La grande interview : Yaël Braun-Pivet

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La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet était l'invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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00:00Bonjour Yael Broun-Pivet, et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:05C'est votre première prise de parole depuis la nomination du Premier ministre, on va bien sûr en parler,
00:10mais vous compte tout d'abord la mort de cet agent municipal tué par balle en pleine rue à Grenoble
00:15après avoir voulu retenir l'auteur d'un accident, le maire de la ville.
00:18Éric Piolle a eu ses mots hier, je le cite, personne n'est à l'abri d'une balle perdue.
00:24Christian Estrosi a vivement réagi ce matin,
00:27Olive estime que M. Piolle est en partie responsable de ce qui se passe dans sa ville.
00:31Comment vous-même vous avez réagi à ses mots hier ?
00:34Déjà c'est un drame absolu parce que c'est un agent dont on sait à quel point ils sont dévoués
00:41à leur service et aux autres, qui a voulu intervenir.
00:46Ce n'est évidemment pas une balle perdue, de ce que l'on voit et de ce que l'on sait,
00:51c'est un acte qui apparaît comme étant délibéré,
00:55donc c'est tragique, il faut évidemment penser à sa famille, ses collègues.
00:59J'espère que l'auteur de ce crime sera arrêté le plus rapidement possible,
01:05donc pas de polémique aujourd'hui.
01:07En revanche, une chose est sûre, c'est que la sécurité c'est l'affaire de tous.
01:11Et donc l'État doit faire beaucoup et il le fait, nous avons nous-mêmes procédé
01:17à la création de près de 10 000 places de policiers et de gendarmes
01:21pour remettre des forces de l'ordre sur le terrain.
01:24Mais nous avons aussi considéré que la sécurité c'était une espèce de continuum
01:29et qu'il y avait le rôle de l'État, mais qu'il y avait aussi le rôle des villes,
01:33des maires, de la sécurité privée.
01:35Vous dites que c'est aussi l'affaire des maires.
01:37C'est l'affaire de tous les élus, la sécurité.
01:39Rappelons que Grenoble, c'est l'une des villes aujourd'hui les plus insécures de France.
01:42Il n'y a pas de sentiment d'insécurité, c'est une réalité d'insécurité, Mme la Présidente.
01:46En tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'est l'affaire de tous
01:48et que personne ne peut se dédouaner de sa responsabilité.
01:52Je ne veux surtout pas m'immiscer dans la gestion de la ville de Grenoble
01:57et je ne connais pas précisément, mais ce dont je suis sûre,
02:01c'est que la sécurité de nos concitoyens est l'affaire de tous,
02:04de tous les élus, qu'ils soient élus nationaux ou élus locaux.
02:08Il faut que nos polices travaillent main dans la main
02:11pour assurer la protection maximale de nos concitoyens.
02:14Dans l'actualité politique, Aël Braune-Pivet,
02:16le Premier ministre poursuit ses consultations en vue de la composition de son gouvernement,
02:20peut-être à la fin de la semaine.
02:22Vous l'avez reçu très rapidement vous-même à l'Assemblée nationale.
02:25Comment vous jugez aujourd'hui sa méthode ?
02:27Si vous deviez définir en quelques mots la méthode Barnier, que diriez-vous ?
02:31Écoutez, moi je l'ai reçu effectivement dès mon retour de l'étranger ce samedi.
02:36Pour tout vous dire, je ne le connaissais pas.
02:38Donc il s'agissait aussi d'apprendre à se connaître.
02:42C'est important, vous savez, derrière la politique,
02:45il y a des hommes et des femmes qui la font.
02:47Et donc il était important pour nous deux, je pense,
02:50de se jauger un peu et de voir qui était l'autre.
02:55Donc moi j'ai apprécié cet échange.
02:58Je partage avec lui cette envie de bien faire,
03:02cette envie d'être utile à nos compatriotes
03:05et cette envie de dépasser les clivages et les oppositions stériles pour construire ensemble.
03:13Et donc c'est de cela que nous avons parlé,
03:15de voir comment nous pourrions le maximum être utiles à nos compatriotes
03:20dans ce contexte compliqué.
03:21Bien sûr, on va en parler du contexte.
03:23Vous dites dépasser les clivages.
03:24Il faut écouter tout le monde.
03:25Il a affirmé, Michel Barnier, que les voix du Rassemblement National comptaient.
