SMART BOURSE - US : croissance de 1,6 % au T1 (première estimation)

  • il y a 5 mois
Jeudi 25 avril 2024, SMART BOURSE reçoit Bastien Drut (Responsable de la stratégie et de la recherche économique, CPR AM) , Damien Charlet (Directeur de la Gestion sous mandat, Mandarine Gestion) et Valérie Gastaldy (Stratégiste, DaybyDay)

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00:00 (Générique)
00:10 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète, marché.
00:13 Valérie Gastaldi est avec nous, stratégiste de DBAIDE.
00:16 Bonsoir Valérie.
00:17 Bonsoir Grégoire.
00:18 Merci d'être là. Merci à Damien Charlet d'être avec nous également.
00:20 Bonsoir Damien.
00:21 Bonsoir Grégoire.
00:22 Directeur de la gestion sous mandat de Mandarine Gestion.
00:24 Et Bastien Dru nous accompagne également. Bonsoir Bastien.
00:26 Ravi de vous retrouver, vous êtes responsable de la stratégie et de la recherche économique
00:31 chez CPR Asset Management.
00:33 Plus 1,6% pour la croissance américaine au premier trimestre en rythme trimestriel annualisé.
00:39 C'est la manière dont les Etats-Unis publient leurs chiffres de croissance.
00:44 Une première estimation qui est plus une approximation qu'autre chose.
00:48 Bastien, ce qui est intéressant c'est quand on décompose un peu le PIB
00:52 et qu'on se permet d'enlever certaines composantes particulièrement volatiles.
00:56 On se retrouve avec un chiffre plus important que ces 1,6% affichés au global.
01:02 Oui, effectivement c'est vrai.
01:03 Quand on regarde la demande intérieure, elle progresse encore sur un rythme tout à fait correct.
01:08 Mais on ne peut pas se permettre de choisir chaque trimestre les composantes qu'on va garder
01:13 et celles qu'on ne va pas garder.
01:15 Donc bon, si on regarde le chiffre en headline là, de 1,6% en trimestre sur trimestre annualisé,
01:21 c'est à peu près là que doit être à peu près la croissance actuellement.
01:24 Si on regarde la réalité de l'économie américaine.
01:27 Moi j'ai tendance à croire que les chiffres de PIB sur les derniers trimestres
01:31 ont plutôt surestimé la croissance de l'activité.
01:34 Donc nous on ne pense pas du tout qu'on était dans une période de récession aux Etats-Unis.
01:38 Mais la croissance était faible.
01:39 C'est ce qu'indique par exemple le beige books, c'est ce qu'indique les ISM par exemple.
01:43 On a des ISM composites qui sont seulement à 51 aux Etats-Unis.
01:46 Ce n'est pas catastrophique mais c'est franchement médiocre.
01:49 Donc la croissance d'activité est assez faible.
01:51 En Allemagne il y avait les PMI qui étaient sur du 51 aussi.
01:55 Donc c'est à peu près là où elle doit être finalement cette croissance
01:58 si on regarde la réalité de l'économie.
02:02 Après les marchés n'ont pas réagi à ce chiffre là.
02:06 Les marchés ont réagi au déflateur du PIB, au corps PCE, donc trimestriel,
02:11 qui est sorti à 3,4 si je ne me trompe pas.
02:13 Le PCE est à 3,4, le corps PCE trimestriel est à 3,7.
02:17 Et c'est là que l'inflation n'est jamais présentée comme ça.
02:22 Donc c'est calculé en trimestre sur trimestre annualisé.
02:27 Quand Jérôme Powell parle d'inflation, Christine Lagarde parle d'inflation,
02:30 les membres du FOMC parlent d'inflation, ils parlent toujours d'inflation en glissement annuel.
02:34 De temps en temps, quand ils veulent faire une petite sortie,
02:37 ils sont sur 6 mois annualisés, peut-être, mais sur 3 mois annualisés, non, jamais.
02:42 Donc si le même chiffre que celui qui est sorti aujourd'hui,
02:45 le corps PCE qui sort du rapport de PIB et qu'on prend en glissement annuel,
02:50 le corps PCE, il continue à décélérer très fort et il est vers les 2,8.
02:54 Donc en fait, finalement, il est à peu près là où on l'attend.
02:59 Il y a une sorte de présentation statistique, vous dites quand même.
03:02 Tout à fait, oui, de toute façon, et c'est ça qui plombe beaucoup d'acteurs sur le marché financier,
03:09 c'est qu'il y a une sorte de confusion statistique sur plein de choses aux Etats-Unis.
03:13 L'inflation est calculée de deux façons, avec le CPI, le PCE.
03:17 Là, on voit un trimestre/trimestre annueliste, en glissement annuel.
03:20 Oui, c'est une forme d'exceptionalisme américain encore.
03:23 Nous, on publie, c'est quarter/quarter, c'est trimestre/trimestre.
03:26 Eux, ils annulalisent en plus leurs chiffres trimestriels.
03:29 Il y a une sorte de confusion sur beaucoup d'indicateurs.
03:33 Il y a aussi sur le marché du travail, on a aussi des chiffres qui sont sortis hier
03:36 qui montrent que les créations d'emplois dont on parle tout le temps,
03:39 qui sont mesurées dans le job report, elles sont vraisemblablement très très surestimées
03:43 dans la réalité des choses.
03:45 Hier, c'était pour le T3.
03:47 Donc, on connaît la réalité avec beaucoup de retard.
03:49 Par exemple, pour le T3 2023, il y a eu des destructions d'emplois.
03:54 Pour 200 000 emplois détruits au T3 2023, alors que si on regarde les chiffres du job report,
04:02 ceux qui sont encore officiels, ils indiquent une croissance des emplois de 400 000.
04:08 Enfin, 400 000, 500 000, je ne sais plus exactement.
04:10 Mais du coup, la différence avec la réalité, elle est extrêmement forte.
04:13 Et ça, on le retrouve sur croissance, inflation, chômage.
04:16 On est dans une sorte de confusion statistique pour les Etats-Unis spécifiquement,
04:21 alors que ça, on le retrouve beaucoup moins en zone euro,
04:23 parce qu'en zone euro, on ne va regarder qu'un seul, le CPI.
04:26 On va le regarder toujours de la même façon, toujours en glissement annuel.
04:29 Et voilà. Donc, pour les Etats-Unis, c'est beaucoup plus confusant.
04:33 Et ça, on le ressent de toute façon sur les réactions de marché.
04:38 Les marchés sont un petit peu perdus sur l'évolution de l'inflation.
04:42 Là, la réaction de marché, c'est quand même les taux qui montent.
04:46 Et on baisse encore les probabilités, les anticipations de baisse de toute la Fed.
