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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:0010h38 sur CNews, merci d'être en direct avec nous, nous sommes le jeudi 2 décembre 2024, Morandini live numéro 1562 sur CNews, première chaîne Info de France, bonjour
00:00:10et bienvenue en direct avec ces images qui nous arrivent en direct depuis le tribunal d'Avignon où se déroule en ce moment même le procès Pellicot avec ce verdict historique
00:00:22qui est en train d'être rendu, on l'a appris il y a quelques instants, Dominique Pellicot est condamnée à 20 ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers
00:00:33et il est reconnu coupable bien évidemment, on va en parler dans un instant, on va rejoindre sur place l'envoyée spéciale de CNews, Marie-Victoire Dieudonné
00:00:43qui est avec nous, Marie-Victoire, avec ce verdict qui a été annoncé il y a quelques instants, sachant que pour les autres accusés, la cour est toujours en train d'expliquer et d'exprimer son verdict.
00:00:55Bonjour Jean-Marc, oui exactement c'est ça, les verdicts sont encore en train d'être prononcés à l'heure actuelle compte tenu des 51 accusés, ce que nous savons en effet c'est que Dominique Pellicot a été reconnu coupable
00:01:12et a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle avec deux tiers de peine pour la période de sûreté, en effet il a aussi été inscrit au fichier des délinquants sexuels, ce qui est notamment le cas de Jean-Marc M
00:01:26qui est considéré comme le disciple de Dominique Pellicot, il a également été reconnu coupable et condamné à 12 ans de réclusion criminelle.
00:01:35Ce que nous savons aussi c'est qu'à l'annonce de ces peines, Dominique Pellicot s'est notamment mise à pleurer, nous avons auparavant vu rentrer la famille dans cette salle d'audience,
00:01:46cette famille qui semblait émue en tout cas d'être réunie et puis comme vous pouvez le voir ici à l'extérieur du tribunal, il y a de très nombreuses personnes, plus de 2000 personnes sont attendues
00:01:58pour manifester leur soutien à Gisèle Pellicot et aux femmes et en attendant évidemment la fin du verdict qui ne devrait pas tarder.
00:02:06Merci beaucoup Marie-Victoire de Dieudonné en direct et en voyage spécial avec les images de Laurence Ellarié, je vous rappelle qu'il y a 51 hommes âgés de 27 à 74 ans
00:02:15qui sont en train d'entendre le verdict et c'est pour cela que cela prend du temps également avec nous.
00:02:21Jeanine Bonadjunta, bonjour, merci d'être avec nous, vous êtes avocate spécialisée en violence conjugale et en droit pénal, Christine Kelly également nous a rejoint,
00:02:28bonjour Christine, journaliste, présentatrice de Face à l'Info. Maître, tout d'abord ce verdict finalement ce n'est pas une surprise concernant Dominique Pellicot ?
00:02:36Non ce n'est pas une surprise, c'est une décision juste qui répare ce qu'a vécu madame Pellicot et c'est la peine maximale en fait, il a été condamné à la peine maximale qui est de 20 ans.
00:02:51Aujourd'hui il y a une foule très importante qui est devant, on le voit, il y a eu quand les prévenus sont arrivés puisqu'ils n'étaient pas encore au Conicoupa,
00:03:01quand ils sont arrivés ce matin il y a eu des mouvements de foule, ils ont été insultés, est-ce que ce sont des conditions correctes pour rendre la justice ?
00:03:08Normalement ils n'auraient pas dû être insultés, d'ailleurs la police est intervenue je crois à plusieurs reprises et ce qui est normal puisque jusqu'à la décision ça doit rester neutre en fait,
00:03:18on ne doit pas montrer ses sentiments ou ses impressions mais on ne peut pas empêcher la foule de réagir face à des horreurs aussi importantes.
00:03:30On dit beaucoup que ce procès est un procès symbole, procès symbole des violences faites aux femmes, est-ce que vous avez ce sentiment aussi où finalement c'est un cas particulier voire même très particulier ?
00:03:41Alors pour moi c'est un cas très particulier et madame Pellicot a fait de son histoire un symbole puisqu'elle a voulu que les choses soient dites, que les choses soient vues,
00:03:54elle n'a pas eu de huis clos, elle a tenu à se promener, c'est important bien évidemment parce qu'elle a le courage de le faire et pour donner l'exemple à d'autres femmes qui dans les circonstances identiques ou moindres doivent parler,
00:04:07parler c'est ne pas mourir et parler c'est ne pas être tuée donc elle donne aussi ce message à toutes les femmes.
00:04:15Un mot quand même Christine Kelly parce que vous regardez bien sûr en tant que journaliste et en tant que femme ce procès, vous regardez ce qui est en train de se passer, est-ce que pour vous c'est symbolique ce procès ?
00:04:25Oui alors d'abord je trouve que c'est symbolique de l'invisibilité de toutes les femmes qui se font violer toute la journée en France.
00:04:36Orange mécanique c'était il y a 12 ans que le livre est sorti et où l'auteur dénonçait Laurent Burton 200 viols par jour en France, je doute que les chiffres aient diminué depuis.
00:04:50Donc toute la visibilité, tous ces regards tournés aujourd'hui vers ce procès pour moi mettent en évidence l'invisibilité de toutes ces femmes qui n'osent même pas porter plainte,
00:05:04qui n'ont même pas de vidéo pour pouvoir témoigner du viol qu'elles ont subi, qui se font attraper dans des parkings, qui se font attraper en faisant leur course en plein jour dans Paris, partout et à chaque fois que je regarde ce procès je me dis qui ?
00:05:17Alors on écoute une première action.
00:05:19Le fait que ce soit 20 ans et qu'au final il n'y ait qu'une période de sûreté pour l'instant de ce que l'on comprend des deux tiers pour Dominique Pellicot.
00:05:27Vous en pensez quoi de ces peines ?
00:05:29On pense que c'est inférieur à ce qu'il devrait y avoir, ça devrait être bien plus bien plus fort et bien plus gros pour justement marquer les esprits réellement de savoir ce qui s'est passé.
00:05:36Ils sont reconnus coupables de viol en réunion mais ils sont jugés un par un, je ne vois pas comment c'est possible en fait déjà c'est pas normal.
00:05:44Que Dominique Pellicot soit lui inscrit sur le fichier des délinquants sexuels, je pense que c'est la moindre des choses.
00:05:50Et ils doivent tous y être de toute façon donc oui non c'est faire bouger les choses.
00:05:54Dominique Pellicot a eu les 20 ans comme la réquisition mais pour d'autres c'est en dessous.
00:05:59Quelle est votre réaction ?
00:06:00C'est abjecte justement qu'ils faisaient moins que ce qui était prévu dans le sens où ils n'avaient pas de casier donc les peines s'étaient amoindries.
00:06:07L'acte est abjecte, la participation est abjecte, ils auraient dû normalement prendre les réquisitions au complet en fait, enfin les peines au complet là-dessus.
00:06:15Oui on est tous et toutes déçus clairement quoi.
00:06:17Bien sûr que tous soient requalifiés, non c'est pas normal, on est plus que déçus, on est en colère.
00:06:25On est en colère et je pense que s'il n'y a pas d'appel c'est nous les femmes qui ferons appel et les hommes d'une manière ou d'une autre autrement.
00:06:33Merci à vous.
00:06:35On est en direct donc c'est les réactions devant le tribunal d'Avignon.
00:06:40Maître on précise que c'est la peine maximum quand même qu'a eu Dominique Pellicot.
00:06:44On était à la peine maximum.
00:06:45Oui donc ça ne pouvait pas être pire.
00:06:46Ça ne pouvait pas être pire.
00:06:47D'accord et quand vous entendez ces réactions, qu'est-ce que ça vous inspire vous ?
00:06:50Alors les réactions c'est que la peine est individualisée en fonction de la participation de chaque...
00:06:54Là vous parlez des autres en fait.
00:06:55Absolument des autres et c'est là où le tribunal a choisi de diminuer ou non la peine malgré les réquisitions du parquet.
00:07:05Christine Kelly je vous ai coupé désolé mais bien évidemment on est en direct sur place devant et on prend les réactions au fur et à mesure.
00:07:11Vous disiez que c'est symbolique pour toutes ces femmes qui subissent des viols.
00:07:15Vous avez entendu ces premières réactions, elles sont fortes, ces premières réactions directes où ces femmes disent on est déçus, on est tellement déçus par le verdict.
00:07:22Oui et je comprends leur déception parce qu'elles se disent 20 ans et après et on sait comment ça se passe en France.
00:07:29La remise de peine, les années qui passent et finalement on peut croiser son violeur dans la rue à n'importe quel moment, à notre grande surprise.
00:07:37Et c'est ça aussi que veulent dire ces femmes, elles connaissent au bout du bout ce qui peut se passer après ces 20 ans.
00:07:44Et lorsqu'on voit la portée de ce procès, moi je pense à Notre-Dame, le monde avait les yeux sur la France.
00:07:50Je pense au JO, le monde avait les yeux sur la France. Je pense au pape en Corse, le monde avait les yeux sur la France.
00:07:55Et je pense au viol de Mazan, le monde qui a les yeux sur la France et on a envie de se dire est-ce que c'est ça aussi la France ?
00:08:02Et moi dans cette histoire de viol de Mazan, ce qui m'interpelle aussi c'est le fait qu'il n'y aurait pas eu de vidéo, il n'y aurait peut-être pas eu de condamnation.
00:08:12Du tout. Deuxièmement, les victimes, les accusés se font passer pour des victimes et ça aussi c'est l'inversion de valeur de la société d'aujourd'hui.
00:08:21C'est-à-dire non, ça n'était pas du tout un viol et jusqu'à aujourd'hui le doute persiste sur le fait que parmi les 51 accusés disent ah non mais ça n'était pas un viol.
00:08:32Après c'est leur méthode de défense aussi.
00:08:35Oui mais ça pose question. J'entends bien mais ça pose question. Malgré les vidéos, malgré les vidéos, ça pose question aujourd'hui.
00:08:43Imaginez un seul instant, aujourd'hui, une femme, un enfant, un jeune homme qui se fait violer, qui n'a pas de vidéo.
00:08:49Maître, ça vous fait ragir ce que dit Christine Kelly ?
00:08:51Oui bien sûr, vous avez parfaitement raison Christine Kelly. Mais le problème c'est que c'est la défense comme vous disiez.
00:08:58Les auteurs sont tous dans le déni. Ils ne peuvent pas prendre leur responsabilité en pleine face.
00:09:06C'est toujours la défense de l'auteur. Je ne savais pas, je ne pensais pas qu'elle disait non.
00:09:12C'est dans la vie courante, c'est toujours comme ça, dans les procès courants, c'est toujours de cette manière qu'ils se défendent les auteurs.
00:09:19On peut le constater, c'est un offusqué.
00:09:21Absolument.
00:09:23Jordan Florentin, vous regardez également ces images et vous découvrez avec nous le verdict qu'on donnait il y a quelques instants.
00:09:28C'est 20 ans de prison avec deux tiers de sûreté. C'est la peine maximum aujourd'hui.
00:09:34Ce qui interroge, et visiblement c'est les premières réactions qu'on a eues, c'est sur les autres participants, les autres personnes reconnues coupables,
00:09:41qui sont 51 personnes, où le verdict est inférieur aux réquisitions qui ont été faites.
00:09:45Et c'est contre ça que s'élevaient tout à l'heure les gens qui sont à l'extérieur et qui sont très nombreux, plusieurs centaines à manifester.
00:09:52Bien sûr, ils ont bien raison, c'est absolument effroyable de voir à quel point notre justice ne suit pas toujours les réquisitions des citoyens.
00:10:01D'une certaine façon, regardez sur l'affaire Samuel Patis, j'ai été pris d'effroi quand j'ai vu la faiblesse des peines qui ont été exigées.
00:10:11Là c'est la même chose dans le cadre de ce procès.
00:10:14Et moi j'entends surtout cette dame qui dit que ce sont nous les femmes et les hommes qui feront appel si les peines ne sont pas à la hauteur.
00:10:20Ça veut dire qu'en fait, si on continue comme ça, on va arriver dans une France où la justice ne suivant pas,
00:10:26mais les citoyens vont en fait vouloir se faire justice eux-mêmes.
00:10:29C'est ça qui est en train de se produire ici.
00:10:31Après, il faut savoir ce que ça veut dire également, parce que les gens n'ont peut-être pas toujours conscience de ce qu'est le droit et ce qu'est la justice.
00:10:37Parce que là, encore une fois, vous voyez, elle était en colère contre la peine, contre Dominique Pellicot.
00:10:41Or c'est la peine maximum, comme Maître Bonadjunta nous le disait, c'est la peine maximum qui lui a été donnée.
00:10:46Donc c'est vrai que c'est compliqué.
00:10:48Alors après, ça veut dire autrement qu'il faut revoir le droit, Nabil Haïtakach, parce que là, on est au maximum.
00:10:54De toute façon, il ne pouvait pas avoir plus.
00:10:56Moi, comme toujours, je tiens à rappeler qu'il faut quand même faire confiance à notre justice.
