• il y a 5 mois
Cette semaine, dans "Le Samedi Politique" avec le Général Henri Roure, nous plongeons au cœur des enjeux internationaux pour observer la maigre place qu’occupe notre pays sur la scène mondiale.

Guerre en Ukraine, conflits au Proche-Orient, tensions en Nouvelle-Calédonie, et le rejet de notre pays en Afrique... Autant de théâtres qui démontrent que la voix et le poids de la France sont en chute libre. Écrasée entre l’UE et sa commission qui s’arroge de plus en plus de pouvoir et les Etats-Unis régnant en maître sur l’OTAN, Paris a vu sa diplomatie pourtant longtemps singulière voler en éclat. Un déclin sur la scène internationale et une privation de souveraineté qui œuvrent conjointement à affaiblir notre pays à l’intérieur comme à l’extérieur, à l’image des émeutes de banlieues ou de l’insurrection en Nouvelle-Calédonie.

Le général Henri Roure, officier-général des troupes de Marine, diplômé de l'École Supérieure de Guerre et docteur d'État en Sciences Politiques, abordera également son engagement politique récent aux côtés de François Asselineau, le président de l'UPR pour les élections européennes où il figure en troisième position sur la liste Asselineau – Frexit.

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00:00:00 [Musique]
00:00:15 Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle édition du samedi politique.
00:00:20 Cette semaine encore, nous avons un lourd programme à l'heure de la guerre en Ukraine,
00:00:24 mais aussi du conflit au Proche-Orient et de la nouvelle Calédonie qui s'embrase ainsi que l'Afrique qui rejette la France.
00:00:31 Qu'en est-il de notre diplomatie ? Qui sont les responsables de ce déclin ?
00:00:36 C'est ce que nous allons voir dans un instant.
00:00:38 Mais comme chaque semaine, chers amis, vous le savez, j'ai besoin de vous pour le succès de cette émission.
00:00:42 Aussi, je compte sur vous pour laisser vos commentaires juste en dessous dans la rubrique.
00:00:46 Et puis bien sûr, pensez à cliquer sur le pouce en l'air, ça améliore le référencement, ça tord le bras de YouTube,
00:00:51 je vous le répète toutes les semaines, et par conséquent, vous faites connaître TV Liberté.
00:00:56 Pensez également à vous abonner à la chaîne.
00:00:58 Tout cela, c'est très important. On se retrouve tout de suite.
00:01:02 [Musique]
00:01:13 Et à mes côtés pour cette émission, le général Henri Roux. Bonjour monsieur, merci beaucoup d'être avec nous.
00:01:18 Bonjour madame, merci de nous accueillir une fois encore.
00:01:21 C'est un grand plaisir. Je vous présente à nouveau, vous êtes officier général issu des troupes de marines,
00:01:26 Saint-Cyrien, breveté de l'école supérieure de guerre, docteur d'État en sciences politiques.
00:01:32 Je vous ai reçu il y a quelque temps pour le dernier ouvrage que vous avez fait paraître aux éditions Six Gestes,
00:01:37 "Dieu n'a pas béni l'Amérique, les mauvaises manières d'un empire en perdition".
00:01:41 Je souligne d'ailleurs pour les téléspectateurs qu'il est toujours disponible sur la boutique, sur le site tvl.fr.
00:01:48 Alors général, depuis, il y a eu un petit peu de nouveautés, puisque vous êtes dorénavant le numéro 3
00:01:54 sur la liste de François Asselineau, le président de l'UPR, pour conduire la marche vers les élections européennes.
00:02:02 Comme cette émission est consacrée aux relations internationales, pardon, général,
00:02:07 diriez-vous que c'est ce domaine en particulier qui vous a convaincu de rejoindre François Asselineau ?
00:02:13 Alors il faut, je crois, dire les choses telles qu'elles se sont passées dans l'approche que nous avons eue l'un et l'autre pour constituer cette liste.
00:02:24 Je ne connaissais pas François Asselineau il y a trois mois.
00:02:28 Bien évidemment, comme tout le monde, je savais qui il était, je savais qu'il faisait de la politique,
00:02:32 qu'il avait été candidat à la présidence de la République, mais pas plus que ça.
00:02:36 Et je regardais ces élections qui arrivaient avec interrogation, parce que je ne savais pas trop pour qui j'allais voter.
00:02:46 J'avais écrit un papier à l'époque "Voter ou non voter".
00:02:49 Non voter, ce n'est pas l'abstention.
00:02:52 Non voter, c'est une démarche citoyenne quand aucun parti ne vous convient.
00:02:58 Je crois que cette abstention qui est très importante depuis quelques temps dans les élections manifeste un rejet de toutes ces fractions politiques
00:03:13 qui se partagent les médias, les médias grand public, et qui toutes défendent plus ou moins ce qui est permis par la DOXA.
00:03:20 Donc j'hésitais et il s'est trouvé que lors d'un colloque, je me suis trouvé à côté de François Asselineau,
00:03:31 que nous avons fait tous les deux une intervention.
00:03:34 Et nos interventions étaient véritablement en parallèle.
00:03:37 C'est-à-dire que ce qu'il disait, je le disais d'une autre façon et réciproquement.
00:03:42 Alors à la fin de ce colloque, nous avons évidemment discuté, nous avons confirmé la concordance de nos positions.
00:03:51 Et François Asselineau m'a invité à faire plus ample connaissance chez lui, enfin dans...
00:03:58 Au siège de l'UPR.
00:04:00 Au siège de l'UPR, ce qui s'est fait d'ailleurs tout à fait naturellement.
00:04:04 On a discuté pendant une heure et demie.
00:04:06 Et à l'issue de cet entretien, il m'a proposé de passer sur sa chaîne,
00:04:13 qui n'est pas concurrente de la vôtre d'ailleurs,
00:04:16 mais qui essaie de servir les intérêts de ceux qui est défendu par François Asselineau et aussi par moi-même.
00:04:28 Donc au bout de cet entretien télévisé, il m'a demandé,
00:04:34 on l'avait préparé évidemment,
00:04:36 il m'a demandé si j'acceptais d'être sur sa liste en position éligible.
00:04:43 Et ma foi, j'ai dit oui.
00:04:45 Alors oui, pourquoi ?
00:04:47 Pour tout ce que je viens de vous dire, parce que ce qui est défendu par François Asselineau,
00:04:52 avec les moyens dont il dispose, c'est exactement ce que je dis, écrit depuis des années.
00:04:59 Et je m'apprêtais donc à voter ou à non voter,
00:05:04 sans savoir trop si j'allais voter pour tel ou tel, ou non voter.
00:05:08 Alors ça aurait été plus simple finalement.
00:05:11 Et du coup, je sais pour qui voter.
00:05:14 Et ce que je peux dire, c'est que l'équipe qui est autour de François Asselineau
00:05:22 et les gens qui sont sur sa liste, représentent véritablement,
00:05:27 ce n'est pas de la flatterie, j'ai rien à prouver, j'ai rien à attendre,
00:05:33 ça représente véritablement le peuple français.
00:05:36 Je fais un peu de détail, sur cette liste vous avez des gens,
00:05:40 vous avez un énarque, François Asselineau,
00:05:43 qui est quand même inspecteur des finances,
00:05:45 qui est sorti vice-major de cette école,
00:05:49 qui en plus a fait HEC,
00:05:52 donc c'est un type qui est compétent dans ce domaine et dans d'autres.
00:05:56 Vous avez un autre énarque, qui a un curriculum vitae assez curieux d'ailleurs,
00:06:04 il descend de Louis XIII et de Mac Mahon.
00:06:09 Mais vous avez aussi une jeune dame dont les parents venaient de l'Adas,
00:06:15 vous avez un ancien sénateur apparenté communiste,
00:06:19 vous avez des gens de droite, vous avez des gens de gauche,
00:06:23 vous avez toute la structure sociale avec des gens d'un niveau social moyen-haut,
00:06:34 et puis des gens qui sont des employés, des ouvriers.
00:06:38 – Modeste, oui.
00:06:39 – Vous avez aussi toutes les régions de France, ou presque, représentées,
00:06:44 vous avez le nord, le sud, l'est, l'ouest, et vous avez l'outre-mer, voyez ?
00:06:49 Donc c'est véritablement, à mon sens, le peuple français qui est représenté dans cette liste.
00:06:55 Alors, j'insiste là-dessus parce que je crois que nous sommes les seuls,
00:06:59 je n'appartiens pas à son parti, mais inévitablement je parle pour lui,
00:07:05 enfin pour le parti, son parti et pour lui,
00:07:10 ce qui est, je crois très sincèrement,
00:07:15 que nous sommes les seuls à représenter véritablement dans l'équipe,
00:07:20 dans les 88 personnes qui vont être sur cette liste
00:07:24 et se présenter donc aux élections européennes, le peuple français.
00:07:29 Et nous sommes les seuls, c'est là où il y a concordance
00:07:34 entre François Asselineau et moi-même, et les autres, et nos camarades,
00:07:39 c'est que nous sommes les seuls à dire, il faut sortir de cette pieuvre européenne.
00:07:45 Il ne faut pas tergiverser, il ne faut pas tergiverser.
00:07:48 On ne peut pas de l'intérieur amender cette organisation internationale
00:07:54 qui a vocation, paraît-il, à devenir un État.
00:07:57 On ne peut pas l'amender parce qu'il y a la règle de l'unanimité
00:08:00 et puis parce qu'il y a un certain nombre de pays qui n'ont pas les mêmes intérêts que nous.
