• il y a 3 mois
Lundi 26 août 2024, SMART BOURSE reçoit Kevin Thozet (Membre du comité d'investissement, Carmignac) , Wilfrid Galand (Directeur stratégiste, Montpensier Finance) , John Plassard (Spécialiste en investissements, Mirabaud) et Anthony Morlet-Lavidalie (Économiste, pôle Macroéconomie-Conjoncture, Rexecode)

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00:00Bonjour et bienvenue dans Smart Bourse, nous sommes le lundi 26 août, c'est le coup d'envoi
00:13de cette saison 5 de votre émission consacrée au marché financier, Smart Bourse c'est l'émission
00:18qui vous permet de rester à l'écoute des marchés au quotidien sur Be Smart For Change,
00:25nouvelle intitulée qui marque effectivement l'arrivée de Be Smart TV dans le giron du
00:29groupe Ficade. Pour le reste rien n'échange, notre rendez-vous a toujours lieu à 17h en direct
00:34sur tous les canaux de diffusion que vous pouvez connaître, les box, satellites ou autres, et à
00:39consommer bien sûr en replay sur besmart.fr ou encore en podcast à l'heure que vous souhaitez.
00:45Pour le reste les sujets de la rentrée, nous allons en parler avec nos invités dans quelques
00:49instants, les enjeux du mois de septembre notamment, après un coup de chaud, un coup de speed même au
00:56cœur de l'été pour les marchés financiers. Nous reviendrons sur ce qui s'est passé au cours de
01:00quelques séances, au tournant du mois d'août, le 5 août ayant marqué le point bas des indices
01:06majeurs et le point haut de la volatilité sur les marchés globaux. Quelles diagnostics, quelles
01:11analyses peut-on faire de cette séquence estivale ? Ce sera une première question que nous poserons
01:15à nos invités dans un instant pour embrayer évidemment sur les enjeux de la rentrée à
01:19commencer par les enjeux en matière de politique monétaire et plus globalement des marchés qui
01:23sont toujours partagés entre l'analyse des fondamentaux macroéconomique, microéconomique et
01:29les enjeux politiques avec bien sûr la perspective de l'élection présidentielle américaine ou dans
01:34une autre mesure la séquence de blocage politique en France qui se poursuit jusqu'à présent sur la
01:40partie microéconomique. Nous allons clore cette semaine ou dans les prochains jours en tout cas
01:44la séquence de publication des résultats du deuxième trimestre avec en point d'orgue la
01:48publication de NVIDIA attendue ce mercredi soir après la clôture des marchés américains.
02:04Avant d'accueillir nos invités de Planète Marché nous retrouvons bien sûr Pauline Grattel en
02:08ouverture de Smart Bourse. Bonjour Pauline. Bonjour. Ravie de vous retrouver pour cette
02:12saison 5 de Smart Bourse avec les infos clés des marchés évidemment et un CAC 40 qui se balade
02:18en légère progression en ce début de semaine. Oui la Bourse de Paris tourne autour des 7600
02:24points. Les investisseurs gardent en tête les récentes déclarations de Jérôme Powell à
02:29Jackson Hall. Le président de la réserve fédérale ouvre clairement la voie à une détente de la
02:35politique monétaire américaine prochainement. Outre-Atlantique les marchés britanniques restent
02:40fermés aujourd'hui pour Summerbank Holiday. Outre-Manche en l'occurrence effectivement pour
02:44les marchés britanniques offrent au début de cette semaine. Qu'en est-il du marché obligataire ? Quel
02:50est l'état des lieux qu'on peut dresser aujourd'hui de la situation des taux Pauline ? Sur le marché
02:56obligataire européen le rendement de l'obligation française à 10 ans est autour de 2,97%. Le
03:03rendement de l'obligation allemande de même échéance autour de 2,25%. Le spread entre ces
03:09deux obligations est stable à environ 70 points de base. Le retour des tensions au Moyen-Orient
03:14redonne un coup de fouet au pétrole avec une hausse de 2,5% pour le baril de Brent. Quelques
03:20statistiques et notamment des enquêtes de conjoncture à suivre en ce moment notamment du
03:25côté allemand avec le climat des affaires, l'indice IFO qui a été publié ce matin. Il ressort pour le
03:31mois d'août supérieur aux attentes à 86,6 points après 87 le mois précédent et alors que le
03:37consensus tablé sur 86 points, un niveau qui reste malgré tout très faible et qui n'augure
03:42rien de bon pour la dynamique de l'économie allemande devant nous. Du côté des entreprises
03:47je le disais on va clôturer bientôt la saison de publication des résultats du deuxième trimestre
03:51et côté chinois, grande entreprise chinoise, PDD Holdings a publié aujourd'hui un chiffre d'affaires
03:56sous les attentes des analystes. La maison mère de Temmou fait état d'un chiffre d'affaires inférieur
04:01aux attentes à 97 milliards de yuans soit plus de 13 milliards de dollars sur le deuxième trimestre.
04:08Les analystes tablaient sur un chiffre un peu plus élevé. A Wall Street, le titre ouvrait en forte
04:13baisse de plus de 26%. Dans le reste de l'actualité, Uber a été sanctionné pour avoir transféré des
04:19données personnelles de chauffeurs VTC européens aux Etats-Unis. La société écope ainsi d'une
04:24amende de 290 millions d'euros. Le titre ouvre en recul à Wall Street. Enfin, IBM annonce la
04:31fermeture de son département de recherche et développement en Chine. Cela va entraîner la
04:35suppression de mille emplois. Le titre ouvre à l'équilibre. Qu'est-ce qui attend les investisseurs
04:40demain et dans les prochains jours Pauline ? Demain, les investisseurs prendront connaissance de la
04:44seconde estimation du PIB allemand du deuxième trimestre. Ils seront également attentifs à la
04:49publication de l'indicateur de la confiance des consommateurs du conférence board du mois d'août.
04:54Côté micro, les investisseurs attendent les résultats de Nvidia mercredi soir après la clôture de Wall Street.
05:00Tendance mon ami ! Chaque soir, c'est en ouverture de Smart Bourse avec Pauline Grattel, les infos clés
05:04du jour sur les marchés. Et c'est sur Bismarck TV.
05:18Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché. Anthony Morley,
05:22la vidalie, est avec nous. Il est économiste au pôle macro-conjoncture de Rex & Code. Bonsoir
05:26Anthony. Ravi de vous retrouver pour cette saison 5. Ravi d'accueillir également Wilfried Galland
05:31pour ce démarrage de cette saison 5, directeur stratégiste de Mon Pensier Finance. Bonsoir Wilfried.
05:36Bonsoir Gagouin. Et Kevin Tauzet qui nous accompagne également. Autour de cette table,
05:39membre du comité d'investissement de Carmignac. Bonsoir Kevin. Bonsoir. On va reprendre un peu
05:44la séquence de l'été. C'est l'émission un peu mise à jour pour ceux qui ont eu la chance de
05:48prendre un peu de distance au cours des dernières semaines. Avant d'en venir à Jackson Hall et au
05:52discours important de Jérôme Powell qui complète le pivot de la Fed, je voulais qu'on revienne un
05:59peu en arrière ce qui s'est passé effectivement sur les marchés. Ce coup de speed dans la mesure
06:03effectivement on a vu de la vitesse dans la baisse de marché, une accélération je disais fin juillet,
06:10début août jusqu'à la séance du 5 août qui a marqué le point bas de cette correction qui a été
06:16suivie d'un rebond en V assez rapide. Très violent Kevin. Déjà beaucoup de choses ont été écrites
06:23dessus. Quels ont été les déterminants pour vous de cette séquence de correction ? Quelle analyse
06:27est-ce que vous en faites chez Carmignac entre à la fois des facteurs techniques visiblement très
06:32importants et également peut-être des questionnements macro à l'époque qui peuvent
06:38trouver une résonance d'ailleurs dans le discours d'un Jérôme Powell en fin de semaine dernière ?
06:41Oui je crois qu'il y en a plusieurs. Le point de départ c'est quand même un positionnement de
06:45marché en consensus de marché très fort. C'est-à-dire l'économie américaine va forcément atterrir en
06:51douceur si elle atterrit un jour. La banque centrale japonaise ne va jamais remonter ses taux
06:56d'intérêt et donc la devise que les investisseurs préféraient vendre s'était liène. D'ailleurs on avait
07:01sur des niveaux de vente sur les contrats futurs aux Etats-Unis. On n'avait pas vu depuis la grande
07:05crise financière pour vous dire l'ampleur du positionnement du positionnement de marché. Et
07:09puis le consensus en tout cas l'actif à avoir dans un portefeuille c'était des actions américaines
07:14et la tech américaine. Une fois qu'on a dit ça on a une séquence de données. D'abord des données
07:19économiques un peu décevantes aux Etats-Unis notamment sur des indicateurs avancés liés à
07:24des enquêtes auprès des chefs d'entreprise. Et on a cette crainte devant un ralentissement aux
07:28Etats-Unis et une boucle qui commence à se mettre en place avec un dollar qui baisse. Des marchés
07:32d'actions américains qui baissent aussi un peu. Il y a un pétrole qui baisse et des taux américains qui
07:35baissent aussi. Et ça ça amène on va dire ça commence à mettre quelques doutes sur on va dire
07:41un des longs en tout cas une des pâtes acheteuses de ces positions là. Et de l'autre on a une banque
07:46centrale japonaise qui commence à signaler qu'elle va bien faire ce qu'elle est en train de ce qu'elle
07:52essaie de signaler depuis un moment. J'y vais, j'y vais. Et donc sur ces deux positions une vendeuse
07:59sur le yen et une acheteuse sur le dollar on a un fameux effet ciseaux et là on a une forme d'effet
08:04d'entraînement. Alors quand on rajoute à ça comme vous disiez c'est arrivé au coeur de l'été
08:07comme vous disiez pour ceux qui étaient là et pas beaucoup d'opérateurs de marché qui étaient là
08:11quand on voit les volumes échanger. On rajoute on va dire voilà ce stress là en tout cas cette
08:15faible liquidité dans le marché et donc on a des mouvements inédits des actions japonaises qui
08:19font voilà entre au moins 15 dans une séance. Des indices de volatilité alors si on regarde...
