Face à l'Info (Émission du 02/09/2024)

  • il y a 2 semaines
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:0019h, c'est l'heure. Ravie de vous retrouver ce soir. J'espère que vous avez passé un excellent week-end.
00:00:06Tout de suite, la Minute Info avec Mickaël Dorian. Bonsoir Mickaël, ça va ?
00:00:10Bonsoir Christine, très bien, merci.
00:00:12Je commence direct. Je pensais qu'il y avait un jingle.
00:00:16Un hommage au gendarmerie communauté rendu cet après-midi à Nice en présence de Gérald Darmanin,
00:00:24le ministre de l'Intérieur démissionnaire qui fait part de son immense colère face à ce drame à décorer à titre posthume l'adjudant à titre de la Légion d'honneur.
00:00:32Émotion et colère de la famille de Camilia, la petite fille de 7 ans décédée après avoir été percutée jeudi par un motard à Valoris.
00:00:38Ils souhaitent aujourd'hui engager des poursuites contre la mairie de la commune des Alpes-Maritimes.
00:00:43Leur avocat, maître Nabil Boudi, interrogé chez nos confrères d'RTL, juge les élus locaux en partie responsables.
00:00:49Et puis l'offensive ukrainienne à Koursk n'arrêtera pas l'avancée russe dans l'Est de l'Ukraine, déclaration de Vladimir Poutine
00:00:55qui estime que l'armée de Kiev n'a pas atteint la tâche principale qu'elle s'était fixée.
00:01:01Merci mon cher Michael. Et au sommaire ce soir, d'abord l'église de l'Immaculée Conception à Saint-Omer dans le Pas-de-Calais
00:01:10qui a été ravagée par un incendie la nuit dernière.
00:01:14Le clocher s'est effondré ainsi que la toiture de l'édifice.
00:01:18Les dégâts sont immenses. L'incendie s'est déclaré dans la sacristie de l'église peu après 4h du matin.
00:01:24Pour l'heure, l'origine de l'incendie est inconnue.
00:01:29L'église avait été totalement rénovée en 2018.
00:01:32Elle avait été inaugurée en 1859 en marge de l'intervention des pompiers.
00:01:37Hier soir, 57 personnes ont été évacuées.
00:01:41Encore une église incendie tour de table avec les mousquetaires.
00:01:46Et un de plus depuis aujourd'hui. Un nouveau nom circule pour Matignon Thierry Baudet.
00:01:52Quasiment inconnu du grand public, président du Conseil économique et social ici à côté d'Emmanuel Macron.
00:01:58Il avait appelé à marcher contre la loi immigration.
00:02:01Il avait mené les débats de la convention citoyenne sur la fin de vie.
00:02:05Quel profil sera le plus efficace pour diriger la France technique ou politique ?
00:02:10Le feuilleton de 57 jours, symbole de la crise inédite que vit la France se poursuit.
00:02:16Les consultations continuent.
00:02:18Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand, François Hollande, Nicolas Sarkozy, à quoi joue Emmanuel Macron ?
00:02:25L'édito de Mathieu Bocoté.
00:02:27Rentrée scolaire aujourd'hui. Rentrée marquée par la triste baisse du niveau scolaire.
00:02:32Une baisse reconnue depuis une bonne dizaine d'années en 2012.
00:02:36Mais le niveau était là aussi déjà en baisse.
00:02:39Il faut remonter aux années 80 pour constater cette chute du niveau scolaire
00:02:43qui impacte au final le niveau de la France,
00:02:45le niveau de la compréhension des enjeux politiques nationaux et internationaux,
00:02:49qui impacte le bon sens, un niveau qui fait place à toutes ces fausses informations
00:02:53qui circulent pour cacher le réel bien souvent.
00:02:57Pourquoi aucun ministre, ni de droite ni de gauche, n'a réussi à réformer le mammouth ?
00:03:02Quel recours pour les parents ?
00:03:04L'analyse de Gabriel Cluzel ce soir.
00:03:07Qui peut décider de garder ou non les anneaux olympiques à vie sur la Tour Eiffel ?
00:03:13Cette décision de la maire de Paris, Anne Hidalgo, fait grincer les dents.
00:03:17Comme celle sur la baisse de la vitesse sur le périphérique
00:03:20qui passera bientôt de 70 à 50 km heure.
00:03:24Ou encore sur la Seine qui n'était pas assez saine pour les épreuves des JO ce week-end,
00:03:30malgré les sommes astronomiques dépensées pour la nettoyer.
00:03:33Marc Menand s'arrêtera ce soir sur l'histoire de la toute première illumination de la Tour Eiffel.
00:03:39Vous verrez, l'histoire vous plaira.
00:03:41Le regard de Marc Menand.
00:03:43Ici, à l'image, le père de la petite Camélia, âgée de 7 ans.
00:03:47Elle sera inhumée en Tunisie auprès de ses grands-parents.
00:03:52La France entière reste sous le choc du décès de cet enfant ce week-end,
00:03:57à Valorès, violemment tué sur un passage piéton par un jeune homme de 19 ans
00:04:03qui faisait des roues arrière à moto.
00:04:06Le suspect est libre, placé sous contrôle judiciaire.
00:04:09Si la France s'émeut, d'autres jouent à plein la culture de l'excuse.
00:04:14Comme Isabelle Viramasson qui explique qu'il ne s'agit pas de voyous.
00:04:17Mais comment en est-on venu à insulter les victimes ?
00:04:21Où en est le législateur qui s'était penché sur ces délits routiers ?
00:04:25Le dérêt d'âge de Charlotte Dornelès.
00:04:28Et puis l'Allemagne a vu une grande première pour un parti de droite nationale ce week-end.
00:04:35L'AFD a remporté pour la première fois un scrutin régional.
00:04:38Cela s'est passé en Thuringe.
00:04:40L'AFD talonne également la CDU dans la Saxe.
00:04:43Des scores historiques qui infligent un camouflet à Olaf Scholz.
00:04:46Le chancelier refuse déjà toute coalition régionale avec l'extrême droite.
00:04:50Un an des législatives.
00:04:53Mais quelle est la raison de cette poussée de la droite nationale en région, en Allemagne ?
00:04:59L'édito de Mathieu Bocquete.
00:05:01Une heure. Avec nos mousquetaires, c'est maintenant.
00:05:18Comment allez-vous ? Avez-vous passé un bon week-end ?
00:05:20Je commence par ma douce Charlotte.
00:05:21Très bien, c'était parfait.
00:05:23Toujours aussi bronzée, belle.
00:05:25C'est la bonne élève, vous avez vu comment elle répond ?
00:05:27Non mais vous êtes le rebelle.
00:05:29La bonne élève, le rebelle.
00:05:31Il y a tellement de bruit que j'essaie de comporter.
00:05:33En forme, mon cher Marc.
00:05:36Impeccable, le petit footing, la gymnastique, regardez ça.
00:05:39117 ans cette année.
00:05:42Wikipédia dit 118.
00:05:44Gabrielle ?
00:05:46J'allais à un mariage qui était très beau, c'était merveilleux.
00:05:49Formidable, les gens s'engagent, ça fait plaisir.
00:05:51Et Mathieu Bocquete ?
00:05:53Ça va toujours bien.
00:05:55Lui déjà marié, engagé.
00:05:57La vie est belle.
00:05:59On a beaucoup de sujets ce soir.
00:06:01J'aimerais tellement vous montrer tellement d'images.
00:06:03Je vais voir si on a le temps.
00:06:05D'abord, Mathieu Bocquete.
00:06:07Il recevait aujourd'hui à l'Elysée Bernard Cazeneuve-Xavier Bertrand.
00:06:10On parle bien d'Emmanuel Macron.
00:06:12On parle bien toujours du feuilleton.
00:06:14La rumeur veut que le premier soit le favori.
00:06:18Mais d'autres noms circulent.
00:06:20Le dernier nom qui est sorti, on en a parlé tout à l'heure, c'est Thierry Baudet.
00:06:23Il paraît que dès que le nom sort, il est déjà obsolète.
00:06:26Que penser de tout ça ?
00:06:28La vraie question qu'on doit se poser, c'est à quoi joue Emmanuel Macron ?
00:06:31Parce que là, on est devant un jeu politique au sens presque...
00:06:36Il s'amuse.
00:06:38Vous pensez vraiment qu'il s'amuse ?
00:06:40Un peu quand même.
00:06:42En politique, quand on réussit à noyer quelqu'un,
00:06:44quand on réussit à le neutraliser,
00:06:46quand on réussit à le ridiculiser, normalement, on aime ça.
00:06:48La politique n'est pas que le domaine des passions nobles.
00:06:50Rien n'est plus doux au cœur du politique que d'exécuter un adversaire.
00:06:54Il faut le comprendre.
00:06:56C'est comme ça depuis la nuit des temps jusqu'à la fin des temps.
00:06:58Entre temps.
00:07:00Qu'est-ce qu'on voit ?
00:07:02Les étapes ont été les suivantes.
00:07:04D'abord, Emmanuel Macron est parvenu à liquider la gauche.
00:07:06Elle s'est époumonnée tout l'été.
00:07:08Elle a hurlé au coup d'État.
00:07:10C'était son discours.
00:07:12Elle a dit, c'est pour nous, l'élection est volée.
00:07:14Au terme de tout cela,
00:07:16elle a lassé,
00:07:18elle s'est usée.
00:07:20Elle a même usé la candidate surprise
00:07:22sortie de la mairie de Paris
00:07:24qui ne veut pas y retourner
00:07:26mais qui n'est plus appelée au premier rang.
00:07:28On parle de Mme Castex, évidemment.
00:07:30C'était la première étape.
00:07:32Liquider la gauche et l'amener à s'essouffler.
00:07:34C'est un peu ce qui s'est passé.
00:07:36L'autre étape
00:07:38des dernières semaines,
00:07:40c'était ensuite, on pourrait dire,
00:07:42le balai ou la valse des prétendants.
00:07:44Il s'agissait de faire en sorte que
00:07:46tous ceux qui ont un début d'ambition
00:07:48et ils sont nombreux en politique,
00:07:50trouvent un moyen de défiler sur la scène publique
00:07:52à la manière d'un hypothétique éventuel
00:07:54candidat à Matignon.
00:07:56Des noms plus sérieux, d'autres un peu moins
00:07:58mais il s'agissait, on leur a compris,
00:08:00de nommer des gens de toutes les tendances
00:08:02du bloc central ou affilié.
00:08:04De gauche,
00:08:06monsieur
00:08:08dont on parlait ce soir,
00:08:10pardonnez-moi, j'avais un autre nom en tête,
00:08:12de l'autre côté,
00:08:14Xavier Bertrand,
00:08:16il y a un autre nom qui va arriver bientôt,
00:08:18mais aussi, on a entendu pendant un temps
00:08:20le retour de Gabriel Attal,
00:08:22Karim Bouamran, le maire de Saint-Ouen,
00:08:24qui était pendant quelques jours
00:08:26le candidat, disait-on, tendance
00:08:28printemps républicain qui aurait pu occuper
00:08:30Matignon.
00:08:32D'autres noms.