00:08:05 Il faut sortir des tentacules de cette pieuvre et il faut aussi sortir de l'euro.
00:08:12 C'est une monnaie virtuelle, sachez, c'est une monnaie qui se voulait internationale,
00:08:18 mais qui nous pénalise.
00:08:20 Elle nous pénalise, vous savez qu'elle s'est alignée sur le marque en fait.
00:08:24 Si vous vous souvenez, le rapport était de 1 à 2 au tout début.
00:08:27 Et si on en revenait à des monnaies nationales,
00:08:31 le marque serait à 35% plus chère que ce qui serait alors le franc.
00:08:39 Donc il est évident qu'actuellement l'industrie et le commerce allemands
00:08:44 sont privilégiés, sont favorisés par cette monnaie
00:08:49 qui n'est pas unique mais qui est une espèce de synthèse
00:08:54 plus ou moins bien faite, en tout cas pour nous mal faite,
00:08:58 et qui paralyse un peu notre économie.
00:09:01 Donc voilà, sortir de l'Union Européenne, sortir naturellement de l'euro,
00:09:09 et puis aussi de ce qui nous pénalise au plan militaire,
00:09:14 au plan de la souveraineté, encore plus peut-être en ce moment
00:09:18 que l'appartenance à l'euro, mais c'est lié.
00:09:20 C'est l'OTAN.
00:09:23 Alors nous avons été pendant près de 44 ans,
00:09:28 près de 44 ans en dehors de l'OTAN.
00:09:30 C'était une époque où j'étais en activité,
00:09:33 où j'agissais en Afrique, où je servais sous les rapports,
00:09:39 et on n'a jamais eu de problème pour agir.
00:09:43 On a eu besoin de renseignements parfois,
00:09:45 on a eu besoin d'appui logistique,
00:09:48 ça ne nous a jamais posé de problème,
00:09:51 si nous n'étions pas dans la partie intégrée de l'Alliance,
00:09:55 nous étions quand même dans l'Alliance,
00:09:57 et puis il y avait des intérêts communs qui étaient reconnus,
00:10:01 et donc on a eu tout, ce n'était pas considérable,
00:10:04 mais on travaillait ensemble.
00:10:07 Donc pendant 44 ans ça s'est bien passé,
00:10:10 mais maintenant on est soumis, on est soumis,
00:10:13 parce qu'il n'y a pas d'autre terme, à la volonté des États-Unis.
00:10:16 Parce que, vous savez que le patron de l'OTAN,
00:10:22 c'est obligatoirement un officier général américain,
00:10:25 vous pensez bien que cet officier général,
00:10:27 il ne va pas faire une politique militaire…
00:10:29 – Général Maylet en l'occurrence.
00:10:31 – Absolument, hostile à son pays, ça serait invraisemblable.
00:10:37 – Alors que s'il était français, on pourrait en douter.
00:10:39 – Oui, oui, tout à fait,
00:10:42 mais je crois qu'il y a un alignement aussi de certains camarades,
00:10:45 qui me désolent un peu sur cette vision otanienne de la politique française.
00:10:54 – Si vous voulez bien, général, on en parlera justement un petit peu plus tard,
00:10:57 j'aimerais qu'on commence à présent ce tour de la planète
00:11:00 avec le conflit ukrainien.
00:11:02 Pour commencer, il y a plus de deux ans,
00:11:04 Thévé Liberté déjà expliquait que des pourparlers de paix
00:11:08 avaient eu lieu entre plusieurs parties,
00:11:10 auxquelles étaient bien entendu associées et la Russie et l'Ukraine.
00:11:14 Un journal allemand, Die Welt, a révélé en début de semaine
00:11:19 que ces pourparlers avaient été littéralement sabotés par le camp otanien.
00:11:23 J'imagine que vous le saviez, quel regard portez-vous sur cela ?
00:11:27 – Alors bon, je crois que cette affaire ukrainienne, il faut…
00:11:32 si on l'apprend au moment du déclenchement de l'opération militaire spéciale,
00:11:37 de la guerre si vous préférez, on peut avoir une vision idéologique.
00:11:43 C'est-à-dire qu'il y a les bons et les mauvais, les bons et les méchants.
00:11:46 Et en l'occurrence, celui qui attaque,
00:11:49 c'est le méchant dans l'inconscient collectif.
00:11:52 Mais si vous remontez à l'origine,
00:11:55 et là pour avoir un peu de vision objective,
00:11:59 si vous voulez avoir la vérité,
00:12:01 il est certain que l'Ukraine a été manipulée par les Américains,
00:12:07 il faut appeler un chat un chat, par la CIA, par Mme Nuland…
00:12:12 – Victoria Nuland, oui.
00:12:13 – Victoria Nuland, et que tout a été fait pour amener Zelensky au pouvoir
00:12:21 et pour provoquer la Russie.
00:12:23 – Pour amener Zelensky sur un programme de paix au pouvoir, rappelons-le quand même.
00:12:27 Programme de paix qui n'a pas vraiment été suivi, comment on voit ?
00:12:29 – Il n'a pas été suivi, mais M. Zelensky, je crois,
00:12:32 a besoin des subsides de l'Occident,
00:12:35 il a besoin du matériel de l'OTAN, du matériel américain,
00:12:40 donc il fait sans doute, enfin, ce n'est pas un procès d'intention,
00:12:44 c'est simplement une analyse,
00:12:46 il fait logiquement ce que ceux qui lui fournissent ses aides lui demandent de faire.
00:12:52 Donc, vous savez qu'il y a eu les accords de Minsk,
00:12:55 les accords, enfin Minsk 1, Minsk 2, le format Normandie, etc.
00:12:59 Je passe là-dessus, donc une tentative
00:13:04 qui aurait repris un peu ce que vous dites,
00:13:07 enfin les négociations directes entre la Russie et l'Ukraine,
00:13:13 c'était en février 22, donc un mois ou deux mois après le début des hostilités.
00:13:18 – Quelques jours même, quelques jours.
00:13:19 – Quelques jours après le début des hostilités.
00:13:22 Mais on a appris par la suite, et ça j'enfonce les portes ouvertes,
00:13:26 que le but était de gagner du temps, de faire gagner du temps
00:13:30 pour pouvoir amener du matériel, pour pouvoir alimenter cette armée ukrainienne
00:13:37 qui était déjà en difficulté.
00:13:40 Voilà, donc on en arrive à la situation actuelle,
00:13:45 où il faut, de toute façon, après une guerre, il faut une paix.
00:13:51 C'est évident, il faut donc une négociation.
00:13:55 Mais avant la négociation, je crois qu'il faut un cesser le feu.
00:13:58 Un cesser le feu.
00:14:00 Et tous les gens conscients, tous les gens honnêtes,
00:14:04 ne peuvent pas demander que les hostilités s'arrêtent.
00:14:10 Alors il faut figer la situation, bien sûr, il y a des tas de mesures à prendre,
00:14:14 mais je ne suis pas le seul, et donc des camarades
00:14:18 du cercle de réflexion interarmée le disent aussi,
00:14:22 il faut un cesser le feu.
00:14:24 Le pape l'a dit, le pape l'a dit.
00:14:26 Alors, est-ce que le pape a autorité morale dans cette zone ?
00:14:32 Possible, possible.
00:14:34 Mais jusqu'à présent, il n'y a plus eu grand écho de cette tentative
00:14:40 de promouvoir un cesser le feu.
00:14:42 Cesser le feu est un livre, ma foi, mais on négocie.
00:14:45 Et on va négocier, et le résultat on le sait.
00:14:49 La Crimée, la Crimée qui est russe depuis 1753, je crois,
00:14:54 où nous nous sommes battus, le Malakoff, tout ça,
00:15:01 c'est une période où on se battait contre le Tsar,
00:15:05 avec les Britanniques notamment.
00:15:08 Donc la Crimée c'est russe, indubitablement russe.
00:15:11 D'abord il y a 60% de la population qui est russe,
00:15:14 20% qui est ukrainienne, russophone,
00:15:18 puis le reste c'est des populations diverses.
00:15:23 Donc ça, l'Ukraine, à mon avis…
00:15:25 – La Crimée s'est pliée, j'allais dire.
00:15:28 – La Crimée, oui, s'est pliée, on n'en parle pas.
00:15:31 Après, il y a ce que les Russes ont occupé,
00:15:35 les oblastes de Lugansk et de…
00:15:39 – Donetsk.
00:15:41 – Donetsk, et là, vous savez aussi qu'ils ont été,
00:15:46 pendant une période, alors que la guerre n'était pas encore ouverte,
00:15:50 ces deux oblastes ont été bombardés par les Ukrainiens,
00:15:57 qui ont eu 14 000 morts quand même.
00:16:00 Donc là, c'est à mon avis l'objet du litige.
00:16:04 Que va-t-il se passer très récemment ?
00:16:06 – Enfin plus encore d'ailleurs, parce qu'on a vu qu'aujourd'hui
00:16:08 les combats occupaient d'autres oblastes, plus haut,
00:16:10 on sait qu'aujourd'hui les combats sont concentrés…
00:16:12 – Alors je ne vais pas rentrer dans le détail stratégique ou tactique,
00:16:15 j'ai des camarades qui le font, qui le font très bien apparemment,
00:16:19 mais ce sont des terres qui sont russophones, qui sont russes,
00:16:24 et il faudra trouver un statut administratif
00:16:28 qui préserve l'avenir de ces populations.
