• il y a 8 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00Face à l'info, bonsoir à tous. Mathieu Devese, vous êtes en pleine forme ?
00:04En pleine forme, c'est ça !
00:06Je suis un peu rasé là-bas.
00:08Bonsoir Simon Guilain. Donnez-nous quelques infos du soir pour commencer.
00:12Bonsoir chère Christine et bonsoir à tous.
00:14Mathilde Panot et Rima Hassan ont été entendues par la police pour apologie du terrorisme aujourd'hui.
00:19Une audition qui fait suite à des propos liés à la guerre au Proche-Orient.
00:23Des convocations au commissariat qualifiées de censure par la France Insoumise.
00:27Nouveau record du nombre de détenus en France. Au 1er avril, 77 450 personnes étaient incarcérées dans les prisons françaises.
00:36Des chiffres communiqués aujourd'hui par le ministère de la Justice.
00:39La densité carcérale globale s'établit aujourd'hui à 125,8%.
00:44Et puis un rassemblement est organisé dimanche à Paris pour exiger la libération d'un rappeur iranien condamné à mort.
00:50Thomas Salé, 33 ans, a été arrêté en octobre 2022 pour avoir soutenu le mouvement de contestation qui avait été déclenché après la mort de Massa Amini, chère Christine.
00:59Merci beaucoup mon cher Simon et au sommaire ce soir.
01:04Gaza, au cœur de la campagne de LFI, ce n'est pas de la récupération.
01:10Le meurtre de Matisse, dénoncé par Jean-Dane Bardella, Marion Maréchal, c'est de la récupération.
01:16Que comprendre ? Qu'est-ce que la récupération ? Pourquoi cette récupération à deux vitesses ?
01:21En quoi le meurtre d'un jeune français de 15 ans, tué par un jeune afghan du même âge, interroge-t-il sur l'efficacité de notre réforme de la justice des mineurs ?
01:30Faut-il en parler ? Faut-il taire les problèmes de la société française ? L'édito de Guillaume Bigot.
01:36Voilà un sujet qui mérite d'être regardé de près.
01:41L'Europe s'appauvrit par rapport aux Etats-Unis.
01:45La France s'appauvrit par rapport aux Etats-Unis.
01:49Alors qu'en Europe, on parle souvent d'égalité, d'ascenseur social.
01:52Aux Etats-Unis, les habitants s'enrichissent au fil des années, quel que soit leur niveau social.
01:57Des chiffres surprenants à analyser ce soir.
02:00Pourquoi l'Europe décroche-t-elle ?
02:03Est-ce que nous avons une chance de rattraper l'Amérique ?
02:06L'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:09Nous sommes le 30 avril.
02:11La Légion étrangère commémore le combat de Cameroun à Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône.
02:17Cette bataille qui a opposé une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines en 1863.
02:2362 légionnaires français face à 2000 mexicains.
02:27Tous les amoureux de la France se sont retrouvés à Aubagne aujourd'hui.
02:30Pourquoi ? Les légionnaires à l'honneur aujourd'hui.
02:33Pourquoi ? En quoi la fête des légionnaires représente-t-elle le sacrifice, l'héroïsme,
02:38le regard de Marc Menand ce soir ?
02:41Alors que Rima Hassan et Mathiel Depanneau ont été entendus par la police aujourd'hui pour apologie du terrorisme,
02:47tout le monde découvre la liberté d'expression à deux vitesses.
02:51Le cri à la censure à deux vitesses.
02:53Tout le monde découvre que l'apologie du terrorisme ne fait pas partie de la liberté d'expression.
02:58Et sur le terrain, à Saint-Otienne, à Lyon, Grenoble, Dijon, la Sorbonne, à Tolbiac et Paris,
03:05par exemple, les étudiants ont poursuivi leur mobilisation pro-palestinienne aujourd'hui.
03:09Un mouvement qui grandit, biberonné par la gauche sur fond de haine du colonisateur
03:15et du tout-aidu à l'ancien colonisé de décryptage délicat de Gabriel Cluzel.
03:22Et puis parmi les sujets que vous avez choisis dans Face à l'info ce soir, il y a le Frexit et le Brexit.
03:28Regarderons ce soir comment est-ce possible et comment l'argument du Brexit est brandi pour faire peur.
03:36En réalité, le Royaume-Uni se porte pourtant mieux que la zone euro.
03:41Faut-il pour autant plébisciter le Brexit et le Frexit ?
03:45Le coup de poing final de Guillaume Bigot.
03:49Une heure avec nos mousquetaires pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité ce soir.
03:53On commente, on décrypte, on analyse et c'est maintenant.
03:58Générique
04:10Bonsoir à tous.
04:13Générique
04:29Alors, c'est une spéciale dédicace à Mathieu Bocquete et Charlotte Dornelas.
04:35Ils sont pas là mais on les aime, on pense à eux.
04:38Et d'autant plus que Charlotte Dornelas, il semblerait qu'elle soit à Aubagne.
04:41On va en parler avec vous ce soir.
04:43Ils sont légion là-bas.
04:44Ils sont légion.
04:46Monsieur est en forme.
04:48On parlera, Mathieu Bocquete et Charlotte Dornelas, on pense à eux, tous les soirs.
04:53Et on est ravis d'avoir Guillaume Bigot, Dimitri Pavlenko, Gabriel Cluzel, Marc Menon.
04:59Alors, on va commencer ce soir, mon cher Guillaume, par le mot du jour.
05:07Récupération.
05:09Comme après l'affaire Lola, l'affaire Thomas, l'affaire Shams Eddin, l'affaire Matisse,
05:16les accusations en récupération pleuvent et visent tous ceux qui se posent simplement des questions
05:22sur la répétition de ces tragédies.
05:25Qu'est-ce que la récupération ?
05:28On va voir si on pouvait récupérer les mots comme on récupère les détritus au frais fortune avec récupération.
05:34Parce que c'est vrai que ça circule beaucoup, beaucoup, beaucoup.
05:38On va essayer de cerner ce concept, ce qui est important.
05:41Et d'abord, peut-être se dire, mais c'est vrai qu'il y a quelque chose quand même de pavlovien, d'automatique.
05:46Dès lors qu'il y a finalement un jeune d'origine immigrée qui sort un couteau,
05:54qui tue un autre jeune, qu'il soit d'origine immigrée ou pas, d'ailleurs, qu'importe.
05:57Tout de suite, on va avoir quelque chose, une espèce de magnétophone qui va s'enclencher
06:03pour dire, attention, procès presque préventif en récupération, attention, il ne faut pas récupérer.
06:08Pas sur Gaza, pas sur les autres.
06:10Dès que vous avez ce phénomène-là, préventivement, il ne faut pas récupérer.
06:15Et ce qui est assez étonnant, d'ailleurs, c'est que finalement,
06:18bon, effectivement, il y a bien des gens qui sont classés à la droite de la droite
06:21qui vont parler de ce genre de fait.
06:24Mais si n'importe qui, à droite, à gauche ou nulle part d'ailleurs, s'avise de parler de ça
06:30et s'avise de souligner le caractère inquiétant de la répétition de ce genre de phénomène,
06:34automatiquement, il est classé à l'extrême droite.
06:36Autrement dit, ce n'est pas l'extrême droite qui parle de ce genre de phénomène qui fait la récupération,
06:40c'est le fait de parler de ce genre de phénomène qui vous fait classer à l'extrême droite.
06:43Donc il y a un renversement.
06:44Maintenant, qu'est-ce que c'est que la récupération ?
06:47Ce n'est pas si simple.
06:48Disons que c'est peut-être trois accusations en une seule.
06:51Quand on dit ne pas faire de récupération sur l'affaire atroce de Matisse
06:56ou ses autres affaires atroces, qu'est-ce qu'on veut dire ?
06:58On veut dire qu'il ne faut pas parler d'une affaire judiciaire en cours
07:00parce qu'on n'en a pas tous les tenants, tous les aboutissants, c'est compliqué.
07:03Donc c'est une accusation en précipitation, on pourrait dire.
07:06Deuxième accusation, on dit mais attendez, si vous dites que ça veut dire ça et ça,
07:11c'est que vous forcez le trait en fait.
07:13Vous faites d'un fait isolé un phénomène de société.
07:16Vous n'avez pas le droit de le faire.
07:17Accusation, on va dire, en démagogie ou en facilité.
07:20Et puis enfin, si vous êtes un politique, évidemment, et que vous cherchez des voix,
07:24on va dire attendez, vous instrumentalisez la souffrance des victimes sans vergogne
07:28et en plus vous y êtes indifférent.
07:29Donc c'est une accusation en cynisme.
07:31Voilà trois accusations.
07:33Maintenant, est-ce qu'on peut essayer d'appliquer cette grille au cas de Matisse ?
07:36Oui, je pense que l'affaire est en cours.
07:38Alors il ne faut pas aller trop vite en besogne, c'est vrai.
07:40Mais pourquoi dans ce cas, les mêmes qui disent attention,
07:43pas de récupération d'extrême droite, vous ne dit rien instantanément ?
07:46Ah oui, mais quand même.
07:47Quand même, Matisse, il avait insulté son agresseur.
07:50Ah bon ?
07:51Mais je croyais qu'il fallait faire très attention, qu'on ne connaissait pas tous les faits.
07:54Ah oui, mais Thomas Akrepov, il a tiré les cheveux.
07:57Attention !
07:58Mais attendez, on ne connaissait pas les faits, donc il faut savoir.
08:00Soit on n'en parle pas, soit on en parle.
08:03Les mêmes qui dénoncent la surmédiatisation des,
08:07à mon avis, ce qui relève davantage des faits de société,
08:10trouvent évidemment rien à redire.
08:12C'est un argument classique, mais il est pourtant tout à fait frappé au coin du bon sens
08:15à la feuilletonisation, mais jusqu'à plus soif,
08:19de choses qui sont vraiment des faits divers.
08:21L'affaire Kenji Girac, par exemple,
08:23c'est quasiment, il y a des chaînes de télévision qui sont consacrées à Kenji Girac.
08:27Vous tournez, c'est Kenji Girac TV.
08:29Tout le temps, tout le temps, tout le temps.
08:30Bon, mais attention, il ne faut pas parler d'affaires judiciaires en cours.
08:32Très bien.
08:33Ensuite, qui est cynique en parlant, en s'étonnant et en s'inquiétant,
08:39surtout voire en s'alarmant que se répète ce genre de phénomène ?
08:42Qui est cynique ?
08:43Est-ce que ce sont ceux qui éprouvent un ras-le-bol, une colère,
08:46une écœurement, une rage face à ces morts ?
08:50Ou est-ce que ce sont ceux qui refusent d'en parler
08:55parce que, soi-disant, ça ferait monter telle ou telle partie ?
08:58Qui est cynique ? Je pose la question.
09:00Je n'ai pas la réponse.
