• il y a 3 mois
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00:00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Midi News Été, on est ensemble jusqu'à 14h, merci de nous accompagner.
00:00:08Dans un instant, je vous présente mes invités, mes avances et la Minute Info avec Adrien Spiteri.
00:00:16Stéphane Séjourné au Liban, aujourd'hui le chef de la diplomatie française doit s'entretenir avec le Premier ministre Najib Mikati.
00:00:24Objectif vrai pour une désescalade dans la région et éviter une potentielle extension du conflit entre le Hezbollah et Israël.
00:00:31Les départements du Var, des Alpes-Maritimes et de Haute-Corse placés en vigéance orange pour des risques d'orage.
00:00:37Conséquence directe, la circulation des trains entre Marseille et Nice a été interrompue par précaution.
00:00:43Le trafic devrait reprendre progressivement cet après-midi.
00:00:46Et puis en Nouvelle-Calédonie, un homme a été tué par un tir de gendarme après des affrontements entre émeutiers et forces de l'ordre dans l'archipel.
00:00:53Il s'agit de la onzième victime depuis le début des violences il y a trois mois en raison d'une réforme du corps électoral.
00:00:59Les tensions étaient pourtant redescendues ces dernières semaines.
00:01:02Merci beaucoup Adrien Spiteri pour ce point sur l'actualité.
00:01:06On vous retrouvera dans un peu moins d'une demi-heure.
00:01:09Désormais pour un nouveau point sur l'information, avec moi aujourd'hui pour décrypter toute l'actualité du jour, Sabrina Medjéber, essayiste et sociologue.
00:01:16Bonjour Sabrina, Amaury Brelet, journaliste. Bonjour Amaury.
00:01:20Et puis Gabriel Robin, journaliste également. Bonjour Gabriel.
00:01:24On va démarrer cette émission avec cet hommage au débarquement en Provence avec Emmanuel Macron,
00:01:30deux mois après les commémorations du débarquement de Normandie.
00:01:33Le président de la République et plusieurs dirigeants africains célébraient aujourd'hui le 80e anniversaire de l'opération Dragoon, son équivalent en Provence.
00:01:41On va écouter le président de la République et puis on va décrypter, tenter de décrypter les paroles du chef de l'État.
00:01:50Soldats de l'acte II de la libération du pays.
00:01:53Soldats convaincus que lorsqu'il s'agit de défendre l'intérêt vital de la nation,
00:01:58tous ceux qui se reconnaissent comme français ont vocation à être ensemble.
00:02:05Et dès le 16 août, parce que nos alliés américains voulurent l'honneur de reconquérir leur patrie,
00:02:13les hommes de la première armée française foncèrent vers Toulon, vers Marseille.
00:02:19Hitler avait ordonné de défendre jusqu'à la dernière cartouche.
00:02:24Tous ceux qui se reconnaissent comme français ont vocation à être ensemble.
00:02:28Est-ce qu'on peut y voir un message subliminal au vu du contexte politique actuel ?
00:02:34Sabrina Medjaber.
00:02:35Cela me rappelle l'aphorisme de monsieur Emmanuel Macron lorsqu'il avait démarré son mandat
00:02:43en précisant qu'il n'y avait pas de culture française mais des cultures françaises.
00:02:46Donc j'aimerais savoir en fait à quoi s'identifie précisément le président de la République dans ces termes-là,
00:02:53être français ou se sentant comme français.
00:02:56Maintenant évidemment c'est un propos absolument ambigu compte tenu de sa conception même de l'identité de la France.
00:03:06Je rappelle qu'il y a eu un article par exemple dans l'Express au mois de mars 2020
00:03:11où il souhaitait que l'idée d'intégration culturelle soit plus libérale au nom de l'inclusion.
00:03:18Le président de la République oublie que la France est un pays unitaire, indivisible,
00:03:22qu'il n'y a pas de représentation des communautés.
00:03:25Mais il n'a cessé depuis son mandat d'agiter les passions ou les logiques classificatoires des minorités en les mettant en exergue.
00:03:35Et lorsque certains évoquent, certains partis politiques évoquent qu'il existe des français de papier,
00:03:44tout son gouvernement s'en insurge.
00:03:47Il y a évidemment des français de papier, nous sommes tous français administrativement,
00:03:50mais il y a bien sûr dans notre pays des français qui ne se reconnaissent pas comme français,
00:03:54qui ne s'identifient pas à la culture française, qui ne s'assimilent pas à la culture française,
00:03:58qui ne font pas de la culture et de l'identité française la sienne ou les siennes.
00:04:04Donc moi ce que j'aimerais dire c'est que par exemple, ou en tout cas personnellement,
00:04:09je suis française d'origine algérienne, la France c'est ma patrie, la France c'est mon pays,
00:04:14je suis patriote, je ferai tout pour mon pays et je suis pourtant d'origine algérienne et je suis française.
00:04:20Il y a à l'inverse des personnalités politiques qui n'ont pas mes origines,
00:04:24mais qui dénigrent la France en permanence.
00:04:27On a récemment entendu les acrimonies de madame Hercilia Soudet et d'autres,
00:04:33parce qu'au sein de la France insoumise il y en a pléthore,
00:04:36qui dénigrent en permanence l'identité et la culture française.
00:04:39Amaury Brelet ?
00:04:40Oui c'est un propos très ambigu, très politique aussi, vous avez raison,
00:04:44mais qui contredit à la fois sa vision, ça a été très bien rappelé, il l'a dit,
00:04:47la culture française n'existe pas, et puis son bilan politique,
00:04:52son prédécesseur François Hollande avait évoqué la partition en cours en France,
00:04:57son ancien ministre de l'intérieur lorsqu'il a quitté le ministère l'avait dit publiquement,
00:05:01il avait dit aujourd'hui la France vit côte à côte, on vit côte à côte,
00:05:06et demain le risque c'est que la France, les français vivent face à face.
00:05:10Il s'en était très inquiété, ça avait fait énormément, beaucoup de bruit à l'époque,
00:05:15ce que beaucoup pensent, une écrasante majorité de français pensent,
00:05:18et puis après dans la pratique, on a vu la nomination de M. Papendiaille
00:05:23au ministère de l'éducation nationale, qui est pourtant l'un des piliers de l'intégration,
00:05:27qui est censée être cette institution d'assurer l'intégration des jeunes français,
00:05:32avec ses propos qui confinaient très clairement au racialisme,
00:05:36on a vu les émeutes de l'an passé qui ont démontré aux yeux du pays tout entier
00:05:41quel était l'état des fractures identitaires dans ce pays,
00:05:45et puis la gestion calamiteuse de l'immigration massive à contrôler,
00:05:50qui ne cesse depuis des décennies, mais depuis au moins sept ans sous sa présidence,
00:05:54de mettre en danger l'unité de la nation.
00:05:56C'est intéressant aussi parce qu'on le sait, le camp présidentiel n'a ni la majorité relative
00:06:00ni la majorité absolue d'ailleurs à l'Assemblée nationale,
00:06:03on pourrait peut-être y voir aussi comme un appel du pied ou une main tendue
00:06:07envers d'autres groupes politiques pour travailler ensemble dans l'intérêt de la France ?
00:06:14C'est possible, je ne sais pas s'il faut surinterpréter son propos précisément
00:06:20pour la célébration du 15 août 44, je pense qu'il faisait référence aussi
00:06:26au contexte historique de l'époque, parce que pour ce débarquement
00:06:29il y avait 300 000 soldats au total, une partie d'Américains en 80 000,
00:06:36et le restant de Français qui étaient dirigés par le général...
00:06:40250 000 Français exactement.
00:06:42250 000 Français dirigés par le général de l'Âtre, de l'Âtre de Tassigny,
00:06:46et parmi eux il y avait donc 10 % de Français libres, dont mon grand-père,
00:06:51je fais référence, et 90 % de personnes qui venaient des régions du département d'Algérie
00:07:01qui étaient sous régime vichiste pendant la guerre, et du reste...
00:07:06D'autres pays africains.
00:07:07Oui, du Maroc, etc., et parmi ces gens-là il y avait aussi une bonne part
00:07:12de ce qu'on appelle les pieds noirs, c'est-à-dire de Français venus de métropole d'Algérie.
00:07:18Donc c'était à peu près au moins 50 ou 60 % du global.
00:07:23A mon avis il a voulu dire ça.
00:07:25Après il y a un problème dans cette phrase qui est sous-jacente,
00:07:28c'est celui qu'il suffirait d'aimer ou de vouloir être Français pour l'être.
00:07:34C'est un peu plus compliqué que ça quand même.
00:07:36Il y a des lois, il faut naître en France, il faut avoir ses papiers français,
00:07:41aimer un pays ne suffit pas, parce que moi par exemple j'aime beaucoup le Japon,
00:07:45si je vais au Japon...
00:07:46Vous n'êtes pas japonais pour autant.
00:07:47Je ne suis pas japonais pour autant.
00:07:49Et ça c'est quelque chose qui est un petit peu ambigu toujours dans la parole macronienne,
00:07:53c'est-à-dire qu'il y a toujours des imprécisions, des incompréhensions
00:07:57qui peuvent susciter une forme de défiance auprès des Français.
00:08:00Après pour en revenir à votre question initiale, il y avait-il un propos politique ?
00:08:07Je n'en suis pas convaincu puisque parmi ces Français libres dont on a parlé
00:08:11à l'instant de ces 10 % qui ont fait le débarquement de Provence,
00:08:14il y avait dedans des gens qui correspondraient aujourd'hui à la classification des extrêmes.
00:08:20Tant qu'ils pouvaient être pour certains communistes,
00:08:23l'équivalent de LFI aujourd'hui qui a exclu du champ de la discussion
00:08:28pour former un gouvernement en tout cas par horizon et la majorité présidentielle,
00:08:31mais aussi beaucoup de gens qui seraient aujourd'hui très largement assimilés à l'extrême droite.
00:08:37Donc s'il a voulu aller là, qu'est-ce qu'il veut faire ?
00:08:41Un gouvernement d'union nationale étendu à tout le monde ?
00:08:44En tout cas autre point intéressant aussi pendant cet hommage,
00:08:49c'est l'absence aussi de représentants de certains pays africains,
00:08:52notamment du Niger, du Mali et également de l'Algérie,
00:08:55qui bien sûr n'ont envoyé aucun dirigeant, aucun représentant lors de cet hommage.
00:09:00Donc ça montre aussi les tensions qu'il y a avec certains pays africains.
00:09:04Pour l'Algérie, les relations diplomatiques sont très compromises
00:09:07depuis la reconnaissance par Emmanuel Macron cet été de la souveraineté marocaine sur le Sahara.
00:09:12Ça c'est un game changer en fait de la politique diplomatique française
00:09:16et il va aller je pense, pas au bras de fer,
00:09:20mais il a posé des limites pour la première fois à l'Algérie,
00:09:22ce qui a été demandé depuis longtemps par beaucoup d'intervenants politiques
00:09:25et notamment par Edouard Philippe lors du débat sur l'immigration,
00:09:28puisque Edouard Philippe voulait remettre en cause les accords de 1968.
00:09:31Là Macron a fait preuve quand même cet été d'un certain courage,
00:09:33mais il a aussi profité du contexte des Jeux Olympiques
00:09:36pour faire passer un certain nombre de choses qui ne nous auraient peut-être pas fait face.
00:09:39L'Algérie qui refuse de récupérer certains de ses ressortissants,
00:09:42notamment ceux qui sont sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français.
00:09:47Absolument, Emmanuel Macron a joué un jeu de dupes avec l'Algérie
00:09:52depuis le début de son mandat.
