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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00A 19h, c'est l'heure, ravie de vous retrouver ce soir pour une édition spéciale.
00:07D'abord, Simon Guillin pour les infos du soir.
00:09Bonsoir Simon.
00:10Bonsoir chère Christine et bonsoir à tous chers téléspectateurs.
00:13Les syndicats de la SNCF appellent à une grève le jeudi 21 novembre.
00:17Ils dénoncent la privatisation rampante de la SNCF
00:20et évoquent des suppressions massives d'emplois ainsi que la dégradation des conditions de travail.
00:25Les enseignes Auchan et Michelin ont annoncé la suppression de plus de 3600 emplois en France.
00:30Michelin a annoncé la fermeture des usines de Vannes et de Cholet
00:33où les salariés ont d'ailleurs entamé un mouvement de grève.
00:36Enfin, à l'Île-des-Peines, allant jusqu'à 15 ans de prison,
00:39ont été prononcés à l'encontre d'un réseau de passeurs dans la Manche.
00:42Le parquet décrit ces hommes comme des marchands de mort.
00:45Ce réseau est soupçonné d'avoir organisé plus de 10 000 traversées clandestines
00:49selon les autorités britanniques, Christine.
00:51Merci beaucoup Simon Guila.
00:53Et au sommaire ce soir, une partie de notre avenir se joue peut-être ce soir.
01:00Tout l'avenir de l'Occident se joue sans doute sur cette élection américaine.
01:04C'est le jour J de la présidentielle.
01:06En Europe et en France, les médias ont déjà choisi.
01:09Tous veulent Kamala Harris même si personne ne connaît son programme.
01:13Donald Trump est le danger imminent.
01:15Donald Trump est le danger pour la démocratie.
01:17Pourquoi les médias français ont-ils une fois encore choisi leur camp,
01:21toujours le même camp, le camp démocrate, l'édito de Mathieu Bocoté ?
01:26Une partie de notre avenir se joue peut-être ce soir.
01:29Et si tous ont un avis tranché sur Donald Trump,
01:33mais que pense-t-il, lui, de la France ?
01:36Personne ne sait véritablement poser la question.
01:38Ce soir, nous allons nous pencher sur le regard que Donald Trump porte sur notre pays.
01:42Lui qui a visité le tombeau de Napoléon aux Invalides,
01:45quel regard porte-t-il sur Versailles, notre histoire, sur l'immigration,
01:49en Europe, en France, sur le terrorisme qui frappe la France ?
01:52Donald Trump aime-t-il la France ?
01:55L'analyse détaillée de Gabriel Cluzel.
01:58Une partie de notre avenir se joue peut-être ce soir.
02:01Pourquoi ce qui se passe là-bas nous touche-t-il autant,
02:05au-delà même de la géopolitique ?
02:07Il faut nous rappeler une certaine histoire qui nous lie à l'Amérique.
02:11L'exploration française de l'Amérique du Nord a débuté sous le règne de François 1er.
02:16Ici à l'image, en 1524, François 1er avait envoyé Giovanni d'Azzarano
02:21explorer la région entre la Floride et la Terre-Neuve.
02:25Et puis on se souvient des grandes visites d'État comme ici,
02:27celle des Kennedy venu voir le général de Gaulle en 1961.
02:31Pas d'avenir sans histoire, Marc Menand raconte.
02:36Une partie de notre avenir se joue peut-être ce soir.
02:40Pour beaucoup, c'est la paix dans le monde qui est en jeu.
02:44Kamala Harris, c'est la guerre.
02:46Et Donald Trump, c'est l'assurance de la paix dans le monde.
02:49C'est ce que disent certains.
02:51Cela commencerait avec l'arrêt de la guerre en Ukraine.
02:53Pourquoi beaucoup pensent que Donald Trump a la capacité de discuter avec tous les dirigeants du monde ?
02:58Est-ce le seul président américain qui n'avait pas déclenché la guerre depuis longtemps ?
03:03Ce sont souvent les démocrates qui déclareraient la guerre.
03:07En quoi est-ce que Donald Trump, présenté comme sulfureux pourtant,
03:11serait un argument de paix dans le monde ?
03:14Le décryptage inattendu de Charles Dornelas.
03:17Une partie de notre avenir se joue peut-être ce soir.
03:21Nous voulons tous la paix dans le monde, la paix en France, la paix aux États-Unis.
03:26Mais la menace du chaos aux États-Unis est avancée par certains médias
03:30en cas de victoire du républicain Trump.
03:32On se souvient de l'épisode du Capitol.
03:35On se souvient des accusations de tricherie lors de la dernière présidentielle.
03:39En attendant, Donald Trump vient de voter en Floride
03:42et il a déclaré « si je perds, je serai le premier à le reconnaître ».
03:47À quoi s'attendre en cas de résultat serré ?
03:50L'édito de Mathieu Bocotte.
03:53Une heure avec nos mousquetaires pour en tout se dire et sans tabou.
03:57C'est parti !
04:04Bonsoir à tous.
04:11On ne peut pas dire un mot de ces emplois qui sont supprimés.
04:15On l'a appris aujourd'hui.
04:16On en parlera dans un instant.
04:18Mais d'abord, concentre-nous sur ceux d'idée,
04:21puisque c'est le jour où on peut se permettre un petit anglicisme.
04:25Mathieu Bocotte, qui suit la campagne présidentielle américaine
04:28à part des médias français ?
04:30On a souvent l'impression qu'on cherche à l'endoctriner.
04:33D'un côté, Trump passe pour un monstre.
04:36De l'autre, les démocrates sont présentés comme le seul choix raisonnable.
04:40Comment l'expliquer, première question ?
04:43Comment expliquer l'hostilité suscitée par Donald Trump aux Etats-Unis ?
04:47C'est le sujet de votre premier édito.
04:49On veut comprendre.
04:51Soyons justes.
04:53Il ne faut pas répondre aux éditoriaux pro-Harris par des éditoriaux pro-Trump,
04:58mais par des éditoriaux pro-honnêteté.
05:00Si on veut ce qu'on va faire ce soir, c'est ce que j'essaierai de faire.
05:04Je regardais dimanche, on me pardonnera cette infidélité,
05:07une chaîne d'info qui ne parvient pas à sortir du statut de deuxième chaîne d'info,
05:11et qui a déployé des moyens immenses pour nous raconter l'élection.
05:15L'humilité précède la gloire, l'orgueil précède la ruine.
05:18Soyez gentils.
05:19Mais profitons de la gloire lorsqu'elle est là,
05:21et moquons-nous surtout de ceux qui n'ont pas été humbles lorsqu'ils le devaient.
05:24Alors, quoi qu'il en soit, des moyens immenses,
05:27mais immenses, déployés pour nous raconter en direct l'élection américaine.
05:32Et là, donc, il ne manque pas de moyens, il ne manque pas d'argent,
05:34il ne manque pas de commentateurs.
05:35Et tout ça, pourquoi?
05:37Pour des commentaires qui oscillaient entre la banalité et la bêtise.
05:41Je le dis en tout respect pour une journaliste qui a eu un parcours tout à fait admirable,
05:44madame Christine Ockrent.
05:45Elle nous était présentée comme une forme de papesse des élections américaines,
05:48et franchement, je rete dis la formule,
05:50c'était des banalités et des propos de l'autre côté pas très éclairés.
05:53Mais nul ne la contestait.
05:54Alors, pour ne rien vous cacher, parce que vous savez qu'on se dit tout,
05:58Mathieu Bocoté a passé un week-end horrible,
06:01en me rabattant tout le temps cette histoire,
06:03en me disant qu'il n'en pouvait plus,
06:04donc il faut qu'on dise la vérité ce soir.
06:06C'est très exact, parce que je suis fasciné de voir tant de moyens
06:09pour nous apprendre si peu.
06:10Tant de moyens pour nous livrer toujours le même récit,
06:14Donald, il est méchant, Kamala, elle est gentille.
06:17Bon, ça, tant de moyens pour cela.
06:19Alors, c'est une interprétation militante,
06:21qu'on peut généraliser à presque l'ensemble de la presse française
06:24et européenne et occidentale,
06:25qui a ce récit qui est militant, mais qui ne se sait pas militant.
06:30C'est ça qui est fascinant,
06:31c'est qu'on est devant des journalistes, des présentateurs,
06:33des commentateurs, des experts, des analystes,
06:35qui militent et croient pourtant analyser.
06:38Ils militent et croient être objectifs.
06:40Ils sont hyper, on pourrait dire, orientés, biaisés,
06:43et ils n'en sont pas conscients.
06:45Pourquoi?
06:46Moi, je suis conscient de mes préférences, moi,
06:48et je ne les cache pas.
06:49Je ne dis pas, je suis, vous savez,
06:51j'ai absolument aucune préférence dans la vie.
06:52Non, non, non, d'aucune manière.
06:53Je pense que je passe ma vie à les exprimer.
06:55À tout le moins, ensuite, je cherche aussi à les argumenter.
06:58Donc, qu'est-ce que je vois à travers ça?
07:00Il y a probablement deux problèmes derrière cela,
07:03et d'autres ensuite.
07:04La classe médiatique française, globalement,
07:06et européenne, plus largement,
07:08ne connaît des États-Unis que la côte est pour l'essentiel.
07:11La côte est, c'est-à-dire New York.
07:13On prend New York pour les États-Unis,
07:15et on oublie que pour l'immense majorité des Américains,
07:18New York, c'est un peu le contraire des États-Unis.
07:20Je ne dis pas que New York, c'est le contraire des États-Unis.
07:22Bien des Américains disent,
07:23lorsqu'on veut comprendre l'essence de l'Amérique,
07:25c'est certainement pas à New York et sur la côte est,
07:28et encore moins dans le New York Times,
07:30qui est vu comme la pravda des temps présents,
07:32que nous pourrons comprendre l'esprit américain.
07:34Donc, une classe médiatique qui ne connaît des États-Unis
07:37que ses destinations touristiques préférées.
07:39Et une classe intellectuelle qui ne connaît des États-Unis
07:42que les campus radicaux où elle va s'alimenter
07:45en idées radicales, extrémistes et souvent toxiques.