09:01Moi, je pense que ceux qui mettent la poussière sous le tapis,
09:03je pense que ceux qui sont vraiment pressés d'éponger le sang
09:05et de ne pas en parler, dont de ranger Matisse, Lola, Thomas,
09:09mais aussi Shem Sedin.
09:11Il y a aussi beaucoup, on n'en parle pas,
09:12beaucoup de victimes issues de l'immigration
09:14de ces tueurs racailles au couteau.
09:16Hop, il faut les ranger au rayon des chairs écrasées.
09:19Qui est cynique ? Je pose la question.
09:20Mais comment expliquer, Guillaume Bigot, ce réflexe ?
09:24Ce réflexe consistant à parler immédiatement de récupération
09:28pour ce genre d'affaires.
09:29C'est un moyen d'occulter ? C'est un moyen de minimiser ?
09:32Je pense que c'est plus grave que ça.
09:34C'est un moyen de récupérer.
09:36En fait, c'est une récupération qui ne dit pas son nom.
09:38C'est une récupération paradoxale.
09:40On tombe dans ce qu'on dénonce, mais on récupère quand même
09:42quand on dit « Chut, on ne va pas en parler ».
09:44C'est quand même de la récupération. Pourquoi ?
09:46D'abord parce qu'on nous dit que le meurtre de Matisse,
09:49prenons ce cas-là, c'est le dernier malheureusement,
09:51je crains que ce ne soit pas le dernier,
09:52mais c'est le dernier en date,
09:53ne serait pas par définition, par construction,
09:56disons, un fait social ou un fait politique.
09:58D'accord.
09:59Et en fait, moi je pense qu'au contraire,
10:01quand on regarde ce qui s'est passé,
10:03on se rend compte qu'il y a des questions politiques.
10:06Il y a des tenants et des aboutissants
10:08qui sont, on va dire, objectivement politiques.
10:10D'abord, ce qui paraît politique,
10:11c'est le caractère répétitif de ce genre de crime.
10:14Et précisément parce que ça se répète,
10:16ça a à voir avec la vie de la cité.
10:18C'est commun, ce qui est politique, c'est ce qui rassemble.
10:20Ce n'est justement pas des cas individuels.
10:22Quand il y a répétition, c'est politique par construction.
10:24Mais aussi parce que la loi est impliquée.
10:27Ce n'est pas que la loi est directement responsable
10:29de l'assassinat de X ou Y, non.
10:31Mais quand quelqu'un est assassiné
10:33avec certaines circonstances législatives,
10:35on peut interroger.
10:36Et interroger la loi, c'est interroger le commun,
10:38c'est interroger la politique.
10:39Je rappelle, c'est quand même jusqu'à l'avènement
10:41de leur Europe.
10:43C'est encore le peuple français qui fait les lois.
10:45Donc là, il y a d'abord la loi sur l'asile et l'immigration.
10:48Il se trouve qu'elle a été respectée
10:50puisque les parents de ce jeune homme présumé coupable
10:54et lui-même sont venus d'Afghanistan, comme on sait,
10:58mais avec des papiers.
10:59Mais enfin, ceux qui plaident
11:00pour une vision plus restrictive du droit d'asile
11:03ont quelque chose à dire de cette affaire.
11:05Ce n'est pas d'être d'extrême droite de dire ça.
11:08Deuxièmement, bien sûr que c'est aussi tout à fait vrai
11:12de la loi sur la justice des mineurs.
11:14Bien sûr que c'est un phénomène politique.
11:16C'est d'autant plus politique que cette législation
11:18sur les mineurs a été réformée récemment.
11:20Et par qui ?
11:21Par quelqu'un qui est encore aux affaires,
11:23Éric Dupond-Moretti, en 2021.
11:25Qu'est-ce qu'il a fait ?
11:26Il a limité considérablement les cas
11:28où il est possible d'enfermer un mineur
11:30parce qu'il a voulu absolument privilégier
11:32les peines alternatives à la prison,
11:34les mesures éducatives aux mesures coercitives,
11:37d'ailleurs en opposant les deux.
11:38Or, dans ce cas précis, ce jeune homme
11:40était déjà très défavorablement connu des services de police
11:43et on aurait pu potentiellement l'arrêter avant
11:45s'il y avait des mesures d'enfermement ou des butées.
11:47Ce n'est pas le cas.
11:48Donc voyez bien que c'est quand même
11:49quelque chose de politique, même dans ce cas d'espèce.
11:51Troisième chose qui est politique,
11:53c'est qu'il y a justement, jusqu'à présent plutôt,
11:57il y avait une législation en France
11:59qui disait que si vous aviez une arme blanche,
12:0315 000 euros d'amende et un an de prison.
12:06Ça fait peur à personne.
12:07Ça fait peur à personne parce que ce n'était pas appliqué.
12:09Et ce n'était notamment pas appliqué dans la région centre,
12:11à Châteauroux, là où il y a eu ce crime,
12:13évidemment ce n'est pas appliqué.
12:15Mais dans d'autres régions, en même temps,
12:16c'est pour ça qu'il y a un sujet politique,
12:18en même temps qu'il y a la multiplication
12:20de ces meurtres au couteau.
12:22Qu'est-ce qui se passe ?
12:23Eh bien, le gouvernement a pris une loi
12:25et en application de cette loi,
12:26il envoie une directive pour expérimenter
12:29le fait de passer de 15 000 euros d'amende
12:30à un an de prison,
12:31sous prétexte que ce n'est pas appliqué,
12:33à 400 ou 500 euros d'amende.
12:35En fait, c'est la banalisation du couteau.
12:38Donc, plus il y a de meurtres au couteau
12:39et plus le gouvernement se pose la question
12:42s'il ne faut pas banaliser finalement
12:44et rendre moins grave le fait d'étenir un couteau.
12:46Donc, refuser de parler de Matisse,
12:48excusez-moi, refuser de parler de Matisse,
12:50c'est récupérer l'affaire Matisse.
12:53Parler de Matisse, c'est au contraire questionner
12:55la responsabilité de ceux qui ont fait des choix politiques,
12:57des choix politiques indépendamment
12:59du traitement judiciaire de l'affaire,
13:00et in fine, pour eux,
13:02il ne faudrait pas en parler.
13:03Pourquoi ?
13:04Parce qu'évidemment, en parler,
13:05c'est questionner leur politique
13:06et que comme on est en campagne électorale,
13:08en plus, je pense que ça fait de l'ombre
13:09à leurs candidats et à leurs partis.
13:11Et donc, se ruer sur un crime atroce
13:13comme celui-là, évidemment,
13:14c'est une récupération indéniable,
13:17même si elle est paradoxale.
13:18Une récupération peut en cacher une autre
13:20et en fait, il tombe totalement
13:21dans ce qu'il dénonce
13:22en parlant de récupération.
13:24Et en parler sans haine,
13:26comme le demande justement le père de Matisse.
13:29Vous dites, Guillaume Bigot,
13:31qu'en refusant de reconnaître
13:32la dimension politique d'affaires
13:34comme celle de Matisse
13:35et en refusant d'interroger
13:37leur propre responsabilité politique
13:39dans la répétition de ces affaires,
13:41nos dirigeants font eux-mêmes
13:43de la politique.
13:44Mais quel type de politique, justement,
13:46en refusant d'en parler ?
13:48D'abord, ils font l'appel au silence,
13:52c'est un appel au déni, en fait.
13:54C'est la première politique.
13:55C'est la politique de l'esquive
13:57de leur propre responsabilité
13:58et du déni.
13:59Pourquoi, on l'a dit,
14:00on va le répéter,
14:01parce qu'ils sont mal à l'aise
14:02et on les comprend.
14:03Ils sont mal à l'aise de leur bilan
14:04en matière migratoire,
14:05ils sont mal à l'aise de leur bilan
14:06en matière de réforme
14:07de la justice des mineurs,
14:08ils sont mal à l'aise de leur bilan
14:10en matière régalienne en général.
14:12Et donc, pour éviter d'en rendre compte,
14:14c'est rendre des comptes aussi à la démocratie,
14:16ils veulent nous faire croire
14:17que ces sujets ne sont pas politiques.
14:19Allez, hop, devient fait d'hiver,
14:20on classe.
14:21Mais justement, parce que leur politique
14:23porte une part de responsabilité
14:24en ces tragédies.
14:25Et donc, je pense que c'est
14:26une politique de déni
14:27et que c'est une politique
14:28spécialement cynique.
14:29Spécialement cynique,
14:30parce que si on s'arrête un moment,
14:32même si ça peut être un peu violent,
14:33ce que je vais dire,
14:34je ne veux pas briser, disons,
14:36la demande du papa,
14:39il n'y a aucune haine
14:40dans ce que je vais dire,
14:41bien évidemment.
14:42Mais non seulement Matisse
14:43ou Shemsheddin meurent,
14:44non seulement ils meurent,
14:45mais en plus, on nous demande
14:47de faire en sorte
14:48qu'ils meurent dans le silence.
14:49Il faut qu'ils meurent
14:50sans qu'on se pose trop de questions.
14:52Voilà, s'il vous plaît, silence.
14:55D'accord ?
14:56C'est important.
14:57C'est, à mon avis,
14:58vraiment le comble du cynisme.
15:00Deuxièmement, leur politique,
15:02elle n'est pas que cynique en fait,
15:04en réalité.
15:05Elle importe,
15:06elle comporte
15:07une dimension de sincérité.
15:08Le problème,
15:09c'est que cette sincérité,
15:10elle me semble être
15:11une sincérité antidémocratique.
15:12Pourquoi ?
15:13Parce que qu'est-ce que ça veut dire
15:14cet appel à la récupération,
15:15ce chantage à la récupération
15:16qui fait qu'on ne peut pas parler
15:17ni de Shemsheddin,
15:18ni de Matisse ?
15:20Parce qu'ils veulent mettre
15:21leur politique sous cloche,
15:22en réalité.
15:23Ils ne veulent pas
15:24que cette politique soit interrogée,
15:26qu'elle soit dans le débat démocratique
15:28et dans le débat public.
15:29Parce qu'en fait,
15:30on voit bien d'ailleurs
15:32que sondage après sondage,
15:33sur les sujets d'excuses de minorité,
15:35il y a eu un sondage encore récent,
15:36sur la maîtrise de l'immigration,
15:38donc sur les sujets politiques sous-jacents,
15:40il n'y a pas une majorité.
15:42Non, il y a une unanimité
15:44quasi complète du peuple français.
15:46Et évidemment qu'ils sont très gênés
15:47parce qu'il y a un consensus
15:48contre leur politique.
15:49Alors, qu'est-ce qu'ils décrivent ?
15:50Qu'est-ce qu'ils décrètent
15:51d'une certaine façon ?
15:52Eh bien que ces sujets
15:53ne sont plus politiques.
15:54Pour la même raison
15:55qu'ils se méfient des référendums,
15:56parce qu'ils se méfient
15:57des passions populaires,
15:58parce qu'ils se méfient
15:59du peuple tout court,
16:00parce que dans leur vision politique,
16:02tout doit passer par l'État de droit,
16:03la justice,
16:04la construction européenne, etc.