00:09:53On se souvient qu'il avait dit que c'était un crime contre l'humanité au départ.
00:09:56Ensuite, il croise 18 cadres algériens pour leur expliquer
00:10:03que l'Algérie sans la France, ça n'existe pas.
00:10:07Les propos qu'avait tenus même Éric Zemmour.
00:10:09Il parle du régime algérien comme d'un régime politicaro-religieux
00:10:15qui n'émancipera jamais le peuple algérien.
00:10:18Ensuite, il se fond un peu la tête avec M. Théboune.
00:10:21Ensuite, Mme Elisabeth Borne y retourne avec une délégation de 45 personnes
00:10:27après la crise en Ukraine.
00:10:30Et là, il vient d'annoncer son soutien à la marocainité du Sahara occidental.
00:10:37Et dans le même temps, les relations diplomatiques sont rompues
00:10:41puisque l'ambassadeur d'Algérie parle en France est rappelé.
00:10:45Donc, il y a un jeu qui se termine de cette façon.
00:10:49Mais en même temps, comme disait M. Théboune,
00:10:51c'est un mal pour un bien puisque l'Algérie n'a jamais respecté
00:10:58les équilibres géopolitiques.
00:11:01Ce traité franco-algérien de décembre 1968 contient une clause de non-dénonciation,
00:11:07ce qui a rendu impossible la délivrance des laissés-passer consulaires.
00:11:11Il a fallu le dénoncer, ce n'a pas été le cas.
00:11:14Et maintenant, ce sera encore plus compliqué, vu l'état actuel des choses.
00:11:17Pour se débriefer, il faut qu'on avance et qu'on aborde d'autres sujets.
00:11:21Mais lors des différents hommages précédents,
00:11:24il y avait eu une quinzaine de dirigeants africains.
00:11:27Cette fois-ci, il n'y en avait que six.
00:11:29Cela montre la tension qu'il y a avec certains pays africains.
00:11:32On va continuer, si vous le voulez bien, à évoquer un autre sujet
00:11:35puisqu'il y a eu une nouvelle agression contre des policiers, cette fois-ci à Lorient.
00:11:38Ce dimanche, trois agents de police venus interrompre un barbecue sauvage
00:11:41ont été la cible de crachats, d'insultes et de coups.
00:11:45Les individus se sont rebellés au moment de leur interpellation.
00:11:48Repartage sur place de Mickaël Chailloux.
00:11:50L'intervention pour nuisance sonore date de dimanche soir
00:11:54dans cette cité de Hennebon, en agglomération de Lorient.
00:11:57Le ton monte, coup de pied, coup de poing en direction des trois policiers
00:12:01qui bénéficient respectivement de cinq, trois et deux jours
00:12:05d'interruption temporaire de travail.
00:12:07Stupeur dans les rangs des fonctionnaires lorientais
00:12:10qui alertent via leur syndicat.
00:12:12L'uniforme ne fait plus peur, surtout pour des individus qui sont au-dessus des lois.
00:12:16Là, il n'y a plus de soucis pour eux. La violence, il n'y a pas de problème.
00:12:19Les sanctions pénales ne sont pas assez fermes.
00:12:21On a un code pénal, on a des individus qui ont des rappels à la loi,
00:12:24des rappels à la loi, des rappels à la loi.
00:12:26On les retrouve tous les jours dans les commissariats et ça ne les décourage pas.
00:12:30Le phénomène n'est pas nouveau dans les grandes agglomérations,
00:12:33mais ils toussent aujourd'hui de la même façon des villes moyennes
00:12:36comme Lorient, 60 000 habitants.
00:12:38La réponse pénale est au cœur de cette problématique, selon cet ancien magistrat.
00:12:43Je ne dis pas que les délinquants n'ont plus peur, je dis qu'ils ont de moins en moins peur.
00:12:46Je dis que la justice est de moins en moins ferme, sévère,
00:12:50à l'égard des formes les plus inacceptables de délinquance ou de criminalité,
00:12:56les formes les plus inacceptables de la délinquance, ce sont les violences.
00:13:00Ce sont les violences de surcroît quand elles touchent naturellement
00:13:05ceux qui sont chargés de nous protéger et qui tous les jours risquent leur vie.
00:13:09Les policiers, les gendarmes.
00:13:10À Lorient, les autorités font savoir que depuis sept mois,
00:13:14les violences envers les personnes dépositaires de l'autorité publique sont en baisse de 30%.
00:13:19Par ailleurs, un des auteurs des coups contre les policiers dans le quartier Kérioué
00:13:23a été condamné en comparaison immédiate, mardi, à 14 mois de prison ferme.
00:13:30Et pour en parler, nous sommes avec Eric Henry, délégué national du syndicat de police Allianz.
00:13:35Bonjour, merci beaucoup M. Henry d'être avec nous en direct dans Midi News été.
00:13:41On va tenter d'élargir le débat au-delà de ce qui s'est passé à Lorient.
00:13:45Il y a eu différentes agressions ces derniers jours concernant des forces de l'ordre.
00:13:50Est-ce qu'on peut dire aujourd'hui que l'uniforme ne fait plus peur ?
00:13:54Merci de votre invitation.
00:13:56Effectivement, vous savez, moi j'ai 26 ans de police.
00:13:59Il y a 26 ans déjà, l'uniforme ne faisait plus trop peur.
00:14:03Un petit peu.
00:14:04Mais ça n'était pas le cas pour celles et ceux qui font de la criminalité ou de la délinquance un mode de vie.
00:14:10Depuis, ça n'a fait qu'augmenter.
00:14:12Effectivement, on peut dire que ces gens-là, ces individus, n'ont plus peur du tout de l'uniforme.
00:14:18N'ont plus peur de la police, n'ont plus peur de ce qui est régalien et notamment de la justice.
00:14:22Parce que votre reportage est éloquent.
00:14:25Le reportage, le témoignage de l'ancien magistrat est également éloquent.
00:14:30Et je dirais même que ça rejoint malheureusement la position d'Alliance depuis quelques années.
00:14:36Alliance Police Nationale avait encore eu malheureusement le tort d'avoir raison trop tôt.
00:14:41En disant sans réponse pénale, ferme, rapide, forte.
00:14:46Eh bien, l'impunité va continuer à augmenter, à galoper et va s'étendre partout sur le territoire national.
00:14:53Et c'est le cas malheureusement.
00:14:55Vous prenez l'exemple de l'Orient.
00:14:57On a eu six agressions violentes de mes collègues entre janvier et le 15 août.
00:15:01Vous venez de rappeler cette dernière.
00:15:04Mais je peux aussi en parallèle vous parler de l'agression aussi qui a eu lieu avant-hier à Bordeaux
00:15:08de notre collègue de la BAC qui a été victime de coups de pique-en-fer à l'arrière du crâne.
00:15:14Nos collègues aussi hors service de la BAC départementale 93 qui ont été pris à partie en rentrant chez eux et qui ont été violemment agressés.
00:15:22Alliance Police Nationale d'ailleurs, vous l'avez vu, a communiqué à chaque fois pour dénoncer cela.
00:15:27Alors vous savez, moi je vais vous dire même.
00:15:29Le 29 novembre 2023, notre secrétaire général, Fabien Vandelmerich, avait écrit une lettre ouverte
00:15:35appelant au redressement national et au choc de l'autorité.
00:15:38Ce n'est pas simplement qu'un concept global, c'est une nécessité, c'est vital pour la cohésion nationale.
00:15:43Et si on n'a pas cette autorité, si on n'envoie pas des messages fermes pour lutter contre ces criminels,
00:15:50pour justement les mettre en difficulté, on n'y arrivera pas.
00:15:54Vous parlez de la sanction pénale qui doit être plus ferme effectivement à l'encontre de ces agresseurs.
00:15:59On l'a vu pendant les Jeux Olympiques, notamment que la présence policière en masse fonctionne également
00:16:06pour réduire bien sûr cette délinquance et ces crimes.
00:16:10Est-ce qu'aujourd'hui aussi, c'est l'un des messages que votre syndicat partage ?
00:16:13C'est-à-dire qu'il faut renforcer les effectifs de police ?
00:16:17Alors, les Jeux Olympiques sont une parenthèse, une parenthèse enchantée.
00:16:21Il y avait effectivement un policier gendarme tous les 10 centimètres carrés, j'exagère à peine.
00:16:25Il y avait vraiment une bulle sécuritaire autour de ces Jeux, autour des sites olympiques.
00:16:30D'ailleurs, un exemple frappant, ce sont les témoignages des femmes qui disaient qu'elles pouvaient sortir en tout lieu,
00:16:35en tout temps, partout, sans se sentir en insécurité.
00:16:38Alors oui, il faut augmenter le maillage territorial, la densité de collègues,
00:16:43mais je dirais que c'est aussi révélateur d'un problème sociétal.
00:16:48C'est-à-dire que sans nous, sans les forces de l'ordre qui sont toujours en première ligne,
00:16:52qui sont là pour protéger la société et les citoyens, rien ne peut se faire.
00:16:57Et il y a des exemples nombreux, le 14 juillet, la fête de la Saint-Sylvestre et d'autres,
00:17:05où s'il n'y a pas de dispositif de sécurité maximisé, rien ne peut se faire tranquillement dans l'autre pays.
00:17:11Alors oui, il faut un continuum institutionnel au-delà de la police, au-delà du maillage territorial,
00:17:17qui est bien sûr fondamental, c'est la réponse pénale, mais c'est aussi une réponse politique.
00:17:21C'est un projet de société, qu'est-ce qu'on veut pour demain ?
00:17:24Et si vous permettez aussi, vous savez que l'Alliance Police Nationale,
00:17:29c'est un leitmotiv pour nos organisations, la protection pénale.
00:17:34C'est un leitmotiv pour la protection pénale, parce qu'en 2023,
00:17:39on a eu 15 250 collègues blessés, dont 5000 par une tierce personne.
00:17:44Ça veut dire 5000 par une tierce personne, c'est-à-dire 15 par jour.
00:17:48En augmentation par rapport aux années précédentes, on était à 12 600.
00:17:52Et l'impact psychologique est énorme, pour mes collègues,
00:17:57mais aussi pour leur environnement familial, pour leurs proches.
00:18:00On a eu quand même en 2023, quasiment 12 000 consultations
00:18:04auprès du service de soutien opérationnel de la police nationale, le fameux SSPO,
00:18:09avec des accompagnements aussi, 2000 accompagnements par la mission des blessés.
00:18:14Donc tout ça, c'est à prendre en compte, c'est un ensemble.
00:18:17La police ne peut pas guérir de tous les maux.
00:18:19On joue notre rôle pleinement à l'encore.
00:18:21Tout ce qu'on fait, on le démontre au quotidien.
00:18:23Merci en tout cas, Éric Henry, délégué national du syndicat de police Alliance,
00:18:27d'avoir été avec nous en direct.
00:18:28On va marquer une courte page de publicité.
00:18:31Juste après, on évoquera la situation au Proche-Orient,
00:18:33où c'est un jour important, un jour de négociation.
00:18:35A tout de suite.
00:18:41Il est presque 13h.
00:18:43Midi News était, ça continue.
00:18:45Merci beaucoup d'être avec nous et soyez les bienvenus.
00:18:47Si vous venez de nous rejoindre, on va continuer, bien évidemment,
00:18:49à décrypter toute l'actualité du jour, et notamment ce jour très important,
00:18:53jour de négociation au Proche-Orient.
00:18:56Mais avant, c'est le journal d'Adrien Spiteri.
00:18:58Bonjour Adrien.
00:18:59Bonjour Mickaël et bonjour à tous.
