Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:0019h, c'est l'heure. Ravie de vous retrouver en ce lundi soir. D'abord les infos avec Maureen Vidal. Bonsoir Maureen.
00:00:07Bonsoir Christine, bonsoir à tous. À l'aigle de l'actualité, nous sommes forts et nous ne le savons pas. Ce sont les mots de François Bayrou sur la sécurité européenne.
00:00:15En ouverture d'un débat sur l'Ukraine et la sécurité en Europe, le Premier ministre a déclaré que la France peut jouer dans l'édification de ce nouveau monde.
00:00:22Un rôle central que si elle recouvre sa confiance et son unité. Il a également dénoncé la brutalité de Donald Trump et sa volonté d'humiliation de Volodymyr Zelensky.
00:00:30La France va présenter à l'Algérie une liste de plusieurs centaines de ressortissants aux profils dangereux. C'est une déclaration de Bruno Retailleau.
00:00:37Ces individus, nous allons les présenter aux Algériens pour leur demander de les reprendre. A-t-il spécifié la réaction de l'Algérie à cette demande ?
00:00:43Ce sera l'épreuve de vérité concernant cette stratégie française de riposte graduée.
00:00:48Deux morts et plusieurs blessés à Mannheim en Allemagne. Un automobiliste a foncé sur des personnes dans une zone piétonne ce midi.
00:00:54Le suspect a été arrêté. Il s'agit d'un Allemand de 40 ans. La police allemande a dit ne pas voir à ce stade de mobile politique.
00:01:00Il s'agit de la troisième attaque à la voiture bélier qu'a subie le pays ces derniers mois.
00:01:05Merci beaucoup ma chère Maureen.
00:01:09Et au sommaire ce soir, chaque camp politique tente de prendre position à l'Assemblée nationale face à la situation.
00:01:17Un débat qui était déjà prévu avant le choc Trump-Zelensky ce vendredi.
00:01:24Ursula von der Leyen s'est invitée dans le débat et annonce un grand plan d'Europe de la défense.
00:01:30En quoi cette guerre est-elle instrumentalisée pour en finir avec la souveraineté française ?
00:01:37L'édito très attendue de Mathieu Boccotti.
00:01:41Si des écoles sont prises d'office par des migrants, des gymnases, des théâtres,
00:01:47cette fois c'est une église à Tours, l'église Saint-Etienne qui a été occupée par Utopia 56 depuis 4 jours.
00:01:5513 enfants et des familles sont logés de force.
00:01:59Que comprendre entre ce coup de force récurrent des associations premiers grands et ce choix d'église catholique pour éloger des immigrés clandestins ?
00:02:06L'analyse de Gabrielle Cluzet.
00:02:09La FNAC de Nîmes notamment fait beaucoup parler d'elle après avoir exposé tout un rayon de livres pour le ramadan.
00:02:17Livres pour enfants, qu'est-ce que l'aïd el-fitr ?
00:02:20Découvrez la Mecque, des cahiers d'activités pour l'enfance pour le ramadan, le mois béni du ramadan.
00:02:26Des musulmans répondent même à « on a nos librairies, on n'a pas besoin de vous la FNAC ».
00:02:32Et des clients de la FNAC réclament sans succès le rayon pour le carême.
00:02:37Le regard de Marc Menand.
00:02:39Alors que le clash à la Maison Blanche vendredi soir entre Donald Trump et Vladimir Zolensky a sidéré le monde entier,
00:02:45on se demandera ce soir comment expliquer que nous en soyons arrivés à ce niveau d'hostilité ?
00:02:51Sur la forme, tous ont été surpris, mais si on le font, faut-il s'en étonner ?
00:02:56Que cherchent concrètement les Américains ?
00:02:58Le décryptage de Charlotte Dorné-Weiss.
00:03:00Et puis Jean-Pierre Mignard, avocat reconnu longtemps membre du PS.
00:03:07Longtemps membre du PS et proche de…
00:03:10Qu'est-ce qu'il se passe sur l'image ? J'ai pas compris, j'ai raté un truc ?
00:03:15D'accord, pardon.
00:03:17Et pour terminer, accordé un entretien à la presse algérienne, pardon, qui en étonnera plusieurs.
00:03:22Il appelle à préserver les relations avec l'Algérie.
00:03:25Pourquoi ? Afin de mobiliser les franco-algériens pour empêcher l'extrême droite d'accéder au pouvoir,
00:03:31que comprendre l'édito de Mathieu Beaucoup.
00:03:35Pardon, c'était sur l'Algérie, et c'est Jean-Pierre Mignard, ça vaut le détour.
00:03:38Allez, c'est parti.
00:03:53Alors, comment allez-vous ? Vous avez passé un bon week-end, mon cher Mathieu, en forme ?
00:03:56Mais absolument, vous aussi, je crois.
00:03:58Oui, très très très bon week-end.
00:04:00Ma belle ?
00:04:01Même chose.
00:04:04Charlotte Marie.
00:04:06J'ai l'impression que ça informe énormément nos amis qui nous regardent tous les soirs.
00:04:10Ça s'est bien passé ? Oui, très bien.
00:04:12Vous avez fait quoi ? Ça, on ne le dit pas.
00:04:14Faudrait de temps en temps...
00:04:15Mais ils sont fichants.
00:04:16Non, mais faudrait... Vous débraillez, comment dire ?
00:04:20Racontez un peu vos vies.
00:04:22Mathieu raconte la scène, il adore ça.
00:04:24Comme dirait Le Chavard, aller mieux, ce serait aider ça.
00:04:28Ne franchissez pas la ligne, s'il vous plaît.
00:04:31Alors, on a besoin de se détendre un peu et de sourire pour plonger ensuite dans le sérieux de l'actualité.
00:04:37Vous avez pu suivre en direct sur ANC News les prises de position de chaque force politique à l'Assemblée nationale
00:04:44lors d'un débat qui était déjà prévu avant le clash Trump-Zelensky vendredi.
00:04:50Depuis, une formule est sur toutes les lèvres, l'Europe de la défense.
00:04:56Et une proposition en forme de serre-bande-mer qui revient, le partage européen du nucléaire français.
00:05:04Question Mathieu Bocoté, sommes-nous en ce moment au seuil d'une révolution fédéraliste européenne ?
00:05:11La vérité, je crois que nous y sommes déjà engagés.
00:05:14Nous annonçons cette révolution alors que nous y sommes déjà depuis un bon moment.
00:05:19Nous sommes assurément dans un moment d'accélération révolutionnaire dans la volonté d'opérer ce grand saut fédéral inavoué
00:05:27vers l'Europe de la défense, donc en fait l'Europe fédérale, donc vers la souveraineté européenne,
00:05:32donc surtout vers la fin de la souveraineté française.
00:05:35Petit retour sur les événements qui ont accéléré les choses, ces événements de vendredi soir, si je ne me trompe pas,
00:05:41où on voit Volodymyr Zelensky, Julie Vance et Donald Trump.
00:05:45On voit une scène qui est évidemment choquante quand on la regarde dans ces trois dernières minutes.
00:05:49Quel moment fort ?
00:05:50Alors justement, mais c'est un moment fort qui vient après un moment moins fort et un moment encore moins fort.
00:05:55Donc si on nous présente les trois minutes, je pense qu'on a tous eu la même réaction,
00:05:58mais quel est ce comportement de voyou de Donald Trump devant Zelensky ?
00:06:03On ne se comporte pas comme ça dans les relations diplomatiques, il y a une volonté d'humiliation prédatrice.
00:06:08Ça ce sont les trois, quatre dernières minutes.
00:06:10Si on regarde les quatre minutes précédentes, on constate que c'est un peu plus compliqué
00:06:13et que Zelensky, qui était probablement là un des moments les plus importants de sa vie,
00:06:18échappe en fait la situation en devenant un peu étonnamment agressif dans son comportement avec l'exécutif américain.
00:06:26Et si on regarde l'ensemble de la séquence sur 50 minutes, je prends la peine de le rappeler,
00:06:29et bien là on se rend compte que c'était pas du tout, à moins de croire qu'il y a eu un guet-apens qui était posé,
00:06:33ce qui est une thèse qui circule, et bien ça se passait plutôt bien jusqu'au fameux dérapage des sept dernières minutes
00:06:40qui culmine dans le clash des trois minutes qui font en sorte qu'aujourd'hui,
00:06:44la planète au complet commente une scène en la décontextualisant, en la détachant de ce qui l'explique.
00:06:50Je prends la peine de le dire parce que la réaction, le débat, la teneur du débat à l'Assemblée nationale,
00:06:55les propos, les déclarations qui se multiplient depuis quelques jours,
00:06:58concernent ces trois minutes et non pas sur tout le contexte,
00:07:01qui est un contexte où au terme de cela il aurait dû y avoir un accord qui aurait pu être signé, ne l'oublions pas.
00:07:06Alors, qu'est-ce qu'on voit en ce moment ?
00:07:09On est dans une séquence sur le plan médiatique qui est un peu covidienne version 2020,
00:07:13où Ukraine et Russie 2022, il y a un moment d'unanimité médiatique exigée.
00:07:19Dès lors que vous avez des réserves sur la suite des choses,
00:07:23dès lors que vous ne reprenez pas les slogans du moment « Europe de la défense »,
00:07:26« Les Américains ne sont plus nos alliés », « Poutine veut envoyer ses tanks jusqu'à la tour Eiffel »,
00:07:32si vous ne reprenez pas ce récit, dès lors vous êtes traité comme un traître, comme un factieux, comme un agent poutinien.
00:07:39Il y a quelque chose d'assez agaçant là-dedans, parce que, je vais rappeler,
00:07:43je dirais ma position personnelle, mais je crois que c'est la position de bien des gens.
00:07:46Je suis, je vais me cacher, partisan de l'Ukraine là-dedans, sans le moindre doute.
00:07:50Je ne suis pas par ailleurs partisan de la Troisième Guerre mondiale.
00:07:53Donc je pense que « que veut dire soutenir », c'est une question qu'on se pose tous depuis trois ans,
00:07:57« que veut dire soutenir l'Ukraine dans sa volonté de défendre son existence comme État,
00:08:02sans pour autant créer les conditions d'un choc entre deux empires nucléaires,
00:08:07que sont globalement l'Occident américain et de l'autre côté les Russes,
00:08:10un choc qui pourrait conduire le monde par la question du rapport à l'OTAN,
00:08:14pourrait conduire le monde à une Troisième Guerre mondiale entre puissances nucléaires. »
00:08:18Ce qui m'explique que cette inquiétude devant une généralisation du conflit avec la Russie,
00:08:23sa relève de la mentalité capitularde municoise,
00:08:26me semble parler avec beaucoup de légèreté de ce que pourrait vouloir dire une guerre qui s'étend à l'ensemble de l'Europe.
00:08:32Il traite avec beaucoup de légèreté ce souci pourtant légitime d'éviter que la guerre ne se diffuse.
00:08:38Ce qui ne veut pas dire qu'il ne s'agit pas de soutenir les Ukrainiens,
00:08:41il s'agit de faire en sorte que la guerre russo-ukrainienne ne devienne pas la guerre mondiale
00:08:45ou la guerre civile européenne, troisième tombe.
00:08:48Je me permets de le dire, ça me semble assez important.
