Avec Nicolas Corato, président fondateur du Think Tank Place de la République & William Thay, président du Think Tank Le Millénaire
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00:00Nos deux invités débatteurs du dimanche, nous sommes avec William Té, bonjour à vous,
00:09rapprochez-vous de votre micro s'il vous plaît, j'ai envie qu'on vous entende,
00:12c'est important qu'on vous entende ce matin, vous êtes le président du think-tank Le
00:17millénaire, nous sommes avec Nicolas Corato, bonjour, fondateur du think-tank Place de la
00:22République, Place de la République et Nicolas Corato plutôt à gauche, Le millénaire plutôt à
00:27droite, je le dis pour résumer, camper les personnages, ce gouvernement Barnier qui se
00:31constitue en ce moment même, les rencontres qui continuent, Michel Barnier qui a reçu hier
00:35l'ancien ministre Jean-Louis Borloo, Michel Barnier qui continue ses consultations, est-ce
00:40qu'on peut avoir des surprises ? Tiens, je le lis dans le journal du dimanche, Ségolène Royal ne
00:45parle plus aux médias, c'est donc signe qu'on ne peut plus tout à fait exclure qu'elle puisse
00:49entrer dans le prochain gouvernement, ce serait une bonne nouvelle ou pas pour l'homme de gauche que
00:53vous êtes Nicolas Corato ? Que Ségolène Royal entre au gouvernement ou qu'elle n'y entre pas ?
00:56Qu'elle entre ? Je veux dire, pour l'homme de gauche que je suis, c'est indifférent. Pourquoi ? Je veux dire
01:01qu'elle y entre ou qu'elle n'y entre pas, c'est indifférent, je pense que Ségolène Royal a depuis
01:04longtemps quitté le centre de gravité de la gauche. Ségolène Royal n'est plus une femme de gauche pour
01:11vous ? Elle était certainement une femme de gauche qui a un parcours qui est très respectable, je pense
01:15simplement qu'on a bien compris qu'aujourd'hui elle poursuivait surtout des ambitions plutôt
01:20personnelles que collectives à gauche. La gauche qui a montré aussi ses divisions hier à la fête
01:26de l'humanité, c'est la grommesse de toute la gauche, tout le monde y est invité, de la France
01:29Insoumise au Parti Socialiste en passant par l'EPC, les purgés de la France Insoumise. François Ruffin
01:35qui a été hué par les militants insoumis, ça vous a surpris ou pas Guillaumeté ? Oui, juste sur Ségolène
01:39Royal, moi je pense que le point essentiel de Michel Barnier c'est de voir comment il constitue son
01:44gouvernement. Est-ce que ça apparaît comme un gouvernement RPF, UDF, à l'ancienne en gros
01:48alliance de la droite et du centre ? Ou d'union nationale. Et je pense que la clé c'est de savoir
01:52s'il peut avoir des gens comme Ségolène Royal, Manuel Valls et Montebourg qui donneraient une
01:56autre coloration et qu'il remettra dans les pas des gyrongolistes plutôt que sur démocrates
02:00chrétiens qu'on a connus par exemple à la Commission Européenne. Arnaud Montebourg, ce serait une bonne
02:04solution pour l'homme de droite que vous êtes ? Moi je pense qu'il faut mettre des gens qui sont
02:07pragmatiques et qui sont capables d'apporter des solutions pour l'intérêt du pays comme ce qu'on a
02:11connu pour les Jeux Olympiques avec une présidente de région de droite, une maire socialiste, un
02:14président centriste. Ensuite après pour venir sur Ruffin, oui c'est pas si surprenant que ça
02:19parce qu'on a une évolution de l'électorat de l'FI qui est vraiment radicale, c'est-à-dire que Ruffin
02:23fait à peu près une erreur, c'est qu'en fait il essaye d'être un pied dedans et un pied dehors
02:27pour un parti qui est sectaire et qui n'est pas ouvert. Et quand vous êtes face à un parti
02:31sectaire qui pense le programme avec le programme, qui veut purger, qui pense qu'on peut aller mieux
02:36en purgeant le parti, comme ils l'ont fait dernièrement avec Corbière et Garrido qui étaient
02:40pourtant des compagnies non-routes de Jean-Luc Mélenchon, de toujours, qui l'ont suivi
02:43même parce qu'il a quitté le parti socialiste lors du congrès de Reims, qui opposait à l'époque déjà