07:49Ce qui fait qu'au final, on a l'impression
07:51que les États-Unis, c'est un mélange du New York Times
07:53et de Judith Butler,
07:55et tout le reste des États-Unis est inconcevable.
07:59On ne le conçoit pas, on ne le voit pas, on ne le regarde pas.
08:02On ne connaît pas la culture américaine,
08:04on ne connaît pas la religion américaine,
08:06sinon de manière caricaturale,
08:07on ne connaît pas le mode de vie des Américains,
08:09on ne connaît pas l'entreprise américaine,
08:11on ne connaît pas la pensée politique américaine,
08:13on ne connaît pas les complexités américaines
08:15et on ne connaît pas le conservatisme américain.
08:17Or, si on... ou le Parti républicain,
08:19si on veut comprendre un peu cette élection
08:23et qu'on comprenne que la moitié des Américains,
08:25quel que soit le résultat, vont voter pour Trump ce soir,
08:28pour le Parti républicain ce soir,
08:30il faudrait quand même faire un effort
08:32pour comprendre le Parti républicain,
08:34pour comprendre le conservatisme américain,
08:36et cet effort, on ne le fait pas.
08:38Pourquoi? Parce qu'on résume le conservatisme américain,
08:41normalement, à trois idées.
08:43D'un côté, une politique étrangère,
08:45agressive et conquérante.
08:47On verra avec Charlotte que c'est plus compliqué.
08:49Deuxièmement, un capitalisme débridé, fou furieux.
08:52On verra que c'est plus compliqué aussi.
08:54Et troisièmement, une droite religieuse
08:56qui serait celle des gens bornés, sans intelligence.
08:59Donc prenez ça et dans l'esprit médiatique dominant,
09:02vous avez la droite américaine.
09:04Le problème, c'est que si on prend la peine
09:06de s'y intéresser, la droite américaine,
09:08le conservatisme américain,
09:10c'est certainement des traditions de pensée
09:12les plus fécondes et les plus intéressantes
09:14dans la deuxième moitié du XXe siècle,
09:16et même sur tout le XXe siècle.
09:18Et au début du XXIe siècle, dans notre temps,
09:20c'est probablement des pensées les plus fécondes,
09:22avec des intellectuels majeurs,
09:24des philosophes, des historiens, des sociologues,
09:26des politologues, des écrivains,
09:28des journalistes, des essayistes,
09:30qui ont tous permis, ils nous ont tous permis,
09:32si on les lit, on n'est pas obligé,
09:34mais si on veut parler d'eux, on pourrait peut-être les lire
09:36de temps en temps, qui nous permettent tous
09:38de comprendre notre époque. Je vais donner quelques noms
09:40comme ça, je ne m'attends pas à ce que tout le monde les connaisse,
09:42mais je les lance pour qu'on sache que ces noms existent.
09:44On peut penser par exemple
09:46à Albert J. Nock, un écrivain
09:48du début du XXe, qui était un des théoriciers
09:50de l'anti-étatisme, au sens suivant,
09:52il disait « se peut-il qu'aujourd'hui
09:54la liberté individuelle soit compromise
09:56par le développement des grosses bureaucraties
09:58dans nos sociétés? » Il voit ça au début du XXe siècle.
10:00C'est une défense de l'individualisme,
10:02au sens du mérite individuel,
10:04de prendre en main sa vie,
10:06au début du XXe parce qu'il voit venir le socialisme
10:08qui va se déployer en Europe
10:10et en Occident. Whitaker Chambers,
10:12une formule, qui le connaît aujourd'hui?
10:14Ça fait partie des intellectuels qui ont dit
10:16l'anticommunisme au XXe siècle ne peut jamais
10:18être strictement libéral, il doit être aussi
10:20spirituel, car le communisme est une religion
10:22et si nous ne le comprenons pas comme tel, nous ne le
10:24comprendrons jamais. Et c'est un auteur
10:26majeur aux États-Unis. Russell Kirk,
10:28Wilmer Kendall, qui ont repensé
10:30le conservatisme dans les années 50,
10:32en disant « en l'instant le conservatisme c'est pas simplement
10:34la défense de l'ordre établi,
10:36c'est la défense d'une civilisation ».
10:38Irving Kristol, qui dans les années 60-70
10:40dit « nous connaissons un changement
10:42de civilisation aujourd'hui ». Un changement
10:44de civilisation, une inversion
10:46des valeurs, pour reprendre une formule qui vous est chère,
10:48et qui va penser ce moment-là.
10:50Murray Rothbart, Paul Godfrey,
10:52deux penseurs qui, dans les années 90,
10:54vont dire « aujourd'hui,
10:56le développement de l'étatisme
10:58dans ses formes nouvelles, thérapeutique,
11:00l'antidiscrimination, la volonté toujours de reconstruire
11:02la société, ça crée des conditions
11:04d'un totalitarisme nouveau ».
11:06John Fonte, Christopher Caldwell,
11:08deux penseurs qui aujourd'hui nous disent « on pense qu'il y a encore
11:10une constitution, mais dans les faits,
11:12au nom de la lutte contre les discriminations,
11:14du wokeisme, eh bien, on change
11:16de constitution sans le savoir ». Et je pourrais
11:18vous en nommer tant d'autres, Patrick Dunning, tout ça.
11:20Pourquoi je les mentionne? Pour dire que ces gens-là existent,
11:22mais n'espérez pas en entendre parler
11:24dans les médias occidentaux, c'est comme s'ils n'existaient pas.
11:26De la même manière,
11:28depuis 50 ans, sinon 60 ans,
11:30la presse occidentale, globalement,
11:32méprise tous les leaders républicains.
11:34On ne prend même pas la peine de les connaître minimalement.
11:36Je vais vous donner quelques exemples.
11:38Barry Goldwater, qui prend la direction
11:40du candidat en 1964 du Parti républicain,
11:42on le présente comme un extrémiste,
11:44un fanatique, un fou furieux. Il va perdre,
11:46mais il va quand même changer complètement l'histoire du Parti républicain
11:48en fondant un conservatisme
11:50américain. Parce que, alors,
11:52ça peut nous sembler étonnant aujourd'hui, mais dans les années
11:5460 et 50, on dit aux États-Unis
11:56« un conservatisme américain, impossible,
11:58nous sommes un pays tellement libéral et progressiste
12:00que le conservatisme n'a aucun
12:02avenir ici ». Eh bien, pourtant,
12:04c'est autre chose qu'on a vu.
12:06Richard Nixon. Richard Nixon, dans notre esprit,
12:08c'est « dig the crook », c'est le
12:10bandit, c'est la crapule, c'est le
12:12méchant, c'est le Watergate. Bon.
12:14Mais on oublie que c'est aussi l'homme qui, en 68
12:16et encore plus en 72,
12:18va incarner la révolte des classes
12:20moyennes, des classes populaires,
12:22contre ce qu'on pourrait appeler le wokeisme de l'époque,
12:24la vague de la contre-culture
12:26qui piétinait les valeurs américaines.
12:28Je ne dis pas que c'est un homme exemplaire, soit dit en passant.
12:30Je dis qu'on n'a jamais été capable de le voir autrement
12:32que sous sa caricature.
12:34Ronald Reagan, qu'on a présenté dans
12:36« La Prince Européenne » comme une espèce
12:38de débile léger, pour ne pas dire un débile profond,
12:40un acteur sans cervelle.
12:42C'est quand même un homme qui a un parcours politique
12:44assez exceptionnel et qui est quand même le grand
12:46gagnant de la guerre froide, qui a fait tomber le communisme,
12:48qui est quand même une des pires tyrannies. Il faut quand même
12:50lui reconnaître un certain crédit.
12:52Donc, on est devant chaque fois « La Prince Européenne »,
12:54dit des débiles, des républicains,
12:56des crétins, des républicains,
12:58des sans-génies. Les républicains,
13:00c'est la lie de l'humanité américaine.
13:02Et on ne prend jamais la peine de chercher à les comprendre
13:04minimalement. À la rigueur, Bush père,
13:06on l'a bien aimé parce que c'est le président qui engage
13:08le nouvel ordre mondial avec l'invasion
13:10de l'Irak au début des années 90.
13:12On l'a méprisé avec raison, je me permets
13:14de dire, Bush fils. On l'a présenté comme
13:16un crétin. Je crois qu'on avait raison.
13:18Et aujourd'hui,
13:20Trump,
13:22qu'on ne connaît pas. On ne connaît
13:24ni son parcours, ni son histoire, ni ses soutiens,
13:26ni ce qu'il représente. On le réduit
13:28à un personnage caricatural qui fait du spectacle
13:30sur scène et on ne cherche pas à comprendre
13:32pourquoi tant d'Américains
13:34se reconnaissent en lui malgré tout.
13:36Très intéressant d'avoir un regard
13:38juste. Cette hostilité,
13:40Mathieu Bocoté,
13:42est aussi celle des élites américaines.
13:44En quoi Donald Trump
13:46les effraie-t-elle?
13:48C'est un véritable effroi. Il faut le noter.
13:50D'un côté, on a l'habitude de dire
13:52on débat gauche-droite, gauche-droite.
13:54Mais ce n'est pas exactement ça dont il est question
13:56aux États-Unis aujourd'hui. On est plutôt
13:58devant un clivage entre l'oligarchie
14:00et une révolte populaire.
14:02Et on s'entend, je ne dis pas que
14:04tous les torts sont d'un côté et tout le bien est de l'autre.
14:06Il y a toujours, c'est une vision
14:08réductrice de la politique que dire c'est le bien
14:10et le mal. Mais voyons comment
14:12ceux qui se reconnaissent en Trump le voient.
14:14D'un côté, vous avez la coalition de Kamala Harris
14:16qui a un programme, contrairement à ce qu'on dit.
14:18Elle a un programme, mais c'est un programme, on pourrait dire
14:20à la française, un Terra Nova à l'américaine.