08:28La taille du mouvement, la taille des mouvements qu'on a pu voir a été quand même assez impressionnante.
08:31Donc un indice de volatilité. Si on regarde l'indice VIX il est monté à 65 donc c'est pareil
08:35je crois qu'il y a trois précédents c'est le Covid et la grande crise financière voilà deux précédents.
08:39Si on regarde les instruments qu'on peut effectivement traiter quand on est en gérant
08:43actifs d'actifs comme on l'est chez Carmignac là on a des contrats futurs sur VIX donc ce qu'on peut
08:49effectivement être en place dans la portefeuille ça remonte ça remonte assez fort à 35-40 mais c'est
08:53sur des niveaux qu'on a pu voir avant sur du stress bancaire aux Etats-Unis dans les phases de remontée
08:57des taux d'intérêt ou que chevauchées on a des taux d'intérêt comme on a eu en 2022 donc un mouvement
09:01de stress mais pas aussi important que ce que peuvent dire les écrans quand on regarde à posteriori.
09:06Il y a il me semble deux facteurs importants le premier c'est le positionnement de marché
09:12le consensus de marché il faut y faire attention et quand on a des positions...
09:16Nous sommes importants.
09:17Non mais je pense que c'est un élément qui est important l'autre c'est que oui il y a sans du tout quelques pertes de P&L
09:26il y a clairement des investisseurs des sociétés gestion qui ont perdu un peu d'argent mais a priori
09:30il n'y a pas eu d'accident de crédit dans cette séquence là et c'est quelque chose qui était
09:33possible et là ça aurait pu faire bien plus mal que ce qu'on a pu voir pour autant je crois que
09:36c'est une piqûre de rappel qui est importante et puis l'autre point c'est que quand on a ces
09:41périodes de stress de marché ça veut dire quand même que la direction future à priori des
09:46performances des actifs sera peut-être un peu moins importante ça a nettoyé un petit peu du
09:51positionnement c'est à dire que il y a beaucoup de gérants systématiques où il friterait l'importance
09:57d'avoir des gérants actifs d'actifs mais quand on a des gérants psychosynaptiques qui utilisent
10:00des signaux comme les indices de volatilité pour et bien voilà se désexposer ça peut amener
10:05on va dire un phénomène d'entraînement ou de réflexivité. Pareillement quand voilà un
10:10investisseur particulier ouvre je sais pas le Financial Times, les échos, la tribune ou
10:14regarde Bsmart, quand il voit l'indice de volatilité, l'indice de la peur qui est sur
10:19des plus hauts des 30 dernières années ou des 20 dernières années, il va pas être enclin à
10:23remettre du risque dans un portefeuille et ça, ça veut dire que là aussi je pense que voilà
10:27les régulateurs, les banquiers centraux, certains s'en sont émus d'ailleurs, vont quand même faire
10:31un petit peu attention à ça. Mais quelques semaines après alors on verra ce qui reste de
10:36ce 5 ou 6, il n'y a pas eu de crash quoi. Il y a une correction de 10% mais ça c'est la vie
10:42habituelle des marchés alors quand ça arrive il faut faire le bon diagnostic et la bonne analyse
10:47mais il n'y a pas eu comme vous dites d'effet boule de neige délétère qui nous aura emmené
10:51beaucoup plus loin en fait dans ce crack de marché. On n'a pas vu d'accident pour autant il y a
10:56quand même un élément qui est important et on parlait de la banque centrale japonaise c'est
10:58qu'il y a quand même un pourvoyeur de liquidités, un de plus ou un de moins comme on le formule mais
11:02qui est en train de sortir et donc ça ça veut bien dire je crois que c'est une prudence mais en tout
11:08cas voilà pas être pleinement exposé dans ce contexte là je crois que ça fait du sens et puis
11:14on a quand même un narratif de marché qui a évolué c'est à dire qu'on est passé de l'exceptionalisme
11:18américain à le poudre de la banque centrale mais je ne veux pas trop en dévoiler sur l'aspect.
11:23On voit bien qu'il y avait dans ce mouvement de marché déjà peut-être les prémices
11:27effectivement d'inquiétude qui ont été adressés en partie en tout cas par Jérôme Poel à Jackson
11:33Hool en fin de semaine dernière. Qu'est ce qu'il reste du 5 août dernier pour vous Wilfried ?
11:36Je pense que ce qui reste profondément c'est d'abord le fait que les banques centrales ne
11:43peuvent pas s'écarter trop longtemps des réactions de marché puisque on a vu assez
11:47vite que la banque du japon disait non mais en fait je compte bien changer ma politique monétaire
11:53mais je ne ferai rien qui remette en cause la stabilité financière et donc j'y serai très
11:57attentif. J'ai conscience une fois que je pèse dans le jeu de la stabilité financière.
12:00Exactement et donc tout ce que disait Kevin jusqu'à présent en fait je pense que les
12:02banquiers centrales l'intègrent également dans leur discours en disant nous ne sommes pas en
12:06fait des îles qui pouvons décider en fait sans regarder ce que d'autres acteurs de marché vont
12:12prendre de notre propre décision. Ça je pense que c'est un premier point qui reste. Le deuxième
12:16point qui reste c'est l'attention portée aux scénarios macroéconomiques et au fait qu'il n'y a
12:26pas de consensus sur ces scénarios macroéconomiques en tout cas beaucoup moins fort que ce que pouvait
12:30laisser penser un certain nombre de positionnements de marché. D'abord parce que le consommateur
12:35américain cette espèce de locomotive inexorable sur lequel tout le monde compte en permanence
12:39pourrait montrer des signes de faiblesse si on avait la confirmation que le marché du travail
12:44américain était moins flamboyant que prévu. Il s'est passé quand même quelque chose ensuite c'est
12:49la fameuse revue à la baisse de la création d'emplois aux états unis entre mars 2023 et mars
12:532024 alors c'est vrai pour les marchés mars 2023 mars 2024 c'est la préhistoire. Néanmoins quand
12:59vous avez créé officiellement 2,9 millions d'emplois et qu'à la fin on vous dit non mais en
13:03fait c'est pas 2,9 millions c'est un peu plus de 2 millions. Ça change quand même un petit peu les
13:07choses ça met aussi une espèce de voile d'incrédulité sur les futures publications du marché de l'emploi
13:13et on sait que le marché de la consommation aux états unis dépend du marché de l'emploi parce
13:19que c'est vrai que tout ce qui est travaux un peu spéculatifs sur les excès d'épargne post-covid
13:24moi à chaque fois je lis tout et n'importe quoi sur ce sujet ce que je vois c'est qu'on n'a jamais
13:29eu de taux d'épargne négatif aux états unis donc en fait on n'a jamais tapé dans le stock en fait
13:34d'épargne aux états unis donc je sais pas où est-ce qu'il en est mais en tout cas ce qui est
13:38sûr c'est que visiblement c'est quand même les flux qui tirent la consommation. Ça je pense que
13:42c'est le deuxième élément très important. Et troisième élément très important c'est que
13:46comme tout gros consensus il faut se méfier des consensus de positionnement sectoriel et que
13:55l'intelligence artificielle même si on sait qu'il va y avoir énormément de revenus associés il y a
13:59déjà des revenus associés et que ces revenus là seront effectivement présents la question c'est
14:04quand est-ce qu'ils seront présents par rapport aux masses d'investissements qui sont aujourd'hui
14:09nécessaires ? Est-ce que c'est le moment de s'interroger de s'inquiéter de cette question là
14:14ou est-ce que le marché les investisseurs sont prêts à donner encore un peu de temps alors pas
14:19à NVIDIA parce que NVIDIA ils vendent déjà aujourd'hui mais à tous ceux qui vont être
14:23chargés entre guillemets de monétiser l'intelligence artificielle. En fait aujourd'hui il y a une
14:28espèce de... C'est juste dans la correction de cet été effectivement semi-conducteurs chips ça a été
14:33un secteur en première ligne parce que évidemment on regarde la progression qu'on a pu avoir s'il y
14:37avait des inquiétudes cycliques c'est aussi un secteur qu'on a retrouvé en première ligne dans
14:41la baisse et de facto ensuite dans la hausse. Exactement donc en fait on n'a pas eu
14:47cette rotation sectorielle qu'on imaginait en fait la hausse a été de nouveau tirée
14:53par l'intelligence artificielle mais je trouve qu'il y a aujourd'hui d'attention toute particulière
14:58au côté équilibre de business case entre les dépenses d'un côté et les investissements de
15:04l'autre ne pas recommencer l'erreur du métaverse si je veux être un peu un peu un peu brutal et donc
15:09tant qu'effectivement les revenus semblent s'équilibrer par rapport au coût et c'est pour
15:13ça d'ailleurs que l'événement macroéconomique de cette semaine ce sont les résultats d'NVIDIA
15:18alors évidemment on va parler des chiffres d'inflation aux états unis on va parler effectivement des
15:22chiffres du conférence board américain mais tout le monde va regarder mercredi en disant est-ce
15:25que effectivement où est-ce qu'on en est dans la construction des infrastructures d'intelligence
15:28artificielle pour moi c'est effectivement la troisième leçon qu'il faut tirer de cette
15:32espèce d'épisode du 5 août pour lequel on se disait avant avant l'émission quelqu'un qui aura
15:35effectivement déconnecté pendant pendant quatre semaines ce arriverait aujourd'hui en disant
15:39finalement c'est la même chose que ce que j'ai vécu fin juillet la correction de 10% bon elle a
15:43été spectaculaire disons qu'elle s'est fait avec de la vitesse donc elle a pris tout le monde un peu
15:47de cours mais ce qui a été d'autant plus spectaculaire c'est la reprise en v que l'on a eu derrière sur les
15:51mêmes secteurs l'indice mondial des actions mondiales est au plus haut historique à nouveau aujourd'hui
15:57NVIDIA est pas très loin de ses plus hauts historiques. NVIDIA un petit peu en dessous mais effectivement
16:00là aussi rebond en v pour tous ces secteurs qui ont fortement baissé dans la correction de l'été.
