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Djamila Djelloul est française d’origine algérienne et elle annonce le Christ. Certains l’appellent l’apostat. Djamila est née en 1965 à Tlemcen en Algérie. Elevée dans la religion musulmane, elle a été baptisée en 2008, en France, dans l’église catholique. Dans son livre-témoignage "Musulmane, Jésus m’a libérée", Djamila Djelloul raconte son histoire de foi mais aussi d’errements, de doutes, d’incompréhensions, de renoncement, de cheminement. Une histoire racontée avec pudeur et qui ressemble à une quête longue et parfois désespérée. De ce chemin chaotique et douloureux est venue la Lumière : Jésus l’a libérée.

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00:00 [Musique]
00:06 Elle est d'origine algérienne et elle annonce le Christ.
00:10 Certains diront qu'elle est algérienne et apostat.
00:13 Bonjour Jamila Djeloul.
00:15 Bonjour.
00:16 Merci d'être présente sur TVL pour présenter votre ouvrage,
00:20 où vous racontez votre histoire.
00:22 "Musulman, Jésus m'a libéré".
00:24 C'est aux éditions Artej.
00:25 Je vous invite à retrouver cet ouvrage sur la boutique TVL.
00:29 Sur le site TVL.fr, rubrique boutique, comme vous en avez pris l'habitude.
00:33 Allez, tout débute le 28 mars 1965 à Tleitsem en Algérie.
00:39 C'est là que vous naissez.
00:40 J'ai donné votre date de naissance, pardon.
00:42 Mais il fallait quand même pour l'histoire l'indiquer.
00:44 Et c'est là aussi que vous passez les quatre premières années de votre vie.
00:48 Premier élément dans un milieu d'une extrême pauvreté.
00:52 Oui, oui, effectivement.
00:54 Mes parents, mon père ne travaillait pas.
00:56 Nous étions quatre enfants.
00:58 J'ai une grande sœur d'un premier mariage de maman et un demi-frère.
01:04 Et c'est eux qui essayaient de subvenir un petit peu aux besoins.
01:07 Ma maman n'a jamais travaillé.
01:09 Et donc, nous étions plongés dans une très grande pauvreté.
01:13 Et c'est à l'âge de 9 ans où nous sommes venus en France.
01:18 Donc, suite à... vraiment à...
01:21 Et là, c'est à cette période-là où j'étais...
01:24 On s'accroche beaucoup à Dieu.
01:26 Ma maman était très, très pratiquante.
01:29 Et je m'en souviens d'une anecdote où il y a eu un tremblement de terre
01:35 et l'immeuble avait bougé.
01:38 Et ma mère, elle nous avait pris dans ses bras.
01:41 Elle nous avait dit "On ne sort pas".
01:43 Tout le monde avait évacué l'immeuble.
01:46 Et on était les seuls à être restés au cinquième étage,
01:50 dans les bras de notre mère, parce qu'elle disait
01:53 "Si on doit mourir, que ce soit ici ou dehors".
01:56 Donc, voilà, c'est là où j'ai commencé aussi à découvrir
01:59 vraiment la foi de ma mère, une grande foi qu'elle avait.
02:02 - Une foi musulmane. - Une foi musulmane, bien évidemment.
02:05 Et c'était aussi à cette période même où j'allais à la mosquée
02:09 pour m'initier au Coran.
02:12 Donc, j'apprenais à être aussi, comme maman,
02:16 on va dire une bonne musulmane.
02:18 Donc, j'apprenais les surates.
02:20 Et c'est là où j'ai aussi compris que celles qui iront au paradis,
02:24 ce sont les musulmans.
02:26 Que les chrétiens et les juifs hériteront de l'enfer.
02:30 - De l'enfer. Cette détresse financière, c'est ce qui explique
02:33 le fait que votre famille émigre vers la France ?
02:37 - Tout à fait. Mon père, il est venu en France en 1972.
02:41 Et nous, nous sommes restés pendant deux ans.
02:43 Donc, ça a été encore plus compliqué pour nous.
02:47 Parce qu'on avait encore moins de moyens.
02:50 Parce que mon père, il faisait, quand il était là,
02:52 des petits boulots à droite, à gauche.
02:54 Mais là, c'était vraiment une grande pauvreté.
02:56 Il a fini par faire un regroupement familial.
02:58 Et donc, on s'est emmenés en France.
03:00 - Voilà. De ville en ville, votre famille nombreuse s'assimile en France.
