Midi News Week-End (Émission du 07/09/2024)

  • la semaine dernière
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00Bonjour à tous et bienvenue pour Midi News Weekend, on est ensemble jusqu'à 13h, on va débattre de
00:08l'actualité de ce samedi avec au sommaire de notre émission, le Président doit présider et le
00:14gouvernement doit gouverner. Les mots de Michel Barnier, hier soir à la télévision le nouveau
00:19Premier ministre a exposé sa vision et sa méthode aux français, ce week-end il poursuit ses
00:24consultations alors que la gauche qui semble de plus en plus se diviser après cette nomination
00:28appelle aujourd'hui à manifester dans tout le pays. Le désarroi du monde agricole prête à
00:33rebloquer la France dès cet automne, sept mois après les barrages et une mobilisation sans
00:38précédent, leur situation n'a pas évolué, il demande à ce que les promesses abandonnées avec
00:43la dissolution de l'Assemblée Nationale soient tenues, nous serons en direct avec Aude Gégère,
00:48elle est membre du conseil d'administration des jeunes agriculteurs. Et puis un autre sujet qui
00:52attend beaucoup de ce futur gouvernement, celui de l'éducation avec cette enquête réalisée
00:57par le syndicat SNES-FSU, il manquait au moins un professeur dans 56% des établissements du
01:04second degré la semaine dernière pour la rentrée, on en débat dans un instant avec mes invités.
01:09Mes invités justement je vous les présente dans un instant juste après, le rappel des titres de
01:15l'actualité, le journal même de midi avec Isabelle Piboulot, bonjour Isabelle. Bonjour
01:19Mickaël, bonjour à tous, marcher contre le coup de force d'Emmanuel Macron, c'est l'appel lancé
01:25par la France Insoumise, 150 points de mobilisation sont annoncés à travers le pays comme ici à Nantes
01:32pour protester contre la nomination de Michel Barnier à Matignon, plus de 30 000 manifestants
01:38sont attendus dont 4 à 8000 personnes dans la capitale, à Paris le rendez-vous est donné à
01:4314 heures place de la Bastille. Les arrêts maladie des fonctionnaires pointés du doigt par le
01:49ministère des finances, l'absentéisme dans la fonction publique a coûté 15 milliards d'euros en
01:552022, l'inspection générale des affaires sociales et celle des finances propose donc d'ajouter des
02:01jours de carence aux agents ou de réduire l'indemnisation de leurs absences, explication
02:06de Jean-Luc Thomas. L'absentéisme dans la fonction publique peut-il réellement être source d'économie
02:12pour le budget de l'état ? C'est oui selon le ministère des finances, le coût global est cher,
02:18très cher, 15 milliards en 2022, cela pour rémunérer les jours non travaillés pour les agents
02:24publics sans compter les coûts de remplacement d'intérim et d'heures supplémentaires. En moyenne
02:30les fonctionnaires sont absents 14 jours et demi par an, trois jours de plus que dans le privé,
02:35avant 2019 le chiffre se situe à huit jours, cette croissance s'explique par l'épidémie de
02:42Covid à l'origine des deux tiers de cette progression. Selon Merci, un retour à des
02:48niveaux d'avant crise sanitaire permettrait de réaliser près de six milliards d'euros
02:53d'économie par an. Pour y arriver plusieurs propositions vont faire polémique, allonger
02:59de un à trois jours le délai de carence comme dans le privé, réduire à 90 % au lieu de 100
03:05le niveau d'indemnisation des arrêts maladie, là encore comme dans le secteur privé. Pas sûr que
03:11ces demandes voulues depuis longtemps par Merci soient acceptées et comprises par les fonctionnaires
03:17et leurs syndicats, cela ouvrirait probablement la voie à de nombreuses manifestations.
03:22De l'actualité cette agression d'une femme dans le 17e arrondissement de Paris, hier un homme s'en
03:30est pris à elle alors qu'elle se trouvait dans son parking, l'individu a pris la fuite, retour sur
03:36l'effet avec Audrey Bertheau. C'est ici dans ce parking du 17e arrondissement qu'un homme aurait
03:42violemment agressé une femme vendredi matin dans le but de lui voler sa voiture, la femme aurait
03:48reçu plusieurs coups de cutter au niveau de la gorge puis aurait été projeté sur la banquette
03:53arrière de son propre véhicule, le suspect aurait alors pris la fuite avant de percuter un taxi et
03:59de se retrouver bloqué dans une impasse, c'est là que la victime a réussi à s'enfuir, un choc
04:05pour les habitants du quartier. C'était très grave c'est sûr puisque les pompiers sont arrivés
04:09tout de suite, les gens étaient là sur la route pour arrêter et ensuite toute la cavalerie
04:15de policiers est arrivée. J'ai entendu que ça criait en fait, je pensais qu'ils s'engueulaient pour des
04:21histoires de voiture et ça criait plus fort, j'ai vu que le taxi courait après quelqu'un à pied,
04:28moi j'avançais avec mes enfants avec le vélo et j'ai vu qu'elle était pleine de sang. Rapidement les
04:32secours et la police ont été dépêchés sur place, la victime a été prise en charge, ses jours ne sont
04:38pas en danger, un scénario improbable selon le maire du 17e. C'est une situation très violente, avec un
04:45scénario un peu improbable, ça s'apparente à une situation de carjacking mais avec quelqu'un qui
04:51n'était pas visiblement très expérimenté, qui connaissait pas le quartier, qui n'était pas du
04:55quartier. Le suspect a pris la fuite à pied, le premier district de police judiciaire a été saisi
05:00de l'enquête. Au deuxième jour de sa visite en Papouasie-Nouvelle-Guinée, le pape François appelle
05:06à arrêter la spirale des violences tribales ancestrales et à mieux valoriser les ressources
05:11naturelles de ce pays multi-ethnique à majorité chrétienne. Le souverain pontife achèvera sa
05:17tournée le 13 septembre en passant par le Timor-Oriental puis Singapour. Enfin le festival
05:23de cinéma américain de Deauville a ouvert ses portes hier soir en présence notamment de l'acteur
05:29américain Michael Douglas à qui un prix d'honneur a été remis pour l'ensemble de sa carrière. 14
05:35films sont en compétition pour cette cinquantième édition. Le jury est présidé cette année par
05:40l'acteur Benoît Magimel. Voilà pour l'essentiel de l'actualité, je vous retrouve dans une dizaine
05:45de minutes tout de suite à MediNews Weekend avec vous Mickaël. Merci beaucoup Isabelle Piboulot et
05:50les images du festival du cinéma américain de Deauville. Et puis il y avait ma fille, j'ai reconnu
05:55si je ne me trompe la fille de Barack Obama. Ah c'est possible, je n'ai pas fait attention. Nous
06:02sommes avec Françoise Laborde. Bonjour. Bonjour Françoise, ravi de vous accueillir et Patrice
06:06Arditi. Bonjour. Bonjour Patrice, on va passer une petite heure ensemble pour débattre évidemment de
06:11l'actualité et puis actualité politique chargée avec la nomination de notre nouveau Premier
06:16ministre aussitôt nommé, aussitôt au travail. Michel Barnier poursuit ses consultations tout
06:21le week-end à Matignon pour tenter de constituer, et c'est peut-être le plus difficile maintenant,
06:26un gouvernement. Le Premier ministre s'est entretenu ce matin avec Elisabeth Borne. Bonjour
06:31Mathieu Devese, vous êtes avec Charles Pousseau devant l'hôtel de Matignon. Comment se déroule
06:36pour le moment cette nouvelle journée de consultations pour Michel Barnier ?
