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Jeudi 24 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Jean-Jacques Ohana (Consultant indépendant - Membre du Board de la fintech, Ai For Alpha)

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00:00Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, c'est le quart d'heure thématique, le thème ce soir, c'est notre rendez-vous avec l'IA.
00:16Que dit l'IA de la situation de marché ? Et nous avons pour ça l'éclairage apporté par Jean-Jacques Oana, consultant indépendant et membre de la Fintech,
00:24membre du board de la Fintech AI for Alpha, donc l'IA au service des signaux de marché. Bonsoir Jean-Jacques.
00:31Bonsoir Grégoire. Quel est l'état des lieux que vous dressez de l'environnement pour l'investisseur global aujourd'hui ?
00:38Déjà au niveau macro, quand on regarde avec une large perspective, on a un environnement financier qui est finalement stable.
00:46Parce qu'on espérait des baisses de taux prononcées, notamment au sortir de l'été. On avait 150 points de base d'anticipation de baisses de taux
00:59sur les 4 prochaines réunions de la réserve fédérale, ça fait à peu près 6 mois, et on est à 75 points de base.
01:08Depuis les 50 points de base, on attendait encore 150, et là on a divisé par 2 le quantum attendu.
01:15Absolument. Donc c'est très significatif comme retournement. Parallèlement, il y a eu un retournement sur le dollar, qui est complètement concomitant.
01:27Par contre, ce qui est à noter, c'est que l'or continue, ça hausse, et donc il paraît assez insensible finalement à ce scénario.
01:35Et donc il monte d'autant plus contre les autres devises, notamment contre l'euro, contre le yen, etc.
01:41Donc c'est un thème macro majeur, ça reste quand même un petit actif, mais c'est important de le souligner.
01:48Malgré des taux réels qui ont monté.
01:49Absolument. Donc c'est particulièrement notable à souligner. Mais au-delà finalement de ces événements, on a de la stabilité.
02:00On a un euro qui est entre 1,07 et 1,12, qui ne bouge pas beaucoup. On a des taux qui n'ont pas beaucoup bougé.
02:09Et la conséquence de cela, c'est qu'on a toujours un ensemble d'incertitudes qui sont élevées du point de vue géopolitique et macroéconomique,
02:18notamment sur le futur chemin des taux de la Réserve fédérale. Mais la conséquence, c'est qu'on a une stabilité relativement forte sur les thématiques boursières.
02:29Stabilité de l'environnement financier, au final, malgré tout le bruit des dernières semaines et des derniers mois, comment l'investisseur tire profit de cet environnement ?
02:40Finalement, on a le retour des valeurs qui bénéficient le plus de cet environnement, qui sont insensibles au financement de l'économie,
02:51qui n'ont pas besoin, qui ne sont pas sensibles aux taux, qui ont beaucoup de cash. En réalité, c'est la tech, c'est les innovations de rupture,
03:02c'est l'intelligence artificielle, c'est ce qu'on appelle une bulle depuis cinq ans et qui continue de monter avec insolence.
03:10La tech profitable. On parle des entreprises les plus profitables du monde.
03:15Oui, parce qu'en réalité, on vit une époque vraiment particulière où les innovations de rupture sont majoritairement, j'allais dire, chez les méga-cap.
03:26Si on prend les GAFAM, en réalité, elles trustent à peu près toutes les innovations de rupture. Cela s'explique aussi du fait que dès qu'il y a une innovation différente,
03:38on peut citer même OpenAI ou son concurrent Anthropic, elles ont suffisamment de cash sur la table pour mettre la main sur ces sociétés et finalement s'approprier leur technologie.
03:53Et donc, en définitive, on a la majorité des innovations de rupture qui sont chez les méga-cap.
03:59Portées par ces GAFAM.
04:00Absolument. Et puis même au-delà des GAFAM, on peut remettre les dix premières capitalisations américaines.
04:05Et donc nous, ce qui est intéressant chez AI4Alpha, on a un portefeuille de méga-trends.
04:10Et sur les thèmes de méga-trends qu'on a identifiés uniquement à partir du GenAI, on a des thématiques qui sont les thématiques que tout le monde attend autour de la tech, de l'IA, des innovations de rupture.
04:23Mais également d'autres thématiques qui vont coïncider avec ces thématiques, qui vont pouvoir équilibrer le portefeuille et qui correspondent à des thématiques pas du 21e siècle mais des thématiques du 20e siècle finalement.
04:35Et qui correspondent aujourd'hui à un certain besoin des États de souveraineté.
04:40Donc on a par exemple dans notre thème la sécurité avec le secteur de la défense.
04:45Et d'ailleurs on pourrait dire que c'est intéressant parce que la cybersécurité que vous mettez dans la technologie pourrait être aussi dans cette partie-là.
04:54Mais au-delà de cela, tout ce qui est finalement la souveraineté industrielle, c'est-à-dire les infrastructures, construction d'infrastructures.
05:03Donc on a une thématique sur les infrastructures dans ce portefeuille.
05:07Et en ce moment, ce qui est intéressant, c'est que notre modèle, non seulement il voit les innovations de rupture, la technologie majoritairement.
05:14Mais il y a une partie non négligeable, environ un tiers du portefeuille, qui comprend les thématiques classiques.
05:23Alors évidemment la défense mais aussi les infrastructures, les thématiques d'infrastructures.
05:28Je ne sais pas si tu en fais partie, mais les utilities ou l'énergie, moi je suis frappé de voir.
05:33Évidemment on parle de l'IA, mais on est en train de comprendre que les GAFAM vont peut-être relancer le nucléaire au moins aux États-Unis
05:41pour justement s'alimenter en énergie suffisamment, proprement, pour faire fonctionner l'IA et les data centers qui vont avec.