03:03 Tant bien que mal quand même.
03:05 Rien n'est si simple que cela.
03:07 De votre indélicence, vous dites, je vous cite parce que c'est important,
03:10 "Ma vie était plus que sédentaire.
03:13 On ne me laissait jamais sortir seul.
03:16 Et mon père, vraiment violent, avait une hantise
03:19 que je fréquente, un garçon, un garçon chrétien.
03:22 - Tout à fait. Parce que nous habitions en Bretagne.
03:25 Et en Bretagne, nous étions la seule famille musulmane.
03:28 Et autour de moi, que ce soit au collège, au lycée,
03:33 c'était que des Français.
03:35 Et c'est vrai que j'avais des petits amis, bien sûr.
03:37 On fréquentait des garçons. On a été des filles et des garçons, bien évidemment.
03:40 Et mon père avait cette hantise.
03:42 J'étais son aînée, la unique.
03:44 Et c'était qu'un jour, je lui annonce que j'ai rencontré un Français,
03:48 un chrétien, donc, m'écriant même, et que je veuille l'épouser.
03:54 Donc, il me menaçait.
03:56 Et puis, c'est à l'âge de 17 ans, justement,
03:58 où mon père a été très, très violent avec moi.
04:00 Il me surveillait. Il ne me laissait pas sortir.
04:02 Ou bien, le peu de fois où je sortais, il venait me suivre.
04:05 Quand j'allais à la piscine, quand j'allais faire le sport,
04:08 je le trouvais toujours derrière moi à surveiller où j'allais.
04:12 Et à l'âge de 17 ans, suite à des coups très violents,
04:16 je me suis retrouvée placée dans un foyer.
04:18 Oui, parce qu'on pourrait se dire que c'est un père protecteur.
04:21 Après tout, moi, je suis père aussi, et on fait toujours attention à ses enfants.
04:25 Là, bien évidemment, quand il dit "Si je te vois fréquenter un garçon, je t'égorge",
04:30 la menace, elle n'est pas une vue de l'esprit.
04:32 C'est une menace réelle, parce que si vous n'avez pas été égorgé,
04:34 vous avez des coups de marteau.
04:36 Oui, tout à fait.
04:37 Bien sûr, maintenant, avec le recul, quand on est enfant,
04:39 on ne comprend pas tout.
04:42 Je ne comprenais pas cette dimension même de l'islam,
04:46 qu'on ne pouvait pas, parce que j'ai toujours entendu dire
04:48 que les hommes pouvaient se marier avec des Français, avec des Chrétiens.
04:51 Mais une femme, je ne comprenais pas.
04:53 Je trouvais que c'était injuste, même vis-à-vis de cette religion,
04:56 que pourquoi la femme n'a pas le droit d'épouser un musulman,
04:59 et les hommes ont ce droit.
05:01 Et mon père, maintenant, aujourd'hui, oui, avec le recul,
05:03 je me dis, oui, c'est tout à fait, il avait complètement raison sur ce principe,
05:07 parce que lui-même, il ne sait pas, il est dans sa vérité.
05:11 Donc, bien évidemment...
05:13 Mais, Angelou, sa vérité, ça ne passe pas non plus par des coups de marteau à sa fille,
05:16 par le fait de maltraiter son épouse aussi, qu'il frappe.
05:19 C'est une femme battue, votre maman ?
05:21 Alors, bien sûr, ma maman était une femme battue,
05:23 mais c'est vrai que dans nos milieux, enfin, notre époque,
05:26 et puis même dans le Coran, il y a une sourate, la sourate 434,
05:30 qui dit que la femme désobéissante, son mari, a le droit de la frapper.
05:35 Donc, finalement, si on avait une reproche à faire,
05:39 ce n'est pas à l'homme, c'est à Dieu.
05:41 C'est lui qui a donné cette autorité.
05:43 Donc, finalement, il y a des femmes qui subissent en sachant que Dieu l'a autorisé.
05:49 Et aujourd'hui, c'est vrai qu'on rencontre beaucoup de personnes,
05:51 il y a des femmes qui sont contre, parce qu'en 2024,
05:54 il y a bien évidemment des femmes qui n'accepteraient pas que leur époux les frappe,
05:58 et on trouve un moyen, comme on ne peut pas contredire le Coran,
06:01 comme on ne peut pas changer ce que Allah dit,
06:04 et bien, elles vont peut-être, on va leur interpréter d'une autre manière,
06:07 en disant "bon, c'est avec un petit bâton, et il va la frapper",
06:10 c'est ce que j'ai entendu.
