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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 - 19h, c'est l'heure. Marc Menand, il est très en colère ce soir.
00:05 Il a voulu imiter Madjib au côté, mais comme c'est raté...
00:07 - Oh oh oh oh oh !
00:11 - Non mais il a sorti la pochette !
00:13 Non mais vous allez à un mariage ou quoi ?
00:15 - Non, non, j'essaie d'avoir le même... pour que ce soit avec la même tente que ma voiture.
00:20 - Et que le sable. Vous êtes merveilleux.
00:25 Dimitri, elle est où votre pochette ?
00:27 - Bah écoutez, j'ai du lapin dans l'eau.
00:31 - Bon, je vais en faire un Marc.
00:33 - Bonsoir Sandra Tchiobo, les infos du soir avec vous.
00:37 - Bonsoir Christine, bonsoir à tous.
00:39 Les informations ce mardi en bref et en image.
00:42 Emmanuel Macron appelle le Hamas à accepter l'accord de cesser le feu proposé par Joe Biden.
00:47 Le président a évoqué le sujet avec Benyamin Netanyahou ce mardi.
00:50 Selon les chefs d'État français, l'autorité palestinienne réformée doit assurer la gouvernance de Gaza.
00:55 Il a également mentionné ses craintes quant à la trajectoire du programme nucléaire iranien.
00:59 Un adolescent de 14 ans garde à vue après une collision mortelle.
01:02 Ça s'est passé dans la nuit de lundi à Mardi à Klamar dans les Hauts-de-Seine.
01:06 Au volant d'une voiture signalée volée, il a refusé d'obtempérer.
01:09 Il a percuté un véhicule à contresens, tuant son conducteur de 34 ans.
01:14 Et puis il est controversé depuis des mois le chantier de l'autoroute A69 Toulouse-Castre.
01:19 Gérald Darmanin interdit la manifestation prévue sur place ce week-end.
01:22 Elle est organisée par le collectif Les Soulèvements de la Terre.
01:25 Le ministre de l'Intérieur craint une action extrêmement violente.
01:28 Évoque la présence de 600 Black Blocs.
01:30 12 unités de forces mobiles soutiendront les effectifs locaux.
01:34 Merci ma chère Sandra et Osomer ce soir.
01:38 Et si la carte de presse devenait un enjeu idéologique et identitaire en France ?
01:45 Oui, la carte de presse qui officialise le métier de journaliste.
01:48 6 associations ont en effet demandé un changement des règles de la carte de presse
01:53 afin d'autoriser le port du voile sur la photo d'identité de la carte.
01:58 La carte de presse n'est pas un document d'identité, c'est une carte professionnelle.
02:02 Libre à nous de la rendre à notre image.
02:04 S'insurgent ainsi ces associations qui pointent du doigt des discriminations.
02:09 Qu'en comprendre ? L'édito de Mathieu Beaucoupté.
02:12 Les préparatifs des 80 ans du débarquement se poursuivent.
02:16 Un moment fort à célébrer.
02:18 3 jours de cérémonie et discours prévus à partir de demain.
02:21 Pour l'occasion, Emmanuel Macron s'exprimera jeudi en direct de Caen aux 20h.
02:26 Alors, qu'est-ce qu'on va concrètement commémorer ce 6 juin ?
02:30 Que nous disent les cérémonies à venir de la France de 2024 ?
02:35 Nous regarderons tout cela avec Dimitri Pervlenko.
02:38 Est-ce qu'on se poserait la question de savoir si on regardera notre histoire en face
02:42 ou bien juste une partie de l'histoire à la lumière de l'actualité ?
02:46 L'analyse de Dimitri Pervlenko.
02:48 Faisant suite à l'annonce de CNews comme première chaîne info officielle,
02:53 Libération est revenue à la charge aujourd'hui avec une une caricaturale.
02:58 À l'égard de la chaîne, je cite "le salaire de la peur" ou encore "mégaphone de l'extrême droite".
03:04 Les coups les plus bas semblent-ils permis quand on se revendique d'un journalisme de la morale
03:09 et de la bien-pensance ? Le regard de Marc Menand.
03:13 Contenu sur la scarification message à caractère sexuel,
03:17 l'algorithme de TikTok inonde de contenu mortifère selon Le Figaro.
03:22 Face à ce danger qui menace les enfants, un nouveau collectif Algos Victima
03:27 réunit des familles qui se préparent à insigner le réseau social chinois en justice en début de l'été.
03:34 Comment et pourquoi des jeunes n'arrivent-ils pas à maîtriser ce réseau social de décryptage de Charlotte Dornelas ?
03:41 Et puis le Vatican fait-il une fois encore de la politique ?
03:45 Hier, le haut responsable du Vatican pour les migrations a appelé les électeurs européens à, je cite,
03:51 "se souvenir de leurs racines migratoires".
03:55 Le cardinal canadien Snerzny, je sais pas comment on prononce,
03:59 a même invité à reconnaître les migrants comme des frères et sœurs.
04:03 Je sais pas si on peut comprendre, mais où est le Messie ? Où est le Christ ? Où est le message spirituel ?
04:08 À l'heure où la droite nationale progresse en Europe, n'étons pas là encore une fois,
04:12 dans un message politique, l'édito de Mathieu Bocquete.
04:16 Une heure avec nos mousquetaires, c'est parti !
04:32 Qu'est-ce que vous avez dit, Mathieu ?
04:34 Oh, je reviendrai en dernier édito.
04:36 Je disais le mal que je pensais de ce cardinal canadien d'origine tchèque,
04:40 anglophone, qui invite les Européens à disparaître.
04:43 Vous pouvez pas imaginer, à chaque fois qu'il y a un générique,
04:46 Mathieu se lâche quand il y a la pub, et il se lâche, et puis il est tout sage lorsqu'il est à l'antenne.
04:50 Oui, je suis tout à fait sage.
04:53 Bon, Marc Monod, on a bien vu votre pochette, vous êtes un homme à marier ce soir,
04:57 on va retrouver une écoute avant la fin de l'émission.
05:01 On va retrouver une épouse.
05:03 Alors, un petit tour de table avant de commencer votre sujet très important et très sérieux.
05:08 Je ne comprends pas ce qui se passe à l'Assemblée nationale.
05:11 Est-ce une prise d'otage ?
05:13 Je ne comprends pas ce qui se passe à l'Assemblée nationale.
05:15 Comment peut-on comprendre que la députée Rachel Keke,
05:19 on fera un tour de table là-dessus, insoumise, puisse brandir une fois encore un drapeau palestinien ?
05:25 La séance a encore été suspendue, c'est un jeu de dupe ?
05:29 Non, c'est leur manière d'occuper l'espace de manière rituelle.
05:33 Ce n'est pas très surprenant, mais ils cherchent à provoquer des indignations.
05:37 Lorsque les gens s'indignent, ils disent « c'est bien la preuve qu'on a eu raison de le faire »
05:41 et ils annoncent qu'ils le feront à chaque mardi, si j'ai bien compris, jusqu'à la reconnaissance de l'État.
05:47 Franchement, pour moi, c'est une bande de guignols dans les circonstances.
05:50 Nous ne sommes plus devant des députés, nous sommes devant des farceurs,
05:52 nous sommes devant des spécialistes de la politique étudiante
05:54 qui confisquent l'Assemblée nationale pour la soumettre à leurs obsessions.
05:58 Dimitri, hormis brandir le drapeau palestinien, on a envie de se demander
06:02 qu'est-ce qu'ils font pour la France ? Ce sont des députés français ?
06:04 Oui, mais vous savez, moi, ce qui me préoccupe dans cette histoire, c'est qu'on se dit
06:07 « certes, ça n'est qu'un drapeau brandi dans un hémicycle, ça n'est qu'un symbole »
06:11 mais vous savez, ce genre de bravades, en fait, c'est… on viole volontairement le règlement.
06:15 Et si vous voulez, c'est du même ordre que le Black Bloc qui décèle des pavés
06:19 et qui les jette sur les forces de l'ordre. C'est exactement la même logique.
06:22 Même pas peur, même pas mal.
06:23 C'est pas le même degré dans la violence, mais c'est cette même logique où la désobéissance,
06:27 la violation de la loi ou du règlement, comme geste politique, comme militance revendiquée.
06:33 Moi, c'est ça qui me préoccupe. C'est qu'aujourd'hui, ça fait partie,
06:37 c'est dans la norme politique française. Vous violez le règlement, très bien, on vous exclut
06:42 et c'est un badge d'honneur. Et je note qu'au passage, c'est pas les plus éloquents
06:46 de l'Assemblée et du groupe Insoumis qui font ce genre de gestes.
06:50 Sébastien Delogu, on l'a découvert quand il a brandi son drapeau.
06:53 Rachel Keke, c'est exactement la même chose. C'est pas son éloquence qui lui vaut aujourd'hui
06:56 qu'on parle d'elle ce soir sur le plateau de Facein l'Info.
06:58 C'est vrai qu'on ne connaît pas pour autant, effectivement, le travail de fond qu'ils font,
07:02 peut-être parallèlement à tout ça.
07:04 Je vais vous donner là, j'ai envie aussi de vous demander, c'est toujours une question de drapeau,
07:08 question d'appartenance. On en avait parlé déjà autour de cette émission.
07:11 On a vu aussi cette semaine Sébastien Delogu qui a brandi le drapeau palestinien,
07:15 qui a embrassé le drapeau algérien. Il y a ces images qu'on voit aussi sur les réseaux sociaux.
07:19 Toujours une question de drapeau, mais jamais le drapeau français.
07:22 Oui, non, ils ont un rapport à l'appartenance, là en l'occurrence nationale,
07:27 ou revendiquée comme telle, qui dénie en France,
07:30 parce que ce serait déjà suspect de brandir un drapeau français dans l'Assemblée nationale,
07:34 pour certains d'entre eux.
07:35 C'est incroyable.
07:36 Ça c'est sûr que leur incohérence est assez stupéfiante.
07:39 Et là, en plus, honnêtement, déjà la première fois, j'avais été un peu affligée par le spectacle
07:44 vu la douleur qu'ils prétendent mettre en scène.
07:48 C'est vraiment pas au niveau.
07:49 Et alors la deuxième fois, vraiment, ça a l'air du pathétique.
07:52 Cette espèce d'insistance dans le happening,
07:57 sur le dos de personnes qui souffrent le martyr quand même.
08:00 Franchement, c'est honteux.
08:03 Marc, et ensuite Dimitri.
