L'Heure des Pros (Émission du 25/09/2024)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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Transcription
00:00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:08Philippines, 19 ans, est morte.
00:00:12Morte parce que la France ne protège pas ses enfants.
00:00:15Morte parce que le déni est la règle jusqu'au sommet de l'État.
00:00:20Hier, le nouveau ministre de la Justice, Didier Migaud, expliquait, sourire aux lèvres,
00:00:26que les peines de justice étaient exécutées,
00:00:28quand quelques heures plus tard,
00:00:30on apprenait que l'homme de 22 ans,
00:00:32suspecté d'avoir tué Philippine,
00:00:34condamné à 7 ans de prison,
00:00:36en 2021 pour viol,
00:00:38était sorti en juin 2024.
00:00:41Pauvre France,
00:00:43gouvernée par des somnambules ou des aveugles,
00:00:46que la réalité effraie au point qu'il l'admit,
00:00:49Philippine est morte,
00:00:51et le parcours du suspect numéro 1 dit tout,
00:00:54des lois permissives de Schengen jusqu'à Paris
00:00:57et de la justice qu'une idéologie mortifère a gangrénée depuis trop longtemps.
00:01:02Ce Marocain de 22 ans est entré en Espagne en 2019.
00:01:06Il possède un visa touristique.
00:01:08Ensuite, il reste sur le sol européen parce qu'il est mineur isolé.
00:01:12Il a 17 ans, nous dit-on.
00:01:14Avec les accords de Schengen,
00:01:16il peut aller dans n'importe quel autre pays de la communauté européenne.
00:01:19Il est en France.
00:01:20Quelques semaines plus tard, il viole,
00:01:23à Tavernier, une femme de 23 ans.
00:01:26Il est condamné en octobre 2021 à 7 ans de prison.
00:01:30La peine est légère.
00:01:31A-t-il bénéficié de l'excuse de minorité ?
00:01:34Je n'ai pas cette information.
00:01:36Il sort 2 ans et demi plus tard de prison.
00:01:39Le 18 juin, il fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire au QTF.
00:01:44Le 20 juin de cette année,
00:01:46il est placé au centre de rétention administrative.
00:01:49Le 3 septembre, il est remis en liberté.
00:01:52Et le vendredi 20 septembre,
00:01:54il tue Philippine dans le bois de Boulogne.
00:01:57On ne peut même pas dire que la justice a dysfonctionné.
00:02:00Les magistrats ont appliqué les lois.
00:02:02Ce sont donc les lois qu'il faut ou qu'il faudrait changer ?
00:02:05Hélas, je le sais, rien ne changera.
00:02:09Et Lola hier, Philippine aujourd'hui,
00:02:12d'autres demain sont et seront les victimes d'un état défaillant
00:02:17que la pensée de Didier Bigaud a résumé hier dans sa première intervention,
00:02:21la justice n'est pas laxiste.
00:02:24Il est 9h01, Chana Lusso.
00:02:38Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:40Vous l'évoquiez à l'instant Pascal,
00:02:42l'homme soupçonné d'avoir tué Philippine
00:02:44a été interpellé hier en Suisse.
00:02:46Cet homme de 22 ans est un Marocain sous le coup d'une OQTF.
00:02:50Il a été retrouvé sur le cadavre de l'étudiante.
00:02:53Il était déjà connu de la justice
00:02:55pour avoir violé une femme dans les bois de Tavernier.
00:02:57C'était en 2019.
00:02:59Il n'avait que 17 ans au moment des faits.
00:03:01Il a été libéré de son centre de rétention administrative
00:03:04au début du mois de septembre.
00:03:06Et puis on n'en sait plus sur le profil des agresseurs homophobes
00:03:09de Paul à Mazamè dans le Tarn.
00:03:11Les individus qui ont passé le jeune homme à tabac
00:03:13sont issus de la communauté des gens du voyage.
00:03:16Ils sont déjà bien connus des services de police,
00:03:18tout comme leur famille.
00:03:20Ils sont tous délinquants de père en fils
00:03:22depuis maintenant plus de 30 ans.
00:03:24Le maire de Mazamè, Olivier Fabre,
00:03:26était en direct sur CNews ce matin
00:03:28et lui aussi connaît bien ces individus.
00:03:30Ce sont des personnes qu'on connaît
00:03:32et qui sont l'auteur quasi quotidiennement
00:03:37de troubles sur la commune.
00:03:39Alors évidemment, fort heureusement,
00:03:41pas d'agressions aussi graves,
00:03:43mais de troubles quotidiens,
00:03:45dégradations, casses, saletés,
00:03:47insultes, menaces, petits trafics.
00:03:51Les sirènes d'alerte aérienne ont retenti ce matin à Tel Aviv.
00:03:54Un missile a été lancé depuis le Liban,
00:03:57mais a été intercepté par le dôme de fer.
00:04:00Le Hezbollah affirme avoir tiré un missile
00:04:02sur le QG du Mossad, les renseignements israéliens.
00:04:04C'est la première fois que le groupe terroriste
00:04:06atteint cette région.
00:04:08Au vu de la situation, Benjamin Netanyahou
00:04:10a repoussé d'une journée son départ à New York
00:04:12pour l'Assemblée générale de l'ONU.
00:04:14Voilà pour l'essentiel de l'information.
00:04:17Merci beaucoup Chana Lousteau.
00:04:19On est avec Sabrina Medjaber ce matin,
00:04:21avec Noemi Alioua, avec Eric Nolot,
00:04:23Vincent Hervouet,
00:04:25William Molini d'Europe 1
00:04:27et Gautier Lebret.
00:04:29C'est vous William qui avez révélé hier
00:04:31les informations que je donnais à l'instant.
00:04:33Je vous propose peut-être de voir le sujet.
00:04:35Vous allez pouvoir nous dire.
00:04:37D'abord, comment cet homme a été arrêté en Suisse ?
00:04:39Il y a eu une grosse opération
00:04:41de tous les services
00:04:43de police judiciaire
00:04:45parisienne, notamment
00:04:47un gros travail de téléphonie
00:04:49et de vidéosurveillance, tout cela recoupé
00:04:51avec les fichiers de police.
00:04:53Lui, il a éteint son téléphone
00:04:55juste après le meurtre.
00:04:57Ils ont essayé de le géolocaliser, ce qu'ils n'ont pas réussi
00:04:59à faire.
00:05:01Et ils l'ont à nouveau
00:05:03localisé quand il a rallumé son téléphone
00:05:05mais il était déjà côté Suisse.
00:05:07Et puis les conditions dans lesquelles
00:05:09Philippine a été retrouvée sont
00:05:11horribles parce que
00:05:13ce vendredi, elle est à Dauphine
00:05:15c'est une université qui longe
00:05:17le bois de Boulogne.
00:05:19Elle n'arrive pas chez elle, donc ses parents
00:05:21déclenchent l'alerte
00:05:23et je crois que c'est sa
00:05:25soeur qui va
00:05:27à la police. Et la police
00:05:29évidemment, Philippine elle est
00:05:31majeure.
00:05:33La disparition a quelques heures.
00:05:35Donc la police ne fait rien.
00:05:37Elle ne fait rien parce qu'elle dit
00:05:39on va attendre. Donc c'est
00:05:41la famille avec des amis
00:05:43qui va dans le bois de Boulogne
00:05:45samedi
00:05:47et qui retrouve le corps.
00:05:49Oui, absolument.
00:05:51On va dire que le scénario
00:05:53commence à se dessiner
00:05:55au niveau de la brigade
00:05:57criminelle de la PJ
00:05:59de Paris.
00:06:01Scénario dans lequel
00:06:03Philippine aurait été
00:06:05tuée au niveau du bois
00:06:07de Boulogne.
00:06:09Ce suspect qui a été interpellé en Suisse
00:06:11serait revenu le lendemain
00:06:13pour l'enterrer.
00:06:15On sait qu'il a utilisé
00:06:17la carte bancaire de la victime
00:06:19sur la commune de Montreuil
00:06:21après le meurtre. Et c'est d'ailleurs
00:06:23un des éléments qui a permis
00:06:25à sa localisation, en tout cas
00:06:27de remonter sa trace jusqu'en Suisse.
00:06:29Je vous propose de voir le sujet
00:06:31d'Augustin Dodadieu.
00:06:33Le suspect
00:06:35a finalement été identifié
00:06:37et interpellé dans le canton de Genève.
00:06:39Trois jours après la découverte du corps
00:06:41de Philippine dans le bois de Boulogne à Paris,
00:06:43le profil de l'individu se précise.
00:06:45Né en 2002 au Maroc,
00:06:47l'homme était en situation
00:06:49irrégulière et était sous le coup
00:06:51d'une obligation de quitter le territoire français
00:06:53depuis le 18 juin 2024.
00:06:55Le principal suspect
00:06:57n'était pas inconnu des services de police
00:06:59et de la justice. En 2019
00:07:01déjà, il avait été placé en détention
00:07:03provisoire, puis condamné après
00:07:05avoir violé une fille dans les bois de Taverny.
00:07:07Cinq ans plus tard, le 20
00:07:09juin 2024, il fut libéré,
00:07:11puis immédiatement placé en centre de rétention
00:07:13administrative. Lieu
00:07:15qu'il quittera le 3 septembre dernier,
00:07:17après qu'un juge l'ait remis en liberté avec une assignation
00:07:19à résidence à Auxerre et une obligation de pointage
00:07:21qu'il ne respectera jamais.
00:07:23Jeudi dernier, le 19
00:07:25septembre, la veille du meurtre de Philippine,
00:07:27l'homme avait été inscrit au fichier
00:07:29des personnes recherchées. Il était
00:07:31entré en France en 2019
00:07:33avec un visa touristique, sans jamais
00:07:35demander de titre de séjour.
00:07:37Je vous propose d'écouter William Mauric,
00:07:39délégué national Nuit pour
00:07:41Alliance.
00:07:43Un profil récurrent, et c'est ce qui
00:07:45fait peur.
00:07:47Il n'aurait effectué même pas
00:07:49la moitié de sa peine, c'est-à-dire qu'il a été
00:07:51condamné par la Cour d'assises des mineurs à sept ans de prison.
00:07:53Il n'en a
00:07:55pas exécuté la moitié. Si cet
00:07:57individu avait effectué l'ensemble
00:07:59de la peine pour laquelle il a été
00:08:01condamné par une Cour d'assises en matière
00:08:03criminelle, la jeune
00:08:05Philippine, aujourd'hui, elle sera en vie.
00:08:07On ne se poserait même pas la question. Mais pour revenir
00:08:09ce matin sur les propos du garde des Sceaux,
00:08:11quand on dit « ne vous inquiétez pas,
00:08:13la justice, il n'y a pas de laxisme », alors
00:08:15il n'y a peut-être pas de laxisme, mais il y a un manque d'autorité.
00:08:17Un manque d'autorité qui est sévère.
00:08:19Aujourd'hui, on a encore une gamine
00:08:21qui s'est fait
00:08:23étrangler ou asphyxier dans un bois,
00:08:25à moitié enterrée, et c'est comme ça que ses proches
00:08:27l'ont retrouvée. On essaye de comprendre,
00:08:29évidemment, et on va être avec Jérémy Calfon,
00:08:31qui est avocat pénaliste. Et moi, je voudrais comprendre
00:08:33qui décide,
00:08:35en juin 2024,
00:08:37de libérer
00:08:39cet homme ?
00:08:41Qui décide ? Est-ce qu'il y a quelqu'un
00:08:43qui a pris cette décision ? Est-ce que cette
00:08:45personne est responsable ?
00:08:47Et est-ce qu'elle peut prendre la parole ? Est-ce qu'on a eu
00:08:49le droit à une explication ? Ou est-ce que c'est
00:08:51l'administration française et on ne saura jamais rien ?
00:08:53Pascal Praud,
00:08:55personne, en fait,
00:08:57puisque cet homme est
00:08:59manifestement, je dis bien manifestement,
00:09:01allé au bout de sa peine. Il a
00:09:03été condamné à une peine de sept ans
00:09:05de réclusion,
00:09:07il en a fait cinq.
00:09:09Donc, en réalité,
00:09:11sous l'empire des lois qui existaient
00:09:13au moment où il a été
00:09:15incarcéré, il est allé au bout de sa peine.
00:09:17Je m'explique. À l'époque,
00:09:19lorsque vous êtes condamné à une peine
00:09:21d'emprisonnement, vous avez des remises de peine
00:09:23automatiques. Trois mois la première année,
00:09:25deux mois les années suivantes.
00:09:27Ces remises de peine, vous les avez dès que
00:09:29vous entrez en détention. Ça veut dire que
00:09:31lorsqu'il entre en détention, il n'a pas
00:09:33sept ans à faire, il a sept ans
00:09:35moins quinze mois. Donc,
00:09:37cinq ans et neuf mois. Ensuite,
00:09:39chaque année, il va gagner
00:09:41quelques mois de remise de peine,
00:09:43un mois par-ci, deux mois par-là,
00:09:45ce n'est pas le maximum. Ça montre que
00:09:47ce n'est pas un détenu modèle, mais que c'est un détenu normal.
00:09:49Donc, in fine,
00:09:51au lieu de faire sept ans,
00:09:53il fait cinq ans.
00:09:55Et pour cause, aucun juge de l'application
00:09:57des peines n'aurait accordé
00:09:59une libération conditionnelle
00:10:01à une personne sous OQTF
00:10:03parce que pour avoir une libération
00:10:05conditionnelle, il faut avoir un projet et donc
00:10:07il faut être en situation administrative régulière.
00:10:09Donc, en réalité,
00:10:11cet homme est allé au bout de sa peine.
00:10:13Donc, au moment où il sort
00:10:15de détention, ce n'est pas une décision
00:10:17d'un juge, c'est tout simplement
00:10:19la date butoir à laquelle il devait sortir.
00:10:21C'est une fin de peine.
00:10:23Et bien merci, c'est pour ça que je vous avais demandé d'intervenir
00:10:25parce qu'on essaye évidemment de comprendre.
00:10:27Gauthier Lebret ? Pour le CRA, il y a eu
00:10:29la décision d'un juge. C'est-à-dire qu'après, il était en centre
00:10:31de rétention administrative. On aurait pu le garder
00:10:3315 jours de plus, puisque c'est
00:10:3590 jours maximum. Il a été
00:10:37libéré du CRA, le 3.
00:10:39Le laissé-passer consulaire marocain
00:10:41arrive le 6. Donc, si ce juge
00:10:43avait décidé
00:10:45d'accorder la prolongation
00:10:47en CRA de 15 jours, cet homme, à l'heure
00:10:49où on se parle, il est au Maroc.
00:10:51Il n'est pas en France et il n'a pas tué Philippines.
00:10:53C'est ça qui,
00:10:55effectivement... En fait,
00:10:57sur cette quatrième demande de
00:10:59prolongation, c'est l'administration,
00:11:01c'est le préfet qui demande au juge
00:11:03pour la quatrième fois de prolonger
00:11:05à nouveau de 15 jours.
00:11:07Dans les textes, il est dit que
00:11:09le JLD...
00:11:11Le JLD, c'est ? Pardon, le Juge des Libertés
00:11:13et de la détention,
00:11:15qu'il peut
00:11:19le laisser
00:11:21en centre de rétention
00:11:23administrative
00:11:25pour deux raisons. En cas d'urgence
00:11:27absolue et de menace à l'ordre
00:11:29public, ce qu'il a considéré...
00:11:31On parle d'un violeur. William Molinier d'Europe 1.
00:11:33Donc, la pathologie d'un viol,
00:11:35ça ne rentre pas dans le cadre
00:11:37de l'information. En tout cas, ce que le JLD...
00:11:39L'information que vous n'avez
00:11:41pas réussi à avoir, c'est
00:11:43si, lors de son procès,
00:11:45en 2021,
00:11:47il a bénéficié de l'excuse de la
00:11:49minorité.