06:40Eh bien écoutez c'est un programme encore chargé pour le nouveau Premier ministre, pas de temps à
06:47perdre sous cette pluie, cette fine pluie parisienne qui tombe aujourd'hui à Paris. Pas de temps à
06:52perdre pour tenter, je dis bien tenter de trouver un nouveau gouvernement et la tâche est loin d'être
06:57évidente car il faut tout simplement trouver un gouvernement capable de résister, je dirais même
07:01survivre à une possible censure parlementaire. Alors sachez que pour cela Michel Barnier dès
07:06jeudi, c'est-à-dire avant même sa prise de fonction en tant que Premier ministre, eh bien
07:10Michel Barnier a multiplié les entretiens téléphoniques avec notamment Nicolas Sarkozy,
07:14François Bayrou ou encore Édouard Philippe. Hier c'est Gabriel Attal qui a été reçu l'ancien
07:18Premier ministre, puis les ténors de la droite Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau ou encore
07:22Gérard Larcher et puis vous l'avez dit cher Michael, aujourd'hui notamment Élisabeth Borne,
07:26l'ancienne Première ministre donc s'est rendue ici à Matignon qu'elle connaît bien pour s'entretenir
07:30avec Michel Barnier qui l'assure, qui l'a assuré encore hier, son gouvernement ne sera pas uniquement
07:36composé de ministres de droite et donc il faut multiplier ses consultations pour trouver ce
07:40gouvernement capable de résister à une possible censure parlementaire. Élisabeth Borne a quitté
07:45Matignon ici il y a environ une quinzaine, allez une vingtaine de minutes, Michel Barnier va
07:49désormais se rendre à l'Assemblée Nationale pour déjeuner avec la présidente de l'Assemblée
07:53Nationale Yael Braun-Pivet et puis cet après-midi, on vient de l'apprendre, Michel Barnier effectuera
07:58son premier déplacement, un déplacement symbolique à l'hôpital Necker aux côtés du personnel soignant
08:04car son entourage nous l'assure, la santé est l'un des sujets prioritaires du nouveau futur
08:09gouvernement de Michel Barnier. Merci beaucoup Mathieu Devese et merci à Laurence Ellarié qui
08:15vous accompagne cet après-midi devant Matignon. Patrice Arditi, je le disais, beaucoup de travail
08:22évidemment et c'est peut-être le plus difficile qui attend aujourd'hui notre nouveau Premier
08:26ministre, c'est-à-dire constituer un gouvernement dans ce contexte politique extrêmement délicat.
08:31C'est vraiment le plus difficile, bon il s'y attend de toute façon mais c'est quand même
08:36épouvantable cette histoire d'épée de Damoclès qui est la motion de censure que tout le monde
08:43agite dans tous les sens. Vous vous rendez compte, c'est briser l'entrain de quelqu'un qui veut
08:49essayer de faire quelque chose. Alors là, effectivement, en termes de communication, on voit qu'il
08:54reçoit pas mal de personnalités dites de droite, ce qu'on attend c'est voir de quelle manière il va
09:01pouvoir demander à un certain nombre de personnalités de gauche ou de centre-gauche au
09:08moins de s'entretenir. Il est évident que sa position va être épouvantable.
09:12Elisabeth Borne, c'est plutôt centre-gauche.
09:15Oui, bien entendu, mais ça n'est pas l'esprit d'ouverture que certaines personnes peuvent attendre.
09:22Et au coin du bois, il y a évidemment la NFP qui est là et qui va agiter manifestations dont on
09:29parlera tout à l'heure sans arrêt, qui vont les multiplier parce qu'on sait très très bien que
09:35l'objectif de monsieur Mélenchon, c'est qu'il n'y ait pas d'accord, que ça ne marche pas, qu'il
09:42puisse traîner jusqu'à une prochaine dissolution et envisager évidemment une présidentielle qui
09:51lui sera favorable, ce que pas beaucoup de monde souhaite.
09:54Françoise Laborde, ça vous fait sourire.
09:57Non, mais c'est vrai que constituer un gouvernement, c'est toujours difficile,
10:00quelles que soient les circonstances politiques.
10:03Selon la Constitution, le Premier ministre, il est chef du gouvernement, mais il est aussi chef de la majorité.
10:08La difficulté aujourd'hui, c'est qu'on a un Premier ministre qui n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
10:12Donc, il doit former un gouvernement qui représente les différents courants de l'Assemblée nationale.
10:17Et en effet, pour passer moi cette expression familière, ce n'est pas gagné.
10:21Alors, pourquoi ce n'est pas gagné ?
10:23Parce qu'il y a en effet toute une partie de la gauche qui ne veut pas en entendre parler.
10:26Mais, je note quand même que dans la manifestation qui est organisée aujourd'hui par une partie du Nouveau Front Populaire,
10:33le Parti Socialiste ne s'est pas associé, c'est-à-dire que manifestent dans les rues
10:36la France Insoumise, le PC et Europe Écologie-Les Verts.
10:40Et vous découvrez d'ailleurs en direct les images de cette manifestation qui se déroule actuellement à Nantes.
10:46Certaines ont commencé dès ce matin, c'est le cas en effet de Nantes, et je crois que ce sera en effet cet après-midi à Paris.
10:51Donc, on voit déjà que le Nouveau Front Populaire est en train de se fracturer un peu, en tout cas sur certaines thématiques.
10:57Moi, ce qui m'a frappé aussi hier, en écoutant le Premier ministre Michel Barnier dans sa première interview télévisée,
11:04c'est qu'il en a, si je puis dire, cité tout le monde.
11:07Tous les secteurs, toutes les catégories sociales, toute la France, toutes les régions, les Outre-mer, tous les corps sociaux.
11:18Donc, on sent qu'on a là à faire un Premier ministre qui veut rassembler et qui veut imposer sa marque et un style complètement différent.
11:25C'est ça aussi qui est, je trouve, très frappant.
11:29Depuis que Michel Barnier est arrivé à Matignon, le peu qu'on en a vu, c'était à la fois que ce soit la passation de pouvoir avec Gabriel Attal,
11:38ou que ce soit dans sa première intervention télévisuelle, on sent qu'il veut imprimer une marque complètement différente.
11:44C'est-à-dire qu'on n'est plus dans la « start-up nation », comme aimait dire le Président Macron.
11:51On est dans un retour à la politique où, en effet, on essaie de respecter tout le monde, on essaie d'élaborer des consensus.
11:58On ne veut fâcher personne.
12:00Alors bon, pour l'instant, c'est facile parce qu'il n'a pris aucune mesure.
12:02Donc, évidemment, c'est assez facile de ne fâcher personne quand on ne décide rien pour l'instant.
12:06L'enjeu, ça va être aussi de trouver, en effet, des ministres de toutes raisons.
12:10C'est le retour de l'Ancien Monde, comme beaucoup disent, depuis quelques jours ?
12:14En tout cas, c'est le retour à une politique assez rénante.
12:19Michel Barnier, on lui a reconnu ses capacités, en effet, de négociateur, de conciliateur.
12:26On l'a dit à plusieurs reprises, négocier le Brexit avec nos amis britanniques, ce n'était pas évident,
12:31parce que ce n'est pas toujours facile de négocier avec eux.
12:33Donc, il a cette capacité, il a cette stature, il a l'avantage de l'ancienneté.
12:38Il faut bien qu'il y ait quelques avantages à prendre de l'âge.
12:41Donc, il a l'avantage de l'ancienneté et, d'une certaine façon, de la sagesse.
12:44Donc, oui, c'est peut-être le retour, en tout cas, à une politique plus apaisée, sereine et conciliatrice.