03:29Il est respectué du RN.
03:31Est-ce qu'il a raison, selon vous, de se comporter ainsi vis-à-vis du RN,
03:34qui rappelons-le, représente le premier groupe à l'Assemblée Nationale ?
03:38Vous-même, je le précise ce matin sur CNews et Europe 1,
03:41certains, à gauche, vous ont même accusé de collusion avec le RN.
03:46Alors moi, vous savez, depuis que je fais de la politique,
03:50j'ai toujours la même ligne.
03:51Déjà, je respecte chaque compatriote,
03:54quelles que soient ses opinions politiques,
03:56quelles que soient son expression.
03:57Il est important de respecter chacun
04:00et d'entendre ce que chacun nous dit.
04:04Après, moi, j'ai toujours, en tant que présidente de l'Assemblée Nationale,
04:07respecté les équilibres institutionnels
04:09et donc je respecte tout autant chaque député,
04:13quel que soit son groupe d'appartenance.
04:15Je n'ai jamais fait le tri en député LR, député Nouveau Front Populaire.
04:20Tout le monde se vaut, si je puis dire.
04:22Ce n'est pas tout le monde se vaut.
04:23Chaque député qui siège à l'Assemblée Nationale
04:26a été élu par les Français,
04:28a cette légitimité, représente la nation.
04:30Et j'ai toujours dit que je ne faisais pas le tri entre les députés,
04:34que je les respectais chacun.
04:36Et ça, c'est extrêmement important.
04:38J'ai toujours, à l'Assemblée Nationale, en tant que présidente,
04:42quand je reçois les présidents de groupe,
04:44je reçois tous les présidents de groupe.
04:46Je ne fais pas le tri entre eux.
04:48Et j'ai toujours veillé aux bons équilibres.
04:51Lorsque, par exemple, je dois faire des nominations,
04:54il m'est arrivé de nommer des députés de la France Insoumise.
04:58Il m'est arrivé de nommer des députés Rassemblement National.
05:01Et je vais toujours continuer à avoir cette règle de conduite.
05:04C'est mon devoir en tant que président de l'Assemblée Nationale.
05:07Pour autant, ça, c'est la présidente de l'Assemblée Nationale.
05:10Mais en tant que femme politique et en tant que députée,
05:14en tant que femme engagée, je sais où sont mes partenaires de travail
05:20et où sont ceux que je combats.
05:22Et je continue à combattre le Rassemblement National.
05:25Et je continue à combattre la France Insoumise.
05:28Je continue à combattre les extrêmes.
05:30Je fais partie de ceux qui sont dans le camp,
05:32des gens qui sont modérés, des centristes.
05:35Et donc, je continuerai à avoir cette ligne politique-là.
05:39Le fameux bloc central.
05:40Mais est-ce que ce que vous dites est aussi clair pour le Premier ministre ?
05:43N'est-il pas, comme on l'entend, comme on le lit,
05:45sous la coupe du Rassemblement National aujourd'hui ?
05:49Qui est le patron, pour résumer, aujourd'hui, Yael Bournepivet ?
05:52Alors, le patron du gouvernement, c'est Michel Barnet.
05:57Vous avez compris ma question.
05:58J'ai bien compris.
05:59La patronne de l'Assemblée Nationale, c'est Yael Bournepivet.
06:02Celui du Sénat, c'est Gérard Larcher.
06:04Et le président de la République, c'est Emmanuel Macron.
06:06Et donc, chacun doit être dans son rôle.
06:09C'est très important.
06:10Et le Premier ministre devra, à l'Assemblée Nationale,
06:13nouer des alliances, aller chercher des majorités.
06:18Et il n'est en aucun cas obligé d'aller chercher des majorités
06:23avec le Rassemblement National, comme je l'entends parfois.
06:27Quel autre choix a-t-il ?
06:29Eh bien, il a déjà tout l'arc central qui est l'arc,
06:33et ça ne vous aura pas échappé, qui est en majorité relative
06:36à l'Assemblée Nationale et qui m'a élue au perchoir.
06:39Et puis, il ne tient finalement qu'au groupe socialiste,
06:44qu'au groupe écologiste, de travailler avec nous
06:48pour pouvoir élargir cette majorité.