00:19:01Deux pilotes d'un avion Rafale ont perdu la vie hier en Lorraine.
00:19:04Il s'agit d'un instructeur et de son élève.
00:19:06Conséquence d'une collision avec un autre Rafale.
00:19:09L'accident a eu lieu au retour d'une mission de ravitaillement en Allemagne.
00:19:13Goûtez Éric B.
00:19:15Une manœuvre qui a coûté la vie à deux pilotes.
00:19:18Le capitaine Sébastien Mabir, instructeur, effectua un entraînement
00:19:22avec le lieutenant Mathis Laurent, pilote stagiaire.
00:19:25A bord de leur avion de chasse Rafale,
00:19:27ils survolaient une zone boisée en Meurthe-et-Moselle, près de Nancy.
00:19:30L'instructeur et son élève sont entrés en collision avec un deuxième Rafale,
00:19:34un appareil semblable à celui-ci.
00:19:37Le pilote du second avion est parvenu à s'éjecter sain et sauf.
00:19:41Après le crash, 54 pompiers et 200 gendarmes ont été mobilisés.
00:19:46Il a fallu plusieurs heures de recherche pour trouver à la fois l'avion
00:19:49et surtout les corps des deux pilotes.
00:19:50Ils ont été trouvés tard dans la soirée.
00:19:52Je pense que c'était à peu près 22 heures.
00:19:54C'est le président de la République qui, de manière exceptionnelle,
00:19:56a fait l'annonce de la découverte des corps et de la mort de ces deux pilotes.
00:20:00Emmanuel Macron a donc été le premier à donner le nom des deux pilotes décédés.
00:20:04Nous apprenons avec tristesse les décès du capitaine Sébastien Mabir
00:20:07et du lieutenant Mathis Laurent,
00:20:09lors d'un accident aérien en mission d'entraînement en Rafale.
00:20:12La nation partage la peine de leur famille et frères d'armes
00:20:15de la base aérienne 113 de Saint-Dizier.
00:20:17Le ministre des armées Sébastien Lecornu a également rendu hommage
00:20:21aux deux militaires en présentant ses condoléances à leur famille et à leurs proches.
00:20:25Les accidents impliquant des Rafales sont relativement rares.
00:20:28Un appareil s'est écrasé en Corrèze en 2007, tuant son pilote.
00:20:32Et deux autres se sont percutés au large de Perpignan en 2009, faisant un mort.
00:20:38Ugoé, Mohamed, Abdallah, Conta.
00:20:40Ces deux athlètes français sont vivement à critiquer
00:20:43après leur participation aux Jeux Olympiques
00:20:45en cause des propos haineux tenus sur les réseaux sociaux avant la compétition.
00:20:49Les fédérations doivent-elles mieux anticiper ces polémiques
00:20:52et sanctionner les sportifs en amont ?
00:20:55Reportage de Chloé Tarka, Bamba Gay et Juliette Sanat.
00:20:59Propos injurieux, à caractère raciste ou homophobe,
00:21:03les fédérations devraient-elles se montrer plus attentives
00:21:06aux propos tenus par leurs athlètes dans le passé ?
00:21:09Je pense qu'il faudrait mieux qu'ils soient mieux encadrés
00:21:12et filtrer un peu leurs pensées sur les réseaux sociaux,
00:21:17ce qu'ils divulguent.
00:21:19Je pense que déjà les athlètes devraient être encadrés
00:21:22par des personnes pour gérer leur communication,
00:21:25qu'ils ne puissent pas dire n'importe quoi sur les réseaux sociaux.
00:21:28Je pense que oui, ce serait une bonne chose de vérifier leurs comptes.
00:21:32C'est sur le réseau X que des internautes ont réussi
00:21:35à retrouver des publications problématiques du sportif Mohamed Abdallah Kounta,
00:21:40postées entre 2021 et août 2024.
00:21:43Selon ce spécialiste du sport,
00:21:45l'important n'est pas de filtrer les réseaux sociaux des sportifs,
00:21:48mais bien de les former en amont sur les conséquences de telles publications.
00:21:52Ça passe forcément par de l'information,
00:21:55au niveau des fédérations, au niveau des clubs,
00:21:58voire de la formation.
00:22:00Tous ces sportifs que l'on retrouve dans les équipes de France
00:22:04sont passés forcément par les centres de formation,
00:22:06des académies, à l'INSEP ou dans les pôles France.
00:22:09Donc forcément ça passe à ce niveau-là,
00:22:11et ils doivent être conscients de cela.
00:22:13Après, s'ils prennent le risque de s'exposer,
00:22:16ils doivent accepter aussi les sanctions qui peuvent suivre.
00:22:19Les propos de Mohamed Abdallah Kounta
00:22:21ont conduit à sa suspension par la Fédération française d'athlétisme.
00:22:25En plus de poursuites pénales,
00:22:27il risque jusqu'à la radiation définitive de sa discipline.
00:22:31Direction le Royaume-Uni à présent,
00:22:33où après les émeutes, les condamnations se poursuivent dans le pays.
00:22:37Le gouvernement britannique avait promis
00:22:39de retrouver les auteurs des violences.
00:22:41Dizaines de personnes, dont des mineurs, ont déjà été inculpées.
00:22:44Malgré un retour au calme, le pays reste en état d'alerte.
00:22:47Les précisions de Sarah Ménaille, correspondante à Londres pour CNews.
00:22:51Kirstar Meur et le gouvernement travailliste
00:22:54avaient promis une réponse ferme et une justice rapide.
00:22:57Promesses tenues pour l'instant,
00:22:59puisque ce sont plus de 900 personnes
00:23:01qui ont été arrêtées suite aux émeutes.
00:23:03450 d'entre elles ont été inculpées.
00:23:06Un homme de 58 ans a notamment écopé de 3 ans d'emprisonnement
00:23:10pour avoir participé à des émeutes du côté de Southport,
00:23:13là où tout avait commencé.
00:23:15Il avait frappé notamment un policier.
00:23:17Les premières condamnations sont aussi tombées
00:23:19pour les délises en ligne.
00:23:21Deux hommes ont par exemple été condamnés
00:23:23suite à leur poste publié sur les réseaux sociaux.
00:23:25L'un du côté de Leeds a été condamné à 20 mois de prison
00:23:29pour avoir appelé sur Facebook à fomenter une attaque
00:23:32contre un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile.
00:23:34Un autre, du côté de Northampton,
00:23:36toujours dans le nord du pays,
00:23:38a été condamné à une peine bien plus lourde,
00:23:403 ans et 2 mois d'emprisonnement
00:23:42pour des tweets publiés le 7 août dernier
00:23:45appelant là aussi à attaquer des hôtels
00:23:47hébergeant des demandeurs d'asile.
00:23:49Pour ce qui est des profils de ces émeutiers,
00:23:51généralement plutôt des milieux blancs,
00:23:54assez défavorisés du nord de l'Angleterre
00:23:56et des âges très différents, de 12 à 69 ans,
00:23:59donc des très jeunes également.
00:24:01Deux garçons de 12 ans ont été arrêtés.
00:24:04Pour ce qui est de la situation aujourd'hui
00:24:06dans les rues du Royaume-Uni,
00:24:08le 10 Downing Street s'est félicité cette semaine
00:24:10d'un retour au calme, d'une désescalade.
00:24:12Mais le Premier ministre britannique a indiqué
00:24:15rester tout de même en état d'alerte.
00:24:18En Grèce à présent, les pompiers restent mobilisés.
00:24:21Les soldats du feu se battent toujours
00:24:23contre de violents incendies.
00:24:25Ils ont causé de nombreux dégâts au nord-est d'Athènes.
00:24:27Mais la situation s'améliore
00:24:29puisqu'il n'y a plus aucun front actif.
00:24:31Les détails avec François-Xavier Frelon.
00:24:34En attendant, les principaux foyers au nord-est d'Athènes
00:24:37sont désormais maîtrisés.
00:24:39Mais les vents soufflent très fort depuis hier après-midi à nouveau.
00:24:43Et toute une partie du pays reste en alerte rouge.
00:24:47Cela fait crainte évidemment de nouveaux départs de feux.
00:24:50Le bilan, vous le savez, est d'ores et déjà désastreux.
00:24:5310 000 hectares de forêts calcinés en 3 jours
00:24:57du côté d'Athènes.
00:24:59Et comme les incendies se répètent chaque année,
00:25:01c'est 37% du parc forestier autour de la capitale grecque
00:25:05qui serait parti en fumée dans les 10 dernières années
00:25:08selon l'Observatoire national d'Athènes.
00:25:12Conscient des dégâts matériels,
00:25:14le gouvernement a mis en place une plateforme d'aide financière
00:25:18pour reconstruire les maisons détruites
00:25:21avec des aides allant jusqu'à 10 000 euros.
00:25:23Mais tout cela n'est évidemment pas suffisant
00:25:26pour les Grecs qui veulent en plus des responsables.
00:25:28La crise climatique, la sécheresse n'expliquent pas tout.
00:25:31Le mauvais entretien des forêts,
00:25:33le manque de planification des risques sont pointés du doigt.
00:25:36Et évidemment, le gouvernement en particulier.
00:25:39Alors ajoutez à cela une série de tremblements de terre
00:25:42ces derniers jours un peu partout en Grèce
00:25:44et de sérieuses pénuries d'eau,
00:25:47partout notamment sur les îles du côté des Cyclades.
00:25:49Vous voyez, c'est la totale
00:25:51et le paradis est un petit peu en train de se transformer en enfer.
00:25:55Ce n'est plus vraiment la carte postale ici en Grèce.
00:25:57Faut-il s'inquiéter face à la propagation
00:25:59de la variole du singe en Afrique ?
00:26:01Hier, l'Organisation mondiale de la santé
00:26:03a déclenché son plus haut niveau d'alerte mondiale.
00:26:06En un an, les cas ont augmenté de 160%.
00:26:09Mais la situation reste pourtant moins alarmante
00:26:11que lors de la pandémie de Covid-19.
00:26:13Explication avec Félix Perolas.
00:26:15L'Organisation mondiale de la santé
00:26:17a déclenché son plus haut niveau d'alerte mondiale.
00:26:20Le comité d'urgence s'est réuni
00:26:23et m'a fait savoir qu'à son avis,
00:26:25la situation constitue une urgence de santé publique
00:26:27de portée internationale.
00:26:31J'ai accepté cet avis.
00:26:33La variole du singe est une maladie virale
00:26:36qui se transmet de l'animal à l'homme
00:26:38mais également par contact physique
00:26:40avec une personne contaminée.
00:26:42Les symptômes sont nombreux.
00:26:44C'est les signes cutanés principalement.
00:26:46Ça ressemble à la variole humaine
00:26:48qui est accompagnée de fièvre,
00:26:50de tout, de maux de tête,
00:26:52de fatigue,
00:26:54de douleurs musculaires.
00:26:56Mais la situation est loin de celle du Covid-19.
00:26:59La crainte principale d'un retour
00:27:01à une pandémie mondiale
00:27:03n'est quand même pas très importante.
00:27:05Heureusement parce que,
00:27:07déjà il existe une vaccination,
00:27:09parce qu'on s'est détecté très vite
00:27:11et on la connaît cette maladie.
00:27:13La Covid, on ne la connaissait pas à l'époque.
00:27:15On la connaît, on peut la détecter
00:27:17donc facilement isoler les cas
00:27:19et le traitement symptomatique est assez simple
00:27:21et la maladie guérit d'elle-même
00:27:24En 2024, le nombre de cas contaminés
00:27:26par la variole du singe
00:27:28a augmenté de 160%
00:27:30par rapport à l'année précédente.
