DB - 02-10-2024
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00:00Alerté par Colinard que la proximité des élections met en transe, le juge Vassière est allé jusqu'au gîte de Fabien.
00:08Les deux hommes se connaissent de longue date, ce qui n'empêche pas le juge d'embarquer Fabien.
00:13Alors cédons-toi. Allez, viens. De toute façon, on boira une bonne bouteille.
00:20Pour mon cycle auto de gendarme, c'est une arrestation.
00:23Après l'évocation de souvenirs communs, le juge en vient aux questions d'actualité.
00:28Alors le sauveur de la diligence, c'était toi ? Et les enfarinés aussi ?
00:35Ça s'est trouvé comme ça. J'ai rien fait pour.
00:38T'as pas dû faire grand-chose non plus pour éviter.
00:41En cellule, et son implacable ami a plongé Fabien sous prétexte de le protéger,
00:46celui-ci apprend du bandit Muleos l'emplacement du camp des Combaster, brigand royaliste, et décide de s'y rendre.
00:59Mais il s'y rend seul au grand désespoir du jeune Eric.
01:05Écoute, il y a des moments dans la vie où il faut savoir obéir. Tu comprends ça ?
01:13Obéir.
01:17Au camp, Fabien joue en d'audaces, découvre un fructueux commerce de fusils clandestinement transportés dans des cercueils neufs.
01:25Il a aussi la surprise de reconnaître Olivia de Rouviret en conversation discrète avec un inconnu
01:30qui ne peut être que l'homme aux bottes rouges et qu'il blesse avant de prendre la fête.
01:39Au village de la Rabassière, les élections se préparent.
01:42Bonjour les électeurs du premier tour, j'ai noté quelques noms de suspects. Servia va vous les communiquer.
01:48Alors, discussion ouverte, franche, royale, on peut tout dire.
01:57C'est alors qu'éclate la terrible nouvelle de l'assassinat de la famille de l'aîné des Méjean,
02:01qui avait eu le courage de se porter candidat à la présidence de l'État.
02:05C'est alors qu'éclate la terrible nouvelle de l'assassinat de la famille de l'aîné des Méjean,
02:09qui avait eu le courage de se porter candidat à la présidence du jury populaire au procès du bandit Mouleros.
02:15Ses complices n'ont épargné ni femme ni enfant.
02:26C'est le retour du bon vieux temps. La justice du roi est passée.
02:35La justice du roi est passée.
03:05La justice du roi est passée.
03:35Le dernier moment est arrivé. Fous-moi la paix, toi. Fous-moi la paix, toi aussi.
03:52Fous-moi la paix, toi. Fous-moi la paix, toi aussi.
03:58Avant commandement !
04:01Armés !
04:06Enjoues !
04:09Feu !
04:10Feu !
04:18Jureurs ou pas, les curés, on ne devrait plus en voir. Je suis sûr que Mouleros pense comme moi.
04:23Ça porte malheur, les curés.
04:25Spectacle aussi, I2. Comment peux-tu, Joseph ?
04:27I2 ? Comment ça, I2 ? C'est juste, c'est la justice. C'est même tout net comme justice.
04:32Tu me dirais la guillotine. Alors là, oui, surtout la fournée complète. Là, c'est I2.
04:36Tiens, je me souviens, un jour...
04:39Citoyens juges, nous sommes venus vous apporter nos félicitations les plus vives pour la rigueur de cette exécution.
04:45Mais l'opération chez les malheureux Méjean était prévisible, annoncée, cependant aucune précaution.
04:54Citoyens, j'ai deux gendarmes à ma disposition, en permanence. Deux.
05:02Ça fait quatre mois qu'ils n'ont pas été payés.
05:04Mais ils le seront, citoyens juges, un jour ou l'autre. Enfin, ils le seront.
05:08Et quand je demande du renfort, on me rayonne.
05:10On réquisitionne les hommes du pays.
05:14J'ai passé chez vous, citoyens, il y a trois semaines, pour un incendie.
05:19J'avais besoin d'hommes solides. J'ai vu vos gars à table.
05:23Ils sont passés deux heures après que tout avait brûlé.
05:27On mange bien chez vous.
05:30On mange longtemps.
05:34On mange longtemps.
05:42Celui-là, Léon, c'est une forte tête. Il y aura pas mal de nettoyage à faire par ici.
06:04Allez, allez !
06:11T'es venu, toi ?
06:13Marinette, c'était ma sœur.
06:15Oui, mais je croyais que t'avais refusé la conscription et que t'étais passé du côté des brigands.
06:21C'est vrai, je me cache. Mais je tue pas. Et puis j'y suis venu.
