Le ministre délégué démissionaire chargé du Logement était l'invité de franceinfo, dimanche 15 septembre 2024.
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00:00Bonjour Guillaume Casbarian, bon ça y est c'est terminé Paris 2024, la parade des athlètes qui a clôt hier soir,
00:06cette séquence un peu euphorique on va le dire. Il y a une forme de blues peut-être ce matin y compris pour vous ?
00:12Je pense pour tous les français puisqu'on a quand même vibré largement avec ces Jeux Olympiques et Paralympiques tout au long de l'été.
00:18On a vu des athlètes formidables, des performances exceptionnelles, une compétition qui était magnifique,
00:24des images aussi de notre capitale et de notre pays qui était incroyable.
00:28Je pense que oui tout le monde a un peu le blues et je pense que beaucoup espérerait que cet esprit des JO perdure en termes de valeur,
00:35en termes d'attitude, en termes d'humanité que ces Jeux Olympiques nous ont tous procurés.
00:41C'est à la fois du blues mais c'est aussi un encouragement peut-être à faire perdurer cet esprit des JO dans les mois et dans les années qui viennent.
00:46Alors Emmanuel Macron n'a pas prononcé de discours, c'était initialement prévu, il y a renoncé.
00:51En revanche on a entendu sa voix, voix off dans un petit peu un best-of, des belles images de ces Jeux.
00:56Dans le contexte quand même politique, avec l'irritation qu'il peut y avoir vis-à-vis du Président de la République, c'était vraiment une bonne idée ?
01:03Écoutez le Président de la République il est légitime jusqu'à la fin de son mandat et il est normal de l'entendre bien sûr, il est normal qu'il s'exprime.
01:11Je pense que c'est d'ailleurs utile pour notre pays et il va continuer à le faire dans les trois ans.
01:16Mais je pense que le Président de la République incarne notre pays, représente les Français en France et dans le monde et il est légitime à pouvoir s'exprimer du format qu'il le souhaite.
01:24Même dans un moment qui était un moment d'ignition pour les Français, pour les volontaires et on n'attendait pas forcément qu'il soit au cœur du dispositif qu'était le cas hier.
01:33Il est légitime encore une fois que le Président puisse incarner notre pays et je pense que ces Jeux Olympiques ont été un grand succès et un grand succès pour tous les Français.
01:41Je trouve utile, bien, que le Président puisse continuer à s'exprimer et vous allez voir que dans les mois et dans les années qui viennent il continuera bien évidemment à s'exprimer et à être du côté des Français.
01:50Dans les joies, dans les peines, dans les moments où on est heureux, dans les moments aussi où on peut avoir des drames et des tragédies qui se nouent.
01:58C'est le rôle d'un Président et il tiendra son rôle jusqu'au bout.
02:01Précisément c'est devenu quoi son rôle ? Quand il tient à l'inverse un discours qui n'est pas du tout politique.
02:07C'est un rôle de Président qui va être là dans certains moments, dans certaines occasions.
02:17Mais le Président par définition sera là tout le temps.
02:20Le Président présidera tout le temps à chaque instant et de la même manière le gouvernement gouvernera à chaque instant.
02:25Chacun aura ses prérogatives, son rôle et c'est pas à moi de définir la façon dont vous allez le voir ni sa communication personnelle.
02:33Mais de tout temps dans notre Ve République, les Présidents ont tenu leur rôle que ce soit sous des périodes de majorité.
02:39Il y a un équilibre qui n'est pas toujours le même.
02:41Sous les périodes de cohabitation.
02:42Notamment sous Emmanuel Macron.
02:43Oui mais vous l'entendez, je me rappelle quand même de ça.
02:45Je vois certaines interviews et certains historiques d'interviews de François Mitterrand à l'époque de la cohabitation
02:50où il donnait toujours des conférences de presse, y compris devant son Premier ministre à l'époque.
02:54Y compris en prenant des positions politiques fortes sur lesquelles il ne se bridait pas en termes de parole et n'hésitait pas à s'exprimer.
03:01Et je crois qu'encore une fois, la place du Président de la République dans nos institutions et sous la Ve République est fondamentale.