00:11:00On a une justice dans notre pays qui fonctionne, contrairement à tout ce qu'on peut vouloir dire et tout ce qu'on peut entendre.
00:11:06Je souscris parfaitement à tout ce que vous avez dit, mesdames, sur ce plateau aujourd'hui.
00:11:12Je voudrais quand même revenir sur deux points.
00:11:14Le premier point, c'est l'émotion qu'on voit.
00:11:16Il faut la respecter, l'émotion des citoyens.
00:11:19Il va falloir faire preuve, bien évidemment, de pédagogie, entendre cette émotion,
00:11:23parce qu'elle est à la hauteur du déni qu'il y a sur ces sujets de viol dans notre société, tout simplement.
00:11:31Et derrière, je ne suis pas d'accord avec vous, quand vous dites que les réquisitions des citoyens...
00:11:38Il y a une justice, on a une justice.
00:11:40Pour ça, elle représente l'ensemble des citoyens.
00:11:43Elle rend justice au nom de...
00:11:45Alors, autre réaction en direct, si vous permettez.
00:11:49Parce que quand on a commis ce genre d'acte, il est absolument inconcevable qu'on puisse, pour une raison quelconque, sortir plus tôt.
00:11:58Il a quand même été reconnu coupable, il a pris 20 ans, c'est le maximum en France.
00:12:02Oui, mais la justice aurait pu être plus exemplaire en rendant ça absolument incompressible.
00:12:12Et ça, ça aurait été quelque chose de fort, parce qu'on ne peut pas être condamné à perpétuité pour un viol en France.
00:12:20Mais compte tenu de son âge, c'était ça le message fort qui passait.
00:12:23Là, je trouve que la justice n'est pas autant mouillée qu'elle aurait dû.
00:12:27Il y a quand même un autre message fort, aucun acquittement, ils sont tous condamnés.
00:12:31Ils sont tous condamnés, sauf qu'il y en a qui vont sortir libres là.
00:12:34Et jusqu'à quand vont-ils être libres, on ne sait pas.
00:12:37Qu'est-ce qu'ils vont faire tant qu'ils seront libres, on ne sait pas.
00:12:40Voilà, il n'aurait pas été concevable que certains soient acquittés, ça c'est en soi un début de victoire.
00:12:50Mais je pense que le fait que certains aient des peines allégées, des peines amoindries, parce qu'on l'a bien entendu,
00:12:58ce sont des grands enfants, on leur a toujours trouvé des circonstances atténuantes,
00:13:04et je pense que ça s'en ressent sur les peines, même s'ils ont quand même été condamnés.
00:13:09Je trouve qu'on leur a quand même permis d'avoir des circonstances atténuantes.
00:13:15Il y a beaucoup dit pendant ce procès, il y aura un avant, il y aura un après, vous y croyez maintenant ?
00:13:19Alors j'y crois un peu plus que je n'y croyais hier, parce que quand même, comme vous le dites,
00:13:24oui, il n'y en a aucun qui a été acquitté, et je pense que ça c'est un message très très fort concernant la banalité des viols.
00:13:30Donc ça c'est très très important, et c'est en tant que victime de viols conjugaux ayant me déposé plainte que je le dis.
00:13:36Néanmoins, il faut aller plus loin maintenant, il faut que cette peine serve à changer la société,
00:13:44elle serve à changer la justice, elle serve à changer aussi le regard sur la banalité du mal,
00:13:50et pas M-A-L, la banalité et le consentement, parce qu'on a souvent tendance à dire qu'il suffisait de dire non.
00:13:58Non, quand on est avec un violent conjugal, quand on est victime de viols conjugaux, le non ne sert à rien,
00:14:04le non n'est pas entendu, le non n'est pas entendable, et on le voit bien dans le cadre de Gisèle Pellicot,
00:14:09ce n'est qu'une question de soumission, et il y a plein plein de moyens de soumettre quelqu'un,
00:14:13ça peut être la soumission chimique, ça peut être la soumission psychologique,
00:14:17le rabaissement, ça prend du temps, ça s'installe petit à petit dans les couples,
00:14:21et ça, ça, il faut quand même commencer à mettre les mots dessus, à le verbaliser pour l'exprimer,
00:14:28parce qu'en France, quand on vient déposer plainte pour des viols conjugaux, comme ce qui est mon cas,
00:14:32la première chose que les policiers m'ont dite, moi, c'est vous savez madame,
00:14:3550% des femmes qui viennent porter plainte pour des viols conjugaux mentent.
00:14:39Vous imaginez être reçu comme ça ? Qu'est-ce qu'ils ont à se reprocher ?
00:14:43De quoi ont-ils peur ces policiers qui nous disent ça ?
00:14:45De quoi ont-ils peur ces hommes qui refusent d'entendre qu'on puisse être victime de viol au sein de son foyer,
00:14:52et qu'on ne s'y sente pas en sécurité, et que le non n'est absolument absolument pas entendable
00:14:59par l'homme qui tente de nous soumettre par tous les moyens.
00:15:02Et là, on en a la plus grande preuve, parce que dans son malheur, il y a eu des preuves vidéos.
00:15:09– Réaction en direct, vous l'entendez.
00:15:11Alors moi, ce qui me gêne toujours, c'est qu'on en arrive à faire le procès des hommes au final,
00:15:14et le procès même des policiers dans le cas présent.
00:15:17Mais bon, après, voilà, c'est la liberté de parole, et chacun, bien évidemment, s'exprime avec son sentiment.
00:15:22Je voudrais juste qu'on éclaire quelque chose, mettre sur le plan juridique,
00:15:25parce que cette dame disait, il fallait que ce soit incompressible.
00:15:29Or, Dominique Pellicot est condamnée à 20 ans de prison, avec une période de sûreté des deux tiers.
00:15:34C'est-à-dire que pendant les deux tiers de sa peine, il ne peut pas sortir,
00:15:38il ne peut pas faire de demande.
00:15:40– Il ne peut pas en faire.
00:15:42Et ensuite, c'est laissé à l'appréciation.
00:15:44Ce qui veut dire que même au bout des deux tiers,
00:15:47il n'aura pas forcément une réponse positive sur sa libération conditionnelle.
00:15:51– Effectivement, donc c'est les deux tiers, c'est-à-dire de 12 à 13 ans.
00:15:56– Pas suffisamment.
00:15:58– Oui, mais il a 70 ans en même temps.
00:16:00– Peu importe, même le symbole, regardez, il est où ?
00:16:03– Vous aussi, vous êtes d'accord avec cette dame quand elle dit
00:16:05qu'il aurait fallu que ce soit incompressible pour les 20 ans ?
00:16:07– Oui, bien sûr, bien sûr que je suis d'accord avec ces femmes
00:16:09pour que ça soit incompressible.
00:16:1178% des Français trouvent la justice laxiste.
00:16:14Alors bien sûr qu'il a été condamné au maximum,
00:16:16mais c'est deux tiers de suanté.
00:16:18Pourquoi ne pas faire les 20 ans ?
00:16:20Pourquoi ne pas faire les 20 ans totalement en prison ?
00:16:22Même s'il a 70 ans, moi je trouve que ça pose question
00:16:25et qu'il doit faire les 20 ans, et ça interpelle.
00:16:28Quel est cet homme ?
00:16:30Rappelons qu'il a passé des années à offrir sa femme.
00:16:34Par hasard, par hasard, on a découvert ça,
00:16:38par hasard, juste par un vigile chez Leclerc,
00:16:42et qui a forcé une femme à porter plainte
00:16:44parce qu'il a photographié sous sa jupe, par hasard.
00:16:48Imaginons un seul instant, il y en a combien d'autres comme ça ?
00:16:51Alors par contre, je ne suis pas du tout pour le procès de tous les hommes.
00:16:53C'est un autre sujet.
00:16:55– Voilà, c'est ça.
00:16:57Mais vous avez raison quand vous rappelez ça,
00:16:59et je précise également parce qu'on en parle assez peu
00:17:01qu'il est également soupçonné dans un autre dossier,
00:17:03il est soupçonné de meurtre.
00:17:05Donc voilà, il n'y a pas que ce dossier,
00:17:07parce qu'on se concentre beaucoup sur ça,
00:17:09et c'est normal parce que le procès est en cours,
00:17:11mais il y a autre chose qui arrive, qui va arriver,
00:17:13et ce sont des soupçons de meurtre.
00:17:15C'est aussi beaucoup plus grave.
00:17:17Florentin, quand on entend certaines de ces femmes
00:17:19qui font le procès des hommes, en même temps voir le procès des policiers,
00:17:22parce qu'elle a également expliqué que quand on va voir les policiers,
00:17:24ils ne veulent pas toujours,
00:17:26c'est là où peut-être ça dérape un peu.
00:17:28– C'est les conséquences négatives de ce que j'appelais
00:17:30la mitouillisation de la société,
00:17:32parce qu'on a considéré que tout homme était dangereux.
00:17:34Vous savez, il y a beaucoup de féministes,
00:17:36qui sont des féministes très radicales, des néo-féministes,
00:17:38je pense à Alice Coffin, je pense à des personnalités comme ça,
00:17:41qui ont défendu l'idée que tout homme était dangereux,
00:17:43et que tout homme était un potentiel violeur.
00:17:45Je rappelle qu'il peut aussi y avoir des viols commis par des femmes,
00:17:47il peut y avoir des viols commis sur des enfants,
00:17:49le viol n'est pas exclusivement du domaine de l'homme,
00:17:51bien qu'il en soit majoritairement représenté.
00:17:54Maintenant, de vouloir à tout prix attribuer cette violence au mâle,
00:17:58c'est une façon aussi de défendre un autre combat dans celui-là,
00:18:01un combat pour le coup très digne, très honorable,
00:18:03de celui de Gisèle Pellicot, qui est absolument un visage,
00:18:06qui doit être un des visages les plus marquants de cette année en France,
00:18:09qui est une femme moi qui m'a bouleversé,
00:18:12de vouloir en fait finalement sortir de son domaine,
00:18:15qui était très humble, très digne,
00:18:17de vouloir en faire une autre cause politique
00:18:19qui consisterait à taper, comme à chaque fois, sur le mâle,
00:18:22parce que si elle ne dit pas, c'est qu'en fait elle vise évidemment
00:18:25le mâle blanc, hétérosexuel, de plus de 50 ans,
00:18:27c'est toujours le même qui est visé.
00:18:29En attendant, c'est aussi celui-là qui va rendre justice
00:18:31pour Gisèle Pellicot, il y a aussi des magistrats,
00:18:33qui sont derrière, il y a des policiers, je crois justement,
00:18:35ce sont des policiers, ce sont des mâles,
00:18:37qui ont aussi protégé, aidé, soutenu Gisèle Pellicot,
00:18:39donc il faut arrêter à chaque fois de profiter de ces causes-là
00:18:41pour taper sur les hommes.
00:18:44– Voilà, et je précise également qu'on a bien évidemment une caméra
00:18:46et on sera en direct dans un instant,
00:18:48à l'intérieur du tribunal, on attend les sorties
00:18:51qu'on vous montrera et on aura des réactions sans doute
00:18:54au moment où les avocats sortiront,
00:18:57peut-être que Gisèle Pellicot elle-même souhaitera prendre la parole,
00:18:59donc on surveille ça en même temps, bien évidemment.
00:19:01Nabil Haïtaka, ça vous faisait réagir ce que disait Jordan Florentin ?
00:19:03– Oui, moi j'entends tout ce qui vient d'être dit,
00:19:05mais je pense qu'il faut quand même respecter
00:19:07cette émotion-là encore une fois.
00:19:09Moi je ne suis pas pour dire la mythoïsation,
00:19:12ou que ça dérape, etc.,
00:19:14parce que justement, cette réaction,
00:19:16elle est à la hauteur de ce qui se passe,
00:19:18qui viole aujourd'hui, on le sait,
00:19:20vous l'avez très bien dit,
00:19:22les viols, la majorité ce sont des hommes,
00:19:26donc il y a quand même du déni dans la société,
00:19:28et je pense que parfois,
00:19:30ces types de réactions, en effet,
00:19:32qui peuvent être considérées comme excessives,
00:19:34peuvent faire aussi bouger les choses dans la société,
00:19:36faire réfléchir, aller vers autre chose.
00:19:39Moi je ne crois pas qu'on soit dans l'inversion des valeurs,
00:19:41ça a toujours été comme ça,
00:19:43malheureusement je crois que cette culture du viol
00:19:45et cette culture du déni, ça fait des décennies et des siècles,
00:19:48et quand vous avez des femmes qui vont défendre,
00:19:51qui sont là, à l'extérieur du tribunal,
00:19:54et qui disent leur émotion,
00:19:56et qui disent vouloir aussi un peu changer les choses,
00:19:59je suis complètement d'accord sur la peine incompressible,
00:20:01je crois que la peine incompressible aurait dû être renoncée,
00:20:06je pense que les choses avancent,
00:20:08ce procès est historique,
00:20:10on voit de plus en plus d'hommes
00:20:12être beaucoup plus solidaires,
00:20:14et je crois qu'on avance vers quelque chose de peut-être mieux
00:20:20pour traiter ces affaires.
