Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h
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00:00:00Bonsoir à tous, bienvenue dans Face à l'Info, nous sommes ensemble pendant une heure et pour m'accompagner ce soir, Marc Menand, bonsoir.
00:00:07Bonsoir, je suis bien installé.
00:00:09Je suis très bien installé, vous aussi, ça va ?
00:00:10Oui, oui, non mais Christine elle a tout laissé.
00:00:13Christine m'a laissé tout en place, c'est parfait évidemment, on l'embrasse et vous la retrouverez bien entendu à la rentrée.
00:00:18Vincent Roy, bonsoir.
00:00:19Bonsoir Élodie.
00:00:20Paul Sujit, bonsoir.
00:00:21Bonsoir.
00:00:22Et Gabriel Cluzel, bonsoir Gabriel.
00:00:23Bonsoir Élodie.
00:00:24On commence dans un instant mais tout de suite on fait le tour de l'actualité avec Maureen Vidal, bonsoir Maureen.
00:00:28Bonsoir Élodie, bonsoir à tous.
00:00:30À la une de l'actualité, le premier conseil des ministres depuis le second tour des élections législatives aura lieu demain à 11h30 à l'Elysée.
00:00:38Un conseil à enjeu, Emmanuel Macron pourrait accepter la démission de Gabriel Attal.
00:00:43Le premier ministre a été élu président du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale ce week-end.
00:00:48Face à une nouvelle mobilisation prévue contre les bassines cette semaine dans le Poitou, les autorités craignent de grandes violences.
00:00:55Entre 6000 et 8000 manifestants sont attendus dont un millier d'éléments radicaux, a précisé le ministre de l'Intérieur.
00:01:02Un dispositif de sécurité qui est présenté en ce moment même à Nior.
00:01:06Un pas de plus vers la paix.
00:01:08Volodymyr Zelensky favorable à la participation de la Russie à un second sommet pour la paix.
00:01:14Le président ukrainien a dit espérer qu'un plan en vue d'une telle rencontre puisse être prêt en novembre.
00:01:22Merci beaucoup Maureen Vidal.
00:01:24Au sommaire de ce Face à l'info, on commencera d'abord avec vous Gabriel Cluzel.
00:01:28On va parler de Donald Trump.
00:01:29Notamment depuis hier, on entend dire que cette violence politique a conduit à cette tentative d'assassinat est assez propre aux Etats-Unis.
00:01:36Mais est-ce que c'est finalement vraiment le cas ?
00:01:38Vous nous expliquerez aussi comment la diabolisation en politique mène au pire.
00:01:43Peut-on encore célébrer une fête nationale ou plutôt sait-on encore célébrer une fête quelconque ?
00:01:48C'est la question qu'on vous posera.
00:01:49Paul Sujit, est-ce qu'on doit s'habituer à ce que ces célébrations se passent non pas sans incident mais sans trop d'incident ?
00:01:56On en parlera avec vous.
00:01:58Marc Menand, vous allez remettre en perspective justement la tentative d'assassinat contre Donald Trump.
00:02:03Vous allez nous expliquer pourquoi nos sociétés malheureusement sont propices à faire naître la haine.
00:02:08Avec Vincent Rouen, on va parler d'écriture inclusive.
00:02:11De quoi est-elle le nom ? Est-elle une évolution classique de la langue ?
00:02:15Mais peut-on vraiment la parler ou même la lire ?
00:02:17A-t-elle pour but de nous imposer une autre société ?
00:02:20Vous nous ferez une démonstration.
00:02:22Et on terminera avec vous, Gabriel.
00:02:24Vous rendrez hommage aux invisibles du 14 juillet et de cet été.
00:02:27Ces forces de l'ordre, cette armée qu'on honore une fois par an presque finalement de manière automatique
00:02:32sans voir derrière les sacrifices qui sont les leurs et peut-être encore davantage cette année.
00:02:36Face à l'info, c'est tout de suite.
00:02:39Générique
00:02:51Et Marc, vous avez remarqué que l'habillage comme c'est la version été, a changé.
00:02:55Je ne veux pas vous déstabiliser, mais tout va bien.
00:02:58C'est la même émission.
00:02:59Mais à l'extérieur, la version été n'existe pas encore.
00:03:01En tout cas, sur les studios et sur les plateaux de CNews, nous sommes déjà en été.
00:03:05On commence donc avec vous, Gabriel, puisque la tentative d'assassinat dont a fait l'objet Donald Trump
00:03:10aura évidemment des conséquences sur la vie politique américaine.
00:03:13Et on entend un peu partout que cette tradition de violence politique,
00:03:16elle est surtout propre à la démocratie américaine.
00:03:19Mais est-ce que ce n'est pas avant tout une façon de nous rassurer ?
00:03:22Est-ce que la France est vraiment immunisée contre ce genre d'attentat ?
00:03:25Oui, en France, nous répétons à l'envie depuis cet attentat que tout cela est propre aux Etats-Unis.
00:03:31Je cite le titre de Radio France,
00:03:33« La violence politique constante de la démocratie américaine ».
00:03:37Je crois que cela rassure.
00:03:38On a l'impression de conjurer le danger.
00:03:40Puis ça permet aussi, ça ne mange pas de pain,
00:03:43d'incriminer les conservateurs américains que l'on suppose favorables aux armes à feu.
00:03:48Et puis, pourquoi pas Donald Trump lui-même ?
00:03:50Il faut voir le titre de Libération ce lundi.
00:03:53C'est le titre, c'est « History of Violence ».
00:03:56Une histoire de violence.
00:03:57Il faut savoir qu'en anglais, « To have a history of violence »,
00:04:01ça veut dire avoir un passé violent, un casier judiciaire.
00:04:04C'est sur fond de Trump, aux babines ensanglantées.
00:04:08On a l'impression qu'il a dévoré des petits chatons.
00:04:10C'est lui l'enragé sanguinaire, finalement, apparemment.
00:04:14Chapeau l'artiste pour l'inversion accusatoire.
00:04:18Ce qui est certain, c'est que de Lincoln à Reagan,
00:04:23en passant par Roosevelt, Kennedy, Martin Luther King,
00:04:26les attentats réussis ou manqués à l'endroit des personnes politiques,
00:04:31des personnalités politiques, ne manquent pas aux États-Unis.
00:04:34Mais la France devrait quand même tirer des leçons de tout cela.
00:04:37Et nos politiques, s'ils étaient responsables,
00:04:39auraient une lampe rouge qui s'allumerait,
00:04:41qui tournerait comme un gyrophare dans leur tête,
00:04:44en sonnant l'alerte.
00:04:46Attention, le politique a une responsabilité.
00:04:49Diaboliser, tue.
00:04:51Et comment pourrait-il en être autrement ?
00:04:53La réduction d'Hitlerium, c'est une bombe à retreurdement.
00:04:57Si Trump, aux États-Unis, ou chez nous, Le Pen et Hitler,
00:05:02comment ne pas rêver d'être Stauffenberg ?
00:05:04Ce héros qui a fomenté un attentat contre Hitler.
00:05:07Il y a même eu un film sur le sujet.
00:05:09Et de la réduction d'Hitlerium contre Donald Trump,
00:05:12il y en a eu à grand régime.
00:05:15En novembre dernier, le Washington Post a publié un papier
00:05:18comparant la rhétorique de Trump à celle d'Hitler.
00:05:21Puis en décembre dernier, au cas où l'électeur n'aurait pas bien compris,
00:05:24un autre papier, plus explicite,
00:05:26un papier d'opinion, mais néanmoins un papier dans le journal,
00:05:30intitulé « Oui, on peut comparer Trump à Hitler »,
00:05:33tout en subtilité, avec les deux profils de Trump et Hitler
00:05:38inclus dans la même photo, on le voit à l'écran.
00:05:41Et en juin dernier, c'est The New Republic
00:05:44qui a fait sa couverture avec un Trump déguisé en Hitler.
00:05:48Voilà, donc ça manque d'imagination,
00:05:50mais il y a une constante dans la thématique, on attra.
00:05:53Alors même en France, certaines stars sont allées,
00:05:56toujours contre Donald Trump,
00:05:58sont allées de leur petit appel au meurtre,
00:06:00à peine voilé, par Trumpophobie,
00:06:02je ne sais pas si vous vous en souvenez.
00:06:04Laurent Ruquier dans « On n'est pas couché » en 2017 avait dit
00:06:07« C'est quand même le seul Donald dont on aimerait qu'il soit abattu
00:06:10pour cause de grippe aviaire ».
00:06:12Voilà, bon, ça a le mérite d'être clair.
00:06:14L'humoriste Florence Foresti, la même année,
00:06:16avait également déclaré sur France 2
00:06:18qu'il était le seul homme dont elle avait souhaité la mort
00:06:21et elle avait rajouté pour enfoncer le clou
00:06:23« Je pense qu'il va se faire descendre.
00:06:25J'ai décidé qu'il va se faire descendre ».
00:06:27Ça, c'est de la citation.
00:06:29Mais chez nous aussi, la réduction du Hitlerium
00:06:31est très présente pour le RN.
00:06:34Alors pour ne parler que de la plus récente,
00:06:36c'est un peu le même genre de composition,
00:06:38il y a peut-être une inspiration.
00:06:39On peut citer la couverture de l'Humanité
00:06:41quelques jours avant le second tour.
00:06:43Il y avait Ivoire Jordan Bardella
00:06:45transformée en Adolf Hitler.
00:06:47C'est au cours d'une visite à Eurosatory.
00:06:49Donc à la faveur du nombre, au-dessus de la lèvre,
00:06:52on s'a suggéré une moustache.
00:06:54Et avec ce titre parlant,
00:06:56ne pas-ré, entre parenthèses ré,
00:06:59essayer le cauchemar que prépare l'extrême droite.
00:07:02Alors vous comprenez bien
00:07:04que si ce sont des bêtes immondes,
00:07:06il faut faire des battus pour les éradiquer,
00:07:09comme celle du Gévaudan, ça paraît logique.
00:07:11C'est d'ailleurs le mot « éradiquer »
00:07:13que Clémentine a utilisé avant de se reprendre.
00:07:16Elle a dit, je ne sais pas après si c'était le bon mot,
00:07:18mais elle a dit ça quand même assez spontanément
00:07:20à propos des députés du RN.
00:07:21Si on pouvait tous les éradiquer,
00:07:23ce serait formidable.
00:07:24Et notons que le Front Républicain
00:07:26procède de ce barrage contre l'RN,
00:07:29procède de ce procès en selsalerie,
00:07:32puisque si on est prêt à tout,
00:07:34y compris à plonger la France
00:07:36dans une crise politique,
00:07:37cacophonique, inédite,
00:07:39qui ébranle la Ve République,
00:07:42réputée inébranlable,
00:07:43et bien si on est prêt à ça
00:07:45pour installer ce barrage contre le RN,
00:07:47c'est que le danger est énorme.
00:07:49Il faut l'éradiquer en effet.
00:07:51Et pour revenir à Trump,
00:07:53il est assez frappant de constater
00:07:54que le député LFI Sébastien Delogu,
00:07:57il n'a pas trouvé d'autre commentaire,
00:07:59comme si c'était une blague un peu loufoque,
00:08:00que « dinguerie », le mot « dinguerie »,
00:08:03pour commenter sur X l'attentat
00:08:05contre Donald Trump.
00:08:07En revanche, Sandrine Rousseau,
00:08:09qui s'est montrée plus responsable,
00:08:13qui a fait le tweet qui convient
00:08:18pour souhaiter un grand retablissement
00:08:21à Donald Trump,
00:08:22pour exprimer ses pensées aux victimes,
00:08:24comme le fait un élu,
00:08:26le service minimum normal et digne d'un élu,
00:08:29elle a eu en commentaire de son tweet
00:08:34énormément de remarques curieuses
00:08:36en disant comment on vous a pitoyé
00:08:38sur Donald Trump,
00:08:39alors qu'il y a tant d'enfants
00:08:40qui meurent en Palestine.
00:08:42Elle a essuyé de l'extrême gauche
00:08:45des réactions extrêmement violentes
00:08:48et inquiétantes,
00:08:49comme si finalement on disait
00:08:51que Donald Trump est la victime.
