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Avec Raphaël Glucksmann, député européen Place publique

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-01-20##

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News
Transcription
00:00Soudradio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Notre invité ce matin, Raphaël Glucksmann, député européen, Place Publique.
00:11Bonjour, Raphaël Glucksmann, d'être avec nous. Beaucoup de sujets évidemment.
00:15Nous allons commencer avec Donald Trump, nous allons parler du Proche-Orient et nous allons parler de la situation politique en France.
00:20Nous ne doublerons pas non plus les Ouïghours, parce que ça vous tient à cœur, on le sait.
00:24Raphaël Glucksmann, 18h heure française, Donald Trump commencera son second mandat.
00:31Est-ce que le destin de l'Europe et de la France est entre les mains de Donald Trump ?
00:36Le destin de l'Europe et de la France est entre nos mains, monsieur Bourdin.
00:40Mais je ne sais pas si nous avons conscience de la tempête qui arrive.
00:44Vous avez vu, Donald Trump est élu depuis des semaines, et depuis des semaines, qui il attaque ?
00:51Tous les jours, ce sont les démocraties européennes.
00:54Il n'attaque pas la Russie, il n'attaque pas la Chine dans ses propos.
00:58Il attaque ses alliés supposés, les démocraties européennes.
01:02Et moi je lis avec attention tout ce qu'il dit.
01:04Pas simplement quand il propose d'annexer le Groenland, ou quand il menace nos productions d'une surtaxation à l'entrée au marché américain.
01:12Mais aussi ce que dit Elon Musk.
01:15Et ce que dit Elon Musk, c'est que tant qu'ils n'auront pas vaincu le virus woke, ce qu'ils appellent le virus woke en Europe,
01:21leur pouvoir ne sera pas assuré aux Etats-Unis.
01:24Et donc ce qu'ils voient, ce qu'ils sont en train de concevoir, c'est l'idée que nous sommes le 51ème Etat américain,
01:31et que les élections américaines vont continuer chez nous.
01:34Et donc on aura des ingérences en permanence.
01:37Et moi ce qui m'intéresse, c'est l'Europe, c'est la France.
01:40C'est notre capacité à résister à cette tempête et à prendre en main notre destin.
01:44Est-ce que le rapport de force est engagé ?
01:47Le rapport de force est engagé par l'administration américaine et par Donald Trump.
01:51Le problème, c'est qu'en face, que fait l'Europe ?
01:55Est-ce qu'elle est capable d'assumer un rapport de force ?
01:58Nous avons une plateforme, X, nous avons Elon Musk,
02:02qui passe leur temps à chercher à déstabiliser nos démocraties,
02:07qui prennent pour cible un à un les gouvernements européens.
02:10Et en face, on a le silence.
02:12Et pourtant, nous avons les moyens de résister.
02:16Nous avons des lois que nous avons votées.
02:18Par exemple, le Digital Services Act,
02:21qui est une des lois les mieux votées de l'histoire du Parlement européen,
02:26et qui permet à l'Europe de protéger notre débat public,
02:30de lutter contre l'utilisation des algorithmes à des fins politiques.
02:35Eh bien, nous n'appliquons pas nos lois pour l'instant, et c'est ce qu'il faut faire.
02:39— Alors je vais revenir sur, effectivement, cette ingérence américaine en Europe.
02:44Les États-Unis sont traditionnellement notre allié, ont toujours été notre allié.
02:48Est-ce qu'aujourd'hui, on peut dire que les États-Unis sont notre allié ?
02:52— Aujourd'hui, on peut dire que Donald Trump est notre adversaire politique,
02:55puisqu'il n'est plus notre allié.
02:57— Puisqu'il s'ingère dans nos affaires.
02:59— Vous savez, moi, je pense que c'est que...
03:01— Cette puissance n'est plus notre allié.
03:03— Nous sommes les alliés des États-Unis.
03:05Mais quand on a des accords sur les finalités des politiques à mener, nous sommes alliés.
03:11Là, il se trouve que les accords vont être extrêmement compliqués à avoir,
03:15parce que nous avons une administration américaine
03:17qui met en cause nos propres démocraties, notre propre souveraineté.