00:08:34Valérie Pécresse, destin tardif,
00:08:36retrouvée à Matignon.
00:08:38David Lissnard, ça c'est intéressant,
00:08:40sur un autre registre, mais David Lissnard était
00:08:42moins invité, envisagé à la manière
00:08:44d'un candidat de la droite libérale
00:08:46mais à la manière du représentant
00:08:48des élus locaux, donc un autre type
00:08:50de gouvernement. Et finalement,
00:08:52le candidat du jour, peut-être est-ce
00:08:54le bon, a tout le moins une forme d'insistance
00:08:56dans le récit médiatique que cette fois,
00:08:58Emmanuel Macron aurait trouvé son champion,
00:09:00c'est Thierry Baudet, qui est le président
00:09:02du Conseil économique et social et environnemental,
00:09:04qui est représenté
00:09:06comme le candidat de la
00:09:08société civile. Ça c'était
00:09:10cette hypothèse qui traînait depuis un temps,
00:09:12un candidat qui ne provient pas du
00:09:14serail politique, un candidat qui a
00:09:16l'avantage apparemment
00:09:18de ne pas dépendre des élections,
00:09:20donc des électeurs, donc des
00:09:22Français. Ah non, il provient d'une autre
00:09:24source de légitimité et apparemment c'est
00:09:26un avantage pour lui. Quoi qu'il en soit,
00:09:28c'est l'homme du jour, on reviendra
00:09:30sur ses positions dans quelques instants,
00:09:32parce que ce n'est pas sans intérêt.
00:09:34Mais qu'est-ce qu'on a vu dans ce bal des prétendants,
00:09:36c'est qu'Emmanuel Macron est parvenu
00:09:38à reprendre en main le
00:09:40jeu politique. On le disait
00:09:42balayé, on le disait laissé de côté, donc il a
00:09:44repris en main les choses,
00:09:46de quelle manière? Eh bien, en les faisant défiler
00:09:48les uns les autres, en disant, regardez, tout est ouvert,
00:09:50tout est possible, mais c'est moi qui décide.
00:09:52Donc il a balayé la séquence électorale,
00:09:54dont on a presque déjà oublié,
00:09:56et il a créé une nouvelle séquence,
00:09:58qui est celle de chacun se fait valoir dans un défilé
00:10:00de bonne, en montrant ses plus beaux atouts, en espérant
00:10:02être nommé Premier ministre pour quelques jours.
00:10:04Il y a quelque chose là-dedans qui relève
00:10:06du ridicule de la politique, mais bon,
00:10:08laissons de côté. Je note, la plupart sont
00:10:10interchangeables idéologiquement. Il y a des nuances,
00:10:12c'est-à-dire, ce sont des nuances,
00:10:14mais à l'intérieur d'une même doctrine,
00:10:16le social-libéralisme,
00:10:18le bloc central, la dénonciation
00:10:20des extrêmes, la dénonciation du
00:10:22populisme, la double diabolisation
00:10:24du RN et de LFI,
00:10:26de manière égale ou non, mais ça c'est autre chose.
00:10:28Donc c'est une séquence où
00:10:30Emmanuel Macron a rappelé à tous
00:10:32que c'était lui le patron, que c'était lui
00:10:34le chef, que c'était lui qui décidait, et que
00:10:36la personne qui allait être nommée serait d'une
00:10:38manière ou de l'autre sous sa férule,
00:10:40sous son emprise, et qu'il devrait mener
00:10:42sa politique. De ce point de vue, c'est une séquence
00:10:44où Emmanuel Macron, plusieurs disaient qu'il était
00:10:46disqualifié, a repris les choses
00:10:48en main, avec toute une série de noms, je l'ai dit,
00:10:50de M. Cazeneuve
00:10:52à M. Baudet, en passant par plusieurs
00:10:54autres, on a vu la classe politique se déployer,
00:10:56chacun s'est cru pendant un jour
00:10:58au moins, à Matignon.
00:11:00Alors vous avez nommé plusieurs noms,
00:11:02mais vous avez peut-être oublié un.
00:11:04C'est Gwélène Royal, qui se dit prête
00:11:06à entrer à Matignon, et qui dit avoir
00:11:08déjà son gouvernement en tête.
00:11:10Non mais ça, c'est merveilleux.
00:11:12C'est une séquence absolument remarquable, parce que là,
00:11:14on voit que c'est une fonction nouvelle qui apparaît,
00:11:16en fait c'est une possibilité nouvelle dans la Vème République,
00:11:18se présenter soi-même comme candidat
00:11:20à Matignon. C'est-à-dire, personne ne l'a appelé,
00:11:22sauf peut-être a-t-elle entendu des voix.
00:11:24C'est possible ça, quelquefois ça arrive en politique.
00:11:26Ou dans d'autres
00:11:28lieux spécialisés de santé.
00:11:30Mais quoi qu'il en soit, elle a entendu des voix.
00:11:32Qui nous dit, je suis prête, je peux
00:11:34occuper cette fonction,
00:11:36dit-elle. Mais personne ne l'appelle, j'insiste.
00:11:38Donc c'est comme si elle cherche à s'imposer médiatiquement.
00:11:40Y a-t-elle cru ? Je n'en sais rien.
00:11:42C'est parce que là, ne pas avoir été appelée à se
00:11:44mettre en avant. Je ne veux pas la défendre, mais...
00:11:46Bien sûr, mais elle se met de l'avant.
00:11:48J'ai tout le respect du monde pour Mme Gwélène Royal.
00:11:50Mais politiquement, elle sort de nulle part,
00:11:52et elle nous dit, j'ai mon gouvernement,
00:11:54ils m'appartiennent déjà. Le coup est là,
00:11:56donc je suis capable de m'imposer. Et là, on a vu,
00:11:58finalement, on comprend que chacun voulait envoyer le signal
00:12:00qu'il était disponible. C'est une manière de
00:12:02rester dans le jeu politique. Sur le plan
00:12:04de l'analyse politique, qu'est-ce qu'on voit ?
00:12:06On est à ce point dans un système désorganisé
00:12:08aujourd'hui que chacun croit
00:12:10pouvoir avoir sa chance. Chacun se dit,
00:12:12je peux y aller. Si n'importe qui peut y aller,
00:12:14pourquoi pas moi ? Et si le test
00:12:16a traversé celui de l'ambition,
00:12:18j'ai l'ambition la plus grande.
00:12:20Et c'est ce que nous a dit Mme Gwélène Royal.
00:12:22Il y a un côté dégradé de la vie politique à travers ça.
00:12:24Parce que, vous noterez, Charlotte le disait
00:12:26d'ailleurs la semaine dernière,
00:12:28chaque fois qu'on parle de ces candidats,
00:12:30on ne parle jamais de leur programme,
00:12:32jamais de leurs idées, jamais de leur philosophie,
00:12:34jamais des mesures qu'ils pourraient porter,
00:12:36jamais des grandes réformes qu'ils pourraient porter.
00:12:38On ne parle que d'un bal des prétendants.
00:12:40Et la politique est réduite
00:12:42ici à sa dimension
00:12:44de l'ambition personnelle. Moi aussi,
00:12:46je veux occuper les palais
00:12:48de la République. Moi aussi, je veux mon petit poste
00:12:50à moi. Je veux les avantages
00:12:52de la fonction. Au terme de cette carrière politique
00:12:54qui est la mienne, je veux ma récompense,
00:12:56je veux mon bonbon, je veux ma tignon.
00:12:58À défaut d'avoir les visées, mais ils se disent même
00:13:00dans leur esprit à ce moment-là, Emmanuel Macron est presque
00:13:02neutralisé, ce sera moi le vrai patron.
00:13:04Donc c'est comme la politique réduite à la caïd
00:13:06la plus ridicule du pouvoir.
00:13:08Avec une seule fonction.
00:13:10Ils appellent ça lutter contre les extrêmes.
00:13:12Traduisons, se méfier du peuple
00:13:14en colère. Donc la seule fonction
00:13:16accordée, reconnue aux politiques aujourd'hui,
00:13:18au pluriel, les politiques, les politiciens,
00:13:20c'est être capable de contenir
00:13:22un peuple que l'on soupçonne
00:13:24d'insurrection, que l'on croit capable
00:13:26de s'insurger et de balayer l'ensemble
00:13:28de la classe politique. Et c'est à ce moment
00:13:30qu'on retrouve notre ami Thierry Baudin,
00:13:32la vedette du jour, peut-être la vedette des prochaines
00:13:34semaines, nous le saurons.
00:13:36Président du Conseil économique et social,
00:13:38un homme qui, on pourrait dire, si on a le souci
00:13:40de l'histoire des idées, qui a un côté très
00:13:42deuxième gauche. Très deuxième gauche,
00:13:44pourquoi? Parce que le Conseil économique et social,
00:13:46qui est globalement un machin dont on pourrait se passer
00:13:48et qui est sans intérêt véritable,
00:13:50qui relève du corporatisme le plus crasse,
00:13:52pour lui, c'est le lieu de la démocratie
00:13:54véritable. Il nous dit,
00:13:56par exemple, M. Baudin, un référendum
00:13:58sur l'immigration,
00:14:00non, ça activerait,
00:14:02en fait, ça radicaliserait les tensions, ça créerait
00:14:04des tensions, ça créerait des tensions
00:14:06dans la population et il faut être dans une logique
00:14:08de réconciliation plutôt que de tension.
00:14:10Donc, consulter le peuple sur
00:14:12l'enjeu le plus important pour l'avenir
00:14:14de la France, non merci, c'est une méthode
00:14:16divisive, nous dit-il.
00:14:18Mais au Conseil économique et social,
00:14:20ce serait le lieu de débats plus apaisés
00:14:22parce qu'on peut rassembler toute une série
00:14:24d'organisations qui vont de la gauche la plus radicale
00:14:26à la gauche la plus modérée, qui se
00:14:28prennent pour le peuple et qui disent ensemble
00:14:30ce qu'ils souhaitent pour la France. Je note
00:14:32parmi les débats qu'ils ont organisés,
00:14:34parce qu'Emmanuel Macron a fait appel au Conseil économique
00:14:36et social à plusieurs reprises ces derniers temps,
00:14:38notamment sur l'euthanasie.
00:14:40Donc, tous ensemble, on va
00:14:42se rassembler pour être capable
00:14:44de décider de ce qui a été déjà décidé
00:14:46avant. C'est-à-dire, dans ce cas-là,
00:14:48la conclusion euthanasiste. Mais c'est intéressant
00:14:50parce que nous sommes devant un candidat
00:14:52potentiel qui,
00:14:54lui-même, discrédite la classe politique.
00:14:56Il nous dit qu'elle a échoué.
00:14:58Il faut une autre figure. La société civile,
00:15:00c'est l'avenir. La société civile,
00:15:02les corporatismes, il faut dire les choses,
00:15:04c'est l'occasion de se méfier du peuple en bien des égards.