00:08:51Par ailleurs, je note une autre chose.
00:08:53Nos européistes, et je crois que c'est la chose la plus importante qu'on doit traiter dans ce dossier,
00:08:57nos européistes traitent cette guerre comme une forme d'occasion inespérée
00:09:02pour accélérer la fédéralisation de l'Europe.
00:09:05Cette formule qui revient en boucle en ce moment,
00:09:08nous devons penser en européen, en européen.
00:09:11Vous pourriez comprendre ce que veut dire « en européen » là-dedans,
00:09:13ça veut dire non pas comme français, non pas comme norvégien, non pas comme lituanien,
00:09:18faites la liste des pays, mais comme européen.
00:09:21Ça consiste à dire que si vous ne situez pas votre réflexion stratégique, politique, culturelle, historique
00:09:27à l'auteur de la souveraineté européenne désirée par certains et pas par tous,
00:09:32et bien dès lors vous êtes un traître.
00:09:34Dès lors, encore une fois, vous êtes un agent de Poutine.
00:09:36On doit agir en européen.
00:09:37Et si on répond oui mais en français, peut-on réagir en français ?
00:09:39Peut-on réagir en norvégien et en suédois selon nos intérêts respectifs qui ne sont pas tous les mêmes ?
00:09:45Alors vous êtes accusé de régression réactionnaire souverainiste.
00:09:48Pensez en européen.
00:09:50Ce qu'on doit comprendre, en fait, dans les circonstances,
00:09:52c'est que les européistes disent, devant la double menace qu'on a,
00:09:55menace de l'abandon américain, qui est sérieux,
00:09:57et de l'autre côté, menace russe qui est très réelle, effectivement, pour les ukrainiens,
00:10:01probablement aussi pour les baltes et les polonais,
00:10:04un peu moins si on va plus à l'ouest de l'Europe.
00:10:06Dès lors que vous ne pensez pas sur le mode de la prochaine menace qui nous écrase,
00:10:10et bien vous vous soumettez à un des deux camps.
00:10:13Je me permets de revenir aussi sur ce point,
00:10:15l'annexion symbolique de l'Ukraine dans tout ça.
00:10:18Qu'on nous dise que l'Ukraine se bat pour l'Europe,
00:10:21j'entends ce qu'on veut dire symboliquement par là,
00:10:23mais dire qu'on doit défendre l'Ukraine comme si elle était dans l'OTAN,
00:10:26ça consiste dans les faits à opérer un changement de doctrine stratégique.
00:10:29Soit vous êtes dans l'OTAN, soit vous n'êtes pas dans l'OTAN,
00:10:32mais vous ne pouvez pas être à moitié dans l'OTAN.
00:10:34Or, qu'est-ce qu'on entend en ce moment ?
00:10:36On devrait agir comme si l'Ukraine était dans l'OTAN.
00:10:38Il faut tout faire comme si, jusqu'à la dernière limite.
00:10:41Ce que je note à travers tout ça, c'est qu'il y a un désir très net,
00:10:44c'est en fait de, je le dis, fédéraliser l'Europe à grande vitesse.
00:10:47Ce que les urnes n'ont pas donné, ce que les référendums n'ont pas donné,
00:10:50ce que les peuples n'ont pas voulu,
00:10:52créer une souveraineté européenne impériale
00:10:54qui transcende les souverainetés nationales,
00:10:56eh bien là on se dit, on va en profiter,
00:10:58les circonstances historiques sont trop belles,
00:11:01profitons de cette crise extérieure pour briser les résistances intérieures
00:11:05et créer cet empire européen par plusieurs désirés.
00:11:08C'est la stratégie du choc européiste
00:11:10portée par Mme von der Leyen
00:11:12qui plaide pour une défense européenne.
00:11:14Mais encore une fois, j'aimerais savoir,
00:11:16lorsqu'elle parle de défense européenne,
00:11:18est-ce qu'elle entend dire quel pays, dans quelle proportion,
00:11:20doit fournir telles armes,
00:11:22tels instruments de combat,
00:11:24telle proportion de son PIB pour l'armée.
00:11:26J'aimerais savoir si Mme von der Leyen
00:11:28se voit comme la prochaine présidente de l'Europe.
00:11:30Et dans tout ça, évidemment, sans surprise,
00:11:32il y a la question de l'arme nucléaire française.
00:11:34La France est invitée à offrir,
00:11:36à offrir l'arme nucléaire en partage
00:11:39à l'Europe à la manière d'un grand geste créateur
00:11:42de cette souveraineté européenne.
00:11:44Quelques-uns ne sont pas d'accord.
00:11:46Mais on répète depuis hier, Mathieu Bocoté,
00:11:49que le partage de l'arme nucléaire
00:11:51ne veut pas dire le partage de la décision nucléaire.
00:11:54Est-ce que ce n'est pas une nuance importante là?
00:11:56Certains voient une nuance, moi je vois une ruse.
00:11:59C'est-à-dire évidemment qu'il ne s'agit pas,
00:12:01dans les six prochains mois,
00:12:03de transférer le bouton rouge du nucléaire
00:12:05à Mme von der Leyen.
00:12:07On n'est pas complètement idiots.
00:12:09Mais par ailleurs, est-ce qu'on est dans une dynamique,
00:12:11un effet cliquet, en quelque sorte,
00:12:13qu'il y a toujours une part de transfert
00:12:15de pouvoir supplémentaire,
00:12:17et qu'à terme, à terme, il n'y aura pas le...
00:12:19Peut-être qu'il y aura très tard
00:12:21le grand moment fédéraliste unitaire,
00:12:23mais à terme, le transfert de pouvoir est tel
00:12:25que dans les faits, la souveraineté est une fois pour toutes
00:12:27à la Commission européenne, et elle n'est plus dans les nations.
00:12:29Et dès lors, on aura créé,
00:12:31avec ce partage de l'arme nucléaire
00:12:33par plusieurs souhaités,
00:12:35cette souveraineté fantasmée,
00:12:37cet empire européen,
00:12:39je pense que c'est la logique dans laquelle on nous conduit.
00:12:41Donc là, on nous prend pour des idiots, en ce moment,
00:12:43en disant que ça ne risque pas d'arriver.
00:12:45Le partage du bouton nucléaire ne veut pas dire
00:12:47le partage du bouton nucléaire.
00:12:49Mais qu'est-ce que ça veut dire exactement?
00:12:51Qu'on consulte les voisins pour savoir
00:12:53si on doit utiliser l'arme nucléaire, oui ou non?
00:12:55On peut toujours consulter qui on veut dans la vie.
00:12:57Mais qu'est-ce que ça veut dire, le partage,
00:12:59si ça ne veut pas dire le partage du bouton rouge?
00:13:01Franchement, je ne comprends tout simplement pas.
00:13:03C'est comme si on venait au Québec
00:13:05et qu'on nous passait un sapin.
00:13:07C'est-à-dire qu'on cherche à nous raconter une histoire.
00:13:09Il y aurait d'autres manières de le dire de manière moins polie.
00:13:11Je note, soit dit en passant,
00:13:13que c'est le même argument qu'on parle
00:13:15en matière d'immigration.
00:13:17Quand on nous dit qu'il n'y a pas de submersion migratoire,
00:13:19pourquoi vous parlez de submersion migratoire?
00:13:21Mais d'aucune manière.
00:13:23Oui, il y en a une, mais c'est une excellente chose.
00:13:25Mais il y en a toujours une. De quoi parlez-vous?
00:13:27Demain, sur l'arme nucléaire,
00:13:29c'est ce qu'on nous dit en ce moment.
00:13:31Depuis très longtemps que la France envisage
00:13:33l'utilisation de l'arme nucléaire dans une perspective globale
00:13:35de la défense de ses intérêts vitaux,
00:13:37il n'y a absolument rien de neuf dans cette volonté
00:13:39de partage de l'arme nucléaire.
00:13:41Encore une fois, on nous prend pour des idiots.
00:13:43Je note que cette volonté d'effacer la souveraineté française
00:13:45au profit de la souveraineté européenne
00:13:47prend plusieurs visages.
00:13:49Par exemple, en 2021, Roland Lescure,
00:13:51il y a quelques semaines, on se demandait
00:13:53s'il deviendrait premier ministre,
00:13:55plaidait pour que la France renonce
00:13:57à son siège au Conseil de sécurité des Nations unies
00:13:59pour l'offrir à l'Union européenne.
00:14:01C'est une proposition d'un macroniste
00:14:03important que ce sacrifice
00:14:05de souveraineté.
00:14:07D'autres, Mme Valérie Ayé, parlent d'une économie de guerre.
00:14:09Ça, c'est important, l'économie de guerre.
00:14:11C'est une économie où tout le continent doit se mobiliser
00:14:13sur le mode du réarmement.
00:14:15Mais dès lors, encore une fois, j'aimerais savoir
00:14:17quelle sera l'instance planificatrice responsable
00:14:19de cette planification de l'économie de guerre.
00:14:21J'ai appris aujourd'hui que Clément Bone serait le nouveau
00:14:23commissaire au plan. Peut-être que ce serait lui.
00:14:25Dans le même état d'esprit,
00:14:27Thierry Breton nous dit régulièrement,
00:14:29lorsqu'il parlait de ses fonctions du Parlement européen,
00:14:31il dit que c'était notre Congrès,
00:14:33le Parlement européen.
00:14:35Le Congrès en image avec les États-Unis.
00:14:37Il traite lui-même les institutions européennes
00:14:39sur le mode d'institution fédérale
00:14:41génératrice d'une légitimité supérieure.
00:14:43Et il disait aujourd'hui ou hier, Thierry Breton,
00:14:45qu'il fallait effectivement une défense continentale
00:14:47affranchie des Américains
00:14:49pour un temps, qui intégrerait les Britanniques
00:14:51et les Norvégiens pour qu'il y ait une défense militaire
00:14:53coordonnée. Mais encore une fois, ce drapeau européen,
00:14:55qui commandera les troupes?
00:14:57Qui dira, vous devez aller mourir pour telle ou telle cause?
00:14:59Je note, soit dit en passant, que s'il y avait
00:15:01une armée européenne aujourd'hui, sous la direction
00:15:03de Mme von der Leyen, ses troupes seraient probablement,
00:15:05pour ne pas dire assurément, déjà sur le front ukrainien.
00:15:07Ce qui voudrait dire que cette guerre
00:15:09se serait déjà globalisée entre l'Europe
00:15:11occidentale et l'Europe plus largement
00:15:13et la Russie. Encore une fois, je suis
00:15:15étonné de la légèreté de ceux
00:15:17qui regardent tout ça et disent, ben oui, une guerre
00:15:19avec la Russie, c'est possible, c'est peut-être nécessaire
00:15:21pour défendre la liberté. On dirait que ces gens-là
00:15:23n'ont pas enregistré de l'âge nucléaire dans leur esprit.
00:15:25Donc, il y a aussi, soit dit en passant,
00:15:27quand on regarde la présente séquence,
00:15:29une absence, et Charlotte y reviendra, une absence
00:15:31totale de réalisme dans la description du conflit.