00:08:53On se souvient quand même,
00:08:54il ne faut pas l'oublier,
00:08:55ce pauvre homme qui a protégé sa femme
00:08:56et ses enfants,
00:08:57qui venait de fêter ses 50 ans,
00:08:59qui était là une victime collatérale,
00:09:01comme si on leur déniait toute humanité.
00:09:06Évidemment, c'est normal avec la diabolisation,
00:09:09puisque ça s'étend aussi aux anonymes.
00:09:12Autour d'Hitler, il y avait les SS,
00:09:14les gestapistes,
00:09:15tout le monde pensait plutôt
00:09:19que les supprimer,
00:09:20c'était faire oeuvre de salubrité publique.
00:09:23Et à force d'être rabâché,
00:09:25tout ce que l'on entend,
00:09:26on a beau dire que c'est de la littérature,
00:09:28regardez Rima Hassan qui dit,
00:09:29alors je répète sa phrase,
00:09:31pour le coloniser,
00:09:32la vie ne peut surgir que du cadavre
00:09:34et des compositions du colon.
00:09:35Alors sans doute nous dira-t-elle,
00:09:36oui mais c'est extrait de Fanon,
00:09:37vous n'avez pas lu Fanon,
00:09:38c'est vrai qu'il a été porté au nu par la gauche
00:09:40au moment de la guerre d'Algérie.
00:09:41Mais vous croyez que tout le monde
00:09:42prend ça pour de la littérature ?
00:09:44Au sens littéral du terme,
00:09:46c'est proprement tragique.
00:09:49Est-ce qu'au-delà des Etats-Unis,
00:09:51on a des exemples de passage à l'acte
00:09:53et est-ce qu'il faut un climat particulier
00:09:55pour que ça arrive ?
00:09:56Oui, alors inutile d'incriminer les armaphones,
00:09:58nous sommes bien placés pour savoir en France
00:10:00que les assassins,
00:10:01ils se débrouillent très bien avec les couteaux,
00:10:03par exemple,
00:10:04ça c'est devenu une habitude.
00:10:06Et puis il faut se souvenir
00:10:07d'un certain nombre d'attentats
00:10:08qui ont eu lieu sans aller jusqu'en Argentine
00:10:10avec l'attentat que vous savez
00:10:14contre Bolsonaro.
00:10:16C'est vrai que l'Argentine,
00:10:17c'est un mauvais exemple
00:10:18parce que c'est un pays plus violent que le nôtre.
00:10:20Mais restons en Europe,
00:10:21il y a eu le leader populiste
00:10:23des Pays-Bas, Pim Fortuyn,
00:10:24en mai 2002,
00:10:26dont la liste venait de remporter aussi
00:10:28une élection législative
00:10:29à la grande surprise
00:10:30aux questions municipales à Rotterdam
00:10:34après 30 ans de majorité travailliste.
00:10:36Alors lui aussi,
00:10:37ses thèmes, c'était l'immigration,
00:10:38l'insécurité, l'islam
00:10:39et la critique de l'Europe.
00:10:40Bref, il a été assassiné en 2002
00:10:42par un militant d'extrême-gauche,
00:10:44écolo, animiste, radical.
00:10:46Il y a eu en 2016,
00:10:47de l'autre côté de l'échiquier politique,
00:10:48en Grande-Bretagne,
00:10:49juste avant le vote du Brexit,
00:10:52donc pendant une période de grande tension,
00:10:54la députée travailliste Jo Cox,
00:10:56qui a été poignardée à la fois
00:10:59coup de feu par un néo-nazi.
00:11:02Toujours en Grande-Bretagne,
00:11:03plus récemment, en 2021,
00:11:05le député conservateur britannique
00:11:07David Hames a été tué par coup de couteau
00:11:10par un militant de l'État islamique.
00:11:12Et plus récemment encore,
00:11:13il y a un mois,
00:11:14le Premier ministre Robert Fico,
00:11:16en Slovaquie, anti-immigration,
00:11:18qui estime d'ailleurs que l'attentat de Trump
00:11:20est une photocopie de son propre attentat,
00:11:22son assaillant,
00:11:23était un militant de gauche.
00:11:25Et puis en France,
00:11:26il y a aussi des précédents,
00:11:28on peut remonter très loin,
00:11:30il y a l'attentat raté du Petit Clamart
00:11:33contre le général de Gaulle
00:11:34dans le contexte tragique de la guerre d'Algérie.
00:11:36Et c'est vrai qu'à ce moment-là,
00:11:39la détestation du général de Gaulle,
00:11:41accusé de trahison par le camp
00:11:43des proies algériennes françaises,
00:11:44était vraiment à son paroxysme.
00:11:46Et le polytechnicien Bastien Thiry,
00:11:48qui a été exécuté
00:11:49pour avoir fomenté cet attentat,
00:11:51voyait en De Gaulle un tyran.
00:11:53Il y a aussi eu, plus près de nous,
00:11:55en 2002, le jeune Maxime Bruneri,
00:11:57un militant d'extrême droite
00:11:59qui a tenté de tuer Jacques Chirac.
00:12:01Il en a même fait un livre.
00:12:02C'est d'ailleurs indirectement,
00:12:03on peut le souligner,
00:12:04un autre effet de la diabolisation,
00:12:06parce qu'il s'était rapproché
00:12:08des milieux d'extrême droite.
00:12:09Et quand on lui demande
00:12:10pourquoi il s'est rapproché
00:12:11dans sa jeunesse révoltée
00:12:12de ces milieux,
00:12:13et pas du mouvement punk
00:12:14ou des anarchistes,
00:12:15et bien il répond
00:12:16parce que la morale
00:12:17diabolise l'extrême droite.
00:12:18Alors autant y aller à fond
00:12:19quand on décide d'emmerder le monde.
00:12:21Bon, ça c'est dans son bouquin,
00:12:22élégant.
00:12:23Et puis entre les deux,
00:12:24il y en a eu d'autres.
00:12:25Alors je vous fais grâce
00:12:26du faux attentat de l'Observatoire.
00:12:27Vous vous souvenez que Mitterrand,
00:12:28ça aurait dû lui coûter
00:12:29d'ailleurs sa carrière politique
00:12:30puisqu'il avait imaginé
00:12:31un attentat contre sa personne
00:12:33pour faire monter
00:12:34sa cote de popularité.
00:12:35C'est d'ailleurs Roland Dumas,
00:12:36qui est fort Roland Dumas,
00:12:37qui vient de décéder,
00:12:38qui lui a sauvé la mise.
00:12:41Mais il y a eu aussi
00:12:42un attentat en 1977
00:12:44contre des personnes encore vivantes.
00:12:46En 1976, pardon.
00:12:48Jean-Marie Le Pen et sa famille
00:12:49ont été visées par un attentat
00:12:51à la bombe Villa Poirier.
00:12:53Si j'en crois l'e-wikipédia,
00:12:55c'était l'une des plus grandes
00:12:56explosions à Paris
00:12:57depuis la Seconde Guerre mondiale.
00:12:59Pourquoi j'en parle ?
00:13:00Parce que Marine Le Pen,
00:13:01évidemment,
00:13:02est une des grandes figures politiques.
00:13:05Elle raconte qu'elle était
00:13:06en chemise de nuit
00:13:07dans les décombres
00:13:08par cette nuit d'horreur
00:13:09à l'âge des poupées
00:13:10et qu'elle a découvert
00:13:12que son père et les siens
00:13:13n'étaient pas traités
00:13:14à l'égal des autres.
00:13:15Elle a raconté ça en 2021
00:13:17et cela deviendra un élément majeur
00:13:20de sa propre construction.
00:13:23Bref,
00:13:24dans les manifs d'extrême-gauche,
00:13:26des anonymes crient
00:13:28« Jordan, t'es mort »
00:13:29ou « Louis XVI »,
00:13:30parce qu'il n'y a pas que
00:13:31vers l'extrême-droite.
00:13:32Vous savez que quand on a
00:13:33l'extrême-gauche,
00:13:34Emmanuel Macron,
00:13:35c'est déjà l'extrême-droite.
00:13:36« Louis XVI, on t'a décapité,
00:13:37Macron, on peut recommencer ».
00:13:39Ce n'est pas une petite chansonnette
00:13:41comme ça, c'est grave.
00:13:42Mais quand on suit
00:13:43ces personnalités,
00:13:45je vais à nouveau la citer
00:13:47qu'ils reprennent,
00:13:48parce que là,
00:13:49je ne sais pas si vous avez vu,
00:13:50Emmanuel Macron a souhaité
00:13:51une bonne fête nationale
00:13:52aux Français
00:13:53et elle a répondu
00:13:54« Merci Louis XVI ».
00:13:56Vous me direz
00:13:57ce que vous en pensez.
00:14:00Et on a eu,
00:14:01en remontant un tout petit peu avant,
00:14:02un député LFI,
00:14:04Thomas Porte,
00:14:05qui posait le pied
00:14:06sur un ballon
00:14:07à l'effigie du ministre du Travail
00:14:08Olivier Dussopt,
00:14:09comme s'il voulait shooter
00:14:10avec sa tête
00:14:11ou la faire rouler
00:14:12dans le caniveau.
00:14:13Alors vous savez,
00:14:14Biden l'a bien compris,
00:14:15tant que Biden comprenne
00:14:16encore quelque chose,
00:14:17en tout cas son naturel.
00:14:18Et ça, ça n'est pas
00:14:19totalement garanti ?
00:14:20Non, ça n'est pas garanti.
00:14:21En tout cas,
00:14:22son entourage a bien compris,
00:14:23parce qu'il l'a déclaré,
00:14:24il faut calmer le jeu,
00:14:26faire baisser la température.
00:14:28Nous revenons à Donald Trump.
00:14:29Mais sachant qu'il disait
00:14:31de Trump
00:14:32qu'il était une menace
00:14:33pour la démocratie
00:14:34et une menace
00:14:35pour la liberté,
00:14:36alors quel est le bien plus précieux
00:14:37pour les Américains
00:14:38que la liberté
00:14:39et la démocratie ?
00:14:40Eh bien, évidemment,
00:14:41est-ce qu'il n'est pas
00:14:42un pompier pyromane ?
00:14:44Merci beaucoup Gabrielle.
00:14:45C'est vrai, Vincent Roy,
00:14:46que depuis cette tentative
00:14:47d'assassinat,
00:14:48on a beaucoup dit
00:14:49que l'importance
00:14:50aussi des mots parfois
00:14:51et de la tension
00:14:52qu'il y avait en politique
00:14:53comptait.
00:14:54Et on a vu vous citer
00:14:55un certain nombre d'exemples.
00:14:56Thomas Porte,
00:14:57quand il a la tête d'un ministre
00:14:58sur un ballon,
00:14:59quand on a des effigies
00:15:00d'Emmanuel Macron
00:15:01ou d'Élisabeth Borne
00:15:02à l'époque
00:15:03qui sont soit brûlés,
00:15:04soit pendus,
00:15:05on se dit que tout ce climat
00:15:06finalement n'est pas bon.
00:15:07Et on a un certain nombre
00:15:08de personnalités politiques,
00:15:09notamment de gauche,
00:15:10qui les encouragent
00:15:11ou en tout cas
00:15:12qui ne les dénoncent pas
00:15:13et elles savent quelque part
00:15:14ce à quoi elles peuvent participer.
00:15:15Oui, alors je suis d'ailleurs
00:15:17qu'on n'ait pas
00:15:18l'arsenal juridique
00:15:19qui permet justement
00:15:20de ne pas aller trop loin.
00:15:21Parce que je trouve
00:15:22qu'utiliser un ballon
00:15:23pour traiter,
00:15:24enfin dire,
00:15:25du président de la République,
00:15:26on a eu la tête de Louis XVI,
00:15:27on aura la tienne,
00:15:28enfin avec une formule approchante,
00:15:29je trouve que tout cela
00:15:30d'abord forme,
00:15:31à mon avis,
00:15:32une infraction,
00:15:33c'est-à-dire injure
00:15:34au chef de l'État.
00:15:35Je pense que d'ailleurs
00:15:36c'est répertorié.
00:15:37Je ne vois pas
00:15:38pourquoi on ne poursuit pas,
00:15:39pourquoi on n'est pas plus...
00:15:40Parce qu'il y a des choses
00:15:41quand même
00:15:42qui...
00:15:43On peut dire
00:15:44qu'il y a des choses
00:15:45quand même
00:15:46qui...