06:11 Et j'ai même entendu des femmes me dire "bien sûr, si je désobéis à mon mari,
06:16 c'est normal qu'il me frappe, puisque c'est Allah qui l'ordonne".
06:19 - Oui, parce que cette violence n'est pas seulement du fait de votre père, dans le cas présent,
06:22 et vous insistez qu'à l'époque, c'est peut-être encore le cas,
06:25 d'ailleurs, les femmes musulmanes sont souvent soumises à la violence,
06:28 et vous écrivez, là aussi, je cite,
06:30 "dans la religion musulmane, la femme est considérée comme inférieure à l'homme en tout".
06:35 - En tout, bien sûr, en intelligence, par exemple, l'héritage,
06:40 elle possède l'héritage, la moitié de l'héritage va pour la femme,
06:44 et deux fois plus pour le garçon, par exemple, le témoignage,
06:48 le témoignage d'une femme ne vaut pas celui d'un homme,
06:51 donc il faut deux femmes pour que ça vale celui d'un homme,
06:55 donc par exemple, dans un hadith, le prophète Mohamed disait
07:01 que la majorité des occupants de l'enfer, ce sont des femmes,
07:05 donc la répudiation, elle est normalement pour l'homme,
07:09 il peut prononcer trois fois "tu es répudiée", "la femme est répudiée",
07:12 donc il y a quand même toujours ce côté où la femme,
07:17 on a l'impression qu'elle a un rôle, vis-à-vis, d'après Dieu,
07:24 elle n'est pas égale en dignité.
07:27 – Et regardez, dans les manifestations pour le port du voile,
07:30 beaucoup de femmes s'expriment portant le voile,
07:32 et cette fierté-là, elles ne se considèrent pas pour autant
07:35 inférieures à l'homme en tout ?
07:37 – Alors je dirais, le voile n'est pas une manière,
07:40 alors c'est vrai qu'aujourd'hui on nous dit aussi, nous en tant que chrétiens,
07:43 mais il y a aussi, dans l'ancienne, qu'il y a la Vierge Marie,
07:46 elle portait un voile, ou bien les religieuses portent un voile,
07:49 mais je dirais plutôt aujourd'hui, parce que ma mère,
07:51 quand elle est venue en France, elle n'a jamais porté le voile.
07:55 – Elle était très religieuse.
07:56 – Tout à fait, ma mère, elle a commencé à porter le voile,
07:58 il y a à peu près une dizaine d'années, elle a 92 ans maintenant,
08:02 elle a commencé à le porter, tout simplement parce qu'autour d'elle,
08:05 des femmes lui disaient "tu devrais porter le voile,
08:08 c'est normalement à ton âge, etc."
08:10 Donc elle n'a jamais porté le voile, moi je n'ai jamais porté le voile,
08:13 ça ne se faisait pas, aujourd'hui je dirais,
08:15 il y a des personnes qui le portent, plus identitaires,
08:19 c'est pour montrer que nous sommes musulmans.
08:23 – Une provocation, vous diriez, c'est une provocation.
08:25 – Alors il y a certains qui pourraient aussi, je dirais oui,
08:28 il y a des personnes qui le portent en tant que provocation,
08:33 et d'autres, peut-être il y en a certains aussi,
08:36 parce que leurs parents les obligent quelque part,
08:39 mais je dirais même, alors cette thèse de l'obligation,
08:42 je mettrais un peu de… voilà, je sais, parce que pourquoi ?
08:46 Je parle par rapport à moi.
08:49 Quand j'étais plus jeune, je n'avais pas le droit de me maquiller,
08:52 donc mes parents refusaient que je me maquille.
08:55 Donc quand j'allais à l'école, j'avais ma petite trousse de maquillage
08:58 que j'avais avec moi, je me maquillais en sortant,
09:01 et au retour je me démaquillais.
09:02 Donc ça veut dire que quand on veut vraiment faire quelque chose,
09:06 on peut le faire, donc c'est pour ça que l'idée de dire "on est forcé",
09:09 surtout en France, dans certains pays musulmans, je peux dire que oui,
09:13 certaines personnes, elles, sont forcées, mais en France,
09:16 on a toujours la possibilité de dire non aussi.
09:20 – Quand on voit des petites jeunes filles de moins de 12 ans, 10 ans,
09:23 qui sont aujourd'hui voilées pour le fun de Ramadan par exemple,
09:26 est-ce que vous considérez que c'est une provocation ?