00:15:33Si vous constatez, comme le fait
00:15:35Marine Le Pen aujourd'hui, que l'Ukraine
00:15:37sans l'OTAN ne peut pas remporter cette guerre,
00:15:39on vous accuse de trahison,
00:15:41on vous accuse de défaitisme, on vous dit
00:15:43c'est l'esprit municois. Mais c'est
00:15:45une blague, c'est seulement décrire une réalité
00:15:47que de constater que l'Ukraine, si elle
00:15:49s'est battue héroïquement et si elle
00:15:51défend encore son territoire, et si au terme
00:15:53de ce conflit, elle va conserver une bonne partie de son
00:15:55territoire, constater qu'elle ne pourra pas
00:15:57regagner les frontières de 2022, non plus celles de
00:15:592014 avec la Crimée, comme on l'entendait
00:16:01il y a peu de temps, eh bien, on nous dit
00:16:03que c'est du défaitisme. Dans le même état d'esprit,
00:16:05je note que ceux qui nous disent
00:16:07qu'on doit réarmer, réarmer, réarmer en
00:16:09investissant les milliards, les dizaines de milliards,
00:16:11pourquoi pas les centaines de milliards demain,
00:16:13dizaines de milliards, disons pour l'instant, qu'est-ce qu'ils nous disent?
00:16:15Ils oublient complètement
00:16:17la crise des finances publiques, qui fait
00:16:19en sorte qu'aujourd'hui, en France, dans nos pays,
00:16:21eh bien, les finances publiques sont en train de
00:16:23couler, mais apparemment, il y a de l'argent pour
00:16:25alimenter la guerre en Ukraine.
00:16:27Donc, encore une fois, c'est étonnant.
00:16:29Le commun des mortels dit, j'avais l'impression
00:16:31qu'on contribuait déjà, j'avais l'impression qu'on souffrait
00:16:33déjà des sanctions, qu'on souffrait du
00:16:35conflit. Eh bien non, apparemment, tout l'argent
00:16:37qu'il n'y a pas pour nous, on l'a pour
00:16:39le conflit à la frontière, comme
00:16:41M. Zelensky dit, je pense que c'était hier,
00:16:43que la fin
00:16:45des hostilités, la fin de la guerre, c'est
00:16:47« far, far away », c'est autrement dit, c'est très, très
00:16:49lointain. C'est pas maintenant. On voit que
00:16:51pour certains, il y a le consentement
00:16:53de logique de guerre perpétuelle
00:16:55aux confins de l'Europe, guerre
00:16:57qui ne les engage pas, mais qui fait l'affaire
00:16:59de ceux qui profitent de cette
00:17:01guerre pour traiter à l'intérieur tous leurs
00:17:03adversaires de traîtres, tous les opposants
00:17:05de traîtres, pour en appeler à la censure
00:17:07de leurs contradicteurs.
00:17:09Et à terme, j'y reviens,
00:17:11de créer cette fédération européenne à laquelle ils rêvent,
00:17:13mais à laquelle les peuples se refusent pour l'instant.
00:17:15Finalement,
00:17:17Mathieu, nous sommes témoins,
00:17:19selon vous, d'une liquidation
00:17:21de la souveraineté française.
00:17:23C'est le désir de plusieurs.
00:17:25À moins qu'on m'explique que souveraineté française
00:17:27et souveraineté européenne peuvent aller en même temps.
00:17:29Si oui, j'aimerais qu'on me l'explique.
00:17:31François Bayrou a cherché à nous l'expliquer aujourd'hui en disant que
00:17:33l'idée d'une Europe souveraine, c'est une idée française,
00:17:35donc si vous souhaitez l'Europe souveraine plutôt que la France souveraine,
00:17:37vous êtes enfin patriote français.
00:17:39Je suis toujours fasciné par
00:17:41le raisonnement des politiques. Par ailleurs,
00:17:43on est dans un moment historiquement paradoxal.
00:17:45C'est pour ça que je ne suis pas dans cette situation sur le mode
00:17:47les gentils, les méchants.
00:17:49Les fédéralistes européens sont aujourd'hui
00:17:51d'ardents souverainistes ukrainiens.
00:17:53Les souverainistes français, trop souvent,
00:17:55sont des partisans d'un empire extérieur.
00:17:57C'est très particulier. C'est une forme de fascination extérieure
00:17:59pour la force.
00:18:01Je pense que c'est la fascination du rédempteur étranger
00:18:03qui peut être un peu inquiétante.
00:18:05Ce que je note dans cela, c'est que la souveraineté française
00:18:07est globalement traitée comme un résidu.
00:18:09Comme un résidu des temps anciens.
00:18:11Comme si quelque chose qui ne devait plus peser.
00:18:13Le vocabulaire de la menace existentielle
00:18:15et de la défense des frontières
00:18:17qu'on utilise pour parler de la Russie,
00:18:19on ne l'utilise jamais pour parler de l'autre menace existentielle.
00:18:21Peut-être beaucoup plus existentielle
00:18:23pour l'Europe occidentale.
00:18:25La remontée du sud vers le nord.
00:18:27La perte complète de la maîtrise de l'immigration.
00:18:29La submersion migratoire.
00:18:31Mais si on refuse de le traiter comme une menace existentielle,
00:18:33j'ai l'impression que de ce point de vue,
00:18:35quand on pense en européen, c'est surtout pour oublier
00:18:37de penser en français.
00:18:39Merci pour votre développement Mathieu.
00:18:41J'aimerais bien vous entendre, vous faire réagir
00:18:43là comme ça.
00:18:45Au propos de François Bayrou,
00:18:47tout à l'heure à l'Assemblée nationale,
00:18:49ce sont quelques petits mots qui m'ont interpellé.
00:18:51On veut nous assujettir.
00:18:53Écoutons.
00:18:55On veut nous cerner.
00:18:57On veut nous assujettir.
00:18:59Pour nous plier,
00:19:01nous aussi, à la loi du plus fort.
00:19:03Et cela,
00:19:05de la part de nos alliés.
00:19:09C'est un peu compliqué comme propos.
00:19:11Dans les faits,
00:19:13si l'Europe veut faire le pari de la force,
00:19:15c'est qu'elle doit être capable
00:19:17d'entrer dans un rapport de force,
00:19:19donc pas simplement de la morale.
00:19:21Là, j'ai l'impression que le Premier ministre parle
00:19:23le langage de la morale, de l'amant déçu,
00:19:25de l'allié déçu.
00:19:27Mais ça ne fonctionne pas.
00:19:29Ensuite, on veut nous assujettir.
00:19:31C'est plus compliqué.
00:19:33Les peuples européens sont assujettis
00:19:35aussi par des structures internes
00:19:37qui semblent indéniables dans les circonstances.
00:19:39Mais on ne devrait pas mettre sur le même pied
00:19:41une Russie très inquiétante
00:19:43et une Amérique un peu erratique.
00:19:45C'est surtout que la phrase est très étonnante
00:19:47puisque c'est précisément la panique européenne
00:19:49légitime,
00:19:51vu la situation,
00:19:53et précisément la révélation
00:19:55que nous étions assujettis.
00:19:57Que notre défense dépendait précisément des États-Unis.
00:19:59C'est ça qui crée la panique aujourd'hui.
00:20:01C'est que le comportement américain a changé.
00:20:03C'est assez étonnant.
00:20:05Si l'Europe est paniquée,
00:20:07c'est parce qu'elle ne se sent plus protégée.
00:20:09Pourquoi elle ne se sent plus protégée ?
00:20:11Parce qu'elle n'a pas préparé ses arrières,
00:20:13telle la cigale.
00:20:15Quand tu veux la paix, prépare la guerre.
00:20:17Et ça, elle l'a complètement oubliée.
00:20:19Depuis, les budgets ont augmenté.
00:20:21Pourquoi Pierre de Villiers avait quitté
00:20:23ses fonctions de chef d'état-major des armées ?
00:20:25C'était bien pour des raisons de budget,
00:20:27revu à la baisse.
00:20:29Si nous sommes assujettis à quelque chose,
00:20:31c'est à notre propre imprévoyance.
00:20:33Marc Monant, comment vous réagissez
00:20:35au propos de François Bayon ?
00:20:37On est assujettis à notre impuissance.
00:20:39On est assujettis
00:20:41à une sorte
00:20:43de fatalisme.
00:20:45Tout simplement parce que
00:20:47il y a une sorte de division globale.
00:20:49Il n'y a pas de
00:20:51véritable perspective.
00:20:53Quand vous écoutez les uns et les autres,
00:20:55quels sont
00:20:57les éléments qu'ils comptent mettre en place
00:20:59afin que nous puissions
00:21:01pouvoir être entendus
00:21:03dans le cadre d'un conflit comme ça ?
00:21:05Vous pouvez prêter l'oreille.
00:21:07Il n'y en a pas un seul qui détonne,
00:21:09qui soudain vous accroche et vous vous dites
00:21:11mais bon sang, oui, il y a là
00:21:13quelques pistes qui s'ouvrent.
00:21:15Puis alors, nous oublions le ton.
00:21:17Parce que rien qu'en 15 secondes,
00:21:19c'est bien
00:21:21pour dormir d'écouter M. Béroux.
00:21:23Alors, on va
00:21:25marquer une pause et on va
00:21:27revenir après sur ce qui se passe dans une église
00:21:29à Tours avec vous, Gabriel Cluzel.
00:21:31On va revenir sur
00:21:33comment on en est arrivé là avec vous,
00:21:35Charlotte Dornelas, sur ce clash
00:21:37vendredi. Et puis, le ramadan
00:21:39avec Marc
00:21:41menant dans un instant. D'abord,
00:21:43sachez que le carême,
00:21:45puisque personne n'en parle, on va en parler,
00:21:47le carême chrétien débute dans
00:21:4948 heures, mercredi,
00:21:51et s'achèvera samedi saint le
00:21:5319 avril et personne n'en parle.
00:21:55On marque une pause et tout de suite, direction
00:21:57dans une église à Tours.
00:22:01Retour sur le plateau de
00:22:03Face à l'Info. Depuis jeudi
00:22:05dernier, le collectif Pas d'enfants à la rue
00:22:07de Tours, soutenu par
00:22:09Utopia 56, occupe la salle
00:22:11parociale de l'église
00:22:13Saint-Étienne rue Michelet à Tours.
00:22:1513 enfants et des familles
00:22:17y sont logés. Ce n'est pas la première fois qu'une église
00:22:19est ainsi investie.
00:22:21Gabriel Cluzel, pourquoi la gauche
00:22:23anticléricale cherche toujours
00:22:25un refuge pour les migrants qu'elle soutient
00:22:27dans les églises ?
00:22:29Mais oui, c'est une véritable interrogation,
00:22:31ça devient une manie d'occuper
00:22:33les églises, parce que ce sont évidemment
00:22:35les associations qui emmènent
00:22:37les migrants dans ces églises.
00:22:39Comme à la guettée l'Éric, pas ?
00:22:41Exactement, et c'est des associations d'extrême-gauche.
00:22:43C'est arrivé jeudi,
00:22:45une vingtaine de migrants, 20-25,
00:22:47dont 13 enfants,
00:22:49se sont installés à l'intérieur de l'église
00:22:51avec l'idée d'y passer la nuit.
00:22:53Alors,
00:22:55dans les médias locaux, on peut lire un témoignage
00:22:57d'un bénévole de Utopia 56
00:22:59qui dit,
00:23:01je vous cite,
00:23:03c'est un peu les valeurs
00:23:05qui sont véhiculées par l'église
00:23:07de justement aider son prochain et les personnes
00:23:09les plus démunies, mais la réponse
00:23:11du prêtre, ça a été de dire non.