00:20:22– On parlait des sanctions tout à l'heure,
00:20:24les sanctions qui sont en train de tomber,
00:20:26Marie-Victoire Dieudonné, qui est dans la salle d'audience,
00:20:28nous envoie un petit message en nous disant
00:20:30qu'actuellement la plupart des accusés
00:20:32sont en train d'échanger avec leurs avocats,
00:20:34tous ont été reconnus coupables, vous ne voyez pas nous,
00:20:36merci Gisèle d'ailleurs, qui a été affichée ce matin,
00:20:38pendant ce temps en direct à l'antenne,
00:20:40et en plus de ceux déjà en détention provisoire,
00:20:42Marie-Victoire Dieudonné nous dit,
00:20:44ils sont très nombreux à être placés sous mandat de dépôt,
00:20:46c'est-à-dire qu'ils vont être directement incarcérés,
00:20:49donc voilà, je pense qu'il faudra bien étudier les choses,
00:20:51avant de parler de sanctions légères, etc.
00:20:54Visiblement, les premières infos qui nous arrivent
00:20:56montrent que les sanctions sont assez dures.
00:20:58Sur la mytholisation, et sur les réactions à l'extérieur,
00:21:01vous disiez, c'est bien, je vous propose d'écouter
00:21:03Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux,
00:21:05parce qu'il était hier chez nos confrères de France Inter,
00:21:07et lui a dit, je suis un peu circonspect
00:21:09sur les manifestations au sein du palais de justice,
00:21:12et c'est intéressant aussi, écoutez-le.
00:21:14– Si je vous dis tout avec beaucoup de liberté,
00:21:18je comprends bien sûr le soutien, l'aide
00:21:23que l'on apporte à Gisèle Pellicot,
00:21:26qui est une femme courageuse dans ce sens
00:21:28qu'elle a permis ce débat public, au fond, elle pouvait l'éviter.
00:21:31Je suis un peu plus circonspect sur les manifestations
00:21:35au sein du palais de justice.
00:21:37– Et d'honneur, c'est ça.
00:21:39– J'ai vécu des manifestations d'hostilité
00:21:42à l'encontre de certains accusés,
00:21:45parfois de soutien aussi.
00:21:47Je trouve qu'au sein du palais de justice, ça me dérange.
00:21:50Devant le palais de justice, mais pourquoi pas ?
00:21:53Ailleurs, pourquoi pas ?
00:21:55Au sein du palais, j'ai une petite réserve.
00:21:57– Voilà, et on est à l'intérieur du palais de justice
00:22:02avec les images de Laurence et Larié,
00:22:04où les choses sont en train de bouger à l'intérieur
00:22:06de la salle d'audience, donc il devrait,
00:22:08en tout cas au moins, des avocats sortir
00:22:10dans les minutes qui viennent, ce sera en direct,
00:22:12bien évidemment, dans cette émission.
00:22:14Vous pensez quoi de la réaction d'Eric Dupond-Moretti
00:22:17qui dit effectivement, dans les applaudissements,
00:22:19je pense qu'il fait référence à ça, parce que c'est ce qu'on a entendu
00:22:21à l'intérieur du palais de justice, les haies d'honneur,
00:22:23ça le dérange un peu.
00:22:25– Alors, je peux comprendre, parce que ça doit rester neutre.
00:22:28Le palais de justice, c'est un endroit de neutralité, par essence.
00:22:32Les opinions ne doivent pas se manifester.
00:22:34En même temps, c'est-à-dire que c'est une telle foule
00:22:38de femmes, d'hommes qui s'insurgent contre les viols faits aux femmes
00:22:45et qui finalement, ces violeurs sont impunis bien souvent,
00:22:48car dans plusieurs de mes dossiers,
00:22:50finalement, le viol n'est pas reconnu.
00:22:52À partir du moment où il n'y a pas de preuves,
00:22:54toutes ces femmes sont renvoyées chez elles,
00:22:56en disant, écoutez, vous n'avez pas de preuves,
00:22:58ça n'est pas possible, classement sans suite.
00:23:00Et c'est très désolant.
00:23:02Aujourd'hui, on veut montrer haut et fort
00:23:04qu'il faut faire quelque chose.
00:23:06Il faut montrer que tout le monde doit aider ces femmes.
00:23:10Hommes et femmes doivent aider.
00:23:12Et c'est peut-être cette manifestation de cette colère
00:23:14qui se manifeste dans l'ensemble du palais.
00:23:18Mais en même temps, on n'a pas empêché ces femmes.
00:23:22On aurait pu aussi, les services publics auraient pu
00:23:24entrer en disant, vous n'avez pas le droit de pénétrer,
00:23:26vous n'avez pas le droit de manifester,
00:23:28de montrer vos opinions.
00:23:30Ce qui prouve bien qu'on a laissé faire.
00:23:32Mais pour vous, ça veut dire quoi ?
00:23:34Vous êtes ministre de l'Ancien Garde des Sceaux.
00:23:36C'est une réaction d'homme ?
00:23:38Pour moi, oui.
00:23:40C'est ce que je pensais comprendre
00:23:42à travers vos propos, tout à fait.
00:23:44Nabil Ali Takach.
00:23:46A gauche, vous avez l'intérieur du palais de justice
00:23:48où on attend des réactions.
00:23:50Et en haut, juste là,
00:23:52c'est l'extérieur du palais de justice.
00:23:54Je crois même que les conditions
00:23:56dans lesquelles se sont tenues ces procès
00:23:58sont assez historiques.
00:24:00Je pense que la justice a permis justement tout ça.
00:24:02Je pense que la voix de la société s'exprime.
00:24:04Et en effet, je suis d'accord avec vous.
00:24:06Moi, j'estime que le palais de justice
00:24:08doit être un endroit neutre.
00:24:10Mais dans ce cas,
00:24:12il y aurait des mesures qui auraient pu être prises
00:24:14pour empêcher. On a laissé faire.
00:24:16Et je pense que c'est bon qu'il faut laisser
00:24:18cette parole, encore une fois.
00:24:20Vous pensez que c'est bon, en fait ?
00:24:22Vu l'ampleur du problème,
00:24:24vu le déni que les femmes
00:24:26vivent dans cette société...
00:24:28Vous estimez que ce procès, le symbole,
00:24:30est-il symbolique ?
00:24:32Parce que c'est intéressant.
00:24:34Maître Bonadjunta et Christine Kelly
00:24:36finalement étaient un peu plus réservés
00:24:38là-dessus. Maître disait que
00:24:40au fond, c'est un procès assez particulier
00:24:42quand même, dans des conditions particulières.
00:24:44Christine disait que oui, ça permet au moins de parler
00:24:46des viols des femmes et de toutes ces femmes
00:24:48qui sont violées en silence.
00:24:50Mais d'ailleurs, le garde des Sceaux le rappelait hier.
00:24:52Sur cette émission, il disait
00:24:54que c'est un des viols
00:24:56les moins courants.
00:24:58Le plus rare.
00:25:00Mais il a quand même permis
00:25:02la libération, je veux dire,
00:25:04l'expression de ce ras-le-bol
00:25:06et l'expression de cette colère.
00:25:08Il y a un moment où, encore une fois,
00:25:10je suis très respectueux des institutions,
00:25:12je le rappelle très souvent ici quand je vais sur le plateau,
00:25:14mais là, il y a des moments
00:25:16dans l'histoire où je peux comprendre
00:25:18qu'on puisse aller au-delà de ce qui est...
00:25:20D'autant que beaucoup de femmes
00:25:22se reconnaissent et disent
00:25:24qu'elles n'ont pas été entendues.
00:25:26Mais c'est aussi un moyen
00:25:28pour elles de manifester leur colère
00:25:30et leur non-assistance, quelque part,
00:25:32par les autorités.
00:25:34– Jordan Florentin.
00:25:36– Oui, ça pose encore une fois la question
00:25:38de jusqu'à où le citoyen peut s'introduire
00:25:40dans la décision de la justice.
00:25:42– À part que la décision est rendue au nom des citoyens.
00:25:44En général, en tout cas en France,
00:25:46c'est comme ça, au nom du peuple.
00:25:48– Je suis assez d'accord avec l'ancien garde des Sceaux
00:25:50du Pont-Moriti.
00:25:52– Ce qui n'arrive pas souvent.
00:25:54En fait, il faut trouver le juste équilibre
00:25:56entre cette envie citoyenne
00:25:58de plus en plus prétendante
00:26:00dans nos sociétés de se faire justice soi-même
00:26:02et cette justice qui est censée représenter
00:26:04et faire la justice au nom du peuple.
00:26:06Sauf qu'il y a la question qui se pose,
00:26:08c'est quand elle ne le fait plus au nom du peuple,
00:26:10au nom de quoi le fait-elle ?
00:26:12Et aujourd'hui, il s'avère,
00:26:14et d'une certaine idéologie,
00:26:16dans le procès de Marine Le Pen,
00:26:18c'est au sein d'une certaine idéologie
00:26:20quand même que la justice...
00:26:22– Je vous donne un exemple,
00:26:24vous ne pouvez pas me dire que la justice n'est pas idéologue.
00:26:26– Mais sur des sujets extrêmement importants,
00:26:28pour me parler de le Pen, d'un justice, etc.
00:26:30– Vous ne pouvez pas dire ça.
00:26:32Je vous donne un exemple qui illustre parfaitement
00:26:34à quel point la justice,
00:26:36non, qui illustre parfaitement
00:26:38à quel point la justice, parfois,
00:26:40rend des décisions qui sont idéologues avant tout.
00:26:42– Je pourrais vous répondre sur la justice
00:26:44et sur le procès de Marine Le Pen,
00:26:46mais je ne le ferai pas avec des arguments extrêmement étayés.
00:26:48Je ne le ferai pas parce qu'on parle d'autre chose,
00:26:50on parle d'autre chose.
00:26:52Je vous donne un exemple qui vient illustrer
00:26:54à quel point la justice est idéologisée.
00:26:56Parfois, là, elle ne l'est pas, et c'est bien heureux.
00:26:58Mais on peut comprendre pourquoi, parfois,
00:27:00les citoyens ont l'impression d'être abandonnés
00:27:02par les juges, par les magistrats, par leur justice.
00:27:04Peut-être, demain, ça induira l'idée
00:27:06qu'ils sont abandonnés aussi par des forces de l'ordre
00:27:08qui, elles-mêmes, se sentent abandonnés par les juges
00:27:10qui ne vont pas au bout dans certaines affaires.
00:27:12C'est cette question-là qu'il faut se poser.
00:27:14De quel équilibre on trouve ?
00:27:16Ça peut être dans une amélioration de la loi,
00:27:18dans une amélioration des peines.
00:27:20Ces femmes, ce qu'elles vous disent,
00:27:22elles vous disent que ce n'est pas assez sévère
00:27:24ce qui a été requis contre ces personnes jugées.
00:27:26Donc, c'est bien qu'il y ait une envie citoyenne
00:27:28d'aller beaucoup plus loin.
00:27:30Et la justice, même si elle fait bien son travail,
00:27:32ne va pas au bout, ne va pas assez loin.
00:27:34– Alors, Jules, je vous donne quelques informations
00:27:36de ce qui se passe sur place avec toutes les équipes
00:27:38de CNews qui sont sur le terrain.
00:27:40Puisqu'on m'indique à l'instant que Gisèle Pellicot
00:27:42est finalement sortie, mais par une porte dérobée.
00:27:44Elle est sortie par le côté, elle ne souhaite pas,
00:27:46les journalistes, c'est ce que nous dit
00:27:48Marie-Victoire Dieudonné qui est sur place.
00:27:50Elle est sortie sur le côté avec toutes les parties civiles.
00:27:52Pas de déclaration de sa part dans l'immédiat.
00:27:54On attend les avocats
00:27:56qui, eux, devraient s'exprimer
00:27:58dans les minutes qui viennent.
00:28:00Nos équipes sont sur place, bien évidemment,
00:28:02elles vous le vivrez en direct.
00:28:04Et Marie-Victoire Dieudonné nous dit pendant le verdict
00:28:06qu'elle lochait la tête, elle parle de Gisèle Pellicot,
00:28:08bien évidemment, elle lochait la tête
00:28:10au fur et à mesure des condamnations.
00:28:12Elle fera peut-être une déclaration
00:28:14à la toute fin,
00:28:16mais en tout cas, pas pour l'instant.
00:28:18Donc, elle est sortie de la salle.
00:28:20Moi, juste avant de retourner sur place
00:28:22et en attendant les déclarations des avocats,
00:28:24je voudrais qu'on revienne
00:28:26sur le début de cette affaire
00:28:28parce que c'est vrai que
00:28:30l'affaire, ça a un peu commencé par hasard
00:28:32et Gisèle Pellicot a été un jour convoquée à la police
00:28:34et elle ne savait absolument pas
00:28:36pourquoi elle venait. Je vous propose de
00:28:38revoir, ça dure deux petites minutes, mais comment
00:28:40l'affaire a commencé
00:28:42et puis si les avocats parlent, on interrompt
00:28:44ce petit résumé.
