Mardi 11 juin 2024, SMART BOSS reçoit Carine Pechavy (DG, Pechavy Energie Bois & Maison Pechavy)
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00:00 *Générique*
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Boss, le rendez-vous des patrons et des patronnes.
00:12 Je suis ravie d'accueillir aujourd'hui Karine Péchavis. Bonjour.
00:16 Bonjour.
00:17 Tu es directrice générale de Péchavis Énergie Bois et aussi directrice générale de Maison Péchavis.
00:23 Tu as plusieurs casquettes et tout ça est englobé dans le groupe Péchavis.
00:27 On parlera évidemment de tout ça juste après.
00:29 Alors au sommaire, on va faire une interview en coulisses.
00:32 Donc je vais te poser beaucoup de questions aujourd'hui sur ton parcours de dirigeante.
00:36 Et je disais justement tes multi-casquettes.
00:39 Voilà un petit peu qui tu es pour démystifier ce rôle.
00:42 Et après on terminera par la séquence questions réponses très rapide qui s'appelle l'interview chrono.
00:48 Très bien. Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation.
00:51 Et on peut passer tout de suite à la séquence en coulisses.
00:55 [Musique]
01:00 Alors avant de rejoindre l'entreprise familiale, on va beaucoup parler aujourd'hui.
01:04 Alors tu as fait des études dans l'histoire de l'art.
01:07 Est-ce que tu dirais maintenant qu'on n'a pas besoin en gros de faire une école de commerce,
01:12 une école d'ingénieurs pour être dirigeante, pour entreprendre ?
01:16 Alors comment aborder le sujet ?
01:19 Si, j'ai en fait durant mes 25 ans de carrière, j'ai vraiment regretté à certains moments de ne pas avoir fait d'études d'école de commerce.
01:31 Oui, si, si.
01:32 En fait à mon époque donc dans les années 90, c'est vrai qu'on n'avait pas énormément de voies.
01:39 C'était quand même assez tracé. C'était école d'ingé, école de commerce et médecine.
01:45 Et nous on avait ces trois vecteurs-là. Et je vois dans notre classe, tout le monde partait.
01:49 Alors c'est vrai que moi j'étais vraiment très très très très attirée par le dessin, par l'art.
01:54 Et donc j'ai eu la chance, la chance ou je ne sais pas, d'avoir des parents qui me laissent faire ce que j'avais envie de vivre, ma passion.
02:02 Et ça a été histoire de l'art. Voilà.
02:05 Je pense que de toutes les manières, quoi que l'on fasse, les études, des études poussées,
02:12 nous permettent quoi qu'il en soit d'acquérir une certaine organisation et d'avoir une certaine matrice pour appréhender soit des parcours,
02:26 soit d'appréhender, de pouvoir arriver à se lancer sur une activité. Voilà.
02:36 Que l'on fasse quoi que ce soit.
02:39 Et du coup, à quel moment tu dirais que tu aurais eu besoin justement dans toute cette carrière d'avoir eu ses bases peut-être en économie, management ?
02:46 Quand j'ai commencé, en fait dans mon parcours, puisque j'ai intégré le groupe très tôt, en fait, juste après mes études,
02:55 puisque je suis partie sur une région où je ne trouvais pas de travail dans la culture.
03:02 Donc très vite, j'ai intégré le groupe familial.
03:06 Ce groupe familial faisait, donc initialement, pour revenir aux sources, Pêche à vie, la société Pêche à vie faisait du bois énergie.
03:17 Et au fil en fait des demandes, au fil des années, c'est tourné vers les énergies fossiles.
03:24 Et donc en fait, c'est vrai que les énergies fossiles avaient pris énormément de place dans le groupe.
03:28 Les énergies fossiles, c'était pas du tout... Je ne me sentais pas à l'aise avec ce domaine d'activité, même si on en a besoin.
03:39 Et c'est vrai que de suite, je me suis tournée vers la filière bois énergie.
03:44 Donc c'est à ce moment-là que j'ai décidé de pérenniser cette activité-là.
03:49 Et en 2005, de partir ce vers quoi... ce que j'ai développé.
03:54 Donc c'est à cette époque-là, en fait, que j'ai regretté de ne pas avoir les clés.
03:59 Les clés de comment appréhender le développement d'une filière.