08:04 Oui, c'est quand on n'a pas véritablement d'idée,
08:07 qu'on a compris qu'on n'était pas capable d'investir le dialogue républicain,
08:14 on prend un fagnon, quel qu'il soit, on s'y accroche,
08:18 et on espère ainsi représenter quoi ?
08:21 Eh bien, en l'occurrence, une tendance,
08:24 et on note dans cette logique de la marginalisation,
08:27 de la montée des communautarismes.
08:30 Et ce communautarisme, comment essayer de le galvaniser ?
08:33 En lui donnant, sans réfléchir, la petite étiquette, le petit drapeau,
08:38 "Ralliez-vous à mon drapeau".
08:40 Et on croit qu'avec ça, on fait de la politique.
08:42 Et même si la cause peut être noble, on a envie de se demander...
08:45 Mais non, mais c'est vrai.
08:46 Non, mais on a envie de se demander, je sais pas,
08:48 moi je connais par exemple bien la cause des familles monoparentales,
08:50 je connais plein de femmes et d'enfants qui sont dans des situations catastrophiques.
08:54 On a envie de voir des députés aussi qui se battent
08:57 pour des causes comme ça, à l'Assemblée nationale, avec une telle ferveur, non ?
09:01 Oui, mais ce sont des causes réelles et des causes de niche.
09:05 Là, vous avez un symbole qui est soi-disant beaucoup plus fédérateur.
09:08 En tout cas, c'est comme ça qu'ils le conçoivent.
09:09 Au passage, note que l'idée du happening, au départ,
09:12 c'est d'arriver chacun avec les couleurs du drapeau palestinien sur soi.
09:15 D'où la veste rouge de l'un, la chemise verte de l'autre.
09:18 Mais on voyait rien.
09:19 Donc il fallait bien en sacrifier un, ils en ont sacrifié une,
09:21 c'est Rachel Keke qui a bandi son drapeau.
09:23 Voilà, donc on en parle.
09:24 Sur votre question, vous disiez, c'est des députés français,
09:27 on aimerait qu'ils s'investissent pour la fin.
09:29 Le problème, c'est que ça a une conséquence précisément en France
09:32 et c'est là-dessus qu'ils jouent.
09:34 Ils ne servent pas du tout la cause qui, en effet, est absolument audible,
09:38 cette cause-là et la souffrance des Palestiniens
09:40 et évidemment un sujet qui peut être porté par des députés
09:43 aujourd'hui sur le terrain de la politique internationale.
09:46 J'ai aucun problème avec ça, ça n'est absolument pas ce qu'ils font.
09:49 D'abord, c'est pas sérieux, ça crispe tout le monde,
09:51 ça génère énormément de violence à l'égard de personnes
09:54 et non pas de, comment dire, d'avancées dans ce dossier-là.
09:58 Donc de bout en bout, c'est cynique et en plus dangereux
10:02 précisément pour le pays dont ils sont les élus.
10:05 Donc c'est de bout en bout, c'est affligeant.
10:07 En tout cas, merci pour votre regard et c'est sûr qu'ils font la lune de l'actualité,
10:12 en tout cas, à chaque fois.
10:14 Qui aurait cru que la carte de presse deviendrait un enjeu idéologique et identitaire en France ?
10:21 Peu de personnes parlent de ce sujet, Mathieu Bocoté.
10:24 La carte de presse, elle est devenue, depuis que des associations réclament le droit
10:29 pour une femme d'y porter son voile,
10:32 depuis qu'une autre veut la soumettre à l'idéologie trans-radicale.
10:37 Une polémique moins mineure qu'il n'y paraît, selon vous.
10:40 Pas du tout mineure, en fait, je crois.
10:42 On est, pour peu qu'on porte attention à l'évolution idéologique de nos sociétés,
10:47 on constate qu'il y a de ces revendications qui, quelquefois,
10:51 semblent contradictoires.
10:52 Et je reviendrai, ce sera le fil rouge de mon intervention.
10:55 D'un côté, les revendications autour du voile islamique,
10:58 et de l'autre côté, les revendications trans.
11:01 Théoriquement, on devrait se dire que ces deux revendications ne sont pas faites pour cohabiter.
11:05 Or, on voit qu'elles viennent ensemble dans cette charge lancée autour de la question de la carte de presse.
11:11 Je vais vous citer, alors je précise, c'est d'abord une tribune de Paris sur Mediapart,
11:14 reprise avec un long papier sur Mediapart, qui trouve son écho dans la presse mainstream.
11:19 Et là, on est obligé d'en parler ce soir parce que c'est une offensive lancée.
11:22 Si on décide de ne pas en parler, en se disant que c'est mineur,
11:25 on laisse faire et les institutions finiront par tomber.
11:28 Et si on en parle, on nous dira « Ah, vous parlez d'un sujet secondaire ».
11:31 Or, ce n'est pas secondaire, c'est une tentative de confiscation symbolique.
11:35 Alors, je cite le tout début de la tribune, parce que ça va nous donner une bonne idée de ce dont il est question.
11:41 « Nous, l'Association des journalistes antiracistes et racisés, point E, point S,
11:47 et l'Association des journalistes LGBTQIA+, prenons-la une, profession pigiste la chance,
11:56 et l'Association des femmes journalistes de sport, dénonçons les discriminations inacceptables
12:02 que subissent les journalistes voilés et transgenres dans l'obtention de leurs cartes de presse.
12:08 Donc là, ces deux revendications sont les deux bouts de la chaîne discriminatoire dans l'idéologie d'extrême gauche.
12:13 D'un côté, la femme voilée qui paierait le prix de l'islamophobie structurelle de la société française,
12:19 et de l'autre côté, la trans qui paierait le prix de la transphobie structurelle de la société française.
12:24 Et l'un s'appuie sur l'autre pour progresser.
12:27 Parce que le voile seulement, lorsqu'il est revendiqué, tout le monde finit par comprendre
12:32 que c'est l'islamisme conquérant qui veut imposer ses règles à tous.
12:36 Et lorsque la question trans s'impose seulement, on peut encore croire,
12:40 bien que ce soit de moins en moins le cas, qu'il s'agit d'une question périphérique et minoritaire.
12:44 Les deux mises ensemble s'appuient l'un sur l'autre pour faire un coup de force sur un élément symbolique important.
12:51 La commission de la carte de presse, la commission d'identité des journalistes,
12:55 qui est avec ce titre important, dit « nous ne voulons pas ces cartes voilées ou les autres ».
13:02 Pour quelle raison? On pourrait dire que c'est assez de raison administrative,
13:05 mais de bon sens, qui est donnée par cette commission en disant « l'État a une carte d'identité,
13:10 exige des règles pour la carte d'identité, nous nous plions aux règles étatiques
13:16 pour avoir la carte la plus formelle possible. »
13:20 Dès lors, ça a évolué depuis la loi sur le séparatisme, qui était à l'origine une loi sur l'islamisme.
13:26 On a décidé de ne pas nommer l'islamisme, on a nommé ça séparatisme, on s'en souvient.
13:30 Mais ce qui est intéressant dans cette séquence, c'est que là, on est dans un réflexe institutionnel de bon sens,
13:36 où la commission de la carte de presse dit « non, désolé, on ne peut pas simplement modifier la carte de presse
13:42 en fonction de ses caprices les uns les autres ».
13:45 Eh bien, comment ce groupe, ces six associations, présentent-elles les choses?
13:50 L'invocation opportuniste de cette soi-disant règle ne nous trompe pas sur son caractère islamophobe.
13:57 Donc, c'est une question d'islamophobie. L'islamophobie, en France, se cacherait même dans la carte de presse.
14:04 On nous dit aussi, de la même manière, que cette règle, qui exige de se présenter sous son nom officiel,
14:09 pour les personnes transgenres, vous savez, c'est une situation compliquée,
14:13 certaines personnes transgenres changent d'identité et considèrent que leur nom d'hier,
14:17 je ne sais pas, je m'appelais Gaétan, je m'appelle désormais Gaétan, eh bien Gaétan, c'est mon dead name.
14:23 Et mentionner le nom qui était le mieux auparavant, c'est une forme de violence atroce qui me serait faite.
14:29 Eh bien, la carte de presse dit « le nouveau nom que vous avez revendiqué en tant que trans,
14:34 eh bien, ça va être présenté comme un pseudo ».
14:37 Et là, réaction encore une fois, on dit « c'est pas un pseudo, c'est ma vraie identité qui est présente à travers cela ».
14:42 Et que nous disent les associations? Je cite encore, c'est absolument passionnant.
14:47 « La violence symbolique qu'on impose aux journalistes voilés, obligée de présenter une carte où elles sont dévoilées, est sans borne. »
14:56 Présenter une carte non voilée, c'est une violence sans borne.
15:01 « Les journalistes trans peuvent quant à elles et eux, j'ajoute elles, je pense qu'ils écrivent mal,
15:06 voir leur identité révélée contre leur gré. »
15:10 J'ajoute, soit dit en passant, que nos amis de ces associations s'appuient sur le défenseur des droits.
15:15 Ah, évidemment, l'institution financée par l'État pour déconstruire l'État.
15:20 Je cite, « la défenseur des droits demanda en juin 2020 aux organismes de tout type de faciliter ces procédures
15:28 et permettre ces changements de prénom sans obligation de difformité avec l'État civil. »
15:33 Donc, le défenseur des droits se mêle de ça et nous dit finalement qu'on va fixer la politique pour l'ensemble de la France,
15:39 quelles que soient ensuite les règles fixées au nom de la laïcité.
15:42 Il y a deux éléments à travers ça qu'il faut mentionner.
15:45 D'un côté, il s'agit de créer un sentiment de victimisation chez les jeunes Françaises musulmanes
15:51 qui sont évitées à retirer leur voile en disant « vous êtes victimes d'islamophobie structurelle,
15:57 vous êtes... » et c'est une stratégie pour créer une conscience victimaire.
16:01 On crée une revendication que l'on sait contraire à la règle, que l'on sait contraire à l'État.
16:06 L'État dit non tout simplement, et les différents organismes qui respectent la loi disent non,
16:10 mais désolé, ça ne fonctionne pas comme ça.
16:12 Et là, vous dites « ah, c'est bien la preuve que l'islamophobie est là ».
16:14 Même stratégie qu'à la Somme nationale.
16:16 Mais c'est la même chose, et rappelez-vous, pour les hijabeuses, c'est la même, même chose.
16:19 C'est toujours la même méthode.