06:25Une plus. Je peux pas refuser. Allez, entre.
06:56Celui-là aussi, vous le prenez ?
06:59J'ai vu ses papiers. Le citoyen a bien dû porter les torrés.
07:04Trois vieux, alors. N'importe qui.
07:08Si vous n'avez pas le courage de venir avec nous, citoyens, ayez au moins la pudeur de vous taire.
07:22Un drôle de nettoyage.
07:25Oui.
07:56T'es venu, toi ?
07:58Oui.
08:25Petite recette, hein? Dix, peut-être douze.
08:28Il serait simple que ça ne suffirait pas. Il en faudrait des milles à terminer toutes
08:32ces montagnes et on y mettrait le feu bon sang. Ils crèveraient tous comme des renards
08:36dans leurs trous. Faire ce qu'ils ont fait aux méchants, c'est pas des hommes, ça,
08:39c'est des chiens enragés. Alors ça se tue, comme des chiens enragés.
08:44Oh, la jolie pièce. J'achète?
08:49Ce n'est pas à vendre. C'est un quelqu'un de chez nous.
08:51Sept francs.
08:52Quelqu'un du château, vous pensez, vous savez.
08:57Il se sert bien. Il s'est blessé à la chance.
09:04Décidément, il n'a bientôt plus un seul homme valide dans le canton.
09:52Si vous tirez, crâtons ce roi, camarade! Ça va plus!
09:58Ah, vous êtes là.
10:01Vous avez vu le roi?
10:03Oui, je l'ai vu.
10:05Vous avez vu le roi?
10:07Oui, je l'ai vu.
10:09Vous avez vu le roi?
10:11Oui, je l'ai vu.
10:13Vous avez vu le roi?
10:15Oui, je l'ai vu.
10:17Vous avez vu le roi?
10:19Oui, je l'ai vu.
10:21Vous avez vu le roi?
10:23Oui, je l'ai vu.
10:25Vous avez vu le roi?
10:27Oui, je l'ai vu.
10:29Vous avez vu le roi?
10:31Oui, je l'ai vu.
10:33Vous avez vu le roi?
10:35Oui, je l'ai vu.
10:37Vous avez vu le roi?
10:39Oui, je l'ai vu.
10:41Vous avez vu le roi?
10:43Oui, je l'ai vu.
10:45Vous avez vu le roi?
10:47Oui, je l'ai vu.
10:49Ils sont tous morts ou enfuis?
10:51Je me suis fait une entorse.
10:53C'est valable.
11:19C'est valable.
11:37C'est raté.
11:42La poudre.
11:44Il n'y a que le sabre.
11:50C'est parti.
11:52C'est parti.
11:54C'est pas des combats-terrains, ça ?
12:16Rémi de Rouvillerec, on se crie.
12:19Qui l'a tué ?
12:20Peut-être moi.
12:21Ils nous sont tombés dessus comme des liables.
12:23Un petit marquis en tête.
12:25Ils voulaient élever leurs armes.
12:31Et qu'on leur livre à ceux qui ont cloué le bec aux mégens.
12:33On était tous aux mégens.
12:35Alors, pam, pam !
12:50...
13:15Citoyen juge, c'est un fusil neuf.
13:19Il n'avait qu'à se servir.
13:21Comment ça, se servir ?
13:23Ils nous ont amenés 200 hier, dans les cercueils d'une rue.
13:27200 ?
13:40Bonne prise.
13:43On le garde.
13:46Cette fois, petit,
13:48on est sur un gros gibier.
13:50Pas moi, Antoine.
13:52En tout cas, pas ensemble.
13:56Bon.
14:01Voilà.
14:04Ton passeport.
14:07Fabien Duportel.
14:09Ouvrier typographe.
14:11Ton certificat de civisme.
14:14Je ne peux rien de plus, petit.
14:17Maintenant, si je te trouve en travers de la loi,
14:21c'est tant pis pour toi.
14:43...
15:12...
15:40Nous avons trouvé son corps là-haut.
15:42Vous pourrez aller le reconnaître à la justice de paix.
15:56Ce que vous me demandez est une faveur
15:58qu'il m'est bien difficile de vous accorder, citoyenne.
16:02La République travaille à l'égalité des vivants.
16:07Et vous m'engagez à maintenir l'inégalité des morts.
16:21Gendarme.
16:24La citoyenne nous a porté un costume d'officier de l'armée royale
16:28pour l'inhumation de son frère.
16:31Tu te charges de ça ?
16:33Je sais.
16:35Fais ce que je te dis.
16:58Je vous écoute.
17:00Ça ne sera pas long.
17:03Mes gens étaient fermiers sur mes domaines.
