L'expédition tourne au cauchemar _ ils n'auraient pas dû s'en sortir, et pourtan
L'expédition tourne au cauchemar _ ils n'auraient pas dû s'en sortir, et pourtan
Transcript
00:00 C'est l'histoire d'Ernest Shackleton et de l'Endurance, une expédition en Antarctique
00:06 qui tourne au cauchemar et de tout un équipage échoué sur la banquise et prisonnier des
00:11 glaces.
00:12 Dans ce contexte de survie, trois hommes vont être témoins d'une force invisible qui
00:16 va les pousser à avancer et selon eux, leur sauver la vie.
00:20 C'est en voulant me renseigner sur ce détail précis que je me suis plongé dans le récit
00:24 de l'expédition qui m'a emporté, alors je voulais vous le partager.
00:27 Bonjour, je suis Sylar, sur cette chaîne j'adore vous raconter des histoires extraordinaires
00:31 qui touchent souvent à nos croyances et aujourd'hui je vous raconte un récit d'aventure impactant
00:35 pour vous parler ensuite d'un sujet qui me tient à cœur.
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02:18 Ernest Shackleton naît en Irlande et arrive à Londres à l'âge de 10 ans.
02:22 Il prend la mer pour la première fois à 17 ans et devient sous-lieutenant de la Royal
02:26 Naval Reserve en 1901.
02:28 L'Antarctique, pour lui, c'est plus qu'un rêve.
02:31 A cette époque, ce continent glacé fascine le monde entier.
02:34 C'est l'ultime frontière, une terre inexplorée, pleine de mystères et de dangers.
02:39 Les grandes nations veulent prouver leur courage et leur capacité à conquérir l'inconnu
02:44 et pour les explorateurs c'est une aventure héroïque, une occasion de se mesurer à
02:49 la nature la plus sauvage.
02:51 Cette obsession finit par devenir réalité puisqu'il tente plusieurs expéditions et
02:55 c'est sa quatrième expédition qui va devenir légendaire.
02:59 Elle est restée dans les mémoires parce que Shackleton et ses compagnons vont vivre
03:03 une aventure absolument incroyable, mais surtout moi ce qui m'intéresse c'est que leur
03:07 survie, ils la doivent, selon eux, à l'intervention d'un phénomène surnaturel inexplicable.
03:13 Alors je sais, ça paraît étrange, incroyable, pourtant l'histoire est vraie, c'est
03:17 véritablement ce qu'ils ont vécu et je voulais vous raconter cette histoire en détail
03:21 pour comprendre comment, parfois, dans une vie, un phénomène en apparence inexplicable
03:26 mais capable de vous sauver peut survenir, loin des clichés et du sensationnel.
03:31 Les premiers à véritablement parcourir les régions arctiques sont les peuples nomades,
03:36 habitués à survivre dans ces environnements hostiles.
03:39 Au début du XXème siècle, l'Antarctique fascine et attire les explorateurs.
03:43 L'expédition de Shackleton, annoncée le 1er janvier 1914, n'a pas seulement pour
03:48 objectif de faire en sorte que ce soit les premiers, c'est aussi une mission scientifique
03:51 de grande envergure, traverser l'Antarctique de mer à mer, soit plus de 29 000 km à parcourir.
03:58 Deux navires sont mobilisés, l'Endurance avec Shackleton à son bord et l'Aurora.
04:03 L'Endurance doit débarquer l'équipe principale sur la côte de la mer de Weddell pour rallier
04:07 le pôle sud à pied, puis traverser le continent.
04:09 L'Aurora doit déposer des provisions tout le long du parcours pour justement assurer
04:13 la survie du groupe de Shackleton.
04:15 Si l'Aurora connaît aussi son lot de mésaventures et de bravoure, nous allons nous focaliser
04:20 sur le point de vue de l'Endurance.
04:22 Le 5 décembre 1914, malgré la guerre qui gronde, l'expédition débute à 8h45.
04:28 L'ancre est levée, Shackleton et ses hommes se lancent vers l'inconnu, prêts à entrer
04:34 dans l'histoire.
04:35 Son expédition part de Géorgie du Sud, direction la mer de Weddell, pour atteindre la côte
04:43 du continent de glace.
04:44 Le premier défi est déjà devant eux.
04:46 Mise en garde par des balaigniers, Shackleton va devoir se frotter à des packs, un terme
04:51 qui désigne de grandes étendues de glace, solides, rendant le trajet dangereux et très
04:57 difficilement praticable.
04:58 Malgré tout, le 6 décembre, l'Endurance avance bien.
05:01 La mer est brumeuse, mais il progresse.
05:03 Le 7 décembre, les problèmes commencent déjà.
05:06 Il y a beaucoup d'icebergs et de glace flottante.
05:08 Shackleton se dit que ça ne présage à rien de bon.
05:12 Au fil des heures, ça se confirme, un pack ralentit fortement l'Endurance.
05:17 Les voiles sont donc inutiles, le vent a beau souffler, il ne souffle pas assez fort pour
05:22 pousser le navire hors de là.
05:24 Heureusement, Shackleton l'avait anticipé et a d'énormes réserves de charbon, qu'il
05:28 utilise pour faire fonctionner le moteur à vapeur du bateau.