03:06Il est le chef des armées, il représente notre pays à l'international, il guide la marche de notre nation entre guillemets.
03:13Et donc je pense que cette place-là est importante et continuera à l'être comme elle l'a été depuis la création de la Ve République avec tous les Présidents de la République.
03:20Guillaume Kasparian, le Premier ministre donc, Michel Barnier, lui consulte ce week-end pour constituer le gouvernement.
03:25Il reçoit les ministrables comme on dit. Vous avez été reçu ou convoqué ?
03:29Non, ça n'a pas été le cas et je comprends tout à fait...
03:32Si vous proposez de rester, vous restez ?
03:33Mais moi, je vais vous dire, la question qui me préoccupe et qui m'intéresse, c'est moins la question du casting que du scénario.
03:39C'est moins la question de l'équipage que la question du cap.
03:43Et je crois que nous avons besoin de nous poser pour savoir quels sont les sujets de fond sur lesquels le gouvernement souhaite agir avec priorité.
03:51Sauf que là, le gouvernement n'agit pas, ça fait deux mois, ça fera deux mois demain, 16 juillet, que vous avez démissionné.
03:55Mais je pense que quand on s'engage en politique, quand on s'engage au gouvernement ou à l'Assemblée nationale, on s'engage pour faire des choses.
04:00Et donc la première des questions, avant de se poser la question de qui on met à quel poste, c'est quelles sont les lignes politiques, les objectifs, le cap que l'on souhaite fixer à chacun.
04:12Et ça, vous le faites en plus dans un esprit de coalition.
04:14Vous avez des désaccords profonds avec Michel Barnier, Guillaume Kasparian ?
04:17Non mais il y aura des sujets sur lesquels on est d'accord, on peut avancer ensemble. Il y a plein de sujets sur lesquels on convergera.
04:22Vous n'êtes pas la gauche de la majorité.
04:24Mais ce n'est pas une question de la gauche ou de la droite.
04:26De l'ex-majorité.
04:27J'ai réussi à tisser des accords, que ce soit en tant que parlementaire ou en tant que ministre.
04:33Aussi bien avec la gauche qu'avec la droite.
04:36Quand j'ai porté la loi anti-squat, j'ai réussi à travailler effectivement avec le groupe Les Républicains, à l'Assemblée nationale, à Nijonnevard notamment, quand on l'a fait passer à l'époque.
04:43Quand j'ai poussé la loi de régulation des meublés touristiques, c'est une initiative qui a été portée par Iñaki Echaniz et Anaïs Glemer, un député PS et une députée Renaissance.
04:52Et donc le Parlement est capable de tisser des accords et de trouver des lignes de compromis, que ce soit avec la gauche ou que ce soit avec la droite, sujet par sujet.
04:59Encore faut-il s'accorder sur quels sont les points que vous donnez à chacun et quelles sont les lignes politiques de force que vous donnez à chacun.
05:07Et seulement à partir de cela, vous construisez probablement le bon casting.
05:11Encore une fois, choisir des personnages et un casting, alors que vous ne connaissez pas le scénario, vous ne savez pas ce que chacun va faire,
05:16c'est probablement prendre les choses peut-être un peu à l'envers et ne pas se poser les vraies questions de fond qui vous permettent ensuite de sélectionner les meilleures compétences,
05:24aux meilleurs endroits, pour porter les meilleures lignes que vous avez sélectionnées dans une coalition.
05:28J'aimerais juste qu'on parle un peu plus de fond que de questions de personne.
05:31Précisément quand vous dites, on va voir où ils sont d'inertie d'une certaine façon.
05:35Quand Marc Feuneau, président des députés Modem ce matin dans la tribune, s'inquiète de la posture trop clivante qui pourrait être celle de DLR,
05:44il dit qu'avec 47 députés, LR ne peut pas imaginer et imposer sa politique.
05:49C'est tout à fait vrai.
05:50Vous partagez cette crainte ?
05:51En tout cas, je partage ce fait.
05:54Est-ce qu'il y a un risque que LR impose une couleur qui n'est pas celle qu'il faudrait ?