00:15:06Il nous dit,
00:15:08c'est intéressant, vous avez entendu
00:15:10M. Fabius nous dire il y a quelques mois,
00:15:12quelques semaines même, si jamais l'ERN
00:15:14arrivait au pouvoir, nous serions,
00:15:16nous, au Conseil constitutionnel, les gardiens
00:15:18de l'État de droit. Donc,
00:15:20si le peuple vote mal pour celui
00:15:22qui a un mauvais programme, ne vous inquiétez pas,
00:15:24nous sommes là. Mais M. Fabius
00:15:26avait un allié, et c'était M. Baudet,
00:15:28qui dit, dans la tribune
00:15:30il y a quelques semaines,
00:15:32si jamais l'ERN arrivait au pouvoir,
00:15:34si celle-ci devait entraver notre
00:15:36vivre ensemble, le gouvernement ERN,
00:15:38et œuvrer contre
00:15:40l'intérêt de la nation, donc il est à ce que
00:15:42j'en comprends le définiteur,
00:15:44le Conseil économique et social saurait s'emparer
00:15:46des bons sujets pour résister
00:15:48de fait à ce qui constituerait
00:15:50un danger pour la démocratie
00:15:52et l'État de droit. Donc, si le peuple vote
00:15:54mal pour des gens que M. Baudet
00:15:56désapprouve, lui,
00:15:58à la tête du Conseil économique et social,
00:16:00dont la légitimité est quand même
00:16:02quelque peu limitée, s'opposerait
00:16:04au choix du peuple,
00:16:06au nom de la démocratie et de l'État de droite
00:16:08dont il se veut le gardien.
00:16:10Donc là, vous voyez que ça
00:16:12commence à ressembler, quand je disais
00:16:14la principale fonction de la classe politique aujourd'hui
00:16:16est de tenir éloigné un peuple
00:16:18soupçonné de populisme et d'extrémisme,
00:16:20on le voit ici dans toute une série de déclarations.
00:16:22Ces déclarations sur ce qu'il appelle
00:16:24l'extrême droite aussi, c'est le même état d'esprit.
00:16:26Il nous dit, ça c'est une déclaration intéressante,
00:16:28il cherche à comprendre les raisons du vote
00:16:30ERN ou reconquête au monde des Européennes.
00:16:32Et là, c'est qui?
00:16:34C'est l'homme du jour, on va quand même lui donner la parole.
00:16:36Il est évident
00:16:38que dans les 40% de Français
00:16:40qui, lors des Européennes, ont porté leur souffrage
00:16:42dans l'escarcelle du ERN et de reconquête,
00:16:44ne sont pas tous des racistes
00:16:46antisystèmes, eurosceptiques et russophiles.
00:16:48Merci de le préciser.
00:16:50Mais ce qu'on comprend de son propos,
00:16:52c'est qu'il nous dit, ce sont des partis
00:16:54ERN et reconquête qui sont
00:16:56des racistes, antisystèmes, eurosceptiques
00:16:58et russophiles. Je note que
00:17:00eurosceptique est dans la même catégorie que raciste.
00:17:02Je croyais que c'était légitime.
00:17:04Mais qu'importe.
00:17:06Qu'est-ce qu'il nous dit? Si vous êtes pour ces partis-là,
00:17:08consciemment, et pas seulement dans un vote de protestation
00:17:10désespéré, vous entrez dans la catégorie
00:17:12des ennemis de la République.
00:17:14Dès lors, on peut faire ce qu'on veut avec vous.
00:17:16C'est une séquence intéressante où M. Bourdais
00:17:18se présente comme le porteur d'une conception
00:17:20de la démocratie qui fait l'économie
00:17:22du peuple et qui peut même
00:17:24nous inviter à nous méfier du peuple.
00:17:26De ce point de vue, il sera à sa place.
00:17:28Dernière question.
00:17:30Vous semblez dire, Mathieu Bocoté,
00:17:32que le choix du Premier ministre
00:17:34est peut-être moins important
00:17:36qu'on ne le laisse croire.
00:17:38Est-ce que je vous comprends bien?
00:17:40C'est exactement ça.
00:17:42Ce qu'on comprend, c'est que le programme,
00:17:44le grand programme qui est le nôtre,
00:17:46collectivement, il est fixé
00:17:48depuis un bon moment.
00:17:50Les partis sont interchangeables.
00:17:52L'un est élu, l'autre est élu.
00:17:54Globalement, c'est la même politique qui s'applique
00:17:56depuis un temps. Sauf,
00:17:58s'il y avait une vraie cohabitation,
00:18:00la fonction de Premier ministre aurait changé de nature.
00:18:02Trois cohabitations possibles.
00:18:04Avec l'ERM, ce ne sera pas le cas,
00:18:06évidemment. Avec la gauche radicale,
00:18:08ce ne sera pas le cas non plus.
00:18:10Ou avec la droite, on pourrait dire classique,
00:18:12radicalisante, ou droite classique
00:18:14décomplexée.
00:18:16Si, imaginons que Laurent Wauquiez
00:18:18ou Nicolas Sarkozy, dont je ne sais quel contexte,
00:18:20se soient emparés de Matignon dans les circonstances,
00:18:22il aurait imposé une cohabitation
00:18:24de l'intérieur à Emmanuel Macron.
00:18:26Mais puisque ces trois scénarios-là sont
00:18:28laissés de côté, qu'est-ce qu'on voit,
00:18:30et on y revient, le Premier ministre
00:18:32appliquera globalement la politique
00:18:34qui est déjà là, avec un petit
00:18:36cap à gauche. On a compris, c'est la demande
00:18:38qu'a faite Thierry Baudet s'était racontée.
00:18:40Il a dit « j'accepte la fonction, mais à condition
00:18:42de pouvoir donner un cap à gauche ».
00:18:44Plus d'impôts, c'est vrai qu'il en manquait.
00:18:46Plus d'immigrés, c'est vrai qu'il en manquait.
00:18:48Plus de contraintes sociales et écologiques,
00:18:50c'est vrai qu'il en manquait. On comprend
00:18:52un petit cap à gauche, et là c'est une espèce
00:18:54de piège tendue au NFP.
00:18:56Vous l'avez votre programme, un Premier ministre
00:18:58de gauche qui se réclame d'un programme de gauche,
00:19:00mais qui par ailleurs est compatible avec la Macronie.
00:19:02C'est le scénario idéal.
00:19:04À quoi devons-nous nous attendre s'il est nommé ?
00:19:06À la continuité du même.
00:19:08Toujours plus de contraintes européennes,
00:19:10toujours plus de contraintes pour la transition énergétique,
00:19:12toujours plus de régulation de la parole
00:19:14publique par les réseaux sociaux,
00:19:16toujours plus d'immigration, aucune réforme fondamentale
00:19:18de la justice dans un sens plus musclé,
00:19:20quelques mesures sociétales
00:19:22comme par exemple
00:19:24les soins de fin de vie, l'euthanasie,
00:19:26je crois que ça pourrait être une des grandes mesures
00:19:28qui distinguerait peut-être ce Premier ministre.
00:19:30Mais au final, cette question
00:19:32ça ramène, ça confirme le pouvoir d'Emmanuel Macron
00:19:34qui trouve un nouveau fondé de pouvoir dans les circonstances.
00:19:36Merci beaucoup
00:19:38Mathieu pour ce regard.
00:19:40Si jamais on apprend la nomination
00:19:42du nouveau Premier ministre
00:19:44d'un instant à l'autre, on ne sait jamais,
00:19:46après 55 jours ça peut arriver d'un instant à l'autre,
00:19:48on vous tient évidemment
00:19:50informés. Pendant ce temps
00:19:52la France, une partie de la France crève,
00:19:54il y avait une vidéo que j'avais envie de vous montrer
00:19:56mais par pudeur, je ne l'ai pas montrée,
00:19:58c'est celle d'une mère en Guadeloupe, une grand-mère
00:20:00qui fait ses courses et qui n'a pas
00:20:02les moyens de payer ses courses et elle crie
00:20:04à quel point les
00:20:06tarifs sont exorbitants,
00:20:08voilà,
00:20:10x4 en Guadeloupe, département français
00:20:12et ce cri du cœur, on ne l'entend pas,
00:20:14c'est français qui souffrent pendant qu'on cherche
00:20:16toujours un gouvernement
00:20:18et certains ne peuvent pas
00:20:20payer les dépenses
00:20:22de rentrée. On n'en parle pas suffisamment,
00:20:24justement c'est la rentrée aujourd'hui, Gabriel
00:20:26et les parents qui emmènent
00:20:28leurs enfants à l'école ce matin
00:20:30sont souvent inquiets.
00:20:32Pourquoi ? Parce que le système éducatif
00:20:34en France s'est littéralement
00:20:36effondré. On en parle
00:20:38depuis des années, on va quand même s'arrêter
00:20:40dessus aujourd'hui puisque les conséquences
00:20:42sont graves pour la société.
00:20:44Un sondage réalisé en
00:20:46juillet par OpinionWe
00:20:48pour l'observatoire Hexagone révèle
00:20:50qu'une majorité de parents d'élèves
00:20:52et de professeurs estiment que le niveau
00:20:54dans les classes s'est dégradé depuis
00:20:56une dizaine d'années, les chiffres parlent d'eux-mêmes,
00:20:58le fameux PISA est d'ailleurs aussi
00:21:00alerte déjà depuis bien longtemps.
00:21:02Deux questions, est-ce que cette chute
00:21:04est irrémédiable ?
00:21:06Est-ce qu'on peut encore sauver
00:21:08l'éducation nationale, donc
00:21:10sauver la France ?
00:21:12Est-ce que l'école, on peut la sauver, l'éducation nationale ?
00:21:14Je ne sais pas, mais
00:21:16en tout cas, si gardons espoir,
00:21:18l'école, on peut la sauver. Deux indicateurs
00:21:20sont spécialement préoccupants, les élèves
00:21:22en grande difficulté sont
00:21:24de plus en plus nombreux, et les élèves
00:21:26les plus performants
00:21:28sont de moins en moins nombreux.
00:21:30Alors, si on avait une illustration du nivellement par le bas,
00:21:32ce serait vraiment
00:21:34la jonction de ces deux indicateurs.
00:21:36Et par ailleurs,
00:21:38je ne sais pas si vous vous souvenez, mais dans le rapport PISA,
00:21:40il était indiqué qu'un enfant
00:21:42sur cinq en France disait, avant que
00:21:44ce rapport soit fait, avoir été
00:21:46en situation de violence scolaire.
00:21:48Et que la sécurité
00:21:50en France était perçue comme plus faible
00:21:52que dans la moyenne des pays
00:21:54de l'OCDE. Et tout cela est évidemment
00:21:56lié, les parents ont une double inquiétude
00:21:58et cette double inquiétude
00:22:00est en fait intrinsèquement liée,
00:22:02c'est-à-dire qu'ils ont peur pour le niveau,
00:22:04pour l'avenir de leurs enfants, mais ils ont peur
00:22:06aussi pour sa sécurité, pourtant dans
00:22:08un lieu qui devrait être sacralisé
00:22:10entre tous, mais évidemment, s'il n'y a
00:22:12pas de sécurité, il ne peut pas y avoir de travail,
00:22:14parce que le prof s'efforce de faire la police
00:22:16et ce n'est pas son métier, donc c'est évidemment
00:22:18très compliqué.
