Dans cette vidéo émouvante, Léa nous partage le récit bouleversant de son enfance passée au sein d'une famille d'accueil abusive dans laquelle elle et sa sœur ont enduré des abus physiques et se*uels sous le regard complice de ces derniers, qui manipulaient la situation pour échapper à la justice. Elle nous raconte son long chemin vers la guérison, marqué par des luttes judiciaires et psychologiques et souligne les échecs du système de protection de l'enfance censé la mettre à l'abri.
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AmusantTranscription
00:00Ils nous emmenaient dans le cabanon, ils nous demandaient d'aller chercher un truc.
00:02Au final, ils nous mettaient sur la table et ils commençaient à aller plus loin que nous toucher.
00:06En gros, là, c'était carrément de la pénétration.
00:09On ne se rend pas compte à ce moment-là, mais c'était carrément...
00:11Ils disaient, l'homme échute, détends-toi, ça reste entre nous, c'est un petit jeu.
00:15J'ai été placée à l'âge de 4 ans, c'était en 2005.
00:19J'ai été placée avec ma soeur jumelle, du coup.
00:21J'ai été placée jusqu'à 4 ans et demi.
00:23On est tombé sur une famille d'accueil plutôt cool.
00:26Comme ma maman déménageait, on a dû partir.
00:29De cette famille d'accueil-là.
00:31En fait, j'ai été placée parce que ma maman a fait une dépression à cause de mon papa.
00:35On est tombé dans une famille d'accueil qui, au début, paraissait très cool.
00:40Quand on est petite, on se dit qu'ils sont là pour nous protéger au fur et à mesure du temps.
00:45En fait, on se rend compte que cette famille d'accueil-là, elle n'est pas faite pour nous.
00:49On s'en rend compte assez tôt, puisque moi et ma soeur, on était super fusionnels.
00:53Quand on était toutes les deux et qu'on a un avis, on le sait tout de suite.
00:57On en a parlé à la référente éducative qui nous suivait à ce moment-là.
01:01Elle nous a dit, oui, mais c'est le début.
01:03Vous allez vous y faire.
01:04On va voir avec le temps.
01:05Donc, du coup, on s'est dit, bon, ce n'est pas grave.
01:07On avait quand même 7 ans au moment où on voulait partir.
01:10On a dû rester dans cette famille d'accueil-là.
01:12On y est resté pendant 15 ans.
01:14Moi et ma soeur, on a attendu pratiquement un an quand même.
01:17Ce qu'on s'est dit, ça se trouve, c'est juste parce qu'on vient d'arriver et qu'il faut le temps de s'adapter.
01:21En fait, au bout d'un an, moi et ma soeur, on s'est regardées et on a dit, non, ça ne va pas.
01:26On ne se sent pas bien.
01:27On ne se sent pas à l'aise.
01:28Il faut qu'on en parle.
01:29On en a parlé et on ne l'a pas tenu compte.
01:31Au moment où la référente commence à lui en parler, elle commence à en parler à la femme d'accueil où on était.
01:37Et c'est là où tout dégringole.
01:39Genre, notre vie commence à être un enfer.
01:41En fait, on ne se sentait pas à l'aise parce que dès qu'on rentrait des cours, on avait une boule au ventre.
01:46La femme d'accueil nous parlait un peu bizarrement, comme si on était des copains.
01:50On s'est dit, c'est normal, ça doit être normal.
01:52On est quand même petites.
01:54Il faut qu'on se sente à l'aise ou des trucs comme ça.
01:56C'est pour ça qu'on a attendu un an avant d'en parler.
01:58Du coup, ils nous considéraient comme des adultes alors qu'en fait, on avait six ans.
02:03Et du coup, à partir de ce moment-là, on s'est dit que ce n'était clairement pas normal
02:08puisque nous, déjà, on avait quand même une autre partie de nos vies qui était quand même assez compliquée.
02:14Et se dire qu'on nous parle comme ça alors qu'on a quand même six ans, c'est bizarre.
