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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00Congrès d'Épinay, unissez la gauche autour de leur valeur et ne se soumettez pas au contraire
00:00:05comme aujourd'hui à celle de l'extrême gauche.
00:00:07A cela, nous le disons, on peut s'opposer sans tout gâcher, on peut s'opposer sans
00:00:18censurer.
00:00:19C'est à cela que nous disons, affranchissez-vous, affranchissez-vous.
00:00:24Nous, nous préférons voir le courage de ces quelques députés de gauche, de ces députés
00:00:40indépendants qui ont refusé de signer et d'apporter leur voix à la motion de censure
00:00:45signée par Jean-Luc Mélenchon.
00:00:47Nous préférons toujours voir la responsabilité des voix au sein de la gauche et des députés
00:01:00indépendants, certes encore trop rares, mais qui existent, qui se sont élevés pour dénoncer
00:01:04la politique du pire.
00:01:05Nous préférons porter l'espoir qu'un jour, et le plus tôt sera le mieux, la gauche
00:01:09républicaine, la gauche de gouvernement, celle qui a eu l'honneur de donner par deux
00:01:14fois un président à la France, que cette gauche-là se ressaisisse et se mette avec
00:01:18nous autour de la table, enfin, pour agir vraiment pour les Français.
00:01:22Chers collègues socialistes, au début de cette séance, M. Mélenchon était dans les
00:01:38tribunes pour assister à nos débats.
00:01:40Il a écouté religieusement l'orateur de la France insoumise, il a écouté religieusement
00:01:47Mme Le Pen.
00:01:48Il s'est levé et est parti au moment où Boris Vallaud a pris la parole.
00:01:52Il la respecte plus que vous ! Qu'est-ce que vous faites encore avec eux ?
00:01:56Voilà, mesdames et messieurs, l'heure est venue de dire quel avenir nous voulons pour
00:02:13notre pays.
00:02:14L'heure est venue de mettre de côté ce qui nous divise.
00:02:23L'heure est venue pour l'ensemble des députés de notre pays de se hisser à la hauteur du
00:02:29moment et à la hauteur de leurs responsabilités.
00:02:32L'heure est venue de dire si nous préférons que les années qui viennent se confondent
00:02:36avec les crises, les censures, les divisions, ou si nous voulons au contraire que les années
00:02:41qui viennent soient des années de stabilité, de réconciliation et de sérénité.
00:02:46J'en appelle à toutes les bonnes volontés, d'où qu'elles viennent, pour qu'elles s'unissent
00:02:50enfin.
00:02:51Non pour effacer nos différences, mais pour défendre ce que nous avons de plus cher,
00:02:56la France, notre pays et les français.
00:02:58J'en appelle à tous ceux qui aiment la France, ceux qui l'aiment vraiment, à ceux qui sont
00:03:06convaincus qu'être français ce n'est jamais renoncer, jamais capituler, mais qu'être
00:03:11français c'est toujours croire dans cet esprit tricolore qui mêle l'audace et le génie,
00:03:15la controverse et la concorde, le goût de l'avenir et l'amour du passé.
00:03:20Je le dis mesdames et messieurs les députés, il n'est pas trop tard, il n'est pas trop
00:03:34tard pour le sursaut, il n'est pas trop tard pour montrer qu'un autre chemin est possible,
00:03:39il n'est pas trop tard pour démontrer aux français que nous avons entendu leur besoin
00:03:43de stabilité, leur quête de sérénité, leur aspiration à la sobriété.
00:03:47Alors je vous le dis avec force, au nom des députés de mon groupe, au nom des millions
00:03:53de français qui ne disent rien mais qui n'en pensent pas moins, n'oeuvrez pas contre les
00:03:57intérêts de notre pays, n'affaiblissez pas la France, ne censurez pas ce gouvernement.
00:04:13Nous sommes avec nos mousquetaires pour cette journée historique à l'Assemblée nationale,
00:04:20d'un instant à l'autre nous aurons le discours de Michel Barnier à l'Assemblée nationale
00:04:25après l'intervention, les différentes interventions que vous avez pu suivre, donc journée je
00:04:30le disais historique avec cette chute historique inédite depuis 1962, chute du gouvernement
00:04:37attendue ce soir, donc le discours de Michel Barnier, le vote, le résultat de vote où
00:04:42nous nous poserons toutes les questions ce soir.
00:04:44D'abord, vous avez tout suivi sur CNews depuis cet après-midi, depuis ce matin d'ailleurs,
00:04:50Mathieu Boccoté, je vous ai vu suivre, on a discuté un peu et autour de la table vous
00:04:56bondissez, pour ne rien cacher aux téléspectateurs, par rapport aux différentes interventions
00:05:00de la journée.
00:05:01Pourquoi en cette journée historique, je vous sens surpris, révolté, presque ?
00:05:06Non, c'est que j'ai un vilain défaut, j'aime pas qu'on me prenne pour un imbécile.
00:05:09Et j'aime plus cette impression aujourd'hui, alors je donne quelques, je reviens sur certaines
00:05:14interventions.
00:05:15Celle de monsieur Attal en premier, qui est un homme intelligent sans le moindre doute,
00:05:19mais qui aujourd'hui considère que nous ne sommes pas intelligents lorsqu'il s'adresse
00:05:22à nous.
00:05:23Lorsqu'il nous dit par exemple, il faut unir tous les Français, il faut unir tous les
00:05:27députés autour d'un objet plus important que tout, la France, notre pays, ses intérêts
00:05:33sacrés.
00:05:34Mais il y a quelques semaines, quelques mois à peine, il traitait ses adversaires non
00:05:39seulement pas comme des adversaires, on en est en politique, mais il les traitait
00:05:42comme des ennemis de la patrie, un ennemi intérieur qu'il fallait mater à tout prix.
00:05:47Aujourd'hui, monsieur Attal nous dit que la survie du gouvernement et du budget dépend,
00:05:53dépend de gens qu'il a tout fait pour marquer du saut de l'infamie, les gens du RN et compagnie.
00:05:58Et par ailleurs, il se désole de ne pas avoir l'appui de gens qui l'ont conduit, les gens
00:06:06du NFP au sens large, c'est très particulier.
00:06:08Aujourd'hui, il nous dit qu'ils sont très dangereux, qu'ils sont irresponsables, qu'il
00:06:10n'y a aucun sens du pays, de la patrie, de la responsabilité, mais il n'a pas hésité
00:06:14à faire alliance avec eux il y a quelques semaines à peine.
00:06:16Donc, premier élément, je trouve qu'il y a quand même des limites à l'hypocrisie
00:06:19en politique et aujourd'hui, on a décidé de les faire tomber sans gêne.
00:06:23Deuxième élément, le discours de monsieur Wauquiez que j'ai trouvé étonnant.
00:06:26Laurent Wauquiez, un homme tout à fait intelligent, encore une fois, moi je ne remets pas en question
00:06:29les qualités personnelles des hommes, mais monsieur Wauquiez qui nous dit aujourd'hui,
00:06:33c'est l'alliance de l'extrême-gauche et de l'extrême-droite.
00:06:36Il utilise Laurent Wauquiez lui-même, qui chez les Républicains a été extrême-droitisé,
00:06:40il a été diabolisé.
00:06:41Il sait, monsieur Wauquiez, demain, que lorsque la recomposition politique va arriver à son
00:06:45terme, il aura à faire alliance avec ceux qu'il appelle l'extrême-droite aujourd'hui.
00:06:48Et que fait-il?
00:06:49Il reprend le langage politique dominant, le langage politique de l'extrême-centre,
00:06:54le langage politique du progressisme médiatique pour dire que c'est le retour de l'alliance
00:07:00des factieux et des maudits.
00:07:01J'ajoute qu'un député, une figure importante de la droite républicaine, la politesse m'interdira
00:07:06de le nommer aujourd'hui, a retweeté quelque chose qui m'a frappé aujourd'hui.
00:07:09C'est-à-dire?
00:07:10Parlant de l'alliance entre LFI et l'URN, il a dit que c'était un nouveau pacte germano-soviétique.
00:07:15Pacte germano-soviétique, on parle aussi de l'URSS et des nazis.
00:07:19Les nazis, est-ce que l'URN a quoi à voir ? Le NFP et l'URSS, d'accord, mais l'URN
00:07:26et les nazis, donc le pacte germano-soviétique comme référence, c'est étonnant.
00:07:30De ce point de vue, il y avait plus d'honnêteté chez M. Coquerel, pour qui je n'ai pas d'affinité
00:07:34spontanée en relation à l'endroit, qui au moins était dans sa logique, il n'était
00:07:38pas hypocrite, il était dans une logique clairement « révolutionnaire », il assume
00:07:43sa position.
00:07:44Quant à Mme Le Pen aujourd'hui, je terminerai avec ça, son discours était par rapport
00:07:48au budget, parce qu'elle a parlé du budget et de la situation du pays sur plusieurs décennies.
