• il y a 2 mois
Mettez vous d'accord avec Pascal Bataille, animateur, producteur, chef d'entreprise, Jean-Baptiste Moreau, porte-parole du think tank Agriculture Stratégies, ancien agriculteur, Erik Tegner, journaliste, président de "Frontières" et Arnaud Stéphan, fondateur de l'agence La Note de com.

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-09-13##

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Transcription
00:00Et bien nous continuons ce 10h midi avec les débats comme tous les jours avec aujourd'hui
00:11Jean-Baptiste Moreau, porte-parole du think tank Agriculture Stratégie, vous êtes ancienne
00:17agriculteur, Éric Tegner, président de Frontières, c'est le nouveau nom de votre magazine, y'en
00:28a un nouveau qui arrive bientôt ? Exactement, sur les élections américaines, on était
00:31en reportage en ce moment, j'ai une équipe à la frontière mexicaine, pour un peu éclairer
00:37les lecteurs sur cette élection du 5 novembre. Journaliste évidemment et donc président
00:41de Frontières, Arnaud Stéphan, fondateur de l'agence La Note de Com, bonjour, et Pascal
00:47Bataille, animateur, producteur et chef d'entreprise, bonjour Pascal, Macron est l'air nouvel au
00:53parlement, faut-il installer une proportionnelle, faut-il un secrétariat d'état à la condition
00:57animale ? Voilà, ça nous change un peu des sujets qui sont développés par tous, et
01:03Jean-Charles Fontbonne, le président de l'ASPA qui l'a évoqué ce matin au micro de Jean-Jacques
01:08Bourdin, et puis encore un mort après un refus d'obtempérer, j'avoue quand j'ai vu
01:11cette information ce matin, je me suis dit qu'il fallait peut-être quand même réfléchir
01:18à des solutions et évoquer quand même ces morts, ces refus d'obtempérer qui en disent
01:27beaucoup sur notre société. On commence avec vos coups de cœur, vos coups de gueule qui
01:31n'ont rien à voir, à part Jean-Baptiste, avec l'actualité brûlante, Arnaud on va
01:38commencer avec vous, c'est inattendu et néanmoins passionnant. Et oui, c'est le cinquantième
01:44anniversaire de Casimir, le monstre qui fait rire. C'était une célèbre émission qui
01:49avait été montée par Christophe Isard qui a été un producteur et un créateur de contenu
01:53pour les enfants absolument prolifique et incroyable. Ces émissions ont émerveillé
01:59la jeunesse pendant toute la fin des années 70 et les années 80, et ça nous fait penser
02:05à cette époque, avant que le terme même « feel good » existe, mais c'est cette télé qui était
02:09sympathique, il se passait que des choses sympathiques, le monstre qui faisait rire, c'était des enfants
02:14qui étaient heureux, c'était des émissions sympas. Et puis après il y a eu la jap animation, là c'est
02:18devenu déjà un peu plus tendu en termes de contenu, et puis après ça s'est un peu encore accéléré
02:24dans du contenu qui n'était plus vraiment destiné aux enfants en vérité. On ne l'avait pas bien
02:29compris, mais quand on voit les dessins animés qui sont passés bien plus tard, on a cru que
02:33c'était du dessin animé, donc c'était pour les enfants, et en réalité pas du tout. Donc bon anniversaire
02:37Casimir et son cousin Hippolyte. Absolument, vous êtes génération Casimir. Oui tout à fait, c'est amusant parce que j'ai failli prendre ce terme là comme coup de coeur, je me suis interrogé, et puis alors c'est mon rapport au temps qui m'en a empêché,
02:51parce que je me suis dit c'est un coup de coeur ou c'est un coup de gueule contre le temps qui passe si vite, 50 ans déjà pour Casimir, et en même temps, là où je vous rejoins tout à fait, c'est
02:59aussi que c'était la bienveillance Casimir, c'était la bonté, et c'est des vertus dont on manque singulièrement aujourd'hui, un peu partout, dans le débat politique notamment, un peu de
03:12bienveillance et un peu de courtoisie et de respect de l'autre, on le voit encore avec la polémique autour de Monsieur Delogu, tout récemment, voilà donc bravo pour ce coup de coeur.
03:23Moi je suis à cheval entre la génération Casimir et la génération Club Dorothée, j'ai connu les deux à 77, mais effectivement, Casimir je me souviens très très bien avec Claude Pirard, et des émissions qui étaient relativement bien,
03:41le serviteur du mercredi tout à fait, et Eric Créadeux, même avant le Club Dorothée, après, on avait commencé, c'est Eric Tegner, il est en PLS, chère Eric, Eric il se dit, mais je suis à 71 pour votre serviteur, vous, moi aussi, déjà un, je suis totalement largué, et deux, c'est très réactionnaire comme matinée, tout le monde d'un coup s'était mieux avant, tout était super,
04:06pour le coup, c'était mieux avant, en ce qui concerne les programmes d'enfance.
04:10Moi, même les premiers dessins animés japonais, j'ai bien aimé, je regardais Mini aussi, Dragon Ball Z et tout ça, Candy, ça, ça me parle, bah Eric, allons-y avec vous.
04:23Alors moi, c'est un coup de cœur, effectivement, parce que tout le monde a vu un petit peu, hier soir, sur les réseaux sociaux, effectivement, ce milliardaire qui a pu faire le premier vol spatial, il est rentré, justement, dans l'espace, sur un vol privé, donc c'est un milliardaire Jared Gysaxman, qui, avec l'aide de SpaceX, effectivement, a fait ce premier vol de touriste, à près de 700 kilomètres, quand même, de la Terre, donc c'était 8 minutes, justement,
04:50il a pu, tout simplement, un petit peu se baigner, on dirait, dans l'espace, c'est un cosmonaute qui n'est pas du tout un professionnel, on sait que ça augure aussi un avenir encore plus productif pour SpaceX, qui vise, justement, d'aller sur Mars, pas seulement sur la Lune, mais d'aller sur Mars dans les années à venir, donc effectivement, c'est quelque chose de positif, qui fait rêver, et qui peut-être, à un moment donné, peut laisser augurer que dans quelques siècles,
05:16bien, on puisse tous avoir des arrière-arrière-arrière-petits-enfants, qui iront un petit peu contempler cette belle planète depuis l'espace, donc avant, étant des jeunes, c'est un rêve, très cher, mais je n'ai pas le... après, c'est un investissement, c'est-à-dire que pour SpaceX, ça permet aussi de mettre en avant un petit peu leur capacité, leur faculté, c'est de la communication, etc., et c'est toujours aussi leur concurrence avec la NASA.
05:42Oui, vous auriez aimé, les uns et les autres, aller dans l'espace ?
05:44Plus que d'aller voir le Titanic dans un sous-marin en or fibre !
05:47Oui, c'est ça, ça m'a fait penser à ça aussi, ce n'est pas sans risque. Pascal, vous, c'est un coup de cœur ?
05:54Oui, un coup de cœur, un coup de projecteur sur un concert auquel je vous invite à aller le plus nombreux possible, ça sera à l'Olympia le 8 octobre prochain, au bénéfice de l'Association pour la recherche sur la SLA, l'ARSLA et la maladie de Charcot, et de l'Institut du cerveau, et donc c'est Olivier Gouin, c'est le chef d'entreprise qui est atteint de cette maladie et qui communique énormément et fait beaucoup pour cette cause.
06:24Qui est aussi président de l'ARSLA, qui sort un livre qui s'appelle Invincible, co-écrit avec Anne Fulda en ce moment, qui est un livre remarquable, qui est à l'initiative de ce concert où il y aura beaucoup de vedettes qui se mobilisent de talent pour récolter des fonds,
06:425% des recettes ira évidemment à la recherche, il y aura Louane, il y aura Patrick Fiori, il y aura même Tissa, Nour, etc. Charlotte Desnault, plein de talent, un très beau concert pour une bonne cause, 8 octobre à l'Olympia.
06:55Allez, on se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
06:58Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
07:10Et nous continuons nos débats jusqu'à midi avec Pascal Bataille, animateur, producteur, chef d'entreprise, Jean-Baptiste Moreau, porte-parole du Think Tank Agriculture Stratégie.
07:19Vous avez été également agriculteur, Éric Tegner, journaliste et président de Frontières, et Arnaud Stéphan, fondateur de l'agence La Note de Com.
07:26Beaucoup de sujets aujourd'hui, encore un mort après un refus d'obtempérer, est-ce qu'il faut un secrétariat d'État à la condition animale ?
07:34C'est intéressant que vous soyez là, Jean-Baptiste Moreau, pour évoquer ce sujet.
07:38On va parler de la proportionnelle. Je vais vous donner la parole dans un instant.