02:18Ils nous disaient, oui, votre papa, il a violé votre mère.
02:21Nous, on se demandait, ça veut dire quoi ce mot-là ?
02:24Parce que du coup, quand on est petite, on se dit, c'est quoi ce mot-là ?
02:27C'est un nouveau mot, il faut qu'on sache ce que ça veut dire.
02:30Et en fait, on l'a répété à notre maman.
02:32Elle nous a dit, pour nous protéger, nous, c'est rien, c'est juste que papa, il a fait des bêtises.
02:36À ce moment-là, ma mère n'a pas voulu nous en parler, étant donné qu'on était petites.
02:40Ma mère en a parlé à l'éducatrice, qui l'éducatrice, comme d'habitude, a envolé.
02:47Elle a fait genre, ça n'existait pas.
02:49Au fur et à mesure du temps, donc les jours y passent, les années y passent, on s'y aime.
02:54Et là, c'est clairement un cauchemar réel.
02:56On commence à être des ados, donc on commence à se poser des questions.
02:59À partir du collège, on commence à parler de sexualité, des choses qui commencent à être en préado.
03:05Un jour, moi et mon amie, on a décidé de regarder une vidéo pour voir, en fait.
03:11Et la femme d'accueil l'a appris.
03:13Là, il a commencé à faire des choses pas très cool.
03:17Au début, c'était sous la douche.
03:19Il nous faisait prendre la douche.
03:20Il était là, il nous regardait, il nous essuyait.
03:22Et il disait que c'était pour pas qu'on se brûle.
03:24Nous, on voulait pas.
03:25Je crois qu'on voulait prendre une douche toute seule, parce qu'on commençait à être ados.
03:28Donc forcément, quand on commence à être ados, on veut commencer à prendre soin, mais toute seule.
03:33Et lui, il disait non, il nous essuyait.
03:35Tout ça, il disait que c'était pour lui nous nettoyer.
03:37À partir de ce moment-là, nous, on dit toujours rien.
03:41Quand il nous essuyait, il touchait en bas.
03:44Nous, à cet âge-là, on se dit pas, c'est pas normal ou des choses comme ça, puisqu'on apprend la vie.
03:50La descente aux enfants, elle a commencé à partir de ce moment-là.
03:53Pour rentrer des cours, on avait toujours cette boule au ventre.
03:56Et étant donné qu'on avait un peu de mal au niveau école et que niveau devoir, c'était très compliqué.
04:03Dès qu'on n'y arrivait pas, il nous frappait.
04:05J'ai déjà vu mes lunettes voler à travers la pièce.
04:07À partir de ce moment-là, on dit, c'est plus possible, nous, on n'y arrive plus.
04:11Donc, on en parle à notre mère et notre mère ne nous croit pas du tout.
04:15Donc, dans ces cas-là, on se retrouve toute seule.
04:17Lui, il a fait du retournement de cerveau à toute ma famille.
04:23Mon père a été jugé en 2010 pour les faits qu'il avait fait à ma mère.
04:28Nous, on se dit, c'est notre père, on l'aime quand même, donc on va aller le voir.
04:32Moi, j'étais super fusionnelle au niveau de mon père.
04:35Donc, je lui raconte un peu l'histoire, toujours avec l'éducatrice à notre dos.
04:38L'éducatrice, elle dit, non, mais c'est l'imagination des enfants, tout ça.
04:42Et mon père, il voyait bien que ce n'était pas l'imagination des enfants.
04:45Un enfant ne dit absolument pas ça.
04:48Mon père a essayé d'en parler à beaucoup de monde.
04:50En l'occurrence, à ma sœur, à ma grande-sœur, à mes frères.
04:53À partir de ce moment-là, c'est très compliqué.
04:56Aujourd'hui, je sais très bien qu'il y a des trucs que ma sœur ne me dit toujours pas.
04:59Et moi, il y a des trucs que je ne lui dis toujours pas et que c'est compliqué.
05:03En fait, je me sentais plus en confiance à l'école, au collège, plutôt qu'à la maison.