00:16:31 Alors il y a d'autres… actuellement il y a une attaque sur Kharkov…
00:16:39 je ne sais jamais si il faut dire Tarkov ou Kharkiv.
00:16:41 – Oui, on ne sait pas si, bien sûr.
00:16:42 – Bon, alors vos auditeurs choisiront…
00:16:45 – Choisiront, je fais pareil dans le journal télévisé.
00:16:47 – Voilà, mais je crois que c'est pour accélérer la fin de cette guerre.
00:16:56 L'Ukraine a perdu, il ne faut pas non plus se voiler la face.
00:17:00 Les troupes ukrainiennes ont du mal à incorporer des jeunes,
00:17:07 parce que les gens ne veulent pas se battre.
00:17:09 Il y a des désertions, il y a eu des morts, des morts en quantité.
00:17:16 Tout ça milite pour un arrêt des combats.
00:17:19 Et l'Ukraine n'a pas les moyens de continuer à s'opposer longtemps
00:17:27 à une force énorme que représente l'armée russe.
00:17:30 Vous savez au début on allait dire "l'Ukraine va faire une bouchée de l'armée russe".
00:17:37 C'était vouloir croire à ses rêves.
00:17:42 L'armée russe n'est pas l'armée soviétique de 1990-91.
00:17:51 Elle s'est reconstituée grâce à Poutine d'ailleurs.
00:17:56 Et elle est maintenant très efficace.
00:17:58 Et derrière elle, une industrie d'armement qui est considérable et qui s'est alimentée.
00:18:03 Ils ont fait des efforts en logistique, ce n'était pas leur point fort à l'époque.
00:18:06 Mais ils ont fait des efforts en logistique.
00:18:08 Et puis maintenant il y a un ensemble, un peu comme une BITD chez nous,
00:18:13 qui est en train de se constituer grâce à la nomination récente,
00:18:17 à la place du ministre Choygout, d'un économiste comme ministre de la Défense.
00:18:22 Donc c'est bien une preuve qu'on est passé, chez les Russes, à une étape suivante.
00:18:27 La constitution d'une armée de domination.
00:18:32 De respectabilité j'allais dire.
00:18:37 Ça n'est pas une armée qui va continuer,
00:18:41 c'est pas dans la mentalité russe d'ailleurs,
00:18:43 ça aurait pu être la mentalité russe et soviétique,
00:18:47 russe-soviétique, mais ça ne l'est plus aujourd'hui.
00:18:50 La population russe n'admettrait pas d'ailleurs, je crois pas,
00:18:55 enfin elle n'admettrait pas.
00:18:57 Il y a beaucoup à voir dans l'âme russe,
00:19:00 mais ça n'est pas dans l'intention ni de Poutine,
00:19:03 ni de ses généraux de poursuivre au-delà du nécessaire ce conflit en Ukraine.
00:19:09 Voilà ce que je peux dire à propos de ce conflit.
00:19:12 Mais si on se place nous, de notre point de vue,
00:19:15 c'est-à-dire du point de vue français,
00:19:16 sans rentrer vraiment dans les détails de ces conflits,
00:19:19 aujourd'hui on a vu un président de la République, un chef des armées,
00:19:22 donc se prononcer à plusieurs reprises en faveur de l'envoi de troupes françaises,
00:19:27 de troupes au sol en Ukraine, en tant que militaires.
00:19:31 Que pensez-vous de ça ?
00:19:33 D'abord c'est en contradiction avec les règles de l'OTAN,
00:19:38 on n'est pas engagé officiellement contre la Russie.
00:19:42 Je rappelle que, et d'ailleurs le président de la République,
00:19:46 lui-même l'a dit lors de ses entretiens avec Xi Jinping récemment.
00:19:51 Dans ce cas-là, je vous propose qu'on l'écoute tout de suite, Général.
00:19:53 Allez-y.
00:19:54 Regardons.
00:19:55 Loin de se limiter au continent européen,
00:19:57 ce conflit a des conséquences structurelles sur l'ordre international,
00:20:01 ceux tels que nous le connaissons depuis la Seconde Guerre mondiale.
00:20:05 Nous partageons avec la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité,
00:20:09 la même volonté de préserver le cadre de la Charte des Nations unies,
00:20:13 qui fixe le principe de respect de l'intégrité territoriale
00:20:17 et de la souveraineté des Etats.
00:20:19 Les autorités chinoises l'ont rappelé à plusieurs reprises,
00:20:21 et je veux ici vous en remercier.
00:20:24 Ensuite, nous avons voulu ce matin expliquer l'impact de ce conflit
00:20:28 sur la sécurité européenne et notre détermination à soutenir l'Ukraine
00:20:32 aussi longtemps et autant que nécessaire.
00:20:35 Sans sécurité pour l'Ukraine, il ne peut y avoir de sécurité de l'Europe.
00:20:39 Pour autant, nous ne sommes en guerre ni contre la Russie
00:20:41 ni contre le peuple russe, et nous n'avons pas non plus
00:20:44 une approche consistant à rechercher un changement de régime à Moscou.
00:20:48 Il ne faut pas là inverser les rôles.
00:20:51 C'est le pouvoir russe qui souhaite s'en prendre au régime démocratique ukrainien
00:20:55 et qui n'a cessé d'étendre ce conflit.
00:20:58 Nous respectons les liens anciens qui unissent la Chine à la Russie,
00:21:01 ainsi que les efforts qui ont été déployés pendant des décennies
00:21:04 pour stabiliser cette relation.
00:21:06 Alors, ce qui est très intéressant avec cette intervention d'Emmanuel Macron,
00:21:16 c'est qu'elle intervient quelques semaines après un voyage de Stéphane ces journées,
00:21:20 l'illustre ministre des Affaires étrangères,
00:21:23 qui s'était rendu lui-même à Pékin pour rencontrer son homologue.
00:21:27 Et celui-ci avait tenté, je le dis bien, j'essaie de décomposer
00:21:31 pour que les téléspectateurs se rendent bien compte,
00:21:34 il avait tenté d'influencer la diplomatie chinoise.
00:21:38 Là, avec Emmanuel Macron, on voit que le quai d'Orsay s'est calmé.
00:21:42 Oui.
00:21:44 Bon, vous savez, je crois qu'il faut, quand on est dans la diplomatie
00:21:50 ou quand on est dans les relations internationales,
00:21:53 il faut savoir se mettre à la place des gens avec lesquels on veut traiter.
00:21:58 Vous ne pouvez pas parler avec les Africains
00:22:00 si vous n'êtes pas imprégné de l'âme africaine.
00:22:03 Quand je vais en Afrique, ce qui m'arrive,
00:22:06 j'essaie d'éviter de penser en européen, en français,
00:22:12 j'essaie de penser en africain.
00:22:15 On reviendra sur la question africaine un peu plus tard.
00:22:18 Je reste français, mais c'est un exemple.
00:22:20 Quand vous voulez discuter avec les Slaves,
00:22:23 les Slaves participent à la civilisation européenne,
00:22:27 mais ils sont malgré tout différents, c'est un ensemble.
00:22:31 Et si vous ne vous imprégnez pas de la mentalité slave,
00:22:36 vous ne pouvez pas comprendre et traiter les problèmes avec les Slaves.
00:22:43 Poutine est slave.
00:22:45 La population russe lui est fidèle,
00:22:48 que nos analystes occidentaux le veuillent ou non,
00:22:51 la population russe est fidèle au chef.
00:22:54 C'est comme ça.
00:22:55 Moi, je le pense, je ne suis pas un spécialiste,
00:22:57 mais en revanche, j'essaie d'analyser les choses
00:23:01 et mes activités dans les relations internationales
00:23:04 m'ont amené à ce type de réflexion.
00:23:08 Donc, quand vous parlez avec des Chinois,
00:23:12 il faut admettre que la Chine,
00:23:14 alors là, pour le coup, c'est radicalement différent.
00:23:17 La Chine n'a pas d'alliés.
00:23:20 Elle travaille avec, elle soutient,
00:23:25 mais elle se suffit à elle-même.
00:23:27 C'est vrai, 1 milliard 400 millions d'habitants,
00:23:32 c'est énorme.
00:23:34 Ne serait-ce que comme ça, la Chine peut peser.
00:23:37 Mais elle est prudente parce qu'elle sait très bien que,
00:23:41 elle soutient la Russie, c'est certain,
00:23:44 mais pas plus que nécessaire,
00:23:46 parce qu'elle sait très bien d'abord que la Russie s'en tirera sans elle
00:23:49 et elle ne veut pas hypothéquer l'avenir.
00:23:51 Il faut savoir qu'on a rédigé avec quelques camarades
00:23:57 une étude de l'Ukraine à Taïwan,
00:24:02 quelle position pour la France.
00:24:05 Et on s'aperçoit que les Américains, les Etats-Unis,
00:24:10 leur objectif véritable, c'est pas tellement l'Ukraine,
00:24:13 c'est plier l'Ukraine, mais c'est Taïwan.
00:24:15 C'est là qu'ils vont être confrontés à la réalité,
00:24:17 parce que c'est le Pacifique.
00:24:19 C'est le Pacifique et tous les intérêts qu'ils peuvent avoir en Asie
00:24:24 et sur la côte occidentale des Etats-Unis,
00:24:30 donc leur intérêt c'est là-bas.