16:06Si on en vient à la macro justement dans cette séquence estivale de marché Anthony est-ce que
16:11vous avez décelé une perception des investisseurs sur la macro qui aurait changé à tort ou à raison
16:18et quel est l'état des lieux si on parle de l'économie américaine bien sûr que Jérôme Poel
16:23nous a proposé justement vendredi vendredi dernier qui semble marquer un changement en tout cas
16:29compléter un virage que la Fed a pris il y a déjà peut-être quelques mois alors je pense qu'on a
16:35joué à se faire peur je commence par la croissance mondiale on a grosso modo quand même une croissance
16:38mondiale très résiliente on est nous on la calcule au t2 autour de 3,1% sur un an ce qui est en ligne
16:44avec ce qu'on avait au t1 et grosso modo c'est des rythmes de croissance en ligne avec la décennie
16:49précédente donc de ce point de vue là on a vite cru qu'on allait avoir un ralentissement très fort
16:53de la croissance que l'on n'a pas ça résiste plutôt bien dans les émergents notamment Amérique latine
16:57asie un peu moins vrai dans les pays d'europe de l'est mais dans les émergents dans l'ensemble ça
17:00tient on a une zone euro qui est quand même un petit peu reparti t1 t2 alors on sort de on avait
17:04cinq trimestres de croissance nulle mais un petit peu de mieux et l'économie américaine c'est un
17:08peu le gros sujet ralenti mais quand même très modestement je pense que beaucoup se sont inquiétés
17:13quand on a vu que le taux de chômage remontait avec la fameuse activation de la règle de sam
17:16quand on a 0 5 points d'augmentation par rapport au plus bas de l'année ça nous montre une fois de
17:20plus qu'une statistique ne permet pas du tout de faire un diagnostic complet de l'économie je
17:24pense que ça c'est quand même le point important c'est de dire il faut à chaque fois un panachage
17:27d'indicateurs et quand on fait ce travail là on se rend compte que l'économie américaine oui
17:31probablement ralenti c'est un peu l'objectif que cherche à atteindre la fête mais on peut pas du
17:35tout dire qu'on est dans une forme de pré récession non pas du tout on reste en territoire positif de
17:40croissance même après révision des chiffres de l'emploi comme le séminaire wilfred je trouve
17:45presque c'est une bonne nouvelle en quelque sorte oui parce que en fait longtemps les économistes
17:50ont peigné à expliquer pourquoi on avait quand même un reflux de la dynamique salariale alors
17:54que les créations d'emploi restait très dynamique on avait des fortes tensions qui se réduisait
17:58progressivement et on n'avait pas de justement d'apaisement sur les créations nettes d'emploi
18:01finalement on se rend compte que c'est pas le diagnostic qui était mauvaise c'est la mesure
18:04donc en un sens ça rassure un petit peu puisqu'on se dit on avait la bonne histoire c'est simplement
18:08que la mesure a été corrigée et puis l'autre point c'est que on passe de 2,9 millions de créations
18:12nettes sur un an à 2 millions ça veut dire ça reste 2 millions c'est des gains de productivité
18:18ça augmente d'un tiers des gains de productivité ça veut dire que quand on va corriger on va être
18:21en croissance des gains horaires autour de plus 3% voire un peu plus au t2 c'est juste
18:27monumental on est sur des rythmes qui sont même presque supérieurs à ce qu'on a connu entre 2010
18:32et 2019. Et ça c'est même hors ces gains de productivité revus à la hausse de facto c'est
18:37même hors effet IA aujourd'hui. Alors oui je pense que l'IA c'est trop tôt pour que ça affecte
18:42l'ensemble de l'économie là c'est plus la vague de digitalisation parce qu'il y a quand même beaucoup
18:45d'investissements qui ont été opérés on passait notre temps à dire qu'internet on le voit partout
18:49sauf dans les chiffres de la productivité peut-être quand même que là on voit des signaux que ben oui
18:53quand on digitalise quand même un grand nombre de secteurs à la fin on fait des gains d'efficacité
18:57ça pose à mon avis un problème c'est que c'est certains secteurs seulement qui tirent la
19:01productivité alors que d'autres pas du tout et donc on a vraiment quand même une hétérogénéité qui
19:06est en train de se créer au sein de la société américaine et ça renvoie des problèmes politiques
19:08très fort. Il y a quelques secteurs quelques entreprises qui tirent. C'est quoi les entreprises
19:13du numérique ? Les secteurs du numérique ? La tech évidemment. Les secteurs plus traditionnels
19:17connaissent pas et même dans les services traditionnels connaissent pas ce boom de
19:21productivité. Quand on regarde l'industrie manufacturière aux Etats-Unis les gains de
19:24productivité c'est zéro depuis 2008 donc on voit bien alors là aussi dans l'industrie manufacturière
19:28certains secteurs s'en sortent mieux que d'autres mais dans la globalité on voit bien que c'est
19:31certains secteurs dont la tech, services aux entreprises etc qui tirent les gains de productivité
19:36mais là il y avait un fameux papier de Nick Bloom qui expliquait très très bien ça qui montrait que
19:39les inégalités aux Etats-Unis leur accroissement est dû à l'écart inter-entreprise et pas intra-entreprise
19:45c'est pas le patron qui gagne de plus en plus par rapport à ses employés c'est des entreprises
19:49bien plus performantes parce que je m'appelle Google forcément tous mes salariés je suis
19:52capable de les embarquer dans une dynamique salariale alors que d'autres ne sont pas du tout
19:56à la frontière technologique et bâtissent d'un retard. Selon que vous appartenez à telle ou telle entreprise
19:59vous n'aurez pas le même sort. Mais sauf que ces inégalités elles sont légitimes c'est les gains
20:03de productivité qui les expliquent donc mais sauf que ça cristallise quand même beaucoup de tensions
20:07au sein de la société américaine. Bon une fois qu'on a dit ça donc Jérôme Poel fait le bon
20:11constat vendredi à Jackson Hall et est-ce que la Fed est encore dans le bon rythme au bon endroit
20:17au bon moment en signalant de prochaines baisses de taux pour garantir cet atterrissage en douceur
20:24de l'économie américaine qui alors peut-être a baissé en probabilité j'en sais un mais qui reste
20:28quand même l'objectif explicite de Jérôme Poel. Je pense qu'il est dans le bon timing 25 BP ça
20:32paraît pas voilà ça paraît assez normal à ce stade 50 peut-être un peu trop puisque ça ça
20:37mentionnerait quand même que finalement le diagnostic est bien plus périlleux qu'on pouvait
20:40le faire il y a encore quelques mois donc mais 25 points de base de baisse de taux pour entamer ce
20:44cycle à mon humble avis puis oui il est dans le bon timing à ce stade. Bon le timing de la Fed
20:49l'expérience nous montre quand même ma petite expérience nous montre qu'ils sont quand même
20:53toujours en retard. Encore plus en zone euro quand même. Quel que soit le sens des mouvements mais il y a toujours une
20:59réticence à y aller au moment où il faudrait y aller parce que oui on n'a pas forcément tous
21:03les éléments pour prendre une décision solide confortable quand on est banquier central et que
21:08de facto ils sont toujours importants. Exactement en fait moi ce qui m'a beaucoup marqué aussi dans
21:13le discours de Jérôme Poel c'est la présence de deux termes et l'absence de deux autres.
21:18La présence de deux termes c'était flexibilité et humilité. Ce sont les deux éléments avec
21:24lesquels nous devons travailler désormais. Il y a deux éléments qui ont été totalement absents
21:27et qui étaient extrêmement présents dans ces différents discours c'était la prudence d'une
21:31part et le côté graduel d'autre part. Prudence et graduel on ne l'a pas du tout eu et en fait
21:36j'ai l'impression qu'il y a de la part des banquiers centraux en tout cas de la part de Jérôme Poel
21:39j'espère que nous allons avoir effectivement une contamination transatlantique qui va arriver
21:44tel l'esprit de Pentecôte avec un peu de retard sur Francfort qui se rend compte que
21:50désormais il faut passer à l'esprit de décision. C'est-à-dire qu'en fait on n'a pas besoin de Saint-Thomas.
21:55C'est la BSE qui est allée en juin avant la Fed. Mais là aussi avec retard et je dirais
22:02aujourd'hui on n'a pas besoin de Saint-Thomas, on a besoin de Saint-Paul. On a besoin de celui
22:07qui tombe sur le chemin de Damas et d'un seul coup il l'illumine en disant je fais un acte de foi.
22:09On n'a pas besoin de celui qui nous dit mais j'ai besoin de voir, de toucher parce que sinon je ne vais
22:13pas croire. En fait aujourd'hui la conjoncture américaine et la conjoncture européenne telle
22:18qu'elle est on voit à des signaux de fragilité qui nécessitent de la part des banquiers centraux
22:22d'avoir des convictions et de ne pas regarder uniquement dans le rétroviseur pour prendre
22:28un certain nombre de décisions. J'espère qu'on va sortir du fameux mantra qu'on a régulièrement
22:34dans les conférences des banques centrales en disant « meeting by meeting, data dependent ».
22:38Ça suffit.
22:38Ça bouge ou pas ?
22:39J'ai l'impression qu'on pressent.
