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Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue, soyez-les bienvenus sur CNews, il est midi, c'est l'heure de
00:00:05Midi News, info et actualité avec au sommaire aujourd'hui un Premier Ministre, mais pour
00:00:11combien de temps c'est le défi de Michel Barnier qui inaugure une cohabitation d'un
00:00:14nouveau genre et on va aller voir tout de suite des images en direct de Laurent Wauquiez
00:00:22qui sort justement, j'en parlais de Matignon, il vient d'être reçu par Michel Barnier,
00:00:29on l'écoute.
00:00:30Et ce qui compte c'est le programme et ce qu'on peut arriver à faire dans les mois
00:00:34qui viennent pour le pays et pour que la France ne soit pas bloquée.
00:00:37Nos priorités, vous les connaissez, on les a exprimées, c'est d'abord la revalorisation
00:00:43du travail, le pouvoir d'achat par le travail et pas par l'assistanat, la deuxième chose
00:00:50c'est bien entendu les questions de sécurité et d'immigration et évidemment lié à cela
00:00:56la question du fonctionnement des services publics, éducation et santé.
00:01:01Les échanges avec le Premier Ministre ont porté là-dessus, ces discussions elles sont
00:01:07amenées à se poursuivre, pour l'instant rien n'est décidé et c'est en fonction
00:01:12de ce programme que les décisions seront prises.
00:01:14Bruno ?
00:01:15Non, on n'en est pas là, je pense que pour reprendre les propos de Laurent Wauquiez,
00:01:21le choix que nous faisons ce n'est pas le choix de la facilité mais de la responsabilité
00:01:25hors de question, de voir la France s'enfoncer, un pays qui est bloqué, une démocratie empêchée
00:01:31et puis aussi des institutions qui étaient fragilisées, donc ce choix de la responsabilité
00:01:36a consisté à faire en sorte qu'on évite évidemment le pire, le pire pour nous c'était
00:01:41un gouvernement d'extrême-gauche, en tout cas dont l'extrême-gauche était le pivot
00:01:47avec un programme qui aurait appauvri la France, qui aurait déclassé la France, mais ce qui
00:01:53est le plus important maintenant, au-delà du casting, c'est le projet.
00:01:57Qu'est-ce qu'on veut faire pour la France ? Où veut-on emmener la France ? Sur quels
00:02:00capes ? On en a parlé beaucoup avec le Premier ministre, il n'a pas pu donner toutes les
00:02:04réponses, mais on veut vérifier évidemment que le message qu'ont envoyé les Français
00:02:10au premier tour de l'élection présidentielle, parce qu'au deuxième tour, au second tour,
00:02:14le message était un message par défaut, il ne voulait pas que le Rassemblement national
00:02:18gouverne la France, mais le vrai message il s'est exprimé aux élections législatives
00:02:22au premier tour.
00:02:23Et je pense qu'il y a une majorité nationale qui veut, comme Laurent le disait très bien,
00:02:28que le travail soit revalorisé, que le travail paye, que ceux aujourd'hui qui bossent beaucoup
00:02:35souhaitent pouvoir avoir un meilleur pouvoir d'achat et qu'on puisse rétablir de l'ordre
00:02:41dans les comptes.
00:02:42Parce que là, on n'en parle pas beaucoup, mais il y a une épée de Damoclès qui pèse
00:02:46sur la France, avec de possibles attaques sur la dette française, et si demain il
00:02:53y a une crise financière, ce sont les plus fragiles, les plus modestes qui trinqueront.
00:02:57L'ordre dans les comptes, l'ordre dans la rue, moins d'immigration, plus de sécurité,
00:03:02on en a parlé avec le Premier ministre.
00:03:03Qu'est-ce que vous êtes sorti ? Vous vous sentez optimiste ?
00:03:06C'est un Premier ministre totalement libre ?
00:03:08Écoutez, on est heureux, on est heureux que ce soit une personnalité comme celle, évidemment,
00:03:14de Michel Barnier, qui vient de LR, de notre famille politique, et il a tous les atouts
00:03:19pour réussir.
00:03:20Une des premières questions que nous lui avons posées, c'est quel Premier ministre
00:03:25il compte être.
00:03:26Est-ce que ce sera un Premier ministre collaborateur, auquel cas ça pourrait être sans nous, ou
00:03:31est-ce que c'est un Premier ministre de plein exercice, qui respecte l'article 20 de la
00:03:36Constitution, qui dit très précisément que ce n'est pas l'Élysée qui détermine
00:03:40et qui conduit la politique de la nation, mais c'est bien le Premier ministre et le
00:03:45gouvernement ?
00:03:46Notre volonté, elle est simple.
00:03:48Depuis le début, on veut sortir la France du blocage, et on a dit qu'on assumerait
00:03:53nos responsabilités.
00:03:54Mais on ne le fera que sur un programme qui donne la garantie de répondre aux préoccupations
00:03:59des Français, et rien d'autre.
00:04:01Pour l'instant, ce sont des discussions, rien n'est décidé, et c'est uniquement
00:04:05en fonction de ça que la suite pourra continuer à avancer.
00:04:09C'est aussi simple que ça.
00:04:11Pour nous, les questions de travail, les questions de sécurité, les questions d'immigration
00:04:14sont clés dans la réponse qu'on apporte aux Français, et c'est uniquement en fonction
00:04:19de cela qu'on prendra nos décisions.
00:04:20Merci à vous.
00:04:21Vous avez entendu Laurent Wauquiez et Bruno Rotailleau, les chefs de file des députés
00:04:29LR et des sénateurs LR, les deux qui se sont exprimés parce qu'ils ont été reçus par
00:04:34le nouveau Premier ministre qui est issu de leur rang, Michel Barnier, qui a été nommé
00:04:39hier.
00:04:40On les a sentis heureux, soulagés que ce soit quelqu'un de leur rang, justement de
00:04:45la droite des LR qui ait été nommé.
00:04:48On a évité le pire, a même dit Bruno Rotailleau, qui a également listé trois choses.
00:04:55Déjà, on va voir le projet, c'est ce qu'il a dit.
00:04:57Il va falloir rétablir l'ordre, notamment dans les comptes publics, c'est ce qu'a
00:05:00dit Bruno Rotailleau aussi.
00:05:01Et puis, apparemment, ils lui ont posé la question.
00:05:04Laurent Wauquiez et Bruno Rotailleau, quel Premier ministre allez-vous être ? Comment
00:05:10comptez-vous gouverner ? C'est toute une question dont on va débattre d'ailleurs ensemble
00:05:15parce que c'est une cohabitation un peu d'un genre nouveau qu'on inaugure aujourd'hui
00:05:19en France.
00:05:20Mes invités, Gabrielle Cluzel, bonjour, rédactrice en chef de Boulevard Voltaire à vos côtés.
00:05:25Céline Pina, bonjour, soyez la bienvenue, politoriologue et journaliste également,
00:05:30accoseur.
00:05:31Magali Vicente, qui est en communication politique, bonjour, bienvenue à vous.
00:05:36Et Michel Thaube, fondateur du journal L'Opinion Internationale.
00:05:39Bonjour.
00:05:40Alors, puisqu'on vient d'avoir… On va aller les liser dans une seconde puisque
00:05:44Michel Barnier va s'y rendre dans un instant juste avant.
00:05:47On a entendu là, c'était intéressant, que ce soit Laurent Wauquiez ou Bruno Rotailleau
00:05:53soulagés visiblement que ce soit Michel Barnier qui ait été émis là.
00:05:56Mais quand même, on dit voilà, il va falloir qu'on marque notre différence avec le
00:06:01président, avec aussi, bien sûr, ce qui a pu se passer ces derniers mois.
00:06:05Un petit mot de commentaire avant d'aller à l'Elysée.
00:06:07Céline Pina.
00:06:08Quand on vous appelle pour sauver la France, parce que c'est cela qu'on va mettre en
00:06:12scène, il est important que vous ne vous accrochiez pas à un radeau en train de couler.
00:06:16Or, aujourd'hui, le président Macron est dans une très, très mauvaise situation qu'il
00:06:21a lui-même provoqué.
00:06:22Tout l'enjeu pour les LR, c'est à la fois d'exister, d'exercer le pouvoir et
00:06:28de pouvoir le faire.
00:06:29Et ça ne va pas être simple et avec le président et avec la situation politique.
00:06:33Donc, ils ont un peu le cul entre deux chaises.
00:06:36C'est-à-dire qu'ils veulent bien du pouvoir.
00:06:41Ils ne veulent pas se retrouver avec la malédiction dont on pense que Macron va hériter.
00:06:47Autrement dit, quand vous êtes le premier ministre d'un président en perdition,
00:06:52vous pouvez vous retrouver avec la malchance qu'il a à coller à votre dos.
00:06:58Donc, le grand souci de LR, c'est de se dire qu'en 2027 et peut-être avant, peut-être
00:07:04même en 2025, on a une échéance présidentielle qui peut arriver très vite ou à terme.
00:07:09Et ils ne veulent pas gâcher leur chance de présidentielle.
00:07:13D'où un discours un peu contrasté.
00:07:15C'est ce qu'on a senti en tout cas.
00:07:16Magalévi Chante.
00:07:17Oui, on voit bien.
00:07:18Et d'ailleurs, chaque groupe reste un peu campé sur ses positions-là.
00:07:22On sent dans les messages qu'on est prêt à porter cette responsabilité à condition
00:07:29qu'on respecte notre ligne de programme.
00:07:32Mais non, il y a un moment donné, vous allez être chacun, tous obligés de lâcher sur
00:07:36un certain nombre de choses pour pouvoir faire partie de cette coalition ou pas.
00:07:40Et c'est là que la responsabilité va s'engager.
00:07:42C'est-à-dire qu'au moment où Michel Barnier va proposer un certain nombre de postes, c'est
00:07:46qui va avoir le courage politique de s'engager, sur quoi, comment ils vont communiquer dessus
00:07:52parce que Laurent Wauquiez a toujours indiqué qu'il ne participerait à aucune coalition
00:07:56gouvernementale.
00:07:57Ce matin, on a Vincent Jambrin qui a indiqué qu'il serait heureux de pouvoir voir un certain
00:08:02nombre de membres de l'équipe des LR rejoindre le gouvernement.
00:08:06Donc, il va falloir être extrêmement prudent aussi sur les mots qui vont être utilisés,
00:08:10les justifications et les argumentaires au regard des choix et des décisions qui seront
00:08:14prises pour s'engager ou non dans le cadre de ce gouvernement.
00:08:16Magalévi Chante, j'en profite, mais on en parlera.
00:08:19Vous avez été très attentive hier au discours de passation entre Gabriel Attal et Michel
00:08:24Barnier.
00:08:25Il est très révélateur de ce qui va se passer dans les mois qui viennent certainement,
00:08:29mais on en reparlera, c'est très intéressant.
00:08:31Je termine le tour de table sur ce qu'on vient d'entendre et sur Bruno Rotaillot et
00:08:36Laurent Wauquiez à Matignon, à l'issue d'un entretien avec Michel Barnier.
00:08:40Il faut bien comprendre que c'est une divine surprise pour les élèves, car à leur résultat
00:08:45c'était quand même assez inespéré.
00:08:46Mais ça peut être aussi une victoire à l'apyrus, parce que s'ils se retrouvent
00:08:51dans la situation simplement de supplétifs d'Emmanuel Macron, de fait, comme le disait
00:08:55Céline Pinard, ils vont être embarqués tel le radeau de la Mésuse si ça continue dans
00:09:02la même direction.
00:09:03Et puis, il faut voir que c'est un peu le dernier, comment dire, c'est une ultime
00:09:07chance qui est offerte à eux, parce que pèse sur eux une présomption d'insincérité,
00:09:14on les accuse beaucoup à droite, et c'est pour ça que les scores du RN gonflent, on
00:09:19les accuse beaucoup à droite d'avoir beaucoup promis d'être grandiseurs, petit faiseurs.
00:09:24Et donc si là, dans cette opportunité qui s'offre à eux, Michel Barnier ne montre
00:09:30pas qu'il est capable de faire, évidemment ce sera le dernier clou au cercueil.
00:09:34Michel Taubes ?
00:09:36En fait, est-ce que Michel Barnier sera Premier ministre de plein exercice ? Ou est-ce qu'il
00:09:41sera collaborateur d'Emmanuel Macron, comme d'autres premiers ministres ? François Fillon
00:09:47qui a été collaborateur, ou le premier des collaborateurs, pardon, de Nicolas Sarkozy
00:09:52en son temps.
00:09:53C'est un peu ça la question.
00:09:54Il semblerait qu'Emmanuel Macron veuille prendre un peu de hauteur ou de distance.
00:09:58Il y a des indications, notamment à l'Elysée, vous savez, il y a des binômes de conseillers
00:10:02entre l'Elysée et Matignon qui sembleraient ne plus fonctionner désormais, et qu'effectivement,
00:10:09il faut vérifier, parce qu'avec Emmanuel Macron, rien n'est jamais sûr, que Michel Barnier
00:10:14ait, j'imagine, négocié parmi les conditions de son acceptation de Matignon, de pouvoir
00:10:20avoir une grande latitude d'action pour pouvoir, effectivement, conformément d'ailleurs à
00:10:25l'article 20 de la Constitution, qui est certainement un des articles de la Constitution le moins
00:10:29respecté depuis la Ve République, à savoir que c'est le gouvernement et non le président
00:10:34de la République qui détermine et conduit l'apothée de la nation.
00:10:38Et donc, effectivement, si on est dans le respect de cet article, Michel Barnier va
00:10:42avoir une certaine latitude.
00:10:43Et puis, Bruno Retailleau emploie un terme intéressant, il a parlé, juste à l'instant,
00:10:48de majorité nationale.
00:10:49Ce serait quoi une majorité nationale ? Sinon, une forme d'axe plus ou moins passif qui irait
00:10:55de l'aile centrale et droitière de la Macronie jusqu'à une sorte de complaisance passive
00:11:03du Rassemblement national qui permettrait, effectivement, pendant quelques mois, disons
00:11:09jusqu'à décembre, au gouvernement de faire passer au moins le budget de la nation et
00:11:14de faire quelques promesses en contrepartie de cette complaisance de l'ARN.
00:11:18Pour dire les choses autrement, je pense que Marine Le Pen, qui j'imagine va être reçue
00:11:22par Michel Barnier rapidement, reste l'arbitre des élégances parce que si le Rassemblement
00:11:29national décidait de censurer Michel Barnier, en s'alliant, évidemment, avec le pseudo
00:11:36Nouveau Front Populaire, il tomberait aussitôt.
00:11:39Donc, je pense que Michel Barnier a besoin de consolider…
00:11:40On va voir si le RN et LFI poseraient une motion de censure ensemble.
00:11:45Évidemment.
00:11:46Le risque est quand même assez important.
00:11:48Mais c'est vrai que Michel Barnier a certainement, j'imagine, négocié et condition une certaine
00:11:52latitude d'action pour un programme qui sera un programme, je pense, de droite assez classique.
00:11:58On verra.
00:11:59On verra aussi ce qui va en être de son gouvernement, ça, en dira l'on.
00:12:02Mais juste avant, je sais, vous voulez débattre, mais on va partir à l'Elysée puisque Michel
00:12:08Barnier, après avoir reçu Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, il a également reçu
00:12:12Gabriel Attal ce matin.
00:12:13Il est arrivé à l'Elysée, Maxime, où il va être reçu par le président de la République,
00:12:19Emmanuel Macron.
00:12:20Oui, tout à fait, le nouveau Premier ministre qui vient tout juste d'arriver à l'Elysée.
00:12:28C'était il y a à peu près 5 minutes pour cet entretien avec le président de la République,
00:12:32Michel Barnier, qui a consulté à Matignon toute la matinée où il a reçu Gabriel Attal
00:12:37en sa qualité de président du groupe Ensemble pour la République, ainsi que les ténors
00:12:41de sa famille politique, Gérard Larcher, Bruno Retailleau ou encore Laurent Wauquiez,
00:12:46que vous avez pu entendre en direct il y a quelques minutes, en vue donc de former son
00:12:51nouveau gouvernement.
