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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00L'urgence, vous le savez, a été déclarée.
00:00:02Une réunion de suivi est organisée ce matin avec Emmanuel Macron.
00:00:05On sera sur place dans quelques instants avec Florian Tardif.
00:00:08Mais en attendant, le rappel des mesures prises avec Corentin Brio
00:00:12et on fait un point avec Sandra Buisson, évidemment.
00:00:16C'est le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui l'a annoncé ce matin.
00:00:20Un deuxième gendarme a été tué en Nouvelle-Calédonie
00:00:23à la suite d'un tir accidentel.
00:00:25Un nouveau drame qui porte à 5 le nombre de morts,
00:00:28dont deux gendarmes, depuis le début des émeutes qui frappent l'archipel.
00:00:32Emmanuel Macron a déclaré l'état d'urgence
00:00:35et tout est déployé pour endiguer la situation catastrophique.
00:00:40Plusieurs dizaines de militaires sont partis d'Ystre la nuit dernière,
00:00:43direction Nouméa.
00:00:45Un pont aérien entre l'Hexagone et le territoire
00:00:48va permettre d'acheminer rapidement des renforts de sécurité intérieure,
00:00:52civile et militaire,
00:00:54mais aussi du matériel permettant d'assurer
00:00:56les besoins essentiels à la population.
00:00:59Plus de 2000 policiers et gendarmes sont mobilisés sur l'île.
00:01:02Des hélicoptères sont également venus ravitailler les gendarmes en munitions.
00:01:08En 24 heures, on compte 70 nouvelles interpellations.
00:01:12Les cinq premières assignations à résidence sont des membres du CCAT,
00:01:16la frange la plus radicale du Front de Libération Canac socialiste.
00:01:20Des mesures de perquisition administrative
00:01:22seront également prises dans les prochaines heures.
00:01:26Gabrielle Attal a annoncé interdire TikTok
00:01:28pour notamment limiter le contact entre les émeutiers
00:01:31et contenir l'emballement.
00:01:34Sandra, troisième nuit d'émeute.
00:01:38Est-ce qu'on peut dire que cette nuit a été plus calme ou pas du tout ?
00:01:41Alors, elle a été moins violente effectivement que les précédentes.
00:01:44Les violences se concentrent sur Nouméa et sur les alentours.
00:01:47L'approche couronne.
00:01:49On sait que plus de 200 personnes
00:01:50ont d'ores et déjà été interpellées depuis le début des heures.
00:01:53Un policier me disait hier qu'ils sont soumis à des conditions extrêmes.
00:01:56Certains sont obligés de travailler 24 heures d'affilée.
00:01:59Ils sont obligés de prioriser les interventions.
00:02:01Il leur est même difficile pour certains
00:02:03de défendre certains commissariats de secteur.
00:02:06Il a employé les mots de guérilla urbaine.
00:02:09Il a dit que l'État n'est plus en mesure
00:02:10d'assurer la sécurité des gens et des biens.
00:02:13Une source proche du dossier nous dit
00:02:14que des gendarmeries sont également menacées.
00:02:17On sait que des casernes où vivent les gendarmes et leurs familles
00:02:19ont dû être évacués face aux attaques.
00:02:21Au total, ce sont 34 adultes et 50 enfants
00:02:24qui ont dû partir de chez eux,
00:02:26donc des familles de gendarmes, depuis le début des heures.
00:02:29Les renforts sont en train d'arriver.
00:02:31Il y avait 1800 policiers et gendarmes jusque-là sur l'île.
00:02:35Il seront 2700 d'ici demain soir.
00:02:37Parmi eux, des effectifs du GIGN qui viennent compléter
00:02:40ceux qui sont basés habituellement à Nouméa, dans l'antenne.
00:02:43Merci pour toutes ces précisions.
00:02:45Bertrand Cavalier, on a bien besoin de votre regard.
00:02:47Vous avez de nombreux contacts, évidemment, en Nouvelle-Calédonie.
00:02:51La violence, comme vient de le dire Sandra,
00:02:54est bien présente, malgré tout.
00:02:56Oui, parce qu'on dit que la tension a légèrement diminué.
00:02:59C'est très relatif.
00:03:00Oui, certains médias relatent ce matin,
00:03:02notamment l'agence France Presse, pour ne pas la nommer,
00:03:05qui dit que la nuit était plus calme.
00:03:07Les pillages ont continué, également les incendies.
00:03:10Notamment le collège de Montdor
00:03:14a eu des interventions également de la gendarmerie mobile
00:03:16pour protéger les dépôts de médicaments,
00:03:19également protéger le principal producteur d'électricité.
00:03:22Donc, on a affaire à environ 8 à 10 000 individus,
00:03:26majoritairement très jeunes,
00:03:28mais qui agissent de façon assez coordonnée.
00:03:31Je donne un seul exemple.
00:03:32L'axe entre la Tontouta, l'aéroport et Nouméa
00:03:35est toujours partiellement bloqué.
00:03:38Et les renforts qui viennent d'arriver à 11h, heure Paris,
00:03:41vont devoir dégager cet axe pour pouvoir intervenir dans Nouméa,
00:03:47sachant que l'épicentre, c'est véritablement Nouméa,
00:03:50et puis la grande banlieue, notamment Montdor.
00:03:54Pour ce qui est du reste du territoire,
00:03:55il y a des abcès, il y a des endroits qui sont un peu difficiles,
00:04:00d'où la nécessité d'avoir évoqué notamment Alifou, les familles.
00:04:04Mais la gendarmerie reste encore présente
00:04:08dans la majorité des territoires.
00:04:09Très important que ces brigades continuent à fonctionner,
00:04:12sachant qu'il faut bien comprendre que toute la population mélanésienne
00:04:16n'est pas dans cette révolte.
00:04:18Une bonne partie également attend que le calme revienne.
00:04:23Et donc un deuxième gendarme, on l'a appris ce matin,
00:04:25on l'évoquait avec Sandra, a été tué accidentellement.
00:04:28Alors il y a eu, malheureusement, lors d'un nouveau départ en mission
00:04:34de gendarmes mobiles qui sont dans un état de...
00:04:39Il y a quand même de l'épuisement des forces de l'ordre,
00:04:42puisque c'est un engagement continu,
00:04:44puisque les renforts commencent à peine à arriver.
00:04:46Et malheureusement, il y a eu un tir accidentel
00:04:49lorsqu'un blindé de la gendarmerie a été reconfiguré
00:04:52pour un nouveau départ en mission.
00:04:54Gabrielle Cluzel, que vous inspire la situation
00:04:57que l'on vit actuellement en Nouvelle-Calédonie ?
00:05:00Comme tout le monde, je pense de l'effroi et de la tristesse.
00:05:03La tristesse tout d'abord pour ces morts.
00:05:05Alors je pense évidemment à ces deux gendarmes.
00:05:09Il est important de leur rendre hommage.
00:05:11Celui d'hier avait 22 ans.
00:05:13Moi, j'ai trouvé terrible de voir les images
00:05:16de ce jeune homme circuler.
00:05:19De l'effroi parce qu'il y a beaucoup de témoignages
00:05:22de Français, en Nouvelle-Calédonie, c'est la France,
00:05:26je ne dirais pas du contraire, qui ont très peur.
00:05:29Et on en aura au cours de cette émission.
00:05:30Les témoignages sont terribles, vous avez raison.
00:05:32Ce sentiment que l'État ne pourra pas forcément
00:05:36faire quelque chose pour eux.
00:05:37Et ça, je crois que c'est le plus terrifiant.
00:05:41Alors on sait que les gens s'organisent.
00:05:44Il y a des milices qui s'organisent.
00:05:46Et ce genre de situation n'est jamais souhaitable.
00:05:51Mais néanmoins, c'est le cas.
00:05:52Vous parliez de renfort.
00:05:53Mais est-ce qu'on n'est pas en train de déshabiller Pierre
00:05:56pour habiller Paul ?
00:05:56Il y a une vraie question.
00:05:57Gabriel, je vous interromps.
00:05:59Je vous redonne la parole tout de suite.
00:06:00Mes priorités, évidemment, au témoignage,
00:06:01puisque nous avons Florian Tardif qui suit cette réunion
00:06:04de suivi à l'Elysée dans un contexte particulier.
00:06:08Je le disais avec l'annonce de ce deuxième décès
00:06:11d'un gendarme, Florian.
00:06:14Bonjour.
00:06:16Bien évidemment, conseil de défense particulier ce matin,
00:06:19suite à l'annonce de ce décès de ce deuxième gendarme,
00:06:23décédé d'un tir fratricide.
00:06:26Conseil de défense qui a démarré dans cette annexe de l'Elysée
00:06:29située juste derrière moi, dans l'hôtel de Marigny.
00:06:32C'était il y a un peu plus d'une heure, une heure vingt à présent,
00:06:36présidé bien évidemment par le chef de l'Etat,
00:06:38avec autour de lui les principaux acteurs qui pilotent donc
00:06:42cette gestion de la crise sur place en Nouvelle-Calédonie.
00:06:45Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin.
00:06:48Le Premier ministre, bien évidemment, Gabriel Attal,
00:06:50mais également le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti
00:06:54et Stéphane Séjourné, le ministre des Affaires étrangères.
00:06:57Ainsi que Monsieur Vergriette, le ministre des Transports.
00:07:01Tous deux n'étaient pas présents hier lors de la tenue du premier
00:07:05conseil de défense autour de ce qui se passe actuellement en
00:07:09Nouvelle-Calédonie, tout simplement parce que nous avons appris,
00:07:12bien évidemment, qu'il y avait des ingérences potentielles
00:07:15de puissances étrangères qui auraient participé donc à ces émeutes
00:07:21qui ont lieu depuis trois nuits à présent et présence également
00:07:25du ministre des Transports, tout simplement pour pouvoir
00:07:28donc piloter l'ensemble des opérations, y compris ce pont aérien
00:07:31qui a été mis en place pour assurer notamment le fait que les habitants
00:07:37sur place puissent toujours bénéficier de produits alimentaires,
00:07:42car la crise, vous l'avez compris, s'accentue dans différents
00:07:45secteurs sur place et non pas que sécuritaires.
00:07:48Merci beaucoup, Florian Thardy, depuis l'Elysée,
00:07:51qui suit cette réunion de suivi, évidemment.
00:07:54Pardonnez-moi, Gabriel, je vous ai coupé dans votre élan.
00:07:57Vous évoquiez évidemment l'inquiétude de ces habitants.
00:08:01Disons qu'on peut se poser la question sur la capacité dans la durée.
00:08:04On ne sait pas combien de temps vont durer ces événements.
00:08:07On sait qu'il y a des forces qui sont déplacées de gendarmerie,
00:08:10notamment les forces de l'ordre, qui sont déplacées
00:08:12de d'autres départements d'outre-mer pour venir là-bas.
00:08:15Mais encore une fois, c'est déshabiller Pierre pour habiller Paul.
00:08:19Est-ce que ce n'est pas dangereux ?
00:08:24Est-ce qu'on ne s'expose pas à d'autres événements ailleurs, à une contagion ?
00:08:28Et puis surtout, on se pose la question des JO, pardon.
00:08:31Mais quand on sait qu'il y a, par exemple, des gendarmes de La Réunion
00:08:35qui sont prévus pour aller s'occuper des JO cet été,
00:08:41il faudra faire en sorte que tous ces problèmes soient résolus.
00:08:44Et il y a lieu de s'inquiéter, évidemment,
00:08:46parce que si ces gendarmes sont prépositionnés dans ces endroits-là,
00:08:49c'est qu'on en a besoin, a priori.
00:08:51Et donc, c'est évidemment un vrai sujet.
00:08:53Puis l'autre sujet, et ça a été dit par Florian Tarif,
00:08:55c'est celui de l'ingérence étrangère.
00:08:56On en parle beaucoup, mais c'est un vrai genre.
00:08:58Et qu'il y a des mentis, ce matin.
00:09:00Et qu'il y a des mentis, très bien.
00:09:02Mais quelles décisions vont être prises ?
00:09:06Est-ce qu'il y aura des mesures de rétorsion ?
00:09:07Ce que l'on sait, c'est qu'il y a une volonté de déstabiliser la France, évidemment.
00:09:11Et puis, des enjeux stratégiques autour du nickel.
00:09:14Et donc, tout cela, les Français ont besoin de savoir exactement ce qui se passe.
00:09:17Et au cours de Mini News, on aura Éric Durig matin, justement,
00:09:20on fera un point sur la situation économique de la Nouvelle-Calédonie
00:09:23et des enjeux du nickel aussi.
00:09:26Et puis, également, de certains pays qui lorgnent avec une grande attention,
00:09:31évidemment, sur le nickel.
00:09:33André Valigny, l'état d'urgence,
00:09:35de toute façon, il n'y avait pas d'autre choix que de déclarer l'état d'urgence.
00:09:38On entendra dans quelques instants Raphaël Glucksmann,
00:09:41qui s'est prononcé, justement, sur cette décision.
00:09:43André.
00:09:45Oui, moi, je parle sous le contrôle du général Cavallier,
00:09:47qui connaît ces sujets mieux que nous tous.
00:09:49Mais je pense que l'état d'urgence s'imposait, évidemment.
00:09:51Moi, je suis frappé par une chose,
00:09:52c'est par cette explosion de violence soudaine qui révèle peut-être...
00:09:58Et on voit, les habitants sont terrorisés.
00:09:59Oui, qui révèle peut-être une accumulation de quelque chose qu'on n'a pas vu venir.
00:10:04Vous l'avez dit, il s'agit de jeunes de 15 à 25 ans.
00:10:08Comment peut-on être aussi violent, aussi rapidement ?
00:10:12Est-ce que les choses se sont passées à bas bruit,
00:10:14sans que les services de renseignement soient conscients de ce qui se prépare ?
