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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00 ...
00:00:03 -Lundi 19 février 2024,
00:00:06 "Morandini Live" numéro 1380.
00:00:09 Bonjour et bienvenue en direct.
00:00:11 A la une, nous partons en direct
00:00:13 dans le 16e arrondissement de Paris, rue Amelin,
00:00:16 devant cette école primaire qui fait polémique.
00:00:19 Elle a été fermée en septembre dernier,
00:00:21 faute d'effectifs, et la mairie de 16e voulait la transformer
00:00:25 en centre pour enfants en situation de handicap.
00:00:28 Le Gérald Darmanin refuse et elle veut transformer les lieux
00:00:31 en centre d'hébergement d'urgence pour mineurs non accompagnés.
00:00:34 La mairie du 16e est furieuse.
00:00:36 Elle évoque une politique brutale, violente et inuisible.
00:00:40 Nous allons y revenir dans un instant.
00:00:42 Reconquête a manifesté également ce week-end devant cette école
00:00:46 pour protester contre ce choix.
00:00:48 Gérald Darmanin a demandé le retrait du titre de séjour
00:00:51 de Mahjoub Mahoubi, imam tunisien de Bagnoles-sur-Seize.
00:00:55 Il est accusé d'avoir tenu des propos anti-français
00:00:58 lors de prêches, des propios qui ont circulé
00:01:01 tout le week-end sur les réseaux sociaux
00:01:03 sous la forme d'une vidéo dans laquelle cet imam
00:01:06 affirmait que le drapeau français était, je cite, "satanique".
00:01:10 -On aura plus tous ces drapeaux tricolores
00:01:12 qui nous gangrènent, qui nous font mal à la tête,
00:01:15 qui n'ont aucune valeur auprès d'Allah.
00:01:17 La seule valeur qu'ils ont, c'est une valeur satanique.
00:01:21 On a tous ces drapeaux qu'on a, qu'on lève dans les matchs
00:01:24 et on tape le musulman sur ta tête et on l'insulte de tous les noms,
00:01:27 ce sont des drapeaux sataniques qui ne valent rien à Allah.
00:01:31 Ce qu'ils ont imposé, c'est tout simplement
00:01:34 pour qu'on se déteste, que la haine soit créée dans nos cœurs,
00:01:38 pour qu'on s'aime pas, pour qu'on mette les drapeaux
00:01:41 devant la valeur de "l'ilaha illallah",
00:01:44 "l'ilallah" est derrière,
00:01:45 mais ces slogans sont devant, malheureusement.
00:01:49 Eh bien, tout cela n'aura plus qu'une valeur.
00:01:52 -Autre image qui pose problème, ce week-end,
00:01:54 c'est ce qui s'est passé au Bataclan,
00:01:56 avec une foule qui scande "Free Palestine"
00:01:59 en agissant des drapeaux palestiniens
00:02:01 pour les familles des victimes de l'attaque du Bataclan.
00:02:04 Tout d'abord, les images de ce qui s'est passé.
00:02:07 -Free Palestine ! Free Palestine !
00:02:11 Free Palestine ! Free Palestine !
00:02:15 -Patrick Jardin, père d'une victime du Bataclan,
00:02:18 ne comprend pas comment on a laissé rentrer
00:02:21 dans le Bataclan cette foule avec des drapeaux palestiniens.
00:02:24 Pour lui, c'était prémédité.
00:02:26 -On voit des jeunes avec des drapeaux palestiniens,
00:02:29 donc c'était bien prémédité, leur truc.
00:02:31 Ils sont pas venus là, les mains dans les poches.
00:02:34 Donc, moi, ça m'inquiète, parce que j'estime que, déjà,
00:02:37 on n'aurait pas dû les laisser rentrer
00:02:39 avec des drapeaux palestiniens, surtout au Bataclan.
00:02:42 Et comme l'a dit Jean-Michel Fauvergue,
00:02:44 effectivement, ces gens ne respectent rien.
00:02:47 Ils ont même pas le respect des victimes qui sont tombées là-bas.
00:02:52 Et ça, je trouve ça absolument inadmissible.
00:02:54 Mais vous savez, c'est pas la première fois.
00:02:57 Je me souviens qu'il y a eu 3-4 ans,
00:03:00 ils ont défilé devant le Bataclan avec des cris à Allah ou Akbar,
00:03:04 et avec le pire, c'est avec des députés
00:03:08 et des hommes politiques français,
00:03:10 sain de leur écharpe tricolore.
00:03:12 Et ça, je l'ai pas oublié non plus.
00:03:14 Et ça, c'est inadmissible tout autant.
00:03:17 -Dérection Marseille.
00:03:18 Depuis des semaines, des habitants subissent des squatteurs,
00:03:21 des menaces, des violences dans une cité.
00:03:24 Face à la lenteur de la justice, ils veulent s'organiser eux-mêmes
00:03:28 pour résister et remettre de l'ordre.
00:03:30 Mais la loi leur interdit de déloger eux-mêmes les squatteurs.
00:03:33 Et pourtant, leur vie est un enfer.
00:03:35 Écoutez leur témoignage, c'était hier soir,
00:03:38 dans "Face à Hanouna", sur C8.
00:03:40 -Ils nous menacent comme une dame.
00:03:42 On a porté plainte, on l'a menacée.
00:03:44 "Je vais venir, je vais te violer."
00:03:46 On a rien à perdre. -Beaucoup se sont fait nier.
00:03:49 -On peut même pas se reloger.
00:03:50 Aujourd'hui, moi, j'ai quitté mon foyer.
00:03:53 J'ai ma femme avec mes enfants dans l'appartement.
00:03:56 Je me suis relogé ailleurs.
00:03:57 On est traumatisés, on arrive pas.
00:04:00 Quand on rentre, on se fait suivre.
00:04:02 Tu t'es fait agresser deux fois.
00:04:04 Ils ont cassé son véhicule en 6 mois.
00:04:06 Je suis là depuis 2018.
00:04:07 J'ai créé un groupe de résidents.
00:04:09 Je vais pas dire que je les fais chier, mais je les embête.
00:04:13 On se fait agresser tous les jours.
00:04:15 J'ai changé 3 fois de véhicule, 14 fois le véhicule vandalisé.
00:04:18 J'ai quitté le logement.
00:04:20 -Situation insupportable. On y reviendra.
00:04:22 La violence sur les terrains de foot avec des arbres vitres
00:04:26 ou des entraîneurs agressés par des parents mécontents.
00:04:29 Du sort fait à leur fils.
00:04:31 Samedi, sur TF1, le témoignage d'un coach qui a peur.
00:04:34 Il faut tout d'abord écouter les messages de menaces qu'il reçoit.
00:04:38 -Tu dois prendre le fils pour un con.
00:04:40 La vérité, ça va pas le faire. On va pas en rester là.
00:04:43 -Pour être honnête, tu rentres à la maison,
00:04:46 mais en pleurs. Tu penses le pire.
00:04:48 Tu te dis que s'il te retrouve, il va te remettre une.
00:04:51 On a toujours un oeil à droite et à gauche
00:04:54 pour voir s'il peut pas débarquer à tout moment.
00:04:57 On s'imagine finir en sang, même.
00:04:59 -La peur des arbitres et des entraîneurs sur le terrain.
00:05:03 3 ans après la mort du brigadier,
00:05:05 Eric Masson a battu en plein jour sur un point de deal à Avignon.
00:05:08 Sa mort avait déclenché une très vive émotion
00:05:11 à travers toute la France et même un hommage national.
00:05:14 Le procès du principal suspect s'ouvre ce matin.
00:05:17 Un suspect qui clame toujours son innocence.
00:05:19 Le rappel des faits.
00:05:21 -Jugé à partir de ce lundi aux assises à Avignon,
00:05:24 Ilias Sakouda, de 22 ans, a jusque-là toujours clamé son innocence.
00:05:28 Rue du Râteau, ce 5 mai 2021,
00:05:30 il n'a pas fait feu sur Eric Masson provoquant sa mort.
00:05:33 Il n'était d'ailleurs même pas présent.
00:05:35 C'est ce qu'il a toujours martelé, malgré les faits présentés
00:05:39 par l'accusation.
00:05:40 Son téléphone, qui borne à l'heure dite sur le lieu du meurtre,
00:05:44 mais aussi les résidus de tir identiques
00:05:46 retrouvés sur une d'eux et sur ses vêtements.
00:05:49 Ilias Sakouda est désigné comme étant le tireur
00:05:51 par son propre co-accusé, mais aussi par le coéquipier
00:05:54 d'Eric Masson, qui l'a vu s'effondrer sous les tirs.
00:05:57 Alors qu'ils intervenaient près d'un point de deal,
00:06:01 il appréhende ce procès, selon son avocate.
00:06:04 -Il a carrément essayé de tirer un trait sur Avignon.
00:06:07 Il n'habite plus à Avignon, il n'a jamais repris
00:06:11 au commissariat d'Avignon.
00:06:12 Mais il y a, au-delà de cette souffrance terrible,
00:06:15 ce sentiment de culpabilité de ne pas avoir pu le sauver.
00:06:19 -On vous parle souvent dans cette émission
00:06:22 du trafic de drogue, mais il y a un autre trafic,
00:06:25 c'est le trafic de médicaments.
00:06:27 Le France 2, ça se passe en plein centre de Bordeaux.
00:06:30 Avec leur particularité, ils ne vendent plus seulement
00:06:33 des stupéfiants, mais de plus en plus des médicaments
00:06:36 qu'on ne peut obtenir en temps normal que sur ordonnance.
00:06:39 Nous allons constater qu'il est très facile de s'en procurer.
00:06:43 -Toi, tu es de l'Erica ou pas ? -L'Erica ?
00:06:45 -Oui. -Vous êtes de combien ?
00:06:47 -Au moins mon 1 de 7.
00:06:48 -Très simple de s'en procurer.
00:06:50 La semaine dernière, je vous ai parlé de l'actrice
00:06:53 Annie Dupéré, qui a tenu sur RTL des propos
00:06:56 qui ont fait polémique après les accusations
00:06:58 de son réalisateur. Elle trouvait que c'était un peu facile
00:07:02 de parler d'emprise après ses propos.
00:07:04 Elle a présenté hier soir ses excuses sur France 3
00:07:08 et elle a annoncé se retirer de l'association Village d'enfants,
00:07:11 dont elle était marraine depuis 1993.
00:07:14 -Oui, j'ai eu une maladresse, j'ai eu des propos maladroits,
00:07:17 je l'avoue, et je m'en excuse encore, d'ailleurs,
00:07:20 puisque c'était la polémique... -On a pu croire
00:07:23 que vous ne souteniez pas les femmes.
00:07:25 -Non, j'ai passé quasiment ma vie à soutenir la cause des femmes,
00:07:28 des adolescents en difficulté,
00:07:30 donc c'est vrai que j'ai été maladroite.
00:07:32 Et malheureusement, cette maladresse,
00:07:35 elle a atteint cette association que je défends
00:07:38 avec tellement de foi depuis 32 ans,
00:07:40 SOS Village d'enfants, qui ont eu beaucoup de plaintes
00:07:43 contre moi et tout, et alors j'ai pensé, j'ai proposé,
00:07:46 j'ai dit que ça fait 32 ans que je défends
00:07:48 cette association ardemment, je le pense toujours,
00:07:51 d'ailleurs, que le mieux, c'est de réussir les frères et soeurs,
00:07:55 et venir les frères et soeurs, et je me suis dit
00:07:58 que peut-être que je passe la main...
00:08:00 -Voilà, qui se retire après cette polémique.
00:08:02 La politique et cette petite phrase surprenante
00:08:05 du député insoumis Adrien Quatennens,
00:08:07 hier, sur BFM, interrogé sur son retour
00:08:10 après avoir été condamné en décembre 2022
00:08:12 à quatre mois de prison avec sursis
00:08:14 pour violences conjugales.
00:08:16 Il estime, sur BFM, je cite,
00:08:18 que beaucoup de Français souhaitaient son retour.
00:08:21 Rien que ça.
00:08:22 -Plus d'un an après votre condamnation
00:08:24 en décembre 2022 à quatre mois de prison
00:08:27 avec sursis pour violences conjugales
00:08:29 sur votre ex-femme, est-ce que vous êtes sûr
00:08:31 d'être encore audible ?
00:08:32 Vous pensez vraiment que les Français
00:08:34 ont passé l'éponge ? -Il faudrait leur demander.
00:08:37 En tout cas, il y en a beaucoup qui souhaitaient ce retour.