17:06Je n'ai qu'à eu le temps de le connaître, mais je l'estimais.
17:09Pour le dommage subi, la commune de la Rabatière sera taxée d'une amende.
17:13Je paierai.
17:14Ah !
17:15Souhaitez-vous que cette démarche soit ignorée de ses bénéficiaires ?
17:19Ignorée, ignorée... Non, j'aimerais autant que non.
17:23D'abord, ça les rassurera, ils n'ont guère d'argent de trop.
17:26Et puis, ça resserrera les liens.
17:28Je vois, je vois.
17:30Après tout, je veux la sécurité dans les campagnes.
17:34La sécurité, c'est quand on fait peur à ceux qui la troublent.
17:37Donc, ici, les royalistes.
17:39Je demande l'application immédiate de la loi des otages.
17:42Et en tête de liste, la petite roue virée.
17:45Citoyenne !
18:16Je pense que ceci vous intéresse.
18:25Sous l'action du citoyen Collinard ici présent,
18:28je vais demander au département de vous inscrire sur la liste des otages.
18:34La loi, c'est la loi.
18:36Si le département enterrine,
18:39vous aurez à vous constituer prisonnière sous dix jours,
18:42à dater de sa décision.
18:44Sous peine d'être traité en émigré,
18:47c'est-à-dire passible de la peine de mort.
18:49Pour tout assassinat ou enlèvement d'un fonctionnaire,
18:52d'un acquéreur de biens nationaux,
18:55d'un défenseur de la patrie,
18:57de ses ascendants ou descendants,
19:00vous serez frappé d'une amende
19:03et passible de la déportation.
19:06Et vous la prévenez.
19:09C'est un peu fort.
19:12Je vous remercie, monsieur le juge.
19:15Certains préfèrent frapper sans avertissement.
19:18Vous avez vos lois.
19:20Et nous avons les nôtres,
19:23tout aussi impitoyables.
19:31Et ça menace ! C'est un monde, non ?
19:37Maintenant, elle a dix jours pour filer. Félicitations.
19:41Oui ?
19:48Voilà.
19:50Je l'ai montré à tous les officiers en garnison à Montélimar.
19:53Ils connaissent le modèle.
19:56Mais pour savoir de quelle fabrique il vient,
19:58il faudrait l'estampiller.
20:00Et l'estampiller, ben ?
20:06Ça fait rien.
20:08Laisse.
20:11Laisse.
20:31J'ai mon idée.
20:34Son idée, c'était de nous flanquer le fusil sous le nez
20:37pour voir,
20:39s'il n'y avait plus un poil de sec.
20:41Et ça s'est vu ?
20:43Oui, ça va, les observations.
20:45Je suis un homme d'affaires, moi.
20:47Tout ça, c'est mauvais pour mes affaires.
20:49C'est comme de vouloir à toute force te serrer la main.
20:51Il flaire, ce type-là, il flaire.
20:53Il est à blessure.
20:55La chasse ?
20:57Oui, la chasse. Tu le crois tomber de la dernière averse ?
20:59Où ? Quand ? Avec qui ? A quelle heure ?
21:01Pas tati et pas tata.
21:05Non, crois-moi le mieux.
21:07Ça va disparaître le temps que ça se calme.
21:09C'est pas l'ouvrage qui manque.
21:15Il y en a un autre que je voudrais voir disparaître aussi.
21:26Tant mal pas.
21:28À la gâchette, il est trop fort pour nous.
21:30L'embon est sur une piste.
21:32Si c'est la bonne, il est cuit, le tireur d'élite.
21:34Donne en donnant
21:36qu'il y en ait une de l'autre avant mon départ.
21:38L'autre ?
21:40De perdre la conscience ?
21:42Ça me va.
21:44Mais proprement.
22:07Quand même malauque.
22:09Mettre un corset à l'arbre de la liberté.
22:20Ce serait une visite pour toi que ça ne m'étonnerait pas.
22:24Bonjour, citoyen.
22:26Bonjour, citoyenne.
22:28Vous pourriez réparer ma voiture ? Je crois qu'il y a quelque chose à la roue.
22:32Merci.
22:36C'est bon.
23:03Vous partez ?
23:05Oui.
23:07Mais je suis prête.
23:09Je ne partirai pas seul.
23:13Ils sont sur une piste.
23:15Joseph a l'air très sûr de lui. Il est obstiné.
23:19Il veut se débarrasser de vous d'une manière ou de l'autre.
23:22Et moi, je veux me débarrasser de lui.
23:26Qu'est-ce qui peut vous retenir ici ?
23:28Une chose que j'ai commencé.
23:31Et que je vais finir.