00:11:51On n'a pas cette information.
00:11:53Je n'ai pas pu lire pour l'instant
00:11:55le verdict de la Cour d'assises
00:11:57des mineurs du Val-d'Oise.
00:11:59Vous savez que pour un mineur
00:12:01âgé de 16 à 18 ans,
00:12:03cette excuse de minorité
00:12:05peut être levée.
00:12:07Quand je dis qu'il faut changer les lois,
00:12:09on a un exemple,
00:12:11quelqu'un de 17 ans,
00:12:13il n'a pas, à mes yeux,
00:12:15bénéficié de l'excuse de la minorité.
00:12:17C'est mon avis.
00:12:19Aujourd'hui, il faut changer ce genre de choses.
00:12:21La Cour du Val-d'Oise,
00:12:23c'est une cour
00:12:25populaire.
00:12:27Ce sont des jurés populaires
00:12:29qui ont rendu ce verdict.
00:12:31C'était la Cour d'assises
00:12:33des mineurs du Val-d'Oise.
00:12:35Ce sont des citoyens français.
00:12:37Ce n'est pas un jury professionnel.
00:12:39Sur les mineurs,
00:12:41il faudrait vérifier.
00:12:43Je vais poser la question
00:12:45à M. Calfon,
00:12:47qui fait office
00:12:49de nous préciser des choses
00:12:51qu'on ne sait pas forcément.
00:12:53Cour d'assises des mineurs,
00:12:55jury populaire ou jury professionnel ?
00:12:57Jury populaire.
00:12:59Vous vouliez préciser
00:13:01autre chose par rapport à notre conversation ?
00:13:03Oui.
00:13:05Dans tout ce cheminement-là,
00:13:07William Molinier a parfaitement résumé
00:13:09le cheminement au Cras.
00:13:11Vous avez une personne
00:13:13qui sort en fin de peine
00:13:15et la préfecture ne prend une OQTF
00:13:17que deux jours avant sa sortie.
00:13:19Or, on sait que la difficulté
00:13:21pour faire exécuter les OQTF,
00:13:23c'est les laissés-passer consulaires.
00:13:25Si l'OQTF avait été prise plus tôt
00:13:27et que les démarches avaient été faites plus tôt,
00:13:29on n'aurait pas attendu la fin de JLD4,
00:13:31c'est-à-dire la dernière prolongation,
00:13:33pour obtenir le laissé-passer consulaire.
00:13:35J'ai compris.
00:13:37Mais ce que vous dites est tellement évident.
00:13:39On sait qu'il va sortir le 15 juin.
00:13:41Peut-être que le 1er avril,
00:13:43il faut mettre en place ça.
00:13:45Vous avez parfaitement raison.
00:13:47Je dis souvent ça le matin.
00:13:49Sur toutes ces affaires,
00:13:51on ouvre le capot et on voit comment ça fonctionne.
00:13:53Et ça fonctionne n'importe comment.
00:13:55Pour résumer,
00:13:57c'est vrai pour la justice,
00:13:59c'est vrai pour tous les domaines de l'État
00:14:01que c'est défaillant.
00:14:03Et à chaque fois,
00:14:05cette expression que j'ai utilisée 10 000 fois,
00:14:07tu ouvres le capot et tu vois ce qui se passe.
00:14:09J'entends et j'assimile
00:14:11toutes les informations qui sont données,
00:14:13mais je constate que nous sommes devenus
00:14:15les scisifs du malheur.
00:14:17Nous poussons la grosse pierre du chagrin
00:14:19jusqu'au sommet.
00:14:21On espère qu'elle ne va pas redévelopper.
00:14:23Et la semaine d'après,
00:14:25nous voilà en train de discuter
00:14:27d'un nouveau meurtre,
00:14:29c'est une malédiction.
00:14:31Mais nous, nous avons le pouvoir
00:14:33de rompre cette malédiction par le changement de la loi.
00:14:35Donc combien de fois, scisif,
00:14:37devra pousser le rocher jusqu'au sommet,
00:14:39le voir dévaler pour une nouvelle affaire terrible ?
00:14:41Alors là, les circonstances sont
00:14:43tellement sordides, la découverte du corps
00:14:45par la famille...
00:14:47Combien de fois, scisif,
00:14:49devra-t-il rouler le rocher avant que tout change ?
00:14:51Quand quelqu'un est majeur,
00:14:53qu'il a disparu depuis quelques heures,
00:14:55la police ne peut pas déclencher
00:14:57sans doute
00:14:59un avis de recherche.
00:15:01Il y a plusieurs milliers
00:15:03de gens qui disent...
00:15:05Des milliers de disparitions chaque année.
00:15:07Mineur, c'est autre chose, bien sûr,
00:15:09mais majeur, la personne est majeure.
00:15:11Alors mineur, évidemment...
00:15:13Il y a alerte, allèvement tout de suite.
00:15:15Vu que la minorité fait
00:15:17que c'est une disparition inquiétante,
00:15:19là, en l'occurrence, il n'avait aucun
00:15:21élément sous la main
00:15:23pour considérer que c'était inquiétant
00:15:25ou déclencher des investigations
00:15:27dans les premières heures
00:15:29du signalement de la disparition.
00:15:31Je voulais vous faire écouter Didier Migaud,
00:15:33parce que Didier Migaud, il symbolise le déni.
00:15:35Et puis il arrive avec son sourire,
00:15:37et puis il nous dit
00:15:39tout va bien, il n'y a pas de problème,
00:15:41il faut que les Français...
00:15:43C'est insupportable,
00:15:45monsieur Migaud, ce qu'il a dit.
00:15:47Je vous propose de l'écouter.
00:15:49Je crois que le laxisme
00:15:51de la justice
00:15:53n'existe pas. Il faut en convaincre
00:15:55celles et ceux
00:15:57qui le pensent.
00:15:59Qu'il y ait des possibilités d'améliorer
00:16:01les réponses, c'est évident.
00:16:03Mais c'est en
00:16:05dialoguant, en faisant
00:16:07confiance, en essayant
00:16:09de provoquer
00:16:11justement
00:16:13les possibilités
00:16:15d'avancer ensemble que nous
00:16:17pourrons apporter les meilleures réponses possibles.
00:16:19Nous sommes dans un état de droit, il y a des règles
00:16:21qui existent, on doit les respecter,
00:16:23il y a des procédures qui doivent être respectées,
00:16:25mais il ne faut pas que
00:16:27ça entrave, bien évidemment, la possibilité
00:16:29de sanctionner les comportements qui doivent l'être.
00:16:31Non, on n'est pas dans un état
00:16:33de droit, parce que c'est vraiment
00:16:35dire le contraire de la réalité.
00:16:37Je veux dire, les magistrats ne protègent
00:16:39pas dans l'espèce, dans cette
00:16:41histoire-là. Ce qui est frappant, c'est que
00:16:43le CPAC consulaire est arrivé le 4 septembre.
00:16:45Donc il est arrivé le lendemain
00:16:47de la libération de ce...
00:16:49de cette personne qui aurait dû te raccompagner à la frontière.
00:16:51Pour une fois, il n'y a pas eu
00:16:53de problème pour obtenir
00:16:55du Maroc
00:16:57ou d'un autre pays, d'ailleurs, du Maghreb,
00:16:59qu'il récupère son ressortissant.
00:17:01Donc c'est vraiment un dysfonctionnement
00:17:03purement français,
00:17:05c'est-à-dire que c'est réellement
00:17:07une erreur judiciaire, pourrait-on dire,
00:17:09c'est la bureaucratie française
00:17:11qui est défaillante.
00:17:13Il y a 130 000 à peu près au QTF par an,
00:17:15je crois, il y en a 10%
00:17:17qui sont exécutés.
00:17:19Grosso modo, c'est ça les chiffres.
00:17:21Là, c'est un cas tout à fait particulier
00:17:23où on avait un partenaire
00:17:25en face de l'autorité de la Méditerranée
00:17:27qui récupérait et s'occupait
00:17:29ce délinquant. Deux dysfonctionnements.
00:17:31On n'a pas vu que c'était un pervers.
00:17:33On n'a pas vu que c'était un pervers.
00:17:35C'est un récidiviste. Désolé.
00:17:37Il a été pendant des années dans nos prisons.
00:17:39On ne s'est pas rendu compte qu'il recommencerait
00:17:41dans les bois. La même histoire.
00:17:43Est-ce que je ne comprends pas, William Molinier,
00:17:45comment est-il possible
00:17:47que le
00:17:49document consulaire
00:17:51arrive le 4,
00:17:53le 6,
00:17:55et que le juge qui prend la décision
00:17:57le 3, ne sache pas
00:17:59que ce document arrive le 6 ?
00:18:01C'est une question toute simple
00:18:03que je pose. C'est-à-dire qu'il ne prend pas...
00:18:05Parce qu'on apprend qu'il a
00:18:0790 jours, c'est ce que vous disiez.
00:18:09Et il est resté combien de jours ?
00:18:11Il est resté 15 jours.
00:18:13Il est resté 15 jours possible.
00:18:15Comment est-ce possible ? Est-ce que la personne qui a pris
00:18:17la décision est responsable ?
00:18:19Est-ce que cette personne est responsable ?
00:18:21Je ne sais pas, monsieur Calfon,
00:18:23qui est resté avec nous, comment est-il possible
00:18:25que ce juge ne sache pas
00:18:27que le document consulaire
00:18:29arrive ou arrivera
00:18:31dans les 48 heures ou dans les 72 heures ?
00:18:35Je ne vais pas le dossier, mais l'hypothèse
00:18:37la plus probable, c'est que la préfecture dans le dossier
00:18:39n'a pas réussi à démontrer qu'il allait avoir
00:18:41le laissé-passer à bref délai.
00:18:43Puisque la loi dit bien que le JLD
00:18:45peut prolonger si la préfecture
00:18:47établit que la délivrance
00:18:49du laissé-passer consulaire intervient
00:18:51à bref délai.
00:18:53Comment est-il possible ?
00:18:55Parce que ce document consulaire,
00:18:57j'imagine, il est dans les tuyaux.
00:18:59Il est demandé, donc j'imagine
00:19:01qu'il est dans les tuyaux et qu'on sait s'il peut arriver
00:19:03ou pas. C'est ça que je ne saisis pas.
00:19:05La courroie de transmission
00:19:07entre ce qu'il y a dans les tuyaux
00:19:09et le JLD, c'est la préfecture
00:19:11qui va dire le laissé-passer
00:19:13est dans les tuyaux.
00:19:15Pourquoi la préfecture ne l'a pas fait, on ne sait pas.
00:19:17Bon, écoutez.
00:19:19Je vous l'assigne à résidence dans un hôtel.
00:19:21Payé par l'impôt
00:19:23du contribuable français
00:19:25après le CRA. Donc au lieu de le garder en CRA
00:19:2715 jours de plus, on l'assigne
00:19:29à résidence dans un hôtel dans lequel il n'ira jamais
00:19:31et la chambre d'hôtel est payée par le contribuable
00:19:33français. Quand on dit ouvrir le capot,
00:19:35quand on dit que ce pays marche sur la tête,
00:19:37quand on dit que vous avez
00:19:39un ministre qui vient
00:19:41le sourire aux lèvres, dire qu'il faut
00:19:43qu'on parle parce que c'est comme ça que ça va se passer
00:19:45et qu'on apprend ce qui
00:19:47se passe et comment ça fonctionne.
00:19:49Mais c'est invraisemblable.
00:19:51Évidemment que c'est invraisemblable. Alors écoutez
00:19:53ce que disait Mme Comine
00:19:55il y a quelques jours.
00:19:57La France a tué mon mari, disait-elle.
00:19:59Et on disait tout à l'heure, la France ne protège pas
00:20:01ses enfants.
00:20:03Je l'affirme
00:20:05haut et fort.
00:20:07La France a tué mon mari.
00:20:09La France a tué
00:20:11mon mari, le père de mes enfants.
00:20:15La France a tué mon mari
00:20:17par son insuffisance.
00:20:19Pourquoi ?
00:20:21Pourquoi cet homme multirécidiviste
00:20:23peut-il évoluer en toute liberté ?
00:20:25Quand est-ce que
00:20:27nos législatifs ouvriront réellement les yeux ?
00:20:29Quand est-ce qu'effectivement
00:20:31les gouvernants vont
00:20:33prendre la mesure de cela ?
00:20:35Écoutez par exemple Lucie Castet, dont je me demande
00:20:37pourquoi elle est invitée sur les plateaux de télévision.
00:20:39Je vous le dis franchement.
00:20:41Elle, elle veut régulariser
00:20:43tous les sans-papiers. Cette dame
00:20:45n'est rien, n'a aucun mandat électif
00:20:47et aujourd'hui elle est invitée sur tous les plateaux de télévision.
00:20:49C'est brutal ce que vous dites parce qu'elle ne le sait pas.
00:20:51Elle ne sait pas qu'elle ne sera pas Premier ministre.
00:20:53Je vous assure, c'est un monde
00:20:55quand même qui peut surprendre.
00:20:57Elle était hier.
00:20:59Écoutons ce que dit Mme Castet, qui ne représente personne.
00:21:03Moi ce que je dis sur l'immigration, c'est qu'on a manifestement
00:21:05un problème d'accueil.
00:21:07Est-ce que vous étiez pour la régularisation
00:21:09de tous les sans-papiers ?
00:21:11Tous les sans-papiers ?
00:21:13Il faut que je regarde davantage, mais plutôt
00:21:15favorable à ça, oui.
00:21:17C'est-à-dire tous les sans-papiers ou seulement ceux qui travaillent ?
00:21:19Tous les sans-papiers.
00:21:21Même ceux qui ne travaillent pas ? Oui.
00:21:23Je rappelle quand même que cette discussion...
00:21:25Non mais c'est très intéressant.
00:21:27Puisque vous dites que vous êtes encore candidat à Matignon,
00:21:29concrètement, toute personne qui est sur le territoire
00:21:31et qui n'a pas de papier
00:21:33a vocation à être régularisé.
00:21:35Ce que je dis, c'est que les migrants sont stigmatisés
00:21:37en permanence. Ce sont des gens qui contribuent
00:21:39au fonctionnement de la société. Ce sont des gens qui payent des impôts,
00:21:41qui font fonctionner la société.
00:21:43Par ailleurs, on l'a vu lors des débats sur la
00:21:45binationalité et sur la
00:21:47préférence nationale. On a vu à quel point ça mettait
00:21:49en difficulté le secteur économique,
00:21:51que le Rassemblement national stigmatise à ce point
00:21:53et déclare vouloir écarter les étrangers
00:21:55du travail en France. Mais c'est une clarification
00:21:57importante. Vous défendez et
00:21:59vous êtes effectivement l'émanation du Nouveau Front Populaire,
00:22:01la régularisation de tous les sans-papiers,
00:22:03qu'ils travaillent ou pas. Vous parlez au nom du PS aussi
00:22:05quand vous dites ça ? Je parle en mon nom propre là.
00:22:07A vous toute seule, d'accord, ok.
00:22:09Qu'est-ce que
00:22:11vous voulez ainsi ?
00:22:13C'est une position qui n'est pas surprenante pour LFI.
00:22:15Pour le PS, ça me paraît
00:22:17un peu étrange.
00:22:19Je pense qu'il faut une régularisation importante des sans-papiers.
00:22:21Je ne sais pas si c'est l'intégralité. Il faudra que je regarde.
00:22:23Si vous voulez, la prochaine fois que je viens, on en reparle
00:22:25pour que je confirme cette position.
00:22:27Hier soir, vers 18h30-19h,
00:22:29quelques minutes plus tard,
00:22:31on apprenait qui avait
00:22:33tué Philippine.
00:22:35Ce qu'elle dit, c'est très grave.
