle mesure je ne suis pas en situation délictuelle.
31:24 Est-ce qu'on peut encore dire que notre société a perdu le sens de la vie ?
31:29 L'avortement de masse, chasse et croisée avec l'immigration de masse.
31:34 L'avortement a été le passeport de toutes les transgressions.
31:38 Et je dirais ceci avec gravité.
31:44 Nous assistons, impuissants, à la déshumanisation progressive du monde
31:57 par l'effacement programmé du visage de l'homme.
32:03 On nous parle des surmuleaux qu'il faut protéger.
32:08 On nous parle des araignées qui sont en danger.
32:11 On nous parle des pandas qui ont une marraine.
32:15 Brigitte Macron.
32:18 Si quelqu'un s'avisait de tuer un crapaud vert ou des autres serpents,
32:26 c'est un délit, il serait traîné dans la boue.
32:30 Le psithome n'a pas de défenseur.
32:33 Le petit homme n'a pas de défenseur.
32:36 Quand on perd le goût de la vie, on perd le sens de la mort.
32:42 Et c'est ça qui va se produire.
32:44 Petit à petit, toutes ces réformes sociétales sont en train de tuer l'idée même de la filiation.
32:52 On parlera de l'écologie dans un instant avec vous, Philippe Devilliers.
32:56 Vous avez dit que toute l'Europe est touchée par ce phénomène.
33:00 Il y a un pays qui partait de très bas et qui a remonté cette courbe.
33:04 C'est la Hongrie de Viktor Orban.
33:06 Je vous pose la question parce que je sais que vous l'avez rencontré en 2015.
33:09 Vous avez eu cette discussion avec lui.
33:11 On ne détaillera pas les mesures.
33:13 Ils ont fait beaucoup de mesures fiscales.
33:15 Selon vous, qu'est-ce qui différencie un homme politique comme Viktor Orban
33:18 qui prend en main ce sujet et qui décide par une politique publique d'inverser la tendance
33:21 et les dirigeants des autres pays européens ?
33:23 C'est simple. C'est la différence entre les histrions et les visionnaires.
33:27 Un histrion vit dans l'instant.
33:30 Carlito.
33:34 - Je voyais Carlito. - Il jouait Carlito.
33:36 Et un visionnaire, il vit dans le temps long.
33:39 Viktor Orban, ce qui m'avait frappé, quand je l'ai rencontré, en trois heures, on a parlé.
33:44 Le temps long, le temps long, le temps long.
33:48 C'est-à-dire que l'amour de son pays.
33:50 Vous avez l'amour de votre pays.
33:52 Aujourd'hui, le problème, c'est que nos dirigeants, ils n'ont plus l'amour de notre pays.
33:55 Donc, ils vivent dans l'instant.
33:57 Il vous a parlé de notre démographie à nous ?
33:59 Alors, il m'a dit une chose.
34:02 Il m'a dit "l'Europe est dirigée par des célibataires".
34:05 Parlons de l'écologie à présent.
34:09 On dit souvent d'ailleurs que l'écologie est portée à gauche,
34:13 c'est plus à gauche qu'à droite.
34:15 Qu'à droite, on parle sécurité, immigration, et pas forcément écologie.
34:18 Ce qui m'a intéressé, c'est que vous vous êtes occupé de la question écologique.
34:21 En 2004, vous avez d'ailleurs publié, on va le voir, un livre,
34:24 "Quand les abeilles meurent, les jours de l'homme sont..."
34:27 On comptait très rapidement, vraiment.
34:29 Est-ce que vous étiez un des premiers à droite à parler d'écologie ?
34:32 Et quand vous en parliez, est-ce que dans les rangs de la droite,
34:36 on vous disait "ça n'a aucun intérêt" ?
34:38 Moi, en fait, j'avais un ami qui s'appelle Franck Alétru,
34:42 qui est un apiculteur, qui m'a emmené faire le tour de son champ de tournesol.