00:07:51Le discours de droite libérale, le discours de droite fiscale, c'est elle qui le tenait.
00:07:57Alors on était, je ne sais pas qui avait distribué les rôles, il y avait quelque chose d'assez
00:08:01étonnant dans cette journée.
00:08:02– D'un instant à l'autre, nous irons à l'Assemblée nationale pour le discours
00:08:05en direct de Michel Barnier, sans doute le dernier, on parle de vote historique aujourd'hui,
00:08:10qu'est-ce que vous a marqué vous, Charlotte Dernelas, dans cette journée et dans ce vote
00:08:13historique ?
00:08:14– Ce qui m'a le plus étonnée, c'est le dernier point de Mathieu, c'est-à-dire
00:08:17de voir la droite, Laurent Wauquiez, incarnée par Laurent Wauquiez en tout cas dans les
00:08:22prises de parole, revenir à une, comment dire, à une hostilité extrêmement forte
00:08:28en usant du vocabulaire d'extrême-droitisation de Marine Le Pen au moment où elle tient
00:08:34leur discours.
00:08:35Et or il y avait un reproche de cette droite-là vis-à-vis de Marine Le Pen qui était précisément
00:08:39sur le terrain économique et aujourd'hui elle a tenu un discours qui ressemblait au
00:08:42leur, notamment sur la question des taxes et des impôts, et c'est à ce moment-là
00:08:48qu'il y a une hostilité qu'on n'avait pas vue depuis très longtemps de la droite
00:08:51à l'égard de Marine Le Pen.
00:08:52C'est vraiment stupéfait.
00:08:53Et je me dis qu'il y a notamment ça, et tout ce que disait Mathieu est parfaitement
00:08:57vrai, et par ailleurs, je reviens juste sur une chose, avant-hier, en tout cas aux élections
00:09:00législatives, le Rassemblement national était la bête immonde à abattre, avant-hier c'était
00:09:06l'allié absolument nécessaire, et ça redevient dans les heures qui viennent de
00:09:11se passer la bête immonde à abattre, donc il faudrait se stabiliser puisque c'est
00:09:15le mot du jour.
00:09:16Nous aurons nos envoyés spéciaux tout au long de cette édition spéciale à Matignon,
00:09:20à l'Assemblée nationale, nous ferons des allers-retours, nous aurons aussi des réactions
00:09:24de députés en direct d'un instant à l'autre, bien sûr, tout cela avec nos mousquetaires
00:09:28en priorité.
00:09:29Marc Menand, juste un mot, en attendant Michel Barnier qui doit s'exprimer, vous nous dites,
00:09:35vous me disiez tout à l'heure que c'est un jour historique, la dernière fois c'était
00:09:39en 1962 avec Georges Pompidou, mais il y a une certaine différence.
00:09:42Ah oui, complètement, alors déjà parce que l'événement naît de l'attentat
00:09:49du petit clamard qui échoue dont le général de Gaulle était la cible, et après cela
00:09:55il tient à ce que le pouvoir qui lui a été conféré dans des circonstances qui peuvent
00:10:01être toujours considérées comme pas spécialement véritablement démocratiques, toujours est-il
00:10:07qu'on avait besoin d'un homme fort, et là il demande à ce que les pleins pouvoirs
00:10:12qui lui avaient été accordés de façon transitoire deviennent définitifs d'une
00:10:17certaine façon de par l'élection au suffrage universel du Président de la République.
00:10:25Alors on peut se dire, ben oui, il y a une logique de par ce que l'on a vu élaboré
00:10:29dans cette constitution.
00:10:31Je vous remercie beaucoup, on va revenir sur ce sujet, l'arrivée de Michel Barnier en
00:10:36direct à l'Assemblée nationale, sans doute sa dernière prise de parole avant la chute
00:10:40du gouvernement, on l'écoute.
00:10:41Michel Barnier, président de l'Assemblée nationale, à l'arrivée de Michel Barnier,
00:11:09à l'arrivée de Michel Barnier, à l'arrivée de Michel Barnier, à l'arrivée de Michel
00:11:37Barnier.
00:11:38Merci, madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, merci d'abord à
00:11:50toutes et tous ceux qui viennent de m'accueillir à cette tribune, et je vous prie, je le dis
00:12:00à chacune et chacun des députés qui viennent de se lever, et je le dis aussi au nom des
00:12:06membres du gouvernement qui sont presque tous ici, que je suis très touché par votre
00:12:11attitude et votre accueil.
00:12:12Nous sommes rendus les uns les autres, mesdames et messieurs les députés, à un moment de
00:12:27vérité et un moment de responsabilité.
00:12:29J'entendais tout à l'heure le Premier ministre Gabriel Attal, que je remercie de
00:12:35sa confiance, exprimer le vœu de moins de bruit et plus d'action.
00:12:46C'est compliqué ici, hein ? En tout cas, moins de bruit, sans doute, plus d'écoute
00:13:00et plus de respect, le respect que j'ai moi-même exprimé en vous écoutant et depuis
00:13:07que je suis Premier ministre avec la même constance.
00:13:10Il y a deux jours, j'ai donc engagé la responsabilité de mon gouvernement sur le
00:13:16projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
00:13:19J'ai pris, mesdames et messieurs les députés, cette décision après avoir fait preuve d'écoute,
00:13:25de respect, en effet, de dialogue, ce qui a conduit le gouvernement à améliorer quasiment
00:13:32chaque jour son texte, et je reconnais qu'il n'était pas parfait, que nous n'avons
00:13:38pas tout bien fait au départ, à améliorer ce texte sur plusieurs points importants comme
00:13:44les retraites, les allégements de charges, le remboursement des médicaments et sans
00:13:50parler d'autres points qui se trouvent, je pense, à la taxe sur l'électricité
00:13:54dans le projet de loi de finance qui vous est soumis par ailleurs.
00:13:58C'est d'ailleurs dans le même esprit de travail passion qu'a été conduit le
00:14:07travail sur la loi de fin de gestion 2024 et qui a été adoptée tout à l'heure par
00:14:14votre Assemblée.
00:14:15J'en remercie chacun des députés qui l'ont votée comme j'en remercie le Sénat.
00:14:20Mesdames et messieurs les députés, cette méthode a, me semble-t-il, porté ses fruits
00:14:25après de très nombreuses heures de travail parlementaire.
00:14:28Le PLFSS a fait l'objet d'un accord entre députés et sénateurs en commission mixte
00:14:35paritaire, ce qui est la première fois depuis 14 ans.
00:14:39Et je veux dire simplement à ceux de la Dupont qui viennent s'exprimer que je remercie
00:14:52qu'il n'y a pas eu de contournement, franchement, de l'Assemblée par le Sénat ou réciproquement.
00:14:58Nous avons travaillé avec les deux chambres et avec la même attention.
00:15:02Mesdames et messieurs les députés, ce texte a ainsi amélioré et répond à l'urgence
00:15:08de réduire notre dette budgétaire en regardant en face la réalité de nos comptes publics
00:15:163228 milliards d'euros de dette, 60 milliards d'intérêts.
00:15:44Voilà ce que les Français, nous allons devoir payer chaque année, 60 milliards d'intérêts.
00:15:53C'est davantage que le budget de notre défense ou de notre enseignement supérieur et sans
00:15:58doute encore davantage demain si nous ne faisions rien.
00:16:01Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés, voilà la réalité.
00:16:06On peut dire tout ce qu'on veut, c'est la réalité.
00:16:10J'ai essayé de l'affronter, l'ensemble du gouvernement que je remercie, en vous présentant
00:16:15des textes financiers difficiles.
00:16:18Ce n'est pas par plaisir que je n'ai présenté quasiment que des mesures difficiles dans
00:16:22ce budget.
00:16:23J'aurais préféré distribuer de l'argent, même si nous ne l'avons pas, pour faciliter
00:16:27les choses et les discussions.
00:16:29Cette réalité reste là, et goûtez-moi bien, elle ne disparaîtra pas par l'enchantement
00:16:36d'une motion de censure.
00:16:37Écoutez-moi bien et souvenez-vous, dans quelques temps, cette réalité-là, elle
00:16:52se rappellera à tout gouvernement quel qu'il soit, parce qu'il s'agit de notre souveraineté.
00:17:06Sans doute dois-je dire ici que, quand je vois vos propositions, aujourd'hui, hier,
00:17:19nous n'avons pas la même idée de la souveraineté, ni du patriotisme.
00:17:23J'ai entendu parler tout à l'heure d'austérité.
00:17:33Qui peut croire que le budget qui est présenté est un budget d'austérité, alors que les
00:17:38dépenses de la sécurité sociale sont en augmentation de 2,7% ?