04:50 Maintenant, c'est à peine une baisse pricée pour la toute fin d'année 2024.
04:56 Tout à fait. Alors que finalement, peut-être la toute petite information
05:01 qu'il y a dans ce rapport de PIB sur l'inflation, c'est celle qui concerne le chiffre qui va sortir demain,
05:08 le corps PCE qui va sortir demain.
05:10 Et ce que ça indique, c'est que le corps PCE en glissement annuel devrait sortir vers 2,8.
05:14 On est déjà à 2,8. Donc, bon, effectivement.
05:16 Mais Jérôme Powell, la semaine dernière, avait déjà dit que les économistes de la Fed s'attendaient à ce que ce soit 2,8 demain.
05:22 Et Jérôme Powell, le vice-président de la Fed aussi. Ils avaient déjà calculé ce chiffre-là.
05:27 Donc, finalement, il y a très peu de nouveautés, il y a très peu d'informations sur l'inflation et sur le rapport sur le PIB.
05:33 Mais les marchés...
05:35 Oui, oui. Mais ça, c'est un vrai sujet. Bon, l'instantanéité est partout.
05:39 Mais c'est vrai que le marché réagit très fortement aux estimations flash, aux premières estimations.
05:46 Et même juste la deuxième lecture, qui vient quand même assez rapidement.
05:50 Et généralement, complètement minorée, voire passe complètement sous les radars.
05:55 Alors que vous le dites, l'histoire est parfois très différente, ne serait-ce qu'un ou deux trimestres en arrière, par rapport à ce qu'on pensait à ce moment-là.
06:04 Et en fait, ce qui se passe... Pourquoi les marchés réagissent comme ça ?
06:08 C'est parce que Jérôme Powell, depuis quelques semaines, a fait passer l'idée que de toute façon, il n'allait regarder que le headline, que les gros chiffres qui sortent.
06:16 C'est ça qu'il a expliqué.
06:18 Il aurait pu être beaucoup plus fin dans sa communication, en parlant des révisions annuelles, des révisions trimestrielles, etc.
06:24 Ils n'ont pas choisi cette voie-là. Ils ont choisi la voie de la prudence.
06:27 On reste sur les chiffres headline, sur les chiffres de CPA qui sont sortis, sur le PCE.
06:34 Et les marchés ont suivi sa façon de penser.
06:37 Malgré ce que nous dit le marché aujourd'hui, est-ce que c'est un chiffre et un rapport qui permettent à la Fed d'entretenir l'idée que des baisses de taux assurancielles sont appropriées à un certain point cette année ?
06:54 De toute façon, oui, ils vont conserver cette idée.
06:58 La réunion, c'est la semaine prochaine.
07:01 Oui, oui, oui.
07:03 Même s'il n'y a pas de mise à jour des perspectives, il faudra bien quand même qu'ils s'expriment là-dessus.
07:07 Oui, mais ils vont dire qu'ils n'ont pas plus de confiance sur la convergence vers 2% de l'inflation.
07:13 Ça, ils l'ont déjà dit la semaine dernière.
07:15 Ils vont rester là-dessus.
07:17 Ils vont dire qu'ils vont peut-être être un peu plus patients.
07:19 Mais ça, ils l'ont déjà dit la semaine dernière.
07:21 Ils se sont déjà ajustés au pricing de marché la semaine dernière.
07:24 Maintenant, l'enlever de leur scénario, je pense que ça leur poserait d'énormes problèmes de crédibilité.
07:29 Parce que s'ils passaient sur un scénario de zéro baisse de taux en 2024,
07:33 ils prendraient le risque de se faire prendre à contre-pied encore dans trois mois,
07:38 quand le Corps PCE, lui, il arrivera à 2,5 ou voir en dessous de 2,5.
07:42 Et ça, on peut le projeter avec une forme de confiance ?
07:44 Un Corps PCE à 2,5 dans quelques mois ?
07:48 Le Corps PCE, il y a trois composantes.
07:51 Les biens non énergétiques, ça, ça baisse.
07:54 Ça, en déflation déjà, on est revenu à 2,4.
07:56 Et ça va rester comme ça.
07:58 Le logement, ça va continuer à baisser.
08:01 Peut-être moins vite que prévu, mais ça baisse toujours.
08:04 Et après, il reste les services.
08:06 Et les services, quand on regarde le PCE, c'était reparti à la baisse.
08:10 Après, ce qui est super confusant, c'est que les services hors logement,
08:16 dans le PCA et dans le PCE, la corrélation est très très faible.
08:21 J'ai fait un calcul de corrélation, il est super faible.
08:23 On peut très bien avoir un super corps qui baisse dans le PCE,
08:27 mais qui est très fort dans le CPI.
08:29 Donc voilà, c'est la grande confusion pour les statistiques d'impactation aux Etats-Unis.
08:33 Moi, j'ai l'exemple en tête.
08:35 Sur le dernier CPI, c'était l'histoire de l'assurance automobile.
08:38 Dans le CPI, mesuré à +22%, et dans le PPI, qui entre en compte dans la mesure du PCE,
08:46 c'est +6 pour le même item.
08:49 Et ça, c'est pareil pour la santé, c'est pareil pour tout un tas de trucs.
08:54 Est-ce que ça vous aide dans la gestion d'un portefeuille sur les marchés ?
08:59 Non mais ce que vient de dire Bastien, c'est quand même passionnant,
09:02 hyper intéressant quand même de rentrer un peu dans le détail,
09:05 et des chiffres, et des révisions, et de la manière dont le marché réagit aux estimations,
09:11 et pas aux révisions.
09:12 Alors, est-ce que ça nous aide pas vraiment ?
09:15 Malheureusement, non !
09:17 Mais en revanche, effectivement, par rapport à ce que vous avez dit,
09:21 le vrai chiffre PCE, c'est demain, ce n'est pas aujourd'hui.
09:24 Et effectivement, c'est déjà arrivé par le passé, et en particulier en 2022 et 2023,
09:28 qu'on ait un indice PCE qui monte, et un corps PCE qui baisse.
09:31 Enfin, et le chiffre de demain qui baisse.
09:34 Donc, il n'y a pas forcément une corrélation exacte entre avoir une mauvaise surprise sur l'indice PCE,
09:39 et avoir une mauvaise surprise sur l'inflation PCE qu'on aura demain.
09:44 Donc effectivement, là, les lectures, on va dire...
09:48 - Rapides !
09:49 - Les lectures rapides qu'on va faire pour demain, c'est que, je crois que le consensus est à 2,6,
09:54 et qu'effectivement, on sera peut-être un peu supérieur à ça.
09:57 Mais potentiellement, ça ne va pas être un drame.