05:07Dès que j'étais à la maison, j'étais super froide, je ne voulais plus parler.
05:11Je voulais rester tout le temps toute seule, je ne voulais plus manger.
05:14Et du coup, à ce moment-là, tout le monde a pensé que je faisais une mini-dépression, en fait.
05:17Parce que j'étais adolescente.
05:18Les petites crises, comme j'expliquais avant, on était frappés.
05:22Donc, des coups de chausson, des coups de martinet.
05:25Quand on était punis, c'était sur les genoux, vous savez, les balais sur les genoux.
05:30Vous savez, on met le manche du balai par terre et on met les genoux dessus.
05:33Comme au collège, on fait du sport.
05:35Mon amie, à cette époque-là, quand on se changeait, elle voyait plein de bleus.
05:40Particulièrement en bas, du coup, parce qu'il me frappait sur les fesses ou sur la joue.
05:44À partir de ce moment-là, j'ai décidé de tout lui raconter.
05:47Et je lui ai dit de garder ça pour elle.
05:49Et elle m'a dit « Non, mais en fait, tu ne te rends pas compte, mais c'est hyper grave.
05:52Tu ne peux pas rester dans une famille d'écueils comme ça.
05:55C'est beaucoup trop grave. Tu ne peux pas rester sans en parler. »
05:58Pendant que j'allais avec d'autres copines, en fait, elle en a profité pour aller en parler au directeur.
06:04Donc le directeur, il m'invoque.
06:06Il me dit que du coup, il est au courant de tout et savoir si on peut en parler.
06:11Donc à ce moment-là, moi, je n'arrivais pas à pleurer.
06:13Il me dit « Parlez-moi, on a tout le temps. »
06:17Du coup, à partir de ce moment-là, je lui ai décidé de tout raconter.
06:20Il fait un dossier pour dire ce que du coup, lui, il constate les bleus.
06:24Parce que je lui ai montré, du coup, il décide de faire un dossier et de l'envoyer auprès du conseil général.
06:29À partir de ce moment-là, je n'ai plus de nouvelles par rapport à ce dossier-là.
06:33Je sais juste que du coup, c'est revenu encore dans les oreilles de la femme d'accueil et que du coup, on s'en est pris plein la tête.
06:39Un soir, on a eu tellement marre, moi et ma sœur, en fait, de se prendre des coups qui nous touchent, en fait.
06:45Du coup, on a décidé de fullier.
06:48Mais on nous a retrouvés, donc on est retournés à la case départ.
06:52Et un jour, pendant qu'on était à l'école, du coup, avec ma copine, on a échafaudé un plan pour partir.
06:59Au niveau de l'école, c'était devenu catastrophique.
07:01On a pris le bus de la copine, on a été chez ses parents.
07:04Sa mère a décidé d'appeler la police, du coup, pour ne pas avoir d'ennuis.
07:08De là, les gendarmes arrivent, on leur respecte tout.
07:10Du coup, on décide d'enclencher une procédure.
07:13Et la femme d'accueil a pris notre audition et est venue nous chercher.
07:17Et là, c'était encore deux fois pire qu'avant.
07:19Donc là, ce n'était même pas la descente aux enfers, c'était les enfers tout court.
07:23Au moment où moi, je décide d'en parler à tout le monde,
07:26d'un autre côté, je me sens soulagée, mais d'un autre côté, je me dis que ça ne va rien arranger du tout.
07:30L'éducatrice a dit oui, c'est les filles, elles mentent encore et tout ça.
07:35Du coup, on en repart avec la femme d'accueil de commissariat.
07:38C'était les menaces directes.
07:39Demain, vous allez y retourner et vous allez enlever votre témoignage
07:42ou je vais vous faire la misère de votre vie.
07:45Donc nous, pas envie d'avoir de problèmes,
07:47donc le lendemain, on fait comme il a dit, on annule toute la procédure.
07:51Et à ce moment-là, du coup, on le prend vraiment pour des menteuses.
07:54On se dit ouais, d'accord, elles ont fait ça pour avoir plus d'attention, tout ça.