00:28:46Regardez donc comment les choses se sont passées.
00:28:52Le 2 novembre 2020,
00:28:54nous sommes au commissariat de Carpentras
00:28:56et il y a une dame, une retraitée
00:28:58qui arrive parce qu'elle a été convaincue.
00:29:00Allez !
00:29:02Gisèle Pellicot, je vous l'avais dit,
00:29:04l'avocate,
00:29:06l'avocat même, va
00:29:08s'exprimer
00:29:10en direct
00:29:12sur CNews pour les
00:29:14premières réactions.
00:29:16Je rappelle que Dominique Pellicot
00:29:18a été condamné à 20 ans
00:29:20de prison. Il a été reconnu coupable
00:29:2220 ans de prison avec une période de sûreté des
00:29:24deux tiers, 10 ans de privation
00:29:26de droit d'égibilité et
00:29:28en fin de peine, c'est important aussi, il fera l'objet d'un
00:29:30réexamen en vue
00:29:32d'une éventuelle
00:29:34rétention de sûreté.
00:29:36Les avocats, donc, en direct
00:29:38du tribunal d'Avignon qui vont prendre la parole
00:29:40sur CNews, c'est leur
00:29:42première réaction.
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00:32:26s'exprimer, on n'a pas le sentiment qu'elle va se précipiter en tout cas pour faire un appel,
00:32:31elle a dit qu'elle prendra un délai de dix jours, parce qu'il faut expliquer quand même,
00:32:34c'est ça le fonctionnement, il faut connaître un petit peu la justice, c'est de dire que
00:32:38en fait s'il y a un appel ça ne sera pas dans les mêmes conditions parce que ce sera un jury
00:32:41populaire. On retourne sur place avec CUE.
00:32:56Je suis le conservateur de l'Ontario, je suis un insatisfait de la météo qui a été
00:33:09rencontrée. La métaphore de Maître Zavarro dont j'indique publiquement qu'elle a effectué
00:33:18un remarquable travail, qu'elle a remarquablement blémé et qu'il fallait qu'elle ait le courage
00:33:23de défendre le médico. Pour reprendre cette métaphore, je dirais que j'étais un soliste
00:33:28de l'orchestre. Alors il y a un avocat, je voudrais qu'on aille dehors peut-être parce
00:33:32qu'on a entendu les huées qui étaient dehors, si on peut basculer sur l'extérieur, visiblement.
00:33:53Mon client il sort libre, pauvre connard de merde ! Sérieusement ! Son client sort libre et nous
00:34:07sommes des tricoteuses hystériques. On est plein à être victime de viol ici aussi,
00:34:13on est des tricoteuses hystériques et lui il est fier de faire sortir son client libre. Mais
00:34:19c'est la honte, franchement ! Comment ? Bien sûr, ses clients, ils nous font des doigts d'honneur et
00:34:26lui il va nous mettre la deuxième couche. Sérieusement, c'est la honte ! Voilà, en direct,
00:34:33vous voyez ce qui se passe à l'extérieur du tribunal. Si on a bien compris ce qui s'est
00:34:37passé, si cette dame dit les choses exactes, c'est un des avocats de l'un des prévenus qui est
00:34:42sorti, son client étant libre et il serait venu, d'après cette dame en tout cas, leur dire que
00:34:49son client était libre, ce qui aurait provoqué les huées qu'on a entendues il y a quelques instants
00:34:53et ce qui provoque la colère, bien évidemment, de ces femmes. Maître Bonat, je parlais tout à
00:34:58l'heure de maître Béatrice Zavarro qui était l'avocate de Dominique Pellicot, qui ne semble
00:35:02pas pressée, j'étais en train d'expliquer que dans le cas où il y a appel, c'est un jury populaire
00:35:07et vu l'ambiance dans le pays, parce qu'on peut dire ça autour de cette affaire, c'est un gros
00:35:11risque quand même, même s'il ne risque pas plus. Il ne risque pas plus, de toute façon. En tous les
00:35:16cas, même le fait de penser à un appel me semble curieux, puisqu'il s'était montré extrêmement
00:35:23apitoyé par sa femme dans la bienveillance, lui demandant pardon et aujourd'hui, ne serait-ce que
00:35:29de pouvoir imaginer qu'il n'assume pas la peine qui lui est outroyée, m'attriste quelque part et me
00:35:35révolte, parce qu'il doit assumer. Alors l'avocate, elle n'a pas dit qu'il ferait appel, elle a dit qu'elle
00:35:40va prendre des jours. Et en même temps, il aurait pu dire à son avocate qu'on arrête là. Souvent, les accusés le disent à la fin du
00:35:47pension, en disant bon, ça suffit, voilà, moi j'accepte et je ne ferai pas appel.
00:35:52Moi j'ai l'impression, si vous permettez, que je participe au double visage de Dominique Pellicot.
00:35:56Bien sûr, bien sûr. Celui qui s'excuse. Et qui se prend pour une victime, puisque là, il a dit, il n'y a pas que moi, je ne suis pas le chef d'orchestre, quelque part, il n'y a pas que moi.
00:36:05Et celui qui, au regard de sa femme, Gisèle Pellicot, était le mari parfait. Le mari parfait, jusqu'à ce qu'elle tombe des nues en voyant les vidéos.
00:36:14Donc c'est ça aussi le double visage. Et celui qui s'excuse, et celui qui effectivement pourrait peut-être faire appel.
00:36:20On reviendra tout à l'heure sur le début de l'affaire, on avait commencé à regarder, mais bien évidemment, on donne la priorité au direct.
00:36:25C'est vrai qu'il y a une question qui se pose aujourd'hui, en particulier concernant Gisèle Pellicot, c'est à voir comment elle va vivre la suite.
00:36:34Maintenant, parce que c'est vrai qu'elle a vécu pendant trois mois portée par beaucoup de monde.
00:36:38On est avec Josiane Rina Novi, qui est experte psychologue auprès des tribunaux de Paris.
00:36:42Bonjour madame, merci d'être en direct avec nous.
00:36:45C'est vrai que moi, je me suis posé cette question ce matin, parce qu'est-ce qu'il n'y a pas un risque d'effondrement, finalement, par rapport à ce qui va se passer pour Gisèle Pellicot ?
00:36:54Alors, est-ce qu'elle m'entend ?
00:36:58Alors, on l'aura en direct sans doute tout à l'heure, Josiane Rina Novi, on reste bien évidemment sur les images qu'on est en train de voir, Christine Kelly.
00:37:07C'est vrai que la colère dehors, un violeur est un violeur, effectivement, ça fait partie des pancartes qu'on est en train de voir.
00:37:15On va aller à l'intérieur également du tribunal où des avocats sont en train de parler.
00:37:21On est avec maître Patrick Gontard qui est avocat de l'un des accusés qui était avec nous il y a un instant, mais qui n'y est plus non plus, on continue en direct, Christine Kelly.
00:37:31Oui, alors je pense que pour Gisèle Pellicot, on a vu ses images, on a vu lorsqu'elle est arrivée, toujours avec ce sourire et cette tentative de maîtrise.
00:37:42Et on voit que chez elle, c'est une sorte d'exutoire et qu'elle est en train de vivre les derniers moments, j'en ai des frissons en y pensant,
00:37:48les derniers moments où elle peut, comment dirais-je, se libérer, se libérer de tout ce fardeau qu'elle a vécu à son insu.
00:37:58Et je pense qu'à la fois ce procès, ces quatre mois lui ont permis d'être soulagée, d'être encouragée, d'être portée pour pouvoir penser ses plaies.
00:38:07Et après, effectivement, peut-être un risque d'effondrement, effondrement parce qu'elle sera en dehors de toute cette foule qu'il a portée.
00:38:14Alors qu'on voit cette colère qui continue à l'extérieur, honnêtement, on a un peu de mal à comprendre pourquoi la colère est aussi forte, on va écouter ce qu'elle dit.
00:38:30Il a traité les magistrats, les juges, il les a traités de pédophiles et de violeurs, il l'a dit juste derrière le tribunal, c'est à des caméras qu'il les filme, il a traité les magistrats de pédophiles et de violeurs.
00:38:45On est dans une colère, effectivement, qu'il faut l'entendre, effectivement, il faut l'entendre, après, voilà.
00:38:53Il faut l'entendre, parce que, comme je disais tout à l'heure, ce procès, c'est le procès des invisibilisés, c'est tout, c'est un procès visible, mais de celles qui ne sont pas visibles, c'est un procès pour Gisèle Pellicot, mais derrière, voilà, voilà le visage des femmes, celles qui osent aujourd'hui, mais celles qui ont certainement, je ne connais pas son histoire, subi dans le silence, et qui ont mal, parce que justice ne leur apparaîtait rendue.
00:39:16Ça, ça peut s'entendre aussi, quels que soient les mots qu'elle crie.
00:39:21C'est qui, pour vous, cet accusé ?
00:39:23C'est une connaissance, ce n'est pas une connaissance, on a essayé de l'aider, parce que je suis partie d'une enceuse.
00:39:33Il a pris huit ans, il a pris huit ans.
00:39:37Il a pris huit ans pour avoir massacré sa propre gamine.
00:39:45Bon, on continue à suivre, bien évidemment, ce qui se passe à l'extérieur, on va revenir, parce que c'est vrai que ces colères, c'est le symbole, sans doute, de quelque chose dans la société, mais c'est vrai que les mots qui sont prononcés à chaque fois, on ne sait pas exactement de quoi parle la personne, etc.
00:40:02C'est pas la même couleur.
00:40:03J'ai pas très envie qu'on mélange les choses, on rappelle quand même qu'il y a 20 ans de prison pour Dominique Pellicot, on rappelle que tous les accusés ont été condamnés, certains sont en prison, certains sont incarcérés, d'autres qui ne l'étaient pas, qui ont comparu libre, vont partir en prison dès maintenant.
00:40:19D'ailleurs, on leur avait demandé de venir avec des affaires au cas où ils devaient partir en prison.
00:40:24Et c'est vrai qu'il faut s'intéresser quand même maintenant à ce qui va se passer pour Gisèle Pellicot, qui est devenue l'icône d'une lutte contre les violences sexuelles.
00:40:32On retrouve Josiane Rinanoui, qui est experte psychologue auprès des tribunaux de Paris.
00:40:36Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:40:38Je parlais tout à l'heure peut-être d'un risque d'effondrement pour Gisèle Pellicot.
00:40:42Elle a été portée par la foule, elle a été portée par de nombreux Français qui l'ont soutenue.
00:40:47Maintenant que le verdict est arrivé, est-ce qu'il y a un risque d'effondrement chez les victimes parfois à la fin des procès ?
00:40:54Bonjour. Bien sûr, vous avez tout à fait raison de dire qu'il y a un risque d'effondrement.
00:41:00Ça va être difficile à éviter, comme vous dites.
00:41:03Comme vous venez de dire, elle a été entourée à l'international, elle a été soutenue.
00:41:09Donc vraiment, elle a vu quelque chose de fort à côté d'elle.
00:41:12C'est terminé. C'est-à-dire maintenant, elle va rentrer chez elle, elle va retrouver son quotidien.
00:41:17Ses avocats, bien sûr, vont continuer à l'aider un peu.
00:41:20Mais la vie reprend. C'est une phrase qu'on dit comme ça, à quel rythme ?
00:41:25Peut-on encore dire, pour elle, la vie ?
00:41:28Mais en tout cas, son quotidien va reprendre, son quotidien va être très lourd.
00:41:32Parce qu'elle va aussi se retrouver face à ses enfants qui, eux aussi, ont vécu des choses très graves.
00:41:38Un effondrement de la famille, de la cellule familiale.
00:41:42Il va y avoir des comptes qui vont être demandés, des douleurs qui vont être exprimées au sein de la famille.
00:41:50Elle-même va sans doute s'auto-accuser, mais ai-je bien protégé mes enfants ?
00:41:55Comment ai-je pu vivre avec cet homme, lui faire trois enfants ?
00:41:59Que n'ai-je pas vu ? Enfin, il va y avoir tout un questionnement auquel elle va être confrontée,
00:42:05qui n'a rien à voir avec une vraie culpabilité du tout.
00:42:10Je ne mets pas du tout ça en question.
00:42:12Mais est-ce que c'est possible de reprendre une vie normale après avoir vécu ce qu'elle a vécu ?
00:42:18Parce que non seulement il y a eu le procès, elle a eu cette période où elle a découvert ce qui lui était arrivé,
00:42:23il y a eu ce procès, il y a eu cette hyper médiatisation.
00:42:25Il faut savoir qu'aujourd'hui, il y a des journalistes du monde entier qui sont présents,
00:42:30que Gisèle Pellicot a été élue, mais désignée en tout cas comme l'une des 100 femmes les plus puissantes,
00:42:37les plus influentes à travers le monde après ce procès.
00:42:41Est-ce que c'est possible, après tout ça, de reprendre une vie normale ?
00:42:45C'est impossible, impossible, à différents niveaux.
00:42:49C'est-à-dire autant parce qu'elle est effectivement l'icône de toute une génération,
00:42:55mélangée plusieurs générations maintenant, et qu'elle est portée au nid par les femmes.