34:46 J'ai marché, j'ai entendu crisser le tapis d'abeilles mortes.
34:50 Et il m'a dit "alors tu ne vas rien faire comme d'habitude,
34:52 comme font les hommes politiques".
34:54 Et j'ai pris le sujet en main,
34:56 et j'ai mené un combat contre le gaucho-l'orégent,
34:58 les mydacloprides, le fipronil, c'est-à-dire les neurotoxiques
35:02 qu'on met dans les plantes, et qui tuent les insectes,
35:07 et qui tuent les abeilles.
35:09 Et je me suis souvenu de cette phrase d'Einstein, que j'ai retrouvée,
35:13 "Quand les abeilles meurent, les jours de l'homme sont comptés".
35:15 Pourquoi ? Parce que l'abeille est la sentinelle de l'homme.
35:18 Et quand j'ai mené ce combat, j'ai pensé que tout le monde allait me suivre.
35:22 La droite m'a immédiatement lâché,
35:24 le ministre de l'agriculture de l'époque, Hervé Guémart, a dit "ouh là là", etc.
35:28 J'ai été attaqué par Bayer, BASF, toute la gauche, oui.
35:31 Et la gauche, en fait, elles étaient aux abonnés absents.
35:34 Et c'est là que j'ai compris qu'en fait les écolos ne défendent pas,
35:38 n'aiment pas la nature, n'aiment pas la campagne, n'aiment pas les agneaux.
35:41 Regardez, ils veulent en finir avec les vaches,
35:43 ils veulent la viande de synthèse.
35:46 Ils n'aiment pas tout ce qui fait le charme de la vie,
35:52 ils veulent des éoliennes partout.
35:54 Et en fait, les écolos ne sont pas des vrais défenseurs de l'écologie.
36:01 D'ailleurs, leur problème, Alexandre Rousseau,
36:03 c'est plutôt la masculinité toxique que la défense de la nature.
36:08 L'écologie toujours, puisqu'il y a un grand plan de planification écologique
36:11 qui a été présenté cette semaine par Emmanuel Macron,
36:14 qui prône une écologie à la française.
36:17 L'objectif, c'est la réduction des émigrations de gaz à effet de serre.
36:20 C'est de 55% en 2030 par rapport à 1990.
36:25 La planification écologique, vous en pensez quoi de ce projet-là ?
36:29 Quand j'ai entendu Emmanuel Macron parler de planification écologique,
36:33 je me suis dit que si j'étais en face de lui,
36:35 et je profite parce qu'il doit nous regarder à mon avis,
36:38 je profite de l'occasion pour lui envoyer le message suivant.
36:41 Emmanuel, faites attention, il y a une bombe là.
36:46 Les gilets jaunes, c'est rien à côté.
36:49 Et je vais vous expliquer pourquoi.
36:52 Parce que votre écologie, c'est une écologie carcérale.
36:58 Pour la raison suivante.
37:02 Alors, les élites médiatico-politiques s'occupent de la fin du monde.
37:12 Les Français, eux, s'occupent de la fin du mois.
37:16 Les premiers, en fait, veulent sauver la planète.
37:19 Les seconds veulent sauver le repas du soir.
37:22 On en est là, avec l'inflation, le pouvoir d'achat, l'énergie, le sang, etc.
37:27 Et voilà qu'on nous inflige une écologie carcérale.
37:31 Pourquoi je dis carcérale ?
37:32 Parce qu'il y a le baillon et le bracelet écologique.
37:37 Le baillon sur la goule et le bracelet écologique sur le volant.
37:42 Je m'explique.
37:44 Brièvement.
37:48 C'est Mathieu Bocoté qui a levé le lièvre le 1er, je lui rends hommage, magnifiquement, comme d'habitude.
37:55 En fait, il y a un projet de loi, enfin une proposition de loi, pardon.
38:00 De tous les groupes parlementaires, sauf le Front National, le Rassemblement National.
38:05 Je parle comme un ancien.