00:17:43J'entends ceux qui voudraient faire plus ou différemment, mais comment nous reprocher
00:17:49de prendre enfin des mesures pour alléger le fardeau financier qui pèse et qui va peser
00:17:54sur nos enfants, sur le dos desquels nous tirons des chèques en bois ou en blanc ?
00:17:58J'entends dire que c'est un budget par défaut, mais comment ne pas voir que ce
00:18:03budget traduit au contraire des choix affirmés pour répondre, aussi bien que nous le pouvons,
00:18:11aux attentes des Français que vous représentez, qu'il s'agisse des Français de l'Hexagone,
00:18:17des Outre-mer ou des Français, 3 millions d'entre eux, qui vivent à l'étranger ?
00:18:21Avec ce budget, nous soutenons les agriculteurs à travers la réforme attendue du mode de
00:18:27calcul de leur retraite et des dispositifs d'exonération de cotisations sociales.
00:18:32Avec ce budget, nous améliorons l'accès des patients à la santé, par exemple en
00:18:37augmentant les effectifs en soins critiques, en réanimation, en néonatalogie.
00:18:43Nous facilitons l'accès aux soins palliatifs, dont le renforcement est nécessaire indépendamment
00:18:50du débat qui a été engagé sur la fin de vie.
00:18:53Avec ce budget, nous faisons de la santé mentale une grande cause nationale pour 2025
00:18:59et c'est une priorité qui devra durer au-delà, évidemment, de l'année 2025.
00:19:07Nous améliorons concrètement la prise en charge des femmes victimes de violences.
00:19:12Nous renforçons l'attractivité des métiers de l'hôpital en rémunérant mieux les professionnels,
00:19:17notamment les internes et les médecins, ainsi que les astreintes et en réformant le métier
00:19:23d'infirmier.
00:19:24Nous améliorons le financement de l'autonomie à travers un fonds exceptionnel de 100 millions
00:19:28d'euros pour les EHPAD, un soutien de 200 millions d'euros au département pour l'allocation
00:19:34personnalisée d'autonomie et la prestation de compensation du handicap.
00:19:38Et enfin, nous nous donnons les moyens de mieux lutter contre la fraude, notamment à
00:19:43travers la sécurisation de la carte vitale et la simplification des échanges de données
00:19:48entre l'assurance maladie et les complémentaires.
00:19:51Voilà quelques exemples.
00:19:52Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés, ce sont les avancées de ce
00:19:57projet de loi.
00:19:58Nous l'avions préparé en 15 jours et je redis une dernière fois sans doute que jamais
00:20:05un gouvernement depuis 1958 n'avait eu seulement 15 jours, cette contrainte pour préparer
00:20:11un budget.
00:20:12Il n'était donc pas parfait, je l'ai moi-même dit, et il a été sérieusement amélioré
00:20:17par beaucoup de vos amendements, souvent pris dans tous les groupes, et le résultat
00:20:22qui a fait l'objet de cet accord en commission mixte paritaire permet de trouver un équilibre
00:20:28entre quatre éléments essentiels, d'ailleurs, que Laurent Marcangeli a souligné tout à
00:20:33l'heure.
00:20:34L'amélioration de l'efficacité de notre système social, le soutien à notre hôpital
00:20:39et aux professionnels de santé pour un meilleur accès à la santé, la protection des plus
00:20:43fragiles, tout cela en veillant à préserver nos finances publiques.
00:20:48Pour avoir trouvé cet équilibre, je veux redire sur ce texte mes remerciements sincères
00:20:54à votre président de commission, Frédéric Valtout, et à votre rapporteur Yannick Daudet.
00:21:01Et aussi, je le redis parce que vous avez travaillé ensemble dans la haute assemblée
00:21:09au président Philippe Mouillet et à la rapporteure générale Elisabeth Douanon.
00:21:14J'associe à ces remerciements, si vous me le permettez, les membres de mon gouvernement
00:21:19qui ont travaillé avec vous sur ce texte, et en particulier Laurent Saint-Martin.
00:21:22Attendez parce que je vais en citer d'autres ministres qui le méritent et qui méritent
00:21:49Nathalie Delattre, la ministre des Relations avec le Parlement, Geneviève Dariussecq,
00:21:58la ministre de la Santé, le ministre des Solidarités, Paul Christophe, et la ministre
00:22:05du Travail et de l'Emploi, Astrid Panossian-Bouvet.
00:22:09Pour ne citer que ceux qui ont été mobilisés jour et nuit avec vous pour travailler sur
00:22:16ce compromis entre le Sénat et l'Assemblée, dans un gouvernement qui a été de bout en
00:22:22bout solidaire.
00:22:23Ce texte qui représente, à mes yeux, et je le dis sans prétention, je crois, un bon
00:22:30compromis, le meilleur compromis possible, il est maintenant temps de le mettre en œuvre.
00:22:35C'est ce qui m'a conduit à engager la responsabilité du gouvernement.
00:22:39Plusieurs partis d'opposition ont donc choisi de déposer des motions de censure.
00:22:45Sur lesquelles vous êtes amenés à vous prononcer en toute connaissance de cause.
00:22:50Oui, je le dis à nouveau à Gabriel Attal, et je l'ai dit hier en répondant au président
00:22:56Chassaigne, tout n'est pas parfait dans ce budget.
00:23:00Je connais pour beaucoup de raisons les difficultés qui assaillent notre pays, les inquiétudes
00:23:08de beaucoup de territoires où des usines peuvent et vont fermer.
00:23:12J'ai redit la solidarité active du gouvernement et de tous les efforts qui y sont conduits
00:23:17pour accompagner les hommes et les femmes et les territoires.
00:23:20Je sais les inquiétudes, sans parler de tout ce qui nous entoure, mesdames et messieurs,
00:23:25et je vous recommande de ne pas sous-estimer aussi bien la guerre en Ukraine que ce qui
00:23:30se passe au Proche-Orient et ce qui peut se passer entre l'Amérique et la Chine.
00:23:35Ce dont je suis sûr, mesdames et messieurs, ce que je redis avec gravité devant vous,
00:23:40c'est que cette motion de censure, au moment où vous vous apprêtez sans doute, dans cette
00:23:46conjonction des contraires, à approuver, cette motion de censure rendra tout plus grave
00:23:53et plus difficile.
00:23:54C'est ce dont je suis sûr.
00:24:00Laurent Wauquiez, que je vous remercie sincèrement de son appui et de sa confiance, nous a invités,
00:24:14vous a invités, à bien mesurer les conséquences de ce vote, et c'est ce que je souhaite
00:24:23dire à mon tour, si vous le permettez.
00:24:26J'entendais tout à l'heure le président Marc Fesneau citer un homme que j'ai toujours
00:24:30respecté depuis mon adolescence, Pierre Madès France, qui disait aussi, Marc Fesneau,
00:24:38« Ne jamais sacrifier l'avenir au présent ». Ne jamais sacrifier l'avenir au présent.
00:24:46Je recommande aussi, au moment de voter, que vous ayez cette phrase et cette recommandation
00:24:55en tête.
00:24:56En cas de cessure, les avancées du PLFSS, que je viens de rappeler, seraient abandonnées.
00:25:01Nous savons tous ici que les conséquences de ce vote vont bien au-delà de ce qui est
00:25:06contenu dans ce PLFSS, puisque l'action du gouvernement serait interrompue, et je pense
00:25:12à tous les efforts que nous avons, avec tédacité, engagé tout ce gouvernement depuis quelques
00:25:18deux mois, pour la sécurité, pour stopper l'immigration irrégulière, pour une écologie
00:25:23humaniste et concrète, pour l'éducation, pour encourager le bénévolat.
00:25:30Je pourrais citer chacun des ministres qui a été formidable de solidarité et de détermination.
00:25:36Ils ne m'en voudront pas de ne pas énumérer toutes les actions que nous avons engagées,
00:25:40mais ce que je sais, mesdames et messieurs, après des mois de transition, l'été, beaucoup
00:25:46d'attentes, c'est que l'État s'est remis en route, l'État s'est remis en
00:25:51marche, que les fonctionnaires ont été motivés et déterminés dans l'action quotidienne
00:25:58sur des projets concrets que je vous avais indiqués ici même au moment de présenter
00:26:05la politique générale et la déclaration de politique générale.
00:26:09Une censure de gouvernement en ce mois de décembre signifierait que le budget de la
00:26:14nation ne pourrait vraisemblablement pas être adopté avant la fin de l'année, quelles
00:26:19que soient les lois d'urgence.
00:26:21Et cela aura de lourdes conséquences, de trois ordres.
00:26:25D'abord, une perte de pouvoir d'achat pour les Français, et nous avions fait le
00:26:29choix de protéger les Français qui travaillent.
00:26:32En l'absence de ce budget, le barème de l'impôt sur le revenu ne pourrait pas prendre
00:26:37en compte l'inflation.