00:10:19Je suis frappé par la violence soudaine de ces événements.
00:10:23Et bien sûr, je partage ce qu'a dit Gabriel Cluzel
00:10:26sur la compassion qu'on doit avoir à l'égard des familles,
00:10:30notamment des deux gendarmes qui sont morts.
00:10:32J'espère que les choses vont...
00:10:33Je pense que les choses vont entrer dans l'ordre.
00:10:35C'est le cas de le dire avec les forces supplémentaires qui sont envoyées.
00:10:38Mais le problème se pose, Gabriel a raison, de tenir dans la durée.
00:10:42Parce qu'il y a des épreuves aussi en Calédonie qui sont prévues,
00:10:44les Jeux Olympiques.
00:10:46Il y en a d'autres, évidemment, sur tout le territoire métropolitain.
00:10:49Il y en a aux Antilles.
00:10:50Je pense que le ministre de l'Intérieur a beaucoup de soucis à se faire.
00:10:54Et puis, il va falloir relancer l'économie.
00:10:57Et relancer l'économie, bien sûr.
00:10:59On sera avec des représentants de commerce au cours de cette émission.
00:11:03Madame Fadal, je ne vous ai pas entendu sur le sujet.
00:11:05Mais à la lumière de ce qui vient d'être dit,
00:11:07on se demande pourquoi la révision du corps électoral,
00:11:11ce changement, à ce moment-là, aujourd'hui, pourquoi ?
00:11:15C'est ça qui m'interroge.
00:11:16Il aurait fallu peut-être attendre, en tout cas peut-être la rentrée,
00:11:20et puis anticiper, anticiper.
00:11:22Là, on n'a rien anticipé.
00:11:23Cette explosion de violence, elle était prévisible parce qu'il n'en voulait pas.
00:11:28Il ne voulait pas de cette révision.
00:11:30Il ne voulait absolument pas ouvrir la possibilité au non-CANAC de pouvoir voter.
00:11:37Donc, on peut s'interroger de cette non-anticipation.
00:11:42Et puis, je voudrais aussi vous rappeler ce qui s'est passé pour le troisième référendum.
00:11:46C'est-à-dire qu'il y avait un souhait des indépendantistes de le reporter pendant le Covid,
00:11:52de le reporter seulement de deux mois.
00:11:54Deux mois.
00:11:55Pourquoi n'a-t-on pas acté un report ?
00:11:58Je pense que c'est extrêmement, extrêmement imprudent.
00:12:04On a joué avec le feu, selon vous.
00:12:05Imprudent, oui, parce qu'en fait, moi, j'ai l'impression qu'il y a une espèce de...
00:12:10Alors qu'on a essayé de faire en sorte de bien faire les choses depuis les accords de Nomea, etc.
00:12:15Il y a eu le premier référendum, le deuxième, le troisième.
00:12:18Et je pense qu'on n'anticipe pas qu'on doit tenir aussi compte des us et coutumes,
00:12:25notamment en Nouvelle-Calédonie, parce qu'il n'y a pas que les CANAC.
00:12:28Vous avez aussi des caldoches qui sont d'accord avec les indépendantistes.
00:12:33Il faut le dire, ça aussi, parce qu'on a l'impression que c'est trois corps homogènes.
00:12:37Mais en fait, c'est beaucoup plus nuancé que ça.
00:12:39Vous avez les CANAC, vous avez les caldoches, et puis vous avez les métropolitains.
00:12:43Mais dans les caldoches, vous avez aussi, aujourd'hui, des personnes qui sont proches des indépendantistes.
00:12:49Donc ce que moi, je peux regarder, c'est cette non-anticipation.
00:12:52– Et au moment où vous parlez, on voit Gérald Darmanin qui quitte Élysée, en ce moment, en direct.
00:12:57– Et aujourd'hui, la Nouvelle-Calédonie, on a tous vu les images.
00:13:01Et moi, j'ai des contacts.
00:13:01C'est pour ça aussi, j'ai des informations, puisque j'ai pu, avec une association
00:13:06qui faisait la formation des élus, garder des contacts.
00:13:09Il faut savoir qu'aujourd'hui, le territoire est ravagé, est détruit.
00:13:14– Quand on entend tous les témoignages des habitants qui se succèdent sur notre antenne…
00:13:18– Et aujourd'hui, on se dit, on a peur qu'il y ait des milices qui s'organisent.
00:13:21– Mais elles s'organisent déjà, elles sont là déjà, on en parlait hier.
00:13:24– Face à face, et vous avez ce matin, trois femmes qui ont, chez Pascal Praud, témoigné.
00:13:31Elles ont dit, leurs maris sont en train de faire des barricades, et ils tiennent ces barricades.
00:13:35– On sera avec l'une d'entre elles en direct.
00:13:36– La situation est extrêmement grave, et je reprends les propos de Gabriel,
00:13:40en ce moment-là, où on a besoin d'organiser les JO avec toutes nos forces de l'ordre.
00:13:44Et déjà, on a des difficultés avec nos forces de l'ordre,
00:13:47pour qu'on puisse avoir les effectifs.
00:13:49– Je vous donne la parole, juste après Bertrand Cavalli,
00:13:51mais je voudrais vous faire écouter justement ce que déclarait Raphaël Glucksmann
00:13:54sur l'état d'urgence, écoutez-le.
00:13:58– La proclamation de l'état d'urgence et le rétablissement de l'ordre ne suffiront pas.
00:14:02Il faut aussi donner une solution politique.
00:14:06Et ça passe par la suspension de la révision constitutionnelle.
00:14:09Vous savez, il faut renouer avec l'esprit des accords de Matignon, de Michel Rocard,
00:14:14avec l'esprit de l'accord de Nouméa, de Lionel Jospin,
00:14:17avec un esprit qui a prévalu, y compris pendant le premier mandat d'Emmanuel Macron,
00:14:22qui est un esprit de concorde, de compromis, de consensus, d'abord élaboré sur place.
00:14:27Et là, ce qui s'est passé, c'est une sorte de hâte qui a conduit à,
00:14:32finalement, rompre avec l'esprit des accords.
00:14:36– Bertrand, vous êtes d'accord avec ce que dit Raphaël Glucksmann ?
00:14:39Cet état d'urgence ne suffira pas à retrouver l'esprit de Michel Rocard,
00:14:43l'esprit de compromis ?
00:14:45Ce n'est pas une réponse surprenante de la part de Raphaël Glucksmann, évidemment.
00:14:50– Pour ceux qui connaissent le théâtre calédonien,
00:14:53ça fait 40 ans qu'il y a eu des discussions, ça fait 40 ans que…
00:14:57– C'est un vieux dossier.
00:14:57– Voilà, donc, or, aujourd'hui, il y a quand même une majorité de population
00:15:03qui s'est quand même manifestée pour que le territoire reste français.
00:15:08Deuxièmement, pour ce qui est de cette frange extrême, il y a une idéologie racialiste.
00:15:14En fait, il y a une partie de cette mouvance indémontantiste
00:15:18qui est quand même sur une idéologie assez radicale
00:15:22et qui voudrait le départ de toutes les populations,
00:15:26parce qu'on parle des caldoges, des métropolitains,
00:15:28mais il y a aussi des asiatiques, des walesiens.
00:15:30Les walesiens sont très intéressants parce qu'ils sont là depuis plus d'un siècle,
00:15:33ils sont particulièrement inquiets.
00:15:35Donc, je crois que là, on a un phénomène hybride,
00:15:38à la fois la conjugaison d'un phénomène un peu de banlieue,
00:15:42mais également, derrière cela, il y a eu quand même
00:15:46une instrumentalisation politique très radicale.
00:15:52Je voudrais aussi insister sur le fait que, sur l'avenir et la solution politique,
00:15:58il faut voir ce qu'a déclaré Louis Mapou,
00:16:00qui est président du gouvernement, qui est à FNLKS,
00:16:03qui est un réaliste, qui voit que l'avenir ne tiendra pas
00:16:06s'il n'y a pas un renouveau économique,
00:16:10parce que c'est là que c'est la question essentielle.
00:16:13Et là, on assiste à des destructions massives
00:16:15qui vont contre l'intérêt de tous, y compris des mélanésiens.
00:16:18Donc, un, rétablir l'ordre, deux, faire redémarrer l'économie,
00:16:24mais être toujours dans une sorte de surenchère politique pour quoi faire,
00:16:28alors qu'énormément de choses ont été faites quand même depuis 40 ans.
00:16:33Je remarque également que c'est le Sénat coutumier qui a été brûlé avant-hier
00:16:38et qui était une instance censée représenter l'identité mélanésienne.
00:16:44Donc, il y a une sorte de processus d'autodestruction.
00:16:48Donc, les prochains jours vont être déterminants,
00:16:52mais les dégâts sont considérables.
00:16:54Il va falloir reconstruire et relancer dans un contexte difficile.
00:16:59Dans un contexte qui reste très délicat.
00:17:02Et on verra comment, au sein de la population mélanésienne,
00:17:05les sages, les anciens vont reprendre le contrôle de ces jeunes
00:17:08parce qu'actuellement, ils sont hors de contrôle.
00:17:10Et Gabouille le disait très justement avec des habitants qui sont terrorisés,
00:17:14qui restent chez eux, qui n'osent plus sortir.
00:17:16Les habitants, le phénomène de milices est généralisé.
00:17:20Mais pour l'instant, il y a une certaine mesure.
00:17:21Ils tiennent leur quartier, ils tiennent les rues.
00:17:23Moi, j'ai également eu des retours ce matin, donc très actualisés.
00:17:28Ce sont des milices, d'ailleurs, qui sont pluriethniques.
00:17:31Ce n'est pas que du Caldoche.
00:17:33Il y a aussi des mélanésiens, il y a des wallésiens.
00:17:36Ce sont les habitants de rues, de quartiers,
00:17:38qui ont décidé de protéger leur maison
00:17:42et qui, aujourd'hui, contrôlent ces petits territoires.
00:17:48Et pour l'instant, il n'y a pas eu encore de confrontation directe
00:17:50entre ces émeutiers et ces comités.
00:17:54Il faut d'ailleurs saluer leur maîtrise.
00:17:57Espérons que cela durera ainsi et que les renforts qui vont arriver
00:18:00vont permettre de reprendre le contrôle, notamment de Nouméa
00:18:03où notamment l'agent Lambry a engagé plus d'une vingtaine de blindés depuis 24 heures.
00:18:09Allez, il est 12h45, vous êtes bien sur Medi-News.
00:18:11Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:18:12Mickaël Dorian est vraiment très à l'heure.
00:18:15Je le salue. On fait un tour complet de l'information.
00:18:17Bonjour, Mickaël.
00:18:18Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:18:20Paris accuse l'Azerbaïdjan d'ingérence en Nouvelle-Calédonie.
00:18:24L'Azerbaïdjan, ce n'est pas un fantasme, c'est une réalité,
00:18:27déclare Gérald Darmanin alors que l'archipel est en proie
00:18:31à des émeutes inédites depuis 1988.
00:18:34C'est les trois agents blessés lors de l'attaque d'un fourgon pénitentiaire.
00:18:39Les agents dans l'heure sont hors danger.
00:18:41L'enquête se poursuit pour tenter de retrouver Mohamed Amra et le commando
00:18:44qui l'a aidé à s'évader mardi.
00:18:46Au total, 350 enquêteurs sont mobilisés.
00:18:49Et puis du football, ce soir, Didier Deschamps doit dévoiler sa liste
00:18:52des joueurs retenus pour l'Euro le mois prochain.
00:18:54Reste à savoir combien de joueurs le sélectionnaire des Bleus va-t-il convoquer.
00:18:58Entre 23 et 26, après les blessures de Lucas Hernandez et d'Aurélien Tchoumeny,
00:19:02l'attaquant du PSG Bradley Barcola pourrait être la surprise du jour.
00:19:06Merci beaucoup, Mickaël.
00:19:08On attend avec impatience, évidemment, cette liste.
00:19:11Et les joueurs en premier lieu, évidemment.
00:19:13L'autre titre de Mini-News, c'est la suite de la traque de Mohamed Amra.
00:19:18Après l'attaque mortelle, je vous rappelle, mardi, du fourgon pénitentiaire
00:19:22qui a fait deux morts, deux agents.
00:19:23L'émotion est toujours immense.
00:19:25D'ailleurs, je vous signale qu'un hommage sera rendu aujourd'hui à Arnaud Garcia
00:19:30et Fabrice Muelot.
00:19:31Ces deux agents, recueillement silencieux, sont organisés à 18h.
00:19:34Je parle sous votre gouverne, Célia Barotte, sur la place de la mairie d'Uncarville.
00:19:38La ville où a eu lieu ce drame.
00:19:40Mohamed Amra, en tous les cas, fait partie des individus les plus recherchés d'Europe.
00:19:44Il fait l'objet d'une fiche rouge d'Interpol.
00:19:46Vous allez nous expliquer tout cela dans quelques instants, ma chère Célia.
00:19:49D'abord, écoutez Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, sur le dispositif.
00:19:54Je crois savoir qu'ils continuent à être soignés,
00:19:58mais que leurs jours ne sont plus en danger.
00:20:01Je veux dire qu'on a 350 enquêteurs de la police judiciaire pour repérer.
00:20:06350 enquêteurs sur cette affaire aujourd'hui ?
00:20:07Exactement.
00:20:08Ce sont les ennemis publics numéro un pour repérer, pour arrêter
00:20:14et pour traiter en devant la justice ceux qui ont exécuté de sang-froid
00:20:18à la Kalachnikov des agents, des pères de famille qui faisaient leur travail
00:20:22et qui protégeaient la France d'un narcotraficant.
00:20:23Est-ce que ces enquêteurs ont identifié le commando qui a mené cette opération ?