00:12:52Une nouvelle équipe gouvernementale dans laquelle Michel Barnier a bien l'intention de bénéficier
00:12:57d'une large autonomie, tant dans le casting que sur la feuille de route à suivre.
00:13:01C'est ce qu'il compte faire savoir au chef de l'Etat dans cet entretien qui aura des
00:13:06allures de premier rapport de force entre les deux hommes dans cette cohabitation nouvelle.
00:13:12En tout cas, c'est ce à quoi on s'attend du côté de l'Elysée, ce à quoi on s'est
00:13:17résigné.
00:13:18Emmanuel Macron qui a réuni ses troupes hier soir et qui leur a dit de se préparer à
00:13:22une coexistence exigeante.
00:13:24Voilà pour l'atmosphère un peu entre les deux hommes avant leur entretien qui est en
00:13:30train donc de se dérouler.
00:13:32Michel Barnier qui lui, va poursuivre les consultations durant l'après-midi en vue
00:13:37de former son nouveau gouvernement et qui devrait donc notamment recevoir Édouard Philippe
00:13:42et également François Bayrou, on vous tiendra informé de l'évolution de la situation.
00:13:47On retournera vous voir, merci Maxime, et vous êtes avec Mathieu Devez pour les images
00:13:52L'Orientardif du service politique de CNews nous a rejoint.
00:13:55Maxime le disait, il y a un certain rapport de force tout de suite, d'emblée, qui a été
00:13:59instauré entre les deux têtes de l'exécutif, le premier ministre, le nouveau premier ministre
00:14:04donc, et le Président de la République.
00:14:06Quel type de cohabitation on va vers ? Quel type de cohabitation on va ?
00:14:09C'est assez intéressant, hier j'échangeais avec des proches du Président de la République
00:14:13autour de cette future cohabitation et je leur disais, c'était mon sentiment que ça
00:14:19allait plutôt être une collabitation entre des personnes qui cohabitent et qui tentent
00:14:25de collaborer et le choix de l'entourage du Président de la République concernant
00:14:30les quelques éléments de langage qu'on distille comme cela à la presse a été de
00:14:34parler de coexistence, donc en fin de journée, coexistence exigeante, oui, après on peut
00:14:42toujours l'affubler de tel ou tel adjectif, mais voilà, on va plutôt vers une coexistence
00:14:47Pourquoi ? Tout simplement parce que si Emmanuel Macron a choisi Michel Barnier, c'est qu'il
00:14:53souhaite qu'il ne détricote pas tout ce qu'il a pu faire ces sept dernières années,
00:14:58c'est-à-dire qu'il reste sur ce socle qui a été bâti par Emmanuel Macron et différents
00:15:02premiers ministres d'ailleurs, mais qu'il imprime aussi sa marque, qu'il parle à un
00:15:08électorat de droite, c'est aussi pour cela qu'il l'a choisi, lorsque l'on voit le
00:15:13programme qu'on a commencé à égrener hier de Michel Barnier qui s'était présenté
00:15:18à la primaire des Républicains pour potentiellement porter le projet des Républicains en 2022,
00:15:24voilà, il y a certains marqueurs qui pourraient très bien plaire à l'électorat qui a voté
00:15:30pour Marine Le Pen ou ses alliés lors des dernières élections législatives, et ça
00:15:35forcément il faut y penser, il y a 11 millions d'électeurs à qui Emmanuel Macron va devoir
00:15:40parler, ensuite je pense qu'il y aura quelques gages qui seront donnés en direction des
00:15:46socialistes ou de la social-démocratie entre guillemets, parce qu'il va falloir également
00:15:52parler à ces millions d'électeurs qui ont voté pour ces derniers, donc voilà, c'est
00:15:57un profil intéressant, il va falloir que Michel Barnier ne détricote pas tout, c'est
00:16:02pour ça qu'il a été choisi, mais aussi qu'il imprime, d'où ce terme de coexistence
00:16:05qui n'est pas si mal trouvé, même si moi j'aimais bien celui de cohabitation.
00:16:09Coalitation, c'est ça ?
00:16:10Coalabitation, oui.
00:16:11Coalabitation, je ne sais pas si…
00:16:13Beaucoup de néologisme ces derniers temps.
00:16:15Je ne sais pas, il est trop dur à dire, cohabitation, on le retient par Michel Thau.
00:16:20En tout cas, ils ne veulent pas parler de cohabitation, parce que les précédentes
00:16:25expériences de cohabitation ont été quand même désastreuses et bien compliquées,
00:16:30donc moi j'aime bien…
00:16:31Aussi parce qu'il y avait une vraie majorité absolue.
00:16:34En fait, on est dans une logique de survie.
00:16:37Autrement dit, de quoi a besoin Emmanuel Macron ? Il a besoin d'un abcès de fixation,
00:16:41sinon c'est lui l'abcès de fixation.
00:16:43Ah bah oui, le prochain sur l'isle, c'est lui, si ça se passe mal avec Michel Barnier.
00:16:48Voilà, il faut qu'il puisse donner à la foule éventuellement une tête, histoire
00:16:51de sauver la sienne.
00:16:52Donc la base, c'est son besoin de survie.
00:16:55A l'inverse, Michel Barnier n'a peut-être pas devant lui un avenir mirifique, mais il
00:16:59porte l'avenir de son parti.
00:17:01Et de ce fait, lui a un objectif également de durée.
00:17:05Finalement, est-ce que ça vaut la peine de sauver le soldat Macron qui, de toute manière,
00:17:09est périmé à échéance, puisqu'en 2027, il ne pourra plus se représenter ?
00:17:13Pas tant que ça, il n'y a que Macron qui a intérêt à se sauver lui-même.
00:17:16Donc la vraie question, c'est comment les choses vont se structurer autour de Barnier,
00:17:21sachant que personne n'a intérêt à couler avec Emmanuel Macron.
00:17:25Et c'est là où la question de vouloir et de pouvoir va se poser.
00:17:29Il est probable que Barnier puisse faire beaucoup plus de choses qu'on ne le pense.
00:17:34Le seul problème, c'est un socle d'action, c'est une majorité.
00:17:37Et là-dessus, il a le même problème que tous les autres.
00:17:39Oui, donc il ne pourra peut-être pas aller jusqu'au bout de tout ce qu'il veut faire.
00:17:42Ça, c'est bien la question.
00:17:43Non, mais ça, sans doute, est aidé par le président qui n'a pas beaucoup d'autres choix.
00:17:46Médi 17, on fait le point sur l'actualité, le rappel des titres avec Soumaya Labidi.
00:17:50Bonjour Soumaya.
00:17:51Bonjour Clélie, bonjour à tous.
00:17:52Un an après le drame, Poissy a rendu hommage à Nicolas,
00:17:55ce jeune de 15 ans qui s'est suicidé après une année d'harcèlement scolaire.
00:18:00Une cérémonie en présence de Gabriel Attal,
00:18:02qui s'était personnellement impliqué dans le dossier.
00:18:06Le peuple françois a quitté Jakarta, la capitale indonésienne,
00:18:09direction la Papouasie-Nouvelle-Guinée,
00:18:11deuxième étape de son 45e voyage apostolique,
00:18:14et où le Saint-Père restera jusqu'à dimanche.
00:18:17Et puis, bonne nouvelle pour les derniers vacanciers.
00:18:19Bison Futé promet une circulation fluide tout le week-end au niveau national,
00:18:23dans le sens des départs comme dans le sens des retours.
00:18:26Seul bémol, les déplacements en Ile-de-France,
00:18:28qui seront un peu plus compliqués, comme vous pourrez le voir sur ce carton.
00:18:33Merci Soumaya.
00:18:34Tout à l'heure, quelle marge de manœuvre pour Michel Barnier ?
00:18:36On continue d'en parler.
00:18:37Gabrielle Cluzel ?
00:18:39Oui, je trouve qu'on a parlé comme d'une curiosité du fait
00:18:42qu'après le Premier ministre le plus jeune, il y avait le Premier ministre le plus âgé.
00:18:46Mais je crois que ce n'est pas seulement une curiosité.
00:18:48Ça va être aussi un déterminant politique,
00:18:50parce qu'en l'occurrence, c'est un peu son bâton de maréchal,
00:18:53le poste de Premier ministre.
00:18:54Donc, il n'a plus rien à ménager, si j'ose dire.
00:18:57Et puis aussi, c'est quand même le retour du vieux monde.
00:19:02On a l'impression que c'est le nouveau monde.
00:19:03C'est Benjamin Petion, vous savez, le nouveau monde qui a accouché de l'ancien monde.
00:19:07Et ça n'a pas que des défauts.
00:19:09Vous voyez, je vois que les Français saluent la grande classe de Michel Barnier,
00:19:15qui se voit de toutes les manières, si vous voulez,
00:19:19tant sur lui que dans sa façon de s'exprimer.
00:19:22C'est ce qu'il a amené là, son élégance, même vis-à-vis des parties
00:19:25avec lesquelles il n'est pas d'accord.
00:19:27Pourquoi Marine Le Pen ne le censure pas ?
00:19:29Parce qu'elle considère qu'elle a été respectée.
00:19:31Et même sa façon assez ironique de tacler Benjamin Attal était élégante.
00:19:36Gabrielle, là, vous êtes restée sur Benjamin.
00:19:39Benjamin Button, je vous en prie.
00:19:42Oui, le Benjamin Gabriel Attal, exactement.
00:19:45Je trouve tout ça fort intéressant.
00:19:49Mais surtout, comme il a une longue carrière politique, on ne sait pas quelle.
00:19:52Il y a eu plusieurs Michel Barnier.
00:19:55Quelle sera-t-il ?
00:19:56Est-ce qu'il sera le Michel Barnier très européiste,
00:19:59qui a négocié le traité de Barcelone ?
00:20:01Ça ne s'appelait pas forcément à l'électoral plus à droite,
00:20:04ni d'ailleurs à ceux du nouveau Front populaire.
00:20:07Est-ce que ce sera celui qui disait en 2015 qu'il faut accueillir les réfugiés politiques ?
00:20:11Ou est-ce que ce sera celui qui disait en 2021 qu'il faut avoir une politique migratoire drastique ?
00:20:18Tout cela, ça reste un grand point d'interrogation.
00:20:21Je rebondis sur ce que vous disiez sur les différences entre Gabriel Attal et Michel Barnier,
00:20:26qui peuvent sauter aux yeux.
00:20:28On le disait, Magali Évichen, vous avez étudié, vous faites de la communication politique,
00:20:33vous avez étudié en détail les deux discours,
00:20:36qui étaient assez étonnants, finalement, hier.
00:20:38Le discours de Passation.
00:20:39Franchement, après, je ne connais pas vos opinions,
00:20:41mais moi j'ai été très contente d'entendre ces deux discours.
00:20:44Il y en a un d'un point de vue, Gabriel Attal.
00:20:47On ne l'a jamais entendu parler comme ça.
00:20:49Gabriel Attal, et en plus il l'a évoqué, il a énormément parlé de liberté.
00:20:53C'est des petits messages adressés aussi sur sa façon dont il va être,
00:20:57et dans la façon dont il va sans doute exercer son pouvoir à la tête du groupe,
00:21:01au sein de l'Assemblée, et notamment parce qu'il a mentionné au tout début
00:21:04qu'il voulait incarner le changement.
00:21:06Et cette notion de liberté, elle vient aussi dans sa façon de parler.
00:21:10Il a parlé, pour une fois, avec son cœur.
00:21:12C'était très émouvant, parce que, vraiment, quand on a écouté ses mots,
00:21:16notamment, si je reprends et si je les retrouve,
00:21:20quand il dit « ne renoncez jamais à votre désir d'unité,
00:21:24n'oubliez jamais cette part de grandeur, tout est possible,
00:21:28parce que nous sommes la France, et rien ne résiste au peuple français. »
00:21:36En fait, il y a énormément de messages qui ont été passés,
00:21:39et Gabriel Attal, il a touché le cœur des Français.
00:21:42Il a pris longuement la parole.
00:21:46Il a été long, mais il y avait besoin.
00:21:48Il y en a qui ont critiqué le fait qu'on aurait bien aimé avoir son bilan.
00:21:51Mais pas du tout, ce n'était pas le sujet.
00:21:53Et d'ailleurs, Michel Barnier, derrière, a repris le flambeau.
00:21:55Il est resté.
00:21:56C'était d'ailleurs très agréable de voir,
00:21:58parce qu'on aurait pu reprocher à Michel Barnier ce côté,
00:22:01on lui faisait les portraits hier, ce côté un peu froid,
00:22:04ce côté un peu sec.
00:22:06Au final, il a été aussi sur le champ de Gabriel Attal.
00:22:09Il s'est adapté.
00:22:10Il a été sur le champ émotionnel, en parlant de sa maman,
00:22:13des messages qui lui avaient été évoqués.
00:22:15D'ailleurs, au travers de ça, il a parlé du sectarisme.
00:22:17Et donc, il a adressé un petit message à un certain nombre de personnes, de partis.
00:22:21Donc, dans sa posture, il a montré qu'il était très à l'écoute,
00:22:25qu'il était très respectueux.
00:22:26Il l'a aussi mentionné avec des mots.
00:22:28Donc, il y a des messages très précis qui ont été passés.
00:22:31Et un message que j'ai relevé, qui est très important,
00:22:34c'est qu'il a dit qu'est-ce qu'on attend du Premier ministre ?
00:22:36C'est qu'il faut dire la vérité.
00:22:38Bon, quand on a dit ça, il faut dire la vérité.
00:22:40Oui, tous les politiques le disent à un moment ou à un autre.
00:22:43Et je dirai la vérité.
00:22:45On verra.
00:22:46Derrière, voilà.
00:22:47Mais il s'engage.
00:22:48Donc, il y a une notion d'engagement sur la façon
00:22:50dont il va exercer le pouvoir.
00:22:51Il y a aussi un message au travers du gouvernement.
00:22:53C'est-à-dire qu'il a précisé qu'il était,
00:22:57que de ce qu'il gardait de tout son parcours,
00:23:00c'était qu'on pouvait aller prendre des bonnes idées de partout.
00:23:03Et notamment, même de là où on ne le soupçonnait pas.
00:23:05Et que ce n'était pas que le gouvernement qui détenait la science infuse.
00:23:09Donc, voyez, il y a eu plein de petits messages.
00:23:11Je pourrais être beaucoup plus précise.
00:23:13Mais c'était très important.
00:23:14C'était à la fois émouvant.
00:23:15Et à la fois, il y avait énormément de contenu et de messages
00:23:17à l'attention de toutes les personnes.
00:23:18On va essayer ensuite de décrypter ce qui se cache derrière ce terme « vérité ».
00:23:22N'allez pas trop vite.
00:23:23N'allez pas trop vite.
00:23:24Je vous vois venir.
00:23:25Oui, on va voir s'il n'y a pas une rivalité qui va naître aussi
00:23:28entre les deux hommes.
00:23:29Entre Gabriel Attal, qui va reporter Renaissance.
00:23:32Annoncer que je ne porte pas sur la vérité,
00:23:35moi, je l'entends comme quelque chose qui…
00:23:39Voilà, il y a parfois des mesures qui seront difficiles à prendre,
00:23:44qui seront impopulaires, mais qui seront nécessaires pour le pays.
00:23:47Ça s'appelle « préparer le terrain ».
00:23:48Dire la vérité, c'est cela.
00:23:50Et on reviendra aussi sur ce que je disais sur les deux hommes.
00:23:54Gabriel Attal et les deux profils.
00:23:56Gabriel Attal, Michel Barnier, on y reviendra aussi.
00:23:58Là aussi, il y a beaucoup de choses à dire.