12:51On n'est plus dans une politique qui veut fracturer et qui veut, en effet, jeter de l'huile sur le feu.
12:58On sent que lui, il est vraiment dans une politique d'apaisement, de réconciliation.
13:02Va-t-il y arriver ? On en aura sans doute des éléments de réponse dans les jours qui viennent.
13:07Alors, Michel Barnier, qui a donné hier soir sa première interview télévisée depuis sa nomination,
13:12c'était dans le 20h de TF1.
13:14Il est notamment revenu sur sa vision du gouvernement et sur la manière dont il souhaitait travailler.
13:19Écoutez.
13:20Nous sommes dans une nouvelle époque.
13:22Hier, j'ai évoqué une nouvelle page et donc de nouvelles méthodes.
13:25Un gouvernement responsable et qui a de l'indépendance.
13:29Le gouvernement gouvernera.
13:30Il est le président de la République et j'ai du respect pour la fonction et pour l'homme.
13:35J'ai connu déjà des cohabitations, en tout cas une cohabitation, dont j'ai été un des ministres.
13:41Et nous ne sommes pas dans cette situation-là.
13:43Simplement, je dirais, pour résumer ma conviction, la manière dont je vais travailler,
13:47le président doit présider, le gouvernement doit gouverner.
13:50Le président doit présider, le gouvernement doit gouverner.
13:53C'est un message qu'il adresse d'une certaine façon, Patrice Arditi, à Emmanuel Macron.
13:58Une façon de lui dire, désormais, ce n'était pas le cas avant, désormais, on va cloisonner.
14:03Ce n'est pas à Emmanuel Macron qu'il s'adresse.
14:06Bien entendu, ils ont eu des heures de discussion avant.
14:08C'est à nous.
14:09C'est à nous parce qu'on s'attend effectivement, vu les résultats des dernières élections,
14:14à ce qu'il y ait une espèce de scission quand même,
14:17mais qui n'est pas cette union sacrée qui a prédestiné les précédents gouvernements.
14:23C'est à nous qu'il s'adresse parce que s'il n'arrive pas à montrer qu'il est quand même autonome,
14:31et c'est quelque chose d'extrêmement important, il est fichu.
14:34Il est fichu.
14:35Il sera fichu de toute façon pour une partie de la gauche dite radicale,
14:41mais il y a quand même la droite radicale, si je puis dire,
14:44M. Bardella et Mme Le Pen, qui l'attendent au tournant
14:49et qui l'attendent en fonction de tous les mots qu'il a intérêt à peser.
14:54Or, c'est un homme qui pèse ses mots.
14:56Françoise en parlait tout à l'heure, en parvenir sur ses talents de négociateur,
15:00mais c'est un négociateur et c'est un grand diplomate.
15:03Ce n'est pas un monsieur qui va faire des effets d'annonce.
15:05Il va y aller petit à petit, petit à petit,
15:08et il va essayer de persuader certaines personnes d'élargir quand même leur désespoir
15:17de ne pas avoir des dossiers tels quels qui ne soient pas validés,
15:21comme par exemple M. Mélenchon qui disait, le programme du NFP, un point c'est tout,
15:26ce qui est absolument ridicule dans des négociations.
15:28On ne peut pas négocier comme ça.
15:30Alors, je trouve que de toute façon, il doit y avoir une complicité,
15:33bien entendu, entre le chef de l'État et le Premier ministre,
15:36mais il va avoir une autonomie.
15:40Il l'a même gagnée avant même de commencer parce qu'il a,
15:45à la différence de certaines personnes qui ont été déjà ministres au gouvernement,
15:50que ce soit M. Kazeneuve ou qui sont de grands élus,
15:53il a une notoriété qui est extrêmement importante
15:57et plus qu'importante, qui est imposante.
15:59Mais à l'inverse, Patrice Arditi, il dit quand même,
16:03j'ai connu des cohabitations, nous ne sommes pas dans cette situation.
16:06Qu'est-ce que ça veut dire, Françoise Laborde ?
16:08Ça veut dire que personne n'a gagné.
16:10Moi, ce que j'ai entendu dans ce qu'il a dit hier, personne n'a gagné.
16:14Et quand il dit le gouvernement gouverne et le président préside,
16:17ça veut dire ni vous ni moi, d'une certaine façon, n'avons gagné.
16:20Et donc, on doit être vraiment à notre place.
16:23Donc, notre place, c'est en effet de gouverner.
16:26Notre place, notre fonction.
16:28Absolument. Et cette idée que ce n'est pas une cohabitation comme une autre,
16:31parce qu'en effet, dans les cohabitations, il y avait un changement de majorité
16:35et c'était une autre majorité.
16:36Là, il sait qu'il n'a pas de majorité derrière lui, il le sait.
16:39Et comme le sait évidemment le président de la République.
16:41Donc, cette façon qu'il a de dire, c'est,
16:44on est bien conscient du fait que nous n'avons pas de majorité derrière nous,
16:47ni vous, monsieur le président de la République, ni moi en tant que Premier ministre,
16:51à nous, en effet, de trouver des majorités de circonstance
16:54pour éviter, alors, non pas d'obtenir un vote en faveur à l'Assemblée nationale.
16:58Personne ne pense que l'Assemblée nationale, par exemple,
17:01va voter le budget de la France.
17:02Mais au moins, de ne pas avoir de motion de défiance,
17:05de motion de censure, ce qui serait déjà un grand progrès.
17:11Il est 12h16 sur CNews, l'heure de retrouver Isabelle Piboulot
17:15pour le rappel des titres de l'actualité.
17:20En cette rentrée scolaire, il manque au moins un professeur.
17:22Dans 56% des collèges et lycées.
17:25C'est ce que révèle une enquête réalisée par le syndicat SNES-FSU,
17:29menée dans près de 900 établissements.
17:31L'objectif de mettre un professeur devant chaque classe,
17:34vers lequel tend le ministère de l'Éducation, n'est donc toujours pas atteint.
17:38Parmi les académies les plus en souffrance, celles de Versailles, Lyon, Nantes et Créteil.
17:43Victoire de taille pour Donald Trump concernant sa condamnation au pénal
17:47pour des paiements dissimulés à une actrice de film X en 2016.
17:51Le prononcé de sa peine à New York est repoussé au 26 novembre,
17:55soit trois semaines après le scrutin présidentiel.
17:58Le candidat républicain a salué ce report,
18:01estimant que cette affaire devrait être close et qu'il n'a rien fait de mal.
18:05Enfin, la capsule Starliner de Boeing est revenue sur Terre,
18:09avec succès, sur la base spatiale de White Sands au Nouveau-Mexique.
18:13Un atterrissage en douceur,
18:15mise en l'absence des astronautes qui l'avaient emmenée
18:18vers la Station spatiale internationale.
18:20Par souci de sécurité, la NASA préfère les faire rentrer
18:24via le concurrent de Boeing, SpaceX.
18:26Si leur mission devait durer huit jours,
18:28les deux astronautes ne rentreront pas avant l'an prochain.
18:32Merci beaucoup Isabelle Piboulot.
18:34On vous retrouve à 12h30 pour un nouveau point sur l'actualité.
18:37On le disait, le président doit présider, le gouvernement doit gouverner.
18:40Les mots de Michel Barnier hier soir à la télévision.
18:43Le nouveau Premier ministre qui n'a pas écarté non plus l'hypothèse
18:48de garder certains ministres démissionnaires,
18:51voire de travailler avec certains hommes ou femmes de gauche.
18:55Écoutez.
18:57Il y aura des gens de ma famille politique,
18:59il y aura naturellement des hommes et des femmes de bonne volonté
19:01qui appartiennent à la majorité sortante.