00:22:20Et puis c'est la France tout entière,
00:22:22mais vous l'avez dit dans votre présentation,
00:22:24qui s'inquiète parce que
00:22:26les enfants, qu'on en ait ou qu'on en ait pas,
00:22:28c'est évidemment l'avenir du pays,
00:22:30alors c'est l'avenir intellectuel, vous l'avez dit,
00:22:32mais c'est aussi l'avenir économique,
00:22:34c'est quelque chose d'extrêmement
00:22:36préoccupant.
00:22:38Alors, si vous voulez
00:22:40les solutions, je vais vous dire que c'est extrêmement simple,
00:22:42il suffisait de regarder les JO,
00:22:44vous savez, tout le monde a trouvé que c'était merveilleux,
00:22:46les JO, on a communié dans cette réussite
00:22:48française, mais
00:22:50pourquoi on n'applique pas les excellentes recettes
00:22:52des JO à l'école ?
00:22:54Alors c'est quoi les excellentes recettes des JO ?
00:22:56C'est la rigueur, l'émulation,
00:22:58l'exigence,
00:23:00le mérite, le respect
00:23:02des règles imposées,
00:23:04chacun cultive ses talents,
00:23:06les talents de l'un ne sont pas les talents de l'autre,
00:23:08et puis les oppreuves
00:23:10ont lieu en un temps limité avec tout le monde
00:23:12sur la même ligne de départ, vous avez remarqué que pour les JO,
00:23:14il n'y a eu ni entretien,
00:23:16ni contrôle continu,
00:23:18ni c'est quoi les autres trucs,
00:23:20ni réussite sur dossier,
00:23:22donc on ne reçoit pas des médailles
00:23:24de cette façon-là.
00:23:26Et puis si ces JO
00:23:28puissent dérouler dans un climat
00:23:30serein, propre à la concentration
00:23:32des sportifs, et à la liesse
00:23:34du public aussi, c'est que Paris a été
00:23:36surveillé, sécurisé, et que
00:23:38les trublions, les délinquants de tout poil
00:23:40ont été exclus.
00:23:42Je renvoie aux élèves
00:23:44qui
00:23:46perturbent les cours.
00:23:48Mais déjà, on sait que
00:23:50ces valeurs qui sont plébiscitées dans le sport
00:23:52ne le sont diabolisés à l'école,
00:23:54on sait que c'est quand la grève,
00:23:56le 10 septembre, il y a un appel à la grève
00:23:58de trois syndicats
00:24:00d'enseignants contre les évaluations nationales
00:24:02à l'école primaire, parce que les évaluations, c'est un gros mot.
00:24:04Alors, c'est vrai qu'on peut
00:24:06se poser des questions. On marque une pause, on revient
00:24:08tout de suite là-dessus. Pourquoi est-ce que
00:24:10le mérite, l'excellence, tout ce qui est plébiscité
00:24:12dans le sport, pourquoi est-ce qu'on ne peut pas l'envisager
00:24:14à l'école ? On parlera aussi de cette
00:24:16immaculée conception partie
00:24:18enfumée hier soir.
00:24:20A tout de suite.
00:24:26Retour sur le plateau de Face à l'Info. Gros débat
00:24:28entre Marc Menand et Charlotte Dornela.
00:24:30C'est quoi le sujet ? Pendant la pub, c'était quoi ?
00:24:32Le mérite aux JO, c'est ça ?
00:24:34Les Jeux Paralympiques.
00:24:36A tout à l'heure.
00:24:40On revient avec vous, ma chère Gabrielle.
00:24:42On parlait de cette chute du niveau
00:24:44scolaire. Alors, est-ce qu'il y a
00:24:46quand même pas eu une certaine prise
00:24:48de conscience avec Gabriel Attal,
00:24:50le choc des Savoie ?
00:24:52Il y a des tentatives, si vous voulez,
00:24:54qui sont intéressantes.
00:24:56Il y a le port de la tenue unique. Vous savez, il ne faut pas dire
00:24:58uniforme, parce qu'uniforme, ça fait facho.
00:25:00Il y a la pose numérique.
00:25:02En fait, c'est la suppression du téléphone. Je vous dis ça parce que
00:25:04j'ai constaté qu'il y avait une espèce de langage
00:25:06de précieuse ridicule pour ne pas avoir l'air
00:25:08réac. Donc, très
00:25:10simplement, la pose numérique, c'est qu'on dit aux
00:25:12enfants, non, vous ne prenez pas votre téléphone.
00:25:14Et donc, la tenue unique,
00:25:16c'est l'uniforme. Alors, je veux simplement leur dire
00:25:18que c'est
00:25:20mis en place dans de nombreux
00:25:22écoles privées et que la gauche
00:25:24conspue à longueur
00:25:26de journée. Donc, ça aurait été intéressant
00:25:28de se pencher sur la question avant. Et c'est à titre
00:25:30expérimental. Alors, non, je ne
00:25:32pense pas qu'il y ait une prise de conscience. Il y a la prise
00:25:34de conscience qu'il y a des parents et des grands-parents qui sont furieux
00:25:36et que ça pourrait se voir un jour électoralement.
00:25:38Mais une vraie prise de conscience, non.
00:25:40Parce qu'en réalité,
00:25:42tout cela, c'est très
00:25:44idéologique. Si l'éducation nationale
00:25:46était une entreprise, on ferait fi ça un audit
00:25:48et on changerait de direction
00:25:50dans tous les sens du mot, vous voyez.
00:25:52Quand on a pris
00:25:54un mauvais chemin, on rebrousse chemin.
00:25:56Mais ça, c'est quand on est pragmatique, quand on est
00:25:58idéologique. On ne rebrousse pas
00:26:00chemin et on s'y est engagé
00:26:02dans les années 60, dans ce chemin, et
00:26:04on ne l'a jamais
00:26:06rebroussé. Et le
00:26:08véritable souci est celui-là.
00:26:10Pourquoi ce qui est
00:26:12envisageable dans le sport, on en parlait tout à l'heure,
00:26:14est inenvisageable à l'école ?
00:26:16Parce que vous pouvez prendre
00:26:18tous les points. Un a l'autorité.
00:26:20Parce que l'entraîneur, il a de l'autorité.
00:26:22Mais l'autorité du maître sur l'élève,
00:26:24c'est absolument impossible.
00:26:26Parce que le maître, c'est le pater familias à l'école.
00:26:28Donc c'était considéré en mai 68
00:26:30comme insupportable. On a fait descendre
00:26:32le maître de l'estrade. Et puis aujourd'hui,
00:26:34c'est un peu crée ton savoir tout seul.
00:26:36Vous êtes un
00:26:38enfant, vous ne savez rien, mais vous allez
00:26:40auto-apprendre ce que vous ne savez pas. Vous voyez, c'est un peu
00:26:42un sketch de Raymond De Vos.
00:26:44La transmission,
00:26:46mais la gauche, pareil, des années 60
00:26:48et d'aujourd'hui, du reste, déteste la transmission
00:26:50sous toutes ses formes.
00:26:52Et vous vous souvenez, Bourdieu,
00:26:54qui a beaucoup inspiré nos pédagogistes,
00:26:56détestait les
00:26:58héritiers. Et d'ailleurs, il y a un article
00:27:00dans Libération sur Léon
00:27:02de Marchand, où
00:27:04il fustige cette idée
00:27:06qu'il serait héritier.
00:27:08Le marchand, pardon.
00:27:10Et c'est vrai que toute cette
00:27:12transmission familiale, ce terreau familial
00:27:14sur lequel naissent des talents, c'est absolument
00:27:16insupportable. Et même
00:27:18la transmission de maîtres à élèves est
00:27:20insupportable. La discipline,
00:27:22mais là aussi, interdit d'interdire,
00:27:24c'était le fondement de tout.
00:27:26Donc, la coercition
00:27:28est bannie, la culpabilité aussi.
00:27:30Et j'ai été très intéressée par un livre
00:27:32du psychologue Didier Pleu, qui dit
00:27:34qu'il y a un bon sentiment de culpabilité.
00:27:36Et aujourd'hui, on dit qu'il faut
00:27:38que personne ne se sente coupable. Il en va,
00:27:40finalement, de l'école comme de la justice.
00:27:42Et il dit que le bon
00:27:44sentiment de culpabilité, ce n'est pas le sentiment d'être une
00:27:46personne nulle, mais celui qui amène à
00:27:48s'interroger sur ce qu'on a mal fait,
00:27:50sur sa part de responsabilité. Et il s'interroge
00:27:52sur les enfants, il dit que deviennent les gamins
00:27:54qui n'ont pas connu l'autorité en classe
00:27:56et à qui l'on donne un pseudo-diplôme
00:27:58de fin d'étude. Il y a aussi
00:28:00l'effort, et l'effort, il passe par l'entraînement,
00:28:02ce que chez les gens chics, on appelle le drill.
00:28:04C'est-à-dire répéter, répéter, répéter.
00:28:06Pourquoi on n'aimait pas la
00:28:08dictée ? Les pédagogistes n'aimaient pas la dictée
00:28:10parce que c'était ennuyeux, on répétait,
00:28:12pour les enfants, ce n'était pas agréable.
00:28:14Et là aussi, j'ai été très intéressée
00:28:16par un livre de Aude Denisot,
00:28:18qui est prof de droit, qui dit pourquoi nos étudiants
00:28:20ne savent plus écrire. Alors, elle parle de la dictée,
00:28:22mais elle parle aussi de l'usage de la photocopie.
00:28:24Quand vous mettez des...
00:28:26vous complétez des phrases à trous,
00:28:28vous ne recopiez pas.
00:28:30Donc, elle explique
00:28:32qu'un texte à trous sur
00:28:34une photocopie, on écrit 12 mots,
00:28:36quand on copie intégralement l'exercice de grammaire,
00:28:38on en écrit 50.
00:28:40Donc, évidemment, vous prenez ça sur toute la scolarité,
00:28:42vous ne vous étonnez plus ensuite
00:28:44que le niveau de grammaire et
00:28:46d'orthographe soit
00:28:48assez lamentable. Il y a aussi le mérite,
00:28:50il faut être capable de dire quand ça
00:28:52ne va pas, et ça permet de distinguer,
00:28:54je parlais des talents tout à l'heure, des uns et des autres.
00:28:56De toute évidence, je n'ai
00:28:58pas le talent de Léon Lemarchand
00:29:00en natation.
00:29:02Léon Lemarchand, j'aime bien votre petite particule.
00:29:04Lemarchand, j'ai dit !
00:29:06Et c'est vrai
00:29:08que plutôt que de végéter
00:29:10dans un domaine
00:29:12dans lequel on n'est pas doué,
00:29:14mieux vaut identifier son
00:29:16propre talent. Sauf qu'on s'échine
00:29:18à casser le thermobyte parce qu'on ne cherche
00:29:20pas à lutter contre l'ignorance,
00:29:22on cherche à lutter contre l'inégalité
00:29:24et l'égalité se conçoit
00:29:26pour ces pédagogistes
00:29:28comme
00:29:30l'indifférenciation,
00:29:32ce qui est évidemment parfaitement faux.