23:36Si vous pensez à Servia,
23:38trop tard, il s'est envolé.
23:44Fabien !
23:46Vous ne le rattraperez pas !
23:54Tu m'avais promis.
23:56Et dès ce coup, tu t'en vas.
23:58Je reviendrai bientôt.
24:00Je te promets que je serai de revenir.
24:02Pour toi.
24:04Et quand ?
24:06Bientôt.
24:08Tu vas apprendre à lire avec Mademoiselle.
24:10Et tu vas t'installer chez Crusole avec Marthe.
24:13Tu ne travailleras plus avec trois mains.
24:15Et tu ne voleras plus non plus.
24:17Et comment je vais vivre ?
24:27Tiens.
24:29Il n'y a pas grand-chose.
24:31Mais j'aurai besoin de rien pendant quelques temps.
24:33Je vais venir avant qu'il soit tout à fait vide.
24:44Il a trouvé...
24:47sa carriole de racines.
24:49Vide.
24:51Et puis, il a vu des...
24:53Il a vu des...
24:55des buzards qui tournaient.
24:59Et il a trouvé autre chose.
25:04Il est parti ce matin.
25:06Sans dire où.
25:08Comme d'habitude.
25:10Allez, le fusil, ramassez-le là-haut.
25:12On va le retrouver ?
25:14On ne peut pas fouiller tout l'autoroute.
25:16Il faudrait que tu l'ouvres.
25:18Je l'ouvre.
25:20Je l'ouvre.
25:22Je l'ouvre.
25:24Je l'ouvre.
25:26Je l'ouvre.
25:28Je l'ouvre.
25:30Je l'ouvre.
25:33Il faudra prendre son frère, le curé de Pont-de-l'Arche, en Normandie.
25:37Tu le connaissais d'aussi bien que ça ?
25:40J'y suis né.
26:03C'est ce que c'est, citoyen, mais tout de même.
26:05Je me demande si j'ai bien le droit de vous laisser faire, moi.
26:12Vous seriez de la famille, encore.
26:22C'est ce que c'est, citoyen, mais tout de même.
26:24Je me demande si j'ai bien le droit de vous laisser faire, moi.
26:27C'est ce que c'est, citoyen, mais tout de même.
26:30Cet an dernier, ce qui l'intéressait beaucoup,
26:32c'est un dossier sur les fournitures d'armes aux troupes d'Italie.
26:38Un dossier rouge.
27:00La clé. Personne d'autre que lui ne l'a jamais eu en main.
27:04Ce qu'il y a là-dedans, c'est comme un tourneau de poudre.
27:06C'est lui qui le disait.
27:10Vous la trouverez dans ses affaires personnelles.
27:17Oui, en tant qu'ami du défunt, sa clé, sa montre.
27:22Mais par exemple, n'ayez pas l'impression
27:24qu'il n'y a pas d'armes aux troupes d'Italie.
27:26Sa clé, sa montre.
27:28Mais par exemple, n'espérez pas grand-chose de plus.
27:51Tournoiseau, c'est vrai la nouvelle?
27:53Si c'est vrai, mon pauvre gars.
27:55Dis-leur, t'as 50 ans à Valence.
27:57J'ai fait comme j'ai pu.
27:58Ça signifie qu'on a une terre.
28:00Mon Dieu, mais ça, qu'est-ce que j'en fais?
28:05C'est le frère de l'autre, on dirait.
28:07Tout aussi neuf.
28:10Tu devrais le monter là-haut,
28:11il y a quelqu'un que ça pourrait bien intéresser.
28:55Tournoiseau.
29:26Oh, et alors?
29:27Je n'en sais rien.
29:28J'avais peur que la gratte de planche
29:29se soit déjà fendue.
29:56Merci.
29:57Vous pouvez partir.
30:26Je viens te parler.
30:50Tu sais, les cercles,
30:52Tu sais, les cercueils là-haut, au combusteur, c'est le même modèle, celui que tu couvres, même fabrication.
31:01Tu pourrais en jurer, je crois bien j'ai l'œil pour ça.
31:04Celui qui a fourni ici s'appelle Pinchbell. Il est de Pidoma, trois lieues vers la plaine.
31:09Edmond, n'oublie pas l'assemblée.
31:12Oui, je viens, je viens.
31:22Messieurs, messieurs, citoyens, citoyens, au nom de la dignité, je vous conjure de mesurer vos paroles.
31:39La grande fraternité républicaine exige la décence de l'assemblée.
31:44Citoyens, nous avons à nommer le successeur provisoire, je dis bien provisoire, du juge Vassière.
31:51Les représentants des communes concernées sont présents, nous soumettons deux noms à leur choix.