19:03Et puis au-delà...
19:04Des ministres sortants même, vous l'envisagez ?
19:07Peut-être, peut-être, mais je ne vais pas aujourd'hui faire le casting
19:10parce que ça ne serait pas bien.
19:11Vous ne vous l'interdisez pas ?
19:12Je ne m'interdis pas de réunir autour de la même table
19:16des hommes et des femmes qui ont des compétences.
19:18Mais si vous me demandez quel est le critère...
19:19Des gens de gauche ?
19:20Oui, des gens de gauche.
19:21Il y a de bonnes idées partout, il faut aller les chercher partout.
19:24Françoise Laborde, des figures de gauche pourraient, selon vous,
19:27intégrer ce gouvernement Barnier ?
19:29Pourquoi pas ?
19:30Mais en tout cas, des figures de gauche qui ne seraient pas
19:33au Parti Socialiste actuellement.
19:35La gauche, franchement, elle s'est tirée une balle dans le pied.
19:38Je veux dire, on évoquait tout à l'heure le cas, si je puis dire,
19:42de Jean-Luc Mélenchon qui disait tout le programme,
19:45rien que le programme, tout le programme.
19:46Il faut quand même rappeler que la France insoumise
19:49à l'Assemblée Nationale, c'est 72 députés.
19:51Donc à un moment donné, il y a une réalité arithmétique
19:53qui fait que ça s'impose.
19:54Mais par ailleurs, à quel moment le Parti Socialiste a pensé
19:58que c'était une bonne idée de désavouer Bernard Cazeneuve
20:01avant même qu'il soit nommé ?
20:02Et maintenant, on les entend expliquer, ah oui, mais finalement,
20:05peut-être qu'il n'avait pas l'intention de la nommer.
20:07Ils ont quand même laissé huer Bernard Cazeneuve
20:09et le maire de Saint-Denis, Bouamrane.
20:14Et ils ont extrêmement maltraité Raphaël Glucksmann
20:17après son succès aux élections européennes.
20:19Donc j'allais dire, le PS, franchement, s'est tiré une balle dans le pied.
20:23Et maintenant, il pleure sur le thème.
20:24Ah là là, mon Dieu, on n'a pas un ministre,
20:26on n'a pas un premier ministre de notre famille politique.
20:28Alors justement, on va en parler de cette gauche qui se divise,
20:32de plus en plus, qui se déchire même depuis cette nomination.
20:36Alors qu'en parallèle, elle appelle à se mobiliser aujourd'hui
20:39contre cette nomination de Michel Barnier.
20:42Plus de 150 manifestations sont prévues dans le pays,
20:45à Paris, à Lyon, à Marseille, à Nice, à Strasbourg, encore à Nantes.
20:49Vous voyez les images tout à l'heure, Nantes a démarré même ce matin.
20:53En cause donc de ces manifestations et de ce qui crispe aujourd'hui
20:59au sein des rangs de la gauche, c'est la nomination loupée de Bernard Cazeneuve.
21:04Anne Hidalgo parle de situation désolante et pointe directement du doigt son parti,
21:10le parti socialiste, le sujet de Mathilde Ibanez.
21:12Et vous me dites ce que vous en pensez juste après.
21:15Une nomination loupée pour Bernard Cazeneuve au poste de Premier ministre.
21:19Une situation désolante pour la maire PS de Paris, Anne Hidalgo.
21:23Comment a-t-on pu à ce point passer à côté de l'histoire ?
21:26On aurait pu avoir un Premier ministre de gauche correspondant au vote des Français.
21:30Pour elle, la responsabilité revient à son propre camp politique.
21:34Il y avait un nom, c'était Bernard Cazeneuve.
21:36Et c'est mon parti, le PS, qui a empêché sa nomination.
21:40Quand on organise une élection et que les résultats sont là,
21:42il vaut mieux se résoudre aux résultats de l'élection
21:45et puis ensuite laisser le gouvernement gouverner.
21:47Des accusations réfutées par Olivier Faure.
21:50Croyez-vous vraiment que c'est moi qui nomme le Premier ministre ?
21:53Mardi dernier, le comité exécutif du PS avait tout de même choisi
21:58de ne pas soutenir Bernard Cazeneuve pour Matignon, mais plutôt Lucie Castet.
22:03Où avez-vous vu que le PS avait le pouvoir de nommer ou de bloquer qui que ce soit ?
22:08Si nous en avions le pouvoir, c'est Lucie Castet qui serait actuellement à Matignon.
22:12Comme si la gauche avait pu choisir de renoncer au pouvoir
22:14pour préférer Michel Barnier.
22:16C'est une absurdité.
22:17Certains membres du PS estiment qu'Emmanuel Macron n'avait jamais eu l'intention
22:21de nommer Bernard Cazeneuve comme Premier ministre.
22:24Dans toutes les discussions qu'il a eues avec le PS,
22:27Bernard Cazeneuve a rappelé que s'il y allait,
22:29c'était pour mener une politique de gauche.
22:31A minima, pour abroger la réforme des retraites,
22:33augmenter le SMIC, quelques marqueurs quoi.
22:36Et il a vite vu que c'était impossible.
22:38Des volontés politiques incompatibles avec le Président
22:41qui compte bien mener jusqu'au bout les travaux.
22:46Elle n'a pas totalement tort dans un sens, Anne Hidalgo.
22:49On a demandé à Emmanuel Macron de nommer un homme de gauche à Matignon.
22:54Il a proposé Bernard Cazeneuve.
22:56La gauche n'en a pas voulu, Patrice Arditi.
22:57Madame Hidalgo m'a surpris.
22:59C'est indéniable.
23:01Elle a des paroles extrêmement fortes.
23:07Ce qui m'étonne d'ailleurs de sa part.
23:09Mais je pense qu'elle ne pouvait pas faire autrement
23:11à partir du moment où elle avait décidé de parler.
23:15Elle était proche de Bernard Cazeneuve.
23:17Elle a soutenu sa nomination.
23:19En dehors du fait qu'elle soit proche de Bernard Cazeneuve,
23:22il y a un constat.
23:23C'est une aberration que le camp normal,
23:30le camp traditionnel de M. Cazeneuve ne l'est pas soutenu.
23:33Il l'est même rejeté.
23:35Et j'en reviens à ce que je disais tout à l'heure.
23:37De toute façon, derrière ça, il y a les insoumis.
23:41Les insoumis qui ne voulaient pas que ça puisse fonctionner.
23:45Olivier Faure n'était pas non plus obligé de suivre la ligne Mélenchon.
23:49Depuis le début, Olivier Faure n'est préoccupé que d'une chose.
23:54C'est d'être sûr de retrouver son siège de député.
23:57Il a sacrifié Glucksmann qui a gagné les élections européennes
24:01et qui est parti sous les tomates et sous les huées de ses camarades de la France insoumise
24:05qui l'ont huée quand même sans qu'ils ne disent rien.
24:08Et là, maintenant, au lieu de soutenir, en effet, Bernard Cazeneuve,
24:12il a fait voter une motion.
24:13Olivier Faure est le faux soyeur du Parti socialiste et d'une mauvaise foi incroyable.
24:19C'est même le ciotis de la gauche.
24:21C'est absolument indéniable.
24:25Mais là, il va essayer de se rattraper aux branches.
24:28D'ailleurs, là, il n'a pas appelé à la manifestation.
24:30Aujourd'hui, c'est un petit peu normal.
24:33Mais il y a une scission terrible chez les gens de gauche.
24:36Alors, on parle d'ouverture.
24:37Moi, je veux bien.
24:38Mais il y a quand même François Cité, Glucksmann.