06:50Yael Bournepivet, les socialistes, les écologistes,
06:52les socialistes qui n'ont pas voulu de M. Cavesneuve,
06:54vous pensez qu'ils vont vraiment vouloir de la politique de M. Barnet ?
06:58Le Nouveau Front Populaire menace déjà et a mis la censure sur la table.
07:02Mais moi, je ne connais pas aujourd'hui la politique
07:05que va mettre en œuvre le Premier ministre.
07:08Moi, ce que je souhaite, c'est que pour définir sa feuille de route,
07:12il puisse prendre en compte l'ensemble de l'arc républicain
07:16à l'Assemblée Nationale qui, pour moi, s'étend avec les écologistes,
07:20les socialistes et l'ensemble de la majorité qui m'a élue.
07:24Et je crois que c'est ça qui est fondamental.
07:26Expliquez-nous ce matin.
07:27En fait, aujourd'hui, quand on regarde les chiffres à l'Assemblée Nationale,
07:30comme tout le monde le sait, personne n'a la majorité.
07:33Mais ce qui est surtout important, c'est que si on additionne les deux extrêmes,
07:37Rassemblement National et la France Insoumise,
07:39ils n'ont pas la majorité non plus.
07:41Donc, ils n'ont pas de majorité pour censurer le gouvernement.
07:43Quand on regarde qui est le premier groupe à l'Assemblée Nationale,
07:45arithmétiquement, nous sommes d'accord, c'est le...
07:47Rassemblement National, évidemment.
07:49Vous avez dit tout à l'heure, écoutez tout le monde,
07:51et vous m'avez dit à l'instant, il faut tenir compte de l'arc républicain.
07:54Est-ce à dire que le Rassemblement National et la France Insoumise
07:57ne sont pas dans cet arc républicain ?
07:59Vous savez, moi, quand j'ai vu cette campagne législative,
08:02qui est très récente, et nos compatriotes l'ont vue également,
08:05il y a des propositions du Rassemblement National
08:08qui visaient à trier les Français selon leur origine,
08:12en les empêchant d'accéder à des fonctions extrêmement importantes
08:17dans les cas s'ils avaient une double nationalité.
08:21On a vu des propositions qui étaient discriminatoires
08:29en fonction de ses origines.
08:31Et moi, ça ne me parle pas, et c'est quelque chose
08:34que je combats profondément, que je continuerai à combattre.
08:37Cela étant dit, nous avons des millions d'électeurs dans cette élection,
08:41mais j'ai envie de vous dire...
08:43En fait, je ne fais pas le tri non plus dans les électeurs,
08:45donc il faut écouter tout ce que les électeurs nous ont dit.
08:48Avez-vous le choix ?
08:50Aujourd'hui, on a plutôt l'impression que c'est Marine Le Pen
08:53qui tient un petit peu dans sa main le sort du gouvernement
08:56et du Premier ministre, et qu'il y a eu un deal,
08:58ou du moins un accord de circonstance,
09:00entre le président de la République et Marine Le Pen.
09:03Je le conteste, moi, je conteste cette lecture-là.
09:08Je considère que si, par exemple, les socialistes
09:12travaillent avec nous pour pouvoir construire des solutions
09:16utiles aux Français...
09:18Mais je parle de tout le monde.
09:20En fait, la question aujourd'hui...
09:22Vous savez, moi, quand je me suis engagée en politique,
09:24je m'étais engagée justement en disant
09:26qu'on va dépasser les clivages, on va se rassembler,
09:29les bonnes idées, peu importe d'où qu'elles viennent.
09:31Eh bien, les Français, aujourd'hui, en tout cas,
09:33c'est ce qu'ils me disent dans la rue,
09:35à la foire de Chalon, quand je les ai rencontrés.
09:37C'est « Retroussez-vous les manches et répondez à nos difficultés ».
09:42Et on sait quelles sont ces difficultés.
09:44Les déserts médicaux, la question de l'éducation,
09:47de l'ascenseur social, la protection de notre nation.
09:51Et donc, ces sujets-là, eh bien, mettons-nous autour d'une table.
09:54Et moi, je ne comprendrais pas que les socialistes,
09:57que les écologistes refusent de se mettre autour d'une table
10:00pour en discuter.
10:01En tout cas, vous savez, c'est ce que nous faisons
10:03à l'Assemblée nationale.
10:05Mais, alors, ils sont dans la rue.