14:22Donc c'est l'oligarchie, les élites
14:24de la côte est, de la côte ouest
14:26et l'appui d'une coalition
14:28de minorités qui sont censées porter
14:30Kamala Harris. Ensuite, il y aurait des nuances
14:32à ajouter, mais disons que c'est sa coalition.
14:34Donald Trump, de l'autre côté,
14:36disons-le méchamment, c'est l'alliance d'Oprah Winfrey
14:38et de sa femme de ménage.
14:40Et ça, c'est l'alliance aujourd'hui
14:42qui soutient Mme Harris.
14:44De l'autre côté, Donald Trump dit
14:46« Je ne suis pas le porteur d'un projet
14:48politique comme un autre. Je ne suis pas
14:50seulement, je ne veux pas gérer autrement
14:52ce qu'ils ont construit. Je veux
14:54déconstruire un système
14:56qui nous plombe, qui nous fait
14:58mal, un système qui sert
15:00mal les américains. »
15:02Donc qu'est-ce qu'il dit, et c'est au cœur de sa campagne,
15:04il dit « Je suis préparé, moi, à changer,
15:06on va assécher le marécage.
15:08On va se délivrer d'une classe
15:10politique qui s'est plantée
15:12et nous a plantées avec elle à Washington. »
15:14Donc dans son projet à Trump,
15:16il dit par exemple « On va défaire l'état
15:18administratif. » L'état administratif, qu'est-ce que c'est ?
15:20C'est l'hyper, giga,
15:22maxi-bureaucratie
15:24construite à partir de Washington
15:26qui, dans les faits, n'a cessé de s'étendre
15:28depuis un siècle maintenant, environ.
15:30Il dit « Cette bureaucratie-là s'est emparée
15:32de vos vies, exerce un pouvoir
15:34sur vos vies, sans légitimité.
15:36Je vais travailler à la déconstruire. » Peut-être
15:38trop, peut-être de manière exagérée,
15:40mais c'est son projet. L'immigration,
15:42il dit, il faut en finir avec l'immigration,
15:44illégale, mais aussi légale,
15:46et il annonce un plan de déportation
15:48massif. Alors on comprend qu'en anglais, le mot
15:50« déportation » n'a pas le même sens qu'en français, ça n'a pas la même
15:52signification historique, ayons-la à l'esprit,
15:54évidemment. Robert Kennedy
15:56Junior, dont on a un peu parlé ici,
15:58qu'est-ce qu'il dit ? Il dit « Nous, on a un problème avec Big Pharma
16:00aux États-Unis, avec le lobby pharmaceutique
16:02qui est très puissant. » Il s'appuie sur l'expérience
16:04de la COVID, mais pas seulement.
16:06Et son propos, puis Kennedy est un excentrique à sa manière,
16:08mais il dit aussi « On a un problème aux États-Unis,
16:10un problème d'obésité morbide
16:12dans ce pays. »
16:14C'est un pays formidable. Quand je vais là, je me sens mince.
16:16J'adore ça.
16:18Mais c'est un pays...
16:20On ne le voit pas, en fait.
16:22Il est interdit de séjour.
16:24Mais ce qui est fascinant, c'est que c'est un pays qui a
16:26un vrai problème de santé publique, un vrai,
16:28vrai problème, à la crise des opioïdes.
16:30Donc voyons tout ça, et Kennedy dit qu'on doit
16:32changer d'approche par rapport à ça.
16:34On peut penser qu'il va trop loin, on peut penser qu'il ne fait pas assez
16:36confiance aux pharmas, au progrès de la science.
16:38Mais, ayons à l'esprit
16:40que c'est un diagnostic qui n'est pas complètement insensé.
16:42Il y a Elon Musk, bien sûr,
16:44qui est la figure aujourd'hui de l'anti-wokisme
16:46et de la défense de la liberté
16:48d'expression dans un pays qui veut la restreindre,
16:50et sur la question de la guerre.
16:52La politique étrangère, Charlotte va nous en parler,
16:54mais on a un pays où le complexe
16:56militaro-industriel, pour reprendre la formule
16:58d'Eisenhower, a un pouvoir
17:00immense, et un complexe militaro-industriel
17:02de temps en temps a besoin
17:04de voir ses commandes alimentées.
17:06Et pour certains, je ne dis pas pour tous,
17:08pour certains, la guerre d'Ukraine
17:10a été une occasion pour ce complexe
17:12de réactiver son pouvoir et pour une
17:14certaine conception de la politique américaine
17:16impériale de se redéployer.
17:18Trump ne dit pas « je suis contre l'Ukraine »,
17:20il ne dit pas « je veux larguer l'Ukraine »,
17:22il dit « on ne peut pas s'engager dans une guerre
17:24sans fin qui, à terme, nous appauvrit tous. »
17:26On peut penser qu'il a tort,
17:28mais on comprend, cela dit,
17:30que tout ça, c'est une série de ruptures qui vont
17:32au-delà d'un changement de gouvernement
17:34ordinaire, et on peut comprendre, de ce point de vue,
17:36que les élites américaines veulent le trucider,
17:38politiquement, évidemment, bien que certains
17:40veuillent aller un peu plus loin.
17:42Dernière question. Certains disent, sur les réseaux
17:44sociaux, « Donald Trump, il est contre l'IVG,
17:46il est contre le climat, il plante
17:48l'économie internationale. Comment peut-on oser
17:50le soutenir? » Est-ce que Donald Trump peut
17:52être considéré comme un modèle pour
17:54les droites populistes européennes? Deux questions en une.
17:56Alors, la caricature
17:58qu'on en fait me semble assez faussée.
18:00Il y a assez de choses qu'on peut critiquer
18:02chez ce personnage-là.
18:04Permettez-moi. Les extraits que l'on voit
18:06de Donald Trump, ce sont des extraits
18:08vifs. Je l'envoie.
18:10Je vais vous répondre là-dessus. Sur ce point-là
18:12en particulier, voyez la séquence
18:14qui, à mon avis, relève de la fake news médiatiquement
18:16fabriquée ces derniers jours.
18:18On dit, Donald Trump a dit qu'il
18:20veut fusiller Liz Cheney si jamais
18:22il prend le pouvoir. Il veut la fusiller.
18:24S'il veut vraiment ça, il faut en finir tout de suite avec ce personnage
18:26inquiétant. Mais ce n'est pas du tout ce qu'il dit.
18:28Si vous regardez l'ensemble de la déclaration,
18:30il dit, voilà quelqu'un qui, pendant des années,
18:32fait partie de la bande néoconservatrice
18:34qui envoyait nos petits gars se faire descendre un peu partout,
18:36qui envoyait toujours des gens faire la guerre
18:38à sa place. Que dirait-elle
18:40si elle se retrouvait dans la situation
18:42de ces petits gars avec, elle aussi,
18:44des gens qui pointent des armes devant elle?
18:46Les médias découpent
18:48que Liz Cheney
18:50pourrait avoir avec elle des gens
18:52qui feraient des armes devant elle. Donald Trump
18:54veut la tuer. On a fabriqué
18:56une fake news grossière,
18:58grossière. Mais ce n'est pas la seule.
19:00Ce n'est pas la seule.
19:02Ce n'est pas qu'il n'est pas critiquable.
19:04J'ai compris le critiquer honnêtement. Ce n'est pas la même chose.
19:06Est-ce que c'est un modèle?
19:08Je pense que Trump est irréductiblement américain.
19:10Trump, ce n'est pas un américain
19:12nostalgique de l'Europe. C'est un américain
19:14américain américain. Donc, ça ne peut pas être
19:16un modèle en tant que tel, évidemment.
19:18Ce qu'il nous dit, c'est...
19:20Pour les droits européens.
19:22Dans le contexte américain, on pourrait dire
19:24que devant l'oligarchie, il représente
19:26une tentation césarienne à l'américaine.
19:28C'est-à-dire, je serai l'homme allié à son peuple
19:30pour être capable de casser le régime des partis
19:32de l'oligarchie qui nous a fait tant de mal.
19:34On pourrait dire, de ce point de vue, c'est une structure
19:36psychologique un peu gaulliste. Bien qu'on ne parle pas
19:38au général de Gaulle, évidemment. Des leçons
19:40en tirées, en quelques mots.
19:42Il ne se soumet jamais au code
19:44de respectabilité de la gauche. C'est toujours
19:46fight, fight, fight. Il ne cède jamais.
19:48Il attaque. Il assume une posture insurrectionnelle.
19:50Il ne recherche pas la notabilisation
19:52mais le conflit ouvert. Il marque
19:54une rupture de fond avec la politique dominante.
19:56On peut apprécier. On peut ne pas apprécier.
19:58On peut penser qu'il a tort ou qu'il a raison.
20:00Mais on devrait d'abord chercher à comprendre ce qu'il porte
20:02et ce qu'il dit avant de dire, il me semble
20:04qu'il n'est plus d'un pied.
20:06Merci beaucoup
20:08pour votre regard, Mathieu Beaucoupté.
20:10Dans un instant, on verra avec vous
20:12si les résultats sont serrés.
20:14Après, peut-on s'attendre au concours?
20:16On a vu comment les gens se barricadent.
20:18On se pose beaucoup de questions
20:20ce soir. Il y a une question,
20:22Gabrielle Cluzel, que personne ne se pose.
20:24Que pense
20:26Donald Trump
20:28de la France? Vous avez pris
20:30votre temps pour fouiller
20:32et avoir quelques petits extraits
20:34pour avoir quel regard. Parce qu'on a tous
20:36un regard et on critique
20:38comme le disait Mathieu Beaucoupté.
20:40Mais que pense-t-il de nous?
20:42Vous l'avez dit, Donald Trump
20:44ne laisse pas indifférent.
20:46Pour nous mettre un peu dans l'ambiance
20:48de ces élections américaines, la campagne a été ponctuée
20:50par des noms d'oiseaux dans un langage très vert.
20:52Je vais faire
20:54paraphraser la célèbre citation
20:56de l'inspecteur Harry.
20:58Vous connaissez l'inspecteur Harry dans
21:00La dernière cible, joué par Clint Eastwood.
21:02Vous savez, les avis
21:04sur Donald Trump, c'est comme
21:06les trous du tout le monde en a un.