24:40Glucksmann, il a refusé d'en être.
24:42Jérôme Guedj aussi, je crois, a refusé d'en être.
24:47On parle de Mme Delga.
24:49Mais Mme Delga, je crois, a prononcé un qualificatif.
24:52Mme Delga, qui est la présidente de la région Titane.
24:54La question qu'on peut se poser,
24:55est-ce qu'Emmanuel Macron avait réellement l'intention
24:58de nommer Bernard Cazeneuve ou est-ce qu'il a émis cette idée
25:00uniquement parce qu'il savait pertinemment
25:03que Bernard Cazeneuve serait rejeté par la gauche ?
25:05Franchement, on n'est pas dans la tête du président de la République.
25:07On n'en a aucune idée.
25:08Mais je pense que si, en effet, la gauche,
25:10et à commencer par le PS, qui est quand même sa famille politique,
25:13avait dit quelle bonne idée, voilà un garçon formidable.
25:16Et s'ils avaient fait un tout petit peu de pression
25:18auprès des écolos, du PC et éventuellement
25:20entendre un peu le bras de Mélenchon,
25:23au lieu de se soumettre à Mélenchon
25:25comme si c'était l'alpha et l'oméga de la gauche,
25:28peut-être qu'en effet, Cazeneuve serait à Matignon aujourd'hui.
25:31J'allais dire, c'est une stratégie absurde de la terre brûlée.
25:35Je veux dire, c'est la mort du PS.
25:38Cette façon de se soumettre à la France insoumise,
25:41c'est impensable.
25:42Quand on pense en plus qu'Olivier Faure a démarré
25:45comme jeune rocardien, donc on allait dire
25:48quel parcours quand même, parce que c'est l'anti-idéologie
25:52que pouvait porter Michel Arouca.
25:54Ça veut dire que les manifestations qui se tiennent aujourd'hui
25:55n'ont pas de sens, c'est-à-dire qu'on manifeste pour dire
25:57que le président n'a pas écouté les résultats
26:00des élections législatives, sauf que le président
26:02a proposé un homme de gauche et que la gauche n'en a pas voulu.
26:04Mais en plus, il faut quand même rappeler une chose,
26:06c'est que la gauche n'a pas gagné les élections.
26:09Il ne faut pas confondre le fait que la gauche
26:10est arrivée en nombre de députés en tête à l'Assemblée nationale,
26:14mais la gauche n'a pas la majorité à l'Assemblée nationale.
26:16Le nouveau Front populaire, c'est 180 voix.
26:18Malgré ce qu'elle peut laisser entendre.
26:20Absolument.
26:21La pause.
26:21Pour l'instant, il y a quand même 220 députés
26:24autour du nouveau Premier ministre, à peu près.
26:26Ça n'a rien à voir avec la majorité relative du président avant.
26:30La pause et on revient dans un instant,
26:32on va parler du désarroi aussi du monde agricole,
26:33prêt à rebloquer la France dès cet automne.
26:37Ils attendent des réponses, ils les attendent toujours,
26:40depuis évidemment la dissolution de l'Assemblée nationale.
26:42On en parle dans la suite de Midi News.
26:44Sur ces News, restez avec nous.
26:47Deuxième partie de Midi News Week-end, 12h30.
26:53Merci de nous rejoindre.
26:54Qu'en est-il de la colère agricole sept mois après ?
26:57Avec cette nouvelle nomination, ce nouveau Premier ministre,
27:00l'attente est grande.
27:02On va en parler dans un instant, juste après le rappel des titres
27:05de l'actualité avec Isabelle Piboulot.
27:09Franchement nommé, le Premier ministre est déjà sur le terrain.
27:12Michel Barnier effectuera son premier déplacement aujourd'hui
27:16à l'hôpital Necker dans le 15e arrondissement de Paris.
27:19Le chef du futur gouvernement compte se montrer à l'écoute
27:22des soignants et du personnel hospitalier.
27:24Il participera notamment à une table ronde,
27:26la santé étant un des gros défis qui attendent
27:29le nouveau locataire de Matignon.
27:31L'abbé Pierre accusé par un total de 24 femmes d'avoir commis
27:35des violences sexuelles.
27:3617 nouveaux témoignages ont été recueillis cette semaine
27:39après les premières révélations.
27:41Des agressions qui ont été commises entre les années 50
27:44et les années 2000 en France, mais également aux Etats-Unis,
27:47au Maroc ou encore en Suisse.
27:49En soutien aux victimes, la fondation Abbé Pierre
27:52a fait part de sa décision de changer de nom.
27:558 départements placés en vigilance orange par Météo France
27:58pour pluies et inondations concernant la Creuse,
28:01la Haute-Vienne, la Corrèze et la Dordogne.
28:03Des crues sont attendues dans les Hautes-Pyrénées
28:05et les Pyrénées-Atlantiques.
28:07Enfin, prudence en Ardèche et dans la Drôme
28:10où des orages sont annoncés.
28:13On vous retrouve dans 15 minutes pour un nouveau point sur l'actualité.
28:17Le Désarroi du Monde Agricole prêt à rebloquer la France
28:21dès cet automne, 7 mois après les barrages
28:23et une mobilisation sans précédent.
28:26La situation n'a pas évolué.
28:27Ils demandent à ce que les promesses abandonnées
28:30au moment de la dissolution de l'Assemblée nationale soient tenues.
28:33Reportage de Michael Chahut chez un couple breton
28:36qui avait bloqué une route nationale en janvier dernier.
28:38Et puis nous serons juste après en direct avec Aude Giger.
28:41Elle est membre du conseil d'administration des jeunes agriculteurs.
28:44Le sujet d'abord.
28:45C'est une exploitation familiale traditionnelle en Bretagne.
28:49A sa tête, la quatrième génération.
28:51Un jeune couple de 28 et 29 ans.
28:53Elle est en charge des vaches laitières, lui des cultures.
28:57La rentrée est comme la météo, mossade.
28:59Depuis les manifestations de janvier, la priorité est toujours la même.
29:03Se dégager du revenu parce que là, au niveau de trésorerie,
29:07c'est toujours hyper tendu dans les exploitations.
29:09Je pense qu'on ne doit pas être les seuls dans le même cas.
29:12Nous, franchement, c'est compliqué.
29:15Et on aimerait bien pouvoir vivre de notre métier.
29:1829 janvier dernier, pendant quatre jours,
29:20ils avaient bloqué cette route nationale très fréquentée en Bretagne.
29:24Sept mois plus tard, le projet de loi d'orientation agricole
29:27est en stand-by dans l'attente d'un futur ministre de l'Agriculture.
29:32Frustration.
29:32Il n'y a pas grand-chose qui a changé.
29:34On va dire que c'est toujours plus de contraintes
29:38en termes de réglementation.
29:40Le prix, pour moi, il n'y en a toujours pas suffisamment
29:42par rapport aux charges qu'on a.
29:45Nous, on crée le produit.
29:47C'est, nous, le premier acteur de cette valeur.
29:49Et les gens qui la conditionnent ou qui la revendent
29:53se font beaucoup plus de marge que nous.
29:54Ces jeunes éleveurs demandent une application plus stricte de la loi EGalim
29:58pour une meilleure répartition des marges.
30:00Après une petite semaine de vacances cet été
30:03et un banquier qui leur refuse toujours le prêt pour retaper leur maison,
30:07le moral en a pris un coup.
30:09De là à repartir en manifestation, ça aussi, ils n'y croient plus trop.
30:14Bonjour Aude Gégère, merci d'être avec nous.
30:16Vous êtes membre du Conseil d'administration des jeunes agriculteurs.