10:07Ils l'ont été samedi et ils dénoncent, pour la plupart,
10:09sinon la grande majorité, un déni et un coup de force démocratique.
10:13Nous en sommes là.
10:14Écoutez, ce faisant, il ment au français.
10:18Il ment au français.
10:19La démocratie, vous savez, elle s'exprime dans les votes,
10:23dans les urnes, à l'Assemblée nationale, à nouveau.
10:26Ce n'est pas leur candidat qui a gagné l'élection
10:29de la présidence de l'Assemblée, c'est moi.
10:31Et moi, j'ai été élue avec des voix qui venaient des Républicains,
10:35qui venaient du groupe centriste, du groupe Renaissance,
10:39du groupe Modem, du groupe Horizon.
10:41Et ces voix-là, à l'Assemblée nationale,
10:43elles les aient plus nombreuses.
10:45C'est simple, il suffit de regarder le résultat.
10:48Donc, ne parlons pas de déni de démocratie,
10:50parce que ça entraîne les Français sur une pente
10:53qui est dangereuse, je crois.
10:55Et moi, je tiens toujours un langage de vérité.
10:58Et à l'Assemblée nationale, j'ai toujours réussi à travailler
11:01avec les socialistes, avec les écologistes, avec les communistes.
11:05Et donc, pourquoi nous n'y parviendrons pas demain ?
11:07Eh bien, pour moi, moi, je suis confiante.
11:10Je sais que nous y arriverons.
11:11Il le faut, parce que les Français attendent cela.
11:14Autrement, ils finiront par nous détester.
11:17On verra à l'épreuve des faits.
11:20Deux questions importantes, madame Braune-Pivet.
11:22Vous avez souhaité qu'il y ait une session extraordinaire
11:25très rapidement, justement, au Parlement.
11:27Peut-être qu'il y aura une formation du gouvernement
11:29à la fin de la semaine.
11:30Est-ce que vous avez une réponse sur cette session extraordinaire
11:32pour reprendre le travail ?
11:34Alors, je n'ai pas de réponse à ce jour.
11:36Moi, je l'ai demandé pour deux raisons.
11:37D'une part, parce que je considère que si le gouvernement est nommé,
11:41il doit se présenter devant la représentation nationale.
11:44Nous sommes les élus du peuple.
11:45Et moi, je ne conçois pas, comme vous, vous ne le concevriez pas,
11:49que des ministres puissent travailler pendant 10 jours, 15 jours,
11:54venir sur votre plateau, madame Mabrouk,
11:56et ne pas répondre à la représentation nationale.
11:58Donc, ils devront, s'ils sont nommés rapidement,
12:01évidemment que s'ils sont nommés le 28 septembre,
12:04je ne demanderai pas des sessions extraordinaires.
12:07Mais s'ils sont nommés rapidement, s'ils viennent répondre à vos questions,
12:10je pense qu'avant, ils doivent répondre à la représentation nationale.
12:13Et également, il y a des sujets sur lesquels nous pourrions avancer dès à présent.
12:18Moi, j'ai cité des textes qui sont justement des textes transpartisans
12:23qui émanent de tous les groupes.
12:25Je pense au délit d'homicide routier.
12:27On voit bien encore cet été quel drame il y a eu.
12:31Et nous souhaitions au Parlement créer un délit spécifique.
12:34Nous avons cette résolution, cette commission d'enquête sur les violences dans le cinéma
12:41qui avait été demandée par madame Godrej,
12:43qui avait été lancée, qui avait été votée à l'unanimité.
12:46N'attendons pas pour pouvoir la relancer.
12:48Il y a des sujets.
12:49N'attendons pas aussi sur la réforme des retraites.
12:51Par exemple, le Premier ministre s'est dit ouvert justement pour reprendre le débat.
12:56Est-ce qu'il faut, il y a les bourgognes,
12:57qu'il y ait une suspension de la réforme des retraites ?
12:59Est-ce que c'est logique de la suspendre avant d'en débattre ?
13:02Pour moi, cette réforme, elle était importante.
13:06Elle était même vitale pour préserver notre système.
13:09Et on voit qu'il y a plus d'un million sept cent mille de nos compatriotes
13:13qui en bénéficient aujourd'hui directement par la hausse de leur petite pension.
13:18Et c'est important.
13:19Donc elle n'a pas que des effets, comme on pourrait l'entendre, négatifs.