00:26:38Et au moment de laisser la place à ce vote grave et important, dont j'espère que chacun
00:26:50mesure bien la portée, j'ai en mémoire la citation des mots de Saint-Exupéry qui
00:26:58écrivait « chacun est responsable de tous, chacun est seul responsable, chacun est seul
00:27:08responsable de tous ». En tant qu'élu de la nation, chacune et chacun d'entre vous
00:27:13devra faire un choix en conscience, celui de voter ou de ne pas voter cette motion de
00:27:19censure et de renverser ou de ne pas renverser le gouvernement avec toutes les conséquences
00:27:23que j'ai tenté de décrire.
00:27:26Cette décision, mesdames et messieurs, sera la somme de vos choix individuels.
00:27:30Des choix individuels, mais qui engagent une responsabilité collective devant la nation,
00:27:35car c'est l'avenir des Français que vous tenez entre vos mains.
00:27:39Ne nous trompons pas d'enjeu.
00:27:41Ce qui se décide en cette fin d'après-midi, dans cet hémicycle, ce n'est certainement
00:27:46pas l'issue d'un bras de fer entre l'une ou l'autre des formations politiques et le
00:27:51Premier ministre.
00:27:53Ce n'est pas non plus le sort du Premier ministre.
00:27:55Je n'ai pas peur, rassurez-vous Monsieur Sansu, je n'ai pas peur.
00:28:02J'ai rarement eu peur dans mon engagement politique.
00:28:06Ce qui est en jeu, c'est notre capacité collective à faire des pas les uns vers les autres,
00:28:14à dépasser les tensions et les clivages qui font tant de mal à notre pays, à avoir
00:28:19comme seule boussole l'intérêt général.
00:28:22Ce qui devrait nous rassembler, c'est la politique, au sens où je l'entends, qui
00:28:28consiste à créer du progrès collectif, parfois de petits progrès, parfois de grands
00:28:32progrès pour les Français.
00:28:35Et la stabilité dont les citoyens, les entreprises, les acteurs sociaux et économiques ont tant
00:28:41besoin et ont tant envie.
00:28:44Et vous auriez tort, Monsieur Ciotti, de les oublier.
00:28:48De mon côté, et si vous le décidez, je resterai pleinement mobilisé et prêt à
00:28:53travailler avec toutes les volontés constructives de cette Assemblée pour donner un budget
00:28:59à notre pays et pour certainement utiliser les six mois, disons, les six mois qui sont
00:29:04devant nous pour créer un nouvel élan pour la France, créer du progrès, améliorer la
00:29:10vie des Français.
00:29:11Monsieur le Président Cancrel, tout à l'heure, vous avez choisi d'évoquer un homme que
00:29:18votre parti a toujours combattu, la grande figure de Georges Pompidou, qu'a cité Laurent
00:29:25Wauquiez aussi.
00:29:26Il est tombé en effet comme Premier ministre en 1962, sous le coup d'une censure.
00:29:31J'ai le souvenir d'un conseil que cet homme d'Etat, que j'ai toujours admiré
00:29:39en ce qui me concerne, recommandé.
00:29:41Dans son livre de Neugordien, Georges Pompidou écrivait qu'il fallait en toute circonstance
00:29:48rechercher à préserver la morale de l'action, la morale collective.
00:29:53Où est, monsieur le Président Vallaud, la morale ? Où est l'action ? Lorsqu'arrivante
00:30:14à l'hôtel Matignon, il y a moins de trois mois, au lendemain de ma nomination, je vous
00:30:20ai appelé et que vous m'avez dit qu'en toute circonstance, et avant même que j'ouvre
00:30:25la bouche, avant même que je présente le programme du gouvernement, avant même que
00:30:29je forme le gouvernement, vous me disiez « nous allons voter la censure ».
00:30:33Madame la Présidente,
00:31:03Mesdames et Messieurs les députés, nous voilà rendus, vous voilà rendus à ce moment
00:31:11de vérité.
00:31:12Vous me permettrez enfin, pour terminer, de vous dire plus personnellement, à cet instant,
00:31:21que je ressens comme un honneur d'avoir été depuis trois mois et d'être encore
00:31:28le Premier ministre des Français, de tous les Français, et au moment où cette mission
00:31:34se terminera, peut-être bientôt, je veux vous dire que cela restera, pour moi, un honneur
00:31:40d'avoir servi avec dignité la France et les Français.
00:31:44Vous avez pu suivre en direct sur CNews le discours, sans doute le dernier, de Michel
00:31:55Barnier, qui a déclaré « nous sommes à un moment de vérité, à un moment de responsabilité,
00:32:00c'est l'avenir des Français que vous tenez entre vos mains ». Le dernier seau de la bête
00:32:05qui meurt, certainement, pour essayer peut-être de sauver sa tête, Gabriel Cluzel, on ne
00:32:10vous a pas encore entendu.
00:32:11Qu'est-ce qui a manqué au gouvernement, selon vous, et comment vous analysez le discours
00:32:15de Michel Barnier ?
00:32:16Moi, il m'a semblé que Michel Barnier surjouait la gravité, comme si la France était vraiment
00:32:20au bord du chaos, et même comme si on était à la veille de la prise du Capitole.
00:32:25C'est peut-être un petit peu exagéré, sachant que tout ce qui se passe actuellement
00:32:28est tout simplement démocratique, disons-le.
00:32:30C'est un peu un auto-éloge funèbre, un auto-récuillé, il dit simplement que son
00:32:36budget n'était pas parfait, mais pour le reste, il ne revient pas sur son action.
00:32:41On peut quand même noter, je sais qu'il est d'usage de trouver Michel Barnier digne
00:32:44et élégant, on peut quand même critiquer ce qu'il a fait, parce que si nous en sommes
00:32:48là aujourd'hui, au vu de l'espoir qu'il avait suscité, souvenez-vous de son immense
00:32:52quête de popularité, de toute cette vague de foi en lui, finalement, en France…
00:32:58Le souffle de soulagement, lorsqu'il a été nommé.
00:33:00Exactement.
00:33:01C'est bien qu'il a déçu.
00:33:02Alors, on peut quand même analyser ça brièvement.
00:33:04Le premier point, c'est qu'il a sans doute manqué d'humilité.
00:33:07On en a parlé hier.
00:33:08Il ne s'est pas suffisamment attaché à convaincre ceux dont il avait besoin pour
00:33:15mener sa tâche à bien et convaincre, notamment, le Rassemblement national de ne pas voter
00:33:21cette motion de censure.
00:33:22Et puis aussi, j'ai été très frappée, il y a eu deux messages dans les élections,
00:33:27autant dans les élections européennes que dans les élections, le premier tour, des
00:33:29législatives.
00:33:30Le premier message, c'est qu'il y avait un grand espoir que le vote allait changer
00:33:34les choses, qu'on allait renverser la table.
00:33:36C'est pour ça qu'il y a eu une énorme participation, vraiment une participation
00:33:41tout à fait inédite depuis longtemps.
00:33:44Et on ne l'avait pas vu ainsi.
00:33:46Et puis, il y a eu un grand désir de virage à droite, mais plus à droite que celle
00:33:52que l'on avait connue ces dernières années, un virage vigoureusement à droite.
00:33:56Et bien sûr, ces deux points-là, Michel Barnier a déçu finalement.
00:34:00Il ne l'a pas fait.
00:34:02Et notamment, on dit, vous savez, oui, ce n'est pas la question du budget, ceux qui
00:34:06votent cette motion de censure.
00:34:07On va nous perdre notre fil, juste pour dire aux téléspectateurs qu'en ce moment, je
00:34:11ne sais pas si vous avez vu l'image en direct il y a quelques instants, il y a suspension
00:34:15de séance, les députés se lèvent pour aller voter et normalement, d'un instant
00:34:19à l'autre, on pourrait avoir le résultat de cette motion de censure dans 10, 15, 20
00:34:24minutes.
00:34:25Restez à l'écoute.
00:34:26On continue avec vos pardons.
00:34:28Oui, non, je voulais simplement dire qu'on écarte volontiers ce budget comme s'il
00:34:32n'était pas le nœud gordien de cette motion de censure.
00:34:36En fait, moi, je crois qu'il l'est parce qu'il est le symbole des échecs de M.
00:34:39Barnier.
00:34:40On lui a demandé de renverser la table et de donner un grand coup de barre à droite.
00:34:43Il s'est contenté de bricoler un budget de tech notable.
00:34:47Et vous savez, la vie en société, c'est comme un jeu de société, c'est-à-dire
00:34:51qu'il y a ceux qui jouent le jeu et ceux qui ne jouent pas le jeu.
00:34:53Ce qui a été demandé par les Français, je crois, dans ce budget, c'est qu'on
00:34:57arrête de ponctionner ceux qui jouent le jeu pour s'attaquer au gras chez ceux qui
00:35:02ne jouent pas le jeu, ceux qui profitent du pays sans travailler, sans, encore une fois,
00:35:09respecter les règles du jeu et ce n'est pas ce qui a été fait.