00:22:37Ça te met en colère parce que
00:22:39la question, elle répond de manière assez différente.
00:22:41Elle dit oui. Ensuite, elle dit il faut que je regarde.
00:22:43Et puis non, ce n'est pas la peine de regarder. Il faut régulariser tout le monde.
00:22:45Il n'y a pas de cas particuliers. Il n'y a pas de gens
00:22:47qu'il faudra expulser. Tout le monde est le bienvenu.
00:22:49En fait, ça n'a aucune prise sur la réalité.
00:22:51Elle vit dans un monde parallèle.
00:22:53Je vous interromps deux secondes
00:22:55parce qu'aujourd'hui, on ne va pas entendre
00:22:57Édouard Balladur
00:22:59puisque c'est toujours un moment, parfois,
00:23:01plus léger lorsque nous arrêtons
00:23:03nos débats. Mais il est 9h22.
00:23:05Donc, nous n'allons pas
00:23:07entendre Édouard Balladur. En revanche, on va entendre
00:23:09notre ami Thomas Hill qui va prendre
00:23:11la parole sur Europe 1. Bonjour Thomas.
00:23:13Bonjour Pascal.
00:23:15Actualité dramatique chez nous.
00:23:17Actualité plus légère sans doute
00:23:19pour vous avec les pages culture
00:23:21dans quelques instants.
00:23:23Merci Thomas.
00:23:25Je voulais vous faire écouter Elisabeth Borne
00:23:27il y a quelques temps lorsqu'elle
00:23:29était Première Ministre intervenant sur l'affaire
00:23:31Lola. Parce que Lola et Philippines,
00:23:33ce sont des histoires,
00:23:35des affaires, je parle sous le...
00:23:37Similaire. Similaire. Donc
00:23:39Lola hier, Philippines aujourd'hui, puis demain
00:23:41ça sera quelqu'un d'autre puisque rien ne change.
00:23:43Et surtout, rien ne changera.
00:23:45Soyez-en certains,
00:23:47rien ne changera
00:23:49dans ce pays. Écoutons
00:23:51Elisabeth Borne lorsqu'elle était Première Ministre.
00:23:53Une jeune fille,
00:23:55une jeune fille de 12 ans,
00:23:57une jeune fille de 12 ans
00:23:59a été tuée
00:24:01dans des conditions effroyables.
00:24:03Une famille,
00:24:05des amis, des voisins,
00:24:07un collège sont
00:24:09en deuil. Et tout le pays
00:24:11partage leur émotion.
00:24:13C'est pour les parents de Lola
00:24:15que je veux avoir mes premiers mots.
00:24:17Le Président de la République
00:24:19a eu l'occasion de les recevoir hier
00:24:21et de leur dire toute l'émotion
00:24:23et la solidarité
00:24:25de la nation.
00:24:27Et je souhaite à nouveau
00:24:29dire à cette famille,
00:24:31au nom du gouvernement
00:24:33et j'en suis sûr en votre nom
00:24:35à tous, notre plein soutien.
00:24:37Et Monsieur le Président
00:24:39Retailleau, savez-vous ce qu'ont demandé
00:24:41les parents de Lola ?
00:24:43Du respect,
00:24:45la paix pour la mémoire de Lola
00:24:47et qu'on les laisse faire leur deuil
00:24:49dans la dignité.
00:24:51Nous le leur devons.
00:24:53Et je le dis franchement,
00:24:55je crois que la dignité
00:24:57nous commande de ne pas
00:24:59exploiter la douleur indicible
00:25:01d'une famille, de ne pas utiliser
00:25:03la mort d'une enfant
00:25:05à des fins politiciennes.
00:25:07Applaudissements
00:25:09Applaudissements
00:25:11Applaudissements
00:25:13Madame Borne utilise
00:25:15la mort de Lola
00:25:17pour ne pas parler de cela.
00:25:19Je vous assure, ce monde est
00:25:21terrifiant. Elle instrumentalise
00:25:23la peine des parents ou la parole
00:25:25des parents pour ne pas en parler.
00:25:27Et c'est toujours les procès
00:25:29de récupération qui sont toujours
00:25:31à géométrie variable. C'est-à-dire que par exemple
00:25:33sur le viol de Mazan, là on peut considérer
00:25:35que tous les hommes sont responsables
00:25:37ou ont une part de responsabilité
00:25:39et les mêmes qui vont vous dire que le procès
00:25:41de Mazan doit être pensé
00:25:43comme un symbole d'une société
00:25:45et comme un fait de société vont vous expliquer
00:25:47que là, l'affaire Lola, c'est un fait divers
00:25:49et ça ne dit rien de la société dans laquelle on vit.
00:25:51Plus encore, je rejoins tout à fait
00:25:53ce qu'a dit Noémie. Madame Sandrine Rousseau
00:25:55hier fait un tweet absolument abominable
00:25:57où elle commence par dire
00:25:59et identifier clairement la situation en parlant
00:26:01d'une personne d'origine marocaine
00:26:03sous au QTF. Et là on déroule le tweet
00:26:05qu'est-ce qu'on voit ? Pas
00:26:07d'instrumentalisation. L'extrême droite
00:26:09va évidemment récupérer cette affaire
00:26:11alto-raciste, alto-xénophobe
00:26:13no pasarán. Alors je suis tout à fait
00:26:15d'accord avec Noémie. Il y a des affaires qui arrangent
00:26:17ces féministes a priori
00:26:19et il y en a d'autres qu'elles protègent en réalité
00:26:21parce que les dénoncer, c'est
00:26:23encore une fois faire le jeu de l'extrême droite.
00:26:25Les bonnes et les mauvaises victimes absolument.
00:26:27Je vais remercier Jérémy
00:26:29Je vais remercier Jérémy Calfon
00:26:31avocat pénaliste pour la qualité
00:26:33de ses précisions durant notre
00:26:35échange. Merci beaucoup
00:26:37Monsieur Calfon. Je vais remercier
00:26:39William Molinier du
00:26:41Service Police Justice d'Europe 1
00:26:43et je vous remercie grandement c'est vous
00:26:45hier soir entre 19h et
00:26:4720h sur l'antenne d'Europe 1 qui avait
00:26:49sorti les
00:26:51premières informations. Vraiment merci
00:26:53beaucoup Monsieur William. On va recevoir
00:26:55Éric Ciotti dans une seconde
00:26:57et on écoutera encore deux
00:26:59ou trois réactions sur
00:27:01ce drame et puis également sur la
00:27:03position de la justice
00:27:05en France avec Monsieur Migaud
00:27:07qui effectivement
00:27:09ça sera intéressant de l'entendre d'ailleurs ces
00:27:11prochaines heures. Peut-être changera-t-il
00:27:13d'avis d'ailleurs. Oui Monsieur. Peut-être
00:27:15changera-t-il d'avis. Le ton qu'il a avec Bruno
00:27:17Rotailleau c'est quand même quelque chose. La manière dont
00:27:19il fait la leçon à Bruno Rotailleau, il se moque
00:27:21quasiment de lui hier en faisant
00:27:23sa déclaration et je vais en informer
00:27:25mon collègue du gouvernement, ça fait deux fois de suite.
00:27:27Non mais ce monsieur, vous le regardez
00:27:29et vous avez tout compris.
00:27:31Oui c'est vrai. Voilà. Malheureusement.
00:27:33Vous le regardez, vous regardez
00:27:35son visage et vous avez tout compris.
00:27:37La pause.
00:27:41Éric Ciotti est avec nous et je
00:27:43le remercie. On va pouvoir l'interroger
00:27:45sur la vie politique, sur évidemment
00:27:47le drame de Philippines.
00:27:49Vous n'êtes plus président des Républiques ? Non.
00:27:51Je le serai.
00:27:53Je ne le serai plus officiellement le
00:27:551er octobre mais j'ai annoncé dimanche
00:27:57ma démission, notamment
00:27:59après la composition de ce
00:28:01gouvernement qui marque
00:28:03la dissolution des Républicains,
00:28:05la dilution même
00:28:07dans le macronisme.
00:28:09Ce n'est pas un gouvernement de cohabitation
00:28:11comme d'ailleurs l'a très honnêtement
00:28:13reconnu Michel Barnier.
00:28:15C'est un gouvernement d'Emmanuel Macron.
00:28:17C'est le 5e gouvernement
00:28:19d'Emmanuel Macron. Il a fait
00:28:21en gros ce qu'il a voulu, il a même nommé
00:28:23le directeur de cabinet
00:28:25du Premier ministre. C'est le symbole
00:28:27sans doute qui n'est
00:28:29pas très apparu au grand public
00:28:31quand le président de la République
00:28:33désigne lui-même le directeur de cabinet
00:28:35du Premier ministre, ça veut dire que le Premier
00:28:37ministre est le collaborateur
00:28:39d'Emmanuel Macron. Et tout ce qui se passe au
00:28:41gouvernement, et on va en parler
00:28:43notamment
00:28:45l'organisation du bazar
00:28:47entre tout à la fois Bruno Retailleau
00:28:49et Didier Bigaud,
00:28:51ministère de la Justice, ça veut dire installant
00:28:53l'impuissance du en même temps
00:28:55démontre que ce gouvernement
00:28:57n'aura aucune latitude d'action
00:28:59pour changer la politique
00:29:01qui est en cours dans le pays depuis 2012
00:29:035 ans de Hollande, 7 ans de Macron
00:29:05et on en voit les résultats.
00:29:07Je n'ai pas voulu cautionner ça,
00:29:09j'ai pris mes responsabilités, j'ai créé l'UDR
00:29:11donc nouveau parti qui
00:29:13poursuit l'histoire de notre famille politique.
00:29:15C'est pas moi qui ai changé,
00:29:17c'est eux. L'UDR effectivement
00:29:19jadis, l'UDR ça existait
00:29:21de camp à camp. Ça a été créé
00:29:23par le général de Gaulle en 1967
00:29:25jusqu'à ce que le RPR
00:29:27soit créé en 1976
00:29:29c'est mon histoire personnelle aussi
00:29:31celle de ma famille
00:29:33et je veux l'apporter aujourd'hui.
00:29:35Marine Sabourin est avec nous
00:29:37elle va nous rappeler
00:29:39les titres
00:29:41à l'instant.
00:29:43Somaïa.
00:29:47Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:29:49Il y a des questions qui se posent et Bruno Retailleau
00:29:51est très mobilisé sur ces questions.
00:29:53Réaction ce matin sur ces news
00:29:55d'Otman Nashrou concernant le profil
00:29:57du principal suspect dans le meurtre de
00:29:59Philippine, un Marocain de 22 ans
00:30:01sous OQTF interpellé en Suisse
00:30:03hier. Après l'agression
00:30:05homophobe du jeune Paul à Mazamé
00:30:07le maire ne décolère pas, il dénonce
00:30:09des violences et des incivilités je cite
00:30:11jamais sanctionnées. Il plaide pour des
00:30:13peines rapides et fermes dont la suspension
00:30:15des prestations sociales.
00:30:17Et puis l'escalade se poursuit au
00:30:19Proche-Orient selon un porte-parole de l'armée
00:30:21israélienne, c'est la première fois qu'un missile
00:30:23du Hezbollah libanais atteint la région
00:30:25de Tel Aviv, un missile
00:30:27intercepté par le système de défense
00:30:29de l'Etat hébreu.
00:30:31Merci. Ce Marocain
00:30:33sous OQTF de 22 ans qui était
00:30:35interpellé hier soir à Genève
00:30:37il est suspecté d'être l'auteur du meurtre de la jeune
00:30:39étudiante de 19 ans dans le bois de boulogne
00:30:41à Paris. Je vous propose
00:30:43d'écouter Monsieur Jacob Belly du Rassemblement
00:30:45National.
00:30:47C'est terrible et si
00:30:49la France fonctionnait
00:30:51convenablement, si les étrangers
00:30:53qui violent, qui tuent, qui
00:30:55pillent, qui agressent étaient
00:30:57expulsés du territoire national, si les obligations
00:30:59de quitter le territoire français étaient
00:31:01respectées et n'avaient pas atteint leur plus bas niveau
00:31:03avec 7% sous le gouvernement
00:31:05précédent avec Monsieur Darmanin
00:31:07eh bien, Philippine serait vivante.
00:31:09Tout simplement, il faut maintenant prendre conscience
00:31:11qu'en défendant
00:31:13en permanence la situation des étrangers
00:31:15en France, en refusant de les expulser
00:31:17avec ce laxisme de la justice
00:31:19qui existe, contrairement à ce que
00:31:21dit Monsieur Migaud. Il l'a dit cet après-midi
00:31:23à la présidence de la Santé. Eh bien,
00:31:25il y aurait en France aujourd'hui
00:31:27une jeune fille vivante. Est-ce que vous
00:31:29savez combien de personnes qui ont été
00:31:31sous le coup d'une OQTF
00:31:33vivent en France ? 700 000.
00:31:35Certains ont vu leur OQTF
00:31:37évidemment être périmé
00:31:39au bout d'un an. C'est ce qu'a cité le Sénat
00:31:41dans une étude récente. 700 000.
00:31:43Il y a aujourd'hui 700 000
00:31:45personnes qui ne devraient pas être sur le
00:31:47territoire français. Parmi eux,
00:31:49des gens qui ont été condamnés, des multirécidivistes,
00:31:51des gens qui ont fait de la prison
00:31:53ou qui parfois n'en ont pas fait et qui auraient dû en faire.
00:31:55Eh bien, quand on entend ça,
00:31:57on comprend
00:31:59que la proposition de loi que nous allons faire
00:32:01pour que les délinquants et les criminels étrangers
00:32:03soient expulsés du territoire national
00:32:05est urgente. Il faut l'appliquer
00:32:07de manière urgente, comme le font beaucoup de pays
00:32:09dans le monde, et arrêter avec ce laxisme
00:32:11qui aujourd'hui tue.
00:32:13Si le chiffre est vrai, 700 000, je ne vois même pas
00:32:15ce qu'on peut faire. On ne va pas mettre 700 000 personnes.
00:32:17Vous avez parlé un moment d'un Guantanamo à la française.
00:32:19On ne va pas mettre 700 000 personnes.
00:32:21Je crois que c'est impossible.
00:32:23Mais on peut déjà en placer beaucoup en rétention.
00:32:25Beaucoup plus. Vous savez,
00:32:27il y a aujourd'hui, officiellement,
00:32:29un peu plus de 1800 places dans les centres
00:32:31de rétention en France.
00:32:33J'avais porté ce nombre de places
00:32:35par un amendement qui avait été d'ailleurs approuvé
00:32:37par Gérald Darmanin. C'était au moment
00:32:39de la loi d'orientation pour la sécurité intérieure
00:32:41qu'il avait faite voter, que nous avions
00:32:43voté à l'époque, qui portait ce
00:32:45nombre de places à 3000.
00:32:47Je pose la question, combien ont été faites ?
00:32:49Combien ont été faites ? La loi,
00:32:51on parle souvent qu'il faut changer la loi,
00:32:53mais là, il aurait suffi de la respecter,
00:32:55de l'exécuter, de se donner
00:32:57le moyen. Mais j'ai envie de dire, ça reste quand même
00:32:59le sparadrap sur une chambre de bois.
00:33:01Ou vous faites des choses radicales, c'est-à-dire que vous prenez
00:33:03un territoire français,
00:33:05je ne sais où,
00:33:07et vous décidez que toutes les occupées,
00:33:09toutes les OQTF,
00:33:11vous les mettez ensemble.
00:33:13C'est une possibilité,
00:33:15mais à ce moment-là, c'est un changement de logiciel
00:33:17total. Donc vous prenez un coin
00:33:19qui ne serait d'ailleurs pas en France métropolitaine,
00:33:21sans doute, et vous dites, voilà, tous les gens qui seront
00:33:23pris au QTF, nous les mettons là,
00:33:25dans un centre, à l'extérieur
00:33:27de la métropole. Je peux vous dire que ça peut faire
00:33:29bouger quand même les lignes, évidemment.