00:24:34 Donc que le président Macron ait fait ce qui est quand même,
00:24:39 malgré tout, une sorte de marche arrière, c'est légitime.
00:24:44 Alors on ne peut pas envoyer, pour revenir à votre question initiale,
00:24:48 ça serait considéré comme de la co-belligérance,
00:24:52 envoyer des militaires sur le terrain, sur un théâtre d'opération.
00:24:56 Que vous soyez devant ou derrière, vous êtes sur un théâtre d'opération.
00:24:59 Donc ça serait de la co-belligérance.
00:25:02 Et l'Ukraine ne fait pas partie de l'OTAN, que je sache.
00:25:06 Donc nous n'avons aucune raison particulière
00:25:11 de mettre en œuvre l'article 5 de la charte
00:25:15 qui nous obligerait à intervenir auprès de l'armée ukrainienne.
00:25:21 Je n'y crois pas, par ailleurs, nous ne sommes pas seuls.
00:25:26 Nous ne sommes pas seuls, il y a 27 pays avec nous,
00:25:30 de l'Union européenne, il y a une trentaine de pays
00:25:33 qui sont membres de l'Alliance,
00:25:35 tous ne sont pas d'accord avec cette façon de voir.
00:25:39 Pour ne pas dire que tous sont en désaccord.
00:25:41 Je pense que l'immense majorité est hostile.
00:25:45 Donc il faut prendre en considération ça aussi.
00:25:48 Alors ce que j'aimerais, c'est qu'on parle à présent
00:25:50 de cette paix qu'on a évoquée tout à l'heure.
00:25:52 Et pour cela, je voudrais qu'on écoute Caroline Galactéros,
00:25:55 la géopolitologue, elle évoquait justement cette question.
00:25:58 Le peuple ukrainien commence à comprendre
00:26:01 le caractère inutile, en fait, de son sacrifice
00:26:06 et du sacrifice de sa jeunesse.
00:26:09 Et donc on craint, bien sûr, un renversement de Zelensky,
00:26:14 des manifestations, etc.
00:26:18 On aurait pu aussi appeler cette première partie
00:26:23 du "Rififi à Kiev", parce qu'il y a des manœuvres
00:26:26 à la fois américaines et russes pour, en fait,
00:26:30 favoriser, chacun selon son point de vue,
00:26:34 des négociations qui pourraient devenir nécessaires.
00:26:37 Et qu'il faut finalement souhaiter, d'une façon ou d'une autre.
00:26:40 Manifestement, les américains sont discrètement à la manœuvre
00:26:44 pour trouver les moyens, en fait, d'un commencement
00:26:47 de négociations plus favorable, selon leur idée,
00:26:51 en cas d'un percement du front par la Russie
00:26:55 et d'un effondrement, ou d'un effondrement d'ailleurs,
00:26:58 et d'un Zelensky qui s'accrocherait au pouvoir.
00:27:01 Voilà, et tout ça se passant avant que l'ensemble
00:27:07 des armes et des fonds promis à l'Ukraine,
00:27:10 par la dernière allocation américaine, puissent se faire.
00:27:14 D'ailleurs, il y a aussi des fonds et des armements
00:27:18 promis par les européens, bien sûr,
00:27:20 sachant que l'idée américaine est quand même
00:27:23 d'essayer de maintenir les apparences
00:27:25 d'une résistance ukrainienne viable jusqu'à l'élection américaine.
00:27:30 [Générique]
00:27:36 Alors, ce qui est quand même très intéressant,
00:27:38 Général, c'est que tout à l'heure, vous m'avez expliqué
00:27:40 que l'Ukraine avait été victime d'une manipulation américaine.
00:27:43 C'est l'Ukraine qui souffre aujourd'hui de cette guerre
00:27:46 et c'est les Ukrainiens, globalement, qui meurent,
00:27:48 enfin, jusqu'à preuve du contraire, majoritairement.
00:27:52 Comment on explique que ce sont encore les États-Unis
00:27:56 qui vont décider de la paix en Ukraine ?
00:27:59 Oui, parce que, pour utiliser un terme anglo-saxon
00:28:03 qui est à la mode actuellement, l'Ukraine,
00:28:05 c'est le proxy des États-Unis dans cette affaire.
00:28:08 Et c'est un affrontement entre la Russie,
00:28:11 considérée comme héritière de l'URSS par les Américains,
00:28:14 par les États-Unis, et les États-Unis
00:28:18 qui veulent maintenir ou sauvegarder leur domination sur le monde.
00:28:24 Elle est bien mise à mal, cette domination.
00:28:26 Enfin, ça, c'est un autre thème.
00:28:28 Donc, dans cette affaire, évidemment,
00:28:31 les États-Unis pensaient qu'au début,
00:28:35 de ce conflit qu'ils ont voulu, qu'ils ont souhaité,
00:28:38 qu'ils ont stimulé, en tout cas,
00:28:42 pensaient que l'affaire, c'est un complexe de supériorité,
00:28:47 que l'affaire allait être réglée.
00:28:49 Vous savez, on apprend aux jeunes militaires français,
00:28:53 aux jeunes officiers, de ne jamais sous-estimer l'adversaire.
00:28:57 Jamais, jamais.
00:28:58 Ça, c'est une condition élémentaire de la réflexion opérationnelle.
00:29:04 Il faut respecter l'adversaire.
00:29:07 Là aussi, je parlais de la connaissance des peuples,
00:29:10 la connaissance des civilisations.
00:29:12 Je crois que les États-Unis ont fait une erreur d'appréciation.
00:29:15 Ils en ont fait beaucoup, depuis 1945.
00:29:17 Mais là, en particulier.
00:29:19 Alors, ça sera un demi-succès ou un demi-échec pour eux,
00:29:22 j'y reviendrai.
00:29:24 Ils ont lancé cette affaire,
00:29:28 mais ils ont très vite vu que, malgré l'armement
00:29:32 que l'on pouvait fournir à l'Ukraine,
00:29:34 ça ne déboucherait sur rien.
00:29:36 Et qui plus est, ça, vous le savez,
00:29:40 les arsenaux des pays occidentaux sont en voie d'extinction.
00:29:46 D'épuisement.
00:29:47 D'épuisement. Il n'y a plus rien.
00:29:49 On n'était pas dans une économie de guerre.
00:29:52 Et là, on a beau accélérer la production des Césars,
00:29:54 ça ne changera rien à l'affaire.
00:29:57 Il n'y en aura pas assez.
00:29:59 Pas plus qu'il y aura suffisamment de chars,
00:30:01 si les chars sont nécessaires.
00:30:03 Donc, il y a eu un mécompte,
00:30:07 et puis une mauvaise appréciation.
00:30:10 Et aujourd'hui, je pense que les États-Unis sont en train de se retirer.
00:30:15 Et les Européens feraient bien d'imaginer aussi un retrait de l'Ukraine.
00:30:20 Ce qui veut dire que le cessez-le-feu, auquel je faisais allusion tout à l'heure,
00:30:25 est indispensable dans des délais extrêmement brefs.
00:30:28 Et puis, des négociations.
00:30:30 Alors, je pense que les États-Unis et la Russie discutent.
00:30:36 Curieusement d'ailleurs,
00:30:39 j'avais lu quelque part que des discussions continuaient
00:30:43 sur la réduction de l'armement nucléaire.
00:30:46 Bon, ben là, on peut aussi discuter.
00:30:49 Je crois que ça s'est fait entre les deux belligérants,
00:30:52 très rapidement au début du conflit.
00:30:57 Il faut maintenant négocier.
00:30:59 Je disais tout à l'heure, toute guerre se termine par des négociations.
00:31:03 Il est temps d'y aller.
00:31:05 – Encore faut-il qu'elle se termine.
00:31:07 – Oui, mais elle se termine.
00:31:09 Je l'ai évoqué, cette armée ukrainienne,
00:31:12 elle n'est pas exsangue, mais elle est sérieusement affaiblie.
00:31:16 Et les Russes le savent.
00:31:19 Ils ont, je ne vais pas rentrer dans le détail,
00:31:23 mais ils ont construit des fortifications.
00:31:30 Et protégés par ces fortifications,
00:31:33 ils ont attendu les assauts de ces malheureux Ukrainiens
00:31:37 qui se sont fait hacher menus.
00:31:39 Bon, les Ukrainiens n'ont plus les moyens,
00:31:44 ni peut-être la volonté de continuer ce conflit.
00:31:50 Alors se pose la question de Kharkov, pourquoi ?
00:31:54 Tout simplement, là aussi, Kharkov, Kharkiv,
00:31:59 c'est la deuxième ville d'Ukraine,
00:32:03 et c'est un peu la manœuvre de Kiev.
00:32:06 Au début du conflit, les Russes ont fait mine
00:32:10 de vouloir faire tomber Kiev.
00:32:12 Je ne sais pas si vous vous en souvenez.
00:32:15 – Alors, tout le monde n'est pas d'accord,
00:32:17 certains pensent qu'ils voulaient vraiment aller à Kiev.
00:32:19 – Alors ça, je ne pense pas.
00:32:20 Enfin bon, c'est mon opinion,
00:32:21 et toutes les opinions sont respectables,
00:32:23 à partir du moment où elles sont à son démontré,
00:32:27 elles ne se transforment pas en idéologie.