09:30 Comment vous interprétez cela ?
09:32 – Non, alors je dirais… – C'est du rigorisme ?
09:35 – Voilà, je dirais plutôt qu'elles manifestent leur foi,
09:38 elles manifestent leur identité, parce que ça se porte.
09:42 Je pense qu'il y a aussi un phénomène de mode,
09:44 souvent, je vois par exemple, j'ai ma fille qui me disait souvent,
09:48 il y en a certains qui portent comme un foulard qu'on met,
09:54 ou comme un objet de mode.
09:58 – Et puis c'est aussi le moyen d'être tranquille peut-être ?
10:00 – Aussi, alors je vois par exemple, ma mère une fois,
10:03 elle me disait ça justement parce que quand elle venait chez moi,
10:06 elle retirait son foulard, et je lui dis "pourquoi tu mets le foulard
10:10 quand tu es devant chez toi, dans ta commune,
10:14 et quand tu viens chez moi tu l'enlèves ?"
10:16 Elle me disait "je suis plus respectée quand j'ai le foulard sur la tête",
10:19 donc par exemple, voilà, donc il y a une autre façon.
10:23 – Alors votre histoire, on revient à votre histoire,
10:25 elle est aussi une quête longue et désespérée,
10:28 et si vous me permettez l'expression, vous avez l'âge commun.
10:31 Est-ce que cette expression-là, c'est dire que vous jouez de malchance,
10:34 en empruntant un chemin toujours chaotique avec par exemple un époux égyptien, Ali,
10:39 qui lui aussi se montre violent, qui lui aussi se montre infidèle,
10:43 et qui malgré quatre enfants va vous répudier ?
10:46 Est-ce qu'il y a un pas là de votre part,
10:48 je vous le dis de manière très très très très dure peut-être,
10:51 mais un manque de discernement ?
10:54 – Non, je ne pense pas que ce soit un manque de discernement,
10:57 tout simplement parce que j'avais peur des menaces de mon père,
11:01 mon père il était très violent, et donc je pense que le fait de m'avoir dit
11:06 "je te vois te marier avec un non-musulman, je t'aurai égorgé",
11:10 à mon âge j'ai pris vraiment ces paroles comme véridiques,
11:14 et quand mon mari s'est présenté devant moi,
11:17 la première chose que je lui ai demandé "est-ce que tu es musulman ?"
11:20 il m'a dit "oui", donc je me suis dit "bon, je suis en règle avec mon père,
11:24 et je suis en règle avec Dieu, parce que pour une femme musulmane
11:27 de se marier avec un non-musulman, ça aussi c'est punissable,
11:31 donc c'est aussi, j'avais pas envie aussi de finir mon éternité en enfer.
11:37 Et par rapport à sa violence, oui j'ai vu ma mère aussi être violentée,
11:43 donc pour moi c'était aussi obéir à Dieu que de…
11:50 même si j'avais à subir malheureusement des violences,
11:53 pour moi c'était quelque chose de normal puisque c'est Dieu qui l'ordonne.
11:57 - Et la répudiation, vous l'expliquez, elle est en trois temps ?
12:00 - Oui.
12:01 - Ça vaut la peine de l'expliquer,
12:03 parce que souvent on n'imagine pas vraiment la façon dont on possède ?
12:06 - Oui, alors dans la religion musulmane,
12:11 quand un homme répudie sa femme une fois,
12:14 donc elle est illégitime devant Dieu,
12:17 puisque c'est un mariage, on parle de mariage religieux,
12:20 donc la première répudiation, donc elle devient illégitime,
12:23 donc il y a possibilité de refaire une petite cérémonie,
12:27 et donc il reprend sa femme et là le mariage devient légitime.
12:32 La deuxième fois, il peut encore, un an ou deux ans, ça dépend,
12:37 quand il a décidé de la répudier à nouveau,
12:39 il peut la répudier une deuxième fois,
12:41 et là encore il y a la solution de la reprendre aussi à nouveau.
12:45 Mais au bout de la troisième fois, donc là c'est fini,
12:48 il ne peut plus reprendre sa femme,
12:50 à moins qu'elle se remarie avec un musulman,
12:53 qu'il y ait une relation entre la femme et l'homme,
12:58 donc qu'il y ait vraiment consommation du mariage,
13:00 et qu'à son tour cet homme la répudie,
13:02 et là son mari peut la reprendre.