16:20 On sait que c'est contraire, mais on le fait pour obliger à agiter la France.
16:24 Et deuxième plan, sur la question de l'identité de genre, on veut forcer l'ensemble de la société à reconnaître,
16:32 encore une fois, on veut rendre obligatoire officielle la fameuse théorie du genre,
16:36 en faisant en sorte qu'il suffit que quelqu'un se déclare d'une autre identité,
16:39 pour qu'on soit obligé de croire ses dires plutôt que sa vérité anatomique et biologique.
16:44 Donc, dans un cas, il s'agit de crime d'une conscience victimaire, islamophobe,
16:49 sur le signe de l'islamophobie, et de l'autre, de forcer l'ensemble de la société à s'aplatir devant la théorie du genre,
16:55 telle que portée par ailleurs sur la radio d'État, en France Inter, on le sait.
16:58 Donc, à travers ça, c'est un double coup de force idéologique,
17:01 une question qui peut sembler de détail, mais qui est fondamentale, parce que des forces profondes convergent autour de ça.
17:06 - Et si vous permettez, je pense à Philippe Devilliers qui rappelle souvent que c'est la tenaille identitaire qui est en train de ronger l'identité française.
17:16 Justement, est-ce qu'il n'y a pas une contradiction entre les revendications portant sur le voile et celles portant sur la transidentité?
17:26 - Alors, si vous êtes dans la logique de la gauche radicale, pas du tout.
17:29 Il s'agit simplement de minorités qui conjuguent ensemble leurs revendications,
17:34 en disant « moi je suis une minorité, toi t'es une autre minorité, mais il y a devant nous une majorité qu'on doit faire tomber,
17:39 c'est le système hétéro-patriarcal-phallocentrique-blanc ».
17:44 Nous, on est tous d'accord pour faire tomber ça, donc on va se lier, on va faire une forme de coopération des revendications,
17:50 c'est ce que Mouffe et Laclau, deux théoriciens de l'extrême-gauche, appelaient ça « la chaîne d'équivalence des luttes démocratiques ».
17:55 Mais très, très, très pratiquement, c'est plus compliqué.
17:57 Parce que qu'est-ce qu'on voit un peu partout en Occident aujourd'hui, pendant 5 ans, pendant 10 ans, pendant 15 ans, aujourd'hui,
18:03 c'est lorsqu'il y a un choc réel autour de la question des revendications trans ou LGBTQI2T+ et des revendications islamistes,
18:12 très rapidement les revendications des trans ou des minorités sexuelles sont piétinées, pour ne pas dire écrasées,
18:19 et finalement les islamistes ne font l'alliance avec les trans, entre guillemets, que sur le mode temporaire.
18:26 Vous allez nous allier pour défoncer le système de droit, mais une fois que c'est réglé, on vous met de côté et on s'impose.
18:32 Je vous donne 3 ou 4 exemples.
18:34 Au Michigan, une ville dont on a beaucoup parlé depuis un an parce qu'elle revient en boucle dans l'actualité, Amtrak.
18:39 C'est une ville qui, historiquement, est une ville peuplée surtout de Polonais, puis une ville très à l'américaine en ces matières,
18:45 et là il y a eu un changement de population progressivement, et parmi ces changements de population, c'est une ville qui s'est beaucoup islamisée.
18:52 C'est comme ça.
18:53 Et il y avait par ailleurs une communauté homosexuelle, LGBTQI2T+, qui, au moment de la crise des migrants,
19:00 dit « Mais oui, mais il faut faire venir les migrants, on est sous le signe de la diversité, n'hésitez pas, rejoignez-nous, nous le souhaitons. »
19:06 Là, il y a eu un nouveau conseil municipal il y a quelque temps, et là, ce n'est que des hommes musulmans qui sont sur ce conseil,
19:12 et le maire notamment l'est aussi.
19:14 Et qu'est-ce qu'on a vu? Eh bien, la ville a décidé de décrocher le symbole, le drapeau, le fameux drapeau LGBT,
19:21 en disant « Désolé, sous prétexte qu'on ne veut aucun autre drapeau que celui du pays. »
19:24 Donc, on décroche le drapeau et on ne se présente plus à la marche des fiertés, comme on dit.
19:30 La ville décide de s'en détacher.
19:32 On en pense ce qu'on veut, mais je vous donne l'argument qui est utilisé, qui est assez amusant.
19:36 La personne de la ville, l'ancienne maire de la ville, dit « On a travaillé dur pour développer une communauté accueillante,
19:44 où l'on se sent en sécurité. Et puis, tant de choses se sont effondrées en si peu de temps.
19:49 On s'est sentis trahis. On a soutenu les immigrants pour l'appel à la prière, et maintenant, ils menacent nos droits.
19:55 Ce à quoi répond, ça c'est l'ancienne maire qui dit ça, ce à quoi répond Tarek, un serveur yéménite dans la ville
20:01 où le Figaro donnait la parole. Je n'ai rien contre les LGBT, mais je ne veux pas qu'ils nous imposent leur drapeau,
20:07 alors que l'on est majoritairement musulmans ici. » Vous comprenez le lien.
20:12 Nous sommes majoritairement musulmans ici. Cette communauté est désormais marquée sous le signe de l'islam.
20:18 Et dès lors, ceux qui nous avaient permis d'obtenir ces droits doivent être évacués.
20:24 À Philadelphie, ce week-end, manifestation pour Philadelphie en Périnste-Sylvanie, manifestation pour les droits des LGBTQI+
20:32 qui croisent une manifestation pro-Palestine. Devinez laquelle des deux manifestations a été laissée de côté
20:40 et laquelle s'est emparée de l'autre. Eh bien, la manifestation sous le signe du drapeau palestinien a complètement déclassé l'autre manifestation.
20:47 Au Canada, en Belgique, récemment aux États-Unis, le mouvement des parents contre l'enseignement de la théorie du genre à l'école
20:55 était, on l'a constaté, ça créait un grand malaise, était surtout, pas exclusivement, porté par des parents musulmans.
21:01 Alors là, ça cause problème. Qu'est-ce qu'on fait devant ça? Rappelez-vous l'accusation de Justin Trudeau dans « Les circonstances ».
21:07 En fait, c'est que les parents musulmans sont manipulés par l'extrême droite américaine. Ah, c'est parfait.
21:12 On a le joker théorique qui permet de se décharger de nos responsabilités. Alors, en France, en ce temps-là, rappelez-vous
21:19 les manifestations contre la BCD de l'égalité à l'école, du genre à l'école, c'était aussi beaucoup de parents musulmans.
21:24 Alors là, il y a une espèce de bug théorique dans la gauche radicale autour de ça. Et ce que l'on constate très concrètement,
21:31 c'est que les LGBTQI+ sont le ventre mou sur le plan politique de la société libérale.
21:37 Ceux dont on s'empare pour imposer un agenda sous le signe des minorités, mais à la fin, c'est l'islamisme qui gagne.
21:43 Si j'ai bien compris, d'autres diraient les idiots utiles de ce combat.
21:46 On pourrait dire ça.
21:48 Ce que vous racontez, Mathieu Bocote, fait penser aussi au quartier de la Guillotière à Lyon, qui va inaugurer un carrefour piétonnier
21:55 intégralement aux couleurs LGBT. Est-ce qu'il faut mettre un lien entre les deux histoires?
22:00 Bien sûr. Mais bien sûr, c'est la même logique. C'est-à-dire que ce n'est pas le quartier le plus sécuritaire, si j'ai bien compris.
22:04 Surtout si on est marqué socialement, si on apparaît comme un LGBT, ce n'est peut-être pas l'endroit où on voudrait se présenter spontanément.
22:12 Or, qu'est-ce qu'on comprend? La ville décide de marquer ce quartier sous le signe de l'idéologie LGBT.
22:18 Ce qui est intéressant dans les circonstances, c'est qu'on voit que le régime diversitaire, l'idéologie officielle,
22:24 veut partout marquer son territoire de ces slogans.
22:28 Surtout dans les endroits où ça semble plus contre-intuitif, une forme de Molenbeek de Lyon, en fait.
22:32 Mais qu'est-ce qu'on fait? On impose dans cet endroit cette idéologie, tout en sachant qu'elle sera par ailleurs rejetée.
22:37 C'est comme si leurs contradictions sont en train de les étouffer.
22:41 Il faut marquer partout la société, partout des symboles idéologiques qui nous obligent à croire à la fois au multiculturalisme et à la théorie du genre.
22:48 Jusqu'à un certain délire, je me suis permis de vous apporter une affiche qui vient de chez moi il y a deux ans environ, mais qui va vous donner une image.
22:54 Quand je dis que l'idéologie décide de s'infiltrer partout, jusque dans les toilettes, on l'a ici, si je ne me trompe pas.
22:58 As-tu déjà remarqué qu'il n'y a généralement pas de poubelle à tampons dans les toilettes réservées aux hommes?
23:04 Ça aussi, c'est de la violence sexuelle.
23:06 Donc l'idéologie, elle est partout, partout, partout.
23:11 Vous allez aux toilettes, on vous explique en toutes circonstances ce qu'est la théorie.
23:14 - Les toilettes hommes, il faut des...
23:16 - Oui. Non, non, non. Mais il y a un lien de tout ça.
23:19 C'est-à-dire que l'idéologie est partout, partout imposée.
23:21 Nous sommes obligés d'y croire, même quand on va aux petits coins.
23:24 Et au même moment, le régime capitule devant des islamistes qui, tôt ou tard, balayeront l'ensemble de ces revendications.
23:30 C'est la cohérence de régime qui nous pousse à l'effondrement.
23:33 - Incroyable. En tout cas, quand vous nous dites quelque chose, je me méfie, parce qu'après, on va arriver très vite ici.
23:38 Juste avant de terminer, je voulais vous montrer, parce qu'on a commencé avec la carte de presse.
23:41 Regardez ce qu'il y a sur la carte de presse, en général, la carte de presse française.
23:45 Regardez. Puisqu'on est en train de se dire, il y a du bleu, du blanc et du rouge.
23:50 Voilà. Et où est le respect de la France sur cette carte de presse ?
23:56 On veut encore une fois écraser toutes les valeurs de la France avec cette tenaille identitaire.
24:01 J'en ai trop dit. On marque une pause.
24:04 Et Dimitri nous en dit en plus sur les commémorations des 80 ans du débarquement.
24:09 Pourquoi ce sont des commémorations particulièrement politiques ?
24:19 - Cette fois-ci, c'est Marc Menand qui était bavard pendant la pub.