00:29:34Prenez un exemple,
00:29:36parce qu'on se heurte
00:29:38très rapidement au mur de la réalité,
00:29:40c'est-à-dire que
00:29:42jamais on ne prendra un avion
00:29:44conduit par un pilote de ligne qui a été
00:29:46recruté sur
00:29:48entretien, jamais
00:29:50on ne...
00:29:52Qu'est-ce qu'on ne fera pas non plus ?
00:29:54Un médecin, un chirurgien...
00:29:56Exactement, on ne se fera pas opérer par un chirurgien
00:29:58qui a été recruté sur
00:30:00entretien.
00:30:02Le sujet aussi qui est tabou
00:30:04entre tous et qui est révélé
00:30:06par l'étude PISA,
00:30:08il faut quand même avoir le courage de le dire,
00:30:10même si c'est le tabou des tabous,
00:30:12c'est qu'il y a le problème à l'éducation nationale
00:30:14du niveau des
00:30:16enfants immigrés.
00:30:18Le rapport PISA
00:30:20dit que dans 70%
00:30:22des pays étudiés, les élèves immigrés
00:30:24ont un niveau inférieur à la moyenne
00:30:26et l'écart est particulièrement
00:30:28élevé en France. On peut trouver
00:30:30des façons de le justifier, de l'expliquer
00:30:32mais si on ne le reconnaît pas,
00:30:34on ne trouvera pas, évidemment,
00:30:36de solution.
00:30:38Dernière question en quelques secondes,
00:30:40la question que tout le monde se pose maintenant,
00:30:42comment ça se fait qu'aucun ministre,
00:30:44ni de droite, ni de gauche, n'a réussi
00:30:46à réformer le mammouth ?
00:30:48Vous avez raison de préciser
00:30:50ni de droite, ni de gauche, c'est assez terrifiant.
00:30:52Les parents aujourd'hui ont une stratégie
00:30:54d'évitement. Il y a le privé
00:30:56mais...
00:30:58Aujourd'hui, il y a aussi le privé
00:31:00hors contrat parce que le privé sous
00:31:02contrat ficelle beaucoup.
00:31:04Comme l'explique
00:31:06Michel Valadier de la Fondation pour l'école,
00:31:08il y a eu une explosion
00:31:10des écoles hors contrat. Plus de 300 classes ouvertes
00:31:12cette année. En 1994,
00:31:14il y avait 40 écoles pour 3 000 enfants.
00:31:16Il y en a aujourd'hui 2 550
00:31:18pour 130 000 enfants.
00:31:20C'était quasi inexistant, ça a explosé.
00:31:22Aujourd'hui, l'éducation nationale
00:31:24essaie de ne pas le voir
00:31:26ou de les faire fermer
00:31:28mais ça pose une vraie question parce que ces écoles
00:31:30coûtent un bras aux parents
00:31:32s'ils font ce sacrifice financier.
00:31:34Ça a bien une raison.
00:31:36C'est à cette question-là que devrait
00:31:38répondre l'éducation nationale.
00:31:40Je rappelle que ces parents
00:31:42paient trois fois l'école.
00:31:44Pourquoi trois fois ? Une fois
00:31:46dans leurs impôts, une deuxième fois dans leurs impôts
00:31:48pour la cantine.
00:31:50On va se poser des questions.
00:31:52Vous avez envie de réagir ? Non.
00:31:54Il y aurait beaucoup de choses à dire.
00:31:56Il y aurait beaucoup de choses à dire.
00:31:58Vraiment terrible. Autorité, transmission,
00:32:00discipline, mérite, entraînement.
00:32:02Si on pouvait appliquer à l'égio, à l'école,
00:32:04ça serait très bien.
00:32:06On parle dans un instant, on fera un tour de table sur l'église
00:32:08à Saint-Omer dans le Pas-de-Calais qui a été incendiée.
00:32:10J'ai envie de vous entendre là-dessus.
00:32:12Marc Menon parlera des anneaux olympiques
00:32:14sur la Tour Eiffel et avec vous, Charlotte,
00:32:16la petite Camilia.
00:32:18Le choc encore en France
00:32:20ce week-end. Une image, un hommage
00:32:22aujourd'hui. L'hommage à Eric
00:32:24Comine avec Gérald Darmanin.
00:32:26Il a été l'ange gardien de tant
00:32:28de Français. Si en France tout le monde faisait
00:32:30sa part, disait le ministre
00:32:32démissionnaire de l'Intérieur,
00:32:34ce n'est pas un fait divers,
00:32:36dit-il. Ce n'est pas un refus d'obtempérer.
00:32:38C'est un crime, a-t-il déclaré.
00:32:40Ce conducteur n'a pas
00:32:42d'excuses. La société doit
00:32:44répondre à ses crimes pour qu'il
00:32:46s'arrête enfin. Il a aussi
00:32:48déclaré que devant ce cercueil,
00:32:50devant cette mort, nous nous inclinons
00:32:52partez en paix après avoir
00:32:54tant servi, donc Eric Comine,
00:32:56tué lors d'un refus d'obtempérer
00:32:58lundi dernier, il y a pile
00:33:008 jours, à l'âge de 54 ans.
00:33:02Il rappelle qu'il a deux enfants de 12 ans
00:33:04et 16 ans. Petite remarque
00:33:06qui a beaucoup fait parler. Juste un mot, peut-être
00:33:08Mathieu Bocoté. Thomas Porte a
00:33:10déclaré, pensé pour la famille de Rémy Fresse
00:33:12au moment où Bernard Cazeneuve s'apprête
00:33:14à être reçu à l'Elysée par
00:33:16Macron, les violences policières et l'interdiction
00:33:18des manifestations sont récompensées
00:33:20au plus haut niveau de l'État.
00:33:22Beaucoup d'internautes se sont émus du fait
00:33:24qu'il n'y a pas eu de compassion pour la petite Camiliade
00:33:26dont on va parler dans un instant, ou bien encore
00:33:28pour Eric Comine. C'est un détournement
00:33:30de commémoration. Thomas Porte,
00:33:32il faut comprendre, c'est l'aile à la fois
00:33:34radicale et pas nécessairement la plus
00:33:36maligne de la gauche
00:33:38radicale aujourd'hui. Une tentation extrême,
00:33:40tout le discours sur le racisme policier,
00:33:42tout le discours sur les violences policières,
00:33:44donc aucune compassion
00:33:46lorsque la victime, policier
00:33:48ou proche de policier, ou la petite fille,
00:33:50met propos militants, militants, militants
00:33:52pour confisquer la commémoration, pour témoigner
00:33:54de son refus de la commémoration.
00:33:56Où est l'humanité dans tout ça ? Beaucoup de questions
00:33:58à se poser. Marc Menand,
00:34:00qui est-ce qui peut décider
00:34:02en fait des anneaux olympiques qu'on peut garder
00:34:04sur la Tour Eiffel ?
00:34:06Ce sont des questions qu'on se pose
00:34:08là ce soir, parce que les Français
00:34:10sont partagés, les touristes aussi,
00:34:12sur le fait de garder ou pas
00:34:14les anneaux olympiques de façon pérenne
00:34:16sur la Tour Eiffel. Tout ça va de pair
00:34:18avec la réduction de la vitesse
00:34:20sur le périphérique de 70 à 50 kmh
00:34:22ou encore, non mais c'est vrai,
00:34:24ça fait beaucoup, ou encore la Seine
00:34:26où on a dépensé des millions et des millions
00:34:28pour nettoyer la Seine, et ce week-end
00:34:30les épreuves des JO des Paralympiques
00:34:32n'ont pas pu avoir lieu parce qu'il a plu.
00:34:34On se pose des questions. Mais restons
00:34:36sur la Tour Eiffel, et vous avez une histoire
00:34:38intéressante. Oui, mais on peut rester
00:34:40quand même sur l'exposition que vous venez de faire.
00:34:42De quoi vous étonnez-vous ?
00:34:44On a Anne Hidalgo,
00:34:461,7%
00:34:48de suffrage
00:34:50à l'élection nationale
00:34:52présidentielle,
00:34:54et 2,17%
00:34:56quand elle a été réélu maire
00:34:58en 2020. Vous voulez contester
00:35:00de tels chiffres, vous ?
00:35:02Elle s'impose en tant qu'autorité.
00:35:04Le suffrage est là. Elle a eu
00:35:0622 936 voix
00:35:08à Paris pour lui
00:35:10accorder les clés de la capitale.
00:35:12Et vous vous estimez qu'elle n'a pas
00:35:14le droit de prendre des décisions.
00:35:16Mais vous êtes totalitaire.
00:35:18Oui, c'est moi.
00:35:20C'est vraiment le monde à l'envers aujourd'hui.
00:35:22Mais non, mais avouez, c'est quand même
00:35:24extraordinaire. Alors c'est vrai,
00:35:26avant d'en venir à l'histoire de la Tour Eiffel,
00:35:28théoriquement, on se demande pourquoi
00:35:30elle peut se permettre de prendre
00:35:32la parole, même si elle a
00:35:34effectivement cette adhésion
00:35:36massive du peuple français
00:35:38à l'échelon national et à l'échelon
00:35:40parisien, parce que
00:35:42il y a une société qui est chargée
00:35:44de l'exploitation
00:35:46de la Tour Eiffel depuis
00:35:482017. Ça s'appelle la
00:35:507e société d'exploitation
00:35:52de la Tour Eiffel. La ville de Paris
00:35:54a 99%
00:35:56de cette société
00:35:58et 1% la métropole
00:36:00de Paris. Il y a un président, il y a un directeur,
00:36:02il y a un comité de direction.
00:36:04Donc au nom de quoi
00:36:06la maire de Paris peut,
00:36:08à part cet investissement
00:36:10et cette investiture
00:36:12accordée par les électeurs, comment
00:36:14elle peut prendre de telles décisions
00:36:16sans en référer à quiconque ?
00:36:18Voilà pour le... Alors maintenant,
00:36:20arrivons à la Tour Eiffel.
00:36:22Cette Tour Eiffel
00:36:24qui s'est dressée
00:36:26de façon fière
00:36:28et ô combien illuminée
00:36:30en 21...
00:36:32le 21 mars
00:36:341889. Rappelons les pères.
00:36:36Alors, M. Eiffel
00:36:38est celui qui a permis
00:36:40de réaliser tout ça. Il était
00:36:42l'industriel, un homme qui avait un grand
00:36:44savoir-faire avec des ponts métalliques,
00:36:46mais ce qui avait réalisé le projet
00:36:48c'est Émile Nouguier
00:36:50et Maurice Cochelin et un architecte
00:36:52Stéphane Sauvestre.
00:36:54Bon, la Tour Eiffel, elle est là, théoriquement
00:36:56de façon éphémère
00:36:58et Eiffel propose
00:37:00qu'elle puisse servir d'émetteur
00:37:02pour le début des radios
00:37:04et c'est comme ça qu'elle reste
00:37:06enracinée.