13:22Pour autant, on sait qu'il y a des sujets sur lesquels nous n'avons pas été au bout.
13:26Il faut rediscuter avec les organisations syndicales.
13:28Et donc ?
13:29Et avec le patronat.
13:30Donc moi, je ne suis pas pour une suspension.
13:32Mais je suis pour le fait que l'on travaille sur la pénibilité, sur les carrières des femmes.
13:38On en a beaucoup parlé de ces inégalités cruciales.
13:42Vous allez reprendre à la marge.
13:43Travaillons sur ces sujets-là.
13:44Alors, je suis désolée, mais l'égalité hommes-femmes, ce n'est pas un sujet à la marge.
13:48Bien sûr, mais vous ne touchez pas au cœur du réacteur de la réforme des retraites.
13:51Alors, le cœur du réacteur qui était effectivement le rallongement de l'âge de la retraite,
13:57je pense qu'il ne faut pas y toucher.
13:58C'était important de faire cette réforme.
14:00Tous les pays européens autour de nous sont à cet âge-là, voire beaucoup plus loin.
14:06Donc, de la même façon, ne mentons pas aux Français.
14:09Nous avions besoin de cette réforme.
14:11Maintenant, regardons ce que nous pouvons améliorer.
14:13Et réfléchissons également à une réforme plus systémique.
14:17La réforme par points, introduire de la capitalisation.
14:20Il ne faut rien fermer.
14:22Il n'y a pas de tabou.
14:23Ne soyons pas dogmatiques.
14:25Vous avez dit dire la vérité.
14:26Donc, j'attends la vérité pour cette dernière question.
14:28Il y a le braune pivé.
14:29Vous avez eu l'occasion de rencontrer vos homologues présidents de l'Assemblée des pays du G7.
14:34Je suppose que vous avez évoqué la situation de la France,
14:36peut-être même la situation du président de la République, Emmanuel Macron, à ce sujet.
14:40Édouard Philippe s'est déclaré candidat au moment où la France cherchait un Premier ministre,
14:44candidat à la présidentielle.
14:46Gabriel Attal a fait savoir tout le mal qu'il pensait de la dissolution.
14:50Que reste-t-il de la Macronie aujourd'hui ?
14:52Écoutez, il reste…
14:53Langage de vérité, n'est-ce pas ?
14:55Langage de vérité.
14:56Mais je pense, déjà, nous sommes présents.
14:59Le président de la République est là.
15:01Et moi, je le vois extrêmement motivé.
15:03Nous avons une force politique d'importance à l'Assemblée nationale, au Sénat.
15:08Et puis, nous sommes en tout cas…
15:11Moi, je suis toujours convaincue de cette nécessité absolue
15:16de dépasser les vieilles querelles pour se rassembler.
15:20À nouveau, les Français attendent ça de nous.
15:22Donc, ce qui reste de la Macronie, c'est justement cela, je crois.
15:26Cette envie et cette capacité à rassembler, à rassembler les énergies.
15:31Et puis, un attachement à l'État de droit, à l'Europe, au progressisme,
15:36à une société qui se tient droite, fidèle à ses valeurs, à son histoire, à sa grandeur.
15:43Moi, je crois en tout cela.
15:44Et moi, je suis un peu triste dans cette rentrée politique,
15:48lorsque je vois que certains partis politiques restent dans des logiques d'affrontement, d'alternance.
15:56Tout est à jeter.
15:58Si nous arrivons au pouvoir, il faudra tout reprendre à zéro.
16:02Arrêtons cela.
16:04Non, mais en tout cas, moi, vous savez, je crois aussi en cette force de l'engagement.
16:09La Macronie, on oublie souvent, c'est des hommes et des femmes de la société civile, comme moi,
16:14qui menaient leur vie tranquillement et qui ont eu envie de s'engager en politique pour agir et pour faire.
16:21Et je crois que cet élan que le président de la République a levé en 2017,
16:25plus que jamais, nous en avons besoin.
16:27Construire une nation d'engagés, où chacun se sent concerné par son destin, mais aussi par le destin du pays.
16:34Merci Elbrun Pivet, président de l'Assemblée nationale.
16:37Merci d'être venu ce matin sur CNews Europe.
16:39Merci à vous.
16:40Excellente journée à vous.
16:44Merci.

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