00:24:00On parlera également aussi de ce procès qui se tient à Avignon
00:24:04et qui nous marque toutes et tous.
00:24:06A tout de suite, restez bien avec nous sur CNews.
00:24:13Il est midi 30 sur CNews.
00:24:14On commence par le journal de Somaïa Labidi.
00:24:17Après s'être entretenu avec Gabriel Attal
00:24:19et des discussions qui, je cite, se passent très bien avec les forces politiques,
00:24:23le convoi de Michel Barnier est arrivé à l'Elysée aux alentours de midi,
00:24:26comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:24:28Le nouveau Premier ministre s'entretient donc en ce moment même avec Emmanuel Macron.
00:24:33Deux policiers légèrement blessés après le refus d'obtempérer d'un adolescent à Cannes.
00:24:38Le jeune qui a été interpellé hier en début d'après-midi était positif au stupéfiant.
00:24:43Et puis nouvelle manifestation des familles d'otages à Tel Aviv.
00:24:47Une foule dansée compacte a battu le pavé hier soir.
00:24:50Des manifestants qui réclament un accord de cesser le feu et la libération immédiate des otages.
00:24:57Merci beaucoup Somaïa.
00:24:58A tout à l'heure.
00:24:59Avant de parler et de continuer de parler de politique et de Michel Barnier
00:25:02et des défis qui s'offrent à lui,
00:25:04un détour par Avignon où se tient ce procès.
00:25:06Et on ne peut que saluer le courage de Gisèle Pellicot.
00:25:11Gisèle Pellicot, elle était calme, elle était posée.
00:25:13Elle a pris la parole hier au procès, je le rappelle, de son mari et de 50 autres hommes
00:25:18accusés de l'avoir droguée, violée pendant 10 ans.
00:25:22Noémie Schultz du service police-justice de CNews nous a rejoints.
00:25:26Bonjour Noémie.
00:25:27Juste avant, je voudrais vous faire écouter la fille de Gisèle Pellicot.
00:25:31Elle aussi, également courageuse et qui nous touche forcément par les mots qu'elle a eus pour sa mère.
00:25:38Elle fait preuve d'une dignité et d'un courage qui forcent le respect.
00:25:44Je suis très fière d'elle.
00:25:47Et c'est tout ce que je peux vous dire aujourd'hui. Merci.
00:25:51Sa fille et des enfants qui sont très fiers de leur mère
00:25:55qui est passée par des épreuves terribles, qui sont toujours terribles.
00:25:59Caroline Tarrian, la fille de Dominique et Gisèle Pellicot,
00:26:03qui est entendue ce matin par la cour criminelle,
00:26:07qui n'est pas elle-même formellement identifiée comme victime,
00:26:13mais les enquêteurs ont retrouvé des photos d'elle dénudée
00:26:20ou en tout cas en train de dormir dans l'ordinateur de son père.
00:26:25Elle est convaincue qu'elle ne dort pas et qu'elle-même a été droguée.
00:26:28Mais il n'y a pas de preuves tangibles du fait qu'elle ait pu être abusée,
00:26:32violée par son père ou d'autres personnes.
00:26:35A la différence de sa mère, on le rappelle, Gisèle Pellicot.
00:26:38Puisque son mari a tout filmé et que c'est comme ça qu'on a découvert
00:26:42ce qui lui était arrivé, c'est quand des policiers ont fouillé
00:26:46dans le téléphone et l'ordinateur de Dominique Pellicot
00:26:49qui avait été interpellée après avoir filmé sous les jupes de clientes
00:26:52dans un supermarché.
00:26:54Des policiers qui, intrigués par le profil, le comportement de cet homme,
00:26:57ont poussé les investigations et ont découvert que depuis 9 ans,
00:27:00il droguait son épouse, la violait et la faisait violer par d'autres hommes.
00:27:05Elle a raconté hier comment elle l'a su, comment ces policiers
00:27:08l'avaient petit à petit amenée à voir ces terribles images.
00:27:15On imagine que ça a été douloureux, qu'il y avait énormément d'émotions.
00:27:18Elle prend la parole, elle raconte d'une manière extrêmement digne,
00:27:24extrêmement posée. Il y a de la colère, bien sûr, mais pas seulement.
00:27:30Il y a aussi sans doute un désir de se reconstruire et de tourner cette page.
00:27:34Oui, ce que disent les confrères et les consoeurs qui assistent à ce procès
00:27:38et qui sont dans la salle d'audience, c'est qu'elle force l'admiration.
00:27:42Elle est extrêmement courageuse, extrêmement digne, si tant est
00:27:47qu'on puisse dire d'une victime qu'elle est digne ou pas digne.
00:27:50Elle est là, elle se tient, elle parle quand même devant 50 hommes
00:27:54qui l'ont abusée d'elle. Vous savez, quand vous témoignez,
00:27:58vous avez la cour criminelle, la cour qui est devant vous.
00:28:01Ils sont soit sur le côté, soit dans son dos, mais il y a tous ces regards
00:28:04posés sur elle. D'ailleurs, elle a refusé le huis clos, peut-être aussi
00:28:08pour ne pas être seule dans l'enceinte judiciaire avec ses hommes
00:28:12et pour ouvrir la parole au monde extérieur. Elle a effectivement raconté
00:28:16cette vie, ces 50 ans de vie commune qui s'effondrent un beau jour
00:28:20de novembre 2020, quand elle est appelée par des policiers,
00:28:23convoquée au commissariat. Son mari lui a dit quelque temps auparavant
00:28:26qu'il avait fait une bêtise. C'est comme ça qu'il qualifie le fait
00:28:29d'avoir été interpellée en train de filmer sous les jupes de femmes.
00:28:34Elle pense que c'est pour ça qu'elle est convoquée. Elle ne sait pas
00:28:37que ce jour-là est le dernier jour de la vie telle qu'elle la vivait
00:28:41à ce moment-là. Elle va se voir sur des vidéos. Elle ne comprend pas
00:28:45d'abord que c'est elle. C'est toute sa vie qui s'effondre.
00:28:48Elle raconte le coup de fil qu'elle passe à ses enfants, à Caroline Darrian.
00:28:51Elle se souvient du hurlement de bête que sa fille a poussé.
00:28:55Ce matin, Caroline Darrian elle-même est venue raconter.
00:28:58Ce grand-père très aimant a dit qu'il ne verrait plus jamais son grand-père.
00:29:07Les trois enfants ont coupé complètement la communication avec leur père.
00:29:13Gisèle Pellicot parle de lui en disant que M. Pellicot a raconté
00:29:18les années de souffrance physique puisqu'elle avait des douleurs
00:29:22gynécologiques très importantes. Son mari l'accompagnait chez le médecin.
00:29:28Elle a passé des IRM, des scanners. Elle a vu des neurologues.
00:29:31On n'est pas allé chercher la présence de drogue dans son sang
00:29:35parce qu'on ne pouvait pas imaginer cela. Mais c'est une femme,
00:29:39vous dites, peut-être se reconstruire. Il y a aussi un risque important
00:29:44de décompensation après un procès comme celui-là.
00:29:47Elle a dit, vous me voyez forte, vous me voyez tenir debout à la barre,
00:29:51mais je le fais pour témoigner pour les autres femmes aussi.
00:29:55J'allais y venir. C'est pour ça aussi qu'elle n'a pas voulu,
00:29:58qu'elle a refusé le huis clos. C'est aussi pour dire, les autres femmes
00:30:02qui sont droguées peut-être, qui sont victimes de viols,
00:30:06voilà mon procès, voilà ce que mon histoire dit,
00:30:09et voilà en quoi j'espère sans doute faire bouger les choses pour les femmes.
00:30:13Oui, parce que peut-être que si elle avait été au courant
00:30:16que de telles pratiques existaient, elle aurait été alertée par,
00:30:19encore une fois, ces douleurs inexpliquées, ces absences, ces trous de mémoire,
00:30:22cette fatigue chronique. Elle raconte ce jour où son mari lui sert
00:30:26un verre de bière, une bière blanche. La bière est verte.
00:30:29Elle lui dit, c'est bizarre, il faut la rapporter au supermarché.
00:30:33C'était parce qu'il mettait dedans des médicaments, du Temesta,
00:30:36pour la droguer. Donc oui, c'est une manière de dire aux femmes,
00:30:39attention, ça peut aussi vous concerner. Ce procès, c'est aussi rendre,
00:30:43faire connaître la soumission chimique, le fait, encore une fois,
00:30:47pour arriver à ses fins, pour pouvoir abuser d'une femme,
00:30:50de la droguer.
00:30:53Je voulais souligner pour trouver quelque chose de positif dans cette affaire,
00:30:59c'est quand même le travail des policiers, qui ont été extrêmement précieux.
00:31:05Parce que s'ils avaient, il s'était dit simplement, ce type-là,
00:31:09il est un peu détraqué, mais s'il n'était pas allé voir plus loin,
00:31:14tout cela n'aurait évidemment pas été découvert.
00:31:17Et on voit aussi qu'il y a un grand travail psychologique chez les policiers,
00:31:20il faut des qualités humaines, parce qu'ils ont dû aider cette femme
00:31:26à comprendre la situation. Moi, au-delà du personnage principal,
00:31:30du mari, je suis stupéfaite, je vois la noirceur de l'âme humaine,
00:31:37stupéfaite que tant de bonshommes se soient allés et répondus
00:31:43aux sollicitations de cette personne. Et le culot de dire, en plus,
00:31:47pour beaucoup ils n'assument pas, j'ai bien compris,
00:31:49moi je n'ai pas aussi bien suivi que vous, mais beaucoup disent,
00:31:52je ne savais pas qu'elle n'était pas consentante,
00:31:55ils prennent la cour et la victime, me semble-t-il, pour des abrutis.
00:32:01Et c'est vrai que c'est assez terrible de se dire que pas l'un d'entre eux
00:32:04ne s'est dit qu'il y a quand même un problème.
00:32:07Et je pense aussi aux enfants de ces gens-là, sans doute des familles aussi.
00:32:11Quelle révélation !
00:32:13Et d'ailleurs hier Gisèle Pellicot disait, est-ce qu'il y a des hommes aussi
00:32:17qui, certains hommes parfois, sont arrivés, l'ont découverte inconsciente,
00:32:21encore une fois elle n'était pas endormie, elle était totalement inconsciente
00:32:23sur le lit et certains sont repartis.
00:32:25Mais il n'y en a pas un qui est allé à la police.
00:32:27Exactement, il n'y en a pas un seul qui s'est dit, même un coup de fil anonyme,
00:32:31qui aurait pu me sauver la vie.
00:32:33Et elle a aussi rendu hommage aux policiers en disant,
00:32:35notamment celui qui a décidé de pousser les investigations,
00:32:38il m'a sauvé la vie parce que Gisèle Pellicot souffrait de problèmes physiques
00:32:42et que peut-être qu'elle aurait fini par en mourir.
00:32:45Les doses qui lui étaient administrées étaient absolument énormes.
00:32:48Et avaient des conséquences sur elle et sur sa journée,
00:32:50sur la manière dont elle vivait.
00:32:52Elle avait peur d'être atteinte d'une maladie grave,
00:32:54elle ne pensait pas du tout à ça.
00:32:56Oui, bien sûr, Michel Taubes.
00:32:58C'est terrible, c'est vraiment terrible et c'est difficile d'en parler
00:33:03parce que 51 prévenus, c'est considérable.
00:33:07Dans les médias, certains font un peu le procès de la soumission chimique,
00:33:11c'est-à-dire le mode opératoire par lequel on va agresser
00:33:15et commettre un crime sur une personne.
00:33:18Mais ce n'est pas que le procès de la soumission chimique.
00:33:21Il faut aussi dire que surtout quand il y a autant de personnes incriminées,
00:33:24c'est aussi le procès, je trouve, de ces hommes
00:33:28qui, je le crains pendant des siècles et des siècles,
00:33:31ont aussi considéré les femmes comme des objets sexuels.
00:33:34Parce que pour qu'un homme ose violer une femme
00:33:38qui évidemment n'est pas consentante puisqu'elle est sous l'emprise de drogue
00:33:42et donc j'imagine qu'elle subissait cette situation,
00:33:46c'est que vraiment, ils doivent...
00:33:48C'est extrêmement grave, je ne sais même pas si c'est des malades
00:33:51ou comment on peut le formuler, ils sont responsables de leurs actes,
00:33:54donc ne disons surtout pas qu'ils ne sont que des malades
00:33:56parce que sinon on pourrait croire qu'il y a une irresponsabilité.
00:33:59Non, c'est aussi pour moi, je trouve, le procès de toute cette longue période
00:34:04où des hommes pouvaient considérer des bons bourgeois,
00:34:08des personnes installées dans la société,
00:34:10considérer qu'ils peuvent se permettre de violer une femme
00:34:13qui est complètement passive parce qu'elle est sous l'emprise de drogue
00:34:16et ça c'est quand même quelque chose qui, heureusement,
00:34:19par la parole publique, par la parole des femmes,
00:34:21par le travail d'enquête des policiers,
00:34:23aujourd'hui sort et est considéré enfin comme totalement inacceptable.
00:34:26C'est vrai, je retiens, le nombre est aussi impressionnant.
00:34:30Et c'est vrai que sur la cinquantaine, les cinquantaines accusées,
00:34:33ils ont tous eu l'occasion, au deuxième jour,
00:34:35de dire quelle était leur position sur les faits qui leur étaient reprochés
00:34:38et 14 seulement ont reconnu les faits,
00:34:40donc les faits de viol, 35 autres à peu près, ont reconnu.
00:34:44Alors la matérialité des faits, elle ne fait pas de doute,
00:34:46ils ont été filmés, donc ils ont reconnu le rapport sexuel,
00:34:48mais ils disent qu'ils n'ont jamais eu l'intention de la violer
00:34:51et qu'ils étaient convaincus qu'elle était d'accord
00:34:54parce que son mari leur avait dit qu'elle était d'accord.
00:34:57Mais ça révèle quelque chose, encore une fois.
00:34:59D'abord, donc des hommes qui ne s'interrogent pas sur,
00:35:02enfin à aucun moment ils ne se sont dit
00:35:04je dois recueillir le consentement de cette femme.
00:35:06Ils avaient devant une femme qui était inerte.
00:35:09Elle était presque comme morte,
00:35:12elle respirait, mais sinon c'était un corps totalement inerte
00:35:14qui accessoirement quand même avait accepté un certain nombre de consignes,
00:35:18se garer loin de la maison pour ne pas se faire repérer par les voisins,
00:35:21se déshabiller dans la cuisine, se réchauffer les mains.
00:35:23Se laver les mains à l'eau chaude.
00:35:24Donc quand même, il y a quelque chose de l'ordre de la transgression,
00:35:27mais pour qui effectivement la question du consentement de cette femme
00:35:30n'était pas un sujet.
00:35:32Et ça, c'est vraiment quelque chose d'essentiel dans cette affaire.
00:35:36Effectivement, ils n'étaient pas face à une femme qui a dit non,
00:35:38pas face à une femme qui s'est débattue,
00:35:40mais une femme qui n'était pas en état de dire si elle consentait ou pas
00:35:43et ça ne leur a pas posé de problème.
00:35:45Mais je pense que ça dit aussi le regard que certaines personnes portent sur la justice.
00:35:50Autrement dit, comme parfois entre la justice et la sanction,
00:35:53on a du mal à faire le lien,
00:35:55vous avez des gens qui estiment qu'on peut mentir
00:35:58parce qu'il n'y a aucune crédibilité.
00:36:00Ces hommes savent très bien ce qu'ils ont fait.
00:36:03Ils prennent effectivement la cour pour des imbéciles,
00:36:06mais ils ont le sentiment qu'il y a peut-être une carte à jouer
00:36:09en prenant les gens pour des abrutis.