07:41Moi, je voulais saluer la justice de notre pays qui a condamné ces deux femmes qui avaient propagé la rumeur sur laquelle Brigitte Macron était un homme.
07:51Elles ont été condamnées. Ce n'est que justice et l'argent qui va revenir à Brigitte Macron.
08:00Je pense qu'elle le reverse à la fondation des pièces jaunes, et j'ai entendu dire qu'elle ne laisserait plus rien passer.
08:07C'est-à-dire que c'est une rumeur absolument abominable qui a touché toute sa famille et qui, elle-même, ça continue.
08:18Moi, je suis très proche de Tiffany Auzière, la fille de Brigitte, donc franchement, c'est lamentable et c'est minable quand on voit.
08:25Ça circule, ça revient ponctuellement et c'est bien que la justice s'en soit saisie parce que c'est vraiment indigne.
08:31C'est elle qui a porté plainte, elle a eu raison de porter plainte.
08:33Oui, elle a eu raison et il faut qu'elle le fasse à chaque fois que ça va revenir sur le tapis parce que c'est vraiment dégueulasse.
08:38Elles ont été condamnées pour diffamation, pour avoir propagé une rumeur selon laquelle Brigitte Macron n'aurait jamais existé,
08:45mais que son frère Jean-Michel Tronieux aurait pris son identité.
08:48Donc le frère a également porté plainte puisque Jean-Michel Tronieux existe, qu'il est victime d'attaques incessantes, donc voilà.
08:56Après, le problème, c'est que maintenant, c'est au niveau international que la fake news est très largement alimentée.
09:03Depuis quelques mois, notamment par Candace Owens, qui était une sorte d'ancienne républicaine,
09:08mais qui a complètement basculé dans le complotisme depuis le 7 octobre et qui, effectivement, fait des millions de vues sur ce sujet-là.
09:16Moi, pour voir, me déplaçant souvent à l'étranger, c'est souvent la première question qui est posée.
09:22On va dire que vous êtes journaliste, vous dites la vérité, etc. Et pas par des dingues, par des gens du milieu financier, etc.
09:27Ils y croient. C'est un truc, pour eux, c'est réel, c'est certain, etc.
09:33Ça, c'est assez impressionnant. En fait, la rumeur est beaucoup moins importante en France qu'à l'étranger.
09:37Oui, mais elle existe aussi et c'est vrai que ça continue. Commentaire sur ça.
09:42On se souvient que ce n'est pas la première fois en France qu'on avait essayé de faire ça.
09:45Il y avait des gens du showbiz... Désolé, encore parler d'histoire, mais il y avait Sheila, la chanteuse Sheila,
09:53qui a affronté pendant longtemps, y compris quand elle avait été mère de famille,
09:57elle a vu ses enfants, elle l'avait accusée de ne pas avoir porté les enfants, etc.
10:03Ça avait duré assez longtemps. Il y a eu Amanda Lear aussi qui a affronté ça pendant très très longtemps.
10:09Mais sur les politiques aussi, Michel Obama, il y a des photos qui la montrent en or.
10:15En vérité, l'affaire Michel Obama, ça suit l'histoire de Brigitte Macron.
10:21Ils ont profité, il y a ça, et il y avait, je ne sais plus, le premier ministre du Canada
10:28qui serait en vérité le fils du leader cubain Fidel Castro, par exemple. Il y en a plein comme ça.
10:37Ça dit autre chose aussi, ça. Parce qu'effectivement, c'est odieux et inacceptable de dénier à une personne
10:44quel qu'elle soit son genre réel, mais qu'est-ce que ça dit sur la façon dont on considère les transgenres ?
10:49Parce qu'effectivement, ça veut dire quoi ? Qu'elle est un monstre ?
10:52Évidemment, Brigitte Macron est une femme.
10:55C'est dire quoi ? C'est dire quelque part qu'en plus, c'est un monstre.
11:00Donc ça dit aussi tout le regard qu'on porte sur les personnes transgenres.
11:04S'il faut trouver une explication psychanalytique, je pense que ce n'est pas de la transphobie,
11:10c'est plutôt de la part de certaines populations, une incompréhension sur qui est Emmanuel Macron.
11:15Qui les a poussés à trouver une explication en se disant, cet homme, on n'arrive pas à le comprendre,
11:21on ne sait pas qui c'est, il ne parle pas beaucoup de ses parents, etc.
11:24Il y a un côté très mystérieux et donc, en règle générale, quand il y a un mystère,
11:28les gens essayent de trouver des explications simplices.
11:30Mais je ne pense pas qu'à l'origine, ce soit de la transphobie en tant que telle.
11:33Non, mais c'est vrai que ça s'est généralisé, même dans mes proches et dans ma famille.
11:37C'est une question qui m'est posée parfois, parce que je suis proche du couple Macron.
11:42Donc je lui ai dit, mais ce n'est pas possible que toi, tu crois ce genre de bêtise.
11:47Mais même des gens, oui, effectivement, comme vous le disiez tout à l'heure,
11:49de classe supérieure et plutôt des gens instruits et tout ça,
11:53et qui se laissent avoir par ces espèces de fake news débiles qui circulent sur les réseaux sociaux.
11:58C'est vraiment un cancer de notre société aujourd'hui.
12:02Je ne sais pas comment on en sort.
12:04Jean-Baptiste, donc vous, vous aviez un coup de gueule, un coup de projecteur, un avertissement, une alerte ?
12:11Oui, on va dire que je joue sans doute un peu les cassandres,
12:16mais je pense que je ne joue pas les cassandres.
12:18J'ai écouté Arnaud Rousseau qui était sur une matinale hier matin,
12:21président de la FNSEA, du principal syndicat agricole français.
12:24On va à l'automne devant des manifestations à l'identique de ce qui a pu se faire au printemps,
12:30si rien ne bouge rapidement au niveau des décisions prises au niveau français et européen.
12:36Parce que les manifs, on s'en souvient tous du printemps dernier et de l'hiver dernier,
12:41des agriculteurs qui ont bloqué partout, il y avait un certain nombre d'engagements qui avaient été pris vis-à-vis d'eux.
12:45Et aujourd'hui, avec la dissolution, effectivement, ça a retardé la plupart des projets de loi qui étaient en cours.
12:52Il y avait une mission parlementaire sur la répartition de la valeur dans les secteurs,
12:55dans les filières agroalimentaires qui a aussi été suspendue de fait de la dissolution.
12:59Et les deux députés en charge n'ont pas été réélus.
13:02Donc il y a vraiment une impression de ne pas avoir été entendus et surtout qu'on leur a promis des choses qu'on ne tient pas.
13:10La politique souffre suffisamment de ça et le monde agricole est dans une situation hyper éruptive
13:15parce qu'on a eu les pires recrudes de blé cet été depuis 40 ans.
13:19On a des secteurs d'élevage qui sont toujours dans de grosses difficultés.
13:23On a l'Europe qui est sur le point de signer l'accord avec le Mercosur, avec l'Amérique du Sud,
13:27sur des importations massives de viande qui vont déstabiliser toutes les filières d'élevage en France et en Europe
13:34si jamais cet accord va au bout.
13:36Donc il y a une situation hyper tendue.
13:39En plus de ça, vous avez au printemps prochain les élections des chambres départementales d'agriculture.
13:42Et ce qu'il faut savoir, c'est qu'en agriculture, ces élections des chambres d'agriculture
13:46ont un rôle d'accompagnement des agriculteurs techniques, économiques.
13:50Mais en plus, ça sert au financement des syndicats agricoles.
13:53C'est-à-dire que vous avez des syndicats populistes, on va dire.
13:57Alors je ne déclassifierai pas extrême droite ou extrême gauche parce qu'on a un syndicat majoritaire
14:02qui représentait jusque-là 99%, qui était à la présidence de 99% des chambres d'agriculture.
14:08Les dernières élections, ils ont perdu un certain nombre de changes au profit de la coordination urale
14:11ou de la Confédération paysanne, qui sont plutôt, on va dire, populistes de droite et de gauche,
14:15d'extrême droite et d'extrême gauche.
14:17Et donc on a les élections chambres qui arrivent au printemps,
14:21et donc les populistes, enfin la coordination urale et la Confédération paysanne,
14:25on sent dans les starting blocks pour partir et la FNSEA devra suivre
14:28parce que sinon ils vont se faire détruire aux prochaines élections chambres
14:31et perdront des financements sur les six prochaines années.
14:34Donc je peux vous dire que l'automne va être excessivement chaud,
14:36quel que soit le ministre de l'Agriculture qui va être désigné la semaine prochaine par Michel Barnier.