00:08:40 -Beaucoup de Français souhaitaient,
00:08:42 paraît-il, son retour. En Russie,
00:08:44 le corps d'Alexei Navalny n'a toujours pas été rendu
00:08:47 à sa famille, et l'émotion est forte.
00:08:49 Témoins le chanteur de U2, Bono,
00:08:51 qui était ce week-end en concert à Las Vegas,
00:08:54 et il a expliqué que Vladimir Poutine
00:08:56 avait annoncé le nom de Navalny.
00:08:58 Il a alors demandé à son public
00:09:00 de scander le nom d'Alexei Navalny.
00:09:02 -Apparemment, Poutine
00:09:05 n'allait jamais dire son nom.
00:09:08 Donc, je pensais que ce soir,
00:09:11 les gens qui croient en la liberté,
00:09:13 nous devons dire son nom.
00:09:16 Applaudissements
00:09:18 Pas seulement le rappeler, mais le dire.
00:09:21 Alexei Navalny.
00:09:24 -Alexei Navalny.
00:09:27 -Alexei Navalny.
00:09:30 -Alexei Navalny.
00:09:33 -Alexei Navalny.
00:09:36 -Alexei Navalny.
00:09:40 -Image très forte ce week-end à Vegas.
00:09:42 Les tops et les flops d'audience de ce week-end,
00:09:44 c'est avec Buster Audience.
00:09:46 Adès, Kévin, va-t'en.
00:09:48 -Vendredi soir en prime, l'événement était sur TF1
00:09:52 avec le lancement de la saison 13 de "Dance avec les stars".
00:09:55 Par rapport à la précédente édition,
00:09:57 c'est une nette progression.
00:09:59 Si le programme est arrivé en tête avec 3 900 000 téléspectateurs,
00:10:03 il est quasiment à égalité avec le téléfilm "Flash" sur France 2.
00:10:07 Loin derrière, avec 1 600 000 téléspectateurs de moins,
00:10:10 M6 arrive 3e avec "Le roi lion".
00:10:12 Quant à France 3, c'est la soupe à la grimace.
00:10:14 Le doc consacré à la génération des enfants du rock
00:10:17 n'a pas dépassé le mignon.
00:10:19 -Samedi soir, c'était le 2e prime de la nouvelle saison de "The Voice".
00:10:23 L'émission est-elle parvenue à remonter la pente
00:10:26 après son plus faible lancement historique ?
00:10:28 La réponse est non.
00:10:29 Même si l'émission est en tête, elle est passée sous les 4 millions.
00:10:33 Sur France 3, la série policière "Meurtre à Nancy"
00:10:36 résiste à plus de 3 100 000,
00:10:38 avec une audience correcte, réalisée par le jeu de Cyril Féraud.
00:10:41 Sur M6, cela reste très compliqué pour la série "Bianca",
00:10:45 qui est en baisse et faible à seulement 1 200 000.
00:10:49 -Hier soir, grâce au film "Shang-Chi"
00:10:51 et "La légende des 10 anneaux",
00:10:52 TF1 arrive largement en tête
00:10:54 en rassemblant 3 200 000 téléspectateurs,
00:10:56 avec 748 000 personnes de moins
00:10:58 devant la série policière "Association criminelle".
00:11:01 France 3 est 2e, suivie de près par le film "Au nom de la terre",
00:11:05 diffusé sur France 2.
00:11:06 Pour M6, c'est un score timide.
00:11:08 Capital consacré à la SNCF et les prix qui déraillent,
00:11:11 il n'est qu'à 1,6 million.
00:11:13 A demain.
00:11:14 -Je vous présente les invités qui vont m'accompagner
00:11:17 dans la série "Capitaine Harvey Moreau".
00:11:19 Merci d'être avec nous.
00:11:21 Je rappelle votre livre, "Vérité d'un capitaine de gendarmerie",
00:11:25 dont on voit la couverture.
00:11:26 Madi Saidi, bonjour.
00:11:27 Conseil en communication d'influence,
00:11:30 Martin Gargnon, bonjour.
00:11:31 Vice-président et secrétaire général du parti Renaissance
00:11:35 des Hauts-de-Seine, majorité présidentielle,
00:11:37 Gamal Abina, bonjour.
00:11:39 Co-fondateur du mouvement des droits civiques.
00:11:41 Pour commencer, on s'intéresse
00:11:43 à ce qui se passe dans le 16e arrondissement de Paris,
00:11:46 on part tout de suite en direct sur place
00:11:48 avec les images de Marie Blanchard
00:11:51 dans cette école primaire
00:11:52 qui a été fermée en septembre dernier,
00:11:54 faute d'effectifs.
00:11:56 La mairie de Paris voulait en faire un centre d'accueil
00:11:59 pour enfants en situation de handicap.
00:12:02 Elle voulait en fait relocaliser un centre d'enfants
00:12:05 qui est situé dans un autre arrondissement
00:12:08 et dont le déménagement était rendu urgent.
00:12:11 Mais la mairie de Paris, cette fois,
00:12:14 a réquisitionné les lieux
00:12:16 pour en faire un centre pour migrants,
00:12:19 une école réquisitionnée pour les étrangers
00:12:22 plutôt que pour les enfants handicapés.
00:12:25 Ce week-end, il y a eu une manifestation au-devant
00:12:28 qui a été organisée par Reconquête,
00:12:30 qui demandait à ce que cette école soit remise.
00:12:33 On va voir des photos de la manifestation,
00:12:35 petite manifestation qui a eu lieu pendant le week-end.
00:12:39 On retrouve Marie Blanchard,
00:12:41 qui est... Voilà, ça, c'est les images de la manif.
00:12:44 Marie Blanchard, qui est sur place.
00:12:46 Quelle est l'ambiance ? Ca a l'air très calme.
00:12:49 -Bonjour, Jean-Marc. Je vous confirme
00:12:54 que c'est très calme. Il y a peu de passages
00:12:57 dans cette rue et devant cette école.
00:12:59 Nous allons voir les commerçants pour savoir
00:13:02 s'ils étaient au courant de ce qui se passe
00:13:04 dans cette école depuis quelques mois.
00:13:07 Les deux commerçants que nous avons rencontrés,
00:13:10 qui sont fermés, ne sont pas au courant
00:13:12 de ce qui se passe dans l'école.
00:13:14 C'est la gardienne de l'immeuble juste en face de l'école
00:13:17 qui nous a donné plus d'infos.
00:13:19 Les riverains sont bien au courant
00:13:21 que des mineurs non accompagnés sont dans l'école.
00:13:24 La mairie les a prévenus. C'est très cadré, visiblement.
00:13:27 Les enfants ou les jeunes personnes
00:13:29 qui sortent le matin entre 8h et 8h10
00:13:33 doivent rentrer visiblement avant 18h,
00:13:35 parce que s'ils ne sont pas rentrés,
00:13:37 ils sont laissés à la porte, d'après cette dame.
00:13:40 Il n'y a pas de nuisance, il n'y a pas de bruit,
00:13:43 il n'y a pas de dégradation, c'est très calme.
00:13:46 Ce qui dérange les riverains, c'est qu'il y a une école
00:13:49 un peu plus bas, sur la gauche de cette école.
00:13:51 Les parents ne sont pas très rassurés
00:13:54 de savoir que des mineurs non accompagnés
00:13:56 soient dans cette école.
00:13:58 A part ça, il n'y a aucun problème
00:14:00 avec les personnes qui l'interviennent.
00:14:02 -On a vu sur votre image, quand vous tournez vers la gauche,
00:14:06 vous êtes dans le 16e, et on voit la Tour Eiffel,
00:14:09 qui est au bout de la rue, on la distingue.
00:14:11 On est vraiment en plein 16e arrondissement.
00:14:14 Il y a une opposition entre la mairie du 16e
00:14:16 et la mairie de Paris.
00:14:18 La mairie de Paris, qui veut confier la gestion de cette école
00:14:21 à l'association France Terre d'asile,
00:14:24 et utiliser ses locaux comme centre d'hébergement d'urgence
00:14:27 pour mineurs non accompagnés, alors que la mairie du 16e,
00:14:30 elle, soutient la direction de l'institut médico-éducatif OVIA
00:14:35 pour la relocalisation d'un centre pour enfants handicapés.
00:14:40 Capitaine Moreau, comment vous réagissez à cette guerre
00:14:43 entre la mairie du 16e et la mairie de Paris
00:14:45 pour savoir ce que ça doit devenir ?
00:14:47 Est-ce qu'il faut plutôt privilégier
00:14:50 les enfants handicapés ou les migrants ?
00:14:52 -Je ne suis pas parisien, mais il me semble
00:14:54 que la mairie de Paris essaie de passer en force.
00:14:57 Nous étions rendus, il y a quelques mois,
00:15:00 au sein de l'école Erlinger, avec ce problème d'occupation
00:15:03 illégale, sans passer en force dans la mairie de Paris.
00:15:06 La position du maire du 16e était tout à fait loable et vertueuse.
00:15:10 Accueillir des enfants en situation de handicap,
00:15:13 c'était plus porteur que ce qui va leur être imposé aujourd'hui
00:15:16 pour autant qu'Anne Hidalgo parvienne à aboutir dans ce projet.
00:15:20 C'est, une fois de plus, le fait du plus fort.
00:15:23 -Et la mairie du 16e, qui évoque une politique, je cite,
00:15:26 "brutale, violente et nuisible".
00:15:28 La mairie du 16e a des mots très forts, Martin Gagnon.
00:15:32 -Oui, on connaît le mode de gouvernance d'Anne Hidalgo.
00:15:35 Elle n'est pas réputée pour son esprit de concertation
00:15:38 et de conciliation.
00:15:40 Sur le principe, des mineurs non accompagnés
00:15:42 qui sont dans la nature, ça n'est jamais une bonne chose,
00:15:46 et à la fois pour eux et pour la sécurité,
00:15:48 pour la délinquance, pour l'intégration.
00:15:51 Il faut pouvoir les accueillir dans des établissements
00:15:54 où ils sont encadrés. Il n'y a pas de dégradation,
00:15:57 pas de délinquance, il y a des horaires à respecter,
00:16:00 et c'est une bonne chose.
00:16:01 L'arbitrage entre deux projets dans ces locaux-là
00:16:04 est à la discrétion et aux échanges
00:16:06 entre la mairie du 16e et la de Paris.
00:16:09 Il faut pouvoir accueillir les enfants en situation de handicap.
00:16:12 C'est pas l'un ou l'autre, c'est l'un et l'autre.
00:16:15 -C'est ça qui est compliqué.
00:16:17 Aujourd'hui, on a la mairie de Paris
00:16:19 qui, visiblement, fait les J.I., les étrangers...
00:16:22 -C'est qu'elle impose. -Oui, plutôt que les enfants.
00:16:25 Gabriel... Pardon, Gamal Abina ?
00:16:28 -Je pense qu'il y a deux problèmes.
00:16:30 D'abord, une école qui ferme, c'est catastrophique.
00:16:33 On se pose des questions sur l'éducation.
00:16:36 À côté de ça, il y a la question de mettre...
00:16:38 Je connais pas le dossier à fond,
00:16:41 mais de mettre en opposition les enfants handicapés.
00:16:44 C'est un vrai problème qui n'est pas géré.
00:16:46 Et de l'autre côté, des enfants en situation...
00:16:49 Des jeunes en situation irrégulière,
00:16:51 c'est peut-être ça, l'idée.
00:16:53 Et de mettre la focale sur l'idée qu'ils vont être dangereux.
00:16:57 Ils traînent dans la rue,
00:16:58 ils sont en proie à toutes sortes de violences.
00:17:01 -C'est pas très rassurant. -Non.
00:17:03 -Même votre définition, elle est pas rassurante.
00:17:06 -En général, quand on les laisse en liberté, ça donne ça.
00:17:09 Quand on les encadre, on peut les récupérer.
00:17:12 La question aujourd'hui, c'est que le 16e arrondissement
00:17:15 est un arrondissement de grands bourgeois
00:17:17 qui veulent rester protégés de ces problèmes-là.
00:17:20 Alors qu'Anne Hidalgo...
00:17:22 -Qui préfère privilégier les enfants en situation de handicap.
00:17:26 -C'est un arbitrage. Je connais pas le dossier.
00:17:28 C'est pour ça que j'ai pas...
00:17:30 Moi, le handicap me parle réellement.
00:17:32 Mais la question, c'est de dire qu'on me sort les violences
00:17:36 sur le handicap... -On sort pas les violences.
00:17:38 C'est un peu négatif. -Non.