07:58Ça a été un renfermement total sur moi.
08:00Je mangeais, mais de force.
08:01Je me faisais du mal sans que personne ne le sache, donc je me scarifiais.
08:05Il avait décidé d'acheter un étang.
08:07Et au fond de cet étang, il y avait un cabanon.
08:10Dès qu'il n'y avait pas sa femme ou des choses comme ça, on y allait.
08:14Il y a des fois, il nous emmenait dans le cabanon, il nous demandait d'aller chercher un truc.
08:17Au final, il nous mettait sur la table et il commençait à aller plus loin que nous toucher.
08:21En gros, là, c'était carrément la pénétration.
08:24Nous, on ne se rend pas compte à ce moment-là, mais c'était carrément violent.
08:26Il disait, non mais chut, laisse-toi, ça reste entre nous, c'est un petit jeu.
08:31Étant donné les menaces qu'il nous avait faites, on ne se disait pas qu'on allait y retourner.
08:36Et là, sur le moment, on ne se dit pas qu'on va en parler à tout le monde.
08:39Donc, je garde ça pour moi très longtemps.
08:43Ça devenait de plus en plus fréquent de nous toucher.
08:45Ça devenait de plus en plus fréquent de nous frapper.
08:47Et j'ai eu un mini flashback.
08:50En gros, je me réveille dans la nuit.
08:52Et en fait, je me retrouve dans son lit et lui, il est en train de me toucher.
08:55Mais à ce moment-là, je ne sais pas si c'est vrai ou si c'est un flashback ou si c'est dans mon rêve.
09:00Sauf que le lendemain matin, je me réveille et la journée, elle n'est pas comme d'habitude.
09:04Mais alors, pas du tout.
09:05Je me sens deux fois plus vide qu'avant.
09:08Je n'avais pas du tout envie de parler.
09:09J'étais en cours et je ne parlais pas du tout.
09:12Je décide d'aller voir le directeur qui me renvoie à la maison.
09:15Je pars me coucher parce que je ne suis vraiment pas bien.
09:18J'avais vomi.
09:19Et du coup, je me dis, c'est rien, je suis juste malade.
09:22À partir de nos 15 ans, en fait, le monsieur décide de faire une lettre au procureur général
09:28pour dire qu'il ne veut plus aller à la maison parce qu'on fait trop de problèmes.
09:32On s'est regardé.
09:32Maintenant, on a fait, yes, on se casse.
09:34À partir de ce moment-là, c'était un soulagement de ouf pour nous.
09:37Et après, du coup, de là, on a fait foyer, femme d'accueil, foyer, femme d'accueil.
09:42Parce que au niveau mental, ça n'allait pas du tout.
09:45On ne faisait que des bêtises.
09:48Ce n'est que des fugues sur fugues.
09:50On était super agressifs.
09:52De mes 15 ans, en fait, à mes 21 ans.
09:54Tentative de suicide sur tentative de suicide.
09:57De TS à TS, je ne faisais que ça.
09:59Au moment où j'en parle à la psy et qu'elle raconte à la femme d'accueil,
10:03je me sens tellement impuissante.
10:07Et dans ma tête, je me dis, je ne vais plus rien dire.
10:09Puisqu'elle dit tout et que je n'ai clairement plus envie qu'elle raconte tout.
10:14Donc, à ce moment-là, je me renterre encore plus et je ne dis plus rien.
10:18Donc, à chaque fois que j'y allais, je ne disais rien.
10:20J'ai eu du mal à faire confiance à des psys pour m'entraîner.
10:24Et un jour, j'ai décidé de me lancer.
10:27Et au lieu de voir un psy, j'ai été voir un psychiatre à la place
10:30et de recommencer à tout raconter.
10:32Et de là, ils m'ont prescrit des médicaments.
10:35Et j'avais été hospitalisée en psychiatrie pour m'aider encore plus.
10:39Ce n'est pas parce que j'étais folle.
10:40Tout le monde pense qu'en psychiatre, on est folle.