00:35:12Donc, je crois que le suivant devra tenir compte des leçons de cette motion de censure.
00:35:17Charlotte Dornelas, on a entendu ce fil conducteur avec Michel Barnier, le chaos.
00:35:25Il a dit à plusieurs reprises, à plusieurs reprises que, je suis sûre d'une chose,
00:35:32c'est que cette motion de censure rendra les choses plus graves et plus difficiles.
00:35:38Qu'est-ce que ce chaos qui nous attend ?
00:35:40Le chaos est revenu à de nombreuses reprises, on va dire, dans la bouche des uns et des
00:35:46autres depuis quelques jours en commentant l'après-motion de censure.
00:35:51Ce qui a été frappant, au-delà de la question de la légitimité ou non de cette motion
00:35:57de censure, puisqu'il n'y aura qu'un seul juge, la motion de censure est prévue
00:36:00dans la Constitution.
00:36:01Déjà, ce n'est pas tirer du chapeau avant-hier pour déstabiliser le pays entier contre
00:36:06les institutions.
00:36:07C'est prévu précisément dans l'organisation des institutions.
00:36:10Et si vous permettez, Charlotte, il y a d'un côté le 49.3 qui est aussi une mesure prévue
00:36:15dans la Constitution qui déstabilise et aussi qui est démocratique, la motion de censure
00:36:20qui est aussi prévue dans la Constitution et qui déstabilise.
00:36:23Lequel est le plus anti-démocratique ?
00:36:25D'ailleurs, au moment où ce gouvernement, enfin ce gouvernement non, mais les précédents
00:36:29ont usé et abusé du 49.3, l'accusation qui venait pour le coup de l'extrême-gauche
00:36:36était celle-ci, d'un outil anti-démocratique.
00:36:38Pourquoi ? Parce que ce sont des outils qui sont prévus, donc ils ne sont pas hors-champ
00:36:43ou dangereux pour l'organisation, enfin ils sont prévus par la Constitution.
00:36:50En revanche, leur utilisation signe un problème qui pré-existe à leur utilisation.
00:36:56Quand vous êtes obligé d'utiliser le 49.3 à répétition, c'est que la représentation
00:37:01nationale, qu'il y a un affaiblissement de la représentativité de la représentation
00:37:07nationale.
00:37:08Ça c'est vrai.
00:37:09Quand vous en êtes arrivé à user d'une motion de censure pour censurer un gouvernement,
00:37:15c'est que l'instabilité politique pré-existe à cette motion de censure.
00:37:19Sinon, évidemment, si elle n'était que le signe de désaccords, on aurait des motions
00:37:23de censure toutes les deux heures, les désaccords ne sont pas nouveaux à l'Assemblée nationale.
00:37:26Alors sur le budget, c'est un peu nouveau que la France entière, enfin la France entière,
00:37:31tous les commentateurs et toute la vie politique se passionnent à ce point pour les questions
00:37:35de budget.
00:37:36Mais il se trouve que derrière, il y a évidemment une instabilité qui pré-existe.
00:37:39Il y a des désaccords sur ce budget parce qu'il y a, et on l'évoquait tout à l'heure,
00:37:43des désaccords sur la hiérarchisation et la priorisation des dépenses à faire.
00:37:48Mais ces dépenses, elles ont un sens.
00:37:50Derrière les dépenses, vous avez une politique qui est menée.
00:37:53Est-ce que vous accentuez la question de la taxation, la question des impôts, qui s'invitent
00:37:58très directement dans cette question du budget, mais quand Michel Barnier évoque
00:38:02la question de l'immigration illégale et que Bruno Retailleau lui-même disait, il
00:38:06est vrai qu'à la base, dans le budget, il était prévu une réduction du budget de
00:38:11la lutte contre l'immigration illégale, qu'à l'inverse, on vous dit la question
00:38:14des EHPAD.
00:38:15La question des EHPAD, ça fait des années et des années que ça dure.
00:38:18Donc on voit bien que l'exaspération, on va dire, ou en tout cas la radicalisation
00:38:23et là, pas comme un gros mot, la radicalisation des positionnements par rapport à ce budget
00:38:29est le fruit d'années et d'années de désaccords politiques sur l'utilisation
00:38:35de l'argent.
00:38:36Et c'est ça que je ne trouve pas tellement à la hauteur, on va dire, dans les différentes
00:38:39interventions.
00:38:40C'est qu'on a l'impression que tous nos mots datent d'avant-hier, quand il y a eu
00:38:45une décision et surtout quand tout le monde a commencé à croire réellement que cette
00:38:49censure était possible.
00:38:51Et là, on a l'impression que la dette est devenue un problème avant-hier, on a l'impression
00:38:55que le financement, par exemple, de l'agriculture, quand vous voyez les agriculteurs, ça, ça
00:39:00m'a beaucoup frappé aujourd'hui.
00:39:01Il y a, encore une fois, sans aller sur le fond de ce qui était dans ce budget ou pas,
00:39:06les électeurs jugeront la manière dont leurs représentants à l'Assemblée ont voté
00:39:11cette censure ou non.
00:39:12Simplement, la question des agriculteurs, l'année dernière, quand les agriculteurs
00:39:18sont sortis dans la rue la première fois, tout le monde a reconnu qu'ils finissaient
00:39:26par sortir dans la rue par 30 ans d'exaspération, par 30 ans de « on vous prévient, ça ne
00:39:31tiendra pas comme ça, ça ne peut pas tenir comme ça ». Et que disaient les agriculteurs,
00:39:35c'est moins une question d'argent que d'organisation de la vie politique pour
00:39:40nous permettre de vivre de notre travail.
00:39:42Phrase qu'on avait aussi entendue avec les Gilets jaunes.
00:39:45C'est pour ça que derrière la question du budget, il y a la manière dont ce budget
00:39:48a été utilisé.
00:39:49Et là, en effet, on atteint, je pense, le bout du bout du désaccord politique qui ont
00:39:53été très largement ignorés pendant beaucoup trop longtemps en réalité.
00:39:57Elodie Huchard, vous êtes à l'Assemblée nationale, en ce moment vous avez vécu toute
00:40:03cette journée historique sur place, dites-nous ce qui se passe en ce moment et qui va se
00:40:08passer dans la soirée.
00:40:09Alors Christine, pour l'instant, les députés qui votent en faveur de la première motion
00:40:17de censure qui a été déposée, celle du nouveau fraud populaire, sont en train de
00:40:20voter.
00:40:21Alors ça ne se fait pas dans l'hémicycle, ça se fait dans un salon attenant.
00:40:25Le vote est assez long car chaque député doit voter, évidemment, individuellement.
00:40:28Et le vote est ouvert jusqu'à environ 20h20 et c'est à ce moment-là qu'on aura les
00:40:34résultats de la première motion de censure.
00:40:37Alors visiblement et évidemment, c'est celle-là qui a le plus de chances d'être
00:40:41adoptée et donc on aura la proclamation des votes si d'aventure, mais a priori il n'y
00:40:46a aucune raison que ça arrive, la motion n'était pas adoptée.
00:40:48Dans ce cas-là, on repartirait sur le vote de la motion RN et elle n'a aucune chance
00:40:52qu'elle n'aboutisse puisqu'il n'y a que les députés Rassemblement National qui pourraient
00:40:55la voter.
00:40:56Merci beaucoup Élodie Huchard pour votre intervention, restez en contact avec nous.
00:41:02Avant de revenir avec vous sur Georges Pompidou, Marc Menon, une question Mathieu Bocoté.
00:41:06Est-ce qu'il n'y a pas, on l'entend au fil de la journée, une sorte de nouveau
00:41:10front républicain qui se met en place, habilement, quitte à déstabiliser, quitte à effectivement
00:41:16comme le disait un peu Charlotte Dornelas, à rebattre les cartes, à revoir les choses
00:41:20complètement différemment ? C'est-à-dire qu'on est arrivé au stade où on oublie
00:41:23la dissolution, on oublie par exemple les premiers mots de Gabriel Attal, on oublie
00:41:28la différence entre, l'entente, la mésentente entre Gabriel Attal et Michel Barrier dès
00:41:35le jour de la passation de pouvoir, on oublie tout et là comme si c'était une sorte de
00:41:38nouveau front républicain qui se met en place contre spécialement l'ORN, en rappelant
00:41:43que, bon, l'ORN, est-ce qu'il peut voter ou pas, en rappelant que c'est quand même
00:41:51une motion de censure déposée par le NFP qui est votée.
00:41:54Ensuite, je reviendrai sur l'alliance entre les deux.
00:41:56Alors, c'est un front républicain considérablement rétréci.