16:06Et en fait,
16:07on comprend bien que ce procès
16:08à récupération politique permanent,
16:09ce chantage,
16:10en fait,
16:11c'est un cri du cœur
16:12antidémocratique de nos élites.
16:14Et enfin, pour terminer,
16:15je pense que c'est une politique
16:17très grave
16:18qui peut potentiellement
16:19générer de la colère
16:20parce que ce qui rend
16:21les gens coléreux,
16:22c'est quand on est inique.
16:24C'est-à-dire qu'on n'est pas
16:25seulement injuste,
16:26c'est qu'on sait
16:27qu'on est injuste
16:28et qu'on y va à fond.
16:29Eh bien, je pense qu'ils y vont
16:30à fond, Christine.
16:31Ils y vont à fond
16:32dans ce qu'on pourrait appeler
16:33l'inversion accusatoire
16:34et dans le transfert
16:35de culpabilité.
16:36En réalité,
16:37si les observateurs
16:38ou les analystes
16:39s'inquiètent de cette répétition,
16:41donc ne sont pas d'accord
16:42aussi avec leur loi
16:43ou interrogent leur loi
16:44et interrogent leur paradigme,
16:45eh bien ces analystes
16:46et ces observateurs,
16:47je ne parle même pas des politiques,
16:48sont coupables.
16:52Je répète,
16:53quelles que soient leurs origines,
16:54c'est qu'on est soi-même
16:55un vecteur de haine.
16:56C'est ça qu'ils nous répètent
16:57en permanence, d'accord ?
16:58Si on est victime
16:59de haine xénophobe,
17:00qu'est-ce que ça veut dire ?
17:01Ça veut dire qu'on est propagateur
17:02de haine xénophobe.
17:03Vous voyez le retournement ?
17:04Donc ça ne suffit pas
17:05en fait de prendre
17:06des coups de couteau.
17:07Il faudrait en plus
17:08être traité de xénophobe,
17:10de partisan de la haine
17:11si on questionne
17:12leur politique.
17:13Donc moi, je pense
17:14que ce qui se passe,
17:15cette accusation permanente
17:16de récupération,
17:17on pourrait dire
17:18c'est comme une sorte
17:19de mauvais film.
17:20Un mauvais film
17:21dont le titre serait
17:22« Silence, on récupère ».
17:23Merci beaucoup
17:24pour votre regard
17:25Guillaume Bigot.
17:26Nounours, Fleurs,
17:27Marche Blanche,
17:28le triptyque classique,
17:29la Marche Blanche
17:30sera organisée samedi
17:31à Châteauroux
17:32pour le petit Matisse.
17:33Il y a la cagnotte
17:34aussi maintenant.
17:35La cagnotte aussi.
17:36Plus en plus.
17:37Une cagnotte aussi.
17:38J'en aimerais
17:39que les choses changent.
17:40Je vais vous montrer
17:41un tweet
17:42dans Jean-Luc Mélenchon
17:43qui est en train
17:44d'écrire
17:45Je vais vous montrer
17:46un tweet
17:47dans Jean-Luc Mélenchon
17:48qui est arrivé
17:49il y a quelques instants.
17:50On en parlera après
17:51votre chronique, Dimitri.
17:52Puisqu'il dit
17:53qu'Éric Dupond-Moretti
17:54a montré en répondant.
17:55Je vais vous montrer
17:56ce qu'il a dit
17:57Éric Dupond-Moretti
17:58à l'Assemblée nationale.
17:59Un petit échange
18:00avec Manuel Montpart,
18:01intéressant.
18:02Éric Dupond-Moretti
18:03a montré en répondant
18:04à Manuel Montpart
18:05à l'Assemblée nationale
18:06qu'il exerçait
18:07une vengeance personnelle
18:08contre les insoumis.
18:09Après la pub,
18:10après la chronique de Dimitri,
18:11on va en parler
18:12dans un instant.
18:13Qu'est-ce qu'il se passe
18:14autour de cette convocation
18:15à la police
18:16de Mathilde Panot
18:17et de Rima Hassan
18:18ce matin
18:19et de cette liberté
18:20d'expression
18:21à deux niveaux.
18:22Dimitri,
18:23on va parler
18:24économie avec vous ce soir.
18:25Ça fait longtemps
18:26qu'on n'a pas parlé
18:27d'économie.
18:28Il y a un petit truc
18:29que j'ai appris aujourd'hui
18:30qui m'a bouleversée.
18:31Rien à voir
18:32avec votre chronique.
18:33Mais j'ai appris
18:34que...
18:35C'est un petit truc
18:36de conversation.
18:37On est entre nous.
18:38Avant,
18:39vous ne prenez pas
18:40un café tout de suite.
18:42J'ai appris
18:43que si vous êtes femme
18:44et que vous voulez devenir
18:45un homme
18:46ou si vous êtes homme
18:47et que vous voulez devenir
18:48une femme,
18:49vous savez que c'est pris en charge
18:50à 100%
18:51par la Sécurité sociale.
18:52Ah, ça change tout, alors ?
18:53Non, mais voilà.
18:54Ça vous donne des idées, Marc.
18:55Et vous savez
18:56combien ça coûte
18:57à la Sécurité sociale ?
18:58C'est un médecin
18:59qui me l'a dit.
19:00100 000 euros.
19:01100 000 euros ?
19:02Ah ben, il est loin.
19:03Si un jour,
19:04vous avez deux petits instants
19:05pour fouiller pour moi,
19:06Dimitri,
19:07à l'occasion,
19:08vous avez tout le temps
19:09100 000 euros
19:11remboursés à 100%
19:12par la Sécurité sociale.
19:13Vérifions tout ça.
19:14Il y a des médicaments
19:15qui coûtent bien
19:16plus cher que cela,
19:17des traitements de pointe.
19:18Exact.
19:19Exactement.
19:20Enfin bon,
19:21vous avez raison.
19:22Vous livrez le livre
19:23Transmania
19:24d'Ora Muto
19:25et Marguerite Stern.
19:26Exactement.
19:27Alors, Dimitri,
19:28en parlant économie,
19:29parce que l'INSEE
19:30a publié ce matin
19:31les chiffres
19:32de la croissance
19:33du produit intérieur brut,
19:34la richesse nationale
19:35au premier trimestre,
19:36plus 0,2%.
19:37Bruno Le Maire s'est empressé
19:38de dire que la croissance
19:39française progresse
19:40et youpi,
19:41c'est une bonne surprise.
19:42Oui, oui.
19:43Mais si on compare
19:44avec les États-Unis,
19:45alors là,
19:46incroyable, Dimitri,
19:47on est pris de vertige.
19:48C'est ce que vous allez
19:49nous démontrer.
19:50Toutes les études économiques
19:51le montrent.
19:52Depuis 15 ans,
19:53l'Europe décroche
19:54par rapport aux États-Unis.
19:55Absolument.
19:56L'écart de richesse
19:57par habitant
19:58n'a jamais été
19:59aussi grand.
20:00Absolument.
20:01Alors, plus 0,2%
20:02au premier trimestre
20:03pour la France.
20:04Ne cherchez pas
20:05la comparaison
20:06avec le chiffre américain
20:07qui est sorti
20:08plus 1,6%.
20:09Les Américains,
20:10ils ne calculent pas
20:11la croissance de la même manière.
20:12Ils la font en années glissantes.
20:13C'est-à-dire que sur un an,
20:14ils estiment
20:15qu'ils sont à plus 1,6%.
20:16Ce n'est pas plus 1,6%
20:17aux États-Unis
20:18sur le premier trimestre
20:19contre nous,
20:20plus 0,2%.
20:21Voilà, je ferme la parenthèse.
20:22Alors, ce décrochage
20:23effectivement européen
20:24comparé aux États-Unis,
20:25effectivement,
20:26il est documenté
20:27de plus en plus.
20:28On a des tonnes,
20:29des tonnes de chiffres.
20:30Je vais vous en produire
20:31quelques-uns.
20:32Deux économistes français
20:33le mettaient.
20:34On faisait une synthèse
20:35ce week-end
20:36mais c'est assez,
20:37comment dire,
20:38c'est symptomatique
20:39d'une information
20:40qui est en train d'émerger.
20:41On est en train
20:42de prendre conscience
20:43qu'on n'est peut-être plus
20:44tout à fait les frères
20:45que l'on croit
20:46et surtout les égaux
20:47que l'on se croyait
20:48avec les États-Unis
20:49en se disant
20:50il faut 1,85m,
20:51on fait 1,80m.
20:52Non, non, ils font 2m,
20:53on fait 1,75m.
20:54Et peut-être que demain,
20:55ils feront 2,10m
20:56et nous 1,60m.
20:57C'est incroyable.
20:58Pour donner cette image.
20:59Regardez les chiffres.
21:00En 2008,
21:01la zone euro
21:02et les États-Unis
21:03avaient chacun
21:05produit intérieur brut
21:06à peu près identique
21:0714.200 milliards de dollars.
21:09Donc ça équivalait à l'époque
21:11à 13.000 milliards d'euros
21:13contre 14.800 pour les États-Unis.
21:16Les chiffres de 2023.
21:17Regardez ça.
21:18La zone euro,
21:19on est à peine au-dessus
21:20de 15 milliards.
21:21On n'a pratiquement pas bougé.
21:22Nous avons stagné en 15 ans.
21:23Ils sont à presque
21:2427.000 milliards.
21:26On a un écart de PIB
21:28qui était presque nul
21:29il y a 15 ans
21:30qui est de 80%.
21:31Ils sont presque 2 fois
21:32plus riches que nous,
21:33les États-Unis,
21:34pour une population américaine
21:35qui, je rappelle,
21:36est moins importante
21:37que la population européenne.
21:38Alors maintenant,
21:39si on regarde
21:40la part de l'économie européenne
21:42dans l'économie mondiale.
21:44En 2014,
21:45si vous prenez l'UE28,
21:47c'est-à-dire les 27 actuelles,
21:48plus le Royaume-Uni
21:49qui était encore membre
21:50de l'Union européenne à l'époque,
21:52la part de l'économie mondiale,
21:54de l'économie européenne
21:55dans le monde
21:56était de 23,5%.
21:58Les États-Unis,
21:5922,1%.
22:00Nous étions une économie
22:02plus grosse
22:03qu'à prise à 28.
22:05Attention,
22:06je ne parle pas que de la zone euro,
22:07je parle de l'ensemble des 28.
22:08Regardez les chiffres 2024.
22:10Les Américains
22:12pèsent plus du quart
22:13de l'économie mondiale.
22:14Ils sont à 26,3%.
22:16Ils ont pris 4 points
22:17en l'espace de 10 ans.
22:19Nous en avons perdu
22:20presque 2.
22:21L'Europe plus le Royaume-Uni,
22:23aujourd'hui,
22:24c'est un cinquième
22:25de l'économie mondiale.