03:21Vous savez, tous ces concepts d'atlantiste ou d'anti-américain,
03:25tout ça ne veut plus rien dire.
03:27Regardez, quand vous avez une administration démocrate aux États-Unis,
03:30une administration Biden, qui veut soutenir la résistance ukrainienne,
03:33moi, je suis pour l'alliance avec les États-Unis,
03:35puisque ça sert les intérêts de l'Europe, de la France et des démocraties.
03:39Mais aujourd'hui, qui sont les alliés de M. Trump sur la scène politique française et européenne ?
03:45Eh bien, ce sont précisément ceux qui faisaient profession de foi anti-américaine avant.
03:49C'est toutes les extrêmes droites européennes qui accourent à Washington
03:53pour soutenir la nouvelle administration,
03:55parce qu'elle correspond à leur agenda idéologique.
03:58Et que donc, au-delà de ces termes atlantistes, anti-américains,
04:03il y a d'abord une convergence idéologique.
04:06On est entré dans une période où tout est conflictualisé
04:10et où l'idéologie prime finalement sur les traditions diplomatiques.
04:14C'est extrêmement dangereux.
04:16Est-ce que le monde est en danger ?
04:17C'est extrêmement dangereux.
04:18Le monde est en danger, mais surtout l'Europe est en danger.
04:21Et moi, vous savez, mon obsession, c'est de défendre les intérêts stratégiques
04:25et les principes des peuples européens.
04:28Et je ne veux pas que nous soyons considérés comme le 51e Etat américain.
04:33Nous ne sommes pas le 51e Etat américain.
04:35Nous sommes l'Union européenne.
04:37Et il est temps d'affirmer notre puissance et d'oser notre souveraineté.
04:41– Ravel, Glucksmann, Éric Zemmour, Sarah Knafo, Marion Maréchal
04:44sont à Washington pour cette investiture.
04:47Est-ce la liberté qu'ils célèbrent
04:49ou la fascination pour la force et la puissance ?
04:53– C'est la soumission à la force et la puissance qu'ils célèbrent.
04:56C'est cet acte de ces pseudo-patriotes
05:00qui étaient déjà les premiers à s'aplatir,
05:04ventre plat face à Vladimir Poutine
05:06et qui sont aujourd'hui les premiers à chanter les louanges de Donald Trump.
05:11Mais que vont-ils faire
05:12quand il y aura une guerre commerciale avec les États-Unis d'Amérique ?
05:15Donald Trump a déjà promis de relever les tarifs sur les produits européens.
05:20Quand nos productions seront visées par l'administration américaine,
05:23ils feront quoi ?
05:24Ils célébreront celui qui vise nos productions
05:27comme ils ont jadis célébré Vladimir Poutine
05:30qui s'attaquait au cœur de nos démocraties,
05:32qui attaquait nos hôpitaux via ces hackers russes
05:36ou qui s'en prenaient directement aux forces françaises en Afrique.
05:39Ils feront quoi ?
05:40Vous savez, on a une longue tradition de ces pseudo-nationalistes
05:44qui aiment tellement la force qu'ils accourent
05:47dès qu'une puissance étrangère menace le cœur même de nos intérêts vitaux.
05:51Eh bien nous, nous devrons faire preuve de patriotisme européen,
05:54de patriotisme français et européen.
05:56Nous devrons défendre nos productions.
05:58Nous devrons répliquer si ces productions sont attaquées.
06:01Nous devons appliquer nos lois.
06:03Nous devons montrer que nous sommes une puissance souveraine.
06:06Et ça, c'est essentiel.
06:07Et ça commence par quoi ?
06:09Par être capable d'assurer notre propre défense, notre propre sécurité.
06:12Mais vous voilà souverainiste !
06:14Mais moi j'ai toujours été pour la souveraineté.
06:16Je pense qu'il n'y a pas de liberté sans souveraineté.
06:18Je suis pour la souveraineté.
06:19Simplement, je pense qu'aujourd'hui, cette souveraineté,
06:21elle se construit largement à l'échelle européenne.