00:32:30 Je pense que les Russes avaient besoin,
00:32:32 puisqu'ils n'étaient pas encore totalement préparés,
00:32:36 ils n'avaient pas suffisamment de troupes sur la zone du Donbass,
00:32:41 je pense qu'ils avaient besoin d'alléger la pression ukrainienne
00:32:45 sur la région du Donbass, ce qui a été le cas,
00:32:48 en menaçant Kiev.
00:32:50 Évidemment, la capitale, si la capitale devait tomber,
00:32:53 ça aurait été pour l'Ukraine la fin.
00:32:57 Donc, ça s'est produit ainsi, et, je fais une parenthèse,
00:33:04 le combat dans une capitale, dans une localité,
00:33:07 c'est épuisant, c'est consommateur de personnel,
00:33:11 et ça, ni les Russes, ni les Ukrainiens ne pouvaient se le permettre.
00:33:15 Je rappelle simplement que la Russie est en déclin démographique,
00:33:20 comme nous, comme d'autres.
00:33:23 Donc, à Kharkiv, ou Kharkov, c'est à mon sens,
00:33:28 vous savez, c'est très difficile de faire des analyses,
00:33:32 donc je suis très prudent,
00:33:34 je pense que les Russes font à peu près le même type de manœuvre,
00:33:38 ils veulent amener les Ukrainiens à se concentrer
00:33:43 sur la défense de cette ville, et puis, évidemment,
00:33:47 puisqu'ils ont davantage de force, attaquer ailleurs.
00:33:50 Alors là, ça, je ne suis pas dans les plans de l'armée russe.
00:33:59 J'en profite quand même pour souligner un aspect,
00:34:03 c'est la ville d'Odessa,
00:34:05 la ville d'Odessa qui est le seul débouché sur la mer de l'Ukraine.
00:34:11 – De l'Ukraine, sur la mer.
00:34:13 – Donc, là, je pense, ou bien Odessa tombe à un moment ou à un autre,
00:34:19 ou bien Odessa fera partie des négociations.
00:34:23 Voilà ce que je peux dire sur ce thème.
00:34:28 – Alors sur ce thème, évidemment, on vous reprochera,
00:34:31 du moins d'aucuns vous reprocheront,
00:34:33 et quelqu'un en particulier que je vais vous faire écouter dans un instant,
00:34:36 vous reprocherait d'être pro-russe.
00:34:39 Dans ce cadre, je vous propose d'écouter tout de suite Guillaume Ancel,
00:34:43 qui est donc également Saint-Syria.
00:34:46 – Si les militaires s'exprimaient notamment quand ils ont quitté le service,
00:34:49 on apprendrait qu'il y en a une grande partie qui a des raisonnements tout à fait sains.
00:34:53 Mais on y apprendrait aussi qu'il y a à peu près 20% de mes camarades saint-syriens
00:34:57 qui sont des gens marqués par l'extrême droite,
00:34:59 qui aujourd'hui dans la guerre contre l'Ukraine,
00:35:01 tiennent des positions qui sont carrément pro-poutinienne.
00:35:04 – Si demain la France, et Emmanuel Macron a évoqué l'envoi de troupes au sol,
00:35:08 devait entrer plus directement dans un conflit face à Vladimir Poutine,
00:35:11 tout le monde n'obéirait pas ?
00:35:13 – Il y a une partie de l'armée qui est très opposée à ce sujet,
00:35:16 ça a créé des débats dont on n'entend absolument pas parler,
00:35:18 grâce à la culture du silence.
00:35:20 Ce qui serait intéressant, c'est que justement,
00:35:22 les anciens militaires passent de la culture du silence à la culture du débat.
00:35:26 Et on serait très intéressé de voir quelles sont leurs positions
00:35:29 et pourquoi ils défendent ces positions-là.
00:35:31 Cet extrémisme, vous savez, il est marqué par la distance avec la société,
00:35:35 aussi par une espèce d'anti-américanisme,
00:35:38 qui est quasiment historique, anti-anglo-saxon.
00:35:40 [Générique]
00:35:46 – Bon, je vous ai vu froncer les sourcils à plusieurs reprises
00:35:49 pendant ce magnéto, comme on dit.
00:35:51 – Oui, mais vous pouvez le dire. [Rires]
00:35:53 Je crois que là, on est typiquement dans l'idéologie.
00:35:56 Ce n'est pas une analyse militaire que fait ce…
00:36:00 – Guillaume Ancel.
00:36:02 – C'est une analyse idéologique.
00:36:04 Il accuse un certain nombre de ses camarades de parti pris politique.
00:36:09 Ce n'est absolument pas le cas, c'est simplement un constat.
00:36:14 Et puis derrière ce constat, il y a quand même l'engagement de notre pays
00:36:19 dans un dispositif qui n'est pas propice à son avenir.
00:36:24 Donc, extrême droite, je veux bien, mais alors à ce moment-là,
00:36:29 il y a tous les pro-américains de l'armée française,
00:36:33 ceux qui ont servi dans l'OTAN notamment,
00:36:36 et puis je ne sais pas combien ils représentent,
00:36:39 qui ne sont pas obligatoirement d'ailleurs du côté des États-Unis dans cette affaire.
00:36:45 Non, là, je ne veux pas m'engager dans un débat parce que c'est outrancier
00:36:52 et ça ne représente pas à mon avis la réalité.
00:36:56 Ça c'est de la politique politicienne, non, ça ne m'inspire pas si vous voulez.
00:37:03 Bon, je vous propose maintenant de regarder un autre camarade,
00:37:06 c'est le général Michel Yacovleff,
00:37:09 qui était donc l'ancien patron, je crois, vice-chef d'état-major de Shape de l'OTAN.
00:37:16 Ces bombardements de l'OTAN à Belgrade donc, c'était une erreur selon vous ?
00:37:20 Commencer une guerre pour ça, oui, c'est une erreur.
00:37:24 C'est le résultat d'une manipulation de quelques personnes
00:37:27 qui en voulaient à titre personnel à Milosevic.
00:37:30 Vous me disiez les Américains, qui chez les Américains ?
00:37:32 Bon, Clark, Madeleine Albright, il y a eu un complot pour punir Milosevic
00:37:38 et il se trouve que ça s'est joué au Kosovo.
00:37:41 Alors attention, ce que je dis n'est pas la ligne du parti à l'OTAN,
00:37:44 c'est pas non plus la ligne du parti au Quai d'Orsay et je ne suis pas complotiste.
00:37:48 J'ai des preuves de ce que je dis, c'est un peu long à raconter,
00:37:51 mais c'était vraiment une guerre dont on n'avait pas besoin.
00:37:53 Et le grand enseignement, c'est que commencer une guerre dont on n'a pas besoin,
00:37:57 résultat, on le paye 20 ans après.
00:37:59 Il n'y avait pas de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.
00:38:03 La France et l'Allemagne se sont fait piéger par la machinerie OTAN
00:38:07 pour accepter de faire cette guerre.
00:38:09 Mais après ça, la ligne du parti en France a été très dure.
00:38:12 Dans toutes les opérations de l'OTAN après, ça a été de dire
00:38:15 "nous n'irons nulle part en gestion de crise sans un mandat de l'ONU".
00:38:26 J'aimerais vraiment qu'on s'arrête un instant sur ces déclarations du général Yakovlev
00:38:30 qui sont peu communes et peu coutumières quand on connaît ses positions sur l'Ukraine.
00:38:34 Il fait référence notamment au bombardement de l'OTAN
00:38:38 auquel la France a participé en 1999 sur Belgrade.
00:38:42 On pourrait souscrire à ces propos-là ?
00:38:44 Je souscris totalement à ce qu'il a dit.
00:38:46 Là, c'est une manigance des États-Unis, une fois de plus,
00:38:52 qui s'est traduite par le bombardement de Belgrade.
00:38:55 À propos d'ailleurs d'un massacre qui n'était pas du tout dû à la Serbie.
00:39:00 Et le résultat, c'est qu'on a un État musulman au milieu de l'Europe.
00:39:05 Là, c'est… et la Serbie, on a, comment dire, sans mandat,
00:39:12 c'est ce que dit le général Yakovlev, sans mandat.
00:39:16 Donc, c'est l'OTAN qui est intervenue. En vertu de quoi ?
00:39:20 Là aussi, c'est les Américains qui se sont pris pour les gendarmes du monde.
00:39:26 Et c'était totalement normal.
00:39:28 Je crois que, déjà, la dislocation de la Yougoslavie a été une faute.
00:39:36 Et c'était les prémices de l'action qui a été menée par la suite contre la Russie.
00:39:41 C'était les Serbes encore, les Yougoslaves, les Serbes du Sud.
00:39:47 Et la Yougoslavie, c'était un élément stabilisateur de cette région.
00:39:51 Aujourd'hui, entre l'Albanie, le Kosovo et d'autres régions,
00:39:56 on est à la merci encore de crises importantes qui pourraient ébranler l'ensemble de l'Europe.
00:40:02 Donc oui, c'est encore une malversation étatsunienne.
00:40:07 Je suis désolé d'être aussi dur à l'égard des États-Unis, mais c'est un fait.
00:40:12 C'est un fait. Le monde a changé.
00:40:14 Ils ne peuvent plus se permettre de jouer les gendarmes du monde.
00:40:18 Il faut prendre en considération les peuples.
00:40:23 Il faut prendre en considération les façons de voir, les cultures et les civilisations.
00:40:30 Et ça n'est pas le cas avec les...
00:40:33 C'est pas le peuple américain.
00:40:35 Le peuple américain, j'ai... comment dire ?
00:40:37 J'ai même beaucoup d'affection pour les États-Unis.