13:05 Donc là c'est quand même, la femme, on a l'impression que c'est un objet.
13:13 - Vous me parlez de quelque chose qui était dans les années 70, 80, 90,
13:17 ou est-ce qu'on est en 2024 toujours sur le même schéma ?
13:19 - Ah ça c'est dans la foi musulmane,
13:22 ça c'est la répudiation, on parle dans certains pays musulmans,
13:26 c'est applicable, mais aujourd'hui malheureusement,
13:29 les gens ne veulent plus appliquer ce genre,
13:31 parce que c'est quand même, les femmes ont évolué,
13:33 et on ne pratique plus de la même manière,
13:37 mais c'est dans la loi musulmane.
13:40 - Alors parallèlement à ce chaos familial,
13:43 il y a aussi ce que j'appelle,
13:46 et peut-être le terme est impropre, une grande confusion spirituelle.
13:49 Votre attachement à l'islam est ancré en vous,
13:52 d'ailleurs vous avez dit tout à l'heure, ma religion,
13:54 donc c'est-à-dire que quand vous en parlez,
13:56 ça a été votre religion, un morceau de votre vie.
13:59 - Absolument.
14:00 - Et ces principes ont été contrariés, si j'ose dire,
14:03 par le christianisme, par le catholicisme,
14:08 à travers des rencontres, et puis aussi la lecture
14:10 de ce que vous appelez le livre maudit.
14:13 Le livre maudit c'est ?
14:14 - La Bible.
14:15 - Le livre maudit.
14:16 - Oui.
14:17 Pour nous, parce que c'est autant,
14:19 alors là la contradiction,
14:21 autant le Coran appelle à lire les évangiles,
14:24 parce qu'il dit même, vous y trouverez lumière et guide,
14:27 et en même temps, on parle de la Bible actuelle,
14:31 qui est falsifiée.
14:33 Donc les évangiles dont parle le Coran,
14:35 d'après le Coran, ne sont pas ceux qu'on a aujourd'hui
14:38 sur le marché.
14:40 Donc pour nous, lire la Bible d'aujourd'hui,
14:43 c'est une malédiction, puisque mon mari m'avait dit,
14:45 à ce moment-là, tu as fait rentrer la malédiction
14:48 dans la maison, parce que j'avais été chercher
14:51 plutôt des réponses à mes questions sur l'islam,
14:54 que je ne trouvais pas.
14:56 Donc mon mari n'arrivait pas à répondre
14:58 quand je lui ai posé la question sur
15:00 qu'adviendra-t-il de la sœur Emmanuel,
15:03 ou l'abbé Pierre, etc.,
15:06 ces gens-là qui ont fait du bien toute leur vie,
15:09 est-ce que ces gens-là vont aller en enfer ?
15:11 Et je ne trouvais pas, il m'a dit,
15:13 peut-être que ceux-là seront jugés différemment.
15:15 Et donc je sentais qu'il n'avait pas
15:17 une réponse concrète, et là ça a semé
15:20 encore le doute en plus en moi,
15:23 et j'ai voulu entreprendre mes propres recherches.
15:25 Et quand je suis allée dans une librairie,
15:27 et là j'ai trouvé des livres religieux,
15:29 et j'ai vu la Bible, et je me suis dit,
15:30 pourquoi pas voir ce qu'il y a dedans,
15:32 qu'est-ce qu'il y a de mal dans ce livre ?
15:34 Et c'est à ce moment-là que j'ai pris cette Bible
15:36 à la maison, et j'ai commencé à lire,
15:38 et là j'avais été touchée par la profondeur.
15:41 - Mais ça que vous racontez, vous dites que vous êtes touchée,
15:43 alors que quand vous lisez le Coran,
15:45 vous expliquez qu'en fait vous le lisez,
15:47 mais que pour faire simple, ça n'imprime pas.
15:49 - Non, du tout. Alors c'est vrai que le Coran,
15:51 d'ailleurs on n'y comprend pas grand-chose,
15:53 donc c'est un peu...
15:55 Voilà, on lit, ce que je lisais,
15:57 en fait c'était toujours avec les yeux,
15:59 il n'y avait pas une profondeur.
16:01 Et ça ne me rejoignait pas.
16:03 Franchement ça ne me rejoignait pas,
16:04 je lisais pour lire, pour plaire à Dieu,
16:06 et pour apprendre les sourates,
16:08 pour pouvoir les utiliser quand je faisais mes prières.
