• il y a 6 mois
Avec Edouard Duprey, président de Kaly productions, directeur du Développement de Fremantle France

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##L_INVITE_DU_JOUR-2024-06-18##

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Transcription
00:00Sud Radio Média, l'invité du jour, l'invité du jour, c'est très impressionnant, j'adore ça !
00:07Ça ne vous arrive pas souvent ?
00:09Ah non, non, d'habitude je suis le chroniqueur du jour ou le petit gars qu'on invite quand il n'y a plus personne, mais ça pète !
00:14Edouard Dupré, directeur du développement de Fremantle France et président de Cali Productions, c'est pas mal !
00:20Impressionnant ! Et père de deux enfants, voilà, et mariée à une charmante jeune femme !
00:26Vous avez participé à la production des crevettes pailletées,
00:29et puis sous la scène, cet énorme carton sur Netflix, depuis huit jours, plus de 40 millions de vues !
00:37Dont personne ne voulait, il faut que je le rappelle !
00:40Je voudrais que vous nous racontiez un peu la genèse du film, parce que ça a été long !
00:46Vous inquiétez pas, c'est pas parce que je bosse dans les médias que j'ai un problème de champ lexical !
00:52La genèse, ça vient d'une rencontre qui s'est déroulée au Festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez.
00:59Je présentais le premier film que j'avais porté en tant que producteur, qui s'appelait Toute première fois,
01:03avec Pio Marmaille, Franck Gastambi, Camille Cotin, que je vous encourage tous à voir, parce que c'est une super rom-com !
01:09Et j'ai rencontré un garçon qui lui présentait un film de genre, qui s'appelle Sébastien Hocher,
01:14et puis il m'a dit, mais j'aimerais bien produire un film de monstre français, est-ce que ça te dirait pas ?
01:19Et puis comme le courant est bien passé entre nous, on s'est pris des rendez-vous tous les quinze jours,
01:25où on a agité des idées pendant deux heures, pour se dire qu'est-ce qu'on pourrait faire, qu'est-ce qu'on pourrait faire.
01:31Et c'était en janvier 2015.
01:33Où est-ce que j'allais vous dire, c'était quand ?
01:35En janvier 2015. Et en janvier 2015, je pense que vous vous souvenez, il y a eu des attentats à Paris,
01:39qui nous ont tous marqué, qui sont encore très présents dans nos pensées,
01:43et donc nous on avait envie que Paris soit le héros du film.
01:46Un Paris debout, un Paris moderne, un Paris en forme, on va dire.
01:50Et donc on est parti de l'idée de Paris, et Paris, sa devise, c'est fluctuate nec mergitur, flotte mais jamais ne coule.
01:56Et si Paris est Paris, c'est grâce à son fleuve, la Seine, donc on s'est dit, tiens, on va montrer Paris par la Seine.
02:01Et donc tu vois, chaque petit étage de cette fusée fait, et donc il y a une menace dans la Seine peut-être.
02:06Quelle pourrait être la menace ? Qu'est-ce qui fait le plus peur dans l'eau ?
02:09Un requin, donc le requin dans la Seine, et qui en plus, j'en parlais avec un psy,
02:16qui me dit, mais vous savez que le requin peut être assimilé au terrorisme justement,
02:19puisque c'est quelque chose qu'on ne voit pas, qui est beaucoup plus agile que toi, etc.
02:22Je fais, bon alors là, voilà, donc cet exercice de maïotique est à débuter comme ça.
02:26Donc nous, on a commencé à écrire cette histoire, et même à l'époque, on voulait reprendre Jean Reynaud et Jean-Marc Barre.
02:31La première scène, en fait, c'était sur la tour Eiffel, il y avait un gamin qui voyait un aileron,
02:37qui disait, ah papa, il y a un requin dans la Seine.
02:38Là, il y avait Jean Reynaud qui passait, qui faisait, Roberto, mais il n'y a pas le mot.
02:41Il plongeait, et il remontait, il disait, c'est un grand bleu.
02:44Bon bref, tu vois, ça, c'est la...
02:46Ah non, mais ça, on l'a fait lire à personne d'autre que Sébastien et moi.
02:49Parce que tu sais, c'est toujours pareil dans les brainstorms créatifs,
02:52mais comme à un moment, on s'est dit que ça allait être un requin de 300 mètres de haut,
02:55et qu'on allait utiliser la tour Eiffel comme un javelot, tu sais, pour le tuer.
02:59Donc ça, c'est quand on agite des idées.
03:01Puis après, on a eu 10 pages d'un truc qu'on trouvait super sympa,
03:04mais on s'est dit que le marché n'était pas prêt, parce que ce n'est pas le genre de film qu'on produit en France.