10:00 Et effectivement, quand on voit les tensions qu'il y a sur les taux d'intérêt aujourd'hui,
10:03 et même sur les taux d'intérêt européens hier,
10:06 j'allais dire que ça ne nous aide pas, parce que nous, on a subi cette hausse des taux d'intérêt,
10:10 le marché l'a subie aussi.
10:12 Maintenant, si demain, effectivement, le chiffre PCE est mauvais,
10:16 on va sans doute avoir quelques turbulences,
10:18 parce que ce n'est pas impossible qu'on voit les taux d'intérêt remonter au plus haut de ces derniers mois,
10:23 c'est-à-dire 5 sur les USA, 3 sur l'Allemagne.
10:25 - Oui, là, on y est quasiment. On a déjà effacé tout le rallye de novembre-décembre, largement.
10:29 - Oui, on y est quasiment. 30 BP, ce n'est pas rien, quand même.
10:32 Si on reprend 30 BP sur les États-Unis et sur l'Europe...
10:36 - Je crois que le 30 ans a dû prendre peut-être 80 points de base, par rapport à son niveau de fin décembre.
10:40 - Oui, absolument.
10:41 - D'ailleurs, ce qui est quand même intéressant de noter, c'est que, finalement,
10:45 les marchés actions ont plutôt bien résisté dans un contexte où les taux d'intérêt ont pris 80 BP.
10:49 - Même aujourd'hui, on voit un petit coup de stress,
10:51 mais on voit quand même -1,5, c'est le point bas du jour sur les actions européennes.
10:55 Après, la baisse se réduit un peu.
10:58 - Pour l'instant, les marchés résistent très bien à ce phénomène de taux d'intérêt.
11:02 - Au marché actions.
11:04 - Au marché actions, oui.
11:06 - Effectivement, je pense qu'il y a deux raisons principales à ça.
11:11 Un, pour l'instant, l'économie américaine, j'y dis bien "facialement",
11:15 elle tient très très bien.
11:17 - Elle est là où elle est. J'aime bien cette idée-là.
11:20 Elle est là où elle est. Où elle doit être.
11:23 - Facialement, le marché ne vous dit pas qu'elle est là où elle est,
11:27 parce qu'on est toujours sur un scénario à 2,5 % de croissance.
11:31 Nous, on pense toujours qu'elle doit ralentir.
11:34 Plus les taux d'intérêt restent élevés longtemps,
11:37 et plus un moment ou un autre, ça va se rendre à la suite des boîtes.
11:40 Tout le monde n'est pas cachetette, en dehors des Magnificent 5 ou 6,
11:45 je ne sais pas combien il y en a maintenant.
11:47 Tout le monde n'est pas cachetette, donc tout le monde ne bénéficie pas des hausses de taux.
11:51 Il y a quand même pas mal de sociétés qui, à un moment donné, vont être obligées de se refinancer.
11:55 Ça va sans doute faire en 2024, début 2025.
11:57 Elles vont souffrir.
11:59 À ce moment-là, il va y avoir un ralentissement.
12:01 La deuxième chose, c'est qu'on a des entreprises qui publient des résultats très corrects
12:06 et qui n'envoient pas des signaux d'alerte.
12:08 Ça aussi, ça permet au marché action de bien résister.
12:12 J'anticipe un peu peut-être sur la deuxième partie,
12:15 mais ce qu'on voit aujourd'hui, c'est qu'il y a des secteurs qui souffrent en bourse actuellement,
12:20 mais il y a quand même des arbitrages.
12:22 Il y a des secteurs qui montent.
12:24 Aujourd'hui, malgré à un moment dans la séance, une baisse des indices à 1,5 % de baisse,
12:30 on avait quand même un certain nombre de secteurs qui montaient.
12:32 On avait la pharma, on avait des valeurs bancaires.
12:34 Les banques, bien sûr.
12:35 Absolument.
12:36 On a actuellement des arbitrages avec des investisseurs.
12:40 Et ça, je trouve ça plus bien.
12:41 Et l'Europe tient quand même nettement mieux dans les semaines de retracement d'avril.
12:45 Parce que l'Europe est moins techno.
12:46 Et on le voit encore aujourd'hui.
12:47 Oui, moins techno.
12:48 Oui, l'Europe est moins techno.
12:49 Et dans la hausse de ton intérêt, ce qu'on voit et ce qui est logique,
12:53 c'est qu'il y a un moment ou un autre, les techno doivent souffrir un petit peu.
12:56 Enfin, les valeurs de croissance, on va dire.
12:58 Et les arbitrages qu'il y a aujourd'hui et qu'il y a depuis 2-3 semaines,
13:02 ils ne sont plutôt pas désagréables pour un gérant actif.
13:06 Parce qu'on voit quoi ?
13:07 On voit des publications de sociétés qui sont chères,
13:09 qui publient potentiellement bien, comme Montclair ou Hermès, mais qui baissent.
13:13 Pourquoi ? Parce qu'elles sont trop chères.
13:15 Et à l'inverse, on voit…
13:17 Une ST qui publie un peu en dessous ou qui a un peu plus de difficultés ?
13:20 Alors, il publie très en dessous.
13:21 Très en dessous, mais…
13:22 Et alors là, sur un titre comme ST, les investisseurs attendent la porte d'entrée depuis quelques mois.
13:29 Tout le monde se convainc que ST, c'est la première fois qu'il publie des très mauvais résultats.
13:33 Il publie quand même des très mauvais résultats.
13:35 Je veux dire…
13:36 Ils avertissent.
13:37 Ils avertissent.
13:38 Maintenant, si on regarde l'historique sur un ST…
13:40 ST, le problème, c'est Apple et Tesla dépendants.
13:44 De moins en moins, mais un petit peu encore quand même.
13:47 Mais un bad cycle, un ST, c'était plutôt 25 de PE.
13:50 Et là, si on considère que c'est un bad cycle, c'est 20 de PE.
13:53 Donc, ce n'est quand même pas si mal.
13:55 Mais tout ça pour dire qu'il y a quand même une rotation un petit peu.
14:00 Alors, de temps en temps, le naturel revient au galop et les valeurs de croissance nous font un rebond.
14:06 Mais globalement, il y a quand même un peu plus de rotation.
14:08 Et donc, pour un investisseur actif, ce n'est pas si mauvais que ça.
14:12 Et ça veut dire un peu moins de concentration ou un peu moins de risque de concentration, effectivement.
14:15 Exactement.
14:16 Et pour des gérants qui sont diversifiés et qui regardent un peu plus la valo, comme c'est notre cas,
14:19 dans des journées comme aujourd'hui, c'est très très bien.