38:07 Et ce projet de loi, il prévoit que quiconque mettra en cause le climat, le dérèglement climatique, sera coupable d'un délit.
38:25 Délit d'opinion.
38:27 Je m'explique.
38:28 Ils vont plus loin, ils expliquent qu'il y a un consensus scientifique aujourd'hui sur le dérèglement climatique d'origine anthropique, c'est-à-dire d'origine humaine.
38:38 Donc si moi je dis la France ne pèse que 1% du CO2 mondial, et dans le 1% ce sont les émissions d'importation qui pèsent le plus lourd.
38:55 Tout ça c'est à cause du libre-échange universel auquel sont attachés les écolos mondialistes.
39:01 Si je dis, je prépare, je sors un livre dans quelques jours, le roman du roi Soleil.
39:13 Et il y a des pages dans le livre que j'ai écrit sur 1709, le grand hiver.
39:20 1709, il fait -25°C à Paris, -27°C à Marseille, le vin gèle dans les verres.
39:29 Bon, ça s'appelle un refroidissement climatique.
39:31 Mais moi, président du conseil général de la Vendée, j'ai constaté qu'il y avait un port à Luçon au XVIème siècle.
39:36 Donc la mer venait jusqu'à Luçon.
39:38 Donc je me dis, et le Greenland s'appelait le Greenland, donc il devait y avoir à l'époque un réchauffement climatique.
39:43 En d'autres termes, l'influence de l'homme n'est peut-être pas aussi importante qu'on le dit.
39:48 De toute façon, il faudrait d'abord que les Chinois et les Américains donnent l'exemple, puisqu'ils pèsent à eux deux 45% du CO2 mondial.
39:56 Et bien ça, ça tombe sous le coup de la loi quand elle va être votée, cette fameuse loi.
40:00 Si elle est votée. Et si elle est présentée.
40:02 Si elle est présentée, mais enfin, il y a toutes les chances qu'elle le soit.
40:05 Consensus scientifique, ça veut dire qu'en fait, c'est comme l'ISSENKO, l'Union soviétique.
40:09 Il y a un consensus scientifique pour dire que la démographie n'a rien à voir avec l'immigration.
40:15 Il y a un consensus scientifique pour dire que la théorie du genre, c'est scientifique.
40:19 Donc à force de consensus scientifique, la liberté d'expression disparaît.
40:25 Et j'ajoute, ça c'est pour le baillon.
40:27 Donc, t'as qu'un droit, c'est de fermer ta gueule.
40:30 Deuxièmement, le bracelet écologique.
40:35 Ça veut dire, le citoyen décarboné, climatiquement neutre, ou qui tente à le devenir.
40:44 On l'enferme dans sa bagnole, pour reprendre l'expression d'Emmanuel Macron.
40:49 Parce que c'est une voiture thermique.
40:52 Et il va falloir qu'il passe à l'électrique.
40:54 Simplement, il n'a pas l'argent, parce qu'il y a une mégane électrique, c'est 14 000 euros.
40:59 On l'enferme près de sa chaudière.
41:02 Et il n'a pas les moyens de l'éliser.
41:04 Emmanuel Macron a dit qu'il s'était payé une chaudière,
41:08 une nouvelle chaudière pour remplacer la chaudière à gaz.
41:13 Une pompe à chaleur.
41:15 Il n'a pas les moyens, donc il est enfermé dans sa passoire thermique.
41:18 Il ne peut pas louer, il ne peut pas vendre.
41:20 Et ensuite, quand il prend sa voiture,
41:23 une fois par semaine, il arrive en ville.
41:25 Il ne peut pas rentrer, parce qu'il y a les fameuses zones d'émission.
41:31 Alors il termine en trottinette pour aller voir un artisan plombier.
41:36 Et puis, s'il émerge, de toute façon, on ne peut plus construire.
41:40 Puisque maintenant, il y a la ZAN, la zone d'artificiel mondial, etc.