22:41Voilà exactement c'est pour ça que je soulignais l'absence des termes. Je pense qu'il y a
22:46effectivement une espèce de bascule aujourd'hui où les banques centrales se rendent compte qu'effectivement
22:50ils vont devoir également rendre compte d'un manque peut-être de projections dans l'avenir
22:58par rapport à des choses qui effectivement étaient sous-jacentes mais déjà perceptibles.
23:03Il faut accepter ce saut dans le vide. Enfin ce n'est pas un saut dans le vide mais il faut accepter de ne pas avoir
23:07forcément tous les éléments devant les yeux pour quand même prendre des décisions et quand même
23:13signaler une trajectoire, un atterrissage.
23:16Exactement, l'exemple type pour les banquiers centraux c'est Mario Draghi qui préfère l'esprit à la lettre des traités,
23:24qui a toujours préféré l'euro aux différents critères qui lui étaient imposés.
23:27Donc c'est ça en fait qu'on doit retrouver.
23:29J'ai l'impression, il va falloir que ça se confirme, mais j'ai l'impression que dans les séminaires des banquiers
23:33centraux et dans les différentes communications, on sent un changement d'époque.
23:37Ça j'aimerais bien effectivement qu'on le concrétise.
23:39Kevin, alors maintenant ils nous disent « la dépendance aux données ne veut pas dire qu'on est dépendant d'un point de données ».
23:45Donc c'est déjà presque une étape de dire qu'on regarde quand même plusieurs choses.
23:49Et est-ce qu'il y a cette volonté, selon vous, d'être moins dépendant aux données, d'être plus « forward-looking » comme disent les anglo-saxons ?
23:55Oui, il y avait trois questions.
23:57La première, je crois qu'on peut quand même saluer le travail qui a été fait par M. Powell
24:01en réponse à cette vague inflationniste sans précédent.
24:05Dire qu'à jouer les cassandres, on est nombreux à l'avoir fait, pas forcément ici dans cette caisse, mais on va dire collectivement.
24:14Donc c'est le cri de la Big Bang ?
24:16Jusque-là tout va bien.
24:18Mais quand même, je crois qu'il faut quand même le dire, c'est qu'on partait d'un contexte exceptionnel.
24:23Les taux d'intérêt sont restés sur les plus hauts de 20 ans pendant plus de 12 mois.
24:26Et il y a eu pour l'instant, on va dire, assez peu d'accidents, ça fait peur quelques fois.
24:30Faignons d'être l'organisateur des choses qu'on ne sait pas.
24:32Mais quand même, il faut quand même, je crois, on peut quand même en parler.
24:37Deuxième point sur, on n'a pas parlé, en tout cas M. Powell n'a pas signalé le mot « graduel ».
24:42« Graduel », ça voudrait dire ?
24:44Ça voudrait dire 25 centimes.
24:47Il n'a pas dit s'il allait faire ce que certains participants de marché, opérateurs de marché, lui, prêchent,
24:54c'est-à-dire une baisse de 0,5% ou une baisse de 0,25%.
24:58S'il avait dit « graduel », je crois que la réponse était extrêmement claire.
25:00Il y a une forme de symétrie par rapport à ce qu'on a connu dans la hausse,
25:02quand on a été capable de passer de 25 à 50, puis de 50 à 75,
25:05quand bien même, la semaine d'avant, on disait qu'on continuait en même temps.
25:08Mais comme il a été souligné, l'économie américaine, elle ralentit, mais elle ne le rompt pas.
25:12Donc voilà, pour l'instant, est-ce qu'il a besoin de se mouiller là-dessus ?
25:17Et sur la suite, là aussi, je crois que l'incertitude politique, l'incertitude budgétaire qui a sorti,
25:23induit qu'il ne pourra vraisemblablement pas se prononcer sur 0,25 ou 0,5%.
25:30Et ensuite, sur ce qui se passe au sein de l'ABC, au sein de la FED, c'est quand même très différent.
25:35C'est-à-dire que quand je regarde la réaction de marché de la dernière semaine,
25:38on a des marchés tôt américains, alors je vais utiliser du jargon,
25:40qui payent beaucoup plus que les marchés tôt européens.
25:43Et ça, je crois que c'est quand même que la fonction de réaction de M. Poirier et de M. Malengarde,
25:48ce n'est pas tout à fait la même.
25:49C'est-à-dire qu'on dirait qu'il y a un miroir et c'est plutôt une image renversée.
25:52C'est-à-dire que d'un côté, outre-Atlantique, on a bien compris que la fonction de réaction,
25:56elle se déportait vers, on va dire, le chômage et donc la croissance.
26:00C'est donc une capacité à être, on va dire, plus proactif.
26:02Alors qu'en zone euro, on reste, j'espère me tromper,
26:08même Philippe Peire, il nous dit que le travail n'est pas fini.
26:10Alors que Jérôme Poel, effectivement, c'est maintenant le marché du travail qui compte.
26:15Et nous n'accepterons pas de détérioration supplémentaire du marché du travail.
26:18Et ce qui est quand même, il me semble, assez antinomique,
26:20c'est que le point de départ, on va dire la croissance américaine et la croissance européenne,
26:24ce n'est pas tout à fait la même.
26:25Et donc, on se retrouve un peu dans ce cadre-là.
26:30Concrètement, là, quand vous réfléchissez, Charminac, en l'occurrence,
26:35qu'est-ce que ça donne au regard, notamment, du discours de Jérôme Poel vendredi ?
26:39Qu'est-ce qui paraît assez certain en matière de baisse de taux ?
26:42Qu'est-ce qu'il est moins à partir d'un certain stade ?
26:45Il peut se passer beaucoup de choses entre maintenant et la fin de l'année.
26:47Mais on va dire, dans le contexte actuel,
26:50une baisse de 0,25% par réunion de banque centrale,
26:54donc septembre, novembre et décembre.
26:57Et la suite, je crois, sera très dépendante à, on va dire,
27:00ce que pourra faire, ce qu'a en mesure de faire le futur gouvernement américain.
27:03C'est-à-dire que, si on a une forme de contraction budgétaire,
27:06donc moins de relance budgétaire que ce qu'on a eu par le passé,
27:08ça voudra dire que le gros du travail pour venir soutenir l'économie américaine,
27:12il devra venir de la politique monétaire,
27:13donc on aura peut-être des baisses de taux plus importantes.
27:15À l'inverse, si on a un déficit américain qui passe de 6, 7 à 8, 9%,
27:19alors on aura peut-être une politique monétaire
27:22qui sera même moins incommodante que ce que peut y penser M. Poel
27:25ou peut-être ce que pensent les marchés.
27:26Comment vous réfléchissez, effectivement, désormais,
27:28à la stratégie des banques centrales, et en l'occurrence de la FED,
27:31sur le rythme, la vitesse de baisse de taux,
27:34l'objectif à atteindre en termes de taux terminal également ?
27:38Tout ça, ce sont des questions qu'on se pose quand on démarre un cycle,
27:41en l'occurrence, de baisse de taux.
27:42C'est sûr. Et puis je pense que la FED regarde le policy mix.
27:44Et on parlait de politique budgétaire.
27:46Je pense que la FED a clairement en tête que le déficit ne va pas se réduire.
27:49Que ce soit Donald Trump, ça sera par une réduction de la taille du secteur public.
27:53C'est Kamala Harris, ça sera par une expansion de ce secteur.
27:56Mais dans les deux cas, c'est plus de dépenses, plus ou moins de recettes,
27:58mais c'est 7 points de PIB de déficit public en 2024.
28:01Et ça ne va pas s'améliorer.
28:03Le CBO, en 2034, projette même toujours le même déficit.
28:06Donc on est sur une trajectoire explosive de la dette publique.
28:09Donc ça, forcément, c'est quand même très contraignant.
28:11D'une part, ça donne de l'impulsion à l'économie.
28:14Mais avoir une politique monétaire restrictive amplifie le problème de la dette,
28:17parce que ça accroît les charges d'intérêt.
28:19Donc on a un vrai sujet, quand même, il me semble-t-il, sur la dette publique américaine.
28:22C'est que peu importe le candidat qui va l'emporter,
28:25pour l'instant, la contrainte budgétaire, elle va arriver.
28:27Il y a un travail très intéressant de Richard Baldwin, qui a été publié il y a deux jours,
28:30qui montrait que le privilège exorbitant du dollar, grosso modo,
28:33ça permettait d'avoir un endettement, pour les Etats-Unis,
28:35de 22 points de PIB supérieur à ce qu'on peut avoir dans un autre pays sans discrimination.
28:39Mais c'est que 22 points de PIB, c'est à la fois beaucoup...
28:41Un cinquième, quoi.
28:42Exactement. Mais il y a un moment où ce n'est pas non plus illimité.
28:45Donc en France, on voit bien qu'on a une équation budgétaire compliquée,
28:48mais les Américains, il y a quand même un sujet qui va se poser,
28:50et on ne voit pas bien comment ça se déboucle à ce stade.
28:53Donc ça, c'est quand même un gros sujet, me semble-t-il,
28:55et la Fed va y être vigilante, ça c'est à peu près certain,
28:57même dans son comportement de rachat d'actifs.
28:59Il va falloir voir comment elle manage un petit peu son bilan.
29:02Mais est-ce que, jusqu'où ça met en danger,
29:04une poursuite des baisses de taux de la Fed, au-delà des deux, trois premières ?
29:08Qui serait loin de nous ramener à quelque chose de neutre, en termes de politique monétaire.
29:12Bien sûr, c'est ce qu'il y a d'un risque inflationniste,
29:13mais honnêtement, pour l'instant, il paraît grosso modo écarté.
29:15Ce qui est assez fabuleux, quand même, au niveau de l'économie mondiale aujourd'hui,
29:18c'est qu'on est à peu près certain de la tendance des inflationnistes.
29:20Il y a quand même peu de...
29:22Même les petits aléas qu'on peut avoir ici et là,
29:24on avait vu les indices de frais être remontés un petit peu,
29:26mais ça a mort pour l'instant très peu.