00:15:47On peut se combattre
00:15:48sur le terrain des idées
00:15:49dès lors qu'on en arrive
00:15:50à porter...
00:15:51Mais d'ailleurs,
00:15:52on ne débat plus en fait
00:15:53sur le plan des idées,
00:15:54c'est aussi ça le problème
00:15:55maintenant.
00:15:56Il y a-t-il encore des idées ?
00:15:57Il y a-t-il encore des idées ?
00:15:58Et c'est peut-être
00:15:59parce qu'on ne débat plus
00:16:00sur le plan des idées
00:16:01qu'on s'en prend maintenant
00:16:02au physique
00:16:03ou avec des formules
00:16:04à l'emporte-pièce
00:16:05comme ça
00:16:06qui, d'une certaine manière,
00:16:07font monter
00:16:08les tensions.
00:16:09Il y a déjà
00:16:10une violence
00:16:11qui se répand
00:16:12dans notre pays,
00:16:13une violence tout court
00:16:14et une violence politique
00:16:15en particulier.
00:16:16Je crois qu'il faudrait
00:16:17faire cesser tout cela.
00:16:18En revenir,
00:16:19effectivement,
00:16:20Marc le disait peut-être
00:16:21parce qu'il n'y a plus d'idées,
00:16:22mais en revenir quand même
00:16:23sur le plan des idées,
00:16:24ça me paraîtrait plus simple
00:16:25et surtout plus heureux
00:16:26pour la démocratie.
00:16:27Je vous voyais un peu
00:16:28en désaccord Marc
00:16:29quand Vincent parlait...
00:16:30Il est régulièrement
00:16:31en désaccord avec moi.
00:16:32Ce n'est pas grave,
00:16:33on va en discuter tranquillement
00:16:34sur le plan des idées.
00:16:35Non, mais parce que
00:16:36la juridiction,
00:16:37les juges, etc.,
00:16:38et puis on a dit ci,
00:16:39on a dit ça.
00:16:40Je crois que si on entre
00:16:41dans cette logique,
00:16:42c'est la dictature assurée.
00:16:43Alors l'esprit de région...
00:16:44La Révolution française
00:16:45qui est quand même
00:16:46un moment politique violent,
00:16:47elle hante le débat public
00:16:48depuis deux siècles.
00:16:49Si on commence à les censurer
00:16:50chaque fois qu'on les retrouve
00:16:51dans le discours politique,
00:16:52on n'a pas fini effectivement...
00:16:53Oui, il y a quand même des choses
00:16:54qui vont au-delà de ça.
00:16:55Non, non, mais...
00:16:56La simple formule.
00:16:57Non, non, mais il y a quand même
00:16:58des choses qui sont
00:16:59extrêmement violentes
00:17:00sur le plan des idées.
00:17:01On ne peut pas tout se permettre
00:17:02avec le vocabulaire encore une fois.
00:17:03Non, déjà,
00:17:04il faut avoir du vocabulaire.
00:17:05Il y a de moins en moins
00:17:06parce que quand on n'a pas de mots,
00:17:07c'est...
00:17:08Je ne sais pas quoi dire.
00:17:09Attends, je vais te foutre
00:17:10mon poing sur la gueule.
00:17:11Sur la figure.
00:17:12Non, non, sur la gueule
00:17:13parce que vous n'avez pas de mots.
00:17:14Mais il faut le dire
00:17:15poliment à l'antenne.
00:17:16Oui, mais vous avez encore
00:17:17un peu de vocabulaire.
00:17:18Il faut le dire
00:17:19poliment à l'antenne.
00:17:20Non, mais vous comprenez donc
00:17:21le grand drame,
00:17:22c'est de vouloir circonstancier
00:17:25le débat public
00:17:26à quelque chose de présentable.
00:17:29Il est bon que nous ayons chacun
00:17:31une démarche en ce sens,
00:17:33mais si on a une sorte
00:17:35de législation
00:17:37qui soit là constamment
00:17:39en train de nous guetter,
00:17:41on n'est plus dans une démocratie.
00:17:43C'est le drame de la démocratie.
00:17:45Elle a ses fragilités,
00:17:46mais on ne peut pas avoir
00:17:47constamment un juge
00:17:48derrière chaque acte,
00:17:49même s'il est inconvenant
00:17:51et condamnable moralement.
00:17:53Sauvons-nous de l'époque
00:17:54où, après un jure,
00:17:55il y avait Noël.
00:17:57Pour terminer là-dessus, Paul.
00:17:59Pour lancer quand même
00:18:00un tout petit peu le débat,
00:18:01cher Gabriel,
00:18:02je vous rejoins tout à fait
00:18:03sur ce que vous avez dit
00:18:04et sur ce que jouent les politiques
00:18:05dans la stigmatisation
00:18:06d'un adversaire.
00:18:07Et le désigner comme Hitler,
00:18:08c'est-à-dire faire des simplifications
00:18:09qui sont idiotes intellectuellement,
00:18:12c'est effectivement dire
00:18:14que quiconque veut rentrer
00:18:15dans la résistance
00:18:16doit se faire sa peau.
00:18:17En revanche, je crois seulement
00:18:18si vous me permettez
00:18:19que vous exemptiez un tout petit peu
00:18:20les partis républicains
00:18:21de sa responsabilité
00:18:22dans cette montée
00:18:23de la violence politique
00:18:24aux États-Unis.
00:18:25Il ne faut pas oublier quand même
00:18:26que les républicains
00:18:27ont connu un fort succès électoral
00:18:28au moment où des images
00:18:29d'émeutes effroyables
00:18:30traversaient le pays.
00:18:31Elles étaient entretenues
00:18:32par la rhétorique progressiste
00:18:33qui donnait au mouvement
00:18:34Black Lives Matter
00:18:35une légitimité
00:18:36et on voyait des villes entières
00:18:37qui étaient à feu et à sang
00:18:38sous le coup de ces émeutes.
00:18:39Et les républicains avaient
00:18:40une responsabilité historique
00:18:41qui était de calmer les États-Unis
00:18:43qui étaient en proie
00:18:44à une violence politique effroyable.
00:18:45Et au lieu de ça,
00:18:46on a assisté aux images
00:18:47qu'on connaît
00:18:48de l'assaut du Capitole
00:18:49qui était une tentative d'insurrection
00:18:51fondée sur des mensonges
00:18:52et sur l'idée d'une élection volée
00:18:54ce qui s'est avéré entièrement faux.
00:18:57Cette violence politique
00:18:58a été entretenue
00:18:59en partie par Donald Trump
00:19:00qui a soufflé sur les braises
00:19:01et en partie aussi
00:19:02par son électorat.
00:19:03Oui, il a participé aussi
00:19:04à cette radicalité.
00:19:05Bien sûr.
00:19:06Et je crois que
00:19:07même si Libération verse
00:19:08évidemment dans une caricature
00:19:09anti-Trump
00:19:10dans laquelle on ne peut pas
00:19:11se reconnaître,
00:19:12il faut malgré tout
00:19:13avoir le courage aussi
00:19:14de reconnaître la part de responsabilité
00:19:15que les républicains jouent.
00:19:16Et je crois aussi
00:19:17parce que vous avez éliminé
00:19:18très rapidement
00:19:19la question qui me paraît
00:19:20aussi centrale
00:19:21des armes à feu aux États-Unis
00:19:22que celle-ci joue
00:19:23de façon majeure.
00:19:24Il y a un sondage
00:19:25qui a été fait par une équipe
00:19:26de chercheurs
00:19:27de l'université de Chicago
00:19:28qui révèle qu'aux États-Unis
00:19:29environ 10% des Américains
00:19:30considèrent que
00:19:31il est souhaitable
00:19:32de faire usage de violence
00:19:33pour empêcher
00:19:34Donald Trump
00:19:35d'être réélu.
00:19:3610% des Américains
00:19:37pensent que la violence
00:19:38est légitime
00:19:39pour empêcher
00:19:40Donald Trump
00:19:41d'être réélu.
00:19:42Et bien si on fait le compte,
00:19:43vous avez à peu près
00:19:44un Américain sur trois
00:19:45qui est muni d'une arme à feu,
00:19:46et bien ça fait qu'il y a
00:19:47environ 9 millions d'Américains
00:19:48qui ont une arme à feu
00:19:49chez eux,
00:19:50en leur possession
00:19:51et qui pensent que la violence
00:19:52est légitime contre Donald Trump.
00:19:53Effectivement,
00:19:54ça fait partie
00:19:55de l'équation.
00:19:56Et oui, il y a combien
00:19:57de Français
00:19:58qui ont un couteau
00:19:59et combien de personnes
00:20:00pensent en France
00:20:01qu'on pourrait faire
00:20:02un sondage
00:20:03après le battage médiatique
00:20:04qu'il y a eu
00:20:05et politique,
00:20:06combien de personnes
00:20:07pensent qu'il faudrait
00:20:08éliminer l'extrême droite
00:20:09y compris par la violence
00:20:10en France ?
00:20:11Ce serait intéressant.
00:20:12Il y a quand même
00:20:13moins de Français
00:20:14qui ont des fusils
00:20:15semi-automatiques à R15
00:20:16pour se poster sur un toit
00:20:17lors d'un éventualité politique.
00:20:18Allez, on va passer
00:20:19au deuxième édito
00:20:20avec vous,
00:20:21Paul Sujit.
00:20:22On va parler du 14 juillet
00:20:23qui, je cite,
00:20:24s'est bien passé.
00:20:25Il y a eu beaucoup moins
00:20:26de violences
00:20:27et de voitures brûlées
00:20:28que d'autres années.
00:20:29Ce ne sont pas mes mots
00:20:30mais ceux du ministre
00:20:31de l'Intérieur Gérald
00:20:32de Darmanin.
00:20:33Alors, Paul,
00:20:34qu'est-ce qu'on peut se réjouir ?
00:20:35Alors, non, non,
00:20:36parce que sinon
00:20:37je vais me fâcher
00:20:38avec Gabriel Cusac.
00:20:39Non, non, non, pas du tout
00:20:40et je vous remercie
00:20:41d'avoir des sujets
00:20:42avec l'ironie qu'il mérite.
00:20:43C'est un peu triste
00:20:44mais c'est la réalité.
00:20:45Alors, vous connaissez
00:20:46l'aphorisme qu'on prête
00:20:47souvent à Staline,
00:20:48alors parfois à Mao
00:20:49mais plus souvent à Staline.
00:20:50Un mort, c'est une tragédie.
00:20:5110 000 morts,
00:20:52c'est une statistique.
00:20:58On voit s'estomper
00:20:59parfois le drame
00:21:00de la réalité
00:21:01et en l'occurrence,
00:21:02puisqu'il faut parler de chiffres,
00:21:03eh bien les voici.
00:21:04Alors, il n'y a eu que
00:21:05571 véhicules incendiés
00:21:08cette année
00:21:09alors qu'il y en avait eu
00:21:11588 lors des nuits chaudes
00:21:13de la fête nationale
00:21:14l'an dernier.
00:21:15On est donc en baisse de 3%.
00:21:16Bon, 3% de moins.
00:21:17Qu'est-ce qu'on va faire
00:21:18de toutes ces voitures
00:21:19dont on hérite cette année en plus ?
00:21:21De ces 17 voitures
00:21:22brûlées de moins ?
00:21:23Je ne sais même pas
00:21:24ce qu'on va pouvoir faire
00:21:25de toutes ces bagnoles
00:21:26qui ont miraculeusement
00:21:28Donc non.
00:21:29Plus sérieusement, non.
00:21:30On ne va pas se réjouir
00:21:31d'un écart statistique infime.
00:21:32On ne va pas se réjouir
00:21:33d'une statistique
00:21:34et on va surtout continuer
00:21:35de se désoler
00:21:36comme chaque année.
00:21:37Hélas qu'une fois encore,
00:21:38l'esprit de concorde,
00:21:39de ferveur patriote
00:21:40que commémore le 14 juillet,
00:21:41à souvenir de cette fête
00:21:42de la Fédération,
00:21:43rare étincelle au milieu
00:21:45des sombres journées révolutionnaires,
00:21:47moment de concorde nationale
00:21:49où, pour quelques heures,
00:21:51les bleus et les blancs
00:21:53se sont tenus la main
00:21:54dans les rues de France,
00:21:56eh bien, on voit que
00:21:58cette ferveur patriote
00:21:59et cette concorde
00:22:00sont en train de se déliter.