22:26Je veux dire,
22:27ces chiffres-là,
22:28c'est le déclassement
22:29de l'économie européenne
22:30que là,
22:31on voit directement
22:32sous les yeux.
22:33Alors là,
22:34c'est l'écart de PIB global.
22:35Maintenant,
22:36regardons,
22:37parce que cet écart de PIB global
22:38creuse l'écart de PIB
22:39par habitant.
22:40Le PIB par habitant,
22:41vous savez,
22:42c'est la part moyenne
22:43de richesse nationale
22:44qui vous revient.
22:45Alors la moyenne,
22:46je dis toujours ça,
22:47la moyenne,
22:48ça n'est personne.
22:49Mais enfin,
22:50malgré tout,
22:51c'est un outil
22:52de comparaison intéressant.
22:53Regardez la vitesse
22:54à laquelle ça va,
22:55le décrochage.
22:56En 2016,
22:57la richesse par habitant
22:58en France,
22:59on est autour
23:00de 58 000.
23:01Donc,
23:02il y a un écart
23:03d'à peu près 50 %.
23:04L'individu américain,
23:05le citoyen américain
23:06est en moyenne
23:0750 % plus riche
23:08que le citoyen français.
23:092023,
23:10la France,
23:1147 000 dollars.
23:12Etats-Unis,
23:1385 000.
23:14On retrouve
23:15notre écart de 80 %.
23:16On n'est plus du tout
23:17dans le même monde.
23:18On n'est plus
23:19dans le même monde.
23:20Alors là,
23:21ce sont les chiffres bruts.
23:22Si vous donnez les chiffres
23:23le PIB par habitant
23:24à ce qu'on appelle
23:25la parité de pouvoir d'achat,
23:26c'est-à-dire
23:27en tenant compte
23:28du coût de la vie,
23:29ce que vous coûte
23:30vraiment l'existence.
23:31Évidemment,
23:32l'écart est moins important.
23:33Mais il est tout de même
23:34de 30 à 40 %.
23:35Un Américain,
23:36un pouvoir d'achat
23:37moyen,
23:3830 à 40 %
23:39supérieur à celui
23:40d'un Européen
23:41et donc d'un Français.
23:42Vous voulez un dernier
23:43coup de pelle ?
23:44Eh bien,
23:45écoutez,
23:46on le donne dans un instant
23:47le dernier coup de pelle.
23:48En plus,
23:49vos chiffres sont saisissants
23:50et ce qui vient après,
23:51c'est incroyable.
23:52Voir comment
23:53les Américains
23:54nous voient,
23:55en fait,
23:56c'est stupéfiant.
23:57On marque une pause,
23:58on regarde les chiffres
23:59et on se dit
24:00que c'est incroyable.
24:01C'est incroyable.
24:02Retour sur le plateau
24:03de Face à l'Info.
24:04Beaucoup de sujets
24:05ce soir.
24:06Dans un instant,
24:07on parlera de Cameroun,
24:08la bataille de Cameroun
24:09avec vous.
24:10Avec vous,
24:11ma chère Gabrielle,
24:12on va parler
24:13de ce qui se passe
24:14à Sciences Po
24:15et de ces manifestations.
24:16De quoi ?
24:17C'est le nom.
24:18Et puis,
24:19on va parler un peu
24:20du colonialisme,
24:21du colonisé,
24:22colonisateur,
24:23de tout ça.
24:24On parlera du Brexit
24:25et pourquoi pas du Frexit
24:26en filigrane avec vous.
24:27Dimitri,
24:28on était en train
24:29de comparer
24:30les Etats-Unis
24:31et l'Union européenne.
24:33Et il faudrait aussi dire
24:36que l'Amérique
24:37est le pays occidental
24:38le plus inégalitaire.
24:40Et est-ce que tous
24:41les Américains
24:42se sont enrichis ?
24:43Pardon,
24:44je suis peut-être
24:45un peu à peu loin
24:46dans votre démonstration.
24:47Je voulais juste
24:48vous rajouter
24:49une dernière chose
24:50parce que pour montrer
24:51cette séquence
24:52d'appauvrissement
24:53assez longue
24:54que nous vivons
24:55depuis une quinzaine d'années,
24:57je voulais partager ça
24:58avec vous
24:59parce que quand je l'ai vu
25:00je suis un peu tombé
25:01de ma chaise,
25:02qui s'était demandé
25:03mais imaginons que
25:04les pays européens
25:05soient des Etats américains.
25:06Où est-ce qu'on se situerait
25:07dans le classement
25:08comparé à la Californie,
25:09comparé à l'Iowa,
25:10etc.
25:11En 2000,
25:12la France et l'Allemagne,
25:13donc les deux premières
25:14économies de l'Union européenne,
25:15étaient aussi riches
25:16que les 36e et 31e
25:18Etats américains.
25:19Pas terrible,
25:20il y a 50 Etats américains,
25:21on n'est même pas
25:22dans la deuxième moitié,
25:25le haut de la deuxième moitié.
25:27En 2023,
25:28tenez-vous bien,
25:29le PIB d'un Français
25:30se situe entre celui
25:31d'un habitant de Lidao
25:32et de l'Arkansas,
25:33autrement dit,
25:34les 48e et 49e Etats américains.
25:37On est tout en bas du classement.
25:39Les Allemands
25:40se situent entre l'Oklahoma
25:41et le Maine,
25:42c'est-à-dire entre le 38e
25:43et le 39e Etats américains
25:45en termes de richesse
25:46par habitant.
25:47Et si on prolongeait
25:48cette tendance
25:49qui s'est enclenchée
25:51depuis 15 ans,
25:52en 2035,
25:53donc dans 10 ans,
25:54l'écart de prospérité
25:56entre un Européen moyen
25:57et un Américain moyen
25:58serait aussi important
25:59que celui qui existe
26:00entre un Européen moyen
26:01aujourd'hui
26:02et un Indien.
26:03C'est vous dire
26:04à quel point
26:05nous ne sommes plus
26:06dans le même monde.
26:07Alors,
26:08vous me demandiez,
26:09oui,
26:10l'Amérique est inégalitaire,
26:11les chiffres que je vous ai donnés,
26:12est-ce qu'ils valent
26:13vraiment quelque chose ?
26:14Est-ce que c'est
26:1585 000 dollars
26:16de PIB moyen par habitant ?
26:17C'est représentatif.
26:18En fait,
26:19oui,
26:20c'est ça qui est le plus incroyable.
26:21Et ensuite,
26:22vous nous direz pourquoi.
26:23La moyenne
26:24de la richesse américaine,
26:25elle augmente,
26:26alors certes,
26:27par le haut,
26:28un Elon Musk
26:29qui pèse 200 milliards de dollars,
26:30évidemment,
26:31il a tendance à tirer
26:32la moyenne vers le haut.
26:33Mais elle monte aussi
26:34par le bas,
26:35c'est-à-dire que depuis
26:36une dizaine d'années,
26:37c'est le quintile des salaires,
26:38alors le quintile,
26:39c'est les 20%
26:40de la population active,
26:41en l'occurrence,
26:42le plus bas,
26:43qui ont vu leur revenu
26:44augmenter le plus.
26:45Incroyable.
26:46Eh oui,
26:47on avait un salaire moyen
26:48aux États-Unis
26:49qui est toujours
26:50dans la législation
26:51qui est autour de 7 dollars,
26:52c'est-à-dire que,
26:53dans l'état,
26:54on a résolu le problème,
26:55le marché américain
26:56a résolu le problème
26:57en montant
26:58ce salaire minimum
26:59à 15 dollars.
27:00C'est-à-dire,
27:01on a doublé
27:02le salaire minimum
27:03en l'espace de 10 ans.
27:04On ne peut pas se targuer
27:05d'avoir fait ça en France,
27:06en dépit de notre SMIC
27:07indexé sur l'inflation.
27:08Ils ont fait mieux que nous,
27:09par les lois du marché,
27:10tout simplement.
27:11Autre chiffre
27:12qui est stupéfiant,
27:1320% des ménages américains
27:15gagnent plus de 100 000 dollars
27:17par an.
27:18En France,
27:19l'équivalent
27:20des 100 000 dollars,
27:2190 000 euros,
27:22un petit peu moins,
27:2390 000 euros,
27:24dirons-nous,
27:25c'est les 2% seulement
27:26de la population.
27:27Donc 20%
27:28contre 2%.
27:29Ce qui se passe,
27:30c'est que concrètement,
27:31un Américain,
27:32aujourd'hui,
27:33quand il vient en Europe,
27:34il passe devant
27:35une agence immobilière,
27:36il va en Espagne,
27:37en Italie,
27:38il se dit qu'il a
27:39une maison à la campagne
27:40pour le prix d'un gros
27:41pick-up,
27:42un gros 4x4.
27:43Les Américains,
27:44aujourd'hui,
27:45ils achètent de la pierre
27:46en Europe
27:47comme nous achetons
27:48de la pierre au Portugal.
27:49Voilà le rapport,
27:50alors c'est sûr
27:51que la vie coûte cher
27:52aux Etats-Unis,
27:53mais enfin,
27:54clairement,
27:55vous l'avez compris
27:56que l'Europe s'appauvrit
27:57par rapport à l'Amérique
27:58depuis maintenant
27:59plus d'une décennie.
28:00Mais Dimitri,
28:01pourquoi l'Europe décroche
28:02et est-ce que nous avons
28:03une chance
28:04de rattraper l'Amérique ?
28:05Alors ça,
28:06ce sont deux vastes questions.
28:07Je vous donne
28:08quelques éléments de réponse
28:09parce que ça demanderait
28:10des développements
28:11plus conséquents,
28:12mais d'abord,
28:13les Américains,
28:14ils sont persuadés
28:15que nous ne les rattraperons pas.
28:16Ça y est,
28:17l'écart est creusé
28:18et on ne reviendra pas en arrière.
28:19C'est-à-dire qu'il y a
28:20un temps libre
28:21et la sécurité dans l'emploi
28:22à ses revenus.
28:23On ne prend pas de risque,
28:24on met de l'argent de côté.
28:25Le taux d'épargne
28:26aux Etats-Unis
28:27actuellement,
28:28c'est 2 %.
28:29Nous,
28:30on est à 17 %.
28:31Vous avez d'un côté
28:32des gens qui claquent leurs frics
28:33parce qu'ils savent
28:34qu'ils vont en gagner
28:35quand nous,
28:36nous en mettons de côté
28:37parce que nous avons peur
28:38de ne pas en avoir demain.
28:39Ce n'est pas du tout
28:40la même mentalité.
28:41Il y a des explications techniques
28:42aussi à notre décrochage.
28:43Par exemple,
28:44il y a un rapport
28:45qui a été rédigé
28:46sur la question de l'innovation.
28:47Le rapport dit la chose suivante.
28:48Les Américains,
28:49c'est une nation
28:50de haute technologie,
28:51de high tech.