24:22 - Ah, cafeteuse, psychophante.
24:25 - Dimitri, ce soir, vous allez nous parler des commémorations du débarquement de Normandie.
24:30 Jeudi, nous serons le 6 juin 2024. Ce sera donc les 80 ans du D-Day.
24:37 Comme on dit, c'est l'occasion pour Emmanuel Macron d'une grosse séquence à la fois mémorielle, politique, diplomatique.
24:45 Qu'est-ce qu'on va concrètement commémorer ce 6 juin et que nous disent les cérémonies à venir de la France de 2024 ?
24:52 - Oui, c'est ça qui est intéressant.
24:53 C'est que les commémorations nous en disent finalement toujours plus sur l'époque que nous vivons que sur l'événement passé.
24:58 Parce qu'on a du recul. On a 80 ans de recul de commémorations concernant le débarquement,
25:03 qui est un événement monstre, qui est un événement en plus totalement mythifié.
25:06 On en parlait avant même qu'il ait lieu quand même ce débarquement.
25:09 Alors, je ne vais pas vous faire un cours d'histoire, mais très sommairement, l'opération Overlord,
25:13 donc c'est le nom de code de l'opération donnée par les anglo-saxons,
25:16 c'est la réponse aux demandes de Staline de le soulager, lui, sur le front de l'Est,
25:21 où il est seul face aux armées allemandes depuis 1941.
25:25 Et donc, il y a cette demande des soviétiques qu'on ouvre un front sur l'Ouest
25:31 pour créer une espèce de tenaille afin de permettre éventuellement la victoire.
25:35 Et donc, c'est cette ouverture qui va prendre le Reich en tenaille.
25:39 Vu de notre époque, français de 2024, le 6 juin 1944, c'est quoi ?
25:44 C'est le moment du film où le méchant commence à perdre
25:47 après une bataille décisive qui fait basculer le sort de la guerre.
25:50 Je parle volontairement en termes cinématographiques,
25:53 parce que c'est cette image que l'on en a.
25:55 Qu'est-ce que l'on a comme souvenirs du D-Day ?
25:57 Aucun, à part quelques vétérans américains qui restent.
26:00 Mais nous avons, en revanche, une mémoire cinématographique.
26:03 C'est un événement populaire, le débarquement, alors qu'il n'y avait que des militaires.
26:06 Il y a eu des civils, beaucoup de victimes civiles.
26:08 Mais c'est un événement essentiellement militaire.
26:11 On a aussi l'impression, ce débarquement,
26:14 que c'est le plus grand sacrifice humain de la Seconde Guerre mondiale.
26:17 Alors c'est vrai que vous prenez Omaha Beach, Omaha la sanglante,
26:20 donc c'est le lieu de débarquement principal des Américains.
26:23 C'est 3500 morts en l'espace d'une journée.
26:26 Sur 10 000 morts côté alliés lors du débarquement, 3500 sur cette plage.
26:31 Mais c'est loin d'être le plus grand massacre de la Seconde Guerre mondiale,
26:34 et je reviendrai.
26:35 Alors, il y a toute une histoire du D-Day.
26:38 Vous avez plein de livres qui paraissent d'ailleurs ces jours-ci,
26:41 tous sont plus passionnants les uns que les autres.
26:42 J'ai découvert par exemple qu'il y avait plus de morts lors de la préparation du débarquement
26:46 que le jour du débarquement lui-même, voyez par exemple.
26:49 Il y a aussi toute une histoire de sa commémoration qui s'étale, je vous le disais, sur huit décennies,
26:54 et qui est très riche parce que c'est un événement qui nous fascine encore.
26:57 On regarde encore le jour le plus long, par exemple,
27:00 et la lecture du débarquement pour ce film des années 60 n'est absolument pas la même
27:05 que quand vous regardez "Il faut sauver le soldat Ryan".
27:07 Un point de différence, par exemple, dans le jour le plus long,
27:10 vous avez l'impression d'un événement totalement égalitaire entre les alliés.
27:13 Quand vous regardez le jour le plus long, il y aurait eu autant d'Américains que de Canadiens,
27:16 que d'Anglais, que de Français, chacun aurait pris à part égale dans l'effort de guerre.
27:21 Vous regardez le soldat Ryan, vous n'avez plus que des Américains, voyez par exemple.
27:24 Ça c'est un événement intéressant.
27:25 Ça nous en dit quelque chose d'ailleurs, le soldat Ryan,
27:27 sur ce qui se passe dans les années 90 aux États-Unis,
27:30 où ils sont dans la nostalgie de ce qu'ils ont appelé "the greatest generation",
27:33 la génération la plus grandiose de ces jeunes hommes nés,
27:37 grandis pendant la Grande Dépression et qui vont sauver le monde, pour parler très simplement.
27:41 Il y a donc de vraies périodes dans les commémorations du débarquement
27:46 qui n'ont pas toutes ressemblées à cette espèce de G20 mémoriel auquel on va assister jeudi.
27:51 - Depuis quand on commémore le 6 juin en France et à quoi ça ressemblait ?
27:55 - En fait, jeudi G20 c'est peut-être plutôt un G7 mémorial,
27:57 parce que c'est très occidentalo-centré, mais ça aussi on y reviendra.
28:00 Alors, la première cérémonie du débarquement, de commémoration, c'est le 6 juin 1945.
28:06 La guerre n'est pas terminée, on se bat encore dans le Pacifique.
28:10 Et si vous voulez, il faut imaginer cette cérémonie avec des ambassadeurs
28:14 venus des États-Unis, venus d'Angleterre, venus du Canada,
28:18 un petit peu comme quand nous commémorons un attentat un an après.
28:21 On est encore dans la douleur, il y a encore des stigmates de la bataille imaginée,
28:25 le débarquement, ce que ça représente avec des villes rasées, etc.
28:29 Il y a quelques centaines de personnes, pas plus.
28:32 Et pendant 10 ans, vous avez des événements locaux dans les villages,
28:37 on commémore les morts du village, on commémore l'événement,
28:39 mais il n'y a pas d'événement national.
28:41 On n'en est pas encore là, il n'y a pas une conscience,
28:44 une élaboration nationale de la mémoire du débarquement.
28:48 Pour plusieurs raisons, d'abord parce que ça vient de se passer,
28:50 on a un peu envie d'oublier, ça ce n'est pas tout à fait faux.
28:54 Il y a aussi qu'il n'y a pas cette espèce de réponse automatique
28:57 que l'on a aujourd'hui de construction de la mémoire,
28:59 de politique mémorielle instantanée que nous avons par exemple,
29:02 nous avec les attentats aujourd'hui.
29:04 En revanche, et ça c'est intéressant, on a de la gratitude
29:07 envers l'aide américaine qui vient après la guerre.
29:09 Par exemple, j'ai découvert ça, en 1949, la France finance aux États-Unis
29:13 le "Mercy Train", donc le train des remerciements.
29:17 Et en fait, il y a 49 wagons les uns à la suite des autres
29:19 qui vont sillonner comme ça les États-Unis, 49 pourquoi ?
29:21 Un par État, Hawaï ne fait pas encore partie de l'Union.
29:24 Et il y a plein de cadeaux dans ces wagons
29:26 qui sont distribués au peuple américain.
29:28 Ça s'est passé complètement à l'ins, on ne s'en souvient plus.
29:30 C'est passé dans la trappe de notre mémoire du débarquement.
29:34 La première vraie cérémonie, celle qui ressemble un peu
29:37 à ce que nous connaissons, c'est le 10e anniversaire.
29:40 C'est 1954, avec l'inauguration par le président René Coty
29:43 qui fait le déplacement en Normandie d'un musée du débarquement.
29:46 Et puis en fait, ça va retomber avec le général de Gaulle.
29:49 Pourquoi ? Parce qu'il n'aimait pas le débarquement.
29:51 Marc Maimedan connaissait ça par cœur.
29:53 Il considérait que le débarquement en Normandie,
29:55 l'opération Overlord, c'était une opération étrangère.
29:58 Ça n'était pas une opération française.
30:00 - Il n'a jamais décoré l'un des membres du commandant Kieffer.
30:05 - Voilà, le commandant Kieffer qui symbolise le débarquement
30:08 par défense de Français sur le sol français aujourd'hui.
30:11 C'est intéressant, cette irruption mémorielle,
30:14 bien plus tard, plus de 60 ans après.
30:16 Le commandant Kieffer, il faut attendre 2008
30:18 pour que des honneurs lui soient rendus.
30:20 De Gaulle, lui, le débarquement, c'est la Provence.
30:22 C'est le débarquement de Provence.
30:24 Giscard non plus n'ira pas aux commémorations du débarquement.
30:28 Alors lui, c'est dans une autre logique.
30:30 C'est parce qu'il considère qu'il faut tourner la page
30:32 non pas de la guerre, mais de l'après-guerre.
30:34 On est en train de construire une France moderne.
30:36 Tout ça, c'est le passé. Laissons ça derrière nous.
30:38 Et il va même aller jusqu'à, ça je l'ignorais,
30:40 à supprimer le jour férié du 8 mai
30:42 qui sera rétabli par François Mitterrand
30:44 lorsqu'il arrivera au pouvoir en 1981.
30:46 Et finalement, les grandes commémorations du débarquement
30:48 telles que nous les connaissons nous aujourd'hui,
30:50 c'est Mitterrand qui les institue en 84
30:54 avec la reine Elisabeth II au cimetière britannique à Bayeux,
30:58 Ronald Reagan et son épouse dans un blocos
31:00 à la pointe du Hoc, etc.
31:02 Dans une célébration du lien transatlantique
31:04 de l'alliance occidentale.
31:06 Il ne faut pas oublier qu'en 84, on est en pleine guerre froide,
31:08 la guerre des étoiles, etc.
31:10 Je fais un petit bond dans le temps,
31:12 2004, donc il y a 20 ans,
31:14 la Russie est là, l'Allemagne est là.
31:16 Et donc les plages du démarquement,
31:18 ça devient un lieu de réconciliation.
31:20 On a une image des commémorations de 2004,
31:22 c'est Jacques Chirac qui embrasse Gerhard Schröder.
31:26 Vous voyez, c'est tout à fait cette logique post-guerre froide,
31:28 chute du mur de Berlin, la grande réconciliation,
31:30 Jacques Chirac se mettant dans les pas de François Mitterrand,
31:32 Schröder dans ceux d'El Moutkoll, etc.