00:22:01Alors, ce n'est pas neuf,
00:22:02malheureusement,
00:22:03c'est devenu pratiquement
00:22:04une tradition,
00:22:05une sinistre tradition.
00:22:06Le 14 juillet,
00:22:07une fois à peine
00:22:08la nuée des feux d'artifice
00:22:10effacée,
00:22:11c'est la vapeur grise
00:22:12des lacrymogènes
00:22:13et la fumée noire
00:22:14des véhicules en flamme
00:22:15qui prend le dessus
00:22:16et qui prend le pas
00:22:17sur l'esprit de fête populaire.
00:22:19Sous le voile pudique
00:22:20des statistiques
00:22:21dont Gérald Darmanin
00:22:22a semblé se réjouir,
00:22:23il y a pourtant cette réalité-là.
00:22:25Dans plusieurs villes de France,
00:22:26le feu d'artifice
00:22:27n'a pas pu être tiré
00:22:28en raison des scènes de violence
00:22:29auxquelles on a assisté.
00:22:30Après un examen sommaire
00:22:32de l'actualité,
00:22:33on se rend compte,
00:22:34par exemple,
00:22:35qu'à Aubenas, en Ardèche,
00:22:36il y a eu des affrontements
00:22:37entre bandes communautaires rivales,
00:22:38semble-t-il,
00:22:39entre des jeunes turcs
00:22:40et des jeunes du quartier
00:22:41qui ont fait plusieurs blessés
00:22:43parmi les forces de l'ordre.
00:22:44Au moins trois agents
00:22:45ont été blessés
00:22:46et les autorités
00:22:47ont donc décidé
00:22:48d'annuler la fête populaire
00:22:50avec en particulier
00:22:51le feu d'artifice
00:22:52qui a été tout simplement
00:22:53impossible dans le climat
00:22:54sécuritaire qui régnait
00:22:55dans la ville
00:22:56de permettre aux honnêtes citoyens
00:22:58de se réjouir collectivement.
00:22:59Place Belcourt à Lyon,
00:23:00ça n'a pas été non plus rappelé
00:23:02par Gérald Darmanin,
00:23:03mais semble-t-il,
00:23:04il devait manquer de temps
00:23:05pour égrener
00:23:06tous ces sinistres faits d'hiver.
00:23:07Place Belcourt à Lyon,
00:23:08donc, une bande de casseurs
00:23:09s'est mêlée à la fête
00:23:10et à peine
00:23:11les dernières fusées d'artifice
00:23:12avaient retenti au sud fourvière
00:23:14que c'était les feux d'artifice
00:23:17cette fois artisanaux
00:23:18tirés par les manifestants eux-mêmes
00:23:20ou doit-on dire manifestants
00:23:21ou directement émeutiers
00:23:23qui tiraient à bout portant
00:23:24cette fois-ci en direction
00:23:25des forces de l'ordre.
00:23:26C'est un nouvel exercice pyrotechnique
00:23:28auquel nous nous sommes
00:23:29malheureusement habitués.
00:23:31Donc, on ne peut pas dire
00:23:32que l'esprit de fête du 14 juillet
00:23:33a triomphé.
00:23:34Évidemment, il s'est imposé
00:23:35dans la plupart des villes de France
00:23:36et c'est tant mieux
00:23:37mais malheureusement,
00:23:38cette fête nationale,
00:23:39une fois encore,
00:23:40comme les autres années,
00:23:41restait maillée de toutes ces violences.
00:23:42Mais pourtant, il y avait
00:23:43beaucoup de forces de l'ordre,
00:23:44d'effectifs de police sur le terrain,
00:23:45130 000 forces de l'ordre au total
00:23:47sur tout le territoire.
00:23:48De nombreuses interpellations
00:23:50ont eu lieu.
00:23:51Donc, est-ce que ça veut dire
00:23:52que les autorités doivent faire
00:23:53encore plus ?
00:23:54La seule chose que les autorités
00:23:55doivent faire, à mon avis,
00:23:56c'est au lendemain de nuit
00:23:57comme celle qu'on vient de vivre,
00:23:58de faire du triomphalisme
00:23:59à coup de statistiques
00:24:00sur les ondes de la radio publique.
00:24:01Ensuite, pour le reste,
00:24:02je leur fais au moins crédit de ça.
00:24:03Effectivement, avec 130 000 forces
00:24:04de l'ordre mobilisées,
00:24:05on peut difficilement faire plus,
00:24:06surtout que les effectifs
00:24:07de police et de gendarmerie
00:24:08vont ensuite être sur le pont
00:24:09pendant tous les Jeux olympiques.
00:24:10Et de toute façon,
00:24:11tant que vous n'aurez pas mis
00:24:12deux ou trois policiers
00:24:13derrière chaque jeune
00:24:15susceptible d'être un hémetier
00:24:16ou un voyou en puissance,
00:24:17vous ne pourrez probablement
00:24:18pas empêcher
00:24:19ces scènes de violence.
00:24:20Ce qu'il faut regretter d'abord,
00:24:21c'est qu'elles soient ancrées
00:24:22dans les mentalités
00:24:23à tel point qu'on s'y habitue
00:24:24et qu'on hausse les épaules
00:24:25en regardant ces statistiques
00:24:26et en se disant
00:24:27« bouf, comme d'habitude ».
00:24:28Et c'est, à mon avis,
00:24:29le plus grave.
00:24:30Ce qui est désolant, effectivement,
00:24:31c'est que ces violences,
00:24:32que cette insécurité
00:24:33soient devenues endémiques
00:24:34comme elles le sont
00:24:35dans de nombreuses grandes fêtes.
00:24:36Alors, j'ai parlé de la Saint-Sylvestre,
00:24:38on pourrait avoir un mot aussi
00:24:39sur les fêtes de Bayonne.
00:24:40Très belle fête de Bayonne.
00:24:41Populaire, régionale,
00:24:43ancrée dans un territoire.
00:24:44On imagine plutôt conviviale
00:24:45et bon enfant.
00:24:46Et qu'ils sont, heureusement,
00:24:47pour la plupart des participants
00:24:48qui en rentrent,
00:24:49certainement ceux qui nous écoutent,
00:24:50parmi ceux qui nous écoutent,
00:24:51il y en avait qui étaient
00:24:52aux fêtes de Bayonne
00:24:53et ils en gardent, j'espère pour eux,
00:24:54le souvenir d'une liesse populaire
00:24:56issue autour des champs
00:24:57traditionnels basques
00:24:58et de tout le folklore
00:25:00qui habite ces fêtes.
00:25:01Mais malheureusement,
00:25:02on est aussi habitués
00:25:03aux fêtes de Bayonne
00:25:04à la triste litanie
00:25:06de violences,
00:25:07souvent sexuelles
00:25:08et dirigées en priorité
00:25:09contre les jeunes filles,
00:25:10commises par un certain nombre
00:25:11de fêtards, alors que,
00:25:12cette fois-ci,
00:25:13ce ne sont pas forcément
00:25:14des émétiers,
00:25:15ce sont plutôt des personnes
00:25:16en état d'ivresse
00:25:17et qui ne contrôlent plus
00:25:18leurs gestes.
00:25:19Mais enfin, c'est devenu
00:25:20une triste banalité.
00:25:21Les fêtes de Bayonne
00:25:22sont émaillées par des centaines
00:25:23d'interventions des forces de l'ordre
00:25:24et des pompiers,
00:25:25parfois des morts,
00:25:26souvent des viols.
00:25:27Et ça fait partie du paysage.
00:25:28Et je crois que c'est d'abord ça
00:25:29qu'il faut déplorer,
00:25:30c'est que lorsqu'il y a
00:25:31des grandes manifestations
00:25:32de joie ou de fêtes populaires,
00:25:33et ce n'est pas vrai seulement
00:25:34en France,
00:25:35c'est vrai aussi, par exemple,
00:25:36pour l'Oktoberfest en Allemagne,
00:25:37qui, à mon avis,
00:25:38cumule parmi les records
00:25:39statistiques en Europe.
00:25:40Mais dès qu'on a
00:25:41des fêtes populaires importantes,
00:25:42eh bien, elles sont toujours,
00:25:43toujours, systématiquement
00:25:44émaillées par ces violences.
00:25:45C'est ancré, malheureusement,
00:25:46dans nos mœurs
00:25:47et ça dit quelque chose aussi
00:25:48de la décivilisation
00:25:49de notre société.
00:25:50Mais est-ce qu'on aurait perdu,
00:25:51finalement,
00:25:52l'esprit de fête
00:25:53ou de ferveur collective ?
00:25:54C'est l'inquiétude qui m'habite
00:25:55au moment où j'en parle.
00:26:02Quand même, on assisterait
00:26:03à des fêtes
00:26:04qui seraient entièrement calmes
00:26:05et dans lesquelles
00:26:06il n'y aurait aucun incident
00:26:07à déplorer.
00:26:08La seule présence
00:26:09policière massive,
00:26:10on parle de 130 000
00:26:11policiers et gendarmes
00:26:12sur tout le territoire,
00:26:13hier,
00:26:14la seule présence
00:26:15policière massive,
00:26:16déjà, suffit à calmer
00:26:17l'esprit de la fête.
00:26:18On ne fait pas la fête
00:26:19quand on est entouré
00:26:20entièrement par des gendarmes
00:26:21et des CRS.
00:26:22Je pense à ça
00:26:23parce qu'on a l'image,
00:26:24en ce moment,
00:26:25du convoi de la flamme olympique,
00:26:26du relais de la flamme olympique
00:26:27que se passent donc
00:26:28les athlètes et les sportifs
00:26:33de la flamme olympique,
00:26:34il faut voir se dissiper,
00:26:35d'abord,
00:26:36mais vraiment,
00:26:37l'épée brouillard
00:26:38de policiers et de gendarmes
00:26:39qui accompagnent
00:26:40et de gardes du corps
00:26:41et de personnes armées
00:26:42jusqu'aux dents
00:26:43et de gilets pare-balles
00:26:44et de boucliers
00:26:45et de voitures
00:26:46et de motos de policiers
00:26:47qui escortent cette flamme.
00:26:48C'est-à-dire que,
00:26:49vraiment,
00:26:50la liesse populaire
00:26:51est hantée par l'idée
00:26:52que le pire pourrait arriver
00:26:53à chaque instant.
00:26:54Je ne dis pas qu'il faut
00:26:55enlever les gendarmes
00:26:56et les policiers,
00:26:57ça serait complètement inconscient
00:26:58mais, malheureusement,
00:26:59ça fait partie
00:27:01la première anxiété
00:27:02de nombre de Français,
00:27:03c'est,
00:27:04est-ce que ça va bien se passer ?
00:27:05Pas au sens où
00:27:06est-ce qu'on va gagner
00:27:07beaucoup de médailles
00:27:08mais au sens où
00:27:09est-ce qu'il n'y aura
00:27:10pas de personnes
00:27:11qui seront blessées ou tuées
00:27:12à cause de failles
00:27:13de sécurité majeures.
00:27:14Donc, c'est vraiment,
00:27:15je crois,
00:27:16un handicap pour l'esprit de fête.
00:27:17Et puis, le paradoxe
00:27:18est celui-ci,
00:27:19c'est qu'on en vient parfois
00:27:20à préférer la sécurité
00:27:21à la fête,
00:27:22c'est ce qui s'est passé
00:27:23quand on veut tirer
00:27:24le feu d'artifice
00:27:25au-dessus de la tour Eiffel
00:27:26sans public,
00:27:27sur le canéro
00:27:28où on voyait
00:27:29beaucoup mieux le feu d'artifice
00:27:30sur France 2 hier soir
00:27:31que dans les rues de Paris.
00:27:32Et ça, quelque part,
00:27:33ça casse aussi un peu
00:27:34l'esprit de Concorde
00:27:35parce que,
00:27:36qu'est-ce qui s'est passé
00:27:37hier soir ?
00:27:38À moins d'avoir un balcon
00:27:39ou un rooftop
00:27:40dans le septième arrondissement
00:27:41avec une vue plongeante
00:27:42sur la tour Eiffel,
00:27:43ce qui vous en conviendrait
00:27:44n'est pas forcément le cas
00:27:45de toutes les personnes
00:27:46qui vivent en Ile-de-France,
00:27:47eh bien, vous n'aviez pas
00:27:48l'accès au privilège
00:27:49de pouvoir,
00:27:50grâce à votre position centrale
00:27:51en Paris,
00:27:52contempler le feu d'artifice
00:27:53comme on le fait
00:27:54quand on se rassemble
00:27:56et, en particulier,
00:27:57socioculturel, divers.