00:20:26Je ne peux pas répondre à cette question, mais ils avancent très bien.
00:20:28Célia, on en est où de la traque ?
00:20:30Toujours pas la moindre information.
00:20:33Vous l'avez entendu Thierry, 350 enquêteurs de la police judiciaire
00:20:37qui sont mobilisés puisque la traque se poursuit.
00:20:40Des enquêteurs qui, bien sûr, sur ce volet judiciaire,
00:20:43analysent les écoutes téléphoniques de l'entourage de Mohamed Amra,
00:20:47mais aussi pour trouver l'identité des complices, des assaillants
00:20:51qui ont attaqué ces agents de l'administration pénitentiaire.
00:20:54Selon le ministère de l'Intérieur, ces enquêteurs avancent donc très bien.
00:20:58La traque s'organise aussi hors des frontières avec une notice rouge
00:21:02émise par Interpol à la demande des autorités françaises
00:21:05pour localiser le fugitif et ses complices.
00:21:08Grâce à cette notice rouge, on obtient des informations sur son identité,
00:21:12son âge, une description physique, mais aussi les faits qui lui sont reprochés.
00:21:17Alors concrètement, à quoi ça sert Interpol ?
00:21:19C'est avant tout une organisation internationale de police judiciaire
00:21:22à laquelle appartiennent, je vous le rappelle, 196 pays.
00:21:26Les notices rouges ne sont des avis de recherche internationaux
00:21:29et non des mandats d'arrêt.
00:21:31Elles sont importantes car elles permettent d'alerter simultanément
00:21:34les polices de l'ensemble des pays membres sur les fugitifs recherchés
00:21:38au niveau international.
00:21:39Les notices rouges contribuent à traduire les fugitifs devant la justice,
00:21:43parfois même plusieurs années après que les faits soient commis
00:21:47pour lesquels on leur reproche ces faits.
00:21:49Et dans cette affaire, aucune piste n'est exclue.
00:21:51Mohamed Amra et ses complices ont peut-être quitté la France,
00:21:54ils sont peut-être à l'étranger et la France a demandé
00:21:56à ce que cette notice rouge soit publiée, qu'elle soit rendue publique
00:21:59puisque l'aide du public peut permettre à l'enquête d'avancer
00:22:04et la traque continue, les contrôles également des gendarmes,
00:22:07des policiers sur place sur le territoire national continuent.
00:22:11Bertrand Cavallier, vous êtes un expert en sécurité,
00:22:14merci beaucoup en tous les cas.
00:22:16Célia, on a vu ce commando parfaitement bien organisé
00:22:20avec beaucoup de moyens.
00:22:23Pas de nouvelles évidemment, mais ça demande de l'argent
00:22:27quand on est en fuite comme ça et il y a des moyens et on le sait,
00:22:30on le sait, les narcotrafiquants disposent de beaucoup d'argent.
00:22:34Quel est votre regard ?
00:22:36Moi, j'ai l'expérience d'une traque suite à l'attaque
00:22:39d'une escorte de gendarmerie dans des conditions assez similaires.
00:22:43Et les gendarmes avaient réussi, le véhicule de gendarmerie était bloqué,
00:22:46ils avaient mis le feu au véhicule de gendarme qui avait réussi
00:22:49miraculeusement à s'en extraire.
00:22:52C'était le commandant Benadelak, le commando Benadelak c'était en 2008.
00:22:55Alors, une traque comme celle-ci va demander beaucoup de moyens
00:23:00car ce sont des organisations qui sont très structurées,
00:23:03qui disposent de cages, de relais, qui ont des moyens financiers.
00:23:07Donc, c'est un travail qui a un appel également,
00:23:10bien entendu, à tous les moyens dont disposent les forces de sécurité intérieure
00:23:14de façon à pouvoir avoir les premiers indices, de croiser.
00:23:18Donc, il va y avoir des travails d'environnement, des travails d'écoute.
00:23:21Mais en règle générale, quand il y a une concentration des moyens de l'État,
00:23:24on arrive quand même à les localiser et à les arrêter.
00:23:29Il y aura certainement une coopération avec des forces de sécurité étrangères
00:23:32parce que là, on a affaire vraisemblablement à des individus
00:23:37qui vont chercher refuge dans un pays étranger.
00:23:40C'est votre analyse ?
00:23:42Compte tenu de la typologie de ce genre de délinquants,
00:23:48compte tenu également de leurs origines,
00:23:50généralement, ils essaient de s'extraire du territoire national
00:23:54pour aller trouver refuge dans d'autres pays.
00:24:00En tout état de cause, comme cela a été dit par le ministre de l'Intérieur,
00:24:06tous les moyens vont être déployés parce qu'il s'agit là, bien entendu,
00:24:09d'une priorité compte tenu de leur dangerosité et de ce qui s'est passé.
00:24:15André Vellini, quel est votre regard sur cette situation,
00:24:19ces moyens, cette traque, cette course à l'homme ?
00:24:23Je pense que les choses vont aller assez vite, en tout cas, je l'espère,
00:24:26parce que les enquêteurs connaisseraient bien leur travail
00:24:30et ils arrivent, d'après ce qu'on entend,
00:24:32et je parle à nouveau sous le contrôle du général,
00:24:35ils arrivent à cibler l'entourage du principal fugitif.
00:24:44Les voitures, les traces ADN,
00:24:48je pense que tout ça, avec les réseaux téléphoniques,
00:24:51je pense que tout ça devrait, je l'espère, aboutir assez rapidement
00:24:55à ce qu'on retrouve ces fugitifs, y compris d'ailleurs,
00:24:58s'ils essaient de passer la frontière, parce que malgré l'espace Schengen,
00:25:02si j'ose dire, lorsque une traque est ainsi organisée,
00:25:06on contrôle les frontières, j'espère en tout cas.
00:25:09Gabriel Cluzel, n'avez-vous pas le sentiment qu'on assiste à une surpuissance,
00:25:13surpuissance, je mesure le mot, des narcotrafiquants,
00:25:17une certaine impuissance de réponse de l'État ?
00:25:22Ces images sont terribles, elles sont d'autant plus terribles
00:25:25qu'elles arrivent quelques jours après les opérations Place Nette.
00:25:29Vous voyez toute cette démonstration de force,
00:25:32ces roulements de tambour de l'État pour nous montrer
00:25:35que vraiment la situation était en main ou pas loin.
00:25:40Et là, cette opération presque déterminée,
00:25:45très paisible, dans une grande décomplexion.
00:25:50C'est une zone de péage, où il y a des caméras.
00:25:51Une zone de péage, c'est quand même une zone de passage
00:25:55qu'on imagine surveiller et de voir la façon dont ça s'est passé,
00:25:59c'est évidemment terrifiant, parce que je le disais,
00:26:03c'est le combat de David contre Goliath,
00:26:05mais David n'est pas qui l'on pense et Goliath n'est pas qui l'on pense.
00:26:07C'est comme si les narcotrafiquants avaient pris le pouvoir.
00:26:11J'ai eu du personnel pénitentiaire au téléphone qui était écœuré,
00:26:15écœuré et effrayé, très triste d'abord.
00:26:17Et là aussi, il faut rendre hommage à ces deux personnels qui sont morts.
00:26:23Il y en a qui s'appelle Fabrice, qui était père de famille,
00:26:25l'autre, Arnaud, qui allait être père de famille.
00:26:27Et on sait très bien que malheureusement,
00:26:29une fois l'hommage passé, ce sera vite oublié.
00:26:32Ce qui va être très difficile pour le gouvernement cette fois,
00:26:35parce que je crois qu'il y a un sentiment de fort ras-le-bol,
00:26:38c'est d'aller au-delà de l'hommage, parce que les hommages, on connaît.
00:26:43Vous savez, il y a madame Chrysanthème de Pierre Lhoti,
00:26:48il y a monsieur Chrysanthème d'Emmanuel Macron.
00:26:50Ils passent leur temps dans ce gouvernement à rendre des hommages aux morts.
00:26:56Et c'est devenu insupportable.
00:26:57Ce sont les mêmes éléments de langage.
00:26:59On va faire preuve d'une grande fermeté.
00:27:01C'est la République qui est attaquée, etc.
00:27:04Et ça, je crois que ça devient insupportable pour les Français.
00:27:09Donc, il va falloir renouveler ça et cesser de cette politique
00:27:16des larmes sur finalement une incurie qui, quand même, vient de ce gouvernement.
00:27:21Vous disiez les frontières, c'est important.
00:27:23Ben voilà, c'est un élément, ça, les frontières.
00:27:26Vous avez percuté qu'en ce moment, c'est un gros mot de parler de frontières.
00:27:29Eh bien, on se rend compte qu'il y a un changement de paradigme général
00:27:34qui doit être envisagé et les Français sont extrêmement effrayés
00:27:38de voir qu'il y a une grande pugilanimité dans ce domaine.
00:27:40Et ce qui est terrible, c'est que l'État a dit « nous serons intraitables ».
00:27:44Mais on l'a évoqué sur ce plateau hier.
00:27:47C'est vrai qu'à force de répéter « nous serons intraitables »,
00:27:50oui, mais les Français, ils ont besoin d'autre chose.
00:27:52Nous allons châtier, nous allons punir.
00:27:55Que se passe-t-il, quoi ? Naïma ?
00:27:56Oui, ben écoutez, on n'en peut plus et je rejoins complètement
00:27:59ce que vient de dire Gabriel.
00:28:00C'est insupportable et c'est effrayant, justement,
00:28:02quand on voit ces images.
00:28:04Vous vous rendez compte qu'on a transféré,
00:28:07on a transporté un prisonnier quand même assez dangereux,
00:28:11enfin vu son pédigré, dans une fourgonnette et il a passé un péage.
00:28:16Moi, je trouve ça complètement hallucinant.
00:28:19Et c'est pour ça que le ras-le-bol, là, c'est fini.
00:28:22C'est-à-dire qu'on ne peut plus supporter qu'on vienne nous dire
00:28:25« ben écoutez, vous allez voir ce que vous allez voir,
00:28:28on va réagir parce qu'on ne peut plus ».
00:28:30Parce qu'aujourd'hui, c'est des vies humaines qui sont perdues,
00:28:34c'est des enfants qui partent de leur papa,
00:28:36c'est des femmes qui partent de leur mari,
00:28:38c'est des enfants qui sont perdus par leurs parents.
00:28:40C'est terrifiant, ce qui se passe.
00:28:42Et notamment, quand j'ai vu,
00:28:44effectivement, on aborde souvent sur votre plateau,
00:28:46le pédigré de ce jeune homme qui a 13 ans, 12-13 ans,
00:28:51il avait déjà 19 mentions sur son casier judiciaire.
00:28:56Bien sûr, 19 mentions pour lesquelles il n'a pas été sanctionné.
00:28:59Et quand on n'arrête pas d'aborder la question
00:29:01de la responsabilité des parents,
00:29:03quand on n'arrête pas de dire qu'il faut absolument,
00:29:06dès le premier acte de délinquance,
00:29:08arrêter, parce que c'est assistance à personne âgée,
00:29:11c'est même porter assistance à ses familles et à cet enfant,
00:29:15avant, à ce jeune, puisqu'il était, quand il était mineur,
00:29:18avant qu'il n'y ait des drames.
00:29:20Et vous avez vu les cris d'orfraie ?
00:29:21Vous avez vu encore toujours, encore aujourd'hui,
00:29:24le regard misérabilisme,
00:29:27toujours cette excuse sociale qui, finalement, ne sauve pas des vies.
00:29:31Et je parle aussi des vies de ceux qu'on aurait pu empêcher
00:29:34de s'installer dans la délinquance.
00:29:36J'en profite pour saluer Philippe Dunoyer,
00:29:40député Renaissance de Nouvelle-Été-de-Nice.
00:29:42Soyez le bienvenu, on aura besoin de vous entendre, de vous écouter.
00:29:46Je vous donne cette information.
00:29:47Il y avait une réunion de comité de suivi ce matin.
00:29:50On a pu en parler avec Florian Tardif.
00:29:53Eh bien, la visioconférence qui devait avoir lieu avec Emmanuel Macron
00:29:57a été tout simplement annulée,
00:29:58puisque les élus ne veulent pas dialoguer avec les uns et les autres.
00:30:02Et on m'annonce que Gabriel Attal, à la demande d'Emmanuel Macron,
00:30:06prendra la parole incessamment, sous peu.
00:30:08Et vous pourrez suivre en direct, évidemment, sur CNews,
00:30:11l'intervention de Gabriel Attal.
00:30:13Vous nous confirmez, évidemment, cette annulation.
00:30:18Ça donne bien un certain climat,
00:30:20puisque les élus ne veulent pas dialoguer les uns avec les autres.
00:30:24Oui, avant de savoir vraiment les raisons,
00:30:26je ne peux que confirmer de ne pas avoir été invité à participer à la réunion.
00:30:29Donc, elle est annulée, en tout cas, la visio.
00:30:31Et c'est pour ça que vous êtes sur ce plateau aussi.
00:30:33Sans quoi, vous ne seriez pas avec nous.
00:30:34Quelque chose, malheureusement.
00:30:37Les raisons, elles sont probablement très compliquées.
00:30:39Il y a peut-être un élu, un président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie
00:30:43qui est peut-être aussi bloqué à Païta,
00:30:45parce que les images que vous montrez derrière sont toujours en cours.
00:30:48À l'information que l'on a, ce sont certains élus
00:30:50qui ne veulent pas dialoguer entre eux, quand même.
00:30:52Je ne pense pas que ce soit uniquement un problème d'avion ou de communication.
00:30:55Non, on va le savoir.
00:30:56Oui, on va le savoir, évidemment.
00:30:58Voilà, très bien.