00:33:31C'est une possibilité, mais déjà,
00:33:33nous avons aujourd'hui des centres de rétention.
00:33:35Si on place les gens en rétention...
00:33:37Et vous avez mis 800 personnes...
00:33:39Mais il y en a 700 000 !
00:33:41Non, il n'y en a pas vraiment 700 000.
00:33:43Et il y en a combien, d'OQTF ?
00:33:45On en prononce environ 100 000,
00:33:47120 000 par an.
00:33:49Donc il faut entendre...
00:33:51Vous avez 120 000...
00:33:53Au minimum, on est à 300 000, 400 000 peut-être
00:33:55d'OQTF. On ne peut pas se désigner à ne rien faire.
00:33:57Mais oui, mais ce n'est pas les 1 800 personnes
00:33:59qui vont changer quelque chose.
00:34:01Pour expulser des personnes, il faut
00:34:03qu'elles soient d'abord en rétention.
00:34:05Parce que si on les laisse à une assignation résidence,
00:34:07comme c'était le cas de l'assassin
00:34:09présumé de Philippines,
00:34:11naturellement, le type,
00:34:13il est dans la nature.
00:34:15Donc il faut qu'il soit préalablement enfermé.
00:34:17Il faut se donner les moyens.
00:34:19Il faut se donner les moyens d'avoir des places
00:34:21de prison. Il faut se donner les moyens
00:34:23d'avoir des places en rétention.
00:34:25Deuxième question.
00:34:27Est-ce qu'il faut revenir sur les accords de Schengen ?
00:34:29Parce que cet homme, il entre en Espagne.
00:34:31Et parce qu'il est en Espagne,
00:34:33il a le droit de venir en France.
00:34:35Il faut mieux contrôler
00:34:37les frontières. Ça, très clairement.
00:34:39Ça, ce n'est pas ma question.
00:34:41Parce que là, il n'y a pas de frontières.
00:34:43Pardonnez-moi, Schengen,
00:34:45il n'y a pas de frontières, Eric Ciotti.
00:34:47Ce que j'avais défendu,
00:34:49c'est qu'il y ait une liberté
00:34:51de circulation pour les Européens
00:34:53à l'intérieur de l'espace européen,
00:34:55mais qu'il n'y ait pas la liberté
00:34:57de circulation pour les étrangers
00:34:59à l'intérieur de l'espace européen.
00:35:01Ce qui est une période,
00:35:03en l'occurrence,
00:35:05c'est un clandestin.
00:35:07Il était en situation
00:35:09illégale.
00:35:11Et puis, on a cette aberration
00:35:13des mineurs isolés qui, aujourd'hui,
00:35:15bénéficient de protections
00:35:17ahurissantes qu'on ne peut pas renvoyer
00:35:19à l'étranger. Moi, je suis élu
00:35:21des Alpes-Maritimes, conseiller départemental.
00:35:23Nous avons la responsabilité
00:35:25des mineurs isolés dans nos structures.
00:35:27C'est d'ailleurs
00:35:29des milliers de jeunes.
00:35:31C'est un coût de 20 millions d'euros
00:35:33à la charge du département.
00:35:35Et aujourd'hui, les autorités, dès que
00:35:37quelqu'un arrive et qu'il dit
00:35:39« je suis mineur » et on n'a pas de capacité
00:35:41véritablement efficace
00:35:43pour contrôler si ce qu'il dit
00:35:45est vrai, donc c'est que sa parole,
00:35:47s'ils disent « il est mineur »,
00:35:49on ne peut plus le renvoyer vers l'étranger.
00:35:51L'impuissance.
00:35:53Quel est l'intérêt d'Emmanuel Macron ?
00:35:55Quel est l'intérêt d'Emmanuel Macron
00:35:57de mettre un ministre de la Justice
00:35:59qui n'est pas raccord avec le ministre de l'Intérieur ?
00:36:01Je ne perçois pas son intérêt.
00:36:03Je crois que c'est un peu pathologique.
00:36:05Il est fait comme ça, c'est le « en même temps ».
00:36:07Moi, ça ne me convainc pas.
00:36:09Il a envie que ça marche, j'imagine.
00:36:11Non, il n'a pas envie que ce gouvernement marche.
00:36:13C'est son intérêt que ça marche.
00:36:15Sa pensée, c'est le « en même temps ».
00:36:17C'est l'impuissance, c'est ne pas décider.
00:36:19C'est envoyer des signes à la fois à droite
00:36:21et à gauche. Il a été élu grâce à ça.
00:36:23Il a été élu grâce
00:36:25à la séduction qu'il a opérée
00:36:27à droite, grâce à la trahison
00:36:29de certains, et il a opéré grâce
00:36:31à la séduction à gauche.
00:36:33Donc, il considère qu'un peu
00:36:35de gauche, un peu de droite...
00:36:37Oui, mais là, ça ne peut pas marcher.
00:36:39C'est tout votre analyse. Quel est l'intérêt
00:36:41d'Emmanuel Macron de mettre en place
00:36:43– tout le monde le dit, moi j'ai dit hier –
00:36:45Retailleau. Migo, ça ne peut
00:36:47pas marcher.
00:36:48Moi, j'en vois une pour Emmanuel Macron.
00:36:49Laquelle ?
00:36:50Limiter Bruno Retailleau. Jugez que Bruno Retailleau
00:36:52est trop à droite, a envie
00:36:54que ça change trop vite et trop fort,
00:36:56et donc de lui mettre, quelque part,
00:36:58un contre-pouvoir. Il a un contre-pouvoir
00:37:00à Didier Migo. Mais Michel Barnier
00:37:02a participé à cela aussi. Il n'avait qu'à
00:37:04proposer Didier Migo à Merci.
00:37:06C'est une politique d'empire.
00:37:08Vous jouez l'ordre et le désordre
00:37:10à la fois.
00:37:11C'est le péché originaire de ce gouvernement.
00:37:13Michel Barnier n'aurait jamais dû
00:37:15accepter que Emmanuel
00:37:17Macron se mêle de la composition
00:37:19du gouvernement. Jamais !
00:37:21Soit il y allait à ses
00:37:23conditions, soit il n'y allait pas. Mais là,
00:37:25on a l'impression qu'il est heureux d'y être
00:37:27et qu'il a laissé faire le reste.
00:37:29C'est pour ça que je dénonce cette
00:37:31attitude, y compris celle des républicains
00:37:33qui se sont alliés à Emmanuel Macron.
00:37:35Sur le fond, que les républicains veuillent travailler
00:37:37ou cherchent un accord.
00:37:39Vous croyez qu'il n'aurait pas été plus logique
00:37:41pour les républicains de me
00:37:43suivre dans une vraie alliance à droite ?
00:37:45Si on avait gagné avec
00:37:47Jordan Bardella et Marine Le Pen
00:37:49les élections législatives,
00:37:51si on ne nous avait pas empêchés dans cette alliance
00:37:53de la honte, où certains républicains
00:37:55ont appelé, comme M. Bertrand,
00:37:57à voter LFI.
00:37:59Aujourd'hui, c'est la droite qui gouvernerait.
00:38:01Place Beauvau et Place Vendôme,
00:38:03il y aurait deux ministres de droite
00:38:05qui travailleraient ensemble
00:38:07et qui ne seraient pas dans l'incohérence.
00:38:09Aujourd'hui, je veux bien...
00:38:11Mais les républicains ne sont pas sur cette ligne, M. Sciotti.
00:38:13Les républicains, c'est un naufrage.
00:38:15Ils n'existeront plus.
00:38:17Ce sont des macronistes, aujourd'hui.
00:38:19Ils sont au gouvernement.
00:38:21Quelles que soient leurs convictions et leurs bonnes volontés,
00:38:23ils sont montés sur le Titanic.
00:38:25C'est ce que je dénonce.
00:38:27On est tous sur le Titanic.
00:38:29On ne va pas en sortir.
00:38:31C'est le problème des républicains.
00:38:33Il faut que vous l'entendiez aussi.
00:38:35Il y a plusieurs lignes.
00:38:37La ligne Sarkozy n'est pas la ligne Sciotti.
00:38:39La ligne Estrosi
00:38:41n'est évidemment pas la ligne Sciotti.
00:38:43J'ai vu que le maire, également, de Metz
00:38:45avait démissionné.
00:38:47Il était parti quand j'ai été élu.
00:38:49Parce que vous incarnez une ligne
00:38:51qui était d'ailleurs validée par les électeurs.
00:38:53Et c'est, à mon avis, le plus important.
00:38:55C'est la ligne la plus à droite.
00:38:57Je pense que les républicains
00:38:59ont perdu des électeurs depuis des années
00:39:01parce qu'ils sont allés vers le centre
00:39:03ou vers la gauche.
00:39:05Et que les électeurs voulaient, vous,
00:39:07votre ligne.
00:39:09Simplement, ceux qui sont autour de vous
00:39:11ne veulent pas votre ligne.
00:39:13J'en ai tiré le constat.
00:39:15Aujourd'hui, je ne suis plus au républicain.
00:39:17Je suis dévoyé dans le macronisme.
00:39:19Et c'est cette voie nouvelle que je propose
00:39:21avec l'UDR, dans l'alliance
00:39:23avec le Rassemblement National.
00:39:25Qui est avec vous ?
00:39:27Parce que personne ne vous a suivi.
00:39:29Vous l'avez dit à l'instant.
00:39:31Aucune grande voix des républicains.
00:39:33Les militants.
00:39:35Pourquoi ils ne viennent pas ?
00:39:37Pourquoi ils ne viennent pas ?
00:39:39Ils ont peur de quoi ?
00:39:41Ils ont peur de l'espace médiatique ?
00:39:43Ils ont peur du système médiatique.
00:39:45Je vois ce que j'ai subi.
00:39:47Les attaques.
00:39:49La semaine dernière, il y a quelque chose
00:39:51qui m'a profondément choqué.
00:39:53Je suis dans l'opposition à Emmanuel Macron.
00:39:55Quand Michel Barnier est nommé Premier ministre,
00:39:57qui y consulte ?
00:39:59Qui l'appelle pour le rencontrer
00:40:01à Matignon ?
00:40:03Les communistes, quand même.
00:40:05Le parti aux 100 millions de morts.
00:40:07Madame Tondelier.
00:40:09Le parti de Sandrine Rousseau.
00:40:11Est-ce qu'ils nous consultent ?
00:40:13Est-ce qu'ils nous consultent ?
00:40:15Est-ce qu'il me dit de venir à Matignon ?
00:40:17Est-ce qu'il dit à Marine Le Pen,
00:40:19présidente du premier groupe
00:40:21à l'Assemblée nationale ?
00:40:23Ensemble, nous avons obtenu 11 millions de voix.
00:40:25Mais il va consulter
00:40:27les communistes.
00:40:29C'est le privilège rouge, Éric Ciotti.
00:40:31C'est le privilège rouge dans ce pays.
00:40:33Dans l'espace médiatique.
00:40:35C'est le privilège rouge.
00:40:37C'est bien vu par les médias mainstream.
00:40:39Quand on consulte les communistes,
00:40:41c'est un signe d'ouverture.
00:40:43Mais que fait hier M. Armand ?
00:40:45Quand on consulte la droite,
00:40:47pour autant, on a un petit peu peur
00:40:49de la censure à droite.
00:40:51Hier, on a vu ce qui s'est passé.
00:40:53L'appel de dernière minute.
00:40:55Le rétropédalage.
00:40:57Pour s'excuser des propos
00:40:59outranciers de M. Armand.
00:41:01Qui lui dit,
00:41:03les filles, il n'y a pas de problème.
00:41:05Les filles sont dans l'arc républicain.
00:41:07C'est pour ça que je suis en colère.
00:41:09Je suis en colère contre
00:41:11ceux qui nous ont conduit à cette situation.
00:41:13Et y compris dans mon ancienne
00:41:15famille politique.
00:41:17Moi, je n'ai pas l'impression que c'est moi qui ai trahi.
00:41:19C'est eux qui ont trahi.
00:41:21C'est eux qui ont trahi leurs convictions.
00:41:23C'est eux qui ont trahi nos électeurs.
00:41:25Vous le dites, le pays a besoin d'une politique de droite.
00:41:27Sur tous les sujets.
00:41:29On voit que ce drame
00:41:31terrifiant démontre
00:41:33toutes les lacunes qui existent
00:41:35sur l'aménagement des peines.
00:41:37Ce type, il n'aurait jamais dû être en liberté.
00:41:39Il a été condamné à 7 ans de prison.
00:41:41Il a été condamné à 7 ans
00:41:43de prison, si on calcule.
00:41:45Il en a fait 5, mais avec l'aménagement des peines, il sortait.
00:41:47Mais on a eu tout à l'heure.
00:41:49Vous savez que le temps de parole, on est limité.
00:41:51Et là, je crois que vous êtes déjà en dehors du temps
00:41:53de parole.
00:41:55Quand j'entends votre réquisitoire, Eric Ciotti,
00:41:57pourquoi vous ne censurez pas ?
00:41:59Pourquoi vous ne censurez pas Didier Migaud,
00:42:01Antoine Armand ? Mais qui vous dit qu'on ne le fera pas ?
00:42:03Ah, voilà !
00:42:05Vous êtes combien ?
00:42:07Avec le RN, j'entends.
00:42:09Nous sommes 16 dans le groupe UDR.
00:42:11Marine Le Pen a donné son accord.
00:42:13Avec le groupe national,
00:42:15on est à 140.
00:42:17Marine Le Pen a dit très clairement
00:42:19si on parle de sécurité,
00:42:21si on parle pouvoir d'achat,
00:42:23si on parle immigration,
00:42:25et si on parle du vote, du scrutin.
00:42:27Et si on nous respecte.
00:42:29Madame Agnès Pannier-Runacher,
00:42:31elle n'a pas serré la main.
00:42:33Donc ça va être intéressant.
00:42:35Et si on parle du scrutin également, proportionnel,
00:42:37à ce moment-là, je ne censure pas.
00:42:39Ce qu'on a dit, c'est qu'il n'y aurait pas de censure préalable.
00:42:41Nous ne sommes pas dans la situation
00:42:43d'installer le chaos,
00:42:45comme les Insoumis ou le Nouveau Front Populaire
00:42:47veulent faire. Donc, mardi,
00:42:49après la déclaration de politique générale
00:42:51de Michel Barnier, vraisemblablement,
00:42:53le Nouveau Front Populaire
00:42:55déposera une motion de censure.
00:42:57Nous ne la voterons pas.
00:42:59Nous ne la voterons pas parce que nous voulons
00:43:01juger aux actes. Mais moi, je le dis
00:43:03très clairement, je m'opposerai
00:43:05à toute hausse des impôts.
00:43:07Je m'opposerai...
00:43:09Ça veut dire censure ?
00:43:11Ça peut être la censure.
00:43:13Et vous laissez l'intérêt de combien de temps ?
00:43:15Mais oui, mais c'est essentiel. Parce que si vous vous opposez
00:43:17sans censure, vous ne vous opposez pas en fait.
00:43:19Est-ce que vous savez quels impôts vont augmenter ?
00:43:21Non. Mais M. Sciotti,
00:43:23moi, la politique, c'est simple.
00:43:25En fait, si vous vous opposez aux actes,
00:43:27si vous... M. Sciotti,
00:43:29si vous vous opposez
00:43:31sans menace de censure, ça ne sert à rien.
00:43:33C'est un pistolet à eau.
00:43:35En revanche, si vous vous opposez en disant
00:43:37on déclenche la censure, c'est autre chose.
00:43:39Il a suffi hier
00:43:41en conférence des présidents
00:43:43que Marine Le Pen dise
00:43:45si on
00:43:47reprend pas M. Marmont,
00:43:49il va y avoir un grave problème.