00:36:11Et ça, c'est insupportable parce que ça montre à quel point
00:36:14ils sont dans le déni de leur acte.
00:36:16Mais derrière, il y a aussi quelque chose.
00:36:18Moi, je pense à cette femme.
00:36:20Vous savez souvent quand vous êtes face à un coup du sort,
00:36:22quand l'extérieur vous malmène,
00:36:24qu'est-ce qui donne du sens à votre existence ?
00:36:26C'est souvent votre entourage, vos proches, votre famille,
00:36:29le fait que vous avez le sentiment d'avoir malgré tout construit quelque chose.
00:36:33Là, cette femme, elle subit la trahison,
00:36:36l'une des pires trahisons qui soit possible.
00:36:38Et surtout, une trahison qui est très longue dans la durée.
00:36:41Donc, il amène aussi à s'interroger.
00:36:43C'est toute sa vie.
00:36:45En se disant comment est-ce que j'ai fait pour ne rien voir.
00:36:48Et en fait, elle va à un moment donné retourner contre elle-même
00:36:51un certain nombre d'accusations
00:36:53parce que la situation est juste atroce.
00:36:56Et on se demande comment est-ce qu'on peut aider des gens qui ont subi ça.
00:37:00Comment est-ce qu'on peut aider sa fille ?
00:37:02Comment est-ce qu'on peut aider ses petits-enfants ?
00:37:04Ses autres enfants.
00:37:05Derrière, ces traumatismes vont être très très longs.
00:37:08Et ces gens qui ont été victimes ne méritent pas en plus,
00:37:12j'allais dire, cette seconde condamnation
00:37:15qui est le fait de devoir gérer des traumas extrêmement lourds,
00:37:17des traumas familiaux extrêmement lourds.
00:37:19Mais vous dites, ils sont en train de mentir à la cour.
00:37:23Je pense que certains ont vraiment le...
00:37:26Quand ils disent j'ai pas violé parce qu'ils pensaient
00:37:29qu'effectivement il y avait l'accord par la voix du mari,
00:37:32c'est comme quand des hommes violent une femme
00:37:36mais la femme est en état de sidération,
00:37:38donc elle ne dit rien, elle ne se débat pas,
00:37:40elle n'est pas capable de formuler le fait
00:37:42qu'elle ne consent pas à ce rapport sexuel,
00:37:44donc elle n'a rien dit.
00:37:45Vous avez des hommes qui vous disent après coup,
00:37:47je ne pouvais pas savoir qu'elle ne voulait pas,
00:37:48elle n'a rien dit.
00:37:49C'est pour ça que je...
00:37:50Vous avez raison.
00:37:51C'est un état d'esprit qui consiste à ne pas se poser la question
00:37:54de savoir si la personne en face de vous
00:37:56consent à avoir ce rapport sexuel.
00:37:58On n'est pas obligés d'accepter ce discours
00:38:02et qu'on peut vraiment mettre ces hommes devant leur dégueulasserie.
00:38:05D'ailleurs, lors du procès, ils vont être confrontés à ça.
00:38:09Un dernier mot, Michel Thau.
00:38:11C'est pour ça que je pense que ce genre de procès
00:38:15doit aider à prendre conscience qu'encore une fois,
00:38:18les femmes ne sont pas des objets sexuels
00:38:22et que surtout la notion du consentement
00:38:24est absolument capitale.
00:38:26Certains manifestement, d'après ce que j'ai lu
00:38:28dans les articles de presse qui sortent,
00:38:30n'en ont pas conscience.
00:38:31Ils ne sont pas conscients de ça.
00:38:33C'est ça aussi qui se joue depuis quelques années.
00:38:35On parle souvent de Me Too, etc.,
00:38:37qui a pu donner certains excès sur les enjeux
00:38:39de présomption d'innocents, etc.
00:38:41Mais il y a aussi quelque chose de très positif,
00:38:43c'est qu'il y a une parole qui se libère
00:38:45et qu'il y a enfin la possibilité de rétablir un équilibre
00:38:48qui correspond évidemment au plein et entier respect des femmes
00:38:52qui est qu'effectivement, sans consentement,
00:38:54il ne peut pas y avoir, on parle de relations sexuelles,
00:38:57mais ne serait-ce que des attouchements,
00:39:00le fait de les toucher, de les harceler, etc.
00:39:02Et c'est ça aussi qui se joue en ce moment
00:39:04et encore une fois, moi j'espère,
00:39:06on dit souvent ici sur ce plateau abonnécient
00:39:08qu'on espère que la justice sera ferme
00:39:11face à des faits de criminalité multiples et variés.
00:39:14J'espère que dans ce procès, la justice sera très ferme.
00:39:17On suit ce procès en tout cas.
00:39:18Il y a juste un arrière fond mental
00:39:20qui est de dire que si on estime que le mari
00:39:22donne l'autorisation, ça vaut accord de la femme.
00:39:25On est aussi dans des représentations
00:39:27dans lesquelles la femme n'est pas légale de l'homme,
00:39:29dans lesquelles elle reste appropriée du mari.
00:39:32Et donc l'autorisation du mari vaut l'autorisation de la femme.
00:39:36Ça, ça parle quand même aussi d'un vieux fond patriarcal
00:39:40qui est très difficile de combattre et d'éliminer.
00:39:43Et c'est pour ça qu'on parle longuement de ce procès,
00:39:46qu'on le suit notamment à CNews
00:39:48parce qu'il est important justement de le voir.
00:39:50Merci beaucoup Noémie Schultz.
00:39:51Il est midi 45, le rappel des titres.
00:39:53Sommeil à l'abidi bien sûr.
00:39:55La une de l'actualité, c'est une nomination
00:39:57qui ne fait pas l'unanimité.
00:39:59Selon notre sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD,
00:40:02seuls 42% des sondés disent faire confiance à Michel Barnier
00:40:06contre 57% de non, soit près de 6 personnes interrogées sur 10.
00:40:1152 heures après les attentats des Jeux de Munich,
00:40:13le CRIF a organisé une cérémonie de commémoration
00:40:16hier soir à Paris.
00:40:18L'AM des Juifs ne connaît pas de trêve olympique.
00:40:20Déclaration de Jonathan Arfi, le président du Conseil,
00:40:23en référence à la montée de l'antisémitisme
00:40:26depuis le 7 octobre dernier.
00:40:28Et puis c'est un rapprochement qui inquiète.
00:40:31Donald Trump veut charger Elon Musk d'un audit du gouvernement
00:40:34pour le réformer en profondeur.
00:40:36Je suis impatient de servir l'Amérique,
00:40:39répond le milliardaire sur son réseau social X.
00:40:42On ne va pas parler de la politique américaine,
00:40:44on en parlera une autre fois.
00:40:46On va parler de la politique française.
00:40:48Michel Barnier, le nouveau Premier ministre,
00:40:50est donc reçu en ce moment même à l'Elysée.
00:40:53Est-ce qu'on a quelques informations
00:40:55sur le futur gouvernement ?
00:40:56C'est maintenant que ça se joue.
00:40:57Non, vraiment aucune.
00:40:59Je vais être assez clair.
00:41:02Bien évidemment, il y a des noms qui circulent,
00:41:06mais les personnalités avec lesquelles on peut échanger,
00:41:09avec lesquelles j'échange, je reste très prudent.
00:41:11Tout simplement parce qu'ils ont commencé à comprendre
00:41:14depuis le temps la psychologie du Président de la République,
00:41:17qui compte tenu de la coexistence entre lui et Michel Barnier,
00:41:22aura son mot à dire sur le prochain gouvernement.
00:41:24Et on sait très bien comment cela se passe.
00:41:27Plus un nom est cité dans la presse,
00:41:29moins il a de chances d'être choisi, in fine.
00:41:33Ça s'est vu d'ailleurs avec ce qui s'est passé
00:41:35autour de la nomination de Michel Barnier,
00:41:37où la semaine dernière on parlait de Bernard Cazeneuve,
00:41:39de Thierry Baudet, de Xavier Bertrand.
00:41:41Finalement, c'est Michel Barnier.
00:41:43Il y a des échanges.
00:41:45Il en a été question ce matin.
00:41:47D'ailleurs, on a pu entendre Laurent Wauquiez,
00:41:49Bruno Rontailleau et Gérard Larcher
00:41:51qui sont sortis d'un entretien avec Michel Barnier,
00:41:54à la suite d'ailleurs d'un entretien
00:41:56entre l'ancien Premier ministre Gabriel Attal et ce dernier.
00:42:00Et les Républicains ont dit
00:42:02« Voilà, Michel Barnier, très bien.
00:42:04Vous êtes issu des Républicains, très bien.
00:42:06Mais est-ce que vous allez assumer une forme de cohabitation ?
00:42:11Est-ce que vous allez porter un projet différent
00:42:14de celui d'Emmanuel Macron, sans forcément tout détricoter ? »
00:42:17Est-ce que vous êtes vraiment là pour changer le « cap »
00:42:25vers lequel on se dirige pour le pays,
00:42:28en donnant un sacré coup de barre à droite ?
00:42:30Ou non ?
00:42:31Ou est-ce que vous êtes un collaborateur d'Emmanuel Macron
00:42:33qui va légèrement durcir sa politique, mais pas plus ?
00:42:36Les uns et les autres cherchent « à avoir des gages ».
00:42:39Donc il y a un jeu politique qui est en train de débuter en coulisses.
00:42:43Et bien évidemment, ce qui est sûr,
00:42:45c'est qu'il y aura des membres des Républicains,
00:42:47il y aura des proches de Michel Barnier,
00:42:49mais il y aura également des proches du Président de la République,
00:42:52potentiellement d'anciens ministres.
00:42:54Et d'ailleurs, ces derniers ne s'en cachent pas.
00:42:56Tout l'été, ils ont été un certain nombre.
00:42:58Et d'ailleurs, principalement des ministres issus de l'élite droite,
00:43:01comme Sébastien Lecornu, Gérald Darmanin, Rachida Dati, Catherine Vautrin,
00:43:06à dire, voilà, en fonction du Premier ministre qui sera nommé,
00:43:10nous, on est disposés à rester dans le gouvernement,
00:43:13dans un futur gouvernement, pas forcément au même poste.
00:43:16Mais vous avez compris qu'il y aura des ministres
00:43:19dont on a pu avoir connaissance ces derniers mois qui resteront.
00:43:23Magali Vichon.
00:43:24Tout le monde est d'accord pour dire qu'on traverse une crise politique grave.
00:43:29Et d'ailleurs, Michel Barnier l'a indiqué hier.
00:43:31Il a vraiment employé le mot « grave ».
00:43:34Maintenant, tout l'enjeu pour chacun, ça va être de prendre la mesure
00:43:39de cette gravité et de cette responsabilité.
00:43:41Parce que chacun, encore, appelle à la responsabilité.
00:43:44Et beaucoup reportent cette responsabilité sur le chef de l'État ou sur le Premier ministre.
00:43:48Mais en fait, ils portent tous cette responsabilité.
00:43:50Quand on traverse une crise, je le rappelais hier justement,
00:43:54suite à une prise de parole de Marine Tendelier,
00:43:56quand on traverse une crise, on a deux options.
00:43:58Soit on se positionne comme victime et on continue de couler.
00:44:01Soit on est acteur de la transformation.
00:44:03Et aujourd'hui, ce qu'ont appelé les Français au travers de leur vote,
00:44:06c'est que l'exercice du pouvoir politique français se transforme.
00:44:09Ils ont besoin de changements à la fois sur la forme,
00:44:12donc les noms, les incarnations du pouvoir, mais sur le fond.
00:44:15Donc est-ce qu'ils seront en responsabilité ?
00:44:17Est-ce qu'ils auront le courage politique d'exister, de se transformer
00:44:21pour éviter justement à la France de rester dans ce chaos
00:44:24et de nous laisser entrevoir que potentiellement le jeu sera fait l'année prochaine
00:44:29suite à une nouvelle dissolution
00:44:30ou si le chef de l'État décide de démissionner ?
00:44:33Tout ça, en fait, c'est stop, les Français.
00:44:35Eux, ce qu'ils veulent, c'est que la France puisse avancer,
00:44:37qu'il y ait des réformes engageantes qui soient prises rapidement.
00:44:40Et donc maintenant, ce qu'on demande aux parlementaires,
00:44:42c'est de prendre cette responsabilité aussi.
00:44:44Gabrielle Cluzel ?
00:44:45Ce qui va être très déterminant, c'est de voir quel ministre,
00:44:48dans les postes évidemment régaliens, le ministre de l'Intérieur, de la Justice…
00:44:54Ça va donner une indication.
00:44:55Des armées.
00:44:56Exactement, des armées, puis aussi l'éducation.
00:44:58Alors moi, j'entends beaucoup dire que certains ministres vont rester.
00:45:02Mais si c'est la phrase du guépard, il faut que tout change pour qu'il n'y ait rien de change,
00:45:05ça ne va pas coller.
00:45:06Et l'autre risque, je pense, l'autre écueil,
00:45:09parce que c'est un peu ce qui s'est passé avec la droite depuis des dizaines d'années,
00:45:12c'est de donner des gages à la gauche.
00:45:14Comme la gauche va crier très fort, parce qu'à mon avis, on n'en est qu'au début,
00:45:16elle va crier très fort dans la rue, elle va crier très fort dans l'hémicycle.
00:45:19Et comme il y a quand même un magistère de gauche qui reste très fort,
00:45:22Michel Barnier va se dire « Ah, il faut que je donne des gages ».
00:45:25Donc il va faire rentrer des personnalités de gauche,
00:45:28malgré plus qu'Éric Dupond-Moretti reste garde des Sceaux, ce que je ne crois pas.
00:45:31Mais nous sommes dans un monde où tout est possible.
00:45:34Et c'est vrai que là, ce qu'on peut dire dans la désignation de Michel Barnier,
00:45:41c'est qu'il y a une forme de justice immanente.
00:45:43Souvenons-vous de l'origine de ces législatives,
00:45:45c'était les européennes qui avaient donné quand même un grand signal de droite.
00:45:48Et bien là, c'est Michel Barnier.
00:45:50Mais si, de fait, il ne fait pas de politique à droite, on ne voit pas trop l'intérêt.
00:45:53Allez, on continue d'en parler et d'en débattre.
00:45:55On parlera également aussi de ce refus d'obtempérer.
00:45:58Encore un hier, on a évité le drame de justesse,
00:46:01cette fois-ci avec un conducteur qui avait 15 ans,
00:46:03qui était au volant et qui a blessé deux policiers.
00:46:06A tout de suite sur CNews.
00:46:12Il est 13h et c'est midi news.
00:46:14Au sommaire aujourd'hui, un drame évité de justesse hier,
00:46:17lors d'un refus d'obtempérer.
00:46:19Un nouveau refus d'obtempérer d'un conducteur de 15 ans,
00:46:22tout près du lieu où un gendarme a été tué la semaine dernière à Mougins.
00:46:26Deux policiers, cette fois, ont été légèrement blessés.
00:46:29Au sommaire également, un Premier ministre.
00:46:31Oui, mais pour combien de temps ?
00:46:33C'est le défi de Michel Barnier qui inaugure une cohabitation d'un nouveau genre.
00:46:37On en débattra.
00:46:38Enfin, la lutte de l'Etat contre l'islam radical et les prêcheurs de haine,
00:46:42alors que le Conseil d'Etat examine aujourd'hui le recours du président de la mosquée de Pessac
00:46:46contre son expulsion.
00:46:48Avant de débattre, on fait le point sur l'actualité.
00:46:50Le journal de Somaïa Labidi.
00:46:52On commence avec l'image de cette mi-journée,
00:46:55après s'être entretenue avec Gabriel Attal
00:46:57et des discussions qui, je cite, se passent très bien avec les forces politiques.
00:47:01Le convoi de Michel Barnier est arrivé à l'Elysée aux alentours de midi,
00:47:04comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:47:06Le nouveau Premier ministre s'entretient donc en ce moment même avec le chef de l'Etat.