04:05 Et c'est là où on va chercher... On a beaucoup de ressources, et je suis allée chercher, parce qu'en histoire de l'art, on fait beaucoup de recherches.
04:13 Et finalement, ça reste du développement, ça reste...
04:19 Il faut se structurer, être organisé, et tout ça, on l'apprend lors d'études supérieures.
04:24 Donc finalement, que l'on fasse n'importe quelle étude, je pense que ce qui est important, c'est d'arriver à bien cloisonner et bien se structurer.
04:33 Et donc quand tu arrives dans l'entreprise familiale, tu montes cette branche, énergie bois.
04:38 Comment est-ce que tu réussis à convaincre en interne, comme tu disais, c'était très fossile.
04:43 C'était quoi un petit peu les conditions ? On te dit "allez, carte blanche", mais bon, t'as pas intérêt à non plus te penser...
04:50 C'est délicat. On est dans un groupe familial, nous sommes plusieurs, et c'est vrai qu'il y avait cette culture du fioul.
05:00 Même si la culture du bois était prégnante, en fait.
05:04 Et non, en fait, j'ai sondé, je suis partie voir ce qui se passait en Europe du Nord.
05:16 Finalement, l'énergie bois commençait quand même à poindre sur la région Rhône-Alpes.
05:22 Donc il y avait quand même des petits indicateurs favorables à ces nouvelles énergies.
05:27 Il faut se dire qu'on est en 2004. 2004, ça n'existe pas en France.
05:34 Et sur ce, 2005, la loi POP, le programme sur les orientations de la politique énergétique en France,
05:43 ça a été un accélérateur de cette décision collégiale au sein de la société.
05:51 D'accord. Et d'ailleurs, est-ce qu'au fil du temps, il y a toujours eu beaucoup de réglementations dans ces secteurs de l'énergie, de l'environnement ?
05:59 Enfin, moi, je ne vais pas faire la liste, mais est-ce qu'à chaque fois, tu voyais ça plutôt comme une contrainte,
06:04 ou comme tu disais, là, plutôt un accélérateur, une opportunité ?
06:07 Non. Alors, ce qui a fait le succès, en fait, de Péchavie Énergie Bois, c'est qu'en fait, je n'ai jamais pris toutes ces réglementations comme des contraintes.
06:17 Nous avons eu les certificats d'économie d'énergie, voilà. Et donc, à chaque fois, en fait, on en a fait plutôt...
06:23 En fait, on a joué avec ces nouvelles réglementations. Et au contraire, ça a toujours été des clés pour avancer et des leviers, des leviers de...
06:40 - De croissance ? - Oui. Alors, au début, on ne parlait pas de croissance, mais on parlait, en fait, de... Enfin, pour moi, on allait dans le bon sens.
06:50 C'est-à-dire qu'on parlait, à l'époque, on commençait à parler de transition énergétique. Mais c'était ça, en fait, ce qui est important.
06:56 C'était la transition énergétique. Nous étions un groupe familial avec plusieurs énergies, dont le fuel, dont les produits fossiles.
07:05 À l'époque, on parlait beaucoup de "peak oil", 2002, 2003. Ça commençait à point... En fait, c'est un cheminement.
07:11 On ne s'est pas dit « Hop, il y a la loi POP, hop, on met 100 places ». Non. C'est-à-dire qu'il y avait eu un cheminement au préalable durant 2-3 ans,
07:19 où il y avait Jean Covici... Enfin, eux, ils commençaient vraiment à donner des alertes. Et ce sont des personnes que j'ai commencées à suivre,
07:33 n'étant pas du tout du métier. Donc en fait, j'ai commencé à suivre, voir des exemples, notamment en Europe du Nord, également,
07:41 et de pouvoir comprendre, en fait, ce que pouvaient être nos sociétés en développant ce type d'énergie.
07:48 Et tu dirais que tu étais un peu la militante du groupe, celle qui a impulsé Mme RSE, ou pas ?
07:56 Oui, là, il faudrait interroger les autres membres de la famille, mais plutôt militante, engagée et très féministe.
08:03 Toutes les cases. Je parlais aussi de ces réglementations, qui sont parfois plutôt des accélérateurs.
08:11 Alors, ça, c'est plus prévisible, on va dire, la réglementation. Il y a aussi pas mal de choses qui sont un peu moins prévisibles.