06:01En tout cas, si vous souhaitez, de toute façon pour gouverner, pour avoir une majorité, il faut que vous essayiez d'aller chercher 289 députés,
06:07ou que vous essayiez de ne pas vous mettre 289 députés à dos.
06:10Je trouve que les députés LR, et c'est le choix des Français, sont 47 à l'Assemblée Nationale.
06:14C'est factuel.
06:15Sur 577.
06:16Au Sénat, ils sont plus importants bien sûr, mais ils sont là aussi dans une logique de compromis avec le groupe centriste d'Hervé Marseille.
06:22Si bien qu'expliquer que les institutions, le Parlement, l'Assemblée Nationale et le Sénat ne reposeraient que sur LR,
06:29qu'avec le programme LR et qu'avec les propositions d'LR, et tant pis pour les autres,
06:33si c'est cette posture-là que certains choisissent, d'une part ça ferait preuve d'un manque d'humilité,
06:38mais ça serait aussi nier la réalité, à savoir qu'on ne peut pas faire reposer la politique du gouvernement et de l'Assemblée Nationale et du Sénat
06:43exclusivement sur une ligne LR.
06:45Ça ne veut pas dire qu'il ne doit pas y avoir des éléments qui viennent du programme LR, bien évidemment,
06:49mais ça veut dire que cette ligne doit coexister avec d'autres lignes politiques,
06:53et que sur d'autres sujets, les LR doivent probablement accepter que sur d'autres thématiques,
06:58ce sont les partenaires de cette coalition qui gagnent le point et qui ont des sujets et des projets qu'ils font avancer.
07:03C'est ce qui se passe dans tous les pays européens.
07:05C'est ce qui se passe au Parlement européen, vous avez une coalition gauche-droite-centre,
07:08c'est ce qui se passe dans plein de pays sur lesquels chacun apporte 3, 4, 5 sujets sur lesquels il gagne.
07:13– Ça veut dire attention à ne pas aller trop loin en termes d'immigration, sur l'AME, ce genre de choses, c'est ça ?
07:17– Ça veut dire que sur certains sujets vous pouvez aller loin et vous pouvez gagner le point et dire
07:21j'irai très loin sur tel ou tel sujet, mais que vous acceptez sur d'autres,
07:25que les autres membres de la coalition puissent faire avancer leur propre option.
07:28C'est ce qui permet à chacun des groupes d'aller voir ses troupes et ses électeurs en leur disant
07:31je rejoins cette coalition parce que j'ai gagné gain de cause sur tel ou tel sujet
07:35et à l'inverse d'en sortir quand vous considérez que le compte n'y est pas.
07:39Mais encore une fois, il faut revenir sur le fond et permettre à chacun des groupes de cette coalition
07:42de porter des combats, d'en être fier, ce qui leur permettra à chacun d'être fier
07:46de faire partie de cette coalition et de justifier son soutien au gouvernement.
07:50– On va continuer à parler de politique mais aussi de logement,
07:53dont vous êtes ministre démissionnaire, Guillaume Casbarion,
07:56juste après le Fil info, 9h moins 20, Claire Chescaglini.
08:00– Naufrage au large d'Ambleteuse, dans le Pas-de-Calais,
08:03plusieurs migrants sont décédés, annonce de la préfecture ce matin.
08:07Ce drame survient moins de deux semaines après la mort de 12 personnes
08:10lors d'une tentative de traversée de la Manche.
08:12Le RN, toujours en quête de respectabilité après son échec relatif aux législatives,
08:17le parti d'extrême droite va se doter de cadres régionaux pour sélectionner ses futurs candidats,
08:22dispositif qui sera annoncé officiellement par Jordan Bardella
08:25lors de la clôture des journées parlementaires du RN aujourd'hui.
08:28La terre Atlant tremblait dans le Var et dans les Alpes-Maritimes.
08:32Ce coup-ci hier à 20h47, d'une magnitude de 4,3,
08:36l'épicentre se situe au large de Fréjus, à une cinquantaine de kilomètres du rivage.
08:41Pas de dégâts ni de victimes.