31:58Tout est donc parfaitement conforme à l'esprit démocratique de la constitution de l'an 3.
32:05Il y a du nouveau, citoyens représentants, et tu le sais, et tu dois te tenir compte dans ta démocratie.
32:12Du nouveau ? Ah oui, quel nouveau ?
32:14Depuis cinq ans, nous qui avons fait la république, on nous montre du doigt, on nous traite d'arrachés, de sanguinaires.
32:20Oh, cher ami, dans vos campagnes, les maux.
32:22Les maux, les maux. Ils venaient tout droit de Paris, les maux.
32:27C'est jamais la campagne qui les invente, les maux.
32:30Je me méfie trop bien.
32:33Ce qui est nouveau, c'est que la honte va changer de bord,
32:38ce que les amis de la liberté et de l'égalité se réunissent au manège
32:43avec en tête Prière de la Marne, et Bouchotte, et Angereau, et Robert Linde,
32:48qui peut relever la tête, puisque vous n'avez pas réussi à lui faire tomber.
32:54Mais ce qui n'est pas nouveau, c'est que les deux noms que vous avez choisis, on les connaît,
33:00deux pauvres chiens d'imbéciles qui passeraient par toutes vos volontés.
33:07Citoyens, je ne vous permets pas.
33:09Dans une semaine, citoyens, ce sera le grand vote pour nos élus du département.
33:15Mais si aujourd'hui, on ne montre pas le peu de temps qu'il nous reste,
33:19alors pourquoi les montrer dans une semaine ?
33:21Je te suis, Président.
33:23Nous, le juge qu'on veut, il est facile à trouver.
33:25Quel est le nom ?
33:26Il est dans la trempe au-dessus qu'on a perdue.
33:28Il n'y a que le nom qui change.
33:30Duportel, Fabien.
33:31Pour le reste...
33:32Cet homme va chier ?
33:34Mais oui, cet homme va chier.
33:37Absolument arbitraire et illégal.
33:39Pourquoi ?
33:40Cet homme est suspect.
33:45Mais enfin, citoyens, je représente ici le pouvoir, le gouvernement.
33:50Pour combien de temps, citoyens ?
33:52Exactement le même temps pour lequel nous demandons, Fabien,
33:55la semaine.
33:56Après quoi ?
33:57On vote en grand.
33:59Peut-être que Fabien sera mis dehors.
34:01Peut-être que ce sera toi et ta clique.
34:04Mais enfin, la loi !
34:06La loi, c'est quand on aura levé la main pour désigner le juge.
34:09Toi, tu ne votes pas.
34:12Oh, mais moi, j'écoute.
34:14J'observe.
34:15Je m'instruis.
34:18Le citoyen, le citoyen Collinard.
34:21Le citoyen Collinard est ici à ma demande.
34:24Une haute mission l'attend. Il est bon qu'il s'initie.
34:26Oui, c'est vrai.
34:32Bon.
34:34Bon, ça suffit.
34:35Au revoir.
34:36Au revoir.
34:37On va faire le compte des votants.
34:39Au revoir.
34:40Bon, nous disons, l'arabassière, l'arabassière,
34:42anglaise, perruque, palmière, bouvant.
34:54C'est quoi, qu'est-ce qui se passe ?
35:04Il y aura tout le monde de colère.
35:06Mais c'est moi, c'est à qui que je deviens le juge ?
35:08Je veux de l'honneur de juge.
35:11Ça ne va pas.
35:12Arrêtez.
35:17C'est totalement illégal.
35:19En tout cas, c'est la France, ici.
35:25Nous allons donc procéder à l'élection à main levée du candidat proposé par quelques citoyens.
35:34Contre.
35:38Pour.
35:44Les citoyens, après délibération, l'Assemblée cantonale,
35:49citoyens, après délibération, l'Assemblée cantonale
35:54a décidé par son vote à une très courte majorité.
35:57A la grande majorité des vrais républicains.
35:59Ah non, je vous en prie, je vous en prie, citoyens, nous n'allons pas recommencer.
36:03Non.
36:06A la majorité, en plus, c'est tout.
36:09De vous confier jusqu'aux élections primaires, c'est-à-dire les élections régulières.
36:13Et donc...
36:14On a décidé de déconcilier la succession de Bassière devant un juge de paix pour le canton.
36:19Nous avons ici une entorse à la régularité.
36:25Vous ne remplissez pas toutes les conditions, notamment en ce qui concerne l'année de résidence.
36:31Il vous est donc loisible, compte tenu de scrupules, qui seraient tout à votre honneur,
36:37de refuser ce... cette...
36:40ce...
36:48J'accepte.
36:50Jusqu'aux élections.