06:24Et qu'il faut l'Europe de la défense,
06:26cette Europe de la défense que toutes les extrêmes droites européennes combattent.
06:28Mais il faut, il faut, j'entends ça, mais ça avance ou pas ?
06:31Eh bien moi, je m'occupe en ce moment de l'embryon,
06:34de la construction de cette embryon de défense européenne
06:36qui est le rapport EDIP.
06:38EDIP, c'est, si vous voulez, la première fois
06:41qu'on va poser les bases d'une défense commune européenne.
06:43Mais pour une raison très simple.
06:45C'est qu'une cité, un pays ou un continent
06:48qui n'est pas capable d'assurer lui-même sa sécurité
06:51n'est pas vraiment libre.
06:53Depuis 80 ans,
06:55nous avons délégué notre sécurité aux Etats-Unis d'Amérique.
06:58Ça a permis la paix, la prospérité en Europe.
07:01Mais ça a aussi entraîné notre vassalisation.
07:04Et ça a entraîné le fait que tous les 4 ans,
07:06à chaque élection américaine,
07:08notre destin, notre sécurité
07:10se jouait dans les urnes du Michigan ou de Floride.
07:14Eh bien moi, je ne veux plus
07:16que notre destin se joue dans les urnes d'un pays étranger.
07:20Et les Etats-Unis peuvent être un allié,
07:22ça reste un pays étranger.
07:24Clairement, sur l'Ukraine et la Russie,
07:27si au Proche-Orient,
07:30effectivement, Donald Trump a joué un rôle important
07:32dans l'accord de paix trouvé,
07:34de trêve de paix,
07:36non, cette trêve trouvée
07:38et cet échange de prisonniers et d'otages,
07:41en ce qui concerne l'Ukraine et la Russie,
07:44il va mettre des mois à régler cela.
07:46Est-ce que vous pensez qu'il risque
07:48d'abandonner l'Ukraine ?
07:50Est-ce qu'il va abandonner l'Ukraine ?
07:52Je ne sais pas ce qu'il va faire.
07:54Vous le craignez ? Vous le pensez ?
07:56Je crains, comme l'ensemble des services
07:58de sécurité en Europe,
08:00que les Etats-Unis abandonnent l'Ukraine.
08:02Que les Etats-Unis fassent un deal
08:04avec la Russie
08:06en écartant les intérêts ukrainiens
08:08et en écartant aussi l'Union européenne
08:10et les pays européens de la table de négociation.
08:12Et nous, dans ce cas-là,
08:14on se retrouverait dans quelle situation ?
08:16On se retrouverait dans la situation
08:18de la Tchécoslovaquie en 1938,
08:20attendant dans un corridor
08:22pendant les accords de Munich
08:24que les grands décident
08:26de son sort à sa place.
08:28L'Europe ne peut pas être
08:30la Tchécoslovaquie de 2024.
08:32Et donc il faut que,
08:34dès qu'on discute de l'avenir
08:36du continent européen,
08:38ce soit les Européens qui négocient,
08:40et aujourd'hui,
08:42comment on s'insère
08:44à la table de négociation ?
08:46Eh bien en augmentant notre soutien
08:48à la résistance ukrainienne.
08:50Nous avons toujours été
08:52en retard.
08:54Est-ce que si nous sommes présents sur le terrain,
08:56ça change la donne dans les négociations ?
08:58Il ne s'agit pas d'envoyer des troupes,
09:00il s'agit d'abord d'envoyer les armes
09:02que les Ukrainiens nous demandent
09:04et que nous prenons tant de temps
09:06à envoyer en Ukraine.
09:08Les gaz russes qui sont dans nos banques
09:10au moment où on se parle,
09:12les avoir publics russes et de les affecter
09:14à la résistance ukrainienne,
09:16ce n'est toujours pas fait.
09:18Vous vous rendez compte, ça fait des mois,
09:20ça fait des années qu'on le demande
09:22au Parlement européen,
09:24et l'exécutif européen et les pays européens
09:26ne l'ont toujours pas fait.