00:27:58Donc, effectivement,
00:27:59je crois que cette inquiétude
00:28:00sécuritaire participe
00:28:01à ce déditement
00:28:02de l'esprit de fête.
00:28:03Elle n'est pas la seule.
00:28:04Avec ça, il y a aussi
00:28:05peut-être une peur de nous-mêmes
00:28:06et une peur de ce qui nous rassemble
00:28:07qui fait que nous avons
00:28:08de plus en plus de mal
00:28:09à percevoir l'esprit même
00:28:10du 14 juillet,
00:28:11ce sens de la Concorde
00:28:12dont je parlais.
00:28:13Mais l'insécurité
00:28:14et la menace font partie aussi
00:28:15des inquiétudes qui pèsent
00:28:16malheureusement sur la fête.
00:28:17J'espère qu'on va
00:28:18réussir un jour
00:28:19à refaire la fête
00:28:20tous ensemble.
00:28:21Et on espère.
00:28:22Avec une courte pause
00:28:23et on se retrouve
00:28:24pour la suite des débats
00:28:25de Face à l'Info.
00:28:26A tout de suite.
00:28:30On se retrouve pour la deuxième partie
00:28:31de Face à l'Info
00:28:32et c'est à votre tour
00:28:33Marc Menand.
00:28:34Vous êtes sûr ?
00:28:35Oui.
00:28:36Sauf si vous voulez passer
00:28:37la parole à quelqu'un d'autre
00:28:38mais je ne vous garantis pas
00:28:39de vous la redonner après.
00:28:40Faites attention.
00:28:41Vous ne me connaissez pas alors.
00:28:42Je sais que non.
00:28:43Laissez-moi la parole.
00:28:44On va remettre en perspective
00:28:45justement la tentative
00:28:46d'assassinat contre Donald Trump
00:28:47parce que la question
00:28:48qu'on peut se poser
00:28:49c'est est-ce que nos sociétés
00:28:50finalement sont celles
00:28:51qui fabriquent cette violence
00:28:52et vous allez remettre ça
00:28:53dans un angle
00:28:54un petit peu historique.
00:28:55Oui.
00:28:56Je vais aller sur les propos
00:28:57de mon ami Gabriel tout à l'heure
00:29:00qui a évoqué
00:29:01le général de Gaulle,
00:29:02Chirac et autres.
00:29:03Mais il faut remonter
00:29:04beaucoup plus loin.
00:29:05Alors déjà,
00:29:06on pourrait évoquer
00:29:07la grande Rome.
00:29:08César, comment meurt-il ?
00:29:10Mais restons sur notre territoire.
00:29:13L'idéalisation de ce monde
00:29:15où on aurait connu
00:29:16la fraternité
00:29:17avant qu'elle apparaisse
00:29:18sur l'effigie de nos mairies.
00:29:20Non, la fraternité n'existait pas.
00:29:22N'oublions pas ce qui s'est passé
00:29:24durant les guerres de religion.
00:29:26On était capable
00:29:27d'égorger son voisin
00:29:28simplement parce qu'il n'avait pas
00:29:30la même confession.
00:29:31On ne va pas entrer
00:29:32dans ce type de détail sanglant,
00:29:34détail entre guillemets,
00:29:35mais arrêtons-nous aux assassinats
00:29:38en tant que tels.
00:29:39Alors vous voyez déjà
00:29:41l'un des fils de François Ier,
00:29:43Henri III,
00:29:44qui est sur le trône
00:29:46et le matin,
00:29:47sur sa chaise percée,
00:29:49apparaît un bonhomme
00:29:51qui demande à parler au roi.
00:29:54On le laisse s'approcher,
00:29:56il sort un couteau
00:29:58et hop,
00:29:59il porte son cou
00:30:01sur Henri III.
00:30:03Oh, mauvais moine,
00:30:05tu m'as tué.
00:30:06Eh oui, il l'a tué
00:30:08et c'était donc Jacques Clément.
00:30:11Voilà un premier assassinat.
00:30:13Celui qui a hérité du trône,
00:30:16c'est Henri IV,
00:30:17qui ne connaît pas Ravaillac
00:30:20et ce coup fatal,
00:30:22alors que le roi se trouve
00:30:24à côté du duc d'Épernon,
00:30:26dont on susurre encore aujourd'hui
00:30:28qu'il pourrait peut-être
00:30:30être l'un des fementeurs
00:30:32qui aurait utilisé Ravaillac
00:30:34pour commettre le crime.
00:30:36Alors, officiellement,
00:30:38c'est un peu comme dans l'affaire Kennedy,
00:30:40il n'y a qu'un coupable, Ravaillac.
00:30:43Mais ce n'est pas toujours si simple.
00:30:45Dans l'affaire Kennedy, c'est pareil.
00:30:46Lee Oswald.
00:30:47Puis après, il y a Ruby qui le tue.
00:30:49Et on a la commission Warren.
00:30:52C'est des tonnes et des tonnes
00:30:54de témoignages, de recoupements, etc.
00:30:57pour arriver à la fin
00:30:59sur des tirs balistiques
00:31:00qui sont parlants en eux-mêmes
00:31:03et qui montrent
00:31:04qu'il est quand même difficilement envisageable
00:31:06qu'il n'y ait eu qu'un seul tireur.
00:31:08Néanmoins, il n'y a qu'un seul tireur.
00:31:10Restons sûrs
00:31:12de tous ces attentats en France.
00:31:14Vous avez Louis XV.
00:31:16Louis XV qui subit, là encore,
00:31:19un ecclésiastique.
00:31:21C'est Damien.
00:31:22Et puis, vous avez Charlotte Corday.
00:31:25Charlotte Corday ne supporte pas Marat
00:31:27parce que Marat était parmi ceux
00:31:32qui faisaient tomber les têtes des Girondins.
00:31:34Et elle décide de venir tuer toute gamine.
00:31:37Elle prend son couteau,
00:31:39elle le lâchette et hop !
00:31:41Le pauvre Marat qui était dans sa baignoire.
00:31:43Ce n'est pas un homme spécialement fréquentable
00:31:46sur le plan d'une morale
00:31:48où on respecte son adversaire politique.
00:31:51Il n'en reste pas moins qu'il est dans sa baignoire,
00:31:53victime de ses démangeaisons
00:31:55et hop ! Elle l'embroche.
00:31:57Et on peut continuer comme ça.
00:31:59Napoléon a été victime de plusieurs complots.
00:32:02Et puis, il y a le jour,
00:32:04il se rend à l'opéra, 24 décembre,
00:32:07et une machine qui a été mise en place
00:32:12et cette machine,
00:32:14ce sont machines infernales.
00:32:16Il y en a une autre pour Henri III,
00:32:18pour Napoléon III.
00:32:20Et on a une escorte qui est devant Napoléon.
00:32:24Il n'avait pas envie de sortir sur l'arbre.
00:32:26Il était un peu fatigué.
00:32:28Et puis, c'est Joséphine qui lui a dit
00:32:30non, non, on va se rendre à l'opéra.
00:32:33Et les voilà.
00:32:35Il y a une escorte.
00:32:37Lui est dans le premier carrosse.
00:32:39Elle, dans le deuxième carrosse.
00:32:41Et vous avez des chouans
00:32:43qui ont préparé cet attentat.
00:32:45Alors, ils ont acheté un vieux cheval,
00:32:47un cadasson, comme on dit,
00:32:49une vieille charrette.
00:32:51On a un tonneau rempli de poudre.
00:32:53Et on a payé une pauvre gamine.
00:32:55Elle s'appelle Marianne, gamine.
00:32:57C'est quand même étonnant, d'ailleurs,
00:32:59que ce soit Marianne qui soit là,
00:33:01sans le savoir, responsable
00:33:03de ce qui va se passer.
00:33:05A savoir ?
00:33:07Eh bien, elle se retrouve
00:33:09à immobiliser un carrosse
00:33:11pour que la rue soit obstruée.
00:33:13Et à ce moment-là,
00:33:15eh bien, on fera exploser
00:33:17la machine.
00:33:19La pauvre gamine explose avec le cheval.
00:33:21Et Napoléon s'en tire
00:33:23miraculeusement comme Joséphine.
00:33:25Ensuite,
00:33:27vous avez toujours Napoléon.
00:33:29Oublions tous les complots.
00:33:31Mais il se trouve à Chaubrune, là-bas,
00:33:33en Autriche.
00:33:35Et il y a un jeune personnage qui se présente.
00:33:37Un Autrichien. Ah, il n'aime pas Napoléon.
00:33:39Napoléon ne lui plaît pas.
00:33:41Il est venu avec la main
00:33:43sous la veste.
00:33:45Et là encore, un couteau.
00:33:47Il s'appelle Staps.
00:33:49On repère son attitude n'est pas spécialement
00:33:51discrète.
00:33:53Et on lui dit, mais quelles étaient vos intentions ?
00:33:55Il dit, je voulais tuer l'empereur.
00:33:57Et Napoléon,
00:33:59magnanime pour une fois,
00:34:01demande à ce qu'on lui présente
00:34:03et lui dit, mais si je vous gracie,
00:34:05que ferez-vous ?
00:34:07Il dit, je recommencerai
00:34:09car c'est mon devoir de vous tuer.
00:34:11Alors, il oublie
00:34:13son esprit de concorde
00:34:15qui était rare chez lui.
00:34:17Et forcément, le jeune garçon
00:34:19est éliminé.
00:34:21Louis-Philippe, huit attentats
00:34:23contre lui.
00:34:25Et là, quand on dit
00:34:27miraculer Trump,
00:34:29huit fois !
00:34:31Vous vous rendez compte ?
00:34:33C'est quand même beaucoup.
00:34:37Vous avez Napoléon III.
00:34:39Napoléon III, là encore,
00:34:41machine infernale. Décidément,
00:34:43on pourrait penser qu'il y a presque
00:34:45une sorte de transmission dans la famille.
00:34:47Son oncle, il se rendait
00:34:49à l'opéra. Lui aussi, il se rend à l'opéra.
00:34:51Et puis,
00:34:53les bombes qui explosent,
00:34:55les bombes d'Orsini. Et là encore,
00:34:57quelques égratignures
00:34:59avec son épouse,
00:35:01on peut se sentir après
00:35:03Sadi Carnot.
00:35:05Sadi Carnot, président de la République.
00:35:07Même chose, victime d'un fanatique.
00:35:09C'est la grande époque des anarchistes.
00:35:11Ils veulent quoi, les anarchistes ?
00:35:13Ils ont un côté un peu éléphi.
00:35:15Ils rêvent d'un monde meilleur.
00:35:17Il faut éliminer les salopards
00:35:19qui sont en train
00:35:21de rendre la vie impossible
00:35:23et sans espoir pour les ouvriers.
00:35:25N'oublions pas qu'à l'époque, il est vrai
00:35:27que vivre en tant que membre
00:35:29du peuple gueux,
00:35:31vous travaillez 15-16 heures par jour,
00:35:336 jours sur 7 et des lâches
00:35:35de 5 ans. Après, on peut s'étonner
00:35:37que l'on mourrait relativement tôt.
00:35:39Vous avez Jaurès !
00:35:41Jaurès !
00:35:43Avec Raoul Villain,
00:35:45le 14 juillet
00:35:471914.
00:35:49Et
00:35:51Villain qui profite
00:35:53de Jaurès installé derrière
00:35:55une fenêtre au café
00:35:57du croissant.
00:35:59Il lui tire une balle dans le crâne
00:36:01et puis il y en a une autre qui se perd
00:36:03dans une boiserie.
00:36:05Et ce qui est extraordinaire,
00:36:07donc Jaurès meurt, je ne vous apprends rien,
00:36:09mais Raoul Villain, on a oublié une chose.
00:36:11Il est interné, forcément,
00:36:13mais il y a la guerre.
00:36:15On le laisse là,
00:36:17dans la jôle.
00:36:19Et en 1919,
00:36:21quand enfin il paraît devant ses juges,
00:36:23on pourrait dire comment ça ?