00:23:13Alors vous voyez, ça a été relayé par tous les médias,
00:23:15donc on voit ce qui est sous-tendu,
00:23:17quel méchant prêtre, peu charitable.
00:23:19C'est quand même extrêmement indécent,
00:23:21j'ai l'impression qu'aucun de ces médias locaux
00:23:23ne s'en est rendu compte,
00:23:25de dire cela au lendemain,
00:23:27c'est au sens propre,
00:23:29du verdict
00:23:31de l'OQTF tunisien
00:23:33qui a assassiné trois personnes dans une église.
00:23:35Il faut quand même le rappeler.
00:23:37Alors, moi, j'ai contacté le prêtre en question
00:23:39qui est en fait un brave curé
00:23:41qui a gentiment répondu à mes questions
00:23:43et qui m'a expliqué que,
00:23:45pour commencer, aucune association ne lui avait
00:23:47posé la question, ne serait-ce que posé la question.
00:23:49Il a été mis devant le fait accompli,
00:23:51donc ils sont arrivés dans l'église,
00:23:53le prêtre a essayé d'expliquer
00:23:55que c'était un lieu de culte
00:23:57et que donc on ne pouvait pas vivre là,
00:23:59et par ailleurs, et il l'a dit
00:24:01et c'est tout à fait légitime,
00:24:03c'est absolument peu commode,
00:24:05il fait froid, il y a des grandes voûtes,
00:24:07des courants d'air partout,
00:24:09ceux qui vont le dimanche à la messe savent que,
00:24:11quelquefois, il fait plus chaud à l'extérieur
00:24:13qu'à l'intérieur, donc absolument pas de quoi
00:24:15accueillir des enfants.
00:24:17Marc, maintenant ?
00:24:19Oui, il est le seul à ne pas sourire.
00:24:21Il fait froid dans l'église.
00:24:23J'ai peur pour lui.
00:24:25Je crois qu'on est d'un froid qu'on préparait.
00:24:27Voilà, il leur a expliqué qu'ils ne pouvaient pas s'installer là
00:24:29et ils se sont installés de ce fait
00:24:31dans les salles paroissiales, qui étaient théoriquement
00:24:33fermées, mais qu'ils ont réussi à ouvrir,
00:24:35et ils ont allumé le chauffage,
00:24:37c'était plus adapté puisqu'il y avait
00:24:39des sanitaires,
00:24:41mais donc les paroissiens n'ont plus accès
00:24:43aux salles paroissiales,
00:24:45et le curé est extrêmement démuni.
00:24:47Alors, ce qui est touchant,
00:24:49c'est sa réponse, parce qu'il me dit
00:24:51mais c'est vrai
00:24:53qu'il fait très froid dehors,
00:24:55si ces gens ont très froid,
00:24:57il vaut mieux qu'ils soient à l'intérieur,
00:24:59et c'est une association catholique
00:25:01qui s'appelle, parce que je ne connais pas
00:25:03la sainte locale, la table de Jeanne-Marie
00:25:05de Maillé, qui vient
00:25:07les nourrir. Donc, si vous voulez,
00:25:09quand on voit ce contexte,
00:25:11et qu'on lui dit qu'en plus, il n'est pas charitable,
00:25:13il en a un petit peu gros
00:25:15sur la patate, et il répond
00:25:17par médias interposés, à cette personne
00:25:19qui lui a fait ce reproche, et à la représentante
00:25:21de l'association, que l'église, depuis des siècles,
00:25:23n'a pas de leçon de charité
00:25:25et d'accueil à recevoir
00:25:27de ces gens, et c'est vrai.
00:25:29Alors, ce n'est pas la première fois
00:25:31qu'une église est investie ainsi
00:25:33d'autorité, de force.
00:25:35Oui, alors, ça arrive même très souvent.
00:25:37Je ne parle pas des accueils individuels
00:25:39consentis dans les presbytères
00:25:41ou dans les salles paroissiales,
00:25:43parce que cela arrive, et vous vous souvenez
00:25:45même qu'il y a un prêtre qui l'a payé de sa vie.
00:25:47Il s'appelle le Père Olivier Maire, en Vendée.
00:25:49Il a été tué en 2021
00:25:51par un occupé frandais
00:25:53qui était accusé, par ailleurs, d'avoir tenté d'incendier
00:25:55et d'avoir réussi même
00:25:57la cathédrale de Nantes.
00:25:59Mais l'église, ce n'est pas la maison du prêtre.
00:26:01C'est, pour des catholiques,
00:26:03la maison de Dieu. C'est un lieu
00:26:05sacré, avec la présence réelle.
00:26:07Ça ne dit rien, peut-être, aux gens, mais
00:26:09néanmoins, même quand on n'est pas croyant,
00:26:11on peut respecter les croyances des autres.
00:26:13On peut partager ce sens du sacré
00:26:15même si on n'est pas croyant soi-même.
00:26:17Alors, ça a réellement commencé en France
00:26:19il y a près de 30 ans. Je ne sais pas si vous vous souvenez.
00:26:21Vous êtes trop jeune, Christine.
00:26:23Non, oui.
00:26:25J'adore.
00:26:27Après l'occupation de l'église Saint-Bernard
00:26:29à Paris, en 1996.
00:26:31C'était dans le XVIIIe. Il y avait eu beaucoup de politiques
00:26:33qui s'étouillaient joint.
00:26:35D'autres églises avaient déjà été investies,
00:26:37mais étaient moins médiatisées. À l'époque, on ne parlait pas
00:26:39de migrants, mais de sans-papiers. Vous vous souvenez ?
00:26:41La sémantique a avancé.
00:26:43Il y avait à Saint-Ambroise, dans le XIe,
00:26:45qui avait été investi par
00:26:47300 Africains. Impossible de faire
00:26:49une liste exhaustive, mais on peut peut-être faire les derniers.
00:26:51En décembre
00:26:532023, il y a eu l'église
00:26:55ionesque du Saint-Sacrement. À Toulouse,
00:26:57en mars 2024, des migrants qui avaient été
00:26:59expulsés d'un gymnase sont allés
00:27:01squatter l'église Sainte-Germaine.
00:27:03En juillet 2024, à Saint-Ferréol,
00:27:05à Marseille, sur le Vieux-Port,
00:27:07pareil, des migrants ont investi
00:27:09une église. Et puis, peut-être aussi,
00:27:11parlons du cas le plus emblématique,
00:27:13sans doute aussi, en 2018,
00:27:15il y avait eu
00:27:17une occupation de la Basilique Saint-Denis,
00:27:19accompagnée par la France Insoumise
00:27:21et notamment emmenée
00:27:23par Éric Coquerel.
00:27:25Alors, c'est très surprenant,
00:27:27parce que, si vous voulez, quand on cherche
00:27:29à faire accueillir
00:27:31des amis dans un lieu sûr,
00:27:33qu'on veut les protéger, on va, en général,
00:27:35chez des amis. Et bien, pourtant,
00:27:37les militants d'extrême-gauche
00:27:39et les politiques d'extrême-gauche,
00:27:41qui détestent l'église, les emmènent dans des églises.
00:27:43Vous voyez, toute cette extrême-gauche
00:27:45qui fustige l'église toute la journée,
00:27:47qui dit « ni Dieu, ni maître,
00:27:49la seule église », vous connaissez la citation,
00:27:51« qui illumine, c'est l'église qui brûle »,
00:27:53« tous les prêtres sont pédophiles »,
00:27:55« je vous en passe et des meilleurs », « les croisades, l'Inquisition,
00:27:57la colonisation, la Reconquista »,
00:27:59et bien, ils n'ont qu'une idée,
00:28:01c'est d'emmener les migrants
00:28:03chez leurs ennemis, l'église. C'est pas prudent,
00:28:05hein ? Bon.
00:28:07Alors, si les cathos sont
00:28:09tels monstres, il faut tenir les migrants
00:28:11à l'abri. Alors, ils ne les conduisent
00:28:13pas dans d'autres lieux de culte, ils ne conduisent
00:28:15pas dans des mosquées. Alors, pourtant,
00:28:17l'islam est une religion bien plus
00:28:19sympathique à leurs yeux. C'est une vraie question
00:28:21qu'on peut se poser. Et peut-être
00:28:23que nombre de migrants s'y sentiraient
00:28:25plus à l'aise, loin des représentations
00:28:27qu'ils n'admettent pas
00:28:29dans les églises. Vous savez que les chrétiens sont appelés
00:28:31associationnistes à cause de la trinité
00:28:33dans l'islam, donc ils y seraient
00:28:35mieux. Alors, jamais, c'est pas tout à fait vrai
00:28:37parce qu'en mars 2006,
00:28:39la mosquée de Paris a été occupée
00:28:41par une cinquantaine de sans-papiers,
00:28:43le but étant de...
00:28:45C'est toujours les associations qui poussent derrière
00:28:47de forcer la communauté musulmane
00:28:49à se positionner sur la loi immigration
00:28:51envisagée à l'époque par
00:28:53Nicolas Sarkozy.
00:28:55Alors, il y avait l'un d'eux, des membres de l'association,
00:28:57qui avait dit que les responsables
00:28:59de ce culte devraient se sentir concernés
00:29:01puisque la majorité des sans-papiers sont
00:29:03musulmans. Alors, l'occupation,
00:29:05elle avait duré deux heures.
00:29:07Il y a eu une expulsion
00:29:09par la police et Dalil Boubaker
00:29:11avait déclaré que cette intrusion
00:29:13forcée dans un lieu de culte
00:29:15avait eu pour effet de perturber une enceinte
00:29:17qui n'est pas le lieu du débat politique ou sociétal.
00:29:19Et il avait raison, bien sûr.
00:29:21Il avait raison. Donc, pourquoi
00:29:23ne serait-ce pas aussi vrai pour les églises
00:29:25et, encore une fois,
00:29:27c'est tout à fait incompréhensible
00:29:29d'être incompréhensible d'installer
00:29:31des familles dans ces églises
00:29:33qui sont peut-être de tous les lieux publics
00:29:35sur le plan du confort le moins adapté.
00:29:37Alors, vous m'avez dit
00:29:39qu'il y avait une autre raison.
00:29:41Il y a d'autres lieux plus adéquats, mais pourquoi va-t-on dans les églises ?
00:29:43Eh bien, il y a une raison.
00:29:45Une autre raison.
00:29:47Alors, pourquoi est-ce qu'on va dans les églises ?
00:29:49Parce que c'est vrai qu'on l'a vu avec Marc Menon,
00:29:51la gaieté lyrique, les lieux culturels, etc.
00:29:53Les théâtres, les écoles, les gymnasons directs
00:29:55ont fait sortir les enfants. Pourquoi dans les églises ?
00:29:57Alors, les églises,
00:29:59l'explication, on peut l'étendre à la France
00:30:01en général. En fait,
00:30:03toutes ces associations d'extrême-gauche
00:30:05jouent sur une fibre
00:30:07qu'elles dénient le reste du temps.
00:30:09C'est-à-dire qu'elles jouent
00:30:11sur les fils des racines
00:30:13chrétiennes de la France qui, selon elles, n'existent pas.