05:31 Bon, la vitesse maximale est de 19 km/h, mais quand même, ça leur permet d'avancer
05:36 difficilement, oui, mais ils progressent et ils finissent par sortir du pack et déployer
05:41 à nouveau les voiles.
05:42 Pendant 5 jours, jusqu'au 13 décembre, l'équipage navigue en contournant les packs,
05:46 parfois en n'ayant pas d'autre choix que de les traverser.
05:49 Et puis, le 13, la situation se complique.
05:52 La glace est cette fois-ci, tout autour d'eux, à perte de vue.
05:56 Pour ne rien arranger, le jour suivant, un brouillard très épais en rajoute et les
06:00 empêche de voir quoi que ce soit.
06:02 Ils restent immobiles 24h pour éviter d'endommager l'endurance, notamment son hélice et son
06:07 gouvernail, puisqu'ils ne savent pas ce qu'il y a devant eux.
06:10 Pendant plusieurs semaines, le navire avance donc vers le sud, souvent avec son moteur
06:15 à vapeur pour se frayer un chemin à travers la glace, et parfois à la voile, quand les
06:19 courants ont la chance d'être dégagés.
06:21 Bon, pour que vous vous imaginiez bien la gravité de leur situation, il faut se dire
06:26 que leur traversée est très compliquée parce que ces packs ne sont pas juste de la
06:30 glace parfaitement plate qui s'agglomère sur une grande distance.
06:34 En fait, la glace s'empile, et parfois, ils se retrouvent face à des blocs de 2m de
06:38 haut, littéralement des petits murs de glace.
06:41 On imagine bien que la situation est donc extrêmement dangereuse.
06:44 Surtout qu'ils ne passent pas tranquillement ces packs, en fait, à chaque fois, le navire
06:49 fonce dans la glace, coupe le moteur avant l'impact, frappe la glace de plein fouet,
06:54 puis recule et recommence jusqu'à ce que la glace se brise et qu'il puisse passer.
06:58 C'est littéralement de la marche arrière et de la marche avant, alors la tactique
07:01 fonctionne, mais elle reste quand même délicate et endommage un peu le bateau.
07:05 Deux mois passent.
07:06 Le 19 janvier 1915, rebelote de la glace à perte de vue.
07:10 Là, le navire est immobilisé.
07:11 Dès qu'une brèche s'ouvre, elle est rapidement refermée par la glace qui se forme.
07:15 Il fait très froid, -18°C le soir, ce qui empêche l'endurance de s'extirper de cette
07:21 prison gelée.
07:22 Impossible de forcer le passage, ils ne peuvent pas faire marche arrière, ils sont coincés.
07:26 Les jours passent, et rien à faire, il faut attendre.
07:30 Problème, les températures continuent de baisser, jusqu'à atteindre -29°C.
07:34 A bord, les chiens souffrent du froid et sont réchauffés autant que possible par les membres
07:39 d'équipage avec des paillasses.
07:40 Pendant ce temps, la vie bat son plein sur le navire.
07:43 Il faut dire que les scientifiques ont de quoi faire, même s'ils sont à l'arrêt,
07:47 chacun peut progresser dans son domaine respectif, reporter des observations, analyser des échantillons,
07:52 etc.
07:53 L'endurage entraîne aussi de temps en temps les chiens au traîneau, sur la banquise,
07:56 et chacun veille sur l'autre.
07:58 De temps en temps, des tempêtes éclatent.
08:01 Parfois, ce sont les milliers de tonnes de glace qui s'entrechoquent et s'écrasent
08:05 entre elles qui effraient les marins.
08:07 Si le navire bloqué se retrouvait sur le chemin de cette pression inarrêtable, tout
08:12 le monde finirait en morceaux.
08:14 Ils vivent des moments difficiles, mais tous y étaient préparés.
08:18 Les semaines passent, et dites-vous bien que 71 jours passent dans ces conditions.
08:26 Le bateau est à la dérive avec le Pâques, et ce qui est terrible, c'est que de la
08:30 glace vient à chaque fois se rajouter au Pâques, ce qui fait qu'il grossit, se renforce
08:34 et s'étend.
08:35 Pour ne rien arranger, le 1er mai, le soleil disparaît.
08:39 Dans cette région polaire, c'est l'hiver arctique, et les journées sont donc aussi
08:43 sombres que la nuit, ce qui joue en son doute sur le moral de l'équipage, déjà affecté
08:48 par le retard énorme que leur expédition prend depuis des mois.
08:52 Pour nourrir leur chien et se nourrir sans trop consommer leurs provisions, l'équipage
08:56 chasse les phoques et les pingouins aux alentours.
08:58 La dérive du navire, toujours prisonnier des glaces, continue.
09:03 A partir du 26 août, la pression attaque le bateau, qui craque mais résiste.
09:08 Alors l'endurance tient bon, mais pour combien de temps ? La glace pousse contre le bois,
09:13 les planches, mais de toute façon, l'équipage n'y peut rien, pourvu que la situation ne
09:17 s'aggrave pas.
09:18 Malheureusement, le 18 octobre, c'est sous la pression que le bateau flanche et penche
09:23 en quelques secondes de 30°.