08:43Démenti formel des États-Unis, Washington affirme n'avoir jamais cherché
08:47à déstabiliser le gouvernement de Caracas.
08:50Les autorités vénézuéliennes ont arrêté trois Américains,
08:53deux Espagnols et un Tchèque soupçonnés de comploter contre le régime de Nicolas Smadouro.
09:07Et ce matin, Guillaume Gaspary en député Ensemble pour la République d'Eure-et-Loire
09:11et ministre délégué du Logement démissionnaire.
09:13Le nombre de ménages qui attendent un logement social explose.
09:16Plus de 2,6 millions de ménages selon un des comptes il y a quelques jours
09:20pour l'habitat que préside Emmanuelle Cosse,
09:23qui a été elle-même asministère sous François Hollande.
09:27C'est 500 000 de plus que l'an dernier.
09:29Elle dénonce le désengagement du gouvernement,
09:32notamment en termes de crédit, le gel d'une partie des financements
09:36dédiés à la rénovation du parc social.
09:38Est-ce que c'était vraiment une priorité de ce gouvernement ?
09:41C'était une priorité.
09:42Je mettrais en perspective ce chiffre que vous avez cité
09:44de 2,6 millions de personnes qui attendent un logement social.
09:47Je rappellerais que les deux tiers des Français sont éligibles au logement social.
09:50Si vous êtes à Paris, que vous gagnez 5 500 euros,
09:53que vous êtes un couple avec un enfant, vous êtes éligible au logement social.
09:56Et si vous êtes en Provence et que vous gagnez 5 200 euros
10:01et que vous avez deux enfants, vous êtes éligible.
10:02Donc je pense que le sujet principal,
10:04ce n'est pas le nombre de personnes qui demandent un logement social,
10:07puisqu'encore une fois, deux tiers des Français ont le droit d'en demander.
10:10Le sujet qui m'intéresse un peu plus...
10:11On est entre 6 ans et 7 ans d'attente.
10:13Exactement.
10:14Le sujet qui est principal, ce n'est pas le nombre de demandeurs à mon sens,
10:17c'est la durée d'attente, c'est-à-dire le nombre de jours ou d'années,
10:20comme vous venez de le dire,
10:21pendant lesquelles vous ne pouvez pas avoir accès au logement social.
10:24Vous êtes sur la file d'attente, vous êtes sur la liste d'attente
10:26et vous attendez, vous attendez, alors que vous en avez vraiment besoin.
10:28Et tout l'enjeu, et tout ce que nous avons essayé de faire,
10:30c'est d'accélérer cette file d'attente dans un contexte de crise du logement très important.
10:34Mais ce n'est pas clair, manifestement.
10:35Mais on est dans une crise du logement qui est très profonde,
10:38issue aussi d'un taux d'intérêt qui a atteint les 4% il y a quelques mois,
10:42qui avait historiquement été bas et qui avait monté significativement.
10:45Il n'y a pas un secteur qui est aussi sensible que le logement vis-à-vis du taux d'intérêt.
10:49Donc la question, c'est comment est-ce qu'on accélère la file d'attente ?
10:52Il y a deux leviers.
10:53Le premier, c'est produire plus de logements.
10:54Sur ça, on a mis en place des territoires engagés sur le logement.
10:57On a signé un pacte pour construire 75 000 logements intermédiaires.
11:00On a mobilisé les EPF, les établissements fonciers,
11:03pour construire cette année 17 000 logements de plus.
11:06La mission qui m'a été confiée est celle d'un choc d'offres pour produire plus de logements.
11:11C'est tout l'enjeu de la politique qui a été mené ces derniers mois.
11:15Ça n'a pas l'air de fonctionner, Guillaume Kasbarian.
11:17Les professionnels du logement vous disent, y compris pour le logement social,
11:21c'est pas que les taux.
11:23Ils disent c'est les normes, il y en a beaucoup, on a du mal,
11:26et on ne nous aide pas à simplifier, accélérer les délais, etc.
11:29C'est exactement ce que nous avons lancé dans le projet de loi que j'ai présenté au Parlement, au Sénat.
11:34Il a été adopté en commission.