00:17:40 Quand on utilise cette question-là, tout le monde sera d'accord.
00:17:44 -C'est péjoratif. -Non.
00:17:45 Ils utilisent ça pour dire que de l'autre côté,
00:17:48 on ne veut pas que d'autres...
00:17:50 -C'est ce qui était prévu. -C'est aussi une réalité.
00:17:53 -Anne Hidalgo, j'ai l'impression qu'elle veut en découdre
00:17:56 avec le 16e arrondissement.
00:17:58 C'est des bourgeois, il faut les embêter.
00:18:00 Quand je dis embêter, c'est pour rester poli.
00:18:03 A chaque fois qu'il y a un centre de migrants,
00:18:06 y a pas d'autre place à Paris.
00:18:08 Elle l'aura fait avec le centre de migrants dans le 16e.
00:18:11 Avant, c'était l'école Eranger,
00:18:13 aujourd'hui, l'école Amelins.
00:18:15 -Elle est contente de les envoyer dans le 16e.
00:18:17 -C'est un combat idéologique.
00:18:19 C'est de se dire que c'est des bourgeois,
00:18:22 mais c'est pas des migrants.
00:18:23 -Jean-Marc, pour répondre à monsieur Amina,
00:18:26 vous avez évoqué les violences et la prostitution
00:18:29 que subissent certains, pour autant qu'ils soient mineurs,
00:18:32 ce qui reste à démontrer,
00:18:34 parce qu'on sait de quels abus ça retourne.
00:18:37 Mais eux-mêmes sont à l'origine de violences,
00:18:39 vol à l'arraché, vol à l'étalage,
00:18:41 et bien des agressions, et vous ne le niez pas.
00:18:44 Vous êtes partisan d'une victimisation.
00:18:47 -Je voudrais savoir quelles sont les règles
00:18:49 de la France concernant ces mineurs étrangers.
00:18:52 Annan Mahd, avocate et spécialiste du droit des étrangers,
00:18:55 bonjour. Merci d'être en direct avec nous.
00:18:58 Quelles sont les obligations de la France
00:19:00 concernant ces mineurs étrangers ?
00:19:03 Il y a obligation de les accueillir,
00:19:05 de les garder en France ?
00:19:06 -Bonjour. Merci.
00:19:07 C'est très intéressant de revenir sur le principal.
00:19:10 On parle pas de migrants, on parle de mineurs étrangers.
00:19:14 On parle d'enfants.
00:19:15 L'obligation de la France, c'est la Convention des droits
00:19:19 des Nations unies, signée par la France en 90.
00:19:22 Donc oui, il y a une obligation.
00:19:24 C'est l'obligation de protéger.
00:19:26 C'est l'article 20 de cette Convention internationale.
00:19:29 Les Etats ont cette obligation de protéger
00:19:31 les mineurs isolés et non accompagnés,
00:19:34 mais aussi une obligation sur l'éducation
00:19:36 et sur le plan de la santé.
00:19:38 L'hébergement d'urgence est plus qu'important.
00:19:41 C'est une obligation qui est liée à l'Etat.
00:19:43 Ce que je déplore, c'est qu'il y a un double échec.
00:19:46 Finalement, c'est l'échec de l'Etat de pouvoir faire face
00:19:49 à son obligation tant à l'égard des mineurs étrangers,
00:19:53 mais les mineurs étrangers ne sont pas en situation irrégulière.
00:19:56 Il faut le rappeler, parce qu'on parle de migrants.
00:19:59 Non, c'est pas un centre d'hébergement pour migrants,
00:20:02 c'est un centre d'hébergement d'urgence pour mineurs.
00:20:05 Les mineurs ne sont jamais dans une situation irrégulière.
00:20:09 -Ca veut dire quoi, ça, maître ?
00:20:11 C'est intéressant. C'est la 1re fois que j'entends
00:20:14 cette notion. Ca veut dire qu'un jeune
00:20:16 qui est mineur, qui vient en France,
00:20:18 même s'il n'a pas été autorisé,
00:20:20 il n'est pas en situation irrégulière ?
00:20:22 -Il ne peut pas faire l'objet d'une obligation
00:20:25 de quitter le territoire français.
00:20:27 C'est les seules personnes protégées avec la loi immigration
00:20:30 d'une obligation de quitter le territoire français.
00:20:33 Les documents de circulation pour étrangers mineurs
00:20:36 ne sont pas de titre de séjour.
00:20:38 Un mineur n'est jamais juridiquement considéré
00:20:41 comme une personne en situation irrégulière
00:20:44 pour quitter le territoire français.
00:20:46 Au contraire, on a l'obligation de le protéger,
00:20:49 de le sécuriser et surtout de lui donner le droit à la santé
00:20:52 et à l'éducation.
00:20:54 Ce qui est déplorable, c'est qu'on oppose les enfants handicapés,
00:20:57 ce qui est vraiment regrettable, puisqu'il y a un échec
00:21:00 de l'Etat sur la prise en charge des enfants handicapés.
00:21:03 On va prendre un centre destiné aux enfants handicapés
00:21:07 aux enfants qui sont des mineurs isolés, étrangers,
00:21:10 donc souvent à la rue.
00:21:11 C'est très regrettable d'avoir à choisir entre ces deux.
00:21:14 On ne devrait pas avoir à choisir entre ces deux
00:21:17 et l'Etat doit faire en sorte de ne pas choisir entre les deux.
00:21:21 On est dans une situation inédite,
00:21:23 mais c'est une situation qui montre à quel point
00:21:26 l'Etat est en difficulté.
00:21:27 Il y a un vrai dysfonctionnement sur la prise en charge
00:21:31 des mineurs isolés et des enfants malheureusement handicapés.
00:21:34 -Ca veut dire aussi, maître,
00:21:36 et pour rester sur le plan juridique,
00:21:39 que c'est intéressant de vous avoir,
00:21:41 que quel que soit le nombre d'enfants mineurs étrangers
00:21:44 qui arrivent en France, même s'ils ne sont pas légalement
00:21:47 en situation irrégulière, on est obligé de les accueillir
00:21:50 quel que soit leur nombre, la quantité.
00:21:53 -Bien entendu.
00:21:54 Ce que je viens de rappeler,
00:21:56 c'est la Convention internationale des droits de l'enfant.
00:21:59 C'est l'article 3, l'intérêt supérieur de l'enfant
00:22:02 qui doit primer dans toutes les décisions administratives.
00:22:05 C'est l'article 20 de cette convention
00:22:08 qui dit qu'on doit une protection à ces enfants mineurs.
00:22:11 Je ne sais pas pourquoi juridiquement,
00:22:13 c'est étonnant d'entendre qu'on doit une protection à des enfants,
00:22:17 parce que c'est ça qu'il faut souvenir,
00:22:19 c'est qu'avant tout, avant d'être des étrangers,
00:22:22 ce sont des enfants, ils ont moins de 18 ans,
00:22:24 donc ce sont des mineurs,
00:22:26 et l'Etat a l'obligation de les prendre en charge.
00:22:29 -Ce qui peut paraître étonnant, c'est qu'on n'est pas à rechercher
00:22:32 leurs parents et savoir si on peut les renvoyer
00:22:35 auprès de leurs parents.
00:22:37 Ça pourrait dire "pourquoi vous êtes là ?
00:22:39 "Où sont vos parents ? Qui sont-ils ?
00:22:41 "Est-ce qu'on ne peut pas les renvoyer chez eux ?"
00:22:44 -D'après ce que vous me dites, on ne peut pas les renvoyer.
00:22:47 -On ne peut pas faire d'obligation,
00:22:50 on ne peut pas éloigner des mineurs.
00:22:52 Par contre, ce qu'il faut savoir, c'est que quand ces mineurs
00:22:55 vont avoir 18 ans, selon leur situation,
00:22:58 selon l'âge à lequel ils sont arrivés en France,
00:23:00 ils peuvent prendre une obligation de quitter le territoire français
00:23:04 si ils sont arrivés après l'âge de 16 ans.
00:23:07 Après l'âge de 16 ans, c'est souvent très compliqué
00:23:10 sinon pas une intégration professionnelle.
00:23:12 Donc, ne vous inquiétez pas,
00:23:14 un mineur qui arrive à l'âge de 17 ans et demi
00:23:16 ne va pas être pris en charge au-delà de 18 ans.
00:23:19 -C'est qu'on ne connaît pas leur âge en général.
00:23:22 Ils nous expliquent qu'ils ont 14 ans,
00:23:24 même s'ils en paraissent 25.
00:23:26 -Alors, attention, parce que le département
00:23:29 fait une évaluation de l'âge des mineurs.
00:23:32 D'ailleurs, c'est une question très récurrente.
00:23:34 Bien souvent, on va reconnaître une majorité à un mineur
00:23:39 parce qu'il n'a pas de document d'identité assez probant
00:23:43 par des évaluations qui sont faites très rapidement
00:23:46 et on va les sortir de la protection.
00:23:48 On va dire que la personne est majeure
00:23:50 sur l'évaluation qui est faite.
00:23:52 Parfois, il y a les tests osseux,
00:23:54 mais parfois, ce sont des évaluations très rapides
00:23:57 et sur lesquelles il n'y a aucun élément scientifique
00:24:00 de cette minorité pour justement ne pas les prendre en charge.
00:24:03 Vous avez aussi un nombre important de mineurs
00:24:06 qui ont été sortis de la majorité
00:24:08 qui ne sont pas pris en charge et qui sont dans la rue.
00:24:11 Il y a des recours qui sont déposés.
00:24:13 Bien souvent, les recours aboutissent
00:24:15 quand les personnes vont faire reconnaître leur minorité,
00:24:18 mais parfois, il y a des personnes
00:24:20 qui ne sont pas suivies et qui sont des mineurs reconnus majeurs.
00:24:23 -Merci, Anan Mal, avocate et spécialiste
00:24:26 du droit des étrangers.
00:24:27 Merci d'avoir été en direct avec nous.
00:24:30 Sur place, dans un instant, sur cette école,
00:24:32 vous voyez les images en direct.
00:24:34 On essaie peut-être de voir comment ça se passe à l'intérieur.
00:24:37 On va en parler avec Marie tout à l'heure.
00:24:40 On verra comment se font les tests pour savoir s'ils sont majeurs.
00:24:43 Quand on en voit certains, on se dit qu'ils ont plutôt 25 ou 30 ans
00:24:47 que 14 ans. Il y a des tests osseux.
00:24:49 On vous en parle dans un instant.
00:24:51 Le CNews Info, c'est "Sommeil à la Bili".
00:24:54 Musique de tension
00:24:56 -Menace d'une nouvelle grève le week-end de prochain.
00:24:59 Cette fois, ce sont les aiguilleurs qui sont appelés à cesser le travail
00:25:03 au coeur des revendications de meilleures conditions
00:25:06 et une indemnité de circulation.
00:25:07 Ultimatum de l'Etat hébreu,
00:25:09 Israël lancera une offensive contre Rafa
00:25:12 si les otages ne sont pas libérés d'ici le début du ramadan.
00:25:15 Un ultimatum qui inquiète la communauté internationale
00:25:19 et éloigne les perspectives d'une trêve.
00:25:21 Et puis, faudra-t-il une visite médicale pour garder son permis ?
00:25:25 Le Parlement européen vient d'ouvrir la voie
00:25:28 avec l'instauration d'un contrôle médical tous les 15 ans.
00:25:31 Toutefois, le texte doit encore être remanié
00:25:34 avant d'être voté.
00:25:35 ...
00:25:38 -11h05 sur CNews. Merci d'être en direct avec nous.
00:25:41 Vous voyez les images.
00:25:43 On est en direct de cette école du 16e arrondissement de Paris.
00:25:46 On est rue Amelin, devant cette école primaire
00:25:49 qui fait polémique.
00:25:50 Je vous rappelle qu'elle a été fermée en septembre dernier.
00:25:53 La mairie du 16e voulait la transformer en centre pour enfants,
00:25:57 en situation de handicap, pour déplacer un centre,
00:26:00 qui est l'institut médico-éducatif Ovia,
00:26:02 qui doit subir des travaux et le déménagement était urgent.
00:26:06 Donc, la mairie souhaitait héberger dans cette école
00:26:09 ses enfants handicapés pendant la durée des travaux.
00:26:12 Mais la mairie de Paris, pour faire simple,
00:26:14 s'y oppose et elle veut utiliser ces locaux
00:26:17 comme centre d'hébergement d'urgence
00:26:19 pour mineurs non accompagnés en attente d'évaluation.
