Avec Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB ; Alain Rodier, ex-officier supérieur à la DGSE et directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement ; André Bercoff, envoyé spécial à Israël ; Elie Korchia, avocat et président du Consistoire central de France.
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00:00:00 Berkhoff dans tous ses états, midi 14h, Jean-Marie Bordry.
00:00:04 Nous sommes en guerre.
00:00:05 Non Fabien, tu ne gagneras pas avec un steak.
00:00:09 Parce que le peuple c'est le boss et Macron c'est l'employé.
00:00:13 Nous sommes dans une guerre hybride.
00:00:14 Nous sommes en guerre, en tout cas c'est l'impression que cela donne.
00:00:18 Le retour des heures sombres dans ce pays avec une soixantaine d'étoiles de David
00:00:22 taguées sur les murs ne serait-ce que du 14e arrondissement de la ville de Paris.
00:00:25 D'autres sur certains domiciles de familles juives,
00:00:28 taguées aussi à Aubervilliers ou encore à Saint-Ouen.
00:00:31 La France à l'heure du retour de l'antisémitisme.
00:00:34 Émission exceptionnelle avec un entretien non moins exceptionnel
00:00:37 en compagnie du président du consistoire central israélite de France.
00:00:40 Ce sera à partir de 13h.
00:00:42 À midi et demi, notre reporter de guerre depuis Israël,
00:00:45 à quelques kilomètres toujours de la bande de Gaza.
00:00:48 Ce sera André Berkhoff, notre envoyé spécial.
00:00:50 Où en sont les opérations ?
00:00:52 Quel est l'état d'esprit de la population sur place ?
00:00:54 André Berkhoff nous expliquera tout.
00:00:56 Petit décryptage à midi 20.
00:00:58 Le problème est le défi des otages.
00:01:01 Combien d'otages sont encore retenus par le Hamas dans la bande de Gaza ?
00:01:04 Et comment Israël a fait pour libérer une de ses soldats
00:01:08 d'hier qui était retenue prisonnière ?
00:01:09 Décryptage avec notre invité Alain Rodier.
00:01:12 Mais avant ça et avant de parler de cette situation un brin angoissante,
00:01:16 on va aussi parler des petites entreprises et des artisans du bâtiment.
00:01:20 "Ça va mieux" a dit aujourd'hui le ministre de l'économie Bruno Le Maire.
00:01:23 Et pourtant il y a quelques jours,
00:01:25 ces artisans nous disaient que ça n'allait pas bien du tout.
00:01:27 Faut-il s'inquiéter pour eux ?
00:01:28 On va en parler dans quelques minutes avec le président de la CAPEB.
00:01:31 A tout de suite sur Sud Radio.
00:01:33 Sud Radio Berkhoff dans tous ses états.
00:01:37 Le fait du jour.
00:01:38 Bachunga, il y a quelques années, c'est ce que disait Bruno Le Maire.
00:01:41 Ce matin même en tout cas.
00:01:43 La sortie de crise est-elle derrière nous ?
00:01:44 La fin de la crise inflationniste ?
00:01:47 C'est ce qu'espère le ministre de l'économie.
00:01:49 Et pourtant, et pourtant, est-ce que cette embellie possible,
00:01:52 nos artisans et nos petites entreprises du bâtiment l'entrevoient-elle ?
00:01:55 C'est la question qu'on va se poser avec notre invité Jean-Christophe Repond.
00:01:58 Bonjour à vous.
00:01:59 - Bonjour.
00:02:00 - Soyez le bienvenu sur Sud Radio.
00:02:01 Vous êtes le président de la CAPEB.
00:02:03 C'est la Fédération des Petites, Très Petites Entreprises du Bâtiment.
00:02:07 Aussi des artisans, parfois des plombiers, des maçons, des couvreurs.
00:02:11 Tous les corps de métier d'ailleurs, il faut bien le dire.
00:02:14 Aujourd'hui le ministre de l'économie Bruno Le Maire
00:02:17 nous annonce la fin de la crise inflationniste.
00:02:19 Vous-même avez été frappé de plein fouet par la hausse du prix des matières premières,
00:02:22 aussi de ce que vous utilisez, de l'énergie.
00:02:25 Est-ce que vous pouvez confirmer d'abord ces premières impressions ?
00:02:28 - On ne partagera pas totalement l'analyse.
00:02:30 C'est vrai qu'on sent une tendance baissière sur l'inflation.
00:02:34 Je vous rappelle que ça fait plus de deux ans que nous avons une inflation
00:02:37 et elle avait été jugée par le même ministre de Bercy,
00:02:41 M. Bruno Le Maire, sur une crise conjoncturelle.
00:02:44 Et on voit bien que la conjoncture dure depuis plus de deux ans.
00:02:47 Nous avons des signaux qui sont un peu différents
00:02:50 puisque nous avons depuis deux trimestres une baisse d'activité nette et mesurée.
00:02:56 Nous avons des signaux d'inquiétude forte pour l'année 2024.
00:02:59 C'est ce que nous cessons de dire aux ministres concernés,
00:03:02 dont Bruno Le Maire, mais également Christophe Béchu et M. Verghese.
00:03:07 On a des signaux qui donnent une activité à la baisse vraiment très forte.
00:03:11 Bien évidemment, comme vous le savez, vous en parlez régulièrement,
00:03:14 la problématique du neuf, mais également...
00:03:16 La problématique du logement neuf, notamment.
00:03:18 Alors je le rappelle, j'aimerais vous expliquer à tous ceux qui nous écoutent,
00:03:21 d'abord l'ensemble des métiers, en gros des familles de métiers qu'il y a dans votre fédération.
00:03:25 Parce que globalement, tous les corps de métiers qui viennent soit repeindre votre maison,
00:03:29 réparer une fuite ou alors construire la maison neuve, ils sont chez vous.
00:03:33 Tout à fait. Nous, nous sommes en fait une confédération et c'est important pour mes adhérents.
00:03:37 Nous sommes 61 000 adhérents, donc nous sommes la première organisation en nombre d'adhérents en France.
00:03:41 Et nous représentons tous les métiers et notamment les métiers des entreprises de petite taille.
00:03:46 Donc nous représentons le maçon, l'exécutif, le plombier, de la structure de moins de 10 salariés majoritairement.
00:03:54 Et nous avons et nous maillons le territoire pour faire le chantier et les travaux.
00:03:57 Et nous, ce que nous réclamons maintenant au gouvernement, c'est non pas des aides,
00:04:01 mais bien une écoute toute particulière.
00:04:03 Alors le ministre Bruno Le Maire a annoncé des assises de la simplification
00:04:08 et on y tourne autour depuis des années et des années.
00:04:10 Mais nous demandons vraiment du bon sens.
00:04:12 Les ministres ont prouvé qu'en période de crise, notamment la période Covid,
00:04:16 ils étaient capables de simplifier, d'être réactifs et pragmatiques.
00:04:20 Et c'est ce que nous leur demandons depuis plus d'un an et demi,
00:04:23 avec 15 propositions qui ne coûtent rien à l'État,
00:04:25 qui ne coûtent rien aux finances publiques, qui ne coûtent rien aux contribuables,
00:04:28 mais qui permettent de libérer les énergies et nous faire travailler mieux
00:04:32 et surtout réussir les ambitions de la France, de la transition énergétique,
00:04:36 donc de la rénovation et de la rénovation de la performance.
00:04:38 - De vous permettre en tout cas de passer cette période de crise.
00:04:42 Pourquoi ? Parce que vous êtes dépendant du bâtiment et donc du logement.
00:04:46 Il y a une crise dans le logement qui est extrêmement forte,
00:04:48 on ne cesse de le dire, notamment tous les samedis,
00:04:50 d'en parlons i-mot sur Sud Radio.
00:04:52 Concrètement, les Français font moins de travaux dans leur maison
00:04:56 et ils achètent beaucoup moins de logements neufs qu'ils ne font même plus construire.
00:05:00 - Bien évidemment. Alors on a des lois qui viennent impacter cette densification du milieu rural.
00:05:06 On a vu la zéro artification nette des sols et cette loi qui ne permettra plus de continuer à étendre l'immobilier.
00:05:14 Nous, on a des problématiques surtout de prêts et des banques qui réduisent leur position
00:05:20 par rapport à nos clients et on a aussi surtout subi quand même deux ans d'augmentation des coûts
00:05:27 qui font que le pouvoir d'achat, qui est un sujet récurrent,
00:05:31 je vous rappelle juste pour que tout le monde m'entende bien,
00:05:36 par rapport au bâtiment, nous avons connu plus de 26% d'augmentation des coûts des matériaux
00:05:40 sur les deux dernières années.
00:05:42 - Ce n'est plus d'un quart, c'est considérable.
00:05:44 - Plus d'un quart, plus d'un quart. Ce qui veut dire qu'on est bien au-delà de l'inflation
00:05:47 et qu'on est bien au-delà de la difficulté de pouvoir avoir des devis qui soient fiables, cohérents
00:05:51 et que les artisans puissent quand même vivre correctement de leur métier.
00:05:54 Donc nous, on demande aux ministres concernés de prendre des décisions sur comment on permet à la TPE
00:06:00 puisque je rappelle aussi que 97% du milieu du bâtiment est constitué de petites entreprises du bâtiment.
00:06:07 - Et encore TPE, le T c'est très petites entreprises du bâtiment, c'est moins de 10 quoi.
00:06:12 En gros c'est une entreprise, techniquement parlant, mais c'est votre plombier, c'est votre maçon.
00:06:17 Ils sont deux, parfois ils sont trois et pas davantage, tout simplement.
00:06:20 - C'est votre collègue que vous connaissez en réalité, qui a des difficultés à travailler au quotidien
00:06:25 dans la partie administrative. Vous savez, quand on est trois à travailler,
00:06:28 la partie administrative prend beaucoup trop de temps actuellement
00:06:31 et on attend vraiment des chocs de simplification pour que l'artisan seul,
00:06:35 l'artisan à trois salariés puis jusqu'à dix et puis au-delà de dix, puisse accéder à ces marchés-là.
00:06:40 Et là actuellement, on sent bien que ça se tend fortement là-dessus
00:06:43 et que tous les marchés ne vont pas vers la TPE et au contraire,
00:06:47 permettent aux grandes entreprises de moyenne et grande taille de s'emparer de ces marchés,
00:06:51 notamment le marché de ma prime rénov', les 5 à 6, 7 milliards qui sont mis sur la table.
00:06:57 Donc nos impôts, on voit bien qu'ils ne vont pas majoritairement vers la TPE
00:07:01 et que la TPE se désintéresse de ce marché-là.
00:07:04 - Alors comment ça s'explique justement que l'argent de ma prime rénov',
00:07:08 donc en gros c'est la prime qui permet aux ménages de faire de la rénovation énergétique dans leur logement,
00:07:13 comment on explique que ça aille dans les grandes entreprises et pas dans les petites ?
00:07:17 Est-ce que ça veut dire que vous êtes plus cher ?
00:07:19 - Non, ça veut dire que le dossier administratif en tant que tel,
00:07:23 il ne faut pas sortir de l'ENA pour le faire, mais il demande un certain investissement en temps
00:07:30 et nous l'artisan, il est plutôt à la réponse du client quand on lui demande de faire un dossier,
00:07:34 il n'est pas à la projection de se faire un dossier pour savoir s'il va faire un poêle à bois dans un an et demi
00:07:39 ou une pompe à chaleur dans un an d'ondes.
00:07:41 - Concrètement, tiens, essayez de me faire une visite guidée pour tous ceux qui nous écoutent.
00:07:45 Imaginons que vous ayez un client qui veut faire des travaux avec votre entreprise
00:07:49 et qui veut utiliser ma prime rénov'.
00:07:51 Qu'est-ce que vous allez devoir faire comme dossier ?
00:07:53 Qu'est-ce que vous allez devoir renseigner comme document ?
00:07:55 Et combien ça va vous prendre comme temps ?
00:07:57 - Il faudrait que dans l'activité que vous me demandez d'être compétent,
00:08:01 il faut que j'ai une compétence par activité, c'est-à-dire que si c'est la pompe à chaleur,
00:08:05 je devrais avoir une compétence dans la pompe à chaleur
00:08:07 et que je prouve à l'organisme qualificateur que je suis compétent.
00:08:11 Monter un dossier, pièce administrative, conformité, stage de mise en conformité
00:08:16 et derrière, la partie audit et financement.
00:08:19 Donc tout cela demande à se projeter.
00:08:21 Et l'artisan, il n'est pas dans cette vision-là, il est plutôt à la réaction.
00:08:24 C'est-à-dire que moi, si demain, vous demandez à l'artisan de venir faire une opération de conformité
00:08:29 sur un élément de performance énergétique,
00:08:32 nous ce qu'on demande aux ministres, c'est de venir faire un certificat de conformité
00:08:36 de performance énergétique à la fin du chantier pour bien vérifier que l'installation est conforme.
00:08:40 - Donc commencer les travaux d'abord et ensuite le valider, c'est ça que vous demandez par exemple ?
00:08:44 - Tout à fait. Comme on le fait régulièrement sur l'électricité et la mise en conformité de l'extraction.
00:08:48 - Oui.
00:08:50 - Donc on a des capacités de pouvoir répondre à la commande en évitant la fraude
00:08:55 et en évitant aussi les entreprises un peu, j'allais dire, exotiques
00:08:59 qui pourraient ne pas répondre à la commande.
00:09:01 - On va en parler parce qu'il faut qu'on en parle d'ailleurs, ça c'est très important.
00:09:04 Parce qu'il y a beaucoup de fraude, tout le monde a reçu d'abord des appels,
00:09:07 des propositions de devis absolument exubérants,
00:09:10 vous proposant de refaire l'isolation de votre maison, on ciblait souvent les personnes âgées d'ailleurs.
00:09:14 Comment on peut faire la différence entre une entreprise sérieuse et une entreprise qui veut vous rouler ?
00:09:21 - Il faut déjà demander à l'entreprise qu'elle soit en conformité par rapport à ses assurances, à ses responsabilités.
00:09:29 Donc ça déjà donne une impugnance sur lui.
00:09:31 Après, il faut être très vigilant sur le fait que cette entreprise, dite souvent un peu générale, ne sous-traite pas les travaux.
00:09:37 Actuellement, le RGE, le reconnu garant de l'environnement, peut être fait par une entreprise qualifiée,
00:09:43 donc avec ce petit label, mais elle peut sous-traiter à n'importe qui devant vous l'installation.
00:09:48 Donc il faut être vigilant à ce qu'il n'y ait pas de rang de sous-traitance pour que la qualité du travail soit bien faite.
00:09:53 - En gros, à ce que celui à qui vous avez commandé les travaux soit vraiment celui qui les fasse et non pas quelqu'un à qui il délèguera.
00:09:58 D'autant plus qu'une tempête approche, et on se souvient des dernières tempêtes et des derniers désastres,
00:10:03 souvent vous aviez des gens mal intentionnés qui faisaient le tour des maisons qui avaient perdu leur toitue,
00:10:07 à leur proposer de faire des travaux pour pas cher, souvent c'était une arnaque.
00:10:11 Autre mesure que vous demandez parmi les 15 et qui est urgente pour vous ?
00:10:15 - La capacité qu'on a de pouvoir se regrouper entre entreprises pour pouvoir répondre notamment à l'offre globale,
00:10:22 la performance énergétique, ou le maintien domicile, la future MaPrimaDat, pour pouvoir rester à domicile, le lissement de la population.
00:10:29 On a la nécessité de pouvoir répondre à ces marchés qui sont plus globaux, et on a la possibilité d'avoir...
00:10:35 Il nous faut une loi, on demande au ministre Béchut de poursuivre cette loi, pour permettre aux entreprises de petite taille
00:10:42 de se regrouper momentanément sur un chantier et répondre justement à une offre globale ou à un maintien domicile.
00:10:48 Et ça c'est essentiel pour qu'on ait accès au marché.
00:10:50 - Deux autres points à aborder qui sont importants.