09:28Mais nous continuons à importer du gaz russe.
09:30Nous en importons même plus
09:32qu'avant.
09:34On a transféré plus d'argent
09:36à la Russie via nos achats
09:38d'énergie russe que nous n'avons donné
09:40d'argent à l'Ukraine depuis le début
09:42du conflit. Nous avons continué
09:44à financer la machine de guerre russe
09:46alors que cette machine de guerre
09:48ne vise pas simplement l'Ukraine,
09:50elle vise l'architecture de sécurité en Europe,
09:52elle vise l'ensemble des pays européens.
09:54Il y aura un accord entre Poutine
09:56et Trump sur notre dos ?
09:58C'est un risque immense et nous,
10:00il faut qu'on se prépare à toutes les éventualités.
10:02Vous savez, pendant toute la campagne des européennes,
10:04on a ouvert chacun des meetings en disant
10:06vous allez voir, le 5 novembre
10:082024, Trump va gagner
10:10les élections américaines et nous serons
10:12seuls, nous l'Europe, pour faire face
10:14à une guerre sur notre continent et ce sera
10:16la première fois depuis 80 ans.
10:18Et bien tout le monde à ce moment-là
10:20me regardait en disant
10:22il joue sur les peurs, il est encore
10:24dans son trip de
10:26messianique, d'avoir
10:28finalement une angoisse existentielle
10:30face à la situation de l'Europe, il veut dramatiser
10:32les enjeux parce que c'est les élections. Non !
10:34Je suis, depuis le début, profondément
10:36convaincu que cette année, l'année 2025
10:38sera une question de vie ou de mort
10:40pour le projet européen. Nous
10:42risquons, oui, de nous retrouver seuls face
10:44à cette guerre. Nous risquons, oui, d'être
10:46les victimes d'un deal entre Trump
10:48et Poutine. Et nous, il faudra
10:50qu'à ce moment-là, on soit des adultes
10:52capables d'assurer nous-mêmes notre sécurité,
10:54capables de continuer à soutenir la résistance
10:56ukrainienne et ça passe par des décisions
10:58fortes, à commencer par s'assurer du
11:00financement de la résistance ukrainienne.
11:02Et ce financement, il est facile.
11:04Il y a dans nos banques, je vous le répète,
11:06200 milliards d'avoir public
11:08russe et il faut les saisir et les affecter
11:10à l'Ukraine. – Raphaël Gluckstein, un mot ?
11:12Qui t'est X ?
11:14Vous avez qui t'est X ? – Moi, ce que
11:16je suis en train de planifier, avec d'autres,
11:18c'est un départ organisé.
11:20Si on part tous
11:22tous seuls, il y a un mouvement qui est organisé
11:24par un groupe,
11:26notamment de chercheurs du Sénat, qui s'appelle
11:28X, et l'idée c'est d'amener le maximum
11:30de gens à partir
11:32de X pour aller sur d'autres
11:34plateformes, comme Blue Sky ou comme
11:36Mastodon, et donc ça prendra des semaines
11:38parce que si nous partons seuls,
11:40nous laissons le terrain. – Donc vous partirez ?
11:42– Moi, je vais annoncer mon départ
11:44progressif de X
11:46dans les semaines et les mois qui viennent.
11:48Il faut qu'on soit des centaines,
11:50des milliers, des dizaines de milliers
11:52à ne plus nourrir
11:54les algorithmes d'Elon Musk.
11:56Pourquoi ? Je vais vous dire une chose très simple.
11:58Parce que ce n'est pas simplement qu'il y a des opinions
12:00qu'on déteste. Moi, je suis pour la liberté
12:02d'expression. Moi, je trouve
12:04ça à la limite profitable
12:06que de se confronter à des gens,
12:08évidemment, qu'on déteste. Mais ce n'est pas ça
12:10qui est en train de se jouer. Ce qui est en train de se jouer,
12:12c'est l'utilisation d'une plateforme
12:14qui est devenue un espace de débat public
12:16primordial, crucial, vital pour nos démocraties,
12:18en trichant sur les algorithmes
12:20pour déstabiliser nos pays.