14:22 Tu en as un peu l'église au milieu du village.
14:25 Oui, exactement.
14:26 Je ne sais pas si c'est pourvu que ça dure, mais en tout cas, les indices ne font plus rien depuis quelques mois.
14:32 Mais en sous-jacent, c'est ce qu'on avait déjà dit il y a un mois,
14:35 en sous-jacent, il se passe des choses et il se passe des choses qui sont plutôt positives pour les gérants actifs.
14:41 Bon, Valéry, votre lecture de la situation de marché, du cycle américain aussi.
14:47 Moi, ça m'intéresse toujours.
14:49 C'est vrai que là, on a vu les derniers baires capituler.
14:52 On voit les premiers calls de grands brokers ou de grandes banques pour nous dire que finalement,
14:57 il n'y aura pas de baisse de taux cette année, etc.
14:59 Enfin, on sent qu'il y a quand même un virage qui a été pris de ce point de vue-là.
15:03 Bon, alors, pour les taux, moi, on rejoint à peu près mes objectifs de fin d'année dernière,
15:13 puisque j'étais parmi les rares personnes à dire "Baisse de taux l'année prochaine, ça ne va pas être simple".
15:18 Vous l'avez dit le 19 février, j'ai revérifié, c'était l'émission du 19 février.
15:21 Oui, parce que je ne suis pas venue chez toi en ce moment.
15:23 Non, mais parce que moi, je me suis emballé depuis le call du chief économiste d'Apollo, Global Management, Thorsten Slocke,
15:30 qui a été le premier grand pundit ou gourou à dire "Mon call 2024 a changé, il n'y aura pas de baisse de taux".
15:36 D'autres ont embrayé derrière.
15:37 Mais ça remonte à vous, je suis d'accord.
15:39 Ça remonte à vous, Bélaire.
15:43 Et bon, moi, c'est difficile de dire que...
15:47 Et vous gardez cette idée ?
15:49 Laquelle ?
15:50 Oui, qu'il y a un risque non nul, voire une probabilité peut-être majoritaire qu'il n'y ait pas de mouvement de baisse.
15:56 Oui, ça reste...
15:59 Avant décembre, quoi.
16:00 En ce moment, ce n'est pas encore le moment de changer d'avis, pour le moment, en tout cas, sur ce sujet.
16:04 Mais, que ce soit...
16:07 Après, il y a les anticipations, il y a ce que fait le marché, parce que c'est quand même avant tout ça qui fait qu'on gagne ou qu'on perd de l'argent.
16:13 Ce n'est pas tellement la réalité des choses.
16:15 Donc, est-ce qu'on doit tout de suite repartir dans un cycle de hausses de taux importantes comme 2023, 2022 ?
16:26 Moi, non, je ne pense pas.
16:28 Mais, ce que je vous avais proposé le mois dernier comme lecture ou écoute de la Fed, c'est de dire que pourquoi est-ce que la Fed est plus accommodante, justement, qu'ailleurs ?
16:40 C'est que la Fed, elle va avoir besoin de calmer les ardeurs des marchés financiers, potentiellement, à faire monter les taux.
16:48 Bon, donc, je pense que son discours, effectivement, a peu de chances d'évoluer.
16:53 Ce n'est pas pour les mêmes raisons que vous, mais bien sûr que je ne peux pas m'opposer au fait que ça la décrédibiliserait beaucoup trop.
17:00 C'est un risque de décrédibilisation qui est trop important, mais de toute façon, ce n'est pas sans intérêt.
17:04 Et la raison pour laquelle elle avait ce discours qui commençait déjà à être un peu dof, qu'elle avait maintenu dof souple en mars, alors que ça pouvait surprendre, c'est justement qu'elle prévoyait ce type de risque.
17:16 Donc, je pense que pour le moment, elle va essayer encore un petit peu de temporiser et de faire en sorte que les marchés patientent et qu'on ne dépasse pas les bornes que l'on a déjà connues.
17:26 Tenir en haleine, quoi.
17:27 Oui, tenir en haleine.
17:28 Et comme, moi, je n'ai pas de cycle sur le PIB, je regarde soit des indicateurs de prix, soit des indicateurs de volume, donc je m'intéresse plutôt aux indicateurs de production industrielle.
17:40 Et la production industrielle, les États-Unis, elles ne font rien.
17:42 Donc, on est d'accord, on est là où on doit être.
17:46 J'adore cette idée.
17:48 C'est que pour moi, aux États-Unis, si on a un moment où pendant 3-4 mois, la croissance s'emballe, bon, ben voilà, ça va durer 3-4 mois, mais c'est trop tôt pour avoir un retour de la croissance qui, sur mes cycles, arrive dans un an, quoi.
18:09 Un an et quelques, de façon plus soutenue, un vrai cycle de croissance.
18:13 Là, pour le moment, non, on est dans le mou.
18:16 Mais ce n'est pas particulièrement faible, mais il n'y a pas de quoi s'emballer non plus.
18:21 Donc, voilà.
18:22 Donc, une Fed qui a besoin de beaucoup de mots pour que ces taux restent relativement stables en ce moment et que les marchés ne prennent pas le feu.
18:35 Après, moi, là où je suis particulièrement surprise, c'est de voir ce qui se passe au niveau sectoriel sur les marchés, et notamment sur les marchés américains,
18:46 parce qu'il y a vraiment une rotation sectorielle qui est sur un cycle inflationniste de fond.
18:52 Alors, moi, j'entends des gens qui me disent « l'inflation, tendanciellement, elle baisse encore ».
18:58 Oui, il y a un moment où on fait un point bas, et quand on fait le point bas, c'est que sur un mois, puis sur deux mois, puis sur trois mois, ça commence à remonter,
19:08 alors qu'effectivement, sur 12, ça continue à baisser.
19:10 Et ça, l'économie a du mal à saisir ce genre de choses.
19:14 Pour moi, effectivement, le point bas, c'est cette année, et c'est actuellement plus ou moins le point bas de l'inflation.
19:23 Alors, maintenant, le cycle inflationniste, c'est un cycle qui se déploie sur 54 ans, donc avoir six mois…
19:32 Ça commence à peine, quoi !
19:34 Oui, mais les points bas, ce n'est pas comme quand je peux répondre à quelqu'un sur de l'intraday, sur du S&P 500, où j'ai plus de fiabilité sur les minutes qui viennent.
19:45 Mais en tout cas, pour moi, les pressions ne sont plus particulièrement baissières sur inflation.
19:54 Et donc, le marché action, notamment, se met en mode reflationniste ou inflationniste ?
19:58 Je constate que le marché action américain, sectoriellement, se met en mode reflationniste.