16:11 Mais là, quand j'ai ouvert la Bible,
16:13 c'était au milieu, donc maintenant je sais
16:15 que c'était les évangiles, je ne connaissais pas
16:17 ce que c'était les évangiles, mais c'était au milieu,
16:19 les paroles de Jésus,
16:21 en fait ça me touchait en profondeur,
16:23 et ça me rejoignait.
16:25 En fait c'est comme si ces paroles étaient adressées
16:27 personnellement, vraiment m'étaient adressées
16:29 à moi-même personnellement, et je me retrouvais,
16:31 je me disais "oui c'est vrai, c'est des paroles
16:33 qui me touchaient et en même temps qui me rejoignaient".
16:35 Et là c'était quelque chose de plus je lisais
16:37 et plus j'avais une soif de lire,
16:39 contrairement au courant qui,
16:41 bon, j'apprenais par cœur et puis bon,
16:43 c'était...
16:44 - Mais comment vous avez fait ? Est-ce que vous dites
16:46 que vous étiez une musulmane conditionnée,
16:48 pas tant que ça finalement ? Plutôt rebelle ?
16:50 - Oui, alors il y a de la rebellion,
16:52 effectivement, il y a de la rebellion,
16:54 mais j'étais quand même convaincue.
16:56 Alors moi j'ai peut-être ce côté curieux,
16:58 j'aime bien ne pas, j'ai toujours été un petit peu
17:00 cette rebellion de ne pas suivre
17:02 ce qu'on me dit, mais d'aller chercher
17:04 par moi-même. Et c'est ça qui a fait
17:06 que j'ai voulu, ma curiosité
17:08 m'a emmenée justement, non seulement
17:10 à aller vérifier dans les sources
17:12 musulmanes tout au début pour essayer de comprendre
17:14 mieux cette religion que j'ai pas
17:16 choisie et que mes parents m'ont inculquée.
17:18 Moi je suis née, j'aurais pu naître dans une famille
17:20 bouddhiste, athée ou autre,
17:23 je suis née dans une famille musulmane
17:25 que je n'ai pas choisie, donc j'avais
17:27 aussi le droit de
17:29 comprendre cette religion,
17:31 la religion de mes ancêtres.
17:33 Et c'est en voulant justement
17:35 comprendre l'islam, où j'ai commencé
17:37 à découvrir justement, et les choses
17:39 ont commencé, mes yeux ont commencé à s'ouvrir,
17:41 et là c'était une continuité
17:43 d'aller aussi vérifier.
17:45 - Est-ce que, pour être plus clair encore,
17:47 si je dis qu'il était en fait impossible pour vous
17:49 de vivre sans Dieu, et la question
17:51 c'est en fait, quel Dieu ?
17:53 - Dieu est inscrit en moi, Dieu c'est
17:55 l'amour, Dieu c'est la source
17:57 de vie, on a, moi j'ai jamais vraiment
17:59 perdu, à un moment donné je m'étais
18:01 un peu éloignée, mais
18:03 je pense que je n'ai jamais été
18:05 déconnectée avec Dieu.
18:07 J'étais un petit peu révoltée, je lui en voulais un petit peu
18:09 par rapport à tout ce parcours, par rapport
18:11 à toutes ces souffrances, et c'est vrai que
18:13 c'est comme un enfant
18:15 qui a un père, mais qui ne connaît pas
18:17 ou qui ne voit pas.
18:19 Et c'est pour ça que ma recherche
18:21 elle était là, c'était de chercher
18:23 qui était ce Dieu ?
18:25 - Le combat spirituel il a pris fin,
18:27 j'ai l'impression que Bernard Delors n'y est pas pour rien.
18:29 - Alors j'étais
18:31 allée à Lourdes,
18:33 c'était parce que
18:35 à l'âge de 15 ans,
18:37 j'étais la seule
18:39 à rester regarder le film
18:41 qui passait à la télévision, et j'avais pas compris
18:43 tout le monde était allé se coucher, c'était un soir,
18:45 et je me suis mise devant
18:47 la télé, et j'ai été mais vraiment
18:49 touchée par ce film,
18:51 où on voit l'apparition
18:53 de la Vierge Marie, et je me souviens que j'ai regardé
18:55 le film jusqu'à la fin, et à un
18:57 moment de ma vie,
18:59 après le film,
19:01 à un moment donné
19:03 dans le film,
19:05 je me suis dit "j'aimerais bien être à sa place".