00:31:00Réaction, peut-être, avant de revenir sur la Nouvelle-Calédonie,
00:31:02sur ce dont on parlait général.
00:31:07Donc, ce qui arrive, c'était malheureusement annoncé.
00:31:12Moi, bien entendu, je suis sur les questions de sécurité.
00:31:16C'était mon métier depuis plus de 30 ans.
00:31:19J'avais notamment conceptualisé ce que j'appelle la violence globale.
00:31:24Et récemment, également, j'avais parlé de sud-américanisation.
00:31:27Donc, on est quand même à la croisée des chemins.
00:31:29Soit on va évoluer vers une société de type sud-américain.
00:31:33Mais ça, ce sont des scènes qu'on voit dans les pays d'Amérique du Sud, au Mexique, etc.
00:31:38Ce n'est pas des films, là, c'est la réalité, ce qu'on a vu là.
00:31:40On est maintenant, on est véritablement sur cette pente-là.
00:31:43Ou soit, eh bien, on décide véritablement de tout mettre à plat
00:31:47et de prendre les mesures qui s'imposent dans tous les domaines.
00:31:50Il est vrai que l'impunité des mineurs est un problème en soi.
00:31:56Alors, je n'ai pas toutes les solutions, mais l'impunité est une réalité aujourd'hui,
00:32:02de part notamment la masse du contentieux,
00:32:04parce que depuis des années, le code pénal n'est plus appliqué.
00:32:09C'est-à-dire qu'il y a 40 ans, quand je commençais ma carrière à un vol de voiture,
00:32:12vous étiez puni, vous pouvez maintenant en voler 20.
00:32:16Il n'y a pas véritablement de réponse.
00:32:18Les cambriolages, les atteintes aux biens ne sont pratiquement plus réprimées.
00:32:22Et donc, on est sur ce dérapage, cette dérive depuis des années.
00:32:25Alors, il y a eu des facteurs idéologiques,
00:32:27mais la majorité de la magistrature est quand même engagée.
00:32:33Il n'y a pas que ces éléments radicaux du syndicat de la magistrature.
00:32:38– Un tiers.
00:32:38– Il y a un tiers, oui, alors il y a ce tiers-là qui est quand même présent
00:32:41et qui a une responsabilité considérable
00:32:43dans l'effondrement du système pénal français.
00:32:47Maintenant, je crois qu'il faut mettre tout à plat
00:32:52et prendre en compte toutes les causes, tous les facteurs qui nous amènent à cela.
00:32:56Et ils sont multiples.
00:32:58– Il est quasiment 13 heures, vous êtes bien sûr au Midi News
00:33:01et sur CNews évidemment, nous sommes ensemble jusqu'à 14 heures,
00:33:04on fait un tour de l'information avec Michael Dorian.
00:33:06– Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:33:08Les trois agents blessés lors de l'attaque d'un fourgon pénitentiaire dans l'heure
00:33:12sont hors de danger.
00:33:14Actuellement, l'enquête se poursuit pour tenter de retrouver Mohamed Amra
00:33:17et le commando qui l'a aidé à s'évader mardi.
00:33:20Je précise que deux agents ont été tués.
00:33:23Au total, 350 enquêteurs sont mobilisés.
00:33:27Et face à cette attaque terrible,
00:33:29la colère des surveillants de prison ne retombe pas
00:33:33et les blocages se poursuivent aujourd'hui.
00:33:36C'est le cas notamment à la prison des Baumettes à Marseille
00:33:38où les agents sont toujours en grève.
00:33:40Ils dénoncent des conditions de travail difficiles.
00:33:42Reportage sur place de Stéphanie Roquet.
00:33:47– C'est un choix de carrière difficile mais qu'il ne regrette pas.
00:33:51Depuis plus d'un an, Michael est surveillant au centre pénitentiaire de Marseille.
00:33:56Tous les jours, il craint pour sa vie.
00:33:58– Des fois, on est tout seul sur une coursive avec des fois sans détenu,
00:34:02on est tout seul sur la coursive.
00:34:04Seul, ouais, ça arrive.
00:34:05Des fois seul et des fois, il y en a qui sont tout seuls sur deux coursives.
00:34:09Oui, il peut se passer n'importe quoi mais tout le temps, je me dis,
00:34:11j'espère que ça va bien se passer, j'espère que ça va bien se passer,
00:34:14j'espère que je vais rentrer chez moi.
00:34:15On a stress tous les jours, tous les jours, on stresse.
00:34:18Et quand on a fini la journée, on souffle bien,
00:34:21on est content de rentrer entier.
00:34:22– Lors des transferts, ces agents dressent le même constat.
00:34:26David est brigadier-chef,
00:34:28il travaille dans l'administration pénitentiaire depuis plus de 30 ans.
00:34:32– Il faut limiter ces sorties-là, il faut les limiter
00:34:34parce qu'on évitera tous les risques.
00:34:36On sort maintenant pour un doigt cassé, pour des conneries comme ça,
00:34:40on est obligé de sortir, on se met en danger.
00:34:42On a des protocoles qui sont signés qui nous mettent en danger
00:34:44ou des agents qui sont sur place, livrés à même dans des hôpitaux.
00:34:48Voilà, jamais on pensait,
00:34:50en tout cas, je ne pensais jamais que ça allait arriver quelque chose comme ça, jamais.
00:34:53– Ces surveillants pénitentiaires espèrent des moyens supplémentaires
00:34:57pour ne pas avoir à vivre un nouveau drame.
00:35:02– Et puis c'est l'autre information de la journée,
00:35:03Emmanuel Macron a convoqué ce matin un nouveau Conseil de Défense et de Sécurité Nationale
00:35:08après une troisième nuit d'émeutes et de violences en Nouvelle-Calédonie.
00:35:12Et on vient d'apprendre que la visioconférence prévue
00:35:14avec le président de la République a été annulée.
00:35:16Les élus ne veulent pas dialoguer les uns avec les autres, précise l'Élysée.
00:35:22Le Premier ministre, Gabriel Attal, doit s'exprimer d'une minute à l'autre.
00:35:26Nouméa, où le bilan continue de s'alourdir, un deuxième gendarme a été tué ce matin
00:35:32à la suite d'un tir accidentel, il s'agit du cinquième décès sur l'archipel
00:35:36depuis le début des émeutes lundi.
00:35:39Le ministre de l'Intérieur annonce que les effectifs de police
00:35:41vont passer de 1700 fonctionnaires à 2700 d'ici demain soir,
00:35:45alors qu'au total, plus de 206 personnes ont été interpellées depuis le début des émeutes.
00:35:52Voilà Thierry, ce qu'il fallait donc retenir de l'actualité à 13h sur CNews, à tout à l'heure.
00:35:56– Et on vous retrouve à 13h15, mon cher Michael, merci beaucoup.
00:35:58Dernière ligne droite pour Millenews, je vous présente mes invités du jour,
00:36:02on a Emmanuel Fadel, André Valény, Gabriel Cuzel, le général Bertrand Cavalier,
00:36:07nous a rejoint Eric de Rigmatin, journaliste économique,
00:36:10on parlera justement de l'économie de la Nouvelle-Calédonie et des enjeux.
00:36:15Et avec nous évidemment, Philippe Dunoyer, député Renaissance de la Nouvelle-Calédonie,
00:36:21soyez le bienvenu.
00:36:23Et je vous rappelle donc cette information que Michael Dorian vient de vous donner,
00:36:26la fameuse visioconférence d'Emmanuel Macron avec les élus a été purement et simplement annulée
00:36:31et nous attendons une intervention de Gabriel Attal d'un moment à l'autre.
00:36:36Priorité au témoignage, vous évoquiez la situation des habitants,
00:36:39ma chère Gabriel, on va trouver tout de suite Sandra, habitante de Nouméa.
00:36:43Sandra, bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation à la troisième nuit d'émeute.
00:36:50Comment avez-vous vécu cette troisième nuit d'émeute, Sandra ?
00:36:53On a envie de vous entendre.
00:36:57Oui, bonjour à tous.
00:37:00On est dans la peur, on ne peut pas dormir forcément.
00:37:07Et on est dans l'attente d'avoir enfin le soutien des autorités de Nouvelle-Calédonie,
00:37:17enfin des forces de l'ordre.
00:37:19Et on est seul, on se sent seul vraiment face à ce qui se passe,
00:37:25avec beaucoup, beaucoup de personnes qui se retrouvent isolées.
00:37:31On a peur, on est stressé et on ne vit plus depuis que ça a commencé.
00:37:39Cette décision de l'état d'urgence, c'est la bonne décision selon vous ?
00:37:45C'est une décision qui aurait dû être prise beaucoup plus tôt selon vous ?
00:37:51Immédiatement, il n'y aurait pas dû y avoir d'attente comme ça.
00:37:55Il n'y a pas assez de forces de police.
00:37:57Les gens sont obligés de se défendre par eux-mêmes,
00:38:01au risque que ça se retourne contre eux.
00:38:03Et vraiment, il y a un manque sérieux de prise en compte de ce qui pouvait se passer.
00:38:12Sandra, si je vous pose la question de manière très cash, très directe,
00:38:16est-ce que vous avez le sentiment que vous avez été abandonnée par l'État ?
00:38:23Oui, c'est le mot qu'on entend toujours ou qu'on peut dire, effectivement.
00:38:27C'est un abandon total de l'État.
00:38:30L'impression qu'on est loin et qu'ils ne se sont pas pris en compte du tout
00:38:37et qu'ils ne veulent pas prendre en compte l'ampleur de ce qui pouvait se passer
00:38:41pour intervenir à temps.
00:38:44On évoque beaucoup cette haine du Blanc, on l'a évoquée sur nos plateaux.
00:38:49Ça se traduit comment ? Vous la vivez, vous la ressentez comment, Sandra ?
00:38:54Oui, malheureusement, c'est au quotidien, surtout en ce moment,
00:38:58avec de grosses insultes sans cesse.
00:39:01Moi, j'ai dû bouger, changer de quartier et c'est très compliqué
00:39:08de changer de quartier et d'être prise à partie et d'être insultée sans cesse.
00:39:15Je ne sais pas si vous êtes passé, il y a des dernières vidéos
00:39:18où il y a vraiment des grosses insultes et où on ne peut pas répondre,
00:39:21bien entendu, puisque ça ne sert à rien et ce n'est pas sur ce terrain-là qu'il faut aller.
00:39:26Mais c'est très présent, oui, et depuis longtemps.
00:39:31Comment voyez-vous l'évolution de la situation ?
00:39:35Vous manquez de produits, la situation commence à être très délicate,
00:39:38notamment dans le cadre de ravitaillement de produits tout simples, basiques, etc.
00:39:43Comment voyez-vous l'évolution ?
00:39:48En fait, on est comme dans un état de guerre depuis le début,
00:39:51pratiquement, puisqu'on ne peut pas sortir.
00:39:55Donc, on réduit au maximum les déplacements,
00:39:58donc on n'a pas accès à tout et vu que tout a été saccagé, plié,
00:40:02c'est vraiment des scènes de guerre qu'on subit ici, seule et loin de la France,
00:40:11dont on a l'air d'être le dernier des soucis
00:40:14et avec des manquements de nourriture qui vont se faire ressentir très vite
00:40:20et des personnes en situation de détresse.
00:40:22En toute sincérité, Sandra, est-ce que vous sentez un retour au calme possible ?
00:40:27Qu'est-ce qui pourrait faire changer les choses ?
00:40:29Quand on voit les images terribles et les témoignages des uns et des autres.
00:40:37Là, la situation, elle est vraiment bloquée,
00:40:40puisque ceux qui provoquent les émeutes ne se sentent pas écoutés, bien entendu.
00:40:47Ils ont provoqué des choses qui sont inadmissibles tout de même,
00:40:53de traiter un pays comme ça, la population, de mettre tout le monde en danger
00:40:57et ça a l'air d'être totalement bloqué et l'État, en nous laissant aussi
00:41:03à devoir combattre avec les personnes qui viennent nous attaquer,
00:41:07le dialogue va plus pouvoir reprendre de façon facile entre nous
00:41:12et je ne sais pas comment l'État pense remettre le dialogue avec les différents acteurs de tout ça.
00:41:20Mais ça va être très compliqué, nous on ne voit pas d'issue.
00:41:25Sandra, merci d'avoir accepté de témoigner à visage caché et on en comprend aisément la raison
00:41:33et c'est ça qui est le plus terrible.
00:41:35Il ne nous reste plus qu'à vous souhaiter bon courage,
00:41:37en espérant que les choses puissent évoluer dans le bon sens.
00:41:40Mais lorsqu'on vous écoute, on se rend bien compte que la situation est très difficile.
00:41:44Il est terrible ce témoignage, Philippe Dunoyer,
00:41:46vous êtes député renaissance de Nouvelle-Calédonie.
00:41:49Qu'est-ce que vous pouvez dire à Sandra ?
00:41:52D'abord que ma famille est là-bas,
00:41:55je participe à distance, c'est une torture seulement psychologique.
00:41:59Je comprends exactement la situation qui est décrite,
00:42:02parce qu'elle est vécue par les membres de ma famille
00:42:04et par l'ensemble des 180 000 personnes qui composent l'agglomération.
00:42:08C'est quand même 180 000 personnes sur ces quatre communes
00:42:10qui depuis lundi vivent un enfer.
00:42:13Et le pays, mais je pense qu'au plan économique on en parlera,
00:42:16mettra énormément de temps à s'en remettre.
00:42:18D'abord parce que tous les soirs, dans la journée aussi,
00:42:22mais tous les soirs, depuis lundi,
00:42:24des pillards, des émeutiers saccagent l'outil de travail des gens
00:42:29et menacent des infrastructures publiques
00:42:32et potentiellement aussi les habitations.