00:10:53 Vous êtes souvent d'ailleurs impacté, ces entreprises en tout cas vous adhérant,
00:10:57 par les zones à faibles émissions qui seront instaurées progressivement dans toutes les grandes villes.
00:11:02 J'avais mené une interview avec un couvreur du côté de Bordeaux à qui on avait demandé d'envisager le vélo cargo.
00:11:08 Est-ce que vous vous inquiétez de ne plus pouvoir travailler dans les centres-villes à terme ?
00:11:12 - Il est évident qu'on ne peut être que favorable à ce qui est de moins de pollution en centre-ville,
00:11:16 et qu'on ait des véhicules dits propres en centre-ville.
00:11:19 Mais la difficulté que l'on connaît actuellement, et on l'avait dit au gouvernement,
00:11:23 c'est que le calendrier contraint qui était prévu ne permettait pas à chaque artisan de pouvoir avoir
00:11:28 et le véhicule disponible et livrable en temps et en heure, et aussi, s'il peut me permettre, au juste coût.
00:11:34 Puisque nous voyons bien que pour nous, c'est une différence assez conséquente,
00:11:38 et que les aides étaient limitées aux entreprises qui étaient justement dans la zone de la ZFE,
00:11:43 de la zone à faibles émissions.
00:11:44 Donc quand on est en périphérie de cette zone-là, on n'a pas le droit aux aides,
00:11:48 et on a des difficultés à avoir le véhicule qui nous permet de faire l'aller,
00:11:51 mais également le retour pour pouvoir travailler.
00:11:54 Donc nous sommes très favorables à ce qu'on ne pollue pas la planète.
00:11:59 - On respire tous le même air, mais en tout cas, vous n'avez pas les moyens pour l'instant
00:12:02 d'avoir la garantie de pouvoir continuer à travailler dans les centres-villes, on est d'accord ?
00:12:06 - Tout à fait.
00:12:07 - Est-ce qu'il y a un risque de voir un certain nombre de fermetures, c'est ma dernière question,
00:12:11 d'entreprises, en tout cas des entreprises qui sont celles qui adhèrent à votre confédération,
00:12:15 dans les semaines qui viennent, ou pas ?
00:12:18 - On est en très grande vigilance.
00:12:19 On est revenu aux chiffres assez forts de 2019, donc avant Covid,
00:12:24 et on est à peu près au même rythme de dépôt de bilan.
00:12:27 Donc on est très vigilants et on a une activité qu'on espérait encore positive dans l'année 2023,
00:12:32 et on finira sûrement l'année avec -0,5 ou même -1 d'activité.
00:12:37 Donc on est dans une période où on ne peut pas qualifier encore, si on est sincère, de récession,
00:12:44 mais deux trimestres de recul fort nous mettent en vigilance sur l'avenir.
00:12:48 On voulait aussi créer de l'emploi, on s'aperçoit qu'on a créé en 2023,
00:12:52 on créera sûrement 1 000 emplois maximum, et alors quand on voit que le gouvernement
00:12:57 veut espérer aller vers le plein emploi, on a des mesures qui nous permettraient justement
00:13:01 d'activer l'activité des artisans pour que le gouvernement réussisse ses objectifs,
00:13:06 notamment de transition énergétique.
00:13:08 - Bon, mais écoutez, tenez le coup, en tout cas merci beaucoup, vous tous qui nous écoutez d'ailleurs.
00:13:11 - Oh mon Dieu, c'est clair.
00:13:12 - Vous êtes maçon, vous êtes couvreur, vous êtes charpentier, plombier, 0,826, 300, 300,
00:13:16 est-ce que vous arrivez à travailler ? Est-ce que vous avez besoin qu'on vous simplifie la vie ?
00:13:20 On vous donnera la parole à la fin de cette émission dans Berkhoff, dans tous ses états.
00:13:23 Merci Jean-Christophe Repond, président de la CAPEB, la Confédération des petites entreprises du bâtiment.
00:13:30 Allez, restez avec nous, on va se retrouver dans quelques instants sur...
00:13:32 Berkhoff, dans tous ses états, midi 14h, Jean-Marie Bordry.
00:13:37 À suivre sur Sud Radio, Berkhoff, André Berkhoff, envoyé spécial en Israël,
00:13:41 à quelques kilomètres du front et de la bande de Gaza.
00:13:44 On sera avec André, le point sur la situation sur place,
00:13:47 et évidemment, l'état d'esprit des populations, notamment toujours marqués par les massacres du 7 octobre.
00:13:53 Mais avant ça, parlons d'un aspect très particulier de ces opérations qui se déroulent en ce moment même,
00:13:57 ces opérations militaires.
00:13:59 Les otages retenus par le Hamas, qui ont été capturés par ces terroristes le 7 octobre dernier en Israël.
00:14:06 Hier, Tsah ala annoncé la libération, probablement par la force d'une de ces soldats,
00:14:11 elle s'appelle Ori Megidish. Mais la question qui se pose, c'est combien d'otages restent encore
00:14:16 retenus par le Hamas dans la bande de Gaza ? Combien y a-t-il de français ?
00:14:19 Ne serait-ce que de français, et comment se déroulent les négociations menées notamment par la France,
00:14:23 via le Qatar, pour obtenir leur libération ? On en parle avec notre invité, Alain Rodier.
00:14:27 Bonjour à vous !
00:14:28 - Bonjour !
00:14:29 - Soyez le bienvenu sur Sud Radio.
00:14:31 Vous êtes un ancien officier supérieur de la DGSE, c'est les services secrets extérieurs français,
00:14:35 directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement.
00:14:39 Comment se déroulent et avec quels intermédiaires les négociations menées
00:14:45 pour essayer d'obtenir la libération de certains otages ?
00:14:49 - Bon, d'abord, j'aimerais faire un préambule, parce qu'à l'heure actuelle, j'entends sur les chaînes,
00:14:55 etc., le droit de la guerre n'est pas respecté, etc. Je rappelle que le mouvement terroriste Hamas,
00:15:03 avec d'autres mouvements, a mené des opérations qui sont absolument contraires à toutes les lois humanitaires,
00:15:13 et je dirais qu'il est responsable de crimes génocidaires, et après avoir massacré un certain nombre de personnes,
00:15:22 dans des conditions absolument abominables, il a pris des otages, ce qui est également,
00:15:29 complètement hors de toutes les règles qui peuvent exister de par ce monde.
00:15:37 - Enfin, ceci paraît évident, alors ceci dit...
00:15:39 - Non, non, ça paraît évident, mais j'ai l'impression qu'à l'heure actuelle, on est un petit peu trop,
00:15:45 voilà, dans un discours inverse, en accusant Israël d'avoir commis un certain nombre de choses.
00:15:56 Donc, je tenais à faire ce point.
00:15:57 - Bon, écoutez, en tout cas, vous répondez à d'autres médias, parce que sur Sud Radio,
00:16:00 tout ce que vous venez d'énumérer, ça a été dit, ça a été redit, ce qui s'est passé le 7 octobre n'est pas une opération de guerre,
00:16:06 c'est un pogrom, ça porte un nom, ça a été un massacre, des gens ont été tués parce qu'ils étaient juifs en Israël,
00:16:11 par des terroristes du mouvement du Hamas, là-dessus, tout le monde est d'accord, en tout cas, autour de cette table.
00:16:17 Pour ce qui est du reste, parlons quand même de cette opération militaire, et notamment de ce défi,
00:16:22 parce qu'effectivement, vous faites bien de leur dire, oui, prendre des otages, non, c'est pas respecter le droit de la guerre,
00:16:26 on est tout à fait d'accord là-dessus, il n'y a pas de débat.
00:16:28 En revanche, tout ce qu'on sait, c'est que ça pose un défi supplémentaire, ne serait-ce que pour l'armée israélienne,
00:16:33 ça pose aussi un défi supplémentaire pour les pays dont sont originaires parfois ces otages, comme la France.
00:16:38 Comment se déroulent les négociations ? Est-ce qu'il y en a à l'heure actuelle ?
00:16:41 - Il y en a certainement, mais là, je reviens un petit peu sur mon propos.
00:16:47 De toute façon, qui a les atouts à l'heure actuelle dans la main ?
00:16:51 C'est le Hama, c'est le djihad islamique palestinien, plus 2-3 petits groupuscules qui ont également pris certains otages.
00:17:00 Et puis, il faut savoir que les otages chassent vent, c'est-à-dire que ça s'échange entre mouvements, on se rachète, etc.
00:17:07 Et je rappelle que ce style de mouvement en général a toujours utilisé les otages de façon à essayer de faire rentrer de l'argent.
00:17:19 - Et vous parlez aussi du soldat Gilad Chalit qui avait été finalement échangé contre plusieurs centaines de prisonniers palestiniens.
00:17:25 - 1000 ! 1000 pour être précis, mais en deux fois.
00:17:30 Donc, sans compter le reste.
00:17:33 Il est vrai que le Qatar sert un petit peu d'intermédiaire,
00:17:38 parce que le Qatar a sur son territoire une représentation du Hamas, comme il avait au préalable une représentation des talibans.
00:17:49 Donc, tout ça se passe effectivement via le Qatar.
00:17:54 Cela dit, tous les cas que j'ai eu à connaître dans cette chose-là,
00:18:01 ceux qui ont les cartes maîtresses, ce sont les preneurs d'otages.
00:18:05 Parce que c'est eux qui négocient à leur prix, en fonction de leurs propres intérêts.
00:18:12 Bon, avec le nombre que le Hamas et les autres mouvements détiennent,
00:18:18 il est vrai qu'ils vont pouvoir faire durer l'affaire pendant des mois, voire des années.
00:18:24 Donc, c'est extrêmement difficile et je pense qu'Israël est tout à fait conscient de ce sujet.
00:18:33 C'est horrible pour les familles et encore plus bien sûr pour les otages eux-mêmes.
00:18:40 Mais je pense qu'Israël considère que c'est un sujet, je ne dirais pas secondaire,
00:18:48 mais qui arrive en deuxième après avoir liquidé le Hamas.
00:18:52 Malheureusement pour les familles et pour les otages.
00:18:56 Dernière question, parce que c'est important malgré tout.
00:18:58 Alain Rodier, quand la France dit qu'elle discute avec le Qatar pour essayer d'obtenir la libération de certains otages,
00:19:04 imaginons qu'on l'obtienne cette libération, qu'est-ce qu'on aura donné en échange ?
00:19:08 Parce que dans une négociation, c'est du donnant-donnant.
00:19:10 Est-ce qu'on va vraiment payer le Hamas ou des groupes terroristes pour obtenir la libération de certains otages ou pas ?
00:19:15 Ah, ça je ne me mets pas à la place des politiques, mais il y a eu beaucoup.
00:19:20 La France a malheureusement une grande expérience de ce style de négociation.
00:19:24 D'où ma question.
00:19:25 Oui, sur d'autres théâtres je dirais.
00:19:29 Et heureusement, la France est parvenue, dans une grande majeure partie des cas,
00:19:38 à sortir les malheureux de la situation où ils se trouvaient.
00:19:41 Mais il est évident qu'il y avait des contreparties.
00:19:46 Alors de façon à ce que la politique reste nette, si vous voulez,
00:19:50 ce n'était pas forcément la France qui payait, mais c'était la société qui employait tel otage ou tel otage.
00:19:57 Donc on peut toujours garder, et il faut toujours garder espoir,
00:20:03 parce que moi je partage totalement la peine et l'effroi des familles à l'heure actuelle.
00:20:12 Mais je crois que malheureusement ce n'est pas l'objectif prioritaire des Israéliens à l'heure actuelle.
00:20:21 Quand ils peuvent sauver un otage, ils l'ont fait, on l'a vu.
00:20:25 Ils l'ont fait notamment hier, mais malgré tout, leur priorité numéro un,
00:20:29 c'est d'obtenir l'éradication du Hamas par la force en pénétrant dans la bande de Gaza.
00:20:33 C'est l'objectif numéro un.
00:20:35 Et puis je rappelle que ce sont des opérations, même les opérations militaires sont très compliquées.
00:20:40 Nous avons eu un otage, entre guillemets, qui s'appelait Alex, qui a été liquidé en Somalie.
00:20:47 C'est quelque chose de...
00:20:49 C'est toujours extrêmement dangereux, on l'avait vécu.
00:20:51 On avait perdu aussi plusieurs membres du commando Hubert, notamment dans la libération d'autres otages.
00:20:55 Là c'était dans le Sahel, vous faites bien de le rappeler.
00:20:57 Merci beaucoup pour cet éclairage Alain Rodier, ancien officier supérieur de la DGSE.
00:21:02 C'était justement l'organisation pour laquelle travaillait aussi Denis Alex,
00:21:06 qui a été assassiné par les Chebabs somaliens. C'était un otage français.
00:21:10 Merci à vous pour cet éclairage.
00:21:12 Envoyé spécial en Israël, André Berkhoff.
00:21:18 À quelques kilomètres de la ligne de front et de la bande de Gaza.
00:21:21 Bonjour André Berkhoff.
00:21:22 Bonjour, bonjour Jean-Marie.
00:21:24 Une situation toujours extrêmement tendue, je présume, aussi proche du front.
00:21:29 Alors je vais vous dire ce qui est intéressant, évidemment,
00:21:33 comme dans tous les champs, dans tous les terrains où on va,
00:21:36 il y a des endroits où c'est très très tendu.
00:21:38 Hier nous étions à trois kilomètres de la bande de Gaza.
00:21:41 Aujourd'hui, hier, nous avons visité un hôpital.
00:21:44 Je vous raconterai, nous avons rencontré deux personnes, deux jeunes Israéliens.
00:21:50 L'un était dans la fameuse rave party où il y a eu, vous le savez, 200 morts.
00:21:54 Et un autre est à un lieu de tenter un judice qui était samedi,
00:21:59 qui est parti de la mer Morte en hélicoptère,
00:22:01 qui était dans un petit bout de Spéanie,
00:22:03 où il y a eu les tuileries que l'on sait, et pas seulement là.
00:22:06 Là, par exemple, nous sommes en train de partir sur Jérusalem,
00:22:10 et là c'est beaucoup plus calme, si vous voulez.
00:22:12 C'est comme toujours dans un pays, vous avez des zones de très grande tension,
00:22:16 et des zones de calme.
00:22:17 Là c'est une zone de calme, mais la tension, évidemment,
00:22:20 et reste dans tout le pays, c'est évident.
00:22:23 Alors, ce qui doit être aussi particulier,
00:22:25 c'est qu'une bonne partie des jeunes hommes et des jeunes femmes de ce pays
00:22:28 sont en ce moment sous les drapeaux.
00:22:30 Ça change aussi l'ambiance que vous pouvez voir dans le pays.
00:22:34 Alors, totalement, totalement, Jean-Marie.
00:22:37 Ce qui est très intéressant, c'est qu'effectivement,
00:22:40 les querelles reviendront après, les règlements de compte peut-être,
00:22:44 mais pour le moment, en tout cas,
00:22:45 tout se passe vraiment comme s'il y avait l'union sacrée,
00:22:49 et elle est là, d'abord parce qu'il y a 300 000 réservistes
00:22:53 qui ont été appelés et qui sont soit au front, soit dans diverses régions.
00:22:57 300 000, quand même, pour un pays comme Israël, c'est un chiffre.
00:23:02 Deuxièmement, ce qui est très intéressant,
00:23:05 ces 300 000, dont pères de famille ou autres,
00:23:08 ce sont les grands-parents qui s'occupent,
00:23:11 ou des jeunes qui s'occupent des enfants, etc.
00:23:13 Et par exemple, nous avons visité ce matin un village,
00:23:17 d'ailleurs travailliste, du H-O-M-R à Zahir,
00:23:20 qui accueille, comme vous le savez, 80 000 Israéliens
00:23:24 ont été déplacés des régions, effectivement,
00:23:27 bombardées par les missiles, etc.