00:26:22 Elle veut que cette école
00:26:25 soit donc gérée par l'association France Terre d'asile.
00:26:29 Marie Blanchard est sur place.
00:26:31 Marie, est-ce qu'il est possible de rentrer sur place,
00:26:34 dans cette école ?
00:26:35 -Je ne sais pas du tout.
00:26:40 Il y a un interphone, donc on peut aller essayer de sonner
00:26:43 et voir ce qui se passe. Je vais traverser.
00:26:46 Vous allez le voir en direct, si on peut rentrer ou pas.
00:26:49 -On doit voir comment les choses sont organisées.
00:26:52 On sait à peu près combien il y a de migrants...
00:26:55 On dit de jeunes non accompagnés, qui sont à l'intérieur.
00:26:58 -Il y a une riveraine qui nous disait qu'au début,
00:27:02 ils étaient 25 environ et qu'il serait près de 400.
00:27:05 C'est des chiffres à prendre avec des pincettes,
00:27:08 puisque c'est la riveraine de l'immeuble qui est ici,
00:27:11 qui nous l'a dit.
00:27:12 A voir si c'est vrai ou pas. On va voir si quelqu'un nous répond.
00:27:16 -Vas-y. En direct, on va essayer de rentrer dans cette école.
00:27:19 Rue Amelin.
00:27:24 Où se trouvent donc ces jeunes non accompagnés
00:27:28 qui ont été placés à la demande
00:27:31 de la mairie de Paris.
00:27:34 Et visiblement, personne ne répond.
00:27:37 Il n'y a pas grand monde, à priori, Marie.
00:27:40 Comme il y a plusieurs interphones...
00:27:42 -Il n'y a pas un bruit.
00:27:43 -Il y a écrit "privé", donc ça doit être autre chose.
00:27:46 On va peut-être réessayer. On reviendra vers vous
00:27:50 si jamais ça se débloque.
00:27:51 Je voudrais qu'on regarde comment se font les tests osseux.
00:27:55 C'est comme ça qu'on arrive à savoir quel est l'âge réel
00:27:58 de ces jeunes qui arrivent en France
00:28:00 et qui disent pour la plupart être mineurs,
00:28:03 ce qui n'est pas toujours le cas en apparence.
00:28:05 On fait des tests osseux.
00:28:07 Il y a un problème, c'est qu'entre 16 et 18 ans,
00:28:10 on n'arrive pas à faire la différence.
00:28:12 -En cas de doute sur les déclarations d'un individu,
00:28:15 l'autorité judiciaire peut décider de recourir à un test osseux.
00:28:19 Celui-ci ne peut être ordonné que si la personne en cause
00:28:22 n'a pas de document d'identité valable,
00:28:24 si l'âge qu'elle allègue n'est pas vraisemblable
00:28:27 et après avoir recueilli son consentement.
00:28:30 Le test osseux est une radio de la main et du poignet gauche
00:28:33 que les médecins vont comparer à un atlas de référence.
00:28:36 C'est à partir de cet atlas qu'ils vont évaluer la fermeture
00:28:40 des cartilages de croissance.
00:28:41 Les os définitifs se forment à partir de ces cartilages.
00:28:45 Lorsque ces derniers ont disparu, la maturité osseuse est atteinte.
00:28:49 Elle peut présenter une marge d'erreur de plusieurs mois.
00:28:52 En 2006, l'Académie nationale de médecine
00:28:55 estimait que cette méthode ne permettait pas de distinction nette
00:28:58 entre 16 et 18 ans.
00:29:00 Une grande majorité des mineurs isolés en France
00:29:03 ont entre 15 et 18 ans.
00:29:04 -Effectivement.
00:29:07 11h08, vous voyez ces images de cette école rue Hamelin.
00:29:11 C'est assez étonnant.
00:29:12 Visiblement, il faut l'autorisation des personnes concernées
00:29:16 pour pouvoir leur faire un test.
00:29:18 J'en marque leur consentement.
00:29:20 -S'ils trichent, ils n'ont pas envie.
00:29:22 -C'est la raison pour laquelle peu de tests osseux sont pratiqués.
00:29:26 Le législateur a ainsi arrêté la loi.
00:29:28 On a besoin de l'autorisation d'un juge judiciaire.
00:29:31 Un test osseux coûte 1500 euros à la Sécurité sociale.
00:29:35 Comme dit votre reportage, la marge entre 16 et 18 ans
00:29:38 est assez ténue et difficile à préciser.
00:29:41 Par contre, pour ceux qui ont 20, 22, 24, 25 ans,
00:29:44 le test fait foi à une valeur scientifique.
00:29:47 On peut procéder à des expulsions.
00:29:49 Tout cela n'est pas audible pour vos téléspectateurs.
00:29:53 L'avocat peut prétendre qu'ils ne sont pas migrants,
00:29:57 qu'ils ne sont pas expulsables.
00:29:59 Ils sont entrés sur le territoire français de manière irrégulière.
00:30:03 Il représente une charge plus importante à assumer
00:30:06 pour les départements, pas pour l'Etat.
00:30:09 C'est accéder, me semble-t-il, les 3 milliards d'euros en 2023.
00:30:13 C'est insupportable.
00:30:15 On peut passer de 30 à 50 000 euros par mineur isolé.
00:30:18 La Convention internationale des droits de l'enfant
00:30:21 a été signée en 1990, il y a plus de 30 ans,
00:30:24 à une époque où les flux migratoires
00:30:26 n'étaient pas ceux qui nous sont opposés.
00:30:29 -Il y a quelques semaines, sur CNews,
00:30:31 on avait tenté de savoir combien coûtait les mineurs isolés.
00:30:35 C'est intéressant d'avoir des chiffres pour savoir ça.
00:30:38 -Depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017,
00:30:41 plus de 100 000 mineurs non accompagnés
00:30:44 ont été reconnus.
00:30:45 Les départements ont déboursé au total
00:30:47 pour cet accueil plus de 3,6 milliards d'euros.
00:30:50 2023 a été une année record.
00:30:52 Près de 20 000 clandestins ont été reconnus mineurs.
00:30:55 En moyenne, ces jeunes restent un an à l'aide sociale.
00:30:58 Cette prise en charge est estimée entre 36 500 euros
00:31:01 et 50 000 euros pour des frais de logement,
00:31:04 d'alimentation et de formation.
00:31:06 A ces dépenses peuvent s'ajouter, quand la justice l'autorise,
00:31:10 les tests osseux qui coûtent jusqu'à 1 500 euros.
00:31:13 Après leurs 18 ans, la moitié des bénéficiaires
00:31:16 issus de l'ASE ont un accompagnement social,
00:31:18 administratif et financier jusqu'à 21 ans.
00:31:21 -Voilà, entre 35 000 et 50 000 euros par enfant gammalabina.
00:31:25 -La première, ce serait intéressant d'inviter Pierre-Henri,
00:31:29 président de l'association en question.
00:31:31 -Il n'y a pas ces gens-là sur CNews ?
00:31:33 -Il y en aura, j'lui demande. -On va le faire avec plaisir.
00:31:36 -Je lui ai déjà demandé, je vais parler de lui.
00:31:39 -Avec plaisir. -Il pourra discuter.
00:31:41 -Il est sorti de la logique de boycott.
00:31:43 Ensuite, j'ai lu un livre intéressant,
00:31:46 on va parler de la matière.
00:31:47 J'ai une copine qui est journaliste, Nadia Atroubi-Safsaf,
00:31:51 qui a écrit un bouquin "Enfance abandonnée".
00:31:53 Elle a fait l'enquête de six mois pendant le Covid,
00:31:56 où elle a été voir ses mineurs à Barbès.
00:31:59 Fille, garçon.
00:32:00 Des mineurs dans lesquels il y a peu de doute
00:32:03 sur le fait que ce soit les enfants.
00:32:05 Elle expliquait la dégradation de leur vie,
00:32:07 elle est accompagnée d'une travailleuse sociale.
00:32:10 Elle se rend compte de la situation horrible dans laquelle ils vivent
00:32:14 et surtout de laisser à la rue.
00:32:16 Ils sont exposés, c'est pas eux qui produisent la délinquance.
00:32:19 -Ils sont récupérés par les délinquants.
00:32:22 -La question qui se pose aujourd'hui,
00:32:24 c'est quoi ? C'est le saisis-amendissement,
00:32:26 cette forteresse bourgeoise ne veut pas entendre parler de mineurs,
00:32:30 de logements sociaux, de pauvreté.
00:32:32 -C'est pas tout à fait la question.
00:32:34 La question, c'est est-ce que de cette école,
00:32:37 on récupère ces enfants handicapés
00:32:39 qui sont dans un établissement où il va y avoir des travaux
00:32:42 pour les mettre là ? C'est pas une question de saisis-amend.
00:32:46 -Le 16e refuse les logements sociaux.
00:32:48 -Il les refuse. -Il y en a qui sont construits.
00:32:51 -Et il les refuse d'en payer les amendes.
00:32:53 -C'est une réalité.
00:32:55 En proportion du territoire, l'égalité dans le territoire,
00:32:58 c'est que tous les arrondissements de Paris soient traités
00:33:01 de la même façon.
00:33:03 Après, il faut être honnête.
00:33:05 La problématique de laisser des membres dans la rue,
00:33:08 des migrants ou des SDF, n'est pas acceptable.
00:33:10 -Je suis d'accord avec vous.
00:33:12 Je vous ai posé une question, et je vous la pose à vous aussi.
00:33:16 Est-ce que plutôt que de se dire qu'on ne peut pas les renvoyer,
00:33:19 ils ne voudraient pas que la loi autorise ça ?
00:33:22 -J'allais vous répondre.
00:33:23 Ce bouquin explique pourquoi on ne peut pas les renvoyer chez eux.
00:33:27 C'est une mécanique.
00:33:28 Quand ces migrants, qui arrivent souvent d'Afrique,
00:33:31 en passant par l'Espagne, dans des conditions atroces,
00:33:35 et c'est souvent une terre de transit,
00:33:37 qu'ils ne veulent pas y rester, ils brûlent leur papier.
00:33:40 Comment vous demandez à des gens d'origine maghrébine
00:33:43 de quel pays vous êtes ?
00:33:44 En Maroc, Algérie, Tunisie ?
00:33:46 -Ils ne veulent pas retourner chez eux.
00:33:48 -Parce que la misère sociale de laquelle ils partent,
00:33:51 ils pensent qu'ils auront la possibilité de travailler,
00:33:54 d'aider leur famille au pays d'origine.
00:33:57 Ils vont dans un endroit qu'ils ne connaissent pas,
00:34:00 en abandonnant tout, en prenant le risque de mourir en mer.
00:34:03 -A 15 ans, c'est bizarre.
00:34:05 -Ils pensent vraiment qu'ils vont travailler.
00:34:07 -La plupart disent qu'ils ont 14 ou 15 ans.
00:34:10 C'est une démarche étonnante.
00:34:12 On va faire tourner la parole.
00:34:14 -Mamadie Saidi est là-dessus.
00:34:15 -En Afrique subsaharienne,
00:34:17 il y a peu d'enfants qui ont 15 ans qui partent.
00:34:20 Peu de parents laissent partir.
00:34:22 -Ca paraît évident.
00:34:23 -On a deux problèmes.
00:34:25 On a ceux qui peuvent avoir entre 15 et 18 ans.
00:34:27 En Afrique subsaharienne, on fait souvent moins que notre âge.
00:34:31 On peut facilement dire qu'on a 20 ans,
00:34:33 mais on dit qu'on a 15 ans.
00:34:35 Les autres font 40 ans et ils osent vous dire qu'ils font 16 ans.
00:34:38 C'est un scandale.
00:34:40 Deuxièmement, c'est des gens qui coûtent à l'Etat.
00:34:43 On connaît la situation économique de la France.
00:34:45 Ce ne pourront pas durer.
00:34:47 C'est pas possible.
00:34:48 Maintenant, vouloir dire qu'effectivement,
00:34:51 le 16e ne veut pas, c'est un faux débat.
00:34:53 Même dans le 10e, les gens n'en veulent pas.
00:34:56 Personne ne veut un centre
00:34:57 où potentiellement, tu vas avoir des délinquants
00:35:00 parce qu'ils sont pris en charge par des délinquants.
00:35:03 Eux-mêmes deviennent des délinquants et reproduisent ça.
00:35:06 La vérité, c'est que personne n'en veut.
00:35:08 C'est pas une question de 16e ou autre.
00:35:11 Sur la question de leur papier, beaucoup arrivent sans papier.