08:17 Des événements, je pense évidemment à la récente crise de l'énergie, quand tout ça arrive, le conflit en Ukraine et tout.
08:25 Comment est-ce que vous, vous réagissez à ce moment-là ? Ça a été quoi, un petit peu, le plan de bataille ?
08:30 Alors, le plan de bataille, c'était compliqué, parce qu'en fait, nous sommes sur une filière, donc 2005, 2006, 2007, jusqu'au 2010, en fait.
08:40 On met en place la filière. On est plusieurs sociétés en France à mettre en place la filière, notamment avec une association qui s'appelle Propelé.
08:48 C'est l'association des acteurs de la filière granulée de bois. Et on parle essentiellement de granulée de bois.
08:54 Et on développe. On développe le produit, on travaille sur les certifications, on travaille sur les normes.
09:00 Donc on travaille, on fait un gros travail d'ingénierie sur la qualité du granulé de bois.
09:06 En parallèle, les médias nous relaient moyennement, l'ADEME. Enfin, ça a été compliqué avec l'ADEME d'imposer le granulé de bois.
09:19 Mais l'énergie rentre tout doucement dans le mix énergétique. C'est-à-dire, on rentre vraiment, nous faisons partie, c'est-à-dire, justement, à la crise,
09:29 nous faisons, enfin, la filière granulée de bois rentrer complètement dans le cadre, au même titre que le gaz, le fioul, etc.
09:36 La crise arrive, donc évidemment, avec tout ce que ça peut, évidemment, concerner, concernant les approvisionnements.
09:45 On parle de la Russie, on se rend compte à quel point l'export était, l'import était important.
09:51 Et grosse crise sur la filière granulée de bois. Voilà. Donc flambée des prix, peu de produits, pénurie.
09:59 Voilà. Donc ça a été vraiment un chamboulement. Et c'est là où nous nous sommes rendus compte que la filière n'était pas très... était jeune, en fait.
10:08 Il y avait ça aussi, c'est qu'on est une filière jeune. Voilà. Donc en fait, ça a remis un petit peu, comme on dit l'église au milieu du village,
10:15 à se recentrer sur l'essentiel et de repartir. Alors c'est vrai que nous, on avait la chance de pouvoir toujours travailler.
10:24 En fait, parce que la genèse aussi de cette filière granulée de bois, c'était aussi... Alors nous, dans le groupe Echavie, c'était aussi de se délester,
10:35 de sortir en fait de toutes les problématiques géopolitiques, du fuel, de l'énergie fossile, et de partir sur une énergie locale.
10:44 C'était ça qui était intéressant. Et de ce fait, nous travaillons, nous avions toujours travaillé avec des entreprises locales.
10:51 Sud-Ouest, Auvergne, Frontières Espagnoles, parce qu'on travaille en bilan carbone, on ne travaille pas en frontières.
11:00 Et voilà, le fait de travailler à Burgos, ce n'est pas très grave, c'est moins loin que l'Auvergne.
11:06 Donc du coup, on a toujours travaillé avec une notion de bilan carbone. Donc ça, ça nous a plus ou moins sauvés.
11:15 Mais après, la filière en général a été quand même pas mal malmenée pendant cette crise.
11:20 - Et alors après, pour les 100 ans du groupe, en 2019, là, toi tu crées Maison P. Echavie, qui vend amulume-feu, bougies 100% naturelles, entre autres.
11:32 Et alors c'était quoi ? C'était pour marquer le coup ? Tu t'es dit tiens, pour les 100 ans, ça peut être pas mal ?
11:37 Ou parce que juste, t'es hyperactive, t'as envie d'entreprendre toujours ?
11:41 - Alors, je pense qu'il y a un peu de désir. L'hyperactivité, ça c'est clair. L'hyperactivité dans le sens où, en 2019, la filière granulée de bois roule.
11:54 Dans l'opérationnel, tout fonctionne bien. Moi, ce que j'ai adoré faire, c'était développer.
12:00 Voilà, d'où aussi le fait de ne pas manquer de clés. Ingénierie, commerce. Aujourd'hui, nos enfants peuvent faire des études un peu hybrides.
12:16 Et je trouve ça formidable, parce que finalement, on se rend compte que je ne peux pas dire que mes études d'histoire de l'art ne m'aient pas servi.