09:24 Tout le monde est secoué à l'intérieur, les objets se renversent, les animaux sont
09:29 terrifiés, et les hommes clôtent des lattes sur le pont pour permettre aux chiens d'avoir
09:33 des plateformes stables, ce qui permet aussi aux hommes d'examiner leurs chiens et de
09:36 les soigner.
09:37 Shackleton craint le pire.
09:39 Si l'endurance continue de pencher, c'est la fin du navire, et leur fin à tous.
09:44 Malheureusement, les glaces sous la pression s'écartent, et l'endurance n'est plus
09:48 comprimée, alors le bateau se redresse.
09:50 Mieux, ils peuvent repartir, et naviguer quelques jours à travers la glace, jusqu'à la catastrophe.
09:57 Le 24 octobre 1915, l'endurance se fait attaquer par la glace.
10:02 Le navire est comprimé, et de la pression s'exerce de tous les côtés sur lui.
10:05 Il se retrouve immobile, et des brèches se déclarent.
10:08 Le bateau prend l'eau, et l'équipage tente comme il peut de limiter les dégâts,
10:12 et surtout d'empêcher les réserves de charbon de finir à l'eau.
10:15 Chaque coup contre le navire peut lui être fatal, la situation est extrêmement stressante.
10:20 Heureusement, ils arrivent à sécuriser le navire et à colmater les brèches.
10:24 Mais face à la pression de millions de tonnes de glace, il n'y a pas grand chose à faire.
10:29 Le lendemain, rebelote, des brèches se déclarent, le navire prend l'eau, cette fois, c'est
10:36 la fin.
10:37 Le 27 octobre, Shackleton ordonne à tout le monde d'évacuer avec du matériel et
10:41 des provisions.
10:42 Il regarde l'endurance flancher, avec lui, ses rêves et ses espoirs.
10:47 Ils ont dérivé pendant 281 jours, et ça se termine comme ça pour son expédition.
10:52 En comptant les détours non notés et leurs dérives, ils avaient parcouru 2414 kilomètres.
10:59 C'est terrible, mais pas le temps de s'apitoyer.
11:04 Shackleton doit maintenant sauver la vie de ses hommes et de ses animaux.
11:08 C'est un fardeau qu'il a entre ses mains.
11:11 L'abri le plus proche se situe à 556 kilomètres, sur l'île Pauley, où se trouve un dépôt
11:17 de provisions.
11:18 Impossible d'emporter assez de nourriture pour tout le monde pour un voyage aussi long.
11:22 Alors que l'équipage s'installe pour la nuit, avant de se lancer dans une longue marche
11:26 pour leur survie, Shackleton n'arrive pas à dormir.
11:28 Il réfléchit, il fait les 100 pas à l'extérieur.
11:30 D'ailleurs, il fait très froid, -27°C, mais il se dit que ce n'est rien comparé
11:35 au danger qui les attendent.
11:36 Après une nuit sur la banquise et un petit déjeuner très sommaire, l'équipage réunit
11:40 le strict nécessaire et laisse le reste pas très loin de l'endroit où l'endurance
11:44 a sombré, sur un lieu baptisé "Dump Camp", littéralement "la décharge", traduit
11:49 par "camp triste" en français, puisqu'il marque aussi symboliquement la fin de leur
11:53 tentative de traversée et de leurs espoirs.
11:56 Les derniers instants de l'endurance sont immortalisés en photo.
12:00 L'heure est maintenant à la survie.
12:02 L'équipe répartit équitablement les vêtements et les sacs de couchage.
12:11 Les plus chauds, en fourrure, sont tirés au sort.
12:14 6 animaux, très affaiblis, sont abattus.
12:17 La décision de Shackleton est justifiée par le fait qu'ils ne peuvent pas se permettre
12:21 des points morts dans leurs conditions extrêmes.
12:23 Cela ne fait bien sûr pas l'unanimité, mais les autres font avec.
12:26 À mer, ils se mettent en route.
12:29 Shackleton se dit que, psychologiquement, il vaut mieux pour le moral de ces hommes
12:33 qu'ils avancent.
12:34 Même si les progrès sont très lents, c'est toujours mieux que d'attendre indéfiniment
12:38 de sortir du pack pour mettre leur bateau de sauvetage à l'eau.
12:41 L'expédition, transformée en grand groupe de survie, se compose de 7 attelages, 2 bateaux
12:46 et 10 traîneaux.
12:47 Il y a de la neige partout, il fait froid, le terrain est humide, et en plus la pression
12:51 des glaces ne s'arrête jamais.
12:53 Comme si ça ne suffisait pas, des crevasses dangereuses s'ouvrent parfois sur leur chemin.
12:57 Les hommes et les chiens tirent difficilement les traîneaux.
13:00 Le chemin est difficile, et surtout, il faut souvent le dégager pour le rendre praticable.
13:05 Après 4 jours de marche, le groupe dresse des tentes et bâtit leur nouvel abri de fortune,
13:10 Ocean Camp.
13:11 Il se situe à seulement 1,5 km de l'endurance.
13:14 1,5 km en 4 jours.
13:16 Ça vous laisse imaginer à quel point les conditions sont extrêmes pour eux.
13:20 Ils s'enfoncent jusqu'aux hanches à certains endroits tellement il y a de neige.
13:24 En plus, ils doivent faire plusieurs allers-retours pour récupérer certaines provisions essentielles
13:28 à leur survie.