21:08En France,
21:10tout le monde en a un, de fait,
21:12mais c'est toujours le même. C'est ça qui est très frappant.
21:14Mathieu l'a dit, les commentateurs, les politiques.
21:16Aujourd'hui, il n'y a guère
21:18qu'Eric Zemmour, Sarah Knafo,
21:20Mario Maréchal, qui le défendent
21:22réellement, qui adhèrent
21:24à son personnage, parce que
21:26même le RN, depuis le Capitole, prend
21:28un peu ses distances.
21:30Si tout le monde en France a un avis sur Donald Trump
21:32et on le connaît, quel est l'avis
21:34de Donald Trump sur la France ?
21:36Et ça, c'est moins connu.
21:38Est-ce qu'il déteste la France ou pas ?
21:40Est-ce qu'il est rancunier
21:42pour cette France qui ne l'aime pas,
21:44pas tellement ? La réponse pourrait tenir
21:46seulement une phrase, mais nous allons la développer un peu.
21:48Donald Trump déteste
21:50une certaine France, mais
21:52Donald Trump aime une autre France.
21:54Donc,
21:56on ne peut pas cela en revue
21:58sans être vraiment exhaustif,
22:00parce que c'est des recherches. J'ai pris
22:02ma lampe frontale et j'ai fait un peu
22:04de spéléologie. Donc,
22:06en février 2016,
22:08il avait accordé,
22:10vous vous en souvenez peut-être, un entretien.
22:12À l'époque, il était candidat de Donald Trump
22:14à l'investiture des Républicains.
22:16Il avait accordé un entretien à André
22:18Bercoff pour Valeurs Actuelles.
22:20Et,
22:22dans cet entretien, il avait dit
22:24qu'il était venu de nombreuses fois en France.
22:26Vous voyez, ce n'est pas l'Américain qui ne connaît pas la France
22:28qui considère que c'est un confetti
22:30sans importance.
22:32Il était venu de nombreuses fois
22:34et
22:36il y a même longuement parlé de la France.
22:38Alors, c'est peut-être la suite
22:40que nous verrons après.
22:42On va voir ce que pense
22:44Donald Trump de la France.
22:46On marque une pause.
22:48On a un petit extrait à vous montrer en plus.
22:54Retour sur le plateau de Face à l'Info.
22:56On analysait un angle dont personne ne parle.
22:58Que pense Donald Trump de la France ?
23:00On a un petit sonore à vous montrer dans un instant.
23:02Mais on continue
23:04avec vous, ma chère Gabrielle.
23:06Oui, alors donc,
23:08il avait accordé Donald Trump un entretien
23:10à Valeurs Actuelles
23:12quelques temps après le Bataclan.
23:14Il lui avait dit, malheureusement,
23:16la France n'est plus ce qu'elle était
23:18et Paris non plus. Il avait rajouté qu'il y avait
23:20des quartiers dont on avait l'impression
23:22qu'ils étaient devenus hors-la-loi.
23:24Il avait parlé aussi
23:26de l'Europe. Il avait dit
23:28qu'Angela Merkel avait fait une grosse erreur,
23:30une grave erreur en matière migratoire
23:32et pour lui, ce qui se passait
23:34en la matière pouvait conduire
23:36à l'effondrement de l'Europe.
23:38Évidemment, avec la France incluse.
23:40Et puis, en juin 2016,
23:42il avait dit que la France était un pays triste.
23:44En juillet 2016,
23:46il avait remis une pièce lors d'une conférence
23:48de presse en Floride. C'était quelques jours
23:50après l'assassinat du père Hamel.
23:52Il avait dit
23:54« Je ne vais pas leur faire plaisir, mais voyez
23:56ce qui s'est passé à Nice. » Il faisait allusion, vous savez,
23:58au camion « L'attentat
24:00sur la promenade des Anglais ».
24:02Et puis, il avait dit
24:04« Et vous avez vu ce qui s'est passé hier avec
24:06le prêtre ? La France n'est plus la France. »
24:08Ça avait suscité, du reste, une forte
24:10réaction. Manuel Valls, qui était
24:12à l'époque Premier ministre, avait dit
24:14« Mais non, la France est toujours la France.
24:16Et la France est forte. »
24:18Bon, je ne sais pas s'il a toujours
24:20ce même avis aujourd'hui.
24:22Et puis, dans un entretien télévisé,
24:24Crescendo,
24:26toujours en juillet 2016, il avait déclaré
24:28que la France et l'Allemagne étaient
24:30infectées par le terrorisme.
24:32Et il avait rajouté « Vous savez quoi ?
24:34C'est leur faute parce qu'ils ont laissé des personnes
24:36entrer sur leur territoire. »
24:38Et je ne sais pas si vous vous souvenez, parce que là aussi,
24:40ça avait fait grand bris, le journaliste lui avait demandé
24:42s'il comptait restreindre
24:44ou interdire l'accès du sol américain
24:46aux Français.
24:48Et il ne l'avait pas exclu. Il avait dit
24:50« Oui, il est possible qu'on arrive
24:52à ce stade. » Et d'une certaine façon,
24:54Donald Trump se servait
24:56de la situation de la France pour
24:58faire peur
25:00à son électorat, pour tirer
25:02la sonnette d'alarme.
25:04Et puis en France, il y en a qui l'apprécient
25:06encore moins, c'est les Parisiens.
25:08Je ne sais pas si vous vous souvenez aussi,
25:10quand il avait
25:12fait sortir les États-Unis de la COP21,
25:14il avait déclaré sèchement « J'ai été
25:16élu pour les habitants de Pittsburgh,
25:18pas de Paris. »
25:20Et pour rester à Paris,
25:22alors ça c'est plus récent, alors il y a un truc
25:24qu'il n'a pas du tout aimé, mais pas du tout,
25:26mais cela dit, il n'est pas le seul,
25:28c'est la célébration
25:30des JO.
25:32D'ouverture des JO
25:34olympiques. Il a dit « C'est une
25:36honte, c'est terrible. »
25:38Il l'a dit très clairement.
25:40Et il a rajouté, puisque les prochains
25:42JO sont à Los Angeles en 2028,
25:44qu'il
25:46promettait, il ferait en sorte
25:48qu'il n'y aurait pas de représentation
25:50de la scène comme elle a été
25:52faite l'autre jour à Paris.
25:54Et puis évidemment, il y a une question que tout le monde
25:56se pose. Parmi les Parisiens, il y en a un
25:58à l'Elysée. Que pense
26:00Donald Trump d'Emmanuel Macron ?
26:02Alors là, c'est assez amusant parce
26:04qu'il dit souvent que c'est
26:06un ami, il dit qu'il l'aime,
26:08mais alors il le malmène. C'est un peu l'amour
26:10vache. Donc il
26:12l'imite dans les meetings pour
26:14s'en moquer. Il raconte des conversations téléphoniques
26:16au cours desquelles il l'a fait plier.
26:18Il le décrit un peu en petit marquis.
26:20Et puis alors là, il a été très
26:22fort. Je vous ai dit, la soirée est un peu
26:24« olé olé », ces spéciales élections américaines.
26:26Quand en avril 2023,
26:28avant son départ en Chine,
26:30Macron avait dit que les Européens n'avaient pas
26:32été soumis au calendrier
26:34des Américains, au rythme américain,
26:36eh bien Donald Trump, sur
26:38Fox News, avait laissé parler
26:40l'inspecteur Harry qui sommeille en lui.
26:42Et il avait dit d'Emmanuel...
26:44qui est souvent réveillé en fait.
26:46Et il avait dit qu'Emmanuel Macron
26:48était en train de lécher
26:50chez Xi Jinping la partie
26:52du corps charnu dont j'ai parlé
26:54en début de chronique, vous voyez ?
26:56Oui, ça vole haut.
26:58Mais Donald Trump ne déteste
27:00pas tout en France. Qu'est-ce qu'il apprécie
27:02dans notre pays, Gabrielle ?
27:04Il faut quand même préciser que la France, c'est le pays
27:06qu'il a le plus visité pendant son
27:08mandat. Il y a été quatre fois,
27:10il y a été pour
27:16l'entrée des Etats-Unis
27:18dans la Première Guerre mondiale en 1917,
27:20il y a été
27:22pour, que je ne me
27:24trompe pas, commémorer
27:26le 11 novembre
27:282018 pour les célébrations du centenaire
27:30de la fin de la Première Guerre mondiale, et ensuite
27:32le 6 juin 2019
27:34pour commémorer le 75e
27:36anniversaire du débarquement en Normandie
27:38et puis enfin, il est allé
27:40à Biarritz en août 2019
27:42pour le G7.
27:44Alors, qu'est-ce que Trump aime
27:46en France ? Ça, c'est intéressant.
27:48La première, c'est une boutade
27:50qu'on trouve dans un de ses livres qui s'appelle
27:52« The Heart of the Deal » en 1987.
27:54Il dit ce que j'aime, c'est que l'élection
27:56de François Mitterrand m'a permis de faire des affaires
27:58parce qu'il y a des tas de gens qui ont fui aux Etats-Unis
28:00en 1981
28:02pour fuir la
28:04France socialiste.
28:06Mais plus sérieusement,
28:08Donald Trump aime de la France son passé.
28:10En 2017,
28:12Emmanuel Macron l'avait emmené voir
28:14le tombeau de Napoléon
28:16et puis le tombeau du
28:18Michel Foch et Donald Trump avait
28:20dit « Votre histoire est grande ».
28:22C'était quand même beau.
28:24Il avait demandé quel était l'architecte des Invalides
28:26et il avait dit, en tout cas, à Versailles,
28:28celui qui a travaillé à Versailles...
28:30Comment, Carla ?
28:32Parce qu'elle disait « Qui est l'architecte des Invalides ? »
28:34et j'ai répondu « Je le veux ».
28:36J'achète.
28:38Oui, c'est pas mal.
28:40C'est vrai.
28:42Il avait dit que celui qui a fait
28:44Versailles devait être aussi excellent.
28:46C'est vraiment un grand architecte.