02:47Ségolène Royal et Martine Aubry, et bien je pense qu'en fait il fait une erreur stratégique. Le point
02:51de Ruffin c'est de savoir comment il trouve un positionnement et quel parti est capable de trouver
02:55son positionnement. Aujourd'hui la France Insoumise a adopté un positionnement clair qui est tout pour
02:59Mélenchon et qui vise un électorat précis avec une politique qui est très précise. Ruffin n'étant
03:03pas dedans, n'étant pas cette stratégie, il n'a que d'autres choix que d'acter sa rupture avec
03:07Mélenchon et ça il doit le faire. Je pense avec une partie des communistes et une partie des autres
03:11LFI qui sont partis. Et alors on rappelle un petit peu le contexte, cette semaine François Ruffin a
03:17révélé, d'abord à assumer publiquement ses désaccords profonds avec la France Insoumise, il a accusé
03:21la France Insoumise de faire une campagne électorale au faciès, c'est-à-dire ne pas donner les mêmes
03:25arguments selon qu'elle rencontrait des électeurs noirs ou d'origine maghrébine et selon qu'elle
03:30rencontrait des électeurs blancs tout simplement. Ça, ça a fait scandale, ça a été démenti par la
03:36France Insoumise. D'autres propos prêtés par François Ruffin quand même à Jean-Luc Mélenchon
03:40qui moi m'ont particulièrement choqué. Je n'ai pas vu de démenti mais je n'ai pas vu non plus de
03:44confirmation. C'est Jean-Luc Mélenchon qui parlait des électeurs des Nimbaumont qu'il avait tenté de
03:48convaincre en 2012. Disons, je cite, ils sentent presque tous l'alcool de bon matin et ils sont
03:55obèses. C'est quand même, si c'est vrai, c'est quand même particulièrement choquant Nicolas Corato.
04:00Oui, moi je ne m'exprime pas sur des propos rapportés dont on ne connaît pas la véracité mais...
04:05Oui mais c'est facile, avouez quand même.
04:07Qu'est-ce qui est facile ?
04:08C'est facile de ne pas s'exprimer sur ces propos scandaleux.
04:10Mais enfin, ce n'est pas parce que François Ruffin rapporte des propos de Jean-Luc Mélenchon...
04:14Non mais écoutez, interroger Jean-Luc Mélenchon, moi je ne suis pas capable d'aller témoigner...
04:20Enfin pardon, je préfère m'exprimer sur des faits qui sont réels. La question que pose François Ruffin
04:25de fond, elle est importante, elle n'est pas nouvelle à gauche. C'est celle de la prévalence de la
04:29question sociale sur toutes les autres questions. Et François Ruffin est un des derniers qui pensent
04:33que la question sociale emporte tout le reste. Et qu'il ne faut pas commencer par le féminisme,
04:38les sociétaux, les questions sociétales, qu'il ne faut pas commencer par la lutte contre les
04:42discriminations, mais qu'il faut toujours, toujours, toujours revenir d'abord à la question sociale et
04:46qu'ensuite tout procède du règlement et de la justice sociale. C'est vieux comme la gauche,
04:50mais finalement c'est aujourd'hui minoritaire. Quand on regarde les chiquiers à gauche, NFP,
04:55le Parti Socialiste... C'est minoritaire à gauche même. Oui, oui, à gauche même. Le Parti Socialiste,
04:59ça occupe plus de problèmes sociétaux, l'écologie bien entendu de problèmes écologiques, et elle
05:03est fille de lutte contre les discriminations. Finalement, la question sociale à gauche,
05:06elle est résiduelle aujourd'hui, pour reprendre peut-être un élément de langage.
05:11Effectivement, et vous le déplorez en tout cas pour votre part. On va ensuite parler du gouvernement,
05:16c'est pour ça. Juste sur les propos de Mélenchon, au vu de comment il s'exprime par rapport à certains
05:22journalistes, vu comment il s'est exprimé lorsqu'il était candidat aux élections législatives face à
05:25Marine Le Pen, des électeurs de Marine Le Pen, et comment s'exprime tout son camp sur les électeurs
05:29de Marine Le Pen, on ne sait pas si les propos sont vrais ou pas, mais ils sont plausibles et
05:33en fait ils reflètent l'état d'esprit de Jean-Luc Mélenchon et de l'ensemble de la France insoumise.