13:29 Et donc ils traînent comme ils peuvent leur bateau jusqu'au camp.
13:32 Shackleton fait le point.
13:33 Ce nouveau campement, ils doivent y rester un long moment, potentiellement 2 mois, le
13:38 temps de dériver avec le pack et que la glace se réduise.
13:41 Alors, à nouveau, ils s'organisent.
13:44 Ils continuent de se nourrir comme ils peuvent de phoques et de pingouins.
13:48 Ils fabriquent un fourneau à graisse artisanale en bricolant pour que ces derniers servent
13:52 à la fois de nourriture et de combustible afin d'optimiser leur survie au maximum.
13:57 Shackleton calcule les quantités pour chaque homme.
14:00 Bien sûr, ils ne mangent donc pas à leur faim, mais s'ils veulent tenir sur la durée,
14:04 c'est un choix malheureux, mais nécessaire.
14:06 Parfois, avec le cuisinier, Shackleton varie les repas et augmente légèrement les portions.
14:11 C'est réconfortant, et dans cet enfer, loin de tout, ces petites attentions font vraiment
14:16 beaucoup de bien à l'équipage.
14:17 Le temps passe, et ça fait maintenant deux mois que le groupe Hivern à Ocean Camp immobile.
14:22 Le plan de Shackleton est de se laisser dériver vers le nord pour pouvoir reprendre une voie
14:27 navigable et aller chercher de l'aide.
14:29 Ils savent qu'ils dérivent grâce au vent et constatent qu'ils se déplacent avec la
14:33 dérive des glaces.
14:34 Le 21 novembre 1915, tout l'équipage prend note de cette date symbolique.
14:38 Ce jour-là, ils observent amèrement l'épave de l'endurance.
14:41 Ce navire qui portait leurs espoirs, leurs rêves, puis leurs échecs et leurs détresses,
14:46 s'enfoncer et disparaître dans les glaces.
14:48 Ce jour-là, une page se tourne.
14:50 Presque un mois plus tard, jour pour jour, le 20 décembre 1915, Shackleton constate
14:59 que la glace commence à se disloquer.
15:00 Il souhaite alors se rapprocher de l'île Paulet pour atteindre l'abri le plus proche
15:04 contenant des vivres, et ensuite retrouver une voie navigable et sauver la vie de ses
15:09 hommes.
15:10 Là, c'est reparti, ils ont une fenêtre pour peut-être s'en sortir.
15:13 Une équipe avec les chiens aplanit la voie pour ceux qui suivent ensuite avec les traîneaux.
15:17 Les détours sont à chaque fois nombreux afin de trouver un chemin praticable, et Shackleton
15:22 préfère avancer de nuit, lorsqu'il est sûr que la route est bien gelée, afin d'éviter
15:27 tout accident.
15:28 Après des mois de sédentarité, cette nouvelle reprise est dure.
15:30 Ils marchent la nuit, campent le jour, les animaux sont également mis à rude épreuve,
15:36 et Shackleton a beaucoup de mots d'ailleurs pour eux dans ses carnets d'expédition.
15:39 Il reconnaît que sans eux, il ne pourrait pas emmener les bateaux, et leur doit aussi
15:44 la survie de l'expédition jusqu'ici.
15:45 S'ils tiennent toujours, c'est grâce aux chiens, mais également grâce à l'union
15:49 de la force de ces hommes et leur organisation, malgré les difficultés.
15:53 Malheureusement, au bout de 7 jours, le pire arrive.
15:56 Les glaces sont trop disloqués, ils ne peuvent plus avancer.
16:00 En plus, tout l'équipage est très affaibli, mais ils ont quand même parcouru 12km en
16:05 7 jours, sauf qu'à ce rythme, Shackleton sait qu'il leur faudrait 300 jours de marche
16:11 continue avant d'atteindre la terre habitée la plus proche.
16:14 Et si par miracle ils arrivaient à avancer de manière ininterrompue, de toute façon,
16:19 ils n'avaient que 42 jours de provision.
16:21 Ils sont donc à nouveau obligés de s'arrêter, et établissent un nouveau camp qui porte
16:26 bien son nom, Patience Camp, le camp de la patience.
16:31 De nouveau, ils s'organisent.
16:32 Des allers-retours pour transporter le matériel sont faits d'Ocean Camp à leur nouvelle
16:36 maison provisoire.
16:37 Et en dépit des groupes qui partent chasser, cette fois, le manque de nourriture se fait
16:43 sérieusement sentir.
16:44 La pénurie guette, et Shackleton sait que la seule chose qui maintient sa cinquantaine
16:49 d'hommes en vie, c'est l'espoir de jours meilleurs.
16:51 Et puis, une vie est une vie, il doit donc anticiper tout risque, même si cela demande
16:57 malheureusement de prendre des décisions terribles.
17:00 Alors, à contre-coeur, ils décident de garder deux attelages de chiens, et de se nourrir
17:06 de tous les autres chiens.
17:07 Cette décision est décrite comme la plus difficile qu'il ait eu à prendre dans ses
17:12 carnets de notes, et même si ça permet à l'équipage de survivre, ils sont tous très
17:16 affectés moralement par ce choix.
17:18 Durant cette période, l'équipage éprouve la sensation de faim.
17:21 Beaucoup, d'ailleurs, ne pensent qu'à manger.
