Karim Ganai (Crédit mutuel): « Définir et présenter une stratégie de l’élevage » - Vidéo Dailymotion

Investissements en production laitière

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00:00Bonjour et bienvenue à tous, on va parler ensemble de financement des exploitations

00:08laitières. J'ai en ma compagnie Karim Ganey, bonjour. Bonjour. Vous êtes responsable du

00:14marché de l'agriculture au Crédit Mutuel de Bretagne. Absolument. Alors on ne va pas

00:19revenir sur la conjoncture, sur la situation de l'élevage laitier en France qui est assez

00:25compliquée. Est-ce que vous, chez vos clients, chez vos sociétaires, vous voyez une baisse des

00:30projets dans les exploitations de laitières ? Oui absolument. Dans le contexte actuel ce qu'on

00:36peut noter c'est que les gens en fait mettent en suspens leur projet. On regarde aujourd'hui des

00:42cours, ils se disent que peut-être c'est plus raisonnable de patienter et donc on a une bonne

00:45partie de la clientèle aujourd'hui qui met en attente leur projet d'investissement. Vous

00:49arrivez à chiffrer cette baisse au Crédit Mutuel ? Oui je pense que si on regarde sur les six

00:54derniers mois on doit être sur une baisse, si on se compare à l'année précédente, de l'ordre de

00:5715 à 20%. Ce qui est non négligeable, c'est assez important. C'est une baisse significative qu'on

01:03n'a pas connue depuis de nombreuses années. Alors dans ce contexte difficile, il y a néanmoins des

01:08éleveurs qui souhaitent développer quand même leur exploitation, leurs outils laitiers. Comment

01:14vous les accompagnez ? Est-ce que la conjoncture difficile vous amène à changer la manière d'aborder

01:21les dossiers aujourd'hui ? Absolument. Ce qu'on fait aujourd'hui, c'est qu'on regarde la moyenne

01:27mobile des trois dernières années sur le prix de lait, parce que si on faisait uniquement sur le

01:30prix actuel, on ne pourrait pas financer l'exploitation. Donc on regarde plutôt sur du

01:34moyen terme. On prend le prix moyen des trois dernières années, on regarde la capacité à

01:39pouvoir investir et puis en fonction d'eux, on accompagne. Est-ce qu'il y a dans ces personnes

01:46qui viennent vous voir pour des projets, est-ce qu'il y a aussi des gens en situation compliquée,

01:50difficile, qui pensent qu'en investissant de nouveau sur leur outil laitier, ils vont pouvoir

01:58redresser un peu les comptes de l'exploitation ? Il peut y avoir une petite partie, mais globalement

02:03quand même les éleveurs laitiers ont bien conscience que les ateliers, même si on les fait

02:07évoluer techniquement, ça ne va pas avoir une influence énorme sur la qualité du lait, sur la

02:12volumétrie du lait. On n'est pas sur un élevage de porc ou de volaille où vraiment l'impact est

02:16significatif. Donc en règle générale, d'eux-mêmes, ils savent très bien qu'il vaut mieux optimiser

02:20l'outil actuel que de repartir sur des investissements très lourds.

02:23Quel conseil on peut donner aux éleveurs aujourd'hui qui souhaiteraient développer leurs outils pour

02:31défendre aussi leur projet auprès de leur banque ? Quel conseil vous pourriez leur donner ?

02:38Je pense que la meilleure façon de présenter aux banquiers un projet, c'est d'abord de définir la

02:42stratégie de l'élevage. C'est-à-dire que l'éleveur définisse avec son banquier, avec la personne avec

02:47qui il est en relation, à se dire si l'investissement est en lien avec une optimisation du temps de

02:53travail ou s'il est en lien plutôt avec une optimisation de la rentabilité de l'affaire. Et

02:58dans ce cadre-là, de sélectionner dans le nombre d'investissements à réaliser, les investissements

03:02les plus prégnants par rapport à la stratégie de l'exploitation. Il faut se concentrer sur ce qui

03:08est le plus prioritaire et ce qui va impacter les comptes de l'exploitation le plus rapidement

03:13possible. Exactement. L'objectif principal, c'est de se dire que tout investissement doit avoir

03:18quelque part un impact souvent sur l'économique ou sur le confort de travail si vraiment c'est

03:23devenu insupportable pour l'éleveur. Karim Ghané, merci beaucoup. Merci Arnaud.