10:43Pas du tout.
10:43C'est juste qu'on a besoin mentalement et que ça ne va pas chacun à son propre histoire.
10:49J'avais du mal à faire confiance à tout le monde.
10:51Que ce soit à mes amis, que ce soit par la famille d'accueil,
10:54que ce soit à tout le monde.
10:55En fait, j'avais du mal.
10:56Aujourd'hui, ça va un petit peu mieux.
11:00Ensuite de ça, je pensais que l'histoire allait être finie auprès de cette famille d'accueil-là,
11:05qui nous a vraiment fait vivre un enfer.
11:08Pas du tout.
11:09Absolument pas.
11:11L'histoire n'est pas finie.
11:13La gendarmerie de Sillet m'appelle et me convoque.
11:17À ce moment-là, je me dis « Putain, j'ai fait quoi ? »
11:20Je vais au rendez-vous.
11:22Et là, je redescends plus bas que je l'étais.
11:27J'étais déjà pas très bien.
11:28Il m'a convoquée parce qu'il y a quelques années,
11:31j'avais pour la première fois porté plainte contre lui.
11:34On avait décidé d'arrêter l'affaire.
11:36Enfin, qu'on n'avait pas décidé d'ailleurs.
11:37On nous a forcé à arrêter l'affaire.
11:40Et là, il nous explique qu'il ouvre le dossier parce qu'en fait, on n'est plus toute seule.
11:45Il me dit qu'en fait, on est 5 filles à être abusées par ce monsieur-là
11:51et qu'ils veulent me réentendre.
11:53C'est ce qu'il fait là.
11:54Je suis restée 4 heures au commissariat à tout expliquer.
11:56Le flic a été super patient et super à l'écoute.
11:59Et à partir de ce moment-là, j'ai décidé à ma mère de venir me chercher.
12:03Et ma mère, qui ne me voit pas bien, me dit « Qu'est-ce qui se passe ? »
12:07Je lui dis « Je ne peux pas t'expliquer, je n'y arrive pas. »
12:09C'est le policier qui lui a expliqué.
12:11Ma mère m'a clairement dit « Bah du coup, maintenant, je te crois. »
12:15Du coup, moi et ma mère, les liens se sont un peu resserrés, mais pas trop.
12:20Parce qu'elle m'a dit « Oui, j'aurais su. Au final, j'aurais fait quelque chose. »
12:24J'ai dit « Bah ouais, mais bon, maintenant, c'est fait, c'est fait. Il ne faut pas revenir en arrière. »
12:27Il faut savoir qu'à l'époque, ma mère, je la détestais parce qu'elle ne me croyait pas.
12:31Je l'ai fait vivre un enfer.
12:32Quand j'apprends en fait que je ne suis pas la seule,
12:35je me sens énormément coupable parce que je me suis dit
12:38« Je n'aurais pas enlevé ma planche quand j'étais petite. Ça ne serait jamais arrivé. »
12:41Donc il n'y aurait pas eu d'autres personnes.
12:43Du coup, je me sens énormément mal et coupable.
12:46Il y a eu une enquête. Elle est passée au magistrat.
12:49Elle est passée au procureur.
12:51La gendarmerie m'appelle pour dire qu'il y aurait une audience.
12:55Donc moi, j'enclenche la procédure d'avocat.
12:58J'explique les faits à l'avocat.
13:01Il dit qu'il sera là. Quoi qu'il en soit, il sera là au tribunal.
13:05Le tribunal, c'était au mois de février 2022, si je ne me trompe pas.
13:11Une fois qu'il y a eu le jugement, il a dit plein de conneries.
13:13Il a dit que c'était à cause de nos parents s'ils ont raconté tout ça,
13:16que c'était à cause de mon père parce qu'il était décédé
13:19et que j'ai un gros manque, que je suis instable, etc.
13:23La décision n'a pas été prise tout de suite.
13:26Il devait prendre trois ans avec sursis.
13:29Ce n'est pas du tout fait puisqu'il a demandé à peine.