12:22– Mais Georges Soros lui aussi
12:24avait pratiqué l'ingérence
12:26en Europe. Le milliardaire américain,
12:28ça n'a jamais été dénoncé.
12:30– Vous comparez
12:32l'investissement
12:36de Soros dans des ONG,
12:38dans des programmes d'éducation,
12:40même dans des campagnes politiques,
12:42avec des gens
12:44qui sont les propriétaires,
12:46qui sont les propriétaires
12:48des lieux
12:50où on fait la politique aujourd'hui,
12:52où a lieu notre débat public,
12:54notre agora, le lieu où on discute.
12:56Aujourd'hui, c'est des propriétaires privés,
12:58des milliardaires qui peuvent influencer
13:00via des triches sur leurs algorithmes
13:02l'ensemble des résultats électoraux.
13:04Vous avez vu ce qui s'est passé en Roumanie ?
13:06Vous avez une élection présidentielle
13:08qui a été complètement faussée par un réseau social,
13:10TikTok, qui est contrôlé par le Parti communiste chinois.
13:12Vous avez vu ce qui se passe
13:14en ce moment en Angleterre ?
13:16Comment X est utilisé pour faire tomber
13:18le gouvernement travailliste ?
13:20On a des élections en Allemagne,
13:22au moment où on se parle, et X est utilisé
13:24comme le véritable moteur
13:26de la campagne de l'AfD, c'est-à-dire de l'extrême-droite
13:28allemande. Et donc, on est dans une
13:30échelle, dans une situation qui n'a plus
13:32rien à voir avec ce qu'on a pu connaître
13:34par le passé.
13:36– Bien, un mot sur le... Enfin, un mot.
13:38Ce qui se passe au Proche-Orient,
13:40évidemment, il y a
13:42cette avancée,
13:44les Palestiniens sont dans la rue à Gaza
13:46pour célébrer la trêve,
13:48parades devant l'hôpital,
13:50nassers à canionnistes dans la bande
13:52de Gaza, les armes à la main.
13:54Et pendant ce temps-là,
13:56les Israéliens
13:58accueillent avec joie
14:00les otages libéraux.
14:02Il y a contraste, là.
14:04Il y a contraste.
14:06Il y a contraste et ça choque.
14:08Ça choque.
14:10Les images montrées de Gaza,
14:12ça choque les Israéliens,
14:14beaucoup d'Israéliens.
14:16Les images de la masse sont choquantes.
14:18Cette organisation terroriste
14:20est choquante dans sa joie
14:22qu'elle manifeste comme si c'était une victoire
14:24d'avoir 80% de Gaza
14:26qui est détruite.
14:28Mais c'est une lueur d'espoir, ce cessez-le-feu.
14:30C'est une lueur d'espoir, d'abord,
14:32pour les civils
14:34qui meurent sous les bombes
14:36depuis des mois
14:38et des mois, les civils palestiniens.
14:40C'est une lueur d'espoir pour les familles
14:42et pour les otages, pour les familles des otages israéliens.
14:44Vous avez vu ces retrouvailles
14:46qui vous tirent les larmes.
14:48C'est une lueur d'espoir qu'il faut cultiver.
14:50Moi, ce que je voudrais, c'est que l'Europe
14:52qui a été si absente pendant la guerre
14:54soit aujourd'hui présente pour
14:56essayer d'ouvrir un chemin pour faire en sorte
14:58que ce cessez-le-feu fragile
15:00débouche sur la fin de la guerre
15:02et sur la paix.
15:04Et cette paix, elle passera nécessairement
15:06par l'affirmation d'un État palestinien.
15:08Parce qu'en fait, on n'aura jamais la paix
15:10tant qu'il y aura un peuple qui n'aura pas d'État.
15:12— Glucksmann, dans l'ISER,
15:14première circonscription, victoire
15:16de la candidate Ensemble pour la République,
15:18macroniste, 65-35,
15:20face au candidat
15:22LFI, soutenu par
15:24une grande partie du NFP.
15:26Je lis la réaction de LFI.