12:23 Mais elles m'auraient servi au même titre que faire un petit peu de commerce, du marketing, etc.
12:29 Donc oui, un petit peu d'hyperactivité. Donc tout roulait. Donc finalement, j'avais envie de faire autre chose.
12:35 Et puis c'était surtout, en fait, marquer le coup, en effet, pour la soirée de gala. Marquer le coup pour les 100 ans.
12:42 Et donc, c'était créer cette petite boîte d'allume-feu qui me trottait dans la tête depuis un petit moment.
12:48 Parce que c'était en lien avec notre activité BoisEnergie. Des allume-feu naturels. Faire une jolie boîte, parce que je trouvais ça fou de ne pas avoir de jolie boîte à laisser sur sa cheminée.
12:58 Des boîtes d'allumettes. Et la petite bougie parfumée, c'était le cadeau pour la soirée de gala. Voilà.
13:03 - Et est-ce que tu te considères du coup un peu comme une entrepreneuse, finalement, plutôt qu'une dirigeante de PME ?
13:09 - En fait, il y a toujours un problème de légitimité. Parce qu'en fait, aujourd'hui, je suis entrepreneuse.
13:17 C'est-à-dire, je suis chef d'entreprise. Je suis manager. Je gère des équipes.
13:23 Je dessine. Je dessine tous mes bougeoirs. Je dessine tout ce que je fais. Je crée mes collections.
13:30 Ce qui est compliqué, en fait, c'est... Je crois qu'il faut pas attendre que quelqu'un... Enfin, la reconnaissance de quoi que ce soit.
13:38 Parce que c'est là où on est toujours un petit peu perdus.
13:41 Je pense qu'aujourd'hui, ce qui est important, c'est d'arriver à conjuguer toutes ces passions et tout ce qu'on aime faire, de les transmettre.
13:55 Ça, c'est très important. Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, on peut... Alors, est-ce qu'on est un bon entrepreneur quand on arrive à conjuguer plusieurs fonctions ?
14:05 Je pense que oui. Être entrepreneur, c'est être partout à la fois, avoir l'œil partout.
14:15 Et ça, cette double casquette, comment tu gères ? Il y a des périodes où t'es plus focalisée sur une société plutôt qu'une autre ?
14:24 Oui. Alors aujourd'hui, sur la partie Pêche à vie, énergie, bois, donc sur les granulés de bois, j'ai une super équipe qui gère tout l'opérationnel.
14:33 Moi, je ne suis que sur la stratégie globale, sur les achats, sur les fonctions qui permettent de ne pas faire trop de bêtises financièrement.
14:45 Et après, l'opérationnel, je ne le gère absolument plus.
14:49 Tout sur maison Pêche à vie. Ça a quand même beaucoup accéléré. Vous êtes présente dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis.
14:58 Est-ce que tu pensais t'y retrouver aussi vite et avoir au téléphone un gros distributeur américain ?
15:04 Non, non, non. Mais en fait, maison Pêche à vie, à 50 ans, c'est la cerise sur le gâteau.
15:10 Quand j'ai commencé, c'était avec une boîte d'allume-feu. On a vu de suite qu'il y avait une appétence.
15:19 Il se passait quelque chose. En 2021, on a décidé d'en faire une marque. Et c'est vrai qu'on a accéléré un petit peu le mouvement en faisant maison et objet.
15:29 Et ça a de suite pris. En fait, tout arrive depuis 2019.
15:39 Depuis la création de cette boîte d'allume-feu, on a eu beaucoup de... Je ne sais pas si c'est de la chance, mais en tout cas, on a pris beaucoup de virages.
15:49 On a eu pas mal d'offres et de belles opportunités qui sont offertes à nous. Et donc, en fait, on s'est engouffré dedans.
15:55 Et comment tu l'expliques, ça ? C'est effectivement un gros succès.
15:59 Franchement, à chaque fois, on nous pose la question. Aujourd'hui, on a 400 points de vente un peu partout dans le monde.
16:05 En 5 ans, c'est énorme.
16:07 Oui. Donc comment est-ce qu'on l'explique ? Non, je ne sais pas.
16:11 Je ne sais pas. Non. On crée. Je pense que si... Après, si, c'est un petit peu... Mais c'est la passion, en fait.