14:40Donc avec des manifestations monstres et avec des risques quand même de violences
14:43parce qu'ils ont un peu l'impression d'être pris pour des cons.
14:46Voilà, pour être très clair.
14:48Arnaud Stéphan ?
14:49Il y a aussi un aspect qu'on oublie assez facilement,
14:52c'est que ces élections des chambres vont être très importantes
14:55pour la représentativité aussi de ces syndicats agricoles
14:57parce que quand vous avez plus de 50%, c'est vous qui signez tous les accords.
15:03Donc c'est sûr que si la FNSEA perd son immense majorité qu'elle a depuis des années,
15:08elle perdra aussi sa capacité de signer des accords pour tout le monde.
15:15Mais moi ce qui m'embête un petit peu là-dedans,
15:17c'est que vous avez parlé du Mercosur.
15:19Je ne comprends pas, il y a quelques mois encore on nous disait
15:22« ne vous inquiétez pas, on ne signera pas le Mercosur, la France s'y opposera. »
15:26Ah ben la France s'y oppose, ça on est d'accord.
15:27Donc la voix de la France ne porte pas alors qu'on est la première agriculture européenne.
15:31Elle porte beaucoup moins qu'elle portait jusqu'à présent
15:34à parer les résultats des dernières élections européennes.
15:36J'ai discuté ce matin avec Christiane Lambert au téléphone
15:38qui est ancienne présidente de la FNSEA et maintenant présidente du COPAC-OGK,
15:41c'est-à-dire du plus gros syndicat agricole européen.
15:43C'est joli comme nom.
15:44COPAC-OGK oui.
15:46Et elle disait que la voix de la France avait considérablement perdu en force
15:50au cours des dernières élections.
15:52Je veux dire, au niveau du Parlement européen,
15:54on a enlevé sur les questions agricoles les principaux connaisseurs des questions agricoles.
15:59Il y avait à l'époque, pour le groupe Renaissance, Jérémy Dessert, l'ancien président des GIA,
16:02il y avait Anne Sander au PPE qui était une très grande connaisseuse des questions agricoles
16:06qui ne sont plus députée aujourd'hui.
16:08Et du coup on se retrouve vraiment avec une voix de la France
16:10très affaiblie à Bruxelles suite aux dernières élections.
16:13Mais le président Macron a nommé un commissaire européen premier ministre à Matignon.
16:18Oui, et ancien ministre de l'Agriculture.
16:19Oui, et ancien ministre de l'Agriculture.
16:21Donc là, souvent, vous êtes en train de dire que ça suffit pas
16:24à part donner les clés à Van der Leeuwen, je vois pas ce qu'on peut faire.
16:28Donc ça monte quand même aussi.
16:29Il faut savoir qu'Emmanuel Macron, il a donné son soutien à Ursula Van der Leeuwen
16:34pour qu'elle soit nommée présidente de la commission.
16:35C'était tendu, c'était pas fait, elle était contestée.
16:39Donc est-ce qu'à ce moment-là, il a dit, non mais vraiment,
16:41ça sera niaître sur le Mercosur ?
16:43Ou est-ce qu'il a fait comprendre que ça pourrait passer ?
16:45Je pense que c'est plutôt la deuxième option.
16:47Non, non, si, si, là pour le coup.
16:48Ou alors c'est que vous êtes en train de dire que votre président,
16:51en fait, n'est pas puissant, n'a pas d'intérêt,
16:53qu'il a tellement plus de capital politique que ça s'apprécie pas grand-chose.
16:56C'est pas mon président, c'est le président de la République française.
17:00Et d'autre part, il a une voix qui est écoutée à Bruxelles,
17:03mais n'empêche qu'il y a beaucoup d'autres pays
17:07qui souhaitent la signature de ce Mercosur.
17:08Je pense à l'Allemagne, je pense à l'Espagne,
17:10je pense au Portugal, y compris les amis de M. Mélenchon,
17:13partout où ils sont proches du pouvoir,
17:16sont favorables à l'accord avec le Mercosur.
17:18Et donc l'Italie aussi, de Mélanie.
17:22Donc la France est très isolée à s'opposer à cet accord-là,
17:24parce que c'est aussi le principal pays d'élevage de l'Union européenne.
17:28Et on est vraiment en porte-à-faux par rapport à ça.
17:32Mais la position d'Emmanuel Macron, au début, elle n'était pas celle-là.
17:35Mais depuis 2019, il n'a pas varié, il s'oppose au Mercosur,
17:37mais tout seul, c'est compliqué.
17:40Et l'Union européenne, ce n'est pas que la France.
17:43On marque une pause, c'est la pub, et on se retrouve tout de suite après.
18:08Dans les semaines qui viennent.
18:10Moi, je voudrais qu'on parle du refus d'obtempérer,
18:12parce que c'est un sujet qui me rend dingue,
18:15qui dit beaucoup de choses de notre société.
18:17Parce que, je ne sais pas, tous autour de la table,
18:19quand on se fait arrêter par un policier, on s'arrête, on ne s'en va pas.
18:23Et donc hier, nouveau refus d'obtempérer,
18:26nouveau mort suite à un délit de fuite.
18:30Qu'est-ce qu'on peut faire ? Quelle solution ?
18:32Déjà, il faut poser le problème,
18:35là où il y en a 225 000 par an.
18:38Oui, c'est un, toutes les 20 minutes.
18:39C'est complètement hallucinant, il y en a 4 000 de graves,
18:42plus de 4 000 de graves.
18:44Et puis, vous êtes confrontés à une réalité.
18:47Pourquoi les gens ne s'arrêtent pas ?
18:48Un, il y a le refus de l'autorité.
18:50Pourquoi je m'arrêterais ?
18:51Deux, c'est parce que les gens ont des choses à se reprocher.
18:53La consommation d'alcool, souvent la consommation de drogue.
18:56Et puis, quelque chose qu'il ne faut pas oublier,
18:58c'est qu'il y a plus d'un million de personnes
19:00qui conduisent sans permis en France.
19:02Donc, s'ils se font arrêter, c'est très grave.
19:04Ça, plus l'absence d'assurance,
19:07enfin, vous multipliez les cas.
19:09Quelquefois, ils s'accumulent, d'ailleurs.
19:11Il y a la drogue plus sans permis, plus sans assurance.
19:16Et puis, vous avez un autre problème
19:17qui concerne l'organisation des contrôles par la police.
19:22La police n'est pas fautive,
19:24sauf qu'elle obéit à des règles qui sont trop anciennes.
19:28Le texte qui explique aux policiers quels sont les gestes,
19:33le terme, les gestes à pratiquer pour les contrôles routiers,
19:36date de 1968.
19:39Et il explique les gestes.
19:40Donc, on est resté sur le policier,
19:42le gilet orange, le bâton lumineux,
19:44mettez-vous sur le côté, etc.
19:46Ça va être revu, ça va être remis en place.
19:49Mais évidemment, on n'est plus du tout
19:51dans le même monde qu'en 1968,
19:53où la peur du gendarme était très effective.
19:54Ceux qui ne s'arrêtaient pas, c'était vraiment très grave.
19:57Aujourd'hui, on est à 225 000.
19:58Il faut passer à autre chose.
20:00Mais c'est sûr que c'est endémique.
20:03Mais si vous ne posez pas le problème de savoir
20:05pourquoi vous avez plus d'un million de personnes,
20:07parce que le livre qui s'appelle
20:08« 1 million de personnes sans permis » date d'il y a 20 ans.
20:10Donc, on est à plus d'un million de personnes
20:11sans permis, la consommation de drogue,
20:14les médicaments, etc.
20:15Et les excès de vitesse.
20:17Ça coûte les accidents de la route,
20:22l'insécurité routière.
20:24Ça coûte deux points de PIB par an, la France.
20:2870 milliards d'euros.
20:29Mais hier, les policiers ont tenté de rattraper
20:31la berline allemande qui était en train de...
20:35Elle a tritulé en Pologne, certainement.
20:38Et donc, les policiers ont perdu la voiture de vue.
20:41Elle a percuté un livreur de nourriture.
20:47Et il est mort, le jeune qui était sur son scoot,
20:49Pascal Bataille, sur ses délits de fuite.
20:51Quelle solution ?
20:52Qu'est-ce qu'on peut faire ?
20:54Je pense que ça part de très loin, effectivement.
20:58Ce que vous disiez tout à l'heure est tout à fait juste.
21:01Certainement, revoir la pratique policière
21:05sur la façon d'intervenir.
21:08Revoir peut-être aussi les causes qui font
21:10qu'on perd son permis, peut-être trop facilement aujourd'hui.
21:13Enfin, depuis longtemps, en France.
21:15Pascal, vous avez combien de points ?
21:16Même si, parce qu'on peut le perdre pour des petits...