15:28« La division et les appels
15:30de Glucksmann à battre notre candidat
15:32et la confusion
15:34provoquée par la non-censure
15:36ont amplifié la démobilisation
15:38des électeurs. »
15:40— Vous êtes responsable de cette défaite ?
15:42— Moi, j'ai dit une chose
15:44très simple.
15:46Je n'ai pas appelé à battre un candidat
15:48et j'ai eu un grand respect pour les combats
15:50de l'IS Loufocq, mais j'ai dit une chose
15:52très simple. Nous ne soutiendrons plus
15:54de candidat LFI.
15:56C'est aussi simple que ça.
15:58Nous n'avons pas aujourd'hui
16:00d'accord national place publique
16:02avec la France insoumise et nous n'en souhaitons
16:04pas parce que nos visions
16:06du monde, de l'Europe et de la France
16:08sont trop éloignées.
16:10— C'est une rupture totale.
16:12C'est une rupture totale.
16:14— Vous avez une situation très simple.
16:16— Est-ce que c'est une rupture totale ?
16:18— Oui. Pourquoi ?
16:20Nous, nous avons soutenu le nouveau front
16:22populaire parce qu'il y avait l'imminence
16:24d'une prise du pouvoir suite à cette
16:26dissolution insensée d'Emmanuel Macron,
16:28l'imminence d'une prise du pouvoir
16:30par Jordan Bardella, Marine Le Pen,
16:32Marion Maréchal et l'ensemble
16:34de l'extrême droite en France. On allait avoir un gouvernement
16:36d'extrême droite trois semaines plus tard.
16:38Et donc face à cela, il fallait
16:40faire des choses difficiles. Il fallait
16:42un mouvement de résistance
16:44face à cette perspective
16:46imminente. Mais j'ai
16:48toujours dit que ce n'était
16:50pas un mariage. Et là,
16:52quand il n'y a pas de risque du rassemblement national,
16:54pourquoi est-ce que vous voudriez,
16:56pourquoi est-ce que vous voudriez que,
16:58connaissant les principes que nous défendons,
17:00les raisons pour lesquelles même je me suis engagé
17:02en politique, on arrive à soutenir
17:04l'extension du groupe La France insoumise
17:06à l'Assemblée nationale. Pour nous, c'est
17:08extrêmement clair. Notre responsabilité,
17:10c'est de construire une offre politique
17:12qui fixe un cap clair,
17:14qui soit capable d'assumer la
17:16contradiction, le rapport de force
17:18avec Jean-Luc Mélenchon et son appareil. Et puis,
17:20on va arrêter de faire des hypocrites.
17:22La vérité, c'est que Jean-Luc Mélenchon, il envoie déjà
17:24des lettres à toutes les maires
17:26pour pouvoir être candidat à la présidence
17:28de la République. Et que ses positions
17:30aujourd'hui, et sur la censure,
17:32et sur la nécessaire dissolution, et sur
17:34la destitution d'Emmanuel Macron, et sur la démission
17:36d'Emmanuel Macron, comme on veut l'appeler,
17:38tout cela est dicté par la volonté
17:40d'être candidat aux élections présidentielles.
17:42Et donc, si on nous demande
17:44est-ce que vous êtes prêt à soutenir une candidature
17:46Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle ?
17:48Je vous réponds net, clair,
17:50précis, jamais.
17:52Et donc,
17:54à partir de là, il faut construire
17:56une offre politique sans Jean-Luc Mélenchon
17:58et sans son appareil. – Elle est en route,
18:00cette offre politique, et François Hollande
18:02prend les devants, il vous demande
18:04de rejoindre le PS, il veut tout rassembler,
18:06Bernard Cazeneuve, vous,
18:08vous avez vu ses interventions, est-ce que vous allez
18:10vous ranger derrière François Hollande ?
18:12– Nous, nous ne nous rangeons derrière personne
18:14et nous sommes parfaitement
18:16heureux que les gens veuillent des convergences.
18:18Mais nous ne nous rangeons derrière personne,
18:20nous avons un parti, Place Publique, qui est passé
18:22de 1000 adhérents payants à
18:2411 000 et qui aujourd'hui a
18:26une mission, une mission qui est
18:28extrêmement importante et qui détermine toute
18:30la suite, construire un projet.
