Dans son édito du 26/09/2024, Mathieu Bock-Côté revient sur les réactions de la gauche au meurtre de Philippine et les accusations de récupération.
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00:00Et je m'excuse à l'avance de redire des choses que j'ai déjà dit autrefois,
00:04mais il y a un moment où il y a une nécessité pédagogique
00:08devant la propagande imposée médiatiquement.
00:11On doit déconstruire de temps en temps cette propagande qui nous est imposée
00:16en montrant le mode de fonctionnement de cette propagande.
00:19Excuses rejetées, donc.
00:21Alors, oui, merci.
00:23Donc, le point de départ de tout cela, c'est évidemment l'histoire de Philippines.
00:27Et le point de départ de tout cela, c'est la capacité à décrire ce qui s'est passé.
00:32Donc, on nous dit c'est un fait divers, c'est un fait divers, c'est un fait divers.
00:35Mais le point de départ de tout cela,
00:37donc de cette idéologie qui nous conduit à dire que c'est un fait divers,
00:40c'est le thème, enfin la conviction fondamentale de la gauche aujourd'hui
00:43et du régime diversitaire.
00:45La diversité est une richesse et l'immigration est une chance pour la France.
00:50C'est une vérité révélée.
00:51C'est une vérité sur laquelle on ne peut pas revenir.
00:53C'est une vérité quasiment religieuse.
00:56Et on ne peut pas sortir de cette thèse, de cette vérité,
00:59sans basculer du côté des ennemis de l'humanité.
01:02Il faut comprendre, tout, tout, tout doit être mis en œuvre pour préserver ce mythe.
01:07La diversité est une richesse.
01:08L'immigration est une chance pour la France.
01:11Dès lors, tout ce qui contredit ce principe est faux.
01:15Si vous contredisez ce principe, alors vous êtes dans la fake news.
01:19Vous êtes dans l'hallucination idéologique.
01:22Donc, c'est la théorie dont on a souvent parlé, du sentiment d'insécurité.
01:26C'est la théorie, nouvellement formulée, la théorie du sentiment de laxisme.
01:30Donc, il y a le sentiment de laxisme par rapport à l'État.
01:32Vous êtes fous, c'est dans votre tête.
01:34C'est aussi la théorie voulant qu'il n'y ait pas de submersion migratoire en France aujourd'hui.
01:38On nous dit que c'est la théorie du grand emplacement,
01:40mais il n'y a pas de submersion migratoire en France.
01:42Ça n'existe pas, c'est dans votre tête et vos yeux vous mentent.
01:46Ensuite, si on se retrouve devant des événements,
01:50qui heurtent le récit de la diversité heureuse,
01:54il y a une manière de nommer cette chose.
01:56C'est un fait divers.
01:57Oui, bon, d'accord, c'est arrivé, mais fondamentalement, fichez-nous la paix.
02:01Vous n'allez pas en parler sans arrêt.
02:03Ce n'est qu'un fait divers.
02:04Peut-être tragique, peut-être tragique.
02:07Donc, ça, on peut accepter qu'il soit tragique.
02:08Et ça, on peut pleurer, pleurer, pleurer, faire des marches blanches.
02:12On connaît le rituel qui l'accompagne,
02:16mais on ne peut pas aller au-delà des larmes.
02:17Il est interdit de réfléchir.
02:19Il faut pleurer pour ne pas réfléchir.
02:21On pourrait dire que le fait divers,
02:24c'est le point de détail du régime diversitaire.
02:26Ça consiste à dire que ce n'est pas vraiment important.
02:28C'est peut-être arrivé, mais fichez-nous la paix avec ça.
02:31À la rigueur, on nous dira, oui, c'est un fait divers,
02:33mais il ne doit pas être surexposé.
02:36On ne doit pas en parler trop.
02:38Parce que si on en parle trop,
02:40ou si, donc, de ce fait divers et des autres faits divers,
02:43alors là, on vous accuse de créer un sentiment d'insécurité artificielle.
02:48Ne parlez pas de ces faits divers qui s'accumulent,
02:52parce qu'alors, vous basculez dans une propagande.
02:55Donc, parler du réel, c'est de la propagande.
02:58Et vous noterez que chaque fois qu'il y a un événement tragique,
03:00le régime, le système, déploie normalement ses avocats,
03:03ses communicants auprès des victimes pour leur dire,
03:06répétez les éléments de langage,
03:08faits divers, pas de récupération,
03:10n'en parlez pas, nous sommes bouleversés,
03:12silence, s'il vous plaît.
03:13Bon, on connaît tout cela par cœur.
03:15Ça ne fonctionne pas toujours, cela dit.
03:17Quand des médias ou des forces politiques
03:20refusent d'entrer dans cette logique du ce n'est qu'un fait divers,
03:23ce n'est pas important,
03:25alors là, le système est troublé.
03:27Que se passe-t-il, par exemple, quand des médias mentionnent
03:30des faits qui ne devraient pas être mentionnés au QTF?
03:34On nous l'a dit ces jours-ci, ce n'est pas important
03:36que ce soit un cas d'au QTF.
03:38Ce n'est pas important.
03:39Au QTF, ça veut dire que si cette personne n'avait pas été là,
03:41elle n'aurait pas pu violer et tuer.
03:43Mais ce n'est pas important, ne le mentionnez pas.
03:45Il y a d'autres faits qu'on ne doit pas mentionner.
03:48Les violences sexuelles qui ont une charge intercommunautaire,
03:52une charge de revanchisme « ethnique »
03:55dans les violences sexuelles depuis Cologne,
03:57comme on l'a vu, il ne faut pas l'oublier.