29:29Donc c'est plutôt une bonne nouvelle,
29:30c'est que partout, on est sur une tendance des inflationnistes très marquée.
29:33On a la Chine qui aide beaucoup, parce qu'elle exporte la déflation.
29:36Donc quand on regarde un petit peu ce monde-là,
29:37on se dit qu'il y a quand même de la place pour des baisses de taux significatives aux Etats-Unis,
29:41mais surtout en zone euro.
29:42La zone euro, c'est anormal, pour une petite bancaire qui reste active à ce stade.
29:46Sur ce point-là, c'est-à-dire que là aussi, on parle de ce qui peut se passer,
29:49alors je dis trois mois, parce qu'avoir une lecture d'Alta,
29:52c'est plus scénario que ça, mais c'est important.
29:55Mais ce que nous disent les marchés obligataires aujourd'hui,
29:57c'est que les taux de politique monétaire américain,
30:00ils reviennent au taux neutre,
30:01et on va dire autour de 3% à horizon 18 mois.
30:05Bon, ça semble dans un contexte où on aurait soit une vague rouge,
30:12soit une vague bleue,
30:13voire même un gouvernement plus divisé,
30:16avec, on fait bien de la recense, en tout cas, de l'État-providence d'un côté,
30:22et on échange ça avec quelques tarifs douaniers,
30:25on voit bien l'impact que ça peut avoir, et sur la croissance, et sur les prix.
30:27Et donc dans ce contexte-là,
30:29cette enveloppe de baisses de taux à horizon 18 mois,
30:31elle est peut-être un petit peu optimiste.
30:32Oui, oui.
30:33Oui, ça nous amène parmi les événements de l'été,
30:38parce que c'est quand même Kamala Harris,
30:41Ben non, mais oui, il faut qu'on en parle.
30:42C'est quand même pas sans preuve.
30:43Non, mais ça y est, c'est le new normal maintenant,
30:45on s'est tous habitués à voir Kamala Harris sur une estrade,
30:47mais enfin voilà, ça va être jusqu'au 6 novembre prochain, comme ça, maintenant.
30:51Alors est-ce que, nouveau souffle pour les démocrates ?
30:54Est-ce que ça change un peu la donne, des équilibres d'opinion qu'on pouvait lire auparavant,
31:00Wilfried, et puis en termes de programme, donc Kamala Harris, comme on dit ?
31:04En fait, ce qui s'est passé sur le plan de la campagne,
31:07c'est qu'on a un changement de narratif complet.
31:09C'est-à-dire que le précédent changement de narratif,
31:12c'était Donald Trump qui l'avait imposé,
31:13je suis l'homme fort face dans un monde incertain et dangereux qui peut vous protéger,
31:18alors que vous avez de l'autre côté un homme faible qui sera incapable de vous protéger.
31:21Ça, c'était le narratif de la campagne, imposé par Trump, ça marchait très bien.
31:24Là, le changement de candidat fait qu'on a un changement total.
31:29Le narratif, c'est est-ce que vous voulez quelqu'un qui vous emmène de l'avant
31:32dans quelque chose de totalement nouveau avec l'anxiété que peut générer la nouveauté,
31:37ou est-ce que vous voulez, d'une certaine façon,
31:39revenir à une politique que vous connaissez déjà,
31:42avec des murs partout qui vous protègent.
31:44Et donc, en fait, ce narratif-là, d'une certaine manière,
31:48nous donne un nouvel équilibre politique américain qui rebat totalement l'écarte,
31:53y compris dans les Etats-clés.
31:54Moi, là où je suis extrêmement méfiant, c'est quand même quand on regarde les sondages.
31:59On voit, quand vous regardez tout en bas,
32:01le nombre d'électeurs interrogés par Etats-clés,
32:05on est de l'ordre de quelques centaines.
32:07On est parfois sur 300, 400, 500 électeurs.
32:10C'est quand même très, très limite.
32:12En tout cas, ce qu'on voit, c'est qu'on a de nouveaux équilibres qui se sont mis en place
32:16et une nouvelle incertitude.
32:18Et donc, aujourd'hui, on n'est plus du tout dans les Trumponomics,
32:21en disant, par exemple, effectivement,
32:23il y avait un certain élan dans un certain nombre de secteurs
32:26sur les énergies fossiles, sur les cryptos...
32:29— Choc d'offre !
32:30— Les Trump trades ont été impassablement abattus tout au long de l'été.
32:34Et donc là, on s'intéresse effectivement
32:36à ce que pourrait donner un autre type de programme.
32:39Je suis tellement d'accord, bien sûr, avec ce que vient de dire Tony.
32:41C'est-à-dire que, de toute manière, on aura un creusement du difficile,
32:44soit par la réduction des recettes, soit par l'augmentation des dépenses.
32:48Ce qui se passe néanmoins, c'est qu'on a quand même des approches
32:53qui sont à la fois relativement similaires
32:56en termes de volonté de mettre en avant l'emploi américain
33:01et tout ce qui est « American National » des deux côtés.
33:07Mais on a, du point de vue de Kamala Harris, par exemple,
33:09beaucoup plus de soutien direct à la consommation
33:13sur la classe moyenne inférieure que ce que pouvait avoir Donald Trump.
33:17Et donc certains disaient que, par exemple,
33:19les entreprises de consommation qui étaient dédiées à cette classe moyenne inférieure
33:24auraient pu rebondir, et ont rebondi parfois.
33:27Je pense à des actions comme McDonald's ou d'autres chaînes...
33:30Les Staples, comme on dit, ont bien monté, effectivement.
33:33Les Staples, parce que, justement, le Kamala Trade a équilibré le Trump Trade.
33:37Et ça, effectivement, il faut savoir après, d'ailleurs,
33:40est-ce qu'on va avoir des débats ?
33:43Il y a encore un doute là-dessus,
33:45mais je pense qu'on peut difficilement imaginer ne pas en avoir.
33:49Et, effectivement, avoir cette confrontation
33:51au moment des débats sur les véritables programmes économiques.
33:55Ce qui est certain, c'est qu'on a quand même
33:58deux visions qui sont très différentes.
33:59Une vision très protectrice de la part de Trump,
34:02toujours très protectrice, toujours très transactionnelle,
34:06et une vision beaucoup plus classique, d'une certaine manière,
34:08qui se rattache à la tradition d'Obama.
34:10Je rappelle qu'il était également protectionniste,
34:13Obama, et même, éventuellement, sur la partie sociale plus d'un Clinton.
34:17Donc, quelque chose de plus rassurant, peut-être, pour les marchés,
34:20parce que très connu de la part de Kamala Harris,
34:24mais quelque chose qui, finalement, ne sera pas très éloigné
34:26en termes d'impact macro-économique de ce qu'on peut avoir sur Trump.
34:29Comment on gère une situation politique telle que celle qu'on décrit ?
34:33Dans un portefeuille, dans un portefeuille équilibré, dans une stratégie...
34:36Enfin, je veux dire, on essaye de désensibiliser au maximum
34:39de ces histoires de Trump Trade, de Kamala Trade.
34:42C'est difficile, en même temps, de passer complètement à côté, j'imagine.
34:45Kevin, c'est quoi la politique que vous appliquez sur cette question ?
34:49Alors, si on essaie de trouver le secteur ou la valeur qui va bien...
34:54Impossible.
34:55En tout cas, ce ne sera pas assez pour construire un portefeuille.
34:57Oui, c'est ça.
34:57C'est-à-dire que si j'arrive à un secteur, peut-être le secteur immobilier,
35:02c'est-à-dire que, voilà, 25 000 dollars pour aider les primos occédants,
35:06côté démocrate, des Républicains qui aiment bien l'idée et qui l'intégrent au programme.
35:12Enfin, on ne va pas acheter que des foncières américaines...
35:17Et des promoteurs.
35:17Et des promoteurs américains, enfin, ce n'est pas possible.
35:20Je crois que ça ne serait pas raisonnable.
35:21Mais c'est sans doute peut-être le seul secteur qui...
35:24Qui peut sortir de l'eau.
35:25Et quand je rajoute à ça les baisses de taux à venir, il faut garder cette lecture-là.
35:30Donc, une fois qu'on a dit ça, je crois qu'il y a quand même...
35:33Ça fait lien avec ce qu'on disait en début d'émission sur le choc du mois d'août,
35:36c'est qu'on retrouve quand même des fonctionnements, des dynamiques de marché,
35:41des fonctionnements de portefeuilles, notamment de portefeuilles diversifiés qui fonctionnent.
35:44C'est-à-dire que, voilà, le poudre des banques centrales, on a vu...
35:46Ce qui change beaucoup par rapport à 2022.
35:47Exactement.
35:48Dans le choc de l'été, on a vu des taux baissés.
35:51On a vu des obligations qui, on va dire, évoluaient en...
35:54C'était bien d'avoir un 60-40, c'était encore.
35:56Exactement.
35:57Et donc, dans le contexte, là, sur les semaines, mois à venir,
36:01ce à quoi on pourrait se raccrocher, c'est cette baisse des taux de politique monétaire.
36:05D'accord ?
36:06Et donc, ça, ça veut dire quoi ?
36:09Et une économie qui ralentit.
36:10Alors, le point de départ n'est pas le même, mais en tout cas, somme toute, qui ralentit.
36:12Ça, ça veut dire quoi ?
36:13Qu'on a envie d'avoir ce qu'on appelle des bonnes proxys.
36:15Alors, désolé pour l'anglicisme, des secteurs un peu défensifs, un peu plus sensibles aux taux.
36:19Voilà, santé, technologie, ça dépend de laquelle, consommation plutôt de base que discrétionnaire.
36:26C'est peut-être ça qui fera qu'on arrivera à passer cette période-là
36:31sans se faire trop promener au gré des sondages.
36:35Ouais. Mais c'est le côté défensif, quand même, là, que vous mettez pour le tour, en avant.