00:42:33Ce qui fait qu'évidemment, même si les renforts sont importants et nécessaires,
00:42:40les 2000 forces de l'ordre qui seront présentes vont être très utiles
00:42:45parce qu'elles vont pouvoir de plus en plus à la fois arrêter,
00:42:49maintenir à résidence, perquisitionner les fauteurs de troubles.
00:42:52Mais aujourd'hui, c'est les habitants qui se sentent aussi,
00:42:55d'abord obligés de se défendre ou de défendre leur quartier
00:42:58et qui nécessairement, parce que sur 180 000 personnes,
00:42:59on compromet qu'il ne peut pas y avoir 2000 forces de l'ordre autour,
00:43:02qui se sentent abandonnées.
00:43:04Donc il y a quand même des renforts.
00:43:06Moi, je veux aussi quand même relever que ces renforts,
00:43:09pour beaucoup, sont déjà arrivés et d'autres arrivent.
00:43:11Ils soulagent quand même les forces de l'ordre qui sont engagées.
00:43:13Il faut leur rendre hommage parce que je n'imagine pas l'enfer qu'ils vivent eux-mêmes.
00:43:17– Mais on rappelle qu'un soldat a été tué accidentellement
00:43:19encore ce matin, ce jeudi matin aussi.
00:43:22– Il ne faut pas l'oublier.
00:43:22– C'est probablement aussi dû à la fatigue, enfin, je ne sais pas.
00:43:25Mais nécessairement, c'était trois nuits et bientôt quatre nuits
00:43:28pour les personnes, pour les habitants et pour les forces de l'ordre.
00:43:31– Ce qui m'interpelle quand j'écoute Sandra,
00:43:35et c'est important, nous, on donne la parole aux habitants
00:43:38et c'est important de leur donner la parole,
00:43:39c'est qu'elles ne voient pas d'issue, c'est ça.
00:43:42C'est-à-dire qu'on annonce un état d'urgence, des renforts
00:43:47et quand on écoute Sandra, on la sent totalement perdue.
00:43:50– Comment pourrait-elle…
00:43:51– Stressée, ne croyant plus à rien, c'est ça qui est terrible.
00:43:54– Comment on regarde ?
00:43:55– Comment redonner de l'espoir ?
00:43:56– Alors, moi je ne peux pas me résoudre, parce qu'il n'y en a pas non plus.
00:43:58– Oui, oui, j'entends, vous êtes élu, mais on entend le témoignage.
00:44:02– Objectivement, il y a deux choses, il y a, depuis lundi,
00:44:05un embrasement absolument terrifiant d'une violence inouïe
00:44:09avec un retour 40 ans en arrière, même si politiquement
00:44:13on n'est pas sur la même esquisse là, on a entre 5000 et 8000 émeutiers
00:44:17qui n'écoutent personne, qui ont décidé de tout saccager.
00:44:19Ce n'est pas nécessairement, il faut faire une petite différence
00:44:22qui n'est pas évidente, politique, par exemple, tous les industriels
00:44:26et tous les salariés qui ont perdu leur emploi,
00:44:28ils sont au canac et non canac, ils sont à l'entreprise autiste
00:44:30et non indépendante, il y a des chefs d'entreprise indépendantistes
00:44:33coutumiers qui défendent leur propre outil de travail
00:44:35de peur que d'autres jeunes, les jeunes sont, enfin je dis les jeunes
00:44:38parce qu'apparemment ils sont entre 16 et 25 ans.
00:44:41Ok, donc là ce soir, comment pourrait-elle avoir de l'espoir ?
00:44:44Elle et elle, son mari, j'imagine sa famille,
00:44:47dans la rue à ne pas dormir comme la mienne.
00:44:49Donc je ne peux pas, moi, me résoudre à ce qui n'en est pas.
00:44:52La priorité, c'est le rétablissement de l'ordre,
00:44:54le renforcement des policiers, des gendarmes et des militaires
00:44:57vont y contribuer nécessairement, c'est la priorité absolue.
00:45:00Ensuite, il va falloir qu'on fasse un bilan.
00:45:02Le MEDEF local annonce déjà 17 milliards de francs CFP,
00:45:05on est sur 150 millions d'euros de dégâts.
00:45:08Qu'est-ce que sont les francs CFP ?
00:45:09Mais c'est qu'une annonce et puis les conséquences
00:45:11par rapport à la vie économique vont être dévastatrices.
00:45:13Ensuite, et politiquement, pour répondre à votre question,
00:45:15il y a quand même un espace qu'il faut que l'on nourrisse
00:45:19en se donnant le temps d'y parvenir,
00:45:21parce que la difficulté aujourd'hui,
00:45:23les gens ne veulent pas se parler,
00:45:24mais il va quand même bien falloir qu'on en sorte.
00:45:26Parce que sinon, on peut encore alourdir la situation,
00:45:29on peut encore revenir à véritablement une guerre civile
00:45:32qu'on est en train de frôler.
00:45:33Pas encore, mais qu'on est en train de frôler
00:45:34et je ne peux pas m'y résoudre.
00:45:35Donc il faut prendre du temps, il faut constater que c'est difficile.
00:45:39Si on n'y était pas arrivé juste avant,
00:45:40ce n'est pas maintenant,
00:45:41tant que l'ordre n'est pas rétabli, qu'on va y parvenir.
00:45:43Même si les responsables doivent donner des signes,
00:45:45ils doivent donner des signaux d'engagement,
00:45:47ils doivent engager quelque chose,
00:45:48mais c'est un processus qui prendra un peu de temps.
00:45:50Et honnêtement, je ne pense pas que la préoccupation
00:45:52de Sandra ou des habitants ce soir,
00:45:54ce soit véritablement l'organisation des élections.
00:45:57C'est comment ils vont s'en remettre.
00:45:58Mais on voit la difficulté.
00:46:00Je vous redonne cette information,
00:46:02cette visioconférence qu'Emmanuel Macron voulait organiser.
00:46:05Elle ne peut pas avoir lieu, c'est une espèce de pied de nez quand même.
00:46:07Et la situation sur place rend sa tenue difficile,
00:46:10précise donc la présidence.
00:46:13Et en conséquence, le chef de l'État échangera directement
00:46:15avec les élus séparément.
00:46:17Voilà, ça peut durer.
00:46:19Oui, si je vous permettais juste...
00:46:22Je vous en prie, vous êtes là pour ça d'ailleurs.
00:46:23C'est terrible, mais il ne faut pas considérer...
00:46:26Moi, je ne considère pas que même si ça n'est pas tous ensemble
00:46:29et que c'est séparément, ça soit seulement le verre à moitié vide,
00:46:33c'est-à-dire un échec.
00:46:34Évidemment, c'est un échec, mais rien de ce qui passe derrière vous
00:46:37n'est une réussite de toute façon.
00:46:38Donc, il faut rétablir petit à petit les liens.
00:46:40Et il faut aussi, permettez-moi de le dire,
00:46:41vous l'avez indiqué tout à l'heure et Sandra également,
00:46:43attention au plan alimentaire, au plan sanitaire.
00:46:46La Nouvelle-Calédonie est dans un désastre absolu.
00:46:49Il y a des centres de dialyses qui ont été incendiés,
00:46:50des gens qui ont perdu la vie parce qu'ils n'ont pas reçu leurs soins.
00:46:53L'hôpital, qui est peut-être aussi entravé.
00:46:55Enfin, on est vraiment dans une situation où là,
00:46:57l'enjeu n'est plus politique et institutionnel en premier.
00:47:00Et on va suivre dans quelques instants, évidemment,
00:47:03l'intervention de Gabouillette.
00:47:04Je donne la parole à André Vellini et juste après, Naïm Fadel.
00:47:06Et ensuite, on aborde l'aspect économique avec Eric de Rigmantin,
00:47:09parce que c'est important d'en parler aussi.
00:47:12Oui, monsieur le député, est-ce que vous aviez senti venir
00:47:14cet embrasement, cette violence soudaine
00:47:17à cause de la révision des listes électorales ?
00:47:20Vous le sentiez venir, vous qui êtes un homme de terrain, si j'ose dire ?
00:47:24Alors, je sentais venir, je savais que le sujet du corps électoral
00:47:27était un sujet d'opposition qui n'allait pas permettre facilement,
00:47:32c'est un euphémisme, sans accord global,
00:47:35de parvenir à autre chose qu'une détérioration de la situation.
00:47:37Mais jamais j'aurais pu envisager qu'en une nuit,
00:47:40en trois nuits, en quatre nuits, l'économie de mon pays soit à terre.
00:47:44Parce que là, vraiment, on est devenu un pays sous-développé
00:47:46en l'espace de quatre nuits.
00:47:48Ça, objectivement, c'est pas des politiques contre des politiques.
00:47:53Il n'y a personne qui va légitimement espérer ça.
00:47:55Donc ça, ça nous a échappé.
00:47:57Mais par contre, et pour reprendre votre sujet, vous avez raison,
00:48:00le sujet du corps électoral est un sujet très important qui peut avancer,
00:48:04qui peut avancer dans le cadre d'un accord global.
00:48:06C'est comme ça qu'il faut comprendre la situation.
00:48:08Encore une fois, je le dis avec beaucoup de respect et d'humilité
00:48:11par rapport à tout ce que vivent les gens,
00:48:12c'est bien sûr pas leur préoccupation première ce soir.
00:48:14Naïma et Gabriel.
00:48:15Naïma Padam.
00:48:16Ce qui interroge, c'est qu'en trois jours,
00:48:19le territoire est complètement dévasté.
00:48:22Il y avait un policier qui a aussi témoigné
00:48:26et qui disait que la plupart, c'était en fait des jeunes,
00:48:2915-16 ans de jeunes, et qui étaient instrumentalisés par des délinquants.
00:48:35Mais ils ont eu l'effet Aubaine, si je puis dire.
00:48:39Moi, ce que je n'arrive pas à comprendre,
00:48:41c'est comment le gouvernement ne s'est pas appuyé
00:48:44sur les personnes qui connaissent le territoire.
00:48:46D'autant plus que ce territoire, et je parle sous votre contrôle,
00:48:49c'est un territoire aussi où il y a quand même une culture du consensus,
00:48:53de la palabre.
00:48:54Et donc, je m'étonne un peu qu'on soit allé aussi vite
00:48:57en cette période qui est difficile pour notre pays,
00:49:01avec les JO, avec des tas de choses,
00:49:03et qu'on n'ait pas pris le temps.
00:49:05Ça pouvait attendre.
00:49:07Regardez, en trois jours, le pays, le territoire est dévasté.
00:49:10Merci beaucoup, M. Pardon, je prends la parole.
00:49:13Non, non, je vous en prie.
00:49:14La parole est libre sur mon plateau.
00:49:15Poser la question ainsi, d'abord, il n'y a rien qui justifie tout ce qui se passe.
00:49:20Rien de ce qui se passe, objectivement, ça fait...
00:49:23Je suis né là-bas, donc 56 ans que j'y vis.
00:49:25Je n'ai jamais connu l'ombre du tiers, du quart, de la moitié de ce que je vois.
00:49:29Jamais.
00:49:30Il y a bien sûr de la délinquance.
00:49:31Il y a bien sûr une délinquance jeune, de plus en plus nombreuse.
00:49:35Il y a eu des affrontements par le passé.
00:49:36Évidemment, mais la période des événements de la guerre civile,
00:49:40des événements que j'ai connus directement de 1984 à 1988,
00:49:43étaient organisés politiquement, dans un affrontement politique,
00:49:46qui n'a jamais été condamné politiquement.
00:49:48Or, dès mardi, enfin, dès la survenance de ces violences,
00:49:51tous les partis politiques indépendantistes et non indépendantistes ont condamné ça.
00:49:55La vraie extraordinaire surprise, c'est l'ampleur gigantesque à notre échelle
00:49:59qui a compris cette émeute depuis lundi.
00:50:01Moi, ça me permet quand même de rappeler que, sur la province nord...
00:50:06Vous avez pris la politesse avec quelques ailes, mon général, si je puis me permettre.
00:50:09Je suis désolé, vous le...
00:50:11Allez-y.
00:50:12La province nord, qui était une zone de production agricole il y a 40 ans, ne l'est plus.
00:50:19C'est-à-dire que là, on va revenir sur l'enjeu économique qui me paraît majeur.
00:50:24Et d'ailleurs, le nombre de Mélanésiens, y compris des dirigeants comme Louis Mappou,
00:50:29remettent en cause, se disent qu'avant tout, aujourd'hui, c'est donner du travail,
00:50:33c'est l'essor économique.
00:50:34Mais je constate simplement qu'il y a eu des avancées considérables
00:50:38de façon à valoriser notamment la partie mélanésienne.
00:50:41Et d'un point de vue économique sur la province nord, ça n'a quand même pas été une réussite.
00:50:45Alors, je partage votre opinion.
00:50:47Sur le plan agricole.
00:50:49Ah, au plan agricole, alors là, pas seulement la province nord.
00:50:51On a 18% de couverture de nos besoins sur un territoire qui est grand
00:50:55comme 4 fois ou 5 fois la Réunion, qui couvre la moitié des besoins de 900 000 personnes.
00:50:58Donc oui, on a un potentiel de développement, province nord, province sud, province île,
00:51:02qui est très important.
00:51:03Au plan économique, il y a eu des efforts et des effets,
00:51:06notamment à la construction de l'usine du Nord, que vous connaissez,
00:51:08et qui ont permis à la province nord d'avoir un développement économique
00:51:12pas identique à celui de la province sud, mais ce n'était pas l'objectif.
00:51:14En fait, c'est très difficile en très peu de temps, et c'est très difficile aujourd'hui.
00:51:18Les accords Matignon-Odino de 88 et l'accord de Nouméa de 98,
00:51:21et jusqu'à présent, et j'en suis témoin, ont permis des avancées.