00:23:29 Et tous ces gens-là sont réfugiés, soit dans les hôtels,
00:23:33 vous voyez, il y a même des...
00:23:35 Voilà, dans les hôtels, soit dans des centres, etc.
00:23:38 Et c'est très compliqué, on parlait ce matin, je vous dis ça,
00:23:41 à une mère de trois enfants qui vit dans l'Eschkélone,
00:23:44 l'Eschkélone est à 5 à 8 km de la banque de Gaza,
00:23:47 elle disait que ses enfants ne dormaient plus dans les lieux
00:23:49 parce qu'il y avait des missiles, il n'y a pas eu d'invasion,
00:23:51 il n'y a pas eu de terrorisme à l'Eschkélone,
00:23:53 mais les missiles...
00:23:54 - Les roquettes tirées par le Hamas et par le djihad islamique
00:23:57 un peu partout sur les zones civiles israéliennes.
00:23:59 - Voilà, et elle disait que là, effectivement,
00:24:02 ses enfants n'arrivaient plus, donc,
00:24:04 n'arrivaient plus ni à dormir, ni à manger,
00:24:06 ils étaient complètement traumatisés.
00:24:08 Et donc, effectivement, il y a eu un transfert, presque,
00:24:12 je dirais, de population de ces zones,
00:24:14 effectivement, proches de Gaza, proches du sud.
00:24:18 Donc, il y a cette atmosphère, elle est là,
00:24:21 et en même temps, il y a, effectivement,
00:24:24 ce traumatisé, vraiment.
00:24:26 On peut dire aujourd'hui, vraiment, Jean-Marie,
00:24:28 que le 7 octobre restera incontestablement
00:24:31 dans les annales historiques,
00:24:33 non seulement du Vrael, mais du Proche-Orient.
00:24:35 - De toute façon, oui.
00:24:36 - Il y aura un avant et un après.
00:24:37 - Exactement, et ce n'est toujours pas terminé.
00:24:39 Donc, les opérations continuent.
00:24:40 Je le disais il y a quelques minutes,
00:24:42 avec notre invité Alain Rodier,
00:24:44 hier, Tsahal a annoncé la libération
00:24:46 d'une de ses soldates qui avait été retenue en otage,
00:24:49 elle s'appelle Ori Megidish.
00:24:51 Est-ce que cette nouvelle a été accueillie
00:24:53 avec soulagement dans le pays ?
00:24:54 - Oui, alors, eux, c'est intéressant,
00:24:56 ils ne parlent pas de libération,
00:24:58 mais ils parlent d'exfiltration.
00:25:00 C'est-à-dire qu'eux, ils disent que c'est
00:25:02 l'armée israélienne qui a réussi à exfiltrer.
00:25:04 - Par la force.
00:25:05 - Elle était soldate, hein.
00:25:07 Donc, voilà. Oui, oui, ça a été accueilli,
00:25:09 ça a été accueilli, évidemment, bien,
00:25:11 mais surtout, nous avons eu des journalistes,
00:25:15 on a rencontré des journalistes israéliens
00:25:17 qui étaient sur le terrain.
00:25:19 Et vous savez, ce qui reste très fortement marqué,
00:25:22 c'est, on a vu des images,
00:25:24 je dois vous dire, totalement hallucinantes,
00:25:28 enfin, terribles, et je veux dire,
00:25:30 ils ont été, eux, ils étaient sur le terrain
00:25:32 dès samedi, dimanche,
00:25:34 et ils ont été extrêmement marqués.
00:25:36 - Qu'est-ce qu'ils ont vu ?
00:25:38 - Alors, écoutez, alors, ce qu'ils nous ont dit,
00:25:40 en deux mots, ils ont dit, écoutez,
00:25:42 on peut raconter ce qu'on veut,
00:25:44 nous avons vu, par exemple, des voitures
00:25:46 avec des, enfin, on peut dire des silhouettes,
00:25:50 des calcinés, des hommes, des femmes, des enfants,
00:25:53 mais vraiment, calcinés,
00:25:55 des voitures criblées de balles,
00:25:58 mais comme on a juste, criblées de balles.
00:26:00 Un des journalistes, il disait, vous savez,
00:26:02 j'ai fait plusieurs, j'ai vu plusieurs guerres, etc.,
00:26:04 j'ai jamais vu ça. Ils ont été, et alors,
00:26:06 il file, encore une fois, je rapporte la parole,
00:26:08 il dit, nous, nous avons vu,
00:26:10 parce que vous savez qu'il y a eu
00:26:12 une très grande discussion, les bébés décapités,
00:26:14 certains disaient, oui, ça existe,
00:26:16 d'autres, ça n'existe pas.
00:26:18 En tout cas, un des journalistes israéliens
00:26:20 que nous avons vu, dit, il a vu,
00:26:22 il a vu, lui, enfin, le cadavre
00:26:24 d'un bébé, je veux dire,
00:26:26 vraiment, à moitié décapité,
00:26:28 et il dit, moi,
00:26:30 j'en fais des guerres, pas seulement
00:26:32 chez Somalie et autres,
00:26:34 pas seulement les guerres du Proche-Orient,
00:26:36 et il dit, j'ai jamais vu ça,
00:26:38 on sent les gens,
00:26:40 ils sont très, très, très marqués par ça,
00:26:42 surtout, ils disent, voilà,
00:26:44 c'était pas une incursion, c'était en territoire israélien,
00:26:46 donc, ils sont venus,
00:26:48 il s'est passé cela,
00:26:50 et c'est vécu, et voyez,
00:26:52 le lieutenant parachutiste,
00:26:54 par exemple,
00:26:56 il a débarqué au Kiboutch Béheni,
00:26:58 au Kiboutch Béheni, ça a été,
00:27:00 et il dit, il est arrivé au moment où ça se battait encore,
00:27:02 alors, il a vu, effectivement,
00:27:04 il disait, des maisons,
00:27:06 des rivières de sang, etc.,
00:27:08 mais surtout, ça s'est battu,
00:27:10 et lui était blessé,
00:27:12 on l'a vu à l'hôpital,
00:27:14 des hôpitaux proches d'Achguélon,
00:27:16 et lui, il était blessé,
00:27:18 et un autre, la répartie, racontait
00:27:20 comment ils ont fui,
00:27:22 ils ont essayé de s'abriter
00:27:24 partout,
00:27:26 dans la forêt à côté, tout ça,
00:27:28 et ce qui était,
00:27:30 c'est que ça tirait tous les côtés,
00:27:32 c'est-à-dire qu'en fait, il y a eu quelque chose
00:27:34 d'étonnant,
00:27:36 pour Israël, et ça,
00:27:38 je vous ai parlé de l'effondrement,
00:27:40 de l'effondrement du mythe,
00:27:42 - De l'inviolabilité du territoire
00:27:44 israélien. - Voilà,
00:27:46 et en fait, Jean-Marie, c'est intéressant, parce que
00:27:48 j'ai parlé à une jeune israélienne,
00:27:50 qui m'a dit, vous savez, moi, j'ai jamais été étoile de David
00:27:52 au cou, jamais, et puis maintenant,
00:27:54 j'en m'ai, il dit, pourquoi ? Il dit, oui, je vais vous dire,
00:27:56 nous, on dit Israël, ça y est,
00:27:58 on est sophistiqués,
00:28:00 on part dans le monde, on est
00:28:02 high-tech, on est vraiment les gens
00:28:04 les plus avancés, et bon,
00:28:06 on risque, ça va, évidemment,
00:28:08 on fait attention, mais tout va bien.
00:28:10 Et si vous voulez, c'est vraiment la sidération,
00:28:12 je dis ça hier, mais ce qui est intéressant,
00:28:14 c'est qu'ils disent,
00:28:16 mais au fond, avant de savoir
00:28:18 qui est la potaqui,
00:28:20 ils disent, c'est très inédit,
00:28:22 et donc, première chose,
00:28:24 c'est ça, et deuxième chose,
00:28:26 très fortement, en tout cas, chez eux,
00:28:28 c'est comment on va arriver
00:28:30 à vivre ensemble un jour, si on vit ensemble
00:28:32 l'un avec nos voisins. - Eh bien, justement,
00:28:34 on va en parler dans un instant. - D'accord.
00:28:36 Voilà, donc, si vous voulez,
00:28:38 c'est vécu comme une espèce
00:28:40 de double choc, mais de double
00:28:42 choc qui va perdurer,
00:28:44 même au-delà, je dirais, des opérations.
00:28:46 - La fin de l'insouciance en Israël,
00:28:48 vous parliez des étoiles de David que
00:28:50 cette jeune femme portait autour de son cou,
00:28:52 d'une étoile de David, on va parler des autres étoiles de David,
00:28:54 celles qui ont été taguées sur les murs
00:28:56 des maisons de certaines familles juives,
00:28:58 ça, ça s'est passé à Paris, ça s'est passé
00:29:00 à Saint-Ouen, à Aubertvilliers, on va en parler dans 20 minutes
00:29:02 avec le président du Consistoire
00:29:04 israélite de France, mais est-ce que ces
00:29:06 images sont parvenues aux Israéliens ?
00:29:08 C'est ce que vous nous direz dans un instant. André Bercoff
00:29:10 à tout de suite sur Sud Radio.
00:29:12 - Bercoff dans tous ses états,
00:29:14 midi 14h, Jean-Marie Bordry.
00:29:16 - André Bercoff, envoyé
00:29:18 spécial sur Sud Radio en Israël,
00:29:20 à quelques dizaines de kilomètres
00:29:22 de la bande de Gaza. Toujours avec nous,
00:29:24 André Bercoff, je le disais,
00:29:26 alors même que la population israélienne
00:29:28 est toujours traumatisée par ce qui s'est passé le 7 octobre
00:29:30 dernier, elle assiste de loin et sur les réseaux
00:29:32 sociaux à ce qui se passe un peu partout dans le monde.
00:29:34 On a parlé hier de la chasse aux Juifs
00:29:36 qui s'est orchestrée et organisée dans le Daguestan,
00:29:38 c'est en Russie, dans le
00:29:40 Caucase russe. Parlons de ce qui se passe en ce
00:29:42 moment en France. Des étoiles de David
00:29:44 taguées sur les maisons de certains Juifs, une quarantaine
00:29:46 d'étoiles de David, ou une soixantaine même
00:29:48 dans le 14ème arrondissement de la ville de Paris.
00:29:50 D'autres à Aubervilliers,
00:29:52 d'autres également à Saint-Ouen.
00:29:54 Je vais aussi vous faire écouter quelque chose
00:29:56 André Bercoff, c'est une des polémiques
00:29:58 du moment, ça se passe en France.
00:30:00 C'était sur une radio de service public ce week-end
00:30:02 avec un humoriste du nom de
00:30:04 Guillaume Meurisse, il parlait du Premier Ministre
00:30:06 israélien, écoutez.
00:30:08 - Alors Halloween approche et tout le monde commence à
00:30:10 chercher un déguisement pour faire peur.
00:30:12 En ce moment il y a le déguisement Netanyahou
00:30:14 qui marche pas mal pour faire peur. Vous voyez qui c'est ?
00:30:16 Une sorte de nazi mais sans prépuce.
00:30:18 - Une sorte
00:30:20 de nazi mais sans prépuce, est-ce que c'est revenu jusqu'en
00:30:22 Israël ou pas ? - Tout à fait.
00:30:24 Tout à fait, c'est très commenté.
00:30:26 Vous savez, avec les réseaux sociaux,
00:30:28 avec Internet et avec
00:30:30 la communication de l'ennui,
00:30:32 évidemment, on en parle depuis
00:30:34 ce matin.
00:30:36 Bon, ceux qui
00:30:38 sont pour la liberté d'expression
00:30:40 et d'ailleurs c'est la plupart, disent
00:30:42 c'est très intéressant, on se dirait
00:30:44 ces Radio Paris en 42,
00:30:46 on refait des bonnes blagues.
00:30:48 - On n'est pas obligé d'opposer un point Godwin à un autre
00:30:50 mais ceci dit, effectivement,
00:30:52 ça a fait scandale.
00:30:54 - Oui, c'est ça, il ne faut pas
00:30:56 tomber dans le point Bogus.
00:30:58 Moi, je suis totalement, comme vous le savez, pour l'indemnité
00:31:00 d'expression, vous savez Jean-Marie,
00:31:02 chez nous, c'est ce qu'on pratique.
00:31:04 Maintenant, écoutez, on a les plaisanteries
00:31:06 qu'on peut ou les plaisanteries qu'on veut.
00:31:08 Mais en fait,
00:31:10 c'est surtout l'histoire
00:31:12 des étoiles.
00:31:14 Parce qu'on en a vu des étoiles, vous savez,
00:31:16 apposées sur des immeubles ou des appartements
00:31:18 parce qu'il n'y a pas eu que Paris, apparemment
00:31:20 il y a eu Berlin.
00:31:22 C'est intéressant de voir des étoiles.
00:31:24 Alors, vous savez, et c'est intéressant
00:31:26 que vous parlez de ça, parce que ici,
00:31:28 on a l'impression que l'histoire
00:31:30 refait surface. Vous allez me dire "mais l'histoire n'a jamais
00:31:32 été abandonnée".
00:31:34 Oui, mais encore une fois,
00:31:36 il y avait ce sentiment
00:31:38 d'invincibilité mais surtout de sécurité.
00:31:40 Et là, ils se disent "bon,
00:31:42 bon", et c'est ça qu'ils...
00:31:44 Alors, ils veulent, ça y est, c'est à nouveau
00:31:46 la chasse aux Juifs. C'est perçu
00:31:48 en tout cas par certains comme ça,
00:31:50 en disant "est-ce que, voilà, on veut quoi ?
00:31:52 On veut... on fait
00:31:54 les histoires de David, on veut quoi ?"
00:31:56 Et justement,
00:31:58 des personnes à qui on parlait hier soir,
00:32:00 ils disent "vous
00:32:02 croyez que c'est uniquement ici,
00:32:04 mais vous allez voir chez vous". C'était avant
00:32:06 qu'on sache l'histoire des étoiles et compagnie.
00:32:08 Donc, il y a,
00:32:10 eux, ici, en tout cas, c'est extrêmement
00:32:12 vécu comme
00:32:14 la Réunion nationale,
00:32:16 ça va rester ou pas, je ne sais pas,
00:32:18 mais c'est vécu aussi en disant "mais qu'est-ce
00:32:20 qui se passe en Europe ?"
00:32:22 C'est surtout l'histoire des étoiles
00:32:24 qui a fait beaucoup de...
00:32:26 - C'est de très loin les plus symboliques. Rappelons d'ailleurs
00:32:28 que, dans ce contexte, la délégation israélienne
00:32:30 au Conseil de sécurité des Nations Unies s'est
00:32:32 présentée elle-même avec des étoiles
00:32:34 de David sur sa veste.
00:32:36 C'est globalement l'état
00:32:38 d'esprit qui règne en ce moment.
00:32:40 - Voilà. Alors, évidemment, on peut dire que
00:32:42 c'est du symbolisme de communication,
00:32:44 mais d'un autre côté, incontestablement,
00:32:46 beaucoup de gens,
00:32:48 en tout cas parmi ceux que j'ai vus, qui ne pensaient
00:32:50 pas du tout à tout ça, je vous dis,
00:32:52 l'histoire...
00:32:54 Je disais souvent que le réel frappe
00:32:56 à la porte. Là, c'est l'histoire qui a enfoncé
00:32:58 la porte. Et c'est vraiment vécu comme ça.
00:33:00 Et puis, je voulais vous dire, Jean-Marie,
00:33:02 je ne sais pas si je l'ai rencontrée hier soir,
00:33:04 je me suis un peu baladé dans Tel Aviv, qui est vraiment
00:33:06 pas du tout, je l'avais dit, le Tel Aviv
00:33:08 d'habitude. - C'est une ville
00:33:10 festive d'habitude, donc
00:33:12 raison pour laquelle vous y êtes allé beaucoup auparavant,
00:33:14 d'ailleurs, mais l'ambiance a complètement
00:33:16 changé. - Voilà. Et j'ai
00:33:18 rencontré dans un café deux
00:33:20 Arabes Israéliens, avec qui
00:33:22 justement j'ai commencé à discuter, etc.