21:19Moi, il m'en reste six, des points.
21:20Quand vous faites beaucoup de kilomètres par an,
21:22c'est sûr, quand on est par intramural,
21:24c'est pas un problème.
21:24Moi, je fais plus de 50 000 kilomètres par an.
21:26Je peux vous dire que les points, ça défile vite.
21:27Il ne faut pas hésiter à le dire.
21:29Autant il y a des infractions graves,
21:31autant on peut perdre un point, plus un point, plus un point,
21:33avec des toutes petites excès de vitesse.
21:37Retour du permis blanc.
21:38Le permis blanc revient, quand même.
21:39Ça, c'est une bonne chose.
21:42Et puis, surtout, et avant tout,
21:43je pense rétablir le sens de l'autorité
21:47et le respect de l'autorité.
21:48Mais ça, ça part de la petite section de maternelle.
21:54Et c'est un gros, gros, gros travail.
21:57Mais tant qu'on ne le fera pas,
21:59on ne pourra pas résoudre ces problèmes-là.
22:01Moi, je souscris à ce qui a été dit sur la logique d'ensemble.
22:05Je dirais qu'il y a un autre phénomène aussi
22:07dont on n'a pas parlé.
22:08C'est ceux qui font du refus d'obtempérer une mode.
22:12Donc, on voit aujourd'hui sur TikTok,
22:14sur Snapchat, par exemple,
22:16dans certains quartiers,
22:18des jeunes, souvent qui ont justement 15 ans,
22:2116 ans, 17 ans,
22:22et qui se filment en selfie.
22:23Mais vraiment, en train de se moquer des policiers,
22:26en train de les défier et de montrer
22:28comment, justement, eux, ils font un refus d'obtempérer.
22:30Donc ça, c'est un cas qui s'est développé ces dernières années,
22:34qui est extrêmement dangereux et qui est explosif.
22:36Parce que c'est le cas qu'on a connu aussi avec l'affaire Naylor.
22:39C'est un peu différent,
22:40mais c'est dans le même modèle.
22:42C'est-à-dire que c'est devenu un défi.
22:43Et donc, c'est ce qui fait aussi
22:45que dans des quartiers comme à Marseille, par exemple,
22:48qu'on signait donné aux policiers de ne pas poursuivre.
22:52Donc aujourd'hui, ils vont recevoir justement un appel de la centrale
22:55qui va leur dire ne poursuivez pas ce véhicule
22:58parce que ça peut derrière créer des accidents, etc.
23:01Et donc aussi, au nom des problématiques
23:04dans le cas des refus d'obtempérer
23:05où il peut y avoir effectivement des civils qui meurent,
23:08on ne peut plus lutter contre la délinquance,
23:10on ne peut plus lutter contre le trafic de drogue.
23:12Et ça, ces jeunes-là le savent.
23:13Oui, puisque le refus d'obtempérer,
23:15je ne suis pas sûr que ce soit ceux qui perdent un ou trois points
23:16sur des petits excès de vitesse ou même pour l'alcool,
23:19où ils sont obligés de prendre...
23:21Moi, j'ai eu le cas récemment où j'essayais d'intervenir,
23:23quelqu'un qui avait fait la fête, il a bu, il n'aurait pas dû,
23:26il s'est fait piquer son permis, il fait de l'entretien d'espace vert,
23:29il est à son compte, il ne sait pas comment il va bosser dans les six mois qui viennent.
23:31Mais c'est bien fait pour sa gueule, pardon de dire ça,
23:33je ne supporte pas ce discours-là.
23:35Je veux dire, oui, on peut tous boire, on peut tous faire des conneries,
23:37mais il y a un moment, vous réfléchissez aux conséquences de vos actes.
23:40Le retour du permis blanc, c'est quand même pas mal
23:42pour au moins qu'il puisse aller travailler,
23:43qu'il ne puisse pas prendre sa voiture pour qu'il soit puni.
23:46Évidemment qu'on n'a pas à conduire en état d'alcoolémie,
23:49c'est inadmissible, surtout que ça provoque pas mal d'accidents.
23:52Donc, bien sûr, mais ce n'est pas ceux-là qui font des refus d'obtempérer.
23:56Il faut que les choses soient claires.
23:58C'est souvent des délinquants qui ont beaucoup plus à se reprocher
24:00parce que, franchement, un refus d'obtempérer,
24:03les conséquences sont bien plus graves que juste perdre son permis pour six mois.
24:07Mais est-ce qu'il faut...
24:08C'est un peu tout ça dans la société.
24:10Ce matin, excusez-moi, le monde a sa fenêtre,
24:14mais je viens de déposer une de mes filles à l'école,
24:17je reviens sur le chemin,
24:19les mecs en trottinette électrique sur les trottoirs.
24:21Qu'est-ce que vous voulez faire ?
24:22Je veux dire, qu'est-ce que vous voulez faire au bout d'un moment ?
24:26Cette mode aussi, tout le monde en sens contraire dans les rues,
24:29dans les métropoles, enfin, c'est complètement délirant.
24:33Et vous avez ça, plus ce que dit Eric est tout à fait juste,
24:37cette mode en plus de défier la police pour défier la police.
24:40Mais en même temps, il n'y a pas de suite.
24:42Il n'y a rien.
24:43Qu'est-ce qui se passe pour le monsieur que j'ai vu ce matin,
24:44ou les deux ou trois qui étaient à fond en trottinette électrique sur les trottoirs ?
24:48Rien.
24:49Mais comment ça se passe ailleurs ?
24:51Vous qui circulez beaucoup dans le reste du monde, aux Etats-Unis,
24:55il y a des délits de fuite ?
24:56Comment ça se passe ? Ils sont tirés dessus ?
24:58Non ?
24:59Aux Etats-Unis, on a vu les images, ils se font tirer dessus.
25:03S'il y a un manifestant illégal qui commence à bloquer une voiture,
25:07il y a le flic qui débarque.
25:08On se rappelle cette image il y a six mois face à des activistes écolo
25:11où il y a le pistolet qui leur a braqué dessus.
25:14Et eux, ce n'est pas comme en France où systématiquement,
25:17le policier risque aussi de se retrouver avec une enquête de six mois.
25:21Ça ne veut pas dire qu'il faut aller sur le modèle des Etats-Unis.
25:24Ça veut aussi dire que quand je parle de ces populations
25:26qui défient dans certains quartiers la police,
25:28moi étant allé beaucoup, en Mauritanie, les pays du Maghreb, etc.
25:31Dès qu'on voit un policier, ça ne déconne plus.
25:34On n'a pas besoin d'avoir peur de se faire tirer dessus
25:37pour devoir respecter l'autorité.
25:39Si vous allez en Suisse, les policiers ne vont pas vous tirer dessus.
25:42Oui, mais la Suisse, c'est la Suisse.
25:43Au Lichtenstein aussi, bien sûr, excusez-moi.
25:45Oui, mais c'est pour ne pas fuir, pour avoir peur de se faire tirer dessus.
25:50C'est-à-dire que si vous savez que vous allez vous faire tirer dessus,
25:53je ne dis pas qu'il faut le faire.
25:54J'ai expliqué qu'il ne fallait pas copier.
25:56En revanche, c'était pour donner un élément.
25:58En revanche, ce qui est intéressant quand on regarde les pays du Maghreb,
26:00parce que dans certains quartiers, ce sont des populations
26:02qui viennent, qui sont d'origine immigrée de ces quartiers-là.
26:05Ce sont des endroits où ils sont habitués justement
26:07à être vraiment gérés par une police extrêmement ferme.
26:11Lorsqu'ils débarquent en France, forcément, ils se disent
26:14« c'est bon, c'est la fête ».
26:16Donc c'est ça aussi, c'est qu'on importe aussi une violence,
26:18on importe une culture.
26:19On a vu des images quand même de ces jeunes qui reviennent en vacances au Maroc,
26:22ils ont fait n'importe quoi, on a vu ça pendant tout l'été.
26:24Ils se filmaient, la population marocaine n'en pouvait plus,
26:27ils faisaient n'importe quoi sur les routes.
26:30On donnait des exemples, mais il y a d'autres pays européens
26:33où c'est extrêmement ferme.
26:35On parlait avant l'émission de l'Espagne.
26:37Si vous vous êtes déjà fait arrêter un contrôle de routiers en Espagne,
26:42ça ne rigole pas, que ce soit la guardia civile, la police nationale,
26:45ou même le motto des squadras en Catalogne,
26:47je veux dire, vous arrêtez tout de suite.
26:49Vous arrêtez tout de suite.
26:51Et les Russes aussi, alors qu'ils ont un problème d'alcoolémie,
26:53donc c'est...