03:08Donc je l'ai envoyé à quelques copains qui bossent dans le cinéma,
03:11et en particulier un garçon qui s'appelle Franck Weber, qui travaille chez Gaumont.
03:14Et Franck a lu et m'a dit, écoute, je vois toutes les raisons pour lesquelles il ne faut pas faire ce film,
03:20mais j'ai très envie de le voir.
03:21Et donc ça, ça m'a donné envie de continuer à développer avec Sébastien.
03:24On a appelé des auteurs dont c'est le vrai métier, qui s'appellent Yannick Dahan et Modi Wang,
03:29qui ont commencé à travailler sur une première version du scénario.
03:31Puis après, on a fait monter un réalisateur qui s'appelle Xavier Janss.
03:34Après, on a fait le tournoi.
03:35C'est extrêmement bien réalisé, avec plein d'astuces, avec plein de choses incroyables, la façon dont c'est filmé.
03:43Mais ce qui est formidable, c'est que Xavier Janss, on ne l'a pas choisi par hasard.
03:46C'est un grand spécialiste du genre.
03:48On avait vu à l'époque toute sa filmographie, parce que moi j'aime le genre,
03:51et en particulier son film qui s'appelle Cold Skin, que je vous encourage tous aussi à voir.
03:54Et puis même, il venait de sortir d'un film qui s'appelle Budapest,
03:57donc aussi avec ce petit côté entertainer-comédie.
04:00Parce que très vite, ça peut faire gadjet, c'est-à-dire très vite, on ne peut ne pas y croire.
04:05Et très vite, ça peut faire Sharknado.
04:10Et là, pour le coup, on n'y croit vraiment pas.
04:13Mais ce qui est marrant, c'est justement pour ça que culturellement,
04:16la réaction entre l'étranger et la France est assez amusante.
04:18C'est-à-dire que quand on fait un film qui, au final, avec un message,
04:21mais très au premier degré en France.
04:23Finalement, quand on y pense, Indiana Jones, c'est un film au premier degré.
04:27Après, il y a des vannes, mais là, je trouve qu'on a réussi à faire cette petite musique
04:32entertainment des anglo-saxons, qui crispe en France, ce que je comprends très très bien,
04:37mais qui, en même temps, il y a un côté croquant, gourmand sur le projet.
04:41Et donc, pourquoi 8 ans pour monter le projet ?
04:44Parce qu'on s'est pris des portes partout.
04:46Enfin, on était reçus quand même.
04:47Parce que quand on présente un projet fou, on est reçus.
04:49Puis après, on nous disait de ne plus jamais revenir.
04:51Et puis finalement...
04:52Parce que quoi ? C'était trop cher ? Ils pensaient que ça ne marcherait pas ?
04:55Non, parce que c'est une proposition vraiment à contre-pied.
04:58Ce qui n'est pas trop l'heure du temps.
05:00Mais en même temps, je sortais déjà d'un film qui était l'histoire d'une équipe de water polo gays
05:03qui s'appelle les crevettes pailletées, dont les gens n'ont pas voulu pendant plusieurs années.
05:07Après, moi, au plus profond de mon âme, j'aime ce projet, je l'ai porté, je me suis battu.
05:13Et c'est le métier de producteur.
05:14On s'est pris 90% de non, et il suffit d'un oui, et c'est Netflix.
05:17Et c'est Netflix, et c'est étonnant.
05:18Quelque part non, ou pas, ou alors oui, parce que ça correspond plus à leur ADN.
05:22Déjà, ils cherchent des programmes divertissants.
05:26Et si on peut reconnaître un mérite à ce film, c'est qu'il est divertissant.
05:28Qui sont très identifiés français.
05:31Quand ils achètent un film français, ils veulent que ce soit français.
05:34Même à une époque, nous, on s'était dit, tiens, on va le faire en anglais.
05:37Pas du tout, donc ça se passe à Paris, c'est en français.
05:39Avec des comédiens français, pour eux, c'est important.
05:42Parce que quand on produit localement, autant faire local.
05:46Et puis, il y avait quelque chose de très malin d'un point de vue marketing, et on l'a vu.
05:50C'est-à-dire que les JO arrivant à Paris, le film s'est lancé le 5 juin, et aujourd'hui, il est là où il en est.
05:55Est-ce que Netflix a été très interventionniste ?
05:58C'est-à-dire qu'ils ont une vraie connaissance, justement, des cliffhangers, des choses comme ça.
06:03Est-ce qu'ils ont travaillé avec vous sur le scénario, pour que ça corresponde à la charte Netflix ?
06:09On dit qu'ils sont très interventionnistes.
06:11Je ne vais pas dire la charte, je ne sais pas s'il y a une charte chez eux.