20:04 On n'a pas encore des signaux francs qui sont partout. Mais si je fais confiance aux déroulés, aux amplitudes des mouvements, etc., il se passe ce que je pensais qu'il devait se passer.
20:23 C'est-à-dire qu'on a un retournement des cycles sectoriels qui ont duré en gros une quinzaine d'années, parce que ça se situe entre 15 et 20 ans, parfois c'est 12, etc.
20:32 Et donc, un retour, pour le moment, qui est quand même assez marqué, des valeurs pétrolières aux États-Unis.
20:39 Excellent !
20:41 Des grosses chutes des valeurs de la santé, quand même. Alors on peut mettre ça sur le compte de Covid, quand elle publie, elle dit "Oui, mais hors Covid, tout va bien".
20:49 Mais peut-être que ça n'a rien à voir avec tout ça, peut-être que c'est encore autre chose.
20:52 On comprendra pourquoi, plus tard, toute la santé américaine baisse aussi fortement.
20:57 Et alors en valeur relative, parce que c'est surtout ça qui m'intéresse, pour faire de l'allocation de portefeuille, la santé, ça ne va pas bien.
21:05 Année présidentielle.
21:06 On voit les valeurs discrétionnaires aussi. Alors bien sûr, le problème, c'est qu'il y a des pondérations avec ces fameuses "magnificent", qui sont plus que 5, quasiment, là maintenant, peut-être même 4 bientôt.
21:21 On en perd une par jour, là.
21:24 Non mais elles reviennent après.
21:27 Oui, elles reviennent toujours, oui. Mais t'as cité +15 il y a 2 mois.
21:31 Il y a un moment où elles reviennent, quand même. Pendant longtemps.
21:34 Moi, je pense qu'elles vont parvenir pendant longtemps. En relatif, une fois encore, parce qu'en prix, ce n'est pas pour ça que ça va s'effondrer, ces valeurs-là.
21:43 Mais pour moi, en relatif, il y a quand même...
21:46 Il y aura mieux à faire.
21:47 Ben oui.
21:49 Là, ce que vous décrivez...
21:51 Mais c'est sur du long terme.
21:53 Mais c'est ce que je dis, Valérie.
21:55 Depuis Covid, on se demande si le monde a changé. Si le monde a changé au point que les gagnants boursiers des 10 dernières années ne seraient pas les gagnants boursiers des 10 prochaines années.
22:05 Je ne suis pas sûr que ce soit encore clarifié, que le débat est en cours.
22:10 Mais vous, dans votre tête, la confiance grandit dans l'idée que, oui, le cycle des prochaines années sera mené par des leaders différents.
22:18 Et des leaders venant de secteurs qui appartiennent plus à l'économie traditionnelle.
22:23 Moi, je pense qu'il y a des choses dans l'économie qui se répètent.
22:26 Parce que, en fait, c'est la façon dont nous nous adaptons aux changements qui est constante.
22:32 Les événements varient, mais la façon dont nous nous adaptons aux variations, elle est constante.
22:39 Donc, les causes pour moi, Covid, la grippe espagnole, le choléra, la peste...
22:50 Il y a des patentes, il y a des comportements.
22:53 Voilà, exactement. Il y a un moment, Covid, en fait, s'est arrivé pile au moment d'un visage.
22:58 C'est incroyable. Les gens qui me lisent depuis longtemps savent que je parlais depuis fin 2019 du point bas de l'inflation.
23:04 Je n'ai jamais entendu parler de Covid comme personne ni quoi que ce soit.
23:08 Et après, quand on entend les gouvernements dire qu'on va dépenser, la Banque centrale qui dit "oui, oui, c'est ce qu'il faut faire, vous avez raison, on va baisser les taux".
23:18 Dépenser, on baisse les taux.
23:20 Ah, ben quand vous avez un cycle qui vous dit que l'inflation doit remonter, vous dites "oui".
23:25 Oui, là, tout se met en place.
23:26 Il y a des chances pour que ça marche.
23:27 Oui, effectivement, tout se met en place.
23:28 Alors, après, on vous dit "oui, mais ça ne va pas durer".
23:30 Bon, ben, attend, on va voir sur les salaires.
23:33 Et en ce moment, les services, les problèmes de l'emploi, etc.
23:36 Et tout ça, c'est très long, mais ça se développe.
23:40 Mais ça se développe et tous les cailloux avancent en même temps.
23:43 Pour parler des Max Seven, mais du thème de l'IA notamment, sur le plan boursier ou même sur le plan, je ne sais pas.
23:53 Ce qui est intéressant, je trouve, dans la publication de Meta, c'est que Meta nous donne la mesure de ce que ça coûte pour être ou se voir comme champion du monde de l'IA.
24:01 C'est 35-40 milliards de dépenses de CapEx sur un an.
24:05 Et je crois qu'en plus, Meta a vraiment une vraie carte à jouer, parce que je crois qu'en nombre de GPU, ils sont quand même largement équipés aujourd'hui, beaucoup plus que d'autres.
24:15 Et le marché semble s'inquiéter de ça.
24:17 Est-ce que c'est juste une réaction de marché un peu épidermique ou est-ce qu'il y a l'idée quand même qu'il y a peut-être déjà un moment de surinvestissement, de surcapacité et d'une fatigue liée peut-être au thème de l'IA ?
24:30 Je ne suis pas habilité à parler de valeur.
24:33 Non, je sais bien.
24:34 Mais ce que je pourrais dire là-dessus, c'est que de toute façon, dans les leaders de la cote américaine, actuellement, ils sont tous associés de près ou de loin à l'intelligence artificielle.
24:46 Et qu'ils ne vont pas tous bien avancer sur le sujet et qu'il y en a certains qui vont dépenser sur des trucs qui ne serviront à rien.
24:54 On a vu qu'Apple a passé autant que ça à renoncer à un projet qu'ils avaient lancé.
24:58 On se souvient de Facebook avec le Métaverse.
25:01 A l'époque, tout le marché disait c'est "dead money" votre truc, c'est fini, terminé, merci, au revoir.
25:06 Et puis un an et demi après, deux ans après, c'est revenu.
25:08 Mais en fait, globalement, l'une des convictions qu'on a chez CPR, c'est quand même qu'il y a un vrai cycle qui se met en place et qu'effectivement, il y aura des gagnants, des perdants.
25:18 Que tous ceux qui sont tout en haut de l'affiche aujourd'hui ne le seront pas forcément demain.
25:24 Mais il y aura aussi des nouvelles sociétés qui vont émerger.
25:26 Qui aurait parlé de Nvidia, sa capitalisation il y a trois ans ?
25:32 Bon ben voilà, il y a des poids lourds qui vont émerger.
25:35 Et nous, on croit vraiment...