00:33:24 Alors, c'est intéressant, parce
00:33:26 que ce que eux m'ont dit,
00:33:28 ils apprennent pas du tout, en tout cas,
00:33:30 évidemment, on parlait à un livre,
00:33:32 je ne sais pas qui je suis, je ne me suis pas présenté comme
00:33:34 journaliste, on a discuté
00:33:36 en anglais, évidemment, parce que...
00:33:38 et en arabe aussi, comme vous le savez,
00:33:40 je parle l'arabe un peu.
00:33:42 Et ce qu'ils m'ont dit, c'est intéressant,
00:33:44 parce que eux disaient,
00:33:46 oui, ils se condamnaient, enfin, c'était
00:33:48 assez lamentable ce qui s'est passé,
00:33:50 mais, mais, disait-il,
00:33:52 écoutez, la question palestinienne
00:33:54 était enterrée, et
00:33:56 elle refait surface.
00:33:58 Elle refait surface, on ne parlait plus,
00:34:00 on pensait que la Palestine, c'était par
00:34:02 persé profit, et malheureusement,
00:34:04 disait-il, et bien écoutez,
00:34:06 il fallait en parler, mais je lui ai dit,
00:34:08 pourquoi est-ce qu'il fallait en parler de cette façon ?
00:34:10 Il dit, le problème, c'est que
00:34:12 personne ne le défend, y compris,
00:34:14 c'est-à-dire, disaient-ils, eux, y compris
00:34:16 les pays arabes, qui font des grands proclamations,
00:34:18 qui font des grands trucs,
00:34:20 mais en fait, il ne se passe rien,
00:34:22 c'est toujours des mots,
00:34:24 alors du fric, oui, ça, ils donnent du fric,
00:34:26 au Hamas et compagnie,
00:34:28 mais, il dit, nous nous sentons complètement
00:34:30 nous, on est arabe-israélien,
00:34:32 et on se considère
00:34:34 comme arabe-israélien, et il dit,
00:34:36 nous tenons aux deux qualifications,
00:34:38 il dit, mais le problème,
00:34:40 c'est que,
00:34:42 rien n'est réglé, et tant que ce problème
00:34:44 palestinien ne sera pas réglé,
00:34:46 je lui ai dit, oui, mais vous avez vu que
00:34:48 le fossé va devenir de plus en plus
00:34:50 compliqué, là, on entre
00:34:52 dans un tunnel, j'espère que ça ne va pas
00:34:54 arrêter, vous m'entendez bien ? - Oui, on vous entend
00:34:56 très bien, et on vous écoute religieusement, si j'ose dire.
00:34:58 - Ah ah ah !
00:35:00 Donc,
00:35:02 c'était intéressant, parce que, alors je lui ai dit,
00:35:04 mais vous, vous vous sentez arabe, plutôt
00:35:06 israélien, il dit les deux,
00:35:08 il dit, nous, on se considère des députés arabes,
00:35:10 etc., on se sent les deux,
00:35:12 mais, effectivement,
00:35:14 on sent que rien n'avance,
00:35:16 et qu'on laisse faire, et que
00:35:18 là, ce qui s'est passé,
00:35:20 c'est terrible, mais ça remet
00:35:22 effectivement sur le tapis
00:35:24 ce qui se passe, et qu'on a
00:35:26 essayé d'enterrer de tous les côtés.
00:35:28 - Oui, alors quelle solution pour la sortie ?
00:35:30 Est-ce qu'on entrevoit la sortie
00:35:32 de crise, ou pas ?
00:35:34 - Alors, écoutez, pour le moment,
00:35:36 très sincèrement, personne,
00:35:38 enfin, tous les gens qu'on a,
00:35:40 disent, il y aura une sortie de
00:35:42 crise, mais c'est ni demain, ni
00:35:44 après-demain. C'est-à-dire que, quand je
00:35:46 l'ai dit hier, il y a deux choses,
00:35:48 ils considèrent tous que,
00:35:50 tant que le Gaza
00:35:52 sera sous la direction du Hamas,
00:35:54 on ne pourra rien faire, alors je dis, oui,
00:35:56 mais comment, etc., vous savez, on a
00:35:58 parlé du fioul, on a parlé de tout ça,
00:36:00 vous savez qu'ils ont fait une ville, le Hamas,
00:36:02 à l'intra-sous, on le sait,
00:36:04 une ville souterraine, 50 mètres
00:36:06 en dessous, et pour percer
00:36:08 la chose, ça va être difficile.
00:36:10 Donc, tout le monde parle, en tout cas, ici,
00:36:12 en période de
00:36:14 mois, voire, voire
00:36:16 même d'années. En tout cas, là,
00:36:18 ils disent, bon, ça va être long,
00:36:20 c'est pas du tout, cessez le feu,
00:36:22 tout le monde veut qu'on fasse un cessez-le-feu,
00:36:24 mais l'impression,
00:36:26 ce n'est pas ça, et puis, il faut savoir, Jean-Marie, je ne sais pas
00:36:28 si vous le savez, il y a
00:36:30 une flottille au Moyen-Orient
00:36:32 qu'on n'a pas vue depuis, en 1945,
00:36:34 et je pèse mes mots,
00:36:36 aujourd'hui, il y a non seulement des Américains,
00:36:38 mais il y a des Français, il y a des Anglais,
00:36:40 il y a une flottille en
00:36:42 Méditerranée orientale,
00:36:44 comme on ne l'avait pas vue, et du côté du
00:36:46 Golfe, comme on ne l'avait pas vue depuis
00:36:48 très, très, très, très longtemps.
00:36:50 Donc, qu'est-ce que ça va donner ? Est-ce qu'on envisage
00:36:52 une guerre régionale ? Je n'en sais rien.
00:36:54 Pour le moment, ça ne
00:36:56 bouge pas. On
00:36:58 ne croit pas que le
00:37:00 Valais-Solaire va intervenir, en tout cas, tout de suite.
00:37:02 Sans l'accord de l'Iran, il n'interviendra
00:37:04 pas, mais tout est possible.
00:37:06 Si vous voulez, on est dans la période où on sent
00:37:08 chez eux, ils disent "l'histoire,
00:37:10 elle a commencé". - Et l'histoire est en train de basculer,
00:37:12 justement. - Voilà.
00:37:14 Alors, exactement. Ils disent "nous sommes
00:37:16 en guerre, ce n'est pas une opération,
00:37:18 nous sommes en guerre", et deuxièmement,
00:37:20 plusieurs
00:37:22 politiques,
00:37:24 de gendarmes de stratégie,
00:37:26 ils sont allés jusqu'à dire
00:37:28 "nous sommes dans notre deuxième
00:37:30 guerre d'indépendance". La première
00:37:32 guerre d'indépendance a eu lieu en 1948,
00:37:34 celle-là, c'est la seconde.
00:37:36 C'est assez étonnant, mais on a entendu
00:37:38 ça de plusieurs personnes. - Il faut dire
00:37:40 d'ailleurs que c'est la première fois que les hostilités
00:37:42 reprennent au sol sur le territoire israélien
00:37:44 depuis précisément cette guerre,
00:37:46 puisque le front avait été considérablement éloigné
00:37:48 pendant les deux autres qui avaient suivi.
00:37:50 Merci beaucoup André Bercoff pour cet éclairage.
00:37:52 Restez prudent, quand même, à la suite de votre périple
00:37:54 en Israël. On vous retrouvera demain
00:37:56 à midi et demi, toujours en direct sur Sud Radio,
00:37:58 envoyé spécial en Israël. Vous serez où demain ?
00:38:00 - Merci à vous.
00:38:02 Demain, nous allons
00:38:04 visiter
00:38:06 des familles d'otages.
00:38:08 Dans la province,
00:38:10 nous allons rencontrer des familles
00:38:12 de personnes qui sont, voilà, prises
00:38:14 en otage à Gaza. - Eh bien, bon courage à eux,
00:38:16 bon courage à vous aussi,
00:38:18 et à demain sur Sud Radio. Bercoff dans tous
00:38:20 ses états, envoyé spécial jusqu'à demain
00:38:22 en Israël. La suite de cette émission.
00:38:24 Sud Radio Bercoff,
00:38:26 dans tous ses états,
00:38:28 le face à face. - 13h03
00:38:30 sur Sud Radio, l'heure pour nous de retrouver
00:38:32 notre invité aujourd'hui pour ce face à face,
00:38:34 Jean-Marie Bordry. Vous recevez Elie Korschia,
00:38:36 avocat et présidente du Consistoire Central
00:38:38 israélite de France. Bonjour.
00:38:40 - Et bienvenue à vous Elie Korschia sur Sud Radio.
00:38:42 J'imagine que vous auriez voulu
00:38:44 vous rendre sur Sud Radio dans d'autres
00:38:46 circonstances. Malgré tout,
00:38:48 ce à quoi nous assistons est absolument vertigineux,
00:38:50 puisque en quelques jours, on a vu revenir
00:38:52 des peintures d'étoiles
00:38:54 de David sur une soixantaine, je le redis,
00:38:56 de bâtiments dans
00:38:58 le 14ème arrondissement de Paris.
00:39:00 Des banques et des maisons.
00:39:02 Ça a été aussi le cas à Aubervilliers,
00:39:04 ça a été aussi le cas à Saint-Ouen.
00:39:06 Alors, on va dire cette phrase éculée que nous avons tous
00:39:08 entendues 12 000 fois
00:39:10 au cours de notre vie à chacun. Ça nous rappelle
00:39:12 les heures les plus sombres de notre histoire. Concrètement, c'est quand même
00:39:14 ce que ça nous rappelle. - Oui, bien sûr.
00:39:16 Il n'y a pas d'autre mot.
00:39:18 On pensait ne plus jamais
00:39:20 avoir à subir de telles choses.
00:39:22 On est en France, on est dans un des
00:39:24 plus beaux pays du monde. Nous sommes français,
00:39:26 nous sommes heureux de vivre en France
00:39:28 et de ce que représente notre pays.
00:39:30 Et on ne pouvait pas imaginer
00:39:32 80 ans après la période de la Seconde Guerre mondiale
00:39:34 qu'on allait revivre à Paris,
00:39:36 en région parisienne,
00:39:38 dans les rues que nous fréquentons,
00:39:40 des immeubles où certaines,
00:39:42 ou certains vont venir lâchement
00:39:44 taguer des étoiles
00:39:46 de David pour essayer
00:39:48 de disséminer ce virus,
00:39:50 ce poison de l'antisémitisme.
00:39:52 J'ai un ami ce matin
00:39:54 qui m'a envoyé une de
00:39:56 ces images en me disant
00:39:58 ce que ma mère, ce que ma maman, qui a 84 ans,
00:40:00 a découvert
00:40:02 lorsqu'elle est sortie de chez elle ce matin
00:40:04 sur la façade de son immeuble.
00:40:06 - Et ce qu'elle a découvert, c'était une de ces fameuses
00:40:08 étoiles de David. - Exactement.
00:40:10 - Peinte avec un pochoir, d'ailleurs c'est de la même couleur, c'est probablement
00:40:12 la même personne qui a fait ça, en tout cas le même groupe
00:40:14 qui a perpétré cela.
00:40:16 J'imagine et j'espère que
00:40:18 cette dame a porté plainte.
00:40:20 - Oui, de toute façon, toutes les mesures sont en train d'être prises
00:40:22 pour que les plaintes puissent être déposées.
00:40:24 L'enquête est déjà
00:40:26 en cours et effectivement
00:40:28 ça contribue, si vous voulez,
00:40:30 à créer, avec d'autres choses, on va en parler évidemment
00:40:32 ensemble, mais ça contribue à créer
00:40:34 un climat qui n'est pas digne
00:40:36 de notre République, des valeurs que l'on
00:40:38 porte et j'espère bien
00:40:40 que cela va s'arrêter parce que
00:40:42 jour après jour, on a
00:40:44 des actes antisémites qui se démultiplient
00:40:46 et en trois semaines, je crois qu'on a
00:40:48 dépassé ce que d'habitude
00:40:50 on a en un an et déjà, c'était déjà beaucoup.
00:40:52 - Et on en est à plusieurs centaines d'interpellations,
00:40:54 c'est assez vertigineux, pour l'instant la police
00:40:56 arrive à suivre, malgré tout c'est malheureusement
00:40:58 une course aux poursuites, on a assisté en plus il y a
00:41:00 quelques heures dans le RER en Ile-de-France
00:41:02 à une scène absolument
00:41:04 effroyable, puisque une femme en voile intégrale
00:41:06 s'est mise à crier
00:41:08 à la haque-barre, à la menacer des policiers
00:41:10 qui ont ouvert le feu sur elle
00:41:12 son pronostic vital est toujours
00:41:14 engagé, on n'a pas retrouvé de ceinture d'explosif
00:41:16 sous son voile, mais concrètement
00:41:18 c'est clairement ce dont les policiers avaient peur
00:41:20 tout le monde a un petit peu peur en ce moment
00:41:22 - Bien sûr, il ne faut pas oublier qu'il y a encore
00:41:24 quelques jours
00:41:26 nous avons eu ce professeur, Dominique
00:41:28 Bernard, qui se fait assassiner
00:41:30 encore une fois par l'islamisme
00:41:32 radical qui a frappé dans notre pays
00:41:34 donc il faut vraiment avoir conscience
00:41:36 et là ça n'avait strictement rien à voir
00:41:38 avec ce qui se passe au Proche-Orient
00:41:40 ou en Israël avec les attaques du Hamas
00:41:42 mais on sait bien qu'aujourd'hui
00:41:44 il y a ce radicalisme
00:41:46 qui peut frapper à tous les coins de rue
00:41:48 et cette femme qui menaçait
00:41:50 de se faire exploser dans une rame
00:41:52 de métro avec les policiers qui sont face à elle
00:41:54 et qui craignaient aussi pour leur vie
00:41:56 c'est quelque chose qui est particulièrement
00:41:58 qui rajoute à ce climat anxiogène
00:42:00 particulier qu'on est en train de vivre
00:42:02 - Et à ce climat de tension, parlons
00:42:04 de ceux que vous représentez, je le rappelle
00:42:06 vous êtes le président du Consistoire central israélite
00:42:08 de France, pour tous ceux qui sont peu familiers
00:42:10 avec l'organisation de la communauté
00:42:12 et qui confondent un petit peu le CRIF
00:42:14 le Consistoire, le Grand Rabbin de France
00:42:16 votre organisation régit
00:42:18 l'organisation du culte dans tout le pays
00:42:20 les synagogues par exemple
00:42:22 - C'est ça, elle a été créée en 1808
00:42:24 c'est la plus ancienne, la plus illustre institution
00:42:26 juive dans la communauté
00:42:28 puisque Napoléon avait voulu
00:42:30 régir le culte juif
00:42:32 dès 1808 avec la création
00:42:34 du Consistoire, et nous fédérons
00:42:36 à travers toutes les régions de France
00:42:38 les synagogues, les communautés juives qui font vivre
00:42:40 le judaïsme à travers la France
00:42:42 et qui est un modèle, je crois que ça avait été rappelé
00:42:44 à de nombreuses reprises par les hommes politiques
00:42:46 et les présidents de la République
00:42:48 qui est un modèle d'intégration totale
00:42:50 ça n'a rien de communautariste
00:42:52 c'est une communauté totalement ancrée
00:42:54 dans la communauté nationale
00:42:56 et je crois que c'est ce qu'on fait depuis
00:42:58 plus de 215 ans - Et justement
00:43:00 cette communauté et ces synagogues
00:43:02 et ces lieux de culte, aujourd'hui
00:43:04 vivent presque tous sous protection
00:43:06 - Oui, alors évidemment
00:43:08 pas toute la journée parce qu'il y a des moyens
00:43:10 qui sont ceux de l'État
00:43:12 mais je veux remercier ici, à cette antenne
00:43:14 avec vous aujourd'hui, le travail
00:43:16 exceptionnel qui est réalisé par les forces de l'ordre
00:43:18 notamment sous l'impulsion du ministre
00:43:20 de l'Intérieur et des services du ministère
00:43:22 parce que ce sont 10 000 policiers
00:43:24 et gendarmes qui ont été mobilisés
00:43:26 dès après le 7 octobre, parce que nous savions
00:43:28 dès lors qu'il y a eu
00:43:30 ces attaques terroristes et cette
00:43:32 guerre déclenchée en Israël par le mouvement terroriste
00:43:34 Hamas, nous savions nécessairement
00:43:36 qu'il y aurait des répercussions
00:43:38 malheureusement sur notre sol, ici
00:43:40 en France, pour des Juifs français
00:43:42 et les français qui sont
00:43:44 aujourd'hui en train malheureusement de
00:43:46 payer avec cet antisionisme
00:43:48 qui est finalement le
00:43:50 nouveau visage, ou en tout cas
00:43:52 un des nouveaux visages de l'antisémitisme
00:43:54 très clairement, puisque tout ce qu'on voit aujourd'hui
00:43:56 ce n'est pas tellement de l'antisionisme, c'est avant tout
00:43:58 la haine des Juifs et la haine
00:44:00 malheureusement encore une fois
00:44:02 qui est manifestée par l'antisémitisme. - Chose intéressante
00:44:04 d'ailleurs, pendant des années on nous a expliqué que
00:44:06 l'antisionisme c'était l'opposition à Israël, rien
00:44:08 à voir avec le racisme visant les Juifs
00:44:10 à savoir l'antisémitisme, force est de constater
00:44:12 que ceux qui contestent la contre-offensive
00:44:14 en tout cas israélienne
00:44:16 en viennent, pour certains d'entre eux
00:44:18 évidemment, à peindre des
00:44:20 étoiles de David sur des maisons ou sur des
00:44:22 banques, ou alors à menacer
00:44:24 des rabbins, tiens comme cet extrait que je vais
00:44:26 vous faire écouter, c'était sur TikTok
00:44:28 il y a quelques heures, l'auteur de ce message
00:44:30 on en a flotté une partie pour reconnaître
00:44:32 personne, l'auteur de ce message a été
00:44:34 interpellé malgré tout
00:44:36 - On doit la force toujours
00:44:38 je vois que
00:44:40 personne ne bouge, la Palestine
00:44:42 je vois que l'ONU
00:44:44 baisse les bras
00:44:46 le peuple est lu
00:44:48 ok, donc on va
00:44:50 s'adresser aux raves
00:44:52 salut
00:44:54 on a les adresses
00:44:56 à Saint-Paul dans les immeubles
00:44:58 à Levalois
00:45:00 à Neuilly
00:45:02 tu vois, on parle pas beaucoup
00:45:04 ...