00:47:11Et justement, quelle confiance accordez-vous à ce nouveau Premier ministre ?
00:47:16Nous avons posé la question à un panel de 110 Français.
00:47:19Un sondage CSA pour ces news européens et le JDD décortiqué par Dounia Tengour.
00:47:25Selon un sondage CSA, pour ces news européens et le journal du dimanche,
00:47:29il serait seulement 42% des Français à faire confiance au nouveau Premier ministre Michel Barnier
00:47:35contre 57%, une cote de popularité plus basse que celle de ses prédécesseurs.
00:47:40Si Gabriel Attal obtenait 48% de vote de confiance,
00:47:43Elisabeth Borne, elle, réussissait à convaincre 53% des Français.
00:47:47Selon les sensibilités politiques des sondés, les avis divergent.
00:47:51Sans surprise, la gauche fait preuve de méfiance vis-à-vis de l'ex-commissaire européen.
00:47:55Ils sont 70% à ne pas lui faire confiance.
00:47:58Même constat du côté de la droite conservatrice.
00:48:01Autre fait notable, parmi les soutiens de la majorité présidentielle,
00:48:05ils sont 81% à accorder leur confiance à Michel Barnier
00:48:09contre seulement 77% parmi les Républicains, son propre camp.
00:48:13La confiance des Français envers le nouveau Premier ministre est plus importante
00:48:17chez les 65 ans et plus que chez les 18-24 ans.
00:48:22Et puis les Républicains se disent plutôt satisfaits après leur entretien avec Michel Barnier,
00:48:27Laurent Wauquiez, l'homme qui, je le cite, n'est pas sous influence de la France insoumise.
00:48:34Pour nous aujourd'hui, incontestablement, on a contribué,
00:48:37on a aidé à ce que la situation soit débloquée et c'est un motif de satisfaction.
00:48:41La France a un Premier ministre, c'était important.
00:48:45On a un Premier ministre qui n'est pas sous l'influence de la France insoumise,
00:48:49ce qui était pour nous fondamental.
00:48:52Et nous sommes convaincus que la personnalité de Michel Barnier
00:48:55a les atouts qui peuvent permettre de réunir les conditions de réussir.
00:48:59Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité à 13h, Clélie.
00:49:02Merci Somaya, on se voit tout à l'heure.
00:49:05Retour de la table de Midi News.
00:49:07Michel Thaube, Magali Vissante, Gabrielle Cluzel, Céline Pina et Florian Tardif du service politique de CNews.
00:49:13On va parler évidemment de Michel Barnier, des conséquences des jours qui vont venir,
00:49:17de ses défis et priorités.
00:49:19Juste avant, on a beaucoup parlé, longuement parlé même, et à juste titre,
00:49:22il y a dix jours de ce gendarme, Éric Comines, qui a été fauché lors d'un refus d'obtempérer.
00:49:26Il y en a eu un autre hier, à Mougins, à peu près tout près de l'endroit
00:49:31où a eu lieu le décès d'Éric Comines.
00:49:34Là, cette fois-ci, c'est un conducteur âgé de 15 ans qui était au volant.
00:49:38Avant d'en parler, on voit le sujet d'Audrey Bertheau.
00:49:44Dix jours après le drame qui a coûté la vie à Éric Comines,
00:49:47un nouveau refus d'obtempérer a eu lieu dans le même secteur.
00:49:51Un mineur de 15 ans a refusé de s'arrêter à un contrôle routier.
00:49:55Celui-ci ne portait pas de ceinture de sécurité.
00:49:58Il a tenté par deux fois de se soustraire à la police.
00:50:01Un ras-le-bol, selon ce policier.
00:50:04Mineur et positif ou supérieur.
00:50:07Là, on a une complète et ça commence à susciter un sentiment de colère chez nous
00:50:13parce qu'on a l'impression que rien n'est fait.
00:50:16Malgré notre demande chez Alliance de choc d'autorité, rien n'est fait et ça continue.
00:50:21L'un des deux agents a été blessé par des éclats de verre
00:50:24en brisant la vitre du véhicule du conducteur.
00:50:27Les habitants réclament plus de fermeté.
00:50:30Il faudrait qu'il y ait beaucoup plus de sanctions,
00:50:32ils se calmeraient peut-être un peu plus vite.
00:50:34Ils ne respectent rien à l'école, ils ne respectent rien de partout,
00:50:36donc c'est normal, on essaie d'élever les nôtres le mieux possible.
00:50:39Le conducteur a été placé en garde à vue.
00:50:41Il n'est pas connu des services de police.
00:50:44Et nous sommes en ligne avec le délégué départemental Alliance Police, Jérôme Vitry.
00:50:48Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:50:50Bonjour à tous.
00:50:51On a vu dans le sujet un de vos collègues, Laurent Alcaraz,
00:50:54qui dit mais il y en a marre, il y a de la colère, on réclame, rien n'est fait,
00:50:58on réclame des choses.
00:50:59Qu'est-ce que vous, vous réclamez concrètement ?
00:51:02On parle de choc d'autorité, mais ça se traduit par quoi ?
00:51:05Par quelles mesures ?
00:51:06Qu'est-ce qui pourrait arrêter ce genre de phénomène ?
00:51:11Alors, dans un premier temps, oui, effectivement,
00:51:13il y a le choc d'autorité qui est attendu par le syndicat Alliance.
00:51:16C'est aussi le ressenti de tous nos collègues sur le terrain.
00:51:19Ils attendent à ce que les choses bougent.
00:51:21Maintenant, les peines de prison existent.
00:51:23Pour un refus d'obtempérer, c'est cinq ans de prison.
00:51:25Il faut juste que ce soit appliqué.
00:51:27Simplement, c'est bien beau d'agiter l'épouvantail,
00:51:32mais si on n'applique jamais la sentence,
00:51:35tout le monde va se sentir totalement libéré dans le comportement.
00:51:39Et dans un deuxième temps, je dirais même plus loin,
00:51:41plutôt au niveau de la responsabilité de certains politiques,
00:51:44qui, à travers leur posture, leur comportement,
00:51:47ont pour effet de libérer totalement le comportement de ces individus,
00:51:56de ces malfrats.
00:51:58Là, on est frappé dans ce qui s'est passé hier, quand même,
00:52:00par l'âge du conducteur.
00:52:02Il a 15 ans. 15 ans !
00:52:04Sous l'anthèse du stupéfiant aussi, mais 15 ans !
00:52:07Evidemment, sans permis, ça va de soi.
00:52:10Mais c'est des choses qui arrivent de plus en plus souvent.
00:52:13Vous en voyez que des conducteurs âgés de 15 ans circulent comme ça ?
00:52:18Énormément, en fait.
00:52:20J'ai envie de dire que c'est le sommet de l'iceberg.
00:52:23Ce qu'on arrive à traiter, c'est quand ça prend un certain niveau médiatique.
00:52:29Mais pour les collègues, c'est tous les jours.
00:52:31Des refus d'obtempérer, c'est tous les jours.
00:52:33Et de plus en plus jeunes.
00:52:35Maintenant, ils savent très bien qu'ils préfèrent largement
00:52:38tenter le refus d'obtempérer plutôt que de se faire contrôler
00:52:42et aller en garde à vue, comme ils le disent,
00:52:44pour reprendre certains propos,
00:52:46parce qu'ils ont la flemme d'aller en garde à vue.
00:52:48Simplement, ils n'ont même pas peur.
00:52:50Ce n'est pas la prison qui les effraie.
00:52:52C'est clairement simplement la flemme de faire une garde à vue.
00:52:54C'est le discours.
00:52:55Et là, c'est du cité. Je ferme les guillemets.
00:52:57C'est vraiment du retour de terrain.
00:52:59Vous avez des nouvelles des policiers qui sont...
00:53:02La semaine dernière, on parlait de la mort de ce gendarme.
00:53:06Là, les policiers ont été blessés.
00:53:08Vous avez des nouvelles d'eux ?
00:53:10Alors, des nouvelles, oui.
00:53:12Effectivement, ils sont...
00:53:14Honnêtement, le sentiment qu'ils ont là, à l'heure actuelle,
00:53:16c'est un sentiment de colère.
00:53:18Ils se disent, mince, mais jusqu'à quand, en fait ?
00:53:20Ils se rendent compte que l'individu est mineur, sous stupe,
00:53:23et donc forcément, conduit sans permis.
00:53:26Là, vraiment, ils se disent, mais jusqu'à où ?
00:53:29Et combien de risques encore on va leur faire prendre ?
00:53:32Et combien de drames ?
00:53:34Parce que vous avez bien fait de rappeler
00:53:36l'événement extrêmement grave survenu de notre collègue gendarme.
00:53:41Ils n'ont pas envie.
00:53:43Tous nos collègues veulent rentrer sains et saufs
00:53:45après leur journée de travail, comme tous les Français.
00:53:49Et ils se disent, non, j'ai pas envie de mourir,
00:53:51parce que certains ont des comportements,
00:53:53ils prennent des libertés,
00:53:55et refusent de respecter simplement l'autorité publique.
00:53:59Alors là, il est mineur, sans permis, évidemment.
00:54:01Et sous stupe, votre collègue avait une expression,
00:54:03il disait dans le sujet, il dit, c'est la complète, cette fois.
00:54:06Vous restez en ligne avec nous, vous pouvez réagir.
00:54:09Je vais juste donner la parole en plateau, évidemment,
00:54:12face à ce fait qui s'est revenu hier.
00:54:16Michel Taubes.
00:54:17Ecoutez, moi je peux témoigner de ce que,
00:54:20cette nouvelle génération de jeunes qui émergent,
00:54:23qui ont 12, 13, 14, 15 ans,
00:54:26que moi j'appelle parfois une génération perdue pour la République,
00:54:30ils ont notamment cette volonté.
00:54:31Peut-être pas tous, peut-être pas tous, j'espère.
00:54:32Non, il y en a beaucoup, il y en a beaucoup,
00:54:34qui en fait veulent conduire très rapidement,
00:54:36et qui font des pressions énormes sur leurs parents pour pouvoir conduire.
00:54:40Évidemment, leurs parents, s'ils sont responsables,
00:54:42leur disent, ben non, il faut attendre 15 ans
00:54:44pour commencer une conduite accompagnée,
00:54:46et 16 ans et 18 ans ensuite pour passer le permis de conduire.
00:54:49Mais certains ne font pas face à leurs parents.
00:54:51Je ne suis pas sûre qu'il est demandé l'autorisation.
00:54:53Évidemment que non, c'est ce que j'allais dire.
00:54:54Certains n'ont pas en face d'eux des parents
00:54:56qui peuvent leur répondre ce qu'il faut leur répondre.
00:54:58Et donc la réalité, c'est que, comme le disait
00:55:00le représentant du syndicat de policiers,
00:55:03effectivement, vous avez des milliers de jeunes
00:55:06qui, dès 13, 14 ans, se disent,
00:55:08moi j'ai le droit de conduire un scooter,
00:55:10j'ai le droit de conduire un véhicule, et qu'ils le font.
00:55:13La réalité, c'est qu'ils le font.
00:55:14Et effectivement, je pense que ce cas-là n'est pas isolé,
00:55:17et de très très loin.
00:55:19Parce qu'effectivement, il y a un manque d'autorité
00:55:22et il y a une sorte de maturité mal placée
00:55:24de ces ados ou de ces préados
00:55:27qui se disent qu'ils peuvent conduire.
00:55:29Donc malheureusement, des jeunes qui mettent un danger au truc,
00:55:32c'est très mauvais.
00:55:33Ce sont deux policiers qui ont été blessés
00:55:35parce qu'il a refusé de s'arrêter,
00:55:36mais il aurait très bien pu blesser des passants, des piétons,
00:55:39il aurait pu se blesser aussi lui-même,
00:55:41avoir créé un accident, il y a autre chose.
00:55:43Mais en fait, la véritable question,
00:55:45c'est la prise en compte d'autrui.
00:55:47Et il était sous stupe aussi.
00:55:48C'est ce qu'on appelle une éducation.
00:55:50Comment est-ce qu'on devient un être humain ?
00:55:52On ne devient pas un être humain
00:55:54en exerçant sa volonté de puissance sur les autres,
00:55:57mais en apprenant à les considérer comme nos égaux.
00:56:00Et s'ils sont nos égaux, alors faire une place.
00:56:03Et c'est exactement ce que ce genre de personnes
00:56:05est incapable de faire.
00:56:07Autrement dit, le plaisir va au-delà de tout.
00:56:11J'ai envie de prendre une voiture, je la prends.
00:56:14Je suis mineur, je suis sous stupe.
00:56:16Peu importe, c'est mon désir, c'est mon plaisir et je le fais.
00:56:19Et celui qui vous arrête dans votre désir et votre plaisir,
00:56:22vous le jugez comme illégitime.
00:56:25Et s'il est illégitime et qu'il essaie de vous empêcher
00:56:28d'avoir du plaisir, il est normal que vous l'éliminiez
00:56:31ou que vous le possiez de côté.
00:56:32Et c'est la mentalité de ces gamins.
00:56:34Et cette mentalité nous parle d'un déficit d'éducation.
00:56:37Mais est-ce que le fait d'appliquer des peines de justice
00:56:39sera suffisant dans ces cas-là ?
00:56:41Mais en fait, quand ça arrive, ce que vous disent
00:56:44un certain nombre de psys sur ces gamins
00:56:47qui sont quand même ultra-violents,
00:56:48parce que quand vous ne prenez pas en compte l'autre,
00:56:50vous êtes violents.
00:56:51Vous êtes violents, y compris dans votre manière de penser.
00:56:53Ce que vous disent les psys, c'est que quand ce genre de personnes
00:56:56commet un acte délictueux, il faut le punir,
00:56:59le punir fortement, quitte à l'envoyer en prison
00:57:02pendant 15 jours ou 3 semaines, tout de suite,
00:57:05pour que la prise de conscience se fasse.
00:57:07Et nous, on retarde toujours le moment de la sanction
00:57:10en disant qu'il faut offrir une deuxième chance.
00:57:12Et en fait, en ce faisant, on abîme ces gamins
00:57:15au lieu de les sauver.
00:57:17Gabrielle Cusel, je vous redonnerai la parole.
00:57:20C'est une question un peu simple.
00:57:22Je n'analyse pas la psychologie de ces mineurs,
00:57:25mais je sais simplement que quand on veut politiquement
00:57:27quelque chose, on y arrive.
00:57:29J'en veux pour deux preuves.
00:57:31Ce qui s'est passé pendant le Covid,
00:57:32on a mis 65 millions de personnes sous clé,
00:57:34et ça s'est très bien passé.
00:57:36Mais pendant les JO, quand on veut mettre de l'ordre
00:57:38quelque part, on y arrive.
00:57:40Là, les refus d'obtempérer, il n'y a pas de volonté politique.
00:57:42On a une trouille bleue, moi je remarque,
00:57:44et c'est vrai que ça me met dans une colère noire,
00:57:46que les hommages succèdent.
00:57:48Eric Comine, c'était il y a très peu de temps.
00:57:50La colère de son épouse, c'était il y a très peu de temps.
00:57:53Mais moi, je pense aussi, je crois que c'était
00:57:56Mélanie Lémet, son nom, cette jeune gendarme.
00:57:59J'ai vu un entretien de ses parents.
00:58:00Ils avaient dit au début, nous, on ne veut surtout pas
00:58:02rajouter de l'huile sur le feu.
00:58:04Et puis, ils sont désespérés de voir que
00:58:07celui qui a été mis en examen est aujourd'hui,
00:58:10parce que la procédure est très longue,
00:58:12sous bracelet électronique,
00:58:14que l'homicide volontaire a été requalifié
00:58:16en homicide involontaire.
00:58:18Parce que tout ça, on ne suit pas.