00:36:25On a tué Jaurès !
00:36:27Comme le chantait si bien Brel.
00:36:29Il a pu avoir tué Jaurès,
00:36:31il obtient d'être libéré.
00:36:33Et pire que ça,
00:36:35la femme de Jaurès
00:36:37est condamnée aux dépenses.
00:36:39Ce sont des choses invraisemblables,
00:36:41mais ça montre bien notre société,
00:36:43société de la discorde.
00:36:45Paul Doumer, président de la République,
00:36:47il est à Lyon pour l'exposition universelle.
00:36:49Et boum, boum,
00:36:51lui aussi s'écroule
00:36:53alors qu'il est en train de rendre visite
00:36:55à des écrivains
00:36:57pour un salon littéraire.
00:36:59Et Léon Blum,
00:37:01Léon Blum, 1936,
00:37:03il sort de l'Assemblée,
00:37:05on est dans une traction avant,
00:37:07avec Georges Monnel, épouse de Georges Monnel,
00:37:09ils arrivent à l'angle
00:37:11de la rue de l'université
00:37:13et du bouffonbourg Saint-Germain.
00:37:15Et là, il y a un petit groupuscule,
00:37:17la voiture ralentit,
00:37:19un des énergumènes,
00:37:21un des mouvements d'extrême-droite
00:37:23qui sont là,
00:37:25les camelots du roi,
00:37:27c'est Blum, c'est Blum !
00:37:29Et là, on se jette,
00:37:31on se rue sur la voiture,
00:37:33on brise les glaces et on assène
00:37:35tous les coups possibles à Blum.
00:37:37S'il n'y avait pas un agent de police
00:37:39par hasard présent,
00:37:41sur place, et qui arrive
00:37:43à extraire Léon Blum,
00:37:45il mourrait à cet instant.
00:37:47Vous voyez cette société
00:37:49qui devient la société de la partition.
00:37:51Alors c'est lié à quoi ?
00:37:53Souvent à ce fanatisme
00:37:55qui est entretenu,
00:37:57des idées qui ont mal germé
00:37:59lorsque, aujourd'hui,
00:38:01on voit cette société
00:38:03qui devient la société de la partition.
00:38:05Il ne faut pas s'étonner
00:38:07qu'elle nous place
00:38:09dans cette insécurité permanente.
00:38:11Tout à l'heure, Paul nous a raconté
00:38:13ce qui se passait
00:38:15sur les événements
00:38:17où on brûle les voitures, etc.
00:38:19et on s'enferme dans un communautarisme.
00:38:21Aujourd'hui, vous êtes sur le périphérique
00:38:23et paf !
00:38:25Soudain, le périphérique s'arrête
00:38:27tout simplement parce que
00:38:29vous avez un mariage
00:38:31et les gens dégainent et tirent
00:38:33parce que c'est leur tradition.
00:38:35C'est-à-dire que chacun,
00:38:37plutôt que de comprendre
00:38:39ce qui lui est offert
00:38:41grâce à notre République,
00:38:43s'enferme dans son particularisme.
00:38:45On l'encourage à être comme ça.
00:38:47D'où une victimisation.
00:38:49Et quand vous êtes victime,
00:38:51vous demandez la revanche.
00:38:53C'est votre particularitarisme
00:38:55qui doit vous permettre
00:38:57de rayonner.
00:38:59Et si vous n'êtes pas
00:39:01celui dont on considère
00:39:03les droits presque en prééminence,
00:39:05c'est-à-dire qu'on ne vous respecte pas.
00:39:07Vous êtes dans le transient
00:39:09qui peut admettre
00:39:11qu'on n'admette pas
00:39:13qu'une personne soit dans
00:39:15cette différence sexuelle.
00:39:17Mais quand cette différence sexuelle
00:39:19veut s'imposer même
00:39:21en ayant s'affiché dans les écoles
00:39:23ou avec des gamins d'huit ans
00:39:25où on dit qu'il ne sent pas bien
00:39:27dans sa peau et on admet
00:39:29que cet enfant puisse subir
00:39:31un traitement à huit ans, neuf ans
00:39:33alors que vous êtes dans un trouble psychologique,
00:39:35n'est-ce pas une folie ?
00:39:37Mais en revanche, si vous dites ça,
00:39:39ceux qui sont dans cette victimisation
00:39:41viscérale
00:39:43entrent dans une colère
00:39:45qui les propulse
00:39:47vers un appel à la violence
00:39:49car ils se sentent agressés.
00:39:51Notre monde est comme ça.
00:39:53Tout un chacun se sent agressé
00:39:55et ce qui fait que,
00:39:57comme par ailleurs on a un dépérissement de la langue,
00:39:59ce sera l'un des propos de mon ami Vincent Roy
00:40:01dans quelques secondes,
00:40:03il n'y a plus de langue,
00:40:05il n'y a plus la capacité à la réflexion,
00:40:07on devient des sortes d'animaux
00:40:09portés par nos viscères
00:40:11et nos ressentis, on ne vit plus
00:40:13dans l'intelligence,
00:40:15on vit dans la ressentie et l'émotion
00:40:17condamnent à quoi ? Eh bien à toutes les violences.
00:40:19Merci beaucoup Marc Polge,
00:40:21vous vous voyez sceptique peut-être.
00:40:23J'étais un peu perdu à la fin de la démonstration.
00:40:25L'exposé historique...
00:40:27Qu'est-ce qui n'était pas clair ?
00:40:29L'arrivée sur la question des droits des minorités
00:40:31et des transgenres, je n'ai pas forcément vu tout le lien
00:40:33avec le reste de la démonstration historique sur la violence qui fait partie de l'histoire.
00:40:35C'est de dire que c'est la nouvelle violence d'aujourd'hui.
00:40:37Cet exposé que vous avez fait Marc,
00:40:39moi, à la fois me console et me désole
00:40:41pour deux raisons distinctes. D'abord, ça me console
00:40:43parce que je me rends compte, en vous écoutant
00:40:45et quiconque a suivi ses leçons d'histoire à l'école
00:40:47le sait, que l'histoire est violente,
00:40:49que c'est au fond le destin des princes que de trembler
00:40:51devant l'idée d'un jour tomber sous
00:40:53les coups de couteau ou les coups de feu
00:40:55de leurs ennemis, et Dieu sait si les princes sont
00:40:57non des ennemis, et que depuis les îles de Mars
00:40:59où Jules César est tombé sous les coups de couteau de la conspiration
00:41:01romaine, jusqu'à l'assassinat
00:41:03manqué de Donald Trump dimanche,
00:41:05effectivement, on se rend compte que ça fait partie
00:41:07du destin de l'histoire, et que, au fond,
00:41:09ça en fera peut-être toujours partie.
00:41:11Ça, c'est pour la consolation. Maintenant,
00:41:13ce qui me désole, c'est qu'on voit que vous décrivez
00:41:15une violence politique
00:41:17qui, au fond, paraît chaque fois presque censée.
00:41:19Alors, je ne cherche pas à la légitimer, à la justifier,
00:41:21mais lorsque un roi
00:41:23tombe sous les coups de ses ennemis
00:41:25de l'intérieur ou de l'extérieur,
00:41:27lorsque le bloc soviétique
00:41:29tente de faire assassiner Jean-Paul II, par exemple,
00:41:31évidemment, chacune de ces violences est
00:41:33abominable, et en même temps, on comprend que c'est
00:41:35une logique historique, au fond, qui dépasse presque
00:41:37même les personnes qui sont visées.
00:41:39Ce sont des affrontements qui font
00:41:41les destins des peuples. Aujourd'hui,
00:41:43on a l'impression que, lorsqu'on
00:41:45voit, par exemple, cet étudiant de 20 ans
00:41:47dont on apprend chaque jour
00:41:49un peu mieux le profil, mais enfin qui semble être une personne
00:41:51désaxée, qui ne sait pas où est-ce qu'il habite
00:41:53politiquement, à moins qu'on découvre
00:41:55un complot qui aurait été imaginé
00:41:57de toute pièce et dont il aurait simplement été
00:41:59l'instrument, ce qui ne semble pas être le cas,
00:42:01c'est quelque chose de profondément nihiliste.
00:42:03Le bras armé
00:42:05de ce jeune homme qui s'est allongé sur un toit
00:42:07pour tirer avec son fusil d'assaut sur Donald Trump
00:42:09n'était, au fond, que le fruit de fantasmes
00:42:11dans son imagination, d'une violence
00:42:13que Gabriel Cluzel a décrite un petit peu
00:42:15qui est, au fond, présente dans toute la pensée
00:42:17et l'inconscient politique américain, mais ça
00:42:19n'est pas le Parti démocrate qui a tenté de faire assassiner
00:42:21Jean-Paul II. C'est pour ça que je n'ai pas compris
00:42:23la fin de ma démonstration,
00:42:25c'est ce que j'essayais de vous dire,
00:42:27que l'on s'enferme aujourd'hui dans une
00:42:29victimisation, que chacun,
00:42:31au nom d'un ressenti
00:42:33d'être, on est dans
00:42:35cet égotisme en
00:42:37poursoufflure et qui fait que vous
00:42:39n'êtes plus un être humain. Vous vivez
00:42:41selon
00:42:43des humeurs et des émotions.
00:42:45Et ça, ça vous propulse
00:42:47à ce type d'action, parce que
00:42:49dans votre petit fort intérieur,
00:42:51vous vous mettez à baratter
00:42:53une intention et l'autre vous devient
00:42:55insupportable. J'en reviens
00:42:57à cette idée sur le périphérique
00:42:59soudain, au nom de votre tradition,
00:43:01vous ne cherchez pas à savoir si vous
00:43:03allez gêner les uns ou les
00:43:05autres, c'est votre tradition qui doit l'emporter.
00:43:07Il y a une perte de sens
00:43:09indéniablement, justement, jusque dans la violence
00:43:11et dans ce que l'histoire a fait tragique.
00:43:13Allez, Vincent Roy, c'est à vous.
00:43:15On a plus clair sur les choses.
00:43:17Et Vincent Roy, vous allez nous parler de votre
00:43:19grande passion, c'est l'écriture inclusive.
00:43:21Oui, mais justement, puisque
00:43:23nous n'avons pas cessé ce soir de parler de violence,
00:43:25il y en a une aussi, la violence, elle est
00:43:27dans la langue, la langue a toujours
00:43:29et de tout temps été le lieu d'un combat.
00:43:31Dans un pamphlet très
00:43:33vif, au sens ironique,
00:43:35l'écriture exclusive,
00:43:37Olivier Rachet, c'est publié chez
00:43:39Tinbal, je le dis parce que le livre est captivant,
00:43:41s'attaque justement à l'écriture inclusive, dont il
00:43:43argue qu'elle entrave d'abord
00:43:45la jouissance de la lecture.
00:43:47Je vous donne un exemple en passant, je n'ai pas pu résister.
00:43:49Évidemment, quelques vers de La Fontaine
00:43:51que tout le monde connaît. La raison du plus
00:43:53fort est toujours la meilleure,
00:43:55nous l'allons montrer tout à l'heure,
00:43:57un agneau se désaltérait dans le courant
00:43:59du nom de pur. Alors qu'en écriture
00:44:01inclusive, ça donne la
00:44:03raison du point, de, point,
00:44:05la, point, plus fort,
00:44:07point, e, est toujours la meilleure,
00:44:09nous l'allons montrer tout à l'heure,
00:44:11un, point, e, agneau,
00:44:13point, l, se désaltérait dans le
00:44:15courant du nom de pur.
00:44:17Tout cela, vous l'aurez compris, est du plus parfait
00:44:19grotesque. Et c'est compliqué à suivre en plus,
00:44:21alors quel est le but, la visée,
00:44:23si tant est qu'il y en ait une, de l'écriture inclusive ?
00:44:25Alors la visée, oui, mais la visée masquée,
00:44:27en finir avec,
00:44:29et on retombe sur des sujets de marque,
00:44:31en finir avec la différenciation
00:44:33sexuelle. Alors sous couvert
00:44:35de liquider les
00:44:37dominations, cette écriture
00:44:39inclusive a pour ambition de forger
00:44:41au forcep, si j'ose dire, une angle
00:44:43plus juste, plus égalitaire,
00:44:45c'est une véritable obsession française,
00:44:47rien moins que celle,
00:44:49et je vais développer après,
00:44:51rien moins que celle d'une idéologie transhumaniste.