36:57Ce sont des façons.
36:59Vraiment.
37:01Des façons.
37:11Il fallait que je vous parle.
37:14Je vous en prie.
37:29Ce n'est pas facile de vivre dans le camp des vaincus.
37:32Le camp des vaincus.
37:35Croyez donc qu'il y a un camp des vainqueurs et qu'il y fait bon vivre.
37:37Tant qu'il y aura deux camps, il n'y aura pas de vie heureuse possible.
37:40Nous aussi, nous enterrons nos morts.
37:43Je sais.
37:45Le juge Bassière était dur, impitoyable.
37:50Oui.
37:53Oui.
37:54Il était d'une bonté impitoyable.
37:58Le juge Bassière était régent de l'école de mon village.
38:03Simplement.
38:04Mais il aurait mérité d'être évêque, comme Grégoire.
38:08Ma mère priait chaque jour pour qu'au moins Dieu me prenne dans son ciel
38:12lorsque le bourreau m'aurait pendu.
38:16Antoine a décidé que je ne serais pas pendu.
38:20Et lorsque les bonnes paroles ne suffisaient plus, il prenait sa ceinture.
38:27Asseyez-vous.
38:29Je vous en prie.
38:31Asseyez-vous.
38:38Que vouliez-vous me dire ?
38:42Quand vous avez découvert le corps de mon frère,
38:45c'était la première fois que vous montiez au pas de l'étang ?
38:49Non.
38:51Je vous y avais déjà vu une autre fois, quelques jours plus tôt.
38:56Pourquoi ne vivez pas dénoncer ?
38:57Pourquoi ne vivez pas dénoncer ? Il était encore temps.
39:02Olivier, je ne veux pas être dur, mais
39:05ni vous, ni vos amis de l'armée catholique et royale
39:08ne présentent plus de danger immédiat.
39:10Il y a pire.
39:12Vos abus ont provoqué la colère légitime des opprimés.
39:15Ils se sont révoltés, ils vous ont abattus.
39:18D'autres ont pris la place que vous laissiez libre.
39:21Mais les opprimés restent ce qu'ils étaient.
39:24Je crois en Dieu, Olivier.
39:27En mon Dieu,
39:29qui est aussi celui des vacières et de la plupart de ceux que j'ai admirés.
39:34Je crois en son intelligence infinie, en sa justice.
39:38C'est pourquoi il n'est pas tout à fait le vôtre.
39:41Son ciel n'est pas la cour de Versailles.
39:44Son ciel, il nous charge de le construire ici-bas.
39:47Et ses lois sont dans toute la nature.
39:53Je m'étais mis hors de la société.
39:56La mort d'Antoine m'oblige d'y reprendre ma place et d'agir comme il aurait agi.
40:00Ceux qui ont tué Vassière étaient trois.
40:03Trois cavaliers.
40:05Je les ai aperçus de loin en rentrant de Cairo, où j'avais classe hier.
40:08Deux sont rentrés par la vallée et le troisième est parti seul vers la montagne.
40:15Je ne quitterai pas le pays sans passer par la montagne.
40:18Mais auparavant...
40:26Abille-toi et viens.
40:29Ça ne va pas mieux.
40:31Tu me commandes à présent ?
40:33Oui, je suis le nouveau juge.
40:37Bon.
40:39Je donne la paix et...
40:41T'habiller, je m'en occupe.
40:43Si tu dis ce qu'il se passe, je te fais envoyer aux armées.
40:46Ça alors.
40:48C'est tout qui recommande ce qu'on m'avait Vassière.
40:51Non, moi je le ferai.
40:52Non, moi je le ferai.
41:23Bonjour.
41:25Tu es le citoyen Pachebel ?
41:27Oui, c'est moi.
41:28Pourquoi ?
41:29Citoyen.
41:30C'est le nouveau juge nommé.
41:33Tu dois reprendre les affaires de mon prédécesseur.
41:36Je n'avais presque pas d'affaires avec lui, moi.
41:40Tant que tu es sur la liste de ceux qui avaient insuffisamment payé l'impôt,
41:45je dois faire la tournée de vérification qu'il venait à peine de commencer.
41:48Il n'a pas laissé beaucoup de traces.
41:49Tu sais qu'il avait fait des arrangements avec deux ou trois le jour de sa mort ?
41:52Je te les vois.
41:54Ils l'avaient rabattu gros sur leur taxation.
41:56Ah ben tiens, justement, il m'avait fait un gros rabais à moi.
41:59C'est toi qui le prétends, citoyen. Je n'ai aucune preuve de sa visite.
42:01Ah ben il est pourtant bienvenu. Demande au commis et demande à ma femme.