00:58:19Vous voyez, passé le temps de l'émotion,
00:58:20on ne suit pas toutes ces affaires-là.
00:58:22Donc en réalité, il n'y a pas de volonté.
00:58:24Il y a la culture de l'excuse, et puis il y a la trouille
00:58:26d'embraser certains quartiers, si d'aventure
00:58:28on donnait des moyens à des policiers
00:58:30qui conduisaient à des accidents dramatiques.
00:58:36Mais le problème, c'est que vous l'avez dit,
00:58:38si ces jeunes-là ne sont pas arrêtés,
00:58:40ce sont des passants dans la rue
00:58:42qui sont les victimes.
00:58:44Et ceux-là, on ne connaît jamais leur nom.
00:58:46Michel Taubes, vous vouliez intervenir
00:58:48en même temps que Gabriel Cluzel.
00:58:49Non, mais c'est Christian Taubira
00:58:52qui a supprimé les plaines planchers en 2014.
00:58:55On a un nouveau Premier ministre
00:58:58qui a dit que sur l'autorité,
00:59:00il serait ferme, notamment la sécurité au quotidien.
00:59:03Peut-être qu'il pourrait, parmi ses premières mesures,
00:59:05notamment en hommage à ce commune
00:59:07et à toutes les autres victimes
00:59:09de ces refus d'obtempérer.
00:59:11En fait, les 23 000 ou 24 000 refus d'obtempérer,
00:59:14c'est 23 000 mis en danger d'autrui
00:59:16qui parfois conduisent à des drames.
00:59:18C'est toujours une situation de très grande violence.
00:59:21Et donc, si vous voulez, le rétablissement
00:59:23des plaines planchers, par exemple,
00:59:25pour les refus d'obtempérer,
00:59:27ce qui serait une mesure efficace, rapide,
00:59:29qui pourrait effectivement donner
00:59:31un signe politique très fort
00:59:33d'un retour de l'autorité, par respect
00:59:35pour les policiers, déjà,
00:59:37et puis aussi pour tous les citoyens,
00:59:39puisqu'en termes d'ordre public, il s'agit
00:59:41d'une véritable mise en danger d'autrui.
00:59:43Jérôme Vitry, puisque vous nous écoutez encore,
00:59:45est-ce que le rétablissement des plaines planchers,
00:59:47ce serait déjà pour vous un pas,
00:59:49ça irait dans le bon sens ?
00:59:51Pour moi, on commence déjà, bien sûr,
00:59:53et c'est très important.
00:59:55C'est une situation, en fait.
00:59:57En fait, à travers les comportements,
00:59:59c'est soit on agite vraiment
01:00:01le coup près, et dans ce cas,
01:00:03les personnes qui commettent
01:00:05les malfrats choisissent
01:00:07de commettre ou non le délit,
01:00:09mais actuellement, là, en tant que mineur,
01:00:11pour le cas
01:00:13de Ken, le mineur sait très bien
01:00:15qu'il ne sera pas inquiété.
01:00:17Il sait très bien. Et c'est pour ça qu'il se permet
01:00:19de prendre autant de liberté.
01:00:21L'autorité publique ne lui fait plus peur.
01:00:23Il sait qu'il n'ira pas en prison.
01:00:25Donc déjà, on est sur
01:00:27de très mauvaises bases.
01:00:29Rétablir les plaines planchers, déjà,
01:00:31on prendrait la direction du bon sens.
01:00:33Et c'est ce que la population attend,
01:00:35c'est ce que tous les Français attendent,
01:00:37le rétablissement des plaines planchers.
01:00:39Ils veulent de l'exemplarité dans la justice.
01:00:41Qu'on puisse se dire
01:00:43que la justice a été faite,
01:00:45effectivement, la personne a commis un délit,
01:00:47il est puni. Actuellement, ce n'est pas le cas.
01:00:49Oui, pourquoi on insiste énormément
01:00:51sur les actes concrets ?
01:00:53Bien sûr, pour compléter,
01:00:55vraiment, attention...
01:00:57Pardon, excusez-moi.
01:00:59Je sais que c'est compliqué
01:01:01parfois par Skype.
01:01:03Tout à fait.
01:01:05Encore une fois, j'insiste vraiment
01:01:07sur la posture de certains politiques
01:01:09qui délocalisent le problème de fond
01:01:11en minimisant un certain comportement
01:01:13et en stigmatisant sans cesse
01:01:15la police.
01:01:17Eux-mêmes ont aussi leur responsabilité
01:01:19dans ces comportements.
01:01:21Alors, la parole à Magalie Vissante.
01:01:23On vous a bien entendu, Jérôme Vitry.
01:01:25Quand vous voulez qu'un message passe,
01:01:27le message, il faut qu'il soit incarné.
01:01:29Et cette incarnation, elle passe par le discours,
01:01:31mais elle passe par le concret.
01:01:33C'est-à-dire que là, ce qui se passe,
01:01:35c'est que les gens ont ce sentiment d'impunité.
01:01:37Et ce sentiment d'impunité, il vient
01:01:39parce qu'on n'a pas de réponse concrète
01:01:41à des discours et à des messages juridiques.
01:01:43Donc, tout l'effort aujourd'hui
01:01:45de la prise de fonction
01:01:47ou de la prise du futur
01:01:49ou de la future ministre de la Justice,
01:01:51c'est de prendre les mesures appropriées
01:01:53pour faire en sorte que, oui,
01:01:55on a une réponse juridique qui existe.
01:01:57Maintenant, cette réponse juridique
01:01:59doit s'appliquer concrètement
01:02:01parce que c'est nécessaire
01:02:03dans le message qui doit être envoyé.
01:02:05Il faut que la population puisse le comprendre
01:02:07et elle ne le comprendra que lorsque
01:02:09il y a un message qui est dit,
01:02:11il y a un message qui est engagé
01:02:13sur le terrain.
01:02:15C'est ce que disait François-Justement tout à l'heure,
01:02:17qu'on retarde toujours le moment de la sanction
01:02:19pour le mineur. Mais c'est pire que cela.
01:02:21La dernière réforme du Code de procès au pénal
01:02:23pour la justice des mineurs, portée par
01:02:25Éric Dupond-Moretti,
01:02:27sanctuarise dans le marbre de la loi
01:02:29le fait qu'on dit d'abord pour un mineur
01:02:31s'il a été en faute
01:02:33et on renvoie à plusieurs mois
01:02:35le prononcer de la peine.
01:02:37C'est ça, les obligations légales d'aujourd'hui.
01:02:39C'est-à-dire que la seule chose que l'enfant peut comprendre,
01:02:41à savoir le prononcer de la peine,
01:02:43c'est légalement renvoyer à plusieurs mois
01:02:45et entre-temps, ce sont des mesures
01:02:47éducatives qui sont prévues.
01:02:49Mais tous les parents se disent
01:02:51mais qui c'est qui a fait cette loi-là ?
01:02:53On sait très bien que la sanction est là.
01:02:55Donc, prochain ministre pourrait peut-être
01:02:57se dire on revient sur cette loi
01:02:59et on va beaucoup plus vite dans le prononcer
01:03:01de la peine lorsqu'un mineur
01:03:03est jugé coupable d'un fait.
01:03:05Mais Geltop, vous savez qu'on cherche un directeur de cabinet
01:03:07si vous voulez faire passer
01:03:09votre CV en ce moment.
01:03:11Visiblement, vous avez des idées,
01:03:13vous avez des envies, donc n'hésitez pas,
01:03:15c'est le moment. Merci à Jérôme Vitry d'avoir été avec nous.
01:03:17Il est 13h16.
01:03:19Le rappel des titres, Somaya Labidi.
01:03:21C'est l'image de cette mi-journée
01:03:23que l'élit apprécie être entretenue avec Gabriel Attal
01:03:25et des discussions qui, je cite,
01:03:27se passent très bien avec les forces politiques.
01:03:29Le convoi de Michel Barnier
01:03:31est arrivé à l'Elysée aux alentours de midi
01:03:33comme vous pouvez le voir sur ces images.
01:03:35Le nouveau Premier ministre s'entretient
01:03:37donc en ce moment même avec
01:03:39le chef de l'Etat.
01:03:41Après une visite en Indonésie,
01:03:43vous découvrez ces images de l'arrivée
01:03:45du pape François en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
01:03:47Deuxième étape de son 45e voyage apostolique.
01:03:49Ces jours durant lesquels
01:03:51le Saint-Père devrait renouveler
01:03:53ses appels pour la défense de l'environnement.
01:03:55Et puis, bonne nouvelle
01:03:57pour les derniers vacanciers.
01:03:59Bison Futé promet une circulation fuite
01:04:01tout le week-end au niveau national
01:04:03dans le sens des départs comme dans le sens des retours.
01:04:05Seul bémol, les déplacements en Ile-de-France
01:04:07seront un peu plus compliqués.
01:04:09Merci Soumaya.
01:04:11Tout à l'heure, on va aller à l'Elysée
01:04:13retrouver Maxime Legay.
01:04:15Puisque vous le disiez,
01:04:17Michel Barnier, le tout nouveau Premier ministre
01:04:19est en discussion actuellement
01:04:21avec Emmanuel Macron.
01:04:25Vous voyez un entretien
01:04:27entre le nouveau Premier ministre
01:04:29et le Président de la République
01:04:31qui est toujours en cours ici à l'Elysée
01:04:33et qui a débuté il y a un peu plus
01:04:35d'une heure maintenant.
01:04:37Michel Barnier qui essaye donc de constituer
01:04:39son nouveau gouvernement.
01:04:41Il a multiplié les consultations ce matin
01:04:43à Matignon. Toute la matinée, il a reçu
01:04:45Gabriel Attal ou encore les ténors
01:04:47de sa propre famille politique, Gérard Larcher,
01:04:49Bruno Routailleau ou encore
01:04:51Laurent Wauquiez. Une nouvelle équipe gouvernementale
01:04:53dans laquelle Michel Barnier
01:04:55a bien l'intention de disposer
01:04:57d'une large autonomie tant dans le casting
01:04:59que sur la feuille de route à suivre.
01:05:01Et c'est probablement ce qu'il est en train de faire
01:05:03de sa voix en ce moment même au Président
01:05:05de la République dans cet entretien
01:05:07qui a des allures, si ce n'est de premiers
01:05:09rapports de force, en tout cas de premiers tests
01:05:11où les deux hommes sont en train de se jauger
01:05:13dans cette cohabitation
01:05:15nouvelle. Et puis pour vous donner aussi
01:05:17un peu de coulisse sur cette
01:05:19cohabitation, Emmanuel Macron, lorsqu'il
01:05:21s'est entretenu avec son camp,
01:05:23ses propres troupes, hier soir, il leur a dit
01:05:25de se préparer à une coexistence
01:05:27exigeante s'agissant
01:05:29de cette cohabitation. On en saura sans doute
01:05:31davantage sur ce qu'il voulait dire
01:05:33une fois cet entretien entre les deux hommes
01:05:35terminé. Ce que l'on sait en revanche
01:05:37c'est que Michel Barnier, lui, il va poursuivre
01:05:39les consultations toute cet après-midi
01:05:41et ce week-end également. Ce samedi
01:05:43il devra s'entretenir avec
01:05:45Elisabeth Borne et puis dimanche c'est au tour
01:05:47d'Edouard Philippe d'avoir un rendez-vous
01:05:49avec le nouveau Premier ministre.
01:05:51Merci beaucoup
01:05:53Maxime, vous êtes avec Pierre Mko à l'Elysée
01:05:55et on retournera vous voir évidemment.
01:05:57Je parlais en rigolant de directeur de cabinet
01:05:59mais là aussi, Florian Tardif, on attend
01:06:01une nomination d'un directeur de cabinet
01:06:03et ça indiquera une couleur politique.
01:06:05Oui, je pense qu'ils sont
01:06:07en ce moment même en train de discuter de cela
01:06:09car avant de penser
01:06:11et très certainement
01:06:13à des ministres pour
01:06:15constituer un futur gouvernement
01:06:17mais avant de penser à la constitution
01:06:19d'un nouveau gouvernement, il faut d'abord
01:06:21avoir une équipe resserrée
01:06:23avec laquelle on peut
01:06:25effectivement penser
01:06:27et plancher
01:06:29sur ce nouveau gouvernement.
01:06:31Et là, on aborde bien évidemment
01:06:33la question du directeur de cabinet
01:06:35qui est, alors rappelons-le quand même,
01:06:37c'est un homme de l'ombre, souvent on ne connaît pas son nom
01:06:39il est très peu connu
01:06:41du grand public
01:06:43mais il imprime quand même
01:06:45une couleur, une marque
01:06:47et il est très important dans les rouages.
01:06:49Pourquoi ? Parce que assez régulièrement
01:06:51c'est comme cela que fonctionne Emmanuel Macron
01:06:53depuis qu'il est arrivé à l'Elysée
01:06:55et même en général c'est plutôt
01:06:57comme cela que fonctionnent les présidents de la République
01:06:59il y a des réunions
01:07:01alors certes on parle souvent de cette réunion hebdomadaire
01:07:03qu'a le président de la République avec
01:07:05son premier ministre mais il y a également
01:07:07lors de temps politiques très forts, des réunions
01:07:09à quatre, c'est-à-dire qu'avec
01:07:11Emmanuel Macron, le secrétaire général de l'Elysée
01:07:13Alexis Colère qui est là encore
01:07:15un homme de l'ombre qui pèse
01:07:17énormément dans les
01:07:19décisions du chef de l'État, c'est d'ailleurs lui
01:07:21qui a proposé et poussé
01:07:23assez largement
01:07:25pour la nomination de Michel Barnier
01:07:27il y a le premier ministre et il y a également
01:07:29son directeur de cabinet. Là pour l'instant le poste
01:07:31est vacant lors
01:07:33de la nomination de Gabriel Attal
01:07:35avait été décidé
01:07:37alors c'était un peu plus
01:07:39complexe à l'époque que ça ne l'est
01:07:41aujourd'hui, un peu plus facile
01:07:43à l'époque que ça ne l'était aujourd'hui
01:07:45pourquoi ? Parce que l'Elysée avait un droit de regard
01:07:47d'une certaine manière sur la nomination du
01:07:49directeur de cabinet
01:07:51du premier ministre tout simplement parce qu'on n'était
01:07:53pas dans le même contexte politique
01:07:55une cohabitation
01:07:57une coexistence
01:07:59exigeante
01:08:01donc à l'époque c'était Emmanuel Moulin qui avait été
01:08:03nommé directeur de cabinet de
01:08:05Gabriel Attal, proche
01:08:07là encore d'Alexis Colère où vous voyez que
01:08:09le puzzle se
01:08:11constitue d'une certaine manière
01:08:13et ça permettait de faciliter les échanges
01:08:15entre l'Elysée et Matignon, là ça va être intéressant
01:08:17pourquoi ? Tout simplement parce que ça va donner
01:08:19vous avez raison, d'où l'objet de votre question, une couleur politique
01:08:21c'est-à-dire que s'il choisit un préfet
01:08:23ça peut envoyer le signal
01:08:25que
01:08:27il va axer
01:08:29toutes les premières mesures peut-être
01:08:31sur le régalien
01:08:33en tout cas qu'il va porter
01:08:35une importance forte
01:08:37une exigence forte sur
01:08:39les questions régaliennes, si c'est quelqu'un
01:08:41qui vient des finances
01:08:43publiques comme l'était Emmanuel Moulin
01:08:45qui était ancien directeur du Trésor
01:08:47ça veut peut-être envoyer le signal
01:08:49que la dette, le budget
01:08:51ça sera extrêmement important
01:08:53pour lui, l'équilibre des comptes publics
01:08:55En fait, ce qu'indique
01:08:57vraiment le directeur de cabinet
01:08:59c'est le poids politique du ministre
01:09:01si le ministre est autonome
01:09:03s'il a du poids, s'il a de l'autonomie
01:09:05s'il peut
01:09:07s'imposer face au président
01:09:09alors il a son propre directeur de cabinet
01:09:11c'est lui qu'il choisit et peu importe
01:09:13le profil ça veut dire que c'est son
01:09:15collaborateur, c'est son homme de confiance
01:09:17c'est son alter ego et qu'ils vont fonctionner
01:09:19en binôme. Si jamais
01:09:21le ministre est faible ou s'il
01:09:23ne sait pas s'imposer, à ce moment-là
01:09:25c'est l'Élysée qui va plus ou
01:09:27moins mettre la main sur son collaborateur
01:09:29et à ce moment-là il sera
01:09:31mis sous tutelle et donc tout l'intérêt
01:09:33c'est pour, en tout cas
01:09:35notre nouveau premier ministre
01:09:37c'est de démontrer son autonomie
01:09:39pour le reste, pour les priorités
01:09:41il le fera, il n'a pas besoin
01:09:43d'un directeur de cabinet pour les indiquer
01:09:45il va falloir qu'il les prenne lui-même
01:09:47en charge. Alors je sais
01:09:49que vous voulez tous prendre la parole, on va marquer une courte
01:09:51pause, promis, après on continue
01:09:53de parler de
01:09:55Michel Barnier, de cette nomination
01:09:57attendue du directeur de cabinet
01:09:59qui en dira long aussi sur ce que compte faire
01:10:01Michel Barnier. A tout de suite, restez bien avec nous
01:10:03sur CNews.