00:43:01Et c'est très bien, c'est très bien parce que ça va heureusement l'aider quand même à maintenir le navire à flot.
00:43:09Mais un quotidien, c'est un quotidien.
00:43:12C'est-à-dire, M. Pellicot en plus, je pense, je pense, ne va pas la laisser tranquille.
00:43:18Il va lui écrire, certainement, que ce soit en s'excusant ou en l'accusant,
00:43:24parce qu'il avait dit à un moment que s'il avait fait tous ces actes,
00:43:28c'est parce que sa femme lui résistait, elle ne voulait pas faire ce qu'il voulait.
00:43:33Maintenant, il a le champ libre.
00:43:35Il n'y aura plus autant de gens derrière Gisèle au quotidien, justement.
00:43:40Je trouve que ça va être extrêmement difficile pour elle.
00:43:44Heureusement, il faudrait que la pression médiatique internationale perdure.
00:43:50Sinon, elle va sombrer.
00:43:52Que voulez-vous qu'elle trouve dans sa vie ?
00:43:54Elle va prendre conscience de tout ce qui vient de se passer,
00:43:58pas seulement en bien dans la défense qu'elle fait des femmes,
00:44:02mais dans tout ce qu'elle a vécu.
00:44:04Elle va le comprendre.
00:44:05D'un seul coup, ça va lui monter au visage, avec les cauchemars,
00:44:09avec les questions, avec cette chose horrible.
00:44:14Enfin, quiconque imagine ce qu'elle a vécu, on perd la boule.
00:44:19On ne comprend pas. La tête tourne.
00:44:21– Ça va être très compliqué à vivre, c'est ce qu'on disait.
00:44:24Merci beaucoup, Josiane Rinanovi, experte psychologue auprès des tribunaux de Paris.
00:44:28Janine Benadjonta, vous avez forcément beaucoup de victimes,
00:44:32puisque vous êtes spécialisée, je le rappelle, dans les violences conjugales.
00:44:36C'est vrai que le après est souvent très compliqué.
00:44:38– Bien sûr, parce que le choc traumatique, il est là, il reste là.
00:44:41Et le stress post-traumatique, il va durer très longtemps.
00:44:43Et d'autant que là, elle est très entourée, comme on le disait,
00:44:46par ses enfants aussi.
00:44:47Mais ses enfants, chacun va reprendre sa vie.
00:44:49Et elle va se retrouver seule, face à elle-même, face aux démons.
00:44:53Elle va avoir des réminiscences, elle va avoir des cauchemars.
00:44:56Et comment vivre de la même manière qu'avant, même vis-à-vis de ses petits-enfants ?
00:45:01Je veux dire, elle n'a plus une vie normale, elle n'aura plus une vie normale.
00:45:05Après, il faut qu'elle soit entourée surtout de thérapeutes, de professionnels.
00:45:09Puisque, évidemment, au début, c'est comme pour un enterrement.
00:45:13On est très accompagnée, très entourée.
00:45:14Et puis, petit à petit, les gens partent et les gens délaissent la personne qui a souffert.
00:45:19Et là, c'est un peu pareil.
00:45:20Donc, je pense qu'elle peut s'en sortir par elle-même, avec des professionnels.
00:45:23Nabila Yitaka, je vous ai vu réagir, en fait, sur le après.
00:45:27Alors, je trouve que notre avocate sur le plateau l'exprime très bien, vraiment.
00:45:33En revanche, la psychologue, je trouve ça...
00:45:37Ce que je veux reconnaître, en tout cas, c'est le courage de cette femme.
00:45:41Il faut rappeler qu'elle l'a dit à plusieurs reprises qu'elle ne savait pas si elle allait pouvoir s'en remettre.
00:45:45Elle l'a déjà déclaré elle-même, donc, durant le procès.
00:45:49Et tout en sachant ça, elle a quand même affronté ce procès avec la plus grande des dignités.
00:45:55Et il faut lui souhaiter, tout simplement, de pouvoir se reconstruire.
00:45:59Bien sûr, ça, c'est une évidence.
00:46:01Mais c'est vrai que je voulais qu'on s'arrête un peu sur elle.
00:46:03Parce que je pense que, j'allais dire, c'est la personne la plus importante.
00:46:06Mais oui, c'est la personne la plus importante, aujourd'hui encore,
00:46:09même si on est concentré sur le verdict qui a été donné.
00:46:13Mais la personne la plus importante, c'est elle, et c'est à elle de réagir.
00:46:17Christine Kelly ?
00:46:18Oui, je voulais dire trois choses.
00:46:19La première, sur Gisèle Pellicot, comme toutes les femmes violées,
00:46:23déjà, ça peut durer cinq minutes, une minute, dix minutes,
00:46:26mais la vie entière est brisée.
00:46:28Brisée, brisée, brisée.
00:46:30C'est-à-dire qu'on peut avoir tous les psychologues qu'on veut,
00:46:32on avance en boitant, mais on avance, mais en boitant.
00:46:36Deuxièmement, sur la fille de Gisèle Pellicot, Caroline.
00:46:40Alors, peut-être que, elle, Gisèle Pellicot va aider, peut-être maintenant, sa fille à se reconstruire.
00:46:46Elle aussi, qui se pose beaucoup de questions,
00:46:48et qui est, elle, persuadée que son père a aussi abusé d'elle,
00:46:52sous mission chimique, parce qu'elle a été filmée, photographiée dans sa chambre.
00:46:58Et troisième interrogation, et troisième point à souligner, peut-être,
00:47:02sous la présence des médias, parce que votre interlocuteur, tout à l'heure, parlait de...
00:47:08La pression médiatique continue, c'est ce qu'elle disait.
00:47:10La pression médiatique reste un peu tout au fil de cette émission, je le vois,
00:47:13comme le disait aussi Eric Dupond-Moretti, tout à l'heure,
00:47:17mais combien de femmes nous appellent, nous, journalistes,
00:47:21combien de femmes nous disent, mais, visibiliser, rendre visible,
00:47:25rendre visible mon viol, rendre visible le viol de ma mère,
00:47:29rendre visible le viol de mon frère,
00:47:31oui, parce que ce sont aussi des hommes...
00:47:33Et c'est pour ça que cette colère, on est en train d'entendre une dame qui est en colère à nouveau,
00:47:37et qui dit que, finalement, le verdict est en dessous des réquisitions qui ont été faites.
00:47:42En avant, en après, est-ce que c'est le cas pour vous ?
00:47:46Alors, s'il y a un après, j'espère que là, de toute façon, là, c'est les peines,
00:47:53j'espère que le parquet va faire appel, c'est tout,
00:47:56et j'espère qu'après, la mobilisation va se faire,
00:47:59puisque là, c'est une honte pour toutes les femmes,
00:48:02toutes les femmes sont humiliées, là, aujourd'hui.
00:48:06Est-ce que c'était correct pour vous ?
00:48:08Pour nous, déjà, on a réclamé 20 ans pour chacun,
00:48:11parce que pour nous, c'est la peine juste,
00:48:14et après, au moins la réquisition, au moins la réquisition,
00:48:18et là, on est gravement en dessous des réquisitions,
00:48:21dont trois qui repartent libres, et là, c'est carrément un camouflet,
00:48:25c'est une gifle, c'est un viol de plus pour les femmes de France.
00:48:29Et finalement, il n'y a pas de message qui est donné par rapport à ce...
00:48:32Vous attendiez un message en avant, en après, vous l'attendiez ?
00:48:35On attendait, mais ce n'est pas à la hauteur, ce n'est pas celui qu'on attendait,
00:48:38on est bien d'accord.
00:48:42– Alirou, qui est à l'extérieur du tribunal,
00:48:44et qui nous donne ses réactions en direct, qu'on découvre en même temps que vous,
00:48:48on est avec maître Alexia Descamps, qui est avocate,
00:48:50bonjour maître, merci d'être en direct avec nous,
00:48:52vous vivez avec nous tout ce qui se passe autour de ce procès,
00:48:56on entend la colère de ces femmes, colère très violente à l'extérieur,
00:49:00et qui disent, mais le verdict est finalement en dessous des réquisitions
00:49:04qui ont été faites, et je parle là pour laisser en compter une autre personne,
00:49:08et non pas pour Dominique Pellicot lui-même,
00:49:10qui a été condamnée à la peine maximum,
00:49:12est-ce que c'est une colère que vous, vous pouvez entendre ?
00:49:15Ou vous vous dites simplement, c'est vrai que ces gens ne connaissent pas forcément
00:49:20le fonctionnement de la justice et de la façon dont les choses se passent ?
00:49:25– Moi je pense que, clairement, ils ont quand même délibéré pendant plus de deux jours,
00:49:28donc ils ont dû étudier chaque cas, au cas par cas justement,
00:49:31et donc ils ont dû estimer que certains méritaient 5 ans, d'autres 10 ans,
00:49:36d'autres 12 ans, d'autres 13 ans, et je pense qu'ils ont dû estimer,
00:49:40enfin en tout cas les juges, que c'était proportionnel aux actes
00:49:44qui ont été effectués sur Madame Pellicot.
00:49:47– Ce qui revient beaucoup c'est de dire en fait,
00:49:49le verdict est inférieur aux réquisitions,
00:49:51est-ce que ce sont des choses qui arrivent souvent ?
00:49:54– Oui, ça arrive très régulièrement dans beaucoup de dossiers,
00:49:57on ne suit pas toujours les réquisitions du procureur,
00:50:00donc le procureur lui demande bien évidemment le maximum qu'il estime possible,
00:50:05et souvent les présidents et juges revoient à de plus justes proportions,
00:50:10ou de plus basses proportions, en tout cas les réquisitions.
00:50:14– Maître, quand vous voyez les 20 ans de prison pour Dominique Pellicot,
00:50:19vous vous dites qu'à priori c'est une sanction juste ?
00:50:25– C'est la sanction maximale qui était possible,
00:50:27assortie en plus des deux tiers de sûreté,
00:50:30donc là je trouve que c'est adapté effectivement aux faits qui lui sont reprochés,
00:50:37maintenant j'ai vu qu'il n'exprimait pas ce rappel,
00:50:40donc je ne sais pas si ça va être définitif ou pas,
00:50:43mais effectivement ça me paraît adapté, oui.
00:50:45– Merci beaucoup maître Alexia Descamps, avocate.
00:50:48Maître Bonnet-Juntacamp, quand on est avocate,
00:50:50et quand on voit la colère qui s'exprime,
00:50:53qu'on vit en direct et qu'on découvre en direct sur CNews depuis quelques instants,
00:50:57la colère des personnes à l'extérieur, vous dites quoi en tant qu'avocate ?
00:51:00Vous dites c'est une colère que je comprends,
00:51:03ou finalement ce n'est pas très bon non plus pour la justice
00:51:05d'avoir des décisions qui sont contestées en permanence ?
00:51:08– Alors celles-là le sont de plus en plus,
00:51:10mais effectivement ces femmes sont en colère
00:51:14pour ce qui est arrivé à Gisèle Pellicot, mais aussi pour elle,
00:51:17parce que derrière tout ça, elle parle d'elle.
00:51:20– C'est ce que disait Christine Kelly en fait, c'est souvent…
00:51:23– Donc elles ont besoin de s'exprimer, et pour elles,
00:51:25et pour les futures femmes qui risquent d'être violées,
00:51:28et en toute impunité, et c'est là aussi peut-être qu'on met l'accent
00:51:31sur le fait qu'il faut que les plaintes soient bien traitées,
00:51:34il faut que l'on puisse écouter ces femmes,
00:51:37il faut surtout qu'on puisse les croire,
00:51:39et pouvoir poursuivre les auteurs des viols,
00:51:42parce que quand c'est non, c'est non,
00:51:44et on doit respecter une femme, et on ne doit pas faire n'importe quoi,
00:51:47c'est terminé, le patriarcat, c'est fini,
00:51:50ça n'est pas le devoir conjugal,
00:51:53il faut effectivement que les deux puissent s'entendre.
00:51:56– Y compris dans un couple où, effectivement,
00:51:58il faut l'accord bien évidemment de la deuxième personne,
00:52:01quelle qu'elle soit.
00:52:03On retourne en direct à nouveau des réactions sur place.
00:52:06– Des choses peut-être qu'il a faites et qu'il ne dira jamais.
00:52:09Je n'ai pas vraiment de réaction concernant les peines,
00:52:12en fait on est vraiment là par soutien et par solidarité
00:52:14pour Gisèle et ses enfants.
00:52:16– Justement, vous passez à elle maintenant, à la fin de ce procès,
00:52:19comment elle va faire pour se reconstruire ?
00:52:21– Oui, d'un point de vue psychologique,
00:52:23parce que je suis une future psychothérapeute,
00:52:25je m'inquiète un peu au niveau de sa santé mentale,
00:52:27mais je sais qu'elle est très bien suivie, qu'elle voit des psychiatres.
00:52:30Après je pense qu'il va y avoir une grosse phase de reconstruction
00:52:33qui va démarrer.