17:24 Ils en sont au point où ils tournent dans la neige, ils cherchent des miettes de ration,
17:28 n'importe quelle miette qu'ils pourraient trouver, afin de les dévorer.
17:32 La situation se complique vraiment, et à chaque fois c'est la chasse qui les sauve,
17:36 et qui leur remonte un peu le moral.
17:38 L'équipage vit là à la dérive pendant plusieurs mois.
17:41 Le 17 mars 1916, Shackleton remarque qu'ils sont trop à l'est de l'île Paulet.
17:47 L'abri à provision qu'il souhaitait atteindre, depuis tout ce temps, il est désormais inatteignable.
17:52 Aucun chemin n'est pratiquable.
17:54 Son prochain objectif est donc l'île Elephant, ou bien l'île Clarence.
17:59 Une chose est sûre, en tout cas, il va falloir qu'ils sortent de ce pack qui les emprisonne.
18:04 L'urgence devient plus vitale que jamais.
18:06 Et si par malheur ils n'arrivent pas à aller sur une de ces îles,
18:09 eh bien, il faut savoir qu'il n'y a absolument plus rien au-delà.
18:12 Ils dériveraient jusqu'à mourir de faim, de froid,
18:15 ou bien finir coulés sous les eaux glacées de l'Antarctique.
18:18 Vient ensuite le 8 avril.
18:20 À 18h30, une petite voie s'ouvre à travers la glace.
18:23 L'île Clarence est visible au loin.
18:26 Alors ce n'est pas idéal, mais c'est peut-être leur unique chance de survie.
18:30 Les trois bateaux, le James Curd, le Dudley Docker et le Stonecombe Wills, sont mis à l'eau.
18:35 Au bout de quelques heures, ils arrivent au niveau d'un petit lac
18:38 et évitent de justesse des vagues soudaines qui, à quelques secondes près,
18:42 les ont menés au fond de l'océan.
18:44 Toujours en chemin, ils dressent un campement de fortune
18:47 sur une surface de glace qui leur paraît assez solide.
18:49 Mais au matin, Shackleton est réveillé par un mauvais pressentiment.
18:53 Il sort de sa tente et constate que la glace sur laquelle il se trouve est en train de se fissurer.
18:58 La fissure sépare la glace, un homme tombe à l'eau,
19:01 il est heureusement remonté et sauvé,
19:02 et après cet incident, tout le monde surveille les mouvements de la glace avant de reprendre la route.
19:07 Les trois bateaux naviguent à travers les chenots, leur nouvelle voie provisoire,
19:11 en s'assistant à chaque fois, l'un tractant parfois l'autre,
19:14 ou palliant aux problèmes qui surviennent.
19:15 Chaque heure qui passe est un sursis pour eux, parce que là, les dangers sont absolument partout.
19:20 La fatigue accumule à cause du fait de ramer.
19:22 Les chocs des parois de la glace contre leur bateau.
19:25 La glace qui se disloque.
19:26 Les vagues.
19:27 Les baleines qui peuvent les renverser.
19:29 Un blizzard qui surviendrait.
19:30 Une brèche.
19:31 Le froid extrême qui pousse d'ailleurs les marins à se coller pour se réchauffer.
19:35 Ou même s'arrêter trop longtemps et ne plus pouvoir repartir.
19:38 Et c'est d'ailleurs dans ce contexte que Shackleton a des mots et une réflexion très intéressantes,
19:43 qui, je trouve, est un signe avant-coureur du phénomène de survie extraordinaire qu'ils vont bientôt vivre.
19:49 "Ceux qui vivent dans les conditions ordinaires de la civilisation,
19:53 parmi les formes variées de la nature et les travaux familiers,
19:56 peuvent difficilement comprendre la facilité avec laquelle l'imagination,
20:00 influencée par les yeux,
20:01 tisse et brode des fantaisies extraordinaires qui nous rappellent nos inventions d'enfant.
20:06 Pendant le long temps de notre existence dans la glace,
20:08 nous nous efforcions, presque inconsciemment,
20:11 de trouver dans les contours fantaisistes et les formes bizarres des icebergs et des glaçons
20:15 des ressemblances avec des figures humaines et des formes vivantes."
20:19 Le 14 avril, ils arrivent au niveau de l'île Elephant.
20:22 C'est la première fois qu'un être humain s'apprête à poser le pied sur cette terre.
20:26 Shackleton souhaite faire l'honneur aux plus jeunes membres de son équipage
20:29 de marquer l'histoire en posant le pied à terre.
20:33 Le geste est aussi symbolique et a pour but d'apporter un peu de réconfort et de joie au groupe.
20:38 C'est donc un certain Black Boro qui est appelé pour se hisser afin de sauter sur cette nouvelle terre.
20:43 Sauf qu'immédiatement, il tombe au sol.
20:46 Le pauvre a les deux pieds gelés.
20:48 Impossible de marcher.
20:50 Alors l'équipage lui porte immédiatement assistance,
20:52 mais quand même, il marque l'histoire de cette île à sa manière.
20:55 En dépit de la situation, c'est un petit exploit historique.
20:59 L'équipage débarque, certains rient et laissent leur joie s'exprimer malgré leurs blessures.