28:52Nous,
28:53Europe,
28:54nous sommes un continent
28:55de moyenne technologie,
28:56de mid tech.
28:57Alors,
28:58ils donnent l'exemple
28:59du trio des entreprises
29:00qui investissent le plus
29:01en recherche et développement.
29:02Il y a 20 ans de cela.
29:03En Europe,
29:04c'était
29:05Mercedes,
29:06Siemens
29:07et Volkswagen.
29:08Donc,
29:09trois Allemands déjà.
29:10Mais oui,
29:11il y avait deux automobilistes.
29:12Enfin,
29:13deux industriels de l'automobile.
29:14En 2023,
29:15toujours le classement
29:16de la R&D en Europe,
29:17c'est Volkswagen,
29:18Mercedes
29:19et Bosch.
29:20C'est-à-dire,
29:21en fait,
29:22il y en a deux sur trois,
29:23ce sont les mêmes.
29:24Et le troisième,
29:25c'est de la machine outil.
29:26Les États-Unis,
29:27en 2003,
29:28il y a 20 ans,
29:29c'était Ford,
29:30Pfizer,
29:31General Motors.
29:32Donc,
29:33deux industriels de l'auto
29:34plus un laboratoire pharmaceutique.
29:35En 2023,
29:36Google,
29:37Meta,
29:38Microsoft.
29:39Vous n'êtes pas surpris,
29:40c'est de la technologie.
29:41Les points forts des Américains,
29:42c'est quoi aujourd'hui ?
29:43C'est l'intelligence artificielle,
29:44c'est l'intelligence artificielle.
29:45Et en plus de ça,
29:46ils ont le pétrole.
29:47C'est ce qu'on a le plus au monde.
29:48Ils ont le gaz de schiste.
29:49Donc, vous voyez,
29:50ils ont l'énergie,
29:51ils ont les capitaux
29:52et en plus,
29:53ils attirent les cerveaux.
29:54Nous, on a quoi ?
29:55On a les réglementations,
29:56nous avons les normes.
29:57Ça, on en a plein.
29:58Mais nous n'avons pas
29:59beaucoup de capitaux,
30:00nous n'avons pas d'énergie
30:01et nos cerveaux,
30:02ils s'en vont aux États-Unis.
30:03Donc, vous voyez,
30:04nos points forts mondiaux,
30:05c'est quoi ?
30:06C'est la vieille industrie automobile,
30:07c'est l'électronique grand public
30:09sachant que de plus en plus
30:10de nos clubs européens
30:11sont détenus
30:12par des capitaux américains,
30:13moyen-orientaux ou asiatiques.
30:14Vous voyez ?
30:15Donc, les Chinois
30:16ont réagi dans la tech.
30:17Ils ont investi,
30:18ils ont créé
30:19leurs propres géants.
30:20Nous, nos champions européens,
30:21ils ont été rachetés
30:22par des Américains.
30:23Et en termes de réindustrialisation,
30:24c'est flagrant,
30:25c'est que ça se passe vraiment
30:26aux États-Unis.
30:27Vraiment,
30:28il y a une classe ouvrière
30:29qui est en reconstitution.
30:30Nous, nous essayons.
30:31On est très, très loin du compte.
30:32Est-ce qu'il faut s'étonner
30:33de tout ce que je vous dis ?
30:34Quand on voit, par exemple,
30:38une entreprise,
30:39je finirai par là,
30:40comme TotalEnergie.
30:41TotalEnergie réfléchit
30:42à aller se faire coter
30:43à Wall Street.
30:44Mais qui en a parlé ?
30:45Qui s'en est indigné ?
30:46Qui a trouvé
30:47que c'était une catastrophe
30:48pour l'économie française ?
30:49La deuxième capitalisation
30:50du CAC 40,
30:51160 milliards d'euros,
30:52qui veut aller partir
30:53à Wall Street
30:54parce que l'herbe
30:55y est plus verte.
30:56Eh bien, voyez,
30:57le simple fait
30:58que personne n'en parle
30:59et que personne
31:00ne s'en émeuve en France,
31:01ça me fait dire
31:02que c'est tout à fait normal,
31:03finalement,
31:04que nous nous appauvrissions
31:05comparé aux États-Unis.
31:09Petite question comme ça,
31:10en plus.
31:11On a envie de dire
31:12qu'on n'a pas d'argent
31:13mais on a la Sécurité sociale.
31:14Oui, oui, ça c'est vrai, ça.
31:15Mais il faut de l'argent
31:16pour faire tourner
31:17la Sécurité sociale.
31:18Qu'on se contente
31:19de ce qu'on a.
31:20C'est pour ça que je veux
31:21penser à mon histoire
31:22de 100 000 euros.
31:23Vous voyez ce que je veux dire ?
31:24Merci pour cette brillante
31:25démonstration.
31:26Et dans un instant,
31:27on va voir comment
31:28le Royaume-Uni,
31:29c'est incroyable,
31:30sont sortis de la zone européenne
31:31et ils s'en sortent
31:32un peu mieux que nous.
31:33Ou beaucoup, ou pas mal,
31:34vous nous direz.
31:36Dans un instant.
31:37On va écouter une petite chanson
31:38que j'aime bien.
31:39Écoutez quelques instants.
32:06On va directement
32:12enchaîner avec vous, mon cher.
32:14Vous voulez savoir
32:15pourquoi du boudin ?
32:16Pourquoi du boudin ?
32:17On n'est pas à table.
32:18C'est pas l'heure
32:19de la charcutaille.
32:20C'est simplement
32:21qu'ils ont le barda
32:22sur le dos.
32:23Le plus souvent,
32:24c'est 35 kilos quand même.
32:25Donc on rappelle
32:26que c'est la chanson
32:27de la Légion étrangère.
32:28De la Légion étrangère.
32:29Et au sommet du sac,
32:30vous avez le drap
32:31pour le soir,
32:32la nichée si je puis dire.
32:33C'est un drap blanc
32:34et ça rappelle,
32:35dans sa forme,
32:36ça rappelle le boudin.
32:37Voilà.
32:38Donc t'auras du boudin.
32:39Ils ont de l'humour.
32:40Alors nous sommes le 30 avril
32:41et c'est l'anniversaire
32:42de mon père.
32:43Joyeux anniversaire
32:44petit papa que j'aime.
32:45Nous sommes le 30 avril.
32:46La Légion étrangère
32:47commémore
32:48le combat de Cameroun
32:49à Aubagne
32:50dans les Bouches-du-Rhône
32:51aujourd'hui.
32:52Éric Zemmour
32:53est sur place.
32:54Charlotte Dornelas
32:55est sur place.
32:56Cette bataille
32:57qui a opposé
32:58une compagnie
32:59de la Légion étrangère
33:00aux troupes mexicaines
33:01en 1863.
33:02Expliquez-nous,
33:05quelle est cette bataille
33:06de Cameroun
33:07qu'on commémore aujourd'hui ?
33:08Qu'est-ce qu'elle représente
33:09pour nous aujourd'hui,
33:10pour la Légion étrangère
33:11et aussi
33:12dans la notion
33:13de l'héroïsme
33:14et du sacrifice ?
33:16Alors le sacrifice
33:17est à distinguer
33:18de l'héroïsme.
33:20Je dirais que
33:21tout militaire,
33:22tout policier
33:23accepte par contrat
33:24l'idée du sacrifice.
33:26Vous portez une arme,
33:27par conséquent,
33:28un jour vous risquez
33:29d'être exposé
33:30à une personne
33:31cherchant
33:32à vous détruire.
33:33Le sacrifice,
33:34c'est
33:35une notion professionnelle.
33:37L'héroïsme,
33:38c'est ce qui vous place
33:39dans une sorte
33:40de transcendance.
33:42Vous devenez
33:43un demi-dieu.
33:44Vous avez été
33:45au-delà
33:46de cette offre
33:47de votre vie.
33:48Vous avez,
33:49en quelque sorte,
33:50montré
33:51qu'un homme
33:52peut se placer
33:53dans un état
33:54d'exaltation
33:56où sa vie
33:57ne compte plus,
33:58l'essentiel
33:59étant le résultat
34:00de la mission.
34:01Et c'est ce qui se passe
34:02ce jour-là.
34:03Alors rappelons quand même
34:04rapidement
34:05pourquoi on est au Mexique.
34:06C'est une idée de génie,
34:07l'impératrice.
34:08Elle a encouragé
34:09son mari
34:10et on a placé
34:11sur place là-bas
34:12Maximilien
34:13qui nous vient
34:14d'Autriche
34:15et la situation tourne mal.
34:16Pardonnez-moi,
34:17ici sur l'image,
34:18on voit la photo
34:19de la commémoration
34:20aujourd'hui à Aubagne.
34:21Tout à fait.
34:22Et alors donc,
34:23Napoléon III
34:24mène toute une opération
34:25sur place
34:26pour soutenir Maximilien.
34:27On envoie
34:28des militaires.
34:29Ça ne va pas
34:30très très bien.
34:31Les Mexicains
34:32se sont tout de suite
34:33opposés
34:34aux Français
34:35et on envoie
34:36un million
34:37d'or
34:38sur place là-bas.
34:39Cet argent
34:42doit traverser
34:43une partie du territoire
34:45et les légionnaires
34:47seront chargés
34:48de faire en sorte
34:49que ce convoi
34:50puisse arriver
34:51à destination.
34:53Alors quand le colonel
34:54est averti
34:56de la mission,
34:57il en fait part
34:58à son état-major
34:59et parmi ceux-ci
35:00il y a
35:01le capitaine d'Anjou.
35:02Ah le capitaine d'Anjou,
35:0335 ans,
35:04officier extraordinaire.
35:05Ses hommes le regardent,
35:07il n'a à peine besoin
35:09de donner l'ordre
35:10qu'ils sont déjà
35:11en train
35:12d'imaginer
35:13comment ils vont jaillir
35:14sans se poser de questions.
35:16C'est un meneur d'hommes,
35:17un garçon
35:18qui vous dynamise,
35:20qui est un véritable
35:22aiguillon d'enthousiasme.
35:24Il dit au colonel,
35:25on ne peut pas laisser
35:26comme ça
35:27les Mexicains
35:28rôdent partout,
35:29il nous faut avoir
35:31une escorte
35:32en rôdaille
35:33pour repérer
35:34ceux qui éventuellement
35:35risquent
35:36qu'à aller vautour,
35:37s'affaler
35:38sur ce trésor.
35:39Alors le colonel
35:40lui dit d'accord,
35:41malheureusement
35:42il n'y a que le 3e régiment
35:43qui est disponible,
35:44le lieutenant
35:45est malade,
35:46et bien le capitaine d'Anjou
35:47dit c'est moi
35:48qui prends le commandement.
35:49Ils sont 65,
35:5165 dont
35:5216 Français.
35:54A une heure du matin,
35:55on s'en va
35:56avec deux mules
35:58le nécessaire
35:59pour porter
36:00ce qu'il faut
36:01de ravitaillement,
36:02et puis on marche,
36:03on marche
36:04à ce pas
36:05de la Légion.