19:07 Je devais avoir à ce moment-là aussi le même âge,
19:09 entre 14, 15 ans,
19:11 et je ne sais pas pourquoi je me suis
19:13 dit ça à ce moment-là, pourquoi
19:15 j'avais ce désir d'être à la place de
19:17 Bernadette Soubirous ? Alors est-ce que
19:19 c'était par rapport à sa vie,
19:21 par rapport à la Vierge Marie ? Je ne sais pas,
19:23 je n'avais jamais compris, jusqu'au jour
19:25 où, avant ma conversion,
19:27 je suis allée rendre visite
19:29 à Notre-Dame de Lourdes,
19:31 et je me suis vue là,
19:33 dès que j'arrive, donc c'était plus de 30
19:35 ans après, quand je me suis retrouvée devant
19:37 la statue de la Vierge Marie,
19:39 et bien cette phrase
19:41 de l'époque qui est venue
19:43 dans mon esprit, et là je me suis dit "ah,
19:45 je suis, voilà, ça s'est réalisé, je me trouve
19:47 devant Notre-Dame de Lourdes, à la place
19:49 de Bernadette, comme je l'avais désirée à ce moment-là".
19:51 La conversion, le cheminement
19:53 vers le baptême, et donc vers l'apostasie ?
19:55 Parce que vous qui saviez
19:57 et professiez aussi que
19:59 l'apostasie est punie de l'enfer, vous avez passé
20:01 outre ? Oui,
20:03 c'est vrai, mais quand on rencontre
20:05 l'amour, on ne peut que
20:07 être éblui par la lumière
20:09 du Christ. Oui, bien sûr, l'apostasie
20:11 c'est ce qui a fait que j'ai douté,
20:13 j'avançais
20:15 en même temps, je reculais, j'avais toujours
20:17 ces doutes, est-ce que c'est vraiment
20:19 le chemin ? Est-ce qu'il fallait
20:21 que je sois sûre, parce que c'est mon éternité
20:23 qui est en jeu ? Et donc c'est pour ça que j'ai commencé
20:25 à avoir des songes,
20:27 à un moment donné, même quand je
20:29 me suis posé cette question,
20:31 "Jamila, tu
20:33 découvres des choses, c'est vrai, mais
20:35 il y a un milliard et demi de musulmans
20:37 sur Terre,
20:39 tu n'es pas un érudite de l'islam,
20:41 tu n'es pas une
20:43 théologienne, il y a
20:45 des grands imams, des théologiens
20:47 qui lisent tous les jours le Coran,
20:49 qui le récitent régulièrement, qui font
20:51 des prières tous les jours, et
20:53 toi tu te prétends être plus intelligente
20:55 ou plus ouverte d'esprit pour que
20:57 tu découvres des vérités que eux
20:59 ne découvrent pas. Donc j'avais
21:01 ce doute, ce combat en moi
21:03 et je me suis dit, non, ça alors peut-être
21:05 que Jamila tu es en train d'aller
21:07 droit au mur, peut-être que là c'est le diable
21:09 qui est en train de te sortir de ta religion,
21:11 du chemin, pour t'égarer,
21:13 pour aller en enfer,
21:15 donc devenir apostat.
21:17 Et c'est là où Dieu a commencé
21:19 à se manifester à moi par
21:21 des signes, et des signes très très forts,
21:23 dont cette fresque
21:25 que j'ai vue dans
21:27 les songes, et dont
21:29 je parle dans mon livre,
21:31 et là ça a été
21:33 vraiment la fin, parce que pour moi
21:35 Dieu m'a parlé à travers ce songe
21:37 et il n'y avait plus de raison de douter.
21:39 - Et du chaos
21:41 naît la paix ?
21:43 Vous êtes aujourd'hui mariée, assouvie,
21:45 un mari aimant ?
21:47 - Tout à fait.
21:49 - Tout va bien ? - Très très bien.