28:48C'est un peu normal qu'en tant qu'Américain,
28:50il aime Versailles.
28:52Mais Trump aime aussi
28:54Notre-Dame.
28:56Au moment de l'incendie, il avait dit
28:58« C'est terrible d'assister à ce gigantesque
29:00incendie de Notre-Dame de Paris ».
29:02Il avait donné des conseils aux pompiers
29:04qui avaient été plus ou moins bien vécus.
29:06Il avait dit « Peut-être faudrait-il utiliser
29:08des bombardiers d'eau pour éteindre
29:10parce qu'il faut agir vite ».
29:12On lui avait dit que ça aurait sans doute endommagé.
29:14Mais c'est une idée qui est restée.
29:16Cette idée que c'était vraiment un drame.
29:18Et lors d'un meeting plus tard,
29:20il avait dit que cette cathédrale était l'un des plus
29:22grands trésors du monde et sans doute
29:24plus important que pratiquement
29:26tous les musées du monde.
29:28C'est quand même assez frappant.
29:30Et puis,
29:32lors de sa venue
29:34en 2017,
29:36Mélania Trump, qui est la deuxième
29:38First Lady catholique, vous savez, après
29:40Jackie Kennedy, s'était rendue
29:42avec Brigitte Macron
29:44pour vénérer
29:46la couronne d'épines.
29:48Cette fameuse couronne d'épines qui a failli disparaître
29:50dans l'incendie.
29:52Elles avaient embrassé la couronne d'épines et Mélania avait
29:54posé deux cierges.
30:02Je suis suspendue à ce qu'elle dit
30:04parce que je me rappelle effectivement de Donald Trump,
30:06de Notre-Dame, etc.
30:08Ça nous fait des flashes. On avait oublié tout ça.
30:10Et de la France, Donald Trump,
30:12on a l'impression qu'il n'aime que son passé.
30:14Rien de la France d'aujourd'hui ne trouve donc grâce
30:16à ses yeux.
30:18Un vrai conservateur.
30:20C'est un conservateur, mais pas que.
30:22Il n'aime pas que Napoléon
30:24les invalide Versailles et Notre-Dame.
30:26Il y a quelque chose qu'il a
30:28beaucoup aimé, qu'il a découvert en juillet
30:302017. J'ai du mal
30:32entre 1917 et 2017 aujourd'hui.
30:34On vous suit bien, ne vous inquiétez pas.
30:36C'est le défilé
30:38militaire. Il a trouvé ça formidable.
30:40C'était son nom. Il était scotché.
30:42Tellement scotché qu'il a émis le souhait
30:44de faire la même chose
30:46aux Etats-Unis, la même parade qui n'existe
30:48pas, qui n'a pas son équivalent.
30:50Il a été traité de Napoléon
30:52de venir par l'opposition. On a dit que ça allait
30:54être trop cher, que ça allait mobiliser
30:56les soldats inutilement. Je crois que l'idée est tombée
30:58aux oubliettes, mais c'est vrai que là aussi
31:00c'est une idée connue.
31:02L'armée américaine est généralement
31:04assez admirative de l'armée française quand ils sont
31:06ensemble en tête d'opération parce que l'armée française
31:08se débrouille avec des bouts de ficelle
31:10et Trump a donc été très impressionné
31:12par ce défilé militaire.
31:14Et puis,
31:16dernier point que je trouve
31:18très intéressant, il a été très
31:20marqué par la figure
31:22d'Arnaud Beltrame.
31:24Je ne sais pas si vous vous souvenez, un avocat qui était venu
31:26il y a quelques semaines sur ce plateau
31:28l'avait évoqué.
31:30Il lui a rendu hommage
31:32le 24 avril 2018
31:34devant la Maison Blanche, soit un mois
31:36exactement après l'assassinat
31:38d'Arnaud Beltrame. Et c'était très
31:40impressionnant. Ceux qui étaient là, les français
31:42qui n'étaient pas tous
31:44Trumpistes, loin s'en faut, en beau français
31:46et bien disent
31:48qu'ils en avaient des frissons parce que la scène
31:50était vraiment très touchante
31:52et d'autant plus touchante qu'Emmanuel Macron avait
31:54parlé en premier, mais n'avait pas parlé d'Arnaud Beltrame.
31:56Il s'est exprimé, mais il n'avait pas parlé
31:58d'Arnaud Beltrame. Et là,
32:00quand Donald Trump prend la parole,
32:02il commence par ses mots
32:04« Il y a à peine quelques semaines, nous
32:06avons ajouté un nouveau nom
32:08à la liste de nos grands héros
32:10celui d'un courageux policier
32:12français, en l'occurrence d'un gendarme,
32:14nommé Arnaud Beltrame
32:16le colonel... » Alors écoutez cette
32:18phrase « Le colonel Beltrame
32:20a regardé le mal en face et n'a
32:22pas scié. Il a donné sa vie
32:24pour ses voisins, pour son pays
32:26et pour la civilisation
32:28elle-même. » Je trouve que c'est intéressant
32:30de se poser. On a recherché
32:32ce sonore pour écouter
32:34Donald Trump en parler. Donc c'était
32:36en avril 2018, je l'avais dit, lors d'une
32:38visite d'État d'Emmanuel Macron
32:40à Washington.
32:42« Et il y a quelques semaines
32:44à peine, nous avons ajouté un nouveau
32:46nom à cette chronique de nos grands héros
32:48un brave gendarme français
32:50nommé Arnaud Beltrame
32:52Colonel Beltrame
32:54le colonel Beltrame
32:56a regardé le mal droit dans les yeux
32:58et il n'a pas scié. Il a sacrifié
33:00sa vie pour ses voisins, pour son
33:02pays et pour la civilisation elle-même
33:04un grand homme. »
33:06« A great man. »
33:08Personne n'avait vraiment entendu
33:10ce sonore. Dernier mot ?
33:12Alors pour revenir à notre introduction
33:14Clint Eastwood, comme on approche de la fin
33:16la boucle sera bouclée
33:18parions que les américains feront un film sur
33:20Arnaud Beltrame avant les français
33:22Clint Eastwood a fait un film sur
33:24le Thalys. J'en suis presque convaincue
33:26quelque chose me dit que ce n'est pas la priorité
33:28du cinéma français. Mais il peut y avoir
33:30une divine surprise
33:32et en attendant nous saurons très bientôt
33:34si l'ancien
33:36président Donald Trump, quand il reviendra
33:38en France la prochaine fois, sera
33:40un touriste ou un président.
33:42Merci beaucoup pour ce regard
33:44avant de voir... Parce que souvent
33:46on dit Donald Trump c'est
33:48la paix dans le monde, Kamala Harris c'est la guerre
33:50Charles Audornay s'est penché sur
33:52la question. Avant de vous donner la parole Marc
33:54juste un mot de l'actualité
33:56en France puisque c'est une journée noire
33:58pour l'emploi. Un mot rapide
34:00on en parlera une autre fois mais
34:02on n'éliminera pas la question
34:04le distributeur Auchan qui a annoncé
34:06la suppression de 2389
34:08emplois en France. L'équipementier
34:10Michelin qui prévoit de fermer
34:12en avant 2026 deux
34:14usines employant 1254
34:16personnes. Michel Barnier le Premier
34:18ministre a affirmé aujourd'hui vouloir
34:20comprendre, je cite, l'utilisation
34:22de l'argent public accordé
34:24au groupe Auchan et Michelin qui
34:26envisage de fermer plusieurs
34:28sites mettant en danger
34:30des milliers d'emplois. C'était quand même
34:32une grosse actualité aujourd'hui.
34:34Marc Menon, on continue avec
34:36les Etats-Unis puisqu'on a vu
34:38ce que Donald Trump pense de nous
34:40on a vu ce que nous pensons des
34:42Etats-Unis mais il y a une véritable histoire
34:44une histoire de
34:46je t'aime moi non plus quand même avec
34:48les Etats-Unis. Une histoire qui on peut
34:50dire peut-être a commencé en
34:521492 ou en 1524
34:54dites nous tout.
34:56Eh bien je dirais qu'on peut être fier
34:58d'avoir été les défricheurs
35:00de l'Amérique.
35:021524. Notons que
35:04les Espagnols s'étaient posés
35:06au sud de la Floride
35:08en 1512 avec un
35:10dénommé d'Eleon mais s'étaient restés
35:12un peu en jachère comme ça.
35:14Et François 1er en
35:161524 est
35:18sollicité par un personnage
35:20qui est à sa cour, qui est né à Lyon
35:22et qui s'appelle Develazano.