00:43:51Dans les dix minutes, M. Barnier
00:43:53a appelé
00:43:55et il a désavoué
00:43:57le fonds ministre.
00:43:59Il aurait dû le virer.
00:44:01Ce qui me choque encore,
00:44:03c'est qu'on donne un crédit à LFI.
00:44:05Avec tout ce qu'ils incarnent.
00:44:07Avec leurs outrances.
00:44:09Vous avez Mme Soudé.
00:44:11Merci à Soudé.
00:44:13On va en parler.
00:44:15Il est 9h49.
00:44:17T'es allé voir le type qui appelle à l'intifada.
00:44:19On va en parler dans une seconde.
00:44:21Il est 9h49.
00:44:23C'est terminé.
00:44:25Il me paraît que j'ai plus de temps avec l'UDR.
00:44:27Je crois pas.
00:44:31Heureusement que moi,
00:44:33je ne suis pas limité en temps de parole.
00:44:35En tout cas,
00:44:37vous avez été courageux dans ce que
00:44:39vous avez fait.
00:44:41C'est jamais facile de quitter un moment.
00:44:43J'observe que vous avez sans doute été déçu.
00:44:45Personne ne vous a suivi.
00:44:47Certains avaient sans doute dit
00:44:49qu'on suit.
00:44:51Bien sûr, mais on a ouvert une brèche.
00:44:53Je suis d'accord avec vous.
00:44:55Le paradoxe, c'est que vous êtes sorti.
00:44:57Vos anciens amis,
00:44:59qui ne voulaient pas être au gouvernement,
00:45:01qui jugeaient Macron radioactif,
00:45:03sont maintenant au gouvernement.
00:45:05Vous n'y êtes pas alors que vous auriez pu y être.
00:45:07Qui est dans la contradiction ?
00:45:09Moi, je ne suis pas dans la contradiction.
00:45:11Ce ne sont pas mes idées qui sont au pouvoir.
00:45:13Vous me voyez au ministère de l'Intérieur
00:45:15avec M. Migaud à la justice.
00:45:17M. Retailleau, c'est vos idées.
00:45:19Il est très proche de vous.
00:45:21Il a accepté de mettre un peu son mouchoir dans la poche.
00:45:23Ça s'appelle négocier.
00:45:25Honnêtement, M. Retailleau, non.
00:45:27M. Retailleau a dit qu'il serait ferme.
00:45:29On va attendre.
00:45:31Il est plein de fermeté.
00:45:33Il a dit que les clés sont au ministère de la Justice.
00:45:35Écoutez, c'est ce qu'on va voir.
00:45:37Mais vos idées sont,
00:45:39à travers Bruno Retailleau, représentées.
00:45:41Les Français en ont marre des paroles.
00:45:43Oui, ça ne m'a pas échappé.
00:45:45Les Français n'avaient qu'à voter en juin,
00:45:47comme ils voulaient.
00:45:49C'est eux qui ont voté comme ils ont voté.
00:45:51C'est les mêmes discours.
00:45:53Vous êtes un peu maximaliste.
00:45:55Vous devriez soutenir par principe M. Retailleau,
00:45:57qui est tout à fait sur votre ligne.
00:45:59Vous êtes déjà en train de dire qu'il ne fera rien.
00:46:01Vous êtes de gauche.
00:46:03Je soutiendrai les actes.
00:46:05Si M. Retailleau, demain,
00:46:07dit qu'on construit 5000 places de rétention
00:46:09immédiatement.
00:46:11Si le gouvernement dit
00:46:13qu'on met 10 000 prépatriqués
00:46:15dans les comptes de prison.
00:46:17Il n'y a plus un centime.
00:46:19Il n'y a plus rien.
00:46:21Il n'y a plus un sou.
00:46:23Supprimons les subventions aux associations.
00:46:25C'est plusieurs milliards d'euros.
00:46:27Je suis bien d'accord.
00:46:29Éric Ciotti,
00:46:31il faut renverser la table dans ce pays.
00:46:33La M.E.
00:46:351,5 milliard d'euros.
00:46:37Il faut renverser la table.
00:46:39C'est ce que je propose.
00:46:41En tout cas, merci
00:46:43d'être venu.
00:46:45Il est 9h51, on devait faire 10 minutes.
00:46:47On en a fait 20.
00:46:49Je vais me faire taper sur les doigts.
00:46:51Merci Éric Ciotti.
00:46:53On va recevoir dans une seconde
00:46:55Pauline Desderoulettes, que vous connaissez.
00:46:57Quelle athlète
00:46:59a participé aux Jeux olympiques.
00:47:01Il n'y a même pas de ministre
00:47:03dédié au handicap.
00:47:05C'est encore autre chose.
00:47:07Il y a un ministre de la coordination
00:47:09des ministres.
00:47:11La coordination fonctionne bien.
00:47:13Il y a 39 ministres.
00:47:15Ce n'est pas inutile.
00:47:17On parlera évidemment
00:47:19d'Elias Dimzalen.
00:47:21On pourra parler également
00:47:23de Mazan.
00:47:25Vous êtes un footballeur.
00:47:27Vous êtes au courant de cette affaire.
00:47:29Tout fout le camp.
00:47:31Merci M.Ciotti.
00:47:33La pause est à tout de suite.
00:47:399h58 pour les titres du jour.
00:47:43La France
00:47:45demande l'extradition
00:47:47du suspect du meurtre de Philippine.
00:47:49Cette étudiante de 19 ans
00:47:51retrouvée dans le bois de Boulogne ce week-end.
00:47:53L'homme, un Marocain de 22 ans
00:47:55sous OQTF est déjà condamné pour viol.
00:47:57A été interpellé hier en Suisse.
00:47:59Le Premier ministre a pied d'oeuvre.
00:48:01Michel Barnier reçoit les partenaires
00:48:03sociaux à Matignon.
00:48:05Vous découvrez l'arrivée de Sophie Binet,
00:48:07patronne de la CGT.
00:48:09Pour le début, le coup d'envoi d'une série
00:48:11avec les organisations syndicales et patronales
00:48:13sur des sujets majeurs tels que
00:48:15l'assurance-chômage, les salaires
00:48:17ou encore les retraites.
00:48:19Face à l'embrasement au Proche-Orient,
00:48:21la France appelle l'Iran à soutenir la désescalade
00:48:23dans le conflit qui oppose Israël
00:48:25et le Hezbollah libanais.
00:48:27Durant cet entretien que vous découvrez
00:48:29à l'écran au siège des Nations Unies
00:48:31à New York, Emmanuel Macron a également
00:48:33demandé à son homologue iranien
00:48:35de libérer les trois Français
00:48:37encore détenus par le régime.
00:48:39Merci Somaïa.
00:48:41L'actualité, on va l'évoquer, l'actualité à l'ONU
00:48:43bien sûr avec Vincent Herouët, l'actualité
00:48:45avec Elias
00:48:47Dimzalen, mais vous connaissez
00:48:49Pauline Desroulettes qui est une
00:48:51invitée régulière sur notre
00:48:53plateau et qui radie avec
00:48:55son sourire, son énergie, son
00:48:57intelligence. Nous sommes
00:48:59tous des résilients, c'est le message de votre livre
00:49:01qui sort impossible, impossible avec cette
00:49:03très belle couverture.
00:49:05Je vais lire quelques lignes
00:49:07En essayant
00:49:09de ne pas être submergée
00:49:11par l'émotion, une voiture
00:49:13descendait de la rue Danzig
00:49:15vers la rue de la Convention et entre en
00:49:17collision avec une autre voiture.
00:49:19Simple accrochage, mais la première voiture
00:49:21au lieu de s'arrêter accélère, bondit
00:49:23sur le trottoir à 80 km heure.
00:49:25Trois piétons
00:49:27dont Pauline sont fauchés. C'est le rapport
00:49:29de police que je lis. Elle est projetée
00:49:31à 50 mètres de l'endroit où elle
00:49:33se trouvait sur les pavés
00:49:35un petit impasse.
00:49:37Vous reprenez la parole, rien.
00:49:39Trou noir, absence. Ce n'est pas un
00:49:41évanouissement, c'est une impossibilité
00:49:43à connaître, à assimiler, à saisir ce qui m'a
00:49:45saisi, m'a arraché, lancé comme un
00:49:47boulet de canon projeté en l'air, jeté par terre.
00:49:49Je reviens à moi.
00:49:51Je ne comprends rien. Je ne suis
00:49:53plus où j'étais. Je n'ai plus mon casque.
00:49:55La conscience qui réintègre mon
00:49:57corps est hésitante, fragile. Elle cherche
00:49:59à comprendre ce qui se passe, ce qui m'est arrivé.
00:50:01Je veux voir.
00:50:03Je me redresse un peu. Je porte un
00:50:05jogging noir. Le sang n'est
00:50:07pas visible, mais je vois qu'il manque un morceau
00:50:09de ma jambe gauche. Et là,
00:50:11je repose ma tête sur le sol.
00:50:13Je hurle d'effroi,
00:50:15de désespoir, de la douleur présente
00:50:17et de celle qui ne me quittera pas.
00:50:19Je hurle. Le chagrin
00:50:21d'être, l'atroce tristesse du réel.
00:50:23C'est le ciel qui me regarde.
00:50:25Je ne veux plus vérifier s'il me manque
00:50:27vraiment ma jambe.
00:50:29Et vous mettez des mots avec une précision
00:50:31et vous écrivez.
00:50:33C'est important de le faire.
00:50:35Ça fait un moment
00:50:37que je veux écrire
00:50:39l'envers du décor. On a beaucoup parlé
00:50:41de mon histoire, en partie grâce à vous
00:50:43Pascal, et je vous en remercie parce que
00:50:45vous êtes là depuis le début.
00:50:47C'est vrai que, pour moi,
00:50:49c'est important de montrer un envers
00:50:51du décor, une réalité
00:50:53qui, oui, est effroyable, mais aussi
00:50:55une reconstruction. Je n'ai jamais eu
00:50:57le choix d'être
00:50:59accidentée dans ce drame
00:51:01et aussi de me reconstruire
00:51:03parce que, malgré tout, j'avais perdu ma jambe
00:51:05mais j'étais en vie, je respirais encore
00:51:07et j'avais la chance d'être entourée
00:51:09et d'avoir le sport dans ma vie.
00:51:11C'est vrai que, pour moi, c'est important
00:51:13de raconter cette histoire, ce récit,
00:51:15tout ce qu'on ne voit pas, et aussi de mettre
00:51:17en lumière les personnes qui ont contribué.
00:51:19Vous en faites partie
00:51:21à ma reconstruction, un entourage
00:51:23de fer,
00:51:25sans lequel je ne serais pas là devant vous
00:51:27aujourd'hui.
00:51:29Depuis le départ, votre résilience,
00:51:31comment vous l'expliquez ?
00:51:33C'est votre nature,
00:51:35votre caractère ?
00:51:37Bien sûr, je pense que j'ai toujours eu
00:51:39un élan vital qui m'a permis d'être
00:51:41encore là aujourd'hui, mais
00:51:43je faisais partie de ceux qui pensent que ça n'arrive
00:51:45qu'aux autres. Aujourd'hui, je sais que ça existe.
00:51:47Les drames peuvent nous toucher,
00:51:49on peut basculer en une fraction de seconde
00:51:51dans le camp des victimes.
00:51:53C'est ce qui me donne la force, aujourd'hui,
00:51:55de mener le combat que je mène sur la sécurité routière
00:51:57pour que ça n'arrive pas à d'autres,
00:51:59et pour que cet accident soit quelque part utile,
00:52:01donner du sens à ce qui n'en a pas,
00:52:03mais en tout cas, éviter des drames,
00:52:05parce que je pense que c'est
00:52:07en notre pouvoir.
00:52:09On va parler de votre livre, l'actualité, vous la connaissez,
00:52:11avec Elias Dimzalen, qui est toujours
00:52:13manifestement en garde à vue,
00:52:15à l'heure à laquelle je parle.
00:52:17Elle a été prolongée hier, absolument.
00:52:19On en avait beaucoup parlé, parce que cet homme
00:52:21c'était il y a
00:52:23quinze jours,
00:52:25lors d'un samedi, lors d'une manifestation.
00:52:27Cet homme, je rappelle qui il est,
00:52:29il est fondateur du site Islam & Infos,
00:52:31il est donc actuellement en garde à vue.
00:52:33Et il avait pris
00:52:35la parole,
00:52:37en disant,
00:52:39devant, notamment,
00:52:41des députés de la France Insoumise,
00:52:43est-ce qu'on est prêt à mener l'intifada
00:52:45dans Paris, l'intifada c'est soulèvement,
00:52:47pour nos banlieues, dans nos quartiers,
00:52:49pour leur montrer que la voie de la libération vient de nous,
00:52:51qu'elle démarre de Paris, qu'elle passe par Marseille.
00:52:53Il avait ajouté ce génocide
00:52:55à des complices. Il s'appelle Biden,
00:52:57il s'appelle Macron. Macron, le voleur d'élections,
00:52:59n'est-ce pas ? On les connaît, les voleurs
00:53:01qui habitent à l'Elysée, à Matignon. Est-ce qu'on est prêt à les virer ?
00:53:03Eux aussi, donc, très clairement,
00:53:05ils appellent à la violence. Le signalement
00:53:07article 40 avait été reçu par le parquet de Paris
00:53:09le 12 septembre, qui avait ouvert
00:53:11une enquête sous trois qualifications
00:53:13qui lui font courir des peines assez
00:53:15lourdes. Et hier, donc, il y avait
00:53:17cette garde à vue qui a commencé.
00:53:19On va voir Mme Soudé, peut-être,
00:53:21qui est allée, parce qu'elle est députée,
00:53:23elle a le droit d'entrer pour savoir
00:53:25comment ça se passe. Et je crois qu'elle a pris la parole
00:53:27à la sortie du commissariat. Écoutons-la.
00:53:49Ce n'est pas parce qu'il est musulman
00:54:01qu'il est en garde à vue, c'est parce qu'il a dit
00:54:03est-ce qu'on est prêt à mener l'intifada dans Paris ?
00:54:05Si n'importe qui d'autre disait quelque chose
00:54:07comme ça devant un public,
00:54:09il serait aussi entendu.
00:54:11Qu'est-ce que dit ce monsieur ? En fait, il prolonge
00:54:13en termes hyperboliques ce que dit la France insoumise
00:54:15à longueur de journée, c'est-à-dire l'importation
00:54:17du conflit israélo-palestinien,
00:54:19l'appel à la violence qui est le soutien
00:54:21aux émeutiers. Pendant les émeutes en banlieue,
00:54:23M. Mélenchon disait
00:54:25non, c'est bien, il ne faut pas calmer, c'est la révolte.
00:54:27Après, il a dit éviter
00:54:29de brûler les bibliothèques, mais on peut continuer
00:54:31les commissariats et le reste. En fait, ce monsieur
00:54:33est dans la droite ligne de LFI, donc c'est normal
00:54:35que Mme Soudé aille le soutenir.
00:54:37Marchez vers Matignon, c'était un tweet d'Adrien Quatennens.
00:54:39On s'y en a écouté, la France insoumise.
00:54:41C'est vrai que ce n'est pas très loin de ce que dit
00:54:43cet individu. Antisémite aussi,
00:54:45notoire. Donc, Hercilia Soudé,
00:54:47on n'est pas très surpris, elle va soutenir
00:54:49un fiché S. Ils en font des députés, vous me direz.
00:54:51Islamiste et ouvertement
00:54:53antisémite. Et Johan le rappelait déjà
00:54:55hier soir chez vous, je vais le faire ce matin.