00:51:25Est-ce qu'ils ont permis de régler tous les problèmes ? Non.
00:51:27Probablement, d'ailleurs, que ce qu'on peut tirer,
00:51:29et qu'on pourra tirer comme conséquence,
00:51:30c'est que les inégalités sociales qui se sont effectivement creusées
00:51:33peuvent expliquer, expliquent pour partie, pourquoi autant de personnes
00:51:36se trouvent concernées par les pillages et les destructions.
00:51:40Mais aujourd'hui, je crois que Louis Mapou, le président du gouvernement, a raison,
00:51:44et on va en parler, c'est au plan économique que le désastre qu'il va se créer va vraiment...
00:51:48L'enjeu est majeur.
00:51:48Un mot, Gabrielle Culzel, avant de donner la parole à Eric,
00:51:51justement, pour faire un point sur l'économie.
00:51:53Je me suis dit, à partir de quel moment on décide,
00:51:55on décide que c'est la guerre civile, parce que c'est quand même des scènes de guerre civile.
00:52:00Moi, je suis très frappée de voir la perte de confiance dans l'État.
00:52:05Par exemple, quand on est Français, on a la naïveté de croire qu'on sera protégés
00:52:09par l'État où qu'on soit, où que l'on soit.
00:52:11Et c'est vrai que le contrat social, c'est-à-dire de déléguer la violence légitime à l'État,
00:52:15c'est comme ça que s'est construite notre paix sociale,
00:52:17et en contrepartie, de se sentir en sécurité.
00:52:21Là, on voit que des milices se constituent.
00:52:25En fait, les gens se disent qu'il faut bien qu'on se défende et se défendent de la famille.
00:52:28Donc, on le comprend tout à fait.
00:52:30Et c'est quand même une démarche proprement effrayante.
00:52:33Par ailleurs, je vois qu'il y a quand même un racisme anti-blanc qui est exacerbé.
00:52:38Cette personne qui dit, écoutez, je me tais, je me tais.
00:52:43Mais enfin, imaginer l'inverse, ce serait quand même assez terrible.
00:52:45Je suis assez frappée de voir que toute la gauche réunie
00:52:48semble défendre ce mouvement, d'ailleurs,
00:52:51aux motifs assez croquignolets, connaissant leur position habituellement en France
00:52:56du droit au peuple historique à la continuité.
00:53:01Et ce racisme ne les dérange pas, il ne le dénonce pas.
00:53:04Le racisme, c'est comme le cholestérol, il y a le bon et le mauvais.
00:53:06Non, mais vous voyez, il y a un moment...
00:53:08Il n'y a pas que vis-à-vis des Blancs, vous prenez la tribu de Saint-Louis.
00:53:10Non, mais s'en foutent.
00:53:11Les lois légitimes, la qualité.
00:53:12J'écoute ce que cette personne a dit tout à l'heure.
00:53:14La tribu de Saint-Louis qui est un problème en soi, un vrai problème.
00:53:20Mais il n'y a pas que vis-à-vis des Caldoches,
00:53:22mais il y a les Wallis qui habitaient tout autour, qui ont dû partir.
00:53:25Donc, si vous voulez, il faut étendre vraiment le sujet
00:53:30à toutes les populations non-mélanésiennes.
00:53:32Il n'y a pas que...
00:53:32Oui, mais donc, ce qui est insupportable en métropole,
00:53:34est aussi là-bas, a priori.
00:53:36Et les amis, je voudrais, puisque Éric de Rugy-Matin nous fait l'honneur d'être avec nous,
00:53:40les raisons de la colère, ça peut passer par le prisme de l'économie.
00:53:44Comment se porte la situation de la Nouvelle-Calédonie, Éric ?
00:53:48Faites-nous un petit focus.
00:53:50Elle souffre déjà énormément avec le nickel qui décline.
00:53:53C'est vraiment une vraie crise.
00:53:54Alors qu'on pourrait penser que la Nouvelle-Calédonie est sur un lingot d'or.
00:53:59Et ce n'est pas le cas, in fine.
00:54:00Ce n'est pas le cas.
00:54:01Surtout que la Nouvelle-Calédonie a connu une croissance extraordinaire.
00:54:05Depuis 1960, je disais, c'était plus 3 à 4 % par an.
00:54:08Donc, c'était vraiment une île riche, si l'on peut dire.
00:54:11Et le nickel y a contribué énormément.
00:54:13Mais le problème, c'est que les cours se sont effondrés l'an dernier.
00:54:15Je crois qu'on est à moins 45 %, c'est considérable.
00:54:18Et le nickel, c'est toujours 20 à 30 % des ressources mondiales.
00:54:22Vraiment, la Nouvelle-Calédonie a la chance d'avoir le nickel.
00:54:25Malheureusement, les cours se sont effondrés.
00:54:27Alors, quand on regarde, si vous voulez, le classement,
00:54:30eh bien, aujourd'hui, la Nouvelle-Calédonie est le troisième producteur mondial de nickel.
00:54:36Troisième.
00:54:37Oui, c'est quand même une économie fantastique.
00:54:39Mais l'Indonésie a pris le dessus.
00:54:41L'Indonésie est numéro un, deuxième les Philippines.
00:54:43Mais l'Indonésie, maintenant, domine vraiment le marché.
00:54:45Je vous donne un million de tonnes, c'est quand même assez considérable.
00:54:48C'est 1 800 000 tonnes, donc c'est quand même considérable.
00:54:52Là où la France n'est plus qu'à 0,2, donc c'est quand même vraiment beaucoup plus faible.
00:54:56Et pourquoi cette chute ?
00:54:57C'est parce que les prix ont été bradés,
00:54:59parce qu'il y a un coût de la main-d'œuvre qui est relativement élevé,
00:55:02parce que c'est la France, donc les prix sont relativement élevés.
00:55:05La vie est chère là-bas.
00:55:06La vie est chère là-bas.
00:55:06Plus 78 % pour la moyenne des produits, c'est ça, de consommation courante, vous confirmez.
00:55:11Et grâce à l'Institut de la Statistique de Nouvelle-Calédonie,
00:55:14j'ai eu des chiffres intéressants.
00:55:15Si vous voulez louer, enfin vous allez le confirmer M. le député,
00:55:17un logement de 2 pièces pour une famille,
00:55:20on est quand même à 1 700, l'équivalent de 1 700 €.
00:55:23Alors là-bas, on parle en francs pacifiques.
00:55:25L'alimentation, c'est un budget de 1 200 € par mois pour 4 personnes.
00:55:30Et puis le salaire mensuel, là j'ai vraiment été très étonné,
00:55:32c'est 3 360 € brut, le salaire moyen mensuel.
00:55:36Vous voyez, si on regarde sur le compte…
00:55:37– Ils sont à taxer les salaires.
00:55:39– Voilà, et c'est parce que la vie est chère.
00:55:41– Alors quelles sont les grosses entreprises sur place, les Américains ?
00:55:44– Alors c'est les grandes entreprises, c'est le nickel avec bien sûr Eramet,
00:55:48mais Eramet a souffert de chutes de ventes considérables,
00:55:51moins 50 % quand même en très peu de temps.
00:55:54D'ailleurs, on dit même que l'entreprise Eramet est en quasi-faillite aujourd'hui,
00:55:57alors que c'est un floron, ça a été créé en 1860.
00:56:00– La SLN, c'est la filiale.
00:56:03– Voilà, c'est en fait devenu Eramet,
00:56:04mais à l'époque c'était la société le nickel, SLN.
00:56:07Et vous avez des actionnaires, ça s'est constitué au fil des années,
00:56:09il y a des avoirs sur le manque d'argent.
00:56:11– Attention, priorité à Gabriel Attal qui intervient sur la Nouvelle-Calédonie,
00:56:16on l'écoute.
00:56:17– Rétablir l'ordre, assurer la continuité de la vie en Nouvelle-Calédonie
00:56:24et établir les conditions du dialogue.
00:56:26Vous le savez, hier, le Président de la République
00:56:29a réuni un Conseil de défense et de sécurité nationale.
00:56:33J'ai présidé deux cellules interministérielles de crise,
00:56:36hier soir et ce matin, et nous sortons d'un nouveau Conseil de défense
00:56:40et de sécurité nationale qui s'est réuni autour du Président de la République.
00:56:45Cela nous a d'abord permis de faire des points de situation
00:56:48avec le Haut-Commissaire en Nouvelle-Calédonie.
00:56:52La situation y reste très tendue avec des pillages, des émeutes,
00:56:57des incendies, des agressions qui sont évidemment insupportables et inqualifiables.
00:57:04Je rappelle que deux gendarmes sont décédés.
00:57:08Un gendarme a été tué hier d'une balle dans la tête.
00:57:13Un autre gendarme est décédé aujourd'hui
00:57:17à la suite d'une erreur de manipulation d'une arme.
00:57:19Vous imaginez bien l'état de fatigue et de tension
00:57:23qui règne dans nos forces de sécurité sur place
00:57:26et qui entraîne évidemment un accident comme celui que nous avons connu.
00:57:31Derrière ces deux gendarmes décédés, ce sont deux vies qui sont parties.
00:57:36Ce sont des proches, des familles.
00:57:39Et vous me permettrez évidemment de renouveler mon soutien,
00:57:43ma solidarité, celle de mon gouvernement,
00:57:46à l'endroit des proches et des familles des deux gendarmes qui sont décédés.
00:57:50Évidemment, soutien et solidarité à l'ensemble des forces de sécurité intérieure,
00:57:55à l'ensemble des agents publics qui sont actuellement mobilisés en Nouvelle-Calédonie,
00:58:00avec, je le dis, un courage, une bravoure qui force le respect et l'admiration.
00:58:08Notre objectif est clair, le premier objectif est clair,
00:58:11rétablir l'ordre et mettre hors d'état d'agir
00:58:14tous ceux qui, depuis trois nuits, pillent, incendient, agressent
00:58:19et sont responsables de ces émeutes.
00:58:22Dans ces conditions, nous avons réuni, le président de la République a réuni
00:58:25un Conseil de défense et de sécurité nationale
00:58:28et plusieurs décisions ont été prises.
00:58:30D'abord, à la demande du président de la République,
00:58:33nous allons renforcer encore le pont aérien de rétablissement de l'ordre
00:58:38qui a été mis en place pour déployer un millier d'effectifs
00:58:42de sécurité intérieure supplémentaire, en plus des 1 700 effectifs
00:58:47qui sont déjà sur place.
00:58:48Très concrètement, des forces du GIGN sont arrivées hier soir,
00:58:52venues de Polynésie.
00:58:54Un avion vient d'atterrir sur place en Nouvelle-Calédonie
00:58:57avec 132 effectifs supplémentaires.
00:59:00Un avion est parti hier soir de l'Hexagone avec un escadron
00:59:05de gendarmerie mobile et 40 forces du GIGN,
00:59:07soit 116 effectifs supplémentaires.
00:59:10Cet avion est attendu sur place en Nouvelle-Calédonie
00:59:13dans les prochaines heures.
00:59:15Cet après-midi, un nouvel avion décollera de l'Hexagone
00:59:18avec deux escadrons de gendarmerie mobile et deux compagnies de CRS,
00:59:22soit 250 effectifs supplémentaires qui arriveront dans les prochaines heures.
00:59:27Nous organisons par ailleurs, à la demande du président de la République,
00:59:30le déploiement de six escadrons de gendarmerie mobile supplémentaires
00:59:34dans les prochaines heures, soit 480 effectifs supplémentaires.
00:59:38Pour cela, nous mobiliserons l'aviation militaire,
00:59:41comme c'est déjà le cas, mais nous mobiliserons aussi
00:59:44l'aviation civile, y compris avec des réquisitions
00:59:47pour organiser ce pont aérien de rétablissement de l'ordre.
00:59:51Au total, ce sont donc 1 000 effectifs supplémentaires
00:59:54qui sont en train d'être déployés sur place,
00:59:57en plus des 1 700 effectifs qui sont déjà en Nouvelle-Calédonie.
01:00:03C'est un niveau de mobilisation qui est inédit et qui illustre
01:00:07la détermination du gouvernement, du président de la République
01:00:11à rétablir l'ordre dans les plus brefs délais.
01:00:14Pour rétablir l'ordre, le président de la République
01:00:17a demandé la plus grande fermeté à l'endroit des pillards et des émeutiers.
01:00:22Une circulaire pénale sera donc publiée par le garde des Sceaux
01:00:25dans les toutes prochaines heures pour garantir les sanctions
01:00:28les plus lourdes contre les émeutiers et les pillards.
01:00:32Parce que, je le redis, les premières victimes
01:00:34de ces violences, les premières victimes de ces exactions,
01:00:37ce sont les habitants de la Nouvelle-Calédonie
01:00:40qui veulent pouvoir vivre en paix.
01:00:42Et évidemment, je leur adresse ma solidarité.
01:00:44Je pense à tous les habitants, je pense aux familles,
01:00:46je pense à la jeunesse, durement frappée par ces émeutes.
01:00:51Le deuxième objectif, après celui du rétablissement de l'ordre,
01:00:54c'est évidemment la continuité de la vie en Nouvelle-Calédonie.
01:00:58Pour cela, nous avons pris des décisions relatives
01:01:00à l'approvisionnement logistique de la Nouvelle-Calédonie.
01:01:04Une CIC logistique a été déclenchée.
01:01:07Et là aussi, un pont aérien est mis en place
01:01:09pour évidemment ravitailler la Nouvelle-Calédonie,
01:01:13des denrées et des matières absolument essentielles,
01:01:15garantir la continuité des services de soins
01:01:18et évidemment l'approvisionnement alimentaire de l'île
01:01:22dans les prochaines heures, les prochains jours.
01:01:24Évidemment, c'est ce qui est attendu par les habitants.