00:30:15Et, en fait,
00:30:17il y a une conscience qui a été formée
00:30:19et intériorisée pendant de longues années.
00:30:21Donc, c'est vrai des églises,
00:30:23mais c'est vrai de la France tout entière.
00:30:25Donc, la gauche force la porte des églises
00:30:27comme elle force la porte de la France.
00:30:29En utilisant cette charité chrétienne
00:30:31et en utilisant quelque chose aussi
00:30:33proprement chrétien qui a été formé
00:30:35de la même façon, c'est le scrupule,
00:30:37la culpabilisation, la pénitence.
00:30:39Donc, si vous ne le faites pas,
00:30:41c'est que vous n'êtes pas bien,
00:30:43vous n'êtes pas bon, vous êtes des pécheurs.
00:30:45Donc, vous voyez, c'est quand même
00:30:47bougrement malin. C'est leur reconnaître
00:30:49une qualité seulement
00:30:51pour les culpabiliser.
00:30:53C'est retourner, c'est même le propre de la relation toxique,
00:30:55c'est retourner
00:30:57la qualité de quelqu'un
00:30:59pour l'utiliser contre lui,
00:31:01pour le détruire. Vous voyez, c'est un peu la pitié dangereuse
00:31:03dans le roman de Stéphane Saïg.
00:31:05Et, ce faisant, c'est évidemment
00:31:07extrêmement symbolique, puisque vous imaginez bien
00:31:09qu'Éric Coquerel, en menant tout le monde,
00:31:11tout ce petit monde,
00:31:13dans la basilique Saint-Denis, la nécropole des rois,
00:31:15avec tout ce que cela représente,
00:31:17c'est vraiment extrêmement
00:31:19emblématique de la nouvelle France
00:31:21qui force la porte
00:31:23de l'ancienne France.
00:31:25Alors, c'est d'autant plus malin qu'en s'étiolant,
00:31:27ces racines chrétiennes,
00:31:29elles ont perdu
00:31:31de leur substance.
00:31:33C'est-à-dire que,
00:31:35je le dis souvent, pardon de me répéter,
00:31:37la charité est une
00:31:39vertu théologale, mais qui ne
00:31:41fonctionne qu'avec une vertu cardinale
00:31:43qui s'appelle la prudence.
00:31:45Vous savez que la prudence, même le pape,
00:31:47sans arrêt, on dit, vous n'êtes pas charitables
00:31:49avec les migrants, mais le pape,
00:31:51le pape a dit. Le pape, on a
00:31:53oublié, mais en novembre 2016, il avait
00:31:55invité les gouvernements à accueillir
00:31:57les migrants avec prudence.
00:31:59Et le pape, il connaît bien son
00:32:01catéchisme, lui, forcément.
00:32:05Je vous dis que l'État
00:32:07du Vatican, vous savez que c'est l'État le mieux gardé du monde.
00:32:11En janvier 2024, la sécurité du
00:32:13Vatican a été renforcée. On peut même lire
00:32:15un article dans l'excellente revue Conflit,
00:32:17sous la plume de Jean-Baptiste Noé,
00:32:19qui révèle que depuis décembre,
00:32:21le territoire du Vatican a
00:32:23renforcé sa législation du séjour
00:32:25irrégulier. Vous pouvez lire l'article, je ne l'ai pas
00:32:27monté, qui s'intitule
00:32:29« Le Vatican a la politique migratoire la plus
00:32:31répressive d'Europe ». Et je peux vous dire
00:32:33que la dernière fois qu'un homme
00:32:35est monté sur l'hôtel de Saint-Pierre
00:32:37et a renversé deux
00:32:39chandeliers précieux,
00:32:41la police l'a pris en
00:32:43main. Donc vous voyez, c'est
00:32:45la réalité
00:32:47qui s'impose. Et puis,
00:32:49par ailleurs, puisqu'on parle de cette
00:32:51charité bien ordonnée,
00:32:53moi je pense que la France devrait
00:32:55se réarmer matériellement,
00:32:57on l'a dit, mais se réarmer aussi psychologiquement
00:32:59et si j'osais
00:33:01le dire, spirituellement.
00:33:03Et je vais vous donner un exemple précis.
00:33:05Vence,
00:33:07dont on parle beaucoup, sur Fox
00:33:09News, il a fait
00:33:11une démonstration de charité bien ordonnée.
00:33:13Vous savez qu'il vient de se convertir au catholicisme
00:33:15et qu'il a beaucoup lu Saint-Augustin, Saint-Thomas, etc.
00:33:17Donc il a parlé de la
00:33:19charité ordonnée selon
00:33:21Saint-Thomas d'Aquin.
00:33:23Et ça s'appelle l'ordo caritatis.
00:33:25Alors il a dit
00:33:27« Tu aimes d'abord ta famille, puis ton
00:33:29prochain, puis ta communauté, puis les
00:33:31concitoyens de ton propre pays. Et après
00:33:33cela, tu peux te concentrer sur le reste
00:33:35du monde. C'est un concept très chrétien.
00:33:37» Et de rajouter « Par chance,
00:33:39c'est très clair pour le président Trump qui s'occupera
00:33:41d'abord des Américains. Le Premier
00:33:43ministre devrait s'occuper des Britanniques
00:33:45et le président français
00:33:47des Français. » C'est intéressant. C'est vrai
00:33:49qu'on l'entend peu chez nous. Alors, pour nous,
00:33:51il y a une petite résonance parce que
00:33:53il voit ce que je veux dire,
00:33:55Mathieu, parce que
00:33:57en 1984, puis
00:33:59en 1988, sur Antenne 2,
00:34:01à l'époque ça s'appelait, sur le plateau de l'ordre de vérité,
00:34:03Jean-Marie Le Pen avait prononcé cette
00:34:05phrase. Il avait dit « J'aime mieux mes filles
00:34:07que mes nièces, mes nièces que mes cousines,
00:34:09mes cousines que mes voisines. »
00:34:11Et il avait dit « Je crois
00:34:13aux choses réelles, aux attachements hiérarchiques. »
00:34:15Ça avait suscité des cris d'or
00:34:17frais. Lui, il n'avait pas invoqué
00:34:19la religion chrétienne parce qu'il
00:34:21parlait d'ordre naturel parce que la religion
00:34:23n'a pas la même place dans notre pays que là-bas.
00:34:25Mais il est intéressant
00:34:27de voir ce qui se
00:34:29passe aujourd'hui en termes
00:34:31de hiérarchie naturelle
00:34:33et de ceux qui préfèrent
00:34:35parfois leur lointain à leur
00:34:37prochain.
00:34:39Merci pour cette analyse. Et on rappelle que
00:34:41notre carême commence dans 48 heures.
00:34:43Ça avait l'air d'un cours de
00:34:45cathé, là ? Oui, presque.
00:34:47Oh non, pas du tout.
00:34:49Et Stéphane, ce qu'il a fait.
00:34:51Non, mais je trouve que c'est important
00:34:53de s'arrêter quand même sur ces églises
00:34:55qui sont occupées et d'aller
00:34:57effectivement fouiller et d'argumenter
00:34:59comme vous l'avez fait. On adore.
00:35:01On revient sur le conflit
00:35:03Trump-Zelensky. Comment on en est
00:35:05arrivés là ? Avec Charlotte Dornelas
00:35:07dans un instant. Et puis
00:35:09maintenant avec Marc Menon. On va parler
00:35:11du Ramadan. Alors petite parenthèse,
00:35:13déjà on a appris que le défenseur
00:35:15des droits s'est un peu
00:35:17offusqué de l'absence de repas
00:35:19halal dans certains hôpitaux publics
00:35:21français en disant que c'est une discrimination
00:35:23selon lui. Alors là, on va
00:35:25s'arrêter avec vous sur la flaque de Nîmes.
00:35:27Elle a beaucoup fait parler d'elle.
00:35:29Plusieurs ont réagi. Franck Tapirot,
00:35:31bien, beaucoup de personnes,
00:35:33de personnalités.
00:35:35Pourquoi ? Parce qu'il y a tout un rayon
00:35:37sur le Ramadan.
00:35:39Alors des livres pour enfants, toutes sortes de livres pour
00:35:41enfants. Je disais qu'est-ce que la
00:35:43Idelfitre, Découvrez la Mecque, des cahiers
00:35:45d'activité pour enfants, le mois béni
00:35:47du Ramadan. Et même les musulmans
00:35:49se sont offusqués. C'est intéressant.
00:35:51Alors il y a également d'autres FNAC.
00:35:53Il n'y a pas que celle de Nîmes.
00:35:55Il y a Paris Nord aussi, avec
00:35:57des présentoirs
00:35:59dédiés, bien en vue,
00:36:01qui font que
00:36:03soudain, ça devient la religion
00:36:05qui prend
00:36:07tout l'espace, même
00:36:09là où théoriquement, on
00:36:11pourrait s'enrichir de toutes
00:36:13les cultures, pas uniquement
00:36:15les livres catholiques,
00:36:17mais d'autres
00:36:19fascinations
00:36:21de divinité,
00:36:23passant par l'animisme, etc.
00:36:25Là où la FNAC, théoriquement,
00:36:27devrait être dans l'abondance. Or,
00:36:29par exemple, Quai Voltaire a essayé
00:36:31de savoir si on pouvait
00:36:33avoir des informations...
00:36:35Boulevard. Pardon.
00:36:37Excusez-moi. J'aimerais bien, en ce moment.
00:36:39Excusez-moi.
00:36:41Le journal de Gabriel Puzel.
00:36:43Ils ont posé la question,
00:36:45est-ce qu'il y a des livres, par exemple,
00:36:47sur le carême ? Ah ben non,
00:36:49il n'y a pas de livres sur le carême, mais là,
00:36:51sur le Ramadan. Et alors,
00:36:53forcément...
00:36:55Ça interpelle, quand même. Rien sur le carême.
00:36:57Rien sur le carême.
00:36:59Mais au-delà du carême,
00:37:01on est quand même
00:37:03dans un pays qui revendique
00:37:05la fameuse
00:37:07laïcité.
00:37:09Et là, on a soudain
00:37:11une religion qui s'impose
00:37:13et, moi, quand j'étais
00:37:15jeune journaliste, on n'annonçait pas
00:37:17le Ramadan. Et la grande
00:37:19modification se fait
00:37:21en 1991.
00:37:23En 1991, on a
00:37:25le PDG de France 2
00:37:27de l'époque, enfin, qui était Antenne 2,
00:37:29Hervé Bourges, que j'ai très bien connu,
00:37:31qui avait d'ailleurs un passé
00:37:33par rapport à l'histoire
00:37:35de l'Algérie,
00:37:37et qui, avec une association
00:37:39qui s'appelle Vive l'Islam,
00:37:41décide de faire
00:37:43une nuit consacrée
00:37:45à la fin du Ramadan.
00:37:47Et c'est de ce
00:37:49défi-là, je dirais,
00:37:51parce qu'on pourrait se dire,
00:37:53que soudain, proposer une émission
00:37:55pour une religion,
00:37:57alors qu'on a
00:37:59depuis des décennies
00:38:01fait en sorte
00:38:03que la religion catholique
00:38:05accepte de s'amoindrir un peu
00:38:07pour qu'il y ait un espace
00:38:09où la foi
00:38:11n'est pas autant mise en avant,
00:38:13là, il y avait quelque chose de fou
00:38:15sur le service public.