05:36Ils considèrent que tous les électeurs de Marine Le Pen sont quasiment des gros beaufs, des ploucs,
05:40et qu'en fait ils ne méritent pas d'être sauvés. Après, il y a ce qu'on croit et ce qu'on a envie
05:43de croire. C'est deux choses différentes. En vrai, la seule question, c'est est-ce que François Ruffin
05:48a pu mentir en décrivant ses propos ? Je ne pense pas qu'au vu du bonhomme ce soit un menteur,
05:52voilà, il faut être tout à fait honnête. Mais quand on regarde surtout le discours qu'ils ont
05:56tenu et comment ils traitent à chaque fois qu'il y a une personne qui vote Rassemblement National,
05:59comment ils le traitent personnellement, on voit bien qu'ils le considèrent quasiment comme un
06:03électeur de seconde catégorie. Ce n'est pas pour autant que Marine Le Pen dit qu'il faut un
06:07minima respecter les électeurs. Les électeurs du Rassemblement National ne sont pas des pariats,
06:10et c'est un ensemble de points qui montrent en fait que pour une grande partie de la gauche,
06:13comme ils ont perdu la classe ouvrière, ils ont perdu la classe moyenne paupérisée,
06:17en fait ils préfèrent les dénoncer, les insulter et les mépriser plutôt qu'essayer de leur parler.
06:22Petit rappel de contexte, Jean-Luc Mélenchon, en 2012, pourquoi il parle d'Ainain Beaumont et
06:26de ses électeurs ? En 2012, juste après la présidentielle, il avait tenté d'ailleurs,
06:30courageusement il faut le dire, d'aller affronter Marine Le Pen à Ainain Beaumont législative.
06:34Mais vous savez, encore une fois, c'est compliqué de commenter des reprises de paroles des uns et
06:39des autres, mais pardon, on a en mémoire aussi l'ascendant dans le livre de Valéry Trahyvaleur,
06:44ça c'était François Hollande, mention prêtée à François Hollande, et puis on peut en prendre
06:47aussi à droite, c'est-à-dire que ce n'est pas nouveau ces propos de campagne, je ne suis pas
06:51persuadé. Je ne me souviens pas comment on en est parlé précisément parce que c'était des propos
06:53rapportés à l'époque, c'est pour ça que vous me le permettez. On en a parlé beaucoup,
06:56alors que l'intéressé a toujours démenti. Là aussi, je pense que, parlons de choses factuelles.
07:01Parlons de choses concrètes et directes. Maintenant qu'on a parlé de la gauche,
07:04c'était important de parler quand même des divisions à gauche en pleine fête de l'humanité,
07:08alors que c'est la principale opposition et la plus déterminée à ce gouvernement Barnier.
07:12Ce gouvernement Barnier ouvert donc à des hommes de gauche, mais à d'autres hommes. On sait,
07:17à ce stade a priori, qu'Hervé Marseille, le patron des sénateurs centristes, a refusé un poste
07:22ministériel. On sait que les consultations continuent. Est-ce qu'on est vraiment dans le
07:26retour de l'Ancien Monde pour vous ? Quand je vois Jean-Louis Borloo, Ségolène Royal, Laurent Wauquiez,
07:32Nicolas Corato ? Vous savez à quoi ça me fait penser ? C'est goodbye Lénine. Je viens de me
07:37réveiller, je sors du coma, la RDA est toujours en place et mes enfants font en sorte d'organiser
07:44une sorte de cirque Potemkin pour me faire oublier que finalement j'ai laissé passer 20 ans de ma vie.
07:50Sauf que Lénine est le seul à vouloir censurer ce gouvernement.