30:21Dans quel état d'esprit êtes-vous 48 heures après la nomination de Michel Barnier,
30:26ancien ministre de l'Agriculture de Nicolas Sarkozy ?
30:32Dans quel état d'esprit on est ?
30:33Je pense qu'on se dit qu'on va quand même maintenant pouvoir se remettre au travail
30:38et que le gouvernement va pouvoir se remettre au travail sur les questions agricoles.
30:42Ça a été dit dans le reportage précédent.
30:44Il y a beaucoup de tensions encore partout dans les campagnes.
30:49Il y a beaucoup de sujets qui sont restés encore en stand-by depuis les dernières mobilisations.
30:53Donc on est content qu'il y ait enfin un premier ministre qui ait été nommé.
30:59Et on espère avoir un gouvernement qui soit nommé très rapidement
31:03pour qu'on puisse vraiment reprendre le travail et faire avancer les sujets.
31:07En espérant que le fait que M. Barnier ait été ministre de l'Agriculture
31:11lui apporte un petit peu une sensibilité particulière
31:14et qu'on puisse vraiment avancer sur tous ces sujets qui sont très préoccupants pour nos filières.
31:20Justement, la FNSEA et les jeunes agriculteurs ont adressé une lettre hier
31:25dans laquelle vous demandez à Michel Barnier
31:28de placer l'agriculture en priorité de ce nouveau gouvernement.
31:35Oui, tout à fait.
31:36Il y a encore beaucoup de sujets qui sont en souffrance.
31:40La rémunération des agriculteurs en premier lieu.
31:43Les injonctions contradictoires qui nous sont données toute la journée.
31:48Il faut produire une alimentation toujours plus propre, toujours plus vertueuse.
31:52C'est ce qu'on veut bien faire.
31:54Mais il faut bien évidemment qu'il y ait la rémunération en face
31:56et que tous les efforts qu'on fait soient rémunérés à leur juste valeur.
32:00Il y a des très gros sujets qui sont en souffrance,
32:02notamment le renouvellement des générations aigres en agriculture.
32:04Il y a un très, très gros défi à relever à ce niveau-là.
32:07Et donc, on attend vraiment que le gouvernement s'empare de tous ces sujets
32:12et se mette au travail vraiment rapidement pour qu'on puisse avancer là-dessus.
32:16On demande au gouvernement qui s'empare de la loi entreprendre en agriculture
32:22qu'ont rédigé les deux syndicats, GIA et FNSEA,
32:26avec un certain nombre de propositions fortes
32:28pour relever tous les défis qui s'offrent aujourd'hui à notre profession.
32:33Alors, vous lui avez également adressé un SMS aujourd'hui à Michel Barnier.
32:38Que disait ce SMS ?
32:41Je pense que c'est pour l'inviter à nous rejoindre sur les terres de Jim,
32:46qui est la plus grande foi agricole qui se tient en ce moment même dans le Doubs.
32:51Et je pense que l'objet du SMS, c'était tout simplement une invitation
32:55pour venir échanger avec la profession agricole
33:00dans un cadre qui sera peut-être sans doute plus agréable pour lui
33:03qu'en plein milieu des blocages et des mobilisations
33:05s'il devait en refaire à l'automne.
33:09C'est une invitation pour qu'on se mette au travail.
33:12Est-ce que vous avez reçu une réponse ?
33:15Pas à ma connaissance.
33:16Pas à votre connaissance, c'est bon.
33:17Françoise Laborde souhaite vous poser une question.
33:21Oui, bonjour madame.
33:23Pour connaître un peu le monde agricole,
33:24je suis toujours frappée par l'avalanche de normes, de paperasseries,
33:29de documents, de formations phytosanitaires en tout genre
33:35qu'on vous demande en permanence.
33:37Et je crois qu'il n'y a aucune autre catégorie socioprofessionnelle
33:39qui se subit autant, assommée par ça.
33:44Combien d'heures par semaine, ça vous demande,
33:48juste la bureaucratie imposée, que ce soit par Bruxelles
33:52ou par l'État français ?
33:55Vous passez combien de temps, non pas dans les champs
33:58ou derrière les animaux, mais au bureau en train de faire,
34:01alors pas simplement la comptabilité, mais remplir des documents ?
34:05J'aurai tendance à vous répondre trop.
34:08C'est difficile de le calibrer.
34:11J'aurai tendance à vous dire, moi personnellement, sur mon exploitation,
34:14je dois passer une bonne journée par semaine à faire rien que ça.
34:17Et effectivement, ce n'est pas la comptabilité, ce n'est pas la gestion,
34:20parce que ça, on est tous chers dans l'entreprise,
34:22on aime le faire et ça fait partie de notre métier.
34:24En revanche, la papacité, effectivement, administrative,
34:28qui pourrait être largement allégée, et c'est ce qu'on réclame depuis longtemps,
34:32il y a un gros travail à faire et le chantier de la simplification,
34:35il faut s'en occuper aussi de toute urgence,
34:37parce que ça pèse beaucoup aussi sur le moral des agriculteurs
34:40de passer plus de temps à faire des papiers
34:42que d'être auprès de leurs animaux ou dans leurs champs.
34:44Aude Gégère, et ce sera ma dernière question,
34:46qu'est-ce qui va se passer concrètement si demain rien ne change ?
34:50Est-ce que vous êtes prêts, demain, cet automne,
34:53à remonter sur votre tracteur pour bloquer à nouveau des routes et des ronds-points
34:58si demain, la réponse du gouvernement n'est pas celle que vous attendez ?
35:04C'est malheureusement ce qui risque de se passer.
35:07Nous, on est prêts, on est au travail, nos deux syndicats, GIF et NSEA,
35:11pour travailler, pour porter et faire avancer toutes les propositions qu'on a.
35:19Maintenant, si on n'est toujours pas écoutés et si rien n'avance,
35:23je crains qu'il se repasse cet automne,
35:25la même chose que ce qu'on a pu connaître en début d'année.
35:28Merci beaucoup, Aude Gégère, d'avoir été avec nous,
35:31membre du Conseil d'administration des jeunes agriculteurs.
35:35On le sait, Patrice Arditi, il y a énormément de dossiers en attente
35:38sur le bureau du nouveau Premier ministre.
35:40Gabriel Attal, lui, a d'ailleurs gentiment rappelé lors de la passation de pouvoir.
35:45Mais concernant l'agriculture, on a l'impression que depuis le début,
35:51finalement, on a fait, le gouvernement a fait des promesses dans le vent.
35:56Ce ne sont probablement pas des promesses dans le vent au moment où elles sont données.
36:03Mais il y a toujours de l'espoir dans quelqu'un qui fait une promesse.
36:05Mais bien sûr, quand je dis des promesses dans le vent,
36:06c'est-à-dire que des promesses, on attend toujours le fruit de ces promesses.
36:10On attend toujours parce que vous parliez de nombreux dossiers.
36:13Il y a effectivement de nombreux dossiers.
36:15J'écoutais Madame qui disait c'est une priorité.
36:17Évidemment, il faut qu'il s'occupe de l'agriculture en premier.
36:20Oui, il y a quand même des gens qui disent le dossier retraite, il est plus important.
36:24Il y en a d'autres qui vont dire c'est le dossier éducation.
36:26Chaque domaine est une priorité.
36:28Le dossier santé, d'ailleurs, le fait que sa première visite soit dans un hôpital,
36:32ça peut être une symbolique, je ne sais pas.
36:35En tout cas, il faut absolument éviter ce qui s'est passé l'hiver dernier
36:39avec cette crise absolument épouvantable qui, quand même, a été nécessaire
36:45parce que ça a quand même montré aux Français que les agriculteurs,
36:49ce n'était pas simplement des gens qui élevaient des animaux
36:53et qui plantaient du blé et puis le reste, on s'en fout.