42:06Bien.
42:08Je dois tout de même vérifier ton industrie.
42:12Mon industrie, mon industrie...
42:14C'est vite dit.
42:15Bon, j'ai une bonne machine, mais...
42:16Bon, voilà.
42:47T'es bien installé.
42:50Pouf.
42:51Assez, oui.
42:53Mesdames, ça a coûté.
42:56Et pour ce qui a de travail depuis trois ans...
42:58Pouf !
43:00Citoyen juge, voilà ce que t'as demandé.
43:13Tu le reconnais ?
43:14Il vient de Valence.
43:17T'en as transporté 200 chez Combaster, je t'y ai vu.
43:20Le juge Vassière est venu te voir avant sa mort.
43:22Tu l'as envoyé.
43:24Il a retrouvé sa piste à cause des cercueils.
43:26Et toi, tu l'as tué !
43:27Non !
43:28Non, non, c'est pas moi !
43:29Alors qui ?
43:30Mais j'en sais rien !
43:32Moi, je... je fabrique les cercueils.
43:34Arrête, ne touche pas ça !
43:38Ne touche pas ça !
43:39Je ne peux rien dire !
43:42Je vais te transformer !
43:49C'est pas moi !
43:53Il faut qu'il m'arrête !
43:54Tout ce que je devais faire !
43:55Arrête !
43:57Arrête !!!
43:58C'est pas moi !
43:59Arrête !
44:01Arrête !
44:06Je vais te dire...
44:08Je vais te dire ce que je sais.
44:10C'est un escroc, c'est ça ?
44:41Excusez-moi.
44:57Oh, mettez-moi ça droit !
44:59Droit !
45:00Là, à gauche, voilà.
45:01Très bien.
45:02Bon.
45:03Vous allez voir.
45:04Vous revenez m'installer les trois jours.
45:06Je veux que tout soit en place pour mon élection.
45:11Ça s'installe, tout de même.
45:13Ça s'installe.
45:17Et vous, revenez vite !
45:20C'est pas mal, la perruque.
45:22Ça rangeait bien une figure.
45:24Ils sont pas beaux, les ancêtres.
45:28Oh, pose ça là, toi.
45:30Viens voir un peu.
45:40Tiens, arrange-moi ça là.
45:42N'aie pas peur.
45:44Ça va.
45:45Ça va.
45:46Ça va.
45:47Ça va.
45:48Ça va.
45:49Ça va.
45:50Ça va.
45:51Ça va.
45:52Ça va.
45:53Ça va.
45:54Ça va.
45:55Ça va.
45:56N'aie pas peur.
45:58Tu te plais, ici ?
46:00Quel âge as-tu ?
46:01Dix-neuf.
46:02Dix-neuf ?
46:03On ferait une jolie petite moyenne, tous les deux.
46:07Je vais t'augmenter, tiens.
46:09Si t'es pas trop bête, ça pourrait même aller loin.
46:11T'augmente aussi.
46:13Peut-être même pas la peine.
46:15Allez, monte dans ma chambre.
46:16On va faire le grand essayage.
46:19Attends.
46:21Mets-en ça.
46:23Je vais te sortir le prisonnier.
46:34Citoyen, cet homme a passé des aveux qui vous impliquent dans une affaire grave.
46:39On va voir ça.
46:41Citoyen, si c'est pas aussi grave pour moi que tu le crois, ce sera grave pour toi.
46:47Allez, dans mon bureau.
46:54Vous pouvez pas l'écouter, hein ? Suivez-moi.
46:58Qu'est-ce que tu fabriqueras, toi ? Allez, ouvre !
47:01Non, restez.
47:02Je vous avoir interrogé, mademoiselle, sur des points de détail.
47:05Des points de détail !
47:06Commençons toujours par les grandes lignes.
47:08Je vous écoute.
47:10Il a fait en vous avoir fourni récemment huit cercueils de bois blanc.
47:14Comment ?
47:15Huit seulement ?
47:17Je fournis l'armée, citoyen.
47:19On le voit bien.
47:21Je fournis l'armée, citoyen, juge, de A jusqu'à Z.
47:24Le cercueil, c'est le Z.
47:26Ces cercueils ont servi à transporter des armes au camp royaliste du Pas-de-Létan,
47:30depuis votre moulin de la Sauvignière.
47:32Mon moulin de la Sauvignière est un entrepôt de fournitures militaires.
47:36C'est vrai, mais le fusil, j'en fais plus.
47:38Et à Bellurette, on gagnait rien sur le fusil.
47:41Du blé, de la toile, de la chaussure, de l'huile.
47:45Ça, oui, c'est bon. C'est tout ce que vous trouverez au moulin.