07:52C'est goodbye Lénine à droite, ce gouvernement. Non mais franchement, Jean-Louis, ces gens qui
07:58reviennent, je ne vais pas dire d'outre-tombe, mais d'outre-quelque-chose, et qui pendant 20 ans,
08:07je pense notamment au parti LR, n'ont eu aucune idée nouvelle. N'ont pas réussi à convaincre,
08:14puisque d'ailleurs, d'une certaine manière, électoralement, ils sont arrivés très largement
08:18derrière les autres. N'ont pas participé au Front Républicain, qui est peut-être la seule chose
08:22dont on s'accorde à dire qu'elle a un sens dans le scrutin qui s'est déroulé. Michel Barnier est
08:28un homme tout à fait respectable et certainement un grand homme d'État, mais franchement, personne
08:32en France ne peut dire aujourd'hui qu'il attendait Michel Barnier comme Premier ministre. Donc pardon,
08:38moi j'ai l'impression qu'on revient, vous avez cité le RPR et l'UDF, oui, ça a une jolie odeur
08:44d'années 80-90, c'est pas pour me déplaire sur le clivage droite-gauche, mais je ne suis pas persuadé
08:53que ça corresponde, et je ne sais pas ce que voulaient dire les Français le soir du second
08:56tour, mais certainement pas ça. Donc, rendez-moi, si vous voulez, je suis très content qu'on revienne
09:04aux années 80, j'ai l'impression d'avoir 20 ans, c'est formidable, mais il faut qu'on se réveille,
09:08on est en 2024. Il y a plusieurs points dessus, le premier paramètre, quand même, c'est de dire
09:14que les Français, peut-être que le Nouveau Monde était attendu, mais finalement, il n'a pas rempli
09:20ses objectifs. Il faut quand même se rappeler qu'Emmanuel Macron, lorsqu'il avait été élu,
09:23avait fait la une du Times en disant qu'il pouvait devenir le prochain leader de l'Europe,
09:26si par k, il arrivait à gérer la France. Il n'a réussi ni à gérer la France, ni, finalement,
09:29à imposer la France comme le leader européen. Pourquoi ? Parce qu'on n'a pas réussi à faire
09:33ce qu'on appelle les réformes nécessaires pour nous remettre sur le premier plan, devenir le
09:36premier pays d'Europe et retrouver une crédibilité, nous replacer dans le concert des nations.
09:40Aujourd'hui, les Français, malheureusement, se disent que l'Ancien Monde avait quand même des
09:44vertus, notamment dans la mesure où il était capable de pouvoir décrypter et pouvoir analyser
09:48une situation et pouvoir y répondre, certes, de manière incomplète, mais en tout cas,
09:52pouvoir y répondre partiellement. Et si par k, on doit leur faire un choix préférentiel entre
09:55l'Ancien Monde et le Nouveau Monde, peut-être qu'ils ont préféré une option pour l'Ancien.
09:58Ensuite, après, quand on regarde sur les sujets dits traditionnels et sur les politiques publiques
10:02à mener, effectivement, les Républicains n'ont pas mené en ce qu'on appelle une révolution comme
10:06Sarkozy l'avait fait en 2007 ou Jacques Chirac en 95 avec la fracture sociale. Mais peut-être que
10:10aussi, une partie du diagnostic porté par LR n'a jamais été mise en place. Est-ce qu'on a
10:14enfin réformé la structure de l'action publique de l'État ou est-ce qu'on a laissé filer les
10:19déficits, les dépenses publiques et les prélèvements obligatoires et qu'on se retrouve dans une
10:22situation où aujourd'hui, on est face à un mur financier et la France est l'homme malade de
10:26l'Europe. Sur le plan sécuritaire et sur le plan migratoire, on arrive sur une situation où on
10:30arrive sur une barbarisation de la société et que maintenant, je pense notamment avec les émeutes
10:34dernières qui ont montré que les crimes étaient de plus en plus jeunes et qu'il y a des gens qui
10:38se baladent malheureusement avec des couteaux pour se balader dans la rue, ce n'est pas une
10:41civilisation ou ce n'est pas une démocratie libérale. Et enfin, sur le plan migratoire,
10:45c'était des sujets qui étaient annoncés depuis très longtemps et vous avez raison, mais c'est le
10:50cas également pour les autres pays européens et ce n'est pas pour autant que ce ne sont pas des
10:52pays novateurs. Si vous voulez un truc comme le Nouveau Monde...
10:55Ce que je trouve savoureux, c'est que vous parlez d'un programme qui est issu du pacte législatif,
11:00c'est savoureux. Le programme des LR a été présenté après les élections. Voilà un parti qui est allé
11:07devant le peuple sans programme et qui ensuite, constatant qu'il y avait peut-être un trou de
11:16souris pour prendre Matignon, a sorti derrière les fagots un pacte législatif, j'appelle vos
11:22auditeurs à en prendre connaissance, qui est d'une indigence. On a beaucoup critiqué la légèreté du
11:28programme du Nouveau Front Populaire et pourquoi pas, mais allez voir le pacte législatif de
11:32Laurent Wauquiez. Quand j'ai dit Goodbye Lénine, c'est un document qui a 30 ans d'âge. C'est un
11:37document qui ne prend même pas en compte les éléments que vous venez de citer.
