• il y a 8 mois
Lors de la première session du Think & Do Tank du 02 avril 2024 « Plus de femmes dans les métiers de la transition écologique » au Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, nous avons eu le plaisir d'écouter Nicole Engerran lors des rencontres aspirationnelles.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:07 Bonjour Nicole, installez-vous.
00:13 Nicole, quel est votre métier Nicole ?
00:18 Alors, mon métier est aujourd'hui entrepreneuse.
00:22 Mais avant de faire ça, moi j'ai fait un bac scientifique, j'ai été ingénieure,
00:27 j'ai fait des médias, j'ai fait beaucoup de choses.
00:30 Et en fait, la richesse de mon enseignement, tout ce que j'ai appris m'a permis de devenir entrepreneuse.
00:37 Et pourquoi je suis devenue entrepreneuse ?
00:39 Parce que, sans langue de bois, à partir d'un certain âge,
00:43 vous vous rendez compte que finalement votre vie professionnelle,
00:47 elle était finalement bien, mais elle ne vous satisfaisait pas.
00:51 Moi c'est venu d'une réflexion, j'ai eu la chance d'avoir un papa ingénieur,
00:56 je viens d'un milieu favorisé, il faut le dire.
00:59 Donc j'ai fait des études parce qu'on m'avait dit de le faire,
01:02 et je ne me rendais pas compte que finalement, effectivement, en étant bonne en maths, etc.,
01:07 c'était un chemin relativement simple pour moi, tout tracé, facile.
01:11 C'est vrai que c'était facile, quand on est bon en maths,
01:13 c'est plus simple que de faire autre chose où il y a des difficultés.
01:17 Et tout ça m'a amenée à finalement faire des métiers très intéressants.
01:22 Et finalement je me suis rendue compte que ce que j'aimais, c'était apprendre le métier des autres, en fait.
01:27 C'était apprendre ce que c'est un comptable, apprendre ce que c'est de la gestion de stock,
01:32 apprendre... j'ai même travaillé dans les médias, donc vous voyez,
01:36 apprendre ce que c'est le métier d'annonceur, apprendre ce que c'est la presse, etc., etc.
01:41 Et tout ça, je dois dire merci à ma formation, qui m'a permis de pouvoir entrer dans ces milieux.
01:49 Parce que quand vous avez une belle formation, on vous ouvre les portes,
01:52 et c'est vrai que j'invite tous les jeunes à se poser cette question-là.
01:56 Est-ce qu'il vaut mieux tout simplement se dire "je suis douée en ça, je vais aller vers ça,
02:04 mais en plus il y a effectivement une demande,
02:07 et je ne vais pas me noyer au milieu de tant d'offres et être quelqu'un qu'on ne va pas vouloir recruter
02:14 parce que derrière il y a 10 000 profils qui sont d'autant mieux que vous, etc.
02:18 Donc voilà, c'est mon métier, maintenant je suis entrepreneuse,
02:20 mais avant j'ai travaillé dans les télécoms, j'ai fait beaucoup de choses en fait.
02:28 - Mais c'est vrai qu'on parle des formations, c'est extrêmement difficile
02:30 parce qu'il y a énormément de formations aujourd'hui d'écoles.
02:33 Comment choisir la bonne formation ? Déjà on peut dire que ce n'est pas grave si on se trompe,
02:38 après on peut changer, là on a entendu déjà plusieurs exemples, y compris votre exemple à vous.
02:44 On peut travailler dans un secteur d'activité, puis se retrouver dans un autre,
02:48 au fur et à mesure de sa carrière, de sa vie, c'est possible aujourd'hui.
02:53 Donc pas trop de pression finalement.
02:55 - Non, pas trop de pression, et puis il faut savoir qu'on a aussi la formation continue en France,
02:59 on a un énorme avantage d'avoir cette formation continue qui vous permet de vous reconvertir,
03:05 mais attention, une reconversion, on ne va pas vers des secteurs où il n'y a pas de demande.
03:09 Aujourd'hui, quand je regarde mes collègues femmes, certaines malheureusement ont eu des accidents de parcours
03:16 et sont tombées sur finalement le métier de coaching.
03:19 Alors ça, ça n'engage que moi, moi je trouve que c'est un métier où finalement il y a tellement d'offres
03:24 et peu de demandes que finalement les pauvres, elles ne mangent pas tous les jours à leur faim.
03:28 Je schématise volontairement, mais c'est la réalité.
03:32 Et c'est pour ça qu'effectivement il y a des études de philosophie, c'est vrai,
03:36 mais si vous faites des études de philosophie et que derrière il n'y a pas de débouchés,
03:40 pourquoi en faire ? Il faut avoir ce regard, et c'est vrai que c'est mon regard d'entrepreneuse aujourd'hui,
03:45 je ne vais pas me forcer à aller vers quelque chose alors qu'il n'y a pas de demande, en fait, voilà, tout simplement.
03:51 Donc moi ce que je dis à ces jeunes, ayez le regard incisif, regardez les métiers qui marchent,
03:59 et ça vaut vraiment le coup d'y aller.
04:02 Alors après, bien sûr, ils ne peuvent pas vous plaire, ça c'est autre chose,
04:05 mais s'ils vous intéressent, allez-y, essayez d'extrapoler et de vous dire,
04:09 finalement, au bout de 10 ans, aujourd'hui, on sait très bien qu'on ne garde pas un métier tout le long de sa vie.
04:13 Maintenant, la vie professionnelle, on sait au moins qu'on a 2-3 métiers.