00:35:14 -Il les détruisent. -Oui, bien sûr.
00:35:16 -Il y a aussi une complicité des consulats.
00:35:19 Certains ont des papiers et les consulats refusent de les reconnaître.
00:35:23 -Non, c'est pas vrai.
00:35:24 -Ah non. -Je prends le Maroc.
00:35:26 Ils envoient des policiers pour les récupérer.
00:35:29 -Il faut lire ce bouquin. -Ca existe.
00:35:31 En particulier dans le consulat que je connais,
00:35:33 le mien, le sénégalien, ils refusent.
00:35:35 D'abord, c'est une charge pour eux.
00:35:38 Il faut les renvoyer. Ils refusent de les reconnaître.
00:35:41 On leur dit aux gamins et aux adultes
00:35:43 que quand ils vont déchirer vos papiers,
00:35:45 ils ne seront pas reconnus.
00:35:47 Il y a un vide juridique qui fait que ces gens restent sur le territoire.
00:35:51 Les gens qui venaient en 90 ne sont pas ceux qui viennent aujourd'hui.
00:35:55 -Ca a changé. On va faire un dernier tour sur place avec vous.
00:35:58 Marie-Blanche Char, on ne vous a pas ouverts.
00:36:01 Je vous ai vu ici à plusieurs reprises.
00:36:03 Ils savent peut-être que vous êtes là.
00:36:05 -Ils ont sûrement la télé.
00:36:07 -Oui, si vous voyez la fenêtre, en bas, tout à gauche,
00:36:10 il y a une dame qui nous a interpellées,
00:36:12 qui nous a demandé si on filmait l'école.
00:36:15 Je lui ai répondu oui.
00:36:16 Quel sujet ? Je lui ai répondu que c'était pour les mineurs
00:36:19 non accompagnés qui étaient présents à l'intérieur.
00:36:22 Elle nous a demandé le Média. Nous lui avons répondu "C News".
00:36:26 -Il y a eu silence radio.
00:36:28 Apparemment, elle préviendrait ses responsables.
00:36:30 Mais nous n'avons eu personne qui est venu à notre rencontre
00:36:34 depuis une dizaine de minutes.
00:36:36 -Si un responsable vient, on le prendra,
00:36:38 même si on passe à d'autres sujets.
00:36:40 Sur C News, tout le monde s'exprime,
00:36:42 y compris le responsable de l'association.
00:36:45 -Il m'a dit OK.
00:36:46 -Si il veut venir demain, on l'accueillera avec plaisir
00:36:49 sur ce plateau. On retourne sur place
00:36:51 si un responsable vient à notre rencontre.
00:36:54 -Merci beaucoup, Marie. Autre sujet,
00:36:56 c'est ce qui s'est passé au Bataclan
00:36:58 lors d'un concert du duo Syro-Allemands.
00:37:01 Schkoon, puisque la foule s'est mise à chanter Free Palestine,
00:37:06 je vous propose de regarder le sujet.
00:37:08 Ca fait beaucoup de mal aux familles des victimes
00:37:11 de l'attaque du 13 novembre,
00:37:13 de l'attaque du Bataclan, qui ne comprend pas...
00:37:16 Ce groupe de familles ne comprend pas
00:37:19 comment on peut laisser rentrer ainsi des gens
00:37:22 avec le drapeau des drapeaux palestiniens
00:37:24 et scandant Free Palestine.
00:37:26 -Free Palestine ! Free Palestine !
00:37:30 -Une centaine de personnes a scandé
00:37:32 le slogan Free Palestine au Bataclan
00:37:35 lors d'un concert du groupe de musique Schkoon,
00:37:37 le 10 février. Une scène largement relayée
00:37:40 sur les réseaux sociaux qui suscite l'indignation.
00:37:42 -Evidemment, des images qui ont été plus que choquantes.
00:37:46 On cherche toujours à avoir des bonnes explications,
00:37:49 mais depuis le 7 octobre,
00:37:52 personne ne peut ignorer ce que veut dire Free Palestine.
00:37:57 Aujourd'hui, lorsqu'on dit Free Palestine,
00:37:59 c'est libérer toute la Palestine de la présence juive.
00:38:04 -Le duo, composé d'un producteur de musique allemand
00:38:07 et d'un réfugié syrien, a posté des messages sur Instagram
00:38:10 pour appeler au cessez-le-feu ou encore à stopper le génocide
00:38:13 et le déplacement des Palestiniens.
00:38:15 C'est lorsqu'ils ont chanté une chanson
00:38:18 sur le conflit israélo-palestinien que la foule a scandé le slogan.
00:38:21 -J'en veux déjà à la direction du Bataclan,
00:38:24 qui a quand même invité un groupe syrien
00:38:26 à se produire sur sa scène,
00:38:28 alors que, comme vous le disiez tout à l'heure,
00:38:31 le Bataclan, normalement,
00:38:34 devrait rester un lieu un peu, je dirais, sacré.
00:38:41 -Le 13 novembre 2015, 90 personnes ont perdu la vie
00:38:44 sous les balles de terroristes au Bataclan
00:38:46 et des centaines de personnes avaient été blessées.
00:38:49 -Martin Garignan, ça vous choque d'avoir cette foule
00:38:52 qui scande "Free Palestine" au Bataclan ?
00:38:54 -Ca me paraît effectivement déplacé.
00:38:57 Maintenant, je m'inscris absolument en faux
00:38:59 avec les explications qui ont été données.
00:39:02 Pourquoi ? Parce que le Bataclan, c'est évidemment un lieu de mémoire,
00:39:06 mais le meilleur hommage qui a été rendu aux victimes,
00:39:09 c'était de continuer à en faire un lieu de vie et de liberté.
00:39:12 Et c'est aussi une liberté d'expression.
00:39:14 La solution à "deux Etats, deux territoires",
00:39:17 "Free Palestine", c'est la position de la France.
00:39:20 "Free Palestine", c'est un slogan
00:39:21 dont on peut mettre tout et n'importe quoi.
00:39:24 -La France dit "deux Etats", ce qui n'est pas le même discours.
00:39:27 Vous avez entendu l'explication.
00:39:29 -C'est là où je suis pas d'accord avec M. Taillet.
00:39:32 C'est qu'effectivement, "Free Palestine",
00:39:34 attention à ne pas criminaliser
00:39:37 une solution politique à deux Etats.
00:39:40 -Ils ont pas scandé "deux Etats".
00:39:43 -Les libérations de la Palestine.
00:39:45 -J'ai démarré en disant que ça me paraissait déplacé.
00:39:48 Maintenant, on peut être pour la solution à "deux Etats",
00:39:51 c'est la position de la France, sans être un soutien du Hamas.
00:39:54 On peut être pour la souveraineté, la pérennité et la sécurité
00:39:58 d'Israël tout en critiquant la politique de Netanyahou.
00:40:01 Il faut faire preuve de nuance.
00:40:02 -Capitaine Moreau, vous trouvez ça indigne ?
00:40:05 -Ca n'est pas audible.
00:40:07 Pour les téléspectateurs de CNews,
00:40:09 pour l'essentiel de nos compatriotes,
00:40:12 c'est parfaitement indigne.
00:40:13 C'est plus qu'un lieu de concert, c'est devenu un sanctuaire,
00:40:17 le lieu du 13 novembre, 90 morts, des centaines de blessés.
00:40:20 -Le 13 novembre n'a aucun rapport avec Gaza.
00:40:22 -On a entendu "Free Palestine",
00:40:24 on aurait pu entendre aussi "Vive le Hamas".
00:40:27 -Ca n'a pas été prononcé.
00:40:29 -Ca n'a pas été prononcé, mais c'est ce qu'il y a en filigrane.
00:40:32 C'est une provocation qui n'a pas lieu d'être
00:40:35 au regard de ce qu'ont connu nos amis israéliens le 7 octobre.
00:40:38 -Attention à ne pas criminaliser une solution politique.
00:40:42 -C'est une provocation.
00:40:43 -Ce groupe aurait dû se produire au Bataclan.
00:40:46 -Gamal Abidin, vous répondez au capitaine Moreau ?
00:40:48 -Monsieur Lucrif, qui aime bien mélanger les genres
00:40:51 pour essayer de rallier à sa cause sa théorie,
00:40:54 c'est l'extrême-droite qui est à la tête de l'Etat israélien.
00:40:57 -Ca n'a rien à voir. On ne parle pas de qui est à la tête.
00:41:01 On parle de ce qui s'est passé.
00:41:02 On parle de l'attentat terroriste du 7 octobre.
00:41:05 -Je dénonce l'extrême-droite.
00:41:07 Pour commencer, qu'on mélange la cause palestinienne
00:41:10 avec la cause israélienne,
00:41:12 c'est une façon de les dégrader.
00:41:14 Ce sont des criminels qui n'ont absolument rien.
00:41:17 Rien ne peut leur pardonner.
00:41:18 Ils ont commis, comme en Syrie, en Irak et dans le Moyen-Orient,
00:41:22 c'est intolérable.
00:41:23 Les Palestiniens ont une cause légitime, juste,
00:41:26 et ils sont victimes d'une occupation.
00:41:28 C'est le monde entier qui le dit, Australiens inclus.
00:41:31 Quand on veut dire que tous ces Arabes sont des extrémistes,
00:41:35 c'est dégueulasse.
00:41:36 -C'est pas ça qu'il a dit.
00:41:38 -M. Ducriff a dit...
00:41:39 -Il a pas dit que tous les Arabes sont des terroristes.
00:41:42 C'est une interprétation.
00:41:44 -En tout cas, il dit la Palestine,
00:41:46 qui est une cause qui est reconnue.
00:41:48 -Il dit "free Palestine",
00:41:50 ça veut dire "libérer toute la Palestine".
00:41:52 -C'est lui qui le dit.
00:41:54 -Il n'a pas dit tout ce que vous dites.
00:41:56 -Sur les accords de 93, c'est un terroriste
00:41:59 et c'est un homme qui veut toutes les éradications des Juifs.
00:42:02 -Pour recentrer sur la question du Bataclan,
00:42:05 je trouve que ça en dit long sur la schizophrénie des Français,
00:42:08 spécialement ceux d'extrême-gauche.
00:42:11 C'est les mêmes qui ont manifesté après les attentats du Bataclan
00:42:14 en disant que c'était scandaleux.
00:42:16 C'est les mêmes, aujourd'hui, qui viennent, quelque part,
00:42:21 soutenir le Hamas, qui est un mouvement terroriste.
00:42:25 Et ça, ça plaise ou non aux gens.
00:42:27 C'est en ça que c'est scandaleux,
00:42:29 que les gens ne devraient pas le faire.
00:42:32 On voit du "free Palestine" partout.
00:42:34 -C'est normal. -C'est pas du tout normal.
00:42:36 -C'est normal. -C'était un concert.
00:42:38 -C'était un concert des Allemands syriens.
00:42:41 -Ca n'avait rien à voir là-bas.
00:42:43 -Ils ont une cause commune.
00:42:45 Il y a 50 000 morts aujourd'hui.
00:42:47 -Ils ont instrumentalisé ce concert.
00:42:49 -C'est un groupe syrien.
00:42:51 Le Bataclan s'est grandi, au contraire, de dire...
00:42:54 -Le Bataclan n'a rien à voir.
00:42:55 Les victimes ont dû faire quelque chose.
00:42:58 -Le Bataclan s'est grandi en acceptant
00:43:00 que toute forme d'expression se fasse dans une salle de concert.
00:43:04 -Ca n'avait pas à l'image.
00:43:06 -Quand on reçoit un groupe syrien, on sait que le syrien...
00:43:09 -Quand on est arabe, on est pro-palestinien ?
00:43:12 -Bien sûr. -Ah bon ?
00:43:13 -La plupart sont pro-palestinien.
00:43:15 -Ca veut pas dire tout. -L'immense majorité.
00:43:18 -Pourquoi les Égyptiens... -On parle pas de l'Égypte.
00:43:21 -C'est une histoire, quand même, le Bataclan.
00:43:23 C'est une histoire tragique, une mémoire tragique.
00:43:26 -Mon pays d'origine a subi un terrorisme
00:43:29 qui a tué 250 000 personnes.
00:43:31 Ce qu'ils ont massacré en Irak et en Syrie
00:43:33 et qui, comme la plupart des pays le plus prestigieux,
00:43:36 vit les sites, c'est eux qui l'ont fait.
00:43:39 Ces gens-là sont la fabrication de la guerre d'Irak.