31:34 Et puis il y a 2014, il y a 10 ans,
31:36 alors là on s'approche de notre époque,
31:38 pour le 70e anniversaire, qu'est-ce qui se passe ?
31:40 Vous avez 24 chefs d'État et de gouvernement,
31:42 Vladimir Poutine est là.
31:44 Or, qu'est-ce qui s'est passé trois mois avant ?
31:46 Il a annexé la Crimée, c'est la guerre dans le Donbass.
31:48 Et à ce moment-là, François Hollande et Angela Merkel,
31:52 on parle encore du moteur franco-allemand,
31:54 tentent une politique de réconciliation
31:56 avec l'Ukrainien Poroshenko, qui est présent.
31:58 Et ça va donner, vous savez, les fameux accords de Minsk.
32:00 Voilà, bon, on sait ce que ça a donné,
32:02 c'est-à-dire pas grand-chose.
32:04 Entre-temps, on a appris, Angela Merkel et François Hollande,
32:06 dont nous l'ont tous les deux appris,
32:10 ils ont raconté que ces négociations de paix
32:14 qu'ils voulaient nouer entre l'Ukraine et la Russie,
32:16 c'était juste pour permettre à l'Ukraine de gagner du temps,
32:19 de s'armer et de se préparer à la prochaine guerre.
32:21 On a bien vu ce qui s'est passé, confère le 28 février 2022,
32:24 et l'invasion russe en Ukraine.
32:26 Retour en 2024, Dimitri,
32:28 que va-t-il se passer jeudi ?
32:30 La Russie n'est plus invitée,
32:32 on ne va pas pouvoir jouer le thème de la réconciliation ?
32:34 Ah ben non, absolument pas.
32:36 Le monde a changé, et ça a été un casse-tête.
32:38 Vous savez, il y a eu toute cette réflexion il y a 2-3 mois,
32:40 c'est "qu'est-ce qu'on fait avec les Russes ?
32:42 On ne peut pas inviter Poutine,
32:44 on ne peut pas ne pas inviter les Russes."
32:46 Vous invitez qui ? Vous invitez des ministres,
32:48 vous invitez des vétérans,
32:50 des opposants politiques russes.
32:52 Quel résultat ? Qu'est-ce qu'on a fait ? On a laissé tomber.
32:54 On n'a pas invité les Russes.
32:56 On a renoncé à toute représentation russe,
32:58 et c'est quand même ennuyeux, parce que les soviétiques,
33:00 il faut quand même rappeler, ces 27 millions de morts
33:02 pendant la guerre, pas un n'est tombé
33:04 sur les plages du débarquement, mais 80%
33:06 des morts de la Seconde Guerre mondiale,
33:08 c'est le front de l'Est.
33:10 80% des morts en Europe,
33:12 pardonnez-moi, je précise.
33:14 Et donc, en Normandie,
33:16 ce que l'on va voir jeudi, c'est pas
33:18 la célébration de la victoire,
33:20 c'est la célébration du Bloc occidental.
33:22 C'est une cérémonie otanienne
33:24 à laquelle nous allons assister,
33:26 et on a effacé de la photo
33:28 le paria russe.
33:30 Et, vous voyez, historiquement, c'est quand même un petit peu ennuyeux.
33:32 Quoi qu'on en pense, de la politique
33:34 de Vladimir Poutine, etc.
33:36 Et on a fait même mieux que ça, c'est qu'on l'a remplacée
33:38 par le frère ennemi ukrainien, Volodymyr Zelensky.
33:40 L'Elysée fait courir le bruit,
33:42 j'ai lu ça dans le journal du dimanche, que peut-être il y aurait des annonces
33:44 sur des livraisons d'armes de la France à l'Ukraine.
33:46 Donc, l'instrumentalisation
33:48 de l'événement historique au service du présent.
33:50 Ça nous renseigne sur ce que c'est aujourd'hui, une politique
33:52 de mémoire. La France fait ça extrêmement bien.
33:54 On célèbre jamais le passé
33:56 et tout le passé. On choisit les éléments.
33:58 Si vous voulez, la mémoire, c'est comme un buisson.
34:00 Que l'on taille et que l'on retaille. On va laisser pousser
34:02 certains coins du buisson.
34:04 On en taillera d'autres.
34:06 Et qu'est-ce qu'on voit
34:08 depuis 20-30 ans, en ce qui concerne notre politique
34:10 mémorielle ? Ça se voit à travers
34:12 ce qui va être célébré pour le
34:14 D-Day. D'abord, que ce buisson
34:16 mémorial français, il a délaissé
34:18 de plus en plus la nation, les
34:20 grands hommes. Il laisse de la place à quoi, aujourd'hui ?
34:22 Eh bien, aux victimes
34:24 et aux événements traumatiques. Par exemple, il y a une
34:26 cérémonie qui m'a intéressé, moi, dans ces événements
34:28 du 6 juin. C'est à Saint-Lô,
34:30 rebaptisée la capitale des ruines.
34:32 On va penser aux victimes
34:34 civiles. Et puis, il y a aussi cette inflation
34:36 mémorielle. Vous savez, pour la guerre d'Algérie, vous avez
34:38 quatre dates dans l'année qui commémorent
34:40 la guerre d'Algérie, dans le calendrier français.
34:42 Vous avez, là, pour le D-Day,
34:44 30 cérémonies en l'espace
34:46 de trois jours.
34:48 30 cérémonies, et c'est l'aboutissement d'un cycle de
34:50 50 jours, qui a commencé mi-avril
34:52 dans le maquis du Vercors, pour le président
34:54 de la République. - Incroyable analyse !
34:56 Merci beaucoup.
34:58 Très belle analyse. Alors, vous, on vous entendra
35:00 un peu partout sur CNews.
35:02 Ne ratez pas, parce que vous allez vivre ce débarquement
35:04 en direct sur CNews, avec Marc Menand, du matin au soir ?
35:06 - Oui, oui, oui. Je serai
35:08 chez notre ami Pascal Praud,
35:10 chez notre camarade Jean-Marc Morandini,
35:13 tout l'après-midi, avec
35:15 Nelly Deslacs. Oui, oui.
35:17 On va essayer de rapporter
35:19 les grands événements, et puis
35:21 les petits héroïsmes du quotidien.
35:23 - Tout Marc Menand.
35:25 Marc Menand, faisons suite à l'annonce de
35:27 CNews comme première chaîne info.
35:29 Le quotidien Libération est revenu à la charge, aujourd'hui,
35:31 avec une une caricaturale.
35:33 On en a un peu parlé déjà sur
35:35 CNews, à l'égard de la chaîne.
35:37 Le titre de la une,
35:39 le salaire de la peur,
35:41 mégaphone de l'extrême droite,
35:43 les coûts les plus bas semblent-ils permis,
35:45 quand on se revendique d'un journalisme
35:47 de la morale et de la bien-pensance,
35:49 c'est la question que je vous pose. On peut enlever la une, là, parce qu'ils ont
35:51 beaucoup de ventes, à force qu'on n'en ait pas.
35:53 Merci.
35:55 - C'est le diable qui en vend. - Si, si, il n'y a que CNews qui fait vendre.
35:57 Non, c'est vrai.
35:59 Non, c'est vrai. - C'est le diable qui
36:01 manipule ses petites poupées, c'est quand même extraordinaire.
36:03 Alors, ils appellent ça
36:05 la chaîne de la... Là,
36:07 pour une fois, j'ai pris pas mal de notes.
36:09 La chaîne de la propagande
36:11 sous la houlette
36:13 d'un ultra-conservateur.
36:15 C'est extraordinaire, on ne cherche pas à motiver,
36:17 on lui donne l'étiquette.
36:19 Les stars qui, pour plaire...
36:21 Vous en êtes, hein ?
36:23 Les stars, pour plaire au patron, sont prêts
36:25 à tout.
36:27 Ils caressent dans le sens du poil
36:29 tous les mécontents. Alors déjà, c'est extraordinaire.
36:31 C'est qu'on ne crée pas les mécontents.
36:33 Voilà.
36:35 Et alors, c'est une fréquence,
36:37 c'est une chaîne d'extrême-droite.
36:39 Alors, comment on devient une chaîne d'extrême-droite ?
36:41 Ah !
36:43 C'est parce que Papandiaï,
36:45 notre grand ministre de la Culture,
36:47 a dit que c'est une fréquence
36:49 très clairement d'extrême-droite.
36:51 À partir du moment où Papandiaï
36:53 a dit ça, vous pensez bien
36:55 qu'on ne va pas le discuter.
36:57 On est donc des complotistes.
36:59 Bah oui, parce que,
37:01 dès lors que l'on fait remarquer
37:03 qu'il y a une islamisation
37:05 au détriment de...
37:07 C'est l'édito tout à l'heure de Mathieu.
37:09 Je ne vais pas redécliner
37:11 comment on peut justifier
37:13 ces entreprises de position
37:15 qui ne sont surtout pas celles de l'IB,
37:17 qui est la bible des wokistes.
37:19 Alors, là encore,
37:21 il parle des vedettes, vous en êtes,
37:23 Pascal Praud, Laurence Ferrari.
37:25 Vous avez des CV irréprochables.
37:27 C'est-à-dire que vous êtes
37:29 des gens extraordinaires
37:31 jusqu'au jour où vous entrez
37:33 sur ces dioses.
37:35 Alors là, vous devenez des monstres
37:37 et tout parce que
37:39 vous êtes des opportunistes.
37:41 - Je n'ai pas lu du tout. Je suis citée ?
37:43 - Oui, oui, sinon je ne le dirais pas quand même.
37:45 Écoutez-moi.
37:47 Et alors,
37:49 vous auriez...
37:51 La chaîne aurait été d'extrême gauche,
37:53 vous auriez servi l'extrême gauche.
37:55 Vous l'étiez uniquement par vénalité.
37:57 Mais au départ,
37:59 vous étiez irréprochable.
38:01 Sauf que maintenant, le temps est dans,
38:03 vous vous dites que ce sont
38:05 les trésors versés au quotidien
38:07 qui sont les plus importants.
38:09 Alors avec une contradiction, c'est que par exemple,
38:11 on dit "Pro a été sollicité
38:13 par la CIS
38:15 pour transférer ses émissions,
38:17 on lui a fait un pont d'or,
38:19 mais il a préféré la fidélité."
38:21 Alors il faudrait savoir, il est vénal ou il préfère
38:23 la fidélité. Il n'y a que
38:25 des incohérences comme ça,
38:27 et alors ce qui est extraordinaire, c'est qu'ils disent
38:29 "Pour engranger des parts
38:31 de marché,
38:33 eh bien CNews oublie ce qu'est le journaliste."