00:52:35Elle a pu bénéficier de tout notre soutien pendant tout le procès,
00:52:38et je pense que les premiers jours après vont être compliqués,
00:52:41mais je crois en la puissance de son entourage,
00:52:44et je pense qu'elle peut arriver à se relever.
00:52:46– Justement, par rapport à votre métier,
00:52:48est-ce qu'un verdict comme ça peut l'aider à se reconstruire ?
00:52:52– Je pense que ça ne changera pas ce qu'elle a vécu malheureusement,
00:52:56mais le fait qu'il soit condamné, c'est quand même une victoire pour elle,
00:53:01même si elle aura toujours cette image du double visage de son mari.
00:53:08Je ne sais pas vraiment comment elle se sent actuellement,
00:53:12en tout cas quand je l'ai vue arriver au tribunal ce matin,
00:53:15elle était souriante, donc j'espère qu'elle est sereine et bien entourée.
00:53:19– Elle peut se reconstruire ?
00:53:21– C'est compliqué, je pense que c'est possible,
00:53:24mais c'est quand même une affaire qui est particulière.
00:53:27Je rappelle qu'il y avait une soumission chimique,
00:53:29elle n'était pas consciente,
00:53:31donc ça me paraît possible, mais compliqué.
00:53:35– À l'extérieur du tribunal recueilli par Véronique Routier,
00:53:40Stéphanie Routier, pardon,
00:53:42on va revenir parce que c'est intéressant sur la façon dont les choses ont commencé,
00:53:46c'est ce qu'on a commencé à regarder tout à l'heure,
00:53:48mais on va le revoir parce que ça c'est quand même assez dingue
00:53:51puisque tout à coup un jour elle a été convoquée au commissariat
00:53:55et tout à coup elle a découvert la réalité, regardez,
00:53:58le résumé du début de l'affaire et ça c'est vraiment passionnant,
00:54:01c'est un extrait d'un numéro de crime qui avait été consacré à cette affaire.
00:54:05– Le 2 novembre 2020, nous sommes au commissariat de Carpentras
00:54:12et il y a une dame, une retraitée qui arrive parce qu'elle a été convoquée.
00:54:17– Elle a des années-lumière d'imaginer ce qui l'attend,
00:54:20quand elle va pénétrer dans le bureau des enquêteurs,
00:54:23c'est surtout ce qu'ils vont lui annoncer.
00:54:27– On commence par lui poser quelques questions,
00:54:29elle ne comprend pas très bien de quoi il s'agit,
00:54:31elle n'est pas très à l'aise.
00:54:34– Les enquêteurs vont poser la question,
00:54:36quel genre d'homme est son mari ?
00:54:38Et elle va répondre tout simplement, honnêtement,
00:54:40le plus honnêtement du monde d'ailleurs,
00:54:42elle va répondre, c'est un homme bienveillant.
00:54:44– Elle explique qu'elle a une vie de couple normale,
00:54:47qu'elle est heureuse avec son mari.
00:54:50Et on lui demande si c'est un couple qui pratique l'échangillisme
00:54:53et là elle est à la folie.
00:54:56Elle a cette réponse, rien que d'imaginer les mains d'un autre homme sur moi,
00:55:00ça me révulse.
00:55:02Et puis au bout d'un moment,
00:55:04les policiers vont vraiment être obligés de mettre les pieds dans le plat
00:55:07et soumettre des photos.
00:55:09– À ce moment-là, elle ne sait pas que ces images vont changer sa vie.
00:55:15Ce qu'elle voit, c'est surtout le corps d'une femme,
00:55:18soit en petite tenue avec des hommes qui sont autour d'elle,
00:55:21soit un, soit deux, soit trois,
00:55:23dans des positions qui sont très subjectives
00:55:25et elle comprend de suite qu'elle a affaire
00:55:27à des images à caractère pornographique.
00:55:29– À un moment donné, elle va comprendre,
00:55:32elle va peut-être couper un certain nombre de choses
00:55:35et en tout cas elle va s'apercevoir que sur ces photos,
00:55:38le corps de cette femme, c'est elle.
00:55:42– Elle se reconnaît sans se reconnaître,
00:55:44elle sait bien qu'elle n'a pas vécu ça,
00:55:46elle ne reconnaît pas les sous-vêtements qu'elle porte
00:55:48et puis elle ne reconnaît pas les hommes.
00:55:50Il y en a un, mais il y en a deux, mais il y en a trois,
00:55:53c'est pour ça qu'elle demande à ce qu'on arrête.
00:55:56– C'est un effondrement absolu, c'est toute sa vie,
00:55:59tout ce qu'elle croyait avoir bâti et avoir vécu,
00:56:03qui change totalement pour une face noire
00:56:07qu'elle n'aurait jamais soupçonnée.
00:56:09– À cet instant-là, devant la réaction de Maquillée,
00:56:13on peut le dire en état de sidération,
00:56:15les policiers qui lui font face se rendent compte
00:56:17qu'elle n'était pas au courant,
00:56:19qu'elle ne savait pas, qu'elle découvre.
00:56:22– Les enquêteurs ne le savent pas encore,
00:56:24mais ils viennent de mettre la main sur quelque chose
00:56:27qui va véritablement détruire le couple
00:56:29et créer un véritable séisme, toute une région.
00:56:32– Cette affaire, pour les policiers,
00:56:34c'est quelque chose d'absolument hors norme.
00:56:36Aucun d'eux, dans leur carrière,
00:56:38n'aurait jamais pu penser se retrouver
00:56:40avec une affaire d'une telle dimension.
00:56:47– À commencer, Christine Kelly, vous le disiez tout à l'heure,
00:56:50c'est vrai que cette affaire, elle est totalement hors norme.
00:56:53– Elle est hors norme et c'est l'affaire aussi
00:56:55de la soumission chimique.
00:56:57Je rebondis sur ce que disait Madame tout à l'heure sur le plateau
00:56:59en disant qu'un non, c'est non.
00:57:01Mais là, il n'y a même pas de non.
00:57:03C'est-à-dire qu'on n'a même pas le temps de dire non
00:57:05qu'on est en soumission chimique.
00:57:07Et ça arrive à combien de femmes ?
00:57:09En boîte de nuit, dans un taxi,
00:57:11se retrouver quelque part,
00:57:13dans une soirée, etc.
00:57:15Et on ne sait même pas ce qui s'est passé.
00:57:17On a été dans une soirée faire la fête,
00:57:19on ne sait pas ce qui s'est passé.
00:57:21On n'a même pas le temps de dire non.
00:57:23Et c'est ce qui est interpellant aussi.
00:57:25Là aussi, c'est le procès de la soumission chimique
00:57:27et c'est la visibilité de cette soumission chimique.
00:57:29Combien de femmes sont allées
00:57:31porter plainte, voir les policiers
00:57:33et dire, écoutez, je ne comprends pas ce qui s'est passé,
00:57:35je crois que j'ai été violée.
00:57:37Et la soumission chimique était passée complètement inaperçue.
00:57:39Là, maintenant, c'est rendu visible.
00:57:41Et maintenant, on pourra entendre
00:57:43les femmes qui auront...
00:57:45– Vous pensez qu'avant, on ne pouvait pas les entendre ?
00:57:47– Ah non, non, non.
00:57:49Il y avait beaucoup qui, justement, n'étaient pas entendus.
00:57:51Et beaucoup d'avocates
00:57:53qui disent, ouf, ce procès
00:57:55me permet de ressortir des dossiers
00:57:57que j'avais depuis longtemps
00:57:59qui n'étaient pas entendus
00:58:01parce que la soumission chimique n'était pas reconnue.
00:58:03Et deuxième point aussi que je veux souligner,
00:58:05c'est la pornographie.
00:58:07Alors, à l'heure où on veut supprimer des chaînes,
00:58:09à l'heure où on supprime des chaînes,
00:58:11à l'heure où on se bat contre certaines idéologies,
00:58:13à l'heure où on se bat contre certains partis politiques,
00:58:15à l'heure où on se bat
00:58:17contre toutes sortes d'idées,
00:58:19j'aurais tellement aimé qu'on se batte aussi
00:58:21contre la pornographie.
00:58:23J'aurais tellement aimé qu'on se batte aussi
00:58:25contre ces deux clics que l'on fait
00:58:27où les enfants sont apportés de pornographie.
00:58:29Deux clics !
00:58:31Deux clics qui sont apportés de pornographie.
00:58:33Il suffit de 20 minutes, ou bien 10 minutes
00:58:35pour qu'un enfant puisse être sur le net
00:58:37qui puisse être apporté de pornographie.
00:58:39Qui se bat contre ça ? Après avoir été élevé,
00:58:41qui est-ce qui va parler des enfants maternels
00:58:43qui se violent aujourd'hui ?
00:58:45Pourquoi ? Parce qu'ils sont baignés dans la pornographie.
00:58:47Qu'est-ce qu'ils deviennent lorsqu'ils sont ados ?
00:58:49À force d'être tout le temps dans la pornographie,
00:58:51qu'est-ce qu'ils donnent après-demain ?
00:58:53Et je trouve que ça aussi, il faut qu'il y ait
00:58:55des policiers,
00:58:57des juges, des avocats,
00:58:59l'ACOM
00:59:01qui se bat pour
00:59:03arrêter cette accessibilité
00:59:05à outrance à la pornographie.
00:59:07Il y a le rôle de la justice et puis il y a le rôle de l'éducation
00:59:09également qui est important.
00:59:11Et je voudrais qu'on regarde le tweet
00:59:13de la missionnaire de l'éducation Anne Jeuneté
00:59:15qui a tweeté il y a quelques instants
00:59:17en disant que la justice a tranché
00:59:19dans l'affaire Mazan. C'est un peu long mais je voudrais
00:59:21surtout vous lire la fin parce que c'est ce qui m'intéresse.
00:59:23Pour cela, l'école a un rôle clé,
00:59:25c'est par l'éducation que nous pourrons bâtir
00:59:27une société où plus aucune femme n'aura
00:59:29à se battre pour sa dignité, une société
00:59:31où toutes seront écoutées et respectées.
00:59:33Jordan Florentin,
00:59:35discours d'Anne Jeuneté
00:59:37après le verdict dans cette affaire Mazan.
00:59:39Oui, elle a parfaitement raison.
00:59:41Je rebondis sur ce que dit Christine.
00:59:43Il y avait eu une affaire récente d'agression sexuelle d'une enfant
00:59:45je crois dans une école primaire par des garçons.
00:59:47Effectivement, il y a un effondrement
00:59:49de l'éducation, il y a un effondrement
00:59:51des valeurs des mœurs et même de l'éducation parentale
00:59:53parce que pour qu'un enfant puisse agresser
00:59:55sexuellement un autre enfant
00:59:57à l'école, il y a aussi une question dans l'éducation,
00:59:59dans le respect
01:00:01qu'on doit inculquer aux enfants
01:00:03et surtout aussi, moi ce qui m'effraie dans toute cette affaire,
01:00:05c'est l'intégrité physique d'autrui.
01:00:07C'est de comprendre qu'on ne touche pas à autrui sans son consentement.
01:00:09Donc il y a évidemment cette question du consentement
01:00:11sur l'emprise chimique aussi dans cette affaire.
01:00:15Mais je voudrais revenir un petit peu sur le profil
01:00:17de Gisèle Pellicot parce que...
01:00:19C'est difficile d'élever une fille aujourd'hui.
01:00:21Oui, bien sûr.
01:00:23On va revenir sur son profil dans un instant.
01:00:25Je vous propose juste d'aller sur place
01:00:27avec Marie-Victoire Dieudonné
01:00:29qui est à l'intérieur de ce
01:00:31palais de justice, Marie-Victoire.
01:00:33Vous êtes avec Laurent Scellarié
01:00:35et on attend d'une minute à l'autre
01:00:37à priori Gisèle Pellicot
01:00:39qui pourrait s'exprimer ?
01:00:55L'avocat de Dominique Pellicot
01:00:57et puis également l'avocat
01:00:59de Jean-Pierre M
01:01:01qui a été condamné
01:01:03à de la prison ferme
01:01:05pour avoir été le disciple
01:01:07de Dominique Pellicot.
01:01:09Alors, de très très nombreux journalistes
01:01:11sont ici, nous attendons
01:01:13une déclaration. Ce que je peux aussi vous dire
01:01:15c'est que des mouvements de poules
01:01:17et des bousculades ont eu lieu
01:01:19depuis la fin du verdict
01:01:21ici, le signe en tout cas
01:01:23de l'importance
01:01:25de ce procès
01:01:27et de l'attente en tout cas que cela génère
01:01:29auprès des journalistes de l'opinion publique
01:01:31et puis des 2000 personnes environ
01:01:33rassemblées à l'extérieur de ce tribunal
01:01:35où vous tiendrez au courant
01:01:37de l'arrivée de Gisèle Pellicot d'ici quelques instants.