00:43:42 La conséquence, c'est qu'on est enfin débarrassés de ces criminels.
00:43:46 -Mais Patrick Jardin vous dit qu'il en veut à la direction du Bataclan
00:43:50 parce que ça lui fait mal.
00:43:51 Jardin est le père du victime du Bataclan.
00:43:54 Vous l'écoutez pas ? Vous êtes comme les insoumis.
00:43:57 J'ai les insoumis chez vous, personne n'a rien à faire.
00:44:00 -Non seulement je l'écoute, mais je le respecte.
00:44:03 J'ai une copine qui est morte au Bataclan.
00:44:05 -Il vous dit que ça fait mal de voir ses drapeaux palestiniens
00:44:09 et d'entendre "Free Palestine".
00:44:11 -Ceux qui ont tué, c'est les Arabes.
00:44:13 C'est logique qu'ils fassent palestingo.
00:44:15 Par contre, que les gens qui vont critiquer...
00:44:18 -C'est vos crédits.
00:44:20 -Quand on parle de Palestine, c'est une cause juste.
00:44:23 C'est pas les criminels.
00:44:24 C'est eux qui se font mal par les bombes.
00:44:27 C'est autre chose.
00:44:28 Quand on parle de la question palestinienne,
00:44:31 c'est pas le 7 octobre.
00:44:32 Ils sont intervenus sans défendre la cause palestinienne.
00:44:36 Ils ont pris comme excuse la cause palestinienne.
00:44:39 C'est pour être des terroristes.
00:44:40 Le Hamas.
00:44:42 -J'essaie de comprendre.
00:44:43 Aujourd'hui, il y a entre 300 et 500 morts par jour en Palestine.
00:44:47 C'est les civils, pas le Hamas.
00:44:49 On bombarde sans distinction.
00:44:51 -Le Hamas les empêche de partir,
00:44:53 se cache dans les hôpitaux,
00:44:55 se cache dans les écoles,
00:44:56 et c'est le Hamas qui sacrifie la population.
00:44:59 -Alors, partir où ?
00:45:01 -Comme le disait Borrel sur la Lune,
00:45:03 il faut être sérieux.
00:45:04 La mer, non. Par Rafah, non.
00:45:06 Les Égyptiens n'en veulent pas.
00:45:08 -C'est bizarre.
00:45:10 -Pourquoi ils n'en veulent pas, les Égyptiens ?
00:45:12 -Parce qu'ils sont d'accord avec Israël.
00:45:15 Ils ne doivent pas les laisser passer.
00:45:17 -Pour beaucoup, ce sont des islamistes.
00:45:20 -On parle de la population civile.
00:45:22 Il y a 2 400 000 terroristes en Palestine.
00:45:27 -Les Égyptiens n'en veulent pas.
00:45:30 -Les Égyptiens ont signé un accord en 77
00:45:32 pour que l'Israël leur donne l'autorisation.
00:45:35 C'est eux qui donnent l'autorisation.
00:45:37 -On va pas refaire le débat sur le Hamas,
00:45:40 mais c'est intéressant de voir la colère des familles.
00:45:43 -J'ai une vraie sympathie pour le père de cette victime.
00:45:46 C'est un cauchemar de perdre quelqu'un de sa famille
00:45:49 dans des circonstances...
00:45:51 -Voir dans ce lieu ce type de drapeau,
00:45:54 ça lui fait mal.
00:45:55 Gérald Darmanin veut expulser un imam du Gard,
00:45:58 Majoub Majoubi, imam de Bagnoles-sur-Seize.
00:46:00 Il a accusé de propos antifrançais lors des prêches.
00:46:03 -Accusé de propos antifrançais lors de prêches...
00:46:07 -On aura plus de drapeaux tricolores.
00:46:09 -Cet imam tunisien est dans le viseur
00:46:11 du ministre de l'Intérieur.
00:46:13 Majoub Majoubi, imam de Bagnoles-sur-Seize
00:46:16 dans le Gard et vice-président
00:46:18 du Conseil départemental du culte musulman,
00:46:21 devrait perdre son titre de séjour.
00:46:23 C'est ce qu'a demandé Gérald Darmanin
00:46:26 sur le réseau social X.
00:46:28 -J'ai demandé le retrait de son titre de séjour
00:46:30 en vue de son expulsion du territoire.
00:46:33 Aucun appel à la haine ne restera sans réponse.
00:46:35 -Avant son prêche antifrançais,
00:46:37 dans lequel il se positionne contre le drapeau tricolore
00:46:40 et les gouvernants dont il prédit la chute,
00:46:43 l'imam Majoub Majoubi avait déjà été signalé
00:46:46 pour des infractions financières
00:46:47 en lien avec la gestion de la mosquée de Bagnoles-sur-Seize
00:46:51 en décembre dernier.
00:46:52 Pour certains députés, il n'a pas sa place
00:46:54 sur le territoire français.
00:46:56 -On comprend bien que cet imam,
00:46:58 qui est aujourd'hui en France en train de prêcher,
00:47:01 s'en prend au drapeau tricolore français.
00:47:03 Que fait cet imam qui, d'après mes informations,
00:47:06 est étranger, est tunisien ?
00:47:08 Que fait-il encore sur le sol français ?
00:47:10 -Depuis le 1er janvier,
00:47:11 les imams détachés envoyés par un pays étranger
00:47:14 ne sont plus acceptés en France.
00:47:16 Ils sont, selon le ministère de l'Intérieur,
00:47:18 301 à prêcher sur le territoire,
00:47:21 30 venant du Maroc,
00:47:23 120 d'Algérie et 151 de Turquie.
00:47:26 -Martin Gagnon, Gérald Darmanin a raison là-dessus.
00:47:29 Est-ce qu'il y a un débat là-dessus ?
00:47:31 -Il n'y a pas de débat.
00:47:33 -On est tous d'accord ?
00:47:34 -Bon retour en Algérie. Au revoir.
00:47:36 -Tunisie, Tunisie. On va se calmer.
00:47:38 -Au revoir et à jamais.
00:47:40 Qu'est-ce que fait ce monsieur ?
00:47:42 Non seulement, il faut le renvoyer,
00:47:44 le ministre de l'Intérieur est dans son rôle,
00:47:46 mais il faut aussi faire une petite perquisition dans la mosquée
00:47:50 qui a accueilli les prêches de ce monsieur,
00:47:52 qui est qui, comment ça fonctionne, etc.
00:47:54 C'est intolérant.
00:47:56 -Ce qui est toujours étonnant,
00:47:57 c'est qu'il faille attendre que la vidéo circule
00:48:00 sur les réseaux sociaux pour savoir.
00:48:02 On a les services de renseignement.
00:48:04 Ces mosquées, normalement, sont très surveillées, a priori.
00:48:08 Il ne faut pas attendre ce week-end
00:48:10 qu'il y ait une vidéo sur les réseaux sociaux
00:48:12 pour se rendre compte de ce que dit cet homme.
00:48:15 -C'est quelqu'un qui, visiblement, assume ses propos.
00:48:18 -On a le sentiment, Jean-Marc... -Capitaine Moreau.
00:48:21 -...que les gens peuvent y être contraints,
00:48:23 qu'ils attendent pour agir d'être exposés à la nécessité.
00:48:26 Les renseignements territoriaux sur Bagnoles-sur-Seize
00:48:29 font leur travail depuis très longtemps.
00:48:32 -Il devait être signalé, cet imam.
00:48:34 -La malversation financière...
00:48:36 -Vous ne prenez pas une sanction, donc il y a une faute.
00:48:39 -La malversation financière, dont il semble s'être rendu coupable
00:48:42 par rapport à la gestion de cette mosquée,
00:48:45 est également très probante.
00:48:47 Gérald Darmanin est dans son rôle.
00:48:49 -Il est encore près de 300, vous l'avez dit,
00:48:51 à sévir sur le territoire français.
00:48:53 -Plus de 30 % des expulsions de ce type de prêche.
00:48:56 -Et heureusement. -Dommage qu'il fallait
00:48:59 attendre la vidéo, malgré tout. -Il faut bien faire un acte délicieux.
00:49:03 -Il suffit d'aller écouter dans la mosquée.
00:49:05 On n'a pas envie d'avoir une vidéo sur Twitter.
00:49:08 -Qu'est-ce qu'il a dit ?
00:49:09 -C'est intéressant. Il aime bien les effets d'annonce.
00:49:12 Est-ce que ce qu'il a dit tombe ou pas sous le coup de la loi ?
00:49:16 -Il insulte le drapeau français.
00:49:18 -Il a mis un article 40 du code de procédures pénale.
00:49:21 -Ca justifie l'expulsion. -Ah bon ?
00:49:23 -Totalement. -Je ne suis pas certain.
00:49:25 -Il n'est pas très malin, parce que, franchement, il y a du pareil.
00:49:29 -Il n'est pas très malin et il prône des choses
00:49:31 pas très audibles non plus.
00:49:33 Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet.
00:49:35 On change de sujet, on va parler des squatteurs.
00:49:38 C'est intéressant, ce qui se passe à Marseille.
00:49:41 Des sociétés proposent d'intervenir quand il y a un squat,
00:49:44 de rentrer dans les appartements et de sortir les jambes.
00:49:48 On n'a pas le droit de le faire.
00:49:50 Pour commencer, je voudrais qu'on écoute la colère de cet homme
00:49:53 qui est gardien d'une cité à Marseille.
00:49:55 Depuis six mois, il est confronté à des squattes,
00:49:58 à de la violence, il ne s'en sort pas,
00:50:00 il se fait casser la figure, sa voiture.
00:50:03 Il témoignait hier soir chez Cyril Hanouna.
00:50:05 -Ca fait un bon moment, ça dure,
00:50:07 dans cette résidence.
00:50:09 Et à chaque fois, j'essaie d'attraper les jeunes
00:50:12 qui viennent vandaliser les appartements.
00:50:15 Ils viennent, ils se permettent tout et n'importe quoi,
00:50:19 ils sont foutus complètement.
00:50:21 Et là, c'est parce que ce jour-là,
00:50:23 quand ils sont venus m'agresser,
00:50:25 c'est parce que j'ai croisé à plusieurs reprises
00:50:28 dans la résidence.
00:50:29 J'ai essayé de le bloquer.
00:50:31 Après, bon, entre-temps, il a voulu partir avec sa voiture,
00:50:35 je l'ai bloqué pour pas qu'il s'en aille.
00:50:38 Et de là, directement, il est venu s'acharner sur moi.
00:50:41 Et c'est là, quand j'ai vu, il m'a attrapé, j'ai l'attrapé,
00:50:45 il m'a tourné la tête et il m'a mis un coup de poing.
00:50:48 Je me suis défendu comme je pouvais.
00:50:50 Après, ils sont venus d'aider des collègues
00:50:52 avec des marteaux pour m'intimider.
00:50:55 Parce qu'en fait, je fais mon travail comme tout le monde,
00:50:58 malgré que je sois sorti des quartiers,
00:51:00 mais je fais mon travail comme il se doit.
00:51:03 J'ai des responsabilités aux habitants.
00:51:05 Les habitants, moi, je suis redevable.
00:51:08 Je suis redevable parce que, en fait, c'est mon travail.
00:51:11 Je peux pas laisser des habitants
00:51:14 squatter des appartements à côté.
00:51:16 Et pendant qu'ils squattent,
00:51:17 ils vandalisent les appartements à côté.
00:51:20 Ils rentrent dans les appartements
00:51:22 pendant qu'ils dorment.
00:51:24 Moi, ils me réveillent à 2-3h du matin.
00:51:26 Pendant que je suis chez moi, en train de dormir avec ma femme,
00:51:30 ben, ils m'appellent, les habitants,
00:51:32 en me disant qu'ils étaient en train de me casser l'appartement.
00:51:36 Moi, je suis obligé de me lever presque tous les jours.
00:51:39 Mais il faut y croire, en fait,
00:51:41 parce qu'on peut dire les choses,
00:51:43 mais, en fait, il faut être le vivre.
00:51:46 Vraiment, il faut le vivre.
00:51:47 Parce que les habitants, ils s'en en marrent carrément.
00:51:51 Et moi-même, moi-même,
00:51:52 parce que moi, je travaille, ça fait 6 mois, c'est vrai,
00:51:56 mais après, quand vous voyez des choses comme ça,
00:51:59 moi, ça me gonfle.
00:52:00 Si je suis venu là, Céril, c'est pas pour...
00:52:03 C'est pour essayer d'apporter quelque chose
00:52:05 et d'avancer. -Exactement.