00:38:17Et depuis, on a vu
00:38:19dans tous les médias, les uns et les autres,
00:38:21le Ramadan commence,
00:38:23on est au deuxième jour du Ramadan,
00:38:25le troisième jour du Ramadan,
00:38:27attention, c'est la fin du Ramadan,
00:38:29et on entre dans une véritable
00:38:31submersion.
00:38:33Alors comment, dans ces conditions,
00:38:35arriver à faire comprendre
00:38:37à toutes ces jeunes filles
00:38:39ou ces jeunes garçons, qui aujourd'hui
00:38:41veulent porter
00:38:43des habits ostentatoires,
00:38:45des signes ostentatoires,
00:38:47se comporter sur les terrains
00:38:49en ayant des attitudes
00:38:51religieuses, comment leur faire
00:38:53comprendre que l'on est dans un pays
00:38:55où c'est la citoyenneté
00:38:57qui prime, que ce n'est pas du tout
00:38:59sa conviction la plus profonde.
00:39:01Bien évidemment,
00:39:03ce n'est pas possible, d'où la multiplication
00:39:05aujourd'hui, cette
00:39:07submersion d'une religion.
00:39:09Et la question que l'on peut se poser...
00:39:11Vous reprenez pour toute France un pays rouge.
00:39:13Pardon ?
00:39:15Il n'y a pas d'équilibre en fait.
00:39:17Non mais c'est une
00:39:19submersion religieuse.
00:39:21Ce qui est quand même terrifiant, ça veut dire quoi ?
00:39:23Ça veut dire que quand
00:39:25des gens
00:39:27rêvent
00:39:29le fameux rêve américain,
00:39:31ils vont là-bas pour vivre différemment.
00:39:33Si vous venez en France,
00:39:35théoriquement vous venez en France parce que
00:39:37elle représente une culture,
00:39:39parce que la France ce n'est pas uniquement
00:39:41un hôtel, ce n'est pas un lieu
00:39:43où on travaille, c'est le lieu
00:39:45où on s'offre une nouvelle
00:39:47façon d'exister.
00:39:49Une nouvelle façon d'envisager
00:39:51son quotidien, même si on
00:39:53garde une croyance.
00:39:55Et ça signifie que ceux qui
00:39:57viennent d'ailleurs, en ayant cet
00:39:59espoir d'une vie différente,
00:40:01ça leur sera interdit parce que
00:40:03la religion qu'éventuellement
00:40:05ils fuyaient, comme les jeunes femmes
00:40:07qui aujourd'hui en Iran se disent qu'un jour
00:40:09elles trouveraient bien une place
00:40:11chez nous en France,
00:40:13quand elles seront là, on leur dira mais attention,
00:40:15il n'est pas question que tu apostasies
00:40:17la foi,
00:40:19tu y es condamné, tu es assigné
00:40:21à rester
00:40:23une musulmane. Vous vous rendez
00:40:25compte comment aujourd'hui
00:40:27on est en train de
00:40:29désacraliser la manière
00:40:31dont nos ancêtres ont forgé
00:40:33un principe de vie,
00:40:35un principe qui théoriquement
00:40:37offre à tout un chacun
00:40:39ce choix de sa conviction
00:40:41mais ne pas le voir,
00:40:43et là c'est le commerce qui l'emporte
00:40:45et d'ailleurs certains musulmans
00:40:47c'est ce qu'ils disent, aujourd'hui
00:40:49on a nos propres livairies
00:40:51et pour autant, pour faire
00:40:53du commerce, et c'est là on se dit
00:40:55que le libéralisme est capable
00:40:57de tout pour faire des affaires,
00:40:59faire des bénéfices, quitte à perdre
00:41:01ce qui est son authenticité
00:41:03ou disons l'authenticité
00:41:05de la nation.
00:41:07Merci mon cher
00:41:09Marc Avant de revenir
00:41:11sur Trump Zelensky avec
00:41:13Charlotte Dornelas, je rappelle que
00:41:15dans un instant, Mathieu Bocoté
00:41:17vous allez nous parler de
00:41:19Jean-Pierre Mignard, puisque c'est intéressant
00:41:21vous pourriez vous sourire ?
00:41:23Ça rejoint ?
00:41:25Non ça rejoint parce qu'il dit
00:41:27qu'il faut préserver les relations
00:41:29France-Algérie, pourquoi ?
00:41:31Afin de
00:41:33mobiliser les franco-algériens
00:41:35pour empêcher l'extrême droite d'arriver au pouvoir.
00:41:37Bon,
00:41:39on en parle dans un instant, on vous laisse réfléchir
00:41:41préparez vos arguments
00:41:43pour les
00:41:45faire face à
00:41:47Mathieu Bocoté, derrière votre écran
00:41:49d'abord le clash
00:41:51qui a lieu à la Maison Blanche
00:41:53avec vous Charlotte Dornelas vendredi soir
00:41:55ce clash qui a sidéré tout le monde
00:41:57et depuis les européens, on l'a vu
00:41:59avec Mathieu tout à l'heure, tentent de répondre
00:42:01d'abord, comment expliquer
00:42:03que nous en soyons arrivés à ce
00:42:05niveau de tension, d'hostilité ?
00:42:07Il y a plusieurs
00:42:09raisons, mais il y en a une qui saute aux yeux
00:42:11et d'ailleurs qui se retrouve dans le commentaire derrière
00:42:13le seul fait que nous soyons sidérés, non pas
00:42:15sur la forme, mais sur le fond
00:42:17révèle que nous nous sommes collectivement
00:42:19largement mentis sur la
00:42:21situation et sur la réalité
00:42:23de cette guerre. Non, l'Ukraine n'était pas
00:42:25sur le point de l'emporter, alors évidemment
00:42:27aujourd'hui plus personne ne dit ça
00:42:29il y a quelques mois encore au moment d'une contre-offensive
00:42:31par exemple, c'était en boucle
00:42:33c'était possible, on allait le faire
00:42:35et on allait le faire avec elle, et la
00:42:37réalité c'est que l'Ukraine n'avait pas la capacité
00:42:39de le faire et que nous, européens, n'avions
00:42:41pas la capacité non plus de l'aider
00:42:43à le faire, on va y revenir.
00:42:45Ça change absolument rien au regard moral
00:42:47que les uns et les autres portent sur la situation
00:42:49sur le comportement de tel ou tel
00:42:51mais le regard moral
00:42:53des commentateurs en France ou
00:42:55partout ailleurs est assez
00:42:57indifférent je pense
00:42:59les puissances en présence dans ce conflit, je le dis juste
00:43:01à dessein, c'est pour ça que je ne vais pas perdre
00:43:03du temps à donner la mienne. Le problème
00:43:05avec l'Ukraine
00:43:07avec le sujet ukrainien
00:43:09il est le même depuis de
00:43:11très longues années, il est le même
00:43:13depuis le jour de l'indépendance de l'Ukraine
00:43:15Mathieu sur ce plateau
00:43:17a très souvent cité Pierre Lelouch,
00:43:19Pierre Lelouch ne cesse de le dire
00:43:21jour après jour depuis le début de ce conflit
00:43:23la question se pose depuis le début
00:43:25oui Vladimir Zelensky
00:43:27veut des garanties de sécurité
00:43:29la meilleure pour lui est
00:43:31évidemment l'intégration dans l'OTAN
00:43:33il n'est pas le premier en Ukraine à le penser
00:43:35évidemment, ni même à le revendiquer
00:43:37à l'inverse, Poutine refuse
00:43:39catégoriquement que l'Ukraine passe
00:43:41dans le camp de l'Ouest
00:43:43c'est vrai depuis le début, certes Poutine le pense
00:43:45mais tous ses prédécesseurs l'ont pensé
00:43:47avec lui, évidemment
00:43:49et même avec des sensibilités extrêmement
00:43:51différentes. Le vrai revirement
00:43:53finalement dans ce conflit, comme d'habitude
00:43:55j'ai envie de dire, c'est très personnel
00:43:57il est américain
00:43:59parce que c'est George W. Bush
00:44:01qui a poussé à l'intégration de l'Ukraine dans l'OTAN
00:44:03c'est lui qu'il voulait le faire
00:44:05et désormais, évidemment on a bien compris
00:44:07il n'est plus question que l'Ukraine
00:44:09rentre dans l'OTAN
00:44:11mais le revirement est américain
00:44:13mais il dépasse de loin Donald Trump
00:44:15parce que ni Obama, ni Biden
00:44:17ne voulaient de l'Ukraine dans l'OTAN
00:44:19c'était très clair, mais la guerre a quand même eu lieu
00:44:21alors c'était l'enjeu de cette guerre, nous expliquait-on
00:44:23c'est la guerre a quand même eu lieu
00:44:25c'est d'ailleurs la raison pour laquelle Pierre Lelouch
00:44:27dit il fallait éviter cette guerre, il était possible
00:44:29de l'éviter, puisque l'enjeu de la guerre n'a pas lieu
00:44:31d'être. C'est vrai que c'est quand même horrible
00:44:33parce que la guerre c'est pas juste des batailles et de savoir
00:44:35qui accusera qui sur des plateaux de télévision
00:44:37c'est beaucoup de morts la guerre, c'est l'horreur
00:44:39absolue
00:44:41et le clash n'était pas prévisif
00:44:43dans sa forme, évidemment
00:44:45mais sur le fond, il est pas très étonnant
00:44:47pourquoi ? D'abord, un
00:44:49disait qu'il n'était pas question d'inclure
00:44:51l'Ukraine dans l'OTAN. Pourquoi ?