03:59La surreprésentation de certaines communautés
04:02dans certains types de criminalités,
04:04on ne doit pas en parler.
04:05D'ailleurs, pour ça, mieux vaut évacuer les statistiques ethniques,
04:08comme ça, ça nous permet de ne pas avoir à se dire compte
04:10de cette réalité.
04:11Dans le cadre d'un parti qui voudrait tirer des conclusions
04:14de tout ça, on dit par exemple baisser l'immigration,
04:18réformer fondamentalement le système judiciaire ou politique.
04:22Ça, c'est mal.
04:23Alors comment nomme-t-on la volonté d'inscrire
04:27dans un contexte sociologique, politique, historique,
04:31culturel, démographique, les événements
04:34que nous avons devant nous, le système, la gauche,
04:37le régime, appelle cela la récupération.
04:40Réfléchir égale récupérer.
04:42Penser égale récupérer.
04:44On ne peut parler de ce qui arrive à Philippines
04:46ou à Lola ou à d'autres qu'à condition
04:48de traiter ça comme un événement isolé
04:50qui ne dit rien sur l'ensemble de la société.
04:54La récupération, en fait, c'est plus grave
04:58que le crime lui-même.
04:59Donc, il y a la mort de Philippines,
05:01mais plus grave encore, il y a le fait que ce qu'ils appellent
05:04l'extrême droite pourrait tirer un avantage politique
05:09au fait de dire ce n'est pas qu'un fait divers.
05:11Donc, plus grave que le crime,
05:13il y a l'interprétation sociologique
05:15et politique du crime.
05:17Et ça, on le voyait dès le premier soir.
05:19Ce crime, est-ce qu'on pourrait ne pas en parler
05:21parce que ça risque de faire le jeu
05:23du Front National ou du RN?
05:25Ensuite, il faut dénoncer le discours
05:27de ceux qui parlent de ce fait divers
05:29en disant que ce n'est pas qu'un fait divers,
05:31mais c'est un fait de société, c'est un fait politique
05:33parce qu'alors ce sont des propagateurs de haine.
05:35Il vaut mieux, dans ce point de vue,
05:37il faut les punir, les sanctionner juridiquement
05:39si possible, les traîner devant les tribunaux.
05:41Il faut faire payer de lourdes amendes
05:43aux médias
05:45qui vont parler de ces réalités.
05:47Donc, il faut crier
05:49au dispositif de censure
05:51pour s'assurer que si vous refusez
05:53l'idée que ce n'est qu'un fait divers,
05:55eh bien, vous allez en payer le prix
05:57personnellement.
05:59Le média pour lequel vous bossez va en payer le prix.
06:01Politiquement, vous serez peut-être poursuivi.
06:03Il y a cette idée qu'il faudrait peut-être
06:06enfermer les médias qui parlent trop
06:08de ces faits divers
06:10en les traitant comme des faits de société.
06:12Donc, il faut tout faire pour que ça ne sorte pas
06:14du fait divers.
06:16Ou alors, et on l'a vu aujourd'hui,
06:18et là, c'est un basculement.
06:20La gauche dit qu'il se peut que ça ne soit pas qu'un fait divers.
06:22Surprise, que se passe-t-il?
06:24Ça peut être un fait de société, un fait politique, bon, d'accord.
06:26Mais, dans ce point de vue, on nous l'a dit aujourd'hui,
06:28hier, en fait,
06:30le fait qu'on soit devant une OQTF ne compte pas.
06:32Mais, le fait que ce soit un homme
06:34qui a agressé une femme, ça, c'est l'élément central.
06:36Donc, quels sont les mots
06:38qui sont matraqués médiatiquement
06:40depuis hier?
06:42Culture du viol, féminicide.
06:44On ajoute aussi le...
06:46C'est Alice Coffin, la figure
06:48bien connue des Verts,
06:50qui a dit, en fait, le vrai enjeu ici, c'est la masculinité.
06:52Donc, sachez,
06:54chers amis, Marc,
06:56Jean-Sébastien, moi,
06:58d'autres personnes, tous les hommes, en fait, sont
07:00concernés par ce qui s'est passé
07:02avec Philippines. C'est notre faute
07:04collectivement. C'est notre faute
07:06par association. Et ces gens,
07:08bien évidemment, nous disent pas d'amalgame.
07:10Donc, pas d'amalgame, ça, c'est quand même
07:12exceptionnel. Il y a madame Sandrine Rousseau,
07:14qui a dit,
07:16oui, c'est un OQTF, c'est vrai,
07:18mais il serait aussi dangereux, le type, si on
07:20l'avait renvoyé dans son pays. Il aurait été aussi
07:22dangereux pour les femmes là-bas qu'ici.
07:24Ce à quoi on pourrait répondre que la première fonction d'un représentant
07:26de la communauté nationale, c'est d'abord
07:28de défendre les siens, de défendre
07:30son pays. Donc,
07:32qu'est-ce qu'on voit à travers tout ça?
07:34On est devant une négation du réel et ça
07:36tourne en boucle, ça tourne
07:38en boucle. On n'en sort jamais,
07:40sauf si la gauche peut imposer
07:42son cadre d'analyse, où elle dit,
07:44finalement, tous les hommes sont coupables. C'est le patriarcat,
07:46c'est la culture du viol, c'est vous,
07:48c'est chacun d'entre nous. Nous sommes coupables de ce
07:50crime, mais c'est certainement pas l'homme, et c'est
07:52certainement pas le phénomène de société qu'il révèle.