00:45:06 j'espère que t'as compris
00:45:08 donc mets une pause
00:45:10 avant que ça
00:45:12 devienne très compliqué
00:45:14 et la suite va être très compliquée
00:45:16 - Nous on a compris
00:45:18 en tout cas nous on a compris et la police aussi
00:45:20 a compris puisque l'homme a été
00:45:22 interpellé
00:45:24 j'aimerais qu'on s'arrête aussi sur une petite mimique qu'a cet homme
00:45:26 quand il parle du peuple élu
00:45:28 donc des juifs et qu'il a cette petite
00:45:30 mimique où il fait le son de quelqu'un
00:45:32 qui embrasse mourriement
00:45:34 c'était un gimmick de Dieu donné dans ses sketchs
00:45:36 lorsqu'il parlait notamment de la Shoah
00:45:38 juste avant d'entonner la chanson "Shoah, Nanas"
00:45:40 qui était une reprise de très mauvais goût de la chanson
00:45:42 de Carlos, voilà où on en est
00:45:44 aujourd'hui, j'imagine que c'est pas un cas isolé
00:45:46 on voit ça sur nos réseaux sociaux
00:45:48 - Bien sûr, et c'est effrayant
00:45:50 il faut que celles et ceux qui nous écoutent
00:45:52 en ce moment comprennent que cette
00:45:54 déferlante de propos
00:45:56 voire de menaces
00:45:58 et là c'était clairement des menaces
00:46:00 c'est pour ça que cette personne a été
00:46:02 rapidement arrêtée et mise en garde à vue
00:46:04 et les services de police ont été
00:46:06 très diligents à ce sujet
00:46:08 il faut savoir que ce type de propos
00:46:10 c'est du quotidien aujourd'hui
00:46:12 et que chaque jour qui passe
00:46:14 ce sont des actes
00:46:16 comme cela, antisémites
00:46:18 je vais vous donner un chiffre, il y a eu plus de 400 personnes
00:46:20 qui ont été interpellées depuis le 7 octobre
00:46:22 c'est vertigineux
00:46:24 il y a eu plus de 800 actes antisémites
00:46:26 qui ont été recensés, sur ces actes antisémites
00:46:28 plus de la moitié concernent
00:46:30 des atteintes aux personnes
00:46:32 quand je dis atteintes aux personnes, ce n'est pas des
00:46:34 tags, ce ne sont pas des insultes
00:46:36 ce sont vraiment des insultes
00:46:38 des menaces, et certaines avec armes
00:46:40 et des agressions
00:46:42 donc c'est pour ça qu'il faut avoir une tolérance zéro
00:46:44 en la matière, il faut déposer plainte à chaque fois
00:46:46 il faut que ce genre d'individus
00:46:48 qui n'ont pas sa place
00:46:50 dans ce qui fait aujourd'hui les valeurs de notre pays
00:46:52 et de notre république, il faut que ces individus
00:46:54 à chaque fois soient poursuivis et soient condamnés
00:46:56 - Et à défaut en tout cas
00:46:58 de décourager ces actes, autant qu'il y a un petit peu
00:47:00 de dissuasion, c'est à dire qu'on voit
00:47:02 ce qu'on risque quand on s'en prend à son compatriote
00:47:04 quelle que soit sa religion
00:47:06 on va parler justement du dialogue entre les différentes
00:47:08 religions dans ce pays, le vivre ensemble
00:47:10 est-ce que cela existe encore ? Restez avec nous
00:47:12 Élie Corchière, je rappelle que vous êtes avocat, président du
00:47:14 Consistoire Central Israélite de France
00:47:16 on se retrouve dans quelques instants sur Sud Radio
00:47:18 - On se face à la remontée
00:47:20 le retour face au retour de
00:47:22 l'antisémitisme, ces étoiles de David taguées un peu
00:47:24 partout dans le 14ème arrondissement de
00:47:26 Paris mais aussi en Ile-de-France, en Seine-Saint-Denis
00:47:28 ces menaces reçues chaque jour
00:47:30 par les lieux de culte israélites
00:47:32 et non israéliens, on est en France
00:47:34 on en parle avec notre invitée exceptionnelle aujourd'hui
00:47:36 Élie Corchière, avocat et président du
00:47:38 Consistoire Central Israélite de France
00:47:40 vous êtes toujours avec nous
00:47:42 Élie Corchière, on parlait du vivre ensemble
00:47:44 alors là pour le coup c'est vivre face à face
00:47:46 ou côte à côte, je ne sais pas, mais ensemble
00:47:48 de manière assez difficile
00:47:50 on peut parler aussi de ce climat
00:47:52 assez anxiogène, vous l'évoquiez
00:47:54 vous-même, et en même temps
00:47:56 on entend parfois des choses qui
00:47:58 veulent être de l'humour, en tout cas des sketchs
00:48:00 et qui parfois font scandale, c'était sur le service
00:48:02 public ce week-end
00:48:04 - On force toujours
00:48:06 - Alors on va l'écouter
00:48:08 - Alors Halloween, Halloween approche et tout le monde
00:48:10 commence à chercher un déguisement pour faire peur
00:48:12 en ce moment il y a le déguisement Netanyahou
00:48:14 qui marche pas mal pour faire peur
00:48:16 une sorte de nazi mais sans prépuce
00:48:18 - Alors
00:48:20 c'était
00:48:22 l'humoriste Guillaume Meurisse
00:48:24 qui était sur le service public, chez nos confrères
00:48:26 du service public, est-ce que cette blague est antisémite
00:48:28 Élie Corchière ? - Oui, bien sûr
00:48:30 non seulement elle est déplacée
00:48:32 mais elle est antisémite
00:48:34 vous savez, dans la période
00:48:36 actuelle, comparée
00:48:38 à un homme politique israélien, mais on est dans une démocratie
00:48:40 qu'on soit d'accord avec sa politique ou pas
00:48:42 c'est une chose, mais le comparer
00:48:44 à un nazi, alors qu'aujourd'hui l'état
00:48:46 d'Israël a un
00:48:48 conseil de guerre avec des hommes politiques
00:48:50 de l'opposition de la majorité
00:48:52 leur objectif est ensemble de vaincre
00:48:54 le terrorisme du Hamas
00:48:56 quand on voit qu'on le compare à un nazi
00:48:58 sans prépuce
00:49:00 regardez l'expression "nazi sans prépuce"
00:49:02 il est évident que celles et ceux qui nous
00:49:04 écoutent doivent comprendre, évidemment c'est logique
00:49:06 que c'est de l'antisémitisme
00:49:08 je ne sais pas si ça s'est voulu drôle
00:49:10 au départ, je ne sais pas
00:49:12 c'est un humoriste, donc moi vous savez
00:49:14 je chéris la liberté d'expression
00:49:16 dans notre pays
00:49:18 - Est-ce qu'il avait le droit de le faire dans ce cas-là ?
00:49:20 - Vous savez, s'il y a une plainte
00:49:22 on verra dans ce cadre-là, moi aujourd'hui
00:49:24 je ne me positionnerai pas sur le terrain
00:49:26 juridique, je me positionnerai
00:49:28 plutôt sur le terrain
00:49:30 de la morale, et la morale
00:49:32 me dit que lorsqu'on fait ce type
00:49:34 de blagues avec
00:49:36 un humour désastreux
00:49:38 on met de l'huile sur le feu
00:49:40 en faisant passer
00:49:42 un politique israélien, encore une fois qu'on aime ou pas
00:49:44 sa politique, comme un nazi
00:49:46 et quand on rajoute "sans prépuce"
00:49:48 c'est vraiment le désigner en tant que juif
00:49:50 en tant que personne circoncise
00:49:52 et donc évidemment, par rapport à un
00:49:54 réflexe antisémite évident
00:49:56 - Un réflexe en tout cas qui a fait rire
00:49:58 l'assistance, ça peut s'entendre en tout cas
00:50:00 sur ce qu'on vous a proposé d'écouter
00:50:02 qu'est-ce qu'on peut dire
00:50:04 et qu'est-ce qu'on ne peut pas dire en ce moment ?
00:50:06 Une des remarques qui nous revient souvent, y compris sur Sud Radio
00:50:08 c'est "vous ne parlez
00:50:10 beaucoup des souffrances des
00:50:12 civils israéliens qui ont eu lieu
00:50:14 lors du pogrom du 7 octobre perpétré par le Hamas
00:50:16 mais vous parlez moins
00:50:18 - c'est faux d'ailleurs - des souffrances des civils
00:50:20 dans la bande de Gaza, qui vivent sous les bombes
00:50:22 de l'armée israélienne. Est-ce que
00:50:24 c'est aussi un reproche qui vous est parfois adressé
00:50:26 lorsque vous discutez avec tout un chacun
00:50:28 dans ce pays ?