00:41:59C'est-à-dire que c'est un front républicain qui est incapable d'être majoritaire pour
00:42:02défendre la République, en guillemets, contre des oppositions décrétées, non républicaines,
00:42:08mais pourtant porteuse de la légitimité démocratique qui vient des urnes.
00:42:11Donc moi, ce que je vois devant ça, vous avez raison de dire, on nous ressort le langage
00:42:16en ce moment du front républicain, on nous parle de la conjugaison des extrêmes, la conjugaison
00:42:20des contraires, bon, on nous refait le coup d'un côté les fachos, de l'autre côté
00:42:25les communistes.
00:42:26Sauf que c'est pas exactement ça la scène dont on parle en ce moment.
00:42:29On peut dire, Michel Barnier a fait un éloge de son propre budget qui n'adviendra pas,
00:42:33mais on aurait pu lui dire qu'il aurait eu la possibilité de faire d'autres choix
00:42:37politiques qui lui auraient permis de traverser l'épreuve du budget.
00:42:40D'autres choix politiques, on l'a évoqué, Gabriel le disait notamment, c'était sortir
00:42:45d'une logique de taxation soutenue, d'imposition radicalisée, il était possible pour lui de
00:42:51faire d'autres choix.
00:42:52Il ne les a pas faits parce qu'il était notamment tenu justement par les bornes peu
00:42:58complexes de ce front républicain d'aujourd'hui.
00:43:00Donc il a accepté lui-même d'évoluer dans un périmètre très très très rétréci.
00:43:04Et quand je vois, vous avez raison de le dire, le front républicain se recompose mentalement,
00:43:08quand de M. Wauquiez à M. Attal, on a ce langage, les extrêmes décident de se mobiliser
00:43:13contre la République, ce qu'ils nous disent aujourd'hui c'est que la République est minoritaire
00:43:17en France.
00:43:18S'ils sont conséquents dans leur discours, la République est minoritaire et la démocratie
00:43:23s'est révoltée contre elle.
00:43:25Je ne sais pas si c'est ce qu'ils vont dire à la fin, mais c'est le cœur de leur analyse
00:43:28aujourd'hui.
00:43:29Et par ailleurs, c'est quand même un dernier mot, c'est le triomphe de l'hypocrisie pour
00:43:31une chose encore une fois.
00:43:32Quoi qu'on en dise, les Français en ce moment ne sont pas à la recherche d'unité.
00:43:35Les Français sont divisés.
00:43:36Ils ne sont pas divisés seulement sur des orientations circonstancielles, c'est des
00:43:41orientations fondamentales, ce sont des diagnostics qui ne sont pas les mêmes.
00:43:44Les gens du RN ne sont pas à la recherche d'unité avec les gens du NFP.
00:43:48L'unité en ce moment, elle viendra.
00:43:49Mais pour l'instant, on est dans un moment de division profonde et personne ne sait comment
00:43:52en sortir.
00:43:54On va aller à l'Assemblée Nationale avec le député communiste André Chassaigne, président
00:43:59du groupe GDR.
00:44:01Bonsoir Michel Barnier, vous disiez que ce soir, c'est la conjonction des contraires
00:44:07et que cette réalité aujourd'hui, cette motion de censure, se rappellera à tout gouvernement
00:44:13quel qu'il soit.
00:44:14Que répondez-vous à Michel Barnier ?
00:44:16Je dirais tout d'abord que je voudrais saluer la dignité de Michel Barnier.
00:44:24C'est vrai qu'il a échoué, mais pour lui, la tâche était impossible en quelque
00:44:29sorte, sans majorité.
00:44:31Alors en fait, ce qu'il a proposé ne correspondait pas à ce qu'attendait en particulier le
00:44:37Nouveau Front Populaire.
00:44:38Il paraît incontournable que nous puissions censurer ce projet de loi de financement
00:44:45de la Sécurité Sociale.
00:44:46C'était absolument impossible de faire autre chose.
00:44:50Le Rassemblement National, de son côté, a le même objectif, censurer.
00:44:56Pour autant, nous ne nous retrouvons pas sur les causes de cette censure.
00:45:00Et en particulier, je n'oublie pas que le Rassemblement National n'a jamais voulu financer
00:45:05une politique de Sécurité Sociale.
00:45:07Par exemple, en taxant de 2% le patrimoine des 147.000 milliardaires que nous avons dans
00:45:15le pays, je crois que là, il y a véritablement une divergence extrêmement importante.
00:45:20Il faut des mesures sociales, mais il faut aussi pouvoir les financer.
00:45:23Et pour les financer, il faut aller chercher là où il y a de l'argent.
00:45:27Monsieur le député, et après, que va-t-il se passer ? Vous pensez à un accord de non-censure ?
00:45:33Comment vous voyez cette responsabilité que le Premier ministre vous met sur le dos, là, ce soir ?
00:45:42Je dirais que vous avez raison de parler de responsabilité et penser que nous ne sommes
00:45:49pas inquiets, ce serait faux.
00:45:52Je pense qu'effectivement, nous avons aujourd'hui le sentiment que la crise est grave, que nous
00:45:59sommes dans un moment historique.
00:46:01Et ce que nous appelons, ce que j'appelle avec mon groupe parlementaire, le groupe de
00:46:06la gauche démocrate et républicaine, c'est que puisse se créer un rassemblement, mais
00:46:10sur la base du résultat des élections, et en faisant appel à un Premier ministre qui
00:46:17soit un Premier ministre de gauche.
00:46:20C'est ce que j'espère, parce que je pense qu'on pourrait faire la démonstration que
00:46:24des majorités peuvent se construire pour voter un budget qui pourrait passer la barre, qui
00:46:30pourrait être voté dans l'hémicycle, et pour avoir des projets de loi qui seraient
00:46:34le résultat de compromis.
00:46:35Merci M. le député Marc Menand.
00:46:38Vous pensez que c'est possible, une majorité, comme le dit M. le député à l'instant,
00:46:45une coalition avec un Premier ministre de gauche, ça, ça peut être l'avenir du pays, demain ?
00:46:50Moi, je crois qu'on est dans une situation inextricable, et c'est ce qui fait la différence
00:46:56avec 62.
00:46:5762, le Premier ministre M. Pompidou a pratiquement les mêmes propos que Michel Barnier.
00:47:04Il dit « soyez responsables, parce que là, ce sera le chaos ». Or, faites confiance
00:47:10au général de Gaulle, et le général de Gaulle décide de faire un référendum pour
00:47:17savoir si l'élection du président se fera avec le suffrage universel.
00:47:24Le « oui » est largement emporté, et à ce moment-là, le président de la République,
00:47:29le général de Gaulle, décide de dissoudre l'Assemblée, et le vote donne la majorité
00:47:37aux gaullistes, d'où la reconduction de Pompidou.
00:47:40C'est-à-dire qu'à l'époque, les données permettaient de pouvoir envisager l'avenir.
00:47:45Là, le grand drame, c'est qu'il n'y a pas de dissolution possible.
00:47:49Alors, vous allez mettre qui comme Premier ministre ?
00:47:52Il devra essayer de gouverner avec toujours la même répartition dans l'Assemblée,
00:47:59une répartition qui n'est impossible d'appeler à la raison, je dirais.
00:48:03Ce qui veut dire, Mathieu Boncôté, que là, on est… Est-ce que Michel Barnier, Gabriel
00:48:08Attal, et quasiment une grande partie de ceux qui critiquent cette motion de censure, portent…
00:48:16Le fait qu'ils disent qu'il y ait une grosse responsabilité, ça veut dire que
00:48:20là, jusqu'à la prochaine dissolution, il n'y a pas d'avenir possible, il n'y
00:48:23a pas d'évolution possible pour le pays.
00:48:26En fait, on en parlait hier, on est dans le paradoxe de la Ve République, qui a été
00:48:30mise en place pour assurer la stabilité institutionnelle et gouvernementale, mais dans les circonstances
00:48:35présentes, l'impossibilité d'en appeler à une prochaine dissolution condamne le
00:48:39pays à l'instabilité gouvernementale permanente pour encore six mois, presque un peu plus
00:48:44de six mois.
00:48:45Donc ça, c'est la donnée première.
00:48:46Ensuite, je pense que tout discours sur la responsabilité, notamment la crise budgétaire
00:48:52dont nous parlons, n'a de sens que si on l'inscrit sur une cinquantaine d'années.
00:48:56Il faut être sérieux là.
00:48:57Je veux dire, la crise budgétaire, en ce moment, c'est une crise de 50 ans.
00:49:01Les Français se sont fait prendre leur argent de plus en plus depuis 50 ans pour construire
00:49:05une société dont ils voulaient de moins en moins.
00:49:07C'est-à-dire que les Français se sont fait déposséder pour se faire imposer des
00:49:10choix qu'ils ne voulaient pas.
00:49:11Donc ça, il faut comprendre que la crise démocratique s'inscrit dans le temps.