00:52:07 -Il est formidable, ce monsieur.
00:52:09 C'est le gardien de la cité qui se bat depuis 6 mois
00:52:12 pour faire rétablir l'ordre.
00:52:14 Il y a les squatteurs qui rentrent dans les appartements.
00:52:17 Certaines personnes, à Marseille, ont décidé de faire appel
00:52:21 à des sociétés privées.
00:52:22 Quand ils se retrouvent avec des squatteurs,
00:52:25 ils arrivent, ils sont 5, 6, ils sont masqués,
00:52:27 les gros bras, et ils sortent les gens de force.
00:52:30 A priori, c'est illégal.
00:52:32 M. Coladeau, bonjour.
00:52:33 Vous êtes avocat spécialiste en contentieux immobilier.
00:52:37 Vous confirmez que c'est illégal de faire intervenir
00:52:40 des "gros bras" pour récupérer l'appartement
00:52:42 qui est à soi et qui est squatté illégalement ?
00:52:45 -Oui, je vous confirme, effectivement,
00:52:48 que c'est totalement illégal.
00:52:50 Ces sociétés sont dans une inégalité.
00:52:53 Seules les forces de l'ordre, sur décision du préfet,
00:52:56 peuvent procéder à une expulsion.
00:52:59 Vous avez un délit qui a été, on va dire, créé en 2014,
00:53:03 c'est le délit d'expulsion illégale.
00:53:05 Le fait, justement, de forcer un tiers
00:53:08 de quitter les lieux par menace, voie de fait ou contrainte,
00:53:12 sans avoir, bien sûr, obtenu le concours de l'Etat,
00:53:15 est puni d'une peine pouvant aller jusqu'à 3 ans d'emprisonnement
00:53:18 et 30 000 euros d'amende.
00:53:20 -Même chez soi, ces gens sont rentrés illégalement,
00:53:23 en risque de la prison, parce qu'on veut récupérer son appart.
00:53:26 -Bien sûr. -Exactement.
00:53:28 En fait, le législateur a voulu éviter
00:53:31 que les bailleurs se fassent justice à eux-mêmes.
00:53:35 Il faut, pour cela, obtenir soit une décision de la préfecture,
00:53:40 si vous avez utilisé la procédure accélérée dite loi d'allô,
00:53:44 soit avoir une ordonnance du juge, une ordonnance d'expulsion.
00:53:48 Passer au-delà, ça veut dire que vous vous mettez hors la loi
00:53:52 et donc vous risquez, bien évidemment,
00:53:54 des poursuites pénales, si le procureur de la République
00:53:57 poursuit, on va dire, cette attitude.
00:54:00 Et il faut quand même qu'il y ait une plainte pénale des squatteurs,
00:54:04 sachant que les squatteurs, eux aussi,
00:54:06 encourent une peine pour violation de domicile
00:54:09 qui peut aller jusqu'à 3 ans d'emprisonnement
00:54:12 et 45 000 euros d'amende. -Mais c'est quoi le délai
00:54:15 pour avoir une réponse définitive, si j'ai des squatteurs chez moi ?
00:54:18 Quel est le délai pour avoir une réponse définitive
00:54:21 pour les mettre dehors ? 3 ans, à peu près ?
00:54:24 -Cela dépend des villes, donc des régions.
00:54:27 Chez nous, malheureusement, c'est excessivement long.
00:54:31 Sur la région du 06, par exemple,
00:54:34 je pense que la région marseillaise
00:54:38 va être à peu près pareille.
00:54:39 Disons que si vous prenez une procédure dite loi de l'allot,
00:54:43 la difficulté, c'est que la préfecture a tous les pouvoirs
00:54:46 pour ordonner l'expulsion, et généralement,
00:54:49 ça met entre 8 et 12 mois.
00:54:51 Donc vous avez à peu près une procédure très longue
00:54:54 et si vous allez en référer,
00:54:56 pour ordonner une ordonnance d'expulsion,
00:54:59 vous allez avoir 6 mois pour avoir une ordonnance
00:55:02 et après, il faudra encore obtenir l'expulsion par la préfecture,
00:55:05 ce qui prendra entre 8 et 12 mois.
00:55:07 -On est à peu près 2 ans et demi,
00:55:09 j'ai fait le compte dans ce que vous me dites,
00:55:12 vous vous rendez compte que les propriétaires
00:55:14 deviennent fous, ça ne tient pas la route, cette histoire ?
00:55:17 -Non, ça ne tient pas la route.
00:55:19 Je l'avais déjà indiqué, puisqu'il y a eu une réforme
00:55:22 au mois de juillet 2023,
00:55:24 que le législateur n'était pas assez loin,
00:55:26 et finalement, c'était un coup d'épée dans l'eau.
00:55:30 Il aurait fallu, bien évidemment, enlever tous les pouvoirs
00:55:33 à la préfecture, de manière à ce que les procédures d'expulsion
00:55:36 puissent aboutir rapidement.
00:55:38 Malheureusement, on n'est pas allé où on devait aller
00:55:42 pour protéger les bailleurs qui voient, malheureusement,
00:55:45 leur appartement le plus souvent squatté et surtout saccagé,
00:55:49 parce que les squatteurs saccagent totalement l'appartement.
00:55:52 Vous retrouvez votre appartement dans un état déplorable
00:55:56 lorsque vous le récupérez, après une procédure.
00:55:59 Les délais que je vous ai indiqués, c'était en 1er instant.
00:56:02 Vous êtes reparti, effectivement, pour encore 12 ou 18 mois.
00:56:05 Donc, c'est excessivement long.
00:56:07 -Merci, maître Fabien Collado, pour ces explications.
00:56:11 On va faire une pause, on va faire le CNews Info.
00:56:13 On parlera d'Emmanuel Macron, qui affirme
00:56:16 que le RN n'est pas dans l'arc républicain.
00:56:18 On vous parlera de ce qui se passe à Guingamp.
00:56:21 Ca m'intéresse, l'hôpital de Guingamp,
00:56:24 parce qu'on en est, en France, à faire appel
00:56:26 à Cuba pour faire fonctionner l'hôpital.
00:56:29 On en est là, en France. On appelle Cuba au secours.
00:56:31 Au secours, vraiment. A tout de suite, en direct.
00:56:34 ...
00:56:39 -Sa mort avait endeuillé toute la police.
00:56:42 Ouverture du procès du meurtre d'Eric Masson à Avignon.
00:56:45 Fonctionnaire décédé sur un point de dîle en 2021.
00:56:48 Décès qui avaient entraîné d'importantes manifestations
00:56:51 de policiers.
00:56:53 Arnaud Rousseau prévient que le monde agricole
00:56:56 est d'une détermination totale.
00:56:57 Il attend des réponses de la part du gouvernement.
00:57:00 L'attente est tellement forte qu'il ne faudra pas
00:57:03 de demi-mesure, enchérit le patron de la FNSEA
00:57:06 au micro de Sonia Mabrouk ce matin.
00:57:08 Et puis, la dame de fer fermée au public
00:57:10 à l'appel de plusieurs syndicats, les salariés de la Tour Eiffel
00:57:14 ont entamé une grève reconductible pour dénoncer
00:57:17 la mauvaise gestion financière du monument.
00:57:19 ...
00:57:21 -Bonjour. 37 sur C News. Merci d'être en direct avec nous.
00:57:25 On va parler de cette interview d'Emmanuel Macron.
00:57:27 C'est important de se rappeler que c'est dans l'humanité
00:57:31 qu'il parle ce matin.
00:57:32 Ceci explique peut-être aussi un peu cela,
00:57:35 puisque Emmanuel Macron a estimé que le RN
00:57:37 ne faisait pas partie de l'arc républicain.
00:57:40 Florian Tardif, bonjour. Journaliste politique à C News.
00:57:43 Je disais, c'est pas neutre non plus,
00:57:45 s'il dit ça dans l'humanité.
00:57:47 -Non, c'est pas neutre.
00:57:49 On a très bien compris qu'il tentait de parler
00:57:51 aux lecteurs de l'humanité, potentiellement,
00:57:54 à ses électeurs de gauche.
00:57:56 Il a commencé à s'engager lui-même
00:57:59 dans la campagne des Européennes.
00:58:01 On voyait ici ou là des partis
00:58:03 qui commencent justement à faire campagne,
00:58:06 même si le camp centriste a du mal à faire campagne,
00:58:09 parce qu'ils n'ont pas encore de tête de liste.
00:58:12 Non, ce n'est pas anodin.
00:58:14 Après, on a du mal à suivre Emmanuel Macron,
00:58:16 puisqu'il dit que le RN n'est pas dans l'arc républicain.
00:58:21 Il y a quelques jours,
00:58:22 Gabriel Attal ne faisait pas le même constat.
00:58:25 Il y a une dizaine de jours, lui-même,
00:58:27 il expliquait que c'était tout à fait normal
00:58:30 que sa majorité à l'Assemblée puisse avoir des discussions
00:58:33 avec le RN. On comprenait qu'il était normal
00:58:36 que la majorité travaille avec le RN.
00:58:38 Visiblement, il n'est pas à une contradiction près.
00:58:42 -Est-ce qu'avec ses propos,
00:58:43 Emmanuel Macron n'est pas en retard de 10 ou 15 ans ?
00:58:46 J'ai le sentiment qu'il tient un peu les propos
00:58:49 qu'on tenait sur Jean-Marie Le Pen,
00:58:51 sur le front national, et j'ai l'impression
00:58:54 qu'il écale, car les choses ont beaucoup changé.
00:58:56 Marine Le Pen n'a pas du tout le même discours
00:58:59 que Jean-Marie Le Pen. Jordan Bardella
00:59:01 est très loin de Jean-Marie Le Pen.
00:59:03 J'ai le sentiment qu'il est peut-être un peu à côté
00:59:06 avec ce type de discours.
00:59:08 Ca peut plaire aux communistes,
00:59:10 mais dans le grand public, l'effet n'est pas forcément positif.
00:59:13 -Oui, et encore, je n'en suis pas sûr
00:59:16 pour ces lecteurs de l'humanité,
00:59:18 mais c'est vrai qu'il y a un décalage,
00:59:21 parce qu'il est encore à l'ère de la diabolisation
00:59:23 de Marine Le Pen, alors que cette dernière
00:59:26 a terminé sa dédiabolisation,
00:59:28 elle est même passée à la normalisation
00:59:30 de son parti. On pourrait même presque dire
00:59:33 que cette étape est terminée,
00:59:34 puisqu'elle est invitée...
00:59:36 L'usage républicain,
00:59:38 il est normal, par courtoisie républicaine,
00:59:41 que les élus du Rassemblement national
00:59:43 soient invités à différentes cérémonies,
00:59:46 on en a parlé dernièrement,
00:59:47 et elle est passée à un autre niveau,
00:59:50 à la crédibilisation de son parti,
00:59:52 et c'est sur ce point-là
00:59:53 que le chef de l'Etat pourrait l'attaquer,
00:59:56 mais il ne le fait pas,
00:59:57 et il tente d'utiliser une recette
01:00:00 qui, finalement, n'a pas fonctionné.
01:00:02 S'il souhaite attaquer Marine Le Pen
01:00:04 en la diabolisant comme cela,
01:00:06 cela produit l'effet inverse,
01:00:08 et d'ailleurs, Marine Le Pen,
01:00:10 je pense que si elle a lu l'Humanité
01:00:12 ces dernières heures,
01:00:14 l'entretien du président de la République,
01:00:16 elle se dit "Merci, M. Macron, merci",
01:00:19 puisque finalement, en voulant me diaboliser comme cela,
01:00:22 la population comprend que vous cherchez à m'affaiblir,
01:00:26 mais ça me renforce.
01:00:27 -Merci, Florian Tardif, journaliste politique.
01:00:30 Merci pour cette analyse.
01:00:32 Est-ce qu'il n'a pas 15 ans de retard là-dessus ?
01:00:34 C'est bien que ça ne marche pas, la diabolisation.
01:00:37 Même si on est anti-Rassemblement national,
01:00:40 on a vu pendant des années
01:00:41 que tout le monde a essayé de diaboliser
01:00:44 le Front national à l'époque,
01:00:46 mais ils n'ont jamais été aussi hauts.
01:00:48 -Il faut remarquer...
01:00:50 -Et Gabriel Attal dit le contraire.
01:00:52 -Il fait aussi bien des interviews dans l'Humanité
01:00:55 que dans Valeurs actuelles.
01:00:56 Sur l'argument moralisateur anti-Marine Le Pen,
01:01:01 pour moi, c'est un débat qui, effectivement,
01:01:04 a prouvé ses lacunes.