00:50:30 - C'est deux choses effectivement qui sont très différentes
00:50:32 il faut parler de tout
00:50:34 évidemment que ce qui se passe aujourd'hui en Israël
00:50:36 c'est une préoccupation
00:50:38 de tous les instants
00:50:40 et il est évident qu'il faut tout faire
00:50:42 même si dans une guerre il y a des morts malheureusement
00:50:44 mais qui a déclenché la guerre, évidemment c'est le Hamas
00:50:46 et quand le Hamas déclenche cette guerre, il sait très bien
00:50:48 - parce que c'est un mouvement terroriste -
00:50:50 il sait très bien qu'en menant cette opération
00:50:52 de guerre le 7 octobre, en déclenchant
00:50:54 cette guerre sur le sol d'Israël
00:50:56 en tuant ses enfants, en tuant ses femmes
00:50:58 en tuant ses hommes, en tuant ses vieillards
00:51:00 j'étais en Israël la semaine dernière
00:51:02 je peux vous dire que c'est atroce
00:51:04 ce qui s'est passé et Israël a eu raison
00:51:06 je fais une parenthèse, une incise ici
00:51:08 Israël a eu raison de montrer à toute la presse
00:51:10 les images
00:51:12 notamment filmées par les Go-Pro des terroristes
00:51:14 qui ont commis ces massacres
00:51:16 parce qu'effectivement il savait très bien
00:51:18 qu'il y allait avoir une guerre
00:51:20 qui allait s'en suivre et que évidemment il allait avoir
00:51:22 des civils tués
00:51:24 mais si j'ose dire, le Hamas se moque
00:51:26 complètement des civils, puisque de toute façon
00:51:28 il s'est servi précédemment des civils et encore aujourd'hui
00:51:30 comme bouclier humain et la plupart
00:51:32 de ses dirigeants se cachent derrière des bâtiments
00:51:34 publics où il y a des civils
00:51:36 donc évidemment c'est triste ce qui est
00:51:38 en train de se passer, chaque mort
00:51:40 civile compte
00:51:42 maintenant il y a une guerre à mener pour l'état d'Israël
00:51:44 aujourd'hui en son sein et lorsque
00:51:46 Joe Biden a dit, rappelez-vous, il y a quelques jours quand il était en visite
00:51:48 en Israël, ce que vous avez vécu
00:51:50 c'est 15 fois ce que nous on a vécu
00:51:52 avec le 11 septembre à l'échelle du pays
00:51:54 de ce petit pays qu'est Israël
00:51:56 ça montre bien qu'effectivement
00:51:58 Israël a une guerre, un combat à mener
00:52:00 et ce combat c'est avant tout d'éliminer
00:52:02 les terroristes du Hamas
00:52:04 - Alors important quand même, Joe Biden avait ajouté
00:52:06 s'il vous plaît, il s'adressait aux Israéliens, ne recommettez pas
00:52:08 les erreurs que nous avons
00:52:10 commis nous-mêmes américains après le
00:52:12 11 septembre en déclenchant une puis une
00:52:14 deuxième guerre d'ailleurs en Irak
00:52:16 concrètement on est dans une situation
00:52:18 où le Hamas n'a probablement plus les moyens
00:52:20 militaires
00:52:22 d'opérer ce qu'il a opéré le 7 octobre
00:52:24 sur le territoire israélien, ça veut dire que les images
00:52:26 de civils israéliens torturés
00:52:28 il n'y en aura plus, en revanche pendant des
00:52:30 semaines, parce que la guerre sera très longue, il y aura
00:52:32 des images, quoi que vous fassiez et quelles
00:52:34 qu'en soient les raisons, de civils palestiniens
00:52:36 qui mourront sous les bombes, qui iront
00:52:38 des bébés en pleurs dans des
00:52:40 ambulances ou alors
00:52:42 dans des hôpitaux parfois, qui pourront recevoir des requêtes
00:52:44 quelle que soit la provenance
00:52:46 c'est un contexte qui sera de plus en plus difficile
00:52:48 notamment pour Israël mais aussi
00:52:50 pour les juifs de France parce que c'est à vous
00:52:52 qu'on les reprochera quand on sera antisémite
00:52:54 - Oui bien sûr
00:52:56 d'abord il faut savoir une chose, c'est que
00:52:58 par rapport à ce qui se passe aujourd'hui en Israël
00:53:00 vous parliez des moyens du Hamas
00:53:02 on a quand même des moyens énormes
00:53:04 qui ont été déployés
00:53:06 7000 requêtes qui ont été
00:53:08 tirées depuis la bande de Gaza sur Israël
00:53:10 7000 requêtes
00:53:12 c'est une logistique
00:53:14 alors on sait très bien, il y a l'Iran, il y a le Hezbollah
00:53:16 il y a d'autres soutiens derrière
00:53:18 mais il faut savoir que la logistique de guerre
00:53:20 qui a été cette fois-ci apportée au Hamas
00:53:22 est sans précédent
00:53:24 donc évidemment Israël doit d'abord tout faire
00:53:26 pour rentrer dans la bande de Gaza
00:53:28 et tenter de détruire
00:53:30 les infrastructures pour ne pas que ça se reproduise
00:53:32 il y a aujourd'hui un combat qui est mené
00:53:34 parce que c'est la survie de l'état d'Israël
00:53:36 très clairement qui est en jeu
00:53:38 vous dites, il n'y aura peut-être pas
00:53:40 demain encore de nouveaux civils
00:53:42 qui vont se faire massacrer en Israël
00:53:44 mais parce que l'armée aujourd'hui est complètement
00:53:46 sur l'opération et ne risque pas
00:53:48 de se faire attaquer évidemment
00:53:50 - On parle de bataille de l'image
00:53:52 concrètement aujourd'hui le message selon lequel
00:53:54 Israël joue sa survie
00:53:56 c'est un message
00:53:58 qui est porté sincèrement, André Bercoff le disait
00:54:00 sur place là-bas, mais ce message est inaudible
00:54:02 pour beaucoup de français aujourd'hui qui sont
00:54:04 à brevet d'images réelles
00:54:06 de victimes civiles de ce conflit à Gaza
00:54:08 - Il y a
00:54:10 un million, plus d'un million de personnes je crois
00:54:12 un million quatre cent mille personnes aujourd'hui
00:54:14 qui depuis le 7 octobre
00:54:16 à la demande d'ailleurs puisque Israël
00:54:18 envoie des messages quasiment quotidiennement
00:54:20 dans la bande de Gaza pour demander
00:54:22 à tous les civils de Gaza
00:54:24 de partir de la zone de combat
00:54:26 de partir de Gaza City
00:54:28 où sont retranchés évidemment tous les leaders
00:54:30 et les terroristes du Hamas
00:54:32 qu'ils partent vers le sud de la bande de Gaza
00:54:34 où là évidemment ils sont plus protégés
00:54:36 un million quatre cent mille personnes se sont
00:54:38 déjà déplacées mais il faut être très clair
00:54:40 d'abord le Hamas
00:54:42 fait tout pour empêcher certaines personnes
00:54:44 de partir et deuxièmement
00:54:46 quand vous avez une densification de population
00:54:48 telle que c'est le cas dans la bande de Gaza
00:54:50 et notamment dans le nord là où il y a
00:54:52 Gaza City, il faut quand même
00:54:54 savoir que c'est une évidence qu'une telle guerre
00:54:56 va entraîner des
00:54:58 morts, y compris des morts
00:55:00 d'ailleurs du côté de l'armée israélienne
00:55:02 même si elle essaye évidemment d'agir
00:55:04 de faire en sorte d'éviter que
00:55:06 ces soldats ou soldades meurent
00:55:08 donc évidemment ça crée des difficultés
00:55:10 et ce qui est terrible, moi ce que je regrette
00:55:12 il y a une guerre qui est menée
00:55:14 là bas
00:55:16 ce qui est terrible c'est que ici
00:55:18 sur notre sol en France
00:55:20 des français comme nous
00:55:22 des citoyens de confession juive
00:55:24 et bien soient
00:55:26 comme ça attaqués sur leur judaïté
00:55:28 parce que ce qui se passe là, et c'est pour ça que l'antisionisme
00:55:30 n'a rien à voir en l'occurrence
00:55:32 et de l'antisémitisme, nous ne sommes pas
00:55:34 attaqués, nous ne sommes évidemment pas du tout
00:55:36 à 4000 kilomètres de là, nous n'avons
00:55:38 rien à voir et rien à faire d'ailleurs
00:55:40 dans ce qui est en train de se passer
00:55:42 on est des français, on n'est pas
00:55:44 aujourd'hui engagés dans cette guerre
00:55:46 mais ce qui est terrible, c'est que on voit
00:55:48 bien que derrière les attaques qui sont faites
00:55:50 c'est la haine du juif
00:55:52 qui se banalise et c'est une
00:55:54 désinhibition finalement de la parole
00:55:56 antisémite qu'on a aujourd'hui à déplorer
00:55:58 et ce que je regrette c'est que la communauté juive
00:56:00 se sent un peu seule
00:56:02 je l'avoue dans cette situation
00:56:04 j'aimerais que beaucoup, beaucoup, beaucoup
00:56:06 de nos compatriotes, de nos concitoyens
00:56:08 parce qu'on se bat toute l'année d'habitude
00:56:10 les uns avec les autres pour éviter des propos
00:56:12 ou des actes racistes et pas seulement
00:56:14 antisémites dans notre pays, je regrette
00:56:16 qu'il n'y ait pas plus de prise de parole
00:56:18 pour dire non, ce qui est en train de se passer
00:56:20 ici en France contre les juifs
00:56:22 ça nous concerne tous et ça ne concerne pas
00:56:24 que les français de confession juive
00:56:26 - Alors un bémol d'ailleurs, on a vu quand même
00:56:28 le recteur de la grande mosquée de Paris
00:56:30 s'afficher avec le grand rabbin de France
00:56:32 pour dire que
00:56:34 un bon musulman ne pouvait pas d'après lui
00:56:36 être un antisémite, donc on a eu quand même
00:56:38 ces messages de soutien - Je ne dis pas qu'il n'y a aucune réaction
00:56:40 évidemment il y a quelques réactions
00:56:42 et c'est important de le dire
00:56:44 et c'est un ami et je remercie
00:56:46 mon ami
00:56:48 Shemz d'avoir eu
00:56:50 cette position avec le grand rabbin de France
00:56:52 évidemment, mais on a besoin qu'il y ait
00:56:54 beaucoup de messages comme cela, c'est ça ce que je veux dire
00:56:56 parce que quand vous avez quelques messages et que de l'autre
00:56:58 côté vous avez une flambée sur les réseaux
00:57:00 sociaux et vous avez une flambée de messages
00:57:02 antisémites qui circulent et de menaces
00:57:04 on n'y arrive pas
00:57:06 on a besoin vraiment d'une mobilisation
00:57:08 c'est une mobilisation pour les valeurs
00:57:10 de la démocratie et de la république qu'on défend
00:57:12 - Et justement, où en est cette mobilisation ?
00:57:14 Qu'est-ce qu'on peut faire ou envisager pour essayer
00:57:16 d'enfermer tout le monde dans la même pièce
00:57:18 et d'arriver à résoudre
00:57:20 une partie de ce problème et de cette tension ?
00:57:22 On va en parler avec vous dans un instant Alicor Chia
00:57:24 restez avec nous sur Sud Radio, je rappelle
00:57:26 qu'on vous donne la parole également
00:57:28 pas pour redire ce qu'on a pu entendre dans certains
00:57:30 extraits qu'on a diffusés
00:57:32 sur Sud Radio, mais malgré tout on vous donne la parole
00:57:34 est-ce que vous aussi vous la voyez, vous la constatez
00:57:36 cette montée de l'antisémitisme ? 0 826
00:57:38 300 300, à tout de suite
00:57:40 Émission spéciale La France
00:57:42 face au retour de l'antisémitisme
00:57:44 visage découvert, sauf dans certains cas
00:57:46 d'ailleurs, mais aussi
00:57:48 en tout cas en public
00:57:50 on en parle avec notre invité exceptionnel
00:57:52 Elie Korchia, l'avocat et président
00:57:54 du Consistoire central israélite de France
00:57:56 vous parliez
00:57:58 il y a quelques instants Elie Korchia
00:58:00 du manque de soutien, concrètement
00:58:02 quel type de soutien et de qui
00:58:04 attendez-vous davantage de soutien public ?
00:58:06 Vous savez
00:58:08 je vais être honnête avec vous, on va parler
00:58:10 cash, je n'attends rien de spécial
00:58:12 j'aimerais surtout, j'aimerais
00:58:14 qu'il y ait dans la société
00:58:16 civile, des personnes qui
00:58:18 prennent la parole et qui s'expriment
00:58:20 lorsqu'on a eu des attentats dans notre pays
00:58:22 et j'ai accompagné plusieurs
00:58:24 procès, des parties civiles à plusieurs procès
00:58:26 que ce soit Toulouse et Montauban, que ce soit
00:58:28 2015, Charlie Hebdo
00:58:30 la porte de Montrouge, Hypercacher
00:58:32 on a senti quand même dans notre pays
00:58:34 qu'il y avait une véritable prise de position
00:58:36 commune, en disant
00:58:38 ce n'est pas acceptable, notre combat
00:58:40 le combat de notre génération, c'est le combat
00:58:42 contre l'islamisme radical, c'est le combat
00:58:44 contre le terrorisme. On sentait
00:58:46 qu'il y avait ça, et là
00:58:48 il y a des terroristes
00:58:50 qui n'ont pas fait un acte, qui ont déclenché
00:58:52 une guerre sur le sol israélien
00:58:54 qui d'après moi dévoie d'ailleurs complètement
00:58:56 la cause palestinienne, parce que ce que fait le Hamas
00:58:58 c'est une guerre terroriste
00:59:00 sans précédent
00:59:02 et on a l'impression que chez nous
00:59:04 en France, on essaye d'occulter ça
00:59:06 pour ne taquer qu'Israël et en même
00:59:08 temps ici maintenant avec ses actes et ses agressions
00:59:10 et ses propos antisémites
00:59:12 et ce qui m'inquiète c'est que je ne sens pas
00:59:14 dans la société civile, je le sens chez les politiques
00:59:16 franchement quasiment toute la classe politique
00:59:18 a bien conscience du moment historique
00:59:20 qu'on est en train de vivre, à part
00:59:22 quatre cas très particuliers à l'extrême gauche
00:59:24 dont on a déjà beaucoup parlé, c'est pas la peine
00:59:26 que je revienne là-dessus par calcul électoraliste
00:59:28 ou autre, mais ça je ne veux même pas en parler
00:59:30 mais 95 ou 98%
00:59:32 de la classe politique a tenu des propos très forts
00:59:34 ce qui m'inquiète c'est que
00:59:36 on ne sent pas dans la société civile
00:59:38 des personnes qui prennent la parole
00:59:40 et qui disent "ce qui se passe là-bas c'est inacceptable
00:59:42 parce que le terrorisme
00:59:44 il faut le condamner que ce soit Daesh, Al Qaïda
00:59:46 ou le Hamas, je ne vois pas la différence, il faut
00:59:48 condamner les trois, et d'un autre côté
00:59:50 ici en France, je ne vois
00:59:52 pas assez de personnes qui disent
00:59:54 "mais ça suffit, les Français
00:59:56 de confession juive qui sont dans notre pays
00:59:58 laissons-les tranquilles, laissons-les vivre tranquillement
01:00:00 et 80 ans après la Chouard on ne va pas recommencer
01:00:02 avec des étoiles dessinées ou graphitées
01:00:04 ou graffées sur les
01:00:06 sur les immeubles et prendre à part
01:00:08 une personne parce qu'elle est de confession
01:00:10 juive dans la rue pour l'agresser"
01:00:12 et ça on ne l'entend pas suffisamment. - On peut rappeler d'ailleurs
01:00:14 que l'armée israélienne s'est sentie obligée
01:00:16 de convoquer les journalistes pour leur montrer
01:00:18 les images des atrocités
01:00:20 commises le 7 octobre parce que précisément
01:00:22 des gens n'arrivent pas à imaginer que les Juifs
01:00:24 aient pu être victimes en Israël de
01:00:26 palestiniens, c'est ça concrètement. - Et c'est même pire que ça
01:00:28 c'est-à-dire que non seulement ils n'imaginent pas
01:00:30 mais on avait commencé déjà à voir des propos
01:00:32 révisionnistes dans les jours
01:00:34 qui ont suivi en disant "mais
01:00:36 finalement, est-ce que c'est vrai
01:00:38 que les terroristes ont éventré
01:00:40 des femmes enceintes
01:00:42 les tuant en enlevant leur fœtus
01:00:44 avant, est-ce que c'est vrai qu'il y a eu des décapités
01:00:46 est-ce que c'est vrai qu'il y a eu
01:00:48 des personnes âgées qui ont été
01:00:50 tuées, assassinées, violemment
01:00:52 quand on entendait
01:00:54 des choses pareilles, ça faisait
01:00:56 froid dans le dos. Donc que l'armée israélienne
01:00:58 qui avait les images, GoPro, c'est très dur
01:01:00 de savoir est-ce qu'on doit communiquer ou pas
01:01:02 mais à un moment donné, je crois qu'Israël a eu raison
01:01:04 de faire voir à tous ces
01:01:06 journalistes les images filmées
01:01:08 par les terroristes eux-mêmes pour leur dire
01:01:10 "voilà les images, regardez-les et maintenant
01:01:12 c'est votre devoir d'informer et de dire
01:01:14 la vérité"
01:01:16 sauf que les journalistes ne sont pas forcément davantage
01:01:18 crus, d'ailleurs que certains porte-parole, par conséquent
01:01:20 ceux qui auront décidé de ne pas croire ce qui s'est passé
01:01:22 refuseront de le croire
01:01:24 on se retrouve donc dans une situation particulièrement
01:01:26 compliquée dans laquelle vous vous sentez seul
01:01:28 c'est ce que vous dites, et dans laquelle les juifs
01:01:30 de France se sentent seuls
01:01:32 est-ce qu'il y en a qui veulent partir ?
01:01:34 Pour le moment non, parce que soyons
01:01:36 très clairs, le climat
01:01:38 est très anxiogène, mais
01:01:40 on continue à croire
01:01:42 aux valeurs qui sont les nôtres
01:01:44 nous sommes en France, nous voulons
01:01:46 continuer à vivre dans notre
01:01:48 pays comme nous devons le faire
01:01:50 et on ne va pas baisser les bras, et on ne veut pas tomber
01:01:52 dans le jeu de celles et ceux qui veulent
01:01:54 distiller à la fois la terreur ou l'antisémitisme
01:01:56 sur notre sol. Maintenant
01:01:58 il faut être lucide, on sait très
01:02:00 bien que la période est extrêmement angoissante
01:02:02 on sait très bien que pour les juifs de France
01:02:04 aujourd'hui, et je peux vous le dire puisque je suis au contact
01:02:06 comme vous l'avez dit, de toutes les communautés
01:02:08 juives à travers la France, je peux
01:02:10 vous dire que lorsqu'on se lève
01:02:12 le matin, c'est la radio, ce sont
01:02:14 ensuite les émissions de télévision
01:02:16 ce sont les nouvelles, ce sont les whatsapp
01:02:18 qui arrivent où on voit tel événement, tel événement
01:02:20 telle agression, tel acte antisémite
01:02:22 et effectivement le climat est extrêmement
01:02:24 lourd. Très honnêtement
01:02:26 je ne l'avais pas vécu de la sorte
01:02:28 depuis très très très
01:02:30 longtemps, et chaque
01:02:32 jour qui passe est un
01:02:34 est une difficulté à supporter
01:02:36 lorsqu'on est un français de confession juive aujourd'hui
01:02:38 mais malgré tout, et c'est la ligne de Crête
01:02:40 on ne veut pas tomber dans la psychose
01:02:42 on veut continuer à pouvoir vivre avec les valeurs
01:02:44 qui sont les nôtres, et on veut encore
01:02:46 continuer à vivre ici. Vous savez j'avais l'habitude
01:02:48 et je dis un mot là-dessus, de rappeler que
01:02:50 celles et ceux qui ont vécu la Shoah en France
01:02:52 qui ont vécu la déportation, lorsqu'ils
01:02:54 sont revenus ici, ils ne sont pas partis
01:02:56 de France. Ils sont revenus, ils ont
01:02:58 fait des familles, ils se sont mariés
01:03:00 ils ont eu des enfants, ils ont continué à croire
01:03:02 dans les valeurs qu'ils faisaient la France. Si eux l'ont fait
01:03:04 après 1945, je crois
01:03:06 qu'aujourd'hui, malgré le climat terrible
01:03:08 et anxiogène qu'on vit, on doit continuer
01:03:10 à se battre ici, parce que c'est notre pays.