36:39Pour nous, plutôt des valeurs un peu plus sensibles aux taux d'intérêt.
36:43Et si on veut diversifier, on va peut-être aller chercher un peu d'immobilier, en plus, là-dedans.
36:48Après, voilà, en termes d'allocation pays, géographiques,
36:51là aussi, cet été, on a eu un avant-goût de ce que c'est que du débouclement de Caritrade.
36:59Voilà, on n'a pas eu le grand débouclement.
37:01Alors, voilà, c'était ma question. Avant-goût, ça veut dire que c'est juste l'entrée, quoi.
37:05Voilà, encore une fois, je vais me redire.
37:07Non, mais, les mises en place.
37:08Exactement.
37:09Tout n'a pas été nettoyé.
37:11On peut théoriser sur, voilà, quel est le jeu final.
37:16Je ne sais pas comment est-ce qu'on dit ça en français.
37:18Oui, enfin, s'il y a un actif dont tout le monde, en tout cas, beaucoup de monde est long,
37:22c'est bien le secteur technologique américain, c'est bien le dollar,
37:27c'est bien, alors, l'étoile américaine, un petit peu moins, mais bon, quand même.
37:30Et même si les positions sont un peu effacées, ça reste quand même les trades qui sont les plus salamodes du moment.
37:35Heureusement qu'on n'a pas encore eu le grand rapatriement des investisseurs et des épargnants japonais,
37:40parce que là, ça durera plus qu'une journée.
37:42Là, pour le coup, ce serait bien que ce soit graduel, en l'occurrence. Voilà.
37:47Le terme graduel, on va voir son importance.
37:50Un mot quand même aussi de la conjoncture en zone euro, là, on faisait un peu le match fait BCE,
37:54mais sur l'Europe, il y a peut-être deux points sur lesquels on peut vous entendre, Anthony.
38:00Il y a, sur le plan commercial, l'idée qu'il y a quand même un début de quelque chose
38:04qui pourrait ressembler à une escalade entre l'Union Européenne et la Chine, peut-être.
38:08Et puis, bien sûr, la situation franco-française spécifique,
38:11avec, bon, situation de blocage politique, on n'est pas forcément obligé de s'étendre là-dessus,
38:15mais en tout cas, une situation de blocage qui perdure,
38:18et une conjoncture qui a été plutôt supportée par l'FLJO, en tout cas, jusqu'à présent, Anthony.
38:25Complètement. Alors, peut-être pour commencer sur les relations commerciales,
38:28le phénomène effectivement marquant, c'est que l'Europe cherche à se protéger de plus en plus.
38:32En tout cas, on voit monter ces mesures protectionnistes aujourd'hui sur l'automobile,
38:36parce que c'est un secteur dont on sait que le dumping est clair et on arrive à le quantifier,
38:39donc là, il n'y a pas trop de sujets.
38:41Et les autres secteurs, on peut aussi en débattre,
38:43comme il y a un grand nombre de secteurs qui devraient avoir les mêmes droits de douane,
38:46en tout cas, si on appliquait les mêmes méthodes de quantification du dumping,
38:49c'est aussi parce que la zone euro exporte de moins en moins à destination de la Chine,
38:52ça devient de moins en moins une terre de débouchés.
38:54Quand on regarde l'Allemagne, c'est quand même très frappant,
38:56c'est-à-dire que, grosso modo, l'entièreté de ce qu'elle n'exporte plus en Chine
39:01a été réexpédiée aux États-Unis.
39:03Enfin, il y a vraiment ce mouvement de ciseaux qui s'est opéré.
39:06Il ne faut pas oublier que la Chine, c'était le premier débouché,
39:08en termes de rythme de croissance de l'Allemagne, depuis 2010.
39:11Donc, c'était quand même le marché sur lequel elle pensait le plus s'implanter.
39:14Vous nous redonnez l'ordre de grandeur des parts de marché perdues
39:16par les constructeurs automobiles européens sur le marché chinois
39:19par rapport à ce qu'elles étaient il y a encore 10 mois ?
39:23C'était, grosso modo, deux tiers des ventes de voitures en Chine
39:27qui étaient réalisées par des constructeurs de marques non chinoises,
39:30donc étrangères, essentiellement allemandes.
39:32Aujourd'hui, ce n'est plus qu'un tiers.
39:33Donc, c'est le mouvement, l'espace quand même de 3-4 ans.
39:36Mais c'est vrai aussi dans d'autres secteurs.
39:39Je le regardais assez récemment dans le secteur de la restauration, par exemple.
39:41On a Starbucks qui déclare effectivement un recul de chiffre d'affaires de 15% en Chine.
39:45Mais il y a son concurrent chinois, Lekin, qui fait plus 87% sur ses revenus
39:50et qui, désormais, a plus de magasins que Starbucks en Chine.
39:52Ça veut dire qu'une entreprise occidentale perd des parts de marché en Chine.
39:54Oui, il y a une entreprise chinoise qui...
39:56Exactement. Il y a le America First, mais il y a aussi le China First.
39:59On voit que la Chine cherche à devenir indépendante sur un grand nombre de secteurs.
40:02Et donc, par définition, elle cherche à développer ses grands leaders.
40:05Et pour revenir rapidement sur la France,
40:07effectivement, on a ponctuellement quand même plutôt des bonnes nouvelles conjoncturelles.
40:10On va avoir un T3 qui devrait, avec une croissance autour de 0,3%,
40:13donc aller autour de 1% de croissance sur l'année, voire un petit peu plus.
40:17On y est ! La quille est de 1.
40:19Clairement. Alors, il faut faire attention un peu au contre-coût du T4,
40:22mais grosso modo, on y est.
40:23Il ne faut pas quand même oublier après les défis structurels que rencontre l'économie française.
40:29On a parlé de la soutenabilité de la dette, on a quand même une équation budgétaire
40:32dont on ne voit pas bien comment on peut la déboucler.
40:35La quille déjà, pour l'instant.
40:36Très difficile, voilà, exactement.
40:38Et puis, on a des sujets de compétitivité à long terme qu'il va falloir aussi résoudre.
40:41Et ça, c'est quand même un sujet sur lequel, pour l'instant, on n'avance pas beaucoup.
40:46En tout cas, on prend du retard.
40:48Et donc, voilà, à suivre de très près...
40:50Le grand message que vous portez chez Rex&Code,
40:52que soit vous Anthony ou Denis Ferrand qu'on salue,
40:54c'est 5% de déficit en France.
40:57Arrêtez d'imaginer que c'est conjoncturel.
40:58Ça n'est plus conjoncturel.
41:00Et puis là, on ne parle plus de petits ajustements de Quanta
41:03pour arriver à retrouver un niveau de déficit primaire qui soit acceptable.
41:07Il faut des gros ajustements, notamment des baisses de dépenses.
41:10Ce n'est pas bloquer les dépenses en volume, etc.
41:12Ou alors, il faut le faire vraiment de manière très sérieuse et sur la durée.
41:16Ce qu'on n'a jamais réussi à faire ou alors que très ponctuellement.
41:18Donc, c'est compliqué.
41:19On a pour l'instant un taux d'endettement qui n'est pas stabilisé,
41:22qui va continuer de croître.
41:23Et puis, les bonnes nouvelles...
41:24Espérer de la croissance, ça ne suffit pas ?
41:26Ce n'est pas suffisant.
41:27Il ne faut pas 1%, il faudrait avoir 2-3%.
41:29Et là, pour aller chercher, c'est très compliqué.
41:31Surtout que l'investissement des entreprises
41:33tend, lui, à stagner, voire même, avec l'incertitude, pourrait reculer un petit peu.
41:36Et ça, ça n'empiète pas que la croissance d'aujourd'hui, c'est aussi la croissance de demain.
41:39Donc, il faut faire très attention sur vraiment l'investissement productif.
41:42On est sur un plateau, là, depuis plusieurs trimestres.
41:44Attention à ce que ça ne décroche pas.
41:46Parce qu'en tout cas, on voit qu'il n'y a plus de croissance du côté de la dépense des entreprises.
41:49C'est vrai aussi du côté des ménages.
41:50Alors là, ça devrait repartir un petit peu.
41:51Mais côté dépenses d'entreprises, prudence.
41:54C'est la question que je posais sur Twitter l'autre jour, enfin, il y a quelques jours.
41:59Sans gouvernement, ou avec un, comme on dit, gouvernement démissionnaire,
42:02le spread est à 70.
42:04Avec un gouvernement demain,
42:07c'est ma question.
42:09Est-ce que le spread risque d'être plus élevé ou moins élevé ?
42:13Aujourd'hui, ce qui est totalement paradoxal,
42:16c'est que si jamais on disait aux entreprises, en fait, on va avoir un gouvernement démissionnaire
42:19qui va juste prolonger les choses pendant un an,
42:22les entreprises, ça leur va bien, je pense.
42:24En tout cas, à part peut-être quelques secteurs
42:26qui sont véritablement en demande, comme l'immobilier ou d'autres.
42:28Mais en général, si on prend l'intégralité des entreprises,
42:32on leur a dit, on ne touche plus rien, ça leur va très bien.
42:35Notre constitution n'est pas totalement faite pour ça.
42:37Toute la question, effectivement, désormais,
42:40c'est comment est-ce qu'on ne revient pas en arrière ?
42:42Je pense que la grande crainte des chefs d'entreprise,
42:44on parlait de nos dépenses structurelles,
42:47les deux grandes craintes, le premier, c'est d'une part que
42:50la réforme de l'assurance-chômage a été repoussée,
42:54alors qu'ils disaient qu'on va continuer le processus qu'on avait
42:59depuis François Hollande, d'assouplissement d'un certain nombre de choses,
43:03et puis surtout de revenir en arrière, potentiellement, sur la réforme des retraites,
43:06ce qui pourrait avoir des dépenses supplémentaires de 30 milliards par an.
43:10Donc là, en fait, ce serait...