06:13Mais en tout cas, évidemment, c'est-à-dire que dans le métier classique de producteur,
06:18quand tu dois produire un film, tu vas chercher de l'argent à plusieurs guichets.
06:20Tu vas chercher chez un distributeur, chez une chaîne de télé, chez une chaîne de télé à péage, etc.
06:25Et là, en revanche, tu as un client.
06:27C'est un client, donc c'est lui qui « paie tout », donc on fait le film tel qu'il a envie de le faire avec nous.
06:33Donc effectivement, ils sont très vigilants, parce qu'ils ne lancent pas tant de projets que ça,
06:37et donc chaque projet doit être très travaillé, et on a travaillé avec eux longtemps.
06:42Oui, j'imagine. Et vous, ça a été un plus, ou ça a été compliqué ?
06:47Le mec, il va se griller, il va être repondant.
06:51Est-ce que ça vous a appris des choses ?
06:53Ce qui est très intéressant, c'est comme tout travail collaboratif,
06:55c'est-à-dire qu'il y a des moments de tension, il y a des moments de fun extrêmes,
06:59mais ça débute avec mon histoire avec Sébastien, puis après avec mes auteurs,
07:03puis après avec mon réalisateur, puis après avec Netflix.
07:05A chaque fois, et c'est ça qui est bien, c'est que je ne peux pas dire « en aucun cas, je le dirai, c'est mon film ».
07:09C'est un travail tous ensemble, donc oui, parfois, il y a des points de friction, des points de désaccord.
07:13On te dit « je veux ça », tu dis « non, c'est débile », ou parfois, on te dit « je veux ça », tu dis « mais quelle excellente idée ! ».
07:17Et c'est vraiment un travail de collaboration, et puis c'est un travail aussi qui appartient aux réalisateurs, comme vous l'avez dit, avec les vieillanges.
07:25Vous avez vu des prix dans la presse ? Moi, je n'ai pas le droit de…
07:29Sinon, on me réclame l'argent, si je dis… Je suis tenu par une cloche de confidentialité.
07:33Vous avez écrit quoi ?
07:34Je ne fais pas liser la presse. Faites votre métier, vous êtes journaliste, bordel !
07:37Et vous gagnez de l'argent sur les diffusions ?
07:40Sur les diffusions ? Non, ce n'est pas le cas, ce n'est pas comme ça que ça se passe.
07:44Non, mais c'est pour répondre aux auditeurs qui pourraient se poser la question, est-ce que comme au cinéma, où on touche sur les entrées…
07:51Ce n'est pas la même chose, mais on ne gère pas du tout le même risque.
07:54C'est-à-dire qu'au cinéma, on n'est pas sûr de rentrer dans ses fonds, pour le coup, le film est financé…
07:59Oui, il est payé, il est financé…
08:00La différence avec Netflix, c'est que Netflix paye très cher, et c'est pour ça que je parlais d'argent, ils payent une forme très chère, mais ça leur appartient à vie.
08:09Tandis qu'aux autres chaînes, ça fait partie de votre catalogue.
08:12Ils ne payent pas très cher, ils payent dans les prix du marché, il faut arrêter avec ce fantasme-là.
08:17L'essentiel, c'est que des films continuent de se faire.
08:20Comment ils ont réagi au succès ? Ceux qui, eux aussi, ont été très surpris que ça fonctionne dans tous les pays.
08:26Et dans quels pays ça fonctionne le plus, vous le savez ou pas ?
08:29C'est numéro un dans 97 pays, je crois, dans le monde.
08:34J'imagine qu'ils avaient envie que ça marche.
08:38J'imagine qu'ils sont contents, et je pense qu'on se fera un vrai gros point à la fin du mois.
08:44Le numéro un dans 97 pays.
08:47Moi, dans mes rêves les plus fous, c'est ce que je disais à ma mère à Noël, j'aimerais bien qu'on soit au moins une minute numéro un dans le monde.
08:54Et tu te dis que c'est possible, c'est faisable.
08:56Parce que c'est une sortie mondiale, tout le monde a envie de le voir, puis hop, top, terminé.
09:00Et là, ça dure, on va même rentrer dans le top 10 historique.
09:03Incroyable.
09:06Mais c'est extrêmement bien fait, c'est extrêmement bien réalisé, c'est bien joué.
09:13Il y a un auditeur, Stéphane, qui dit est-ce que les acteurs se sont battus pour être celui qui allait se faire bouffer par le requin en gros plan ?
09:20Vous parlez de poulpe.
09:22Non mais ça c'est un vrai délire du réalisateur qui a une culture geek et qui connaît très bien Monsieur Poulpe, avec qui justement il a réalisé Budapest.
09:29Et ça le faisait délirer de faire bouffer un poulpe par un requin.