00:37:08Et alors il y a un personnage étonnant
00:37:10qui était apparu à la fin
00:37:12de 1917. Vous allez dire
00:37:14mais c'est confus votre histoire. Non, non, non, 1917
00:37:16c'est la pleine guerre
00:37:18de la première
00:37:20guerre mondiale et
00:37:22Clemenceau voit
00:37:24le potentiel
00:37:26d'un Paris détruit
00:37:28par les bombardements. Alors il faut
00:37:30faire quelque chose. Il faut créer
00:37:32une illusion. Il faut que la nuit
00:37:34on illumine et que
00:37:36l'ennemi croit que
00:37:38Paris n'est pas tout à fait là
00:37:40où il se trouve. Et il leur
00:37:42contacte un monsieur qui s'appelle
00:37:44Fernand Jacopazzi.
00:37:46Ah, Jacopazzi,
00:37:48c'est l'homme de la lumière.
00:37:50Et cet homme-là, on lui demande
00:37:52de fabriquer des décors qui fassent
00:37:54croire à l'ennemi que Paris est un peu
00:37:56plus loin. Et comme ça, quand on ajuste
00:37:58le tir, ça tomberait pas sur la capitale.
00:38:00Heureusement, l'armistice
00:38:02est signé en 1918,
00:38:04on n'a pas le temps de passer à l'exécution
00:38:06des projets de
00:38:08monsieur Jacopazzi, mais en 1925
00:38:10il y a
00:38:12la grande exposition des
00:38:14arts décoratifs. Alors il revient, il dit
00:38:16mais si on l'illuminait, si elle était
00:38:18là, brillée, qu'on la voit de loin.
00:38:20Et il propose
00:38:22de placer
00:38:24sur la tour Eiffel des ampoules.
00:38:26Tout le monde le regarde
00:38:28ahuri, et puis quel coup,
00:38:30c'est ahurissant, il dit mais attends,
00:38:32on va aller voir les industriels,
00:38:34il fera pas la porte de chez Renault,
00:38:36non, ça coûte beaucoup trop cher.
00:38:38Et puis il y en a un qui tique un peu
00:38:40mais il a toujours eu le sens
00:38:42des effets, c'est André Citroën.
00:38:44Il dit formidable,
00:38:46on va donc
00:38:48avoir le budget
00:38:50pour réaliser une
00:38:52tour Eiffel illuminée
00:38:54avec les mots Citroën.
00:38:56Il y aura exactement
00:38:58250 000
00:39:00lampes. On voit ici
00:39:02à l'image. Voilà, chaque lettre
00:39:04mesure 20 mètres.
00:39:06Il faut construire
00:39:08une centrale électrique pour
00:39:10alimenter tout cela.
00:39:12On creuse même des canaux, il y a 32
00:39:14câbles pour que l'électricité
00:39:16arrive, c'est un travail gigantesque.
00:39:18Mais l'illumination
00:39:20a bien lieu
00:39:22et Paris se retrouve
00:39:24décorée
00:39:26par cette tour Eiffel
00:39:28à 1925.
00:39:30C'est un tel effet,
00:39:32c'est un tel coup de pub
00:39:34que Citroën dit
00:39:36il faut maintenir ça au départ, c'est comme la tour Eiffel
00:39:38elle-même, c'est de l'éphémère.
00:39:40Mais non, alors il renouvelle
00:39:42le contrat et
00:39:44l'histoire durera
00:39:46jusqu'en 1936
00:39:48avec chaque année
00:39:50une petite différence, par exemple
00:39:52on a une sorte de
00:39:54chute d'eau qui apparaît
00:39:56lorsque l'attraction, avant
00:39:58cette voiture qui est emblématique
00:40:00naît en 1933
00:40:02il y a l'hommage à l'attraction
00:40:04et la plus grande horloge
00:40:06du monde, horloge
00:40:08lumineuse. Remarquez que
00:40:10c'est que sur trois faces, car
00:40:12il y a une face qui reste sombre
00:40:14c'est la face sur le champ de marche.
00:40:16Pourquoi cette fantaisie ? Et bien tout
00:40:18simplement parce que, je vous l'ai dit tout à l'heure
00:40:20ça servait d'antenne
00:40:22et on a peur qu'il y ait
00:40:24un brouillage de
00:40:26l'ensemble des ondes émises
00:40:28ou re-émises par
00:40:30la tour Eiffel. Voilà comment
00:40:32ce monument connaît
00:40:34ce scintillement avec la
00:40:36ville de Paris qui au fur et à mesure prend
00:40:38des taxes de plus en plus importantes
00:40:40mais quand Michelin rachète Citroën
00:40:42peut-être qu'il avait dépensé trop d'argent
00:40:44dans cette publicité
00:40:46on arrête d'avoir
00:40:48cette manifestation
00:40:50qui illumine la tour Eiffel
00:40:52et maintenant c'est de façon
00:40:54je dirais occasionnelle
00:40:56on a vu pour soutenir l'Ukraine
00:40:58ou autre, qu'il y a
00:41:00ce jaillissement. Alors pourquoi
00:41:02ces anneaux pourraient
00:41:04rester ? Avouez qu'on
00:41:06peut s'étonner et
00:41:08Rachida Dati pose la question
00:41:10elle dit c'est un patrimoine la tour Eiffel
00:41:12elle est classée aujourd'hui
00:41:14et elle existe
00:41:16elle symbolise Paris. Paris c'est pas
00:41:18que les Jeux Olympiques, Paris c'est quelque
00:41:20chose de beaucoup plus grand
00:41:22que les Jeux Olympiques
00:41:24c'est quelque chose qui en soit
00:41:26existe
00:41:28comme un symbole
00:41:30le symbole conquérant
00:41:32de l'industrie française
00:41:34le symbole conquérant de l'innovation
00:41:36le symbole conquérant de la liberté
00:41:38et alors on laisserait
00:41:40comme ça ? C'est la France
00:41:42c'est pas possible. Mais alors on est dans
00:41:44cette fantaisie de Madame Hidalgo
00:41:46qui décide tout toute seule ses 50
00:41:48kilomètres. Alors
00:41:5050 kilomètre heure, c'est Paris
00:41:52qui se retrouve
00:41:54ceinturé avec
00:41:56jusqu'à 4h du matin
00:41:58des voitures qui n'avancent pas, c'est ce qui se passe
00:42:00sur une Rivoli. Aujourd'hui
00:42:02Rivoli, vous arrivez, vous pouvez plus aller
00:42:04au théâtre, vous pouvez pas. Alors je dirais
00:42:06on va paraphraser le général
00:42:08de Gaulle. Paris
00:42:10verrouillé
00:42:12Paris embouteillé
00:42:14Paris
00:42:16visité
00:42:18mais Paris pollué
00:42:20c'est pour ça qu'on peut
00:42:22investir des milliards pour
00:42:24rendre la Seine
00:42:26baignable. Elle ne le sera pas
00:42:28les parisiens ne peuvent plus y habiter
00:42:30ça coûte trop cher. Mais en revanche
00:42:32on peut avoir des touristes qui vont
00:42:34et viennent. Merci pour
00:42:36votre regard. J'aimerais un tour
00:42:38de table rapide parce qu'on a encore
00:42:40deux chroniques sur cette
00:42:42église de l'Immaculée Conception
00:42:44à Saint-Omer dans le Pas-de-Calais
00:42:46qui a été ravagée hier soir
00:42:48le clocher s'est effondré
00:42:50la toiture de l'édifice également
00:42:52les dégâts sont immenses
00:42:54l'incendie s'est déclaré dans la sacristie
00:42:56de l'église vers 4h du matin
00:42:58a été circonscrit vers 7h30 du matin
00:43:0057 personnes dans 14
00:43:02maisons ont dû être évacuées
00:43:04alors rappelons que l'église avait été rénovée totalement
00:43:06en 2018 et Marc c'est vous qui m'avez
00:43:08rappelé qu'elle avait été inaugurée
00:43:10en 1859. J'ai une question
00:43:12encore une église
00:43:14incendie. Charlotte Dornelas
00:43:16C'est vrai que ça arrive
00:43:18de manière extrêmement récurrente. Alors il y a
00:43:20certains départs de feu qui sont volontaires et on le sait
00:43:22c'est pas pour ça qu'on en parle plus
00:43:24mais certains sont volontaires et c'est tout à fait
00:43:26avéré. Bon là l'enquête a
00:43:28commencé pour voir d'où vient cet incendie
00:43:30Pour l'instant l'origine
00:43:32semble inconnue. C'est ça ?
00:43:34Mais en effet la répétition
00:43:36finit par attirer
00:43:38l'attention. Gabriel
00:43:40Moi j'avoue
00:43:42que ce spectacle me révolte
00:43:44et le spectacle également
00:43:46de l'indifférence quasi générale
00:43:48très honnêtement qui parle aujourd'hui de
00:43:50cette église ? Personne
00:43:52à part vous. C'est notre patrimoine
00:43:54commun. C'est
00:43:56ce qui fait la beauté d'un village, une église
00:43:58en l'occurrence Saint-Omer c'est pas un village
00:44:00mais tout ça c'est vraiment
00:44:02ce qu'on construit nos ancêtres et je suis
00:44:04très triste de voir que ça laisse indifférent
00:44:06Je peux juste dire un dernier point
00:44:08à chaque fois qu'on demande une explication
00:44:10simplement poser la question c'est déjà
00:44:12être un peu complotiste
00:44:14On n'a pas le droit de poser la question
00:44:16si je demande mais de quoi s'agit-il ?
00:44:18Alors il y aura la fin du complotisme
00:44:20quand les églises cesseront de brûler
00:44:22Si ce n'était pas une église
00:44:24et c'était le lieu d'un autre culte
00:44:26je devine que l'émotion collective
00:44:28serait beaucoup plus grande
00:44:30Le plus étonnant, on pourrait dire
00:44:32il y a des incendies
00:44:34et puis comme il n'y a pas de coupable
00:44:36c'est simplement le destin
00:44:38sauf que c'est depuis
00:44:40quelques années que ça se multiplie
00:44:42c'est ça qui peut nous interroger
00:44:44Vous le dites effectivement
00:44:46J'ai demandé à Clara, l'assistante de l'émission
00:44:48de regarder un peu ces dernières semaines
00:44:50la cathédrale de Rouen
00:44:52on s'en rappelle, le 11 juillet 2024
00:44:54l'église Saint-Cernin de Brive
00:44:56en Corée, c'était en mai 2024
00:44:58le 19 mai toujours 2024
00:45:00la tentative d'incendie
00:45:02de l'église de Dannevaux
00:45:04dans la Meuse
00:45:06ou encore la collégiale de Bréançon
00:45:08c'était le 15 mai 2024
00:45:10on peut continuer comme ça, on se rappelle aussi de janvier 2023
00:45:12où il y avait trois églises parisiennes
00:45:14qui avaient été visées par une tentative d'incendie
00:45:16alors bien sûr
00:45:18à chaque fois
00:45:20toujours une interrogation sur
00:45:22les origines de ces incendies
00:45:24il n'empêche que c'est très important
00:45:26de s'arrêter comme la semaine dernière
00:45:28on s'est arrêté sur cette église
00:45:30sur les dons
00:45:32qui avaient été faits
00:45:34pour la bonne mère
00:45:36à Marseille, Notre-Dame
00:45:38et tout cela fait partie de notre patrimoine religieux
00:45:40comme l'a dit notre ministre de la Culture
00:45:42Rachida Dati qui s'est émue
00:45:44de cette église touchée
00:45:46par un incendie
00:45:48Charlotte Dornelas, la petite Camélia
00:45:50s'étend, elle est décédée
00:45:52après avoir été percutée
00:45:54sur un passage piéton
00:45:56par un jeune homme qui faisait un rodeo
00:45:58urbain sur sa moto
00:46:00en remontant
00:46:02un peu la file des voitures
00:46:04et déjà son père
00:46:06qu'on a vu à l'image tout à l'heure dans les titres
00:46:08ne comprend pas
00:46:10la justice
00:46:12il n'aura pas mis longtemps à exprimer sa colère
00:46:14c'est à peine quelques heures
00:46:16la fin de la gare d'Avue en réalité
00:46:18de celui qui conduisait cette moto
00:46:20je crois qu'il y a un autre fait de société
00:46:22on parle beaucoup ici du passage
00:46:24du fait divers au fait de société
00:46:26par les drames qui rythment notre actualité
00:46:28il y a un autre fait de société
00:46:30qui accompagne ces drames, c'est justement
00:46:32cette colère des familles devant la justice
00:46:34pourquoi ça devient un fait de société ?