21:04 C'est la première fois depuis presque deux ans qu'ils foulent un véritable bout de terre.
21:09 Mais le répit est de courte durée.
21:11 Shackleton constate que l'endroit n'est pas sûr.
21:13 Des marques indiquent la montée des eaux vraiment très haut,
21:17 au point de plonger l'île sous l'eau jusqu'au pied des falaises.
21:21 Donc même si les hommes se hissent pour se réfugier plus haut,
21:24 impossible d'y monter les bateaux.
21:26 Épuisés, ils passent quand même la nuit sur la plage, redoutant la montée des eaux.
21:31 Ensuite, Shackleton, informé par un membre d'équipage,
21:33 fait bouger tout le monde vers un bout de l'île un peu plus sûr en traversant à nouveau par une voie navigable.
21:38 Ils restent sur l'île pendant quelques jours, à la dure, en chassant et en bravant quelques intempéries,
21:43 qui leur coûtent une grande tente et des vivres.
21:46 Shackleton fait un nouvel aventaire et revoit ses plans.
21:48 Leur dernière chance est de réussir à prévenir des secours.
21:51 Mais pour ça, il faut, à nouveau, prendre la mer.
21:54 Sauf que l'ironie, c'est que la destination de cette expédition de secours serait donc l'île de la Géorgie du Sud,
22:01 afin d'y trouver une aide auprès des pêcheurs de baleines de la côte Est.
22:04 Et c'est vraiment un drôle de coup du destin, parce que c'est de là, de l'île de la Géorgie du Sud,
22:09 qu'ils étaient partis le 5 décembre 1914 à bord de l'Endurance, pour tenter d'accomplir un rêve.
22:14 Et c'est là que Shackleton souhaite retourner, cette fois à bord d'un petit bateau, pour essayer de sauver la vie de ses hommes.
22:21 Après plusieurs jours de préparation pendant lesquels le charpentier consolide et améliore comme il peut le bateau,
22:26 le 23 avril, le James Curd est prêt à partir, mené par Shackleton.
22:31 Ce dernier confie le commandement à Wilde pour les hommes qui restent sur l'île, et après des adieux, ils partent avec un mois de provisions et à 6.
22:39 A bord de ce petit bateau, Shackleton et 5 autres hommes, absolument tout est compliqué et désagréable.
22:45 Sur le pont, pour manœuvrer ou effectuer des tâches, ils ne peuvent se déplacer que agenouiller ou bien allonger.
22:50 Et pour dormir, pas moyen de trouver une position confortable, ils sont saucissonnés entre les caisses de matériel et provisions,
22:56 et les angles leur rentrent dans la peau.
22:58 Ajouté à ça leurs vêtements constamment humides, le balottement de la mer, le mauvais temps, le froid, la faim...
23:04 Ce qu'ils endurent est inimaginable, mais ils n'ont pas le choix.
23:08 Ils sont le dernier espoir de leurs camarades, restés derrière.
23:13 Les 6 hommes s'alternent et passent tour à tour, 4 heures sur le pont et 4 heures en dessous, un peu à l'abri.
23:18 Et puis, au bout de 16 jours dans ces conditions et à court de potable depuis maintenant un jour, ils atterrissent enfin.
23:25 Ils ont réussi, les voilà sur l'île de Géorgie du Sud.
23:29 Ils débarquent, gèrent leur cargaison et chassent les albatros autour d'eux pour s'approvisionner.
23:33 Ils établissent un camp sur la côte nord de King Haikon Bay, et au fil des jours,
23:38 ils cherchent un itinéraire viable pour entreprendre de rejoindre l'est de l'île.
23:42 Parce que, nouveau problème, ils n'ont pas à coster du bon côté.
23:46 Toute la zone où ils se trouvent et au-delà est inhabitée.
23:50 Franchement, on dirait un long cauchemar interminable, parce qu'à chaque fois qu'on croit que c'est fini, BAM, nouveau problème.
23:57 Le 18 mai, Shackleton part avec Wesley et Kryn et laisse les 3 autres hommes, beaucoup trop blessés et épuisés, au camp du James Curd.
24:05 Ils partent alors tous les 3, reliés entre eux avec une corde, avec un défi impossible sur le papier.
24:10 Ils doivent traverser les terres qu'aucun homme n'a alors franchie, pour espérer trouver du secours après cet enfer au manteau blanc.
24:19 Ils partent sans tente, sans sac de couchage, ils doivent descendre, monter et passer à côté d'énormes crevasses, le tout avec des vêtements en lambeaux.
24:29 Les conditions sont insoutenables, les 3 hommes avancent dans le froid, fatigués, épuisés, et se raccrochent uniquement à leur détermination.
24:38 Sauf que les heures défilent, le temps paraît très long, et c'est précisément pendant ces heures qu'un phénomène extraordinaire se produit.
24:46 Shackleton, Wesley et Kryn ont chacun l'impression qu'une quatrième personne marche à leur côté.
24:53 Alors c'est pas un simple sentiment, à ce moment ils sont éreintés, à cran, et ils sont persuadés que quelqu'un marche avec eux.
25:00 Quelqu'un leur donne la force d'avancer.
25:03 A chaque fois qu'ils veulent s'arrêter, s'asseoir, baisser les bras, quelqu'un les sauve.