00:27:33Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:27:35La suite de Mini-News avec vous, Michael.
00:27:37Merci beaucoup, Adrien Spiteri.
00:27:39Et nous allons continuer à décrypter
00:27:41toute l'actualité avec nos invités.
00:27:43Sabrina Medjeber, Amaury Brelet,
00:27:45Gabriel Robin sont toujours avec nous
00:27:47et on accueille le général Clermont.
00:27:49Bonjour mon général.
00:27:51Bonjour mon général du corps aérien.
00:27:53Et avec vous, chers amis,
00:27:55on va décrypter ce qu'il se passe au Proche-Orient
00:27:57puisque c'est le jour J,
00:27:59jour qui peut être un tournant dans cette guerre.
00:28:01Les discussions reprennent à Doha
00:28:03entre Israël, les États-Unis, le Qatar et l'Égypte
00:28:05pour tenter de trouver une solution
00:28:07à ce conflit, apaiser les tensions régionales,
00:28:09obtenir un cessez-le-feu
00:28:11et même la libération des otages.
00:28:13Sauf surprise, aucun représentant
00:28:15du Hamas ne devrait être présent
00:28:17lors de cette réunion.
00:28:19L'égypte souhaite tout simplement
00:28:21l'application du plan Joe Biden.
00:28:23Alors, qu'est-ce exactement ce plan Joe Biden ?
00:28:25Les explications avec notre correspondante
00:28:27sur place à New York, Elisabeth Guedel.
00:28:29C'est le plan en trois phases
00:28:31présenté fin mai par Joe Biden
00:28:33qui doit servir de base à ces nouvelles négociations.
00:28:35Un plan qui prévoit de passer
00:28:37progressivement d'une trêve
00:28:39de six semaines à un cessez-le-feu permanent,
00:28:41qui prévoit le retrait
00:28:43par étape des forces israéliennes
00:28:45de Gaza et puis la libération
00:28:47des otages encore retenus par le Hamas
00:28:49en échange de prisonniers palestiniens
00:28:51détenus par Israël.
00:28:53Selon la Maison-Blanche,
00:28:55le Hamas a accepté ce plan, Israël l'a soutenu,
00:28:57mais après dix semaines
00:28:59et plusieurs séries de négociations,
00:29:01on est bien loin d'un accord.
00:29:03Le New York Times rapportait cette semaine
00:29:05que Benyamin Netanyahou avait ajouté
00:29:07de nouvelles conditions, ce qu'a démenti
00:29:09le premier ministre israélien.
00:29:11Joe Biden et sa vice-présidente
00:29:13Kamala Harris ont été briefés hier
00:29:15par leur conseiller à la Sécurité nationale
00:29:17sur le niveau de tension qui règne
00:29:19au Moyen-Orient, sur le dispositif
00:29:21militaire américain dans la région
00:29:23qui a été renforcé.
00:29:25Les États-Unis, qui sont avec le Qatar
00:29:27et l'Égypte les médiateurs
00:29:29de ces négociations, pèsent tout leur poids
00:29:31avec l'envoi du chef de la CIA
00:29:33William Burns à Doha
00:29:35pour tenter de décrocher un accord.
00:29:37Il n'y a plus de temps à perdre,
00:29:39répète l'administration Biden,
00:29:41persuadée que seule la conclusion
00:29:43d'un cessez-le-feu permettrait
00:29:45d'éloigner les risques d'escalade
00:29:47au Moyen-Orient.
00:29:49Bien sûr qu'il peut annoncer
00:29:51l'issue de ces négociations, ça paraît
00:29:53effectivement très compliqué, mais
00:29:55à l'instant T, c'est très difficile
00:29:57de savoir ce qui va se passer
00:29:59dans ces négociations.
00:30:01Est-ce qu'il faut s'inquiéter
00:30:03de l'absence de la présence
00:30:05de représentants du Hamas en général ?
00:30:07C'est vrai que ça serait plus facile
00:30:09si le Hamas disait
00:30:11qu'à présent on va négocier,
00:30:13on va trouver une solution, mais ce n'est pas du tout
00:30:15la tactique que le Hamas compte suivre.
00:30:17Le Hamas compte continuer à mettre
00:30:19de la pression, y compris sur les négociations.
00:30:21Et c'est de plus en plus compliqué pour le Hamas,
00:30:23c'est que le chef du Hamas aujourd'hui
00:30:25c'est Yair Yassinouar,
00:30:27c'est un homme qui est caché dans la bande de Gaza,
00:30:29dans des tunnels,
00:30:31qui sait très bien qu'il est la scie prioritaire
00:30:33des Israéliens, donc qui par exemple
00:30:35pour communiquer avec son équipe
00:30:37qui est à Doha, est obligé de faire passer
00:30:39un bout de papier par des porteurs
00:30:41parce qu'il a peur de se faire identifier
00:30:43électroniquement par les Israéliens.
00:30:45Donc c'est compliqué
00:30:47dans ces conditions de négociation,
00:30:49c'est d'autant plus compliqué qu'on voit bien que
00:30:51dans la psychologie
00:30:53de Yair Yassinouar,
00:30:55on ne sent pas un homme qui favorise la négociation,
00:30:57on sent plutôt quelqu'un
00:30:59qui va jusqu'au bout. On rappelle que l'objectif
00:31:01de Yair Yassinouar c'est la destruction d'Israël
00:31:03et que pour l'instant
00:31:05toutes ces négociations ont surtout
00:31:07servi à gagner du temps.
00:31:09Le Hamas continue à tirer
00:31:11des roquettes sur la bande de Gaza,
00:31:13il a été militairement
00:31:15amoindri très fortement
00:31:17par une méthode extrêmement
00:31:19brutale pratiquée par les Israéliens,
00:31:21ça je pense que tout le monde en est d'accord,
00:31:23mais donc aujourd'hui,
00:31:25je ne sais pas si cette réunion qui doit durer deux jours,
00:31:27donc il y a encore aujourd'hui
00:31:29une autre journée demain, si c'est la réunion
00:31:31de la dernière chance, probablement pas.
00:31:33Ce plan il est sur la table depuis maintenant
00:31:35dix semaines, il faut qu'il y ait
00:31:37un plan, parce qu'il faut qu'il y ait une possibilité
00:31:39de sortie dans une solution politique
00:31:41et diplomatique, mais il y a deux choses
00:31:43en ce moment qui sont en train de se mettre
00:31:45en place, c'est la
00:31:47pression sur la négociation et malgré
00:31:49tout la mise en place d'une réponse militaire,
00:31:51parce qu'autant du côté américain, on a vu
00:31:53qu'il y avait une réunion autour du
00:31:55président Biden, du conseil de sécurité
00:31:57pour qu'on explique au président
00:31:59la situation sur le terrain, et de la même manière
00:32:01du côté des
00:32:03alliés de l'Iran, il y a eu une réunion hier
00:32:05dans laquelle il y avait l'Iran, le Hezbollah,
00:32:07les Houthis,
00:32:09les milices pro-iraniennes, qui également
00:32:11se sont réunies pour
00:32:13discuter de la façon de coordonner
00:32:15une riposte, donc on a envie
00:32:17de dire aujourd'hui, plus que jamais,
00:32:19tout est possible et c'est évidemment que
00:32:21personne ne souhaite, je ne terminerai pas ça,
00:32:23c'est ça le grand paradoxe, c'est que personne
00:32:25ne souhaite de l'embrasement, un embrasement
00:32:27en réalité il n'arrange personne. Personne ne souhaite
00:32:29l'embrasement, et en même temps quand on analyse
00:32:31la situation, on a la sensation que personne
00:32:33ne souhaite négocier ou en tout cas
00:32:35se plier à ce fameux plan
00:32:37Joe Biden, on l'a vu
00:32:39dans ce sujet, certains évoquent que
00:32:41Benyamin Netanyahou aurait voulu
00:32:43ajouter des conditions supplémentaires,
00:32:45le Premier ministre israélien a démenti,
00:32:47de l'autre côté le Hamas ne se présente pas
00:32:49à ces négociations, ou ne devrait pas
00:32:51se présenter à ces négociations, on a l'impression
00:32:53que l'issue paraît compliquée,
00:32:55effectivement. Amaury Brelet
00:32:57peut-être un petit mot là-dessus ? Oui, déjà on peut
00:32:59s'étonner positivement que les négociations reprennent,
00:33:01surtout après l'assassinat ciblé de
00:33:03Ismail Danyé, dont on pensait qu'il allait mettre
00:33:05fin au moins temporairement, sinon
00:33:07définitivement au pourparler.
00:33:09Après, on a évoqué les
00:33:11demandes supplémentaires rapportées par la presse
00:33:13de Benyamin Netanyahou,
00:33:15il y a aussi la politique
00:33:17du chaud et du froid soufflée par
00:33:19le Hamas depuis le début du conflit
00:33:21qui n'a cessé de pratiquer le chantage
00:33:23aux otages, de pratiquer la surenchère dans les
00:33:25négociations, et
00:33:27on aboutit à cette situation
00:33:29de statu quo aujourd'hui, même sur la position du plan
00:33:31Biden, on les a vues virées de bord
00:33:33plusieurs fois, avec deux ombres
00:33:35portées au-dessus de ces
00:33:37pourparlers, celles des Etats-Unis en effet,
00:33:39qui sont politiquement faibles, puisque
00:33:41Joe Biden, on l'a vu, n'est même pas capable de se représenter,
00:33:43mais qui ont renforcé leur présence
00:33:45militaire massivement
00:33:47dans la région, et puis l'ombre de
00:33:49l'Iran qui menace depuis déjà
00:33:51plus d'une semaine d'une réplique
00:33:53militaire, à quelle échelle on ne sait pas,
00:33:55mais qui influenceront les Etats-Unis et l'Iran
00:33:57sur l'avenir des négociations. Mais est-ce qu'aujourd'hui,
00:33:59cette pression internationale,
00:34:01est-ce qu'elle est suffisante pour faire plier
00:34:03les partis qui vont s'asseoir à cette table
00:34:05et leur dire, ça suffit, on arrête
00:34:07désormais, il faut une trêve, il faut
00:34:09la libération des otages ?
00:34:11Je ne pense pas.
00:34:13Gabriel Romain. Concernant l'Iran,
00:34:15on a quand même eu des éléments
00:34:17de réponse dans la nuit du 13 au 14 avril
00:34:19avec Promesse honnête,
00:34:21on voit que ça a été une opération en
00:34:23limite teinte. La plupart
00:34:25des missiles
00:34:27et des drones envoyés par l'Iran
00:34:29ont été interceptés par Israël.
00:34:31L'Iran
00:34:33avait prévenu à l'avance
00:34:35d'une riposte qui était en réalité symbolique
00:34:37pour garder la face
00:34:39vis-à-vis de ses partenaires et de ses alliés
00:34:41dans la région, c'est-à-dire le Hezbollah et les Houthis.
00:34:43Donc,
00:34:45on ne sent pas quand même du côté iranien
00:34:47la volonté d'une montée en tension,
00:34:49ni la capacité d'une montée en tension pour l'instant.
00:34:51C'est peut-être possible,
00:34:53on ne sait pas. En revanche,
00:34:55je crois qu'il faut
00:34:57qu'il y ait un plan et que le plan Biden
00:34:59est assez raisonnable. D'ailleurs,
00:35:01Israël l'avait accepté au départ.