09:33Ça part d'un jeu de mots.
09:35Ce qui est chouette, puis c'est aussi une histoire d'amitié entre eux.
09:38Est-ce que du coup, aujourd'hui, Nassim Liès qui joue l'autre rôle avec Bernice Brugiaud, qui est une découverte, est devenu très bankable ?
09:47Il avait déjà joué dans un film Pai de Xavier, il se connaissait par Farang, que je vous encourage aussi tous à voir.
09:53Un très bon film d'action qui se passe en Thaïlande.
09:55Là je ne sais pas si vous avez vu le mème qui m'a beaucoup fait rire.
10:00Il y a un mème où il y a une photo de Nassim Liès et puis il y a marqué « Mon mari me demande pourquoi ça fait 5 fois que je regarde sous la scène. »
10:08Ma réponse, voilà, et là tu as une photo de Nassim Liès.
10:11Évidemment, je suis sûr que derrière ça va lui faire rire.
10:14Les filles de la rédaction et du web en sont folles ici.
10:16Mais pas que les filles, moi-même j'en suis fou.
10:18On m'a dit « Mais pourquoi tu ne reçois pas le comédien ? »
10:22Quand je vous ai annoncé aux gens du web, ils m'ont dit « Ah, il vient avec le comédien ? »
10:29Non mais il a joué dans plein d'autres films Netflix que je peux aller voir taper sa filmo.
10:34Oui, il y en a.
10:35Il faut le voir en vrai.
10:37Il y a aussi Anne-Marie Vins qui est formidable en mère de Barry.
10:40Elle est géniale.
10:41On ne reconnaît à peine.
10:42Moi j'ai eu du mal, je me suis dit « C'est incroyable ce rôle. »
10:45C'est l'école Actors Studio ça.
10:47C'est l'école Actors Studio.
10:48Et on sent qu'elle s'en amusait, en tout cas quand on voit le mème.
10:51Bien sûr.
10:52Elle s'amusait de faire ce rôle-là.
10:54Alors on va marquer une pause, comme on dit, et on se retrouve dans un instant avec vous,
10:58Édouard Dupré, et avec Thomas Croisière, notre Tom Cruise français,
11:02pour parler de votre passion pour les films d'humour.
11:05Et puis votre one-man-show.
11:06C'est ça, c'est ce que j'étais en train de dire.
11:09Écoutez-vous.
11:10Voyage en comédie.
11:12À tout de suite.
11:25Le supplément média avec Édouard Dupré, alias Thomas Croisière,
11:29le double visage d'une même personne, à la fois producteur à succès
11:34sous la scène « Les crevettes pailletées ».
11:36Et puis également, vous êtes sur scène avec Voyage en comédie.
11:40Vous parcourez la France avec ce spectacle qui…
11:43Est-ce qu'on peut être grand patron d'une boîte…
11:45Ah, c'est ce que vous ayez dit.
11:47Est-ce qu'on peut être grand patron d'une boîte et être crédible
11:50lorsque vous allez sur scène et vous faites le comique ?
11:52Non, mais c'est vrai.
11:53C'est-à-dire que votre plus gros client en étant chez Freemantle, c'est M6.
11:57Et le samedi, vous allez faire le rigolo.
11:59Et le mardi, vous êtes dans le bureau, en plus de Tavernaud,
12:02mais des nouveaux dirigeants avec votre costume en disant
12:05« Je vous vends le juste prix ».
12:07Comment vous vivez avec ça et comment eux le vivent ?
12:09C'est justement…
12:10Alors oui, il faudrait leur demander,
12:11mais c'est justement pour ça que j'ai ces deux identités
12:13qui permettent d'avoir un côté sérieux et puis d'un côté bouffon.
12:1615 mois et 15 bars.
12:17Oui, ou Johnny Hallyday et Jean-Philippe Smet.
12:20Parce que j'ai un peu moins d'alcool que Gainsbourg.
12:22Et oui, je me rends compte qu'effectivement,
12:25c'est un vrai avantage d'avoir ces deux identités, en fait,
12:29parce qu'on arrive à faire la part des choses.
12:31Je pense que dans la culture anglo-saxonne,
12:33pour le coup, tu pourrais être Ben Stiller et faire le con
12:35et être producteur de films.
12:36Je pense que je ne pourrais pas être Thomas Croisière
12:38et producteur de films.
12:39Et puis à la base, moi, mon vrai métier, c'est producteur.
12:42C'est là que j'ai commencé.
12:43Et puis c'est Thomas Croisière qui est arrivé un peu par les hasards de la vie.
12:46Et alors comment il est arrivé, Thomas Croisière ?
12:48Et racontez-nous un peu qui est ce personnage que nos auditeurs vous découvrent.