00:44:53Parce que les Etats-Unis, et encore une fois c'était
00:44:55vrai sous Biden aussi, ne veulent pas d'une
00:44:57troisième guerre mondiale, or c'est un casus belli
00:44:59évidemment avec Poutine
00:45:01Zelensky dans la foulée
00:45:03demande alors une troupe de
00:45:05200 000 hommes à l'Europe
00:45:07que l'Europe le veuille ou non, elle n'a pas la capacité
00:45:09de le faire, elle ne peut pas sortir là demain
00:45:11200 000 hommes et elle ne saurait pas avec
00:45:13quoi les armer par ailleurs
00:45:15et c'est le problème qu'a l'Europe
00:45:17aujourd'hui sur la question même de la présence
00:45:19en Ukraine
00:45:21les Etats-Unis désormais, comme les
00:45:23Russes, considèrent
00:45:25que cela reviendrait à élargir
00:45:27de facto l'OTAN à l'Ukraine
00:45:29la seule présence, vous savez c'est cette idée
00:45:31de la présence européenne avec un backup
00:45:33américain
00:45:35et les Etats-Unis disent
00:45:37c'est impossible, ce serait de facto
00:45:39évidemment faire entrer l'Ukraine dans
00:45:41l'OTAN, comme nous le disait d'ailleurs
00:45:43Mathieu. Ensuite, la deuxième
00:45:45chose qui pouvait nous laisser entrevoir
00:45:47un climat d'hostilité, c'est la présence
00:45:49de J. Devance qui lui est hostile
00:45:51depuis le premier jour de cette guerre
00:45:53à l'idée d'un soutien américain
00:45:55à l'Ukraine, il l'a toujours dit et certains ont
00:45:57changé d'avis aux Etats-Unis, lui non
00:45:59et ça n'a évidemment pas échappé à
00:46:01Zelensky quand il est rentré dans le bureau
00:46:03vous pensez bien. La troisième chose
00:46:05c'est Trump et son comportement
00:46:07dans les jours qui précèdent cette fois-ci
00:46:09vous savez il y a eu un entretien entre
00:46:11son chargé de mission pour l'Ukraine
00:46:13en gros et Zelensky
00:46:15dans lequel Zelensky aurait dit que son pays n'était
00:46:17pas à vendre au moment de discuter
00:46:19sur l'accord sur les minerais et
00:46:21dans la foulée Trump a parlé de Zelensky
00:46:23comme d'un dictateur, c'était la fameuse phrase
00:46:25Zelensky est un dictateur. Deux jours plus tard
00:46:27l'accord avait finalement progressé
00:46:29et Zelensky était dans la bouche du même Donald Trump
00:46:31je cite le meilleur président que l'Ukraine
00:46:33ait jamais eu. Donc on comprend
00:46:35que l'enjeu central pour Donald Trump
00:46:37il est double, un, cet accord sur les minerais
00:46:39c'était l'enjeu de la rencontre avec Zelensky
00:46:41deuxièmement la relation bilatérale
00:46:43avec la Russie
00:46:45les Etats-Unis veulent d'abord
00:46:47reprendre la relation commerciale
00:46:49avec la Russie
00:46:51et surtout la sortir de la dépendance
00:46:53à la Chine. Or c'est sur ce
00:46:55second point, sur la question de la relation
00:46:57avec la Russie que la rencontre
00:46:59tourne au massacre. Zelensky leur dit
00:47:01mais d'accord vous me parlez de diplomatie, de quelle diplomatie
00:47:03vous parlez ? C'est là que ça part
00:47:05mal
00:47:07et avant de revenir sur le premier
00:47:09enjeu finalement et l'accord sur les
00:47:11minerais n'est pas signé mais le
00:47:13désaccord de fond n'était pas du tout
00:47:15une découverte. Et par ailleurs je note que
00:47:17tout le monde dit on avait jamais vu ça de notre vie
00:47:19le vrai truc qu'on avait jamais vu de notre vie
00:47:21c'est des relations diplomatiques filmées en
00:47:23Mondovision. Déjà pour commencer
00:47:25peut-être que les gens se sont déjà mal parlé
00:47:27là ce qui était stupéfiant c'était en effet
00:47:29que ce soit retransmis et qu'on assiste tous
00:47:31à ça et c'était en effet
00:47:33sidérant. Alors mais quelques
00:47:35jours plus tôt Emmanuel Macron était
00:47:37dans le même bureau, Charlotte Dornelas
00:47:39et les choses se sont nettement mieux passées
00:47:41avec Emmanuel Macron alors même que ces
00:47:43deux hommes ne sont pas d'accord. Comment est-ce qu'on peut comprendre
00:47:45cette nuance ? En réalité
00:47:47sur le fond c'était quand même un peu la même histoire
00:47:49pourquoi ? Parce que Trump n'a qu'une idée en tête
00:47:51il veut la fin de la guerre, point.
00:47:53Avec en effet des
00:47:55conditions qui ne sont
00:47:57pas les mêmes que dans la tête des Européens on a bien
00:47:59compris et évidemment pas que dans la tête
00:48:01de Zelensky. La rencontre
00:48:03était sans doute cordiale, on l'a vu également
00:48:05c'était pas nouveau
00:48:07ces rencontres filmées. Elle était sans doute
00:48:09cordiale mais quelques heures plus tard
00:48:11seulement la Russie et les Etats-Unis
00:48:13pour la première fois votaient ensemble
00:48:15une résolution aux Nations Unies
00:48:17résolution qui actait la fin
00:48:19rapide du conflit et dans laquelle
00:48:21l'intégrité territoriale
00:48:23de l'Ukraine n'était même pas mentionnée
00:48:25quelques heures après la rencontre
00:48:27avec Emmanuel Macron.
00:48:29Et dans la foulée par ailleurs on a vu Trump
00:48:31se déchaîner contre l'Europe. Alors bon
00:48:33il nous a inventé une idée assez saugrenue selon laquelle
00:48:35l'Europe aurait été inventée pour emmerder
00:48:37les Etats-Unis. Si on refait le fil
00:48:39c'est quand même assez original comme lecture
00:48:41c'est évidemment historiquement
00:48:43faux. Et il annonce surtout des
00:48:45droits de douane levés à 25% pour
00:48:47l'Europe. Et ça n'avait pas échappé
00:48:49à Emmanuel Macron, ça avait échappé à beaucoup de commentateurs
00:48:51qui étaient très fiers du Président de la République
00:48:53que quelque chose, tout avait changé avec la présence
00:48:55d'Emmanuel Macron dans le bureau. Mais
00:48:57Emmanuel Macron lui-même il était revenu
00:48:59et vous savez il avait parlé
00:49:01aux Européens. Il avait
00:49:03expliqué que Trump n'avait aucune intention
00:49:05de travailler ensemble
00:49:07dans le cadre de l'OTAN. Donc ensemble
00:49:09c'est-à-dire les Européens, l'Ukraine et les Etats-Unis
00:49:11dans le cadre de l'OTAN. Et il précisait
00:49:13même ne pas partager la vision européenne
00:49:15des garanties de sécurité et du filet
00:49:17américain. Emmanuel Macron
00:49:19est sorti extrêmement lucide de cette
00:49:21réunion sur Donald Trump lui-même.
00:49:23Donc non seulement l'Ukraine
00:49:25n'a jamais été en passe d'être défendue
00:49:27comme elle le veut. Les Américains ne le voulaient pas.
00:49:29Donc les Européens ont pris
00:49:31un peu le relais avec cette histoire
00:49:33d'intégration potentielle dans l'Union Européenne.
00:49:35On a vu sur la question agricole seulement
00:49:37combien la question était difficile
00:49:39à accepter même pour une partie des
00:49:41peuples européens. Et
00:49:43aujourd'hui c'est pire que tout.
00:49:45Elle devient l'objet d'un marchandage
00:49:47commercial de la part des Etats-Unis
00:49:49et l'Europe n'a l'air de pouvoir rien y faire.
00:49:51L'Europe pourtant
00:49:53tente de réagir. Est-ce qu'il
00:49:55ne faut pas s'en féliciter ?
00:49:57Il faut évidemment se féliciter que l'Europe
00:49:59se pose la question de sa propre défense.
00:50:01Mais pour l'instant, là encore, nous découvrons
00:50:03combien nous nous sommes mentis
00:50:05ou combien on nous a mentis. Je ne sais pas, on choisira.
00:50:07Sur ce conflit, d'abord
00:50:09nous avons suivi les Américains à l'époque
00:50:11de l'administration Biden, avec Biden
00:50:13comme président, et personne ne s'est
00:50:15demandé ce que nous faisions dans cette guerre.
00:50:17Quel était notre rôle ? Quel était le but ?
00:50:19Je me souviens, là encore une fois, je rends
00:50:21à ceux qui ont vu clair, on va dire,
00:50:23depuis le début, mais Mathieu sur ce plateau
00:50:25a dit plusieurs fois, quelle est la stratégie
00:50:27de guerre ? Quel est le but de cette guerre ?
00:50:29Ca veut dire quoi, l'Ukraine qui gagne ?
00:50:31Ca veut dire quoi concrètement ?
00:50:33Cette question n'a pas été posée
00:50:35telle qu'elle. La poser, c'était déjà trahir
00:50:37pendant tout le conflit.
00:50:39Résultat, les Etats-Unis sont en train
00:50:41de lâcher, l'Ukraine évidemment,
00:50:43l'Europe avec. La parole de Poutine
00:50:45leur suffit, c'est ce que dit
00:50:47Donald Trump, et nous Européens,
00:50:49nous nous retrouvons, et là c'est l'expression
00:50:51de Pierre Lelouch encore, nous nous retrouvons entre
00:50:53deux diables, la Russie et les Etats-Unis,
00:50:55en suppliant l'un des deux, en l'occurrence
00:50:57les Etats-Unis, de ne pas nous lâcher la main.
00:50:59Parce que là encore, si tout le monde a attaqué
00:51:01Marine Le Pen cet après-midi, il y a plusieurs personnes
00:51:03qui ont dit à peu près la même chose que Marine Le Pen
00:51:05en d'autres termes. A la sortie
00:51:07du sommet de Londres, vous savez,
00:51:09vous avez, d'abord Zelensky a annoncé
00:51:11qu'il voulait signer l'accord tel qu'il était prévu
00:51:13avec les Etats-Unis, preuve que
00:51:15évidemment, il ne veut pas sortir du giron
00:51:17on va dire, américain pour sa défense.
00:51:19Kersthammer, lui a dit,
00:51:21il a expliqué en sortant du sommet
00:51:23ouvrez les guillemets, l'Europe doit faire le gros du travail
00:51:25mais pour défendre la paix sur notre continent
00:51:27et pour réussir, cet effort
00:51:29doit être fortement soutenu par les Etats-Unis.
00:51:31Olaf Scholz,
00:51:33le soutien international
00:51:35et transatlantique à l'Ukraine reste important
00:51:37pour la sécurité du pays et de l'Europe.
00:51:39Et Ursula von der Leyen
00:51:41a expliqué, elle, qu'il fallait
00:51:43en urgence augmenter nos dépenses
00:51:45de défense, puisque nous n'étions pas
00:51:47capables, aujourd'hui et tel quel, de défendre
00:51:49l'Ukraine comme nous le voulions.
00:51:51Donc, qu'est-ce qu'on réalise, quand je dis, nous nous sommes mentis
00:51:53on réalise que le slogan, l'Europe c'est la paix
00:51:55qui nous a servi à faire
00:51:57tous les sceaux fédéraux que voulaient
00:51:59en effet les fédéralistes, et je renvoie à la chronique de Mathieu
00:52:01si certains nous ont rejoint entre temps
00:52:03à chaque pas
00:52:05sceau fédéraliste
00:52:07dans le fonctionnement de l'Union Européenne, on nous a dit
00:52:09mais qu'est-ce que vous voulez, vous voulez la guerre ? Parce que l'Europe c'est la paix.
00:52:11Parce qu'on comprend dans cette dernière partie
00:52:13de l'histoire, et encore une fois
00:52:15le drame qui touche l'Ukraine, c'est que la paix
00:52:17c'était l'OTAN.
00:52:19C'était pas l'Europe.