36:57Je veux dire, sans eux, c'est une catastrophe.
36:59Et lorsqu'ils exigent maintenant une souveraineté nationale,
37:03je crois que M. Barnier est très, très bien placé vis-à-vis de Bruxelles
37:07justement pour essayer de négocier et évidemment diminuer
37:12tous les problèmes que peut connaître l'agriculture.
37:14Françoise, un dernier mot sur ce sujet.
37:15Oui, je pense qu'on se rappelle que Gabriel Attal avait été très actif
37:20justement pour écouter et recevoir les agriculteurs.
37:22Alors, toutes les lois n'ont pas passé, tous les décrets ne sont pas passés.
37:26Il y a eu la dissolution entre temps, donc ceci explique cela.
37:28C'est vrai que la force de Michel Barnier,
37:30c'est non seulement qu'il a été ministre de l'Agriculture,
37:32mais surtout qu'il connaît par cœur les arcanes de Bruxelles
37:35et qu'il sait parfaitement où sont les lourdeurs, les normes, etc.,
37:39ce qu'il faut alléger.
37:40Et d'ailleurs, ça lui servira pour un autre grand dossier
37:42qui est l'endettement et le déficit abyssal de la France
37:46parce que nous sommes sous le coup d'une sanction de l'Union européenne
37:51parce que notre déficit dérape.
37:53Et son talent de négociateur et sa connaissance des arcanes de Bruxelles
37:57sera un dispensage.
37:58C'est sans doute aussi ça qui explique en partie le choix d'Emmanuel Macron,
38:03c'est que justement, Michel Barnier connaît bien,
38:05Ursula von der Leyen connaît bien toutes les arcanes de Bruxelles
38:08et en matière de budget et en matière de sanctions budgétaires,
38:11peut-être qu'il sera même de négocier un traitement un peu moins sévère.
38:15Alors, on le disait, effectivement, il y a la priorité de l'agriculture,
38:18mais des priorités, il y en a malheureusement un peu partout.
38:22Un autre sujet qui attend beaucoup de ce futur gouvernement,
38:24c'est celui de l'éducation.
38:26Avec cette enquête réalisée par le syndicat SNES-FSU
38:30qui indique qu'il manquait au moins un professeur
38:33dans 56% des établissements du second degré la semaine dernière.
38:38Donc dans plus d'un établissement sur deux,
38:40il manquait un professeur le jour de la rentrée.
38:43Écoutez ce que disait tout à l'heure Maxime Roper,
38:45il est vice-président du SNALC,
38:46le syndicat des personnels de l'enseignement.
38:49Le métier n'attire plus, les conditions de travail sont,
38:53je le rappelle quand même, au-delà des stéréotypes
38:55que l'on peut voir sur le métier.
38:57Les conditions sont très difficiles.
38:59Il n'y a pas de médecine du travail.
39:02Il n'y a pas assez d'attractivité.
39:04Donc effectivement, on arrive à ce postulat
39:07et recruter des contractuels qui ne sont pas assez formés.
39:11C'est, j'ai envie de vous dire, la seule solution
39:14à l'heure actuelle du ministère, du moins à court terme.
39:17Et on se rend compte que même cette solution ne suffit pas
39:20puisque encore très récemment,
39:22on pouvait compter plus de 1 600 annonces de recrutement.
39:28Preuve, là encore, qu'il y a un gros déficit.
39:32Samira, qui est en régie, a écrit
39:35« un professeur devant chaque classe, Paris non tenu ».
39:38On pourrait même dire « promesse non tenue »
39:39parce que c'est une promesse qui, année après année,
39:42et juste avant la rentrée,
39:44c'est un petit peu le leitmotiv des ministres de l'éducation nationale.
39:49Il y aura un professeur devant chaque classe.
39:52C'est une promesse qui est faite alors qu'ils savent
39:54pertinemment qu'ils ne pourront pas la tenir.
39:56Françoise Laborde.
39:57C'est-à-dire que chaque ministre annonce
39:59qu'il y aura une meilleure gestion,
40:01qu'on va s'organiser différemment, etc.
40:04Mais il y a quand même plusieurs problèmes.
40:05C'est qu'en effet, il y a un problème de rémunération du corps enseignant.
40:08On sait très bien que par rapport à d'autres pays,
40:10les enseignants en France sont plutôt moins bien payés.
40:13Il y a sans doute un problème de formation.
40:15C'est aussi un métier qui attire moins pour toutes sortes de raisons,
40:18même si à chaque fois, on parle des vacances formidables des profs.
40:21C'est aussi sans doute un métier où on n'écoute pas assez
40:23ceux qui sont sur le terrain, ceux qui sont devant les élèves.
40:26C'est aussi un métier où on leur change en permanence leur programme.
40:30Un coup, on leur dit la méthode d'écriture, ça va être celle-là.
40:33Et puis demain, on change.
40:35Vous voulez le méthode d'apprentissage, c'est ceci, c'est cela.
40:38Donc, c'est vrai que les profs ont le sentiment de ne pas être assez écoutés.
40:40Et puis, c'est un mammouth.
40:42Rappelez-vous les mots de l'ancien ministre Allègre
40:46qui parlait de dégraisser le mammouth.
40:47Donc, c'est un énorme mammouth.
40:49Et c'est très compliqué de modifier à chaque fois à la marge les choses.
40:54Donc, qu'il manque des classes avec des professeurs,
40:57ce n'est pas une surprise parce que c'est vrai que c'est extrêmement compliqué à gérer.
41:02Sans doute faut-il une politique résolument,
41:05j'allais dire volontariste et différente, mais ça ne va pas se faire en six mois.
41:11C'est un mammouth, disait Claude Allègre.
41:13Vous avez raison de le citer.
41:16Sauf qu'on est dans un pays qui rémunère le moins bien ses enseignants.
41:24Absolument.
41:25C'est un constat.
41:26Mais c'est un constat qui est terrible.
41:27C'est un constat qui est terrible, il n'y a pas que l'éducation.
41:30Il y a les enseignants, il y a les infirmiers, il y a les policiers.
41:33C'est-à-dire que les métiers qu'on dit essentiels,
41:36on ne les rémunère pas dans notre pays.
41:38On parle de crise des vocations,
41:39mais il y a une vraie responsabilité de nos institutions sur cette crise.
41:45Il y a eu des efforts de faits dans d'autres domaines,
41:47dans la santé pour les infirmières par exemple.
41:50Mais les policiers non plus ne sont pas rémunérés à leur juste valeur et travail.
41:58Alors de toute façon, on est partis de cette discussion sur les promesses qui sont faites.
42:04Au moment où on donne des promesses,
42:07il est évident qu'on espère que le budget va suivre.
42:11Mais le budget, il n'est pas extensible.
42:14Et franchement, on n'arrive pas à donner des priorités.
42:18On a entendu le Premier ministre hier qui parlait de ses priorités.
42:21Oui, Françoise.
42:23Vous allez répondre à Patrice dans un instant.
42:25Il est 12h45, il est l'heure de retrouver Isabelle Piboulot
42:28pour le rappel des titres de l'actualité.
42:33Les Nantais mobilisés pour protester contre la nomination de Michel Barnier à Matignon.
42:38Bienvenue en adémocratie, peut-on lire sur des pancartes.
42:41150 manifestations sont prévues à travers le pays à l'appel de la France insoumise
42:46pour répondre aux coups de force d'Emmanuel Macron, dit LFI.
42:49Plus de 30 000 manifestants sont attendus au total.