05:51La plus grosse performance du S&P 500 depuis le début de l'année, ce n'est plus Nvidia qui fait encore 180% de hausse boursière.
05:57C'est une boîte comme Vistra, alors évidemment en termes de market cap c'est mille fois plus petit que Nvidia,
06:03mais c'est une boîte qui fait 250% de performance boursière parce qu'elle vend de l'énergie propre et notamment nucléaire.
06:08Alors tout à fait, et d'ailleurs ça fait écho à une autre thématique que nous avons, c'est les ressources naturelles.
06:14Et notamment les ressources naturelles nécessaires, utiles, voire indispensables à la transition écologique.
06:22Parce que finalement on s'aperçoit, et d'ailleurs c'est tout un problème de la transition qu'on n'a pas le temps de développer ici,
06:27mais en réalité si on veut faire une transition énergétique qui est moins gourmande en énergie, elle est plus gourmande en métaux et en métaux rares.
06:38Et la question c'est l'approvisionnement de ces métaux. Et donc on a cette thématique qui peut éventuellement être présente dans le portefeuille,
06:46qui ne l'est pas aujourd'hui mais qui pourrait l'être. On a des thématiques qui sont liées à la pharma, à la biotech, qui en ce moment ne sont pas privilégiées.
06:54Je pense aussi qu'il peut y avoir une raison qui peut être liée aux élections présidentielles, aux anticipations sur les élections présidentielles américaines.
07:04Et puis il y a les tendances de conso. On a des tendances de consommation qui sont très lourdes.
07:12On le connaît bien nous en France parce qu'on a des champions dans ce secteur finalement.
07:17Donc il y a la consommation discrétionnaire, notamment le luxe, et puis d'autres tendances.
07:23Ça reste des méga-trends validés par vos signaux ?
07:26Oui, ça reste des méga-trends.
07:27D'accord.
07:28On le voit bien.
07:29On s'est un peu inquiété quand même sur le luxe français.
07:32Il faut distinguer le conjoncturel du structurel. Finalement, sur un plan large...
07:37C'est le principe de la méga-tendance.
07:39Et en ce moment, ce n'est pas des thématiques que notre modèle tactique privilégie.
07:44Il est quasiment à zéro sur ces thématiques-là, mais c'est des thématiques.
07:49Ça reste structurellement une tendance ?
07:51Absolument.
07:52Et d'ailleurs, au-delà de ces thématiques, il y a les consumer staples, c'est-à-dire la consommation alimentaire.
08:02Unilever a très bien publié, Danone a très bien publié, Carrefour aussi je crois.
08:06Il y a tout un écosystème autour de ça qui s'en sort bien aujourd'hui.
08:09Exactement.
08:10Ce qui est intéressant finalement, c'est de voir qu'en ce moment, il y a deux thématiques qui peuvent coïncider
08:16et qui peuvent finalement s'exprimer en même temps dans les marchés.
08:21C'est les thématiques d'intelligence artificielle, de technologie, de rupture que tout le monde plaiblicite,
08:26mais aussi des thématiques qui sont, je dirais, moins exposées.
08:31Alors évidemment, la défense, on en parle toujours, mais au-delà de la défense,
08:36des thématiques de construction d'infrastructures par exemple.
08:40Schneider, je rappelle, c'est la meilleure performance du CAC 40 depuis le début de l'année.
08:44Et puis justement, en élargissant le débat, ce qui est intéressant, c'est que ces thématiques sont assez apolitiques.
08:49On voit bien que quelle que soit l'issue de l'élection présidentielle américaine ou des élections dans le monde...
08:57Personne n'ira contre ça.
08:59Le politique ne peut pas se mettre en face de ça.
09:02Juste un mot, il nous reste une minute. Dans ce portefeuille modèle, la méga tendance des iPhone Alpha,
09:07c'est quoi la place des US, c'est quoi la place de l'Europe ?
09:09En fait, on utilise des ETF américains, mais justement de manière un petit peu plus provocatrice, j'allais dire.
09:19Comment vous voulez faire aujourd'hui un portefeuille sur l'IA, la technologie, les innovations de rupture en Europe ?
09:28Vous auriez quoi comme société en Europe ?
09:30Une fois qu'on a mis ASML ?
09:32ASML, SAP, sur la pharma Novo Nordisk, c'est très faible en réalité.
09:42Vous pouvez rajouter Infineon peut-être.
09:44On a vraiment les plus grandes difficultés à trouver des champions européens des technologies de demain.
09:52Les sociétés américaines, il y en a plein, elles n'existaient pas en 2000.
09:56Il y a 20 ans.
09:57SAP, ASML, c'est des années 80.
10:01SAP, c'est des années 70.
10:03On n'a pas de champions européens des technologies de demain.
10:07On n'a pas réussi à faire émerger des champions.
10:09Et quand on regarde les niveaux de capitalisation, c'en est peut-être la cause.
10:17On a 5% d'écart de rendement sur les 10 dernières années entre l'Europe et les Etats-Unis.
10:24La cause est qu'on n'a pas de champions.
10:275% par an.
10:285% par an, imagine bien.
10:30Donc c'est considérable.
10:32Ça capitalise l'écart.
10:34Merci beaucoup Jean-Jacques.
10:35Jean-Jacques Oana avec nous régulièrement dans cette émission pour nous apporter l'intelligence artificielle au service des marchés.
10:42Jean-Jacques Oana qui est consultant indépendant et membre du board de la fintech AI4Alpha.

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