00:35:05Il propose une possibilité
00:35:07de sortie de crise, de sortie
00:35:09en tout cas d'un conflit très dur
00:35:11qui est trop coûteux en vie humaine,
00:35:13mais qui est même coûteux politiquement pour Israël dans la région
00:35:15vis-à-vis de leurs alliés
00:35:17aussi et des signataires,
00:35:19notamment des pays co-signataires des accords d'Abraham,
00:35:21parmi lesquels
00:35:23vous avez notamment l'Arabie Saoudite
00:35:25et les Émirats Arabes Unis qui, eux,
00:35:27essayent de faire un petit peu de tampon
00:35:29dans la région entre
00:35:31Israël
00:35:33et l'opinion publique musulmane.
00:35:35Donc, la sortie de crise,
00:35:37elle est extrêmement difficile et en même temps, Israël doit
00:35:39remplir ses objectifs de guerre. Et parmi
00:35:41ses objectifs de guerre, vous avez la destruction
00:35:43évidemment du Hamas et la pacification
00:35:45de la zone, mais vous avez aussi
00:35:47peut-être la destruction
00:35:49de l'US Bola ou en tout cas
00:35:51de son affaiblissement durable.
00:35:53Et il y a aussi une chose qui est très
00:35:55intéressante, c'est qu'effectivement le résultat
00:35:57de ces négociations,
00:35:59l'Iran, ou en tout cas les dirigeants iraniens
00:36:01l'attendent avec impatience
00:36:03puisqu'ils ont quasiment lié
00:36:05en général leurs ripostes, leurs fameuses
00:36:07ripostes qu'on attendait et qu'on pensait
00:36:09imminentes d'ailleurs et qui tardent
00:36:11à venir, et c'est tant mieux d'ailleurs,
00:36:13mais effectivement qu'ils tardent à venir et
00:36:15qu'ils le disent, on attend de voir
00:36:17ce qu'il va se passer lors de ces négociations
00:36:19pour savoir comment l'on riposte face
00:36:21à Israël qui, on le rappelle bien sûr,
00:36:23a mené une offensive militaire
00:36:25sur le sol iranien à Téhéran pour tuer
00:36:27Ismail Hanieh, l'ancien chef du Hamas.
00:36:29Le jeu de l'Iran est compliqué
00:36:31et l'Iran est un pays
00:36:33dont les dirigeants sont fragiles. On sait
00:36:35très bien qu'ils sont de moins en moins soutenus par la base
00:36:37donc on est dans un jeu de
00:36:39riposte contre riposte. C'est vrai
00:36:41que l'Iran a forcément besoin de
00:36:43jouer la face face à l'humiliation
00:36:45qui a été subie à Téhéran et devrait
00:36:47faire une riposte, peut-être de l'ampleur
00:36:49de celle du 13 avril, peut-être supérieure
00:36:51mais dans ce cas-là, elle s'attend
00:36:53à une contre-riposte des
00:36:55Israéliens et cet échange de riposte contre
00:36:57riposte qui peut déclencher
00:36:59l'embrasement. Il semblerait plus utile
00:37:01et intelligent de la part de l'Iran d'actionner les
00:37:03proxys et en particulier un proxy qui est fondamental
00:37:05dans la région, c'est le Hezbollah.
00:37:07Il n'y aura pas de sécurité pour Israël
00:37:09tant qu'il n'y aura un Hezbollah aussi agressif
00:37:11sur la frontière d'Israël. Il me semble
00:37:13que la vraie question, au-delà de l'Iran,
00:37:15personne ne veut une guerre directe avec l'Iran
00:37:17pour plein de régions géopolitiques.
00:37:19Par contre, un conflit limité
00:37:21mais d'ampleur entre
00:37:23Israël et le Hezbollah, c'est possible à l'occasion
00:37:25de cette crise. Et c'est qu'ensuite
00:37:27éventuellement qu'on pourra revenir
00:37:29à la question des négociations. Mais dernier
00:37:31point quand même pour rappeler, la pression
00:37:33que subit Benjamin Netanyahou
00:37:35en Israël sur la question des
00:37:37otages, elle est majeure.
00:37:39C'est devenu une affaire d'État dont les Israéliens partent
00:37:41tous les jours. Une centaine d'otages
00:37:43toujours entre la main du Hamas, dont des enfants,
00:37:45dont des femmes, dont des personnes âgées.
00:37:47Et tout ça, c'est insupportable pour la population Israële.
00:37:49Mais supposons que le plan se mette en marche.
00:37:51Tout d'un coup, on libère une trentaine d'otages.
00:37:53Il en reste 70. On en libère 20 de plus.
00:37:55Il en reste 30. Donc cette monnaie,
00:37:57ce poids psychologique
00:37:59des otages, il est majeur.
00:38:01Et c'est vraiment ce qui marque
00:38:03l'opération du 7 octobre.
00:38:05Au-delà du massacre des 1200 personnes,
00:38:07c'est ce prélèvement d'otages qui est
00:38:09aujourd'hui une arme redoutable contre laquelle
00:38:11Israël n'a pas de réponse.
00:38:13Mais c'est vrai qu'il y a énormément de manifestations en Israël,
00:38:15notamment de la part de familles d'otages
00:38:17qui souhaitent désormais que tous les
00:38:19otages soient libérés, s'ils sont en vie
00:38:21bien sûr, parce que ça aussi c'est une autre
00:38:23question. Mais en tout cas, qu'ils le souhaitent,
00:38:25qu'ils l'exigent, qu'ils demandent au gouvernement de trouver
00:38:27un accord de paix. Et dans le
00:38:29même temps, on a toujours aussi entendu Benyamin Netanyahou
00:38:31dire qu'il avait pour mission
00:38:33d'éradiquer le Hamas, tous les
00:38:35membres du Hamas. Est-ce que cette mission
00:38:37aujourd'hui paraît compliquée ?
00:38:39On le sait, ils arrivent à...
00:38:41On peut prendre l'exemple de Yéya Sinwar,
00:38:43mais ils arrivent toujours à se cacher dans ces tunnels
00:38:45et c'est une mission très complexe d'éradiquer
00:38:47le Hamas. C'est une mission carrément
00:38:49impossible. On peut détruire
00:38:51des combattants, on ne peut pas éradiquer
00:38:53une idéologie. Pour un combattant qui tombe,
00:38:55il y a un combattant qui sève
00:38:57dans la bande de Gaza, on le sait. Donc la question c'est de reprendre
00:38:59le contrôle de la bande de Gaza
00:39:01en diminuant la capacité de nuisance
00:39:03du Hamas et en mettant en place un système
00:39:05qui fait que les Israéliens
00:39:07ne se trouvent pas dans la situation qu'ils ont connu
00:39:09depuis dix ans. C'est-à-dire qu'ils
00:39:11mettent un mur, ils mettent un dôme
00:39:13de fer au-dessus de la tête et puis ils interceptent
00:39:15les missiles qu'on leur tire dessus. Pour qu'ils soient en sécurité,
00:39:17il ne faut plus qu'il n'y ait plus de missiles et de roquettes
00:39:19qui partent de la bande de Gaza.
00:39:21Quel rôle a la France à jouer
00:39:23dans ces négociations et dans cette
00:39:25situation au Proche-Orient ? Stéphane Séjournet, ministre des Affaires
00:39:27étrangères, est aujourd'hui à Beyrouth,
00:39:29au Liban. Il va s'entretenir avec différents
00:39:31dirigeants libanais.
00:39:33Est-ce que la France a un rôle à jouer, d'ailleurs,
00:39:35dans ce conflit ? Oui, évidemment.
00:39:37Mais le problème, c'est que la France,
00:39:39il y a déjà depuis des années qu'elle a perdu
00:39:41de son influence dans toute la région.
00:39:43Et puis, par ailleurs, la politique
00:39:45menée par Emmanuel Macron depuis le début
00:39:47du conflit, depuis le 7 octobre, est au
00:39:49minimum ambiguë,
00:39:51si ce n'est très contradictoire.
00:39:53Il avait amorcé l'idée d'une fameuse
00:39:55coalition internationale qu'il a lancée en l'air.
00:39:57L'idée est retombée tout de suite au sol sans que
00:39:59personne ne la suive. Ensuite, il a
00:40:01d'abord affiché un soutien quasi
00:40:03inconditionnel à Israël pour ensuite
00:40:05finalement multiplier les coups de pression
00:40:07sur le gouvernement de Benjamin Netanyahou
00:40:09pour lui réclamer un cessez-le-feu
00:40:11systématique. Donc,
00:40:13la position n'est absolument pas claire
00:40:15d'Emmanuel Macron. Et aujourd'hui, on a peine
00:40:17à discerner quel est véritablement le poids
00:40:19de la France pour parler dans les
00:40:21négociations qui ont lieu depuis aujourd'hui. En tout cas,
00:40:23la France n'est pas autour de la table des
00:40:25négociations. Un petit mot là-dessus,
00:40:27Sabrina, peut-être, et
00:40:29on va évoquer un autre sujet. Et puis,
00:40:31on libérera aussi notre cher
00:40:33général, car il est là depuis
00:40:35ce matin, le général Clermont. Donc, c'est vrai
00:40:37qu'on va quand même vous libérer. Mais,
00:40:39effectivement, j'aimerais quand même avoir votre avis sur
00:40:41cette question et notamment le poids
00:40:43de la France dans ce conflit international.
00:40:45Il me semble
00:40:47que le poids de la France est assez léger
00:40:49et que cette situation inextricable
00:40:51du conflit israélo-palestinien
00:40:53relève réellement
00:40:55des interactions du monde
00:40:57arabe, d'un point de vue déjà confessionnel,
00:40:59puisque il y a...
00:41:01Mais même au Liban, parce que Stéphane, ces journées
00:41:03se rend au Liban, on le sait, il y a quand même un lien fort entre
00:41:05le Liban et la France. Même au Liban, vous pensez que la France n'a pas
00:41:07de carte à jouer ?
00:41:09Alors, elle pourrait éventuellement,
00:41:11oui, peut-être,
00:41:13influencer des positions, mais
00:41:15le problème du Liban, c'est que le Hezbollah est un
00:41:17proto-État dans l'État.
00:41:19Et c'est, malheureusement, la petite
00:41:21succursale, ou la grande même
00:41:23succursale de l'Iran, financée à hauteur
00:41:25de centaines de millions de dollars pour
00:41:27justement attaquer Israël,
00:41:29parce que c'est aussi le projet
00:41:31iranien d'éradiquer Israël
00:41:33de la carte. Souvenez-vous les propos du président
00:41:35Hamidinejad en
00:41:372005, lorsqu'il a pris la tête
00:41:39de la République islamique. Donc, c'est
00:41:41une problématique qui est assez
00:41:43inextricable. C'est un embrouillé
00:41:45mini-géopolitique. C'est extrêmement
00:41:47sensible, parce qu'il n'y a pas
00:41:49de conflit direct. Il n'y a
00:41:51simplement que des menaces. Moi, je ne suis pas une spécialiste
00:41:53de la géopolitique,
00:41:55mais lorsque, tout à l'heure,
00:41:57M. Gabriel, dont j'ai oublié le nom,
00:41:59nous rappelait
00:42:01les attaques du 13
00:42:03et 14 avril, suite à une
00:42:05attaque israélienne de la section
00:42:07consulaire de l'ambassade
00:42:09d'Iran à Damas,
00:42:11l'Iran a
00:42:13riposté. Mais là, on a vu une coalition
00:42:15entre les Jordaniens, les Saoudiens,
00:42:17avec les Israéliens. Donc,
00:42:19il y a des ambiguïtés,
00:42:21des fragilités, que seules,
00:42:23malheureusement, qu'ils ne peuvent rien
00:42:25présager, en tout cas, d'un conflit direct,
00:42:27sachant qu'en plus, Ismail Hani a été attaqué
00:42:29à Téhéran. Même Israël a osé
00:42:31tuer
00:42:33le responsable
00:42:35du Hamas au sein de la
00:42:37souveraineté iranienne. Et pour
00:42:39autant, l'Iran n'a pas
00:42:41riposté directement. Donc, je pense que personne n'a
00:42:43envie d'une guerre directe. En revanche,
00:42:45il se peut qu'il y ait des petites attaques
00:42:47radiques un peu partout, notamment dans les
00:42:49ambassades et les consulats.