43:11C'est un point de constitutionnalité, d'ailleurs, à évoquer.
43:14Non mais bien sûr, mais néanmoins.
43:17Voilà, et donc on a effectivement des questions de structure de l'économie,
43:23comme le disait, si justement, Tony, et des questions également,
43:27et là, il va falloir aborder le sujet de façon très frontale,
43:30de volume de travail de l'économie française.
43:33Non pas de travail individuel, mais globalement,
43:36de volume de travail de l'économie française.
43:38On a aujourd'hui des dépenses publiques, un type de modèle de service public,
43:42je ne vais même pas dire modèle social, qui effectivement craque de partout,
43:45parce qu'on l'a longtemps financé par l'endettement,
43:48alors qu'on travaillait moins. Là, on voit que ce n'est plus possible.
43:51Donc il va falloir, effectivement, ajuster l'un ou l'autre.
43:53Et on sait qu'ajuster à la baisse le modèle social, c'est extraordinairement douloureux,
43:56mais ajuster à la hausse le volume de travail,
43:59on sent que ça coince aussi.
44:00Mais à un moment donné, comme le disait ce bon vieux Vladimir Ilich,
44:04un des aspirateurs d'une des forces majeures dans ce pays,
44:09les faits sont têtus.
44:10Donc les faits sont têtus, ça veut dire qu'à un moment donné,
44:12on se tape la tête contre le mur des réalités.
44:14Le mur des réalités, il est là.
44:16Et le marché reste patient, là ?
44:17Pour l'instant, le marché, en fait, par rapport à la France,
44:21globalement, à partir du moment où on ne remet pas en cause
44:23les structures européennes et l'euro,
44:25il est prêt à attendre très très longtemps.
44:27En revanche, il ne faut pas non plus, effectivement, qu'on aille...
44:30Il y a un capital patience qui est quand même...
44:32Il ne faut pas le sous-estimer non plus.
44:34En fait, tant qu'on reste dans les règles européennes,
44:36ce qui veut dire qu'on va essayer de rentrer quand même dans des règles budgétaires,
44:39le marché sera extrêmement patient.
44:40Si jamais, et certaines forces politiques l'ont clairement dit,
44:43on s'exonère totalement du pacte de stabilité ou des règles européennes,
44:46alors là, c'est le même jeu.
44:48Là, effectivement, on change complètement les règles.
44:50Bon, c'était l'histoire de début d'été.
44:53Ça reste une histoire importante pour les investisseurs globaux.
44:56La France fait couler de l'encre un peu partout dans le monde sur le plan des marchés.
45:01La France, c'est pareil.
45:03J'aimerais bien qu'on attaque cette rentrée avec le sourire.
45:05Enfin, pour rappel, dans moins d'une semaine,
45:08il y a des élections dans deux lendemains en Allemagne.
45:11C'est l'AFD qui est en tête, avec 30 %.
45:13Donc, c'est des partis jugés ou dits populistes, non orthodoxes, etc.
45:19– Ah, mais c'est pas que la France. – Exactement.
45:21Cette séquence-là, elle peut s'exprimer ailleurs.
45:23– Ça met la pointe, comme toujours.
45:25– En 2016, il y avait l'Italie, je crois, avant.
45:27– Oui, je crois qu'on a eu une séquence longue.
45:29– Oui, il y a donc 72 points de base, des quarts de taux entre la France et l'Allemagne.
45:36Je parlais de gouvernement, en tout cas, de politiques dites populistes qui avancent.
45:40Quand on a des politiques dites populistes qui avancent,
45:42c'est pas une bonne nouvelle pour les primes de risque des actifs souverains, sans jugement aucun.
45:47– Et donc, un gouvernement qui serait plus actif, plus politique que le gouvernement actuel,
45:52ça pourrait être négatif, à nouveau, pour le spread ?
45:56– Ce qui questionne, c'est la stabilité de ce gouvernement-là.
45:59Là aussi, je pense qu'on a vu des séquences précédentes dans d'autres pays européens,
46:05avec des gouvernements qui étaient prêts à chambouler un peu les choses,
46:09je pense notamment au sud d'Europe, à la Grèce, notamment.
46:12– À l'Italie, bien sûr, oui, c'est ce qu'on va exacerber, évidemment, pour la Grèce.
46:15– Exactement, il y a quand même une sorte de rappel à l'ordre, si je puis me permettre,
46:17en tout cas, de rappel à la réalité, pour faire écouter ce que disait Wilfried,
46:20qui est des opérateurs de marché, les fameux bons de vigilantesse,
46:24qui disent, ça c'est possible aussi, mais à un prix quelque peu…
46:29– C'est quoi le prix ?
46:29– Exact, quelque peu différent.
46:31Donc ça, c'est vrai que ça vient contraindre le gouvernement, le gouvernement futur.
46:36Encore une fois, la question c'est, quelle est la stabilité de ce gouvernement-là ?
46:39Et aujourd'hui, oui, ça fait, en tout cas, ce gouvernement démissionnaire…
46:44– Il est stable !
46:44– Ça va faire de moi bientôt.
46:49– La stabilité de la démission, c'est ça, non ?
46:50– Un an, ouais.
46:52– Mais qui est beaucoup plus décentralisé,
46:54donc c'est quand même pas le même mode de fonctionnement que ce que posent nous à l'opérateur.
46:58– Donc dans le cas français, vous dites quand même, Anthony,
47:00se baire ses divisions en se disant que c'est un rêve que certains aiment,
47:06on peut mettre en avant, mais l'idée qu'une France sans gouvernement comme a pu être la Belgique,
47:10vous dites, pour la France, dans laquelle la France ne serait pas…
47:13– Anthony, je parle sous votre contrôle,
47:14mais nous sommes convaincus qu'il y a un budget à déposer avant octobre,
47:17qu'on est sous processus de déficit excessif,
47:21et que le droit européen dit que si le budget n'est pas déposé,
47:25c'est celui de l'année précédente qui compte.
47:26– Exactement.
47:26– Donc voilà, ça fait quand même quelques dates butoirs.
47:29– Oui, oui, la séquence ne fait que commencer.
47:32– Et bonne rentrée.
47:33– Eh bien oui, bien sûr, bonne rentrée à tous, on termine sur une note positive.
47:37À Paris, avec un CAC 40, revenu à 7600 points,
47:40c'est le niveau qu'on avait fin juillet, avant le coup de tabac des marchés.
47:43– Les marchés et véritas.
47:44– Merci beaucoup messieurs d'avoir été les invités de cette émission de rentrée
47:48de Smartbourse, saison 5.
47:50Kevin Tozet, Carmignac, Wilfried Galland, mon pensier finance,
47:53et Anthony Morley-Lavidali de Rex&Code.
47:56Générique
48:06Le dernier quart d'heure de Smartbourse ce soir,
48:08comme le veut cette émission de rentrée,
48:10c'est un quart d'heure de mise à jour, de remise à jour,
48:14sur les enjeux de marché pour cette rentrée, ce mois de septembre.
48:17Je crois qu'il y a deux déterminants clés pour les investisseurs globaux aujourd'hui.
48:22Ce que nous dit Jérôme Poel, le patron de la réserve fédérale américaine,
48:25la banque centrale la plus puissante du monde,
48:27et ce que va nous dire NVIDIA, qui est peut-être l'entreprise
48:29la plus importante du monde et du siècle aujourd'hui.
48:33Justement, ça tombe bien, nous en parlons avec John Plassard,
48:35qui est avec nous en visioconférence, spécialiste en investissement chez Mirabeau.
48:39Avec nous à distance, bonjour et bienvenue John.
48:41Effectivement, c'est peut-être ce qui va façonner la course des marchés
48:45dans les prochains jours et les prochains mois.
48:46Je disais NVIDIA qui va publier cette semaine,
48:49et ce que nous a dit également Jérôme Poel depuis le symposium de Jackson Hall,
48:54vendredi dernier, tout le monde a salué le pivot complété
49:00de la réserve fédérale américaine à travers le discours de Jérôme Poel.
49:03Qu'est-ce qui est clair ? Qu'est-ce qu'il est peut-être un peu moins
49:06dans le discours porté par le patron de la Fed vendredi dernier, John ?
49:11Bonjour Grégoire. Alors d'abord, je pense qu'il faut rappeler une chose,
49:14c'est que tout le monde, le consensus était à 100% sur une baisse des taux en septembre.
49:19Donc ce n'est pas vraiment une surprise que Jérôme Poel nous dise
49:23qu'il va effectivement baisser les taux en septembre.
49:27Et donc maintenant, la focalisation et la zone d'ombre, je dirais,
49:31c'est de savoir s'il va les baisser de 25 points de base ou de 50 points de base.
49:35Mais je dirais qu'il y a d'autres choses qui sont très intéressantes
49:37et très importantes dans le message de Jackson Hall,
49:41c'est cette focalisation qu'on a depuis maintenant, je dirais,
49:45trois semaines sur l'emploi américain.
49:48Et on sait que l'emploi américain est quelque chose de très important
49:52pour la réserve fédérale américaine parce que c'était le levier
49:55qui avait été utilisé initialement pour faire baisser l'inflation.
50:01Vous vous souvenez qu'il y avait un calcul très simple et qui était historique,
50:05qui était de faire monter le taux de chômage,
50:10et plus vous avez de chômeurs, moins vous avez de demandes,
50:12moins vous avez de demandes, plus l'inflation baisse.
50:15Donc c'était assez simple théoriquement,
50:17mais on avait, et on en a assez discuté ensemble,
50:21on avait notamment les achats de revanches,
50:23et puis l'utilisation des cartes de crédit et de tout ce qui était bas de laine,
50:28qui n'a pas permis à ce mécanisme de se mettre en place.