00:54:57Hercilia Soudé, c'est la députée de la France insoumise
00:54:59qui voulait inviter une membre du FPLP
00:55:01à l'Assemblée nationale. Mariam Aboudaka,
00:55:03FPLP, Front de libération de la Palestine,
00:55:05organisation classée terroriste
00:55:07par l'Union européenne. Et au moment où elle était
00:55:09en garde à vue, elle aussi,
00:55:11en vue de son expulsion, ordonnée
00:55:13par Gérald Darmanin à l'époque, elle avait fait
00:55:15la même chose, elle s'était rendue au commissariat pour essayer
00:55:17de protester contre l'expulsion de Mariam Aboudaka.
00:55:19Donc, il y a une suite logique. Ils repoussent
00:55:21chaque jour un peu plus les limites du possible.
00:55:23Je vous ai vu
00:55:25vouloir intervenir.
00:55:27Le FLP, ce n'est pas un mouvement islamiste,
00:55:29c'est un vieux mouvement nationaliste palestinien.
00:55:31Non mais attendez, il ne faut pas faire...
00:55:33Elie Zareli, c'est le vrai nom de ce type,
00:55:35est un artiste
00:55:37compositeur, interprète.
00:55:39C'est un intermittent du spectacle.
00:55:41Et c'est comme ça qu'il est recensé
00:55:43à Pôle emploi.
00:55:45Il est aussi le créateur d'un certain nombre d'associations
00:55:47qui sont des coquilles vides, qui s'appellent
00:55:49Stop Zemmour, etc.
00:55:51Notamment cette machine de propagande
00:55:53islamiste qu'est Islam et Info.
00:55:55Mais la réalité, c'est que c'est
00:55:57un intermittent du spectacle politique.
00:55:59C'est un type
00:56:01qui fait
00:56:03son petit commerce,
00:56:05son petit business, en surfant
00:56:07effectivement à la limite de la France insoumise
00:56:09avec ses amis,
00:56:11Thomas Porte, on les connaît, on les connaît tous.
00:56:13Et quand il appelle à l'intifada,
00:56:15c'est tout simplement ridicule.
00:56:17Il appelle à l'insurrection en France.
00:56:19Mais il ne sait même pas de quoi il parle.
00:56:21Il dit, l'an prochain on ira prier à Jérusalem
00:56:23sur la mosquée. Mais qu'il y aille !
00:56:25Qu'il aille là sur place !
00:56:27Qu'il aille donc en Syrie, qu'il aille donc
00:56:29en ce moment au sud Liban !
00:56:31Mais on n'attend que ça !
00:56:33Qu'il débarrasse le plancher, qu'il arrête de jouer les artistes
00:56:35et qu'il fasse réellement, qu'il éprouve réellement
00:56:37le tragique de l'histoire.
00:56:39Ce type, c'est tellement
00:56:41dérisoire, si vous voulez.
00:56:43C'est tellement scandaleux.
00:56:45Vous faites bon marché
00:56:47des oreilles dans lesquelles pourrait tomber sur un secours.
00:56:49Ah non, d'accord.
00:56:51C'est un incendiaire, c'est un pyromane.
00:56:53On est tout à fait d'accord.
00:56:55Il faut lui enlever le bidon d'essence sans doute,
00:56:57il faut lui enlever de ses camarades qui le protègent.
00:56:59Mais qu'est-ce que vous faites de lui alors à la fin de la gare d'Avue ?
00:57:01Qu'est-ce que vous voulez faire de lui ?
00:57:03Vous voulez l'enfermer ?
00:57:05Vous voulez le déporter au Kerguelen ?
00:57:07Mais qu'est-ce que vous faites de
00:57:09quelqu'un qui prend la parole
00:57:11dans une manifestation ?
00:57:13Vous lui demandez de quoi il vit ?
00:57:15Qui le paye ?
00:57:17Quelle est la réalité de son quotidien ?
00:57:19Pourquoi il a pris un nom d'emprunt ?
00:57:21Pourquoi il n'assume pas son patronyme ?
00:57:23Vous montrez à quel point ce type est
00:57:25un personnage ridicule.
00:57:27Vous arrêtez de le prendre au sérieux, c'est un clown !
00:57:29C'est un clown !
00:57:31C'est un intermittent du spectacle politique.
00:57:33Mais beaucoup plus largement, c'est un islamiste.
00:57:35Et ce que je trouve intéressant dans son discours,
00:57:37c'est que la dimension religieuse est complètement mise en avant.
00:57:39Il parle de récupérer Jérusalem,
00:57:41il parle de récupérer la mosquée d'Al-Aqsa.
00:57:43Or, pour l'instant, la France insoumise
00:57:45récuse cette dimension religieuse.
00:57:47Et pour revenir sur
00:57:49cette stratégie de conquête des islamistes qu'on connaît bien,
00:57:51qui n'est pas nouvelle, qui est régulièrement
00:57:53dénoncée, notamment par l'anthropologue
00:57:55Florence Bergeau-Blacklear,
00:57:57ce sont des choses qui sont connues.
00:57:59Mais le plus grave dans cette affaire,
00:58:01c'est effectivement la réaction d'Hercilia Soudé.
00:58:03C'est la naïveté des Occidentaux qui ne voient pas
00:58:05qu'aujourd'hui, ils sont en train de nourrir
00:58:07une bête qui, demain, veut leur mort.
00:58:09Parce que ces gens-là, ces islamistes,
00:58:11demain, ils n'attendent qu'une chose
00:58:13pour s'attaquer aux gens comme Hercilia Soudé.
00:58:15Et ensuite, elle, elle va les défendre.
00:58:17C'est suicidaire comme comportement.
00:58:19Mazan, c'est vrai.
00:58:21Mazan.
00:58:23Mazan, avec cette question
00:58:25qui est sur
00:58:27beaucoup de magazines.
00:58:29Les hommes sont-ils...
00:58:33Comment dire ?
00:58:35Comment formuler ça précisément ?
00:58:37Tous les hommes de Mazan
00:58:39sont des hommes ordinaires.
00:58:41Donc, syllogisme.
00:58:43Les hommes ordinaires sont des violeurs.
00:58:45Voilà. Syllogisme ou sophisme ?
00:58:47Syllogisme.
00:58:49On est avec Régine Delfour.
00:58:51Regardez la une, d'ailleurs,
00:58:53de Marianne.
00:58:55Les violeurs sont-ils des hommes ordinaires ?
00:58:57Je ne sais pas si vous avez une réponse, d'ailleurs,
00:58:59à cette question, les uns ou les autres.
00:59:01Moi, je trouve ça terrible.
00:59:03Même qu'on pose la question, parce que d'abord,
00:59:05ça revient à diluer la responsabilité
00:59:07des gens qui sont mis en cause.
00:59:09En fait, ce sont des violeurs,
00:59:11mais ils appartiennent à un système
00:59:13dont ce ne sont pas vraiment des déviants.
00:59:15Ce sont des gens dans la norme,
00:59:17sauf qu'ils sont passés à l'acte.
00:59:19Je ne pense pas que les hommes puissent devenir des violeurs.
00:59:21Je ne pense pas qu'il y ait une pulsion de viol chez tous les hommes.
00:59:23Je ne comprends pas que,
00:59:25dans des débats intellectuels,
00:59:27on se fixe sur le discours des militants.
00:59:29Moi, je comprends que les militantes
00:59:31essayent de pousser très loin le raisonnement
00:59:33en disant que c'est un système,
00:59:35il faut faire le procès de la masculinité,
00:59:37du patriarcat.
00:59:39Elles sont dans une logique un peu délirante,
00:59:41militante, ça je comprends.
00:59:43Mais que nous, nous nous réglions sur ce délire,
00:59:45je ne comprends pas. Là, on est dans le délire idéologique.
00:59:47Noémie ?
00:59:49Oui, je rejoins complètement ce qui vient d'être dit.
00:59:51D'abord, il y a la banalisation de ce qu'a fait
00:59:53M. Pellicot et les violeurs.
00:59:55C'est-à-dire qu'on considère finalement que ce n'est pas si grave
00:59:57si tous les hommes peuvent potentiellement en être.
00:59:59C'est une façon, effectivement, de déresponsabiliser
01:00:01ces hommes qui ont commis ces crimes
01:00:03parce qu'ils auraient pu faire d'autres choix.
01:00:05Ils auraient pu refuser, ils auraient pu ne pas le faire.
01:00:07Ils ont décidé de le faire et ça les détermine
01:00:09comme étant les hommes qu'ils sont
01:00:11et pas les hommes qui ne l'ont pas fait.
01:00:13La banalisation et l'essentialisation,
01:00:15ça veut dire que tous les hommes, potentiellement,
01:00:17peuvent être ces hommes-là.
01:00:19C'est faux et c'est fait porter le chapeau
01:00:21sur beaucoup d'hommes et sur beaucoup de jeunes
01:00:23qui sont en construction, qui manquent de confiance en eux.
01:00:25On est en train de les accuser de choses
01:00:27qu'ils n'ont pas commises et c'est extrêmement grave.
01:00:29Le procès de la masculinité,
01:00:31la masculinité, c'était
01:00:33Karim Rasouli, notre confrère, qui avait dit ça.
01:00:35Alors, Régine Delfour suit ce procès, évidemment,
01:00:37à Avignon. C'est la quatrième
01:00:39semaine d'audience qui sera marquée aujourd'hui
01:00:41par l'examen de six nouveaux co-accusés,
01:00:43je crois, Régine Delfour. Bonjour.
01:00:45Vous êtes avec Stéphanie Rouquier, je pense,
01:00:47et c'est important de le préciser.
01:00:51Oui, bonjour Pascal.
01:00:53Cette quatrième semaine a commencé lundi
01:00:55et donc
01:00:57pendant cette
01:00:59quatrième semaine, il y a un groupe,
01:01:01le groupe 3, puisqu'il y a tellement
01:01:03de co-accusés qu'ils ont été
01:01:05divisés, répartis en plusieurs groupes.
01:01:07Et depuis lundi, en fait,
01:01:09des co-accusés, six,
01:01:11sont dans ce groupe et on a déjà entendu
01:01:13quatre co-accusés.
01:01:15C'est le quatrième, il s'appelle
01:01:17Oussamatine D, il a 43 ans.
01:01:19Lui dit que
01:01:21il a été contacté par
01:01:23Dominique Pellicot,
01:01:25il a été, donc, par le site
01:01:27Coco, et que pour lui,
01:01:29c'était un jeu d'un couple
01:01:31libertin, que quand il est arrivé là-bas,
01:01:33qu'il s'est déshabillé, qu'il est rentré dans la chambre,
01:01:35il s'est rendu compte qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas
01:01:37puisqu'il a commencé à caresser Gisèle Pellicot
01:01:39et qu'il a même dit à Dominique Pellicot
01:01:41qu'elle semblait être morte, mais Dominique Pellicot
01:01:43lui a dit qu'en fait, non,
01:01:45elle avait trop bu, c'est pas pour cela
01:01:47qu'il a arrêté ses agissements.
01:01:49Le président
01:01:51de la cour criminelle lui a dit, mais à quel moment
01:01:53vous lui avez demandé son consentement ?
01:01:55Il dit, mais en fait, j'avais parlé avec Dominique Pellicot
01:01:57et Roger Arrata, le président
01:01:59de la cour criminelle, lui dit, mais vous n'avez jamais
01:02:01entendu sa voix ? Il dit, oui, c'est vrai, mais
01:02:03je ne pensais pas qu'un homme
01:02:05pourrait faire ça à sa femme.
01:02:07Il y a plusieurs vidéos, Roger Arrata
01:02:09nous les décrit, c'est
01:02:11des moments assez insoutenables et
01:02:13on voit en fait que cet homme
01:02:15a agi, il y a plusieurs
01:02:17pénétrations vaginales et buccales
01:02:19qui sont décrites, Pascal.
01:02:21Merci beaucoup,
01:02:23Régine Delfour. Vous pensez vraiment que ces agissements
01:02:25correspondent à la moyenne des hommes ?
01:02:27À une conversation entre deux hommes ?
01:02:29Notre femme a l'air d'être morte, non, elle a trop bu
01:02:31et ensuite il se livre aux actes. Vous croyez
01:02:33vraiment que ça correspond à la moyenne de la masculinité ?
01:02:35Moi, je vous affirme que non.
01:02:37Vous croyez que votre père aurait fait ça ?
01:02:39Non.
01:02:41Bon. Mais il faut comprendre l'intérêt
01:02:43de cette généralisation, on sait qu'il y a des mouvements
01:02:45féministes radicaux qui veulent l'éradication
01:02:47du masculin et qui l'écrivent.
01:02:49Et c'est une façon de tous les condamner,
01:02:51de tous les culpabiliser et de tous les mêmes
01:02:53dans le même sac. Oui, alors ça veut dire que tous les hommes
01:02:55sont capables de faire ça.
01:02:57Ce que j'entends
01:02:59dans ce message-là, c'est que ceux
01:03:01qui ont fait ça, c'est Monsieur Tout-le-Monde.
01:03:03C'est quand même différent.
01:03:05Tous les hommes qui vont sur un site
01:03:07qui s'appelle
01:03:09à son insu, doivent
01:03:11être potentiellement des violeurs.
01:03:13Je suis d'accord pour vous crier là-dessus.
01:03:15Parce qu'il faut quand même être assez pervers,
01:03:17assez brin de zing, pour aller sur un site
01:03:19qui s'appelle à son insu.
01:03:21Et j'ajoute une chose, c'est que
01:03:23les féministes, le néo-féministe
01:03:25en tout cas, le comportement est troublant
01:03:27parce qu'elle voit le patriarcat
01:03:29partout où il n'est pas et elle ne voit pas
01:03:31le patriarcat partout où il est.
01:03:33Vraiment, il devrait prendre un rendez-vous chez l'Oculus.
01:03:35Parce que là, l'Oculus idéologique, parce qu'il y a un gros problème.
01:03:37Je suis d'accord. Vincent Arouet, le Liban,
01:03:39ce qui se passe, l'ONU,
01:03:41les dernières informations du jour.
01:03:43Je crois qu'on pourrait peut-être écouter
01:03:45la prise de parole de Netanyahou hier soir.
01:03:47Quel est l'enjeu ?
01:03:49Biden également qui a pris la parole.
01:03:51Biden a fait son testament.
01:03:53C'est-à-dire que c'est la
01:03:55dernière fois qu'il s'adresse à l'Assemblée Générale.
01:03:57Il y a 100 chefs d'État qui sont réunis.
01:03:59Ils sont une centaine.
01:04:01Cette ambiance de rentrée des classes
01:04:03à l'Assemblée Générale. Et là, c'est la
01:04:05dernière fois qu'il parlait. Il a fait un topo
01:04:07très optimiste. Il a expliqué
01:04:09qu'il était rentré par détermination et non pas
01:04:11par désespoir. C'est important parce que
01:04:13quand vous faites le bilan de Biden, vous voyez l'Ukraine,
01:04:15le Soudan, Haïti,
01:04:17le Proche-Orient. L'Afghanistan,
01:04:19c'est quand même... On mesure
01:04:21l'impuissance des Américains en réalité.
01:04:23On mesure à quel point le monde va mal
01:04:25et combien il aura été
01:04:27un président
01:04:29plutôt passif. Même s'il a
01:04:31voulu faire... Il a poussé à la guerre
01:04:33en Ukraine. Et donc...
01:04:35Il a été prudent en Ukraine, quand même.
01:04:37Oui, d'accord, mais le résultat n'est pas terrible.
01:04:39Si vous faites l'inventaire
01:04:41des crises, vous voyez que
01:04:43l'Amérique est actuellement totalement
01:04:45empêchée. Elle ne bouge pas. Elle essaie
01:04:47de retenir
01:04:49Benjamin Netanyahou et elle ne peut pas
01:04:51d'ailleurs. Mais elle essaie de le retenir
01:04:53mollement. Elle est dans une position indécise.
01:04:55Il ne se passera rien pendant un mois.
01:04:57Quant au Liban, c'est un autre sujet.