26:55Les Russes n'ont pas d'alcoolémie.
26:57C'est déjà donc...
26:59Stigmatiser nos...
27:01Les Russes sont connus pour avoir
27:03un côté agressif, en tout cas, sur une partie des gens.
27:05Et ils ont des problématiques que nous on a en France aussi.
27:07La conduite sous alcool,
27:09ça ne veut pas dire que tous les Français sont alcooliques.
27:11Mais ce que je veux dire, c'est que c'est une population
27:13complexe à gérer.
27:15Et la police, du coup, elle est extrêmement ferme vis-à-vis de ces personnes-là.
27:17Mais qu'est-ce qu'on fait alors ?
27:19Il y a un moment, il faut quand même
27:21qu'il se passe quelque chose, c'est ça ?
27:23Le problème, c'est quoi ?
27:25C'est que, vous savez, depuis les 25 dernières années,
27:27la seule chose qui a marché dans ce pays,
27:29c'est le plan de Chirac sur la sécurité routière.
27:31Et c'est ça qu'on réalise quand même.
27:33Le seul truc...
27:35C'est la répression.
27:37Le sujet numéro un, matin, midi et soir,
27:39ça va être effectivement la conduite,
27:41la route, etc.
27:43On est passé de 15 000 morts à 3 000 morts.
27:45C'est pas mal quand même.
27:47Ça veut dire qu'aussi, ça va occuper tous nos moyens,
27:49ça va occuper nos forces de police,
27:51nos forces de l'ordre, etc.
27:53C'est un problème qui fait que derrière, il y a le trafic de drogue,
27:55il y a tous les autres éléments qui perdurent.
27:576 millions de journées d'arrêt de travail par an.
27:59Ce qui se passe sur la route en France.
28:01C'est pas possible.
28:03Impossible.
28:05On se retrouve dans un instant après la pause pub.
28:19Et on continue nos débats.
28:21Faut-il un secrétariat d'État à la condition animale ?
28:23C'est encore un sujet qui va vous passionner.
28:25Ça va me plaire.
28:27C'est une demande qui a été faite plus précisément par Jean-Charles Fonbonne,
28:33qui est le président de la SPA.
28:35Il dit qu'on lui demande une petite place pour la protection animale,
28:39pas forcément un ministère,
28:41mais un secrétariat d'État
28:43ou un sous-secrétariat d'État,
28:45un commissaire.
28:47Et il dit que c'est un sujet
28:49qu'il faut aujourd'hui
28:51prendre en compte
28:53parce que la quasi-totalité de nos concitoyens
28:55attachent une importance considérable
28:57à la condition animale.
28:59Non, mais moi j'ai pas de soucis avec ça.
29:01C'est une demande récurrente qui revient à chaque remaniement
29:03quasiment de la part de ces ONG.
29:05Le seul sujet, c'est
29:07qu'est-ce qu'on entend par condition animale.
29:09Si c'est sur les chiens et les chats, pourquoi pas.
29:11Mais sur l'élevage, à ce moment-là,
29:13je demanderais que ce soit un éleveur
29:15qui soit à la tête du secrétariat d'État
29:17à la condition animale,
29:19parce que c'est les plus impliqués
29:21dans la préservation de la santé de leurs animaux,
29:23pas forcément de la SPA,
29:25mais d'un certain nombre d'autres ONG,
29:27où on est dans l'anthropomorphisme le plus parfait,
29:29où on considère l'animal comme un homme,
29:31comme un autre.
29:33Non, mais on ne peut pas nier qu'il y a des dérives,
29:35parfois, dans certains abattoirs,
29:37pour en avoir parlé.
29:39D'accord, oui, c'est L214,
29:41mais ce qu'ils veulent, c'est la fin
29:43de tout élevage,
29:45quel qu'il soit et où qu'il soit.
29:47Oui, il y a des dérives dans les abattoirs, il faut les condamner,
29:49il faut fermer les abattoirs qui dysfonctionnent,
29:51il faut arrêter de faire penser que ça serait 99%
29:53des abattoirs qui fonctionnent comme ça.
29:55C'est 0,01% des abattoirs.
29:57Non, mais on parle de l'abattage rituel,
29:59on parle de...
30:01C'est pas un autre sujet, parce que c'est le bien-être animal.
30:03Si, c'est un autre sujet.
30:05Cachez-moi cette chose que je ne veux pas voir.
30:07On va interdire l'abattage rituel en France,
30:09pas de problème.
30:11On apportera la viande des autres pays européens
30:13qui continuera en faire l'abattage rituel.
30:15L'abattage rituel, ce qu'il faut savoir,
30:17c'est que pendant longtemps, les tourdissements,
30:19les abattoirs, dont je connais bien le sujet,
30:21étaient simultanés à l'égorgement
30:23jusque dans les années 2010, au moment où
30:25le RN a fait
30:27le scandale sur l'abattage rituel
30:29et l'abattage halal, où là,
30:31effectivement, les religieux
30:33se sont emparés du sujet et ont dit
30:35puisque vous voulez revenir
30:37et interdire l'abattage rituel, même avec étourdissement,
30:39nous on revient aux sources de l'abattage rituel
30:41sans étourdissement et on demande le sans-étourdissement.
30:43C'est à ce moment-là que les islamistes ont mis la main
30:45sur un certain nombre d'organisations qui valident
30:47l'abattage halal. C'est un autre
30:49scandale. Les frères musulmans sont très impliqués
30:51dans l'abattage halal. C'est un mode de financement
30:53d'ailleurs de leurs officines.
30:55C'est ce qu'il faut savoir.
30:57Tout le monde s'en fout, ou à peu près.
30:59Mais,
31:01dire comme ça, on va interdire l'abattage rituel
31:03en France, oui, on peut le faire, pourquoi pas.
31:05Sauf que ça veut dire qu'on va détruire
31:07des outils d'abattage et qu'on apportera la viande
31:09abattue dans des conditions catastrophiques
31:11ailleurs en Europe ou dans les pays du Maghreb.
31:13C'est tout ce que ça fera.
31:15On n'aura rien amélioré à la condition
31:17animale. C'est ce que je condamne.
31:19Si vous voulez la condition animale, en France, elle est déjà
31:21beaucoup prise en compte par rapport à la plupart des pays
31:23d'où on apporte de la viande. Il faut aller voir
31:25les événements au Brésil ou en Argentine.
31:27Il y a plusieurs sujets. Il y a le sujet, ce qu'évoque Jean-Charles
31:29Fontbonne, c'est aussi les condamnations
31:31qui ne sont pas suffisantes pour ceux
31:33qui martyrisent les animaux, ceux qui s'amusent
31:35à acheter des chats.
31:37Ça, on peut être que d'accord là-dessus.
31:39Il n'y a pas que ça. J'imagine
31:41aussi dans le sous-titre qu'il faut
31:43voir, c'est que par exemple, vous avez
31:45un problème, on en revient toujours,
31:47pas à tropisme quand même, mais on en revient
31:49quand même à ces territoires perdus de la République
31:51où les gens élèvent des animaux.
31:53Mais dans quelles conditions ?
31:55Et puis surtout, vous commencez à avoir un problème avec
31:57le développement endémique
31:59de certaines catégories.
32:01Par exemple, les chats.
32:03Les chats ne sont pas
32:05stérilisés,
32:07notamment en banlieue. Ils ne sont pas
32:09stérilisés et vous vous retrouvez avec
32:11des territoires où il n'y a plus d'oiseaux
32:13parce que les chats les ont tous mangés
32:15et vous vous retrouvez avec
32:17d'autres problèmes. Et ça devient aussi un
32:19problème écologique.
32:21Ça devient aussi un problème de sécurité.
32:23Vous avez des chats et des chiens abandonnés.
32:25Et puis, le conseil municipal d'une commune rurale, ça revient
32:27à la mairie au final de finir par castrer les chats.
32:29C'est-à-dire de les attraper avec ses employés
32:31communaux et de les faire castrer. Et ça a un coût pour la
32:33collectivité qui est non négligeable.
32:35Très très dur.
32:37Pascal, la condition animale ?
32:39La condition animale, évidemment, c'est
32:41un vrai sujet. Qu'il y ait
32:43un monsieur ou madame
32:45condition animale
32:47au sein du gouvernement ou nommé par le gouvernement,
32:49très bien. Mais effectivement, le sujet
32:51en lui-même mérite
32:53beaucoup de travail.
32:55On vient de voir dans les différents
32:57intervenants qu'il y a des sujets
32:59où il faut préserver
33:01davantage le bien-être des animaux.
33:03Il y a aussi des sujets où il faut peut-être préserver
33:05un peu plus le bien-être
33:07des hommes et
33:09de la société
33:11et de certains
33:13animaux au détriment d'autres.