25:38 Ça reste un thème d'investissement long terme ?
25:39 Oui, complètement.
25:40 Ce n'est pas quelque chose qu'on va évacuer comme ça dans les prochaines semaines.
25:44 Après, de toute façon, sur les mouvements de marché récents, il y a plusieurs choses.
25:48 Le premier déterminant de ce qui s'est passé, c'est de toute façon la Fed.
25:53 Le fait que sur le mois d'avril, les taux longs aient beaucoup remonté.
25:57 C'est ça qui a mis un premier coup d'arrêt de toute façon au marché actions.
26:00 Oui, puis remonté à des niveaux qui, tout de suite, génèrent un peu plus de perturbations.
26:04 Parce qu'ils ont remonté aussi les taux au premier trimestre.
26:06 Mais voilà, jusqu'à 4, 4,20, ça va.
26:10 À 4,50, 60, 70, ah !
26:12 Et c'est marrant de voir que les marchés d'action se fichaient presque complètement.
26:15 Oui, complètement.
26:16 Ils avaient complètement réoublié les taux longs.
26:18 C'est une histoire obligataire.
26:19 Jusqu'à mars, je ne sais plus quand exactement.
26:21 Mais ils avaient complètement oublié ce truc-là.
26:23 Et puis tout d'un coup, c'est vrai que ça remonte quand même pas mal.
26:25 Et puis 4,50.
26:26 Et du coup, les marchés d'action, on disait que ça faisait un mois,
26:29 quelque chose comme ça, que ça ne bouge plus, voire que ça baisse un petit peu.
26:32 En plus de ça, je pense que malgré tout, c'est quelque chose qui a beaucoup d'impact.
26:37 La semaine dernière, il y avait la tax season aux Etats-Unis.
26:39 Le fait que les entreprises et les ménages aient payé leurs impôts avant le 15 avril.
26:44 Dans certains États, il y a des petites…
26:46 Comment dire ? Ça dépasse le 15 avril.
26:48 Donc, cash in, cash out, quoi.
26:50 C'est exactement ça.
26:51 C'est les valeurs les plus liquides qui, comme par hasard, baissent tout d'un coup.
26:55 Les plus détenues.
26:56 Les plus détenues, oui.
26:57 Voilà, ont baissé beaucoup.
26:59 Un bon indicateur de ça, de cette tax season, c'est quand même…
27:04 Par exemple, les fonds monétaires américains ont décollecté pour 120 milliards la semaine dernière.
27:10 Donc, la semaine qui allait…
27:11 Ce qu'on n'a pas vu depuis…
27:13 C'est la deuxième décollecte la plus forte de l'histoire.
27:16 Donc, il s'est quand même passé quelque chose, par exemple, la semaine dernière,
27:19 qui est liée à la tax season, qui explique déjà une bonne partie des mouvements de la semaine dernière.
27:23 Il n'y a pas que ça, évidemment.
27:25 Mais en plus, il y a les taux.
27:27 Et donc, dire que le fait que le Nasdaq ait un peu baissé…
27:31 C'est la faute à l'IA et c'est la faute à Nvidia.
27:33 C'est un peu court.
27:34 Franchement, c'est super court.
27:36 Là, j'y crois.
27:38 Non, mais hyper intéressant le point sur le tax day, tax season, effectivement.
27:41 Et c'est bien aux US que ça a le plus baissé, effectivement, depuis le début du mois d'avril.
27:45 Et c'était quand même par hasard, les valeurs les plus détenues, qui avaient le plus monté, etc.
27:49 Bon.
27:50 Sur les résultats, qu'est-ce qu'on peut dire un peu de…
27:53 Qu'est-ce qu'on peut mettre comme couleur à ce stade, Damien ?
27:56 Alors oui, méta, je ne sais pas.
27:58 Est-ce qu'il y a quand même un coup d'arrière ?
27:59 Est-ce que la tendance des MAC7 est un peu abîmée ?
28:01 Même si ça reste sur du long terme, évidemment, des boîtes incontournables.
28:04 Il n'y a pas de doute là-dessus.
28:06 Mais comme le disait Valéry, est-ce que pour un temps au moins, il y a peut-être mieux à faire ailleurs,
28:11 sans être forcément short, agressif de ces valeurs ?
28:15 Bien sûr.
28:16 Est-ce que c'est terminé ?
28:17 Non.
28:18 Après, dans le cadre d'une rotation, c'est sûr que ce n'est pas celle qui va bénéficier le plus.
28:23 Alors, on parle beaucoup de positionnement.
28:25 Et je trouve que depuis trois mois, c'est particulièrement présent.
28:30 C'est-à-dire que la plupart des brokers, des intermédiaires qui voient les flux passer,
28:35 ils parlent énormément de positionnement, en particulier au moment des publications de résultats.
28:41 Par exemple, aujourd'hui, il y a un certain nombre de titres qui bougent,
28:43 qui ont une certaine volatilité, que ce soit à la hausse ou à la baisse.
28:45 Et les intermédiaires nous disent que ce n'est pas du débouclage de position.
28:49 Ce n'est pas du fondamental.
28:50 Ce n'est pas du fondamental.
28:51 Oui, je dirais ça, j'imagine.
28:52 Donc, en l'occurrence, quand on a des mouvements sur méta à -12, à -15 aujourd'hui,
28:59 parce qu'ils annoncent qu'ils vont augmenter leurs dépenses de R&D et leurs CAPEX de quelques milliards,
29:04 alors qu'il faut quand même se rappeler que méta, ça génère 40 milliards de cash-flow par an.
29:08 Donc, on ne peut pas expliquer -12 parce qu'ils vous expliquent qu'ils vont augmenter leurs...
29:11 Ça prenait 15 il y a deux mois quand ils annonçaient le versement d'un premier dividende.
29:14 Oui, donc, j'allais dire que c'est de la volatilité maintenant intrinsèque à certaines valeurs du Nasdaq.
29:20 Mais je ne suis pas sûr qu'il faille en tirer des conclusions extraordinaires sur...
29:24 L'IA va demander des investissements.
29:26 On sait que l'IA demande beaucoup d'investissements.
29:28 L'IA dépense des dizaines de milliards par an pour ça.
29:31 Bon, c'est vraiment de la réaction court-termiste, au flux.
29:35 Après, je pense que si on revient aux fondamentaux, aux valorisations,
29:41 une fois de plus, les valeurs, les Magnificent et compagnie, leurs valeurs, elles ne sont pas absurdes.
29:47 Et comme on l'a répété à plusieurs reprises, depuis un an, les titres ont beaucoup augmenté,
29:51 mais leurs valeurs n'ont pas bougé.