00:42:51Je vois que vous me faites signe.
00:42:53Très très court. Juste un mot, quand même, sur
00:42:55le poids de la France dans la région.
00:42:57Au sein de la Ligue arabe, la France est en tant
00:42:59que l'Egypte, les Émirats arabes unis.
00:43:01On collabore avec eux
00:43:03sur les questions antiterroristes depuis très longtemps.
00:43:05Israël nous écoute. Il y a beaucoup de
00:43:07franco-israéliens. Il y en avait parmi des otages
00:43:09d'ailleurs. La France essaye de tenir
00:43:11une position qui est complexe, mais
00:43:13elle est écoutée, déjà parce qu'elle est présente avec sa marine
00:43:15partout dans la région.
00:43:17On est même intervenus
00:43:19contre les outils du Yémen.
00:43:21Il ne faut pas dire que la France ne pèse pas.
00:43:23La France pèse, et en Europe, c'est le pays
00:43:25qui pèse le plus. Après,
00:43:27on a, je pense, raison, nous, de nous tenir
00:43:29un petit peu à l'écart des négociations,
00:43:31de laisser la Ligue arabe avec les
00:43:33États-Unis et Israël
00:43:35d'une manière tripartite,
00:43:37mais on discute avec les trois.
00:43:39Les trois intervenants
00:43:41en négociation.
00:43:43Je vais vous garder encore une petite minute.
00:43:45Ça ne vous dérange pas ? Vous pouvez rester encore avec nous
00:43:47pour réagir au rôle
00:43:49de la France dans ces négociations.
00:43:51Certes, la France n'est pas autour de la table,
00:43:53mais on l'a vu avec ce voyage de Stéphane Séjourné
00:43:55au Liban. Est-ce que la France a un rôle
00:43:57à jouer dans ce conflit au Proche-Orient ?
00:43:59Je crois qu'effectivement,
00:44:01la position de la France, même si
00:44:03c'est critiquable de l'extérieur,
00:44:05a intérêt à rester un point
00:44:07d'équilibre,
00:44:09comme elle l'a fait lorsque, d'ailleurs,
00:44:11il y a eu l'attaque du 13 avril.
00:44:13Les forces françaises ont participé à repousser l'attaque
00:44:15de l'Iran. C'est une chose d'être d'une position
00:44:17défensive, c'est une autre d'être d'une position
00:44:19offensive et d'accompagner Israël
00:44:21dans ses ripostes
00:44:23ou de se mettre aux côtés des États-Unis dans les ripostes.
00:44:25On le voit avec les outils. C'est vrai
00:44:27qu'on protège
00:44:29le trafic commercial avec notre
00:44:31frégate, mais on ne fait pas ce que font
00:44:33les Américains et les Britanniques qui font des
00:44:35failles préventives sur le sol du Yémen
00:44:37pour détruire les rampes de lancement
00:44:39des missiles et des roquettes.
00:44:41Cette position, elle est liée
00:44:43à une histoire de la France
00:44:45qui a effectivement des relations avec
00:44:47l'Égypte, avec les Émirats, avec le Qatar,
00:44:49avec des pays qui sont ce qu'ils sont.
00:44:51Mais on a des relations avec tous les pays.
00:44:53La diplomatie existe.
00:44:55La relation
00:44:57avec le Liban est particulière. On a une relation spéciale
00:44:59avec le Liban. Le Liban est pratiquement un état
00:45:01failli dans lequel, finalement, on ne sait pas tellement
00:45:03avec qui il faut discuter. Mais être présent au Liban,
00:45:05ça me paraît nécessaire, ne serait-ce que pour soutenir
00:45:07les chrétiens du Liban qui ont besoin
00:45:09de voir que la France ne les abandonne pas.
00:45:11Position compliquée, mais je préfère une
00:45:13position compliquée de la France en Israël en ce moment
00:45:15plutôt qu'une position qui nous ferait pencher
00:45:17dans les deux camps et qui nous exclurait
00:45:19d'une solution à terme, quelle qu'elle soit.
00:45:21Merci beaucoup, en tout cas, mon général Bruno
00:45:23clairement d'avoir été avec nous et nous avoir
00:45:25apporté cet éclairage. On va pouvoir
00:45:27vous libérer dans quelques instants
00:45:29puisqu'on va marquer une courte page de publicité.
00:45:31On va en profiter, bien sûr,
00:45:33pour que vous puissiez partir.
00:45:35En tout cas, c'est toujours un plaisir d'avoir votre éclairage
00:45:37sur ce conflit au Proche-Orient.
00:45:39Je vous avais promis d'évoquer, effectivement,
00:45:41cette question de cette ONG
00:45:43qui souhaite rendre hommage
00:45:45à Ismail Hani,
00:45:47ancien chef du Hamas tué à Téhéran.
00:45:49On l'évoquera peut-être en fin d'émission
00:45:51tout à l'heure parce que cette ONG est
00:45:53financée par l'Union Européenne
00:45:55et c'est là tout le problème.
00:45:57On l'évoquera peut-être tout à l'heure. En attendant,
00:45:59on va marquer une courte page de publicité
00:46:01et puis on évoquera aussi l'ultra-violence
00:46:03et les jeunes puisque ces dernières heures,
00:46:05il y a eu de nombreux faits
00:46:07qui ont montré finalement que c'est le cas,
00:46:09que les jeunes sont de plus en plus
00:46:11violents. On va tenter de comprendre
00:46:13pourquoi aussi et comment y mettre
00:46:15un frein. A tout de suite.
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00:48:51islamistes en France et dans tous les pays d'Europe, et à commencer par les grandes institutions européennes qui ferment les yeux, qui sont les complices
00:48:59de cette politique. Mais vous savez, la France, elle a aussi par le passé directement
00:49:03financé, comme beaucoup de pays européens, des organisations directement liées au Hamas, au terrorisme du Hamas. On a fini par y mettre fin ces dernières années,
00:49:11notamment parce que les Américains ont dit qu'il fallait arrêter les frais, et puis parce qu'aussi Israël
00:49:17l'a dit et l'a demandé, mais on a financé, nous, directement des organisations liées au Hamas, et on continue en France et en Europe à
00:49:25financer des organisations qui veulent la destruction
00:49:27de l'Occident, qui veulent la destruction de la France. On peut même ajouter, si vous me le permettez, effectivement, ce financement de mars dernier,
00:49:3350 millions d'euros pour l'UNEROI, qui, on le sait, effectivement, est lié...
00:49:39Il y a une enquête, il y a des soupçons, mais qui sont des soupçons très très forts, qui seraient liés donc aux terroristes du Hamas,
00:49:45et pourtant, l'UNEROI qui, donc, continue d'être financé par l'Union Européenne. Vous évoquiez aussi d'autres ONG. Comment ces ONG
00:49:53exploitent finalement des failles ? Est-ce qu'on peut parler de failles, d'ailleurs, de la part de l'Union Européenne ? Gabriel Robin ?
00:49:58Alors, je n'ai pas le détail, là, pour le financement de celle-ci, mais de manière générale, effectivement, ils exploitent des failles, c'est-à-dire que
00:50:04c'est des...
00:50:05L'Union Européenne, en fait, c'est une machine administrative
00:50:09technocratique et bureaucratique d'une
00:50:11complexité inouïe, dans laquelle les plus malins, en fait, sont capables d'aller piocher des financements, et
00:50:16cette association, c'est un exemple parmi des dizaines, comme le disait Amaury,
00:50:20voire parmi des centaines, et de différents types, c'est-à-dire que vous avez ça, mais vous avez aussi
00:50:26des associations et des ONG
00:50:29qui peuvent défendre d'autres causes tout aussi contestables, l'afrocentrisme, le...
00:50:35L'islamophobie...
00:50:37Le CCIS, par exemple...
00:50:39C'est le comité français, enfin, le comité contre l'islamophobie en France, qui a été depuis...
00:50:47Le CCIE.
00:50:48Voilà, qui, depuis le CCIE, avait été aussi, avait reçu aussi des financements de la part de l'Union Européenne.
00:50:54Là, effectivement, c'est extrêmement problématique.
00:50:56Oui, le CCIF, qui était en France, et qui, effectivement, est devenu le CCIE, pour préciser...
00:51:01Qui a été dissous, qui a été dissous par M. Darmanin.
00:51:03Qui s'est reconstitué en Belgique, effectivement, donc...
00:51:06Il y avait Baraka City, aussi, qui était une association, bon, là, qui faisait un petit peu d'humanitaire en Asie, notamment en Birmanie, je crois, si ma mémoire est bonne.
00:51:15Peut-être que ça peut être l'occasion, aussi, avec les nouveaux équilibres au Parlement européen qui sont nés du précédent scrutin,
00:51:22de demander un examen en Europe.
00:51:26Je pense que le gouvernement français, italien ou polonais ne s'y opposeraient pas.
00:51:31Un examen du versement des subventions à des associations.
00:51:35Parce que, quand on voit un hommage à Ismail Hani, ça, c'est profondément scandaleux.
00:51:41C'est quelque chose qui est intolérable.
00:51:43L'Union Européenne n'a pas à financer des associations qui rendent hommage à des terroristes.
00:51:47C'est quelque chose qui devrait être interdit.
00:51:51Et peut-être qu'il faut que les États qui composent l'Union Européenne demandent un audit du versement des subventions.
00:51:57Je pense que c'est quelque chose d'assez réalisable et sur lequel il est possible d'agir.
00:52:01Oui, et autre point à signaler aussi, c'est que cet hommage a lieu, ou devrait avoir lieu, place Sainte-Sophie à Istanbul, en Turquie.
00:52:08Donc, hommage qui serait autorisé, a priori.
00:52:12Et on se souvient, et on se rappelle, bien sûr, que la Turquie bénéficie aussi de fonds européens.
00:52:16Pour d'autres questions, notamment migratoires.
00:52:19Mais, effectivement, là encore, il y a une tolérance de la part de la Turquie qu'il faut souligner.
00:52:24Avec la rétention de djihadistes à Idlib.
00:52:27C'est la raison pour laquelle, entre autres, l'Europe finance la Turquie.
00:52:30Il faut savoir que cette ONG est une ONG turque.
00:52:33Elle s'appelle Alsharp Forum et c'est la section de la jeunesse qui a organisé cet hommage à Ismail Haniye.
00:52:39Mais il n'y a rien de surprenant.
00:52:41Ça fait des années que la Turquie finance l'Union Européenne pour, notamment, propager l'idéologie islamiste.
00:52:49Notamment à travers la grande section, comment dire, théologique milligaurus.
00:52:55Qui est présente dans toute l'Europe.
00:52:57Vous avez également la Qatar Charity qui regroupe 72 ONG présentes à travers toute l'Europe.
00:53:06Et qui finance des associations dites culturelles.
00:53:09Mais qui sont en réalité des associations culturelles.
00:53:12C'est d'ailleurs le problème que nous avons en France par rapport à ces associations.
00:53:15Qui passent sous la coupe de la loi 1901.
00:53:17Alors qu'elles devraient passer sous la houlette de la loi de 1905.
00:53:20Pour bien séparer le fait religieux de l'objectif de l'association.
00:53:25Je vous interromps quelques secondes.