33:15C'est pour dire quoi et c'est pour faire quoi.
33:17Je pense qu'il faut...
33:19Le risque, c'est de se retrouver avec des normes encore partout.
33:21Ce que je dis et ce que je répète, c'est qu'il n'y a pas un éleveur
33:23qui maltraite sciemment ses animaux.
33:25S'il y a une maltraitance animale, c'est qu'il y a une maltraitance
33:27humaine avant. C'est que l'éleveur
33:29est dans une situation catastrophique
33:31et 99,9%
33:33il n'y a pas un élevage où il y a de la maltraitance
33:35qui n'est pas un problème
33:37avec l'éleveur en lui-même
33:39qui est lui-même dans un état catastrophique.
33:41Il y a quand même certains sujets qui sont l'élevage intensif
33:43de certains types d'animaux,
33:45la volaille, etc.
33:47Oui, mais sachant qu'on a des normes
33:49de production en France et en Europe
33:51qui sont bien supérieures aux autres
33:53et sachant qu'il ne faut pas faire de l'anthropomorphisme non plus.
33:55Bien sûr qu'il faut que l'animal soit dans une condition
33:57de vie la plus proche possible
33:59de son bien-être, mais de toute façon
34:01un animal qui est en situation de mal-être,
34:03économiquement, si on est cynique
34:05et qu'on parle que d'économie, ça ne fonctionne pas,
34:07ça ne tourne pas. Un animal qui est mal, de toute façon,
34:09économiquement, l'éleveur ne s'en sortira jamais
34:11parce que la production ne sera pas
34:13au niveau où elle doit être. Mais par contre
34:15l'interdiction de l'élevage
34:17ce qu'on appelle hors-sol en France
34:19c'est juste en fait déporter le problème
34:21et on va importer la viande pas chère
34:23Pourquoi il y a l'élevage hors-sol qui s'est mis en place ?
34:25Parce que ça permet de produire de la viande pas chère
34:27du poulet, du nugget, ces compagnies.
34:29C'est ceux qui sont dans l'étage ?
34:31Non, qui sont dans des bâtiments et qui ne sortent pas forcément
34:33je pense aux volailles, aux porcs notamment.
34:35Alors déjà, ce que ça dit
34:37c'est que l'animal est devenu un sujet
34:39politique. Pas qu'aux Etats-Unis
34:41on en parlait tout à l'heure avec justement
34:43les chats, etc.
34:45Ça en dit long aussi sur
34:47le sentiment de solitude
34:49de plus en plus de Français, notamment
34:51chez les personnes âgées.
34:53Aujourd'hui, effectivement, ils n'ont plus que
34:55leur animal de compagnie
34:57qui a remplacé le service public
34:59qui a remplacé aussi l'infirmière
35:01qui pouvait prendre du temps, ou le médecin généraliste
35:03qui pouvait prendre du temps pour parler aussi.
35:05Beaucoup de personnes peuvent aller voir
35:07chez le médecin juste parce qu'ils sont en état de solitude
35:09et ils veulent pouvoir en parler, effectivement,
35:11les enfants qui ont été obligés de partir à la ville
35:13parce qu'il n'y a plus d'emplois dans certains
35:15territoires ruraux. Et c'est la raison pour laquelle
35:17l'animal est devenu de plus en plus
35:19politique. Et on l'a vu justement
35:21avec une Marine Le Pen, au début,
35:23beaucoup se moquer d'elle en disant « ah oui,
35:25en chat, etc. »
35:27Avec Madame Lindbergh,
35:29la petite fille du célèbre
35:31aviateur américain,
35:33qui avait fait toute une politique sur la protection
35:35animale de Jean-Marie Le Pen dans les années 80.
35:37Oui, totalement. Et Marine Le Pen,
35:39en fait, finalement, on a réalisé
35:41que ça lui apportait beaucoup de choses,
35:43pas parce que c'était de la communication, mais parce que
35:45ça parle vraiment aux gens. Et c'est intéressant
35:47aussi parce que c'est quelque chose où
35:49les gens retrouvent une forme d'humanité,
35:51peu importe d'ailleurs leur...
35:53Moi j'ai un chat depuis quelques temps, j'aimais pas du tout les chats
35:55avant. Et effectivement, je comprenais pas
35:57cet argument politique des gens qui ont des chats,
35:59etc. Moi Marine Le Pen, ça m'amusait aussi.
36:01Et en fait, depuis que je me balade
36:03avec mon chat dans le métro, les gens s'arrêtent,
36:05ils vont être sympas, etc. Donc c'est beaucoup
36:07plus agréable que quand les gens me reconnaissent et m'insultent.
36:09Et donc là, on peut parler du chat.
36:11C'est moins grand que Dali avec son lézard.
36:13C'est un moyen aussi de...
36:15C'est le seul moment,
36:17dans les transports ou autres, où les gens peuvent casser
36:19la glace et s'exprimer. Donc je trouve
36:21que c'est en disant sur cette
36:23dimension, l'animal de compagnie...
36:25La condition animale, c'est quelque chose d'important, mais ça recouvre tellement
36:27de logiques différents entre les animaux de compagnie
36:29et les animaux de rente. Ce qu'on appelle les animaux de rente,
36:31j'aime pas trop ce terme-là, mais c'est la vérité des
36:33aminoïdes élevage, disons.
36:35Qu'il faut pas tout mélanger, et il faut surtout pas
36:37de dogmatisme sur ces questions-là, et traiter les choses
36:39de façon scientifique et de façon froide et posée,
36:41pas uniquement dans l'émotionnel, parce que sinon,
36:43on va faire n'importe quoi.
36:45Qu'est-ce qui nous autorise à stériliser un chat,
36:47plus qu'à mettre un poulet dans un...
36:49C'est la règle pour les chats,
36:51sauf pour les chats
36:53de race, histoire d'apprendre.
36:55Je connais, mais on n'a pas le droit.
36:57Mais qu'est-ce qui fait moralement
36:59qu'on n'a pas le droit de stériliser un chat que de mettre
37:01un poulet dans un...
37:03C'est intéressant ce que disait Arnaud tout à l'heure sur
37:05certains quartiers où c'est
37:07ça part à volo, etc., c'est qu'on est aussi
37:09dans un pays où il y a des gens, en fait,
37:11ils pensent qu'ils peuvent prendre un animal comme ça,
37:13et après, ils s'en occupent plus. Moi, j'étais en Afrique
37:15tout au sud au mois de juin, ils ont le même phénomène
37:17qu'on parlait des autres pays étrangers.
37:19En Afrique du Sud, on sait qu'il y a des singes partout, etc.,
37:21donc les gens, ça les amuse, ils prennent le singe à la maison,
37:23ils vont prendre le certain, le lion, etc.,
37:25ils les habituent, ils leur donnent du yaourt,
37:27et ensuite, en fait, il est complètement déconditionné
37:29la situation, et du coup,
37:31ça fait qu'il y a des agressions qui sont obligées
37:33de les enfermer dans des eaux, qui ne peuvent plus vivre, en fait,
37:35dans la nature. C'est-à-dire qu'aussi, on est
37:37dans un pays civilisé, il faut que les gens suivent quand même
37:39des règles, parce qu'il y a des gens qui les ont établies, etc.,
37:41et c'est pas juste je prends et après
37:43je rebalance.
37:45Ce qui est en train de se passer avec les chiens d'attaque,
37:47les Malinois, on a vu un article
37:49dans le Parisien hier, de ces
37:51chiens qui vont être abandonnés après les Jeux Olympiques,
37:53parce qu'il y a eu beaucoup de
37:55maîtres chiens...
37:57Ça, c'est un vrai scandale. Moi, je vous parlais
37:59de l'Afrique du Sud, j'ai visité justement aussi des réserves
38:01où ils récupéraient tous les lions,
38:03les tigres, etc., de Hollywood,
38:05Bollywood, qui venaient faire leurs films,
38:07donc ça veut dire que nos enfants, ils regardent
38:09des films très beaux, Le Roi Lion, etc.,
38:11ils ne réalisent pas qu'après, le pauvre lion est dans une cage pendant 30 ans,
38:13parce qu'en fait, on l'a utilisé,
38:15on l'a justement déconditionné.
38:17On n'a pas de réponse.
38:19Est-ce qu'il faut un monsieur ou madame protection animal ?
38:21Ça fera un poste pour quelqu'un.
38:23Ma réponse, c'est ça dépend.
38:25Ça dépend qui, ça dépend comment,
38:27l'homme à sa place, l'animal à sa place,
38:29il ne faut pas traiter l'animal comme un homme, ni l'homme comme un animal.