50:32Mais on a vu que depuis l'année passée, depuis mai de l'année passée,
50:36le taux de chômage a monté de quasiment 1% aux États-Unis,
50:400,9% en passant à 4,3% de taux de chômage,
50:45et qu'aujourd'hui c'est quelque chose qui inquiète
50:49parce que vous savez que c'est comme un bateau,
50:51pour l'arrêter il faut de la distance,
50:54et là on ne peut pas arrêter un chômage qui monte,
50:57c'est-à-dire qu'on peut essayer de le ralentir,
50:59mais c'est très difficile de piloter un taux de chômage.
51:03Et vous savez très bien Grégoire que le taux de chômage est important
51:07parce que si les Américains ont un emploi, ils consomment,
51:10et s'ils consomment, il y a de la croissance aux États-Unis.
51:14Donc pour piloter ce soft landing,
51:16il faut absolument que le taux de chômage,
51:18et on aura les chiffres d'août qui seront publiés le 6 septembre,
51:24il faut surtout que ce taux de chômage n'aille pas au-delà d'un certain point de chômage.
51:35Et en fait ce point, apparemment,
51:38puisqu'on a entendu plusieurs membres de la réserve fédérale américaine
51:42s'exprimer ce week-end,
51:44certains le mettent, le curseur, à 4,5%,
51:48et d'autres le mettent à 5%.
51:50Donc si vous allez au-delà de ce chiffre,
51:54c'est un moment où la réserve fédérale américaine
51:57commence à transpirer un peu plus qu'elle n'a transpiré avant.
52:02Et de l'autre côté, l'inflation n'en parle plus du tout
52:04parce qu'elle semble, et c'est très difficile de le dire,
52:07mais elle semble maîtrisée par la Fed.
52:09Donc aujourd'hui, ce qui est sûr, c'est que la Fed va baisser ses taux,
52:14ce qui est sûr, c'est que les nuages de points,
52:17les fameux dotplots qui seront modifiés en septembre,
52:21ne vont plus montrer qu'il n'y a plus qu'une baisse avant la fin de l'année,
52:25il y en aura certainement trois,
52:26mais c'est vraiment le taux de chômage qui va nous montrer
52:33comment les prochaines baisses de taux vont être pilotées
52:38toutes sur cette fin d'année et évidemment en 2025.
52:42Donc je dirais que c'était une remise à l'ordre
52:45et on voit très bien dans son discours qu'il répète à plusieurs reprises
52:48ce mandat du plein emploi qui est très important.
52:54Oui, effectivement, et on verra comment le débat prend forme,
52:57notamment avec la publication attendue début septembre
53:00des chiffres de l'emploi américain du mois d'août
53:02sur l'idée de commencer par une baisse de taux de 25 points de base ou de 50.
53:07On l'a vu dans le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire
53:10qui se tenait les 30 et 31 juillet,
53:12certains membres de la réserve fédérale américaine
53:15auraient peut-être été en faveur dès le mois de juillet
53:18d'une baisse de taux de 25 points de base.
53:19Est-ce qu'il faudra rattraper du retard
53:21ou est-ce qu'au contraire on peut se permettre
53:23d'y aller tranquillement, progressivement ?
53:25Bon, réponse peut-être avec les prochains chiffres de l'emploi aux Etats-Unis,
53:29un taux de chômage qui s'établit pour l'instant à 4,3%.
53:33Si on en vient au marché, John,
53:36chaque mois a toujours un peu ses caractéristiques
53:39dans l'histoire des marchés,
53:41qu'est-ce qu'on peut dire de ce point de vue-là du mois de septembre
53:43et de surcroît du mois de septembre dans une allée électorale ?
53:49Oui, alors il faut rappeler une chose,
53:51c'est que le mois de septembre historiquement
53:52est le plus mauvais mois de l'année,
53:54donc je commence par une mauvaise réponse.
53:57Pourquoi ? Parce que depuis 1950,
54:01l'indice S&P baisse de 0,87% historiquement,
54:04alors que le meilleur mois c'est le mois de novembre
54:07et qu'historiquement, en moyenne,
54:08il faut faire évidemment attention en moyenne,
54:11le mois de novembre c'est plus 1,63,
54:14donc moins 0,87 donc plus 1,63,
54:18donc on voit qu'il y a une différence notoire.
54:20Alors il y a plusieurs raisons à ça,
54:22et la première elle est fiscale,
54:25parce qu'on sait que ce qu'on appelle les mutual funds,
54:27les fonds communs de placement aux États-Unis,
54:31et bien encaissent normalement leurs pertes
54:34avant la fin septembre,
54:38puisqu'ils récupèrent ce qu'on appelle des pertes fiscales,
54:42puisque l'exercice fiscal clôture en septembre.
54:45La deuxième raison, puisque vous en parliez,
54:49c'est normalement le mois dans les élections,
54:52les années d'élection présidentielle,
54:54vous avez les candidats qui vont un petit peu plus loin
54:57dans leur programme,
54:58et on a vu notamment hier déjà le colistier de Donald Trump
55:05qui lui a parlé pour une fois de politique économique
55:09en mettant en avant les bienfaits d'une guerre commerciale,
55:13notamment avec la Chine,
55:15et bien on va de plus en plus en entendre parler
55:17de l'autre côté de la part du candidat et de Kamala Harris,
55:22donc on va dans le dur, je dirais, du sujet,
55:25à deux mois de l'élection présidentielle.
55:29Il y a aussi d'autres raisons qui expliquent ça,
55:32c'est évidemment le fait que vous êtes dans une situation
55:35où durant le mois d'août, vous avez moins de volume,
55:38les gens quelquefois prennent leurs bénéfices,
55:41ou en tout cas mettent des stops,
55:44comme on appelle ça, avant de partir en vacances,
55:46et souvent on a au mois de septembre
55:49des mois extrêmement volatiles.
55:51Et puis pour l'anecdote aussi,
55:54si vous prenez les semaines,
55:56si on se focalise maintenant vraiment sur les semaines,
55:58vous voyez que les deux dernières semaines de septembre
56:01sont les plus moeuses de toute l'année.
56:03Donc on voit ici qu'il faut faire attention
56:05et surtout dans ce qui nous concerne,
56:09on aura des rendez-vous,
56:10on aura normalement le débat entre Kamala Harris et Donald Trump,
56:15on va avoir aussi le débat entre les deux colistiers,
56:18et puis on en a parlé,
56:20vous me direz que ce n'est pas dans la deuxième partie de septembre,
56:22mais c'est au début,
56:23on a pas mal de rendez-vous qui pourraient rajouter de la volatilité,
56:26on en a parlé avant,
56:27le 6 septembre c'est évidemment les chiffres de l'emploi américain,
56:31le 18 septembre c'est la Fed,
56:35le 12 septembre c'est la Banque Centrale Européenne,
56:38et vous avez plein de banques centrales qui se réunissent.
56:40Donc ça, ça va alimenter de la volatilité,
56:43vous en parliez avant justement de Nvidia
56:47et de toute la sphère de l'intelligence artificielle,
56:51on sait que la demande est là,
56:53mais la grande question pour Nvidia et pour d'autres acteurs,
56:56c'est vraiment de savoir s'il y a assez d'offres,
57:00c'est ça la question, pas la demande,
57:02mais l'offre en face,
57:04et de savoir si finalement on va avoir au bout du tunnel
57:08un potentiel concurrent arrivé pour concurrencer Nvidia
57:14et voir ce que font les Chinois bien évidemment.
57:17Donc beaucoup d'incertitudes,
57:19et là-dessus, cerise sur le gâteau,
57:20je sais que ce n'est pas un bon terme à utiliser dans ce cadre-là,
57:23mais on a la question géopolitique,
57:25vous savez, c'est très difficile,
57:27et j'ai plusieurs de mes confrères économistes
57:30qui modélisent d'une certaine manière
57:32la guerre en Ukraine et la guerre au Proche-Orient,
57:35et c'est très difficile puisque on sait que d'un jour ou l'autre,
57:39on peut avoir une surprise négative,
57:41dramatique au niveau humain,
57:43mais aussi qui a des implications très très fortes
57:46sur l'économie en général et sur l'inflation,
57:49puisque je vous rappelle quand même qu'aujourd'hui,
57:51le prix du baril ce matin a gagné 3%
57:54à cause de ce qui s'est passé,
57:58à cause des attaques qu'il y a eu ce week-end d'Israël
58:02sur le Hezbollah, sur des bases du Hezbollah,
58:04et on a vu que toutes les certitudes qu'il y avait,
58:08les certitudes qui étaient posées de la décélération de la demande,
58:12notamment de la part de la Chine,
58:14se traduisaient par une baisse du prix du baril.
58:17Eh bien non, ce matin, c'était le contraire qui arrivait,
58:20avec potentiellement des implications à plus long terme sur l'inflation.
58:24Donc c'est très difficile à dire.
58:26On peut comprendre ici que le mois de septembre va être
58:29un mois de septembre qui va être, comme je l'ai dit avant,
58:32volatil et potentiellement négatif,
58:34donc faire un peu attention à ce niveau-là.
58:36Et puis on a, puisqu'on a une certitude,
58:39enfin une certitude, c'est difficile de le dire ici,
58:41mais une certitude que la Fed va baisser ses tours en septembre.
58:45On a toujours des changements,
58:46et vous en parliez en première partie de l'émission,
58:49des changements de portefeuille dans les portefeuilles des gérants
58:52et des fonds de pension, notamment aux États-Unis,
58:54qui pèsent lourd sur le marché,
58:56qui peuvent avoir des conséquences fortes.
58:58Merci beaucoup, John.
59:00Le mois de septembre a en jeu.
59:02Ne ratez rien du mois de septembre sur les marchés.
59:04Le réflexe, c'est Smart Bourse, évidemment,
59:06chaque jour à 17h en replay, en podcast,
59:09avec John Plassard, notamment,
59:10qui nous accompagnait pour cette émission de rentrée.
59:12Merci beaucoup, John.
59:13Vous êtes spécialiste en investissement
59:15chez Mirabo et compagnie en Suisse.