00:46:36parce que ça interroge la manière dont nous rendons la justice
00:46:38quand tous les gens
00:46:40qui espèrent de la justice
00:46:42finissent par être en colère
00:46:44il y a évidemment une question qui est posée
00:46:46à la société tout entière
00:46:48d'autant que, et j'insiste, les familles
00:46:50de ces victimes, on parle beaucoup
00:46:52de drames, et il y en a beaucoup dont on ne parle pas
00:46:54et il y a un point commun
00:46:56que tout le monde peut constater
00:46:58c'est la dignité de ces familles
00:47:00leur silence relatif dans la douleur
00:47:02je dis relatif parce que certains s'expriment
00:47:04mais de manière générale c'est extrêmement
00:47:06calme
00:47:08et quand ils parlent c'est pour participer au débat public
00:47:10on n'a pas d'histoire de vengeance
00:47:12on n'a pas d'histoire de gens qui se font justice
00:47:14eux-mêmes, et quand par hasard
00:47:16on a un père qui pour défendre sa fille met une claque
00:47:18on y passe trois semaines en expliquant
00:47:20qu'il ne faut pas faire justice soi-même
00:47:22mais quand vous avez autant de familles percutées
00:47:24comme ça par
00:47:26une démarche intentionnelle
00:47:28ce n'est pas simplement
00:47:30on ne parle pas là de
00:47:32causes naturelles, de décès
00:47:34et quand vous avez
00:47:36un tel attentisme devant la justice
00:47:38et une telle colère à chaque fois qu'elle est obligée
00:47:40de s'exprimer, ça finit par vous prendre
00:47:42un peu aux tripes
00:47:44là en l'occurrence le père de Camilla, vous l'avez dit
00:47:46il a posté sur les réseaux sociaux
00:47:48il donnait les tristes nouvelles
00:47:50concernant sa petite-fille
00:47:52et il écrit merci la justice française
00:47:54de manière ironique évidemment
00:47:56et ensuite quelque chose à mon avis
00:47:58encore plus important, à partir de maintenant
00:48:00les citoyens qui n'ont pas été arrêtés en flagrant délit
00:48:02savent qu'ils peuvent rouler comme ils veulent
00:48:04faire des fous sur la route
00:48:06tuer, aucun respect pour notre fille
00:48:08ni pour nous-mêmes
00:48:10et évidemment il dit ça parce qu'en flagrant délit
00:48:12vous risquez la comparution immédiate
00:48:14il a été en l'occurrence relâché
00:48:16par le juge des libertés et de la détention
00:48:18en attendant son procès
00:48:20il est sous contrôle judiciaire strict
00:48:22nous dit-on qu'il doit pointer probablement
00:48:24tous les jours, il ne doit pas pouvoir sortir d'un périmètre
00:48:26donné, mais il dort
00:48:28à la maison
00:48:30il a dormi à la maison
00:48:32alors évidemment quand on lit cette phrase du père
00:48:34on ne peut pas ne pas penser quelques jours après
00:48:36à Harmonie Comine qui parlait
00:48:38elle également aussi du laxisme
00:48:40qui ne comprenait pas, et alors elle
00:48:42accusait la France
00:48:44et la manière dont elle conçoit
00:48:46la justice d'avoir tué son mari
00:48:48là en l'occurrence
00:48:50c'est celui qui était sur le scooter
00:48:52où la moto n'avait aucun casier judiciaire
00:48:54il était connu d'absolument personne
00:48:56mais c'est au moment où il percute
00:48:58cette petite fille en faisant une roue arrière
00:49:00ce qui est interdit, en remontant
00:49:02à une grande vitesse une rue
00:49:04qui n'est évidemment pas fait pour ça
00:49:06il interroge sur le fait qu'il soit
00:49:08laissé libre, et il faut
00:49:10reconnaître une autre qualité à ces familles
00:49:12souvent, c'est qu'elles s'engagent
00:49:14elles prennent la parole, il y en a beaucoup qui montent
00:49:16des associations, qu'elles soient locales ou nationales
00:49:18elles essayent de prendre la parole dans le débat
00:49:20pour que ça change, et pour que ça change
00:49:22pour les autres, parce qu'en l'occurrence
00:49:24ce papa, son cas
00:49:26entre guillemets, est déjà malheureusement
00:49:28enfin réglé
00:49:30c'est très familier pour dire
00:49:32ce qui lui arrive, mais ce que je veux dire c'est que
00:49:34vraiment il s'engage aussi pour les autres
00:49:36et pour que ça évolue, pour que ça n'arrive plus
00:49:38c'est un engagement qui est quand même gratuit par rapport
00:49:40au drame qui leur arrive et qui mérite
00:49:42lui aussi d'être écouté. L'objet de sa colère
00:49:44je vous le disais, c'est que
00:49:46le conducteur a été relâché
00:49:48sous contrôle judiciaire, alors il est chez lui
00:49:50en attendant l'appel du
00:49:52parquet qui avait réclamé sa mise
00:49:54en détention provisoire
00:49:56alors il y a deux choses dans cette décision
00:49:58un, l'incompréhension populaire
00:50:00que représente ce père, qui pressent
00:50:02en fait, la gravité
00:50:04de l'acte, et la décision qui n'est
00:50:06pas conforme à la gravité de l'acte
00:50:08qui vient de se passer
00:50:10et la deuxième chose que je remarque quand même
00:50:12systématiquement, c'est que la justice ne communique
00:50:14pas sur les décisions qu'elle prend
00:50:16je ne dis pas simplement communiquer pour communiquer
00:50:18mais ça veut dire assumer publiquement la décision
00:50:20qui est prise, et le cas échéant
00:50:22puisqu'on nous explique en permanence que ces décisions sont légitimes
00:50:24et bien expliquer
00:50:26quel est le ressort de cette légitimité
00:50:28et parfois, vous le savez, la détention provisoire
00:50:30par exemple, là on a un casier totalement vierge
00:50:32et un jeune qui n'est absolument pas connu
00:50:34ça peut jouer sur la question de la détention provisoire
00:50:36précisons toutefois
00:50:38que la détention provisoire, évidemment, est ensuite
00:50:40déduite de la peine qui est prononcée
00:50:42il ne s'agit pas évidemment d'une remise en liberté
00:50:44pour toujours, il y aura un procès
00:50:46et il y aura évidemment une peine, cet homme-là
00:50:48il sera...
00:50:50au moment où elle sera prononcée
00:50:52il sera intéressant de se plancher dessus
00:50:54On apprend à l'instant que
00:50:56l'avocat, maître Nabil Boudi
00:50:58annonce que l'audience
00:51:00s'était fixée au
00:51:0210 septembre, à suivre
00:51:04Alors ces derniers temps, Charlotte Dornelas, le législateur
00:51:06a voulu faire évoluer la loi
00:51:08sur ces sujets routiers
00:51:10sur ces délais routiers, sur ces rodeos
00:51:12ces roues arrières en particulier
00:51:14Où est-ce qu'on en est aujourd'hui ?
00:51:16Quand il y a un mort
00:51:18dans un accident comme ça, sur la route
00:51:20vous vous souvenez de la question de l'évolution
00:51:22c'était avec Yannick Allénaud qui avait perdu son fils
00:51:24dans les circonstances
00:51:26dans un accident de la route
00:51:28perpétré par quelqu'un qui avait consommé de la drogue
00:51:30qui n'avait pas le droit de conduire, qui avait volé une voiture
00:51:32Beaucoup de circonstances aggravantes
00:51:34Il lui avait demandé que les poursuites pour blessures involontaires
00:51:36deviennent un homicide routier
00:51:38ce qu'il appelle un homicide routier
00:51:40donc homicide involontaire
00:51:42En l'occurrence, cette transformation
00:51:44a été mise en suspens évidemment par la dissolution
00:51:46de l'Assemblée Nationale
00:51:48Notons qu'à l'époque on avait beaucoup parlé de la prise d'alcool
00:51:50et de stupéfiants avant de prendre le volant
00:51:52Yannick Allénaud précisant que quand vous consommez de l'alcool
00:51:54ou des stupéfiants et que vous prenez le volant
00:51:56c'est pas un hasard
00:51:58si vous commettez une sortie de route
00:52:00que vous prenez un accident
00:52:02c'est pour ça qu'il voulait qualifier ça d'homicide
00:52:04mais là en l'occurrence
00:52:06la circonstance qui pourrait être aggravante
00:52:08c'est la roue arrière de ce jeune homme
00:52:10qui n'avait consommé ni alcool ni stupéfiants
00:52:12mais qui faisait une roue arrière
00:52:14ce qui est illégal sur la route depuis 2018
00:52:16Alors c'est puni dans le code pénal
00:52:18d'un an de prison, 15 000 euros d'amende
00:52:20annulation du permis, confiscation du véhicule
00:52:22sauf que
00:52:24parce qu'il y a toujours un sauf que
00:52:26il fallait jusqu'à maintenant prouver devant le tribunal
00:52:28d'abord il fallait passer devant le tribunal
00:52:30quand il n'y a pas de conséquences dramatiques
00:52:32c'était pas le cas évidemment à chaque fois
00:52:34il fallait prouver que l'intention du conducteur
00:52:36était je cite
00:52:38d'adopter une attitude imprudente, dangereuse
00:52:40délibérée et répétée
00:52:42donc il fallait prouver ça pour que éventuellement
00:52:44vous soyez punis quand par hasard
00:52:46vous passiez devant le tribunal
00:52:48donc l'impunité se poursuivait assez tranquillement
00:52:50ça n'est plus nécessaire de devoir prouver ça
00:52:52mais ça a été rétrogradé, c'est désormais une infraction
00:52:54qui a été décidée
00:52:56par un décret du 10 juin 2024
00:52:58donc là il y a interdiction, c'est très clair
00:53:00de position ou manœuvre acrobatique
00:53:02ou non conforme à l'utilisation normale
00:53:04du véhicule sur une voie
00:53:06ouverte à la circulation publique
00:53:08simplement on a un peu baissé dans nos exigences
00:53:10et 45 à 450 euros
00:53:12d'amende sur décision d'un tribunal, deux points
00:53:14et éventuellement un retrait de permis
00:53:16plus un stage de sensibilisation
00:53:18le problème comme d'habitude
00:53:20est d'avoir les moyens
00:53:22d'appliquer l'évolution de cette loi
00:53:24les moyens idéologiques
00:53:26que ce soit du côté judiciaire ou politique
00:53:28et les moyens tout court quand on voit l'embolie
00:53:30des tribunaux
00:53:32Vous parlez de moyens idéologiques
00:53:34puisqu'on parle d'idéologie et d'excuses
00:53:36comme à chaque fois nous avons une sociologue
00:53:38qui nous a expliqué ce week-end
00:53:40que nous avions affaire à une west side story
00:53:42comment expliquer cette déconnexion totale ?