11:36Il avait vocation à continuer à être examiné pendant l'été au Parlement.
11:40Vous demandez à ce que le prochain gouvernement le reprenne ?
11:42Je souhaiterais bien évidemment que l'échantillon que nous avons initié puisse continuer.
11:45Surtout qu'il y a une majorité, je pense, au Sénat et à l'Assemblée, pour le faire.
11:49Ce projet de loi permet de simplifier pour construire plus vite.
11:52Il permet de donner des outils au maire pour l'attribution des logements sociaux.
11:55Et puis il permet aussi d'accélérer la rotation et la mobilité au sein du parc.
11:59Parce que, pardon, mais oui, il y a aussi une question à se poser sur ceux qui sont dans le logement social aujourd'hui,
12:03qui y restent alors qu'en réalité ils n'ont plus vocation à y être.
12:06Soit parce qu'ils ont des revenus qui ont largement augmenté, soit parce qu'ils ont été de patrimoine.
12:10Et donc on ne peut pas poser uniquement la question sous l'angle de la production.
12:13Bien sûr qu'il faut construire plus de logements sociaux.
12:15Et je rappelle que la France est le premier pays d'Europe en termes de logements sociaux.
12:18Il y a plus de 5 millions de logements sociaux.
12:20La part de logements sociaux dans notre pays, elle est de 18%.
12:23Au niveau européen, elle est de 9%.
12:25Ça veut dire que nous avons déjà beaucoup de logements sociaux en France et il faut continuer à en produire plus.
12:29Mais il faut aussi s'interroger sur celles et ceux qui, éventuellement, sont dans un logement social,
12:34mais n'ont plus vocation à y être et doivent laisser la place à des personnes qui sont plus prioritaires
12:38et qui devraient pouvoir y remplir.
12:39– Ça c'est quelque chose que vous avez beaucoup répété, que certains locataires restent, etc.
12:41– Oui, mais c'est vrai.
12:42– Qu'il y a des abus, sauf qu'il y a des contrôles et vous le savez.
12:44– Non, c'est faux.
12:45Alors, pardon, mais j'entends tout va bien Madame la Marquise.
12:47Les Français qui nous entendent et qui vous regardent savent très bien que,
12:50oui, il y a des personnes qui ont largement dépassé les plafonds qui sont toujours dans le logement social.
12:55Des personnes qui occupent des 4 pièces, des 5 pièces, alors qu'en réalité les enfants sont partis
13:00et qu'ils devraient normalement rendre ce logement pour pouvoir bénéficier à d'autres familles.
13:03Et surtout, là où par contre c'est indubitable, le patrimoine n'est pas évalué.
13:07C'est-à-dire que vous pouvez être dans le parc social, être locataire du parc social,
13:11hériter de votre famille d'un appartement, d'une maison, d'une résidence secondaire,
13:15ce patrimoine-là n'est jamais évalué.
13:18Je ne reproche pas aux bailleurs sociaux, c'est ce que nous souhaitions faire à travers la loi.
13:21– Vous aviez vous-même reconnu, Guillaume Casbarian,
13:23que ça ne concernait pas des millions et des millions de personnes, c'est bien moins que ça.
13:26– Si vous améliorez le taux de rotation d'un pour cent,
13:28vous avez 50 000 offres de plus sur le marché chaque année.
13:31Moi, je veux bien que certains disent, la seule et unique solution
13:34est de construire plus de logements sociaux partout, tout le temps.
13:36Et objectivement, on a fait le maximum avec Territoires engagés pour le logement,
13:39le pacte d'engagement, les EPF pour débloquer du foncier et en construire plus.
13:44Donc oui, il faut en produire plus.
13:45Mais prétendre que c'est l'alpha et l'oméga et qu'il n'y a rien à voir,
13:48circuler, il n'y a rien à voir sur l'occupation des logements sociaux,
13:51ça je crois que ce n'est pas honnête.
13:53Et si on veut vraiment traiter le sujet, on doit à la fois produire plus,
13:56mais aussi on doit s'interroger sur la mobilité au sein du parc,
13:59la rotation du parc social.
14:01Et si on ne se pose pas cette question-là, on continuera à produire plus de logements sociaux.
