Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
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00:00Or, comme tous les vendredis, Catherine Ney est avec nous. Bonjour Catherine.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Catherine, la semaine politique fut chargée, Michel Barnier s'en va,
00:08les députés de gauche et du Rassemblement National ont renversé le gouvernement.
00:12Tout est à refaire, le Président a pris la parole hier.
00:14On a vu un Emmanuel Macron que vous avez jugé tel qu'en lui-même.
00:18Oui, finalement tranquille, bonne mine, mais peut-être grâce aux éclairages et tout ça.
00:23Ça avait l'air de planer pour lui.
00:25Il a d'abord rendu hommage à Michel Barnier qui, dit-il, a été à la hauteur du moment.
00:29Un homme courageux, pugnace.
00:31Et maintenant, il nommera un Premier ministre dans les prochains jours.
00:34Qui va-t-il sortir de son chapeau mystère ?
00:37Celui-ci, en tout cas, formera un gouvernement d'intérêt général,
00:41représentant toutes les forces politiques d'un arc de gouvernement
00:45qui s'engagerait à ne pas le censurer.
00:47Bon, mais bon, on lui dit bon courage.
00:49Et si on en est là, c'est bien suite à la dissolution.
00:52Oui, elle n'a pas été comprise, qu'on cède le Président,
00:55on me le reproche et on me le reprochera.
00:57Mais j'ai redonné la parole aux Français.
01:00Vous avez pris vous-même votre responsabilité, leur dit-il,
01:03et cela s'appelle battre sa coulpe sur la poitrine de ces Français
01:07qui n'avaient qu'à mieux voter.
01:08C'est le désordre, c'est de leur faute.
01:10Tout de même, dissoudre le soir de l'élection européenne,
01:13dix minutes après les résultats où les Français venaient de lui donner une claque magistrale,
01:17la liste macroniste n'obtenait que 14%,
01:20tandis que le RN, 32%.
01:22Et croire qu'il changerait d'avis un mois plus tard
01:24et lui offrirait cette majorité perdue au lendemain de sa réélection,
01:28en pliant que la majorité relative exigerait une nouvelle réorganisation
01:32grâce à ce nouveau vote des Français,
01:34logique, en tous les cas, on le sait, logique,
01:38sans bon sens, égale une catastrophe.
01:40Alors, qui continue, les deux blocs,
01:42gauche et RN se sont unis dans la censure,
01:45personne ne s'y attendait.
01:46Oui, et fallait-il que Marine Le Pen en ait gros sur le cœur,
01:49marre de s'être fait voler la victoire par le Front républicain,
01:53marre des juges,
01:54marre de, ben, pour donner ce coup de boule et unir ses voix à celle de l'extrême gauche,
01:58Mélenchonisme, qui lui dit tant de mal.
02:01Le président lui-même n'y croyait pas.
02:03Je sens bien que certains sont tentés de me rendre responsable de cette situation.
02:08C'est beaucoup plus confortable, toujours pas, de mea culpa.
02:12Il y a du désordre, la faute à qui ?
02:13À ceux qui font tomber le budget quelques jours avant les fêtes.
02:16Ceux qui ne pensaient pas à vous, les Français, mais pas du tout.
02:19Mais l'élection présidentielle, c'est leur cynisme qui engendre ce chaos.
02:24Je n'assumerai jamais, dit-il, l'irresponsabilité des autres.
02:29Pas plus que la sienne, vous l'avez compris.
02:31Alors Emmanuel Macron, en effet, exclut de démissionner.
02:33Oui, exclut démocratiquement pour cinq ans.
02:35Ma responsabilité, dit-il, est de veiller au bon fonctionnement des institutions
02:40et à votre protection à tous.
02:42Encore faudrait-il que les Français se sentent protégés par lui.
02:45Mais souvenez-vous, le 31 décembre dernier,
02:47lors de ses voeux, il promettait une année des fiertés françaises
02:50avec de grosses fiestas.
02:52Le 80e anniversaire du débarquement,
02:54les Jeux Olympiques qui ont été un grand succès,
02:57la réouverture de Notre-Dame,
02:59qui fait croire aux génies français
03:01qui sont capables de reconstruire des choses si grandioses
03:04dès que l'on supprime les normes qui stérilisent les projets.
03:08Et puis Trump sera finalement là.
03:10Et c'est Macron lui-même qui l'a convaincu par un coup de fil.
03:12Vous avez été le premier à me téléphoner après l'incendie.
03:15Vous devez venir. Et il vient.
03:17Le pape, lui, ne viendra pas, mais il a tout de même envoyé un message.
03:20Mais le 8 décembre, il réunit le consistoire à Rome
03:24pour la neuvième fois en disant
03:26ce qui veut dire que deux cardinaux français,
03:28Mgr Boustillot d'Ajaccio, il ira dans huit jours,
03:32et Mgr Aveline de Marseille, où il était venu il y a quelques mois,
03:35seront absents.
03:36Vous voyez que le pape, lui aussi, fait de la politique.
03:39Alors on devrait être fiers.
03:41Mais voilà, la dissolution, on y revient,
03:43avec ses effets secondaires,
03:44comme on le dit, d'un médicament inapproprié,
03:46nous met le moral en berne,
03:48et la France a un gros cafard.
03:49Il y a un mot que le président n'a pas prononcé dans son intervention,
03:52la dette, 113% du PIB.
03:55Oui, et alors on se dit que peut-être, sans dissolution,
03:58peut-être, pendant l'été,
03:59le gouvernement aurait pu travailler,
04:01négocier avec les LR sur un budget
04:03où on aurait coupé dans les dépenses
04:05ce que Michel Barnier, en 15 jours,
04:06n'avait pas le temps de faire.
04:08Et alors, qu'est-ce qui se passe ?
04:09Mauvais temps pour l'économie française.
04:11Ça, c'est une certitude.
04:12Signature Europe 1, Catherine Ney.