01:04:59Vous voulez l'inventaire
01:05:01de ce qui se passe au Liban ?
01:05:03Non. Avant le Liban, je voulais savoir. Emmanuel Macron
01:05:05a rencontré le président iranien ?
01:05:07Oui, il aime bien rencontrer les présidents iraniens. A chaque fois, il essaie de les voir.
01:05:09Erdogan lui a fait la leçon.
01:05:11Il a fait
01:05:13une chose bien, c'est qu'il a réclamé la libération
01:05:15des trois otages. On a complètement oublié.
01:05:17On a trois otages d'État
01:05:19qui sont dans les geôles à Téhéran.
01:05:21Un couple de touristes
01:05:23qui s'est égaré. Un Français dont on ne connait pas le nom.
01:05:25Ils ont été condamnés à de lourdes peines
01:05:27pour espionnage.
01:05:29Donc, il a réclamé, une fois de plus,
01:05:31que la République islamique
01:05:33veut bien nous libérer nos otages.
01:05:35Ça fait 40 ans que ça dure.
01:05:37Pourquoi ils nous prennent des otages ?
01:05:39Évidemment qu'ils sont des otages.
01:05:41J'ai bien compris. Mais pourquoi ? Quel est l'enjeu ?
01:05:45En nous prenant des otages,
01:05:47comme en faisant sauter le Drakkar,
01:05:49où étaient les forces de paix françaises
01:05:51en 82,
01:05:53ils nous ont chassés du Proche-Orient,
01:05:55du Liban. Et en nous prenant des otages,
01:05:57ils nous tiennent en joue, en quelque sorte.
01:05:59Ça marche. C'est un moyen rustique,
01:06:01mais efficace.
01:06:03Et on continue à palabrer avec eux.
01:06:05Moins d'uranium.
01:06:07Mais est-ce qu'on pourrait faire autrement ?
01:06:13C'est une bonne question.
01:06:15Depuis la révolution islamique,
01:06:17depuis que nous avons
01:06:19accueilli l'Ayatollah Roumeni
01:06:21en France,
01:06:23au lieu de le laisser partir en Libye.
01:06:27Depuis qu'on l'a laissé...
01:06:31Quand on connaît l'histoire dans le détail,
01:06:33on est absolument bluffé par la légèreté
01:06:35avec laquelle sa décision a été prise.
01:06:37Il suffit que Chirac lui dise
01:06:39qu'il ne faut pas l'accueillir, pour que Giscard
01:06:41immédiatement lui ouvre les portes
01:06:43et lui souhaite la bienvenue.
01:06:45C'est vraiment comme ça que ça s'est joué.
01:06:47Depuis plus de 40 ans,
01:06:49la France essaie d'avoir avec
01:06:51le grand Iran, la grande Perse,
01:06:5390 millions d'habitants,
01:06:55une politique.
01:06:57Les Américains aussi, en réalité.
01:06:59C'est un pays tellement considérable.
01:07:01Et du coup,
01:07:03on est prêts, au nom de la réelle politique,
01:07:05à fermer les yeux sur un certain nombre
01:07:07de choses. La course au nucléaire,
01:07:09l'agitation de tous les proxys
01:07:11en Syrie, en Irak, au Yémen,
01:07:13etc. On est prêts à
01:07:15fermer les yeux en espérant
01:07:17arriver à un grand marchandage
01:07:19avec l'Iran. Le problème de cette politique,
01:07:21outre qu'elle est assez immorale,
01:07:23c'est que ça ne marche pas.
01:07:25C'est que ça n'a jamais marché. On s'est toujours échoués.
01:07:27On a toutes perdues
01:07:29et on n'a rien gagné.
01:07:31– Et la famille du chat d'Iran est toujours
01:07:33en France ?
01:07:35– Ah oui,
01:07:37la veuve de l'ancien
01:07:39chat vit pour l'essentiel à Paris,
01:07:41donc c'était marondis sur les bords de Seine.
01:07:43Et son fils vit aux Etats-Unis.
01:07:45– Exactement, et c'est toujours un recours possible.
01:07:47– Alors ça qui est extraordinaire,
01:07:49c'est que malgré tous les drames de cette famille,
01:07:51malgré toutes leurs erreurs politiques,
01:07:53il y a un vrai regain,
01:07:55paraît-il, semble-t-il, moi je ne suis pas allé en Iran depuis longtemps,
01:07:57mais il y a, semble-t-il, un vrai regain
01:07:59du Royaume-Uni. – C'est ce qu'on appelait la Chabanoue.
01:08:01Bon, un mot, parce qu'on va parler évidemment du livre
01:08:03de Pauline Desleuraux-Hollande,
01:08:05un mot sur le Liban ?
01:08:07– Ils ont eu lundi,
01:08:09ça continue aujourd'hui, ça fait trois jours
01:08:11que les Israéliens bombardent.
01:08:13Ce sont des bombardements qui sont
01:08:15à la fois ciblés, parce qu'ils ont mis des coups
01:08:17aux buts terribles en décapitant
01:08:19quand même, ils sont en train de décapiter
01:08:21la machine militaire,
01:08:23mais en même temps qu'ils font énormément de dégâts
01:08:25dans les civils, 500 morts,
01:08:27500 à 700 morts lundi,
01:08:29c'est le chiffre le pire
01:08:31depuis les grands massacres
01:08:33du début de la guerre civile au Liban.
01:08:35Et alors tout le pays était
01:08:37tétanisé,
01:08:39il y avait une guéguerre depuis un an,
01:08:41100 000 réfugiés,
01:08:43100 000 déplacés côté libanais,
01:08:4560 000 côté israéliens,
01:08:47il y avait une guéguerre qui était limitée
01:08:49à la zone frontalière, vous avez maintenant
01:08:51une véritable guerre, quelque chose qui ressemble
01:08:53à une véritable guerre, et tout le monde craint
01:08:55la suite, sachant que personne
01:08:57n'a intérêt à ce que ça se développe,
01:08:59ni les Israéliens, ni les Iraniens,
01:09:01mais que ça risque de durer.
01:09:03– À 10h19,
01:09:05avant d'écouter Pauline Desrouled,
01:09:07Marine Lançon me dit que ce matin,
01:09:09devant l'université
01:09:11de Dauphine,
01:09:13une jeune femme a pris la parole
01:09:15et Marine nous propose
01:09:17de l'écouter.
01:09:19– Quand j'ai découvert que
01:09:21le meurtrier
01:09:23avait fait du coup une récidive,
01:09:25c'est encore plus énervant
01:09:27et encore plus rageant,
01:09:29parce qu'on se dit que le mec
01:09:31n'allait même pas être là,
01:09:33et qu'on aurait dû être protégé
01:09:35par une personne qui a déjà
01:09:37fait ces erreurs-là avant.
01:09:39Et du coup, déjà que
01:09:41son contexte,
01:09:43elle était là au mauvais moment,
01:09:45et c'est horrible ce qui lui est arrivé,
01:09:47on se dit que peut-être
01:09:49que si la justice
01:09:51aurait mieux fait les choses,
01:09:53elle ne serait même pas morte.
01:09:55Ça arrive beaucoup trop souvent,
01:09:57ce contexte de crime,
01:09:59que le criminel
01:10:01avait déjà fait ces choses-là
01:10:03avant.
01:10:05Donc j'ai l'impression que c'est un gros problème,
01:10:07je ne sais pas, institutionnel,
01:10:09ou je n'en sais rien.
01:10:11– Peut-être qu'il va y avoir une prise de conscience
01:10:13notamment dans la jeune génération.
01:10:15– Elle existe déjà.
01:10:17– On a souvent cette discussion ensemble,
01:10:19parce que la polarisation de ma génération
01:10:21est beaucoup plus forte, je pense,
01:10:23que la polarisation de la vôtre.
01:10:25C'est-à-dire que les idées
01:10:27se radicalisent, c'est-à-dire que
01:10:29le centrisme…
01:10:31– On a reconnu la faillite de droit de Nantes.
01:10:33– Non mais, vous n'y êtes plus.
01:10:35– 82 et 83.
01:10:37– Regardez l'âge
01:10:39d'un électeur moyen
01:10:41d'Emmanuel Macron.
01:10:43Beaucoup plus âgé qu'un électeur moyen
01:10:45de Jean-Luc Mélenchon ou de Jordan Bardella.
01:10:47– Vous vouliez nous donner une information politique.
01:10:49– Oui, parce qu'on a reparlé du feuilleton
01:10:51autour d'Antoine Armand,
01:10:53et l'aile gauche de Renaissance est vent debout
01:10:55contre Michel Barnier après son coup de fil à Marine Le Pen.
01:10:57Et j'ai un député très important
01:10:59qui m'a écrit à l'instant que tout cela
01:11:01a été alimenté par Gabriel Attal.
01:11:03Il a demandé aux députés de sortir pour aider
01:11:05Antoine Armand et cogner le Premier ministre.
01:11:07Sauf que d'autres députés ne sont pas du tout
01:11:09sur cette ligne et considèrent surtout que Armand
01:11:11a fait une connerie, je cite,
01:11:13l'aile gauche est bien alimentée par l'ancien Premier ministre,
01:11:15évidemment, avec certains de ses sbires
01:11:17comme Prisca Thévenaud. Voilà ce qu'on m'écrit à l'instant.
01:11:19– Franchement… – Attal se sert
01:11:21de la polémique d'Antoine Armand pour déstabiliser
01:11:23le nouveau Premier ministre.
01:11:25– Ses comportements ne sont pas à la hauteur
01:11:27de ce qu'il a découvert Attal, franchement,
01:11:29je suis très déçu de Gabriel Attal.
01:11:31Je n'imaginais pas lorsqu'il est arrivé
01:11:33sur le devant de la scène,
01:11:35qu'il y avait cette médiocrité là derrière.
01:11:37Je trouve qu'il n'est pas à la hauteur
01:11:39de ce que doit être un homme politique
01:11:41de grand niveau et ce qu'est un Premier ministre.
01:11:43Je suis déçu.
01:11:45Je trouve qu'il y a une certaine hauteur
01:11:47de la politique,
01:11:49il ne me paraît pas aujourd'hui,
01:11:51peut-être qu'il grandira,
01:11:53mais il ne me paraît pas aujourd'hui
01:11:55dans cette perspective.
01:11:57Impossible, c'est chez Harper Collins,
01:11:59entre ombre et lumière,
01:12:01le portrait intime d'une combattante
01:12:03hors du commun.
01:12:05D'abord un mot sur Roland Garros,
01:12:07moi j'étais déçu que vous alliez…
01:12:09– Sur les Jeux Paralympiques ?
01:12:11Bien sûr, sur un plan personnel,
01:12:13la sportive n'était pas à la hauteur, Pascal.
01:12:15– Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
01:12:17– C'est le tennis, on perd plus qu'on ne gagne,
01:12:19mais la réussite c'est la ferveur nationale,
01:12:21moi je retiens et j'espère que ça va perdurer,
01:12:23je sais qu'il fait froid dans le dos sur ce plateau ce matin,
01:12:25mais que cette ferveur perdure dans le temps,
01:12:27que notre gouvernement l'entende,
01:12:29qu'on mette en place des choses.
01:12:31– Il l'entend, et le gouvernement…
01:12:33– Faites du sport tous les jours,
01:12:35comme ça l'a été pendant les Jeux,
01:12:37parce que ça nous a fait tous du bien d'avoir cette actualité-là.
01:12:39– Je suis d'accord avec vous,
01:12:41d'abord j'ai des conseils à donner à personne,
01:12:43mais si vous avez des enfants,
01:12:45faites-leur faire du sport,
01:12:47à 5 ans, 6 ans, 7 ans,
01:12:49l'esprit de compétition,
01:12:51apprendre à perdre,
01:12:53de temps en temps à gagner,
01:12:55tant qu'à faire,
01:12:57se dépenser plutôt que d'être sur les écrans,
01:12:59quand on était gosses,
01:13:01tu rentrais le soir, tu avais couru toute la journée,
01:13:03plutôt qu'être devant ton écran,
01:13:05vous avez fait du sport,
01:13:07vous étiez footballeur avant-centre,
01:13:09bien sûr,
01:13:11en revanche j'ai appris deux choses ces dernières heures,
01:13:13le ministère des Sports,
01:13:15avec Gilles Lavrousse,
01:13:17il a également la jeunesse dans son ministère,
01:13:19baisse de 20%,
01:13:21parce qu'il n'y a plus un centime dans la caisse,
01:13:23et pas de ministère
01:13:25dédié au handicap.
01:13:27– C'est très étonnant,
01:13:29c'est décevant,
01:13:31surtout quand on a entendu
01:13:33le président de la République parler de révolution paralympique
01:13:35et d'être pris au jeu,
01:13:37finalement quelques semaines après,
01:13:39c'est retombé, en tout cas ça a été balayé d'un revers,
01:13:41moi ça m'a vraiment révolté
01:13:43comme d'autres athlètes,
01:13:45puisqu'on en a parlé entre nous,
01:13:47on continuera de se mobiliser pour mettre en avant
01:13:49les valeurs du sport,
01:13:51les valeurs du handicap aussi,
01:13:53parce qu'il y a énormément de problématiques
01:13:55autour de l'accessibilité du sport,
01:13:57mais de l'accessibilité tout court,
01:13:59le handicap ça concerne quand même 12 millions de personnes,
01:14:01donc on a un ministère
01:14:03qui va s'occuper des anciens convaincants,
01:14:05je crois,
01:14:07qui le méritent,
01:14:09mais pourquoi balayer 12 millions de personnes
01:14:11qui sont dans le besoin, qui doivent avoir des solutions
01:14:13pour leur confort ?
01:14:15On est agacé,
01:14:17vous avez un président qui parle, qui parle, qui parle,
01:14:19et à l'arrivée,
01:14:21ça ne suit pas, la preuve c'est que
01:14:23derrière les paralympiques, il n'y a même pas de ministère
01:14:25dédié au handicap.
01:14:27On ne peut pas faire plus symbolique, c'est vraiment...
01:14:29C'est incroyable, c'est même incroyable.
01:14:31Le signal n'est pas très bon.
01:14:33Comme vous parlez de tout, je vais lire ce dont vous parlez,
01:14:35il y a des choses qui sont
01:14:37pas forcément faciles
01:14:39à vivre pour vous,
01:14:41parlez de votre coming out,
01:14:43vous parlez d'une année,
01:14:45cette même année était très dure d'un point de vue intime,
01:14:47je me suis retrouvé convoqué par mes parents
01:14:49un dimanche soir,
01:14:51après que ma chère petite sœur
01:14:53avait fouillé dans mon portable
01:14:55pour leur avouer que j'aimais les filles.
01:14:57Elle a quel âge, votre sœur ?
01:14:59Elle a trois ans de moins que moi, elle a 30 ans.
01:15:01Tout va mieux depuis.
01:15:03Vous aviez quel âge ?
01:15:05J'avais 18 ans, c'était une scène banale
01:15:07que peuvent vivre beaucoup de jeunes aujourd'hui.
01:15:09Mais vos parents, pardonnez-moi de poser cette question,
01:15:11ils ne se doutaient de rien, vos parents ?
01:15:13Vous savez, parfois,
01:15:15quand ce n'est pas dans les codes
01:15:17qu'on imagine pour sa famille,
01:15:19on a un filtre devant les yeux.
01:15:21Je pense que ma mère est tombée de plusieurs étages,
01:15:23comme c'est souvent le cas, mais finalement,
01:15:25avec le temps, tout s'arrange.
01:15:27Je suis d'accord avec vous, mais c'est ça qui est sidérant,
01:15:29parce que même aujourd'hui, on est quand même...
01:15:31Mais ce n'était pas à la même époque.
01:15:33Oui, c'était avant, vous aviez 18 ans.
01:15:35Aujourd'hui, c'est beaucoup plus...