12:51Ah, je comprends votre lancement.
12:53Tom Cruise, Croisière.
12:55Mais c'est là que je constate...
12:57Ben oui, je viens de percuter.
13:00C'est là que je constate avec beaucoup de douleur, Valérie,
13:02que je pensais être une amie et que vous n'avez pas vu mon spectacle
13:04puisque je l'explique dans mon spectacle.
13:06Mais oui, mais nous avons des auditeurs.
13:08J'ai vu votre spectacle au moins dix fois.
13:10Bien sûr, oui.
13:11Je le connais par cœur.
13:13Je pense qu'on dit parlons vrai sur cette radio.
13:16Mais vous ne jouez pas à Paris...
13:19Je reprends en septembre.
13:21Je vous donne l'information en avant-première.
13:23Je reprends au Lucerner à partir du 20 septembre jusqu'au 31 décembre.
13:26Même le prix des places vous fera rire.
13:28Et en fait, ce personnage vient tout simplement de Jacques Martin.
13:32Parce qu'à 20 ans, j'ai participé à une émission de Jacques Martin
13:36qui s'appelait « Sous vos applaudissements ».
13:38J'avais envoyé des photos de moi avec un CV et une lettre de motivation
13:41et je n'ai jamais été rappelé.
13:43Et comme à l'époque, je manquais de confiance en moi...
13:47Difficile à croire.
13:48C'est drôle.
13:49Je me suis dit que ça venait sans doute des photos.
13:51Et donc après, j'ai envoyé une autre candidature avec des photos de Tom Cruise.
13:54Et puis je me suis dit que Tom Cruise en français, ça s'appelait Thomas Croisière.
13:57Parce que je m'étais dit que s'ils recoupaient les noms,
13:59ils allaient se dire que c'était déjà le mec qui avait écrit avant.
14:01Et je suis allé au casting.
14:02On m'a dit « Mais vous êtes brun sur les photos ».
14:04Et c'est ce jour-là que je suis devenu Thomas Croisière.
14:06Mais je t'assure.
14:07Et après quand les réseaux se sont créés,
14:09quand il y a eu Myspace, je ne sais pas si vous vous souvenez,
14:11j'ai utilisé cet avatar systématiquement pour me protéger,
14:14pour préserver ma vie privée.
14:16Et donc Thomas Croisière est devenu mon personnage social.
14:19Et quand il s'est agi à un moment de faire de la radio,
14:21c'est en tant que producteur que j'avais contacté une bande
14:25sur une chaîne radio-concurrente de Lavaux.
14:27Vous êtes sur France Inter, on peut le dire.
14:29En tout cas, j'avais appelé Charline, Guillaume et Alex
14:31pour faire quelque chose en tant que moi, producteur.
14:33Et puis les hasards de la vie font qu'eux m'ont dit
14:35« Tu aimes le cinéma, tu vas venir parler de cinéma chez nous ».
14:37Et c'est là que je suis devenu aussi chroniqueur à la radio.
14:41Que ces chroniques ont amené un film, un spectacle pardon,
14:44que peut-être ça amènera un film un jour
14:46et qu'aujourd'hui on se retrouve à la télévision.
14:48Et pour répondre à la question de comment on me voit
14:52si on travaille dans les deux circonstances avec moi,
14:54j'ai l'impression que mes interlocuteurs font la part des choses.
14:57Quand ils parlent à l'entrepreneur, ils parlent à l'entrepreneur.
14:59Et quand ils parlent aux bouffons, ils parlent mal aux bouffons.
15:02C'est comme d'habitude.
15:04Alors racontez-nous un petit peu le spectacle pour donner à nos étudiants.
15:06Vous êtes encore en tournée ou ça se termine ?
15:08Vous allez prendre des vacances bien méritées ?
15:10Le 29 juin, c'est ma dernière date de tournée.
15:13Vous serez à Orée.
15:15Je serai à Orée.
15:16Et en plus, c'est marrant parce que je suis foufou de faire ça.
15:18Mais de toute façon, je suis un peu foufou.
15:19Et sur leur Facebook, ils se sont fait planter par un spectacle il y a quelques semaines.
15:22Ils ont dit « Est-ce qu'il y a un humoriste qui veut venir ? »
15:24Et comme moi, j'y suis allé deux fois.
15:26J'ai déjà fait deux fois complet.
15:27Je trouve que c'est un peu cinglé d'y retourner.
15:29Je leur ai dit « Moi, ça me fait marrer de venir ».
15:31Et puis surtout, comme c'est la dernière de la saison,
15:33je vais faire une spéciale.
15:34C'est-à-dire qu'on va faire spectacle et karaoké.
15:36Parce que la dernière fois, on avait chanté avec une partie du public.