16:22 On a un engagement aussi. On s'y tient. Parce que c'est un challenge. Mais on s'empêche à vie de se dire...
16:26 On part sur des produits chics. Il faut que ça soit joli, durable, utile, durable, écoresponsable.
16:38 C'est un challenge de tous les jours, parce que ce n'est pas évident.
16:41 On tient la barre. On tient une belle croissance depuis maintenant 4 ans.
16:47 Parce qu'en fait, on a vraiment commencé en 2021, 2019, 2021. C'était "On y va, on n'y va pas, on n'y va pas, on n'y va pas".
16:52 On ne savait pas trop. 2021, on y va. Et là, aujourd'hui, oui, on peut dire que ça fonctionne bien.
17:01 Alors, je sais que tu te définis plutôt comme quelqu'un... Alors, un capitaine de bateau dans l'entreprise.
17:06 Et que tu te mets beaucoup à la place de tes salariés, c'est-à-dire ?
17:10 Oui. C'est-à-dire que j'essaye... Alors, quand mes salariés, quand mes collaborateurs vont m'écouter, ils vont me dire "mais n'importe quoi".
17:19 J'essaye de comprendre, en fait. C'est-à-dire que j'essaye toujours de me mettre à la place, déjà, du consommateur.
17:26 Quand je crée quelque chose, j'essaye de me mettre à la place du consommateur final.
17:30 C'est de l'expérience utilisateur. C'est ce qu'on apprend en marketing, mais ça reste du bon sens paysan.
17:36 Par rapport à ça, c'est ce que j'essaye d'insuffler, en fait, à tous mes collaborateurs.
17:43 C'est de toujours, eux aussi, se mettre à la place du consommateur. C'est-à-dire de la personne à qui ils parlent.
17:49 Que ça soit le B2B, on fait beaucoup de B2B, on a du B2C, on a le client final et on a les boutiques.
17:55 Et systématiquement, c'est d'essayer de comprendre la manière dont la personne va appréhender le message que nous, nous allons lui amener.
18:05 En amont, il faut également que je comprenne, que je sache comment communiquer et comment faire passer mon message à la personne qui va passer le message.
18:15 C'est ça aussi, c'est du management. Ça fait partie des clés, peut-être, que l'on apprend en école de commerce, mais maintenant, j'en suis moins sûre.
18:25 Je pense que c'est juste une question de sensibilité que l'on a avec ces équipes.
18:30 J'ai la chance d'être indépendante. Pour l'instant, nous n'avons pas de fonds.
18:36 - Ça, c'est un choix de ne pas en avoir ? - Oui, c'est un choix. C'est dur, parce que nous sommes en autofinancement.
18:45 C'est dur, mais c'est une liberté extraordinaire. C'est-à-dire que quand on décide de créer une collection, on crée notre collection, on fait ce qu'on veut.
18:54 Quand un artiste nous demande « j'aimerais faire quelque chose avec vous », on le fait, on ne le fait pas, nous sommes nos propres, nous décidons.
19:02 Pour revenir sur le côté capitaine, dans le sens où très souvent je pensais à ça, c'est parce que j'ai mes collaborateurs sur Peshavinergybois.
19:13 Il y a quelques années de ça, ils me disaient « mais finalement, on est comme dans un bateau.
19:16 Et comme on est tout petits, l'avantage, c'est qu'on a une possibilité de réaction qui est rapide. » Et c'est ce qui nous a toujours sauvés.
19:28 - C'est presque la définition d'une start-up que tu fais. - Oui, mais finalement, c'est hybride. Nous sommes des sociétés indépendantes.
19:39 Je pense qu'il y a beaucoup de choses qui s'apparentent à la start-up, quoi qu'il en soit.
19:46 Et puis on peut être une grosse start-up et continuer à travailler comme une start-up.
19:49 - Oui, c'est plus dur après, plus ou moins aussi. Et quels sont tes enjeux de recrutement aujourd'hui ?
19:56 On parlait de te mettre à la place de tes salariés. Est-ce quand même plus « facile » de recruter sur Maison PeshaVie que quand on est plutôt sur Energybois ?
20:04 Est-ce que tu as des challenges particuliers ?
20:07 - Alors, sur PeshaVie Energybois, on n'a aucun problème de recrutement parce qu'on a besoin de chauffeurs-livreurs, on a besoin de secrétaires.