25:08 Ce quelqu'un c'est une présence invisible, mais une présence bien réelle pour eux.
25:13 Shackleton est convaincu que cette présence leur donne la force d'avancer, alors qu'ils n'en peuvent plus.
25:18 Wesley, dans ses carnets qui racontent cette expédition, déclare
25:21 "Il est étrange qu'en repensant mentalement à la traversée, nous pensions toujours à un quatrième homme avec nous, puis que nous nous corrigions."
25:28 Kryn, lui, pense que c'est la Providence, qu'une force supérieure à ce moment-là les aide et les guide.
25:34 Je reviendrai sur ce détail qui m'a donné envie de vous raconter ce sujet tout à l'heure.
25:38 Pour le moment, leur cauchemar n'est pas fini. Après plus de 36 heures de marche, évidemment sans dormir,
25:44 ils s'abritent 30 minutes au niveau d'un rocher et se collent tous les trois pour justement se réchauffer, mais surtout se reposer un petit peu.
25:51 Là, Shackleton explique qu'il voit Wesley et Kryn s'endormir instantanément d'épuisement.
25:56 Et lui aussi n'en peut plus. Sauf que s'ils s'endorment à son tour, ils risquent de ne jamais se réveiller, et le froid se chargerait d'eux.
26:03 Alors, au bout de 5 minutes à peine, Shackleton les réveille. Il leur fait croire qu'ils ont dormi 30 minutes, et il leur dit qu'il est temps de repartir.
26:10 Et devant eux, une chaîne de montagne qui part de Fortuna Bay se dresse. Ils doivent la traverser pour atteindre leur destination, Stromnest Bay.
26:19 Ils trouvent un abri naturel pour camper et se reposer un peu, et là, miracle, au matin, à 6h30, et puis ensuite à 7h du mat', Shackleton entend le bruit d'un sifflet à vapeur.
26:30 Alors à ce moment-là, il est vraiment ému. C'est la première fois depuis leur départ qu'un signe de civilisation les atteint.
26:37 C'est un moment indescriptible, ça brise leurs sentiments interminables de solitude, et surtout, ça leur donne de l'espoir.
26:44 Ils ne peuvent pas abandonner maintenant, alors qu'ils touchent enfin au but. Mais pour avancer rapidement, ils doivent descendre la pente face à eux.
26:53 Faire un détour coûterait plusieurs kilomètres, et demanderait de l'énergie et du temps qu'ils n'ont plus du tout.
26:58 Alors, foutu pour foutu, j'ai envie de dire, ils se risquent à descendre la pente et doivent passer par un ruisseau qui les mène droit sur une chute d'eau de 7 à 8 mètres de haut.
27:07 Pas le choix, ils attachent la corde qui les lie entre eux jusqu'alors à un rocher, et descendent l'un après l'autre à travers la cascade, à la corde.
27:15 Miracle, ils arrivent en bas, sains et saufs, et se rendent compte qu'ils ne sont plus qu'à 2 kilomètres de la station balénière.
27:22 Alors ils avancent, les vêtements en lambeaux, sales, les barbes très longues, épaisses et de rue, ils sont tous épuisés.
27:30 Et arrivés aux abords de la station, ils croisent deux petits garçons qui les interrogent pour trouver l'administrateur des lieux.
27:35 Les enfants, terrifiants les voyant, partent en courant.
27:38 Les trois rescapés rentrent dans la station et arrivent dans le restaurant, désert. Là, un vieil homme les voit et détale à son tour.
27:45 Ça pourrait être comique si la situation n'était pas désespérée pour eux, et heureusement, ils croisent alors un garde au niveau de l'entrepôt.
27:52 Il se présente et demande à voir l'administrateur, un certain monsieur Sörl, un Norvégien, qui les accueille et les écoute.
27:58 Sörl envoie immédiatement un navire sauver les trois autres hommes restés de l'autre côté de l'île.
28:03 Pendant ce temps, Shackleton, Wesley et Kryn peuvent se doucher, se changer, être au chaud, manger un bon repas.
28:09 Et là, c'est incroyable, après ce qu'ils viennent de traverser, c'est comme s'ils étaient au paradis.
28:14 Mais bon, pas de temps à perdre pour Shackleton, il demande de l'aide à l'Angleterre, sauf qu'il sait que le temps que les secours arrivent, ça prendrait beaucoup trop de temps.
28:22 Sauf que du temps qu'il n'en a plus, le moindre délai peut potentiellement coûter la vie de l'un de ces hommes.
28:27 Heureusement, Shackleton a de l'aide de l'Uruguay et du Chili, qu'il remercie d'ailleurs dans ses mémoires.
28:32 Ces pays mettent des navires à disposition, et à peine sauvés, le voilà déjà reparti.
28:37 Et pendant ce temps-là, de l'autre côté du continent, vous vous souvenez, je vous avais parlé d'un deuxième bateau au début de la vidéo, le bateau Aurora.
28:43 Eh bien le groupe qui passait par la mer de Ross, à bord de l'Aurora, échoue à son tour.
28:48 Il endure des épreuves terribles, heureusement il finit par être secouru.
28:52 Retour à Shackleton, et honnêtement, trêve de suspense, alors c'est difficile, sauf que lui et son équipe parviennent à atteindre l'île et à sauver tout le monde.