21:51 Voilà, donc justement, dans mon livre
21:53 je raconte, et pour dire
21:55 qu'il n'est jamais trop tard,
21:57 et que rien n'est impossible à Dieu,
21:59 et Dieu quand il entreprend
22:01 quelque chose, un plan,
22:03 il l'achève, et il n'y a pas d'âge,
22:05 et on peut rencontrer le Christ,
22:07 l'amour c'est le Christ,
22:09 et quand je parle
22:11 de Musulman, Jésus m'a libéré,
22:13 le titre du livre,
22:15 oui j'ai senti vraiment une libération
22:17 à la rencontre du Christ, pour moi ça a été
22:19 libération, ça a été être
22:21 libérée de moi-même déjà,
22:23 libérée des peurs,
22:25 libérée, je dirais aussi, comme quelqu'un
22:27 qui avait une grosse dette et que
22:29 il se rend compte que sa dette
22:31 a été payée entièrement,
22:33 libérée aussi
22:35 de la haine, de la colère,
22:37 j'ai pu redonner le pardon à mon père
22:39 alors qu'il était même
22:41 hors de question et impossible
22:43 à mon niveau, je parle de mon niveau
22:45 humain, je n'aurais jamais
22:47 pu donner ce pardon à mon ex-mari
22:49 aussi qui m'a répudiée,
22:51 qui m'avait enlevé mes enfants,
22:53 tous ces pardons, je n'ai
22:55 pas pu le faire par moi-même
22:57 si ce n'est grâce au Seigneur Jésus
22:59 qui a vraiment guéri mon cœur.
23:01 Jamila, Djeloul, merci
23:03 beaucoup d'être venue évoquer cet ouvrage,
23:05 votre histoire,
23:07 votre parcours, votre cheminement,
23:09 il nous reste 2 minutes 49 secondes,
23:11 alors 2 minutes 49 secondes,
23:13 qu'est-ce que vous dites aujourd'hui aux musulmans ?
23:15 Convertissez-vous ?
23:17 Alors, je leur dis "cherchez"
23:19 parce que le Seigneur, il vous aime,
23:21 Jésus a déjà payé
23:23 la dette, comme je disais,
23:25 cette dette de culpabilité,
23:27 cette dette de la peur, de l'enfer,
23:29 parce que c'est vrai que
23:31 quand j'étais dans l'islam,
23:33 il n'y a pas cette relation
23:35 de père à enfant,
23:37 nous, on croit en un Dieu
23:39 qui est simplement là
23:41 pour nous dire
23:43 d'être soumis,
23:45 on ne sait pas à quoi il ressemble,
23:47 on ne sait pas qui est-il,
23:49 et le fait de savoir que c'est un papa,
23:51 mais au-delà de tout père,
23:53 c'est un père aimant
23:55 qui donne sa vie pour ses enfants,
23:57 je pense que ça vaut le coup de le chercher,
23:59 parce que lui nous a déjà trouvé,
24:01 mais à nous de faire cette démarche
24:03 parce que Dieu nous laisse libres,
24:05 et dans cette liberté,
24:07 il ne nous impose pas.
24:09 - Vous êtes dans une paroisse à l'est de la capitale,
24:11 dans un milieu populaire à forte immigration,
24:13 est-ce que ce message-là,
24:15 il est audible ?
24:17 Est-ce que quelqu'un l'écoute ?
24:19 Qu'est-ce que quelqu'un entend ?
24:21 - Bien sûr, on fait de l'évangélisation,
24:23 ça fait 10 ans que mon mari et moi,
24:25 nous faisons l'évangélisation de rue,
24:27 et nous rencontrons beaucoup de personnes,
24:29 et il y a beaucoup, beaucoup
24:31 de musulmans qui
24:33 rencontrent le Christ,
24:35 on a des catéchumènes actuellement,
24:37 nous avons presque une quinzaine de catéchumènes,
24:39 dans notre paroisse,
24:41 simplement, dans notre église,
24:43 qui se préparent pour le baptême,
24:45 et donc je pense que tous, on a cette soif
24:47 de Dieu, on a cette
24:49 soif d'amour, parce que
24:51 ce Dieu qui dit Dieu, il y a plusieurs Dieux,
24:53 on peut croire, mais il n'y a qu'un seul Dieu
24:55 unique, et c'est ce Dieu qui s'est
24:57 manifesté en Jésus-Christ.
24:59 - Vous n'êtes pas un mécréant ?
25:01 - Je ne suis pas un mécréant, bien au
25:03 contraire, parce que celui qui aime
25:05 et qui est prêt à donner sa vie pour
25:07 son prochain, ne peut pas être un mécréant.
25:09 - Merci Jamila Djeloud, merci
25:11 pour ce témoignage très fort que je vous invite à retrouver
25:13 dans Musulman, Jésus m'a libéré, je vous
25:15 l'ai dit, c'est aux éditions Artej, et c'est en vente
25:17 sur le site TVL.fr. Merci à vous à nouveau.
25:19 - Merci à vous.
25:21 [Musique]

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