01:01:39Effectivement, on va continuer à suivre ça
01:01:41mais Marie-Victoire, quelle est l'ambiance à l'intérieur
01:01:43du tribunal ? Parce qu'on a beaucoup suivi à l'extérieur
01:01:45et on a vu qu'il y avait énormément de colère
01:01:47à l'extérieur, il y a énormément de femmes
01:01:49qui sont très en colère, en particulier
01:01:51concernant les peines qui ont été données
01:01:53pour les 51 accusés
01:01:55qui sont des peines qui sont en dessous
01:01:57des réquisitions, à l'intérieur du tribunal
01:01:59est-ce que les choses sont plus sereines ?
01:02:01Oui, écoutez, c'est vrai
01:02:03que les peines sont pour la plupart
01:02:05inférieures aux réquisitions
01:02:07à vrai dire, ici, compte tenu
01:02:09des effectifs très importants
01:02:11des policiers et puis des journalistes
01:02:13il y a peu de public, il y a une salle
01:02:15de retransmission qui avait été dédiée
01:02:17à la famille, aux familles
01:02:19des accusés, nous n'avons pas eu
01:02:21l'opportunité de discuter avec eux
01:02:23mais en tout cas, au sein des personnes ici
01:02:25des très nombreux journalistes, tout le monde
01:02:27a bien conscience en tout cas
01:02:29de ces réquisitions plutôt
01:02:31faibles par rapport
01:02:33enfin en tout cas de ces peines plutôt faibles
01:02:35par rapport aux réquisitions.
01:02:37Des peines qui sont en tout cas en dessous des réquisitions
01:02:39Marie-Victoire Dudieu Donnet,
01:02:41dernière question, est-ce qu'on a confirmation
01:02:43que Gisèle Pellicot va s'exprimer
01:02:45ou que ce sont ses avocats qui vont s'exprimer
01:02:47est-ce que vous avez des informations là-dessus
01:02:49ou vous attendez simplement de voir
01:02:51ce qui va se passer comme tous vos confrères d'ailleurs qui sont sur place ?
01:02:53On nous a annoncé
01:02:55une déclaration de Gisèle Pellicot
01:02:57ce qu'on sait c'est qu'elle était tout à l'heure
01:02:59en train de discuter dans le couloir avec
01:03:01ses avocats, la question c'est plutôt
01:03:03quand est-ce qu'elle surviendra
01:03:05donc comme vous pouvez le voir
01:03:07sur les images de mon collègue Laurence Ellarié, il y a
01:03:09énormément de journalistes qui sont là
01:03:11dans l'attente mais je pense que la patience
01:03:13paiera et que nous aurons cette déclaration
01:03:15assez courte, néanmoins une minute
01:03:17a priori pour cette déclaration
01:03:19de Gisèle Pellicot. Très bien, merci beaucoup
01:03:21Marie-Victoire, on reste avec vous bien évidemment, les images sont
01:03:23signées Laurence Ellarié, on reste sur ces images
01:03:25de l'intérieur du palais
01:03:27de justice avec cette confirmation
01:03:29que nous donne à l'instant donc Marie-Victoire Dieudonné
01:03:31Gisèle Pellicot va s'exprimer
01:03:33dans les minutes qui viennent, elle
01:03:35devrait faire une déclaration, courte déclaration
01:03:37nous a-t-on dit, on est avec
01:03:39Maître François-Xavier Causand qui est avocat pénaliste
01:03:41bonjour Maître, merci d'être en direct
01:03:43avec nous, on entendait
01:03:45beaucoup de personnes qui étaient à l'extérieur
01:03:47du tribunal, qui étaient plutôt
01:03:49furieuses, beaucoup de femmes
01:03:51il faut dire les choses, beaucoup de femmes qui étaient furieuses
01:03:53contre le fait que le
01:03:55verdict, les verdicts et les peines
01:03:57données aux 51 personnes étaient
01:03:59inférieures aux réquisitions
01:04:01est-ce que c'est une colère que vous pouvez
01:04:03comprendre ?
01:04:05Bonjour Jean-Marc
01:04:07bonjour à tous, alors moi je vais essayer
01:04:09d'être honnête intellectuellement
01:04:11je pense que
01:04:13c'était le procès de
01:04:15de l'époux de Madame Pellicot
01:04:17et de tous ces hommes qui se sont associés
01:04:19à ces dérives, donc
01:04:21aujourd'hui il y avait une partie
01:04:23civile, c'est Madame Pellicot
01:04:25juste pour l'anecdote
01:04:27moi je suis allé régulièrement plaider
01:04:29à Avignon ces derniers temps
01:04:31et donc j'ai croisé tout ce brouhaha
01:04:33je ne suis pas sûr que
01:04:35que cette organisation
01:04:37un peu agitée devant
01:04:39le tribunal ait été utile
01:04:41par contre, j'entends
01:04:43parfaitement
01:04:45le malheur de ces femmes
01:04:47qui sont là pour d'autres raisons
01:04:49profiter de la médiatisation
01:04:51de cet événement horrible pour venir s'exprimer
01:04:53et porter leur propre
01:04:55parole qui peut-être n'a pas été
01:04:57entendue antérieurement
01:04:59et ça je pense que ça révèle un autre problème
01:05:01qui est celui de la prise en charge
01:05:03de la parole des femmes
01:05:05qui poussent la porte d'un commissariat
01:05:07ou d'une gendarmerie pour venir parler
01:05:09de leur propre expérience
01:05:11et espérer obtenir de l'aide
01:05:13parce qu'effectivement il y a je pense un vrai souci
01:05:15dans la prise en charge
01:05:17des plaintes qui sont déposées par des femmes
01:05:19surtout, et c'est quelque chose moi
01:05:21que je vois trop régulièrement
01:05:23lorsque ces femmes sont des femmes
01:05:25en fait qui viennent expliquer
01:05:27qu'elles ont pu être
01:05:29violées par leur propre mari
01:05:31ce que vous êtes en train de dire
01:05:33et c'est un peu ce qu'on disait sur ce plateau
01:05:35c'est que cette colère au fond elle n'est pas vraiment liée
01:05:37directement au verdict, ce sont souvent
01:05:39des femmes qui n'ont pas été entendues
01:05:41des femmes qui ont subi des choses terribles
01:05:43des violences qui n'ont pas été entendues
01:05:45il y a presque une projection finalement
01:05:47et juste une petite chose vous dites
01:05:49je ne sais pas si c'était très utile
01:05:51je pense que ça a au moins été utile pour une chose
01:05:53c'est que ça a soutenu Gisèle Pellicot
01:05:55et qu'elle s'est sentie portée, au moins pour ça
01:05:57je pense que cette mobilisation
01:05:59des femmes a été utile
01:06:01Je suis complètement d'accord avec vous
01:06:03je ne suis pas en train de leur jeter la pierre
01:06:05pas du tout, je dis simplement que
01:06:07Dominique Pellicot était
01:06:09condamné au maximum
01:06:11de ce que la loi prévoit
01:06:13donc je ne suis pas convaincu que le fait
01:06:15de le condamner à la perpétuité
01:06:17ce que la loi ne prévoit pas d'ailleurs
01:06:19aurait permis de soulager
01:06:21ces femmes qui elles aussi
01:06:23manifestement ont vécu un malheur
01:06:25Qu'elles soient venues soutenir
01:06:27Madame Pellicot
01:06:29personne ne peut leur faire le reproche
01:06:31et certainement pas moi
01:06:33Quel effet dans l'ensemble du palais de justice
01:06:35je fais le lien avec ce qui a été dit par
01:06:37notre ancien garde des Sceaux
01:06:39on peut en discuter, qu'elles étaient devant
01:06:41ça ne me pose aucune difficulté
01:06:43par contre aujourd'hui
01:06:45qu'elles estiment que Monsieur Pellicot n'ait pas été
01:06:47suffisamment condamné
01:06:49ne va évidemment pas régler
01:06:51leur propre sort
01:06:53et je crois qu'en réalité
01:06:55si on doit aujourd'hui tirer la conséquence
01:06:57de cette présence et parfois même
01:06:59de ces mots un peu durs, de ces cris
01:07:01devant la juridiction
01:07:03ce serait celle de se dire peut-être
01:07:05certainement qu'il faut redessiner
01:07:07la prise en charge des victimes
01:07:09et qu'il faut donner à la police
01:07:11à la gendarmerie et puis in fine
01:07:13à la justice la possibilité
01:07:15de mener
01:07:17une enquête de qualité
01:07:19pour effectivement entendre
01:07:21leur parole, leur malheur, leur souffrance
01:07:23et réserver les suites
01:07:25qui doivent être réservées
01:07:27et je termine simplement en vous disant
01:07:29que je vous écoutais en ouverture de démission
01:07:31je suis sincèrement
01:07:33convaincu que ça n'a aucun
01:07:35intérêt que de faire le procès
01:07:37des hommes en général parce que
01:07:39par exemple et à titre strictement personnel
01:07:41je ne me sens absolument pas concerné
01:07:43par le comportement de monsieur Pellicot
01:07:45et heureusement, mais effectivement
01:07:47en tant qu'avocat je peux vous dire que je reçois
01:07:49énormément de femmes
01:07:51et trop souvent qui
01:07:53soit ont déposé des plaintes qui n'aboutissent pas
01:07:55soit se sont vues
01:07:57refuser
01:07:59le dépôt d'une plainte
01:08:01qui est légalement interdit
01:08:03et qui parfois viennent nous voir
01:08:05en dernier recours en pleurs dans le cabinet
01:08:07pour nous dire mais maître
01:08:09qu'est-ce qu'on peut faire parce que je ne mens pas
01:08:11et ça c'est un vrai sujet et je pense
01:08:13qu'une vraie discussion doit être ouverte
01:08:15sur ce point.