01:10:07Midi News, il est 13h30
01:10:09on va commencer par le journal avant le débat
01:10:11Somaïa Labidi. Vous en parliez il y a
01:10:13quelques minutes avec vos invités Clély
01:10:15deux policiers légèrement blessés après le refus
01:10:17d'obtempérer d'un adolescent à Cannes
01:10:19le jeune qui a été interpellé hier
01:10:21en début d'après-midi était positif
01:10:23au stupéfiant. Nouvelle
01:10:25manifestation des familles d'otages à
01:10:27Tel Aviv, une foule dense et compacte
01:10:29a battu le pavé hier soir
01:10:31des manifestants qui réclament un accord de cesser
01:10:33le feu et la libération immédiate
01:10:35des derniers otages.
01:10:37Et puis Anthony Blinken en Haïti
01:10:39hier où il a annoncé le déblocage de
01:10:4145 millions de dollars d'aide et a
01:10:43exhorté les haïtiens à s'engager sur
01:10:45la voie des élections. Le secrétaire
01:10:47d'Etat américain est attendu aujourd'hui en
01:10:49République dominicaine pour consolider le
01:10:51partenariat historique entre les
01:10:53deux pays.
01:10:55On continue de parler de la nomination de
01:10:57Michel Barnier avec Gabriel Cluzel
01:10:59Céline Pinard, Florian Tardif
01:11:01Magali Vissante et Michel Taubes
01:11:03On parlait de l'importance du
01:11:05directeur de cabinet dont on devrait
01:11:07connaître le nom bientôt
01:11:09maintenant je n'ose plus faire de pari
01:11:11après tout on est resté un certain nombre de jours
01:11:13sans gouvernement et sans premier ministre
01:11:15alors gouverner sans directeur de cabinet
01:11:17pendant assez longtemps
01:11:19je ne sais pas si c'est faisable longtemps, c'est compliqué
01:11:21Michel Taubes
01:11:23Pour aller dans le sens de ce que disait Florian Tardif
01:11:25tout à l'heure, on parle de Michel Cadot
01:11:27qui est préfet
01:11:29qui a une longue carrière préfectorale
01:11:31qui est le délégué interministériel aux Jeux Olympiques
01:11:33quand même donc peut-être en guise de
01:11:35remerciement pour services rendus
01:11:37à la République
01:11:39et bien au-delà il pourrait se retrouver
01:11:41directeur de cabinet, on parle aussi du directeur
01:11:43de cabinet de Bruno Le Maire
01:11:45là ce serait peut-être plus sur le pôle préparation
01:11:47du budget qui va être à mon avis
01:11:49un budget de rigueur. Oui parce qu'on disait à chaque fois ça va donner des indications
01:11:51sur les dossiers prioritaires
01:11:53du nouveau gouvernement. Et avec le budget
01:11:55parce que lorsque Michel Barnier nous dit
01:11:57je dirais la vérité, ça annonce
01:11:59un budget 2025
01:12:01qui risque fort d'être un budget de rigueur
01:12:03et puis j'aimerais ajouter un dernier point
01:12:05Jérôme Fournel on m'a dit non
01:12:07d'accord
01:12:09ça enverrait peut-être un mauvais signal
01:12:11si il y a le directeur de cabinet de Bruno Le Maire
01:12:13qui passe à Matignon là
01:12:15et surtout moi j'aimerais, non pas pour le poste de directeur de cabinet
01:12:17mais pour l'équipe rapprochée
01:12:19de Michel Barnier, c'est que Michel Barnier
01:12:21il a une longue carrière politique et il a aussi
01:12:23des fidèles qui l'ont suivi dans la durée
01:12:25et donc lui il arrive aussi à Matignon
01:12:27avec des personnes qu'il connait
01:12:29et qu'il habitue. Il y a un nom que j'aimerais citer
01:12:31dont il est très proche, c'est Arnaud Dangean
01:12:33ancien député européen
01:12:35ancien du renseignement et de la lutte
01:12:37antiterroriste qui est un personnage
01:12:39de grande qualité, un serviteur
01:12:41de l'Etat et qui est très proche de lui
01:12:43donc voilà, Michel Barnier j'imagine
01:12:45arrive aussi à Matignon avec
01:12:47un historique et des noms et des connaissances
01:12:49il va falloir qu'il dégaine rapidement quand même
01:12:51parce qu'on a attendu 51 jours
01:12:53pour voir arriver le bébé
01:12:55l'accouchement était long et douloureux
01:12:57donc il va falloir
01:12:59à présent qu'il se passe quelque chose
01:13:01très vite, je crois que ce sondage
01:13:03dont vous parliez ça doit être quand même un signal d'alerte
01:13:05alors on va le revoir le sondage
01:13:0742% seulement des français
01:13:09qui sont satisfaits
01:13:11il y a à la fois une logique à avoir un ministre de droite
01:13:13encore une fois puisque ce sont ces signaux-là
01:13:15qui ont été envoyés, même si on peut le dire
01:13:17certains d'aucuns le diront plutôt du centre
01:13:19mais il y a quand même deux paradoxes, c'est que si vous rajoutez
01:13:21NPF et RN, ils n'ont pas beaucoup de points communs
01:13:23mais ils en ont deux
01:13:25c'est la défense du pouvoir d'achat
01:13:27donc la rigueur ça va être compliqué
01:13:29et ils ne sont pas très européistes
01:13:31enfin la technocratie bruxelloise
01:13:33ce n'est pas trop leur truc
01:13:35donc ça veut dire que vous avez deux électorats
01:13:37qui ne sont pas vraiment proches de l'ADN de Michel Barnier
01:13:39ils ont d'autres points communs
01:13:41sur les retraites
01:13:43ils ne sont pas loin d'être d'accord
01:13:45donc il y a une masse électorale non négligeable
01:13:47qui représente ces deux pôles, même si apparemment ils sont opposés
01:13:49mais qui peuvent se trouver frontalement opposés
01:13:51à Michel Barnier
01:13:53donc les signaux il va falloir qu'il les envoie rapidement
01:13:55c'est la question
01:13:57vous parliez du sondage, on le voit
01:13:59vous confiancez à Michel Barnier en tant que Premier Ministre
01:14:0157% de non
01:14:03oui, moi je voulais revenir sur la notion de cabinet
01:14:05parce que le cabinet c'est vraiment
01:14:07la stratégie, la stratégie politique
01:14:09et la stratégie de communication
01:14:11et ce qui va être important au delà
01:14:13des personnes qui vont rejoindre
01:14:15le cabinet du Premier Ministre
01:14:17ça va être l'ensemble des membres du cabinet du futur gouvernement
01:14:19parce que ce qui s'est passé
01:14:21lors du précédent gouvernement
01:14:23c'est qu'on a remarqué
01:14:25et c'est souvent là où il faut aller chercher un petit peu les noms cachés
01:14:27qu'on ne voit pas souvent, mais on a remarqué
01:14:29qu'Emmanuel Macron et son secrétaire général
01:14:31systématiquement recasaient
01:14:33un certain nombre de personnes dans tous les cabinets
01:14:35et les nouveaux ministres
01:14:37qui arrivaient en poste n'avaient absolument pas
01:14:39le choix de venir avec leur propre collaborateur
01:14:41donc ça, ça va être très important
01:14:43de regarder si effectivement
01:14:45dans le rapport qui existe entre
01:14:47le chef de l'État et le nouveau Premier Ministre
01:14:49il y a effectivement cette indépendance et cette autonomie
01:14:51ainsi qu'avec les autres ministres
01:14:53ou si Emmanuel Macron continue de piloter
01:14:55en sous-main avec un certain nombre de collaborateurs
01:14:57C'est pour ça qu'on en parle d'ailleurs
01:14:59ça va être très important et très intéressant
01:15:01de voir quelle est la personne
01:15:03et ça va indiquer un peu quelle cohabitation
01:15:05Exactement, c'est exactement ça
01:15:07Juste une petite information avant de vous donner la parole
01:15:09Céline Pina, mais on vient d'apprendre que
01:15:11Michel Barnier avait quitté l'Elysée
01:15:13et après s'est entretenue un peu plus d'une heure
01:15:15Ouais, légèrement
01:15:17Une heure et demie avec le président de la République
01:15:19Céline Pina
01:15:21Oui, j'allais dire, la priorité
01:15:23aujourd'hui pour Michel Barnier, c'est le budget
01:15:25On est entré vraiment dans la course
01:15:27de fonds
01:15:29Tout doit être voté avant la fin du mois de décembre
01:15:31Donc là, ils sont vraiment dans la seringue
01:15:33Et il est fort probable
01:15:35qu'on laissera une paix relative
01:15:37à Michel Barnier jusqu'au vote du budget
01:15:39Parce que si on avait dû sortir
01:15:41les couteaux, ça aurait été maintenant
01:15:43et ce qui se jouait, c'était la pression
01:15:45sur la démission du président de la République
01:15:47Le monde politique
01:15:49qui est assez rationnel a compris qu'il n'était absolument
01:15:51pas en état de gérer
01:15:53une deuxième crise politique suite à celle
01:15:55qui vient de se non-refermer
01:15:57malgré la nomination du président de la République
01:15:59Oui, c'est ce que j'allais dire, est-ce qu'on n'est pas encore dedans, d'ailleurs ?
01:16:01De l'accentuer encore, donc là
01:16:03tout le monde s'offre une respiration
01:16:05une parenthèse, en se disant
01:16:07aussi, une fois le budget derrière nous
01:16:09le combat va pouvoir reprendre
01:16:11La question, c'est que même quand on a
01:16:13ces idées-là, les choses peuvent dégénérer
01:16:15assez vite
01:16:17et finalement, la question
01:16:19aujourd'hui, c'est de savoir, est-ce que
01:16:21la durabilité du produit
01:16:23Premier ministre sera soldée
01:16:25en janvier, ou est-ce que
01:16:27en étant habile
01:16:29notre nouveau Premier ministre
01:16:31peut s'acheter un temps de vie plus long
01:16:33mais il est certain qu'aujourd'hui, tout le monde attend
01:16:35la nouvelle dissolution qui devra
01:16:37avoir lieu fin juin, début juillet
01:16:39Puisqu'on parle des forces politiques, je voudrais vous faire
01:16:41écouter Lucie Castex qui était chez nos confrères
01:16:43Justement, elle qui
01:16:45les restait un temps en lice
01:16:47et puis Emmanuel Macron à vie
01:16:49Vous allez le voir, vous allez le regarder
01:16:51C'est un vrai problème
01:16:53C'est une fiction pure
01:16:55Elle, c'est une créature et une création pure
01:16:57et c'est très étonnant
01:16:59et elle ne vit que
01:17:01par l'intérêt que les médias lui portent
01:17:03C'est vraiment une créature médiatique
01:17:05et c'est très étonnant
01:17:07Peut-être qu'elle va prendre plus
01:17:09Elle n'existe pas
01:17:11Elle n'existe pas politiquement
01:17:13Elle a quand même été intronisée, quelque part, porte-parole
01:17:15du nouveau Front Populaire
01:17:17Je pense qu'elle a la légitimité
01:17:19que veulent bien lui donner Olivier Faure
01:17:21Jean-Luc Mélenchon
01:17:23et Madame Tondelier
01:17:25Peut-être qu'elle va prendre un poids dans cet ensemble
01:17:27Elle n'est pas qu'un produit médiatique
01:17:29Elle est aussi cette fiction
01:17:31qui constitue à mon avis le nouveau Front Populaire
01:17:33mais dont elle est
01:17:35aujourd'hui la principale
01:17:37porte-parole
01:17:39C'est un produit
01:17:41D'habitude, quand vous mettez en avant un homme politique
01:17:43il apporte sa plus-value
01:17:45une dimension personnelle
01:17:47qui fait qu'on le croit et qu'on le suit
01:17:49Là, vous avez quelqu'un qui n'est qu'une émanation
01:17:51qui est un produit
01:17:53et qui n'existe pas par elle-même
01:17:55pour être candidate à un poste de Premier ministre
01:17:57qui est normalement l'aboutissement d'une carrière
01:17:59Il y a quand même quelque chose de très malsain
01:18:01dans cette conception
01:18:03On l'écoute quand même ?
01:18:05Malgré tout cela, allez, on l'écoute
01:18:07Je suis très en colère
01:18:09comme je pense des millions
01:18:11d'électeurs français
01:18:13qui, je crois, se sentent trahis
01:18:15par la décision du Président de la République
01:18:17On a attendu 59 jours
01:18:19pour que le Président de la République
01:18:21désigne Michel Barnier Premier ministre
01:18:23Tout ça pour ça
01:18:25des millions d'électeurs se sont mobilisés
01:18:27On a été les chercher pour qu'ils se mobilisent
01:18:29notamment pour faire barrage au Rassemblement National
01:18:31et aujourd'hui
01:18:33on a un Premier ministre
01:18:35qui est tout à fait dépendant du Rassemblement National
01:18:37De fait, le Président de la République
01:18:39se place en cohabitation
01:18:41avec le Rassemblement National
01:18:43Plan Interdit fait une cohabitation
01:18:45avec l'ORN ?
01:18:47Ce qui est très intéressant, c'est que la gauche
01:18:49depuis le second tour des élections législatives
01:18:51estime qu'ils ont gagné ces élections législatives
01:18:53et que tout autre non
01:18:55que celui de Lucie Casté
01:18:57est un déni démocratique
01:18:59Je vais rassurer Lucie Casté
01:19:01Rassurons-la !
01:19:03Si la gauche a vraiment gagné
01:19:05ces élections législatives
01:19:07qu'elle soit rassurée
01:19:09la gauche va être en capacité de censurer
01:19:11Michel Barnier
01:19:13et dès l'ouverture de la session parlementaire
01:19:15il n'y aura plus de gouvernement Michel Barnier
01:19:17dans les 24-48 heures
01:19:19C'est bon le message est passé ?