04:17 Regardez toutes les opportunités, regardez comment ça évolue.
04:20 C'est vrai que tout ce qui est RSE permet justement de se dire, il y aura des ouvertures,
04:25 peut-être qu'aujourd'hui, je ne les vois pas parce que je ne les connais pas,
04:29 parce que je n'ai pas forcément accès à toutes ces connaissances et diversité de métiers,
04:34 mais demain, en y allant, je sais que c'est quelque chose déjà qui me porte un peu,
04:38 et derrière, je sais que je vais avoir des opportunités.
04:40 Voilà ce que je voulais dire aux jeunes qui sont ici.
04:44 Merci beaucoup. Est-ce que vous avez des questions dans la salle pour Nicole ?
04:49 Oui, une question.
04:53 Quel micro sera plus rapide ? Merci.
05:04 Vu que vous travaillez dans le cadre d'accompagnement d'organisations qui recherchent des nouveaux profils,
05:11 est-ce que vous trouvez néanmoins que les organisations sont un peu bloquées sur des listes de compétences qu'elles recherchent ?
05:20 On nous parle beaucoup des compétences transférables,
05:23 mais pour autant, les recruteurs ont parfois une liste un peu interminable de choses qu'ils...
05:30 Alors, moi, puisque je fais de la chasse de tête, typiquement des talents féminins, là-dessus je suis plutôt experte,
05:38 et moi, les RH que j'ai en face me disent "si t'as un profil féminin, on est prêt à ouvrir des portes".
05:47 C'est vrai qu'aujourd'hui, même s'ils n'ont pas forcément de poste, si ils disent "un petit profil féminin, ça me ferait du bien".
05:54 Pourquoi ? Parce que derrière, vous voyez bien qu'il y a peu de mixité aujourd'hui, quand même, dans les métiers...
05:58 Alors, moi, je suis dans la tech, pur. Dans les métiers de la tech, c'est d'autant plus vrai.
06:02 Et pas n'importe quel métier de la tech, parce que quand vous allez dans des secteurs comme la biochimie, etc.,
06:08 il y a quand même pas mal de femmes. Mais dans des secteurs où il y a vraiment, type l'industrie,
06:12 il y a vraiment une pénurie, parce qu'en plus, ils les cumulent, typiquement masculins, loin de Paris, etc.,
06:21 donc peu attractifs. En plus, ils ont souvent des salaires qui sont assez uniformisés.
06:28 Donc, des fois, les femmes, elles ont aussi envie de gagner bien leur vie, quoi, en fait.
06:32 Et ce que je voulais dire là-dessus, c'est que les métiers de la tech, parce que j'ai oublié de le dire, c'est important,
06:38 ils font que vous gagnez bien votre vie, quoi, en fait. Il ne faut pas l'oublier. C'est important.
06:42 Parce que quand vous êtes... Alors, après, ça fait un peu... Aujourd'hui, c'est peut-être pas très à la mode de dire "vous gagnez bien votre vie",
06:48 mais je trouve que c'est super agréable de pouvoir dire à votre enfant "tu peux faire ces études-là, parce que, un, en France,
06:55 malheureusement, il y a certaines parties des études qui sont payantes, ou tu peux aller en province,
07:00 ou je peux t'aider pour aller aux États-Unis si tu veux faire tes études, parce que derrière, j'ai les moyens de t'aider, quoi, en fait".
07:08 Alors, après, il y a effectivement des organismes banquiers, etc., qui peuvent aider, mais derrière, c'est aussi important, quoi, en fait.
07:17 — Oui, quel est votre regard ? Je regarde s'il n'y a pas d'autres questions pour vous, Nicole. Mais oui, avec votre recul, votre expertise,
07:25 quel est votre regard sur les demandes des employeurs concernant les femmes ?
07:29 — Alors, ils sont, aujourd'hui, plus que jamais, ils sont ouverts, franchement. Donc c'est vrai, c'est une belle opportunité,
07:38 mais on a du mal, malheureusement, à en trouver. Et voilà. Donc...
07:43 — Voilà. Le message est passé pour toutes les femmes de la salle et celles qui nous regardent.
07:48 — Alors surtout dans l'IT, principalement. — Surtout dans l'IT.
07:50 — Et dans l'industrie aussi, quand même. — Avec des métiers en particulier, peut-être, qu'on peut citer ?
07:54 — Alors des métiers, ils sont prêts même à les former. Donc ça, c'est... Avant, ils demandaient vraiment des gens avec des expertise très précis,
08:03 qui avaient fait le même secteur. Aujourd'hui, ils sont capables de faire une transposition de secteurs. D'ailleurs, c'est ce qui m'est arrivé, moi.
08:09 Moi, je fais l'éthique homme, de l'industrie. J'ai fait de la distribution. Et là, maintenant, aujourd'hui, un de mes principaux clients,
08:17 c'est quand même le luxe. Donc il n'y a rien de me prédestiné à connaître le métier du luxe. Je le connaissais pas du tout.
08:24 Ils ont fait un pari sur moi. Et voilà comment ça s'est fait, en fait. Donc c'est vraiment cette diversité de secteurs.
08:30 Vous êtes bien dans un secteur, vous y restez. Vous êtes un peu moins bien. Eh bien avec des études scientifiques ou tout ce qui touche à l'IT,
08:37 ça vous permet d'évoluer et de changer.
08:41 – Merci beaucoup, Nicole. Merci. – C'est bon. Merci à tous.
08:44 [Applaudissements]
08:46 [Musique]

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