00:49:14Ce n'est pas qu'une crise procédurale de l'Assemblée, et par ailleurs, ne l'oublions
00:49:18pas, quand on utilise, par le front républicain, une méthode électorale pour retourner le
00:49:23résultat électoral contre les préférences populaires telles qu'elles s'expriment,
00:49:27tout ou tard, d'une manière ou de l'autre, c'est appelé à exploser.
00:49:30Reste à voir quelle sera la suite.
00:49:32Qui sera le prochain ? François Bérou, qui l'espère probablement, qui donc l'espère,
00:49:36je ne le sais pas, Monsieur Cazeneuve peut-être, Monsieur Bertrand peut-être, mais ce qu'on
00:49:41voit, c'est qu'aucun de ceux qui sont envisagés pour la suite n'ont davantage
00:49:44d'espérance de vie politique que Michel Barnier.
00:49:46Il ne peut pas y avoir de Premier ministre de gauche parce qu'il sera immédiatement
00:49:50censuré.
00:49:51Tout ça, c'est des vieux veupieux, eux-mêmes ne croient pas à ce qu'ils disent, ils
00:49:55jouent une petite ritournelle.
00:49:57En réalité, on aura probablement, peut-être plus au centre, peut-être plus à droite,
00:50:02je n'en sais rien, mais un clone de Michel Barnier, différent, moins grand, je ne sais
00:50:06pas.
00:50:07Ce n'est pas possible autrement, parce que même Bernard Cazeneuve, pour arriver à réunir
00:50:12le clan des macronistes, devrait avoir aussi les socialistes, mais les socialistes ont
00:50:18absolument besoin de rester collés à la France insoumise pour survivre, on le sait
00:50:22depuis la dernière sélection, donc c'est absolument inextricable, ça fait partie des
00:50:26peurs agitées depuis que cette motion de censure apparaît crédible, mais en réalité
00:50:32elle n'est pas réalisable dans les faits.
00:50:34Vous allez me dire aussi, Charlotte, ce que vous me disiez tout à l'heure en off, c'est-à-dire
00:50:40que vous ne les avez jamais vues, ces politiques aussi motivées pour l'intérêt des Français,
00:50:45alors que là, ils nous expliquent qu'ils sont pour l'intérêt des Français, en oeuvre,
00:50:52autant pas à cette motion de censure.
00:50:53Oui, vous savez, il y a dans l'air du temps, on va dire, dans le commentaire, cette idée
00:50:59tenace d'une sécession des élites, l'idée qu'ils sont dans un monde qui n'est pas le
00:51:04nôtre.
00:51:05Et là, ça me frappe, et ce n'est pas la première fois, d'ailleurs, à chaque fois que le monde
00:51:08politique est traversé par des crises qui le concernent aux premiers chefs, on sent
00:51:12une gravité, une implication, même, honnêtement, vous regardez l'hémicycle, c'est rare de
00:51:18le voir aussi plein.
00:51:19Alors évidemment...
00:51:20Même Jean-Luc Mélenchon est présent, il n'est pas allu.
00:51:24Il est vrai que la décision est importante et grave au sens lourde du terme, j'ai aucun
00:51:29problème avec ça, mais il y a vraiment d'autres décisions qui, dans le quotidien des Français,
00:51:33des lois qui sont votées, des débats qui sont tenus, et il y a de véritables drames,
00:51:38puisque c'est un peu la rhétorique de ces derniers jours, de véritables drames dans
00:51:42le pays qui ne mobilisent pas la même émotion, vous voyez, la même émotion de gravité
00:51:47dans le personnel politique.
00:51:49Et simplement sur la question du chaos, puisqu'on accuse, en gros, la motion de censure de vouloir
00:51:54générer le chaos.
00:51:55Si on remonte dans ce qui s'est passé ces dernières semaines, finalement, nos institutions
00:52:00ne sont pas préparées à l'existence de trois blocs sans majorité.
00:52:03C'est ça qui nous arrive, c'est ça l'instabilité, de fait.
00:52:06Elle est provoquée au moment des législatives, cette situation.
00:52:09Et au moment des législatives, quelle était la rhétorique de ceux qui appellent à la
00:52:13responsabilité aujourd'hui et qui craignent le chaos ? C'était de dire, nous allons,
00:52:20de manière circonstanciée, faire une alliance électorale avec le NFP, non pas que nous
00:52:26soyons d'accord avec le NFP, mais parce qu'il faut empêcher le RN qui est seul à pouvoir
00:52:31obtenir une majorité.
00:52:33C'était donc bien un refus d'avoir une majorité à l'Assemblée, qui a conduit
00:52:38à cette alliance de circonstances électorales pour les élections.
00:52:42Il n'y avait donc, et la Macronie n'a cessé de s'en défendre depuis, il n'y a pas d'alliance
00:52:47sur le fond.
00:52:48Il y a une alliance par rejet de ce que nous pensons être le plus grave, à savoir le
00:52:52RN.
00:52:53Et donc, ça a provoqué une instabilité de fait, c'est-à-dire trois blocs et donc
00:53:00des votes impossibles.
00:53:01Qui, en juin, aurait accusé le front républicain de semer le chaos ? Or, la lignée, elle
00:53:09commence à ce moment-là, l'instabilité institutionnelle que nous vivons, elle commence
00:53:14par cette décision-là, c'est-à-dire le refus d'obtenir une majorité qui ne soit
00:53:18pas soi-même.
00:53:19Là, il y a une question démocratique qui est lourde et qui remonte là encore une fois
00:53:24à des décennies aussi.
00:53:25Alors, on comprend bien effectivement que ça remonte à ce moment-là, ce front républicain
00:53:30de l'entre-deux-tours après le premier tour des législatives, bien sûr, ça remonte
00:53:33aussi plus loin.
00:53:34Mais est-ce que cette goutte d'eau qui fait déborder le vase apporté par le RN,
00:53:40est-ce que cette décision n'était pas, sur le fond, réellement critiquable ?
00:53:44Si, bien sûr qu'elle est critiquable.
00:53:46Par définition, c'est une décision et donc elle est critiquable, simplement, elle
00:53:52est prévue dans les outils qui sont à disposition des parlementaires et donc elle est essentiellement
00:53:57critiquable dans les urnes, de la même manière que quand il y a eu l'alliance aux législatives
00:54:02entre le groupe central, on va dire, et le NFP, la sanction venait des électeurs.
00:54:10Tous les commentateurs pouvaient dénoncer l'alliance, etc.
00:54:13Les électeurs sont juges infinés des décisions de leurs représentants.
00:54:17Donc, bien sûr qu'elle est critiquable et d'ailleurs, bien malin, parce que tout le
00:54:21monde prévoit ce qui va se passer demain, après-demain et dans les trois mois qui suivent,
00:54:24à savoir en l'occurrence le chaos, bien malin qui peut savoir exactement ce qui va
00:54:28passer dans les mois qui arrivent.
00:54:29Et c'est là d'ailleurs le fond de l'inquiétude partagée par beaucoup.
00:54:33Mathieu, si je vous pose la question, c'est une question un peu piège, c'est-à-dire
00:54:37qu'à la fois les Français veulent la motion de censure, les sympathisants RN veulent la
00:54:44motion de censure, même s'il semblerait qu'avec les sondages, il y a de moins en moins de
00:54:47sympathisants RN qui veulent la motion de censure, lorsqu'on entend qu'on leur jette
00:54:53cette responsabilité d'un éventuel chaos, en tout cas cette responsabilité d'une motion
00:54:57de censure, je le rappelle, même si elle est posée par le NFP, est-ce qu'on peut entendre
00:55:00ces critiques ?
00:55:01J'espère qu'on peut entendre toutes les critiques en politique, ça c'est une chose
00:55:03première.
00:55:04Ensuite, je note qu'on nous explique régulièrement que la chose la plus importante aujourd'hui,
00:55:09c'est que la vie politique se déroule selon les règles non seulement parlementaires mais
00:55:12constitutionnelles prévues dans cet esprit, on appelle ça l'État de droit, que j'ai
00:55:17compris.
00:55:18Et bien là, cette motion de censure est parfaitement conforme à l'État de droit.
00:55:21Donc là, qu'on ne vienne pas nous dire désormais, puis encore une fois, on peut mettre pour
00:55:24ou contre la motion de censure, la question n'est pas là.
00:55:26On dit que ceux qui disent qu'elle est fondamentalement irresponsable et antidémocratique se contredisent
00:55:31par rapport à leur propos sur l'État de droit, il y a quelques semaines seulement,
00:55:34et ensuite on peut critiquer le RN, on peut penser, imaginons des circonstances où on
00:55:38dit le budget est certes mauvais, mais les circonstances sont telles qu'on doit à tout
00:55:43prix de l'adopter pour traverser les prochaines épreuves.