01:19:23Mais c'est ça qui est terrible
01:19:25ça a été prouvé
01:19:27ils sont mathématiciens et il ne faut pas sortir
01:19:29de l'ENA pour faire les calculs
01:19:31donc à un moment donné, concrètement
01:19:33quand on place les chiffres, il faut être réaliste
01:19:35Vous savez qu'en politique 1 plus 1 ne fait jamais 2
01:19:41Il s'agit de faire monter la mayonnaise
01:19:43pour la rue
01:19:45Il y a un autre calcul derrière
01:19:47Ils ne sont pas tous d'accord
01:19:49pour la rue et pour leurs électeurs
01:19:51parce qu'il y a quand même des milliers de Français
01:19:53qui se sentent
01:19:55et qui ont des raisons de se sentir trahis
01:19:57tant à gauche
01:19:59au niveau de la droite nationaliste
01:20:01Grosso modo, Rassemblement National
01:20:03et ses alliés
01:20:05parce qu'on retrouve finalement les républicains
01:20:07qui sont arrivés 3ème ou 4ème
01:20:09aux élections législatives à la tête du gouvernement
01:20:11Je pense que la fin d'année
01:20:13ne va pas être si simple
01:20:15et que notamment il va y avoir un vote
01:20:17qui va être très intéressant
01:20:19qui ne concerne pas le budget de l'Etat
01:20:21mais le budget de la sécurité sociale
01:20:23qui est la question des retraites
01:20:25parce que s'il y avait dans un climat
01:20:27qui va être très très dur
01:20:29Madame Braune-Pivet, la présidente nationale
01:20:31a demandé une cession extraordinaire
01:20:33au président de la République
01:20:35ça va être chaud dans l'hémicycle du Palais-Brombeau
01:20:37On se rappelle les derniers mois
01:20:39où déjà c'était extrêmement virulent
01:20:41mais là les prochains jours, les prochaines semaines
01:20:43vont l'être de façon très très violente
01:20:45Mais si on le vote, s'il y a une proposition de loi
01:20:47d'un camp ou de l'autre
01:20:49Mais il y a déjà
01:20:51avant même le vote sur le budget
01:20:53de la sécurité sociale
01:20:55il y a une niche parlementaire
01:20:57c'est-à-dire qu'une fois par mois
01:20:59un groupe dit de l'opposition à l'Assemblée nationale
01:21:01donc avec
01:21:03le Rassemblement National
01:21:05a le droit de déposer différentes propositions de loi
01:21:07et il y a des débats
01:21:09autour de ces différentes propositions de loi
01:21:11pendant une journée
01:21:13et la journée parlementaire allouée
01:21:15aux membres du Rassemblement National
01:21:17c'est le 31 octobre prochain
01:21:19et ce jour-là, les membres du RN ont d'ores et déjà dit
01:21:21nous allons proposer l'abrogation de la réforme des retraites
01:21:23Est-ce qu'il y aura une majorité ?
01:21:25Pour le coup, elle est possible
01:21:27cette majorité entre les membres du RN
01:21:29et le Nouveau Front Populaire
01:21:31Le clan des déçus
01:21:33de ceux qui s'en trahissent
01:21:35pourraient à ce moment-là
01:21:37voter pour l'abrogation des lois de retraite
01:21:39parce qu'arithmétiquement
01:21:41ils auraient une majorité absolue pour le faire
01:21:4313h40, on fait un point sur l'actualité
01:21:45le rappel des titres
01:21:47C'est une nomination qui ne fait pas
01:21:49l'unanimité selon notre sondage
01:21:51C'est ça pour CNews Europe 1 et le JDD
01:21:53Seuls 42% des sondés disent faire confiance
01:21:55à Michel Barnier
01:21:57contre 57% de non
01:21:59soit près de 6 personnes interrogées sur 10
01:22:0152 ans après les attentats
01:22:03des jeux de Munich
01:22:05le CRIF a organisé une cérémonie de commémoration
01:22:07hier soir à Paris
01:22:09La haine des juifs ne connaît pas de trêve olympique
01:22:11a déclaré Yonatan Harfi, le président du Conseil
01:22:13en référence à la montée
01:22:15de l'antisémitisme depuis
01:22:17le 7 octobre dernier
01:22:19C'est un rapprochement qui inquiète
01:22:21Donald Trump veut charger Elon Musk d'un
01:22:23audit du gouvernement pour le réformer
01:22:25en profondeur
01:22:27Je suis impatient de servir l'Amérique
01:22:29a répondu le milliardaire sur son réseau social
01:22:31X
01:22:33On verra ce que ça peut donner
01:22:35Sandra Buisson du service police justice de CNews
01:22:37nous a rejoint
01:22:39J'aimerais qu'on parle à présent
01:22:41de l'examen par le Conseil d'Etat aujourd'hui
01:22:43du recours, cet après-midi même
01:22:45du recours de l'imam de Pessac contre son expulsion
01:22:47et ce sera l'occasion de parler
01:22:49de la lutte de l'Etat contre l'islam radical
01:22:51et les prêcheurs de haine
01:22:53il y a un article dans le Figaro
01:22:55et notamment une interview de Florence Bergeau-Blaquer
01:22:57qui est comme vous le savez docteur en anthropologie
01:22:59chargée de recherche au CNRS
01:23:01et elle dit des choses intéressantes
01:23:03juste avant je voudrais le point, les faits
01:23:05sur cet examen du Conseil d'Etat
01:23:07cette audition aujourd'hui
01:23:09Sandra
01:23:11Oui, alors les autorités françaises
01:23:13ce qu'il faut noter c'est qu'elles reprochent
01:23:15à cet imam de la mosquée de Pessac
01:23:17de propager une idéologie
01:23:19hostile aux valeurs de la
01:23:21république française, de diffuser des
01:23:23propos antisémites
01:23:25et haineux à l'égard d'Israël et des
01:23:27juifs, il a par exemple plusieurs fois
01:23:29présenté le Hamas comme un mouvement
01:23:31de résistance, il a salué la mémoire
01:23:33d'Ismaël Aniel après sa mort
01:23:35en août, le tribunal administratif
01:23:37a rejeté le recours de cet imam
01:23:39contre son expulsion
01:23:41le tribunal a estimé que ses propos
01:23:43dans le contexte géopolitique
01:23:45post-attentat du 7 octobre
01:23:47peuvent attiser les tensions dans la
01:23:49société française et que ça peut
01:23:51aussi pousser ceux qui l'écoutent
01:23:53à des passages à l'acte physique ou
01:23:55verbaux, et même s'il vit
01:23:57en France depuis plus de 30 ans, ce qui a fait valoir
01:23:59son avocat, le tribunal administratif
01:24:01a estimé que son expulsion
01:24:03ne porterait pas une atteinte d'une
01:24:05ampleur particulièrement grave à sa situation
01:24:07personnelle et familiale
01:24:09puisqu'il n'a pas d'enfant en France, qu'il avait dit
01:24:11qu'il était prêt à retourner
01:24:13dans son pays d'origine, le Niger, où il va
01:24:15d'ailleurs régulièrement, l'affaire est donc
01:24:17portée maintenant, aujourd'hui, avec cette
01:24:19audience devant le Conseil d'Etat. Qu'on suivra
01:24:21évidemment, et on en reparlera en fonction de
01:24:23ce qui est décidé, mais
01:24:25justement, je voudrais, je ne sais pas si vous avez lu
01:24:27cet article de Florence Bergeau-Blaquer
01:24:29cette interview, où elle dit, il y a un programme
01:24:31dans, évidemment,
01:24:33certaines mosquées de déstabilisation
01:24:35de nos sociétés qui est à l'oeuvre depuis
01:24:3740 ans
01:24:39Allez-y
01:24:41En fait, Florence Bergeau-Blaquer
01:24:43raconte avec énormément de justesse
01:24:45vous savez, aujourd'hui, qui forme les
01:24:47Imams en France, et donc de
01:24:49France, ce sont les frères musulmans
01:24:51C'est eux qui détiennent
01:24:53C'est une génération au-dessus
01:24:55C'est une génération précédente
01:24:57Voilà les instituts de formation des Imams
01:24:59dont celle de Saint-Denis ou de Château-Chinon
01:25:01qui ont pignon sur rue
01:25:03Vous avez un certain nombre
01:25:05de mosquées qui sont dirigées
01:25:07pas seulement par des Imams
01:25:09radicalisés, mais l'association
01:25:11de gestion de mosquées l'est elle-même
01:25:13Quand vous avez un Imam radicalisé
01:25:15il n'y a aucun doute sur le fait que l'association
01:25:17qui gère la mosquée l'est
01:25:19et que les fidèles le sont, et en toute
01:25:21connaissance de cause. Il y a une hypocrisie
01:25:23complète sur ce qui est en train de se
01:25:25dérouler sur notre pays
01:25:27Il y a une volonté de ne pas voir
01:25:29Oui, tout à fait, et là, cette histoire
01:25:31l'illustre encore, parce que
01:25:33on a vu, par exemple, le tribunal administratif
01:25:35qui a arrêté la fermeture
01:25:37de la mosquée qui était demandée
01:25:39en disant, oui, oui, effectivement
01:25:41il y a des prêches antisémites, il y a des prêches
01:25:43qui sont extrêmement violentes
01:25:45contre notre humeur, c'est notre façon
01:25:47de vivre, mais enfin, bon, on ne va
01:25:49quand même pas dire que ça suscite des attentats
01:25:51Mais qu'est-ce qu'ils en savent ?
01:25:53En fait, on sait très bien que cet ensemencement
01:25:55crée des fonds d'écran
01:25:57mentaux qui, justement,
01:25:59amènent à des passages à l'acte
01:26:01Alors, attentat, ou
01:26:03le viol d'une gamine de 10 ans, dont on a vu
01:26:05à quel point le discours qui était construit
01:26:07derrière était un discours lié à l'antisémitisme
01:26:09lié à une montée des représentations
01:26:11qui sont des représentations
01:26:13et des schémas parfaitement islamistes
01:26:15Donc, Florence Bergeau-Blacklair
01:26:17a parfaitement raison
01:26:19et aujourd'hui, de ce qu'il va se passer
01:26:21on va savoir si on va pouvoir s'en sortir
01:26:23ou pas, parce que si le
01:26:25Conseil d'Etat, et le Conseil d'Etat est
01:26:27très ambigu, rappelons que c'est lui
01:26:29qui n'a pas voulu censurer le voile
01:26:31à l'école, qu'il a toujours
01:26:33plutôt donné raison aux islamistes
01:26:35qu'aux autres. Aujourd'hui, il y a
01:26:37une reprise en main, il commence à se rendre compte
01:26:39de la violence de ce qu'ils ont installé
01:26:41dans le pays, mais si là
01:26:43cet homme n'est pas expulsé
01:26:45on va vraiment avoir un problème, parce qu'il est allé
01:26:47très très loin dans le discours.
01:26:49Cela dit, il y a tout un article avant, justement
01:26:51sur la cellule
01:26:53qui est la cellule départementale
01:26:55même départementale de lutte contre l'islamisme
01:26:57et le repli communautaire
01:26:59des clercs qui font partie du ministère intérieur
01:27:01et ils détaillent toutes les actions
01:27:03qui sont de plus en plus nombreuses quand même
01:27:05contre ces discours, contre ces prêches
01:27:07contre ces mosquées
01:27:09où il y a un doute
01:27:11c'était la prophète qui avait demandé la
01:27:13fermeture, et la justice
01:27:15en tout cas l'Etat fait montre
01:27:17de volonté et d'action
01:27:19sur ces
01:27:21imams-là ou ces mosquées-là
01:27:23Michel Taubes
01:27:25La loi 1905 de la séparation des églises
01:27:27et de l'Etat a posé justement cette séparation
01:27:29et je pense qu'on n'y arrivera
01:27:31pas vis-à-vis de l'islam radical
01:27:33sans que l'Etat s'en mêle
01:27:35je le dis clairement, sans que l'Etat s'en mêle
01:27:37Or, dans la loi de 1905
01:27:39il y a plusieurs articles sur la police des cultes
01:27:41c'est-à-dire que le ministre de l'intérieur
01:27:43il est également ministre des cultes
01:27:45et il a une grande capacité qui a été renforcée
01:27:47insuffisamment, mais tout de même
01:27:49par la dernière loi d'Armanin
01:27:51sur le renforcement
01:27:53des principes de la République
01:27:55pour permettre justement
01:27:57de surveiller davantage et de procéder
01:27:59à des interpellations et à des demandes d'expressions
01:28:01plus nombreuses
01:28:03et c'est vrai que depuis quelques années, il y a une prise de conscience
01:28:05qui est beaucoup trop tardive, mais du fait
01:28:07qu'effectivement, il n'est pas normal
01:28:09mais vous savez, des décisions de justice
01:28:11scandaleuses, il y en a malheureusement trop souvent
01:28:13une semaine après
01:28:15le 7 octobre, il y a l'imam
01:28:17de Boquer qui a fait un post sur les réseaux sociaux
01:28:19d'un antisémitisme et d'une
01:28:21virulence inouïe
01:28:23il n'a eu droit, entre guillemets
01:28:25qu'à un an de prison avec sursis
01:28:27et pire encore,
01:28:29une interdiction de prêche d'une seule
01:28:31année. Vous avez des imams
01:28:33antisémites qui
01:28:35considèrent que les femmes sont
01:28:37inférieures aux hommes, qui considèrent évidemment
01:28:39que la peine de mort est légitime, etc.
01:28:41qui sont hostiles aux valeurs de la
01:28:43République, qui font
01:28:45des prêches d'une dangerosité
01:28:47vis-à-vis notamment de nos enfants
01:28:49rappelez-vous cet imam de Brest
01:28:51il y a une dizaine d'années
01:28:53qui avait donné un cours, qui avait été filmé
01:28:55d'une violence inouïe qui expliquait
01:28:57à des enfants de 10-12 ans que la musique
01:28:59c'était l'incarnation du diable
01:29:01et malheureusement la justice n'est pas assez ferme
01:29:03mais elle devrait l'être beaucoup plus. Au dernier mot Gabriel Cluzel
01:29:05Il y a deux sujets, le premier c'est que vous parliez de la loi
01:29:07de 1905, il y a une
01:29:09confusion
01:29:11entre l'islam et le catholicisme, la loi de 1905
01:29:13elle a été créée sur
01:29:15les contours, les cotes ont été prises
01:29:17sur la religion catholique, mais par un mépris
01:29:19de reconnaissance des deux religions du reste
01:29:21et bien on croit que c'est la même chose, on se dit on a réussi à mater le catholicisme
01:29:23on va faire pareil avec l'islam
01:29:25sauf que ce sont deux religions fondamentalement
01:29:27différentes, notamment pour leur aspect
01:29:29politique, bref
01:29:31mais ça mériterait, on pourrait
01:29:33en parler pendant des heures, mais le deuxième point c'est que
01:29:35les frères musulmans, je crois que c'est, a simplifié
01:29:37aussi le
01:29:39paysage de l'islam
01:29:41dans le monde, autrefois il y avait des oppositions
01:29:43c'est un peu comme
01:29:45Bismarck, vous voyez, qui avait réuni l'Allemagne
01:29:47quand les gens sont divisés, ils sont moins puissants
01:29:49là ça a unifié
01:29:51d'ailleurs dans la haine de l'occident
01:29:53le point commun c'est ça, mais si vous voulez
01:29:55aujourd'hui, autrefois on disait les chiites, les sunnites
01:29:57mais aujourd'hui il y a une alliance qui a réussi
01:29:59à fédérer, même
01:30:01les tchétchènes,
01:30:03tout cet islam de Russie aussi
01:30:05qui avait ses spécificités aujourd'hui
01:30:07est unifié par les frères musulmans et je pense que c'est
01:30:09un véritable danger. On suivra l'audience
01:30:11devant le conseil d'état, merci Sandra Busson
01:30:13merci également à tous
01:30:15les quatre et également
01:30:17à Florent Tardif d'être venu débattre aujourd'hui
01:30:19dans un instant, 180 minutes info
01:30:21Nelly Denac qui est aux commandes
01:30:23et qui reviendra bien sûr sur la nomination
01:30:25de Michel Barnier
01:30:27à Matignon et l'entretien qu'il a eu
01:30:29avec Emmanuel Macron aujourd'hui
01:30:31quel Premier ministre compte-t-il être ?
01:30:33Quelle marge de manœuvre va-t-il avoir en en débat ?
01:30:35Sur CNews

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