00:44:53Le déferlement anarchique
00:44:55de points médiants, vous savez, le fameux
00:44:57point qu'on met, dont je viens de parler avec
00:44:59La Fontaine, enfin bon,
00:45:01dont on sert pour marquer l'écriture
00:45:03inclusive, est le signe
00:45:05d'un projet non seulement obscurantiste
00:45:07mais régressif, en ceci,
00:45:09qu'il fait fi du neutre.
00:45:11Dans notre langue, le neutre existe, c'est-à-dire,
00:45:13en clair, qu'est-ce que le neutre ?
00:45:15C'est la nuance, en tant qu'elle est
00:45:17susceptible de faire aussi d'elle sens.
00:45:19Mais aussi d'elle sens, c'est quoi ?
00:45:21C'est nuancer, et nuancer,
00:45:23c'est penser. Faire aussi d'elle sens,
00:45:25c'est le but de la littérature, dont l'objet,
00:45:27finalement, est la pensée.
00:45:29C'est au nom d'une théorie de la domination
00:45:31que s'autorise, aujourd'hui,
00:45:33un discours de pouvoir. Lance le même
00:45:35Olivier Rachet que je citais, incongre.
00:45:37Le contre-pouvoir, on le sait, est un pouvoir,
00:45:39donc, balle au centre, ou plutôt,
00:45:41point au centre. Il faut traquer
00:45:43l'idéologie de l'empire du bien
00:45:45dans la langue, elle-même. Dans la langue,
00:45:47d'abord, dans la langue, surtout.
00:45:49Et se poser, à l'instar de Georges Bataille,
00:45:51l'écrivain, une question qui, me semble-t-il,
00:45:53est centrale, y a-t-il une littérature
00:45:55possible sans penser, et eux,
00:45:57du mal ?
00:45:59Comment vous écrivez mal autrement ?
00:46:01Oui, c'est compliqué.
00:46:03On va vous laisser faire votre édito en parlant
00:46:05normalement.
00:46:07Est-ce qu'il s'agit, donc, de tout contrôler, Vincent ?
00:46:09Les affidés de l'écriture
00:46:11inclusive sont, en effet, les idiots
00:46:13utiles d'un fantasme de contrôle.
00:46:15L'écriture inclusive, qu'on devrait plutôt, d'ailleurs,
00:46:17nommer orthographe inclusive, car il s'agit
00:46:19moins d'écrire que de refondre l'orthographe,
00:46:21au service d'une cause, est un véritable cheval de Troie.
00:46:23Entre parenthèses, je peux décider
00:46:25demain, comme le souligne encore
00:46:27Rachet, si je suis végane, ou spéciste,
00:46:29après tout, d'orthographier en majuscule
00:46:31d'imprimerie tous les noms d'animaux
00:46:33ou de végétaux, et d'interdire d'écrire
00:46:35homme avec une majuscule.
00:46:37Vous voyez, au passage, le délire
00:46:39peut aller très loin. La pensée transhumaniste
00:46:41dont je parlais, qui voudrait en finir
00:46:43avec la différence sexuelle au service
00:46:45d'un homme augmenté, au même titre qu'il y a
00:46:47une réalité augmentée,
00:46:49est le délire scientiste actuel.
00:46:51Et les partisans de l'écriture inclusive,
00:46:53que nous proposons tous
00:46:55d'appeler des partisanes, ne sont
00:46:57que des fantasmeurs ou des fantasmeuses.
00:46:59Je crée le néologisme, c'est-à-dire
00:47:01les idiots utiles d'un système désirant
00:47:03de contrôle, qui ne dit pas son nom
00:47:05mais dont on a pu avoir l'avant-goût
00:47:07pendant, par exemple, la pandémie de Covid-19.
00:47:09Sauf le grand enfermement de la planète,
00:47:11qu'on a appelé à tort un confinement, c'est-à-dire
00:47:13accompagné d'une refonte délirante du langage.
00:47:15On ne pouvait plus parler sans être
00:47:17en présentiel, en distanciel,
00:47:19et j'en passe. Ce qu'on appelle
00:47:21écriture inclusive n'est que
00:47:23le prétenant, en réalité, d'une
00:47:25idéologie qui, sous couvert de prolonger
00:47:27un combat toujours nuable pour
00:47:29l'émancipation des femmes ou l'égalité
00:47:31entre les sexes, ne rêve que d'en
00:47:33finir avec la différenciation
00:47:35sexuelle, justement. Cette écriture
00:47:37inclusive, c'est la
00:47:39perpétuation de la guerre des sexes
00:47:41par d'autres moyens. Mais est-ce que nous en sommes
00:47:43déjà là, aujourd'hui ?
00:47:45La question est de savoir, surtout aujourd'hui
00:47:47et à l'heure où nous parlons, sous
00:47:49quel régime nous vivons.
00:47:51Ça, c'est une bonne question.
00:47:53Rachet dit celui d'une
00:47:55post-vérité tout orwellienne.
00:47:57Pourquoi ? Parce que dans cet écosystème,
00:47:59l'écriture inclusive,
00:48:01qui n'est rien d'autre que l'intervention
00:48:03de la moraline dans la langue,
00:48:05revêt le masque de la lutte contre
00:48:07les inégalités. Mais l'imposture est patente.
00:48:09Parce que quel est le but profond du dévoiement
00:48:11de l'orthographe à ce stade ?
00:48:13Moins d'en finir avec les dominations,
00:48:15c'est le prétexte, que de répandre cette
00:48:17idéologie dont je parlais,
00:48:19idéologie transhumaniste, je le répète qui ne
00:48:21dit pas son nom. Le projet est obscurantiste.
00:48:23À preuve, il consiste à rendre
00:48:25la littérature, et notamment là,
00:48:27je parle de la France, donc la littérature française
00:48:29illisible, épartante, inopérante.
00:48:31Bon, la société a toujours menti.
00:48:33Une certaine littérature a toujours été là
00:48:35pour dire la vérité. Mais comme la jouissance
00:48:37de la lecture va se retrouver entravée,
00:48:39la société va continuer de mentir, mais cette fois,
00:48:41sans garde-fou.
00:48:43Dans un fatras idéologique
00:48:45pseudo-démocratique. Les apories
00:48:47de l'orthographe, on vient de le comprendre,
00:48:49je crois, ne sont jamais innocentes.
00:48:51Dontacte. L'écriture inclusive
00:48:53repose sur un fantasme de
00:48:55régression, là où par définition,
00:48:57l'orthographe transgresse la parole
00:48:59en la fixant par écrit.
00:49:01C'est le but de l'orthographe, c'est de fixer
00:49:03la parole par écrit.
00:49:05Et on appelle transgression
00:49:07ce passage exclusif de la langue
00:49:09à l'écriture, ce forçage
00:49:11en règle de la parole vagabonde
00:49:13et son accaparement par le phrasé,
00:49:15c'est-à-dire par la grammaire
00:49:17et par la syntaxe.
00:49:19Prendre la plume n'est jamais anodin, c'est
00:49:21accepter la contrainte pour mieux s'affranchir
00:49:23de tout autre impératif.
00:49:25En ce sens, et comme l'écrivait
00:49:27Barthes, ça me semble très important,
00:49:29dans sa leçon inaugurale d'entrée au Collège de France,
00:49:31la langue est fasciste
00:49:33car le fascisme, ce n'est pas d'empêcher
00:49:35de dire, c'est d'obliger
00:49:37à dire. La dite écriture
00:49:39inclusive ne constitue pas
00:49:41une adaptation égalitaire de l'orthographe
00:49:43mais s'autorise d'un combat inept
00:49:45contre les discriminations
00:49:47dont le langage serait par essence
00:49:49dépositaire pour s'introniser
00:49:51en véritable discours de pouvoir,
00:49:53pour reprendre toujours la terminologie
00:49:55de Barthes, qui appelle discours de pouvoir
00:49:57tout discours qui engendre la faute
00:49:59et partant la culpabilité
00:50:01de celui qui le reçoit.
00:50:03Et notre ami Rachet, dont je cite
00:50:05le livre, de déminer l'écriture inclusive
00:50:07en disant ceci, c'est au nom d'une
00:50:09théorie de la domination que
00:50:11s'autorise aujourd'hui ce discours
00:50:13de pouvoir. Cette dernière réflexion,
00:50:15pardonnez-moi, ne laisse pas de faire penser
00:50:17à la célèbre formule de Pasolini,
00:50:19le fascisme reviendra, il s'appellera
00:50:21antifascisme.
00:50:23Une domination, alors,
00:50:25évidemment, c'est la question, une domination peut-elle
00:50:27en cacher une autre ? Certes non,
00:50:29il n'y a que les nouvelles précieuses ridicules pour le penser.
00:50:31Mais l'affaire est grave, puisqu'il s'agit en vérité
00:50:33ni plus ni moins que d'effacer l'histoire,
00:50:35de démolir le monde, de décoloniser
00:50:37les cerveaux, les cultures,
00:50:39de dénaturer, de dégenrer
00:50:41les intersectionnalistes.
00:50:45Ces chantres de l'interprétation
00:50:47totalisante sont dominés eux-mêmes
00:50:49par leur théorie de la domination.
00:50:51Qui peut lire raisonnablement
00:50:53à haute voix, je viens d'en faire l'expérience,
00:50:55un texte en écriture inclusive,
00:50:57qui peut réussir cet exploit ?
00:50:59Vous en sortez pas si mal.
00:51:01Non mais ça ne veut rien dire.
00:51:03J'ai massacré la fontaine, c'est tout.
00:51:05Qu'est censé au fond
00:51:07cacher cette aberration orthographique ?
00:51:09Eh bien, l'idéologie de l'empire du bien.
00:51:11Car oui, on doit le marteler.
00:51:13Dans ces conditions textuelles,
00:51:15la littérature n'existe plus.
00:51:17Y a-t-il une littérature
00:51:19possible sans penser du mal ?
00:51:21On repose la question de bataille.
00:51:23Cette question qui ne date pas d'hier nous interpelle encore
00:51:25pour son actualité. Dans son éthique,
00:51:27Spinoza définit ainsi le mal.
00:51:29Ce que nous savons certainement
00:51:31empêcher que nous ne jouissions
00:51:33d'un certain bien.
00:51:35En empêchant la jouissance
00:51:37de la lecture du texte, l'écriture
00:51:39inclusive est donc nécessairement
00:51:41un mal. Ajoutons
00:51:43qu'elle fait une fixation sur le neutre.
00:51:45Or, le neutralisme, d'une certaine façon,
00:51:47est un transhumanisme.
00:51:49Il s'agit d'en finir avec d'un côté
00:51:51la reproduction
00:51:53sexuée, et de l'autre
00:51:55avec la passion différentielle.
00:51:57L'amour en Occident,
00:51:59comme on l'écrivait jadis. L'écriture
00:52:01inclusive est l'un des avatars
00:52:03du wokisme.
00:52:05Attention, c'est la guerre. Quand l'orthographe
00:52:07est dépecé, il faut
00:52:09ferrailler. Pas le choix. Il y a état d'urgence
00:52:11littéraire et partant état d'urgence
00:52:13poétique. Aux armes, l'ironie
00:52:15doit continuer de faire mouche, mais
00:52:17enfin, qui se souvient encore du point d'ironie ?
00:52:19Je pense évidemment à Voltaire. Au fond,
00:52:21l'angoisse suprême,
00:52:23c'est que l'autre
00:52:25ne ressemble plus à soi.
00:52:27Dans son refus des différences,
00:52:29ou dans l'affirmation tyrannique de sa différence,
00:52:31ou de ce qu'il serait peut-être plus juste
00:52:33de nommer sa dérive identitaire,
00:52:35il y a bien du refoulement. A moins
00:52:37qu'il ne s'agisse de ressentiment, mais les deux sont l'avers
00:52:39et le revers d'une même médaille, Agnès les rapports
00:52:41de force. Dérive identitaire,
00:52:43mais bien entendu, une secrète alliance
00:52:45rapproche les partisans
00:52:47de l'indifférenciation généralisée
00:52:49et les adeptes du culte poussé
00:52:51à l'extrême de tous les plus petits
00:52:53dénominateurs communs du même.