36:07Au petit matin,
36:08le soleil
36:09commence à tisonner.
36:11Eh oui, au Mexique,
36:12le soleil
36:13n'est pas un timide,
36:14c'est un incandescent.
36:16Et rapidement,
36:17et bien forcément,
36:18même si on a
36:19que la petite chemisette
36:21sur le dos,
36:22on a prévu quand même
36:23un sombrero,
36:24un sombrero comme l'ennemi,
36:27et le capitaine d'Anjou
36:29dit la journée sera rude,
36:31on va se faire
36:32une petite pause café.
36:33Il a remarqué qu'il y avait
36:34un cours d'eau
36:35un peu plus loin,
36:36alors il envoie une escouade,
36:38et puis il fait attention
36:39à ce qui se passe
36:40aux alentours,
36:41car il y a
36:42la troupe officielle,
36:43mais il y a également
36:44les dissidents au Mexique,
36:45ça mitraille de partout.
36:47Et puis soudain,
36:49il a l'impression
36:50qu'il y a une sorte
36:51de fumée à l'horizon,
36:52il sort sa lorgnette
36:54avec sa main droite.
36:56La main gauche,
36:57pour autant,
36:58il l'utilise merveilleusement bien,
36:59mais c'est une main artificielle,
37:01il l'a perdue en Algérie,
37:03un mauvais coup de fusil,
37:05et hop, la main,
37:06elle a explosé.
37:07Il en a fait rafiste les unes,
37:09et quand il est à cheval,
37:11il peut prendre
37:12n'importe quelle position,
37:13ça fonctionne.
37:14Ah, le capitaine d'Anjou.
37:16Allez les gars,
37:17on se fait la petite pause,
37:19mais là, c'est aux armes,
37:21aux armes !
37:23On renverse les petits feux
37:26qui étaient en rougeoiement
37:29pour accueillir l'eau et le café,
37:31et on cavale un peu plus loin
37:33où il y a l'Hacienda,
37:34l'Hacienda de Cameroun,
37:36un établissement
37:37à 3 mètres de hauteur,
37:39un petit muret qui sépare,
37:41et là, on cherchera
37:43à éviter cette masse
37:45qui se dessine à l'horizon.
37:49On pénètre dans la couvre,
37:51les premières charges se font
37:53du côté des Mexicains,
37:55et là, le capitaine d'Anjou dit
37:57« Position au carré ! »
37:59Les 65 gaillards sont là,
38:01ils se placent, vous savez, au carré.
38:03Vous êtes le carré,
38:05et on fait front.
38:07Il dit « Personne ne bouge ! »
38:09Et les Mexicains,
38:11qui sont des cavaliers avant tout,
38:13approchent sûr de leur fête,
38:15et lorsqu'ils sont à quelques mètres,
38:18feu !
38:19Et là, ils s'écroulent
38:21les uns derrière les autres,
38:23une saignée invraisemblable,
38:25et ceux qui en réchappent,
38:27se carapatent.
38:29On se reformera un peu plus loin,
38:31le capitaine d'Anjou en profite pour dire
38:33« Maintenant, prenez vos positions
38:35dans l'Hacienda ! »
38:37Et le siège commence.
38:39Il durera 11 heures.
38:4111 heures sans ravitaillement,
38:43parce que les deux mules,
38:45forcément,
38:47les coups de boutoirs qu'ont été donnés,
38:49la pétarade,
38:51elles se sont enfuies, il n'y a plus rien.
38:53Et je vous l'ai dit,
38:55là-haut, il chauffe de plus en plus,
38:57et puis il y a la poudre,
38:59il y a la poussière,
39:01ça devient invivable,
39:03et comment, comment tenir ?
39:05À midi,
39:07le capitaine,
39:09qui ne cesse de courir d'un gaillard à l'autre,
39:11il y en a au premier étage,
39:13il y en a aux quatre coins de la cour,
39:15il dit « Allez les gars, il faut tenir, il faut tenir,
39:17et faites-moi le serment, on ne se rendra pas,
39:19on mourra tous,
39:21mais jusqu'au bout, il faut sauver
39:23le trésor
39:25qui doit cheminer
39:27pendant que nous, on fixe
39:29les Mexicains. »
39:31Il retraverse une fois,
39:33et là, malheureusement, une balle en plein front,
39:35il s'effondre.
39:39Alors, c'est le sous-lieutenant
39:41vilain qui l'a soutenu
39:43et qui l'a vu
39:45rendre ses derniers râles,
39:47qui prend le commandement.
39:49Et à deux heures, c'est le sous-lieutenant vilain
39:51qui lui aussi
39:53prend une balle et qui s'effondre.
39:55Alors, c'est le sous-lieutenant modest,
39:57ils ne sont que trois officiers,
39:59et ça court de partout,
40:01les uns et les autres s'effondrent.
40:03Il y a le Polonais là-haut,
40:05Morzycki, Morzycki,
40:07il est en train de surveiller
40:09ce qui se passe, et à un moment donné,
40:11les Mexicains envoient
40:13pour qu'ils se rendent. On ne se rend pas,
40:15on ne se rendra jamais.
40:17Et ça continue, la canaille
40:19et la canarde.
40:21À 5 heures de l'après-midi,
40:23ils ne sont plus que 20.
40:25Modest, toujours là.
40:27Il y a le caporal,
40:31Philippe Men,
40:33qui fait attention à ce qui se passe.
40:35Et puis, malheureusement,
40:37ça tombe, ça tombe, et puis ils ne sont plus que 5.
40:39Il faut les nommer.
40:41Il y a le sous-lieutenant modest,
40:43il y a Wenzel, légionnaire,
40:45il y a Cato, Constantin,
40:47et puis Men.
40:49Allez, on va charger !
40:51Cato
40:53se jette devant
40:55le sous-lieutenant modest qui est touché,
40:57et Cato s'effondre 19 balles.
40:59Ils ne sont plus que 3.
41:01Et les 3 se retrouvent
41:03entourés par les Mexicains.
41:05À la baïonnette, on va charger !
41:07Et là,
41:09l'officier mexicain
41:11leur demande de se rendre,
41:13et Men dit
41:15« Nous ne nous rendons
41:17que si nous gardons nos armes,
41:19et si vous sauvez notre sous-lieutenant. »
41:21Voilà ce qui s'est passé
41:23à Cameroun ce jour-là.
41:25Puissant, puissant.
41:27Pourquoi c'est important,
41:29Gabriel Cluzel ?
41:31Je crois que si on veut faire aimer notre pays,
41:33il faut en être fier, et c'est important
41:35d'avoir ces mémoires,
41:37de ces beaux actes d'héroïsme.
41:39Je crois qu'il n'y a pas qu'à Aubagne
41:41qu'est célébrée Cameroun,
41:43dans tous les régiments de Légion.
41:45C'est souvent l'occasion
41:47de faire une journée porte ouverte.
41:49Je vais rendre hommage
41:51à un chanteur qui s'appelle Jean-Pax Méfray,
41:53qui a contribué, par une très belle chanson,
41:55qui s'appelle Cameroun,
41:57à transmettre cette mémoire
41:59de ce combat héroïque aux jeunes générations.
42:01Et les Mexicains
42:03ont aussi Cameroun,
42:05et les rescapés, ils étaient 12,
42:07et les trois que j'ai cités.
42:09Merci beaucoup, mon cher Marc.
42:11On a beaucoup de sujets, je pense que je suis obligée
42:13d'enlever un ou deux sujets.
42:15Non, non, c'est pas ça, c'est que je veux parler
42:17de trop de choses, en fait.
42:19Par exemple, à Aubagne, il y avait
42:21Marc Menand et Éric Zemmour.
42:23J'aimerais que vous me donniez un peu votre avis
42:25sur l'entrée en campagne
42:27de Sarah Knafo,
42:29dans la campagne de Reconquête.
42:31Parce qu'elle a beaucoup fait parler
42:33ce week-end, pour la première fois.
42:35La campagne d'Éric Zemmour
42:37a annoncé vendredi
42:39qu'elle figurait en troisième position
42:41de la liste Reconquête menée par
42:43Marion Maréchal aux Européennes, du 9 juin.
42:45Dimitri, je commence avec vous.
42:47Qu'est-ce qu'elle apporte
42:49dans cette campagne ?
42:51Je pense d'abord qu'elle lève un mystère pour beaucoup de gens
42:53qui savent
42:55le lien qui l'unit à Éric Zemmour.
42:57Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est que dans sa
42:59première entretien, elle a été tout de suite
43:01renvoyée à ça. Mais vous êtes la campagne
43:03d'Éric Zemmour, et par
43:05un journaliste d'une chaîne concurrente
43:07qui en l'occurrence a des liens avec d'autres
43:09journalistes d'autres médias,
43:11j'ai trouvé qu'elle avait répondu avec beaucoup de tact,
43:13beaucoup de fermeté, et
43:15elle amène un peu de fraîcheur, elle amène un peu d'énergie,
43:17et moi je pense qu'il y a un truc qui est très
43:19important. Elisabeth Lévy l'a dit
43:21avant moi, mais je pense qu'elle a tout à fait raison,
43:23c'est que Sarah Knafo n'est pas que la campagne d'Éric Zemmour.
43:25Il n'y aurait pas de Reconquête,
43:27il n'y aurait pas eu de campagne présidentielle pour Eric Zemmour
43:29sans Sarah Knafo. Et donc,
43:31elle met son talent au service
43:33de son parti, et bah écoutez, c'est plutôt
43:35une bonne nouvelle. Ça relance un peu aussi,
43:37la campagne est difficile pour Reconquête,
43:39la campagne des Européennes, c'est dur d'exister
43:41actuellement. Il y a un effet vote-utile
43:43à droite autour de Jordan Bardella, et évidemment
43:45c'est sûr que Marion Maréchal en souffre.
43:47Gamme réelle. Oui, je crois que c'est une
43:49jeune femme brillante,
43:51qui a des talents
43:53certains, et elle l'a montré lors de sa
43:55première intervention en télévisé, vous l'avez dit,
43:57il y a déjà beaucoup de punchlines, il y en a une qui a beaucoup
43:59circulé, où elle dit, ah bon, dire que
44:01pour avoir un enfant, il faut un homme et une
44:03femme, ce serait homophobe, voilà, donc ça,
44:05c'est très percutant,
44:07et on sent qu'elle va apporter
44:09de l'allant, c'est certain.
44:11Elle a un dynamisme, un enthousiasme étonnant,
44:13et lorsqu'il fléchit, c'est rare,
44:15et bien Zemmour trouve auprès d'elle
44:17l'aiguillon qui le relance.
44:19Et par ailleurs, je crois qu'elle surprendra
44:21parce que, comme Zemmour, c'est pas une politique,
44:23et donc elle n'a pas les formules
44:25toutes faites, elle n'est pas formatée,
44:27et elle en surprendra sans doute
44:29plus d'un, je dis ça sans prendre parti
44:31en quoi que ce soit.