00:53:27On a la sensation qu'aujourd'hui, quelconque ONG qui se dit anti-raciste ou anti-islamophobie.
00:53:35Et qui arrive à l'Union Européenne et qui demande des fonds, les obtient.
00:53:38En fait, ça paraît aussi simple que ça.
00:53:40Les fonds sont étrangers, notamment.
00:53:42C'est la raison pour laquelle, et Amaury le rappelait tout à l'heure.
00:53:46Florence Berger-Blackler en a fait l'inventaire dans son ouvrage Le frérisme et les réseaux.
00:53:51Vous aviez une dernière campagne, par exemple, du Conseil de l'Europe.
00:53:53Avec une femme mi-voilée, mi-dévoilée.
00:53:56C'est la FEMISO.
00:53:57C'est une association frériste, islamiste.
00:54:00Financée notamment par les Turcs et les Qataris.
00:54:02Donc à moi de faire un audit complet sur la viabilité de ces associations.
00:54:08Au regard de nos valeurs ici en Occident.
00:54:11De façon à ne pas déstabiliser nos nations.
00:54:14Au nom de ces concepts un peu fallacieux.
00:54:16Inventés d'ailleurs par les frères musulmans.
00:54:18L'islamophobie, c'est un concept inventé par Hassan Albana.
00:54:21Notamment en 1928.
00:54:23Donc, il n'y aura pas de possibilité, malheureusement.
00:54:26De pouvoir contrer la création de ces associations.
00:54:29Et ce type d'hommage que l'on rend à cette islamiste.
00:54:34Ce terroriste qu'était Ismail Agnès.
00:54:37Mais je rappelle qu'en France, par exemple.
00:54:39Vous avez des relais politiques qui ont exalté les terroristes du Hamas.
00:54:43Comme étant dérésistants.
00:54:44Madame Sophia Chikirou, dans un de ses tweets.
00:54:46A rendu hommage à la martyrologie de Monsieur Agnès.
00:54:50Donc, bon là, elle est convoquée pour apologie du terrorisme.
00:54:53Mais si vous avez aussi une complaisance.
00:54:55Et une complicité des élus français, belges, allemands, espagnols, portugais.
00:55:01Ça va être très compliqué de pouvoir maintenir nos identités.
00:55:05Et faire face à l'islamisme d'où qu'il vienne.
00:55:09Vous parliez d'audit.
00:55:10On peut aussi peut-être envisager de demander aux élus européens.
00:55:14Qu'ils soient responsables aussi.
00:55:16Puisque, effectivement.
00:55:17Vous êtes informé du Qatargate, mon cher Michael.
00:55:21Alors, dites-nous tout.
00:55:22Le Qatargate, c'est un scandale.
00:55:26Qui a touché nombreux des parlementaires européens.
00:55:29Une grecque, Eve Kaili.
00:55:31Un autre italien, Antonio Pangeri.
00:55:34Par rapport, justement, à des éléments de langage.
00:55:37Qui leur a été demandé d'indiquer.
00:55:39Concernant la coupe du monde du Qatar.
00:55:41Et il y a encore des problématiques de blanchiment d'argent.
00:55:44Qui lie le Qatar et le Maroc.
00:55:46Et certains députés européens ont été achetés.
00:55:49Je vous laisserai découvrir ça dans la presse.
00:55:50Parce qu'il y en a pour des heures.
00:55:51Mais il y a aussi une grande corruption.
00:55:53Qui s'opère au sein du parlement européen.
00:55:56Pour pouvoir diffuser ce message.
00:55:57Absolument.
00:55:58Effectivement.
00:55:59Allez, on va enchaîner.
00:56:00A moins que vous ayez peut-être un mot à ajouter, Gabriel Robin.
00:56:02J'ai vu que...
00:56:03Non, non, non.
00:56:04Ecoutez, on peut enchaîner.
00:56:05Je pense que tout a été dit.
00:56:06Tout a été dit.
00:56:07On va pouvoir passer à notre thème suivant.
00:56:09Qui est tout aussi inquiétant, d'ailleurs.
00:56:11Puisqu'on va parler de l'ultra-violence chez les jeunes.
00:56:14Via petite commune non loin d'Agde.
00:56:16Un boulanger et son épouse ont été agressés.
00:56:19Vendredi dernier, à l'Arme Blanche.
00:56:21Il y a quelques jours, vendredi dernier.
00:56:23L'auteur soupçonné est un mineur.
00:56:25Mineur de 15 ans.
00:56:26On va revenir sur cette violente agression avec Dounia Tengour.
00:56:29Et puis, on en reparle juste après.
00:56:32Un couple de boulangers victimes de plusieurs coups de couteau.
00:56:35L'agression a eu lieu le 9 août dernier.
00:56:37À l'aube, dans la commune de Vias, dans l'Hérault.
00:56:40La femme a été touchée à trois reprises.
00:56:42L'homme, lui qui se présentait avec cette plaie, a été placé en soins intensifs.
00:56:47Mais ces jours ne sont pas en danger.
00:56:49L'auteur des coups serait un adolescent âgé de 15 ans.
00:56:54Resté sur place après son acte, il a été interpellé et mis en garde à vue.
00:56:59En ce qui concerne ses motivations,
00:57:01il dit avoir agi par vengeance contre ce boulanger
00:57:04qui aurait, selon ses dires, refusé de lui verser de l'argent
00:57:08dans le cadre d'un contentieux.
00:57:10À l'issue de sa garde à vue, le mineur soupçonné d'être l'auteur des coups
00:57:14a été présenté à un magistrat instructeur
00:57:17qui l'a mis en examen pour des chefs de chantage et tentative d'assassinat.
00:57:22Enfin, conformément aux réquisitions du parquet,
00:57:25le mineur a été placé en détention provisoire
00:57:28par le juge des libertés et de la détention.
00:57:32Et hormis cette agression à Vias, hier à Béziers,
00:57:35un jeune homme de 16 ans a été tué après avoir reçu un coup de couteau
00:57:38à la carotide à la suite d'une altercation.
00:57:40On le voit, des faits qui se multiplient,
00:57:43des faits avec des jeunes, des jeunes mineurs.
00:57:46Comment on peut finalement empêcher cette ultra-violence chez les jeunes ?
00:57:51Est-ce qu'il faut responsabiliser les parents, peut-être ?
00:57:55Responsabiliser les parents ?
00:57:57Je ne vois pas comment l'État peut se substituer aux carences éducatives des parents.
00:58:02En revanche, il y a encore une fois un article dans le Code pénal
00:58:05qui s'appelle l'article 227-17 qui précisément punit les parents
00:58:10si leurs enfants commettent des infractions
00:58:13ou n'importe quel fait délictuel, même criminel,
00:58:16qui n'a jamais été appliqué.
00:58:17Vous pouvez vous renseigner auprès de tous les criminologues
00:58:19et les pédopsychiatres.
00:58:20Cet article n'a jamais été appliqué.
00:58:23Après, comment lutter contre cette violence ?
00:58:25C'est très compliqué puisque c'est symptomatique
00:58:27en réalité de tous les maux de la société,
00:58:29c'est-à-dire la polytoxicomanie,
00:58:31le fait que le port d'armes en France ne soit pas légal
00:58:34et qu'il soit donc supplanté par le couteau.
00:58:36Alors, comment mesurer les personnes qui portent un couteau ?
00:58:39C'est très compliqué à appréhender, à endiguer et donc à sanctionner.
00:58:42Mais effectivement, c'est un phénomène psychosocial très inquiétant
00:58:47auquel il est très difficile de répondre,
00:58:49hormis la fermeté de la justice, donc la sanction des parents
00:58:53et, encore une fois, revoir cette éducabilité de l'ordonnance de 45,
00:58:57ce fameux code de justice de pénal des mineurs
00:59:00par lequel on devrait déjà commencer par revoir l'abolition du discernement.
00:59:08L'âge du discernement, qui aujourd'hui est à 13 ans
00:59:11et qui devrait être abaissé,
00:59:12compte tenu encore une fois de la violence exercée
00:59:15chez certains enfants qui commencent la délinquance
00:59:18ou les actes délictus à partir de 9-10 ans.
00:59:20Et atténuer peut-être aussi cette excuse de minorité,
00:59:22puisque Gabriel Attal l'avait évoquée en avril dernier.
00:59:27Comment mettre fin à cette ultra-violence chez les jeunes ?
00:59:31Je sais que c'est un vaste débat,
00:59:32mais on peut peut-être tenter d'y répondre, Gabriel Robin.
00:59:35C'est effectivement une question extrêmement compliquée,
00:59:38surtout qu'elle est en constante augmentation.
00:59:40Alors, il y a des raisons qui sont d'ordre social,
00:59:43il y a des raisons qui sont d'ordre culturel aussi.
00:59:47Maurice Bergé l'a très bien exprimé dans son livre
00:59:49sur un certain pédopsychiatre qui a pas mal traité
00:59:51le sujet de la violence des jeunes,
00:59:53dont je recommande l'ouvrage, qui est vraiment très intéressant.
00:59:57Déjà, ça commence par la base,
00:59:59c'est-à-dire que ça commence par la petite enfance.
01:00:01Ça commence aussi par le fait qu'il y ait une autorité
01:00:04à l'école qui soit respectée
01:00:06et qu'il y ait une autorité qui soit en permanence respectée.
01:00:09Je rebondis sur ce que vous dites par rapport à l'école,
01:00:11mais on a souvent cette politique du pas de vague,
01:00:13c'est-à-dire quand un enfant est violent,
01:00:15généralement, la direction hésite à prendre des sanctions.
01:00:19Mais il faudrait faire le contraire, en fait.
01:00:21Il faudrait faire une politique de la vague, de la tempête,
01:00:24et non du pas de vague.
01:00:25Il faudrait sanctionner les enfants,
01:00:27mais tout en faisant preuve d'empathie, de psychologie.
01:00:30C'est pas que de la répression, on parle de mineurs,
01:00:33donc on ne peut pas se contenter de taper sur les doigts.
01:00:36Il faut qu'il y ait aussi une proposition pour les éduquer,
01:00:39pour les envoyer en apprentissage, etc.
01:00:41Ça ne peut pas être que répressif,
01:00:43mais il faut qu'il y ait le volet répressif.
01:00:44Et malheureusement, il est trop souvent absent.
01:00:46C'est-à-dire que c'est comme l'éducation de vos propres enfants.
01:00:49Vous savez bien qu'il faut être parfois sévère,
01:00:52mais aussi être encourageant, proposer des perspectives.
01:00:56Ça ne peut pas être que de la répression,
01:00:58mais il faut absolument aussi qu'il y ait de la répression.
01:01:01C'est-à-dire que, à partir du moment où, dès l'âge de 9 ans,
01:01:04vous commencez à martyriser vos camarades,
01:01:06à les frapper dans la cour, que dans la rue,
01:01:08on ne vous arrête jamais, qu'on vous relâche immédiatement.
01:01:10Au bout d'une demi-heure, si vous avez volé dans un magasin,
01:01:13si vous mettez à vendre quelques barrettes de shit,
01:01:16et que vous n'êtes jamais sanctionné,
01:01:18arrivé à 15 ou 16 ans, vous avez un sentiment d'impunité.
01:01:21Vous êtes incapable aussi de résister à la frustration.
01:01:24Parce qu'en fait, chez ces jeunes, il y a un problème de frustration.
01:01:27C'est-à-dire que, si vous n'avez pas tout tout de suite,
01:01:29vous êtes frustrés, et donc vous agissez, vous prenez les choses.
01:01:32Et c'est ce qui explique parfois des actions violentes au couteau,
01:01:35des coups, parce qu'en fait, ils sont frustrés.