18:32Vous savez ce qui se passe ?
18:34– Un projet présidentiel. – Un projet législatif,
18:36présidentiel, local,
18:38tout ce que vous voulez, un projet pour la nation
18:40française, un projet qui ne soit pas
18:42simplement une version édulcorée,
18:44par exemple, via des négociations
18:46de l'avenir en commun de la France insoumise.
18:48Non, un vrai projet
18:50écologiste, social-démocrate,
18:52humaniste, pro-européen, pour la France.
18:54Parce qu'en fait, ce qu'on paye
18:56à chaque fois face à la France insoumise
18:58ou dans les débats ou dans les négociations
19:00ou partout ailleurs, c'est
19:02qu'on n'a pas une identité politique
19:04suffisamment claire. Et moi, ce que je veux,
19:06c'est construire cette identité, c'est dire ce qu'on
19:08veut, ce qu'on veut pour l'économie, ce qu'on
19:10veut pour l'écologie, ce qu'on veut pour le social, ce qu'on veut
19:12pour la réforme des institutions, ce qu'on veut
19:14pour le mode de scrutin, ce qu'on veut pour notre
19:16pays. Et c'est ça l'enjeu
19:18essentiel. Une fois que vous avez ça, que vous
19:20savez dire qui vous êtes et ce que vous
19:22voulez pour le pays, vous pouvez aller
19:24devant les électrices et les électeurs. – Avec un candidat
19:26à la présidentielle de
19:282027, vous-même,
19:30Raphaël Glucksmann, on est clair.
19:32– De quoi me parlez-vous,
19:34monsieur Bourdin ? – Je vous parle
19:36de la construction que vous êtes en train
19:38de mettre en place. – Cette construction,
19:40cette construction, elle suppose
19:42d'abord d'avoir un projet. Ensuite,
19:44elle suppose des discussions avec les forces politiques
19:46qui partagent ce projet, qui
19:48pensent la même chose sur la France et sur l'Europe.
19:50Eh bien, une fois que vous avez
19:52ça, on trouvera les moyens de désigner une
19:54candidature. Mais ce qui compte d'abord,
19:56ce qui compte d'abord, c'est est-ce que
19:58notre ligne est suffisamment
20:00claire pour être comprise et audible ?
20:02Et moi, je vous le dis,
20:04il y a aujourd'hui
20:06un espace politique immense. On l'a
20:08montré pendant les élections
20:10européennes. Je vous rappelle qu'on a quand même
20:12fait près de 14% et on était en tête
20:14largement à gauche. Eh bien, ce n'est pas
20:16suffisant. On s'en fout d'être en tête à gauche.
20:18– Et le leader, c'était qui ?
20:20– Ce qu'on veut gagner, c'était mon leader à ce moment-là.
20:22Et ce qu'on veut gagner,
20:24– Aux européennes, 14% à la présidentielle.
20:26– Mais non, parce que 14% à la présidentielle,
20:28ça n'a aucun intérêt.
20:30Et l'enjeu, d'ailleurs, il faut que
20:32chaque personne, chaque leader de gauche se pose
20:34une question profonde.
20:36Est-ce que le but, c'est d'être
20:38en tête à gauche ou est-ce que le but,
20:40c'est de gouverner le pays ?
20:42De gagner les élections pour pouvoir enfin
20:44mettre de la justice sociale,
20:46de la transformation écologique au cœur des
20:48politiques publiques menées dans notre pays.
20:50Et si le but, c'est de gagner
20:52les élections, eh bien, il faut qu'on ait
20:54un projet qui parle au français et qu'on arrête
20:56de se parler simplement entre nous.
20:58– Si Bruno Retailleau, si le gouvernement
21:00touche à l'aide médicale
21:02d'État, est-ce que vous censurez ?
21:04– Eh bien, pour nous, c'est clair.
21:06Depuis le début, on l'a formulé.