44:33Oui, elle est combative,
44:35elle est très claire,
44:37elle est même assez tranchante, il y a beaucoup de panache,
44:39il y a beaucoup de combativité, je vais répéter ce qui a été
44:41dit, mais ça fait du bien en politique,
44:43quelqu'un qui est très attaché à ses convictions.
44:45Pour apporter peut-être un bémol,
44:47la seule contradiction que j'ai trouvée dans ses propos,
44:49c'est qu'elle dit que c'est une politique
44:51d'urgence qu'il faut mener,
44:53elle dénonce cette question de civilisation,
44:55elle dit que c'est une question d'urgence, et après elle dit que la voie
44:57qu'elle a choisie est une voie qui prendra plus de temps.
44:59Donc il faut savoir si c'est urgent,
45:01qu'il ne faut peut-être pas prendre des détours, disons.
45:03En tout cas, on suivra
45:05évidemment Sarah Knafau, nous on dit
45:07sans que ça soit péjoratif,
45:09que c'est la campagne
45:11d'Éric Zemmour.
45:13Et c'est vrai qu'elle n'est pas que ça.
45:15Elle a prouvé,
45:17déjà, effectivement, et on la suivra,
45:19ce qu'elle apporte dans la campagne.
45:21Je voulais parler de Mélenchon, Mathilde Pain, Norima Hassan,
45:23on ne peut pas parler de tout ça.
45:25On va parler avec vous,
45:27quand même, de Gabriel, de LFI,
45:29qui soutient ouvertement les mouvements
45:31de la Sorbonne, de Sciences Po,
45:33je le disais en titre, Grenoble, Saint-Étienne,
45:35il y en a eu plusieurs aujourd'hui.
45:37Mais le reste, la gauche dite universaliste,
45:39n'est pas finalement
45:41assez pusillanime. Pourquoi ?
45:43Pour aller plus loin.
45:45A bon dos, d'une certaine façon.
45:47Parce que la gauche,
45:49dite progressiste et universaliste,
45:51celle qui votera pour Valéry Ayé,
45:53ou Raphaël Glucksmann,
45:55aux prochaines européennes,
45:57pousse aujourd'hui des hauts et des hauts reprovatifs.
45:59Dis, mais mon Dieu, que se passe-t-il, ma brave dame ?
46:01En observant les événements récents
46:03à Sciences Po et à la Sorbonne,
46:05on sent son opposition dans les faits, assez molles.
46:07L'explication est très simple.
46:09Les islamo-wauquistes,
46:11selon l'expression heureuse de Philippe de Villiers,
46:13qui manifestent,
46:15sont les enfants de cette gauche.
46:17Ils sont ces enfants au sens figuré,
46:19au sens intellectuel,
46:21et parfois même au sens propre.
46:23Et vous savez, on pourrait plutôt l'appeler la gauche de progrès,
46:25on devrait l'appeler la gauche de Shelley,
46:27la gauche de Marie Shelley, qui a fait Frankenstein.
46:29Parce que la clé de voûte
46:31de cette architecture idéologique,
46:33c'est la rhétorique décoloniale,
46:35qui déploie son emprise idéologique,
46:37en fait, sans dire son nom.
46:39Ce mot est apparu relativement récemment,
46:41depuis bien longtemps.
46:43Grâce à cette gauche,
46:45qui fait mine aujourd'hui
46:47d'être effarouchée par son œuvre.
46:49C'est comme un arbre qui aurait peur de ses fruits,
46:51qu'il les renierait.
46:53Cette rhétorique, qui est soutenue par une vraie idéologie,
46:55on dit qu'elle est apparue
46:57en Amérique du Sud,
46:59pour dénoncer l'hégémonie occidentale,
47:01induite par la colonisation
47:03européenne des Amériques,
47:05avant de s'étendre, au début du XXIe siècle,
47:07à l'hégémonie occidentale en général,
47:09portée par les universitaires
47:11américains et européens.
47:13Mais en réalité,
47:15le terreau est alimenté,
47:17et le terrain est
47:19labouré depuis
47:21plus d'un demi-siècle, avec en France
47:23un point de départ, si l'on remote
47:25la pelote de ce fil rouge,
47:27qui est la guerre d'Algérie.
47:29La rhétorique
47:31est tout à fait similaire
47:33à aujourd'hui. Tout est pardonné
47:35aux colonisés, parce qu'il est opprimé,
47:37et donc figure par excellence
47:39de la victime. Tandis que
47:41le colonisateur porte tous
47:43les péchés de la terre, parce qu'il est oppresseur,
47:45et donc figure par excellence
47:47du bourreau. Et cette religion
47:49décoloniale, elle a cette particularité de ne pas
47:51connaître de rédemption,
47:53ni de traitement individuel. On est jugé
47:55sur ce que l'on est, et non sur
47:57ce que l'on fait.
47:59Or ce discours, et c'est là que je veux en venir,
48:01a été porté par toute la gauche,
48:03qui se définit aujourd'hui comme
48:05universaliste. Alors je vais parler de moi,
48:07de Fanny Pacoutime. Je peux témoigner, je suis une enfant de l'école
48:09publique, et dans mon collège,
48:11dans mon lycée parisien, les profs d'histoire
48:13qui avaient voté Mitterrand
48:15vomissaient
48:17les militaires français. Vous savez, ça en reste dans le sujet.
48:19Les livres
48:21scolaires qu'ils nous faisaient acheter, également,
48:23même si plus subtilement,
48:25à les écouter, l'armée
48:27n'avait fait que torturer. Or,
48:29il se trouve que je suis fille, je vais encore
48:31parler de moi, ce sera terminé après,
48:33de médecin militaire,
48:35et je savais bien le prix
48:37qu'avaient payé ces médecins militaires, là-bas.
48:39Ils s'étaient dévoués
48:41aux populations civiles, ils avaient développé
48:43un maillage sanitaire incroyable. Ils ont
48:45vaincu la lèpre, la tuberculose,
48:47la peste, le choléra, la maladie du
48:49sommeil, le paludisme, la fièvre jaune,
48:51la variole. Ils ont lutté contre tout cela.
48:53Parfois, ils ont inventé des vrais
48:55traitements, des vaccins,
48:57et l'évolution démographique
48:59parle d'elle-même. Si l'Algérie,
49:01aujourd'hui, peut se prévaloir d'une
49:03démographie florissante, certains même
49:05parlent de bombe démographique, eh bien,
49:07c'est grâce à eux. Et je me suis dit,
49:09mais était-il donc impossible pour un prof d'histoire
49:11d'avoir une vision nuancée de cette
49:13page, de cette séquence,
49:15de rien en cacher, ni l'ombre,
49:17ni la lumière, plutôt que de se
49:19tirer une balle dans le pied, en fait, de nous tirer
49:21une balle dans le pied, de tirer une balle dans le pied de la France
49:23par une
49:25repentance manichéenne
49:27et masochiste.
49:29Et Gabrielle Cluzel, on a l'impression
49:31qu'aujourd'hui, Israël est
49:33ce colon contre lequel
49:35il faut absolument lutter.
49:37Exactement. L'israélien, c'est le colon
49:39contre lequel tout est permis, y compris
49:41les pires exactions,
49:43comme le pied noir, en somme, d'hier. Souvenez-vous
49:45de cette phrase de Sartre,
49:47on en parle souvent, mais pas assez encore,
49:49dans la préface des Danais de la
49:51Terre de Fanon, je cite,
49:53« En ce premier temps de la révolte,
49:55il faut tuer, abattre un Européen,
49:57c'est faire d'une pierre deux coups, supprimer
49:59en même temps un oppresseur et un opprimé. »
50:01Donc cette préface,
50:03justifiée des meurtres des civils,
50:05et pourtant Sartre
50:07et ses fameuses mains sales, en l'occurrence
50:09qui lui allaient comme des gants, ont été
50:11au programme de tous les bacheliers
50:13depuis des dizaines d'années.
50:15Et personne dans cette gauche
50:17universaliste n'a remis
50:19en cause l'hégémonie de Sartre.
50:21Alors pourquoi, aujourd'hui,
50:23s'étonner de voir justifier des crimes
50:25atroces contre des colons
50:27israéliens, simplement parce qu'ils sont
50:29israéliens, y compris lorsqu'ils appartiennent
50:31à des kibbutz comme celui de Béry,
50:33progressistes et très ouverts aux
50:35palestiniens. Et je veux le rappeler,
50:37les méthodes du FLN, c'est-à-dire
50:39l'éviscération, le gorgement d'enfants,
50:41viol de femmes, étaient en tout point comparables
50:43à celles du Hamas. Et pourtant,
50:45en novembre 2020, Gérald Darmanin
50:47est allé déposer une gerbe
50:49tricolore en Algérie, devant les
50:51monuments, je cite, « des martyrs du FLN ».
50:53Rien que ça. Alors on comprend
50:55la pusillanimité de notre gouvernement
50:57pour s'opposer au mouvement
50:59pro-Hamas dans les universités. Comment serait-il
51:01une minute crédible ?
51:03Et il ne faut pas s'étonner ensuite que des Algériens
51:05se sentent solidaires des palestiniens,
51:07même si certains ne savent
51:09même pas situer la bande de Gaza sur une carte,
51:11parce que c'est cette rhétorique
51:13qui les unit. Et je crois vraiment que c'est
51:15la clé de compréhension de ce mouvement.
51:17Dernière question. En quoi
51:19ce mouvement décolonial
51:21est-il très
51:23dangereux ? Alors il est extrêmement dangereux
51:25parce qu'il se décline
51:27de mille façons, même si cela nous écarte un peu
51:29du sujet. Je vais vous parler d'un sujet qui nous
51:31touche toutes les deux.
51:33C'est celui du féminisme, qui met
51:35en danger les femmes elles-mêmes.
51:37Parce qu'aujourd'hui, tout ce qui est considéré
51:39comme un apport occidental est réputé
51:41oppressif. Vous voyez, par exemple, la députée
51:43Ersylia Soudé, vous savez, qui a volé
51:45au secours des Molas, ce qui était quand même assez
51:47croquignolet, l'autre jour, sur X,
51:49en répondant à un tweet de Jérôme Guedj,
51:51elle a expliqué dans un journal qui s'appelle
51:53Maroc Hebdo, lors de sa visite récente,
51:55le 1er avril au Maroc, qu'elle défendait,
51:57je cite, un féminisme
51:59décolonial s'inscrivant dans la logique
52:01d'une internationale féministe.
52:03Ce modal se vaut opposé
52:05au féminisme blanc, un féminisme
52:07blanc vécu par beaucoup
52:09comme un apport occidental.
52:11Or, pour le féminisme décolonial,
52:13par exemple, la monogamie,
52:15ça a été imposé
52:17et importé. C'est d'essence
52:19et de fondements jidéo-chrétiennes.