20:19 Donc ça, ce sont des profils que nous trouvons aisément sur le secteur du Lot-et-Garonne, puisque nos bureaux sont sur le Lot-et-Garonne.
20:28 Après, nous sommes présents sur le Grand-Quart Sud-Ouest, donc Bordeaux et Agen. Là, non, on n'a aucun souci.
20:40 Après, sur Maison PeshaVie, où on demande des compétences, des profils différents, là, c'est un peu plus compliqué.
20:48 On parle d'export, on parle de webdesign, on parle de webmarketing, on va parler de profils avec des compétences un peu plus importantes et un peu plus ciblées.
21:02 Et là, c'est un peu plus compliqué de trouver.
21:05 - Est-ce que là, au groupe Maison PeshaVie, vous êtes plutôt attachée à votre territoire ?
21:10 - Très !
21:11 - Vous avez des partenariats sportifs, notamment avec des clubs de rugby.
21:17 On a vu quelques photos.
21:19 Est-ce que c'est vraiment essentiel aujourd'hui pour une entreprise, son rôle, de participer à la vie, au développement de sa région, à la vie culturelle ?
21:30 - Complètement. C'est lié et je pense que ça ne peut pas exister autrement.
21:34 Déjà, PeshaVie, c'est une famille à Genèse, c'est une vieille famille à Genèse, au même titre que plusieurs sociétés, comme nous.
21:47 Nous sommes plusieurs familles et plusieurs sociétés.
21:51 Et on se doit d'avoir... Nous travaillons sur un bassin économique.
21:58 Ce bassin économique, en fait, ce sont nos clients, également.
22:03 Donc c'est un juste retour des choses, aussi.
22:06 En fait, c'est juste de donner, enfin, c'est de rendre ce que l'on nous donne, aussi.
22:14 Et puis, je pense que oui, ça fait partie aussi de l'ADN des sociétés, de participer.
22:21 - Et tu as mentionné au tout début, quand on parlait de, je disais, "Madame RSE" pour plaisanter, tu me disais que tu étais aussi la féministe du groupe.
22:29 Alors moi, je reçois quand même régulièrement des femmes dirigeantes.
22:33 Et il y a deux équipes, je dirais, celles qui disent qu'elles doivent redoubler d'efforts tout le temps, que c'est difficile,
22:39 et d'autres qui disent non, non, au contraire, moi, c'est un atout d'être femme dirigeante.
22:43 Alors toi, tu cites où ?
22:45 - Alors sur les deux. C'est-à-dire qu'au départ, on doit redoubler d'efforts pour montrer à quel point nous sommes aussi compétentes qu'un homme.
22:54 Et une fois que c'est vérifié, une fois que c'est acté, alors par contre, après, on passe de l'autre côté, et c'est beaucoup de respect.
23:03 Et au contraire, on bascule, et on va dire qu'après, c'est très facile.
23:10 - C'est ce que tu as vécu, alors ?
23:11 - Oui. Voilà. Moi, c'est vraiment mon expérience. Au début, ça n'a pas été du tout, du tout, du tout facile.
23:20 Ça a été même très compliqué. J'avais 25 ans. Voilà. J'étais pas mal sur la Fédération française des combustibles.
23:31 J'intervenais. Voilà. Et ça a été un peu compliqué.
23:35 C'est-à-dire que c'était montré aussi... On était vraiment dans les années 2000.
23:39 Il n'y avait pas tout ce mouvement. On était encore sur des vieux poncifs.
23:45 Mais après, par contre, et notamment sur l'énergie bois, au contraire, j'ai trouvé des gens formidables.
23:54 Et je peux pas dire que ça a été un atout. C'est pas ça du tout.
23:57 C'est qu'en fait, on ne parle plus d'hommes et de femmes. On ne parle que de compétences. Et c'est tout. Et c'est ça qui est formidable.
24:04 - Oui. Un jour. Et côté... Alors pareil, la question, je pose toujours, que ce soit par contre là un homme ou une femme,
24:10 et avec tes 12 000 casquettes, comment tu arrives à faire cet équilibre vie pro ou perso ? Ou est-ce que tu n'y arrives pas ?
24:19 - Ben non, j'y suis pas arrivée. Non, non. La charge mentale, c'est quelque chose qui m'a...