29:52 C'est parce que leurs résultats ont beaucoup, beaucoup, beaucoup augmenté.
29:55 Donc il y a de la rotation sectorielle.
29:58 Je pense que c'est de bonne guerre et c'est sain d'aller vers des valeurs un peu moins chères.
30:02 Sur la santé, en l'occurrence, je pense qu'il y a...
30:05 Est-ce que l'Europe gagne en intérêt en relatif, par exemple, avec une Fed sur la retenue, un peu cornerisée ?
30:11 Est-ce qu'il faut baisser, monter, rien faire, etc. ?
30:13 Alors que le chemin a l'air quand même plus clair pour la BCE,
30:16 en tout cas jusqu'à un certain nombre de baisses de taux.
30:19 Est-ce qu'en relatif, ça donne plus d'intérêt aux actions européennes aujourd'hui ?
30:23 Oui. Je le dis en souriant parce que...
30:26 Il y a peut-être pas rien d'où on a dit "oui, l'Europe, c'est mieux".
30:28 Il n'y a rien de drôle.
30:29 Mais depuis octobre, ça fait très bien, l'Europe.
30:32 Oui, ça fait très bien. Même depuis un an et demi, deux ans, ça fait très bien.
30:35 Mais je le dis en souriant parce que c'est une tendance naturelle du gérant action en Europe
30:41 de dire que l'Europe, c'est mieux.
30:43 Alors nous, ce n'est pas notre cas, mais effectivement, aujourd'hui,
30:45 on peut légitimement défendre le fait que l'Europe, ce soit plus intéressante pour plusieurs raisons.
30:50 La valorisation, c'est certain.
30:53 La tendance de politique monétaire va quand même être plus favorable à l'Europe qu'aux États-Unis.
30:59 Je crois quand même que c'est assez clair qu'on va vers une baisse de taux.
31:03 Après, il y a certains banquiers particulièrement au quiche.
31:05 Hier, le marché s'est ému. Il ne suffit pas grand-chose, mais le marché s'est ému hier
31:09 des interventions de banques d'Allemagne.
31:12 Nagelle ?
31:13 Oui. Ils sont historiquement au quiche.
31:16 Donc, être surpris par le fait que Nagelle dise que ce n'est pas parce qu'on va baisser les taux en juin
31:20 qu'on va les baisser après.
31:22 Déjà, il est d'accord pour les baisser en juin, ce qui est déjà un premier pas pour Joachim Nagelle.
31:26 Exactement. Mais je pense que c'est le sens de l'histoire.
31:28 Il va y avoir une première baisse de taux. Après, on verra.
31:31 Mais en tout cas, d'un point de vue cycle économique, c'est quand même une bonne chose.
31:37 Ça va quand même faire un peu de relance.
31:39 Et ce, sur un marché où il y a quand même plus de cycliques que de techno.
31:43 Pour le marché européen, c'est bien.
31:45 A l'inverse, aux États-Unis, on est peut-être sur des scénarés qui sont très optimistes.
31:50 C'est notre sentiment.
31:52 C'est-à-dire des consensus qui sont devenus de plus en plus no-landing ou soft-landing.
31:58 Le hard-landing, c'est vrai que maintenant, c'est difficile de le voir.
32:02 Mais on a d'un côté...
32:04 Un landing, quoi. Juste l'idée d'un landing.
32:07 Aux États-Unis, on est sur l'idée d'un landing ou d'un no-landing.
32:12 Oui, c'est plutôt ça ces dernières semaines.
32:14 Aux États-Unis, on est très optimistes.
32:16 Et en Europe, historiquement quand même,
32:18 quand on a des PMI qui se retournent à la hausse,
32:22 plus l'inflation qui baisse, plus les taux qui baissent,
32:25 pour le marché, ça a toujours été très bénéfique.
32:29 Donc on a quand même tous les éléments qui se mettent en place
32:31 pour avoir un marché européen qui se comporte bien.
32:33 Valéry, sur l'action européenne en relatif, ça gagne en intérêt ?
32:38 Pas forcément ?
32:40 On se maintient depuis un ou deux ans.
32:44 Ce n'est pas extraordinaire.
32:46 Mais enfin, on a cessé de perdre franchement du terrain.
32:50 C'est déjà un premier point.
32:52 Et ensuite, il doit quand même y avoir des rééquilibrages de portefeuille
32:58 qui font que, quels que soient les PE,
33:00 il y a des problèmes de surpondération dans la tech américaine
33:04 qui sont quand même importants
33:07 et qui peuvent prendre un petit moment à résorber.
33:09 Si la tech américaine est surpondérée,
33:11 c'est qu'il y a d'autres choses, et notamment en Europe,
33:14 qui sont sous-pondérées.
33:16 Et les marchés, c'est des flux, c'est des variations à la marge.
33:20 Donc effectivement, pour les mois qui viennent,
33:24 je ne suis pas sûre que le truc qui faille surpondérer maintenant,
33:27 c'est la tech.
33:28 Pareil pour le luxe, ce n'est peut-être pas le moment encore de...
33:31 Enfin, on a déjà bien rebondi justement sur le luxe.
33:34 Ce n'est pas mal.
33:35 Hermès s'en sort toujours bien.
33:37 Après, c'est plus délicat.
33:40 Donc moi, je crois qu'il faut vraiment reprendre des portefeuilles
33:46 qu'on n'a pas fait depuis très longtemps,
33:48 avec de l'énergie, de la banque.
33:50 - Oui, c'est ça.
33:52 Portefeuille des années 70, quoi.
33:54 - Ça ne sert à rien.
33:56 - Non, je n'en sais rien.
33:57 - C'est Christian Cambier qui vient de dire ça.
34:00 Tout le monde connaît, mais Christian Cambier est venu il y a deux ans
34:03 en disant "J'ai le portefeuille".
34:05 Je sais, je suis le seul à avoir vécu cette période-là.
34:08 Je sais quel portefeuille il faut avoir.
34:10 - Non, mais c'est juste par opposition à un moment donné
34:13 entre fondamentale et momentum.
34:15 Le momentum a bien marché pendant des années.
34:17 - Le momentum, il va changer, c'est tout.
34:19 Ça ne va plus être les mêmes valeurs qu'il y aura le momentum.
34:22 En fait, ça dépend.
34:23 C'est comme pour l'inflation.
34:24 Est-ce qu'on garde le momentum sur les 12 derniers mois
34:26 ou sur les 3 derniers mois ?
34:27 Parce que les 3 derniers mois, il faut avoir de la banque.
34:29 La banque, en Europe, parce qu'aux Etats-Unis...