11:40Vous ne pouvez pas dire que c'est un vieux programme et en même temps ils l'ont balancé
11:43après. Soit c'est un vieux programme d'histoire à droite, soit c'est...
11:45Non, mais attendez, quand on va aux élections, on y va, je dirais, avec un programme.
11:49D'un autre côté, on peut dire d'une part que les Républicains sont les premiers à avoir fait
11:54l'effort de proposer des compromis dans cette Assemblée où il n'y a pas de majorité, la gauche
11:58n'a pas voulu faire, c'est un fait, désolé Nicolas Corato. Deuxième point...
12:02Non, non, non, arrêtez avec cette fable. Emmanuel Macron n'aurait jamais, jamais, jamais nommé un
12:08Premier ministre de gauche. Jamais. Il faut arrêter avec cette fable urbaine. C'est pas vrai. Mais même
12:13Cazeneuve, c'était un lueur. C'était un lueur et nous sommes tous en train de tomber là. Jamais
12:18Emmanuel Macron n'aurait nommé un Premier ministre de gauche. Il faut arrêter avec cette fable.
12:21Mais quand la gauche, le soir du second tour, du haut de ses près de 200 députés, seulement dit
12:24tout le programme, rien que le programme du Nouveau Front Populaire s'appliquera même par décret,
12:28pardon, mais ce n'était pas une recherche de compromis de toute façon.
12:31Et vous croyez qu'il va gouverner comment, M. Barnier ? Vous croyez qu'il ne va pas gouverner par décret ?
12:34Non, non, non, par projet de loi.
12:36On verra.
12:37Non, mais attendez, sur l'ensemble des priorités pour l'instant qui étaient...
12:40D'abord, M. Barnier, il serait temps qu'il nomme son gouvernement. Je dis simplement, on est déjà
12:46deux mois après le second tour. Tout le monde parle, tout le monde commente.
12:51On n'a toujours pas de gouvernement.
12:52C'est justement pour ça qu'on en parle et ce sera la question que je vais vous poser à l'un et à l'autre
12:54parce qu'on arrive malheureusement au terme de ce débat.
12:56Mais la revanche sera la semaine prochaine, si vous le voulez bien.
13:00Combien de temps ce gouvernement peut tenir ? Marine Le Pen dit huit mois et ensuite on retourne
13:04aux élections. Ça ne peut pas durer comme ça.
13:06Est-ce que vous êtes d'accord, William Tay ? Oui ou non ?
13:07Moi, je fais un pronostic.
13:09Le gouvernement tiendra jusqu'aux prochaines élections.
13:11Non, mais ça, on est d'accord.
13:13Non, si il tiendra un an et qu'ensuite après, Macron sera obligé de dissoudre parce que Le Pen
13:16obligera le président de la République à voter la motion de censure du nouveau front populaire.
13:21Et je pense que le gouvernement Barnier sera reconduit dans les urnes et obtiendra sa légitimité
13:25après une dissolution.
13:26Paris audacieux, mais pourquoi pas ? Nicolas Corrato ?
13:28Je suis moins Cassandre que mon voisin. Je pense que c'est celle qui dit qui est.
13:32C'est-à-dire que c'est Marine Le Pen qui a les clés et aussi, malgré elle, je suis d'accord,
13:36elle prend un risque, c'est-à-dire aller faire tomber un gouvernement qui, d'une certaine manière,
13:40appliquerait son programme.
13:41Et je pense que si M. Barnier est intelligent, il l'est, eh bien, il va appliquer,
13:45et c'est bien ce que je crains, une grande partie du programme du Rassemblement National
13:48pour éviter d'être censuré par ce même Rassemblement National.
13:51Bon, on reparlera de tout ça un petit peu plus tard avec vous, pourquoi pas ?
13:54Merci beaucoup, William Tay, président du Think Tank Le Millénaire, Nicolas Corrato,
13:59fondateur du Think Tank Place de la République.