42:52A Paris, le rendez-vous est donné à 14h, place de la Bastille.
42:56Présent au forum de Tchernobyl en Italie,
42:59le président ukrainien a échangé avec la Première ministre, Georgia Meloni.
43:03Volodymyr Zelensky réitère ses appels pour obtenir davantage d'armes
43:07face à l'avancée russe dans l'est de son pays.
43:10Kiev réclame par ailleurs à ses alliés la levée des restrictions
43:13pour lui permettre de frapper des cibles militaires sur le sol russe.
43:17Enfin, le super-typhon Yagi s'abat sur la côte nord du Vietnam,
43:21où un mort est à déplorer.
43:23Des milliers d'arbres ont été déracinés, des toitures arrachées.
43:27Des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées et relogées en lieu sûr.
43:31Quatre aéroports vietnamiens ont été fermés.
43:34Le typhon a déjà fait au moins trois morts dans le sud de la Chine
43:37et une vingtaine aux Philippines.
43:41Merci beaucoup Isabelle Piboulot.
43:42Il y a un vrai manque de vocation, Françoise Laborde, dans l'éducation.
43:46On dénonce régulièrement, ça commence à devenir urgent.
43:49Que va-t-il se passer lorsque les profs qui enseignent aujourd'hui
43:53vont prendre leur retraite ?
43:55On peut espérer qu'il y aura des candidats quand même.
44:00Il n'y en a pas beaucoup aujourd'hui, c'est ce que nous disent les syndicats d'enseignants.
44:03Moi, ce qui me frappe beaucoup, et c'est pour ça que je voulais revenir
44:06sur ce que disait mon ami, c'est que bien sûr, il y a une question budgétaire,
44:11mais il y a aussi une question de gestion.
44:15Quand on regarde, par exemple, la situation des hôpitaux,
44:17et on l'a vu au moment du Covid, on s'est rendu compte,
44:20avec la création des agences régionales de santé, etc.,
44:23finalement, on a augmenté le nombre de personnels administratifs
44:26et on n'a pas augmenté le nombre de médecins.
44:28Mais dans les hôpitaux, on a besoin de médecins,
44:30on a besoin d'infirmières, on a besoin d'aides-soignants.
44:33Alors, je ne dis pas que le personnel administratif ne sert à rien,
44:35mais aujourd'hui, on sent bien qu'on est passé à une gestion bureaucratique extrême de tout.
44:41Alors, c'est vrai pour la santé, c'est vrai pour l'éducation nationale,
44:44c'est vrai pour l'agriculture, on vient de le voir,
44:46au détriment de ce qu'ils produisent et qu'ils fabriquent.
44:50Donc, il faudrait revenir à quelque chose qui serait plus logique,
44:53qui serait de dire, dans les hôpitaux,
44:55la priorité, c'est d'avoir des médecins et des infirmières,
44:58plus que des gens qui comptent le nombre de lits
45:00et qui comptent le nombre d'heures qu'un patient passe dans un lit.
45:03Et dans l'éducation nationale, c'est plus urgent d'avoir des gens qui sont devant les étudiants.
45:07– Je vous coupe François, on va regarder les images en direct à l'instant de Michel Barnier,
45:11qui arrive à l'Assemblée nationale et qui est accueilli par Yael Braun-Pivet,
45:16on le disait, le nouveau Premier ministre,
45:18qui a reçu ce matin Elisabeth Borne à Matignon
45:21et qui va déjeuner ce midi en compagnie de la présidente de l'Assemblée nationale.
45:28Elle est forte, elle est importante, cette image, Patrice Tarditi.
45:32– Oui, je ne connais pas le menu du déjeuner, nous non plus,
45:35mais effectivement c'est important parce que la présidente de l'Assemblée nationale,
45:41c'est quelqu'un qui a compté depuis un certain nombre de mois,
45:47c'est quelqu'un qui sait également négocier
45:50et je crois que M. Barnier, il a besoin de sentir le vent,
45:55le vent de tous les gens qui ont agi normalement sans véritable excès.
46:02Et elle en fait partie.
46:03– Que peut-on attendre de cet échange entre ce nouveau Premier ministre
46:07et cette présidente de l'Assemblée nationale qui, rappelons-le, a été renouvelée.
46:12– Absolument.
46:13– Puisqu'elle était à la surprise générale, elle a été démissionnaire,
46:17elle a été finalement renouvelée et conserve ses fonctions de présidente de l'Assemblée nationale.
46:23– Non mais je pense que Michel Barnier vous montrait à quel point il est légitimiste
46:29et à quel point il respecte en effet tout le jeu républicain.
46:33Et je crois que par les temps qui courent, en effet, la France a besoin d'être un peu rassurée,
46:39apaisée, tranquillisée, parce que ça part un peu dans tous les sens.
46:43Cette façon d'être légitimiste ne peut que le servir.
46:48Et je pense que les Français sont profondément d'ailleurs légitimistes.
46:52Donc le fait d'avoir un Premier ministre qui respecte le jeu républicain,
46:56qui rencontre tous les groupes, qui va rencontrer la présidente de l'Assemblée,
46:59qui, comme le disait fort justement Patrice,
47:01a aussi cette personnalité d'apaisement, de conciliation, etc.,
47:05ça ne peut que servir, si je puis dire, sa cause et faciliter demain la nomination de gouvernement.
47:11Parce qu'encore une fois, il faut trouver les oiseaux rares, les candidats,
47:17toutes les sensibilités qui peuvent s'exprimer et qui vont venir à l'Assemblée nationale.
47:21Parce qu'il ne s'agit pas simplement d'avoir des sensibilités de tous horizons.
47:25Il faut que ce soit des sensibilités qui ramènent des voix à l'Assemblée nationale.
47:29Parce que si on va au PS prendre des socialistes qui sont très éloignés des députés de l'Assemblée,
47:35ça ne change pas grand-chose au jeu.
47:36Donc il faut vraiment faire un calcul au trébuchet.
47:40Alors s'il rencontre tout le monde, ça risque de prendre du temps aussi.
47:42Et il a dit qu'il voulait agir et qu'il voulait agir vite.
47:45Donc on a vu le temps que ça a mis à Emmanuel Macron.
47:48Qu'il allait prendre son temps aussi parce qu'il ne veut pas faire n'importe quoi.
47:51Et heureusement d'ailleurs.
47:52Donc on peut imaginer qu'on a attendu 51 jours pour avoir un Premier ministre.
47:56On peut imaginer qu'on attend aussi un bon moment avant d'avoir un nouveau gouvernement.
48:00Il va falloir un moment avant qu'il puisse élargir à la gauche.
48:04Et puis tout dépend de la personnalité de ceux qui choisissent.
48:06On peut aussi imaginer qu'il aille chercher des ministres qui sont compétents dans leur propre domaine
48:10et qui n'arrivent pas en découvrant subitement un dossier qu'ils ne connaissent pas.
48:14Et on sait qu'il y a des ministres sortants qui ne seraient pas mécontents de garder leur marocain.
48:19Tout à fait. Et ce sera le mot de la fin.
48:21Merci beaucoup Françoise Dabord d'avoir été avec nous cet après-midi.
48:23Merci à Patrice Arditi. C'est la fin de ce Midi News Week-end.
48:27Merci également aux équipes en régie.
48:29Merci à Samira Ouled qui m'a aidé à préparer cette émission.
48:32Dans un instant c'est Face à Onfray avec Michel Onfray et Laurence Ferrari.
48:35Et puis moi j'aurai le plaisir de vous retrouver à 17h pour Punchline.
48:39Bon après-midi sur CNews et à tout à l'heure.

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