34:31 - Valérie, il nous reste peu de temps, mais quand vous dites énergie,
34:33 ça inclut par exemple le secteur minier,
34:35 parce que je voudrais bien qu'on dise un mot de l'opération du jour,
34:37 et de l'enjeu autour des métaux et notamment du cuivre
34:41 qui est au cœur de cette proposition de rachat d'Anglo-Américaine
34:44 par BHP Billiton.
34:45 - Alors, à terme, oui, ça va inclure le secteur minier.
34:49 Mais pour le moment, le secteur minier,
34:51 il pédale un peu dans la smoule.
34:53 En Europe, je ne regarde pas aux Etats-Unis,
34:56 il y en a un petit peu moins, je ne regarde pas le Canada.
34:59 Donc, en termes boursiers, j'ai du mal à dire franchement...
35:05 - Il n'y a pas de signal clair pour l'instant.
35:07 - Si, si, allez-y, bourrez sur...
35:09 J'étais sortie il y a quelques mois,
35:11 et j'attends pour pouvoir re-rentrer.
35:13 - Secteur pétrolier, ça, aux USA, oui, c'est clair.
35:15 - Secteur pétrolier, mais en Europe aussi, ça s'améliore.
35:17 - Mais pas pour les mines, pas pour les ressources de base encore aujourd'hui.
35:20 - Il y a un scénario qui est jouable avec un risque qui est tout à fait maîtrisé.
35:23 Les minières, il y a une telle volatilité sur les minières
35:26 qu'à chaque fois, le coût de l'erreur, il est élevé.
35:30 Donc, je préfère attendre d'avoir un petit peu plus de cordes à mon arc.
35:34 En fait, le mois dernier, quand je suis venue vous voir,
35:36 je me suis dit qu'il faut vraiment suivre les matières premières.
35:39 Les matières premières, elles ont super progressé pendant un mois,
35:42 mais on n'a pas eu un accompagnement à la mesure convenable du secteur boursier.
35:50 Donc, peut-être que les gens le mettent sur le dos de la géopolitique.
35:54 Je ne sais pas pourquoi, mais pour le moment, il y a cet écart qui me gêne encore.
36:00 - C'est l'idée d'un super cycle des matières premières qui se construit aujourd'hui, Bastien ?
36:05 - De toute façon, là, on a eu des années de croissance assez faibles après le Covid, etc.
36:09 et l'augmentation de l'inflation avec la hausse des taux de directeur, tout ça.
36:13 La croissance mondiale était quand même assez faible.
36:15 Malgré ça, le prix du cuivre n'est pas revenu là où il était avant, avant ce cycle-là.
36:23 Donc, les prix sont déjà élevés.
36:25 Et on connaît peut-être actuellement, à une échelle différente,
36:33 l'équivalent de ce qu'on a pu connaître pendant le début de la guerre en Ukraine sur le gaz et sur le pétrole.
36:38 Parce que très récemment, donc c'était ce mois-ci, il y a eu des sanctions américaines et britanniques
36:44 sur l'importation de métaux russes.
36:48 Et à partir de là, le prix des métaux a vraiment très fortement augmenté.
36:52 Donc, on avait des prix qui étaient déjà restés, on va dire, historiquement élevés.
36:56 On n'était pas au pic, mais c'était assez élevé par rapport à ce qu'on connaissait.
36:59 Et là, c'est reparti à la hausse.
37:01 Et on peut craindre des problèmes d'approvisionnement peut-être sur les années à venir
37:07 si ces tensions géopolitiques se cristallisent sur ce marché-là,
37:11 alors que ça ne s'était pas encore vraiment cristallisé sur ce marché-là,
37:14 alors que c'était déjà clairement le cas pour le pétrole et le gaz.
37:17 Et effectivement, de toute façon, la demande va très fortement augmenter
37:22 avec le déploiement des énergies renouvelables.
37:24 Et il n'y en aura vraisemblablement pas assez de métaux de transition.
37:28 – Sur l'opération, enfin l'opération, non, loin d'être faite,
37:33 mais l'idée quand même proposée par BHP de racheter Anglo-Américane,
37:37 visiblement c'est bien le cuivre qui les intéresse le plus dans les actifs d'Anglo-Américane.
37:41 C'est le retour des grandes opérations majeures ?
37:45 – Alors c'est une OPE, déjà c'est pas une OPA, donc on ne sort pas de cash.
37:49 – Oui, ils changent d'adjectif.
37:51 – Et ensuite, est-ce que c'est le retour des grandes opérations ?
37:54 Honnêtement, je suis incapable de dire, parce que celle-là,
37:57 j'y crois pas plus que ça, ça paraît très très compliqué
38:00 pour récupérer 20% de l'activité d'Anglo-Américane,
38:03 puisque le cuivre c'est 20% de l'activité.
38:05 Donc ça veut dire faire des sessions en Afrique du Sud
38:08 avec des actionnaires d'Anglo-Américane qui sont à 36%,
38:12 enfin 36% de l'actionnaire d'Anglo-Américane c'est des Sud-Africains
38:15 et ils ne veulent pas perdre le contrôle, enfin perdre le contrôle, perdre le blocage.
38:19 Donc ça me paraît très compliqué pour récupérer 20% d'activité.
38:26 Alors ok, ça augmenterait leur chiffre d'affaires dans le cuivre de 40%.
38:30 Et puis, deuxième point qui me dérange, c'est que le prix du cuivre,
38:35 il a aussi grimpé ces derniers mois, parce que les producteurs
38:38 ont commencé à contrôler un peu leur production
38:40 et à, on ne va pas dire manipuler le cours parce que c'est un gros mot,
38:43 mais globalement ça revient un peu à ça.
38:46 Gérer l'offre quoi.
38:47 À gérer l'offre, exactement.
38:48 C'est bien dit.
38:49 Voilà, exactement.
38:50 Donc, voir un acteur qui potentiellement irait chercher
38:54 une plus grosse partie de l'offre pour gérer un peu plus l'offre.
38:57 Là, ça leur donnerait 10% du cuivre extrait des mines.
39:03 Je pense que ça ne serait pas une très très bonne nouvelle pour le client final.
39:07 Donc, c'est compliqué, c'est sûrement un peu opportuniste,
39:11 mais je n'y crois pas trop.
39:14 Non.
39:15 Ça met la lumière quand même sur cet enjeu du cuivre,
39:18 notamment dans le cadre de la transition.
39:20 Bon, on s'arrêtera là pour ce soir.
39:22 Merci beaucoup d'avoir débriefé cette journée intense
39:25 en matière d'information économique et microéconomique.
39:28 Était avec nous Valéry Gastaldi de Day by Day,
39:31 Bastien Dreux de CPR Asset Management
39:33 et Damien Charlet de Mandarine Gestion.

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