15:39Donc là, je pense qu'on va faire Port Nawak.
15:43Théâtre à l'ouest.
15:45Je pense que ça va bien me fatiguer.
15:47Mais qu'est-ce qu'on va se marrer.
15:48Donc ça va être une spéciale.
15:49Et puis là, après, je reprendrai en septembre.
15:52Dans ce spectacle, vous abordez quoi ? La politique ? Le cinéma ?
15:55Non, pas du tout.
15:56Vous voyagez en comédie.
15:57Parce que vous êtes passionné de musique et de cinéma.
16:00Un musique qui ne connaît pas Tonton Dubled.
16:03Si, je connais Tonton Dubled.
16:04Je ne fais pas les paroles.
16:07En fait, j'aime transmettre.
16:09Je suis passionné de cinéma.
16:10J'avais un ami qui s'appelle Bertrand Tavernier
16:12qui, pour moi, est un des plus grands passeurs de l'histoire du cinéma.
16:14C'est l'une des plus belles rencontres que j'ai faites ici, à Sud Radio.
16:17D'avoir interviewé Bertrand Tavernier.
16:19Non, non, c'était une question formidable.
16:21Mais tu sais pourquoi il fait Quai d'Orsay ?
16:24Pourquoi son dernier film, c'est Quai d'Orsay ?
16:26Tu sais pourquoi ?
16:27Non.
16:28C'est parce que c'est moi qui lui ai offert la BD.
16:29Ah bon ?
16:30Et c'est pour ça que je joue dedans.
16:31J'ai une petite scène dans un dîner.
16:33C'était mon ami.
16:34On a parlé de ça.
16:35J'étais sûr que ce sujet le passionnerait.
16:37Il en a fait son film.
16:38Et lui, il nous avait expliqué pourquoi il était pour Netflix.
16:41Et pourquoi il était d'accord.
16:43On l'avait reçu à cette occasion-là pour savoir pourquoi il était d'accord
16:48que les grands, à l'époque, Cannes, ne voulaient pas qu'il y ait de film Netflix.
16:51Et il nous avait dit que...
16:53Oui, lui, il était plutôt favorable.
16:55Oui, il était plutôt court.
16:57Plus il y a de gens qui donnent de moyens pour faire des films, créer des oeuvres,
17:00faire travailler les artistes, bienvenue en fait.
17:03Peu importe le support.
17:04Il peut y avoir des très beaux films filmés avec ça,
17:06comme il peut y avoir des grands films avec ça, avec le téléphone portable.
17:09La question que tout le monde se pose, la suite, le numéro 2.
17:13Attends, on n'a pas parlé de mon spectacle.
17:14On n'a pas parlé de son spectacle.
17:15Je vais juste finir par te dire.
17:17Mon spectacle transmet l'amour de la comédie.
17:21Bébel, De Funès, Le Splendide.
17:25Et le plus beau compliment qu'on puisse me faire quand je sors de scène,
17:28ce n'est pas me dire que le spectacle est formidable, puisque ça, je le sais déjà.
17:31Mais c'est surtout qu'on me dise, vous m'avez donné envie de voir tellement de films.
17:35Parce que la comédie, en général, ce n'est pas considéré, c'est caca.
17:38Souvenez-vous qu'il y a quelques années, quand Louis de Funès a fait la Cinémathèque,
17:41il y avait encore des gens pour dire, Louis de Funès n'est pas digne.
17:44Bien sûr que si, Louis de Funès est digne d'être à la Cinémathèque.
17:47C'est un des plus grands acteurs de sa génération
17:49qui a rassemblé plus de 300 millions de spectateurs en salle.
17:52Pour vous donner un ordre d'idée, c'est 30 millions d'entrées de plus
17:54que le plus grand succès de toute l'histoire du cinéma mondial, Avatar.
17:57Donc moi, je veux célébrer tous ces gens.
17:59Les Jean-Marie Poiré, les Patrice Lecomte, les Claude Zidi, les Gérard Roury,
18:02les Aldo Machion, même les Philippe Clerc.
18:05Vous savez, celui qui a fait Plus beau que moi, tu meurs.
18:07Pendant une heure et demie, je parle de ce cinéma qui nous réunit tous
18:10parce que c'est la comédie qui nous fait le plus rire.
18:12Regarde ce qui est en train de se passer avec le petit truc en plus.
18:14Ou qui que vous soyez, d'où que vous veniez.
18:16Sauf de Paris, parce qu'à Paris, on n'y va pas.
18:18Mais on est touché par cette histoire.
18:20Comme on est touché par Bienvenue chez les Ch'tis.
18:22Comme on rigole encore à La Grande Vadrouille.
18:24Mais môme, rigole à La Grande Vadrouille, c'est un film qui a 60 ans.