01:08:16Merci beaucoup maître François-Xavier Causand
01:08:18avocat pénaliste
01:08:20je précise que d'après ce qu'on a compris
01:08:22c'est pas tant sur Dominique Pellicot
01:08:24et sur la peine qui lui a été donnée
01:08:26puisque c'est la peine maximum que la colère s'exprimait
01:08:28c'est plutôt sur les 51 autres
01:08:30on précise quand même qu'il n'y a aucun acquittement
01:08:32donc voilà, il n'y a aucun acquittement
01:08:34il y a des gens qui n'iront pas en prison
01:08:36et c'était la colère d'une des dames qu'on entendait tout à l'heure
01:08:38certains n'iront pas en prison effectivement
01:08:40mais en revanche il n'y a aucun acquittement
01:08:42dans ce dossier, tous ont été reconnus coupables
01:08:44merci beaucoup maître, je vous rappelle
01:08:46si vous nous rejoignez qu'on attend la déclaration
01:08:48de Gisèle Pellicot, déclaration qui pourrait arriver
01:08:50dans les minutes qui viennent
01:08:52en tout cas c'est ce qui a été annoncé aux journalistes
01:08:54qui sont sur place
01:08:56maître Janine Bonagiunta
01:08:58vous entendez effectivement ce que disait votre confrère
01:09:00et je pense qu'il a raison
01:09:02cette colère au fond c'est un symbole
01:09:04c'est un symbole contre une justice
01:09:06parfois même une police
01:09:08même si les policiers sont de plus en plus formés
01:09:10il faut aussi donner un peu d'espoir à toutes ces femmes qui sont victimes
01:09:12de dire que de plus en plus les policiers
01:09:14dans les commissariats ou les gendarmes
01:09:16sont de plus en plus formés
01:09:18ils ont été parfaits
01:09:20c'est grâce à tout un
01:09:22enchaînement
01:09:24et finalement bien fait
01:09:26parce que tout a été révélé grâce à
01:09:28ce service de l'ordre
01:09:30dans le magasin
01:09:32qui finalement s'est rendu compte
01:09:34qu'il y avait un problème
01:09:36ensuite les services de police
01:09:38les brigadiers qui ont pris l'affaire
01:09:40ont fait des investigations très vite
01:09:42et l'enquête a été formidablement menée
01:09:44c'est pour ça qu'on en arrive là aujourd'hui
01:09:46je reviens vers vous Jordan Florentin
01:09:48justement vous étiez en train de parler tout à l'heure
01:09:50de Gisèle Pellicot
01:09:52et bien évidemment si elle prend la parole je vous interrogerai
01:09:54oui pour les conséquences sur sa vie
01:09:56qu'on aime rappeler que Gisèle et Dominique Pellicot sont septuagénaires
01:09:58lui il va finir sa vie en prison
01:10:00elle elle sera bien sûr en liberté
01:10:02mais est-ce qu'elle le sera psychologiquement ça va être très compliqué pour elle
01:10:04elle n'a pas toute sa vie
01:10:06et elle n'a pas toute la vie devant elle malheureusement
01:10:08pour se reconstruire donc il faut espérer qu'elle soit entourée
01:10:10et c'est là qu'est ma crainte justement
01:10:12c'est que j'ai peur d'une certaine façon
01:10:14que Gisèle Pellicot qui a été érigée
01:10:16telle une martyr, c'est des mots qu'on a entendu
01:10:18mais comme une héroïne aussi du féministe
01:10:20soit utilisée en fait par ces femmes
01:10:22justement dans ce combat contre les mâles
01:10:24contre les hommes, qu'elle soit utilisée
01:10:26qu'elle soit aussitôt abandonnée
01:10:28c'est-à-dire une fois que la justice aura été faite
01:10:30et vous savez tout ça, quand je vois les images
01:10:32ça me faisait penser, je fais une toute petite parenthèse
01:10:34sur une série qui s'appelle La Servante Des Cardates
01:10:36où vous voyez en fait des femmes qui ont été sous le joug d'hommes
01:10:38qui ont été violées pendant des années et qui se rebellent
01:10:40et qui n'obtenant pas justice
01:10:42et bien finalement se font justice elles-mêmes
01:10:44en lynchant ces porcs qui pour le coup sont vraiment des porcs
01:10:46dans cette série
01:10:48mais qui témoignent en fait de la violence
01:10:50qui va finalement s'exprimer en dehors de tout ça
01:10:52parce que quand on voit ces images on a vraiment l'impression
01:10:54qu'il existe en direct, il y a une guerre entre les hommes et les femmes
01:10:56et une justice qui est là, qui est au milieu
01:10:58qui tente de faire le maximum
01:11:00mais qui ne donne pas suffisamment
01:11:02aux citoyens, on le disait tout à l'heure
01:11:04en tout cas tu ne leur donnes pas le sentiment d'agir suffisamment
01:11:06Il y a une question moi que je me suis posée
01:11:08je sais qu'elle est délicate parce que c'est vrai que
01:11:10malgré tout c'est une victime
01:11:12et personne ne lui enlève ça
01:11:14mais le fait d'en faire
01:11:16quasiment une héroïne
01:11:18Christine Kelly, c'est assez dangereux
01:11:20parce que moi c'est vrai que
01:11:22de la voir se faire applaudir par exemple
01:11:24je comprends que ça lui donne du moral
01:11:26mais ça reste une victime
01:11:28l'image a quelque chose
01:11:30je ne vais pas dire de gênant
01:11:32quelque chose d'étonnant de la voir se faire applaudir
01:11:34tous les jours quand elle arrive
01:11:36moi j'ai plus envie d'avoir de la compassion
01:11:38pour elle
01:11:40que de l'applaudir
01:11:42mais c'est héroïne malgré elle
01:11:44c'est une star malgré elle
01:11:46que voulez-vous que fassent
01:11:48les gens qui sont là
01:11:50je m'interroge
01:11:52à part applaudir
01:11:54à part applaudir pour parler
01:11:56pour encourager, pour dire
01:11:58on vous donne de l'énergie, on vous donne la force
01:12:00mais je pense
01:12:02cher Jean-Marc, je pense que personne n'est dupe
01:12:04du fait que c'est une héroïne malgré elle
01:12:06personne n'est dupe du fait
01:12:08qu'elle n'est en réalité pas du tout une héroïne
01:12:10personne n'est dupe qu'en réalité
01:12:12qu'elle est une terrible victime
01:12:14et personne n'est dupe que plus jamais
01:12:16sa vie ne sera comme avant
01:12:18c'est vrai que c'est les applaudissements
01:12:20c'est vrai que
01:12:22spontanément, humainement
01:12:24moi j'ai plus envie de la prendre dans les bras
01:12:26et de la serrer
01:12:28j'ai plus envie de ça
01:12:30que de l'applaudir
01:12:32l'image est un peu en décalage
01:12:34mais c'est une héroïne malgré elle
01:12:36et tout ce qu'on peut faire c'est applaudir
01:12:38pour encourager
01:12:40ces applaudissements qui se sont répétés
01:12:42chaque jour
01:12:44à un moment donné
01:12:46c'est compliqué pour elle aussi
01:12:48moi ce que j'ai craint à un moment c'est que ça devienne un spectacle
01:12:50je vais vous dire le fond de ma pensée
01:12:52j'ai craint à un moment que ça devienne un show
01:12:54et pas de son propre chef à elle
01:12:56elle je le redis
01:12:58c'est une victime et c'est malgré elle
01:13:00que tout ça devienne un show
01:13:02qu'il se soit utilisé pour parler de la guerre
01:13:04contre les hommes, de parler de ces choses là
01:13:06j'ai eu un peu peur de ça à un moment
01:13:08mais il n'y a pas suffisamment de pudeur
01:13:10quelque part vis-à-vis d'elle
01:13:12parce qu'elle a besoin aussi de ce moment de calme
01:13:14d'accueillement quelque part
01:13:16c'est pour ça que je vous disais, moi j'ai plus envie de la prendre dans les bras
01:13:18et de la serrer en lui disant bravo pour ce que vous avez fait
01:13:20encore une fois peut-être que
01:13:22la chambre criminelle
01:13:24celui qui présidait la chambre criminelle
01:13:26aurait peut-être dû interdire tout ça
01:13:28parce que c'est possible, ça m'est arrivé
01:13:30ça vous est arrivé à vous ?
01:13:32il y a eu des manifestations pour certaines de mes clientes
01:13:34ont demandé qu'elles sortent de là
01:13:36qu'elles sortent de l'enceinte
01:13:38du tribunal
01:13:40donc ça existe
01:13:42le problème de la séance, il est quand même maître
01:13:44de son procès, donc ça aurait pu le faire
01:13:46donc s'ils ont laissé faire aussi
01:13:48ça a donné libre cours
01:13:50aux impressions
01:13:52à toutes les sensibilités de ces femmes
01:13:54après qu'est-ce qui aurait été dit si on avait dit
01:13:56à ces femmes là
01:13:58vous n'avez pas le droit d'exprimer les choses
01:14:00enfin c'est très compliqué parce que le procès est tellement médiatisé
01:14:02chaque micro-événement
01:14:04peut devenir quelque chose
01:14:06de quasiment dramatique
01:14:08Nabil Ali Takhach comment vous l'avez vécu ça
01:14:10l'expression est délicate
01:14:12comment vous avez vécu ces moments
01:14:14où on était entre le procès
01:14:16et parfois
01:14:18certains s'en servaient pour faire le show
01:14:20enfin parfois c'était utilisé par certains
01:14:22j'ai beaucoup observé
01:14:24la tenue du procès
01:14:26les déclarations de Gisèle Pellicot
01:14:28je voyais qu'elle avait quand même conscience
01:14:30du rôle d'héroïne
01:14:32malgré elle et qu'elle savait exactement
01:14:34que
01:14:36le rôle qu'elle jouait
01:14:38je suis un des hommages intérêts
01:14:40donc ça sera ensuite renvoyé
01:14:42à mon avis
01:14:44le procès il est dimanche
01:14:46entre midi et quart
01:14:48midi et vingt c'est plié
01:14:50Mme Pellicot sortira
01:14:52excusez-moi dans la concentration tout le monde a confronté
01:14:54non non non et midi et vingt
01:14:56donc je devrais parler à Mme Pellicot
01:14:58selon ce qui vient d'être
01:15:00disant pardon je vous ai coupé
01:15:02ce qui est sûr c'est que ça interpelle aussi
01:15:04en tant qu'homme on doit tous se poser la question
01:15:06de ce qu'on peut faire au quotidien
01:15:08dans la vie de tous les jours
01:15:10des déclarations qui peuvent être faites
01:15:12comme ça mais qui sont complètement inappropriées
01:15:14qui sont complètement inappropriées
01:15:16et qui quand même se font dans la vie
01:15:18de tous les jours
01:15:20vous pensez à quoi ?
01:15:22je pense qu'il y a souvent des blagues un peu graveleuses
01:15:24je pense qu'on se rend pas compte
01:15:26de la violence que ça
01:15:28cause aux femmes
01:15:30ça participe
01:15:32du déni on peut avoir l'impression
01:15:34que ce sont des choses complètement anodines
01:15:36mais je crois que ça participe de ce déni là
01:15:38et encore une fois je trouve
01:15:40que ce procès vous avez raison
01:15:42le président aurait pu
01:15:44décider de ne pas
01:15:46donner libre cours à ce que vous
01:15:48pensez être un spectacle
01:15:50non non j'ai dit que je vous suis posé la question
01:15:52vous pouvez la poser la question
01:15:54mais c'était important
01:15:56encore une fois je suis persuadé que c'était très important
01:15:58ça a dû créer un choc comme ça a pu créer un choc
01:16:00à mon niveau
01:16:02si ça ne la desservait pas en fait au final
01:16:06là dessus je me pose des questions
01:16:08simplement
01:16:10c'est une autre génération aussi
01:16:12c'est intéressant d'avoir votre regard là-dessus
01:16:14moi je suis admiratif du courage de Gisèle
01:16:16mais l'un n'empêche pas l'autre
01:16:18peut-être qu'elle ne s'attendait pas à ce que ça aille
01:16:20aussi loin, maintenant on ne la connait pas
01:16:22personnellement, est-ce qu'elle s'attendait à ce que
01:16:24ce soit en fait ce terme instrumentalisé
01:16:26d'une telle façon politisée tant par
01:16:28les femmes que par les hommes et même par
01:16:30les avocats qui totalement
01:16:32abjettent la sorte et aillent provoquer des femmes
01:16:34encore une fois on est face à une guerre de tous contre
01:16:36tous, ce procès qui est
01:16:38devenu une espèce de bataille où
01:16:40en réalité si ça
01:16:42va trop loin Gisèle Bécaud risque d'être doublement
01:16:44victime et d'être instrumentalisée
01:16:46elle voulait que ce soit une guerre au contraire
01:16:48justement je ne le crois pas
01:16:50dans la façon dont elle a
01:16:52fait face à ce procès
01:16:54elle montrait justement
01:16:56une sérénité, un calme et ce que vous disiez
01:16:58alors qu'on a envie simplement de
01:17:00d'abandonner
01:17:02malgré la violence des
01:17:04médias parce que c'est très violent de voir
01:17:06toutes ces caméras sur elle
01:17:08et c'est très violent
01:17:10j'imagine aussi pour elle qu'on se demande
01:17:12là tout ce qu'elle va vivre après
01:17:14je pense qu'il y a une certaine décence
01:17:16une certaine pudeur
01:17:18c'est parce qu'on se fait du souci pour elle
01:17:20je ne pense pas qu'il y ait d'indécence à ça
01:17:22honnêtement je ne pense pas qu'il y ait d'indécence
01:17:24à se faire du souci pour elle et en se disant
01:17:26on espère, on espère
01:17:28parce qu'on connait les médias
01:17:30je pense que tous autour de cette table on connait les médias
01:17:32on connait la violence des médias que vous expliquez
01:17:34et on sait à quel point quand tout à coup les médias se détournent de vous
01:17:36parce qu'il y a une autre actualité que ce soit
01:17:38à côté ou au bout du monde, comment vous vous retrouvez toute seule
01:17:40du jour au lendemain
01:17:42cette affaire qui avait largement mobilisé
01:17:44toute la société française, je crois que c'est
01:17:46Jacqueline Sauvage qui avait assassiné
01:17:48son mari
01:17:50c'est Maître Bonalgiunta qui faisait partie des deux avocats
01:17:52de Jacqueline Sauvage
01:17:54vous voyez un parallèle un petit peu dans le traitement de ces affaires
01:17:56oui c'était très violent pour Jacqueline Sauvage
01:17:58qui s'est finalement isolée par elle-même
01:18:00tellement c'était dur, on venait
01:18:02les médias venaient à sa porte
01:18:04elle l'a très très mal vécue
01:18:06et qu'on parle du ressenti
01:18:08à un mot de conclusion Christine Kelly, on va donner l'antenne à Sonia juste après
01:18:10alors la conclusion peut-être pour
01:18:12retourner, revenir à ce que je disais au début
01:18:14toutes celles qui sont invisibles
01:18:16lorsque je vois moi, ne serait-ce que ma vie
01:18:18enfant, un voisin
01:18:20qui a tenté de me violer pendant
01:18:22que mes parents dormaient
01:18:24en adolescente c'était
01:18:26des profs, lorsque j'avais 14 ans
01:18:28à l'université
01:18:30c'était encore un prof
01:18:32lorsqu'on continue, on laisse son
01:18:34boulot parce que
01:18:36son patron tente de vous draguer
01:18:38ensuite on va travailler
01:18:40uniquement, je ne parle que de ma vie
01:18:42et je dis que par exemple ce procès
01:18:44permet à chaque femme de regarder sa propre
01:18:46vie, toute sa vie on a échappé
01:18:48au pire, ou parfois on est tombé
01:18:50dans le pire, je ne prends plus
01:18:52les transports à Paris parce que
01:18:54justement on vous touche les fesses et les seins
01:18:56plus jamais je prends les transports à Paris
01:18:58donc tout ça pour dire que sur tout son chemin
01:19:00de femme, on est en train de naviguer
01:19:02comme ça, entre les
01:19:04plots pour essayer de faire sa vie
01:19:06Merci beaucoup Christine pour ce témoignage
01:19:08on va terminer avec cette image plein pot si vous voulez bien
01:19:10cette image de ce chant
01:19:12qui est devant
01:19:14le tribunal d'Avignon, chant en direct
01:19:16et puis juste après sans pause
01:19:18sans plus vous allez retrouver Sonia Mabrouk
01:19:20qui va continuer à vous faire vivre ces moments
01:19:22en direct, merci pour votre fidélité

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