00:52:21Merveilleux, merci beaucoup
00:52:23pour votre développement, j'aime bien votre analyse
00:52:25internationale, c'est assez rare
00:52:27sur l'international
00:52:29et ça ouvre vraiment le détour, et vraiment
00:52:31réécouter... Je lis beaucoup de gens, je rassure, je lis beaucoup de gens qui savent
00:52:33et qui suivent
00:52:35Mais c'est ce qu'on aime avec vous, et
00:52:37réécouter effectivement l'édito
00:52:39de Mathieu, il y a
00:52:41quelques instants, juste avant Mathieu
00:52:43très important votre sujet, mais
00:52:45je vous propose de regarder quand même une image
00:52:47et de dire un mot peut-être sur
00:52:49ce qui s'est passé en Allemagne, c'est important
00:52:51de le souligner, une voiture a percuté
00:52:53des piétons ce midi dans le centre de
00:52:55Mannheim, dans l'ouest de l'Allemagne
00:52:57faisant deux morts
00:52:59et plusieurs blessés graves, a indiqué la police
00:53:01un suspect a été arrêté
00:53:03un Allemand de 40 ans, pas de
00:53:05mobile politique à ce stade
00:53:07et ce n'est pas la première fois que cette même
00:53:09ville est touchée
00:53:11par une attaque de voiture
00:53:13Maintenant nous allons parler
00:53:15un peu de l'Algérie, avant de parler de l'Algérie
00:53:17je veux rappeler ce chiffre de l'observatoire
00:53:19de l'immigration, 49%
00:53:21des immigrés algériens en France occupent
00:53:23un logement social ainsi que
00:53:2544% des descendants d'immigrés
00:53:27de la même origine, c'est intéressant
00:53:29peut-être qu'il pourrait revenir
00:53:31le président de l'observatoire de l'immigration
00:53:33sur notre plateau quand il le souhaite
00:53:35Un petit pas
00:53:37lié directement avec les propos
00:53:39de Jean-Pierre Mignard, Mathieu Bocoté
00:53:41une figure bien connue de notre vie politique
00:53:43avocat reconnu
00:53:45longtemps membre du parti socialiste
00:53:47proche de la Macronie
00:53:49il vient d'accorder un entretien
00:53:51à la presse algérienne
00:53:53un entretien fascinant
00:53:55Oui, tout à fait
00:53:57parce qu'on a l'impression d'être dans un jeu diplomatique
00:53:59complexe, où Mignard est envoyé
00:54:01à la presse algérienne
00:54:03pour désavouer Bruno Retailleau
00:54:09la stratégie est assez explicite
00:54:11c'est à dire, il y a, dit-il
00:54:13un conflit entre Bruno Retailleau
00:54:15et le président de la République
00:54:17et Bruno Retailleau va perdre
00:54:19d'autant qu'il sort de son
00:54:21de ses fonctions, il ne devrait pas le faire
00:54:23il ne représente pas la France
00:54:25seul Emmanuel Macron
00:54:27représente la France dans son rapport à l'Algérie
00:54:29donc ça c'est le premier élément
00:54:31le deuxième élément, il nous dit la France
00:54:33est dans un état, à travers Emmanuel Macron
00:54:35dans un rapport positif à l'Algérie
00:54:37la preuve, le président de la République
00:54:39à plusieurs reprises
00:54:41a reconnu la faute
00:54:43la culpabilité, la responsabilité
00:54:45de la France dans la colonisation
00:54:47et que la colonisation
00:54:49était le crime que l'on comprenait
00:54:51dans son esprit, donc la France
00:54:53à deux ou trois reprises, dépendamment comment on lit l'entretien
00:54:55nous dit Mignard
00:54:57à travers Emmanuel Macron, a fait la génuflexion
00:54:59nécessaire devant
00:55:01le pouvoir algérien pour
00:55:03avoir de bonnes relations avec eux
00:55:05donc on comprend que la bonne relation avec l'Algérie
00:55:07il faut d'abord s'excuser, ensuite
00:55:09se rougir les genoux et enfin espérer
00:55:11peut-être quelques considérations
00:55:13de la part d'un pouvoir que plusieurs
00:55:15refusent aujourd'hui, ça m'étonne de qualifier
00:55:17de dictature
00:55:19Dominique de Villepin refuse de qualifier
00:55:21le pouvoir algérien
00:55:23une dictature, Marc Ferracci qu'on a reçu
00:55:25au grand rendez-vous hier, refuse d'utiliser
00:55:27ce terme, c'est le ministre de l'Industrie
00:55:29donc c'est assez intéressant, mais
00:55:31notre ami Jean-Pierre Mignard va plus loin
00:55:33que dit-il, il parle de
00:55:35la cohabitation, le vivre ensemble en France
00:55:37entre les différentes communautés
00:55:39et j'y arrive
00:55:41pour qu'elle s'améliore, pour que le vivre ensemble s'améliore
00:55:43parce que nous sommes obligés
00:55:45de faire le choix de la richesse entre nos deux pays
00:55:47il faudra empêcher
00:55:49l'extrême droite d'accéder au pouvoir
00:55:51ça c'est
00:55:53aussi le travail de tous les électeurs
00:55:55français, dont les électeurs
00:55:57franco-algériens, fin de la citation
00:55:59donc voilà le portrait, la relation
00:56:01de la France à l'Algérie va pas très bien
00:56:03elle ira encore plus mal
00:56:05si l'extrême droite
00:56:07ce qu'il appelle l'extrême droite arrive au pouvoir
00:56:09or comment réussir à bloquer cette
00:56:11extrême droite au pouvoir
00:56:13en mobilisant particulièrement les électeurs
00:56:15franco-algériens
00:56:17c'est ce qu'on appelle de manière très explicite
00:56:19un appel au vote ethnique entre guillemets
00:56:21un appel au vote communautariste
00:56:23un appel au vote selon le pays d'origine
00:56:25il invite les électeurs
00:56:27franco-algériens ou d'origine
00:56:29d'origine algérienne en France
00:56:31à se comporter électoralement
00:56:33en fonction des intérêts
00:56:35de leur pays d'origine
00:56:37et pour assurer leur différence communautariste
00:56:39à leur avantage en France
00:56:41donc ça c'est très explicite, je me permets de dire
00:56:43que c'est pas rare, si on regarde
00:56:45partout en Occident aujourd'hui
00:56:47l'utilisation à son avantage
00:56:49du poids des communautés ici de l'immigration
00:56:51est une constante, je vais donner quelques exemples
00:56:53en Royaume-Uni
00:56:55les travaillistes depuis Tony Blair
00:56:57ont toujours dit très explicitement
00:56:59nous allons miser sur le vote immigré
00:57:01pour être capable de nous maintenir au pouvoir
00:57:03ou pour y revenir
00:57:05ce qui veut dire souvent un vote dans ce cas-là pakistanais
00:57:07et ainsi de suite, ce qui peut amener quelques fois peut-être
00:57:09à se fermer les yeux devant les réalités, comme ça
00:57:11quoi qu'il en soit
00:57:13en Grande-Bretagne
00:57:15de même aux Etats-Unis, c'était au coeur
00:57:17de la dernière élection, ne l'oubliez pas
00:57:19le poids du vote hispanique
00:57:21on croyait, plus largement du vote immigré
00:57:23au service des démocrates, ça s'est retourné contre les démocrates
00:57:25cette fois-là, mais on en parlait très ouvertement
00:57:27au Canada, c'est une constante
00:57:29la mobilisation explicite des différentes
00:57:31communautés, en fonction des intérêts
00:57:33d'un parti politique, et en France
00:57:35un événement, comme on l'a vu, on n'a pas assez
00:57:37raconté publiquement, rappelez-vous
00:57:392012, la victoire de François Hollande
00:57:41de mémoire, elle a été accueillie
00:57:43par des drapeaux algériens, et pas seulement
00:57:45mais des drapeaux algériens, beaucoup, des drapeaux du Maghreb
00:57:47plus largement, est-ce que c'était l'élection du président
00:57:49français, dans une logique française
00:57:51ou est-ce que les communautés s'enorgueillissaient
00:57:53pour porter au pouvoir un homme
00:57:55qui était à leur service, dans leur état d'esprit
00:57:57quoi qu'il en soit, on nous dit qu'à la prochaine
00:57:59élection présidentielle, et aux autres
00:58:01pour bloquer ce qu'ils appellent l'extrême droite
00:58:03il faut un vote communautariste explicite
00:58:05et ça c'est une des grandes figures
00:58:07de la gauche macronienne qui nous le dit
00:58:09vous avez parlé tout à l'heure
00:58:11de Marc Ferrati, ministre
00:58:13de l'Industrie, hier qui était sur
00:58:15notre antenne CNews, n'a-t-il pas
00:58:17à sa manière exprimé des préoccupations semblables
00:58:19oui, ça m'a frappé
00:58:21dans l'échange, il dit je pense beaucoup
00:58:23en ce moment à la communauté algérienne
00:58:25au sens large en France, donc les algériens
00:58:27les français d'origine algérienne, les franco-algériens
00:58:29qui vivent très difficilement
00:58:31ces tensions entre leurs
00:58:33deux pays entre guillemets, pas tous
00:58:35vous avez raison, mais c'est ce qu'il dit, c'est pas moi
00:58:37moi je lui pose la question
00:58:39je lui demande, mais est-ce que vous parlez ici d'une
00:58:41forme de division de la loyauté
00:58:43si je comprends bien ce que vous nous dites
00:58:45ils ne savent plus exactement quel est leur pays de référence
00:58:47là il se rend compte un peu de ce qu'il dit
00:58:49non, non, non, c'est pas ce que je veux dire
00:58:51donc de quoi parlez-vous, mais qu'est-ce qu'il nous dit
00:58:53que dans la logique d'une figure importante
00:58:55de la macronie aujourd'hui, la logique
00:58:57communautariste est très importante et le souci
00:58:59des franco-algériens de France
00:59:01dans son vocabulaire, est un élément central
00:59:03dans la définition de la relation entre la France et l'Algérie
00:59:05on pourrait lui demander, et que pensez-vous
00:59:07des autres français qui ne sont pas dans la communauté franco-algérienne
00:59:09qui ne sont pas de la communauté algérienne
00:59:11et qui ont peut-être une autre lecture des événements
00:59:13parce que je devine que la question des OQTF
00:59:15parle plutôt à une communauté, j'entends
00:59:17mais ce qu'on voit c'est que la logique communautariste
00:59:19s'est intégrée non seulement dans la gauche
00:59:21radicale version Mélenchon, non seulement
00:59:23dans la gauche hollandienne version Mignard
00:59:25mais aussi au coeur de la macronie
00:59:27cette idée qu'on nomme désormais explicitement
00:59:29les intérêts politiques et communautaires
00:59:31des franco-algériens en France ou de la communauté algérienne
00:59:33je note que lorsqu'on parle ainsi
00:59:35on congédie toute forme
00:59:37d'universalisme naïf avec lequel
00:59:39le discours républicain qui efface les origines
00:59:41des uns des autres, on voit qu'il y a une réalité
00:59:43et au final je note une chose
00:59:45quand on cherche à manipuler
00:59:47cette communauté, certaines font, les fameux influenceurs
00:59:49algériens, mais on voit qu'eux reconnaissent
00:59:51l'existence de cette communauté et cherchent à la tourner
00:59:53contre la France, heureusement ils y échouent la plupart du temps
00:59:55mais c'est leur stratégie, au terme de tout cela
00:59:57je dirais une chose, une communauté d'autant plus
00:59:59présente qu'elle s'intègre mal, elle s'intègre
01:00:01d'autant plus mal que la
01:00:03question du nombre se pose, ce qui nous ramène
01:00:05par ailleurs le nombre, la capacité
01:00:07de mobiliser électoralement à la lutte contre
01:00:09l'extrême droite, tout est dans tout
01:00:11Merci, merci à tous
01:00:13L'heure dépend de Pascal
01:00:15Propes, et à demain