14:04On est déjà le premier, encore une fois, pays européen en termes de logements sociaux.
14:08Mais on ne s'interrogera pas sur la mobilité au sein du parc.
14:10Moi, mon objectif a toujours été d'accélérer la file d'attente
14:13pour celles et ceux qui attendent depuis des années.
14:15Vous n'avez pas répondu sur le gel des financements dédiés à la rénovation,
14:19parce que votre prédécesseur avait dit 1 milliard d'euros, 1,2 sur 3 ans.
14:24Cet été, Bruno Le Maire a gelé plus de la moitié de ses crédits.
14:27À la première difficulté, entre guillemets, c'est ça qu'on gèle.
14:30Tout ce qu'on mit sur la rénovation, entre MaPriVrenov', le taux de TVA réduit,
14:35les certificats d'économie d'énergie, tout ce que nous avons fait,
14:38c'est 11 milliards d'euros aujourd'hui par an.
14:40Et c'est deux fois plus qu'en 2018.
14:42Est-ce que vous regrettez ce gel de crédit ?
14:44Non, mais il n'y a pas de gel de crédit.
14:45Jamais il n'y a eu autant de moyens pour MaPriVrenov', pour rénover les logements.
14:49Jamais il n'y a eu autant de moyens.
14:51Et ces trois dernières années, on a accompagné 2 millions de Français
14:53qui ont pu bénéficier de l'aide de l'État pour accompagner ces travaux.
14:56J'aimerais bien qu'on ne fasse pas passer des vessies pour des lanternes
14:59et qu'on arrête de travestir les chiffres.
15:01La réalité, c'est que jamais les moyens mis à destination de la rénovation énergétique
15:05n'ont été aussi importants dans notre pays.
15:07Je le dis, c'est deux fois plus de moyens en 2023 qu'en 2018.
15:10On est à 11 milliards.
15:11Vraiment, les moyens sont mis en place par l'État
15:13pour accélérer la rénovation des logements dans notre pays.
15:15Guillaume Casbarian, une question d'actualité de ce matin.
15:18On apprend une nouvelle fois que plusieurs migrants sont morts
15:21lors d'une tentative de traversée de la Manche, dans le Pas-de-Calais.
15:25Ce sont des faits qui se produisent de façon assez régulière.
15:29Qu'attendez-vous que le prochain gouvernement fasse sur ce sujet
15:33que peut-être vous n'avez pas pu faire ou que vous n'avez pas eu le temps de faire ?
15:36Ce sont des drames à la fois terribles qui nous posent des questions d'humanité
15:39mais aussi des questions autour de notre politique migratoire,
15:43de la lutte aussi contre les trafics, contre les passeurs.
15:46Ce sont des sujets qui sont éminemment complexes.
15:48Je ne préempte pas la ligne du futur gouvernement.
15:50Ce sera au Premier ministre de la définir, avec sa famille d'origine bien sûr,
15:53mais aussi avec tous les partenaires de la coalition.
15:55Je me garderai bien de donner des leçons de morale dans un moment aussi tragique.
15:59J'espère qu'on arrivera à dépasser nos clivages et nos identités politiques
16:03pour essayer d'être à la fois le plus humain et le plus ferme possible
16:07sur les questions migratoires et éviter les drames que vous venez d'évoquer ce matin.
16:11Sur le sujet des passeurs par exemple, il y a encore des choses à faire ?
16:13Bien sûr, on peut toujours faire plus.
16:15Je ne considère pas qu'on a atteint tous les objectifs,
16:17que ce soit sur le logement, que ce soit sur les questions migratoires.
16:19On a fait le maximum dans le temps qui nous était imparti.
16:22Mais il y a toujours bien évidemment plein d'améliorations à faire.
16:24Et donc avec humilité, il faut savoir reconnaître ce qu'on n'a pas fait suffisamment
16:27et encourager celles et ceux qui veulent faire plus à l'avenir.
16:30Merci Guillaume Kasbarian, ministre du Logement des missionnaires.
16:34Merci Bérangère Bonte.
16:35C'était Le My30, France Info.