21:08Il n'y aura pas de nouvelle loi immigration
21:10et il ne faut pas toucher à l'aide médicale d'État.
21:12– Et si jamais le gouvernement, il touche ?
21:14Vous appelez à la censure ?
21:16– Non, mais on a envoyé nos messages
21:18qui sont extrêmement clairs. Nous n'avons pas
21:20d'accord de non-censure sur l'ensemble
21:22de la mandature. Et donc,
21:24désormais, nous jugerons sur les actes.
21:26Nous nous réunirons avec nos partenaires
21:28et nous gardons le droit
21:30de censurer sur l'objet.
21:32Si par exemple, les négociations,
21:34s'il y a l'aide médicale d'État
21:36ou s'il y a une nouvelle loi immigration,
21:38s'il y a des négociations qui sont en fait
21:40fake sur la réforme des retraites,
21:42ou finalement, le patronat a un veto
21:44absolu sur l'ensemble des propositions
21:46des organisations syndicales.
21:48Eh bien, nous nous gardons le droit de censurer.
21:50Mais ce que nous avons voulu montrer,
21:52c'est que nous, nous ne censurions pas, a priori,
21:54que la politique, ce n'était pas un jeu
21:56de qui pour balancer
21:58une boule de bullying et faire tomber
22:00les gouvernements les uns après les autres.
22:02Nous, ce que nous voulons, c'est la stabilité du pays,
22:04mais pas
22:06pour faire n'importe quoi.
22:08Et donc, le gouvernement ne doit pas toucher à l'AME,
22:10le gouvernement ne doit pas…
22:12– Le gouvernement touche à l'AME, vous censurez.
22:14– Mais on va discuter, moi, je ne vais pas…
22:16– Oui ou non ? – Vous savez ?
22:18Moi, ce que je vais dire, c'est qu'en tout cas,
22:20clairement, on est dans l'opposition,
22:22et donc, on utilisera toutes les armes
22:24à notre disposition pour faire pression
22:26pour qu'ils ne touchent pas à l'AME.
22:28– Et s'ils touchent ?
22:30– Là, on va se voir, moi, je ne vais pas
22:32engager tout le monde…
22:34– Vous, vous avez un député, vous avez un député
22:36à l'Assemblée.
22:38– Moi, je viens chez vous,
22:40déjà, je représente moi-même et mon parti,
22:42ce qui est énorme, mais je ne vais pas engager le Parti socialiste
22:44sans avoir eu la moindre discussion.
22:46– Mais c'est pour être clair, moi, c'est pour être clair.
22:48Vous savez, Raphaël Glucksmann.
22:50– On va dire au gouvernement de ne pas toucher à l'AME,
22:52et on va voir ce qu'ils vont faire,
22:54mais ce qui est certain,
22:56c'est qu'il faut qu'ils comprennent une chose,
22:58le vote, le refus de voter la censure
23:00n'est pas un blanc-seing
23:02qui est donné au gouvernement.
23:04Et à aucun moment, nous n'avons dit que
23:06sur toute une mandature, nous n'utiliserons pas
23:08ce qui est l'arme de l'opposition,
23:10c'est-à-dire la censure.
23:12Mais ce que nous voulons montrer, c'est que nous sommes prêts,
23:14nous, à discuter, pas à se laisser marcher dessus,
23:16à discuter et à négocier.
23:18Et il faut reconnaître
23:20que ce gouvernement, jusqu'ici,
23:22a préféré négocier avec la gauche
23:24qu'avec l'extrême droite.
23:26– Dernier mot, je le fais, moi,
23:28parce qu'on n'a plus de temps, je suis à débord,
23:30c'est qu'il y a des Ouïghours qui sont en Thaïlande actuellement
23:32qui risquent d'être extradés vers la Chine
23:34et qui risquent la mort.
23:36La déportation, la torture,
23:38et il faut que l'Europe et la France fassent pression
23:40sur le gouvernement thaïlandais pour ne pas envoyer
23:42ces hommes et ces femmes à une mort certaine.
23:44– Merci Raphaël Guzman,
23:468h58, Patrick Roger,
23:48après les informations de 9h.

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