38:31Allez, on se retrouve dans un instant
38:33pour évoquer cette petite
38:35phrase d'Emmanuel Macron, qui a évoqué
38:37une ère nouvelle...
38:39Oui, il a deux chiens, même.
38:41Némo, notamment, et un lébrié.
38:43On n'a jamais représenté qu'il y avait des chats,
38:45non ? C'est surtout des chiens.
38:47Mais je vous conseille le livre de
38:49Lucas Jakubowicz, Un animal pour les gouverner
38:51tous, c'est un livre dans lequel
38:53il s'est intéressé justement
38:55aux différents
38:57présidents dans le monde
38:59qui ont eu des animaux,
39:01la fascination des zoos pour les dictateurs
39:03et autres,
39:05c'est passionnant, ça s'appelle Un animal pour les gouverner tous.
39:07Allez, on se retrouve dans un instant
39:09pour parler de cette ère nouvelle et d'un
39:11nouveau compromis évoqué
39:13par Emmanuel Macron.
39:15Sud Radio.
39:17Parlons vrai.
39:21Sud Radio.
39:23Le 10h midi, mettez-vous d'accord.
39:25Valérie Expert.
39:27On revient à la politique avec
39:29Emmanuel Macron, qui a évoqué une ère nouvelle
39:31et il appelle à des compromis,
39:33tout cela pour dire qu'il réfléchit
39:35à introduire une dose
39:37proportionnelle, donc là encore, comment, de quelle
39:39manière, est-ce que c'est
39:41une bonne chose, Eric Tegner,
39:43cette
39:45inclination à vouloir
39:47transformer le mode de scrutin ?
39:49Alors, la proportionnelle, ça veut absolument
39:51rien dire, parce que ça dépend
39:53du mode de scrutin qu'on choisit. Est-ce que
39:55c'est une proportionnelle intégrale au niveau national ?
39:57Ce qui obligerait du coup
39:59à faire un redécoupage des
40:01circonscriptions, etc., donc c'est quand même
40:03extrêmement compliqué, il peut y avoir du bidouillage.
40:05Et démocratiquement, ça serait une catastrophe
40:07au niveau de la participation. Moi, je viens de la
40:09territoire, j'ai été élu député de la Creuse pendant 5 ans, je peux vous dire
40:11que si vous avez une liste
40:13proportionnelle à la proportionnelle avec
40:15des gens qui ne sont pas forcément issus du territoire,
40:17vous allez avoir des taux de participation qui vont être ceux
40:19des européennes, c'est-à-dire qui vont tomber à 40%.
40:21C'est ce qui explique que s'il y avait une proportionnelle
40:23intégrale, il faudrait rétablir le cumul des mandats.
40:25Ça, c'est quelque chose que certains éluisent.
40:27Dès les listes départementales sur la Creuse, il n'y a qu'un seul député, donc ça va être
40:29vite fait la liste finalement.
40:31C'est une liste uninominale.
40:33Mais la proportionnelle
40:35intégrale, moi, j'y crois pas
40:37et je pense qu'elle n'est pas souhaitable.
40:39Après, il faut effectivement, comme le disait Eric Legner,
40:41c'est les proportionnelles avec faits
40:43majoritaires, comme ça se passe en Allemagne.
40:45Parce que sinon, vous allez arriver au délire
40:47de la 4ème République, ou de ce qui
40:49se passe actuellement, avec aucune majorité claire
40:51et donc une ingouvernabilité.
40:53Et donc, ça finit par affaiblir le Parlement.
40:55Mais si on prend le projet de 2018,
40:57avant que l'affaire Benalla tue la réforme institutionnelle
40:59de Macron, c'était
41:01simplement une petite dose
41:03de proportionnelle, 60 députés.
41:05Finalement,
41:07c'est un peu bizarre, parce que vous vous retrouverez
41:09avec des partis qui vont essayer d'être
41:11très radicaux, parce qu'ils vont tenir
41:13un discours national.
41:15Il y a ceux qui sont au niveau local, etc.
41:17Moi, j'ai du mal à comprendre aussi pourquoi, par exemple,
41:19le Rassurement National pousse
41:21la proportionnelle, alors qu'en fait,
41:23s'il y a la proportionnelle, ils n'auront jamais
41:25la majorité. On l'a bien vu
41:27pendant la législative, la vraie problématique, c'est
41:29la question des deux tours, en fait. C'est d'abord ça
41:31le sujet. Donc, il y a
41:33un aspect un peu démago
41:35dans le fait, en tout cas, de la part d'Emmanuel
41:37Macron, de dire, voilà, la proportionnelle, c'est
41:39possible. Moi, je n'y crois pas vraiment.
41:41Il y en a qui vont s'y opposer, le Modem, par exemple.
41:43Moi, le Modem, je ne comprends pas. Le Modem, il pousse la proportionnelle.
41:45Aujourd'hui, s'il y a une proportionnelle, le Modem,
41:47ils sont morts. Il y a des choses, le Rassurement
41:49National, s'il y a la proportionnelle, moi, les seuls
41:51qui n'ont pas la majorité, c'est reconquête.
41:53Donc, ça pousserait, justement, une explosion
41:55du Bloc National. Alors qu'aujourd'hui,
41:57si les gens vont au Rassemblement National, c'est qu'ils savent
41:59que, de toute façon, il y a des problématiques du scrutin.
42:01Après, il y en a qui vont vous dire qu'il y a
42:03de facto un phénomène de
42:05prime majoritaire, même si vous faites 40%,
42:07parce qu'il y a des salariés d'accès à 5%, etc. Tout ça pour dire
42:09aux auditeurs qui, peut-être, ne comprennent pas tout,
42:11c'est qu'en fait, ça dépendra, au bout
42:13du compte, de ce qui sera décidé.
42:15Autant à Paris, vous ne connaissez pas votre député,
42:17vous vous en foutez à peu près, autant dans les zones,
42:19dans les territoires ruraux, le député, c'est un
42:21super élu local. Donc, les
42:23habitants, ils ont besoin de savoir qui c'est, de le voir,
42:25qu'il soit physiquement présent sur le territoire.
42:27Et s'il ne l'est pas, ils n'iront
42:29plus voter pour leur député,
42:31parce que ça ne les intéressera plus.
42:33Il faut garder absolument l'ancrage local, bien évidemment,
42:35des représentants
42:37au Parlement, et notamment
42:39à l'Assemblée Nationale, mais ça, c'est quand même possible
42:41avec une certaine forme
42:43de proportionnelle. Je rappelle qu'on a eu
42:45quand même la proportionnelle entre 1986
42:47et 1988 avec
42:49Chirac, et que c'était un Parlement
42:51qui était tout à fait gouvernable pour autant,
42:53et que peut-être que la
42:55proportionnelle... Alors, tout dépend
42:57effectivement, comme le disait très bien Eric, de la dose,
42:59de la forme, etc., parce que proportionnelle, ça peut
43:01recouvrir beaucoup de choses, mais
43:03peut-être qu'il faudrait apprendre un peu
43:05en France, aujourd'hui, l'art
43:07du compromis, l'art de la négociation,
43:09l'art de savoir
43:11être un peu moins rigide sur
43:13ses principes, et de pouvoir
43:15entendre la parole de l'autre, et de s'entendre
43:17sur le
43:19meilleur dénominateur commun pour le
43:21pays.
43:23La proportionnelle, c'est un
43:25serpent de mer kakoshim, c'est-à-dire
43:27qu'à force de sortir de l'eau
43:29et de disparaître, il commence à être un peu
43:31fatigué, et c'est vrai
43:33qu'au moment où le
43:35Rassemblement National le demande le plus,
43:37c'est là où le système majoritaire
43:39à deux tours lui permet de pouvoir
43:41s'en libérer, et d'avoir
43:43potentiellement des majorités. Il faut regarder
43:45ce qui s'est passé au soir du premier
43:47tour.
43:49Le RN perd, je crois, dans un peu plus de
43:51300 circonscriptions,
43:53où le RN
43:55était sorti en tête et pouvait l'emporter.
43:57300 circonscriptions.
43:59S'il n'y a pas de fonds républicains,
44:01il y a une majorité
44:03absolue du Rassemblement National.
44:05Cela dit,
44:07je...
44:09je calme un peu ce que je dis aussi,
44:11parce qu'il y a eu des projections qui ont été
44:13faites, pas simplement par le RN,
44:15de toute façon ils ne savent pas les faire,
44:17mais par des instituts de sondage.
44:19S'il y avait eu
44:21une proportionnelle, le RN
44:23était autour de 280 députés
44:25quand même à la proportionnelle.
44:27Après, en effet, Eric a raison.
44:29Qu'est-ce que ça veut dire la proportionnelle ? Si c'est une proportionnelle intégrale
44:31comme en Italie, ça ne veut rien dire.