38:35 Il ne faut plus informer,
38:37 il ne faut plus enquêter,
38:39 il ne faut pas aller
38:41 plus loin sur le terrain.
38:43 Alors, ça veut dire que eux,
38:45 ils savent exactement comment mener
38:47 le journalisme. Ah ben c'est simple.
38:49 Pour mener du journalisme, d'ailleurs
38:51 c'est l'ensemble du papier,
38:53 il suffit d'être un délateur
38:55 et de mener une enquête au téléphone
38:57 en disant "Allô, vous en voyez
38:59 déjà comme ils l'ont fait à tous les journalistes
39:01 de leur rédaction, vous avez quelque chose
39:03 à nous dire contre les patrons de CNews,
39:05 vous avez quelque chose à nous dire, comment vous êtes
39:07 sous influence, etc."
39:09 Et à partir de là, vous pouvez concevoir
39:11 un papier. C'est ça le journalisme.
39:13 C'est le journalisme moderne,
39:15 c'est la tendance générale
39:17 que l'on retrouve dans les mouvements
39:19 qui se veublent au départ inattaquables
39:21 moralement, comme MeToo.
39:23 C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
39:25 notre époque, c'est pire
39:27 que "Sous la terreur" et Robespierre.
39:29 "Sous la terreur", Robespierre,
39:31 vous étiez éventuellement considéré
39:33 comme un personnage qui avait
39:35 eu quelques relations royalistes,
39:37 vous pouviez vous retrouver
39:39 avec le baptême de Carrier au large de l'Anthre,
39:41 ficelez
39:43 une pierre autour du cou et on vous coulait
39:45 dans les os.
39:47 C'est comme ça. Aujourd'hui, on ne vous coule
39:49 plus dans les os, mais c'est le crime,
39:51 le crime moral,
39:53 c'est-à-dire que c'est la guillotine
39:55 qui vous abat. Prenez le cas
39:57 d'un garçon qui était vénéré
39:59 par la presse bien pensante.
40:01 C'est un garçon qui a beaucoup de talent,
40:03 il s'appelle Édouard Baer.
40:05 Alors, Édouard Baer, en plus, il a une petite
40:07 poésie, il a des réflexions, sauf que
40:09 il y a une enquête menée
40:11 par Mediapart et par
40:13 le média féministe
40:15 CHIC, selon ce nouveau journalisme.
40:17 C'est-à-dire un journalisme
40:19 engagé, vous appelez les gens en disant
40:21 "Alors, il s'est passé ci, dites-nous."
40:23 - Journalisme de l'adhésion.
40:25 - Journalisme de l'adhésion.
40:27 En l'occurrence,
40:29 entre 2013 et 2021,
40:31 il y a cinq jeunes femmes qui ont
40:33 déclaré sans donner leur nom.
40:35 On ne sait pas qui elles sont.
40:37 On est dans l'anonymat le plus dégueulasse
40:39 qu'il soit. Harcèlement
40:41 et agression sexuelle.
40:43 Alors, est-ce qu'il est
40:45 rablaisien ? C'est-à-dire que de temps en temps,
40:47 il laisse aller une petite chanson gaillarde,
40:49 vous voyez, comme on faisait chez les étudiants.
40:51 Est-ce qu'on a une petite plaisanterie
40:53 grivoise ? Un petit truc comme ça
40:55 qui est un peu grinçant, mais qui fait de mal
40:57 à la personne et qui est dans la tradition
40:59 française. On n'en sait rien.
41:01 Qu'est-ce que le harcèlement ?
41:03 Ce n'est pas précisé,
41:05 mais toujours est-il que, suite
41:07 à ces cinq témoignages,
41:09 qui peuvent être défauts, puisqu'on ne sait pas
41:11 qui elles sont, il n'y aura pas
41:13 la moindre indication sur elles, et qui plus est,
41:15 c'est encore plus extraordinaire,
41:17 elles n'ont pas porté plainte.
41:19 C'est-à-dire que la justice se trouve complètement
41:21 en dehors de l'histoire, mais là,
41:23 vous avez le grand tribunal journalistique,
41:25 le grand jury qui s'auto-convoque,
41:27 il appelle quatre personnes, cinq personnes,
41:29 et voilà ce qu'elles nous ont dit.
41:31 Résultat, eh bien, Edward Baird,
41:33 qui était au théâtre Antoine,
41:35 pof ! Du jour au lendemain !
41:37 Sans qu'il puisse avoir la moindre
41:39 défense, éliminé ! Il devait
41:41 être un festival à Lyon,
41:43 éliminé ! Il devait passer en Suisse,
41:45 éliminé ! Et ce garçon
41:47 sympathique, engeleur,
41:49 qui était loué par tout un chacun
41:51 dans la bonne presse, devient l'ordure
41:53 intégrale, le monstre.
41:55 Et là, c'est pour reprendre aussi tout à l'heure
41:57 un petit écout de Mathieu.
41:59 Ça se voit dans toutes les grandes entreprises.
42:01 Maintenant, vous allez dans les toilettes
42:03 et on vous dit "dénoncez si vous
42:05 êtes témoin, vous avez entendu quelqu'un
42:07 qui a tenu des propos sexistes !"
42:09 C'est-à-dire qu'à chaque seconde,
42:11 épiez votre copain !
42:13 Épiez votre corps
42:15 religionnaire et dénoncez-le !
42:17 Et que pourrez-vous faire contre
42:19 ça ? Rien ! Vous ne pourrez
42:21 voir que la lame qui tombe,
42:23 mais c'est une lame encore plus terrible
42:25 que celle de la Révolution.
42:27 Elle vous met hors de la société.
42:29 Vous êtes infréquentables,
42:31 mais on ne saura jamais
42:33 pourquoi, simplement. Il y en a qu'on dit.
42:35 C'est ça, le journalisme.
42:37 - Vous revenez quand vous voulez.
42:41 - Brillant.
42:43 Merci beaucoup, mon cher Marc.
42:45 On sent quand ça vous prend dans les tripes.
42:47 Charlotte Dornelas, voici un sujet qui vous
42:49 prend aussi dans les tripes.
42:51 Pour la première fois, des familles se
42:53 réunissent pour assigner
42:55 leur réseau social TikTok
42:57 en justice. Pour quelles raisons ?
42:59 On va décortiquer. - On a souvent parlé
43:01 du problème des réseaux sociaux, de la place qu'ils
43:03 prennent des écrans déjà et de ce qui s'échange
43:05 sur les réseaux sociaux. Là, en l'occurrence,
43:07 le réseau social TikTok
43:09 en particulier est accusé de poser
43:11 de graves questions de santé
43:13 mentale chez les plus jeunes
43:15 en général. Et en l'occurrence,
43:17 cette fois-ci, ce sont des parents
43:19 qui ont décidé d'assigner en justice TikTok
43:21 et ils
43:23 accusent l'algorithme
43:25 qui est extrêmement opaque et qui a été
43:27 très souvent dénoncé.
43:29 Vous savez, en gros, sur le réseau social
43:31 TikTok, vous vous abonnez à des gens
43:33 donc vous suivez tous les contenus qu'ils mettent
43:35 et ensuite, il y a une autre manière
43:37 d'accéder à des contenus vidéo, parce que ce sont
43:39 essentiellement des vidéos, qui s'appelle "Pour toi".
43:41 Et l'algorithme de TikTok
43:43 sélectionne en fonction
43:45 de ce qu'il capte de vos humeurs,
43:47 de ce que vous aimez, et il vous sélectionne
43:49 des vidéos.
43:51 C'est cet algorithme qui est en l'occurrence visé par
43:53 les parents et les familles.
43:55 Là, il y en a sept pour l'instant.
43:57 À la base, c'est une famille qui a créé
43:59 ce collectif qui s'appelle "Algos
44:01 Victima", "Algos" comme algorithme,
44:03 et qui accuse l'algorithme d'avoir provoqué,
44:05 je le cite, "des dégâts considérables
44:07 sur la santé mentale de leurs enfants"
44:09 et certains de ces enfants-là
44:11 se sont suicidés, ont été jusqu'au suicide.
44:13 Le but, là, c'est de provoquer
44:15 un électrochoc sur la nécessaire
44:17 régulation, quel que soit le moyen
44:19 qui soit pris, parce qu'on en parle, on en parle, on en parle,
44:21 et ça n'avance pas beaucoup, si
44:23 les députés veulent se trouver un sujet.
44:25 Là, il y en a un qui est pas mal.
44:27 À l'origine, on a l'histoire de la petite Marie.
44:29 Marie, elle avait 15 ans, elle s'est suicidée en
44:31 2021, et sa maman
44:33 a découvert dans son portable,
44:35 justement, qu'elle passait beaucoup de temps sur TikTok,
44:37 et elle a découvert que l'algorithme
44:39 de TikTok avait repéré le mal-être
44:41 chez Marie,
44:43 qui avait commencé à voir qu'elle était harcelée, notamment à l'école,
44:45 notamment en raison de son poids. Donc, elle a
44:47 commencé à regarder des vidéos sur des régimes
44:49 alimentaires drastiques, pour essayer
44:51 de contrer
44:53 ces moqueries
44:55 à l'école, et petit à petit, l'algorithme
44:57 lui a repéré son mal-être
44:59 sur cette question-là, et donc
45:01 s'en sont suivis des propositions de
45:03 vidéos sur des scarifications,
45:05 sur des messages gloquissimes, sur
45:07 son mal-être à elle, sur la tristesse
45:09 nourrissant une gamine qui est une
45:11 adolescente en plus, donc au pire
45:13 moment. Ses parents ont déposé plainte
45:15 au pénal, en septembre dernier
45:17 pour provocation au suicide, non-assistance
45:19 à personne en péril, et propagande
45:21 ou publicité des moyens de se donner
45:23 la mort, donc c'est extrêmement
45:25 sérieux au pénal, et là, ils ont décidé
45:27 de faire ce collectif pour poursuivre
45:29 au civil, pour que les enfants soient reconnus
45:31 victimes de l'algorithme, et que donc,
45:33 il y ait, comment dire,
45:35 quelque chose qui soit
45:37 fait de manière politique, notamment, contre
45:39 cet algorithme, qui est, par ailleurs,
45:41 dénoncé depuis longtemps.