35:24Il est d'origine italienne mais il a toujours vécu
35:26en France, d'abord à Lyon et puis il est maintenant
35:28à la cour du roi et il dit
35:30voilà si on essayait
35:32de trouver le passage
35:34du Pacifique qui conduit en Inde
35:36oui depuis 1492
35:38on est toujours dans la même obsession
35:40de pouvoir gagner les Indes
35:42directement sans
35:44avoir à découvrir
35:46un continent intermédiaire
35:48et le roi
35:50accorde
35:52son
35:54blanc-seing à Develazano
35:56alors le voilà parti avec 50 bonshommes
35:58on est
36:00de Dieppe, on chemine
36:02l'Afrique et puis après on traverse
36:04et là le voilà dans ce que l'on
36:06pourrait appeler la Floride du Nord
36:08et il longe
36:10les côtes au fur et à mesure
36:12quand on a une petite
36:14distance on descend et on
36:16est en train de mesurer la hauteur
36:18c'est comme ça qu'on se retrouve à côté de
36:20Cézepic qui sera le lieu
36:22de la grande bataille
36:24plus tard au moment de la guerre
36:26d'indépendance et puis
36:28il arrive dans une baie étonnante
36:30ah il a le coup
36:32de foudre, il l'appelle
36:34la Nouvelle Angoulême
36:36en hommage à François
36:381er, la Nouvelle Angoulême
36:40bah oui, n'oublions pas il est d'Angoulême
36:42notre François 1er
36:44et cette ville
36:46enfin cette baie deviendra
36:48New York
36:50des années plus tard
36:52voilà donc nous sommes les découvreurs
36:54de toute cette partie
36:56de la côte et également
36:58de ce qui deviendra
37:00New York, alors pourquoi on a pas
37:02essayé de coloniser
37:04bah parce que l'histoire
37:06elle nous réserve parfois
37:08des sortes de revers et en l'occurrence
37:10en l'occurrence
37:12notre François 1er
37:14est victime à pavis
37:16des forces espagnoles, le voilà
37:18prisonnier, il n'est plus question
37:20de chercher à
37:22coloniser cette partie
37:24qui a été découverte
37:26et Verrazzano lui sera tué
37:28en 1428
37:30du côté de la Guadeloupe d'ailleurs
37:32alors en revanche François 1er
37:34il est arrivé en 1524
37:36j'ai dit 1528
37:38j'ai dit 1528 oui
37:40pardon, j'essaie de suivre
37:42d'accord
37:44ce qui se passe à ce moment là
37:46c'est que François 1er quand il est
37:48à nouveau bien établi au pouvoir
37:50en 1541
37:52là il détermine
37:54d'aller tout au nord
37:56dans
37:58Terre-Neuve
38:00et ses côtes qui ont été esquissées
38:02c'est avec Jacques Cartier
38:04et c'est là que l'on défriche ce qui
38:06deviendront les terres
38:08de notre Mathieu Boccote
38:10il y a en particulier Carré-Rouge
38:12Carré-Rouge ce sera, c'est l'un des
38:14vieux quartiers de Québec, on n'appelle pas
38:16ça encore Québec mais c'est là que
38:18l'on établit
38:20le premier
38:22fort à cet endroit
38:24et c'est encore apparemment visible
38:26à Québec ce quartier de
38:28Carré-Rouge c'est ça ?
38:30ça se présente un peu autrement mais l'histoire est bien racontée
38:32bon
38:34mais pourquoi est-ce qu'on ne suit pas forcément
38:36les élections au Québec et au Canada
38:38et pourquoi est-ce qu'on suit avec autant d'attention ?
38:40parce qu'on n'arrête pas
38:42et alors vous avez donc
38:44Charles IX qui lui
38:46en 1562
38:48il
38:50monte une autre opération
38:52avec un aventurier là encore
38:54Jean Ribaud et il lui demande
38:56d'aller s'installer en Floride
38:58de monter une colonie
39:00et on aura là un premier fort
39:02qui s'appelle le fort Caroline
39:04dans ce que l'on appelle aujourd'hui
39:06la Caroline mais en réalité
39:08c'est un peu compliqué parce qu'on est en concurrence
39:10avec les
39:12espagnols et les espagnols
39:14quand ils nous voient installés envoient
39:16un dénommé Melendez
39:18qui cherche à éliminer
39:20les français
39:22qui commencent
39:24à négocier avec les
39:26autochtones et ce qui est extraordinaire
39:28c'est qu'on a le sens non pas de la
39:30fraternité mais du respect des autres
39:32contrairement aux espagnols
39:34et aux anglais qui en général
39:36cherchent tout de suite à dominer
39:38nous on cherche plutôt à négocier
39:40à être en empathie
39:42avec les populations que l'on aborde
39:44ça c'est important de savoir
39:46vous valorisez l'incolonisation là
39:48vous allez en prison faites attention
39:50c'est pas grave
39:52et alors ce qui se passe
39:54c'est que les espagnols envoient
39:56un dénommé Melendez
39:58qui éradique carrément pratiquement
40:00tous les français
40:02le roi lui reste indifférent à cela
40:04et en revanche
40:06il y a un personnage, moi j'adore
40:08cet homme là, il s'appelle Dominique de Gourg
40:10et tout seul il est là
40:12il est furieux, il est huguenot parce que
40:14il faut savoir quand même que ce sont les huguenots
40:16qui vont plutôt là-bas et il dit quoi
40:18il dit il faut
40:20venger ces français martyres
40:22et il remonte là-bas
40:24en Floride
40:26et il éradique à son tour
40:28les espagnols et là on va
40:30véritablement se positionner
40:32l'histoire elle est extraordinaire
40:34car c'est ensuite du Canada
40:36parce que c'est le Canada
40:38avec Champlain et autres
40:40qui vont à partir de
40:421755 avoir
40:44une population migratoire, pourquoi ?
40:46parce qu'en 1755 les anglais
40:48demandent aux acadiens
40:50de faire allégeance
40:52et là les acadiens refusent
40:54et ils s'en vont
40:56il y aura toute la descente jusqu'à
40:58la Louisiane, la Louisiane
41:00qui devient là encore
41:02française en 1682
41:04avec René
41:06Robert Cavalier de la Salle
41:08et pourquoi ça s'appelle la Louisiane
41:10c'est en hommage à Louis XIV
41:12et après la nouvelle Orléans
41:14c'est en 1778
41:16qu'elle est créée en hommage
41:18au régent, le régent c'est
41:20le duc d'Orléans et puis après
41:22il y a la grande révolution
41:24si je puis dire des
41:26premiers états des Etats-Unis
41:28face aux anglais
41:30et qui vient soutenir à la demande
41:32de Franklin Roosevelt en particulier
41:34qui veut qu'on s'intéresse au sort
41:36de ces gens qui vont contre le pouvoir
41:38établi, on aura Lafayette
41:40on aura Mirabeau et puis n'oublions pas
41:42la guerre de 14
41:44ils sont un peu mitigés, ils viennent tard quand même
41:46nous aider en 1917
41:48il y a le débarquement
41:50et toutes les forces
41:52mais là aussi Roosevelt a été
41:54long à se décider avant de venir
41:56soutenir en tant qu'allié et dans les
41:58années 60, De Gaulle
42:00reçoit Kennedy
42:02avec son épouse, il est fasciné
42:04par Madame Kennedy de telle sorte
42:06qu'il accordera
42:08exceptionnellement que la joconde
42:10puisse à la demande de
42:12Madame Kennedy être exposée
42:14aux Etats-Unis, c'est d'ailleurs ce qu'on raconte
42:16dans notre livre
42:18c'est grand destin qu'on fait l'histoire
42:20qui est sortie hier en poche
42:22merci mon cher Marc
42:24on voit quand vous parlez de l'histoire, vos yeux pétillés
42:26c'était très intéressant de
42:28s'arrêter un peu sur
42:30pas d'avenir sans histoire, sur l'histoire
42:32Charlotte Dernelas, il y a une question qu'on va se poser maintenant
42:34pour moi c'est une des
42:36grandes questions de cette élection
42:38Donald Trump répète depuis sa dernière défaite
42:40qu'il est le président
42:42qui n'a pas engagé les Etats-Unis dans de
42:44nouveaux conflits, pourquoi
42:46est-ce que cette donnée est aussi
42:48importante dans la campagne
42:50électorale qui se joue ce soir ?
42:52Il y a la volonté, alors là je fais
42:54suite à ce que disait Mathieu tout à l'heure, mais il y a la volonté
42:56pour chez Donald Trump
42:58depuis le premier jour de son entrée
43:00en campagne et même quand il a été
43:02défait la dernière fois pendant toute la campagne
43:04la volonté de prendre systématiquement le
43:06contre-pied du modèle
43:08qu'il veut détruire et qu'il veut remplacer
43:10par ce
43:12dont il déplore
43:14ce dont il déplore la disparition on va dire
43:16et là en l'occurrence c'est le contre-pied d'une vision
43:18de l'ordre international qu'il
43:20conteste et donc de la place des
43:22Etats-Unis, vous disiez tout à l'heure pourquoi est-ce qu'on suit
43:24ces élections plus que
43:26les élections au Québec voire
43:28au Canada, alors il y a évidemment
43:30probablement un attachement historique, il y a aussi
43:32le fait qu'il y a quelques conséquences partout
43:34dans le monde d'une élection américaine
43:36et ça ils ont un peu la primeur
43:38sur ce plan là et alors
43:40il a voulu s'opposer à cette vision de
43:42l'ordre international qui a été
43:44pendant de très longues années au moins depuis le début
43:46du siècle très largement partagée par les démocrates
43:48et les républicains, donc là
43:50il y a rupture au sein même
43:52de sa famille politique
43:54et la famille politique dont il a pris la tête
43:56depuis la fin de la guerre froide
43:58en gros il y a une volonté de
44:00concevoir les relations internationales
44:02non plus comme des
44:04affects voire des intérêts mais
44:06dictés aussi par des affects
44:08issus de la longue histoire de
44:10peuples qui transfèrent aux états
44:12le soin de les défendre
44:14dans le monde, voilà comment a été
44:16conçu l'ordre international, donc ensuite
44:18les états se parlaient et on
44:20essaye avec ces affects, avec l'histoire longue
44:22avec les volontés des uns et des autres
44:24et donc avec les passions qui ne sont pas
44:26nécessairement tristes contrairement à ce qu'on entend
44:28dans la bouche de tout le monde, il y a des passions
44:30qui sont différentes et qui existent
44:32tout simplement, quoi qu'on en pense, elles existent
44:34évidemment dans les ressorts
44:36même des guerres
44:38évidemment et on tend à l'oublier
44:40on a voulu évacuer ça
44:42pour transformer
44:44toute la gestion du monde on va dire
44:46d'abord par une gestion globale du monde
44:48et donc mondialisée du monde
44:50qui se place sur le terrain juridique
44:52et qui est donc interprétée par des personnes
44:54qui ne sont ni les peuples évidemment
44:56ni les états par le biais
44:58du choix des peuples, donc qui seraient
45:00débarrassées de toutes les passions populaires
45:02et donc de la guerre
45:04alors comprenez bien qu'on a supprimé les affects
45:06on a en effet quelques intérêts encore qui demeurent
45:08dans cette vision du monde
45:10Mathieu a évoqué ceux
45:12du complexe militaro-industriel
45:14évidemment et celui aussi
45:16de cette volonté idéologique
45:18parce que c'est assez loin de la réalité
45:20des conflits par ailleurs, ça l'a toujours été
45:22ça l'est peut-être encore plus aujourd'hui
45:24et dans le camp de Donald Trump
45:26il y avait toute l'aile néoconservatrice
45:28qui a voulu
45:30exporter le modèle démocratique
45:32américain partout dans le monde
45:34ça a été les fameuses guerres
45:36vous savez il y avait ces images partout
45:38on voyait les soldats américains taper, larguer des tapis de bombes
45:40et expliquer on vous apporte la démocratie
45:42alors c'était évidemment la vision caricaturale
45:44mais c'était à peu près l'idée
45:46on va par le biais d'un changement de régime dans d'autres pays
45:48instaurer la démocratie
45:50le tout par le biais de la guerre
45:52et évidemment avec la réussite assez brillante
45:54que l'on connaît
45:56au delà des catastrophes que ça a généré à peu près partout
45:58où le modèle a été tenté
46:00on voit ces dernières années
46:02apparaître des guerres et des conflits
46:04qui vont puiser dans le fond des histoires
46:06mais alors vraiment dans le fond des histoires
46:08des imaginaires, des grandeurs
46:10et des frustrations aussi
46:12parce qu'évidemment la mémoire d'un peuple
46:14ce sont les grandeurs et les frustrations qui sont mêlées
46:16et qui sont parfois séculaires
46:18on voit l'Ukraine et la Russie
46:20c'est l'histoire extrêmement longue qui se joue aussi
46:22dans ce conflit
46:24Israël et plusieurs pays arabes évidemment
46:26les désirs impérialistes dont on a beaucoup parlé
46:28aussi bien russes que turcs
46:30vous vous souvenez quand Vladimir Poutine
46:32avait reçu Erdogan
46:34et que l'horloge était placée ici
46:36et que le manuscrit qui était mis dans la pièce
46:38dans lequel il devait attendre
46:40tout avait des siècles de signification
46:42à ce moment-là, la puissance chinoise
46:44retrouvait évidemment
46:46et contrairement à ce qui nous arrive
46:48c'est peut-être pour ça qu'on peine un peu à le comprendre
46:50la mode dans le monde est plutôt
46:52à l'exaltation de ces grandeurs passées
46:54qu'à l'introspection pénitente
46:56que nous vivons jour après jour en permanence
46:58et depuis quelques années
47:00donc pour revenir à Donald Trump c'est évidemment dans ce contexte
47:02américain-là qu'il se place
47:04quand il se félicite
47:06d'avoir été, je le cite, le tout premier président
47:08depuis des décennies à ne pas avoir
47:10déclenché de nouvelles guerres
47:12au-delà du contexte politique et idéologique
47:14dans lequel il se place
47:16évidemment il arrive aussi après des années
47:18de guerre et donc d'exportation
47:20américaine dans le monde
47:22qui ont coûté d'abord extrêmement cher
47:24non seulement en argent mais surtout en fils
47:26les fameux fils américains
47:28qui ne sont jamais rentrés et ça, ça pèse
47:30évidemment lourd au moment
47:32d'une campagne présidentielle
47:34Mais est-ce que cette affirmation est vraie ?