41:44 En d'autres termes, ce que veulent ces gens-là, en fait,
41:48 ils ne veulent plus l'économie, ils veulent la décroissance.
41:50 Quand j'étais à Sciences Po, c'était déjà comme ça.
41:52 Le MIT, ça s'appelait. La décroissance.
41:55 Ils veulent la décroissance énergétique, avec le nucléaire, on a vu.
42:00 La décroissance industrielle, ils ont tué l'industrie.
42:04 Ils ont désindustrialisé la France.
42:06 Ces gens-là sont des mondialistes, ce sont les alliés du capitalisme numérique.
42:11 Vous savez qu'aujourd'hui, si on supprime les vaches, le CO2,
42:15 les vaches, ça équivaut au CO2 des grands data centers géants.
42:20 - Bon, vous n'avez pas été convaincu par cette planification écologique.
42:24 Il nous reste exactement deux minutes.
42:26 Philippe de Villiers, le temps défile.
42:28 Il y a un projet de loi sur la fin de vie qui devait être déjà présenté la semaine dernière.
42:32 Mais avec la venue du pape François, c'est reporté.
42:35 On ne connaît pas la date de la présentation de ce projet de loi.
42:38 Ce dont on est quasi certain, c'est que l'aide au suicide assisté devrait être intégrée dans le texte.
42:44 Euthanasie, suicide assisté, vous, Philippe de Villiers, vous en pensez quoi ?
42:49 - Je pense que c'est une rupture anthropologique majeure.
42:55 Une transgression éthique.
42:59 Dans n'importe quel pays civilisé, je pèse mes mots,
43:03 un homme ne peut pas tuer un autre homme,
43:07 même si le second demande au premier de le faire.
43:12 Et comme le dit très bien Madame Fourcade, la présidente de la Société des soins palliatifs,
43:21 l'aide active à mourir ne peut pas être le prolongement d'un soin.
43:30 Moi j'ai accompagné ma sœur à la maison Jeanne Garnier.
43:36 J'ai entendu la porte s'ouvrir et je me suis dit, c'est l'infirmière, je me suis dit,
43:42 au fond, il y a une relation unique, asymétrique,
43:52 dans cette alliance du soigné et du soignant,
43:56 qui repose sur la conscience absolue.
44:00 Lorsque l'infirmière s'approche avec ses seringues,
44:04 il n'y a pas une seringue avec une injection létale et une seringue avec un calmant, non.
44:10 Si jamais cette relation asymétrique entre le soignant et le soigné
44:16 vient à souffrir le soupçon, c'en est fini de la civilisation.
44:20 C'en est fini de la civilisation parce que c'en est fini du serment d'Hippocrate,
44:24 je ne tuerai jamais.
44:26 Si on donne aux soignants la possibilité de soulager, mais aussi de tuer,
44:34 alors c'est la confusion des genres et c'est la fin du principe de confiance de toute société.
44:40 Et puis derrière, il y aura les dérives.
44:42 Elles existent en Belgique, au Canada, aux Pays-Bas.
44:47 C'est-à-dire les enfants, les handicapés, et puis les personnes âgées.
44:52 Il y a trop de bouches à nourrir.
44:54 C'est-à-dire que c'est le tri sélectif des enfants.
44:57 Et je vais vous dire, on s'approche là de quelque chose de terrible,
45:02 le génisme. Le génisme, c'est le tri des humains.
45:07 Si jamais on passe à cette idée du suicide assisté, comme on dit,
45:14 ça veut dire que la société devient suicidaire.
45:18 Si la société devient suicidaire, elle se suicide elle-même.
45:24 Merci Philippe Devilliers pour cette nouvelle émission et ses éclairages.
45:28 Sur l'actualité, merci à vous.
45:30 Geoffroy Lejeune, on aurait aimé avoir encore un peu plus de temps
45:33 pour traiter tous les autres sujets.
45:36 Restez avec nous, bien sûr, dans quelques instants.
45:38 C'est l'heure des Pro 2. À tout de suite.
45:41 ...

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