01:03:12 Et puis pardonnez peut-être le cynisme
01:03:14 de ma remarque, mais le 7 octobre a montré
01:03:16 finalement que quel que soit le climat en France
01:03:18 les juifs n'étaient pas forcément davantage en sécurité
01:03:20 en Israël, compte tenu des exactions
01:03:22 du Hamas. Le combat qui se passe
01:03:24 aujourd'hui, c'est un combat des
01:03:26 citoyens qui sont des démocrates
01:03:28 face au tenant de l'obscurantisme et du terrorisme
01:03:30 il est valable en Israël avec la guerre
01:03:32 comme en Israël contre le Hamas, il est valable ici
01:03:34 il est valable en Angleterre, en Allemagne et aux Etats-Unis
01:03:36 ainsi que dans tous les autres pays. - Il y a un peu plus d'un siècle
01:03:38 il y avait une phrase qui circulait
01:03:40 qu'on employait beaucoup, c'était "heureux comme un juif en France"
01:03:42 est-ce que c'est toujours valable
01:03:44 aujourd'hui ? Et est-ce que quand on compare
01:03:46 la situation pourtant dramatique dont on vient de parler
01:03:48 dans notre pays, quand on la compare
01:03:50 à celle des autres pays en Europe, on se dit que c'est
01:03:52 encore pire ailleurs ?
01:03:54 - Je ne sais pas si la phrase serait vraiment à propos
01:03:56 aujourd'hui, parce que vu le climat dans lequel on est
01:03:58 - "Mais moins malheureux comme un juif en France"
01:04:00 - Non, je dirais qu'aujourd'hui ce serait peut-être "heureux
01:04:02 peut-être comme un juif en France" parce que
01:04:04 d'abord on est dans un pays extraordinaire
01:04:06 dans lequel on veut continuer à croire dans notre avenir
01:04:08 mais aujourd'hui ce serait plutôt "inquiet
01:04:10 comme un juif en France" si j'ose dire
01:04:12 et je pense que c'est l'expression qui est aujourd'hui la nôtre
01:04:14 "Aujourd'hui on est inquiet". - Est-ce que ça rejoint
01:04:16 ce que vous disent vos homologues
01:04:18 parce que des consistoires ou des institutions
01:04:20 comme la vôtre, il y en a dans tous les pays d'Europe
01:04:22 heureusement, même si les communautés sont beaucoup
01:04:24 moins nombreuses que celles qu'il y a
01:04:26 en France, est-ce que la situation est la même ailleurs ?
01:04:28 En Allemagne on a vu des étoiles de David
01:04:30 en Angleterre on voit des dizaines de milliers
01:04:32 de personnes scander des slogans
01:04:34 et rendir des drapeaux ? - Dans les deux autres
01:04:36 grands pays d'Europe où il y a une communauté juive
01:04:38 importante, enfin les plus importantes, c'est-à-dire
01:04:40 l'Angleterre et l'Allemagne, on voit aussi ce
01:04:42 climat très anxiogène
01:04:44 après évidemment la France est la troisième communauté
01:04:46 juive au monde, après Israël et
01:04:48 les Etats-Unis et notre modèle
01:04:50 d'organisation fait que nous sommes évidemment
01:04:52 beaucoup plus en contact avec des
01:04:54 centaines de synagogues et des centaines de lieux
01:04:56 à travers la France. C'est vrai qu'en Angleterre
01:04:58 et en Allemagne c'est beaucoup plus regroupé
01:05:00 sur une dizaine de villes, mais ce que je peux vous dire
01:05:02 j'ai des contacts effectivement avec des représentants
01:05:04 d'autres pays, le climat
01:05:06 et l'anxiété est la même
01:05:08 dans les autres pays d'Europe aujourd'hui où il y a une communauté
01:05:10 juive importante. - Le Premier ministre
01:05:12 Benjamin Netanyahou a dit que la guerre serait
01:05:14 longue, ça va durer, on a dit
01:05:16 plutôt il est probable que les images qui nous
01:05:18 parviendront montreront surtout
01:05:20 des drames à Gaza, davantage en tout cas qu'en Israël
01:05:22 parce qu'on ne peut pas comparer malgré tout
01:05:24 l'impact d'une roquette à l'impact
01:05:26 d'un missile ou d'une bombe qui tombe sur une zone
01:05:28 dans ses morts peuplées.
01:05:30 Ça peut durer combien de temps pour vous ?
01:05:32 Combien de temps vous pouvez tout continuer comme ça ?
01:05:34 Qu'est-ce qu'on peut faire surtout pour faire redescendre
01:05:36 cette tension et décourager
01:05:38 ces actes ? - Il y a deux choses différentes.
01:05:40 D'abord ici en France nous devons continuer
01:05:42 à parler, nous devons continuer à mobiliser
01:05:44 toutes celles et ceux qui ont les mêmes valeurs que nous,
01:05:46 qui n'acceptent pas qu'il y ait de l'antisémitisme
01:05:48 qui frappe aujourd'hui des Français
01:05:50 de confession juive. Donc je pense qu'il y a un vrai travail
01:05:52 à faire à ce sujet, il est important.
01:05:54 J'espère qu'il va y avoir une mobilisation,
01:05:56 comme je vous le disais il y a quelques instants,
01:05:58 beaucoup plus importante que ce qu'on remarque
01:06:00 aujourd'hui, parce que ça c'est son signaux faibles
01:06:02 de l'antisémitisme qui peuvent demain
01:06:04 devenir des signaux forts et entraîner
01:06:06 des actes graves. Et puis
01:06:08 par rapport à la situation en Israël, évidemment,
01:06:10 on a bien compris que Israël, s'il veut vaincre
01:06:12 le Hamas aujourd'hui et ne pas se retrouver
01:06:14 avec un mouvement terroriste qui dans six mois,
01:06:16 dans un an, dans deux ans, refait
01:06:18 des attaques meurtrières et une guerre
01:06:20 contre Israël, eh bien s'ils veulent
01:06:22 vraiment venir à bout du Hamas,
01:06:24 ce sont des semaines et des semaines de
01:06:26 combats qu'il va y avoir, et donc il est
01:06:28 évident qu'Israël se prépare aussi
01:06:30 à une guerre qui va être longue. - Et donc
01:06:32 les Juifs de France à subir
01:06:34 les retombées médiatiques
01:06:36 et sur les réseaux sociaux
01:06:38 de cette guerre qui va être forcément douloureuse,
01:06:40 parce que l'OTAN se compte en nombre de morts malheureusement.
01:06:42 - Sans même parler, quand
01:06:44 il y a une organisation
01:06:46 terroriste qui orchestre une communication
01:06:48 souvent basée sur des fake news,
01:06:50 rappelez-vous comment le monde s'est
01:06:52 emballé il y a quelques jours
01:06:54 lorsqu'on avait accusé Israël
01:06:56 d'avoir tiré une bombe sur un hôpital alors que
01:06:58 ça n'avait pas été tiré sur l'hôpital
01:07:00 sur un parking et que ce n'était pas Israël qui avait tiré
01:07:02 cette bombe, ce missile, cette roquette.
01:07:04 - La plus probable à ce stade est que ce soit
01:07:06 une roquette du djihad islamique.
01:07:08 - Et que tous les éléments de preuve ont été apportés là aussi
01:07:10 à vos confrères, des rédactions,
01:07:12 aux journalistes, mais encore une fois qu'on ne veut pas
01:07:14 croire, on ne croit pas. - Pardonnez-moi
01:07:16 Édouard Corchia, c'est aussi la guerre et malheureusement la désinformation
01:07:18 et la propagande, ça existe
01:07:20 dans toutes les guerres. Et l'emballement médiatique aussi,
01:07:22 on l'a vécu sur l'Ukraine par exemple avec une maternité
01:07:24 et des mensonges russes
01:07:26 qui nous étaient parvenus.
01:07:28 Malheureusement ce genre de choses arrivera encore
01:07:30 et c'est ce qui compte, c'est ce qu'on a envie de croire.
01:07:32 Qu'est-ce que vous dites Édouard Corchia aujourd'hui
01:07:34 à vos compatriotes
01:07:36 musulmans qui ressentent
01:07:38 une sympathie naturelle pour le sort
01:07:40 du peuple palestinien et des Gazaouis
01:07:42 qui ne sont pas forcément
01:07:44 proches du Hamas, mais qui ont l'impression
01:07:46 qu'on ne parle pas assez des souffrances
01:07:48 des palestiniens ?
01:07:50 - Je dis à mes amis, parce que j'ai énormément
01:07:52 d'amis
01:07:54 qui sont dans la même
01:07:56 mentalité que nous au quotidien, avec lesquels
01:07:58 on a des relations, d'ailleurs même dans les villes
01:08:00 dans les communautés, il y a beaucoup de
01:08:02 relations avec beaucoup de
01:08:04 personnes musulmanes. Je leur dis
01:08:06 d'abord que ce qu'est en train de faire
01:08:08 le Hamas et ce qu'a fait le Hamas,
01:08:10 ça va à l'encontre même de la cause
01:08:12 palestinienne et des palestiniens. Donc je
01:08:14 crois qu'il faut... Je comprends tout à fait
01:08:16 la solidarité qu'il peut y avoir
01:08:18 vis-à-vis des palestiniens, mais je crois que ce qui
01:08:20 est en train de se passer là-bas, il faut dire les choses
01:08:22 et les nommer telles qu'elles sont.
01:08:24 Ce n'est pas une guerre que mène Israël contre les palestiniens.
01:08:26 Israël n'a jamais voulu faire cette guerre.
01:08:28 Elle a été entraînée dans cette guerre
01:08:30 par des actes terroristes
01:08:32 terribles et par la première guerre
01:08:34 terroriste au monde. Je le rappelle,
01:08:36 on a connu des actes terroristes aux
01:08:38 États-Unis, en France, dans les démocraties
01:08:40 et en Israël aussi. Il y a eu des actes
01:08:42 terroristes, il y a eu des guerres conventionnelles.
01:08:44 Et là, c'est la première fois dans l'histoire
01:08:46 du monde, dans l'histoire contemporaine,
01:08:48 que l'on vit une guerre de nature terroriste
01:08:50 avec des dizaines
01:08:52 de villages, de villes différentes
01:08:54 qui ont été attaquées. 1400 morts
01:08:56 à l'échelle
01:08:58 d'Israël, qui est un petit pays.
01:09:00 C'est comme si ici, nous avions eu 15 000
01:09:02 morts par des mouvements terroristes
01:09:04 attaqués. - Et on l'a dit sur Sud Radio,
01:09:06 pas plus tard qu'hier, plus de 30
01:09:08 morts françaises de nationalité française.
01:09:10 C'est la tentale plus sanglante
01:09:12 depuis le 14 juillet 2016. - Et tous les otages auxquels on pense.
01:09:14 Près de 240 otages qui sont aujourd'hui
01:09:16 entre les mains du Hamas, d'Angaza,
01:09:18 sous les tunnels ou d'Angaza.
01:09:20 Il faut aussi savoir qu'Israël a aussi ce devoir
01:09:22 aujourd'hui de tout faire pour
01:09:24 libérer, pour sauver ces otages.
01:09:26 - Allez, restez avec nous sur Sud Radio.
01:09:28 0 826 300 300.
01:09:30 On a abordé plusieurs sujets au cours de cette émission.
01:09:32 Que faire face à la montée
01:09:34 de l'antisémitisme ? Témoignage
01:09:36 aussi, venez témoigner si vous le souhaitez
01:09:38 sur Sud Radio, on vous donne la parole.
01:09:40 On est ensemble jusqu'à 14h.
01:09:42 Et la France dans tous ses états,
01:09:44 face à la montée de l'antisémitisme,
01:09:46 que faire pour faire retomber la tension
01:09:48 et surtout pour faire reculer la haine
01:09:50 qu'on retrouve dans notre pays ? On est avec
01:09:52 Elie Korchia, avocat et président du Consistoire Central
01:09:54 Israélite de France.
01:09:56 Que faire ? Tiens, une phrase qui aurait pu être signée par Lénine.
01:09:58 Mais qu'on pourrait reposer aussi,
01:10:00 qu'est-ce qui peut permettre de faire retomber
01:10:02 la tension alors même qu'on sait que la guerre va durer
01:10:04 et que les images d'atrocités ou en tout cas de drames
01:10:06 continueront à nous parvenir et que par conséquent
01:10:08 le besoin de se calmer
01:10:10 ne viendra pas de sitôt ?
01:10:12 Je pense qu'il y a la prévention
01:10:14 et la répression. La prévention c'est avant tout
01:10:16 les messages qu'on peut passer les uns les autres.
01:10:18 C'est pour ça que je suis aujourd'hui
01:10:20 à votre émission et
01:10:22 je le fais bien évidemment en tant que président du Consistoire
01:10:24 de France aujourd'hui à votre antenne.
01:10:26 C'est de passer des messages
01:10:28 pour que bien au sein de la société, et encore une fois
01:10:30 j'insiste surtout sur la société civile tout entière,
01:10:32 on prenne conscience que ce qui est en train
01:10:34 de se passer est dangereux,
01:10:36 pas seulement et uniquement pour les citoyens
01:10:38 français de confession juive, mais pour
01:10:40 le pays qui est le nôtre, pour l'avenir du pays
01:10:42 qui est le nôtre, et la France ne peut pas laisser
01:10:44 en son sein ce poison de l'antisémitisme
01:10:46 se banaliser et se multiplier
01:10:48 comme c'est le cas actuellement à travers
01:10:50 tous ces actes que l'on vit. - M. Letournil, on ne va pas se mentir,
01:10:52 quand ça ressort sur les réseaux sociaux
01:10:54 ou que c'est peint sur les murs, c'est que c'était déjà là.
01:10:56 On n'a pas réinventé
01:10:58 l'antisémitisme dans les dernières semaines.
01:11:00 - L'antisémitisme était là, et on avait déjà un plateau assez haut
01:11:02 de 300-400 actes par an.
01:11:04 Mais là, on est sur quelque chose
01:11:06 de vertigineux, vous l'avez dit, 800 actes
01:11:08 en trois semaines, je veux dire,
01:11:10 surtout si les opérations
01:11:12 de la guerre contre le Hamas en Israël
01:11:14 continuent, il ne faudrait quand même pas
01:11:16 que des français de confession juive
01:11:18 vivent ce qu'on est en train de vivre pendant cette période-là
01:11:20 aussi longue, et je pense que c'est
01:11:22 pour ça qu'il faut vraiment que
01:11:24 les choses soient dites, et que ce soit
01:11:26 un combat qui ne soit pas que le combat
01:11:28 des juifs de France, celui contre l'antisémitisme.
01:11:30 - Sauf qu'on en est là aujourd'hui à faire la météo
01:11:32 de l'antisémitisme en comptant le nombre d'actes
01:11:34 et le nombre d'interpellations.
01:11:36 Est-ce qu'on peut faire davantage dans la répression
01:11:38 ou pas ? Parce que globalement, aujourd'hui
01:11:40 quand vous vous en prenez un juif, vous savez
01:11:42 ce que vous risquez, vous êtes arrêté assez vite, heureusement,
01:11:44 et votre condamnation ne tarde pas.
01:11:46 - Quand je parlais de la prévention et de la répression,
01:11:48 c'est le deuxième axe, effectivement.