18:27Bien sûr.
18:28Juste le petit truc en plus ne marche pas à Paris ?
18:31Non, apparemment, il y a 2% des entrées de petits trucs en plus qui se font à Paris.
18:3598% sont en province.
18:37J'ai vu les chiffres qui sont assez étonnants.
18:39Et ils font quand même plus de 7,5 millions.
18:41Ça veut dire qu'il y a un côté snob à Paris.
18:44C'est un peu les Césars.
18:46C'est un peu ce cinéma d'entre-soi.
18:49Mais comme il y a des humoristes qui marchent en province et qui ne marchent pas à Paris.
18:53Les Chevaliers du Fiel, ils ne viennent pas jouer à Paris.
18:55Mais ils font le plan en province.
18:57Il y a toujours cette dichotomie.
19:01Mais c'est vrai que quand on voit les films de De Funès, ça fonctionne sur tout le monde.
19:05C'est absolument pas démodé.
19:09Il y a beaucoup de mèmes, beaucoup de choses qui sont reprises.
19:11D'ailleurs avec lui, sur les réseaux.
19:13On a une question.
19:15Y aura-t-il une suite ?
19:17C'était la question de Gilles.
19:19Moi, j'accueillerai cette suite.
19:21On ne parle pas de votre spectacle.
19:23Parce que j'imagine qu'il y aura une suite aussi.
19:25C'est tout le mal que je mette à mon public.
19:27Mais on parlait de sous la scène.
19:29En tout cas, la fin du film ouvre la possibilité à une suite.
19:33Pour ne pas raconter.
19:35Je pense qu'on va en discuter.
19:37Ce serait possible.
19:39Est-ce que c'est déjà écrit ?
19:41Pas encore.
19:43La suite n'est pas encore écrite ?
19:45Vous savez, ça prend du temps d'écrire un film.
19:47Est-ce que ça donne un autre regard également sur Bérénice Bégeaud ?
19:51Est-ce que les gens la découvrent aussi dans ce film-là ?
19:55Parce que c'est vrai qu'elle a été vue dans le film du Jardin.
19:59Mais c'est du Jardin qui a pris toute la lumière.
20:01C'est elle qui a pris le César quand même, rappelons-le.
20:05Elle a aussi eu plein d'autres grands rôles.
20:07Même sur le public plus jeune, OSS 117, etc.
20:11Effectivement, on ne l'attendait peut-être pas
20:13dans un rôle de héroïne badass dans un film d'actionneur.
20:17Et puis le plan iconique où elle sort.
20:19Elle sort de l'eau avec les sangs.
20:21Magnifique.
20:23Bien sûr, ça va lui apporter plein de choses.
20:25D'un seul coup, tu te rends compte aussi.
20:27Parce que parfois, quand on se dit une actrice césarisée,
20:29elle est fun.
20:31Il est où le requin mécanique ?
20:33Ne m'obligez pas à vous répondre dans ton cul.
20:35Parce qu'il ne faut jamais, ma mère le sait,
20:37ne jamais me demander il est où.
20:39Jamais, jamais.
20:41Elle doit rigoler votre mère qui nous l'écoute.
20:43Je l'ai fatiguée.
20:45Une auditrice se demande s'il y a eu
20:47une inspiration directe, volontaire ou involontaire
20:49avec son film culte
20:51qui est Les Dents de la Mer, Jaws.
20:53C'est un hommage.
20:55En fait, moi j'aime revisiter le genre.
20:57Quand je fais Les Crevettes Pailletées, c'est le film de bande.
20:59Quand je fais Tout de Première Fois, c'est la rom-com.
21:01Quand on fait Sous la Seine,
21:03je visite un genre qui s'appelle La Sharksploitation.
21:05Il y a des centaines de films avec des requins.
21:07Donc effectivement, le pilier fondateur
21:09c'est Les Dents de la Mer. Tu ne peux pas faire
21:11un film de requins.
21:13Vous avez fait marrer votre fils, vous ne vouliez pas qu'il regarde
21:15en disant que tu vas avoir peur et que ça l'a fait éclater de rire.
21:17Les Dents de la Mer, oui.
21:19Moi je l'ai été terrorisé par Cynoc dans Goonies.
21:21Donc c'est très marrant, les enfants ils n'ont pas peur aux mêmes choses
21:23qu'eux.
21:25Alors il est où le requin ?
21:27Ah non Valérie !
21:29Ne m'obligez pas à vous en dire dans ton cul. Il est stocké.
21:31Il faut surtout regarder
21:33ce qu'on appelle le making-of.
21:35C'est quoi le mot français pour making-of ?
21:37La fabrication ?
21:39Le behind-the-scene.