01:01:28Cette crise a des conséquences économiques importantes.
01:01:31Et je pense à tous les commerçants.
01:01:34Je pense aux pharmaciens qui ont vu leurs locaux,
01:01:36leurs commerces incendiés, pillés, détruits.
01:01:39Je pense aux entreprises qui sont très lourdement impactées.
01:01:42Pour ces raisons, nous avons demandé à Bruno Le Maire,
01:01:45le ministre de l'Economie et des Finances,
01:01:47de réunir dans les prochaines heures en visioconférence
01:01:49le monde économique de la Nouvelle-Calédonie
01:01:52pour leur apporter le soutien nécessaire
01:01:54et évidemment construire avec eux toutes les solutions
01:01:57et toutes les mesures qui leur permettront dans la durée
01:02:00de tenir, de se relever et de continuer à pouvoir exercer
01:02:04en Nouvelle-Calédonie.
01:02:06Enfin, je veux le dire, dans une situation comme celle-ci,
01:02:11dans une situation comme celle que nous connaissons,
01:02:13il est de mon devoir de Premier ministre d'informer
01:02:16et d'échanger avec les représentants de la nation
01:02:19sur la situation sur place et les actions que nous mettons
01:02:23en oeuvre pour atteindre nos objectifs,
01:02:25à savoir, je le redis, rétablir l'ordre,
01:02:27assurer la continuité de la vie sur place
01:02:30et établir les conditions du dialogue.
01:02:32C'est la raison pour laquelle je proposerai et j'inviterai
01:02:35dans les prochaines heures les présidents des deux assemblées,
01:02:38président du Sénat, présidente de l'Assemblée nationale
01:02:40et les comités liaison parlementaires qui ont été mis
01:02:42en place sur la Nouvelle-Calédonie,
01:02:45un échange avec moi et le ministre de l'Intérieur à Matignon.
01:02:50Je veux le dire, avec l'ensemble de mon gouvernement,
01:02:53et je salue la mobilisation notamment du ministre de l'Intérieur,
01:02:57du ministre des Armées, du garde des Sceaux,
01:03:00nous sommes pleinement mobilisés pour répondre à cette situation
01:03:03qui est grave.
01:03:05Nous le devons aux Calédoniens,
01:03:07nous le devons à la jeunesse calédonienne,
01:03:09nous le devons à la République.
01:03:11Je vous remercie.
01:03:16Intervention de Gabriel Attal sur la situation en Nouvelle-Calédonie.
01:03:22On fait un point sur les principales mesures,
01:03:25Sandra, annoncées évidemment.
01:03:27Situation très tendue, pillage, agression.
01:03:29Elle a bien souligné la situation très difficile
01:03:32de la Nouvelle-Calédonie.
01:03:33Oui, il rappelle ce qu'a annoncé le ministre de l'Intérieur
01:03:36ce matin, c'est-à-dire que d'ici demain soir,
01:03:382700 forces de sécurité intérieure seront sur place.
01:03:41Il y en avait 1500, 1800 au début de cette crise.
01:03:45Ces effectifs sont en train progressivement d'arriver sur place.
01:03:48132 sont arrivés aujourd'hui.
01:03:50D'autres doivent être envoyés d'ici demain.
01:03:53Il y a un départ qui est prévu à Istres encore en fin d'après-midi.
01:03:56Hier soir sont partis un escadron de gendarmerie mobile,
01:03:59mais également 40 effectifs du GIGN.
01:04:03Le Premier ministre annonce également que le garde des Sceaux
01:04:07enverra une circulaire au procureur pour s'assurer
01:04:11que les sanctions les plus lourdes seront attribuées
01:04:15aux auteurs des violences et des pillages.
01:04:17Et puis également, il n'a pas oublié la vie économique.
01:04:20Il est important que la vie économique puisse être relancée,
01:04:22qu'il y ait une certaine continuité.
01:04:25Ce sont des mesures qui vont dans le bon sens, Philippe Dunoyer ?
01:04:28Ce sont des mesures d'urgence, évidemment, d'abord.
01:04:29Mesures d'urgence, vous avez raison.
01:04:31Oui, on est vraiment dans un état d'urgence.
01:04:33Donc, ce sont des mesures qui sont les bienvenues
01:04:36parce que l'ordre public est la priorité des priorités,
01:04:38mais parce que aussi, et je le note,
01:04:40alors je suis obligé d'en féliciter, mais c'est désastreux.
01:04:44Il faut maintenant envoyer des denrées alimentaires
01:04:47et des médicaments sur mon territoire.
01:04:49Je suis parti à Deux-Sages.
01:04:50C'est ce qu'annonçait Gabriel Attal, il y aura un pont aérien.
01:04:53C'est vraiment la situation dans laquelle,
01:04:55petit à petit, on va se réveiller.
01:04:56Là, on vit un cauchemar, il vit un cauchemar,
01:04:59parce que je suis loin.
01:05:00On va se réveiller en enfer et il faut qu'on se réveille
01:05:02le plus vite possible parce qu'ensuite,
01:05:04c'est la reconstruction qui va être à l'œuvre
01:05:06et qui va demander des efforts, des moyens
01:05:08et un temps certainement très important.
01:05:10Mais j'insiste sur l'aspect sanitaire parce qu'encore une fois,
01:05:14comme les destructions sont totalement aveugles,
01:05:16elles touchent aussi des infrastructures sanitaires.
01:05:18Et il y a des gens qui sont morts, déjà, indirectement,
01:05:21enfin indirectement, du fait de la destruction
01:05:23de ces infrastructures sanitaires.
01:05:24Médicaments manquent, l'alimentation manque.
01:05:26On en est rendu vraiment à un stade où ce pont aérien,
01:05:28malheureusement, est nécessaire.
01:05:30Il est annoncé. C'est parfait.
01:05:31Il faut qu'il se maintienne le plus longtemps possible
01:05:33en même temps que l'Ordre se rétablisse rapidement.
01:05:35Et Gabriel, il a été annoncé également que Bruno Le Maire
01:05:37allait revenir par visioconférence,
01:05:39les principaux responsables du monde économique.
01:05:42Évidemment, parce qu'on pense au jour d'après, quoi.
01:05:45Mais il va falloir reconstruire.
01:05:47Je vous parlais de 17 milliards, peut-être, de France CFP tout à l'heure.
01:05:49Je ne sais pas si je vous l'ai indiqué.
01:05:50Ça, c'est le montant des dégâts.
01:05:52Mais ça veut dire que les économies ne tournent plus.
01:05:53Donc, elles ne cotisent plus.
01:05:54Donc, notre système de protection sociale,
01:05:56puisque nous sommes autonomes, est à terre.
01:05:58Donc, en fait, l'économie et le coût pour l'économie
01:06:00est bien plus important que ces 17 milliards.
01:06:02Et autre annonce, évidemment, Gabriel Attal va revenir
01:06:05le président de l'Assemblée nationale et du Sénat.
01:06:09Bertrand Cavalier, réaction.
01:06:11Oui, alors, dès à présent, il faut bien comprendre
01:06:14que dans cette situation qui est très complexe,
01:06:15il y a une priorisation s'agissant de la protection des personnes,
01:06:18mais également de faire en sorte que les fonctions vitales soient préservées.
01:06:23Il a insisté là-dessus, Gabriel Attal.
01:06:24L'année dernière, des escalons sont intervenus
01:06:26pour protéger les derniers dépôts de médicaments,
01:06:28pour protéger également l'INICAL,
01:06:30c'est-à-dire le centre de production électrique.
01:06:33Donc, tout ça pour préparer l'après.
01:06:34Donc, il y a une manœuvre très complexe qui consistera à rétablir l'ordre,
01:06:39à reprendre également le contrôle des axes,
01:06:40parce que tous ces moyens vont devoir arriver sur Nouméa et le Grand Nouméa,
01:06:46mais passeront par l'axe Latentuta-Nouméa.
01:06:49Donc, on est dans les trois prochains jours.
01:06:52Ça va être une manœuvre d'envergure avec les moyens qui vont être déployés.
01:06:57Et je salue l'engagement de tous ces camarades de la gendarmerie.
01:07:00Il y a également la police qui est engagée,
01:07:03qui vont avoir une mission très, très complexe dans les prochains jours.
01:07:06Maintenant, je salue également,
01:07:08j'ai eu beaucoup de retours de Calédoniens que je connais depuis des années,
01:07:12qui, au travers de ces comités de surveillance,
01:07:14parce qu'on en prend le terme de milices,
01:07:15mais font preuve d'une très grande modération.
01:07:18Il n'y a pas de confrontation.
01:07:20Ils protègent leurs rues, leurs maisons, leurs quartiers.
01:07:22Dernier point, la Brousse, sauf quelques points particuliers,
01:07:28l'IFU, la Brousse ne connaît pas ces...
01:07:31Alors, il y a eu des évacuations de familles de gendarmes,
01:07:34notamment à l'IFU, parce que là,
01:07:35il y a eu des tentatives d'attaques de brigades, de casernes.
01:07:40N'oublions pas que les familles vivent, des gendarmes vivent dans les casernes,
01:07:44mais en règle générale, ça reste relativement préservé.
01:07:48Et donc, je reviens quand même à une problématique qui est assez hybride.
01:07:52Il y a de l'idéologie, il y a de la racialisation,
01:07:54mais il y a aussi un phénomène de banlieue de jeunesse qui n'est pas tenue,
01:07:59qui a certainement, qui n'a pas été assez éduquée,
01:08:02qui a été instrumentalisée.
01:08:03Mais on est sur un scénario qui peut très bien se produire en métropole.
01:08:07Gabriel Cluzel et André Vellini, réaction sur l'intervention de Gabriel Attal,
01:08:11ces mesures qui sont annoncées, ça vous laisse dubitatif, Gabriel ?
01:08:15Non, non, non, mais il est bien...
01:08:18De fait, des dispositions sont prises pour parer au plus pressé.
01:08:23Sur le déploiement des forces de l'ordre,
01:08:24le problème, c'est qu'encore une fois,
01:08:25les forces de l'ordre n'ont pas le don d'ubiquité.
01:08:27Donc, quand elles sont là-bas, elles ne sont pas ailleurs.
01:08:29On ne peut pas évacuer l'idée.
01:08:31J'imagine que c'est une hypothèse qui est quand même envisagée
01:08:33en lieu d'une contagion, que ce soit sur d'autres territoires d'outre-mer
01:08:39ou même en métropole.
01:08:40Vous faisiez la comparaison avec les banlieues.
01:08:43C'est vrai qu'il y a quand même des similitudes
01:08:44avec ce qui s'est passé au mois de juillet.
01:08:45Donc, on peut imaginer que ça puisse donner des ailes à certains.
01:08:49Je ne dis pas que ça se produira,
01:08:50mais j'imagine que ça fait partie des hypothèses.
01:08:52Il y a les JO qui se préparent.
01:08:53Donc, c'est un peu délicat de concentrer toutes ces forces sur la Nouvelle-Calédonie.
01:08:58En tout cas, c'est nécessaire pour le moment,
01:09:01et ça ne pourra pas demeurer dans la durée.
01:09:05Ce qui est inquiétant, c'est qu'au-delà du mal-être économique
01:09:09qu'on a pu nous expliquer, d'un mal-être très ancien, etc.,
01:09:12c'est que certains semblent s'inscrire dans une rhétorique anticoloniale
01:09:15plus globale, puisqu'on apprend qu'il y a des responsables
01:09:20indépendantistes, canards, qui se sont rendus à une conférence
01:09:27anticoloniale en Turquie.
01:09:29Bon, alors après, l'Azerbaïdjan peut contester.
01:09:31On va en parler juste après.
01:09:32Donc, ça s'inscrit dans une rhétorique globale qui favorise la contagion,
01:09:36parce qu'à partir du moment où vous avez les outils sémantiques
01:09:40pour globaliser l'affaire, ça va au-delà du malaise confus
01:09:43et de la révolte continue.
01:09:47Donc, c'est vrai que c'est proprement inquiétant
01:09:50et on espère que toute mesure en est prise.
01:09:54Je vous donne la parole juste après, mon cher André,
01:09:56mais on va retrouver Florian Tardif qui assistait à l'intervention
01:09:59de Gabriel Attal.
01:10:00Qu'avez-vous retenu de cette intervention ?
01:10:02L'heure est grave, Florian Tardif.
01:10:07Oui, tout d'abord, le ton très solennel du Premier ministre,
01:10:10qui a fait un point sur la situation en parlant d'une situation
01:10:14très tendue.
01:10:15Ensuite, il a développé l'ensemble des points qui ont été abordés
01:10:19durant ce Conseil de défense qui s'est tenu juste avant.
01:10:22Donc, sa prise de parole, présidée par le président de la République
01:10:25avec autour de la table les principaux ministres concernés
01:10:29par ce qui se passe sur place.
01:10:31Et il y a donc deux objectifs qui ont été fixés par l'exécutif.
01:10:36Le premier est de rétablir l'ordre et de mettre en état de nuire
01:10:41ceux qui s'adonnent aux exactions que l'on connaît depuis trois nuits
01:10:45à présent.
01:10:46Il a, dans ce cadre-là, assuré qu'un millier de forces de l'ordre
01:10:52et d'effectifs de police et de gendarmerie,
01:10:55notamment, arriveraient dans les toutes prochaines heures sur place
01:10:59pour compléter d'ores et déjà le dispositif qui a été déployé
01:11:03depuis plusieurs jours en Nouvelle-Calédonie.
01:11:05Le deuxième objectif, c'est d'assurer la continuité de l'île.
01:11:10Il y a notamment un pont aérien qui a été mis en place
01:11:13pour permettre aux habitants de subvenir, notamment,
01:11:17à leurs besoins alimentaires ou bien en termes de santé.