28:59 Leur arrivée tombe si bien qu'elle apparaît comme un miracle pour les naufragés. Leur provision venait tout juste d'arriver à leur fin.
29:05 Pour les naufragés aussi c'était dur, sauf que Wilde, le chef désigné par Shackleton, maintenait toujours le moral des survivants.
29:11 En fait, tous les jours, il leur faisait faire leur pactage au cas où les secours viendraient les sauver.
29:16 Et ce jour a fini par arriver.
29:18 Certaines personnes vivent parfois un phénomène si extraordinaire qu'ils l'interprètent comme un signe surnaturel.
29:28 Dans les moments les plus sombres de leur expédition, Shackleton, Worsley et Kryn ont vécu quelque chose de vraiment très étrange.
29:35 Ils ont senti qu'une quatrième personne marchait avec eux, leur donnant la force de continuer.
29:40 Pendant tout le reste de leur vie, ils sont marqués par ce qu'ils ont vécu, par cet événement.
29:45 Ils sont convaincus qu'une force surnaturelle leur a sauvé la vie ce jour-là.
29:49 Et ils sont si pudiques à ce sujet qu'ils n'en ont presque jamais reparlé, par peur de ne pas être crus.
29:55 Pourtant, ce sentiment, connu sous le nom du syndrome du troisième homme, est souvent ressenti par ceux qui se trouvent dans des situations de survie extrême.
30:03 Des personnes en situation de danger absolu ressentent parfois la présence d'une entité invisible et bienveillante qui les guide et les réconforte.
30:11 Cette sensation pourrait être un mécanisme de défense du cerveau face à un stress intense, créant une illusion pour aider à surmonter des épreuves justement insurmontables.
30:21 J'ai déjà consacré une vidéo complète à ce phénomène très mal connu aujourd'hui si le sujet vous intéresse.
30:26 Et on a très peu de données scientifiques sur ce phénomène, mais on sait qu'il existe, par le biais des témoins bien sûr, mais également grâce aux récentes avancées en neurosciences.
30:35 Sauf qu'il n'y a encore que très peu de documentation.
30:38 Et cette manifestation mystérieuse pourrait être liée à des réactions neurologiques, combinant l'isolement, la fatigue, le stress et évidemment la psychologie des individus.
30:47 Mais pour celles et ceux qui en font l'expérience, beaucoup ont la conviction que quelque chose de spirituel se produit et les aide à se surpasser.
30:55 Il y a beaucoup de témoignages de personnes qui pratiquent des sports extrêmes, mais ça arrive aussi parfois dans des drames courants de la vie de tous les jours.
31:03 Dans des contextes d'accidents de voiture notamment, où la personne va être prisonnière du véhicule le temps que les secours arrivent.
31:11 On a par exemple des témoins qui, alors qu'ils sont seuls dans leur véhicule, vont dire que soudain une personne, masculine ou féminine, apparaît à leur côté pour les rassurer, leur dire que tout va bien se passer.
31:23 En gros pour essayer d'atténuer leur panique.
31:26 Mais ce qui est incroyable dans le cas de l'expédition de Shackleton, c'est que trois personnes ont vécu absolument le même phénomène selon eux.
31:34 Et que ces trois personnes étaient convaincues que ce phénomène qui s'était manifesté leur avait sauvé la vie.
31:40 Sans ça, ils auraient peut-être tout simplement abandonné.
31:44 Et si ça avait été le cas, le destin de l'expédition aurait pu être encore plus tragique.
31:48 Et c'est donc en voulant vérifier à la source un peu plus d'informations à ce sujet que j'ai lu les carnets d'expédition de Shackleton et j'ai trouvé le sujet tellement fort que je voulais vous le raconter.
31:57 Surtout ce qu'ils ont vécu et le fait que pour eux c'était une manifestation extraordinaire, inexplicable, surnaturelle.
32:03 Je trouve ça très beau et poétique.
32:05 Enfin, s'il faut être prudent à chaque fois quand on veut idéaliser certaines figures,
32:09 Ernest Shackleton est écrit comme respecté de tout selon les comptes rendus, les témoignages ou encore les archives à propos de l'expédition.
32:15 Il n'a jamais perdu une seule vie humaine durant ses différentes expéditions et il a toujours refusé de s'avouer vaincu durant l'incident de l'endurance par honneur et devoir envers son équipage.
32:26 Si vous souhaitez en savoir plus, Ernest Shackleton raconte tout dans ce livre en détail.
32:31 J'ai le récit aux éditions Libretto mais vous pouvez également trouver plein de sources sur internet, également les photos, tout ça est absolument passionnant à parcourir.
32:39 Pour ce qui est de ce phénomène qu'on appelle donc le syndrome du troisième homme, c'est un sujet de fond que je continue toujours de travailler, je me documente beaucoup dessus et je vous tiendrai au courant si j'en apprends plus.
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33:14 Enfin, ça c'est remercié à vous toutes et à tous de m'avoir écouté et regardé jusqu'au bout, j'espère que vous avez passé un bon moment.
33:19 Enfin, spectateur de passage, abonnés ou membres, vous contribuez à toutes et à tous à faire vivre cette chaîne qui est également la vôtre.
33:26 Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un excellent week-end et à très bientôt pour la prochaine vidéo. Au revoir.
33:31 [Musique]