21:41Qui est formidable parce qu'on comprend
21:43comment certaines scènes ont pu être tournées.
21:45Le pont qui explose.
21:47Il y a plein plein de choses à voir.
21:49Et c'est vrai que c'est...
21:51Vous savez à quel moment on devient culte ?
21:53C'est quand il y a des scènes qui sont
21:55analysées sur Youtube
21:57ou par des fondus de cinéma.
21:59Je ne sais pas si vous avez vu certaines polémiques
22:01qui sont évidemment tellement
22:03importantes. Il y a un moment le bateau
22:05qui fait un demi-tour
22:07et qui revient
22:09à la même place.
22:11C'est là qu'on se rend compte que vous n'êtes pas marin.
22:13Moi qui ai mon permis bateau.
22:15Pourquoi faire un demi-tour ?
22:17Ça va être très simple.
22:19Vous avez vu qu'il y avait des polémiques sur le web.
22:21Est-ce que vous avez votre permis bateau ?
22:23Parce que Christine Bravo a son permis bateau.
22:25Elle pourrait vous répondre.
22:27C'est très très simple. On remet le bateau
22:29dans le courant. Le problème d'un bateau
22:31quand il est sur l'eau et immobile, c'est qu'il se met à dériver.
22:33Donc effectivement tu remets de la pêche
22:35pour te remettre dans l'axe
22:37et dans le courant. C'est-à-dire pour arrêter de dériver.
22:39C'est juste pour ça.
22:41C'est là qu'on voit la différence. C'est pour ça que je m'appelle
22:43Croisière.
22:45Il y a peut-être un truc à analyser
22:47là-dessus. Croisière, bateau, scène.
22:49C'est possible, crevette.
22:51Il y a un peu quelque chose à que, comme on dit.
22:53Mais pour le coup,
22:55sur ça, c'est très marrant parce que moi
22:57j'adore que les gens s'approprient les films,
22:59qu'ils les détournent, qu'ils se marquent.
23:01Après, il y a plein de potes
23:03qui t'appellent et qui disent « mais t'es vraiment trop con ! »
23:05Tu fais « mais non ! On remet le bateau dans l'axe ! »
23:07Dans l'axe, dans le bon sens.
23:09Ils ont vraiment la réponse,
23:11tous ceux qui se posent la question.
23:13Je rends hommage à Stéphane, notre fidèle auditeur, qui dit
23:15« ce film est magique, culte. Dès la première
23:17semaine, je vous l'avais dit, et c'est vrai.
23:19Stéphane, avec qui on échange beaucoup
23:21sur les réseaux, m'avait dit « regardez ce film,
23:23il est incroyable. »
23:25Qui est la fausse identité de Xavier Jean sur les réseaux français.
23:27Pas du tout.
23:29En tout cas, beaucoup de talent.
23:31Et votre prochain film au cinéma ?
23:33Je ne sais pas encore. Je vais me reposer
23:35parce que c'est des choses, à chaque fois que je finis
23:37d'introduire un, je ne veux plus jamais en faire.
23:39Ce qui est compliqué, c'est que quand tu produis un film,
23:41les gens à qui tu demandes de l'argent
23:43pensent que tu les escroques, et ceux à qui tu en donnes
23:45pensent que tu les encules.
23:47C'est un métier très ingrat.
23:49Et si le film est un échec, c'est à cause de
23:51ta beauté de producteur, et si c'est un succès,
23:53c'est grâce à ce génie de réalisateur.
23:55Vous savez si la maire de Paris a vu votre film ?
23:57Écoute, il paraît.
23:59Après, je n'en sais pas plus.
24:01Mais en tout cas, elle a fait des vannes là-dessus en disant
24:03« il n'y a pas de requin dans la scène pour les géos ».
24:05J'espère qu'il n'y a pas de caca non plus.
24:07Merci beaucoup,
24:09Édouard Dupré, d'avoir été avec nous.
24:11Sous la scène,
24:13évidemment, sur Netflix, cet énorme carton.
24:15Numéro 1 dans 97 pays.
24:17Partout dans le monde.
24:19Oui, dans le pays, dans le monde.
24:21C'est encore plus que Jordi.
24:23C'est dur d'être un bébé.
24:25Et voyage en comédie,
24:27Thomas Croisière.
24:29Milliardaire maintenant ?
24:31Non, pas du tout.
24:33Et on vous retrouvera à la rentrée
24:35pour une nouvelle tournée, une nouvelle salve de spectacles
24:37que je viendrai voir et revoir.
24:39Et ce samedi,
24:41effectivement,
24:43avec la grande semaine à 17h40.
24:45Merci à vous dans un instant.
24:47On va moins rigoler puisqu'on va parler de l'actualité.
24:49A tout de suite.

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