24:28 Ça, c'est un sujet qui a été très compliqué à gérer. Je crois que c'est ce qui a été le plus compliqué à gérer dans ma vie professionnelle.
24:35 C'est d'arriver à tout gérer. À gérer, à être une maman parfaite. L'injonction de la mère parfaite, qui élève ses enfants,
24:44 qui est là pour eux, pour leurs études, parce que j'avais envie aussi, mais qui avait également plein de choses à faire du côté professionnel,
24:53 parce que c'est ça aussi, en fait, l'enjeu des granulés de bois, du bois énergie. C'est un challenge.
24:59 Et c'était donner du sens à ce qu'on fait. C'est un métier de passion. Et donc, c'est arrivé, en fait, à conjuguer ce métier de passion
25:09 avec une vie familiale et être présent pour ses enfants et son mari.
25:14 - Merci beaucoup d'avoir répondu à toutes ces questions. Et maintenant, on va pouvoir passer à la séquence interview chrono.
25:26 - On le disait il y a quelques minutes, vous avez beaucoup de partenariats sportifs. Est-ce que toi, tu fais du sport ?
25:32 - Mon Dieu, non. Non, pas du tout. Malheureusement, ça fait partie des choses que l'on oublie, en fait, parce qu'on ne peut pas tout faire.
25:42 Enfin, moi, qu'on me donne la recette, parce que je ne la connais pas. Non, non, je ne fais pas de sport.
25:47 Je fais de la barre au sol et du pilates tous les matins. Je fais un quart d'heure, mais c'est tout.
25:53 - C'est déjà pas mal avec tout ce que tu fais. L'application que tu utilises le plus ?
25:58 - Ah, mon Dieu, Instagram.
26:00 - La bougie préférée chez Maison Péchavie, pour toi ?
26:05 - Ma bougie préférée, c'est la dernière. Enfin, l'avant-dernière. C'est Finlande.
26:13 Et c'est un mélange, donc toujours avec une légère, subtile odeur de feu de bois.
26:19 C'est ce qui nous caractérise. Et là, on est au milieu d'une forêt en Finlande, avec des odeurs de bois, de cannelle réconfortante.
26:29 Elle est magique. On ferme les yeux et on y est. Voilà. Et on a fait le test et ça marche.
26:34 - Est-ce que tu peux me citer une entrepreneuse ou une dirigeante française ?
26:38 - Pour moi, celle qui m'a marquée, celle qui m'a fait avancer, c'est Elisabeth Laville, du cabinet de conseil Utopie.
26:47 C'est elle qui m'a réveillée, en fait. Qui m'a réveillée dans le sens où je n'étais pas endormie, mais je ne savais pas.
26:53 Je ne connaissais pas du tout la RSE. Enfin, je n'avais pas vraiment idée à l'époque. C'était il y a très longtemps.
26:59 On commençait à en parler. On commençait à parler de responsabilité sociale, environnementale.
27:05 Et finalement, quand j'ai écouté Elisabeth Laville pour la première fois lors d'un colloque,
27:10 en fait, tout ce qu'elle nous expliquait faisait écho à ce que j'essayais de mettre en place avec la filière granulée de bois.
27:18 Et donc, je l'ai beaucoup suivi. Et voilà. Donc, ça a été un guide.
27:24 - Tes dernières vacances ?
27:26 - Ça a été le Danemark, comme de nombreuses fois. Voilà. Je suis assez fan des pays du Nord et j'y vais assez souvent.
27:36 - Chate-GPT, tu es émerveillée ou apeurée ?
27:40 - Émerveillée, pas du tout. Apeurée, pas du tout. C'est un très bel outil qui peut nous servir,
27:52 notamment sur tous les métiers juridiques, administratifs. C'est fabuleux. C'est un gain de temps.
27:59 Apeurée, non, parce qu'après, c'est à mon sens. On va dire que je raconte des bêtises, mais je ne sais pas.
28:05 C'est mon sentiment personnel. Je pense que l'humain et la sensibilité humaine sera difficilement quand même remplaçable sur certains domaines d'activité.
28:14 - Écoute, merci beaucoup d'avoir répondu à toutes ces petites questions et d'avoir accepté notre invitation dans Smart Boss.
28:21 Quant à moi, je vous retrouve très bientôt pour une prochaine émission. Merci. Au revoir.
28:27 (Générique)