44:33Généralement en France, on bloque à 5%.
44:35En Italie, c'est 1%.
44:37Vous avez un élu. Ou en Grèce ou dans d'autres pays.
44:39Ils sont revenus en arrière depuis.
44:41Ou vous avez un système à l'espagnol un peu compliqué
44:43par région.
44:45Après, il y a le système régional.
44:47Il y a le système départemental.
44:49Mais qu'est-ce que ça veut dire aujourd'hui ?
44:51Puisqu'on sait qu'il y a aussi une demande de réforme
44:53de la carte électorale en France,
44:55puisqu'on n'est pas revenu dessus,
44:57et que vous avez une surreprésentation
44:59de certains départements par rapport à d'autres,
45:01parce que ça n'a toujours pas évolué
45:03par rapport aux populations.
45:05Là aussi, il y a peut-être quelque chose à faire.
45:07Mais de toute façon, la France est malade
45:09de quelque chose. C'est que les gens
45:11votent trop.
45:13On a beaucoup voté quand même.
45:15On a quand même beaucoup voté.
45:17Trop souvent, pas trop, parce que les Français votent pas trop.
45:19Avec une culture politique
45:21qui n'est peut-être pas
45:23à la hauteur des enjeux
45:25nationaux. Les gens ne savent pas
45:27forcément ce que fait un député.
45:29Ils sont persuadés que c'est un super conseiller
45:31un super conseiller
45:33de département.
45:35Alors pas du tout. Il était élu de la nation.
45:37Il n'est pas du tout élu de son département.
45:39Et puis, quelles sont ses missions ?
45:41Pendant longtemps, il y a des fantasmes
45:43sur ce qu'il gagne, sur ce qu'il fait.
45:45Je me rappelle d'une polémique
45:47quand j'étais assistant parlementaire
45:49qui était sur la réserve parlementaire.
45:51Les gens étaient persuadés que les députés recevaient un camion de la Brinks
45:53avec une mallette de 80 000 euros
45:55qu'on déposait sur leur bureau,
45:57et ils faisaient ce qu'ils voulaient. Alors qu'en vérité, c'est un cauchemar
45:59administratif absolument total.
46:01Donc il y a une culture qui n'est pas là.
46:03Et surtout, les Français
46:05parfois ne sont pas au rendez-vous
46:07des votes.
46:09C'est bien une participation
46:11à 60 ou 65 %.
46:13Mais ça reste quand même
46:15loin de ce qui se passe pour l'élection présidentielle
46:17où, par hasard, les gens voient qu'il y a
46:19quand même un enjeu. Donc il y a la
46:21représentation personnelle de l'enjeu
46:23d'une campagne fait que
46:25ça dépasse.
46:27Peut-être réfléchir à l'obligation de vote
46:29comme en Belgique.
46:31Il y a un travail à refaire sur les circonscriptions
46:33et sur la représentativité.
46:35Un titre d'exemple assez simple.
46:37Moi, avec le nombre de voix que j'ai fait au mois de juillet,
46:39j'arrive quatrième au premier tour.
46:41Je suis élu dans Seine-Saint-Denis
46:43avec exactement le même nombre de voix au premier tour.
46:45Pour montrer,
46:47on vient d'un territoire peu peuplé, mais ça vote.
46:49Il y a beaucoup d'inscrits.
46:51Et pourquoi aussi ? Parce qu'il y a des départements où c'est beaucoup d'étrangers.
46:53C'est aussi le cas de la Seine-Saint-Denis
46:55qui est notée.
46:57Il y a beaucoup de monde, mais c'est énormément d'étrangers.
46:59Donc la représentativité, il y a eu rare dire aussi.
47:01C'est intéressant. J'avais lu cette réflexion
47:03dans le Canard Enchaîné, je crois.
47:05C'est Manuel Valls qui m'avait pointé la première fois la chose.
47:07Il expliquait cette problématique.
47:09Après, il ne faut pas se tromper.
47:11Le problème actuel, c'est qu'on veut faire,
47:13comme disait Pascal Bataille, des coalitions.
47:15Il faut être capable de faire du compromis,
47:17mais toujours sans le rassemblement national.
47:19Et donc on essaie de faire croire qu'une réforme institutionnelle
47:21changerait ça. Ça ne changera rien.
47:23Le vrai problème aujourd'hui...
47:25Ils ont des avantages, le RN, ce que vous disiez tout à l'heure.
47:27Oui, ils le sont.
47:29Mais le vrai problème, c'est que ça sert à quoi de se dire
47:31qu'on va mettre des scrutins pour que les gens puissent apprendre
47:33à travailler ensemble, etc., si de toute façon
47:35le rassemblement national...
47:37Quand on a la fièvre, on ne casse pas le thermomètre,
47:39ça ne nous soigne pas.
47:41C'est un problème de fond. Donc là-dessus,
47:43il peut y avoir des logiques. Certains ont dit,
47:45par exemple, d'interdire la possibilité
47:47de se retirer pour le deuxième tour.
47:49Parce qu'il faut clarifier,
47:51le premier tour, ça peut être d'avoir
47:53justement un scrutin nominal
47:55à seulement un tour. Parce qu'en fait,
47:57c'est d'éviter les combinaisons.
47:59Et ça, on le voit bien, le problème de Barnier
48:01à Matignon, c'est quoi ? C'est qu'on a vu
48:03un Macron qui disait, face au RN,
48:05je suis prêt à bosser avec LFI.
48:07Et d'un coup, une fois que c'est bon, ils ont sauvé leur poste,
48:09puisque les grands gagnants, c'était quand même les députés marcheurs
48:11de cette alliance.
48:13D'un coup, ils mettent Barnier, qui est quand même sous perfusion
48:15du RN. Et c'est ça
48:17qui crée le désaveu chez les Français.
48:19On les trompe en permanence.
48:21Et puis, l'insincérité
48:23d'une partie de la classe politique,
48:25je ne pense pas particulièrement à LR,
48:27pendant des années,
48:29pas du tout, on ne travaillera jamais
48:31avec Macron, ça n'a rien à voir,
48:33nous sommes différents, nous avons des différences.
48:35Et là, ils sont tous, comme à la Sécu,
48:37ils prennent leur ticket pour attendre de rentrer
48:39au gouvernement, puisqu'ils ont
48:41autorisé, lors de leur réunion
48:43il y a quelques jours, le fait de pouvoir
48:45participer au gouvernement. Donc on voit bien
48:47qu'il y a une véritable insincérité.
48:49Puis c'est une insincérité qui date pour
48:51les forces de droite et
48:53les forces de gauche, que l'on appelait le vieux monde,
48:55de toujours faire le contraire
48:57de ce pour quoi ils avaient été élus.
48:59Mon ennemi, c'est la finance, derrière,
49:01l'OM commerie, etc.
49:03Et surtout de ne pas travailler sur le fond des idées, de se contenter
49:05de trois mesurettes pour faire campagne, et derrière...
49:07J'ai quand même l'impression que le plafond vert
49:09dont parle Eric, il est en train de se
49:11fissurer de plus en plus par rapport à Ered.
49:13Alors il y en a peut-être un qui est en train de se recréer
49:15par rapport à LFI, c'est autre chose.
49:17Tant que la gauche sera alliée avec LFI, elle ne reviendra jamais au pouvoir.
49:19Mais je ne suis pas
49:21aussi persuadé que vous, Eric,
49:23que ça ne puisse pas se faire
49:25aujourd'hui, de travailler avec certains élus
49:27du RN,
49:29comme il faudrait aussi
49:31aller travailler avec certains élus de la gauche.
49:33Le front républicain était beaucoup plus violent,
49:35ils n'ont eu aucun poste à l'Assemblée nationale,
49:37et c'est la raison pour laquelle, moi, je pense que
49:39la diabolisation de LFI,
49:41elle est, entre guillemets, intéressante, parce que ça permet
49:43de rééquilibrer, parce que diaboliser
49:45tout le temps le RN, si on veut équilibrer, soit on dédiabolise
49:47le RN, soit on diabolise quelqu'un en face.
49:49Mais dans les faits, ce n'est pas sain de diaboliser
49:51parce que, qui que ce soit,
49:53je suis content qu'il y ait de l'auguë,
49:55parce qu'au moins, on voit la réalité aussi du pays.
49:57On voit la réalité
49:59démographique.
50:01Il y a des choses qu'on cache en permanence.
50:03C'est fini pour aujourd'hui. Très bon week-end à tous.
50:05Dans un instant, c'est Alexis Poulain qui sera là avec vous.
50:07Deux heures d'Alexis Poulain à suivre.
50:13Parlons vrai.

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