47:36C'est quel est le bilan international
47:38de Donald Trump lors de son premier mandat ?
47:40Alors l'affirmation
47:42selon laquelle aucune guerre n'a été déclenchée
47:44par Donald Trump pendant son premier mandat
47:46est tout à fait juste
47:48il avait hérité de certains conflits
47:50il a bombardé, par exemple il a ordonné des frappes
47:52en Syrie pendant la guerre
47:54il a poursuivi la lutte
47:56contre les talibans en Afghanistan
47:58mais c'est sous son mandat d'abord que le moins
48:00de militaires, pour ça je vous disais
48:02les fameux fils qui ne rentrent pas
48:04le moins de militaires américains sont morts
48:06depuis le début du siècle, 130 qui sont morts
48:08sous son mandat, c'était le chiffre
48:10le plus bas, donc ça c'est une première chose
48:12et par ailleurs je vous disais
48:14il a poursuivi la lutte contre les talibans
48:16mais c'est aussi sous son mandat, c'est lui qui signe
48:18l'accord à Doha qui prévoit
48:20le retrait d'Afghanistan
48:22on explique toujours en permanence que Donald Trump
48:24c'est la rupture
48:26en tout, pour tout, en toute chose
48:28c'est accessoirement une promesse qui avait été
48:30faite par Barack Obama en 2014
48:32le retrait d'Afghanistan, il avait reculé
48:34en expliquant que le pays était trop
48:36fragile et que ça ne pouvait pas se faire mais il
48:38l'avait promis, il l'avait donc voulu ce retrait
48:40d'Afghanistan, Donald Trump
48:42l'avait signé à Doha
48:44et ça a été fait de manière un peu
48:46bancale, on s'en souvient, sous la présidence
48:48de Joe Biden cette fois-ci
48:50cette guerre en Afghanistan
48:52c'était des milliers de milliards de dollars
48:54vous savez nous quand on compte notre dette on n'arrive plus à compter
48:56bon ben là, l'investissement américain dans
48:58les guerres de manière générale mais particulièrement en Afghanistan
49:00c'est à peu près le même nombre de zéros
49:02donc c'est énormément d'argent évidemment
49:04des familles endeuillées par milliers
49:06aux Etats-Unis et un résultat
49:08évidemment calamiteux au bout de
49:10toutes ces années de guerre, forcément
49:12ça compte aussi pour le peuple américain
49:14ensuite il y a eu les accords
49:16d'Abraham dans le bilan, vous disiez, de
49:18Donald Trump, les accords d'Abraham, vous savez
49:20c'est sous l'égide américaine de l'administration
49:22donc de Donald Trump
49:24qui est une normalisation des rapports diplomatiques
49:26entre Israël et d'abord
49:28les Émirats Arabes Unis et le Bahreïn
49:30et ensuite on a vu des accords signés avec le
49:32Maroc et le Soudan
49:34et on voit qu'à travers les années, Donald Trump
49:36l'a d'ailleurs évoqué, même depuis
49:38le 7 octobre où on a vu des relations
49:40parfois extrêmement compliquées
49:42certains pays dans ces accords ont maintenu
49:44cet accord-là en disant que c'était leur seule chance
49:46donc évidemment c'est un argument de campagne
49:48dont Donald Trump aurait tort de se priver
49:50Alors ça c'est pour le bilan
49:52mais 4 années ont passé et c'est une nouvelle
49:54élection qui se joue, là ce soir
49:56avec de nouveaux conflits qui ont apparu
49:58d'ailleurs depuis, à quoi faut-il
50:00s'attendre dans un camp comme
50:02dans l'autre ? Alors au Proche-Orient
50:04le conflit évidemment
50:06entre Israël et le Hamas
50:08initialement et on le voit, l'Iran
50:10désormais, le Hezbollah au Liban
50:12donc un conflit qui est quand même très largement
50:14régionalisé, alors Trump est
50:16évidemment reconnu par Israël pour avoir
50:18déplacé l'ambassade américaine
50:20à Jérusalem et pour avoir poussé
50:22justement les accords
50:24d'Abraham et donc la normalisation
50:26de ses relations avec plusieurs pays
50:28et d'ailleurs on évoque parfois
50:30l'engagement de l'Arabie Saoudite dans ces accords-là
50:32parmi les justifications
50:34expliquées, données par le Hamas
50:36pour l'attaque du 7 octobre, donc vous voyez ça pèse
50:38évidemment dans le dossier
50:40et depuis le 7 octobre, Donald Trump
50:42affiche un soutien non seulement constant
50:44mais quasiment encourageant, il a dit bon Israël
50:46devrait, quand la première fois que l'Iran avait
50:48bombardé, il avait dit bon Israël devrait régler le problème
50:50de l'Iran, je ne sais pas très bien ce qu'il entend
50:52par régler le problème, je ne sais plus quelle était
50:54son expression exacte mais elle était
50:56très Trumpesque et pas forcément
50:58très rassurante en l'occurrence
51:00et il accuse évidemment sa rivale du contraire
51:02il accuse Kamala Harris de détester
51:04Israël et pourquoi l'accuse-t-elle ?