00:55:45De ce point de vue, si on a ce point de vue, on dit le RN a tort de voter cette motion
00:55:49de censure.
00:55:50Si on a le point de vue du RN, qui consiste à dire que ce budget est le point d'aboutissement
00:55:54d'une dérive des finances publiques sur 50 ans, et il est temps, vu la décomposition
00:55:59de cette classe politique, il est temps de mettre un terme à cela pour rebrasser l'écart,
00:56:03la responsabilité est de l'autre côté.
00:56:04Donc il faut éviter dans de telles circonstances de croire que quelqu'un est le monopole de
00:56:07la responsabilité, ou le monopole de la légitimité, ou le monopole de la démocratie.
00:56:12Mais ce que je sais, c'est que si j'ai bien compris mon cours d'État de droit depuis
00:56:156 mois et 1 an, là on est dans les paramètres de l'État de droit.
00:56:18– Est-ce que, à quoi on pourra ressembler demain, Marc Meunon, je reviens vers vous,
00:56:24sur cette, on a dit, KO, vous le disiez tout à l'heure, une situation inexplicable,
00:56:29qu'est-ce que vous pensez par exemple de ce que veut par exemple Gabriel Attal cet accord
00:56:33de non-censure, c'est-à-dire créer une certaine coalition, évidemment, si on peut
00:56:38mettre l'expression évidemment entre guillemets sans le Rassemblement National, c'est ce
00:56:42qui est souhaité, et avec une coalition, coalition qu'on a vu, qui est cherchée
00:56:45jusqu'à maintenant, qui n'a pas été trouvée, pour arriver avec un accord de non-censure
00:56:50pour continuer à faire fonctionner les institutions.
00:56:53– Je crois que s'ils étaient responsables, parce que Mathieu vient d'utiliser le mot
00:56:58il faut rebrasser les cartes, puisqu'on ne peut pas dissoudre l'Assemblée,
00:57:01on ne peut pas redistribuer les cartes, c'est-à-dire que le peuple, pendant 6 mois,
00:57:06n'aura pas la parole, c'est-à-dire que c'est entre professionnels,
00:57:11entre gens qui ont été plus ou moins choisis, que maintenant les décisions doivent s'affirmer,
00:57:20alors là où Gabriel Attal a raison, c'est plus de dire, il y a une stratégie
00:57:26qui est une volonté, c'est une politique minimale, c'est-à-dire que dans l'urgence,
00:57:31on fait en sorte néanmoins que l'on puisse avoir les petites avancées
00:57:39qui verraient les agriculteurs ici satisfaits, à tel endroit,
00:57:44telle autre catégorie, les retraités, etc.
00:57:47Bien sûr en disant, ce n'est pas ce que l'on attendait, mais au moins on gouverne,
00:57:52alors que là sinon, il n'y a plus de gouvernement,
00:57:55ou alors c'est la chimère de la démission d'Emmanuel Macron,
00:58:01et en se disant, si Emmanuel Macron démissionne, il aura un successeur,
00:58:08et que ce successeur pourra peut-être lui insuffler quelque chose de différent,
00:58:12mais là encore, si je me trompe, même s'il y a un nouveau président,
00:58:17l'Assemblée ne peut pas être dissoute avant le mois de juin,
00:58:19alors il faudra que ce nouveau président soit avec un Premier ministre
00:58:24qui affrontera des gens qui ne seront pas d'accord avec lui.
00:58:28Est-ce que ça ne permettrait pas, Gabriel Cluzel,
00:58:31cette goutte d'eau, je disais, qui fait basculer cette motion de censure,
00:58:36posée par le ANFP, qui fait déborder,
00:58:38qui sera votée certainement grâce au RN,
00:58:41est-ce que ça ne permettra pas les députés, face à eux,
00:58:44leur responsabilité à dire, puisque maintenant,
00:58:47tout est entré les mains des députés, parce que même si on met,
00:58:49on l'a vu tout à l'heure, un autre gouvernement,
00:58:51un autre Premier ministre, etc., on ne voit pas comment est-ce qu'on s'en sort,
00:58:54pour les pousser à faire concrètement des coalitions entre eux,
00:58:59de se mettre d'accord entre eux, comme ils ont voté, à l'unanimité,
00:59:03hier soir, le remboursement des fauteuils roulants pour les personnes handicapées,
00:59:07à 100% par la Sécurité Sociale.
00:59:08Est-ce que ça ne permettra pas, si on soit en ce sens ?
00:59:11Oui, vous avez raison, puisqu'on arrive finalement à un régime presque parlementaire,
00:59:15alors que le principe de la Ve République n'était pas celui-là,
00:59:17ça les mettra face à leurs responsabilités,
00:59:19mais je pensais à certains d'entre eux, dans ce cadre de cartes rebattues,
00:59:24vous savez, on entend parmi les reproches faits au Rassemblement National,
00:59:26par les LR, vous vous rendez compte, M. Portier, qui était très bien,
00:59:30ne sera plus là, M. Retailleau, M. Thieriot, etc.
00:59:33Donc ça veut dire qu'ils disent, vous voyez, vous aussi, vous les trouviez bien,
00:59:36ça veut dire qu'il y a des points communs entre les LR et le RN,
00:59:39donc ça veut dire qu'ils peuvent s'entendre sur certains points,
00:59:41peut-être pas pour tout, sur l'économie notamment,
00:59:44mais de la même façon qu'il y a un socle commun entre,
00:59:47je ne sais pas, les macronistes et une certaine partie des LR,
00:59:50il peut y avoir aussi un socle commun sur l'immigration, la sécurité,
00:59:53c'est ça rebattre les cartes, rebattre les cartes à droite.
00:59:56Donc peut-être, moi je ne sais pas non plus ce qui se passera demain,
00:59:58mais peut-être que cette motion de censure aura cette vertu de redisposer
01:00:08dans l'hémicycle les alliances en fonction de réels intérêts que sont,
01:00:12par exemple, je pense à droite, l'immigration, l'insécurité,
01:00:14enfin reconnaissez qu'il y a beaucoup de sujets sur lesquels le RN et les LR
01:00:17devraient trouver pouvoir s'entendre.
01:00:19Et peut-être qu'au lieu du chaos, on aura un sursaut,
01:00:22qui sait, parlementaire, politique, pour l'intérêt du pays.
01:00:25Avant de laisser la place à Pascal Praud et rester bien sur CNN pour ce vote,
01:00:30on aura le résultat du vote à 20h20 environ.
01:00:33Un dernier mot avec vous, Mathieu Bocquete,
01:00:36pour résumer un petit peu ce qui se passe en ce moment même.
01:00:40Cette journée historique, ce moment historique,
01:00:43maintenant à l'heure qu'il est, les députés de la nation,
01:00:45ceux pour qui la France ont voté,
01:00:47sont en train de faire basculer le gouvernement.
01:00:49Oui, et je crois que nous sommes peut-être
01:00:51dans les derniers spasmes du Front républicain.
01:00:55C'est-à-dire, mais nous y sommes encore.
01:00:56J'y reviens, ce qu'a dit M. Wauquiez,
01:00:59ce qu'ont dit d'autres figures chez les LR,
01:01:03qui ont décidé de reprendre une rhétorique
01:01:05qui nous vient directement des antifas,
01:01:07pour fâchiser le RN parce qu'il a décidé de ne pas...
01:01:11Bon, on ne répondrait pas à tous les détails.
01:01:13Je suis étonné de voir comme des gens qui savent,
01:01:16qui savent que dans quelques mois, quelques années,
01:01:18ils devront travailler ensemble,
01:01:19si on fait confiance à la logique des blocs qui se recomposent.
01:01:23Ils ont eu un réflexe d'appartenance clannique
01:01:25à l'oligarchie et aux institutions,
01:01:27et ils ont préféré jouer une dernière fois
01:01:29dans le théâtre antifasciste
01:01:31plutôt que de créer peut-être les ponts de demain.
01:01:34Les ponts de demain, tous n'ont pas cédé à ça.
01:01:36Si je peux me permettre, M. Retailleau a parlé de mélanchonisation.
01:01:39C'est une critique politique raisonnable,
01:01:40mais parler ainsi, ce n'est pas la même chose que dire
01:01:42les fachos sont de retour.
01:01:43Et ça, je pense que certains n'ont pas pu s'empêcher
01:01:45de céder à ce vilain petit plaisir.
01:01:47Vivez, sur Seigneuse, cette journée historique,
01:01:49ce moment historique, le chaos ou le sursaut.
01:01:53Réponse dans la soirée.
01:01:54Et demain soir à 19h, rendez-vous avec Marine Le Pen
01:01:57en direct, édition spéciale pendant une heure,
01:02:00avec la chef des députés parlementaires
01:02:04du Rassemblement national.
01:02:05Tout de suite, Pascal Praud et ses invités.

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