00:52:55Le point médian,
00:52:57le fameux point médian, le point
00:52:59qu'on met partout quand on écrit en écriture
00:53:01inclusive, fait fi de la jouissance textuelle,
00:53:03mais en neutralisant,
00:53:05il nie une chose qui me
00:53:07semble capitale, c'est-à-dire l'existence
00:53:09du diable. Et par voie de conséquence,
00:53:11le luxe inouï
00:53:13d'accueillir en soi les promesses
00:53:15de l'amour, physiques,
00:53:17mais aussi théologiques.
00:53:19Merci Vincent Rademan, vous ferez votre édito
00:53:21en écriture inclusive, un mot rapide
00:53:23à chacun. Ça va tout à fait
00:53:25dans ce que nous développions tout
00:53:27à l'heure, c'est-à-dire cet enfermement
00:53:29mais qui est tellement viscéral
00:53:31qu'il ne peut que générer une
00:53:33explosion de haine.
00:53:35Je veux être comme ça,
00:53:37mais ce n'est pas uniquement de
00:53:39m'assimiler dans ma différence,
00:53:41je veux que ces différences
00:53:43aient la prééminence.
00:53:45Voilà, la dictature des minorités.
00:53:47Il n'y a pas un mot à ajouter
00:53:49à ce qu'a dit Vincent tellement c'est parfait.
00:53:51Je crois que l'écriture inclusive ne s'imposera
00:53:53jamais totalement pour une seule raison, c'est que ces
00:53:55promoteurs ont besoin d'être contredit
00:53:57par la horde des réactionnaires ou des fascistes.
00:53:59C'est-à-dire que cette écriture inclusive
00:54:01n'a pour objet, à mon sens,
00:54:03que d'être ce qu'on appelle un
00:54:05virtue signaling, c'est-à-dire une manière de montrer
00:54:07que nous appartenons à une caste morale
00:54:09qui a les codes et qui s'impose
00:54:11face à la horde des
00:54:13obscurantistes qui l'attaquent.
00:54:15Le jour où l'écriture inclusive sera
00:54:17inscrite dans le droit civil
00:54:19comme étant obligatoire, alors
00:54:21dès l'instant où ça arrivera, ces promoteurs
00:54:23se désaisiront parce que ça n'aura
00:54:25plus aucun intérêt. Il faut qu'il y ait des personnes
00:54:27qui les attaquent lorsqu'ils écrivent en écriture inclusive
00:54:29pour que ça ait du sens. Si tout le monde écrivait
00:54:31en écriture inclusive, ça serait ennuyeux
00:54:33pour eux.
00:54:35Ça leur permet de s'enraciner dans leur vie.
00:54:37C'est l'arrière mot de Gabriel Tesque.
00:54:39Je ne suis pas tout à fait sûre de ça. Il y a beaucoup de choses
00:54:41qui étaient réputées transgressives hier
00:54:43et qui sont devenues quasi obligatoires à l'école
00:54:45et pour autant
00:54:47elles n'ont pas disparu. Mais néanmoins,
00:54:49l'écriture inclusive n'aurait pu être qu'une incongruité
00:54:51si le magistère
00:54:53moral de la gauche dans l'université
00:54:55et l'enseignement supérieur,
00:54:57l'éducation, ne
00:54:59régnait pas. Parce qu'aujourd'hui,
00:55:01même s'il y a eu mollement
00:55:03des protestations, ceux qui
00:55:05sont étudiants aujourd'hui peuvent en témoigner.
00:55:07Ils reçoivent
00:55:09pour nombre d'entre eux des mails
00:55:11en écriture inclusive. Certains l'ont dit.
00:55:13J'hésite parce que si je ne réponds pas en écriture
00:55:15inclusive, ce sera un marqueur de
00:55:17réaction. Je serai
00:55:19étiqueté comme réactionnel et j'ai peur
00:55:21pour mes examens. Voilà la réalité
00:55:23aujourd'hui de la situation.
00:55:25Il y a nombre de profs qui exigent
00:55:27même de fait.
00:55:29Si vous ne le faites pas, vous êtes marqué
00:55:31et vous refusez
00:55:33cette écriture inclusive.
00:55:35C'est comme le E que vous rajoutez à la fin, par exemple,
00:55:37si vous dites que Colette est la plus grande écrivaine
00:55:39de la première moitié du XXe siècle,
00:55:41par exemple. Si vous écrivez cela,
00:55:43vous cantonnez Colette
00:55:45à être la plus grande écrivaine, c'est-à-dire
00:55:47le plus grand écrivain d'entre
00:55:49les femmes écrivains. Si vous dites que c'est le plus
00:55:51grand écrivain, vous la mettez dans le grand
00:55:53bain, si j'ose dire, avec les hommes et les
00:55:55femmes écrivains. On va passer au dernier
00:55:57édito avec vous, Gabriel Cluzel, le 14
00:55:59juillet. Son défilé traditionnel
00:56:01est toujours le moment où la France
00:56:03célèbre son armée, où elle est fière, mais
00:56:05l'armée française, ce sont aussi, vous allez
00:56:07nous dire, des invisibles qui, pour certains, ne vont
00:56:09pas passer, malheureusement, l'été en famille.
00:56:11Cette période de retrouvailles et de repos
00:56:13qui, pour tout le monde, est pourtant si précieuse.
00:56:15Oui, alors nous avons vu hier
00:56:17pour le 14 juillet, alors avenue
00:56:19Foch, la France qui tient
00:56:21encore debout, envers et contre tout.
00:56:23Celle qui serre et non
00:56:25qui se serre. C'est la France qui
00:56:27honore le drapeau français, qui marche
00:56:29ensemble, dans la même direction.
00:56:31Ce n'est pas le cas de tous nos politiques actuellement, vous en conviendrez.
00:56:33Moi, il me semble tout à fait important
00:56:35d'emmener les enfants voir ces défilés, ces
00:56:37régiments, ces matériels, ces écoles d'excellence,
00:56:39cette France à la fois humble et fière.
00:56:41Mais je crois important
00:56:43de dire qu'ils représentaient aussi leurs frères
00:56:45d'armes, les invisibles du 14
00:56:47juillet. Ceux que l'on n'a pas vu
00:56:49et notamment ceux qui ne passeront pas l'été
00:56:51avec leur famille, parce qu'ils
00:56:53sont en mission. Tout le monde se
00:56:55prépare à en partir en vacances, mais eux, ils
00:56:57seront séparés, qu'ils soient
00:56:59projetés à l'extérieur ou par
00:57:01l'opération Sentinelle à l'intérieur.
00:57:03Précisons que ceux qui défilaient
00:57:05hier ont fait partie de ces invisibles, ou en feront
00:57:07partie, évidemment,
00:57:09parce qu'ils seront projetés à leur tour.
00:57:11Mais pourquoi en parler ? Parce que j'ai été très
00:57:13heurtée par un tweet de Manes Nadel.
00:57:15Vous savez, c'est ce militant d'extrême-gauche
00:57:17de 16 ans, qui est
00:57:19un peu la version masculine de Greta Thunberg.
00:57:21Alors, on lui tend le micro comme si c'était
00:57:23l'oracle de Delphes.
00:57:25Au meeting de lancement du nouveau
00:57:27Front Populaire le 17 juin dernier, il avait
00:57:29cité du Lénine, bon.
00:57:31Et donc, il appelait à une manifestation
00:57:33Place de la Nation à 19h. Alors, le
00:57:35sous-titre, c'était, je vous laisse juger,
00:57:37« Il nous empêche de prendre la Bastille, on prend
00:57:39la Nation ». Et ce commentaire,
00:57:41« Rien à foutre, pardonnez-moi la vulgarité,
00:57:43des défilés militaires, c'est à
00:57:4519h à la Nation que ça se passe ».
00:57:47Il a compris un truc, c'est que pour être d'extrême-gauche,
00:57:49il ne suffit pas de ne pas aimer la police, il faut aussi
00:57:51ne pas aimer les militaires.
00:57:53Donc, avec les gendarmes,
00:57:55c'est un peu strike, c'est à la fois
00:57:57la force de l'ordre et les militaires.
00:57:59Alors, pour réparer cet affront
00:58:01d'une imbécilité crache, je pense que les militaires
00:58:03méritent qu'on leur rende hommage, même s'ils ne
00:58:05réclament rien. Et sans même parler
00:58:07de la gendarmerie, pourtant eux aussi sont nombreux,
00:58:09simplement des trois armées,
00:58:11air, terre, mer.
00:58:13C'est près de 20 000 militaires, hommes et femmes,
00:58:15en mission, aussi bien sur le territoire national,
00:58:17encore une fois, qu'à l'étranger.
00:58:19Et donc, 20 000 familles qui seront séparées.
00:58:21Et pour leur rendre hommage, vous vouliez
00:58:23faire une comparaison très précise
00:58:25avec d'autres représentants de la France
00:58:27dans le monde, mais plus médiatisés et plus riches,
00:58:29les joueurs de l'Euro. Alors, pourquoi cette
00:58:31comparaison, Gabrielle ? Oui, parce que j'avais un exemple très précis.
00:58:33J'ai vu ça, parce que je lis les journaux
00:58:35People.
00:58:37Elle l'avoue.
00:58:39Je l'avoue.
00:58:41Les médias ont appelé ça, je vais vous citer
00:58:43la page, le carnet rose de l'Euro
00:58:452024. Après la victoire des Bleus
00:58:47en huitième de finale, les liés de l'équipe
00:58:49de France et du Bayern Munich, Kingsley
00:58:51Coman, a quitté ses comparses
00:58:53pour rejoindre sa compagne suédoise, dans son
00:58:55pays, qui accouchait.
00:58:57Et quand il est parti, la FFF ignorait tout à fait
00:58:59quand il reviendrait.
00:59:01Vous imaginez pourtant les enjeux financiers.
00:59:03Et tout le monde s'est dit, comment on lui en veut vouloir ?
00:59:05C'est bien et c'est beau qu'il ménage sa vie de famille
00:59:07et qu'il ne privilégie pas sa carrière
00:59:09au détriment de celle-ci. C'est la moindre des choses
00:59:11d'être là. Et bien, pourtant, cet été,
00:59:13comme beaucoup d'autres,
00:59:15pendant l'année, il y a des militaires qui ne seront pas
00:59:17présents pour cette moindre des choses.
00:59:19Ils ne cherchent pas à se plaindre ni à revendiquer.
00:59:21Leurs épouses non plus.
00:59:23Sans porter l'uniforme, elles assument aussi l'engagement,
00:59:25disons-le, de celui qu'elles ont choisi.
00:59:27C'est ainsi. Et dans quel autre métier, maintenant,
00:59:29comme les accouchements peuvent être
00:59:31programmés, déclenchés, ne revient-on pas
00:59:33de l'autre bout du monde pour y assister ?
00:59:35Donc, c'est vraiment très, très exceptionnel.
00:59:37Alors, encore une fois, il ne demande rien.
00:59:39Mais peut-être qu'il mérite quand même
00:59:41un peu de reconnaissance de la nation,
00:59:43y compris de Manes Nadel, qui contribue
00:59:45aussi à protéger, comme tout Français.
00:59:47Merci beaucoup, Gabrielle Cluzel.
00:59:49Et vous avez bien raison, parce qu'on essaye au maximum
00:59:51de pouvoir rendre hommage aux forces de l'ordre, à ceux qui nous protègent
00:59:53et qui, effectivement, passeront l'été, malheureusement,
00:59:55loin des leurs, pour qu'on soit au maximum en sécurité.
00:59:57Merci, Gabrielle. Merci, Paul Sujit.
00:59:59Merci, Vincent Roy, d'avoir été là.
01:00:01Merci, Marc, aussi. Vous allez prendre
01:00:03un petit peu de congé ? C'était la dernière fois qu'on vous voyait pour cette saison ?
01:00:05Voilà. Ben oui. Si je suis encore vivant,
01:00:07j'espère être à la rentrée.
01:00:09Quel moral pour passer l'été !
01:00:11Bonne ambiance pour terminer l'émission.
01:00:13Non, mais au contraire !
01:00:15On peut dire que Dieu vous garde.
01:00:19Allez, tout de suite, c'est la suite
01:00:21de la programmation sur CNews. Vous retrouvez
01:00:23Eliott Deval et ses invités pour l'heure des pros.
01:00:25Deux et moi, je vous retrouve demain pour Face à l'info.