01:01:05 Ca fait 40 ans qu'on dit aux Français
01:01:07 "Ne votez pas pour le RN,
01:01:09 "car c'est des méchants fachos",
01:01:11 ça fait 40 ans que le RN augmente élection après élection.
01:01:14 Il y a suffisamment, largement, matière
01:01:17 à discréditer Marine Le Pen sur son projet,
01:01:19 sur la faiblesse de ses argumentaires,
01:01:22 sur la faiblesse de ses propositions
01:01:24 pour qu'on les atterne là-dessus.
01:01:26 Le RN joue la carte, on est dans l'opposition,
01:01:29 mais ils gèrent des villes.
01:01:31 Olivier Véran l'avait fait quand il était porte-parole.
01:01:34 Il était allé dans les villes du RN
01:01:36 pour démontrer que la gestion du RN,
01:01:39 c'est concrètement, localement.
01:01:41 Voyons les positions de vote qu'ils ont là-bas.
01:01:44 C'est la meilleure façon.
01:01:45 Quand Marine Le Pen propose de manière insensée
01:01:48 une baisse de la TVA, démontrons que c'est une ineptie
01:01:52 pour les Français.
01:01:53 Je combats le RN, mais je ne veux pas les stigmatiser
01:01:56 et les victimiser.
01:01:58 Ne pas vouloir les victimiser, ce n'est pas banaliser le RN.
01:02:01 Le RN est là, c'est un constat.
01:02:03 Les députés RN ont la même légitimité
01:02:06 que les députés de mon parti ou de la France,
01:02:09 même si je les combats.
01:02:10 Il y a un respect à avoir vis-à-vis de la parole des acteurs.
01:02:14 Je suis d'accord avec vous.
01:02:15 L'argument moral, une fois de plus,
01:02:18 il ne passe pas les Français leur parler de Vichy.
01:02:21 Il faut remettre les choses en contexte,
01:02:23 mais il faut aller plus loin que l'argument moral.
01:02:26 -C'était Martin Gargnon, majorité présidentielle.
01:02:30 C'est bien.
01:02:31 -C'est d'autant plus gênant
01:02:33 que le président de la République a 15 ans de retard
01:02:36 pour quelqu'un qui est ici,
01:02:38 innovateur, va tout réformer.
01:02:40 Or, vraiment, cet argument,
01:02:42 le président fait une chose qu'il a l'habitude de faire,
01:02:45 c'est qu'il s'adapte à son auditoire.
01:02:48 Honnêtement, ça ne sert à rien,
01:02:50 puisque les mecs de l'humanité, à mon sens,
01:02:53 sont tellement sectaires qu'il aura beau leur dire
01:02:56 qu'ils sont les meilleurs, mais ils ne votent pas pour lui.
01:03:00 -Plus qu'un mot.
01:03:01 Le RN, c'est comme ça qu'on l'appelle aujourd'hui,
01:03:04 a voulu se dédiaboliser en utilisant,
01:03:06 et c'est très grave,
01:03:08 ils ont fait une faute politique considérée
01:03:11 en prenant un nom extrêmement connoté.
01:03:13 J'ai eu un débat avec Le Pen en 2010,
01:03:15 quand elle était Front National.
01:03:18 -Avec Marine ? -Avec Marine Le Pen,
01:03:20 sur France Télévisions.
01:03:22 Ils ont pris un nom...
01:03:23 C'est pour ça que je suis télé,
01:03:25 que personne ne l'a remarqué.
01:03:27 Ca, c'est le blason du rassemblement...
01:03:30 -Vous n'allez pas partir...
01:03:32 -Non, non, non ! Ca, c'est le blason du rassemblement.
01:03:35 -C'est pas le débat, là.
01:03:37 -C'est le débat.
01:03:38 -Il est sur Emmanuel Macron.
01:03:40 -Je peux aller jusqu'au bout ?
01:03:42 Le débat est très simple.
01:03:44 Le RN populaire a déjà existé en France.
01:03:46 C'est un groupe nazi français...
01:03:48 -On va pas faire un débat sur le nom.
01:03:51 -Non, je vais pas accréter.
01:03:53 Le RN doit changer de nom.
01:03:55 -Vous leur direz qu'il doit changer de nom,
01:03:58 mais là, c'est sur Emmanuel Macron.
01:04:00 -C'est le débat.
01:04:02 -C'est l'unaire.
01:04:03 -On va parler de l'hôpital de Guingamp,
01:04:06 parce que c'est intéressant de voir ce qui se passe là-bas,
01:04:09 puisqu'on fait appel à des médecins cubains
01:04:12 pour aider au fonctionnement de cet hôpital.
01:04:15 La France fait appel à Cuba pour faire fonctionner
01:04:18 son système médical.
01:04:19 -Des médecins cubains
01:04:21 accueillent à Guingamp, une hypothèse de plus en plus crédible
01:04:25 dans la ville de 7 000 habitants.
01:04:27 Un renfort étranger est censé aider cet hôpital
01:04:30 des Côtes-d'Armor, car depuis plusieurs mois,
01:04:32 l'établissement est confronté à un manque de personnel
01:04:36 et tous les services ne peuvent être assurés.
01:04:38 L'ambassadeur cubain a fait le déplacement
01:04:41 et a affirmé que des médecins pouvaient arriver en Bretagne
01:04:44 d'ici quelques mois.
01:04:46 -On a la capacité d'envoyer des médecins,
01:04:48 si c'est possible, s'il y a un accord gouvernemental,
01:04:51 si on se met d'accord, parce qu'il faut un accord gouvernemental
01:04:55 pour envoyer des médecins cubains à l'extérieur.
01:04:58 -A l'origine de ce projet, ce conseiller municipal
01:05:01 veut s'inspirer de l'aide médicale apportée par Cuba,
01:05:04 qui a été garantie pendant le Covid.
01:05:06 -Ce qui a été fait en Martinique ou en Guadeloupe,
01:05:09 en Andorre, en Calabre, c'est possible,
01:05:11 et c'est nécessaire, car la pénurie de médecins
01:05:14 est devant nous. On n'en est pas sortis.
01:05:16 Pour éviter des fermetures de services publics,
01:05:19 on plaide pour un déploiement temporaire.
01:05:22 -Sur le parking de l'hôpital, ces renforts étrangers
01:05:25 sont souhaités et attendus par les patients.
01:05:27 -Si ça peut éviter les fermetures, c'est très bien.
01:05:30 -Peu importe l'origine des médecins,
01:05:32 si on les a maintenus, c'est parfait.
01:05:34 -Il faut sauver nos hôpitaux, c'est le plus important.
01:05:38 -Si cette venue à Guingamp est envisageable,
01:05:40 c'est grâce à la densité de médecins à Cuba,
01:05:43 une des meilleures du monde.
01:05:44 Sur l'île, on compte 84 médecins pour 10 000 habitants
01:05:47 contre 33 en France. Pour la CGT, il faudrait
01:05:50 une dizaine de professionnels en renfort
01:05:52 pour le bon fonctionnement de l'hôpital.
01:05:55 13 médecins formés en dehors de l'Union européenne
01:05:58 exercent déjà dans le centre hospitalier de Guingamp.
01:06:01 -Les chiffres sont sur la liste.
01:06:03 Il y a trois fois plus de médecins pour 1 000 habitants à Cuba
01:06:06 qu'en France. Dr Frédéric Pint, bonjour.
01:06:08 Vous êtes médecin et vice-président
01:06:10 du collectif Santé en danger.
01:06:12 Ca veut dire qu'on en est là, en France,
01:06:14 dans certains hôpitaux, comme à Guingamp.
01:06:17 On est obligé d'appeler à l'aide Cuba ?
01:06:19 -Bonjour, Jean-Marc. C'est un peu inquiétant.
01:06:22 C'est un aveu d'impuissance, puisqu'on en est là.
01:06:24 Tant mieux pour les Costar-Moréicains,
01:06:27 les Guingampais, les Pintpolés, qu'on puisse faire venir
01:06:30 de voir quelles sont les conditions des médecins qui arrivent.
01:06:33 Est-ce que leurs droits sont bien respectés ?
01:06:36 Leur compétence n'est pas en cause.
01:06:38 On sait que le système de santé cubain était plutôt bon,
01:06:41 même si, depuis 2021, le président Diaz-Canel
01:06:45 avait quand même mis l'idée
01:06:49 que son système de santé était en défaillance.
01:06:51 Très bien pour les Costar-Moréicains,
01:06:54 mais c'est un aveu d'impuissance.
01:06:56 Ca peut pas être une solution pérenne.
01:06:58 Ca peut pas aider nos amis bretons,
01:07:00 mais c'est un aveu d'impuissance.
01:07:02 Le fond du problème, une fois encore,
01:07:04 c'est ce numerus clausus.
01:07:06 On nous a vanté la suppression du numerus clausus,
01:07:09 mais c'est juste sur le papier,
01:07:11 parce que ça a été remplacé par un numerus apertus,
01:07:14 qui limite encore le nombre d'étudiants.
01:07:16 Il faut absolument geler...
01:07:18 Geler le numerus apertus.
01:07:20 Il faut qu'on ouvre, absolument,
01:07:22 parce qu'on nous dit qu'on va former des médecins
01:07:24 à l'horizon 2030, mais on y sera pas.
01:07:27 La première promotion qui a eu affaire
01:07:29 au concours de PAS16, c'était en 2020.
01:07:31 Les premiers étudiants qui sont rentrés en 2e année
01:07:34 avec la nouvelle réforme, ça date de l'automne 2021.
01:07:37 Ca fait que 2 ans et demi.
01:07:38 -Comment ça s'explique qu'il y ait
01:07:41 trois fois plus de médecins pour 1 000 habitants à Cuba
01:07:44 qu'en France ?
01:07:45 -Je pense qu'ils ont...
01:07:47 C'est pas pourquoi il y en a trois fois plus à Cuba
01:07:50 qu'en France, c'est pourquoi il y en a trois fois moins
01:07:53 en France qu'à Cuba.
01:07:54 Moi, je fais partie des promotions
01:07:56 où le numerus clausus était le plus bas.
01:07:59 On formait environ 3 400, 3 500 médecins en France,
01:08:02 alors qu'à une époque, on en formait 10 000.
01:08:04 C'est ça. Surtout qu'en France,
01:08:06 on en a formé trois fois moins qu'à Cuba.
01:08:09 C'est ça, le souci.
01:08:10 -Ca veut dire qu'on n'était pas lucides
01:08:12 sur les besoins des Français ?
01:08:14 -Non, on n'a jamais été lucides.
01:08:16 Moi, j'ai commencé mes études en 1989.
01:08:19 On m'a dit de ne pas faire médecine
01:08:21 parce que je serais chômeur.
01:08:23 Pour vous dire un peu l'absence de perspective qu'on avait,
01:08:26 alors qu'on savait pertinemment qu'on serait déjà
01:08:29 pas assez nombreux avec des numerus clausus
01:08:32 qui étaient au plus bas.
01:08:34 Moi, j'ai fait toutes mes études en tant qu'étudiant
01:08:37 en n'étant pas assez nombreux pour assurer les gardes
01:08:40 puisqu'on était au plus bas.
01:08:42 Donc, aujourd'hui, en médecine de ville comme à l'hôpital,
01:08:45 on n'est pas assez nombreux.
01:08:47 -Dernière question.
01:08:48 Ce qui se passe à Guingamp,
01:08:50 ça peut arriver dans d'autres villes de France ?
01:08:53 Faire appel à des médecins cubains
01:08:55 ou d'ailleurs pour aider au fonctionnement ?
01:08:57 -Ah mais je pense que ça peut arriver absolument partout
01:09:01 puisque je pense que toutes les...
01:09:04 Toutes les villes de France ont des problèmes.
01:09:08 Il y a 87 % du territoire qui est dans un désert médical.
01:09:11 Donc, je pense que c'est susceptible
01:09:13 que tous les territoires, toutes les villes en aient besoin
01:09:17 de recourir aux médecins étrangers.
01:09:19 Ce qui est une bonne chose,
01:09:21 mais ça peut démunir aussi les pays étrangers.
01:09:23 -Il ne faut pas vider Cuba pour alimenter la France.
01:09:26 Merci d'avoir été avec nous.
01:09:28 C'est Sonia Mabrouk.
01:09:30 On se retrouve demain à partir de 10h35.
01:09:32 D'ici là, soyez prudents.
01:09:34 ♪ ♪ ♪