01:11:21Voici ce qu'a expliqué, en tout cas, il y a quelques minutes,
01:11:23le Premier ministre, on traît son haleine de ce dernier
01:11:27qui appelle clairement à un retour de l'ordre sur place
01:11:31le plus rapidement possible.
01:11:33Merci beaucoup pour cette synthèse, Florian Tardif.
01:11:36Réaction, André Vallini.
01:11:38Ce n'est pas une réaction, c'est une question,
01:11:39si vous le permettez, à nouveau, à monsieur le député.
01:11:42On entend beaucoup parler de l'Azerbaïdjan,
01:11:44qui serait un peu...
01:11:45Justement, vous me faites la transition parce qu'on voulait en parler,
01:11:47mais allez-y, laisse poser la question.
01:11:50Qu'en est-il exactement ?
01:11:51Sur quoi repose ce qu'on entend sur la manipulation
01:11:54par l'Azerbaïdjan de cette...
01:11:56Qui a été démentie, l'Azerbaïdjan a démenti, ce matin.
01:11:59Ah oui ?
01:11:59Voilà.
01:12:00Alors, pardon, je peux vous répondre ?
01:12:03Oui.
01:12:03Ce qui est nouveau, c'est l'intrusion de l'Azerbaïdjan
01:12:06dans le jeu géopolitique ou stratégique que poursuivent
01:12:10certains représentants indépendantistes.
01:12:12Ça, ça fait 56 ans que je vis là-bas,
01:12:15ça ne fait pas 56 ans qu'on en entend parler,
01:12:17ça fait depuis un an, un an et demi,
01:12:19que d'ailleurs, l'Azerbaïdjan utilise les territoires français du Pacifique
01:12:23puisqu'il a créé un groupe d'initiatives
01:12:25pour permettre à ceux qui revendiquent l'indépendance de ces territoires
01:12:29de se retrouver et essayer de faire du lobbying,
01:12:32de l'ingérence au plan international.
01:12:34Donc, certains l'utilisent.
01:12:36Honnêtement, franchement, sur le territoire,
01:12:38même si on a vu un ou deux drapeaux,
01:12:40enfin, ou des dizaines, on s'en fiche,
01:12:41mais apparaître et une banderole,
01:12:43c'est très nouveau sur le territoire.
01:12:45Par contre, ce qu'il ne faut pas négliger,
01:12:48c'est qu'effectivement,
01:12:50et d'ailleurs, dernièrement, le président du Congrès de Nouvelle-Calédonie l'a confirmé,
01:12:54un accord a été passé avec l'Assemblée de l'Azerbaïdjan
01:12:59et le Congrès de Nouvelle-Calédonie,
01:13:01sous couvert d'échanges diplomatiques et parlementaires,
01:13:04mais avec, en même temps, et c'est revendiqué par le président du Congrès,
01:13:07la poursuite et la défense de leur revendication d'indépendance.
01:13:10Donc, il y a une entrée, une intrusion de l'Azerbaïdjan dans le jeu,
01:13:13à son échelle, mais ça existe.
01:13:16On va revenir sur le sujet de l'Azerbaïdjan,
01:13:18mais priorité évidemment au témoignage,
01:13:20puisque nous sommes avec Laurent Vircondelet,
01:13:23qui est président de la Fédération du commerce de Nouvelle-Calédonie.
01:13:26Bonjour Laurent, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:13:30Troisième nuit des meutes,
01:13:32Gaoui Alattal vient de prendre la parole
01:13:35pour annoncer un certain nombre de mesures pour venir au secours de votre île.
01:13:39Quelle est votre réaction, Laurent Vircondelet ?
01:13:43Tout ce que l'État va pouvoir faire à partir de maintenant sera important pour nous.
01:13:49Nous sommes dans une situation jamais connue,
01:13:53puisqu'on est sur une guérilla urbaine,
01:13:55donc on a des dégâts considérables sur toutes les entreprises du domaine du commerce,
01:14:02de l'industrie, ça va se chiffrer en milliards.
01:14:08On n'a plus de possibilité de se ravitailler au niveau alimentaire,
01:14:14au niveau médicaments, à tous les niveaux.
01:14:18Les gens sont bloqués chez eux,
01:14:21s'organisent comme ils peuvent en milice pour défendre leur bien,
01:14:26mais ce n'est pas non plus des solutions.
01:14:30Tout ce que l'État va nous mettre à disposition maintenant
01:14:34est vraiment indispensable pour nous.
01:14:36Nous ne pouvons pas faire la justice soi-même,
01:14:39donc il faut vraiment que l'État fasse quelque chose.
01:14:42Les dégâts sont énormes,
01:14:44ce sont des milliards de CFP qui ont disparu en deux nuits,
01:14:49c'est considérable, c'est lamentable
01:14:52pour des cropuscules de guérillas qui ont décidé
01:14:56que l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie devait se faire maintenant,
01:15:00que Kanaki devait exister maintenant,
01:15:02alors que j'ai connu les événements de 1983,
01:15:05j'ai été là toute cette période,
01:15:08toutes ces 40 années, on n'a pas fait ce qu'on a fait
01:15:11pour en arriver là aujourd'hui.
01:15:13Ces cropuscules révolutionnaires qui commanditent des jeunes désoeuvrés,
01:15:19parce qu'il est clair que la situation
01:15:22était censée éclater socialement déjà depuis longtemps,
01:15:27mais se servir de cette jeunesse
01:15:29pour la mettre à disposition d'une révolution
01:15:32et d'une cause telle qu'on le voit aujourd'hui,
01:15:35c'est lamentable, c'est désolant.
01:15:38Je ne sais pas comment la Nouvelle-Calédonie
01:15:41va se relever de ce qui se passe en ce moment.
01:15:44À l'heure où je vous parle,
01:15:46on sent un peu d'accalmie sur les zones industrielles de Ducos,
01:15:50de partout, mais vous savez,
01:15:53aujourd'hui j'ai perdu deux de mes entreprises sur trois,
01:15:57il ne m'en reste plus qu'une.
01:15:59C'est un milliard CFP de pertes qui sont parties en fumée,
01:16:03donc on se battra, vous savez,
01:16:06on se battra jusqu'au bout
01:16:08et la démocratie et la République,
01:16:11elles vivront le plus longtemps possible.
01:16:14Gabriel Attal a annoncé entre autres que Bruno Le Maire
01:16:16allait réunir par visioconférence
01:16:18les principaux responsables du monde économique.
01:16:20Il est urgent d'agir, mais ça va prendre du temps, Laurent,
01:16:23ça va prendre du temps, c'est ça le problème ?
01:16:26Je sais, je sais, aujourd'hui, de toute façon,
01:16:28le temps, c'est ce qu'on a,
01:16:31ça fait des années qu'on attend,
01:16:33donc on n'est plus à ça près.
01:16:35Maintenant, la seule chose qu'on me demande,
01:16:37c'est que cessent ces exactions,
01:16:39cette peur pour les familles,
01:16:42pour les enfants,
01:16:44que cesse ça.
01:16:46On nous menace, on veut tuer,
01:16:49on veut tuer du blanc.
01:16:51Il n'a jamais été question de tuer le peuple kanak,
01:16:54de l'éliminer, de le faire disparaître de la terre,
01:16:57donc pourquoi tuer du blanc ?
01:17:00La France a fait ce qu'elle fallait,
01:17:03les députés ont voté,
01:17:05les sénateurs ont voté,
01:17:07rien n'est fait,
01:17:09donc pourquoi cette réaction,
01:17:11comme ça ?
01:17:13Est-ce que sincèrement, Laurent,
01:17:15lorsque je vous écoute, Laurent,
01:17:17est-ce que sincèrement vous croyez un retour d'une certaine harmonie
01:17:20sur votre terre ?
01:17:22Vous savez,
01:17:24on l'a vécu déjà en 88,
01:17:26en 98,
01:17:28donc l'harmonie,
01:17:30il faut savoir,
01:17:32l'intelligence prime,
01:17:34donc ça sera dur,
01:17:36ça sera compliqué,
01:17:38mais on est toujours capable de le faire.
01:17:41Le vivre ensemble,
01:17:44dit,
01:17:46et partagé depuis des années,
01:17:48on le fait,
01:17:50tous les jours avec le monde canade,
01:17:52ils travaillent pour nous,
01:17:54ils sont là tout le temps,
01:17:56on n'a rien,
01:17:58ce peuple,
01:18:00on n'est pas responsable de la colonisation,
01:18:02on est sous la 5ème République,
01:18:04c'est pas nous qui avons colonisé,
01:18:06c'est pas nous qui avons fait ça.
01:18:08Vous souhaitiez intervenir ?
01:18:11Je dis simplement que,
01:18:13ce qu'il faut bien comprendre,
01:18:15c'est qu'il y a quand même une frange maximaliste,
01:18:18jusqu'au bouddhiste,
01:18:20qui est sur une position extrêmement dure,
01:18:23mais qui ne représente pas la majorité
01:18:25de la population malaisienne,
01:18:27mais il y a une idéologie,
01:18:29il y a quand même un facteur idéologique,
01:18:31il faut bien prendre en compte,
01:18:33alors que ces jeunes ne soient pas tous politisés,
01:18:35c'est une évidence,
01:18:37qu'il y ait ce que j'appelle un phénomène hybride,
01:18:39un phénomène de banlieue qu'on retrouve en métropole,
01:18:41mais il y a quand même derrière,
01:18:43je suis isolé,
01:18:45il y a quand même un positionnement idéologique
01:18:47alors le FNKS,
01:18:49ils en sont issus, mais il y a eu
01:18:51une certaine distance qui s'est créée,
01:18:53donc le jeu politique,
01:18:55bien entendu,
01:18:57va être déterminant,
01:18:59mais,
01:19:01et je rebondis sur ce qui a été dit,
01:19:03sur toute cette idéologie décoloniale,
01:19:06qu'on retrouve un peu partout,
01:19:08et qui est parfaitement, vraiment,
01:19:10diffusée, structurée,
01:19:12notamment en Nouvelle-Calédonie,
01:19:14et qui,
01:19:16en fait,
01:19:18voudrait aboutir à une exclusion
01:19:20des populations qui ne sont pas locales,
01:19:22qui ne sont pas indigènes.
01:19:24Laurent Vircondelet, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter
01:19:26bon courage, à vous remercier,
01:19:28en un mot, un seul message que vous souhaiteriez faire passer,
01:19:30un seul message, en un seul mot.
01:19:32Que la raison revienne,
01:19:34et que le calme,
01:19:36et que ces groupes révolutionnaires
01:19:38laissent la parole
01:19:40à ceux qui travaillent
01:19:42aux politiques,
01:19:44et que les chefs de l'État réussissent
01:19:46à mettre tout le monde autour d'une table
01:19:48et à discuter définitivement.
01:19:50Merci beaucoup, Laurent. Je rappelle que vous êtes président
01:19:52de la Fédération du Commerce de Nouvelle-Calédonie.
01:19:54Il est 13h46, je suis un petit peu en retard.
01:19:56On fait le tour de l'info avec Michael Dorian.
01:19:58Pour Gabriel Attal, un seul objectif,
01:20:00rétablir l'ordre et le dialogue.
01:20:02Le Premier ministre s'est exprimé
01:20:04tout à l'heure depuis l'Elysée.
01:20:06Un nouveau conseil de sécurité et de défense
01:20:08était organisé au lendemain d'une
01:20:10troisième nuit d'émeute et de violence en Nouvelle-Calédonie.
01:20:12A 1 quart-ville dans l'heure,
01:20:14un recueillement silencieux est organisé
01:20:16aujourd'hui par la mairie.
01:20:18Un hommage sera rendu aux victimes de l'attaque
01:20:20qui a fait deux morts mardi.
01:20:22Le rassemblement est prévu à 18h au péage
01:20:24où le fourgon pénitentiaire a été pris d'assaut.
01:20:26Et puis en Slovaquie, l'état de santé du Premier ministre
01:20:28est désormais stable, mais toujours très grave.
01:20:30Robert Fico a été blessé par balle
01:20:32hier en pleine rue.
01:20:34Le président a appelé les partis à suspendre
01:20:36la campagne pour les élections européennes.
01:20:38Merci beaucoup,
01:20:40Michael.
01:20:42Merci mes amis de m'avoir accompagné.
01:20:44Merci beaucoup, Philippe Dunoyer,
01:20:46député Renaissance de Nouvelle-Calédonie.
01:20:48Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:20:50On reste évidemment en contact.
01:20:52N'hésitez pas, notre antenne vous est ouverte.
01:20:54Merci à l'équipe qui m'a entouré
01:20:56pour préparer cette émission un peu exceptionnelle.
01:20:58Benjamin Bouchard évidemment, Abiba, M. Guizou,
01:21:00Sébastien Mandotti, Camille Joly, Camille Guédon,
01:21:02Marine Durusquet.
01:21:04Merci à la programmation de Nicolas Nissi et Louis Lallement.
01:21:06Merci aux équipes en régie évidemment.
01:21:08Vous pouvez revivre cette émission
01:21:10sur notre site cnews.fr.
01:21:12Tout de suite, c'est 180 Minutes Infos
01:21:14avec Nelly Dénat
01:21:16qui reviendra évidemment sur l'intervention
01:21:18de Gabriel Attal.
01:21:20Demain vendredi, c'est
01:21:22Anthony Favalli que vous retrouverez
01:21:24à partir de 12h30.
01:21:26Moi, j'aurais le plaisir de vous retrouver
01:21:28pour Mini News Week-end, comme d'habitude d'ailleurs,
01:21:30à partir de samedi, 12h-13h.
01:21:32Et puis dimanche,
01:21:3411h-13h. Malgré tout,
01:21:36je vous souhaite une belle journée. Bye-bye.