45:43 Et, en l'occurrence, ils visent
45:45 le caractère addictif
45:47 qui est travaillé par le réseau social
45:49 TikTok, on en avait déjà parlé,
45:51 il est tellement travaillé, que
45:53 ce n'est pas le même algorithme en Chine,
45:55 pour les petits chinois, et dans le reste du monde,
45:57 notamment occidental. On avait déjà parlé ici,
45:59 donc il est pensé, cet algorithme,
46:01 notamment, il est pensé sur le terrain de
46:03 l'abrutissement, disons les choses très clairement,
46:05 et vous avez des propositions de vidéos à l'infini,
46:07 et quand vous regardez
46:09 une vidéo plus longuement que les autres,
46:11 l'algorithme repère. Donc, quand vous regardez une vidéo
46:13 de tristesse,
46:15 de blues, comme vous pouvez
46:17 en regarder quand vous avez 15 ans,
46:19 on vous propose un cocktail de plus en plus
46:21 mortifère, à ce moment-là,
46:23 et, parmi ses parents,
46:25 certains disent qu'ils ont repéré dans les portables
46:27 de leurs enfants, des vidéos qui expliquaient
46:29 que le suicide était peut-être
46:31 le meilleur moyen de se sentir mieux
46:33 quand on était devant
46:35 le mal-être, adolescent.
46:37 Et, par ailleurs, ces contenus sont accusés,
46:39 notamment par les avocats des
46:41 associations de protection de l'enfance,
46:43 qui se portent également à la défense de
46:45 ces familles, d'une glamorisation
46:47 de tous ces comportements absolument
46:49 tragiques, et une avocate parle
46:51 d'un bain de mal-être dans lequel baignent
46:53 certains jeunes, évidemment, sans que personne
46:55 ne s'en rende compte, puisqu'ils sont dans le secret de leur chambre,
46:57 on les pense en sécurité, et ils n'y sont pas.
46:59 Même chose avec les contenus à caractère
47:01 sexuel. Grosse présence de
47:03 vidéos de scarification, et donc
47:05 d'encouragement à la scarification.
47:07 Et on a un autre problème, qui est
47:09 le développement de toutes les vidéos
47:11 d'autodiagnostics de maladies
47:13 mentales, et donc les psys disent, on a
47:15 à la fois des gamins qui ont
47:17 de véritables problèmes, qui sont persuadés de
47:19 s'autodiagnostiquer tout seuls sur les réseaux,
47:21 et donc de suivre tel ou tel influenceur,
47:23 et, à l'inverse, des gamins
47:25 qui se retrouvent dans les cabinets de psys
47:27 absolument persuadés qu'ils ont telle ou telle maladie,
47:29 alors qu'ils s'en sont persuadés
47:31 sur les réseaux avec des gens dont ça n'est pas le métier,
47:33 d'abord, et qui tirent parfois
47:35 profit de ça, et qui évidemment se nourrissent de très
47:37 mauvaises réponses. C'est un sujet d'autant
47:39 plus important que l'Arkom expliquait l'année
47:41 dernière que 45% des Français de
47:43 11-12 ans sont inscrits sur le
47:45 réseau social TikTok.
47:47 Donc, évidemment, vous montez en âge, et c'est
47:49 d'autant plus fort, c'est vraiment le réseau social de
47:51 notre jeunesse, donc
47:53 le sujet est grave. - Mais Charlotte,
47:55 n'est-il pas possible d'agir
47:57 enfin sur ce sujet
47:59 que l'on finit par bien connaître avec
48:01 une inquiétude depuis longtemps exprimée par
48:03 les professionnels ? On a beau... ça fait un
48:05 moment qu'on en parle. Est-ce qu'on peut agir ?
48:07 D'ailleurs, l'Arkom est devenu CSA,
48:09 il est passé à Arkom, justement, pour pouvoir agir là-dessus.
48:11 - Et vous vous souvenez, même, sur la question
48:13 de l'accès, par exemple, sur la
48:15 question de la pornographie,
48:17 de l'accès pour les mineurs, l'Arkom avait nommé
48:19 un médiateur, c'était passé devant un tribunal,
48:21 et on a l'impression que c'est des histoires
48:23 sans fin de procédures déclenchées. L'Union Européenne
48:25 a déclenché une procédure sur
48:27 TikTok pour savoir s'il respectait
48:29 les règles européennes de protection
48:31 de l'enfance. Franchement, arrêtez votre enquête,
48:33 on a compris que c'était non, la réponse.
48:35 Non mais à force de déclencher des procédures et des
48:37 procédures, et par ailleurs, évidemment,
48:39 le problème est la manière dont
48:41 ces géants gèrent
48:43 leur responsabilité, vous pensez bien
48:45 qu'ils le gèrent très bien, ils ont des armées
48:47 de juristes pour le faire. Mais on a deux
48:49 rapports de l'ONG Amnesty International
48:51 qui avaient travaillé en créant, alors,
48:53 des faux profils, mais exactement
48:55 comment dire...
48:57 avec les mêmes paramètres
48:59 que des profils
49:01 de gamins de 13 ans, sur les réseaux
49:03 sociaux. Et ils se sont rendus compte, et ils ont
49:05 fait ça avec à la fois des robots,
49:07 de l'intelligence artificielle, et de
49:09 véritables personnes qui alimentaient le profil
49:11 et qui s'en servaient, et eux,
49:13 à la fin de leurs deux rapports,
49:15 ils ont expliqué que la stratégie de TikTok
49:17 pour accrocher les utilisateurs risquait
49:19 d'aggraver les problèmes de santé mentale,
49:21 comme la dépression, l'anxiété et l'automutilation,
49:23 ça revient tout le temps à l'automutilation,
49:25 on n'est pas sur un truc anecdotique,
49:27 quand même, et donc,
49:29 ils expliquaient qu'au bout de six heures
49:31 de consommation, pas en une fois,
49:33 au bout de six heures, dans une même semaine,
49:35 par exemple, de consommation, près d'une vidéo
49:37 sur deux est relative à la santé
49:39 mentale et potentiellement nocive
49:41 pour les enfants. Une vidéo sur deux au bout de six heures.
49:43 Je rappelle un chiffre, en 2022,
49:45 vous avez le 1 des fournisseurs
49:47 d'accès de contrôle parental,
49:49 qui expliquait que les enfants
49:51 passaient en moyenne sur TikTok
49:53 deux heures par jour. Donc six heures,
49:55 c'est trois jours, et c'est en moyenne,
49:57 donc ça va extrêmement vite. - Et 11-12 ans.
49:59 - Et évidemment,
50:01 vous avez même des enquêtes qui sont faites
50:03 sur les enfants de 5-6 ans,
50:05 ça vient très très tôt, et on a fait
50:07 un rapport d'enquête du Sénat
50:09 sur TikTok également, qui est paru il y a un an,
50:11 qui soulignait que l'influence du réseau social
50:13 sur la santé mentale, encore une fois, des utilisateurs,
50:15 était, je les cite, un enjeu de santé publique.
50:17 Ce rapport, il a un an déjà
50:19 aujourd'hui, et nous avons des jeunes,
50:21 et on en a beaucoup parlé ici aussi,
50:23 qui vont extrêmement mal, et alors là,
50:25 il y a des psychologues qui relèvent
50:27 que même le rapport sur les réseaux sociaux a changé.
50:29 Avant la période Covid, eux,
50:31 ils disent que ça date vraiment de la période Covid,
50:33 avant, et d'ailleurs on en parlait aussi,
50:35 les réseaux sociaux avaient tendance à montrer la vie
50:37 en rose. Tout le monde était beau, tout le monde était
50:39 parfait, la vie était facile,
50:41 tout était absolument facile et magnifique.
50:43 Et bien là, c'est l'exact inverse, il y a une
50:45 explosion du nombre de contenus tristes,
50:47 dépressifs, autodiagnostiques,
50:49 ce que je vous disais, de dépressions,
50:51 qui se sont littéralement, qui ont envahi le
50:53 réseau social, et l'algorithme, évidemment,
50:55 lui, provoque l'engrenage chez des enfants
50:57 déjà fragiles. Je rappelle là encore
50:59 un chiffre de Santé Publique France, cette fois-ci,
51:01 chez les 18-24 ans, les pensées
51:03 suicidaires ont été multipliées par deux
51:05 depuis 2014. Les pensées suicidaires
51:07 entre 2017 et 2021,
51:09 c'est le nombre de tentatives de suicide, donc du
51:11 passage à l'acte, qui a tout simplement doublé.
51:13 Donc là, vous avez un cocktail qui est genre
51:15 explosif et qui me semble plus important
51:17 que beaucoup de sujets dont s'emparent
51:19 des journalistes préoccupés de la photo
51:21 sur la carte de presse ou des députés... - Oui, ou de
51:23 montrer le drapeau. - ... au sein de l'Assemblée Nationale.
51:25 - Mais pourquoi est-ce qu'on n'interdit pas tout simplement
51:27 ces contenus ? - Alors, le vrai
51:29 problème, c'est la régulation, évidemment.
51:31 Je vous disais, les plateformes, elles se réfugient
51:33 1) derrière le statut d'hébergeur de
51:35 contenus, on en a beaucoup parlé, c'était le même
51:37 cas, vous savez, avec Coco, cette application...
51:39 Donc ils disent "nous, on est hébergeur
51:41 de contenus, on n'est pas responsable, on héberge"
51:43 et ensuite, les gens sont responsables du contenu.
51:45 Avec le problème des... comment dire...
51:47 des adresses IP que vous pouvez passer dans un pays
51:49 ou dans l'autre avec des législations qui sont absolument
51:51 pas harmonisées, évidemment c'est compliqué
51:53 et par ailleurs, à chaque fois qu'on les
51:55 enjoint de s'appliquer,
51:57 on va dire, sur la régulation, sur le contrôle
51:59 par exemple de l'âge, ils renforcent
52:01 leurs outils de contrôle parental
52:03 et ils se déchargent absolument
52:05 sur ces outils de contrôle parentaux qui,
52:07 évidemment, ont leur limite, ont d'autant
52:09 plus leur limite quand les parents s'en désintéressent,
52:11 évidemment, mais même des parents
52:13 qui sont préoccupés, même eux, ça leur
52:15 échappe dans une large mesure. Je vous disais,
52:17 l'Union Européenne a lancé une procédure,
52:19 je ne sais pas si on en verra un jour la couleur, il y a plusieurs
52:21 psychologues et psychiatres qui ont
52:23 appelé à ce qu'il y ait une utilisation de ces
52:25 plateformes qui leur soient remises pour
52:27 notamment faire de la prévention des
52:29 vidéos officielles, en fait, qui soient
52:31 intégrées dans l'algorithme, précisément
52:33 pour essayer d'aider ces enfants-là, mais
52:35 le modèle économique... - Comme à la télé en France.
