• l’année dernière
Après la censure de Michel Barnier seulement trois mois après son arrivée à Matignon se pose désormais la question du prochain gouvernement. Dans un contexte de crise politique, comment faire pour que le prochain gouvernement dure? L’idée d’un pacte de non-censure entre plusieurs groupes commence à faire son chemin. Et notre éditorialiste Matthieu Croissandeau comment elle pourrait prendre forme.

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00:00Comment éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets
00:03et que le prochain locataire de Matignon subisse le même sort que Michel Barnier ?
00:07Depuis quelques jours, on entend monter une petite musique sur la non-censure.
00:11Alors, il faut rendre à César ce qu'appartient à César et en l'occurrence,
00:14cette idée a été lancée l'été dernier par un député socialiste de l'heure qui s'appelle Philippe Brun.
00:19Mais à l'époque, personne ne veut en entendre parler, à commencer par son propre parti.
00:23Mais depuis hier, que ce soit Gabriel Attal pour les macronistes, Olivier Faure pour les socialistes
00:27ou même Yannick Jadot pour les écologistes, tout le monde reprend cette proposition avec des noms différents,
00:33preuve peut-être que ce n'est pas une si mauvaise idée.
00:35Pour s'assurer que le prochain Premier ministre ne soit pas renversé, au fond c'est simple,
00:39il faut qu'il soit soutenu ou au moins toléré par une majorité de députés.
00:43Alors attention, je ne parle pas là d'une majorité cohérente, soudée autour d'un projet, non,
00:48mais d'une majorité de députés qui s'engagerait dans un pacte de non-censure,
00:52autrement dit un pacte de non-agression, à ne pas faire chuter le gouvernement.
00:56Qui peut signer un truc pareil ? Probablement pas le Rassemblement national avec qui personne ne veut s'allier.
01:01Probablement pas non plus la France insoumise qui ne veut s'allier avec personne.
01:05Mais quand on fait le compte, il reste quand même 366 députés, ça va du parti communiste à LR, ça fait du monde.
01:12Alors seront-ils capables de se mettre d'accord sur une politique ? C'est évidemment là où le bas blesse.
01:16Il y a une version haute, chacun arrive avec ses propositions pour bâtir une coalition,
01:20mais on peut oublier, faut pas rêver.
01:22Et puis il y a une version brasse, où chacun arrive avec des lignes rouges, que ce soit des propositions ou des interdictions.
01:28Si tout le monde est raisonnable, si personne n'arrive en disant ce sera mon programme, rien qu'on programme, tout mon programme,
01:33peut-être qu'on peut trouver un accord.
01:36Mais, carrélien mais, cela nécessiterait un sursaut collectif,
01:39que chacun soit capable d'oublier sa petite boutique, que chacun soit capable d'oublier les haines recuites,
01:44que chacun soit capable d'oublier ses ambitions pour dans deux ans.
01:48Dans le détail, ça demande aussi que les macronistes acceptent enfin d'avoir perdu les législatives,
01:52que la droite accepte enfin de ne pas se voir plus belle qu'elle ne l'est,
01:56et puis que la gauche accepte et assume enfin de choisir entre l'esprit de responsabilité et la radicalité.
02:02Les deux sont respectables, mais ça ne paraît plus guerre compatible.
02:05Jean-Luc, ça fait beaucoup de si, mais enfin, souvenez-vous, 366 députés,
02:09on devrait bien pouvoir en trouver 289 pour en discuter.

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