01:11:50 Cet axe-là, j'allais dire,
01:11:52 il est à la hauteur pour moi, en tout cas, des enjeux
01:11:54 parce que le ministère de l'Intérieur a déployé
01:11:56 beaucoup de policiers
01:11:58 et de gendarmes. Deuxièmement,
01:12:00 je sais qu'avec le ministère de la Justice, lorsqu'il y a
01:12:02 des plaintes qui sont déposées, il y a
01:12:04 des arrestations qui sont faites. On doit être dans
01:12:06 un système de tolérance zéro
01:12:08 pour les actes antisémites actuellement.
01:12:10 Et j'espère que la répression,
01:12:12 effectivement, va être à la hauteur.
01:12:14 Surtout pour qu'elle ait un aspect dissuasif.
01:12:16 Il faut juste que celles et ceux qui se diraient
01:12:18 "Tiens, allez, je vais essayer de commettre un acte
01:12:20 antisémite aujourd'hui", eh bien
01:12:22 sache à quoi ils vont s'exposer
01:12:24 lorsqu'ils vont le faire. Et il faut espérer
01:12:26 qu'on puisse jouer pour qu'il y ait une diminution
01:12:28 des actes qu'on est en train de vivre
01:12:30 parce qu'ils sont, encore une fois, en constante
01:12:32 augmentation jour après jour.
01:12:34 Et quand je vois tous les messages haineux
01:12:36 qui circulent sur les réseaux sociaux,
01:12:38 je me dis qu'ils ne sont pas prêts de baisser malheureusement.
01:12:40 - Vous en recevez vous-même ? - Oui.
01:12:42 - Vous vivez sous protection d'ailleurs, comme tout représentant
01:12:44 et beaucoup de représentants de la communauté aujourd'hui ?
01:12:46 - Pas beaucoup de représentants, mais effectivement, les principaux
01:12:48 représentants de la communauté juive dans notre pays,
01:12:50 les principaux responsables sont
01:12:52 sous protection. - Alors je vais vous demander,
01:12:54 je sais que c'est toujours désagréable,
01:12:56 mais c'est important aussi de mettre
01:12:58 des mots sur ce qu'on suggère.
01:13:00 Quel type de messages vous recevez ?
01:13:02 - Écoutez, je vais vous donner un exemple
01:13:04 tout simple. J'étais hier en Lorraine
01:13:06 pour une cérémonie
01:13:08 très émouvante sur
01:13:10 la mémoire de la Seconde Guerre mondiale
01:13:12 dans ce qui fut l'ancien
01:13:14 camp de concentration de Thil, en Lorraine.
01:13:16 J'étais là-bas avec la ministre
01:13:18 des Anciens Combattants et de la Mémoire,
01:13:20 Patricia Miralles, et avec la présidente
01:13:22 de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet,
01:13:24 et évidemment, beaucoup d'élus, députés,
01:13:26 sénateurs, sénatrices, et
01:13:28 le maire de la ville, donc local,
01:13:30 et nous avons fait une cérémonie
01:13:32 sur la mémoire, donc sur la Shoah, pour rappeler
01:13:34 les 800 juifs déportés
01:13:36 qui avaient été dans ce camp de concentration, dont d'ailleurs
01:13:38 certains survivants sont aujourd'hui rescapés
01:13:40 et parmi nous.
01:13:42 J'ai mis un post sur Twitter
01:13:44 sur cette cérémonie en disant qu'elle avait été
01:13:46 très digne, et que ça avait été une cérémonie mémorielle
01:13:48 qui restera dans les mémoires,
01:13:50 et j'ai reçu sur Twitter
01:13:52 un message menaçant
01:13:54 en disant "il faut tuer,
01:13:56 le terroriste qu'il faut être
01:13:58 assassiné", on était sans aucun
01:14:00 rapport avec le sujet de la guerre contre
01:14:02 le Hamas, on était en France, en Lorraine,
01:14:04 sur une cérémonie de la mémoire de la Shoah,
01:14:06 et il y a eu un message
01:14:08 notamment, d'une personne qui a posté un message en disant
01:14:10 "il faut liquider ce terroriste", ou une phrase
01:14:12 comme ça, donc évidemment quand il y a ça... - Et là on vous traitant, vous, de
01:14:14 terroriste ? - Bien sûr, bien sûr, bien sûr,
01:14:16 qu'il fallait abattre, donc évidemment, vous voyez
01:14:18 bien où on en est arrivé, et dans
01:14:20 ces cas-là, il y a évidemment des signalements qui sont faits.
01:14:22 - Vous avez porté plainte ? - C'est
01:14:24 tout récent, mais évidemment, il y aura plainte déposée,
01:14:26 et évidemment, il y aura
01:14:28 un signalement qui a d'ores et déjà été fait, qui sera fait.
01:14:30 - Et juste avant d'accueillir Pierre au 0826
01:14:32 300 300, est-ce que vous vous appelez, c'est important,
01:14:34 parce qu'à force de s'habituer à recevoir des
01:14:36 menaces ou des insultes, on finit par
01:14:38 ne pas en tenir compte, est-ce que vous vous appelez tous
01:14:40 ceux qui en reçoivent à porter systématiquement
01:14:42 plainte, à faire comme la jeune Mila par exemple,
01:14:44 qui les traîne tous un par un,
01:14:46 dans les tribunaux, même quand ils sont des milliers à se défouler sur elle,
01:14:48 sur les réseaux ? - Tout à fait, tout à fait.
01:14:50 C'est très important. Il ne faut pas s'habituer,
01:14:52 et il ne faut pas laisser
01:14:54 les personnes qui reçoivent, que ce
01:14:56 soient des menaces, que ce
01:14:58 soient des insultes ou qui subissent évidemment des actes
01:15:00 antisémites, il faut déposer plainte à chaque
01:15:02 fois. Je vais vous rappeler une petite phrase
01:15:04 de Peggy.
01:15:06 Peggy disait "il y a pire
01:15:08 que les âmes perverses,
01:15:10 il y a les âmes habituées".
01:15:12 Il ne faut pas s'habituer au pire, il ne faut
01:15:14 pas s'habituer à la haine, il ne faut pas s'habituer
01:15:16 aux menaces et aux insultes antisémites.
01:15:18 - On ne s'habituera jamais sur Sud Radio. Restez
01:15:20 avec nous, Helicorchia. 0826
01:15:22 300 300, Esteban. - Oui, on accueille
01:15:24 Pierre, qui voulait poser une question à Helicorchia aujourd'hui.
01:15:26 Bonjour Pierre de Toulouse. - Et bienvenue.
01:15:28 - Oui, bonjour, merci, merci de m'accueillir
01:15:30 sur l'antenne. Alors,
01:15:32 pas de question en fait, plutôt une
01:15:34 réaction par rapport à ce que je viens d'entendre.
01:15:36 Effectivement, je suis
01:15:38 d'origine catholique.
01:15:40 - De religion ?
01:15:42 - Je marche de religion catholique.
01:15:44 Pas forcément pratiquant, mais en tout cas
01:15:46 catholique. Et moi,
01:15:48 je ne peux que souscrire à ce que je viens d'entendre.
01:15:50 Je suis très choqué,
01:15:52 objectivement, de ce qui se passe
01:15:54 actuellement pour les juifs en Israël,
01:15:56 mais aussi pour les juifs de France.
01:15:58 Je trouve, globalement,
01:16:00 que tout ça, c'est
01:16:02 pas encore à la hauteur. Enfin, qu'on a
01:16:04 un manque de compréhension de ce
01:16:06 qui est en train de se passer, nous, en France,
01:16:08 et que ces juifs qui sont attaqués
01:16:10 à la fois en Israël,
01:16:12 mais aussi en France, avec
01:16:14 ces actes odieux
01:16:16 d'antisémitisme qu'on est en train d'observer.
01:16:18 Je trouve que, voilà, moi,
01:16:20 c'est ma position
01:16:22 de père de famille, de catholique.
01:16:24 Je trouve que,
01:16:26 voilà, je me mets à la place de mes confrères,
01:16:28 de mes amis juifs,
01:16:30 français d'origine juive.
01:16:32 Je les comprends, je sais qu'ils n'attendent rien,
01:16:34 mais j'ai envie déjà de leur exprimer mon soutien
01:16:36 le plus confraternel.
01:16:38 Je pense que c'est important
01:16:40 qu'ils l'entendent.
01:16:42 Il ne faut pas s'habituer à ce
01:16:44 qu'on est en train de vivre.
01:16:46 Je pense que nos amis juifs sont attaqués,
01:16:48 mais derrière, c'est aussi
01:16:50 tout notre modèle de civilisation qui est attaqué par
01:16:52 ces islamistes. Et moi, je déplore
01:16:54 vraiment, et je
01:16:56 constate qu'aujourd'hui, quand on parle
01:16:58 du conflit israélo-palestinien,
01:17:00 on renvoie toujours l'Israël
01:17:02 à ce problème
01:17:04 de son gouvernement,
01:17:06 et que ces palestiniens
01:17:08 se trouvent quelque part
01:17:10 pris en otage, mais avant tout,
01:17:12 ce que je vois, c'est qu'ils sont pris en otage
01:17:14 par le Hamas. Ce que je vois, c'est que
01:17:16 l'Israël est tout à fait
01:17:18 en accord avec nous, ce qu'on estime
01:17:20 de notre civilisation, c'est-à-dire
01:17:22 une démocratie. Et moi, j'ai vraiment
01:17:24 envie de dire à tout le monde de se réveiller.
01:17:26 Il y a, il se passe quelque chose de
01:17:28 terrible. Je pense qu'effectivement, je comprends
01:17:30 mes amis juifs, mes amis français
01:17:32 d'origine israélienne.
01:17:34 Il faut comprendre que là,
01:17:36 il se passe quelque chose d'important,
01:17:38 et que derrière, il y a des choses,
01:17:40 des forces qui se mettent en place, et qu'il faut
01:17:42 les entendre. - C'est pour ça qu'on y a
01:17:44 consacré une émission sur Sud Radio.
01:17:46 Restez en ligne, Pierre.
01:17:48 - Tout à fait. - Après tout,
01:17:50 Elie Korshia demandait des soutiens, vous en avez eu tout de suite
01:17:52 sur Sud Radio ? - Ça fait plaisir d'entendre des propos
01:17:54 comme ça, parce que c'est vrai que c'est
01:17:56 touchant. Il faut que
01:17:58 des propos comme ça se manifestent.
01:18:00 Beaucoup, beaucoup, beaucoup. On en a besoin.
01:18:02 On en a besoin parce que
01:18:04 j'écoutais ce témoignage
01:18:06 et je me disais, finalement,
01:18:08 la vraie réflexion, dans quel monde
01:18:10 veut-on vivre ? Dans quelle France
01:18:12 veut-on vivre ? Est-ce qu'on veut continuer à vivre
01:18:14 dans une France qui défend les valeurs de liberté, d'égalité
01:18:16 et de fraternité ?
01:18:18 Ou est-ce qu'on veut vivre dans une France
01:18:20 où on accepte finalement que des
01:18:22 citoyens, simplement parce qu'ils sont de confession juive,
01:18:24 se fassent molester, agresser, insulter ou menacer ?
01:18:26 C'est ça, en fait, ce qui est en train
01:18:28 de se passer aujourd'hui, et c'est des témoignages
01:18:30 qui font chaud au cœur. - Écoutez, merci à vous, Pierre.
01:18:32 Depuis Toulouse, en plus, une ville qui a déjà été
01:18:34 traumatisée par les crimes abominables
01:18:36 de Mohamed Merah. Il faut le rappeler
01:18:38 dans l'école aux Aratora, à l'époque.
01:18:40 Merci, Elie Korchia, avocat, président du
01:18:42 Consitoire central israélite de France, d'être venu
01:18:44 sur Sud Radio. L'émission n'est pas complètement
01:18:46 terminée, mais on parlait d'un autre sujet. Rien
01:18:48 à voir au début, mais qui est important pour
01:18:50 beaucoup de nos auditeurs. C'est Daniel, je crois,
01:18:52 qui en parle, et Stéphane. - Oui, Daniel, qui est un
01:18:54 avignon et qui nous appelle. Il voulait parler
01:18:56 des petites et moyennes entreprises. Bonjour, Daniel.
01:18:58 - Bienvenue, Daniel. - Oui, bonjour.
01:19:00 - Vous vouliez réagir à ce qu'on disait.
01:19:02 - Oui, tout à fait, oui.
01:19:04 Effectivement, nous, les artisans,
01:19:06 on était sur le sujet
01:19:08 de la rénovation énergétique
01:19:10 et la complexité
01:19:12 pour nous de pouvoir accéder
01:19:14 à ce marché. Parce qu'aujourd'hui,
01:19:16 en fait, il faut se rendre compte d'une chose,
01:19:18 c'est que, nous, les artisans, on n'a pas
01:19:20 le temps. On n'a pas le temps.
01:19:22 Aujourd'hui,
01:19:24 ne serait-ce que pour nous,
01:19:26 aujourd'hui, ne serait-ce que
01:19:28 faire un devis à un client,
01:19:30 nous prend déjà du temps et il nous est
01:19:32 pas rémunéré. Il faut bien comprendre
01:19:34 ça. Et ça, c'est un
01:19:36 besoin qu'on a. On ne peut pas faire
01:19:38 autrement parce que ça fonctionne
01:19:40 comme ça depuis tout le temps.
01:19:42 Et quand vous passez une demi-heure à aller
01:19:44 chez un client, une demi-heure retour,
01:19:46 une heure, une demi-heure, une heure
01:19:48 pour faire les plans, la rédaction
01:19:50 du devis, tout ça, tout ce temps
01:19:52 n'est pas rémunéré. On le
01:19:54 prend sur nos termes personnels. Et c'est pour ça que
01:19:56 des fois, on se retrouve le samedi
01:19:58 à faire des devis, le dimanche,
01:20:00 on fait déjà beaucoup d'heures.
01:20:02 - Et donc, vous laissez passer des
01:20:04 chantiers, c'est ce que vous disiez. C'est quoi votre métier
01:20:06 précisément, Daniel, en un mot ? - Alors,
01:20:08 moi, je suis couvreur-vingeur de métiers.
01:20:10 - Effectivement. Et donc, vous laissez tomber
01:20:12 des chantiers parce que vous n'avez pas le temps
01:20:14 ou alors vous n'avez pas, eh bien, tout simplement
01:20:16 la main d'œuvre pour remplir tous ces dossiers.
01:20:18 Autre spécificité bien française.
01:20:20 On continuera à parler de votre situation,
01:20:22 mon cher Daniel. Donc, surtout,
01:20:24 continuez à écouter Sud Radio
01:20:26 et à nous appeler au 0826
01:20:28 300 300. Merci à vous.
01:20:30 Merci à vous tous qui nous avez appelés. Merci encore
01:20:32 à Elie Korshia, à nos autres invités.
01:20:34 Esteban, la suite de notre journée, l'écoute de Sud Radio ?
01:20:36 - Oui, si tout de suite vous avez rendez-vous avec Brigitte
01:20:38 Laé, on va parler sexualité, évidemment. - Évidemment.
01:20:40 - Et puis bon, on vous retrouve demain, Jean-Marie. - Exactement.
01:20:42 En attendant, on va essayer de se remonter le moral. Je rappelle
01:20:44 que vous retrouverez également André Bercoff
01:20:46 toujours en voyée spéciale en Israël.
01:20:48 Il sera en direct avec nous de
01:20:50 12h30 à 13h. Quel est
01:20:52 l'état d'esprit de la population israélienne ?
01:20:54 Comment fait-elle face à la guerre ? Et surtout, tiens,
01:20:56 comment elle ressent ce qui
01:20:58 se passe en dehors d'Israël, et notamment
01:21:00 en France et en Europe, et ces images
01:21:02 du retour de l'antisémitisme ? On n'a pas
01:21:04 fini d'en parler, j'ai envie de vous dire,
01:21:06 malheureusement, sur Sud Radio, mais on continuera
01:21:08 à parler vrai de tout ce qui se
01:21:10 passe dans le pays et ailleurs. Bonne journée
01:21:12 à l'écoute de Sud Radio.