52:37 - Voilà, mais le modèle économique
52:39 de l'addiction, qui repose clairement
52:41 sur l'addiction, en l'occurrence sur TikTok,
52:43 évidemment ne se soucie pas réellement
52:45 du fond des vidéos qui sont proposées
52:47 par l'algorithme, et on a parallèlement
52:49 le sujet des écrans tout court,
52:51 évidemment, du recours aux écrans,
52:53 et là, on a, vous vous souvenez,
52:55 le président de la République avait demandé une étude,
52:57 en effet, l'étude a été rendue
52:59 partiellement, les conclusions ont été rendues
53:01 fin avril, comme prévu, c'est la catastrophe,
53:03 en gros, et là, il y a une des familles
53:05 qui s'associent à cette démarche
53:07 et qui dit "on a des problèmes parce qu'on a parfois
53:09 certains enfants qui se retrouvent hospitalisés,
53:11 notamment en pédopsychiatrie,
53:13 avec des addictologues
53:15 qui les aident à se séparer
53:17 de l'écran, qui développent une véritable
53:19 addiction à l'écran, ils essayent
53:21 de s'en séparer, et là, les parents nous disent
53:23 "mais comment est-ce qu'on fait quand, à l'école,
53:25 la tablette a été intégrée dans la pédagogie ?"
53:27 Vous voyez, il y a des injonctions contradictoires
53:29 et, comme sur beaucoup d'autres sujets,
53:31 nous avons besoin de manière urgente
53:33 d'une réflexion globale.
53:35 Est-ce que c'est la place ? Évidemment qu'à la base,
53:37 tout est bonnes intentions,
53:39 peut-être faut-il réfléchir aussi à la manière
53:41 dont on a laissé les écrans
53:43 envahir aussi l'école
53:45 qui peut être un sanctuaire
53:47 sur ce terrain-là, pour beaucoup d'enfants
53:49 à qui on ne fait pas attention.
53:51 Une vraie question que je me pose
53:53 sur ces sujets-là, est-ce que c'est le
53:55 produit qui est coupable ou est-ce que c'est le comportement
53:57 qui est coupable ?
53:59 Ah bah, ça peut...
54:01 Évidemment que le produit peut être...
54:03 Il peut y avoir de bonnes choses dans ce produit,
54:05 mais il est quand même conçu en reposant
54:07 sur l'addiction. Donc là, à la base,
54:09 il y a quelque chose de très malsain.
54:11 C'est vraiment la logique d'une drogue. On recherche le produit
54:13 le plus addictif, sur lequel vous restez le plus,
54:15 etc.
54:17 En tout cas, éloignez vos enfants.
54:19 Et ce sont les plus grands cerveaux de la planète qui l'ont conçu.
54:21 Bien sûr. Les gens les plus intelligents.
54:23 Et qui ne l'ont pas pour leurs enfants.
54:25 Mathieu, bon, écoutez un message à vous faire passer.
54:27 Un message qui nous vient du Vatican.
54:29 Les électeurs européens
54:31 appelés aux urnes devraient se rappeler
54:33 de leurs racines migratoires.
54:35 Leur formule peut sembler étonnante,
54:37 mais confirme la politique du Vatican
54:39 favorable aux migrations.
54:41 Mathieu, beau côté, mais selon vous,
54:43 le Vatican, il est peut-être allé un peu loin, cette fois.
54:45 Ah bah, c'est le moins qu'on peut dire. Je vais citer exactement.
54:47 La migration,
54:49 c'est le cardinal Michael Cernes,
54:51 j'espère de pas mal prononcer son nom,
54:53 qui est un Canadien d'origine tchèque
54:55 qui, par ailleurs, est au Vatican
54:57 responsable du développement humain intégral.
54:59 Et je donne une partie de la citation.
55:01 En fait, j'en donne quelques-unes.
55:03 La première, la migration n'est pas un problème.
55:05 Ah bon?
55:07 Aujourd'hui, nous souffrons d'un fossé
55:09 entre les valeurs migratoires
55:11 sur lesquelles l'Europe a été fondée
55:13 et les valeurs contenues dans le discours politique actuel.
55:15 Pourrais-je savoir
55:17 quelles sont les valeurs migratoires
55:19 sur lesquelles l'Europe a été fondée?
55:21 De quoi parle ce monsieur?
55:23 Première question. Il va plus loin, le petit monsieur,
55:25 comme dirait Marc.
55:27 Il nous dit aussi qu'il faut parler
55:29 des racines migratoires,
55:31 donc pas seulement les valeurs,
55:33 les racines migratoires de l'Europe.
55:35 Je demande factuellement une explication.
55:37 De quoi parle-t-on?
55:39 Par ailleurs, ce monsieur oublie de parler
55:41 des racines chrétiennes de l'Europe.
55:43 Il parle pas des racines héléniques de l'Europe.
55:45 - C'est ça? Où est Dieu dans tout ça?
55:47 - C'est pas son souci. Depuis un bon moment,
55:49 je pense que le Vatican a d'autres soucis que le bon Dieu.
55:51 Je pense politiquement à tout le monde,
55:53 mais il y a autre chose chez eux,
55:55 c'est la conversion au progressisme.
55:57 Par ailleurs, il a une conception assez fine de l'identité.
55:59 Il nous dit, il invite les immigrés
56:01 qui arrivent en France à ne pas renier,
56:03 ou en Europe, à ne pas renier leur identité
56:05 sur une, deux, trois générations.
56:07 Ce monsieur s'oppose
56:09 à l'intégration
56:11 et à l'assimilation.
56:13 Tout ça à partir du Vatican.
56:15 Ça nous rappelle une chose, une forme de vérité
56:17 de l'époque qui est portée par le Vatican,
56:19 notamment sous François, mais pas seulement.
56:21 Quand les Européens rappellent
56:23 qu'ils veulent vivre en Européen chez eux,
56:25 on leur dit que vous n'êtes pas chez vous,
56:27 vos racines migratoires.
56:29 On expulse symboliquement les Européennes chez eux.
56:31 Lorsqu'ils rappellent qu'ils veulent vivre chez eux,
56:33 on les accuse de racisme et de xénophobie.
56:35 Ça va plus loin, soit dit en passant.
56:37 Les immigrés ont droit aux racines,
56:39 les Européens n'ont pas droit aux racines.
56:41 Généralisons, ça, élargissons à gauche.
56:43 Les Palestiniens ont droit au nationalisme,
56:45 les Européens n'y ont pas droit.
56:47 Les Kanaks ont droit à l'identité ethnoculturelle,
56:49 les Européens n'y ont pas droit.
56:51 Et le Vatican ne cesse de rappeler
56:53 que les peuples premiers dans le monde
56:55 ont droit à leur identité culturelle à l'avoir protégée.
56:57 Apparemment, ce n'est pas un droit concédé aux Européens.
56:59 - À vous entendre, Mathieu Bocoté,
57:01 le pape serait hostile aux Européens.
57:03 Vous exagérez un peu.
57:05 - Je pense que je ne l'ai pas assez loin.
57:07 C'est l'hostilité à l'Europe
57:09 et le coeur, véritablement, de son pontifiqua
57:11 sur le plan politique.
57:13 Il nous explique que l'Europe a une vocation dans le monde,
57:15 c'est de s'effacer, c'est d'accueillir
57:17 le monde au complet en Europe,
57:19 mais l'Europe n'a plus d'identité spécifique
57:21 sauf cette tradition d'accueil.
57:23 En fait, on dirait que le pape est un éditorialiste à libération.
57:25 De ce point de vue,
57:27 il faut lire sur ça les travaux essentiels
57:29 de Laurent Dandrieu, je prends la peine de le dire,
57:31 parce qu'à travers tout ça,
57:33 finalement, il y a une thèse qui se développe.
57:35 L'Europe serait à ce point coupable
57:37 de crimes immenses depuis 1492,
57:39 en l'expansion européenne, Christophe Colomb,
57:41 que la seule manière
57:43 d'expier ces crimes,
57:45 c'est de faire pardonner.
57:47 En fait, c'est tout simplement de s'effacer,
57:49 d'accueillir la misère du monde au complet
57:51 chez elle, et de dire pardon,
57:53 et de dire merci lorsqu'elle
57:55 disparaît. Le migrant est le nouveau
57:57 visage du Christ dans la théologie
57:59 progressiste du christianisme
58:01 contemporain, version François.
58:03 Moi, je terminerai
58:05 avec une double réflexion. On s'est
58:07 beaucoup inquiétés de la déchristianisation
58:09 de l'Europe ces dernières années,
58:11 avec raison, mais il faudrait aussi s'intéresser
58:13 à la déseuropéanisation du christianisme,
58:15 qui peut, de ce point de vue, quelquefois
58:17 devenir ce ramassis d'idées folles,
58:19 dont parlant d'autre temps Chesterton, de manière
58:21 un peu méchante. Et un dernier mot par rapport à l'Église,
58:23 elle pratique le cuménisme, elle veut
58:25 embrasser toutes les religions, toutes les confessions,
58:27 mais il y a une catégorie de chrétiens à laquelle
58:29 l'Église ne veut pas parler aujourd'hui, ce sont
58:31 les catholiques de tradition. Eux, il faut les
58:33 exclure pour rendre possible ensuite le cuménisme,
58:35 qui culmine apparemment dans la politique
58:37 migratoire souhaitée par le Vatican,
58:39 et ce monsieur, ce tchèque d'origine,
58:41 qui est canadien,
58:43 on nous permettra de ne pas
58:45 écouter ses conseils.
58:47 - Et je pense que c'est biblique de donner l'exemple.
58:49 - Oui, je pense,
58:51 disparaître soi-même, les autres disparaîtront après,
58:53 je ne suis pas certain qu'on va vouloir suivre l'exemple.
58:55 - Et puis le Vatican, il peut accueillir, c'est un État.
58:57 Bon, il est petit, mais il a ses limites,
58:59 mais c'est vrai, c'est une question.
59:01 - Oui, je pense que ce cardinal
59:03 a surtout ses limites intellectuelles.
59:05 - Mathieu n'est pas très content.
59:07 Excellente suite de programme.
59:09 de programme L'ère des produits.
59:11 merci à bientôt !

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