01:01:38Ils ne comprennent pas qu'on puisse leur résister.
01:01:40C'est un nombre d'enfants rois.
01:01:42Je vais même filer la métaphore psychologique,
01:01:44mais il y avait un auteur britannique, un grand psychanalyste britannique,
01:01:47qui s'appelait Donald Winnicott.
01:01:49Donald Winnicott avait théorisé un concept qui était la mère trop aimante.
01:01:53C'est-à-dire la mère qui aime trop et qui laisse passer.
01:01:57Et ça fait des enfants tyranniques.
01:01:59La France a un rôle de mère trop aimante, au sens psychanalytique.
01:02:03Et donc, en fait, elle a des enfants qui sont tyranniques
01:02:06et qui ne veulent pas se plier à l'autorité et à l'ordre.
01:02:10Alors, ce que vous dites est très intéressant.
01:02:12Maurice Berger avait commencé ses travaux en 1979.
01:02:15Et c'est à partir des années 90 qu'il a observé une augmentation
01:02:19de l'ultra-violence chez les mineurs du fait de l'immigration.
01:02:23Alors, dans ce que vous dites, vraiment, c'est très intéressant
01:02:25parce qu'il y a deux paradigmes, finalement, qui convergent.
01:02:27Non, non, justement. Je vais y venir.
01:02:30Je vous laisse finir.
01:02:32Évidemment, je n'essentialise pas.
01:02:34Je dis simplement que l'anthropologie, ce n'est pas un mauvais gros mot.
01:02:37La variabilité culturelle, ce n'est pas un mauvais gros mot.
01:02:40Il y a des cultures qui sont façonnées par l'honneur, l'humiliation et la vengeance.
01:02:43Il y a des cultures qui sont façonnées par la culpabilité et l'altérité.
01:02:47C'est une donnée absolument.
01:02:48Dans ces cas-là, on met sous le tapis Maurice Godelier,
01:02:51on met Lévi-Strauss sous le tapis, on met Germaine Tillon sous le tapis.
01:02:53Il faut faire de l'anthropologie.
01:02:54Absolument, parce que ce diagnostic anthropologique est fond d'un mental.
01:02:58Parce que ces enfants qui viennent de ces pays d'origine,
01:03:01eux, les régulateurs de ces sociétés, sont précisément l'autorité et la violence.
01:03:06Et ça devient, finalement, par la perpétuation de l'éducation,
01:03:10une référence identitaire à laquelle, justement, ils s'identifient.
01:03:13Après, il y a ce que vous disiez tout à l'heure, la politique de l'enfant-roi,
01:03:17la philosophie de François Delteau, etc.
01:03:19La convergence des catastrophes.
01:03:21Absolument, c'est la convergence des catastrophes,
01:03:23ce qui explique aujourd'hui la raison pour laquelle ces enfants sont intolérants à la frustration.
01:03:28Il y a très peu d'enveloppes psychiques qui leur permettent d'intérioriser
01:03:32des interdits structurants qui leur font comprendre, en grandissant, qu'il y a le bien et le mal.
01:03:37Donc, c'est, en fait, finalement, tout un magma de référentiels culturels
01:03:42et franco-français, et également issus de l'immigration, qui se rencontrent.
01:03:47Le pire, c'est le déshonneur.
01:03:50Ce que je voulais préciser, bien sûr, et avant de vous interrompre aussi,
01:03:53c'est que, bien sûr, tous ces mineurs ne sont pas des immigrés ou des enfants d'immigrés.
01:03:57Non, non, ce n'est pas ce que je dis.
01:03:59Il y a une forme de contagion anthropologique aussi, dans certains quartiers,
01:04:02et même dans les codes, par exemple, du rap, internet, etc.
01:04:07Il y a une forme de contagion, une épidémie anthropologique,
01:04:10c'est-à-dire que ce sont certains codes qui vont s'imposer, et ça, vous le mélangez.
01:04:13Il y a cette notion anthropologique en scène,
01:04:15mais vous le mélangez aussi à une forme de post-modernité,
01:04:18avec une culture partagée, francophone parallèle, avec le rap, avec le MMA, etc.,
01:04:24qui, quand même, exalte la virilité.
01:04:26Et de notre côté, une société qui, finalement, a perdu toute valeur virile et martiale.
01:04:31Donc, les deux ensemble, ça ne va pas, quoi.
01:04:33Oui, c'est la rencontre de la logique clinique et de l'individualisme.
01:04:35Amaury Brelet ?
01:04:36Oui, ce fléau de l'hyperviolence, notamment chez les jeunes, on l'a très bien dit,
01:04:39c'est le résultat de toutes les faillites françaises cumulées depuis des décennies.
01:04:44La faillite de l'éducation nationale qui n'intègre plus,
01:04:47la faillite parentale avec cette irresponsabilité
01:04:49qui a été encouragée dans l'impunité la plus totale depuis des années,
01:04:54la réponse pénale qui n'est absolument pas au niveau,
01:04:57et puis aggravée en plus par une émigration massive à contrôler depuis des décennies.
01:05:02Et puis, j'y ajoute, pour en revenir à Emmanuel Macron,
01:05:05parce qu'il est quand même le premier responsable, en tout cas aujourd'hui,
01:05:07un déni du réel, quand il nous a expliqué, quelques semaines après les émeutes,
01:05:11où vous aviez quand même 30% des interpellés qui étaient des mineurs,
01:05:14quand il nous a expliqué que, finalement, ils avaient attaqué des écoles,
01:05:18brûlé des commerces et blessé des policiers parce qu'ils s'ennuyaient,
01:05:22par oisiveté parce qu'ils n'allaient pas à la mer et à la montagne lors des vacances,
01:05:26on a bien compris qu'une partie de nos élites politiques refusent de voir la réalité en face.
01:05:31Et il l'a encore répété, je crois c'était il y a deux ou trois mois,
01:05:34il a mis sur le compte des médias, de certains médias, suivez mon regard,
01:05:39la hausse de la délinquance et de l'ensauvagement.
01:05:41Donc, si le constat n'est même pas fait, si le diagnostic n'est même pas fait
01:05:46par nos responsables politiques, à commencer par le premier...
01:05:49Quelles mesures il faut prendre aujourd'hui pour qu'on avance un peu aussi dans le débat ?
01:05:52Quelles mesures il faut prendre ?
01:05:53Ça veut dire, est-ce qu'il faut sanctionner les parents financièrement ?
01:05:55Est-ce qu'il faut que la justice soit plus ferme ?
01:05:57Quelles mesures il faut prendre ?
01:05:58Oui, d'abord, en effet, responsabiliser les parents,
01:06:01renforcer, durcir la réponse pénale concernant les mineurs.
01:06:05Mais c'était d'ailleurs, ça a été annoncé ces derniers mois par le gouvernement.
01:06:08Le problème, c'est qu'Emmanuel Macron a dissous l'Assemblée.
01:06:10Donc, aujourd'hui, ces projets de loi qui étaient annoncés sont au point mort.
01:06:13Oui, parce que le gouvernement avait, semble-t-il, pris le problème à bras-le-corps ces derniers temps.
01:06:187 ans trop tard, mais il avait pris à bras-le-corps.
01:06:21Et aujourd'hui, on est au point mort.
01:06:22Oui, puis il y a un problème de financement structurel.
01:06:25C'est-à-dire que les mineurs dont on parle, entre 13 et 18 ans,
01:06:31il y a ce qu'on appelle des mesures éducatives.
01:06:34Et on les envoie en centres d'éducation fermés.
01:06:36Sauf qu'il y en a seulement 53 en France.
01:06:39Donc, si on n'en a pas assez, on n'en a même pas un par département.
01:06:42Sachant qu'en plus, il y a un sociologue qui s'appelle Nicolas Salé
01:06:46qui a rendu un rapport sur l'état des centres d'éducation fermés
01:06:49entre les fugues, les agressions, etc.
01:06:51Enfin, vraiment, il va falloir opérer un travail sur le fond comme sur la forme
01:06:57pour pouvoir remettre cette jeunesse complètement agressive sur les rails, entre guillemets.
01:07:03Je ne veux pas être très injuste, mais il y a aussi, quand même,
01:07:06chez ces éducateurs dans les centres d'éducation fermés,
01:07:09chez les professeurs dans l'éducation nationale,
01:07:11il y a aussi une partie du personnel qui est grandement laxiste.
01:07:15Et qui est syndiquée souvent à l'extrême gauche chez ceux d'éducation.
01:07:19Puisque j'ai eu maille à partir avec ce syndicat, à titre personnel.
01:07:23On m'avait raconté des histoires dans une école primaire du 93
01:07:27où il y avait eu une restauration de l'autorité justement par une directrice.
01:07:31Et tous les instituts qui faisaient en sorte de ne pas s'y plier,
01:07:36de tout faire pour que ce soit le désordre et l'anarchie.
01:07:39Donc, il y a aussi quand même une part de responsabilité dans ces personnels-là.
01:07:43Et dans le même temps, quand certains professeurs haussent le ton,
01:07:48ils ne sont pas forcément derrière, protégés par l'éducation nationale.
01:07:53Et forcément, ils se sentent très seuls aussi.
01:07:56Pas du tout, il y a un hiatus.
01:07:58Je vais vous donner une expérience personnelle.
01:08:00J'ai parlé avec un inspecteur d'académie qui, lui, était en privé.
01:08:04Et qui me disait qu'il fallait absolument restaurer l'autorité justement du professeur.
01:08:08Qu'il fallait remettre un petit peu des cadres à l'école.
01:08:13Mais qu'il avait beaucoup de difficultés.
01:08:15Pas forcément justement avec les hautes sphères hiérarchiques.
01:08:19Parfois oui, mais pas toujours.
01:08:21Mais plutôt justement avec un certain nombre de profs d'extrême gauche.
01:08:24Et qui en fait bloquent tout.
01:08:26Et c'est vraiment eux.
01:08:28Je ne sais pas à combien on peut les évaluer.
01:08:30Mais il va y avoir un cinquième ou un tiers peut-être du personnel de l'éducation nationale
01:08:33qui est comme ça.
01:08:35Et qui bloque tout ce qu'il serait possible de faire pour améliorer la situation.
01:08:40Et pour changer.
01:08:42Et c'est de la même manière.
01:08:44On parle beaucoup de la justice en critiquant etc.
01:08:46Mais il y a des magistrats qui sont sévères.
01:08:48Il y a des juges pour enfants qui sont sévères.
01:08:49Il y en a beaucoup.
01:08:50Le problème c'est que c'est la minorité de ceux qui ne foutent rien.
01:08:55Et qui ne veulent pas justement qu'on revienne sur l'excuse de minorité.
01:08:59Qu'on adapte notre politique pénale à une nouvelle donne anthropologique et sociologique.
01:09:05Qui a besoin de modifications.
01:09:08C'est ces gens-là qui empêchent tout le pays d'être réformé.
01:09:11C'est toujours les mêmes.
01:09:12Merci en tout cas à vous d'avoir été avec moi.
01:09:15Et de m'avoir accompagné pendant cette heure et demie.
01:09:17Merci Gabriel Robin.
01:09:18Merci à Maury Brelais.
01:09:19Sabrina Medjeber également d'avoir été avec nous.
01:09:21C'était un réel plaisir de vous avoir aussi chez vous.
01:09:24Avec nous.
01:09:26Peut-être pas en plateau.
01:09:27Mais vous nous accompagnez en tout cas dans Midi News été.
01:09:30Tout de suite c'est 180 minutes Info été.
01:09:33Et c'est avec Simon Guillain.