13:32Il devait prendre 5000 par tête, je crois.
13:355000 euros de dommages et intérêts.
13:37Et plus le droit de travailler auprès des enfants.
13:40Il y a eu un deuxième juge à Angers.
13:42Après qu'il s'est passé à l'APL, comme l'a dit la première juge.
13:46Sauf que cette juge-là, elle a été encore bien plus dure que la première.
13:505000, ça n'a pas changé. 5000 par tête.
13:53Par contre, il devait prendre trois ans ferme et deux ans avec sursis.
13:57À ce moment-là, je me dis que j'ai gagné.
14:00Tout ce que j'ai vécu, tout le mal qu'il m'a fait, il paye.
14:04Donc j'ai gagné, je suis contente.
14:06Après, je n'ai plus de nouvelles du tout.
14:09À part il y a quelques mois là où on m'a dit qu'il était sorti de prison.
14:13Franchement, il est sorti de prison alors qu'il devait faire trois ans.
14:16C'est peu.
14:16Mais d'un autre côté, je me dis que j'espère qu'il a bien souffert là-bas.
14:20D'un autre côté, j'ai gagné donc je m'en fiche.
14:22Il peut bien faire ce qu'il veut, ça m'est égal.
14:24Aujourd'hui, je me porte très bien.
14:27Je vais parler à des fans.
14:28Je vais être maman pour juillet.
14:30Et ça, je sais qu'il l'a appris.
14:31Parce que ça parle beaucoup.
14:33Donc dans tous les cas, je sais que ça s'est revenu à ses oreilles.
14:36Et si jamais cette vidéo revient à ses oreilles, je serais très contente.
14:40Parce que tout ce qu'il a pu me faire malgré tout le mal qu'il a pu me dire, me faire et tout ça,
14:46qui n'arrivera jamais sans moi,
14:47bah la preuve que non du coup.
14:49J'arrive très bien sans toi et je vis très bien sans toi aussi.
14:52Je ne fais toujours pas confiance aux hommes.
14:54J'ai confiance en mon mari, ça il n'y a aucun souci.
14:57Tant que je n'ai pas du tout confiance en tout ce qui est amis.
15:01Les médecins, à chaque fois que je vais voir un gynéco ou une sage-femme,
15:06je demande une femme.
15:07Les hommes, je ne peux vraiment pas.
15:10Je me sens beaucoup trop mal à l'aise.
15:11J'y arrive vraiment mais vraiment pas.
15:13Donc niveau hommes, j'ai beaucoup de mal encore à savoir énormément confiance.
15:18Le mot viol, je l'ai tellement expliqué qu'aujourd'hui, j'ai hyper de mal à le dire.
15:26Déjà moi-même, parler de cette histoire, c'est assez compliqué.
15:30Si c'est en plus pour dire que...
15:34Je préfère dire les mots pénétration, tout ça.
15:36C'est beaucoup plus facile que le mot viol parce que c'est beaucoup trop dur.
15:41Si jamais il y a quelqu'un qui subit ce genre de choses, parlez-en.
15:44Parce que franchement, c'est quelque chose où au jour d'aujourd'hui, personne n'en parle.
15:48Mais ça peut faire comme moi.
15:50On peut être plusieurs et au final, on peut tous le vivre très mal.
15:54Moi, j'ai 22 ans et je viens tout juste de m'en remettre.
15:59Même si c'est encore un peu compliqué, il faut en parler.
16:02Parce que ce genre de femmes d'accueil, on est censé être en protection et on ne l'est pas du tout.
16:07Donc il faut clairement en parler.
16:09Ce n'est pas normal de faire ça à des jeunes alors qu'on est censé être en protection d'enfants.
16:16C'est important de montrer au monde entier qu'il y a des femmes d'accueil qui se croient au-dessus des lois.
16:20Alors qu'au final, on est censé être en protection de l'enfance et qu'on ne l'est pas du tout.
16:26On est censé être protégé nous-mêmes de nos parents et en fait, on n'est pas du tout protégé par des femmes d'accueil comme ça.