51:06Parce que Kamala Harris, elle sur ce dossier
51:08en particulier, elle a été entre deux
51:10feux pendant toute la campagne
51:12d'abord les démocrates continuent
51:14à professer un soutien
51:16inconditionnel selon l'expression consacrée
51:18à Israël mais elle a expliqué
51:20que la guerre devait cesser
51:22à Gaza et les conséquences
51:24pour les Gazaouis devaient absolument cesser
51:26et elle avait également évoqué
51:28la nécessité d'un horizon politique
51:30offert aux Palestiniens
51:32donc on comprend qu'elle ménageait un peu
51:34à la fois le
51:36positionnement de sa famille
51:38politique et également une partie de son électorat
51:40très sensible à la cause
51:42palestinienne, sur la question de
51:44l'Ukraine, alors Donald Trump ne cesse
51:46de répéter, on a tous entendu la phrase
51:48que le conflit avec lui serait réglé en 24h
51:50il nous l'a dit il y a quelques temps, bon reste
51:52à savoir comment, parce que Donald Trump dit que
51:54ce sera réglé en 24h mais on ne sait pas exactement
51:56comment il le ferait, plusieurs options existent
51:58certaines ont été données par son entourage
52:00mais voilà, les
52:02solutions sont différentes, est-ce qu'il accorderait
52:04les terres conquises par les
52:06russes à Vladimir Poutine pour que le conflit
52:08cesse, est-ce qu'il engagerait la négociation
52:10par le chantage aux aides américaines
52:12données à l'Ukraine puisque ça a été
52:14une question également évoquée par
52:16Kamala Harris, je le note au passage
52:18et là aussi c'est énormément d'argent
52:20est-ce que ce serait un
52:22statu quo, pardon, demander
52:24à la Russie le retrait de la
52:26Russie de certaines zones en échange
52:28de quoi l'Ukraine renoncerait définitivement
52:30à rentrer et dans l'OTAN et dans l'Union Européenne
52:32voilà, il y a plusieurs options
52:34sur la table, ce qui est sûr
52:36c'est qu'il n'y a aucun détail sur
52:38l'aide apportée à l'Ukraine qui reste
52:40une question en suspens
52:42également chez Kamala Harris
52:44malgré son soutien affirmé
52:46à l'Ukraine
52:48et par ailleurs Kamala Harris
52:50alors là c'est affront renversé, dénonce
52:52la proximité de Donald Trump avec les
52:54dictateurs, elle dit moi je ne ferai pas ami-ami
52:56avec les dictateurs mais on n'a pas beaucoup plus
52:58de détails sur ce qu'elle ferait dans l'Ukraine
53:00et d'ailleurs, signe
53:02de ces nuances
53:04finalement entre les deux
53:06Zelensky prudent a refusé
53:08de choisir entre les deux, donc c'est bien
53:10qu'il attend le résultat avant de s'engager
53:12d'autant que l'Union Européenne
53:14ne peut pas rivaliser avec
53:16l'aide financière apportée par les Etats-Unis
53:18et enfin sur la Chine, là encore une fois
53:20ce sont essentiellement des nuances
53:22Donald Trump avait imposé
53:24des droits de douane extrêmement forts à la Chine
53:26lançant une guerre commerciale
53:28avec la Chine, Joe Biden non seulement
53:30n'est pas revenu dessus mais il en a ajouté
53:32des droits de douane avec la Chine
53:34Trump promet de les augmenter
53:36mais Kamala Harris
53:38elle veut continuer à tenir Pékin en respect
53:40le seul dossier
53:42sur lequel il y a un peu des nuances c'est Taïwan
53:44puisque Donald Trump est le seul à avoir dit
53:46que Taïwan eux aussi devait
53:48payer pour leur défense, c'est sa grande phrase
53:50il en avait beaucoup parlé pour les pays
53:52européens au sein de l'OTAN
53:54avec Trump tout le monde doit payer pour sa défense
53:56Kamala Harris est plus discrète dans le détail
53:58de ces dossiers
54:00Merci beaucoup de vous être penchée
54:02sur la question parce que c'est vrai que
54:04on caricature très souvent
54:06Trump c'est la paix dans le monde
54:08merci infiniment. Dernière question
54:10Mathieu Bocoté, c'est la crainte
54:12de plusieurs que les Américains
54:14ne parviennent pas au terme du vote
54:16qui en ce moment même
54:18a identifié clairement
54:20le vainqueur de cette élection
54:22beaucoup se posent la question
54:24qu'est-ce qu'il faut craindre alors ?
54:26C'est comme une guerre civile
54:28est-ce qu'il faut s'attendre à cela ?
54:30Beaucoup de personnes craignent le pire
54:32Alors, posons d'abord la question
54:34pourquoi est-ce que les résultats
54:36tarderont probablement ce soir
54:38aux États-Unis, peut-être demain, peut-être même
54:40quelques jours. C'est que le système électoral
54:42américain est devenu un peu
54:44fou en quelque sorte. Je ne parle
54:46pas ici du système des grands électeurs
54:48qui est moins absurde qu'on ne le dit
54:50qui s'inscrit dans une logique
54:52de tenir compte de la diversité d'un territoire
54:54ce système électoral qui à sa manière
54:56fait penser au mode de gouvernement anglo-saxon
54:58Donc, l'absurdité est moins dans le système
55:00des grands électeurs que dans le développement
55:02massif depuis 2020
55:04du vote postal
55:06Le vote postal et le vote par anticipation
55:08s'est développé à un point tel
55:10qu'il y a les gens qui vont voter ce soir
55:12aujourd'hui, toute la journée, ce soir
55:14et ensuite à partir de demain
55:16mais ça dépend d'un État à l'autre
55:18parce que c'est des systèmes électoraux chaque fois
55:20relativement distincts d'un État à l'autre
55:22et bien on va commencer à compter les votes
55:24qui ont été comptabilisés
55:26qui se sont acheminés au fil des dernières
55:28semaines. Donc ce soir, vous avez
55:30les résultats et ensuite demain
55:32les ballots de vote
55:34qui sont arrivés au fil des dernières semaines
55:36peuvent renverser la tendance
55:38de la soirée électorale
55:40Je note que le vote postal cause problème
55:42En France, vous savez, il a été aboli
55:44en 1975, je ne me trompe pas
55:46Pourquoi? Parce qu'on considérait qu'il
55:48favorisait la fraude électorale
55:50Alors je sais qu'aux États-Unis, on disait
55:52qu'il n'y aurait pas de fraude électorale, donc je veux bien le croire
55:54mais je note qu'en France, on a
55:56considéré que le vote postal
55:58pouvait l'entraîner. Donc imaginez
56:00à grande échelle, au moins je devine que
56:02les gardiens de la démocratie américaine prennent
56:04les moyens pour éviter le délire
56:06Ensuite, autre chose
56:08quand on parle d'irrégularité aux États-Unis
56:10j'aimerais rappeler qu'en 2020
56:12en 2020, il ne faut pas oublier que le FBI
56:14ça c'est les services
56:16de renseignement américain intérieur
56:18ont objectivement milité
56:20pour Joe Biden en censurant des informations
56:22qui auraient pu
56:24nuire à sa campagne, tout ce qui touche
56:26justement à l'ordinateur de son fils
56:28Mais ça c'est officiel
56:30C'est documenté, on n'est pas dans la conspi-conspi, c'est factuel
56:32Donc quand on a des services de renseignement
56:34d'un pays qui luttent pour un candidat
56:36et contre l'autre, certains se diraient
56:38que le jeu est un peu biaisé
56:40à tout le moins certains le disent
56:42Quoi qu'il en soit
56:44le résultat risque d'être très serré parce que les États-Unis sont
56:46très divisés
56:48Au-delà de tout ce que j'ai dit, ils sont très divisés
56:50Ce à quoi on peut s'attendre, c'est que si c'est très divisé
56:52aucun des deux ne va concéder la victoire rapidement
56:54Si les démocrates l'emportent
56:56les républicains dénonceront la fraude
56:58on le sait déjà
57:00Mais si les républicains l'emportent, les démocrates dénonceront
57:02la désinformation
57:04et ça aussi il ne faut pas l'oublier
57:06donc on sera dans un double système de déni
57:08ou de contestation des résultats
57:10sauf si le résultat est très clair, bien évidemment
57:12Alors posons maintenant la question
57:14qui en fâche plusieurs
57:16on a bien dit qu'on est tous pour la paix
57:18tout le monde veut la paix dans le monde
57:20mais c'est vrai aux États-Unis
57:22je connais cette théorie
57:24mais est-ce que là il faut craindre la guerre civile comme on peut l'entendre
57:26Je ne pense pas à une guerre civile au sens classique du terme
57:28on ne revivra pas la guerre de sécession
57:30disons ça comme ça
57:32mais ce qu'on va voir c'est un pays plus divisé que jamais
57:34les élections
57:36cette élection sera un accélérateur de division
57:38Dieu m'explique
57:40il pourrait y avoir des violences
57:42c'est un pays surarmé
57:44c'est quand même un pays où on considère que c'est un droit de l'homme
57:46d'avoir un can 47 chez soi
57:48en France on réserve ça aux dealers
57:50mais quoi qu'il en soit
57:52donc c'est un pays surarmé
57:54sachant que la possibilité de la violence est là
57:56ce que je crois
57:58plus probable
58:00c'est que la démographie est une tendance lourde en politique
58:02et la démographie quoi qu'on en dise favorise les démocrates
58:04gardons ça à l'esprit
58:06depuis l'an 2000
58:08les républicains n'ont remporté le vote populaire
58:10au niveau fédéral qu'une fois
58:12en 2008 si je ne me trompe pas
58:142004 pardonnez-moi
58:16avec George W. Bush
58:18donc les républicains structurellement sont handicapés
58:20à Washington
58:22voilà pourquoi plusieurs disent aujourd'hui
58:24si on prend le pouvoir parce que c'est la dernière fois
58:26qu'on peut prendre le pouvoir peut-être
58:28il va falloir déconstruire autant que possible
58:30l'état fédéral
58:32l'empêcher de nuire, c'est la déconstruction de l'état profond
58:34de l'état administratif parce que disent-ils
58:36on ne pourra pas gagner la prochaine fois
58:38c'est la dernière fois où on peut gagner à cause de la démographie
58:40donc ils disent aussi
58:42les prochaines élections il va falloir qu'on se replie vers
58:44les états parce que Washington c'est un peu
58:46perdu
58:48donc la désunion américaine va avoir deux visages
58:50ce sera une désunion éthique et une désunion
58:52ethnique. Désunion éthique
58:54la Floride, la Californie
58:56deux modèles de société fondamentalement
58:58incompatibles. La désunion
59:00ethnique, l'hyper communautarisation
59:02des États-Unis avec un pays
59:04qui n'a plus de majorité centrale et où chacun
59:06préfère sa communauté plutôt
59:08qu'une appartenance américaine qui veut de
59:10moins en moins dire quelque chose
59:12alors ce qui est certain c'est que le résultat
59:14sera serré
59:16très serré et
59:18n'oublions pas un dernier point dans le lien
59:20États-Unis-Europe, gardons ça à l'esprit
59:22les Américains très attachables
59:24à l'Europe sont beaucoup moins nombreux qu'auparavant
59:26gardons-le à l'esprit. Aujourd'hui la lutte aux États-Unis
59:28c'est pas entre la bonne Amérique un peu à l'européenne
59:30et l'Amérique multiculturaliste
59:32l'Amérique à l'européenne c'est un peu décomposé
59:34et ce qui reste c'est l'Amérique woke et l'Amérique
59:36américaine, américaine, américaine à Donald Trump
59:38ces deux Amériques-là se battent entre elles
59:40et pour l'Europe, pour eux, c'est un peu
59:42une histoire ancienne.
59:44Et pour vous donc cette élection
59:46sera vraiment... Historique,
59:48assurément. Excellente suite d'un programme
59:50tout de suite Pascal Proleur du Pro 2
59:52et puis on se retrouve demain peut-être avec un Nouveau Monde
59:54A demain !
59:56Au Nouveau Monde

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