01:15:37Ce n'était pas à la même époque, c'était il y a 12 ans.
01:15:39Moi, la génération de mon frère,
01:15:41qui est à cet âge-là,
01:15:43on n'était pas dans la même actualité,
01:15:45dans la même banalisation.
01:15:47En 12 ans, vous trouvez que ça a changé ?
01:15:49Mon frère qui a 6 ans de moins que moi,
01:15:51je vois qu'on ne vient pas à la même génération.
01:15:53La génération alpha des 12-15 ans,
01:15:55elle parle de multi-orgasme et de polyamour.
01:15:57Elle est déjà dans ce registre.
01:15:59Vous avez des gosses de 12 ans
01:16:01qui parlent de polyamour et d'orgasme.
01:16:03Mais évidemment.
01:16:05Il y a aussi des poissons volants,
01:16:07il y a de l'espèce, comme dit l'autre.
01:16:09Il y en a sûrement, mais...
01:16:11Il n'y a pas d'études statistiques là-dessus,
01:16:13mais il y a une forme d'empirisme
01:16:15de cette jeune génération qui est déjà portée
01:16:17sur une sexualité qui n'est pas une sexualité
01:16:19que vous avez connue.
01:16:21Cette nouvelle...
01:16:23Je termine sur le coming out.
01:16:25Cette nouvelle pour les deux figures féminines
01:16:27de la maison, ma sœur et ma mère, a été foudroyante.
01:16:29Je peux dire que j'en ai bavé à cette époque
01:16:31de voir ma mère et ma sœur aussi tristes
01:16:33de mon orientation sexuelle.
01:16:35C'est compliqué. Vous m'avez dit ma mère.
01:16:37Et ce que je trouve formidable,
01:16:39à chaque fois qu'on se voit,
01:16:41vous êtes avec Tiffany.
01:16:43Vous avez un enfant, un deuxième ?
01:16:45Pas encore, Pascal.
01:16:47Une petite fille de deux ans.
01:16:49Et ce que je trouve extraordinaire,
01:16:51Tiffany est là le jour,
01:16:53elle est là le jour où vous avez votre accident.
01:16:55Et elle vient vers vous,
01:16:57et qu'est-ce qu'elle vous dit
01:16:59deux secondes après votre accident ?
01:17:01Je vais t'aimer toute ma vie.
01:17:03Je l'ai dit, Tiffany fait partie des victimes de l'ombre.
01:17:05Elle n'a pas été blessée physiquement.
01:17:07Ce n'est d'ailleurs pas reconnu par les assureurs.
01:17:09C'est un problème.
01:17:11C'est un de mes combats, de faire reconnaître
01:17:13la blessure psychologique invisible.
01:17:15Et voilà, j'ai eu la chance
01:17:17de l'avoir à mes côtés, comme le reste
01:17:19des soignants et de mon équipe.
01:17:21Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de Tiffany.
01:17:23Il y a beaucoup de Tiffany qui ne sont pas reconnues,
01:17:25entendues, et ça c'est important.
01:17:27Je reçois énormément de messages
01:17:29de gens qui ont une vie brisée,
01:17:31des proches qui sont impuissants
01:17:33face à la douleur de quelqu'un qu'ils aiment.
01:17:35Et il faut en parler,
01:17:37et il faut que ça soit reconnu.
01:17:39La vie finit toujours par reprendre le dessus.
01:17:41Nous traversons tous les drames, des épreuves, des deuils
01:17:43qui nous ébranlent, nous blessent et nous mettent à terre.
01:17:45Chacun doit accepter le temps qu'il faut pour s'en remettre,
01:17:47trouver ses armes pour aller mieux, coûte que tout coûte.
01:17:49Nous sommes tous des résilients.
01:17:51Bien sûr.
01:17:53Ou alors, le jour où on ne l'est plus,
01:17:55on meurt à ce moment-là.
01:17:57Oui, je pense qu'il y a un instinct de survie.
01:17:59On a tous vécu des épreuves compliquées,
01:18:01difficiles, on en vivra encore.
01:18:03Et ça nous atteint dans notre chair.
01:18:05Pas besoin d'avoir un membre arraché.
01:18:07Moi, je parle souvent de ça.
01:18:09Il n'y a pas d'hierarchie dans la douleur.
01:18:11Mais on peut s'entourer, trouver les armes pour s'en sortir.
01:18:13Et parfois aussi éteindre les écrans.
01:18:15Parce que quand on voit l'actualité,
01:18:17effroyable, c'est vrai que ça ne fait pas du bien.
01:18:19Donc il faut trouver ce qui nous fait du bien.
01:18:21Et oui, ça reprend.
01:18:23J'ai souvent pensé à vos parents,
01:18:25parce que quand on dit qu'on fait tout dans la vie pour soi,
01:18:27c'est paradoxal.
01:18:29Mais je préférerais avoir ma jambe arrachée
01:18:31que de voir ma fille
01:18:33avoir sa jambe arrachée.
01:18:35Mais c'est pour moi, d'une certaine manière.
01:18:37Je souffrirais moins pour moi
01:18:39que de souffrir,
01:18:41que de voir souffrir ma fille.
01:18:43Et je voulais savoir
01:18:45comment vos parents
01:18:47ont vécu cela.
01:18:49Peut-être l'ont-ils vécu, j'allais dire,
01:18:51plus durement encore que vous, si tant est que ce soit possible.
01:18:53Évidemment.
01:18:55Étant maman depuis deux ans,
01:18:57je comprends la douleur
01:18:59de ma mère notamment, qui est aujourd'hui encore
01:19:01explosant sanglots quand on parle
01:19:03de mon accident.
01:19:05Pourtant, elle a fait un travail sur elle.
01:19:07Mais votre enfant a été abîmé dans sa chair.
01:19:09Votre bébé, que vous avez vu grandir,
01:19:11c'est ce qu'il y a peut-être de plus terrible.
01:19:13Et c'est encore une fois le fait
01:19:15que ça montre que les victimes de l'ombre,
01:19:17comme les parents, l'entourage, sont extrêmement
01:19:19touchés et parfois
01:19:21ils prennent perpétuité, si je puis dire.
01:19:23J'essaie de me battre,
01:19:25d'être engagée, d'être utile
01:19:27pour les autres, pour nos sociétés.
01:19:29Ma mère me voit évoluer, mais pour autant
01:19:31la douleur sera toujours là.
01:19:33Il y aura une immense nostalgie.
01:19:35Vous pensez,
01:19:37c'est incroyable de poser
01:19:39cette question,
01:19:41qu'elle est plus triste que vous,
01:19:43plus abîmée que vous.
01:19:45C'est un chagrin infini.
01:19:47Après, bien sûr,
01:19:49ce n'est pas pareil, mais c'est une autre place.
01:19:51Pour autant, il faut la prendre
01:19:53très au sérieux, il faut la reconnaître.
01:19:55Celles qui ne sont pas touchées physiquement
01:19:57souffrent psychologiquement.
01:19:59Ce sont des blessures
01:20:01invisibles qu'il faut
01:20:03traiter, bien sûr, et il faut
01:20:05en parler, je pense. Il faut libérer la parole là-dessus
01:20:07parce qu'on pense souvent à l'urgence
01:20:09de la situation. Vous savez, quand je suis arrivée à l'hôpital,
01:20:11il y avait une urgence physique de me soigner,
01:20:13bien sûr, mais autour de moi,
01:20:15il y avait des gens qui étaient dans la souffrance,
01:20:17comme mes parents, comme Tiffany. Et ces gens-là,
01:20:19il faut les reconnaître dans notre société.
01:20:21Ils sont parfois très seuls,
01:20:23et pour autant, ils ont besoin tout autant d'être accompagnés.
01:20:25Il est 10h31,
01:20:27on va terminer l'émission avec vous, mais Sommeil à la Midi nous rappelle
01:20:29les titres.
01:20:31Il y a des
01:20:33questions qui se posent, et Bruno
01:20:35Retailleau est très mobilisé sur ces questions.
01:20:37Réaction ce matin sur ces news d'Otman Nasrou
01:20:39concernant le
01:20:41profil du principal suspect dans le meurtre
01:20:43de Philippine, ce Marocain de
01:20:4522 ans, sous OQTF, interpellé
01:20:47par une femme suicidaire.
01:20:49Après l'agression homophobe du jeune Paul
01:20:51à Mazamé, le maire ne décolère pas,
01:20:53il dénonce des violences et des invisibilités,
01:20:55je cite, jamais sanctionnées.
01:20:57Il plaide pour des peines rapides et fermes
01:20:59dans la suspension des prestations sociales.
01:21:01Et puis, les appels au calme
01:21:03n'ont pas suffi, c'est l'embrasement
01:21:05entre Israël et le Hezbollah libanais.
01:21:07Ça, l'annonce menée, je cite, des frappes
01:21:09de grande envergure dans le sud du Liban.
01:21:11La terrible escalade est inacceptable,
01:21:13dénonce à l'instant le pape François.
01:21:15Merci Somaïa, il y a un combat que vous menez,
01:21:17c'est évidemment
01:21:19une visite médicale
01:21:21pour les conducteurs au-delà d'un certain
01:21:23âge, je ne sais pas si c'est 75,
01:21:2580 ans. Pour tous les conducteurs.
01:21:27Avec une fréquence plus régulière
01:21:29à partir d'un certain âge.
01:21:31Ce combat, visiblement,
01:21:33il a du mal et est au bout.
01:21:35Il va reprendre, on a un nouveau gouvernement,
01:21:37on a des nouveaux interlocuteurs.
01:21:39Et jusqu'à présent,
01:21:41qu'est-ce qu'on vous a dit ?
01:21:43En off ?
01:21:45Bien sûr, en off,
01:21:47on dit tout.
01:21:49En off, ils sont tous d'accord pour dire
01:21:51que bien sûr, il y a une question.
01:21:53On ne peut pas délivrer le permis de conduire
01:21:55à vie sans aucun contrôle médical.
01:21:57Il y a déjà 14 pays membres dans l'Europe
01:21:59qui ont en place des mesures.
01:22:01On a eu une grosse séquence importante
01:22:03au Parlement européen il y a quelques mois
01:22:05où l'Europe a dit
01:22:07à inviter les pays membres à mettre
01:22:09des dispositions, des mesures en place
01:22:11dans son pays.
01:22:13La majorité des eurodéputés français, à l'époque,
01:22:15a voté favorablement.
01:22:17Le débat revient en France.
01:22:19On a des nouveaux ministres.
01:22:21Je ne suis pas encore allée les rencontrer.
01:22:23Gérald Darmanin, vous l'aviez rencontré ?
01:22:25Bien sûr.
01:22:27C'est très compliqué
01:22:29à dire à quelqu'un
01:22:31qui vit en campagne,
01:22:33qui ne vit pas forcément en campagne
01:22:35mais qui vit à l'extérieur du centre-ville,
01:22:37pourquoi pas même de Nantes,
01:22:39qui a une maison, qui est toute seule,
01:22:41qui est toute seule toute la semaine
01:22:43et qui a une voiture,
01:22:45qui a au hasard 86-87 ans,
01:22:47qui est plutôt en forme.
01:22:49Vous allez lui dire
01:22:51de ne plus prendre sa voiture
01:22:53si, après une visite médicale,
01:22:55on s'aperçoit qu'elle entend moins bien
01:22:57ou qu'elle voit moins bien.
01:22:59C'est extrêmement difficile.
01:23:01Il n'y a que des cas concrets.
01:23:03Une visite médicale pourrait être
01:23:05une proposition de solution,
01:23:07mais ça n'égale pas forcément une aptitude.
01:23:09Le plus gros chantier, c'est de mettre en place
01:23:11des solutions alternatives de mobilité.
01:23:13On doit réinventer une nouvelle mobilité
01:23:15sur notre territoire.
01:23:17Sans la voiture, on ne peut plus bouger.
01:23:19J'entends bien, mais dans l'exemple que je cite...
01:23:21Il y a déjà des lunettes.
01:23:23Comment ?
01:23:25Il y a des lunettes, il y a tout.
01:23:27Je préfère laisser quelqu'un d'inapte
01:23:29conduire et faire un drame.
01:23:31J'ai vu le conducteur qui m'a touchée.
01:23:33Personne n'aimerait être à cette place.
01:23:35Il a été victime de lui-même.
01:23:37Il a été anéanti.
01:23:39Sa fin de vie a été extrêmement difficile.
01:23:41Il avait quel âge ?
01:23:43Il avait 12-14 ans.
01:23:45Je pense qu'à un moment, il faut arrêter.
01:23:47Mais c'est dur.
01:23:49Il n'y a même pas besoin de visite médicale.
01:23:51De la même manière qu'on ne peut pas
01:23:53conduire avant 18 ans,
01:23:55il y a un âge...
01:23:57Je ne parle pas de 75 ans non,
01:23:5980 ans non, 85 ans non.
01:24:01Quand tu as 95 ans, tu ne conduis plus.
01:24:03C'est difficile d'avoir un autorecul.
01:24:05C'est pour ça qu'il faut un cadre légal.
01:24:07Il faut que les médecins prennent leurs responsabilités.
01:24:09Même si on parle de désert médical,
01:24:11évidemment.
01:24:13Il faut que chacun prenne ses responsabilités
01:24:15et que ça ne repose pas uniquement sur les familles,
01:24:17les proches qui se sentent impuissants
01:24:19et où c'est beaucoup trop culpabilisant.
01:24:21J'ai connu un monsieur qui s'appelait Jean-Claire Feuille,
01:24:23qui était président du FC Nantes.
01:24:25Je l'avais vu, il y a quelques années,
01:24:27venir à un enterrement avec sa voiture,
01:24:29garer sa voiture devant l'église.
01:24:31Quand il est sorti de sa voiture,
01:24:33les gens étaient un peu étonnés.
01:24:35On lui a retiré les clés.
01:24:37Je crois que vous l'avez un peu connu aussi.
01:24:39Je l'ai connu un peu, oui.
01:24:41Ils ont fini par lui retirer les clés ?
01:24:43Oui, oui.
01:24:45C'est intéressant parce que
01:24:47vous le connaissiez évidemment pour des raisons très précises,
01:24:49mais la famille, à un moment, lui a retiré les clés.
01:24:51Oui.
01:24:53Vous ne les retirerez pas à son fils qui en a 91
01:24:55et que je salue ici.
01:24:57Les 91, bon...
01:24:59Les 91 ?
01:25:01En fait, on n'est pas tous égaux.
01:25:03Oui, j'entends bien.
01:25:05Une personne qui a 90 ans peut être beaucoup plus humble
01:25:07qu'une personne qui a un début partout.
01:25:09Oui, j'entends bien.
01:25:11C'est terminé. En tout cas, je vous remercie grandement.
01:25:13Et puis, vous savez, l'amitié
01:25:15et même l'amour qu'on a pour vous.
01:25:17Et le combat continue.
01:25:19Elle est belle, cette photo.
01:25:21Franchement, elle est très belle.
01:25:23Je n'ai pas vu la tiffaine, vous n'êtes pas venu avec.
01:25:25C'est rare d'avoir des invités qui dégagent une telle énergie.
01:25:27Pourtant, on voit passer du monde.
01:25:29Vous avez une énergie incroyable dans les paroles,
01:25:31dans votre vie évidemment, mais dans vos paroles,
01:25:33dans votre discours. Chapeau.
01:25:35C'est admirable.
01:25:37Merci Pauline. Merci beaucoup.
01:25:39Merci d'être vous-même. Thibaut était à la réalisation.
01:25:41Merci à Rémi d'être à la vision.
01:25:43Benjamin était au son.
01:25:45Merci à Marine Le Lanson et à Pauline Trevesère.
01:25:47Toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr.
01:25:49Jean-Marc Morandini dans une seconde.
01:25:51Et nous, rendez-vous ce soir.
01:25:55Sous-titrage Société Radio-Canada

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