00:40:43 Mais c'est la classe dirigeante qui mène depuis des décennies
00:40:49 plusieurs manigances pour assurer la domination de la caste
00:40:59 et in fine la domination des États-Unis.
00:41:04 Donc oui, l'affaire du Kosovo,
00:41:08 enfin l'affaire du bombardement de la Serbie, de Belgrade,
00:41:12 c'est une faute. C'est une faute.
00:41:14 – Quand vous dites "les États-Unis luttent pour conserver leur hégémonie",
00:41:18 est-ce que finalement le problème ne vient pas plutôt de ces pays européens,
00:41:23 à commencer par la France, qui ne veulent pas lutter, j'allais dire,
00:41:28 contre ces volontés et ces velléités hégémoniques de Washington ?
00:41:32 – Alors tout à l'heure, je vous disais, enfin il y a quelques instants,
00:41:35 je vous disais que nous avions été hors de l'OTAN pendant 44 ans
00:41:40 et que tout s'était bien passé, je pense que ça nous permettait
00:41:43 d'avoir notre façon de faire, notre vision des choses autonome
00:41:49 et nous avions cette capacité qui était reconnue à la France
00:41:53 de modérer, de regarder les choses avec attention
00:42:00 et de proposer dans les crises des solutions
00:42:04 et elle avait un rôle diplomatique, diplomatique majeur,
00:42:08 un rôle militaire aussi important et le ralliement de la France dans l'OTAN,
00:42:15 c'est M. Sarkozy qui nous a réimpliqués dans cette organisation militaire,
00:42:23 cette réimplication a largement hypothéqué notre souveraineté,
00:42:33 notre souveraineté militaire.
00:42:35 Souveraineté, c'est un mot qui est peut-être mal perçu,
00:42:40 mais la souveraineté c'est ce qui est nécessaire à un peuple
00:42:44 pour s'exprimer, pour vivre selon ses habitudes, ses usages,
00:42:49 ses lois et en conformité avec son histoire.
00:42:52 Et là je reviens sur mes propos précédents à propos de l'Union européenne,
00:42:57 nous ne sommes pas souverains,
00:43:00 donc nous ne sommes pas dans la continuité de 1 500 ans d'histoire,
00:43:06 c'est aussi clair que ça, aussi bien au plan militaire avec l'OTAN
00:43:11 qu'au plan politique avec l'Union européenne.
00:43:14 Alors à présent, Général, on a parlé de l'Ukraine, de l'Europe,
00:43:18 j'aimerais qu'on fasse très rapidement un petit détour du côté de la politique arabe
00:43:22 qui faisait un exemple, figure d'exemple du côté de Paris.
00:43:27 Aujourd'hui, on a vu depuis le 7 octobre dernier l'attaque terroriste du Hamas sur Israël,
00:43:31 une résurgence de ce conflit, puisque Israël a affiché comme objectif
00:43:37 l'éradication du Hamas au milieu des dommages collatéraux très importants,
00:43:41 à savoir le peuple palestinien de la bande de Gaza,
00:43:44 dont la majeure partie sont des femmes et des enfants.
00:43:50 Aujourd'hui, la voix de la France sur cette question, elle est inexistante.
00:43:55 Et pour cause, pour toutes les raisons que je viens d'évoquer, elle est inexistante.
00:43:59 En plus, je crois que le pouvoir actuel méprise la diplomatie française.
00:44:07 Vous savez, on a 163 ambassades dans le monde,
00:44:10 donc on a le plus grand réseau, donc réseau diplomatique,
00:44:14 et on pourrait très bien avoir en parole, en action, j'allais dire en paromission,
00:44:23 mais elle a une position dans toutes les affaires qui agitent le monde.
00:44:32 On avait des gens compétents, on a toujours des gens compétents.
00:44:35 Mais la dislocation du corps diplomatique, c'est très symbolique
00:44:43 de la volonté de ne plus avoir de diplomatie indépendante.
00:44:49 C'est transférer à cet État virtuel qu'est l'Europe actuellement,
00:44:54 et qui a vocation pour certains à devenir un État réel,
00:44:58 transférer les relations internationales.
00:45:00 Ce qui veut dire que nous n'aurions plus de siège au Conseil de sécurité,
00:45:03 que nous n'aurions plus d'ambassade dans le monde, et un certain nombre de choses.
00:45:09 Je mets ça en parallèle aussi avec la dislocation du corps préfectoral.
00:45:13 Le corps préfectoral, c'est l'administration de l'État, c'est l'État jacobin.
00:45:17 Si vous n'avez plus ce corps très compétent comme le corps diplomatique,
00:45:23 il est certain qu'on peut faire à peu près ce que l'on veut.
00:45:28 Il n'y aura plus cette organisation territoriale
00:45:33 qui sera alors changée par une organisation voulue par l'État virtuel pour l'instant,
00:45:43 mais un État réel futur, qu'à Dieu ne plaise, que serait l'Union européenne.
00:45:47 Donc pour en revenir à votre question, en s'agissant du Proche et du Moyen-Orient,
00:45:52 nous n'avons plus de politique.
00:45:53 On a eu longtemps une politique arabe, ça a été de l'époque gaullienne.
00:45:59 Et là, on constate qu'il y a eu un massacre le 7 octobre, et on s'en tient aux faits.
00:46:09 Là aussi, je crois qu'il faut remonter, c'est un peu mon leitmotiv,
00:46:15 il faut remonter aux origines pour se faire une opinion.
00:46:19 C'est évidemment scandaleux ce massacre.
00:46:23 Vous savez, on a affaire à un peuple qui se veut le premier peuple élu,
00:46:32 le deuxième étant le peuple américain, les wasps.
00:46:36 Donc, peuple élu, si on se réfère à la Bible, c'est œil pour œil, dent pour dent.
00:46:40 C'est la loi de Moïse.
00:46:42 Là, on est loin d'un œil pour un œil.
00:46:45 C'est un véritable massacre.
00:46:51 Alors pourquoi ?
00:46:52 Eh bien, je crois qu'il y a…
00:46:55 – On est finalement face à deux massacres,
00:46:57 avec une solution diplomatique extrêmement compliquée.
00:47:00 – Oui, c'est extrêmement compliqué parce qu'il y a,
00:47:06 même chez les Palestiniens, il y a des divergences.
00:47:12 Vous vous souvenez de l'OLP ?
00:47:15 À l'époque, vous aviez Georges Abach, qui était un laïc extrémiste,
00:47:22 et vous aviez le FPLP, et vous aviez le Fatah de Yasser Arafat.
00:47:29 C'était des gens qui parlaient et qui étaient ouverts.
00:47:33 Yasser Arafat, par exemple, allait à la messe de minuit à Bethléem.
00:47:38 Vous imaginez le chef du Hamas aller à la messe de minuit ?
00:47:42 Ça m'étonnerait.
00:47:43 On a affaire de ce côté-là, maintenant, à des extrémistes islamiques.
00:47:47 Et ça, ça pose un véritable problème
00:47:50 parce qu'on n'est plus dans les conditions de la négociation
00:47:53 telles qu'on pouvait l'imaginer.
00:47:54 – On a favorisé l'arrivée aussi de ces dirigeants islamisés.
00:47:57 – Oui, tout à fait, tout à fait.
00:47:59 Et ça, c'est une faute. Évidemment, c'est une faute.
00:48:02 Alors, il faut reprendre les choses à la base.
00:48:04 Il est indispensable d'avoir un État palestinien.
00:48:08 Je crois qu'il y a 138 pays qui ont voté pour la création d'un État palestinien.
00:48:14 Il faut faire en sorte que cet État existe, existe véritablement,
00:48:23 et qu'il y ait une concertation entre les Israéliens et entre les Palestiniens.
00:48:30 Une véritable concertation.
00:48:31 Or, là, ce n'est pas ce qui se passe.
00:48:34 Mais parce qu'il se passe, il y a…
00:48:38 L'armée israélienne ne se comporte pas au mieux,
00:48:44 on le sait bien dans la bande de Gaza,
00:48:47 et elle radicalise, elle provoque ce qu'elle a fait,
00:48:53 ce qui se déroule actuellement.
00:48:57 C'était peut-être d'ailleurs volontaire de la part du Hamas,
00:49:01 une radicalisation de l'islam,
00:49:05 enfin de la communauté de l'ouma, contre Israël.
00:49:09 Et ce n'est pas bon, évidemment, ce n'est pas bon.
00:49:12 Qui plus est, Israël, c'est la surcure sale des États-Unis.
00:49:19 Là aussi, c'est… j'enfonce des portes ouvertes.
00:49:25 Et donc c'est avec les États-Unis, l'Occident qui est mis à mal.
00:49:30 Pas étonnant d'ailleurs que les outils un peu plus bas,
00:49:33 vers le Yémen, s'en prennent à la navigation.
00:49:37 C'est l'Occident qui est en cause.
00:49:40 Et il est en cause parce qu'Israël a eu une réaction disproportionnée, à mon avis.
00:49:46 – Je voudrais poursuivre à présent notre tour de la planète
00:49:49 avec le continent africain, dont vous avez déjà rapidement parlé tout à l'heure.
00:49:55 Naguère, la France avait une présence en Afrique, contestée peut-être,
00:49:59 contestable sans doute.
00:50:01 Il n'en reste pas moins qu'il y avait une réelle amitié,
00:50:04 des liens puissants entre la France et le continent africain.