52:21C'est pas moi qui le dis, ça a été dit en 2022
52:23par la sénatrice ivoirienne panafricaine
52:25Masogona Bamba
52:27sur le site Afrique Soir.
52:29Et c'est pour ça qu'on comprend mieux que
52:31Assa Traoré, par exemple, avait défendu dans
52:33Paris Match, je sais pas si vous vous souvenez, moi ça m'avait énormément
52:35surpris, je crois que c'était
52:37en 2019, en 2020,
52:39la polygamie de ses parents comme une expérience
52:41formidable.
52:43Et je vous rappelle que quand, il y a quelques semaines,
52:45la presse française s'est quand même
52:47étonnée de la polygamie du président du Sénégal,
52:49le nouveau président du Sénégal,
52:51eh bien, il y a un journaliste qui
52:53s'appelle Daniel Schneiderman,
52:55qui est journaliste d'arrêt sur images
52:57et de libération, qui est un grand ami d'Herzliya Soudé,
52:59eh bien, vous savez ce qu'il a vu dans cet
53:01étonnement ? Il l'a dit sur X, il a vu
53:03le regard colonial dans son
53:05éternité.
53:07Vous voyez, la monogamie,
53:09c'est colonial.
53:11Alors, plus qu'à attendre, vous voyez,
53:13que ce féminisme décolonial,
53:15c'est quand même un oxymore assez fort,
53:17réhabilite l'excision
53:19ou l'infibulation contre lesquelles
53:21lutte l'Occident, si je vais au bout de la
53:23logique. Et,
53:25pour revenir au sujet qui nous
53:27intéressait au départ,
53:29eh bien,
53:31parce qu'elle a fait le lit de
53:33cette gauche wokiste, parce qu'elle l'a
53:35réchauffée dans son sein et qu'elle y reconnaît
53:37en somme ses enfants, et on ne détruit
53:39pas ses enfants, même s'ils
53:41vous bousculent et vous contestent,
53:43s'ils vous font un peu peur, eh bien,
53:45la gauche dite universaliste,
53:47au-delà des incantations,
53:49vous savez, ils ont dépassé la ligne rouge,
53:51et des sourcils froncés, eh bien,
53:53en réalité, elle est impuissante à lutter.
53:55Et la meilleure preuve,
53:57elle est très simple, c'est une démonstration par
53:59l'absurde. Imaginez une
54:01seconde qu'à la place de ces militants,
54:03il y ait eu des militants d'extrême droite.
54:05Vous pensez que le directeur de Sciences Po
54:07aurait appelé au dialogue ?
54:09Vous pensez que ça aurait pris combien de temps
54:11pour les faire dégager ? Deux minutes
54:13ou un quart d'heure ? Vous voyez bien
54:15qu'il y a une
54:17très forte pusillanimité
54:19vis-à-vis de ces mouvements.
54:21Merci pour votre regard, Gabrielle Puzel.
54:23Il y avait un sujet aussi dont j'avais
54:25envie de parler, celui d'Anne Sinclair,
54:27par exemple, qui a déclaré hier que
54:29l'antisionisme aujourd'hui
54:31est la forme moderne
54:33de l'antisémitisme,
54:35et tous les antisionismes.
54:37C'était intéressant. Quelqu'un veut réagir rapidement,
54:39cinq secondes ? Dimitri, non ?
54:41Non, Gabrielle a été remarquable.
54:43Gabrielle, peut-être, sur ce sujet ?
54:45Écoutez, le problème
54:47c'est que ces paroles-là
54:49n'ont plus le droit
54:51de citer, moi je suis extrêmement inquiète,
54:53mais tous les jeunes auxquels j'en parle,
54:55n'ont plus le droit de citer dans les universités.
54:57Les grandes écoles ne sont plus entendues,
54:59ni écoutées, donc Anne Sinclair
55:01autour des fois était une voix qui portait,
55:03et malheureusement je crains qu'aujourd'hui ce ne soit plus le cas.
55:05Le coup de poing final
55:07avec vous, Guillaume Bigot,
55:09ça fait partie des sujets que nos téléspectateurs
55:11hashtag face à l'info avaient envie,
55:13c'est vous qui décidez de décider
55:15de sujets dont vous voulez qu'on parle,
55:17vous êtes exaspéré
55:19par la manière dont on parle
55:21du Brexit en France.
55:23Pourquoi ?
55:25Parce que c'est un argument
55:27d'abord qui est matraqué,
55:29c'est un argument qui est pavlovien,
55:31si vous dites le mot Brexit immédiatement,
55:33c'est fait pour ça d'ailleurs,
55:35viennent à l'esprit des mots
55:37comme effondrement économique,
55:39Bérezina, catastrophe,
55:41naufrage, et vous répétez,
55:43vous répétez, vous répétez ça,
55:45et à quoi ça sert ?
55:47A disqualifier toute critique de l'Union Européenne,
55:49si vous n'êtes pas d'accord que l'Union Européenne ce sera le Brexit,
55:51et Brexit ce sera la catastrophe, répétez à l'envie,
55:53et puis ça sert à intimider aussi.
55:55Je vous rappelle que généralement les grands partisans de l'Union Européenne,
55:57à commencer par notre Président, disent
55:59mais moi je m'oppose à tous les gens
56:01qui utilisent la peur comme un argument politique,
56:03mais que fait-on d'autre qu'utiliser la peur,
56:05puisque si vous critiquez l'Union Européenne,
56:07vous allez tomber dans le Brexit.
56:09Donc c'est un argument à la fois bête et méchant,
56:11c'est un argument qui neutralise
56:13intégralement tout esprit critique,
56:15et surtout c'est en général assez faux.
56:17Alors qu'en réalité,
56:19les effets du Brexit,
56:21quels sont les effets du Brexit ?
56:23Écoutez, on va,
56:25puisque en général la catastrophe elle est d'abord
56:27de nature économique, et c'est un chantage de nature économique,
56:29alors on peut reprendre des données économiques
56:31et avoir une approche effectivement
56:33assez dépassionnée, assez froide, assez objective.
56:35Le Brexit est
56:37soi-disant une catastrophe, moi je veux bien,
56:39mais le produit intérieur brut de la Grande-Bretagne,
56:41il est maintenant nettement supérieur
56:43à celui de la France, alors qu'il y a
56:45un million de Britanniques en moins par rapport aux Français.
56:47Et l'écart ne cesse de se creuser depuis le Brexit,
56:49donc je veux bien que ce soit une catastrophe.
56:51Ça a commencé avant déjà,
56:53il y avait une dynamique enclenchée avant, mais oui,
56:55l'écart s'est encore creusé après.
56:57C'est une catastrophe le Brexit, mais le PIB par habitant
56:59à nouveau est largement supérieur.
57:01Le Brexit est une catastrophe, mais la croissance,
57:03si on prend 2024,
57:05les estimations,
57:07la croissance française sera normalement inférieure
57:09à 1%, la croissance britannique
57:11est normalement estimée à 1,5%.
57:13Alors je veux bien que le Brexit soit
57:15une catastrophe,
57:17dont la tamise sera changée en sang,
57:19il y a des sauterelles partout dans les rues de Londres,
57:21ok, mais en attendant pour l'inflation,
57:23en 2024,
57:25la croissance britannique devrait être en dessous de 2%
57:27d'inflation, et on sera à 3,4%.
57:29En ce qui concerne la dette, par exemple,
57:31la dette publique,
57:33et en ce qui concerne aussi, on va dire,
57:35le déficit commercial, les deux pays sont assez
57:37comparables. Mais le plus
57:39important, et je crois que c'est ça qu'il faut retenir,
57:41et c'est tout à fait la continuité de ce que nous a
57:43expliqué tout à l'heure Dimitri, ce qui est important
57:45en économie, un, ce sont les tendances, ce sont les trends.
57:47Deuxièmement, ce qui est important aussi, c'est de comprendre
57:49que le Brexit étant sorti de l'Union Européenne,
57:51son économie est de plus en plus
57:53intriguée avec celle de l'Inde, avec celle
57:55des Etats-Unis, avec celle de la Chine.
57:57Et donc, précisément,
57:59la Grande-Bretagne,
58:01elle est liée à des économies qui
58:03croissent de plus en plus vite. Donc en plus,
58:05de toute façon, il y a un effet mécanique.
58:07De 2008 à 2022, Banque Mondiale,
58:09c'est quasiment les mêmes données que Dimitri, l'économie
58:11de l'Union Européenne, 2%, de 2008
58:13à 2022, 2% de croissance,
58:15les Etats-Unis, 80% de croissance,
58:17la Chine, 291%
58:19de croissance. Donc, en Européen,
58:21en Européen, on a décidé
58:23d'arrêter notre économie, en Européen,
58:25parce que c'est bien, d'accord. Donc,
58:27moralité, je pense que les Anglais ont bien fait
58:29de se décoller de cette véritable limace
58:31économique qui est devenue l'Union Européenne.
58:33Il faut imiter la Grande-Bretagne, selon vous, en quelques
58:35secondes ? C'est beaucoup plus compliqué.
58:37Si nous n'avions pas l'euro en partage
58:39avec les autres, oui, sans hésitation,
58:41ne serait-ce que pour des raisons de liberté publique, de démocratie,
58:43de respect des droits de l'homme, et tutti quanti.
58:45Par contre, comme nous avons l'euro,
58:47la question est plus complexe que ça.
58:49Ils ont, en tout cas, pour insister sur un point,
58:51que la Grande-Bretagne a des problèmes économiques.
58:53La Grande-Bretagne n'est pas
58:55un paradis sur Terre, mais les problèmes
58:57économiques de la Grande-Bretagne, si on cite par exemple
58:59l'endettement qu'on a, nous aussi, ou si on cite
59:01par exemple le déficit commercial, comme
59:03le Royaume-Uni a une banque centrale,
59:05contrôle sa monnaie, contrôle ses taux d'intérêt,
59:07ils peuvent espérer corriger ces problèmes.
59:09Tant qu'on reste à l'intérieur de l'euro, nous, à mon avis,
59:11ce n'est pas possible. Dernier mot.
59:13Le dernier mot, c'est simple, c'est que
59:15la grande différence entre les problèmes
59:17de la Grande-Bretagne et les politiques
59:19éventuellement néfastes de la Grande-Bretagne, c'est que
59:21la Grande-Bretagne les choisit
59:23librement. Donc, elle peut être libre demain
59:25de corriger ses problèmes. Nous ne sommes
59:27plus libres, puisque le volant démocratique
59:29est bloqué par l'Union Européenne, et en fait,
59:31cette grande différence, ça s'appelle juste
59:33la démocratie. Voilà.
59:35Et donc, vive la Grande-Bretagne libre
59:37et vive la France qui deviendra un jour
59:39libre.
59:41On sent de la passion.
59:43Excellente suite d'opéra. Merci à tous.
59:45Je vous propose tout de suite l'heure des produits avec Pascal Praud.