00:53:44En effet elle nous a expliqué
00:53:46c'est pas des voyous, c'est des gens qui s'ennuient
00:53:48mais bientôt vous inquiétez pas
00:53:50de la moto, se marier, avoir des enfants
00:53:52elle expliquait ça sur ce qu'apprécie
00:53:54en l'occurrence
00:53:56vous savez il y a deux sortes de gens dans un regard
00:53:58idéologisé de cette manière là
00:54:00les faibles, les forts, les dominés, les dominants
00:54:02donc c'est la harangue dont on parlait
00:54:04la semaine dernière du syndicat de la magistrature
00:54:06soyez partiaux
00:54:08décidez a priori
00:54:10qui vous allez défendre
00:54:12et tous ceux que l'on pressent faibles
00:54:14dans ce regard là sont excusés a priori
00:54:16je parle sur le terrain judiciaire
00:54:18en l'occurrence sans peur de l'incohérence
00:54:20vous avez un mouvement
00:54:22qui veut reconnaître une égalité parfaite
00:54:24entre les hommes et les femmes aujourd'hui dans la société
00:54:26quelles que soient les circonstances
00:54:28sauf devant la justice puisque a priori
00:54:30toute parole féminine est crue
00:54:32c'est exactement le ressort
00:54:34du mouvement MeToo
00:54:36qui a accompagné le mouvement MeToo
00:54:38les enfants par exemple, on a un débat dans la société
00:54:40qui dit mais ils devraient pouvoir
00:54:42changer de sexe, faire leur transition
00:54:44sociale au minimum
00:54:46quand on prend des bloqueurs de puberté
00:54:48ils sont en capacité de savoir s'ils sont hommes ou femmes
00:54:50ce qui n'est pas rien comme décision pour la vie
00:54:52mais en revanche ils ne seraient pas en mesure de comprendre
00:54:54devant la justice ce qu'ils font
00:54:56si c'est bien ou mal
00:54:58alors que c'est parfois assez basique
00:55:00les personnes issues de l'immigration
00:55:02les immigrés qui doivent être considérés
00:55:04par tous tout le temps comme des citoyens et comme les autres
00:55:06même quand ils n'ont pas la nationalité d'ailleurs
00:55:08dans le ressort, mais devant la justice
00:55:10c'est pas pareil, on n'en parle pas pareil
00:55:12parce que comme c'est différent
00:55:14tout à coup ça redevient différent
00:55:16il y a d'abord une inégalité évidente
00:55:18une injustice criante, voire même
00:55:20une manière de les considérer tellement différemment
00:55:22que ça en devient suspect
00:55:24me semble-t-il, et il faut comprendre
00:55:26que certains parents sont des missionnaires
00:55:28complètement dépassés, mais il ne faut surtout
00:55:30pas prendre le relais de l'éducation par le biais
00:55:32d'une justice ferme, ce qui est évidemment
00:55:34les abandonner tout court, alors cette culture
00:55:36de l'excuse qui est soi-disant humaniste
00:55:38elle est un abandon de bout en bout
00:55:40pourquoi je dis de bout en bout, parce que c'est évidemment
00:55:42exécrable pour la famille
00:55:44en l'occurrence de cette petite fille
00:55:46et beaucoup plus largement pour toutes les familles
00:55:48de victimes, et c'est exécrable par
00:55:50l'impunité que ça génère chez certains jeunes
00:55:52je m'explique, ce gamin là en l'occurrence
00:55:54il n'avait pas de casier, il n'était pas
00:55:56connu pour ça, il a 19 ans
00:55:58il se retrouve avec la vie d'une gamine
00:56:00de 7 ans sur la conscience
00:56:02je pense que sincèrement, en réfléchissant
00:56:04on peut souhaiter ça à personne
00:56:06donc soit vous alimentez une impunité
00:56:08vous transformez des délinquants en criminels
00:56:10et à force de jamais être pris
00:56:12ils finissent par toujours repousser la limite
00:56:14soit vous encouragez finalement
00:56:16des comportements qui finissent par
00:56:18transformer des gars qui pensent
00:56:20s'amuser sur la route
00:56:22en meurtriers, et probablement
00:56:24sa vie aussi, à lui, a basculé
00:56:26donc c'est honteux de bout en bout en réalité
00:56:28Merci beaucoup Charlotte
00:56:30pour votre regard
00:56:32sur cette triste actualité
00:56:34Mathieu Bocoté pour terminer, on va
00:56:36directement en Allemagne, là-bas
00:56:38un tremblement de terre, l'AFD
00:56:40a fait quelque chose d'historique
00:56:42c'est-à-dire a remporté une région
00:56:44Oui, en fait, l'AFD, le parti de droite populiste
00:56:46qui occupe dans l'espace
00:56:48ce qu'on appelle d'extrême droite
00:56:50c'est le parti des infréquentables absolus
00:56:52donc percé dans deux régions
00:56:54dans deux Landes d'Air
00:56:56en Saxe, il arrive deuxième
00:56:58à 1,5 à peine je crois
00:57:00de la CDU, et ensuite
00:57:02en Thuringie, il arrive premier
00:57:04tremblement de terre en Allemagne, pourquoi ?
00:57:06Parce que ce parti
00:57:08est présenté par le système politique
00:57:10d'ailleurs c'est un peu partout en Europe
00:57:12comme l'héritier
00:57:14de l'extrême droite allemande
00:57:16mais dans ce cas-là, du nazisme
00:57:18héritier du nazisme, je cite France 24
00:57:20qui nous raconte les événements
00:57:22c'est la première victoire électorale d'un parti
00:57:24d'extrême droite depuis 1945
00:57:26autrement dit, nous sommes devant les héritiers
00:57:28du nazisme. Est-ce que l'AFD
00:57:30qui est un parti qui a émergé
00:57:32dans les dernières années, est un héritier du nazisme ?
00:57:34La description est un peu
00:57:36rapide pour le dire ainsi. Est-ce qu'il y a des éléments
00:57:38troubles à l'AFD, l'histoire allemande
00:57:40étant ce qu'elle est, sans le moindre doute
00:57:42mais est-ce que c'est sur un créneau néo-nazi
00:57:44que l'AFD a réussi
00:57:46à émerger et percer
00:57:48ces dernières années ? Pas vraiment
00:57:50c'est un parti qui a été créé en 2013
00:57:52d'abord par la critique
00:57:54de l'euro. C'est pas après
00:57:56Michel Afou non plus qu'il a été créé. Ah non non
00:57:58notre influence est assez limitée là-dedans
00:58:00si je voulais comprendre l'esprit de libération
00:58:022013, donc
00:58:04créé sur la question de l'euro
00:58:06Deuxièmement, après la crise
00:58:08des immigrants, la crise des
00:58:10réfugiés syriens, 2015
00:58:12alors là, il s'empare de la question
00:58:14de l'immigration dans une Allemagne où le discours
00:58:16immigrationniste est tout à fait dominant
00:58:18et l'AFD occupe cet espace
00:58:20ensuite va s'étendre la critique
00:58:22de la transition énergétique, critique aujourd'hui
00:58:24de la politique autour de la guerre
00:58:26en Russie, alors que dis-je en Ukraine
00:58:28menée par la Russie, une politique moins
00:58:30italienne que d'autres, donc on se retrouve
00:58:32devant un parti qui en fait occupe tout l'espace
00:58:34de l'opposition, et je reviendrai dans un instant
00:58:36dans un pays très
00:58:38consensualiste politiquement
00:58:40qui oblige une forme de consensus au centre
00:58:42obligatoire et qui traite tous les dissidents
00:58:44comme de potentiels nazis
00:58:46Mais j'aime bien parce que comment expliquer cette percée
00:58:48si le parti était à ce point
00:58:50diabolisé, tout sauf l'extrême droite
00:58:52Il y a différents éléments. Premièrement, il y a une chose qu'on doit pas oublier
00:58:54c'est qu'en Allemagne depuis
00:58:56en fait dans l'après-guerre, il y a une doctrine
00:58:58à la droite, à la CDE, à la CSU,
00:59:00le parti de droite classique, qui consiste à dire
00:59:02on doit rien avoir à notre droite, rien avoir
00:59:04ce serait insensé. Mais la droite classique
00:59:06c'est tellement centrisé en Allemagne
00:59:08c'est tellement gauchisé qu'elle a libéré
00:59:10un espace pour ça. Le consensualisme
00:59:12en politique aussi a ses effets limités
00:59:14donc on a beau obliger tout le monde à la penser pareil officiellement
00:59:16la politique fonctionne
00:59:18au clivage, et quand vous refoulez
00:59:20certaines positions, comme justement
00:59:22la critique de l'immigration, interdit, vous avez pas
00:59:24le droit d'en parler, sinon vous êtes fasciste
00:59:26inévitablement quelqu'un va s'emparer de ce
00:59:28sujet. L'Allemagne
00:59:30je connais une crise de l'immigration, une crise
00:59:32de l'intégration, une crise majeure
00:59:34c'est un pays où le politiquement correct est d'une violence
00:59:36ne l'oublions pas
00:59:38c'est un élément très important là-dedans
00:59:40c'est un pays qui ferait passer la France pour les États-Unis
00:59:42en matière de liberté d'expression
00:59:44donc ayant tout ça à l'esprit, il y a un sentiment
00:59:46de dépossession démocratique dans la population
00:59:48et ça s'exprime dans un parti qui est aussi
00:59:50condamnable soit-il, est critiquable, et ainsi de suite
00:59:52est devenu le vecteur d'une contestation
00:59:54qu'on ne saurait réduire
00:59:56à je-ne-sais-quel retour des chemises brunes.
00:59:58Merci beaucoup pour cette
01:00:00analyse très intéressante
01:00:02mon cher Mathieu, c'est la fin
01:00:04de cette émission, merci de nous avoir suivi
01:00:06l'heure des produits avec Pascal Praud.

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