00:50:09 Les soldats français ont été déployés,
00:50:12 notamment pour l'opération Barkhane, la dernière,
00:50:14 pour des opérations antiterroristes.
00:50:16 60 soldats français ont perdu la vie dans ces opérations.
00:50:19 Il est toujours bon de le rappeler.
00:50:21 Il n'en reste pas moins que la France a été chassée de ses territoires
00:50:24 par les différents pays concernés.
00:50:26 Depuis 2019, les coups d'État s'enchaînent.
00:50:29 Je pourrais citer le Valais, le Soudan, le Niger, le Gabon,
00:50:32 le Burkina Faso et d'autres encore.
00:50:35 Pour vous, quelles sont les erreurs commises par Paris pour en arriver là ?
00:50:40 Je reviens à ce que je disais.
00:50:43 Vous savez, on avait des africanistes avant,
00:50:46 des gens qui connaissaient l'Afrique, qui aimaient ce continent,
00:50:49 qui aimaient les Africains et très modestement, je crois,
00:50:54 en faire partie de ces gens, avec de nombreux camarades.
00:50:58 L'Afrique a besoin d'être aimée et respectée.
00:51:01 On n'en voit pas, par exemple, je suis désolé de le dire,
00:51:06 un ambassadeur de la cause LGBT au Cameroun.
00:51:09 C'est choquant pour un Africain.
00:51:13 C'est choquant.
00:51:14 Alors, ce que je dis peut choquer,
00:51:16 mais si vous vous mettez à la place des Africains, c'est scandaleux.
00:51:22 C'est comme ça.
00:51:23 Donc, je reviens à ce que je vous disais.
00:51:26 Les Slaves, on les regarde avec,
00:51:28 en faisant en sorte de connaître l'esprit Slave.
00:51:31 Les Chinois, il faut vraiment connaître la mentalité chinoise.
00:51:35 En Afrique, c'est pareil.
00:51:37 En Afrique, c'est pareil.
00:51:38 On avait des gens qui connaissaient la mentalité africaine,
00:51:40 qui respectaient ces pays-là.
00:51:42 Quand vous êtes à Rome, vous vivez comme les Romains.
00:51:46 Ce n'est pas moi qui l'invente, ça.
00:51:47 C'est Saint-Augustin.
00:51:48 Ça remonte à quelques siècles.
00:51:51 Eh bien, en Afrique, c'est pareil.
00:51:53 Et là, il y a eu la suffisance de certains,
00:51:59 autour des gouvernements français,
00:52:02 qui ont voulu regarder l'Afrique à l'aune de l'Europe.
00:52:08 Alors, bon, il y a autre chose aussi.
00:52:11 Vous vous souvenez du discours de Labol, du président Mitterrand,
00:52:15 qui pourtant connaissait bien l'Afrique,
00:52:18 et qui avait été ministre de la France d'outre-mer, d'ailleurs, à un moment.
00:52:22 Eh bien, le discours de Labol,
00:52:26 qui a quasiment imposé la démocratie aux pays africains francophones,
00:52:33 ça a été mal perçu.
00:52:35 Ils ont fait ce qu'ils ont pu,
00:52:37 pour encore respecter ce que disait la France,
00:52:41 mais ça n'était pas en conformité avec la mentalité africaine.
00:52:45 L'Afrique, c'est le chef.
00:52:47 C'est le chef, la communauté, les villages, l'ethnie, etc.
00:52:51 Et dans le Parti Unique, là aussi, je vais m'attirer les foudres de quelques-uns,
00:52:57 le Parti Unique était beaucoup plus démocratique que les systèmes actuels.
00:53:02 Bernard Lugand parle d'ethno-mathématique,
00:53:06 c'est-à-dire que c'est l'ethnie la plus…
00:53:09 parce qu'on vit selon les ethnies en Afrique.
00:53:11 C'est ça la connaissance aussi.
00:53:13 – Soit dit en passant, ça fait aussi le lien avec ce que vous écriviez
00:53:16 dans cet ouvrage sur cette propension des Américains,
00:53:18 et là on ne parle pas des Américains,
00:53:20 à faire du redécoupage géographique.
00:53:23 Les dessins de frontières sur le continent africain
00:53:26 n'ont souvent rien à voir avec les différentes ethnies
00:53:28 et ont provoqué des guerres d'ailleurs.
00:53:30 – Oui, bon, j'y reviendrai si vous voulez.
00:53:32 Mais là, donc l'ethno-mathématique fait que c'est l'ethnie majoritaire,
00:53:40 la plupart du temps, ou l'ethnie qui ne pose pas de problème
00:53:43 aux ethnies importantes, qui arrive au pouvoir.
00:53:46 Le parti unique, lui, le chef était là,
00:53:50 parfois pas, à la suite d'un coup d'État,
00:53:53 mais il avait la sagesse en général de répartir les pouvoirs locaux,
00:53:59 les différents ministères, etc.
00:54:01 entre les différentes ethnies.
00:54:03 Il y en a un qui était très fort pour ça, c'était Omar Bongo,
00:54:06 El Hadj Omar Bongo, il a carrément donné Port Gentil à telle ethnie,
00:54:12 Libreville au Fang, etc.
00:54:15 Et c'était la paix sociale et tout le monde était d'accord.
00:54:18 Là, avec cette volonté d'impliquer la démocratie,
00:54:23 on a perturbé l'Afrique.
00:54:25 Et puis, les choses évoluant, la France étant devenue,
00:54:29 ayant subi toutes ces dérives venues d'outre-Atlantique,
00:54:34 a fait un certain nombre d'erreurs.
00:54:41 Et puis, il y a aussi cette volonté européiste,
00:54:45 qui a fait que c'est du tout Europe.
00:54:48 Et l'Afrique, on l'a laissé tomber.
00:54:50 Vous savez, ce n'était pas négligeable d'avoir une cellule Afrique.
00:54:56 C'était justement prendre en considération,
00:54:59 les Africains n'ont jamais rejeté ça.
00:55:01 Quand il y avait un ministère de la coopération, non plus.
00:55:04 C'était de la coopération réciproque.
00:55:06 Les Africains n'ont jamais rejeté le fait
00:55:11 qu'il y ait des gens qui traitent avec eux en France
00:55:16 et qui les connaissent.
00:55:18 Là, on n'a plus de spécialistes.
00:55:23 Or, le continent africain nécessite des spécialistes.
00:55:26 Alors, évidemment, la France se replie.
00:55:29 Le franc CFA, certains veulent le quitter.
00:55:33 On est obligé, on diminue notre présence militaire
00:55:39 dans les quelques bases que nous avons.
00:55:42 À mon avis, ce sont des fautes.
00:55:44 Ce sont des fautes parce que les Africains ont toujours besoin de nous.
00:55:47 Mais ils veulent.
00:55:48 Vous savez, j'ai des tas d'amis africains.
00:55:50 Je vis avec eux, je travaille avec eux.
00:55:55 Ils me disent "mais que fait la France ?
00:55:57 Vous nous laissez tomber ?"
00:55:59 Ils sont dépités de la politique qui est menée.
00:56:05 C'est intéressant ça parce qu'on a beaucoup entendu en France
00:56:08 que finalement Paris était bouté hors d'Afrique
00:56:12 par la milice Wagner russe, évidemment, par les Chinois.
00:56:16 Mais est-ce que c'est tout simplement pas que la nature a horreur du vide
00:56:19 et qu'il fallait bien combler ?
00:56:20 Absolument. Je vais vous dire une chose.
00:56:22 Dans le monde occidental, il y a quelques puissances qui comptent.
00:56:27 Il y a les Etats-Unis, le Royaume-Uni qui est sorti,
00:56:30 mais qui est très proche, qui est sorti de l'Europe,
00:56:31 mais qui est très proche des Etats-Unis.
00:56:33 Il y a l'Allemagne et la France.
00:56:35 Dans cet ensemble, la plus fragile de ces puissances, c'est la France.
00:56:40 La France, pourquoi ?
00:56:42 Parce que justement, elle milite pour sa propre disparition.
00:56:46 Les gens qui sont au pouvoir ou qui partagent cette idéologie
00:56:51 militent pour sa disparition au sein de cette Europe
00:56:56 que Mario Draghi appelle de tous ses voeux
00:56:58 et que le président actuel aussi appelle de tous ses voeux.
00:57:01 Et ça, évidemment, la France est fragilisée.
00:57:07 Elle est fragilisée par ses obsessions externes,
00:57:10 l'UE et l'OTAN, et elle est fragilisée par ses obsessions internes,
00:57:17 la laïcité, le vivre ensemble, etc.
00:57:20 Du coup, il ne faut pas s'étonner que vous ayez des manifestations
00:57:24 violentes dans les banlieues, extrêmement violentes.
00:57:28 Il y a quelques dizaines d'années, ça n'aurait pas été permis, ça.
00:57:31 Il ne faut pas s'étonner que les Africains nous tournent le dos.
00:57:34 Et il ne faut pas s'étonner non plus qu'en Nouvelle-Calédonie,
00:57:37 aujourd'hui, vous ayez des problèmes avec une jeunesse minoritaire,
00:57:43 certes, mais extrêmement agitée.
00:57:45 Et les puissances étrangères qui, comme vous disiez,
00:57:48 la nature a horreur du vide, en profitent.
00:57:50 En Afrique, vous avez les Russes qui ont aidé à nous mettre
00:57:55 dehors du Mali et du Niger.