47:47Je n'en doute pas. J'arrive un peu tard.
47:50Il y a deux ans, on a dû fermer la manufacture de Valence.
47:54Douze prériales en cinq.
47:57Il restait 4 000 fusils en magasin.
48:013 000 ont été régulièrement livrés à l'armée.
48:041 000 autres ont été abandonnés aux actionnaires du groupe Ferrier.
48:08Vous apparteniez bien à ce groupe financier, citoyen Colina.
48:12Mais je m'en flatte. J'étais en bonne compagnie.
48:18Douaillon, Barthelon, Trivolier, toute la banque.
48:21L'autorisation de vente aux enchères publiques de ces fusils
48:24a été accordée pour permettre aux acquéreurs
48:26de rentrer dans une partie de leur mise de fonds.
48:28Exact.
48:29D'autre part, cette mesure devait permettre aux communes
48:32d'acquérir de petits lots et d'armer leurs gardes municipaux.
48:36Encore exact.
48:38Seulement, il n'y a eu qu'un seul acquéreur.
48:41Ou si vous préférez, un accapareur
48:43qui par personne interposée s'est rendu maître des 1 000 fusils.
48:47Bien renseigné.
48:48C'est même nous qui avons fait faire l'enquête après coup.
48:51Des recoupements, ça nous a paru louche à nous, les actionnaires.
48:55Un certain Lenoir de Bazoche.
48:58Il en sait des choses, M. Pinchvel.
49:04Non.
49:05Tous ces détails figuraient dans un dossier du juge Vassière.
49:14Bazoche, citoyen.
49:16C'est la Nièvre.
49:20Il y a deux ans, vous résidiez dans la Nièvre.
49:24À Bazoche.
49:29Lenoir n'a jamais été vu de quiconque.
49:31Inconnu.
49:32Toujours Vassière.
49:35Vous avez fait venir pour votre installation plusieurs fourgons.
49:39L'un de ces fourgons est allé au Moulin.
49:44Il n'y a plus de fusil à Bazoche.
49:46Ni à la Souvignière.
49:49Ça, c'est lui.
49:54Et vous avez pu le croire.
49:58Salez-vous au couvert de dettes.
50:00J'ai sauvé de la misère.
50:01Qu'il va y retourner.
50:03Ils m'ont récuit, citoyen.
50:04J'ai menti.
50:05Très plus.
50:06J'en pouvais plus en ce moment.
50:10Tiens.
50:12Voilà ton discours, Joseph.
50:14Je pense que...
50:16Mais que se passe-t-il?
50:18Je pense qu'on me veut du mal, qu'on fait témoigner contre moi.
50:21Une histoire, c'est une histoire.
50:23Qu'est-ce qui se passe-t-il?
50:24Je pense qu'on me veut du mal, qu'on fait témoigner contre moi.
50:26Une histoire, si je te racontais, c'est une honte.
50:28Dis ce que tu sais.
50:29Il a avoué.
50:30Raconte ce que tu m'as dit.
50:31J'ai dit des mensonges.
50:33Sous les menaces.
50:34Je ne sais rien.
50:36Il n'y a rien de vrai dans ce que je dis.
50:38Il n'y a rien de vrai.
50:42Vous savez que c'est très grave.
50:45De soi-disant aveu,
50:47sans témoin,
50:49vous vous conduisez d'une manière qui me fait regretter
50:51d'avoir officialisé votre nomination.
50:53J'ai des témoins.
50:54Et il parlera sans violence.
50:59Il l'emmène?
51:00Il l'emmène.
51:01Comment? Comment vous l'emmenez?
51:03La prison lui rendra de la mémoire.
51:05Non, non, il faut un motif.
51:06Il ne se fiche autant de l'arbitraire féminin.
51:08Faut témoignage.
51:09Il m'a voulu couper le cou.
51:16Je vous en prie, je vous en prie,
51:18mon cher ami,
51:19je m'engage à m'assurer de la parfaite régularité
51:21des prochains interrogatoires.
51:23Mais pour l'instant, faut témoignage.
51:38Bien, alors, on va en venir à ton discours, José.
51:40Excuse-moi, mais j'en ai gros.
51:42Alors, le discours, ce soir.
51:49Allez.
52:11Julie.
52:13Qu'y a-t-il?
52:14Je ne sais pas.
52:20Tu penses trop en ce moment.
52:22Ça me donne la migraine.
52:26Tu vas me soigner ça. Tu vas me soigner ça!
52:49Je t'en prie.
53:19Je t'en prie.
53:49Sous-titrage Société Radio-Canada
54:49Sous-titrage Société Radio-Canada