00:57:57 Et puis, vous avez les Chinois qui sont très présents.
00:58:01 Je pourrais vous expliquer la façon de faire des Chinois.
00:58:05 Et en Nouvelle-Calédonie, par exemple, le FLNKS est soutenu par les Chinois.
00:58:11 Comme vous avez en Polynésie, vous avez un consulat chinois.
00:58:16 Donc, il ne faut pas s'étonner que la France soit malmenée,
00:58:20 en externe et en interne.
00:58:22 Elle présente une faiblesse.
00:58:25 Elle n'est plus la France.
00:58:27 La France, c'est une dimension spéciale, une dimension mondiale.
00:58:32 Et là, aujourd'hui, elle fait tout pour paraître faible,
00:58:37 le maillon faible.
00:58:39 – Sur la Nouvelle-Calédonie, c'est aussi ce que vous appliquez.
00:58:43 Pour vous, il n'y a pas de lien avec les récentes réformes constitutionnelles
00:58:47 qui sont passées au Parlement ?
00:58:48 – Ça, c'est le facteur déclenchant, si vous voulez.
00:58:50 C'est le facteur déclenchant.
00:58:51 Mais si ça n'avait pas été ça, ça aurait été autre chose.
00:58:53 – Pour que les téléspectateurs comprennent bien,
00:58:55 ça consiste à transformer le corps électoral,
00:58:57 à donner le droit de vote à des personnes qui, à l'heure actuelle,
00:58:59 ne l'ont pas, essentiellement des non-natifs de la Nouvelle-Calédonie.
00:59:03 Et les Kanakis ont peur de se voir moins représentatifs dans les scrutins locaux.
00:59:09 – Oui, alors ça, c'est le facteur déclenchant.
00:59:11 D'ailleurs, c'est une aberration que le corps électoral,
00:59:14 si je change de département, si je vais à, je ne sais pas,
00:59:18 à Desbouches-du-Rhône au Finistère,
00:59:21 je m'inscris sur les listes électorales et ça se fait immédiatement.
00:59:27 Je peux voter dans le Finistère.
00:59:29 Mais là, vous vous rendez compte,
00:59:31 il y a des Français qui sont exclus des élections.
00:59:34 C'est quand même extraordinaire.
00:59:36 Alors, c'est le résultat d'un processus de négociation.
00:59:40 Mais bon, si on regarde ça avec un peu d'éloignement,
00:59:43 juridiquement, c'est très étonnant.
00:59:45 Alors, pour revenir là-dessus,
00:59:49 quand au début du processus, il y a eu 4 référendums,
00:59:53 enfin 1 + 3, dans le premier cas,
00:59:57 60% de la population Kanak était d'accord,
01:00:02 a voté pour le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France.
01:00:07 Après, les 3 référendums se sont bien déroulés.
01:00:11 Le dernier, ça a été un rat de marée,
01:00:14 mais tout simplement parce que finalement,
01:00:16 les Kanaks ont eu, à mon avis,
01:00:19 ça c'est une analyse personnelle,
01:00:21 ont eu peur au dernier moment de l'indépendance
01:00:23 et ils n'ont pas voté, pour des raisons tout à fait spécieuses.
01:00:28 Et donc, pour moi, l'affaire de l'indépendance, c'est fini.
01:00:32 Normalement, c'est fini.
01:00:34 Comme je l'ai déjà dit, ça ne règle pas le problème de fond.
01:00:38 Il y a effectivement des difficultés sociales qu'il faut régler,
01:00:44 ça c'est vrai.
01:00:46 Il y a une jeunesse qui est en manque de reconnaissance peut-être,
01:00:53 et puis d'activité.
01:00:55 Mais quand même, il faut aussi savoir que la Nouvelle-Calédonie,
01:01:00 c'est un des pays les plus riches,
01:01:04 qui se situe au point de vue PIB,
01:01:06 enfin pays, région,
01:01:08 région qui se situe au point de vue PIB,
01:01:11 entre la Nouvelle-Zélande et l'Australie.
01:01:15 Ce n'est pas rien.
01:01:16 C'est notamment grâce à l'industrie du nickel.
01:01:19 Oui, le nickel, pas seulement.
01:01:20 C'est un pays qui est très industrieux,
01:01:22 il y a l'élevage, il y a beaucoup de choses.
01:01:24 Puis il y a tout ce que je développe dans ce bouquin,
01:01:28 il y a la zone économique maritime.
01:01:31 Bon, nous avons tout intérêt à rester en Nouvelle-Calédonie.
01:01:36 Parce que si ce n'est pas nous, ce sont les Chinois.
01:01:40 Et si les Chinois marquaient une moindre faiblesse,
01:01:44 ça seraient les Anglo-Saxons.
01:01:48 Donc nous avons intérêt à y rester,
01:01:50 si nous voulons que notre voie porte en Asie-Pacifique.
01:01:53 L'Asie-Pacifique, c'est l'Atlantique de demain, si je puis dire.
01:01:56 Mais c'est un pays extraordinaire, la Nouvelle-Calédonie.
01:02:00 Donc il y a un risque, et je crois que l'État,
01:02:03 dans cette affaire, doit manifester sa puissance,
01:02:06 la puissance publique.
01:02:08 La puissance publique.
01:02:09 On ne peut pas laisser faire comme on a laissé faire en métropole.
01:02:12 Sinon, et c'est ce qui risque de se passer en métropole,
01:02:16 si les choses se reproduisent,
01:02:19 sinon vous avez des milices, et demain ça sera une guerre civile.
01:02:24 – Oui, mais est-ce que vous croyez que ce conflit actuel
01:02:28 en Nouvelle-Calédonie peut être réglé avec une question d'ordre public,
01:02:31 puisque les racines du mal ne sont pas une question d'ordre public ?
01:02:34 – Alors, j'allais dire, j'allais dire,
01:02:36 simultanément, il faut évidemment entamer un processus
01:02:41 avec les autorités locales, enfin tribales,
01:02:48 coutumières, pour d'abord aller au nœud de la problématique,
01:02:57 et puis trouver des solutions.
01:03:00 Alors certains imaginent un partage de l'île,
01:03:05 ça serait catastrophique, ça serait catastrophique.
01:03:09 Je crois qu'une des revendications des Canacs,
01:03:12 c'est les retombées de l'exploitation du nickel,
01:03:15 qui n'est pas répartie.
01:03:18 Bon, il y a quand même des aides considérables,
01:03:21 il y a une structure administrative, médicale,
01:03:26 qui est la même que partout ailleurs.
01:03:30 Donc il y a aussi un aspect, comment dire, psychologique.
01:03:39 Il faut que l'on dépasse cette idée que la France
01:03:45 ne fait pas tout pour les Mélanésiens, c'est surtout ça.
01:03:51 Vous savez que c'est très composite la Nouvelle-Calédonie,
01:03:54 il y a bon, les Européens, les Kaldosh,
01:03:59 il y a les Pieds-Noirs qui sont arrivés,
01:04:03 il y a des Vietnamiens, il y a des Wallis,
01:04:06 il y a des Polynésiens, il y a un peu de tout,
01:04:11 évidemment les Mélanésiens.
01:04:13 Donc toutes ces populations sont amenées,
01:04:16 quoi qu'il se passe pour le territoire, à vivre ensemble.
01:04:21 C'est un mot que je n'aime pas beaucoup, vivre ensemble,
01:04:23 enfin une expression que je n'aime pas beaucoup,
01:04:25 mais à plus que cohabiter, à plus que cohabiter,
01:04:30 à travailler et à développer le pays en communion.
01:04:37 Mais le problème n'est pas simplement, j'insiste,
01:04:42 n'est pas simplement néo-calédonien, c'est un problème français,
01:04:46 c'est un manque d'autorité de l'État,
01:04:50 donc aussi un abandon des obligations de l'État
01:05:01 en matière de service public, en matière sociale.
01:05:07 Vous savez, on pourrait parler du service public,
01:05:09 le service public pour ce qui me concerne,
01:05:11 ça doit mettre les Français devant la plus grande égalité possible
01:05:16 et ça ne doit pas être soumis à la rentabilité.
01:05:19 Donc c'est aussi ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.
01:05:25 Et on pourrait dire que ça se passe ailleurs,
01:05:28 ou que c'est sur le point de se passer ailleurs.
01:05:30 – Si je dois résumer, c'est pour que la France redevienne la France ?
01:05:34 – À peu près ça, oui. Donc votez Asselineau.
01:05:38 – Je vous remercie beaucoup Général Henri Roux.
01:05:41 Je rappelle à nos téléspectateurs, s'ils ne l'ont pas déjà vu,
01:05:44 ce dernier livre "Dieu n'a pas béni de l'Amérique",
01:05:47 c'était aux éditions CIGES, c'est toujours disponible
01:05:49 sur la boutique de TVL, sur tvl.fr.
01:05:52 Cette émission est terminée, j'espère qu'elle vous a plu.
01:05:55 J'espère que vous allez me le dire dans les commentaires,
01:05:57 comme toutes les semaines.
01:05:58 J'espère que vous avez également pris une petite seconde
01:06:01 pour cliquer sur ce fameux pouce en l'air
01:06:03 qui propulse ces émissions sur YouTube.
01:06:07 En tout cas, j'espère vous retrouver la semaine prochaine.
01:06:10 En attendant, portez-vous bien, à bientôt.
01:06:12 [Musique]
01:06:27 [Musique]
01:06:30 [SILENCE]

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